28fév 06
Commencé hier lundi après-midi, le débat parlementaire au sénat sur le CPE s’est poursuivi toute la journée de mardi. En dépit des pressions constantes du gouvernement et de la majorité pour accélérer les débats, les sénateurs de gauche ont continué d’exposer leurs amendements et d’interpeler le gouvernement sur les dérapages déjà constatés dans de nombreuses entreprises depuis la mise en place du CNE. Un débat auquel les sénateurs UMP ont pris part très timidement, obsédés pour la plupart par l’adoption rapide et à tous prix du CPE mais aussi réservés pour certains sur l’utilité et les effets d’un tel dispositif.
Je vous livre ici trois nouvelles interventions que j’ai effectuées dans ces débats, la plupart du temps en explication de vote sur des amendements.
LA PRECARITE EST L’ENNEMIE DE L’EMPLOI
Explication de vote sur un amendement de l’UDF sur le CPE
M. Jean-Luc Mélenchon. Mes chers collègues, le moment me semble venu de souligner qu’il se produit à cet instant un évènement politique qui n’a pas eu son pendant à l’assemblée nationale. C’est donc que le développement du débat a permis que mûrissent les esprits, au point que la majorité gouvernementale ? je ne crois pas me tromper sur le terme : il s’agit bien de la majorité gouvernementale ? n’est pas d’accord sur l’appréciation qu’il y a lieu de porter sur le CPE.
Je ne ferai pas un usage politicien de cet évènement, car je vais m’attacher au fond, mais je veux le pointer, car il ne saurait être question qu’il soit emporté dans le brouhaha et réduit à rien. Vous n’êtes pas d’accord entre vous, et c’est un fait politique, pour des raisons de fond.
Les uns ? ils reconnaitront que nous leur faisons grâce de les prendre au mot ? pensent que le CPE va favoriser l’emploi et manient depuis des heures le paradoxe selon lequel un droit plus grand de licencier faciliterait l’embauche ! Depuis le début du débat, nous leur disons qu’ils se prévalent de leurs propres turpitudes. Vous constatez que le niveau d’emploi des premiers entrants sur le marché du travail, que nous nommons « les jeunes », baisse ? du fait de qui, sinon de la politique que vous menez ? ? et vous proposez, comme remède, l’aggravation des conditions qui conduisent à ce désemploi !
Mais nous vous prenons au mot : supposons que le but soit bien de favoriser l’emploi et non pas de donner aux patrons un outil de pression de plus sur les jeunes travailleurs, car à vingt-six ans, ce sont bien, ne l’oublions pas, de travailleurs et de travailleuses que nous parlons, pas de bambins en culottes courtes ! Supposons donc que vous ne voulez pas seulement donner un avantage au MEDEF, qui réclame tout et son contraire et qui voudra sans cesse aller plus loin dans l’art de domestiquer les travailleurs. Eh bien, s’il s’agit d’augmenter l’emploi, faites-nous en la démonstration !
Nous continuons à vous dire que le travilo dans la peur du lendemain sera mal fait. Nous continuons à vous démontrer que lorsque la qualification existe l’embauche est meilleure, ?
M. Dominique Braye ( UMP). Et vous, qu’avez-vous fait lorsque vous étiez ministre ?
M. Jean-Luc Mélenchon. ? que vous développerez l’emploi par la croissance et que l’on développe la croissance par la qualification et par la qualité du travail qui est produit, à moins que ce ne soit par le partage du temps de travail. Il n’existe dans aucune économie développée d’exception à cette régle.
Vous n’avez pas été capables de nous démontrer qu’un seul poste supplémentaire serait créé de la manière que vous nous proposez. Chose incroyable, vous vous prévalez de vos propres turpitudes, c’est-à-dire du désemploi !
M. Dominique Braye. C’est long !
M. Jean-Luc Mélenchon. C’est peut-être long, mais c’est notre argument central : souffrez donc de l’entendre.
Nous ne sommes pas d’accord avec vous, vos collègues de l’union centriste-UDF non plus. Sur un point au moins nous sommes d’accord avec eux : ce n’est pas la précarité qui crée l’emploi mais au contraire la stabilité. Alors, chers collègues de l’Union centriste-UDF, nous devrions, si nous n’étions que politiciens, pour encourager le mouvement et soutenir l’ambiance, voter avec vous. Nous ne le ferons pas : nous allons nous abstenir sur ce vote. Pourquoi ? Parce que vous maintenez l’illusion de la précarité. Vous faites à vos collègues de la majorité une concession qui n’a pas de sens : vous voulez juste réduire la précarité dans la durée de la période d’essai. Or il faut abroger la précarité, il faut éradiquer la précarité ! C’est la condition de la croissance. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe communiste, ainsi que sur certaines travées du groupe RDSE).
[?]
QUI A DEMANDE LE CPE ? A QUI PROFITE-T-IL ?
M. Jean-Luc Mélenchon. Il est dommage qu’aucun sénateur de la majorité ne veuille se donner la peine de répondre aux arguments sur le fond, parce que je pense que cela nous est dû. J’ai essayé d’en présenter quelques-uns qui complètent ceux de mes camarades et qui concernent la production, puisque c’est d’elle dont vous vous réclamez. Mais je pose la question : qui vous a demandé de faire ce contrat ? L’avez-vous trouvé vous-même dans le secret de vos réunions, de vos colloques ?
M. Nicolas About. Ce n’est pas le thème de l’amendement !
M. Jean-Luc Mélenchon. L’un d’entre vous a-t-il soudain été inspiré et a dit : voilà la solution dont nous avons besoin ! Qui l’a demandé ? Pas les centrales ouvrières, nous en sommes sûrs.
M. Alain Gournac. Il ne parle pas pour explication de vote sur l’amendement, il refait le débat.
M. Jean-Luc Mélenchon. Peut-être va-t-on dire que c’est le patronat. Plusieurs de nos collègues ont fait la démonstration texte à la main que le MEDEF en effet le demandait.
M. Alain Gournac. C’est incroyable : tout à l’heure il y avait Giscard d’Estaing, maintenant il y a le MEDEF.
M. Jean-Luc Mélenchon. Le MEDEF, ce n’est pas le patronat, c’est une partie du patronat et ce n’est pas le patronat de la petite entreprise. Et qui domine à l’intérieur du MEDEF ? Cette question a une grande importance car ce que vous vous adressez à nous s’agissant de l’entreprise ?
