08nov 05

La décision du gouvernement Villepin concernant l’apprentissage se sert des évènements dans les banlieues comme d’un effet d’aubaine pour un objectif politique sans rapport avec la situation. En fait sous prétexte d’élargir l’accès à l’apprentissage il vient d’abaisser l’age de la scolarité obligatoire pour tous les jeunes qui seront considérés comme indésirables dans l’institution scolaire.

Nous voila revenu aux années soixante ! C’est une terrible régression politique en matière d’éducation.

En fait le lien direct établi par le gouvernement entre la casse dans les banlieues et l’échec scolaire n’est nullement démontré.

De plus l’idée que l’apprentissage soit le meilleur remède à l’échec scolaire n’est nullement avéré non plus. On doit au contraire rappeler qu’avec des discriminations ethniques records et près d’ un contrat sur quatre qui n’arrive pas à terme, l’orientation précoce en apprentissage va au contraire faire augmenter le nombre de sorties sans qualification. Le nombre des jeunes sortis du circuit scolaire et rompant le contrat d’apprentissage va donc augmenter et avec lui celui des « perdus de vue », jeunes errant sans occupation fixe dans les quartiers.

Enfin ceux qui auront été ainsi orienté et qui suivront correctement leur cursus seront en réalité cantonnés à l’acquisition du CAP. Là où l’éducation nationale s’attelait au contraire à les conduire de plus en plus nombreux au bac professionnel quand l’économie a besoin de travailleurs de plus en plus qualifiés.

Ainsi, la décision du gouvernement enterre aussi l’objectif de conduire 80 % d’une classe d’age au bac, politique qui a permis une démocratisation historique de l’accès aux qualifications, notamment avec l’accès d’un nombre croissant de jeunes au bac professionnel.



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