05juil 05
SUR LE CHEMIN DE L’UNION DES GAUCHES
Universités d’été de Pour la République Sociale – Arles 1er, 2 et 3 juillet 2005
article publié le 5 juillet 2005 dans l’hebdomadaire A Gauche
En Arles, pour la première fois, on a posé la question des lendemains politiques du «non de gauche» avec ceux qui l’avaient porté dans l’union tout au long de la campagne référendaire. Ce qui était nouveau, c’est que la question soit posée en public devant mille personnes informées, réunies en toute connaissance de cause.
De ce qui s’est dit, deux lectures peuvent être faites selon que l’on voit la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide. Pour France Inter, LCI et le journaliste du Monde, l’événement c’est la réunion, c’est l’engagement unitaire de Marie-George Buffet et Olivier Besancenot. C’est la «petite révolution politique», selon les termes de France Inter, que constitue la déclaration de Besancenot sur les conditions de sa participation à un gouvernement de gauche. Pour Didier Hassoux de «Libération» comme pour le titreur anonyme du «Monde» et quelques autres, l’événement serait que nous ne soyons pas parvenus à désigner un candidat commun aux présidentielles ce 3 juillet dans l’université d’été de PRS… Ceux-là relèvent aussi que Buffet et Besancenot ont également refusé de se prononcer en faveur de Laurent Fabius… Sans ironie pour cette perçante analyse politique, notons seulement que nous n’étions pas réunis pour cela et que le plus remarquable, tout compte fait, reste que l’un et l’autre n’aient pas dit un mot contre Fabius alors même qu’ils se préparent à être candidats à la présidentielle.
Si bien que nous proposons d’en rester à ce qui compte : le débat sur les conditions de l’union est ouvert à gauche par les partisans du «non» et par eux seulement. Les protagonistes concernés l’ont engagé sans demie teinte et sans concession. C’est cela qui conditionnera désormais les
Avec Marie Georges BUFFET et Olivier BESANCENOT à Arles |
développements du futur à gauche. Notre fierté est d’avoir commencé le rôle de trait d’union à gauche que nous ambitionnons de jouer, en permettant que ce débat commence à notre première université d’été.
Après quoi on doit mettre les points sur les «i». Si les partis qui se sont réclamés d’un «oui» de gauche, Verts et PS, présentent un candidat du «oui», ils feront augmenter l’abstention de leurs électeurs au premier tour et réduiront le rassemblement au deuxième. Ceci pour deux raisons : les trois quarts de la gauche ont voté non et la Constitution européenne sera impliquée dans le choix des Français puisque le processus de ratification constitutionnel est prolongé jusqu’au-delà de notre élection présidentielle. Par conséquent, si l’on veut que le PS occupe utilement sa place à gauche, il doit désigner son candidat parmi les tenants du «non». Il n’y en a pas cinquante ! Refuser de l’admettre, c’est prolonger des querelles de personne qui empêchent de discuter l’essentiel : le contenu du programme à proposer aux Français.
Cependant, bien sûr, les battus du référendum peuvent faire encore payer à la gauche le prix fort pour leur maintien en place. Mais alors, sans doute, le vote utile du premier tour changera de cheval de bataille. J’attends la démonstration du contraire.
Amical parfois, le hasard écrit ses coïncidences en majuscules. Ainsi je constate avec émotion que ce bulletin dépasse son millième numéro au moment où il rend compte d’un événement de dimension nationale que ses rédacteurs ont eux-mêmes organisé. Force obscure de la patience militante et de son effort toujours recommencé.