M. Alain Gournac. Monsieur Mélenchon, vous ne parlez pas de l’amendement !
M. Jean-Luc Mélenchon. Une explication de vote dure cinq minutes.
M. Alain Gournac. Parlez sur l’amendement, monsieur Mélenchon, cela suffit !
M. Jean-Luc Mélenchon. C’est ce que je suis en train de faire, ne vous fachez pas, je parle de l’amendement, je vous explique ma logique politique. Si vous ne le supportez pas, renvoyez-moi à ma place, mais vous devriez m’écouter car j’ai peut-être une chance de vous convaincre ou vous avez peut-être une chance de m’apporter une réponse qui soit pertinente et qui me cloue le bec. Rien ne vous empêche de le faire.
M. Alain Gournac. Cela suffit !
M. Jean-Luc Mélenchon. J’accèlère et je conclus.
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat, présidente du groupe communiste. Prenez votre temps monsieur Mélenchon.
M. Jean-Luc Mélenchon. S’agissant de l’entreprise, nous pouvons trouver des accords avec le secteur du patronat productif, sauf que le MEDEF est dominé depuis maintenant cinq ans par le patronat des finances et des services qui ont une vision de la gestion des comptes de l’entreprise selon laquelle il s’agit sans cesse de donner des gages aux actionnaires en licenciant des travailleurs.
Or, comme un cycle de croissance dure aujourd’hui trois ou quatre ans, quand on met bout à bout les opportunités de votre dispositif, il s’agit de transformer tous les nouveaux entrants dans le travail en main d’?uvre éjectable au premier revers de conjoncture, c’est-à-dire de donner un signal trois ans à l’avance aux actionnaires selon lequel en toute hypothèse, ils n’y perdront jamais, parce que le patron pourra virer les ouvriers avant que la tendance du marché se soit retournée.
Vous faites donc tout cela pour le patronat du secteur financier, pas pour la patronat du secteur productif. Je vous expliquerai tout à l’heure ce qu’est le patronat du secteur productif ; en effet, il faut que ce soit la gauche qui vous l’explique car vous ne le connaissez même plus. ( Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
[?]
LE CPE SERA CONTAGIEUX
M. Jean-Luc Mélenchon. Dès lors que vous mettez en place le CPE, un effet mécanique se produit. Il me semble que tout le monde peut le comprendre. Un bon patron, qui tient bien les comptes de son entreprise et qui a des actionnaires, ne peut faire autrement que de généraliser le CPE, quoi qu’il en pense par ailleurs. Ce type de contrat devient en effet un critère d’appréciation de la valeur de l’entreprise. Le CPE, par conséquent, est contagieux.
M. Josselin de Rohan, président du groupe UMP. Mais qu’est-ce que cela ? Vous n’êtes jamais allé dans une entreprise !
M. Jean-Luc Mélenchon. Nous savons bien que, comme vous êtes passés du CNE au CPE, vous viendrez bientôt nous proposer une généralisation du CPE à tous les travailleurs. Pourquoi en effet le limiter aux moins de vingt-six ans si, comme vous le dites, vous connaissez des difficultés avec les travailleurs de quarante ans, de trente-cinq ans, etc ? Tout le monde a des problèmes pour trouver un emploi. La question n’est pas de savoir si l’on se situe dans ou en dehors de l’entreprise, comme vous prétendez que c’est le problème ; la question, c’est l’emploi et la croissance.
Il y a deux stratégies de développement économique. La première consiste à compter sur la financiarisation de l’économie et sur l’intervention des puissances financières. Elles portent un nom : ce sont les fonds de pension. Vos propositions se résument à un signal, adressé à la finance internationale, qui lui dit : « Venez chez nous ! » (Protestations sur les travées de l’UMP)
M. Alain Gournac, rapporteur (UMP). Arrêtez le ! La « finance internationale » ! Je vous en prie ?
M. Jean-Luc Mélenchon. Vous vous trompez : la France n’a pas besoin de ce signal pour être productive et pour attirer le capital. C’est pourtant la stratégie de développement que vous adoptez. Il existe une autre stratégie, dans le cadre de laquelle on peut trouver les moyens d’un compromis, mes chers collègues.
Les propos que vous nous prêtez à l’égard du patronat ne correspondent pas à notre position : nous connaissons bien sûr des « patrons voyous », des patrons qui licencient à la minute ? ou bien vous n’avez pas rencontré de travailleurs depuis longtemps -, ( M. Gournac s’esclaffe) de tels patrons, il y en a partout. Il suffit de se pencher sur la condition des travailleurs dans les entreprises où l’emploi n’est protégé par aucune garantie. On peut en revanche s’entendre avec le patronat productif. Ce que vous faites, c’est donner des garanties à la première catégorie de patrons. Vous voulez donner à la gestion des entreprises une tournure qui conduit à la ruine. Vous voyez : je me situe de votre point de vue même pour ma démonstration.
La question n’est pas de savoir si l’on va entrer plus vite dans l’entreprise avec le CPE ou en sortir plus vite. C’est tranché : on en sortira plus vite. La question est de savoir sur quel modèle de croissance vous fondez votre politique actuelle. Or vous fondez cette politique sur l’idée que la financiarisation de l’économie est une bonne chose. Vous poussez pour cela les travailleurs dans l’insécurité. Vous vous trompez, y compris du point de vue des objectifs que vous vous donnez. Le contraire de vos objectifs se réalisera, hélas pour nous.
M. Alain Gournac, rapporteur (UMP). Vous l’avez déjà dit à propos du CNE !
M. Jean-Luc Mélenchon. Le CNE n’a pas fonctionné : il a juste produit un effet d’aubaine.
Si vous voyez la jeunesse et les travailleurs se mettre en mouvement le 7 mars prochain, monsieur le rapporteur, vous saurez pourquoi. Quant à moi, je souhaite de tout c?ur que l’on invente un « villepinomètre », comme on avait inventé un « juppéomètre » à l’époque, pour mesurer la longueur des cortèges qui veulent vous chasser.
