22mai 07
Branle bas de combat cher lecteur de ce blog. La révolution démocratique du Vénézuéla a besoin de nous. Pour cela il faut faire tourner sur vos réseaux et listes de diffusion, tel quelle ou reformulée à votre manière, l’histoire pitoyable que voici. Il s’agit d’une motion déposée « en urgence » au Parlement européen par la droite (PPE et libéraux). Elle vise à faire condamner le gouvernement du Vénézuéla après qu’il n’ait pas renouvelé la concession d’une des télévisions privées de ce pays. Naturellement cette condamnation si elle intervenait permettrait de relancer la machine à propagande bien mise à mal depuis l’échec des campagnes mensongères sur « l’instauration d’un parti unique » au Vénézuéla et « l’élection à vie » du Président Chavez? Le label européen contre une mesure du gouvernement vénézuélien, sur une question présentant toutes les apparences d’un défi au libre droit d’expression, serait un encouragement pour l’opposition la plus violente au Vénézuéla. Elle cherche en effet un second souffle pour persister dans une attitude de confrontation totale avec le pouvoir, au moment où les partisans de l’opposition d’une attitude plus légaliste ont marqué des points. Mais d’abord voici les faits.
UNE DECISION LEGALE ET LEGITIME
Au Venezuela, la durée des concessions des opérateurs de télévision est fixée à 20 ans. Le décret qui l’établit n’est certainement pas du sur mesure pour l’équipe gouvernementale en place puisqu’il date de 1987, c’est à dire d’avant les présidences de Chavez. Il n’a pas été remis en cause par la loi sur les télécommunications actuellement appliquée. La concession au groupe 1BC pour la chaîne RCTV expire le 27 mai 2007. En début d’année, RCTV a déposé son dossier pour le renouvellement de sa concession. Le ministère des télécommunications et l’informatique a répondu par la négative le 29 mars 2007, tout en laissant, par bonne volonté, la chaîne libre de diffuser ses programmes par d’autres canaux comme le cable et le satellite. La base de ce refus est fondée sur des faits vérifiables. Car au Venezuela – comme en France, les concessions sont accordées sur la base d’un cahier des charges précis. Le premier des engagements imposés aux opérateurs est, tout simplement, le respect de la loi. C’est ce dont se moque RCTV depuis des années, dans une logique de provocation qui a commencé avant même l’actuelle majorité politique. Je vais énumérer ces manquements. Mais auparavant rappelons un point crucial : l’attribution d’une concession à un opérateur ne garantit en aucune façon son renouvellement automatique. C’est un principe de base de cette sorte de dévolution. C’est une démarche internationalement pratiquée. De fait on constate de nombreux exemples de non renouvellements et même de révocation. En France, nous le savons bien depuis la suppression de la licence de TV6 en 1987 et d’Al Manar, en 2004. Nos voisins européens agissent de même. En Espagne, c’est la révocation de la concession de TV Laciana, (2004) puis de TV Catolica ( 2005). Au Royaume-Uni, révocation de la licence de One TV, d’Actionworld et de StarDate TV.24 en 2006, et encore de Look 4 love 2 en 2007? Aucune demande de condamnation en urgence n’a été déposée à leur sujet devant le parlement européen?
- Aucune non plus n’a été déposée pour les décisions similaires prises sur le continent américain. Par exemple quand le Pérou a fermé deux chaînes de télévision, pour non-respect de la réglementation en vigueur en avril 2007. Ou quand le Salvador a révoqué la concession de Salvador Network en 2003. Et au nord ? Pareil. Canada : révocation de la concession de Country Music Television (CMT) en 1999. Etats-Unis : révocation de la concession de WLBT-TV en 1969, de WLNS-T en 1981, de Daily Digest en 1998 et de FCC Yanks Trinity License en 1999. Cette énumération est peut-être pénible à lire mais elle relativise bien le caractère « extraordinaire » de la décision Vénézuélienne. J’en viens au fond. Qu’est ce que cette télé ? Pas seulement un entonnoir de gavage comme la plupart des télés dites « populaires » que tiennent les lobbyes de droite partout dans le monde. Ca serait la routine. Et au Vénézuéla où 98 % des médias sont dans la main de l’opposition et attaquent violemment tous les jours sur tous les sujets le pouvoir, personne n’y aurait attaché d’importance excessive. Mais là il s’agit d’une équipe endurcie dans la provocation et le mépris de la loi.
MULTI RECIDIVISTE ENDURCIE
Pour commencer et situer le niveau, rappellons que, la chaîne RCTV a participé activement au processus de « rupture constitutionnelle » à la suite du coup d’état militaire d’avril 2002 contre le président Chavez. Ce qui signifie qu’elle a approuvé et accompagné le putch puis qu’elle a fait le travail d’appui aux décisions des putchistes : incitations à des manifestations insurrectionnelles, appel à la démission du président élu, répétition à l’antenne de slogans anti-chavistes comme « Fuera, fuera » (dehors, dehors), « Se va, se va » (il s’en va, il s’en va), appels à la démission des nouveaux directeurs de PDVSA (compagnie du pétrole remises aux mains de la nation), diffusion des arrangues de Pedro Carmona (chef des putschistes) et de Fedecámaras (le syndicat des chefs d’entreprise), diffusion des propos d’un chef félon de la sécurité prévenant que la sécurité du palais gouvernemental ne serait pas assurée, diffusion des directives des insurgés appelant la foule à marcher sur la présidence, diffusion répétée d’images montrant des blessés, imputation au président de la responsabilité des violences mortelles, annonce (mensongère comme on le sait) de la démission de Chávez, puis de son arrestation en précisant qu’il devrait « payer pour les crimes commis » et « planifiés » par lui ». Dans quel pays au monde une telle chaîne n’aurait pas été immédiatement suspendue après le rétablissement des autorités constitutionnelles ? Pas un seul des dirigeants, propriétaires ni des « journalistes » qui ont fait cette besogne n’a cependant perdu son emploi, ni son activité à l’écran et aucun d’entre eux n’a été poursuivi ?. Pourtant le président de la chaîne en personne Marcel Granier a même été vu à la télévision lors de l’installation du gouvernement putschiste au palais présidentiel. Et cela a continué ensuite puisque la chaîne a encore appelé à soutenir le blocus pétrolier organisé par le patronat contre le gouvernement avant d’appeller carrément les électeurs à boycotter les élections législatives de 2005, dont la régularité démocratique a pourtant été reconnue par l’Union européenne, l’OEA et la Fondation Carter.
Mais en dehors de ces activités politiques, somme toute hors du commun, RCTV est une habituée du mépris de la loi et de son cahier des charges. Elle est en tête des médias commettant le plus d’infractions à la loi sur les télécommunications : non-respect des normes de programmation, diffusion de programmes à caractère violent, pornographique, non-respect des quotas de production nationale, etc… Incroyable aussi : l’Observatoire global des médias, organisation indépendante, a par ailleurs dénoncé – preuves l’appui -, l’utilisation par RCTV d’images subliminales. Selon cette association, la diffusion de messages subliminaux dans des films destinés à des mineurs et dans des tranches horaires protégées, constitue une violation d’innombrables articles de la loi et de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela comme cela le serait dans n’importe lequel de nos pays ! Mais même avant ce décompte, il y a déjà 652 infractions constatées entre juin et décembre 2006. La seconde chaîne dans ce classement n’en compte que? 469 ! De plus, trois autres actions contre RCTV sont en cours pour diffusion de publicité directe et indirecte pour des alcools. A supposer que ce casier judiciaire soit considéré comme peu important, notons encore que ce n’est pas seulement de faute de programmation dont il est question à propos de cette incroyable chaîne de télévision. En effet, en 2003, RCTV se voyait imposer un rattrapage pour fraude fiscale. Ce n’est pas tout, en 2005, RCTV était condamnée pour entente illicite sur les prix et pratique déloyale. Même à la veille du dépôt de sa demande de renouvellement, la chaîne putchiste n’a pas cru utile de payer ce qu’elle devait au trésor public à ces sujets. On voit bien la volonté d’élever le niveau de provocation.
En supposant que qui que ce soit trouve normal d’accepter qu’une chaîne de télévision soutienne un putch, des esprits chagrins pourraient cependant encore objecter : « vous ne citez que des délits constatés sous les gouvernement Chavez ». Alors on doit répondre, pour bien border notre dossier de défense.
En effet, RCTV se distinguait déjà par son mépris de la loi bien avant la première élection de M. Hugo Chavez à la présidence du Venezuela en 1998. Elle fut ainsi condamnée en 1976 à trois jours de fermeture pour diffusion d’informations erronées et tendancieuses contre le président de la République ; en 1980, elle fut fermée pendant 36 heures pour programmation sensationnaliste ; en 1981, elle fut fermée pendant 24 heures pour diffusion de programme à caractère pornographique ; en 1984, elle reçut un blâme pour avoir ridiculisé le Président de la République (le précédent avant Chavez) et son épouse ; en 1989, elle fut fermée pendant 24 heures pour publicité pour le tabac?
AGIR sur la toile
Telle est la cause formidable de « défense de la liberté d’expression » que serait censée incarner RCTV?. La droite au parlement va-t-elle accepter de se faire le relais de cette campagne de l’opposition d’extrême droite au Vénézuéla ? Et pire : des députés socialistes vont-ils la suivre sur ce terrain ?
Une aide précieuse peut-être apportée par chacun en diffusant largement cette information avant que le vote intervienne. De cette façon, une fois la man?uvre éventée, nos chances de voir les députés refuser d’entrer dans ce jeu augmentent. Et si le vote intervient malheureusement nous serons en position offensive pour dénoncer le rôle méprisable de ceux qui auront pris part à cette man?uvre plutôt que dans l’obligation de courir de tous côtés pour expliquer dans quelles conditions « le gouvernement du Vénézuéla a été condamné pour violation de la liberté d’expression par le parlement européen »?Dans ce cas ce sera une bonne occasion d’éducation populaire. Imaginez la tête de celui qui aura été informé de la véritable situation par vos soins quand il lira le compte rendu partial et anti chaviste bovin que publieront les grands journaux que je ne nomme pas si le parlement européen vote cette condamnation?.. C’est pourquoi la force du réseau d’alerte sur la toile est notre seule parade. Je suis sur qu’elle peut payer si un grand nombre de mes lecteurs s’y associent en diffusant l’info, en l’adressant aux journalistes de la presse locale et régionale pour leur information ainsi qu’aux parlementaires européens et nationaux de leur coin?. En ce moment je pense que ce sera écouté??.
vous pouvez suivre le débat ici:
http://ec.europa.eu/avservices/ebs/schedule
.cfm?
le débat vient d'avoir lieu, le vote à la fin de la session
Bien d'accord sur cette affaire. Mais, pitié, pas de "Chavisme": l'inernationaliste, ou l'universaliste (c'est pareil) que tu es ne peut pas cautionner le tapis rouge déployé au président iranien à Caracas, peuu de temps après ses conférences nauséabondes avec les chefs nazis de tout bord (faurisson en france) et autre responsable du Klan aux USA.
