EN ROUTE VERS L’EPICENTRE

J’avais prévu de tirer parti des vacances scolaires et parlementaires, avant le début du débat au Sénat sur le CPE, pour effectuer un voyage d’étude politique sur les deux nouveaux épicentres du changement politique dans le cône sud des amériques : le Venezuela et la Bolivie. J’enrage du changement de calendrier qu’a perpétré le gouvernement pour le débat sur le CPE. J’avais calculé mon déplacement pour être de retour pour le premier jour de la discussion. Raté. D’autant plus enrageant que j’avais déjà reculé une fois mon départ pour être présent à la manifestation du 7 février. Là, j’ai attendu au delà du raisonnable pour confirmer la décision car elle n’est pas sans incidence sur l’argent engagé pour payer les billets d’avions transatlantiques et intra-continental. Ma tirelire est maigre ! Sans parler du fait que j’étais prévu par le groupe socialiste pour le début de la discussion de la loi dite « Egalité des chances » sur les articles concernant l’apprentissage. Le premier de cordée du groupe PS sur cette loi est Jean-Pierre Godefroy, sénateur de La Manche, un ami. Il réorganise donc son dispositif non seulement pour faire face au changement de calendrier mais parce qu’il n’aura plus les mêmes orateurs sous la main. Je sens que ça agace ?

Je séjournerai une semaine dans chacun de ces deux pays. Les principaux thèmes d’observations et d’informations de mon séjour seront directement liés aux questions qui se posent également à la gauche en Europe et spécialement en France:

? les modalités originales de participation populaire au changement social mises en place au Venezuela et projetées en Bolivie. L’implication citoyenne dans le changement est en effet une des questions essentielles qui est posée par le bilan des échecs de la gauche politique en France

? l’affirmation du droit à décider d’après ses propres besoins de développement face à la superpuissance nord américaine et les différentes voies d’intégration régionale actuellement en action et en débat (ALBA, Mercosur, Communauté andine). Je me propose d’observer si les deux équipes gouvernementales, à la lumière de la décrépitude du modèle libéral d’intégration en Europe, pensent une autre méthode de construction d’ensemble régional .

? les initiatives et les formes d’ appropriation sociale des richesses nationales (pétrole au Venezuela, gaz et eau en Bolivie) et les politiques sociales qu’elles permettent.

? La mise en ?uvre de politiques donnant la priorité aux populations misérabilisées par le néolibéralisme

Pour cela, j’ai notamment prévu d’effectuer les rencontres et visites suivantes :

- au Venezuela : rencontre avec le président de l’Assemblée nationale Nicolas Maduro, les ministres de la participation populaire, de l’éducation et de la formation professionnelle, les diplomates travaillant sur l’ALBA et le Mercosur, des députés et maires engagés dans des actions d’implication populaire ainsi que les acteurs de plusieurs « Missions » (programmes sociaux pour la santé, l’éducation, le logement ?) et les programmes d’université bolivarienne. Une rencontre avec le Président Hugo Chavez est inscrite au programme

- en Bolivie : rencontres avec des membres de la nouvelle équipe politique (vice-président Alvaro Garcia Linera, ministre de la présidence Juan Ramon Quintana), le président du Sénat Santos Ramirez, les ministres de l’eau Abel Mamani et de l’éducation Felix Patzi, le responsable du programme Nina de formation des leaders indigènes Walter Limache, les responsables de la Coordination de l’eau et de la Fédération des Cocaleros à Cochabamba ainsi que des figures politiques et intellectuelles de la gauche bolivienne (Filemon Escobar, Walter Chavez ?).Une rencontre avec le Président Evo Morales est inscrite au programme.