M. Dominique Braye(UMP). Et un « mélenchonomètre » !
Pour une fois je serais presque d'accord avec des gars de l'UMP, au moins sur la forme :
la finance internationale, une loi pour le MEDEF...
Mais mon pauvre Jean-Luc, faire des lois pour le MEDEF, ça ne veut rien dire ! Que le CPE soit une m****, j'en conviens, mais pas la peine de tomber dans ce genre d'absurdité....
Enfin, je pense que cela est dû au décalage horaire, au mieux, d'un trop plein de soleil, au pire....
Cordialement (et pour faire chier)
Yoann
bonsoir,
"QUI A DEMANDE LE CPE ? A QUI PROFITE-T-IL ?"
moi je pense que tu as raison et que tu as posé la bonne question.
contrairement à yoann je trouve que faire intervenir le bon sens,essayer de comprendre la stratégie de l'adversaire,
(sans suivre aveuglément les slogans à la mode)
c'est bien.
" Vos propositions se résument à un signal, adressé à la finance internationale, qui lui dit : « Venez chez nous ! » (Protestations sur les travées de l’UMP)"
pourquoi ils ont protesté?
pascal
Bah : parce que c'est "ridicule", mais que c'est assez simpl(ist)e pour que nombre de gens y adhèrent !
"la finance internationale", un beau slogan ça, court ; général (le "la", singulier à valeur absolue) ; vague ("la finance", qu'est-ce-que c'est ? Et "internationale" ? Bah, c'est le moins précis possible, le plus général encore, et puis l'immense par rapport au singulier de l'individu-citoyen-futur électeur qui se sent écrasé, donc dans la position de victime) ; mais suffisamment concret ("finance"=argent, point nodal) pour frapper les esprits etmobiliser...
Sans être méchant, ni faire d'amalgame douteux, le pincipe de l'extrêmisme (à droite, c'est la même) comme de l'opposition, c'est d'être immédiatement compréhensible, de frapper les esprits pour attirer. C'est la simplicité, parce que plus c'est simple....
moins c'est compliqué !
Yoann
J'adore les libéraux et leurs amis réacs! Ils ont toujours un aboiement tordu d'avance. Si Jean-Luc avait parlé des fonds de pensions américains, avait détaillé un peu, il aurait été accusé d'être verbeux, chiant etc... Si l'on regarde bien les réponses de l'UMP, il n'y a rien, c'est le grand vide! Juste une scie énorme et répétitive comme un supplice chinois. Toujours la même, toujours plus de précarité et d'insécurité pour les plus pauvres et les plus en difficulté.Toujours monopoliser les richesses pour une minorité...Vive la paupérisation! Punir les pauvres c'est le titre d'un bouquin non? Je crois sincèrement que s'ils sont aussi cyniques et incorrigibles c'est que que ça les fait jouir.
Anna-lise
Cher Anne-Lise,
J'ai envie de dire "jouissons ensemble" !
Je ne sais plus dans quelles discussions j'évoquais le fait de discriminer systématiquement le sujet d'un discours au lieu d'en affronter les propos (il était question de Foucault) : et d'ajouter que cela se voyait régulièrement quand on affichait l'étiquette "libéraux" (ou néo-libéraux, au choix) à tous ceux qui osait (sacrilège, blasphème) contredire, ou simplement critiquer un discours d'un partisan de l'extrême-gauche ! Et cette habitude ne se perd pas...
Au risque de décevoir, je ne suis pas plus libéral que ma grand-mère est championne du 100m (elle est morte !)... Ce qui ne m'empêche pas de penser que le flou artistique qui entoure systématiquement les propos "anti-capitalistes" ou "anti-libéraux" est un peu agaçant. D'autant que ces discours sont toujours accompagnés de l'estampille "US" (cf : "fonds de pensions américains"), comme le poulet Duc de son "fermier" ! C'est garantie "libéral", puisque c'est américain.
Au fait, quel rapport entre les fonds de pensions américains et le CPE ? C'est certainement que le MEDEF, pour qui est promue cette loi, détient des actions là-bas... ou plutôt l'inverse ! C'est donc que les fonds de pensions américains ont fait pression sur le parlement et ces centaines de petits députés vivant à paris ou en banlieue (et non au bahamas) pour que ceux-ci votent le CPE ! A moins qu'il les fait pour leurs propres intérêts, puisque les trois-quart ont un compte en banque (que dis-je, plusieurs) caché en Suisse, des stock-option aux USA, des cousins à la CIA ou des parents au Rotary !
Désolé je ne maîtrise pas la rhétorique "anti-capitaliste"... Mais tout ça m'a l'air beaucoup plus complexe que l'idée de "maîtres du monde" capitalistes, grouillant dans un arrière-monde (comme les dieux grecs d'Epicure, à la différence près qu'ici, ils interviennent pour s'en mettre plein les fouilles), ramifiés en un réseau gigantesque allant de Bruxelles à New-York (en passant toujours par Berne ou Genève), installés partout, dans tous les gouvernements, et ayant qu'une idée en tête :
"Punir les pauvres" !
Car, il est évident que le bosniaque, vivant sous les bombes avec sa femme violée par les "soldats" adverses et ses enfants mourant de faim, est le "même pauvre" que l'ougandais frappé par la famine dont les six enfants souffrent de malnutrition ; que le paysan chinois, torturé et humilié par les soldats de Mao, qui a perdu son "champ" ; que le salarié français d'une usine en faillite, qui touche le RMI depuis qu'il est au chômage et à qui on va bientôt proposer un CNE (CPE version +de 26ans) pour être viré au bout de quelques mois !
Tous pauvres par la volonté des maîtres des finances, tous "aussi cyniques et incorrigibles" qui jouissent en regardant sur CNN (et oui, aux USA) les résultats de leur méfaits...
Voilà le tableau que vous supposez en disant cela : c'est un peu fort, tout de même, de ne pas se rendre compte de ce que cela signifie !
Mais le problème, c'est qu'avec ces discours, c'est comme avec dieu : quoiqu'il arrive, de même que ce dernier est une force supérieure, métaphysique, invisible, impalpable, "cause première de toute chose", toujours invocable, jamais perceptible, et bien de même les "maîtres du monde" peuvent toujours être invoqués dans les interstices de ce que la raison ne peut plus saisir (c'est dire s'ils sont nombreux !).