RSF et l'UE veulent encore une fois s'ingérer dans les affaires d'un pays du tiers-monde : "vite, éclairons les de nos lumières, nous géniaux occidentaux". Attendez une seconde, on m'apprend à ma droite que Kouchner va bientôt apporter sa pierre à l'édifice interventioniste contre le Vénezuela..
Petit exercice de pensée : que penserait-on si l'Union Africaine critiquait solennellement la propriété des grands médias français par une oligarchie vendeuse d'armes ?
Bref, c'est un bon signe que ces gens là s'en prennent à Chavez : ce gars va sûrement dans la bonne direction. Malheureusement, comme certains posts le soulignent, l'attitude des feuilles de choux type Libé & Co donne la nausée...
Sur le financement de RSF et son comportement "exemplaire" lors coup d'état de 2002 : http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2331
Monsieur MIG, j'attends toujours la réponse: d'où vient ce chiffre de «98% des médias [qui] sont dans la main de l?opposition»?
A défaut de vous, monsieur le sénateur de l'Essonne daignera-t-il y répondre? Après tout, c'est bien lui qui l'a cité le premier. C'est donc à lui qu'il appartient de le justifier.
Chavèz a totalement raison de ne pas renouveller cette chaine. Elle a causé à la nation bolivarienne du Vénézuela en 2002 la plus grave crise, a provoqué et mis sur le compte de Chavèz des morts causés par les balles de miliciens anti-chavistes, a provoqué la sortie dans la rue de millions de personnes, et on a vu la fin, le peuple a retrouvé sa& puissance dès le retour de Chavèz. Moi je ne vois pas compment on peut encore autoriser aujourd'hui des grands groupes financiers, économiques, politiques et industriels à détenir le pouvoir rédactionnel dans les médias.
RCTV supprimée, tant mieux pour la démocratie.
PS : cherchez "guerre et lutte 4 mondiale" dans Dailymotion.com, celà traite de la RCTV et du pouvoir vénézuelien
Vive le peuple bolivarien !
Nous avons beaucoup à apprendre d'eux
Pour répondre à tous ceux qui croient réellement que la liberté d'expression a été et est bafouée au Venezuela, je dis qu'il faut avoir vécu sur place. Et j'y étais, à partir de 1999 et pendant 5 ans, pendant le coup d'état de 2002, pendant le "paro petrolero" qui a bloqué un peu plus tard le pays pendant 2 mois. Et je peux vous dire que ce qui se voyait à la télé à ce moment là n'aurait pas pu durer plus d'une journée en France ! Il n'y avait pas que RCTV mais aussi GLOBOVISION(cablée)très regardée. Des insanités proférées qui choquent. Je suis amoureux de la démocratie, de la liberté d'expression et de la liberté tout court mais là, ça dépasse tout ce qu'on peut imaginer, jusqu'à détailler la tenue vestimentaire du président avec une présentation comique et donner le prix de ce qu'il portait(pour choquer). Bête et méchant ! Il y aurait tant de choses à dire et d'exemples à donner que cela ne tiendrait pas sur ce blog.
Alors s'il vous plait qu'on ne me parle pas du fait que Chavez est un ennemi de la liberté d'expression alors qu'AUCUN chef d'état sur cette planète n'aurait laissé dire un centième de ce qu'a du supporter Chavez.
Merci et un conseil à ceux qui suivent des idées non prouvées : investiguez avant de parler et d'alimenter une fausse donnée créée pour le bonheur de quelques uns qui nous font déjà trop ch...
Une résolution du Parlement européen adoptée par?43 députés (sur 785)
Les dessous cachés du cirque européen contre Chávez (et le vote honteux de trois pelés et un tondu)
par Maxime Vivas, 25 mai 2007
à lire sur
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2802&lg=fr
Lire aussi
Venezuela : Chávez, les putschistes, la télé et le peuple
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2721&lg=fr
Les manigances de l?OEA et de Washington vis-à-vis de Caracas
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2588&lg=fr
Hugo Chávez et RCTV : censure ou décision légitime ?
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1953&lg=fr
Camarade Sénateur,
Vous êtes vraiment lamentable. Ce carnaval de général Chavez est en train de faire glisser le Vénézuéla vers Cuba et la Corée du Nord. Nous savons tous comment cela finira. Dans la dictature communiste et la pauvreté.
Mais en même temps, vous me rassurez : grâce à vous, le PS va rester 10 ans dans l'opposition, le temps de virer les gauchistes comme vous, après moultes crises.
Finalement, vous paraissez tel qu'en vous-même. Votre incompréhension de l'économie de marché est tellement profonde qu'il ne vous reste plus qu'un seul modèle : le bolivarisme. La Corée du Nord et Cuba, musées des années 50, ne sont plus vendables, même auprès de Besancenot.
De Maxime Vivas.
Les dessous cachés du cirque européen contre Chavez.
(et le vote honteux de trois pelés et un tondu).
Le 15 mai 2007, une alliance majoritaire entre les partis de la droite européenne, PPE, ALDE, UEN avec l?ITS (groupe politique fasciste, notamment de Jean-Marie et Marine Le Pen) a obtenu, contre l'avis de tous les autres partis, qu?une « Résolution du Parlement européen sur le Venezuela » soit inscrite à l'ordre du jour, pour un vote.
Cette résolution affirme que le non renouvellement de la licence hertzienne de la chaîne de télé RCTV condamne ce média qui emploie 3 000 salariés à disparaître, que la « fermeture de ce média » contrevient au droit de la presse à jouer son rôle de contre-pouvoir, que le gouvernement vénézuélien doit garantir une information pluraliste et faire respecter la liberté d?expression, Elle appelle au dialogue entre le gouvernement et RCTV.
Enfin, elle demande au Tribunal supérieur de justice vénézuélien d?annuler dans les plus brefs délais le décret entérinant la fin de la licence de diffusion de RCTV.
? Cette résolution de la droite et extrême droite parlementaire européenne (groupes majoritaires) est bourrée d?erreurs puisque RCTV ne va pas disparaître (elle sera privée de la voie hertzienne), que les salariés garderont leur emploi, que le pluralisme de l?information est garanti au Venezuela comme nulle part en Amérique latine. De plus, les incessantes invitations au dialogue en 2005 et 2006 lancées par la CONATEL (équivalent de notre CSA) se sont heurtées à des fins de non recevoir de RCTV.
? Cette résolution n?est soutenable que si l?on accepte trois postulats :
1. une chaîne de télévision privée qui a obtenu une licence pour 20 ans bénéficie en fait d?une licence à perpétuité.
2. -une chaîne de télévision privée qui appelle à un coup d?Etat contre un président élu, qui bafoue les lois (publicité clandestine, fraude fiscale, non respect des quotas de production nationale, introductions d?images subliminales dans des émissions pour la jeunesse(1) etc.), qui refuse tout dialogue avec les Autorités peut EXIGER ce renouvellement.
3. Le Tribunal supérieur de justice vénézuélien ne doit pas se prononcer en son âme et conscience, en organisme indépendant (y compris de l?Europe), en application de la législation de son pays, mais « annuler » la décision de non renouvellement.
? Cette motion est lacunaire puisque RCTV peut émettre librement via le câble, le satellite, Internet. Les centaines de chaînes qui, à travers le monde, émettent ainsi NE SONT PAS FERMEES.
? Cette résolution fait preuve d?une sollicitude, pour d?hypothétiques licenciés vénézuéliens, dont la droite nous prive trop souvent pour des licenciés européens d?entreprises qui ferment VRAIMENT, de par la seule volonté de leur patron.
? Cette résolution nous rappelle qu?on n?a pas lu de motion analogue quand, durant le coup d?Etat d?avril 2002, des médias vénézuéliens dont la licence n?était pourtant pas caduque ont été brutalement fermés, complètement, sans préavis, tandis que des journalistes étaient arrêtés, voire torturés, puis quand l?information disparut des écrans pour masquer l?échec du putsch.
? Cette résolution nous interpelle sur ce qui se passerait demain si une télé française appelait l?armée à renverser Sarkozy, propageait les plus gros mensonges pour y aider, organisait une marche sur l?Elysée, s?acoquinait avec ceux qui tirent des coups de feu dans la rue, approuvait ceux qui ont dissous le gouvernement, le parlement et la plupart des Institutions étatiques, interdit les syndicats, démis tous les hauts fonctionnaires, pourchassé les journalistes non putschistes. Si tout cela se produisait, nos parlementaires signataires se battraient-ils pour que soit accordé à cette télé le droit de démontrer, pendant 20 ans de plus, son amour si particulier pour la démocratie ? Dans le cas inverse, ils indiqueraient que ce qu?ils admettent pour le Venezuela leur paraît indigne pour la France, faisant ainsi montre d?un esprit néo-colonial.
? Cette résolution nous suggère que, puisque nos médias nos télévisions privilégient un certain courant de pensée (le directeur adjoint de la campagne de Sarkozy étant coopté par la direction de TF1), il serait utile d?en voter une autre, pareillement soucieuse de la liberté d?expression et du pluralisme et destinée à l?Europe.
? Cette résolution s?est alimentée d?informations portées à Strasbourg par Marcel Granier, patron de RCTV, appuyé par Robert Ménard de RSF.
C?est le socialiste français, Jean-Pierre Cot, ancien président du groupe socialiste qui a fait inviter Marcel Granier au parlement européen il y a deux mois. Dans un premier temps les socialistes européens ont demandé l'inscription de cette question à l'ordre du jour puis, divisés, ils ont flotté pour ensuite se prononcer contre l?inscription de la motion à l'ordre du jour des urgences des droits de l'homme, et au final pour se rallier au compromis de gauche et voter contre la motion de la droite.
Jean-Marie Cavada a beaucoup insisté officiellement auprès des instances du parlement européen pour que le cas de RCTV soit inscrit à l'ordre du jour des urgences des droits de l'homme du Parlement européen (au même titre que les massacres, les disparitions forcées ou la torture).
Le 21 mai, le député Vert français Alain Lipietz proposait une motion, moins marquée que celle du PPE, mais en retrait sur ses déclarations passées après un voyage au Venezuela où il avait pu visiter des studios de télévisions (dont Vive TV) et se faire un juste opinion dont il avait honnêtement rendu compte. Sa motion regrettait que cette décision établisse « un précédent » et il sollicitait que le cas de RCTV soit examiné au sein des délégations et commissions compétentes du Parlement européen.
De Paris, le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, ami du Venezuela, informait les parlementaires socialistes français et européens. D?un peu partout, d?autres amoureux de la vérité et de la liberté interpellaient des responsables socialistes (dont Fabius, qui ne souffla mot).
Le groupe de gauche GUE/NGL (qui regroupe les communistes et les Verts nordiques), a présenté une résolution insistant sur le droit souverain du gouvernement vénézuélien de réguler son espace audiovisuel et de son obligation constitutionnelle de ne pas permettre des monopoles et des concentrations des médias.
En fin de compte, après une intense activité de ce groupe, un compromis put être signé sur une motion alternative incluant le GUE/NGL, le PSE (groupe du parti socialiste européen) et les Verts.
