28jan 07
Vous avez sans doute entendu dire que Georges Frêche a été exclu du Parti Socialiste. C’était un acte indispensable compte tenu de ses comportements et propos et pour la crédibilité de la suite de notre campagne présidentielle. Pourtant, je ne crois pas qu’il y ait une seule personne que cela réjouisse d’avoir du en arriver là. Tout le monde voudrait tourner la page et passer à autre chose.
Mais pas ces messieurs les parrains du coin. Eux veulent avoir le dernier mot dans le monde symbolique que tout ceci implique de façon à ce que, sur place, l’élimination du grand patron ne pousse pas le menu peuple à vouloir totalement tourner la page du régime fréchiste et se débarrasser en son abscence de ses hommes de mains et de ses principaux commensaux. Il leur faut une riposte emblématique. René Revol a servi de victime expiatoire. Il est le vice président de PRS. Mais surtout c’était l’un des porte paroles du collectif national unitaire anti libéral et le président du très puissant colleftif du non dans l’Hérault après Dominique Rousseau. Sa légitimité à gauche et sa liberté de parole font de l’ombre aux petits écorcheurs qui dirigent la Fédération socialiste de l’Hérault. Sa proximité avec moi a fourni le prétexte pour se venger sur lui de l’exclusion de Georges Frêche. Je me sens donc visé aussi …
Car lui et ses amis m’en veulent particulièrement et personnellement . Pas seulement parce que avec Revol j’ai dénoncé leurs tricheries dans les votes de Congrès. Je fais partie des nombreux dirigeants socialistes qui ont réclamé cette sanction en signant la pétition du groupe de militants de gauche qui se sont mobilisés chaque mardi devant la porte de Solférino pour exiger son exclusion. Mais ce n’est pas tout. Ils me tiennent pour responsable des actes de mes proches amis. Les soldats de Frêche n’agissant que sur ordre, ils s’imaginent que tout le monde vit comme eux. Ainsi ils voient que c’est Pascale Boistard, membre du bureau national du PS au titre du groupe de mes amis qui avait lancé la première pétition en vue de l’exclusion de Georges Frêche après ses propos sur les harkis. A cela s’ajoute que le rapporteur de la commission nationale des conflits sur ce dossier est un de mes proches amis de longue date (il était mon conseiller spécial au ministère de l’Enseignement Professionnel). La presse a mis en exergue cette proximité comme une information alors que Pignerol engage dans cette procédure sa réputation d’intégrité de magistrat professionnel raison pour laquelle il a té choisi par Louis Mermaz président de cette commission qui tenait a une parfaite régularité juridique de la procédure. Mais pour ces messieurs les hommes de la fédération de l’herault tout groupe humain est une bande derrière un chef de meute. Tout cela les a convaincu qu’il fallait me punir. Via l’un de mes proches, cela va de soi, dans la bonne logique maffieuse qui est la leur.
Bernard Pignerol est membre du conseil d’Etat. Son rapport sur le » cas Freche » est un rapport en droit. Dans ce type de jugement le point de vue de courant ne peut intervenir compte tenu des enjeux et des voies de recours dont disposent les protagonistes. |
Ainsi, pendant que Georges Frêche pleurnichait dans les médias contre le « procès stalinien » dont il aurait fait les frais à Paris, sur place ses hommes de mains et ses marionnettes convoquaient devant eux mon ami René Revol et l’excluaient sans même se donner la peine de lui signifier clairement pour quel motif précis. Une victime expiatoire. Et un message sicilien pour moi?
Pour situer le niveau moral de cette bande, sachez qu’au lendemain de la mise en cause de leur affreux patron politique Georges Frêche, ils avaient annoncé en Conseil fédéral du Parti Socialiste dans l’Hérault qu’ils déferraient devant la Commission des conflits fédérale deux camarades pour avoir …. « mal parlé de la fédération »: René Revol et un autre militant. L’un parce qu’il est, de notoriété publique, un ami de longue date de Mélenchon, bien sur. Et puis, comme il était le porte parole national du collectif national anti-libéral et le président du collectif départemental qui a réussi l’incroyable succès du meeting de Montpellier le 17 novembre dernier, il faut bien dire qu’il leur faisait dorénavant non seulement de l’ombre mais une comparaison avec eux …peu flatteuse pour eux.. Mais l’autre? Celui qui a « mal parlé de la fédération »? C’est un hasard? C’est le seul noir adhérent de la fédération…. C’est ça l’humour de ces messieurs les hommes. Depuis, ils ont changé d’avis et abandonné les poursuites contre ce « mauvais parleur ». Mais c’est le geste qui compte.
Pascale Boistard, membre du bureau national du Parti Socialiste avait pris l’initiative d’une plainte et d’une pétition contre Georges Frêche après qu’il ait tenu ses propos contre les harkis. De nombreuses tentatives d’intimidations avaient eu lieu pour la faire renoncer. En vain. Elle avait prévenu qu’une sanction autre que l’exclusion serait analysée par Frèche comme une faiblesse et un encouragement. Elle a eu raison hélas. |
De nombreuses tentatives d’intimidations avaient eu lieu pour la faire renoncer. En vain. Elle avait prévenu qu’une sanction autre que l’exclusion serait analysée par Frèche comme une faiblesse et un encouragement. Elle a eu raison hélas. Je décide donc de vous donner à lire la lettre que René Revol a envoyé à tous ses amis de l’hérault. Je vous propose de la diffuser à tous les militants de gauche que vous connaissez et surtout aux élécteurs de l’Hérault pour qu’ils sachent bien ce que l’étiquette socialiste recouvre à la tête de cette organisation dans ce département.