Quant aux "réacs", ça me fait sourire : qu'est-ce qu'un "réac" ? A l'origine, c'est celui qui refuse ce qui se fait, les évolutions en cours !
Mais il y a tellement de sens différents que ça ne veut plus dire grand chose !
Un aboiement de plus, mais pas d'avance...
Yoann
salut yoann,
je ne suis pas calé du tout en historique de la rétorique riche-pauvres ;
si on reprend la question de jean-luc Mélanchon:
"QUI A DEMANDE LE CPE ? A QUI PROFITE-T-IL ?"
qu'est ce que tu as personnellement comme réponse?
ça ce serait intéressant à savoir plutôt que se quereller.
pascal
Avant de répondre à cette question, si tant est que cela soit possible, je tiens à préciser quelque chose : la question "qui a demandé le CPE ?", suppose déjà, en tant que telle, une puissance, une force agissante "derrière" le CPE, que l'autre question "a qui profite..." confirme ! Donc, la question est presque rhétorique : c'est-à-dire qu'elle contient en elle-même la réponse, comme une évidence, parce que le biais qu'elle inclut est si étroit qu'il ne souffre aucune contestation. Et ce biais, c'est le verbe "profiter" : on sait bien que les connotations de ce terme ramènent invariablement à l'argent, donc aux puissances financières etc On se trouve en présence d'un néo-platonisme qui ne s'avoue pas, mais qui cherche toujours derrière le réel, les faits, la "vraie réalité" ! Derrière le CPE, il y a les libéraux (US, inutile de préciser!).
Concernant le CPE, j'ai discuté avec des "jeunes communistes" (d'Ivry sur seine) qui pensaient, comme moi, que ce contrat émanait d'une volonté de relancer l'emploi, mais qu'il était condamné à l'avance. Contrairement à vous, je ne crois pas qu'il y ait un "destinataire final" à cette loi, une force invisible (genre le MEDEF) pour qui cette loi serait faite.
Au risque de vous réveiller, je dois rappeler un point : le libéralisme est une théorie économique, applicable d'une certaine façon en politique, qui affirme que le système économique se régénère de lui-même, fonctionne en autonomie pure, et s'équilibre "naturellement" ! C'est-à-dire que le marché ne "roule" pour personne... Cette théorie économique n'est pas faite pour les plus riches au dépend des plus pauvres ! C'est une absurdité de dire cela : de même que c'est une absurdité de dire que la théorie philosophique de Marx est faite "pour" les pauvres !
Ceci étant, c'est la manière dont on l'utilise, dont on la transcrit politiquement qui importe... Et là, je crois que si Sarko ou Villepin sont "libéraux" (ce qui reste à démontrer dans le détail, puisque dès qu'il y a intervention de l'Etat dans l'économie, on n'est plus dans un système libéral), ce n'est pas pour s'en mettre plein les fouilles, ou pour que d'autres (choses encore plus abérantes!) s'en mettent plein les fouilles. Et même si le frère de Sarko est au MEDEF, je ne crois pas que Sarko cherche à enrichir la famille !
Le CPE a pour objectif de s'adapter aux nouvelles formes que prend le marché, au risque pour la France, et pour les entreprises sur le sol français, de se déconnecter des réalités, de ne plus être compétitive, donc de ne plus créer de richesses indispensables au fonctionnement de l'économie et de l'Etat. Car, où trouver l'argent pour financer la sécu, l'assurance maladie, les retraites (problème de plus en plus crucial)... Malheureusement, le marché est fait de tel façon qu'une entreprise ne PEUT PAS reverser les trois-quart de ses bénéfices aux salariés, à des ONG, à l'Etat ou je ne sais quoi d'autres ! Ce qui ne veut pas dire pour autant que rien ne peut être fait...
Réponse, donc :
- Qui a demandé le CPE ? C'est une loi ordonné par personne en particulier, mais qui émane d'une réflexion concomittante des politiques, des économistes, des "patrons", afin de trouver un moyen de relancer l'emploi sans condamner les entreprises à perdre leur compétitivité. Mais c'est une mauvaise loi qui ne peut relancer l'emploi par le turn-over qu'elle risque d'imposer, la précarité qu'elle installe et qui ne peut être ni motivante ni dynamisante pour l'emploi.
- A qui profite le CPE ? A plein de gens...
En premier lieu, à très court termes (certes), aux jeunes qui ne trouvent pas de CDI, peu de CDD, et qui pourront aisément être employés (et remerciés!).
Ensuite, évidemment, au patron qui pourront utiliser à peu de frais une main d'oeuvre de plus en plus docile par crainte du renvoie... Tout en sachant que cela leur compliquera aussi la tâche par la multiplication des affaires et des jugements que la loi risque d'entraîner, entre les employés virés trop lâchement et un patron qui aura du mal à justifier ce licenciement uniquement par la loi (d'ailleurs une première affaire a déjà donné raison au salarié contre l'employeur, mais les mauvaises langues diront que c'est de la poudre aux yeux!).
Cela va profiter également à l'économie française qui va de nouveau, espère-t-il, être attractive pour les entreprises étrangères, ce qui permettra de relancer la croissance, donc le PIB, donc de réduire la dette publique, le trrou de la sécu, de faciliter le financement d'une partie des baby-boomers sur le point de partir à la retraite.....
Voilà ma position, mais encore une fois, le problème est qu'avec le type de discours anti-capitaliste et anti-libéral, tout n'est qu'affaire de rhétorique : on peut toujours replacer "derrière" tout cela une puissance infernale, sans que cela pose le moindre souci de cohérence... Les religieux ne continuent-ils pas d'affirmer que dieu est bon, que dieu est juste, que dieu est amour, malgré toutes les horreurs qui se passent !
Yoann
Pierre,
Je ne suis pas le seul à être affligeant, malheureusement !
Tu n'as répondu à aucun point soulevé par mes propos : tu as simplement répété, encore une fois, "regarde la pauvreté" (et alors ?) et tu as seriné "le CPE, bien sûr que c'est le MEDEF"... comme si le fait de le répéter, de le crier, de l'invoquer, l'évoquer, le convoquer dans tous les sens était une preuve !