Ce compromis considère que le non renouvellement de la licence de diffusion VHF de RCTV par l?organe régulateur de l?espace hertzien vénézuélien a été justifié par l?appui de cette télévision à la tentative de coup d?Etat militaire de 2002, au blocage pétrolier de 2003 et par son comportement partial lors du référendum révocatoire de 2004, ainsi que par des violations répétées de la législation sur la protection de l?enfance, de la protection de l?image des femmes et des indigènes à la télévision;
Il note que la question du pluralisme et de la liberté d'expression dans l'Amérique latine et (notez la malice) aussi dans l'Union européenne devrait être traitée dans le cadre d'un dialogue constructif avec les structures de coopération parlementaires existantes entre l'UE et l'Amérique Latine ainsi qu'avec les représentants des gouvernements et de la société civile; il demande par conséquent aux délégations et commissions compétentes du Parlement européen de se saisir de cette question.
Il demande aux autorités du Venezuela, au nom de l'impartialité de l'Etat, de veiller à la non concentration des médias, la qualité, au pluralisme de l'information, et au respect des normes en vigueur.
Il appelle les médias vénézuéliens privés et publics au traitement objectif et impartial de la vie politique vénézuélienne; soutient les médias qui assurent le pluralisme et la légalité démocratique.
Il prend note de l'annonce du gouvernement vénézuélien qu'il assumera strictement les décisions du pouvoir judiciaire au sujet de la RCTV; il demande à toutes les parties de faire de même.
Ce dernier point est important : le Tribunal suprême de justice s?est prononcé le 23 mai en rejetant le recours de RCTV. La suppression d?un des canaux d?émissions d?une télé putschiste est donc non seulement légitime, mais légale au Venezuela. La distinction est faite entre le rôle de contre-pouvoir et celui d?incarnation du pouvoir.
Sentant le vent venir, les groupes de droite avaient in extremis modifié leur résolution dans un « compromis final » qui n?appelle plus le tribunal à trancher, mais qui déclare par avance sa décision nulle au prétexte qu?il « n?a pas respecté le délai légal pour statuer ».
Autre version chez Reporters sans frontières dont un communiqué, « déplore » la décision du Tribunal car « la licence est valable jusqu?en 2022 », fable inventée par Marcel Granier, qu?aucun parlementaire européen n?a jugé utile de reprendre. RSF précise en outre qu?elle a envoyé au Venezuela des représentants pour soutenir RCTV et rencontrer les médias et les autorités concernées.
Cette décision de Justice a de quoi laisser muets nos parlementaires européens, qui l?étaient déjà lors de la suppression par notre CSA de la licence de TV6 en 1987 et d?Al Manar, en 2004, par la mise en demeure par le CSA, le 21 mai 2007, d?Eutelstat de ne plus diffuser Al Jazeera, par la révocation en Espagne de la concession de TV Laciana en 2004 et de TV Catolica en 2005, la fermeture de TeleAsturias en Mars 2007 par la révocation au Royaume-Uni de la licence de One TV, d?Actionworld et de StarDate TV.24 en 2006, de Look 4 love 2 en 2007.
Mais, s?il s?agit d?observer leur vigilance relative à l?Amérique latine, on risque de déplorer un tri sélectif : en avril 2007, le Pérou a fermé deux chaînes de télévision pour infraction à la réglementation. En 2003, Le Salvador a révoqué la concession de Salvador Network.
Plus au Nord sur le continent américain ? En 1999, le Canada révoque la concession de Country Music Television (CMT). En 1969, les Etats-Unis révoquent la concession de WLBT-TV, en 1981 de WLNS-T, en 1998 de Daily Digest et en 1999 de FCC Yanks Trinity License.
La résolution de la droite du parlement européen contre le Venezuela, a été votée sournoisement le 24 mai, sans quorum, en détournant la procédure des urgences pour les droits de l'homme, conçue pour des sujets consensuels de défense des libertés fondamentales.
Sur 785 députés, 65 seulement étaient présents. Le vote a été acquis par 43 voix contre 22.
Jean-Marie Cavada n'a pas daigné descendre de son bureau à l'hémicycle pour assister au débat ou participer au vote des résolutions..... Parmi les rares députés français présents pour le vote, on remarquait Pervenche Bérés (PSE) et le communiste Francis Wurtz (GUE/NGL).
Ce vote est bien, ainsi que le reconnaissent sans difficulté des parlementaires de droite dans les couloirs de Strasbourg, « un vote politique ».
L?objectif est en effet de punir un pays qui prétend récupérer ses richesses naturelles, aider les autres pays de la région à se soustraire à la misère et à l?Empire, qui vient de se retirer du FMI et de la banque mondiale, qui projette de créer une banque du Sud.
A la tête de ce pays, un homme qui gagne élections sur élections, porté par son peuple, malgré la violence de médias appartenant pour l?essentiel à l?opposition.
De Caracas : MaximeVivas.
PS.
La résolution finale de la droite et extrême droite ne parlait plus de « condamnation » à disparaître pour RCTV mais de « risque » de disparition.
Longue est la route qui serpente devant les vérités évolutives.
Au moment où j?écris ces lignes (25 mai, 10 heures à Caracas), je ne suis pas en mesure de connaître la liste nominative des députés qui ont voté cette résolution. Nul doute que les lecteurs l?obtiendront et l?ajouteront en commentaire à cet article.
NB. J'ai puisé les informations relatives aux suppressions de licences à travers le monde dans un article de Bernard Cassen et Christophe Ventura. On les trouve aussi dans l'article de Jean-Luc Mélenchon. Souvent écrit, jamais contesté !
La Gauche la Plus Conne de la Planète (appelée aussi "lecteur moyen de Libé") fait des siennes et joue les trolls sur le blog de Mélenchon.
"oulala, tout n'est pas rose chez Chavez..." dit l'un.
Comme le fait de n'avoir pas tout simplement fait fusiller les auteurs du coup d'état, direction de RCTV en tête ? Eh oui, les temps changent en Amérique latine, surtout dans les zones libérées.
Un autre qui dit : "oulala, j'ai vu des portraits de Chavez partout, et c'est bien barbant".
Une phrase qui résume toute l'intelligence politique de la "gauche" française.
Un autre (feuilletant sans doute avec un air blasé une certaine presse) : "oulala... Mais Hugo Chavez n'a jamais émis le moindre début de nuance dans son admiration à Castro sur ce sujet."
Comme un sacré paquet de latinos, "companero".
Et il poursuit (probablement en machouillant les montures de ses lunettes) : "Dommage, le travail social de Chavez n'est pas ininteressant". Pas "inintéressant" ? Hum... Une écrasant majorité de venezueliens ont l'air de les trouver plus qu'intéressants, au point d'avoir risqué parfois leurs vies pour les défendre, "companero".
Un autre "oulala... Mais cela n'empeche pas de trouver inquiétant un certain nombre de comportement de Chavez, dans son rapport à la démocratie."
Quoi par exemple ? Qu'il soit encore en vie après le coup d'état dirigé contre lui par, entre autres, la chaine RCTV ?
Pendant encore combien de temps allons-nous encore prétendre analyser le monde à travers le prisme médiatique de nos ennemis ?
Viktor Dedaj
"celui qui tombe du côté où il penche"
quelques articles sur RCTV (pas sortis de Libé) :
http://vdedaj.club.fr/spip/mot.php3?id_mot=168
D?après LIBERATION du 22 mai 2007, RCTV sera privée d?une de ses voies de diffusion car Chavez lui « reproche d?avoir soutenu le coup d?état » de 2002. Et puis, cette chaîne est « jugée trop critique » envers le gouvernement.
Donc, le soutien de RCTV au « golpe » est ici réduit à un « reproche », une « opinion » de Chavez. N?importe quel honnête homme qui a visionné les archives de l?époque, n?importe quel lecteur de bonne foi ayant lu la presse, y compris de droite, sur le sujet, sait que RCTV a été un agent actif de ce coup d?Etat.
Quant au fait que RCTV serait puni pour avoir été « trop critique », imaginons ce qu?écrirait Libé si les choses suivantes se passaient chez nous :
« Au journal de 20 H, Patrick Poivre d?Arvor appelle les téléspectateurs à descendre dans la rue et à marcher sur l?Elysée pour renverser Sarkozy. Ecoutons-le : « Des tireurs sarkoziens ont tué des manifestants. Sarkozy devra payer pour ses crimes qu?il a planifiés. Dehors, dehors, Sarkozy ! Vivent les forces armées de la liberté. Ah, il a démissionné ! Il a démissionné ! La démocratie est revenue. »
Pendant ce temps, toutes les Institutions, les partis, les syndicats sont interdits. Un groupe d?anti-sarkoziens a envahi les locaux de Libération (hypothèse absurde, mais gardons-la, en supposant que la foule croit que Libé est le journal de Sartre). Le matériel a été détruit, des journalistes arrêtés. L?un d?eux a été arrêté chez lui et torturé devant sa famille. TF1 n?en souffle mot.
Le patron de TFI était présent lors de l?intronisation de la présidente du Medef, nouvelle présidente de la République. »
Reprocher alors à TF1 d?avoir été « trop critique » serait un euphémisme dans lequel ni l?objectivité, ni l?éthique journalistiques ne retrouveraient leurs petits.
Hélas ! après le coup monté d?Armengaud essayant, à coup de citation tronquée, de faire passer Hugo Chavez pour un antisémite, Libé, qui a perdu toute crédibilité pour parler du Venezuela, persiste et signe.
Et signe aussi l?acte de son inéluctable déclin.
MV
La bonne conscience anti-chaviste a relayé avec force la manif'des pro-RCTV. Les chaines d'info continue de la TNT, BFM-TV et I-Télé ont passé en boucle toute la journée "le peuple vénézuélien" manifestant pour défendre "LA chaine d'opposition" face au tyrannique président qui souhaite abolir la démocratie...
(Sur les images on pouvait voir quelques dizaines de personnes manifestant...)
En somme un bel exemple de désinformation, je comprend maintenant pourquoi autour de moi mes amis n'aiment pas Chavez! Il est temps de leur montrer une autre vue sur le Vénézuéla et son régime.
LA VIDEO :
"The Revolution will not be televised"
Coup d'Etat contre Hugo Chavez
http://video.google.fr/videoplay?docid=7658830544320971019
Alors, Monsieur Mélenchon, une petite réaction à l'édito du monde sur la censure au Vénézuela?
Ou sommes-nous encore tombés dans un affreux piège pour bobos?
Franchement, tant que vous n'aurez pas fait le tri dans vos amis, vous resterez quelqu'un de peu crédible!
aaah, le Monde et Paranagua...
(rires)
* * * *
VENEZUELA - Le Monde encense un journaliste de RCTV employé par le gouvernement des Etats-Unis
Paolo A. Paranagua se trouverait donc à Caracas si l?on en croit la mention "envoyé spécial" qui accompagne ses récents articles de propagande contre le gouvernement bolivarien.
Cette fois, c?est le portrait d?une "grande vedette de la télévision vénézuélienne", qu?il nous dresse dans Le Monde du 25 mai 2007 (1). Il s?agit de Miguel Angel Rodriguez, présentateur de l?émission "La entrevista" diffusée tous les matins sur RCTV, le TF1 vénézuélien.