De mon côté j’attends quelques consultations juridiques et politiques dont j’ai besoin. Mon intention est d’aider Revol avec tous ceux qui veulent participer à cette mobilisation pour rétablir « l’ordre juste » dans l’Hérault. En particulier devant la Justice. Car ce que ces messieurs ignorent c’est que le respect des règlement d’un Parti est une obligation légale en matière d’exclusion ou d’adhésion, notamment, et qu’en toute hypothèse aucune organisation ne peut refuser à ses membres les droits en vigueur dans la société en matière de liberté individuelle. Faire sanctionner ces messieurs est seulement une question de délais. Naturellement ce sera un feuilleton très interressant à suivre et qui vaudra aux intérressés bien des succès d’intérèt. Nous ferons ce qu’il faut pour cela, le temps qu’il faudra.
Je pense que nous allons faire une collecte et trouver des avocats assez facilement parmi nos amis. D’autres camarades en profiteront pour poser la question par voie de justice concernant les comptes de la fédération car ceux-ci n’ont jamais été communiqués aux membres habilités comme c’est aussi une obligation légale. Et ainsi de suite.
Bref, vous devinez que je suis très en colère. Et vous avez déjà vu que dans ce cas, je ne suis pas homme a lacher prise. Ni à me laisser intimider…
Samedi 27 janvier 07
Lettre à mes amis socialistes
René REVOl
Membre du Conseil national du Parti Socialiste
Ce courrier a pour but de vous informer de l’incroyable machination qui vient de se monter contre moi dans la Fédération socialiste de l’Hérault. Au mépris de toutes les règles élémentaires du droit, la commission fédérale des conflits vient de voter mon exclusion, à la majorité simple. Comme vous pourrez vous en convaincre en prenant connaissance des faits qui suivent, il s’agit d’une pure et simple vengeance consécutive à l’exclusion du PS de Georges Frêche par la commission nationale des conflits du Parti Socialiste. On aurait pu s’attendre à ce que cette décision pousse chacun à faire les efforts nécessaires pour que s’ouvre pour notre fédération une nouvelle ère de rénovation. Manifestement, il n’en est rien ; un petit noyau de dirigeants s’accroche à des méthodes politiques d’un autre âge.
Convoqué devant la commission des conflits de la Fédération de l’Hérault, présidé par Michel Guibal, ce samedi 27 janvier, celui-ci me signifiant dans la convocation vouloir « m’entendre » sur certains de mes « actes individuels »( !), sans autre précision. Alors que l’information publique de l’exclusion nationale de Georges Frêche circulait déjà, je rentrais dans la commission, accompagné de deux témoins, dont mon secrétaire de section . Le président de la Commission me déclare : « Tu dois bien savoir pourquoi tu es accusé ? » je lui précise que contrairement aux droits les plus élémentaires, j’étais convoqué sans connaître les motifs de ma convocation, sans avoir accès aux raisons des plaignants et sans qu’on me communique un quelconque dossier, ce qui constitue un délit d’entrave manifeste. Refusant de me communiquer ces pièces, le Président de la Commission me précise oralement deux motifs d’accusation :
1) le fait que lors de la campagne interne de désignation du candidat socialiste j’aurai « refusé de faire campagne pour l’un des trois candidats socialistes », préférant participer à des réunions publiques avec d’autres forces de gauche, notamment antilibérales.
2) le fait qu’au moment de cette désignation j’aurai dénigré publiquement la Fédération socialiste de l’Hérault pour son fonctionnement non démocratique.
J’ai d’abord précisé qu’on ne me fournissait aucune preuve matérielle quelconque de ces accusations, qu’on ne me confrontait pas à mes accusateurs (ne serait-ce que me transmettre le procès-verbal de leurs déclarations). Ce à quoi le président de la commission a répondu qu’il s’agissait de juger mon « comportement général ». Quant aux deux accusations lancées, 1°) j’ai précisé que je n’avais pas ménagé ma peine pour faire la campagne interne de Laurent Fabius, comme en témoigne de nombreuses réunions, et que je trouvais normal et nécessaire pour le PS que ses membres participent aux débats de toute la gauche ; je mettais au défi quiconque de trouver une de mes déclarations publiques qui ne soit pas favorable à l’union de la gauche et donc de ce fait au PS lui-même. 2°) Quant au fonctionnement antidémocratique de la fédération il a été souligné maintes fois par la commission électorale nationale du Parti, et je me félicite lors de la dernière consultation d’avoir contribué à améliorer la transparence de nos scrutins internes en intervenant pour que le scrutin se déroule selon les règles.
Aucune réponse ne m’a été apportée. Aucune preuve à charge ne m’a été présentée. C’est donc dans l’arbitraire et la subjectivité la plus totale que la majorité de cette commission a voté l’exclusion. Il est clair qu’on veut faire payer l’un des rares responsables socialistes départementaux qui ait eu le courage de s’opposer à Frêche et au secrétaire fédéral Navarro.
Décidé à ne pas me laisser faire, sûr de mon droit, je fais appel de cette décision devant la Commission nationale des conflits, notamment en tant que membre titulaire du conseil national. Socialiste, attaché aux valeurs du socialisme et de la république, je reste membre du PS et je compte bien défendre ces valeurs contre tous ceux qui les bafouent, à commencer par les responsables de la fédération et de la commission fédérale des conflits.
Pour me défendre, je me réserve la possibilité de défendre mon droit devant la justice de la République.