Ca ressemble plus à du bourrage de crâne qu'à autre chose. Je demande des preuves ! Et qu'est-ce que je lis : "il y a beaucoup de salauds chez les entrepreneurs" ! Mais y'a aussi beaucoup de salauds chez les pauvres, sauf que c'est pas la meme saloperie! c'est pas une preuve ça, ça ne signifie rien!
Je répondais sur le CPE, et tu finis sur la délocalisation, qui a un rapport (on doit pouvoir en trouver), mais pas direct, comme ça... Sauf pour ceux qui disent : c'est toujours les maîtres des finances, le pouvoir politico-financier qui est "derrière". Et hop, rideau, la pièce est terminé, plus d'arguments, pas d'arguments, jamais... toujours insister... jamais réfléchir, critiquer, repenser, démonter, reconstruire... le principal est d'asséner, bien fort !
Je retourne à I.Ramonet, "propagandes silencieuses", tout en déplorant qu'il succombe au même mal : tout est pourri par l'américanisation des esprits, rampantes, souterraines, véhiculés par le cinéma et les "mass média", j'en passe et des meilleurs... Encore et toujours, on désigne un coupable et on s'acharne par tous les moyens sauf l'argumentation pour finir par voiler les véritables problèmes. Ca a au moins le mérite de faire agir, chose que la réflexion retarde toujours... Mais, je choisis quand même la réflexion!
A bon entendeur, salut
Yoann
il n'y a pas eu de débat à l'assemblée,
il est un peu monocorde au sénat,
c'est dommage de se fâcher il commençait à devenir intéressant içi
(et c'est dit par un RMIste trop riche pour être indemnisé)(nous n'avons pas tous les mêmes"valeurs")
Yoann,si j'ai bien compris tu dis que c'est pas le MEDEF mais ça serait l'EVOLUTION DU MARCHE qui réclamerait cette loi;qui émane d'une réflexion concomittante des politiques, des économistes, des "patrons",
loi que tu ne trouves pas bonne pour les jeunes à long terme.
j'ai bien compris ta position?
maintenant si c'est pas le MEDEF,cette EVOLUTION DU MARCHE comment jean-luc Mélenchon aurait dû la présenter au sénat?
peut-être "la minorité de financier qui veut un retour sur investissement de 12% par an même dans des pays avec 2% de croissance"?
as tu une autre présentation?
pascal
Oh non, je ne vais pas m'affilier à un syndicat, ce qui ne m'empêche pas d'avoir une opinion valable. Et oui, je suis de ceux qui pensent que de s'"affilier" facilite le broyage idéologique et intellectuel... La preuve : un mot de travers, une critique, et ça y est, on joue du "néo-libéral", "réac"... L'extrême-gauche est décidément bien enfermée dans ses illusions et ses presupposés intangibles, indéfectibles, indémontrables! C'est sûr que c'est fatigant de se répéter, c'est pour cela qu'il faut avancer, évoluer, imaginer, réflechir, et non pas se répéter... mais malheureusement, vous n'en êtes pas capable à ce que je vois. Ce n'est pas être de droite ou lbéral ou réac que de dire : arrêtons de voir des puissances souterraines destructrices partout. C'est tout simplement une recherche afin d'éviter de tomber dans la facilité, la simplicité, le manichéïsme, brassant des mythologies idéologiques relativement vieille (genre : le judéo-maçonnisme est à l'origine de la révolution, en secret, par des liens invisibles mais certains, patati patata).
Bref, passons... car je tiens à préciser une chose : ce n'est pas seulement l'évolution économique (du marché) qui est à l'origine du CPE, mais également celle de la société, des rapports du politique au social et à l'économique... Et d'autres questions qui sont sous-jacentes mais dont on n'aperçoit pas la réalité, à peine les contours. Par exemple : il y a un réel problème dans le rapport nouveau qui s'installe entre la société (plutôt la communauté d'individus) et la mort ! Et ceci pèse sur les structures sociales, économiques et politiques, en témoigne le débat susciter par la canicule (alors que ce sont simplement des personnes âgées qui sont mortes, ce qui relève de l'ordre naturelle des choses ! Il y a pas cent ans, elles seraient déjà rongé par les vers!). Or ceci pose un problème sur l'économie, directement : comment financer les retraites dans un Etat-providence ultra protecteur (et oui, la France est l'un des pays dont l'aide sociale est la plus développée!) ?
Toujours est-il que "présenter une loi" en commençant par "la minorité de financier" équivaut à la question rhétorique ! Et oui, on en revient toujours là : vous êtes persuadés de cette "puissance occulte" (et je ne nie pas que les patrons cherchent à s'en mettre plein les fouilles, tous ceux qui ont du pouvoir, un tant soit peu, veulent toujours des avantages : regardez l'histoire!).
Je finirais par une réflexion tout à fait personnelle : ce qui est en jeu dans tout cela (et dans l'ensemble des débats qui ne cessent de nous agiter) c'est la question qui me semble cruciale et pourtant toujours ignorée :
l'humanité progresse-t-elle ?
Si oui, cette notion de "progrès" justifie toutes ces luttes : mais il faut pour cela un point de départ et un point d'arrivée, un moins bien et un mieux, donc des critères pour évaluer ces "moins" et "mieux", donc des personnes pour établir ces "critères", mais en même temps ces personnes doivent être nécessairement hors de toute implication concrète avec une quelconque force sociale, idéologique, sans quoi ces critères ne sont que l'émanation d'un groupe, d'une idéologie particulière dont on ne peut jamais assurer la justesse et la justice (et oui, en quoi l'anti-capitalisme est-il meilleur que le capitalisme ? Qui peut le dire ? Quels sont les critères etc).
Si non, et bien je ne vois pas pourquoi l'on devrait zigouiller les patrons, distribuer les richesses, faire éclater le marché tel qu'il s'établit aujorud'hui, puisque de toute façon, l'homme demeure le même, sous les sytèmes les plus diverses ; puisque de toute façon, dans la masse des travailleurs, il y a aura toujours un "petit père" plus malin, arriviste, mégalo, un peu fou, pour confisquer le pouvoir. Serait-ce que les travailleurs, les pauvres sont incapables de s'organiser, de s'entendre, d'aller dans le même sens historique, d'avoir le pouvoir ? (pour l'histoire récente, voire les "révolutions" de 1789, 1830, 1848, 1870, 1917 et j'en oublie....).