Cette émission n?est pas critique par rapport à l?action du gouvernement, elle est carrément hostile. Tous les moyens sont bons pour discréditer le gouvernement. Du trucage médiatique aux plus grosses calomnies.
suite :
http://vdedaj.club.fr/spip/article.php3?id_article=741
Il faut rappeler que RCTV n'est PAS INTERDITE, mais voit seulement son interdiction de diffusion par voie hertzienne.
Elle continue à émettre sur le Net, le cable.
Cavada et autres défenseurs de l'extrême-droite des élites financières, halte à la désinformation!
Honte à vous!
"...mais voit seulement son interdiction de diffusion par voie hertzienne"
aaah, l'importance des mots...
Non, pas "interdiction de diffusion", mais non renouvellement du bail. Un bail, ça a un début et une fin - comme tout. Fin de Bail, donc.
Fallait pas participer à un coup d'état piloté par Washington contre un gouvernement archi-démocratiquement élu juste avant le renouvellement. Ca fait tâche dans le cahier des charges, non ?
Alors "bail bail" RCTV.
Vive la dictature tant qu'elle est populaire !
j'ai mis un lien sur mon blog
Ca coute cher de se payer un ambassadeur parmis les sénateurs francais ?
EXTRAIT DU RAPPORT AMNESTY INTERNATIONAL 2006
VENEZUELA :
Des exécutions illégales de suspects de droit commun par des policiers ont été signalés. La plupart de ces homicides n?ont pas fait l?objet d?une enquête et les auteurs présumés sont restés impunis. Le manqué d?indépendance du pouvoir judiciaire demeurait un motif de préoccupation. Cette année encore, la persistance des disparités économiques et sociales a limité l?accès aux droits économiques et sociaux des Vénézuéliens d?ascendance africaine et des populations autochtones.
Contexte
La radicalisation de la vie politique continuait d?être un facteur de déstabilisation du pays. Des inquiétudes ont de nouveau été exprimées concernant le harcèlement dont étaient victimes les détracteurs du gouvernement, y compris par le biais du système judiciaire. Des affrontements entre opposants et sympathisants du président Chávez ont eu lieu avant les élections municipales d?août. Ces dernières ont été remportées par le Movimiento V República (MVR, Mouvement Ve République), le parti de Hugo Chávez.
Accusant l?organe chargé de l?organisation des élections de parti pris, les formations d?opposition ont refusé de participer aux élections législatives de décembre, qui se sont soldées par un raz-de-marée en faveur du MVR. Les observateurs internationaux ont jugé le déroulement du scrutin globalement satisfaisant.
Sur fond d?accusations persistantes de la part de responsables américains contre le gouvernement du président Chávez, qui menacerait selon eux la stabilité de la région, les relations entre le Vénézuéla et les États-Unis sont demeurées tendues. Hugo Chávez a poursuivi le renforcement de sa coopération avec d?autres pays latino-américains, notamment en resserrant les liens dans les domaines énergétique et commercial.
Brutalités policières
Cette année encore, des informations ont fait état d?atteintes aux droits humains imputables à des policiers. Des exécutions illégales de suspects de droit commun ont notamment été signalées. La plupart de ces cas n?ont pas donné lieu à une enquête et les auteurs présumés n?ont pas été traduits en justice. Selon les statistiques publiées en juillet par les services du ministère public, plus de 6 100 personnes ont été tuées par la police dans 5 500 affaires distinctes entre le début de l?année 2000 et la mi-2005. Près de 6 000 policiers étaient impliqués dans ces atteintes aux droits humains, mais 517 seulement ont été inculpés et moins de 250 ont été mis en état d?arrestation.
La Commission de politique intérieure de l?Assemblée nationale, le médiateur et les services du ministère public ont reçu des informations faisant état d?homicides perpétrés par la police dans les États de Guárico, d?Aragua, de Falcón et de Carabobo. L?Assemblée nationale a affiché sa détermination à conduire des enquêtes sur ces allégations. Dans un rapport publié en juillet, des organisations vénézuéliennes de défense des droits humains ont tiré la sonnette d?alarme à propos de la situation dans six États (Anzoategui, District capitale, Falcón, Miranda, Portuguesa et Yaracuy) où les homicides, les « disparitions » probables et les enlèvements constituaient une pratique bien établie.
Des victimes d?atteintes aux droits humains et leurs proches auraient été menacés par la police et auraient fait l?objet de man?uvres d?intimidation.
· En janvier, Rigoberto Barrios, seize ans, est mort à l?hôpital après avoir été atteint de huit balles tirées par la police à Guanayen (État d?Aragua). Il était le troisième membre de sa famille à être tué par des policiers depuis que les Barrios ont dénoncé la mort, en décembre 2003, de Narciso Barrios à la suite d?un différend avec des policiers de l?État d?Aragua. Au mois de juin, Oscar Barrios est sorti indemne d?une tentative d?assassinat. En août, Juan Barrios a été menacé par deux agents en uniforme. À la demande de la Cour interaméricaine des droits de l?homme, une protection policière avait été accordée à la famille Barrios en mai. Fin 2005, cependant, aucun des policiers soupçonnés d?implication dans les menaces et les homicides n?avait été poursuivi.
· À Valle de la Pascua (État de Guárico), Carmen Alicia Mota de Hernández et ses proches auraient fait l?objet de nombreuses man?uvres d?intimidation imputables à des policiers après avoir porté plainte pour le meurtre du chef de famille, Arturo Hernández, tué en avril 2004.
Absence d?indépendance du pouvoir judiciaire
La crédibilité de l?appareil judiciaire et du parquet a été affaiblie par leur incapacité à garantir aux victimes des mécanismes de réparation efficaces et impartiaux. Selon les informations reçues, 98 p. cent des violations des droits humains restaient impunies. Seule une faible proportion des juges et des procureurs travailleraient à plein temps.
Défenseurs des droits humains
Cette année encore, des défenseurs des droits humains ont été en butte à des man?uvres de harcèlement et d?intimidation.
Des inquiétudes ont été exprimées concernant la sécurité de membres du Comité de Familiares de las Víctimas de los Sucesos de Febrero-Marzo 1989 (COFAVIC, Comité des parents des victimes des événements de février-mars 1989) à la suite du retrait, en mars, de la protection policière dont ils bénéficiaient. Cette organisation de défense des droits humains avait dénoncé publiquement l?inaction des autorités, qui n?avaient toujours pas traduit en justice les auteurs présumés des violations des droits humains commises en 1989 lors des affrontements entre l?opposition, la police et les militaires. En novembre 2002, la Cour interaméricaine des droits de l?homme avait ordonné au Vénézuéla de protéger les membres du COFAVIC à la suite des menaces et actes d?intimidation dont ces derniers avaient été victimes.
Liberté d?expression
Des procédures administratives ou fiscales auraient été utilisées pour limiter la liberté d?expression. Le Bureau du rapporteur spécial pour la liberté d?expression de la Commission interaméricaine des droits de l?homme a exprimé sa préoccupation à propos d?une décision du service national de l?administration des impôts et des douanes concernant le quotidien régional El Impulso. Pour avoir critique les restrictions imposées à la liberté d?expression au Vénézuéla, celui-ci s?est vu imposer une amende et une suspension de vingt-quatre heures.
Droits économiques, sociaux et culturels
En août, le Comité pour l?élimination de la discrimination raciale [ONU] s?est déclaré préoccupé par la persistance des disparités sociales et économiques qui compromettent l?exercice des droits économiques et sociaux et touchent notamment les populations autochtones et les Vénézuéliens d?ascendance africaine. Il a noté que les terres et les ressources autochtones étaient toujours menacées par des intérêts privés. Le Comité a aussi exprimé ses inquiétudes concernant le travail des enfants ainsi que la prostitution et l?esclavage auxquels ils sont soumis dans des centres de prospection illégale d?or dans le haut Orénoque et les bassins du Casiquiare et du Guainia-Río Negro.
Je vois que les prejugés en faveur de Chavez sont definitivement très forts par ici. Qu'a cela ne tienne. Je vous renvoie tous à l'éditorial du Monde de samedi, titré très justement "censure à la Chavez". Si mes mots plus hauts ne vous ont fait aucun effet, peut être que ces mêmes mots transformés par la plume châtié du Monde aurons plus d'effet.
J'insite, comme on dit au Venezuela où j'habite, "todo lo que brilla no es oro", tout ce qui brille n'est pas de l'or (c'est plus joli en español). Mefiez vous, Chavez, c'est peut être du toc.
Edito du Monde
Censure à la Chavez
LE MONDE | 26.05.07 | 12h26 ? Mis à jour le 26.05.07 | 12h26
Le président Hugo Chavez a ordonné la disparition de Radio Caracas Television (RCTV), la principale chaîne de télévision du Venezuela. Vendredi 25 mai, l'armée a reçu l'ordre de la Cour suprême de prendre le contrôle des bâtiments et installations de RCTV, afin d'"assurer une transition sereine" avec la chaîne officielle qui va la remplacer.
Le non-renouvellement de la concession de RCTV, créée il y a cinquante-trois ans, prive un public populaire de ses programmes favoris. Feuilletons, spectacles et humour constituent l'essentiel de sa grille. L'identification à ces programmes a incité une partie des laissés- pour-compte de la société vénézuélienne à exprimer leurs doléances aux autorités via les micros et caméras de RCTV. Ce rôle de caisse de résonance des mécontentements a sans doute autant gêné le gouvernement Chavez que les programmes d'information et d'opinion consacrés à l'opposition.
Aucune des accusations portées par le président contre RCTV, à propos de son rôle dans le putsch raté de 2002 ou la grève pétrolière de 2003, n'a fait l'objet d'un débat contradictoire devant un tribunal. La Cour suprême a été sollicitée par RCTV alors que M. Chavez avait déjà annoncé sa décision, irrévocable. Cette décision politique réduit le pluralisme et augmente la concentration de l'audiovisuel aux mains du gouvernement. Quels que soient les arguments administratifs ou légaux invoqués par le président, c'est un coup rude porté à la liberté d'expression au Venezuela.
Le remplacement d'une chaîne privée qui donnait la parole à l'opposition par une chaîne publique créée de toutes pièces pour la circonstance est présenté par le pouvoir comme "une démocratisation des médias". Le gouvernement contrôlait déjà plusieurs chaînes et s'était concilié par divers moyens la faveur de la plupart des autres. A la suite de la disparition de RCTV des ondes hertziennes, lundi 28 mai, il ne restera plus qu'une chaîne d'opposition, dont le signal ne dépasse pas Caracas et dont l'audience est négligeable.
En décembre 2006, ni RCTV ni l'opposition n'ont empêché la réélection du président Chavez avec près de 63 % des voix. L'Assemblée nationale, où la totalité des élus lui sont acquis, est devenue une simple chambre d'enregistrement. Le chef de l'Etat a de plus tenu à bénéficier des pouvoirs spéciaux lui permettant de légiférer. La justice n'ose pas contredire l'exécutif et n'échappe pas à la corruption généralisée.
L'indépendance des pouvoirs n'existe plus au Venezuela. L'opposition craint que, après les médias, le président ne procède de manière analogue envers les syndicats, les organisations non gouvernementales ou les partis politiques. Avec M. Chavez, la démocratie vénézuélienne est menacée.
Article paru dans l'édition du 27.05.07.
Mélenchon vous etes un menteur. Vous affirmez: "Et cela a continué ensuite puisque la chaîne a encore appelé à soutenir le blocus pétrolier organisé par le patronat contre le gouvernement avant d'appeller carrément les électeurs à boycotter les élections législatives de 2005, dont la régularité démocratique a pourtant été reconnue par l'Union européenne, l'OEA et la Fondation Carter."
Faux, archi faux! La Fondation Carter a émis des réserves sur la légalité de ces élections législatives. Si vous citiez vos sources au lieu d'asséner VOS vérités! Mais cela ne fait parti de votre méthode de travail. Les sources on s'en balance, n'est-ce pas?
http://www.cartercenter.org/documents/297.pdf
Après avoir lire l?article précédent je voudrais exprimer mes sentiments de mécontentement par rapport la décision du Président Chavez de fermer RCTV. Je suis vénézuélienne et j?appui beaucoup des politiques du président, mais celle-ci est loin d?être une décision démocratique. Quelle-que-soit l?attitude qui ait pris cette chaîne de TV pendant et après les événements de l?année 2002, soit bonne ou mauvaise sa programmation, la décision de pouvoir ou pas voir RCTV devrais être prise par le peuple vénézuélien et ne pas par le Président de la République.
Maintenant, même avec une majorité de chaines privées, il ne reste qu?une chaîne d?opposition qui ne peut être vue qu?à Caracas. Où est la liberté d?expression ?
A Cordoba : Franchement, qui accorde encore la moindre importance aux articles du Monde sur l'Amérique latine ?
A Carolina : Quant à la décision, elle appartient aux autorités en place, investies par le peuple par des élections démocratiques. C'est comme ça que ça se passe partout et - pratiquement - pour tout.
A major Tom : La fondation carter a signalé des déficiences. Elle n'a pas émis des réserves sur la légalité du vote, au contraire. Merci pour le lien.
Bravo, sénateur, pour la bonne synthèse des doc. que nous a transmis l'ambassade du venezuela à Paris (j'ai reçu le même CD). Effectivement, vous faites un peu "ambassadeur" au sénat comme dit Schlomoh.
Pour Viktor, quand Carolina, électrice vénézuelienne, emet son opinion, ton couplet sur les "autorités élues par le peuple, bla bla"... c'est un peu décalé vu que c'est elle qui fait partie de ce peuple que tu défends !
Au contraire, nous devrions nous interroger sur les raisons qui poussent 70 % de la population (dont les électeurs d'Hugo) à être contre cette décision. Sont-ils tous manipulés par l'impérialisme ? Ou bien le peuple a-t-il besoin d'être éclairé ?
J'ai la facheuse habitude d'être toujours du côté du baillon. Alors, oui, comme le canard enchainé est "hélas oui" nécessaire à la démocratie française, RCTV (40 d'audience) est aussi "hélas oui" utile aux vénézueliens. Parce que, sénateur, nous sommes contre la pensée unique, la révolution imposée, la censure d'où qu'elle vienne. Cette télé est certainement pourrie et elle aurait mérité de passer en justice pour sa participation au coup d'Etat (tiens, pourquoi Chavez ne l'a pas fait ?). Mais, la liberté de la presse ne se pratique pas à la tête du client.
Deux choses me donnent espoir sur votre blog, sénateur : la première c'est que la moitié des courriers sont contre la décision de Chavez, c'est une évolution notable pour l'audimat de Chavez chez nous. Vos lecteurs ne nous avaient pas habitués à cela auparavant ! La seconde, c'est que vous montrez, sur votre blog, cette immense tolérance vis à vis des commentaires même s'ils vous sont contraires. Vous voyez, vous vous appliquez ce que vous ne voulez pas que Chavez tolère ! Bravo, continuez.
merci jean-luc, c'est grace a des gens comme vous que la gauche est en retard de 50 ans! c'est grace a vous que sarko est president
Je remercie le camarade sénateur SOCIALISTE FRANCAIS Jean-Luc Mélenchon pour sa lucidité, son engagement et son combat pour des idées et des valeurs chaveziennes qui ont tant fait défaut à la gauche molle qui vient de perdre tout crédit et qui se décompose de jour en jour !
Vite ! jean-Luc, les vrais militants n'attendent plus que ta déclaration pour désigner en toi, le futur secretaire couillu du PS !
Ceux qui te dénigrent, ne pourront pas dire qu'on ne Chavez PAS !
Amitiès cocos !
Apparement, c'est fait avec RCTV, maintenant on passe à d'autres :
Le Monde 29/05/07 : "Le gouvernement a demandé une enquête sur la chaîne accusée de diffuser des messages subliminaux appelant à l'assassinat du président vénézuélien. Le ministre de la communication Willian Lara indique que Globovision appelle au meurtre en diffusant des images de l'attentat de 1981 contre Jean Paul II, accompagnées d'un refrain, sur un air de salsa, disant "Ayez confiance, cela ne s'arrête pas ici". Le président de Globovision considère ces allégations comme "ridicules".
Le pouvoir a aussi porté plainte auprès du parquet contre CNN pour incitation à la violence. La chaîne américaine est accusée par le ministre de la communication, d'"émettre un message associant le président Chavez à la violence et la mort". Le ministre lui a reproché également d'avoir illustré les protestations contre la fermeture de RCTV au Venezuela avec des images montrant une manifestation au Mexique après le meurtre d'un journaliste.
Jean Luc Mélenchon, vous supportez également cette enquête sur les images subliminales de Globo ?
Monsieur le Sénateur.
J'ai souvent tendance à dire que chaque personne n?interprète pas les choses de la même manière et que cela conduit à des conflits. Ainsi, j?ai pu constater, suite au débat Royal ? Sarkozy, que les sympathisants de gauche voyaient madame Royale gagnante de par sa combativité tandis que les gens de droite l?ont perçu agressive et impolie. A l?inverse, les sympathisants de droite virent en monsieur Sarkozy un homme posé et poli tandis que les sympathisants de gauche le virent comme un homme renfermé, hésitant, etc. Pourtant, tous ont vu le même débat et je pense que tous étaient sincères. On voit donc les évènements en fonction de nos sensibilités et de nos grilles de lecture.
Une partie du conflit Vénézuélien vient probablement de là. A n?écouter qu?une même chaîne de TV, on fini par croire les mensonges qui s?y disent et si ces gens sont coupables de ne pas s?informer ailleurs, je les prendrais aussi pour des victimes. Après tout, l?information des uns est la propagande des autres.
Cependant, dans le cas qui nous occupe, l?attitude de la RCTV va trop loin, nie trop la loi, la déontologie, la démocratie pour qu?elle ne soit pas consciente de sa propre désinvolture et que la plupart des anti-chavezistes ne s?en rendent pas compte. C?est là où m?apparaît le danger. Quand on est capable de soutenir et de participer à un putsch, on est conscient des risques et de ce que l?on fait. On peut interpréter les faits de manière différente, mais les faits restent les mêmes : Trahison, fascisme, mépris de la loi, etc. Je suis donc tout à fait d'accord avec vous et vos écrits confortent ce que je savais déjà par ailleurs.
Je regrette juste que certains commentaires que j'ai pu lire en parcourant ce billet vous attaquent en s?appuyant sur des articles de Libération, ou d?autres journaux, bref, sur les média français. Ils vous critiquent donc en croyant la propagande anti-Chavez qui fleurie dans les média sans se rendre compte que les média ne sont pas du tout neutres sur ce sujet (Libération, bien que journal dit de Gauche, a déjà été montré du doigt pour sa non-neutralité envers Chavez).
A ce propos, je suis atterré de constater le consensus qui règne dans la presse française (et étrangère) sur « le vilain dictateur » et « sa terrible censure ». Il y a là à s?interroger sur les sources de la presse ou sur ses intérêts. Une enquête (journalistique d?investigation) serait fort intéressante à ce niveau. Par ailleurs, si j?en crois votre billet, cette campagne anti-chavez est concomitante avec une tentative de faire condamner l?Etat Vénézuélien par l?Europe (et j?aurais tendance à imaginer que d?autres tentatives du même type s?exercent dans d?autres institutions). Cela me laisse alors avec la pensée d?une certaine organisation dans les événements, d?une certaine préméditation, bref : un arrière goût du putsch de 2002 où, là aussi, la désinformation de la RCTV avait permit aux putschistes d?atteindre politiquement leurs buts. Faisons tout alors, dans le respect des valeurs de la démocratie, pour les en empêcher.
Avec mes meilleures salutations.
J'espère que ceux qui croient tous les mensonges de Libé et du Monde vont commencer à se poser des questions s'ils y sont vraiment de gauche.
Il y a bel et bien une révolution en marche au Vénézuela, une révolution où la base participe, s'auto organise et qui se reconnaît dans un dirigeant Chavez.
l'impérialisme voudrait séparer le peuple de son président en traitant celui ci de dictateur mais c'est très difficile quand il est évident que c'est lui qui est le promoteur de cette démocratie à la base. Cette propagande et guerre des médias ne marche pas au Vénézuela car le peuple voit ce que Chavez a permis et comment ils ont maintenant pris leurs affaires entre leurs mains mais ils savent aussi que celui qui leur donne la direction générale est indispensable. Diviser le peuple de son dirigeant naturel s'avère bien difficile.
Voici comment s'organise la solidarité à l'étranger, en Angleterre:
Leading voices in Britain call for respect for Venezuelan government's RCTV decision.
Prominent figures including Members of Parliament, Nobel Prize for literature winner Harold Pinter, film-maker John Pilger and Tony Benn have called for support for the Venezuelan government's decision not to renew the licence of the RCTV television station. Academics, trade unionists and student leaders also backed the call.
In a letter they say that the decision of the "Venezuelan government not to renew the broadcasting licence of RCTV when it expires on May 27 is legitimate given that RCTV has used its access to the public airwaves to repeatedly call for the overthrow of the democratically elected government of President Hugo Chávez" and point out that "RCTV gave vital practical support" to the military coup against Hugo Chavez in April 2002.
They explain that'RCTV, far from being silenced, is being allowed to continue broadcasting by satellite and cable'and ask people to "Imagine the consequences if the BBC or ITV were found to be part of a coup against the government," and urges Venezuela to be given "the same consideration."
The letter and a number of its signatories appeared in The Guardian newspaper (26 May). The letter and its signatories are below:
We believe that the decision of the Venezuelan government not to renew the broadcasting licence of RCTV when it expires on May 27 is legitimate given that RCTV has used its access to the public airwaves to repeatedly call for the overthrow of the democratically elected government of President Hugo Chávez.
RCTV gave vital practical support to the overthrow of Venezuela's elected government in April 2002 in which at least 13 people were killed. In the 47 hours that the coup plotters held power, they overturned much of Venezuela's democratic constitution - closing down the elected national assembly, the Supreme Court and other state institutions.
RCTV exhorted the public to take to the streets and overthrow the government and also colluded with the coup by deliberately misrepresenting what was taking place, and then conducting a news blackout. Its production manager, Andrés Izarra, who opposed the coup, immediately resigned so as not to become an accomplice.