En vous souhaitant une bonne recontruction pour 2007, a ciao bonsoir
Yoann
Pour ce qui est du rapport entre la "caste politique" et l'économie et les pauvres travailleurs, je précise quelque peu ma pensée : regardez le compte en banque de la majorité des hommes politiques et comparez le avec celui de Florent Pagny, Amelie Nothomb, Gérard Depardieu, Zinedine Zidane... Et vous verrez où se trouve l'argent ! Et vous ne pouvez pas dire que le CPE est fait pour eux!
L'argent n'est pas où l'on croit, et le CPE ne profite pas aux hommes politiques qu'ils l'ont voté... L'exemple des retraites est dévoyé si l'on suppose qu'il s'applique uniquement aux politiciens : il s'agit d'un problème générale de "mentatlités" et de "culture" (voire de "morale")...
Un autre problème naît du fait que l'Etat-providence est sacro-saint en France : je crois que l'on s'est habitué à cette surprotection, issue essentiellement (dans ses composantes modernes) de la 2nd Gm, liée à un pays en pleine reconstruction qui a donc une économie neuve, renaissante, nécessairement dynamique, ce qui permet de financer très largement la sécurité de l'emploi, l'aide sociale...
Or, aujourd'hui, cette embellie (peut-être ambolie) a cédé la place à une nouvelle réalité qui ne permet plus à l'Etat-providence d'exister : l'Etat ne peut pas (plus) subvenir à tous les besoins ! Mais de notre position, on ne peut pas faire "machine arrière", c'est-à-dire renoncer à tous ces droits acquis (ou "donnés", ça dépend des cas).
Quant à mettre l'humain au coeur de la politique, c'est ce qui est fait ! Seulement, les politiques ne se font pas individuellement, ni par groupe : tient, on va demander à toutes les entreprises de redistribuer la moitié de leur bénéfices aux salariés! Oui, mais elles partent toutes ! Bon, bah on fait une loi leur interdisant de quitter le sol français ! Oui mais c'est interdit par Bruxelles, l'OMC etc Bon, bah on change les lois à Bruxelles... Oui, mais cela veut dire qu'on détruit tout le système en place ! En attendant, il y a aura eu 1000 crash boursiers, des usines en faillite, des chômeurs par milliers, des productions qui s'effondrent, des pénuries à la chaîne, une disette en vue... et on revient au Moyen-Age ! La technicisation de la politique a atteint un degré telle qu'on ne peut plus décider d'une loi comme ça... Et cela rejoint un autre problème évoqué qui est celui du fossé entre la classe politique (technicistes) et le corps de la nation (qui n'y comprends peu ou prou, et je me mets dans le lot!).
Il y a je crois, depuis la révolution française et les prémisses d'une construction politique démocratique fondée sur la "représentativité", un souci jamais résolu et qui réapparaît toujours, sous de nouvelles formes (Cf : P.Rosanvallon) : comment cette représentativité peut-elle être "juste", réelle ? Chaque époque voit renaître cette question, chaque époque tente d'y répondre, mais cela ne change pas sur le fond.
A cela s'ajoute l'ambiguïté fondamentale et originelle : considère-t-on le "corps de la nation" comme Un ? Auquel cas, les représentants peuvent venir de n'importe où, ils représenteront toujours ce corps... Ou bien, les différences de classe socio-culturelles sont-elles inhérentes à ce "corps" au point que l'idée d'une représentativité doit se fonder sur celles-ci ? Le problème est alors de savoir quelless catégories doit-on distinguer dans ce corps, et quels critères prévalent dans cette catégorisation ? A une époque, on a penché pour les classes sociales... puis on s'est rendu compte de leur relative construction (les classes sociales ne sont pas "naturelles") et de leur porosité. Aujourd'hui, doit-on en venir à une catégorisation communautaire ? Ca se pourrait bien pour les années à venir! D'ailleurs l'idée selon laquelle la télé doit mieux "représenter" les minorités issues de l'immigration est en lien direct avec cette interrogation...
Et la question devient problématique depuis qu'il y a eu une institutionnalisation du politique, une "sécularisation" dans la professionnalisation de la classe politique. Car cette professionnalisation ruine l'idée même de représentativité : comment peut-on encore "représenter" une communauté lors même que l'on en fait son métier, donc que l'on vit hors du champ de ceux que l'on "représente" ?
C'est dans cette position que le fossé entre la classe politique et les citoyens se creuse : mais ce n'est pas parce qu'il s'en "foutent des pauvres" ! Et parce qu'ils ne défendront que les riches... Même si, effectivement, puisque la classe politique est un "métier" demandant une relative éducation (au sens d'études) voire une haute qualification intellectuelle, il y a le risque qu'ils ne finissent plus par représenter que ces catégories du corps de l'Etat. C'est une question à poser, un problème à soulever. Mais pas une affirmation a posé comme telle !
Yoann
tu vois ce:
"Quant à mettre l'humain au coeur de la politique, c'est ce qui est fait"
il y a 4 ans je le pensais aussi:je travaillais au moins 70 heures par semaine,je gagnais très bien ma vie avec un métier génial et ja payais beaucoup de charges impôts,taxes etc...
Pour moi cet argent servait pour les pauvres,les chômeurs,la sécu,la couverture maladie enfin l'état qui aide et je ne me posais pas trop de questions en trouvant comme tout le monde que ça coûtait trop cher.
j'aurais pu être d'accord avec toi.
mais depuis que j'ai vécu la façon dont ON traite la france d'en bas,j'ai honte.
honte parce il n'arrive presque rien en bas:tout est pompé par le système.
honte parce qu'il y a des SDF,des sans- papiers,des handicapés,des RMIstes,etc qui sont ABANDONNES,exclus.
aujourd'hui avec cette neige il y a des mecs qui crèvent de froid.
et cette fameuse caste qui se tait ou qui vient leur dire:on ne peut rien pour vous mais n'oubliez pas de venir voter pour nous.
l'état providence n'existe plus dis-tu mais ou part le fric qui est pompé par cet état?
NON l'humain n'est pas au coeur de la politique,le fric OUI.
A Yoan,
Nous ne jouirons pas ensemble! Et en tout cas pas des mêmes choses.
Je ne veux pas faire de procès d'intention et tu as sans doute raison de contester les étiquettes (réc, libéral...) d'autant que les sens changent avec l'histoire. Il n'en demeure pas moins que les grandes lignes politiques ou idéologiques restent identiques quelles que soient les époques. Opposer les pauvres entre eux par exemple, c'est un exercice dans lequel les libéraux/ capitalistes / conservateurs/ partisans de l'ordre social à tout prix excellent. un fonctionnaire est privilégié par rapport à un employé du privé en CDI, privilégié par rapport à un CNE, privilégié par rapport à un chomeur, privilégié par rapport à un SDF qui crève de froid, privilégié par rapport à un enfant hindou qui bosse 15h pour un dollar, privilégié par rapport à son voisin lépreux, privilégié par rapport à un mort. Là on ne peut pas faire mieux. D'accord avec toi, abolissons les privilèges intolérables de tous ces gens-là, mais ne touchons surtout pas aux actionnaires, aux rentiers. Les pauvres ils prennent tellement de risque! Ils sont tellement utiles socialement! Tu vois nous ne jouissons pas des mêmes choses.
Anna-Lise
yoann
j'ai changé d'avis quand j'ai pu constater le gaspillage et l'inégalité de l'aide en france:
pour 3 fois 8 euros35 de RMI j'ai totalisé 12 heures de rendez-vous
si on y ajoute le temps passé pour mon dossier en commissions,pour verser 25 euros 05 combien est-ce que le SYSTEME a coûté à la france?ils ont été payés les gens qui m'ont reçu pour remplir les fameux dossiers.
à qui profité mon RMI?
est-ce que cet argent gaspillé n'aurait pas pu mieux servir?
ma femme s'est cassée une molaire.
l'emplâtre métallique lui faisait une sensation de décharges dans la bouche:elle ne pouvait même plus dormir.
seule solution émailler la dent.
mais ce n'est pas prévu par la CMU:le choix du pauvre c'est une dent métallique ou rien:pas de participation aux frais possible comme avec une mutuelle.
résultat si t'es à la CMU tu payes 538 euros.comment tu fais bouffer tes gosses? c'est le cadet de leurs soucis.
si tu as la CMU tu as droit à une réduction d'EDF.
ma CMU est sous le régime de ma femme et de mes enfants.moi je suis à la MSA.
la facture EDF est à mon nom :je ne peux pas obtenir d'attestation de CMU donc pas de réduction.
des exemples comme ça il n'y a que ça dans la vie d'un pauvre.
quand on prétend aider les gens mais qu'on décide de loin ce qu'on veut leur donner sans leur demander ce dont ils ont besoin ça donne ce scandale.
le RMI je n'en ai rien à faire:pour sortir de cette nasse,dans mon cas il suffirait qu'une commission départementale ajoute 1 ligne dans un tableau de la loi d'orientation agricole.ça ne coûterait rien.
mais je me heurte à un mur.
le système de protection sociale en france est le meilleur tant que tu n'en as pas besoin je te l'accorde.
quand tu dis que je suis manipulé c'est exactement mon impression.
Salut tout le monde,
(ou Bonjour camarade, comme on voudra),
Juste des réflexions, en passant, et des questions aussi... Par exemple ;
D'où viennent les chiffres établissant qu'"en France" (à l'heure où l'actionnariat est volatilisé et mondialisé) le taux de redistribution des richesses a été multiplié par 2,6 pour les actionnaires, "mécaniquement", au dépend (toujours aussi mécaniquement) des salariés, et ce depuis 30 ans ?
Qui sont les "communiquants" des "maîtres à penser" se posant en défenseur de la France, qui nous manipulent pour nous inculquer des valeurs, certes tout à fait contestable ? Et ces valeurs, sont-elles bien inculquées ? (J'en doute, sans ça on ne serait pas là!).
Qui sont ces "médias privés" ? Et en quoi ces postulats sont-ils une "remise en cause de la démocratie", qui est le principe de fonctionnement du politique, l'organisation de l'Etat dans le rapport entre le "peuple" (à ne pas prendre comme la france d'en bas) et ses représentants ?
Enfin, une petite réflexion personnelle : il me semble que dans la théorie marxiste, ansi que dans l'ensemble des théories modernes de l'Etat, la société n'a que faire de l'individu. Dans le champ du social, une personne devient une "force productive" (ce sont les termes de Marx), déshumanisée, dépersonnalisée : elle est "individu" dans le privé, dans le champ politique (en tant que citoyen), mais pas dans le champ social. Alors, oui, un patron n'a que faire des états d'âme, de la sensibilité, des passions, des tristesses, des envies etc d'un employé. Sauf si cela affecte (en bien ou en mal) sa capacité comme force productive. Demande-t-on à un patron, après trois nuits de négociations avec les syndicats, ou avec ses actionnaires (pour contrer une OPA), s'il ne préfererait pas être en vacances, avoir un congé pour voir sa femme, aller au cinéma voir Shrek2 avec ses enfants à qui il a promis etc ? Non, on s'en fout. Ce qui compte, c'est s'il trouve un bon accord, s'il évite l'OPA parce qu'elle risque de plomber l'entreprise ou s'il accepte parce que ça peut aider à son développement ! Evidemment, me direz-vous, il ne se demande pas s'il va bouffer ce soir ! Et c'est vrai. Mais en revanche (là je suis l'avocat du diable, mais j'assume) il se demande quand il va pouvoir dormir (leur emploi du temps est souvent très lourd!), quand il va avoir une petite pause pour voir sa famille (s'il n'est pas déjà divorcé)... Le patriarcat à la japonaise, ça intéresse le salarié à la vie de l'entreprise, c'est sûr, mais ça fait aussi de bons employés bien soumis, recrachant l'hymne tous les matins, en rang d'oignon, bossant 8 jours sur 7... Alors, il faut trouver des solutions, mais pas en bradant tout le système d'un coup.
Lueur d'espoir ? Il y a toujours eu des riches et des pauvres, et l'égalitarisme n'est peut-être qu'une utopie... Mais nécessaire, pour éviter les abus !