This is not a case of censorship. In Venezuela more than 90% of the media is privately owned and virulently opposed to the Chávez government. RCTV, far from being silenced, is being allowed to continue broadcasting by satellite and cable.
In Venezuela, as in Britain, TV stations must adhere to laws and regulations governing what they can broadcast. Imagine the consequences if the BBC or ITV were found to be part of a coup against the government. Venezuela deserves the same consideration.
Yours,
? Tariq Ali,
? Tony Benn,
? Colin Burgon MP,
? Julia Buxton, academic,
? Ruyuyyah Collector, Black Students'Officer, National Union of Students,
? Jeremy Corbyn MP,
? Jon Cruddas MP,
? Megan Dobney, Regional Secretary, SERTUC
? Billy Hayes, General Secretary, CWU,
? Gordon Hutchison, Secretary, Venezuela Information Centre,
? Kelvin Hopkins MP,
? Chris Martin, Director, The War on Democracy
? Joni McDougall, International Solidarity Officer, GMB,
? Gerry Morrissey, General Secretary, BECTU (Broadcasting Entertainment
Cinematograph and Theatre Union)
? Kaveh Moussavi, Head of the Public Interest Law Programme at University of
Oxford's Centre for Socio-Legal Studies.
? John Pilger,
? Harold Pinter
? Professor Jonathan Rosenhead, LSE,
? Keith Sonnet, Deputy General Secretary, UNISON,
? Hugh O'Shaughnessy, writer and journalist,
? Rod Stoneman, Executive Producer, The Revolution Will Not Be Televised,
? Jon Trickett MP,
? Gemma Tumelty, President, National Union of Students,
? Cllr Salma Yaqoob.
ahh on reconnait bien le gauchioste immonde et totalitaire que vous etes mr melenchon...je paris que vous etes de ceux qui manifetsait pour mao en 68 ou qui auraient manifetsé pour hitler en 1933..
kiffer un mec comme chavez....ahhh mon bon ptit gauchiste, on vous reconnait bien la les donneurs de lecon à deuc balles: quelle bonheur de voir la branlée que vous vous etes pris...perso moi au pouvoir j'interdirai tous les partis à la gauche du ps: ceux sont nes nuisibles, comme les nazis
Honte à vous M. Mélenchon. 3 fois honte ! A vous et tous ceux qui comme vous soutenaient la dictateur Chavez.
La gauche de la gauche française et certains alter-mondialiste ne sont pas seulement pitoyable mais en fait dangeureux. Leur idéologie excuse la dictature du "peuple" avec la privation des libertés qui lui sont inhérentes, sous des prétexes fallacieux.
Honte, honte à vous M. Mélenchon. Et heureusement que vous n'êtes pas au pouvoir en France !
Vive la liberté.
A voir le rôle decisif de RCTV durant le coup d'état en 2002 contre Chavez, à travers le documentaire de Kim Bartley et Donnacha O'Briain présent sur place lors des évènements....
http://video.google.fr/videoplay?docid=7658830544320971019
---------
Autre doc sonores sur le sujet:
http://risal.collectifs.net/texte.php3?id_article=428
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=580
et j'ajouterait que c'est encore plus marrant quant on sait que la presse est controlé à 90% par dassault, lagardére et bouygues!alors qui sommes nous pour donner des leçons de démocratie à chavez?
@Maurras,
Je ne sais pas ce que tu viens faire sur ce blog sinon diffuser ton venin et ta haine. Peut être que tu penses que tu vas démoraliser les gens de gauche en infectant leurs blogs?
Reste avec les tiens au lieu de venir nous insulter. N'as-tu rien de mieux à faire?
Mélenchon n'a rien d'un gauchiste ou alors tu ne sais pas ce qu'est un gauchiste.Quant à mai 68 sur lequel tu craches, c'est ce qui nous a permis pendant 40 ans de préserver un étatprovidence qui reste encore quelque chose d'exceptionnel dans le monde. Nous avons un des meilleurs services de santé, et nos écoles quoi qu'on en dise sont bien meilleures que ce qui se fait ailleurs. Le pire est devant nous et Sarkozy va se mettre en devoir de nous le faire connaitre en détruisant nos services publics, en réduisant la résistance ouvrière (attaquant les droits syndicaux). Là on saura ce qu'est se serrer la ceinture et on regrettera notre mai 68 qui a donné tant de forces aux gens.Ce n'est qu'une question de temps, le temps que les gens réalisent qu'ils ont été dupés par Sarkozy. Jamais ce mec ne fera rien pour les gens et ils vont s'en rendre compte un jour ou l'autre. On ne peut pas être pour Bush, pour la mondialisation, pour l'impérialisme, le capitalisme et les guerres coloniales et que cela fasse du bien au peuple!
Quant à Chavez si tu penses que c'est un dictateur c'est que tu manques d'information. Informe-toi d'abord avant d'insulter.
Bonjour M. Mélenchon,
Voici les références de l'émission de la Radio suisse "Couleur 3" où vous pouvez entendre les commentaires des speakers au sujet du Vénézuéla et la RCTV.
http://www.couleur3.ch/fr/rsr.html?siteSect=201&bcid=498241
à la minute: 02:37:19,programme "Revue de Blog", sujet: le Vénézuéla et la RCTV. Bonne nouvelle, non seulement ils parlent de votre texte,mais en plus ils le mettent en référence en bas de la page
(http://www.couleur3.ch/fr/rsr.html?siteSect=5000&programId=147040&rubricId=1015&bcid=498241)
Ils constatent aussi qu'il y a un autre son de cloche que celui de la presse dite "libre":..." Un sujet pas si simple qu'on pourrait le croire" lance en fin de commentaire le speaker !
Bonne écoute à vous.
Cordialement,Jessica.
"Soyons réalistes, exigeons l'impossible". Comandante Che Guevara.
Traduction "pourquoi faut-il aller chercher ça aux US ?" par CSP
Diffusion autorisée et même encouragée
Merci de mentionner les sources
Modérateur : un article du quotidien Los Angeles Times.
A rapprocher de ceux de (au choix) :
(oh et puis zut : pratiquement toute la presse française).
* * * *
HUGO Chavez CONTRE RCTV
30 mai 2007
par Bart Jones - Los Angeles Times
Le refus du président Venezuelien, Hugo Chavez, de renouveler la licence de Radio Caracas Television pourrait justifer les craintes de voir Chavez éradiquer la liberté d'expression et éliminer les critiques.
Amnesty International, Human Rights Watch, le Comité pour la Protection des Journalistes et des membres du parlement européen, le Sénat des Etats-Unis et même le Congrès du Chili ont dénoncé la fermeture de RCTV, la plus ancienne chaine de télévision privée du Venezuela.
Les détracteurs de Chavez ont reçu quelques arguments supplémentaires mardi lorsque le président a inclus une autre chaine d'opposition, Globovision, parmi les "ennemis de la patrie"
Mais l'affaire de RCTV - comme la plupart des affaires concernant Chavez - s'est retrouvée prise dans une toile de désinformation. Tandis que les médias du monde entier titrent sur une partie de l'histoire, l'autre partie est à peine audible.
Le sort de RCTV est un évenement quelque peu regrettable pour les Venezueliens. Fondée en 1953, elle était une institution dans le pays, ayant produit une émission politique satirique "Radio Rochela" et le feuilleton du soir étonnement réaliste "Por Estas Calles". C'est RCTV qui diffusa au Venezuela les premières images en direct de Neil Armstrong en train de marcher sur la lune en 1969.
Mais après l'élection de Chavez en 1998, RCTV s'est engagée dans une autre mission : renverser le président démocratiquement élu. Controlée par des membres de l'oligarchie fabuleusement riche du pays, dont le dirigeant de RCTV, Marcel Granier, elle considérait que Chavez et sa "Révolution Bolivarienne" en faveur de la majorité pauvre du pays représentait une menace.
L'exemple le plus célèbre de ces efforts pour renverser Chavez eut lieu pendant la tentative de coup d'état, le 11 avril 2002. Pendant les deux jours qui ont précédé le putsch, RCTV changea sa programmation et couvrait en boucle la grêve générale déclenchée pour renverser Chavez. Une armée de commentateurs dévérsèraient sans discontinuer des attaques au vitriol contre lui - sans accorder un droit de réponse au gouvernement.
Puis RCTV diffusa en boucle des messages pour encourager les gens à participer à la marche du 11 avril visant à renverser Chavez et diffusa l'événement en intégralité. Lorsque la marche se dispersa dans la violence, RCTV et Globovision diffusèrent des films truqués pour accuser les partisans de Chavez d'être à l'origine des morts et des blessés.
Après que des rebelles militaires aient renversé Chavez et qu'il ait disparu pendant deux jours, RCTV bascula ouvertement dans le camp de la sédition. Des milliers de partisans de Chavez maniféstèrent pour exiger son retour, mais aucune information ne fut diffusée par RCTV ni par aucune autre chaine de télévision. Le Directeur de l'information de RCTV, Andres Izarra, témoigna plus tard lors d'une audition sur le coup d'état, à l'Assemblée Nationale, qu'il avait reçu des ordres de ses supérieurs. "Rien en faveur de Chavez, rien sur lui ou ses partisans... L'idée était de créer un climat de transition et de promouvoir d'une nouvelle ère pour le pays". Tandis que les rues de Caracas s'enflammaient de rage, RCTV diffusait des dessins animés, des feuilletons et des rediffusions comme "Pretty Woman".
Le 13 avril 2002, Granier et d'autres barons des médias se rendirent au Palais (présidentiel) Miraflores pour jurer fidélité au tout nouveau dictateur, Pedro Carmona, qui venait d'abolir la Cour Suprême, l'Assemblée Nationale et la Constitution.
Aux Etats-Unis, une chaine de télévision qui aurait participé à un coup d'état contre le gouvernement serait-elle autorisée à poursuivre ses activités ? Le gouvernement US aurait probablement fait fermer la chaine cinq minutes après l'échec du coup d'état - et aurait mis ses propriétaires en prison. Le gouvernement de Chavez a laissé la chaine poursuivre ses activités pendant cinq ans puis refusa de renouveler sa licence d'émettre par voies hertziennes. La chaine peut toujours émettre par cable ou satellite.
Granier et les autres ne doivent pas être considérés comme des martyrs de la liberté d'expression. Les radios, télévisions et journaux ne sont pas censurés et ne font l'objet d'aucune pression ou menace de la part du gouvernement. La plupart des médias au Venezuela sont encore sous le contrôle de l'ancienne oligarchie qui est radicalement anti-Chavez.
Si Granier n'avait pas pris la décision de renverser le président du pays, les Venezueliens auraient peut-être encore la possibilité de regarder "Radio Rochela".
* * * *
Bart Jones a passé 8 ans au Venezuela, principalement comme correspondant d'Associated Press, et il est l'auteur du livre à paraitre ""Hugo! The Hugo Chavez Story, From Mud Hut to Perpetual"
Los Angeles Times
http://www.latimes.com/news/opinion/commentary/la-oe-jones30may30,1,5553603.story
Castro hier, Chavez aujourd'hui. Le président à vie, le parti unique, la disparition de la presse et de la justice indépendante, l'exclusion de la vie politique des opposants, leur accusation systématique de traîtres à la patrie et d'agents de l'impérialisme, l'utilisation des services cubains pour la politisation de l'armée et le développement d'une police politique, l'encadrement de la population par des comités de surveillance, l'appel constant à la mobilisation contre un ennemi de l'extérieur, la mise au pas de toute l'économie, les expropriations systématiques et l'exil forcé...cela ne vous rappelle pas quelque chose?
Pauvre Venezuela...D'ici peu nous commencerons à recevoir une vague croissante de réfugiés politiques que vos amis des cercles bolivariens insulteront comme trâitres, ignobles bourgeois exploiteurs, agents de la CIA...L'histoire se répète. M Mélanchon, ne jouez pas aux "idiots utiles". Mme Mitterrand a fait assez de mal.
Quant à RCTV, la chaîne en elle même est peut être nulle. Mais la suppression de sa licence est un pas supplémentaire vers le totalitarisme. Et c'est là que nous devons tous être inquiets.
Ayant vécu 20 ans en Amérique latine, enseignant chercheur, je travaille régulièrement avec des collègues de cette région sur une recherche relative aux conséquences pour les travailleurs des processus d'intégration économique. Ayant lourdement payé les conséquences du libéralisme, les gouvernements de ces pays mettent en oeuvre des politiques alternatives qui engendrent depuis 5 ans des résultats tangibles. Effectivement,ces pays ont 10 ans d'avance sur nous. Aussi, je suis outré par l'informaton française sur l'Amérique latine qui est soit de la désinformation soit une interprétation de la réalité transformée par Bush.... Jean Luc, je lis toujours avec plaisir tes articles concernant ces pays car tu es le seul à rétablir la vérité et je t'en remercie.
Je suppose que l'info d'hier publiée dans la newsletter du PS ne manquera pas d'attirer ton attention. En effet, sous le titre "entraves à la liberté d'expression en Bolivie"
Le secretariat international publie le communiqué suivant :
"Venezuela, RCTV sanctionnée
Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela a renouvelé les licences d?émission du canal privé Venevision et du canal d?Etat, Venezolana de Televisión. Il a en revanche attribué le canal de la chaîne privée RCTV, Radio Caracas Televisión, à TVS, Televisora Venezolana Social, chaîne publique nouvellement créée.
RCTV est sanctionnée, selon la version officielle, pour avoir appuyé la tentative de coup d?Etat du 22 avril 2002.
Le Parti socialiste s?étonne que ces graves accusations n?aient pas depuis le 22 avril 2002 fait l?objet de poursuites devant les tribunaux compétents. Faute d?une telle démarche judiciaire le non-renouvellement de sa concession à RCTV apparaît comme une sanction politique affectant le droit d?expression. Cette décision est d?autant plus préoccupante que l?équilibre démocratique était jusque-là assuré par les medias, le président contrôlant l?exécutif, le législatif, et les forces armées." !
Un premier point comique, le mot "bolivarien" ne signifie pas provenant de Bolivie comme l'indique le titre ! Quelle belle preuve de stupidité.... Le deuxième point,plus grave encore est que le communiqué du secrétariat international pourrait parfaitement être signé par Bush ou Sarkozy et là c'est très grave... On comprends dès lors que certains socialistes fassent partiedu gouvernement Sarkozy puisque les points de vue sont semblables. Jean Luc continue tes analyses et faisons les plus connaître. Je monte un blog et j'espère obtenir ton autorisation d'y reproduire tes commentaires. Merci.Hasta la victoria siempre. Amicalement
quelle est la différence entre les sbires de Sarkozy qui téléphonent à tout vent aux directeurs de journaux avant et pendant la campagne électorale, et après la campagne, la presse est utilisée pour le culte de sa personnalité, et la plupart des organes de presse français par le biais de leurs journalistes, par la menace s'auto-censurent, et un Chavez qui ne renouvelle pas une concession d'accès au réseau hertzien, ce qui ne veut pas dire que RCTV ne peut pas émettre, elle doit juste utiliser le cable ou le satellite, donc à ceux qui en raccourci parlent d'autoritarisme au Vénézuela, qu'ils m'expliquent ce qui se passe en France actuellement sur le fond.
Salut Jean-Luc
J'ai encore en mémoire ton intervention d'hier à Aubenas pour soutenir Véronique LOUIS, et ça ma donné des frissons. De plaisir évidemment, tant ton intervention était brillante, mais aussi d'un peu de peur, tant les législatives vont être importantes pour préparer la résistance.
Je tenais juste à signaler aux amis et camarades, qu'on peut trouver en cherchant bien, des articles qui soutiennent le Venezuela:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-917775@51-917866,0.html
Une interview du Monde qui montre que ce pays n'est pas un goulag tropical puisque un chef d'orchestre, Gustavo Dudamel, fait partie de l'élite mondiale de la musique. Voici un extrait des prouesses que le Venezuela accomplit:
Je suis entré dans les classes du "Sistema" à l'âge de 10 ans, et j'y suis toujours, puisque je dirige depuis 1999 l'Orchestre Simon-Bolivar des jeunes du Venezuela. Le "Sistema", c'est 250 000 enfants qui font de la musique avec 15 000 professeurs. Certains, qui ne mangeaient pas tous les jours à leur faim, sont devenus non seulement des musiciens mais de belles personnes.
Bonjour M.Mélenchon, bonjour à tous
Tout d'abord, merci pour ces infos, qui permettent, quelle que soit son opinion initale, de contrebalancer quelque peu le résumé "Chavez censure la seule TV d'opposition".
Une remarque sur la réponse de M.Cavada : c'est plutôt intéressant. Il refuse de donner un avis sur le fond, mais le fait sur la forme. Si le gouvernement Venezuelien reproche quelque chose à RCTV, qu'il passe par les tribunaux, mais qu'il ne musèle pas ce media.
Mon avis personnel est partagé : de nombreux combats internationaux aujourd'hui se jouent sur la scène médiatique autant que dans la rue. Dans ce contexte, RCTV a, je pense, activement participé à ce combat avec, visiblement et au moins, un manque certain d'indépendance vis à vis de l'action gouvernementale.
Alors visiblement, le gouvernement a décidé de jouer sur le fameux cahier des charges qui doit être présenté pour l'obtention d'une license pour dire que le dossier n'était pas suffisamment solide : manquements aux quotas de production nationale, programmes violents, etc.. (cf le billet en haut de page). Celà semble, d'un point de vue constitutionnel ou plutôt règlementaire, tout à fait justifié.
Le Venezuela dispose-t-il d'un équivalent du CSA avec de véritables pouvoirs de sanctions ? Je ne le sais pas.
Le gouvernement pouvait-il choisir une autre solution pour se plaindre des manquements de cette chaîne comme le suggère M.Cavada ? Je ne sais pas non plus.
Sur la motion du parlement Européen : avant tout, il faut noter qu'elle est assez "molle" et qu'elle ne prend pas trop parti. Celà me fait penser aux communiqués lors de tout attentat à l'étranger "le pays XX déplore et condamne bla bla". C'est très bien. Alors si le parlement Européeen veut juster répéter quelques vérités fondamentales autour de la liberté d'expression, celà ne me paraît pas si grave que celà.
Sur la position de RSF (ou ce que je peux en savoir en lisant ce blog), je suis assez surpris. Ils semblent avoir une opinion bien affirmée sur le sujet, ce qui n'est pas mon cas.
Alors censure politique, ou récolte légitime de ce que cette station a semé depuis plusieurs années ? Le débat reste ouvert.
Y.Quéré
01.06.2007
La semaine où mourut la Révolution Bolivarienne, par Daniel DUQUENAL
cd33e0450b35cd4a63db9d4108c9e744.jpgJ'ai découvert le blog de Daniel Duquenal il y a quelques jours, quand il a laissé un commentaire à la suite d'un billet publié sur Agoravox, où je m'indignais du soutien de Jean-Luc Mélenchon à la cause chaviste. Lorsque ce matin j'ai lu sur son blog son dernier billet, intitulé "The week the Bolivarian Revolution died", je lui ai immédiatement proposé de le traduire, afin de pouvoir le relayer ici-même, et qui sait, peut être plus loin encore, par votre intermédiaire. Ne laissons pas à l'extrême gauche le monopole de l'expression sur ces sujets.
Peu importe que Chavez demeure au Palais de Miraflores jusqu?à ce que la mort le saisisse dans son sommeil à un âge avancé : cette semaine sa révolution est morte.
2876e22b6afb89810223453bd0a2bbaa.jpgIl n?est pas impossible que les étudiants parviennent à renverser Chavez ; ils peuvent aussi bien rentrer à la maison quand ils en auront assez ; de même tout peut conclure dans un bain de sang. Mais en trois jours, ils ont cloué le cercueil de la pseudo révolution qui nous tourmente depuis trop longtemps déjà.
Quand Chavez a fermé RCTV, il a fait l?erreur fatale que toutes les révolutions, réelles ou factices, font un jour ou l?autre, et qui les précipite vers leur fin. Il est facile d?en cibler le moment charnière pour certaines d?entre elles, même si, en apparence, elles sont toujours en cours.
Il y a par exemple une date d?échéance à la Révolution Cubaine : Mariel. Certains, dont je suis, la situent au moment où Castro a envoyé des soldats cubains mourir en Angola. C'est simplement une question de date. Peu importe que Castro soit toujours en place, même avec un pied dans la tombe : la Révolution Cubaine s?est alors mutée en un système dont la seule ambition était de conserver à une caste son pouvoir. Que pouvait dire Castro après Mariel, quand plus de 100 000 personnes essayèrent de s?enfuir de leur pays, à n?importe quel prix ? Castro et son régime ne survivent que parce que Cuba est une île désormais dénuée d?intérêt stratégique pour qui que ce soit.
a83eb104d42ad2f745131391d6510af2.jpgLa Révolution Chinoise est morte quand elle s?est proclamée « Culturelle ». Ses excès ont appelé Deng comme une « contre » culture, qui catapultera la Chine au rang, sinon au prestige, qu?elle mérite. Personne ne sait comment se conclura sa course folle vers le capitalisme, bien que la course folle en question prenne peu à peu la forme d?une Révolution à part entière.
La Révolution Française est morte le jour où les révolutionnaires, effrayés, ont décidé de guillotiner Robespierre avant que lui-même ne leur réserve le même sort. Les événements s?enchaînèrent alors jusqu?à ce qu?en 1799 Napoléon décide de mettre un point final à la Révolution Française. Après Robespierre, l?objectif était de rétablir l?ordre dans le pays, afin que ceux qui étaient devenus riches, ou qui avaient pris le pouvoir, puissent en profiter. Avant la mort de Robespierre, il y avait une quête de l?Utopie, même si le « Comité de Salut Public » avait déjà instauré le premier Etat totalitaire. Après Robespierre, le confort bourgeois devint la règle, à l?exception d?un bref moment en 1848, dans lequel Marx trouva beaucoup d?inspiration.