Yoann
salut tout le monde moi j'ai 14 ans et je suis un peu perdu dans tout ce que vous raconter a vrais dire je n'est rien compris mais cepandent je constate que le CPE n'est pas la bonne solution allez donc voir ce tract à l'adresse suivante et dite moi aprés l'avoir lut que le CPE est une bonne chose http://paris.indymedia.org/IMG/doc/doc-32641.doc
et mon chére jean-luc pouvait vous me dire de quelle parti vous éte parce que je ne vous connaisé pas avant de tombé sur votre blog merci bien sur ce au revoir
aprés avoir parcouru plus longement votre blog j'ai constaté que vous étié vous aussi contre le CPE et que vous semblé étre gauchiste je vous remerci de vous "battre" pour que le CPE ne soit pas "adopter" par le gouvernement. méme si le gouvernement a déja acepté le CPE ils(le gouvernement)leur reste encor a nous(les jeune) le faire adopté ce qui n'est pas gagner parce que nous continuon a manifesté et a faire des gréve!
pour margot et yoann,
moi j'attends la réponse de jean-luc
si il ne te répond pas margot
ça peut vouloir dire que jamais les actes ne suivront les bla-bla.
si un sénateur ne "s'abaise" pas à répondre à tes questions, il n'a rien à faire à son poste.
et puis,en principe, être à gauche c'est plutôt être proche des gens.
pascal
Pour Pascal,
Une déception en plus... En espérant qu'elle ne sera pas trop dur ! Sérieusement, pensais-tu un instant qu'un sénateur te répondrait (peut-être cela l'obligera-t-il à répondre !) ?
Lui, occupé à des voyages en pagailles, à siéger toute la journée et même la nuit dans un hémicycle comme un vieil étudiant, genre sorbonnard... Lui, répondre à de pauvres gens comme nous, même sous le fallacieux prétexte qu'être de gauche c'est être proche des gens !
Bref, arrêtons l'ironie et passons aux choses sérieuses, peu nombreuses : juste un exemple caractéristique de la crise de représentativité que j'évoquais. Qui peut encore "représenter" la nation ? Les représentants sont-ils en adéquation avec ceux qu'ils représentent ?
La réponse semble être non.... une nouvelle preuve de l'une des questions à poser au système politique : c'est là qu'est la "fracture" ! Elle est plus "politique" que "sociale", Mr Chirac (ou tout autant!). Elle est concrète, en tout cas...
Et puis qu'est-ce qu'"être de gauche", à part un sujet de dissert d'histoire pour hypokagneux désespéré (je l'ai eu il y a quatre ans!) ? Et bien une bonne question... je vous remercie de l'avoir posée... comme dirait l'autre !
Bon courage pascal...
Yoann
Bonjour,
Je n'ai pas l'impression de vivre dans le même monde Yoann.
Je ne crois pas à une vision conspiratrice de l'histoire. Pour autant, je ne peux fermer les yeux sur le fait que la grande majorité des richesses mondiales sont détenus par une très petite minorité de personnes.
Quant à la minorité qui s'accapare les richesses, c'est la même chose qu'en arabie saoudite (à la différence que notre histoire a pu développer plus de contre pouvoirs). A titre d'exemble, je te propose de lire la "Françafrique" et "Noir silence".
En outre, je suis toujours étonné de remarquer le même discours au sein du groupe Bilderberg et à la "europeen round table" dont les principales lignes (et termes de leur novlangue) sont repris par la commission européenne par exemple. De plus, on ne peut nier que les chefs de grandes entreprises et certains hommes politiques viennent des mêmes écoles et fréquentent les mêmes cercles. De même, pour la grande bourgeoisie. Enfin, je ne comprends pas cette idée que l'Amérique serait le grand méchant. Je ne vois pas d'opposition entre un patronat américain et européen. Ni entre un patronat japonais ou chinois. Ce qui se passe aujourd'hui n'est que la continuité de l'histoire du capitalisme. Il n'y a rien de nouveau dans la mondialisation, il n'y a pas de conspiration (rien n'est caché...d'ailleurs les rencontres du groupe Bilderberg, de la commission européenne, de la table ronde européenne, du médef sont toutes dactylographiées et accessibles à tous). Il serait grand temps que nous commencions (nous citoyens français) à pointer le doigt sur ce que font nos hommes politiques et nos chefs de grandes entreprises (ce "patronat de la finance") c'est-à-dire à pointer le doigt sur le rôle de la France dans le monde.
Je ne vois pas en quoi à observer cela relève d'un conflit entre une gauche et une droite. Ce n'est pas une croyance mais un constat.
Par contre, penser que l'histoire est nécessairement tournée vers le progrès est une croyance (qui me semble être symptomatique d'un certain individualisme). Penses-tu, Yoann, que ce qui nous a été légué par nos ancêtres est immuable comme l'air que nous respirons?
Et, bien voilà, il ne m'a pas répondu, je ne sais pas encor ce que je veut faire de ma vie mais j'ai déjà réfléchi a de nombreuse foi a me lancé dans la politique ce que je sais c'est que si moi je devenait sénatrise je prendrait le temps de créé un blog et de répondre aux gens qui me pose des question. hier et avant-hier nous avons bloqué le lycé et manifésté contre le CPE nous gardons courage mais nous commençons à fatiguer à bon entendeur...
Pourquoi, pourqui le CPE ?
Pourquoi, pourqui Bolkestein ?
Pourquoi, pourqui,...?
L'idée du marché, n'est pas neuve, elle existe fatalement depuis qu'il existe un marché.
L'idée libérale n'est pas neuve, elle existe fatalement depuis qu'il existe des libéraux.
Pourquoi, pourqui, s'il faut déclarer la loi du marché, la loi d'un système, comme la loi de la fatalité de nos échanges, ne conviendrait-il pas à la liberté des besoins du marché, des besoins de l'entreprise, d'encourager la reforme à libéraliser la liberté des marchants d'esclaves?
Le marché est bien le maître, mais le maître n'est qu'un système, un système n'a pas d'autonomie, le marché n'est pas sujet, il n'a pas d'identité, pas d'état d'âme, pas d'esprit. Sa valeur est froide, plate, indifférente, irresponsable, elle n'a que l'abstraction des chiffres et le goût de la monnaie, Son histoire est celle de l'objet de marchandise, elle n'est pas celle du sujet Sa communication c'est la publicité des campagnes publicitaires Sa liberté c'est la sécurité des parades sécuritaires.
Il en a déjà fallu des guerres,