493190d5e7864b58dd3519b2da3f537b.jpgLa Révolution Soviétique est morte quand elle a construit le Mur de Berlin. Elle était tombée malade quand Staline avait commencé les procès publics dans les années Trente, mais la guerre lui a permis un sursis inespéré. Quand Staline a fendu Berlin en deux, l?expérience soviétique s?est délestée de tout idéalisme : à partir de là, nous avions deux empires en guerre, et non plus une révolution défendant ses conquêtes sociales, pour peu qu?elles aient existées. La révolution était devenue une vieille douairière agrippée à ses babioles.
La Révolution Mexicaine est morte quand ses chefs, moralement diminués, ont décidé de former le Parti Révolutionnaire permanent, le PRI, qui a instauré la « dictature parfaite » pour près d?un siècle. Une nouvelle classe dirigeante naquit alors à partir de rien, et elle fit preuve de très peu de disposition à partager.
Pourquoi donc la Révolution Bolivarienne de Hugo Chavez devrait-elle connaître un sort différent ? La seule différence est qu?elle sombre avec une pleurnicherie pitoyable. Quand d?autres révolutions ont terminé dans de violentes convulsions ou d?extraordinaires contradictions, cette pseudo révolution faible d?esprit, chétive et hypocrite, derrière laquelle se cache un caudillo démodé, devait se terminer avec la fermeture d?une simple station de télévision et des protestations d?étudiants. Chavez a été créé par les médias, et le célèbre « por ahora » de 1992 : il est donc seulement cohérent que le meurtre de l?un de ses parents marque la fin de sa carrière de révolutionnaire nostalgique. Nous ne devrions pas être étonnés que sa révolution basée sur la vengeance sociale plus que sur une quelconque justice sociale se défasse confrontée à la véritable aspiration d?égalité qu?ont toujours engendré les révoltes d?étudiants.
96cb03b5ab653a65073256df313417d9.jpgLes étudiants qui manifestent nous offrent des jours de gloire et de lumière. Par une ironie fantastique, la conférence de presse des étudiants qui s?est tenue aujourd?hui sur les bancs, en plein air, au sein du magnifique campus de l?université Simon Bolivar, était inondée d?une clarté et d?une transparence rares, dont l?air tropical est plutôt avare. Cela faisait des années que nous, Vénézuéliens, n?avions connu une telle clarté dans nos pensées, dans nos espoirs. L?obscurantisme de 8 années de chavismo étouffant et matérialiste a été soudainement dissipé quand on nous a rappelé cette semaine que certaines valeurs méritent que l?on se batte et que l?on meure pour elles. La liberté d?expression est l?une de ces valeurs, et le chavisme ne peut pas comprendre et ne comprendra pas qu?aucune tablette d?aspirine gratuite fournie par le personnel douteux des cliniques de Barrio Adentro ne compensera jamais la perte de la liberté d?expression.
C?est pourquoi peu importe le nombre d?années où Chavez se maintiendra au pouvoir, sa révolution de pacotille a pris fin cette semaine. Ce qui nous attend désormais, c?est une longue autopsie.
Bonjour, M. Mélenchon.
Donc, quand Hugo Chavez (castriste catho tragiquement arriéré) veut imposer une seule chaîne de TV à sa botte dans son pays, il oeuvre pour la liberté universelle (et les Droits de l'Homme, je suppose) ?
Soit. Mais ne pensez-vous pas que, en raisonnant de cette manière, vous perdez tout droit à la critique envers les rapports qu'entretiendrait un certain Nicolas Sarkozy avec les media français ?
Vous me répondrez sans doute que ce n'est évidemment pas la même chose et que je n'ai rien compris à votre belle démonstration.
Je ne m'en formaliserai pas, rassurez-vous. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les Français sont habitués à vous entendre dire, vous et les vôtres, que, à droite, se tiennent les Méchants Fachos et, à gauche, les Gentils Communo-trotsko-socialistes...
Quand donc comprendrez-vous, vous et vos amis, que ce clivage inepte est dépassé depuis déjà pas mal de temps ? Et quand donc cesserez-vous de prendre l'électeur-moyen pour un demeuré ?
Sans rancune, M. Mélenchon.
MDV ;o)
Au Venezuela, la censure au service de l'identité officielle, par Sergio Ramírez
LE MONDE | 04.06.07 | 13h34 ? Mis à jour le 04.06.07 | 13h34
Voici quelques semaines, je me trouvais à Mexico. CNN interviewait Teodoro Petkoff, ancien dirigeant du parti d'extrême gauche Movimiento al socialismo (MAS) et aujourd'hui directeur du quotidien de Caracas Tal Cual, sur la fermeture alors imminente de la chaîne de télévision vénézuélienne RCTV. Face à lui, une députée, venue en émissaire du gouvernement Chávez. Son argument principal pour justifier la peine capitale infligée à la chaîne consistait à dire que sa programmation introduisait des formes étrangères de culture qui éloignaient le peuple vénézuélien de ses coutumes et croyances...
L'appel à faire taire toutes les voix qui portent atteinte à une conception culturelle déterminée part nécessairement de l'idée qu'il est nécessaire de défendre une identité propre mise en danger par tout ce qui vient d'au-delà des frontières, des frontières qui ne sont pas seulement géographiques mais aussi idéologiques. Dans ce sens, l'Etat prend en charge la promotion et la défense de ladite identité culturelle, érigée en identité officielle, et face à laquelle il n'y a pas de place pour d'autres expressions.
L'Etat bolivarien a une conception officielle de son identité politique, qui devient une identité culturelle. La notion même d'"Etat bolivarien" implique déjà une définition nationaliste, qui, selon la doctrine du président Chávez, réitérée dans ses discours, est en plus populaire. Je l'ai entendu annoncer le tournage de superproductions dans lesquelles on narrerait la vie et les exploits des héros du Venezuela, pour repousser l'effet aliénant des productions hollywoodiennes. Les émissions de Telesur, la chaîne internationale de la télévision vénézuélienne, poursuivent le même but.
L'existence de Telesur me semble intéressante parce qu'elle offre une information alternative dans le réseau complexe d'offres proposées aujourd'hui dans le monde, et si Hugo Chávez veut investir plusieurs millions de dollars pour qu'il y ait au Venezuela des studios de cinéma en compétition avec ceux d'Hollywood, il a l'argent pour le faire. Ce qui me paraîtrait néfaste c'est d'avoir à l'écran 24 heures sur 24 rien d'autre que Telesur, et que le soir, à l'heure du film, je ne puisse voir que les vies et les hauts faits des personnes illustres, et que le reste disparaisse parce qu'il s'agirait d'ordure aliénante.
Si, à la suite de la fermeture de RCTV, s'étendait en Amérique latine la vague justicière contre l'aliénation culturelle inoculée par les télévisions, de Miami à Mexico, de Rio de Janeiro à Santiago, et de Bogotá à Caracas même - où survit Venevisión -, les ayatollahs culturels me laisseraient un goût de nostalgie.
Nostalgie des interviews édulcorées de maîtresses de maison en pleurs face à d'implacables animatrices ; nostalgie des concours d'amateurs dotés de prix luxueux, voitures de sport rutilantes et voyages au bout du monde, offerts par des présentatrices au sourire glacial ; nostalgie pour les romans-feuilletons dans lesquels les héroïnes et les mauvaises, les mauvaises surtout, sortent du lit déjà maquillées et dans lesquels les décors de maison de riches ressemblent toujours à la salle d'exposition d'un marchand de meubles.
J'aurais la nostalgie du mauvais goût, mais pour des milliers de téléspectateurs ce serait la nostalgie de ce qu'ils aiment. Le goût ne se discute pas. Le goût a à voir avec la liberté, au-delà des catégories culturelles officielles, et supprimer le choix, pour laisser seulement ce que le critère officiel détermine que l'on doit voir, revient à dresser des barreaux d'acier devant l'écran, et à faire de chaque foyer une cellule de punition. C'est obliger chacun à remettre à l'Etat le pouvoir de décider de ce qu'il veut voir ou entendre, à la télévision, au cinéma ou à la radio. De là, on passe facilement à ôter à chacun le pouvoir de ce qu'il veut lire.
C'est la grande distance qui existe entre ce que chacun veut faire et ce que d'autres déterminent depuis en haut qu'il doit faire. Au lieu des émissions aliénantes de RCTV, il y aura dorénavant au Venezuela une chaîne officielle de programmes de saine détente, idéologiquement corrects et culturellement propres, et avec des journaux télévisés bien filtrés. Des programmes qui, pour être moralement sains et idéologiquement purs, devront nécessairement être élaborés par une équipe efficace d'anges célestes, à la pensée homogène et résistant aux tentations et aux dérapages. Les feuilletons délivreront dorénavant un message moral. Feuilletons sains, sans cholestérol !
Et qui dit que ces anges militants seront étrangers à la médiocrité, au mauvais goût et à l'orthodoxie grossière ? N'oublions pas qu'il s'agira d'anges disciplinés, et que toute orthodoxie est l'ennemie féroce de l'imagination, qui est la forme la plus souveraine de la liberté. Et n'oublions pas non plus que lorsque l'Etat se mêle des préférences personnelles pour les réglementer et les guider, en offrant le ciel, il nous donne l'enfer.
Traduction de l'espagnol par Catherine Bastard.
Sergio Ramírez, écrivain, est ancien vice-président (sandiniste) du Nicaragua.
Article paru dans l'édition du 05.06.07.
Posté par Janaro le 06.06.2007.
Vénézuéla. Le cas RCTV. Les vessies pour des lanternes. 1º Partie.
J´ai lu avec attention l´appel du Sénateur Mélenchon et les commentaires de ceux qui ont pris position, pour ou contre, au sujet du non renouvellement de concession à la chaîne Radio Caracas Télévision.
Français, depuis 40 ans au Vénézuéla, je pense pouvoir apporter quelques compléments d´informations.
J´ai été heureusement surpris par des participants qui ont beaucoup de sources d´informations mais j´ai été déçu de constater que certains fonçaient tête baissée sur des situations infos sans se effleurer l´idée qu´ils étaient peut-être victimes d´une opération médiatique bien orchestrée destinée à leur faire prendre des vessies pour des lanternes et que le fond du cas RCTV pouvait être tout autre.
Mr Mélenchon a fait une présentation claire du cas mais je crois utile de vous apporter certains compléments d´informations. Il serait bon avant tout d´oublier toute idéologie politique pour ne pas se laisser berner sur un faux problème de distraction.
Sachez donc que cette chaîne a utilisé des images subliminaires incitant à l´assassinat du Président; qu´elle participa a diffuser 17.000 flashs pour un putch et blocus pétrolier qui coûta 20 mille millions de dollars à la nation; que l´enjeu de la concession de RCTV est aussi un gigantesque revenu publicitaire que perd surtout le gros groupe 1BC auquel appartient la chaîne qui possède de plus d´autres medias comme journal, chaîne radio et un véritable trust dans le secteur tourisme (agence de voyage, ligne aérienne, services maritimes et hébergements) ; que RCTV a multiplié ses qualificatifs dénigrants le peuple traité de traîne-savates, ignares, édentés avec insultes racistes inclues pour un chef d´état africain de visite et insultes diffamatoires pour les autorités ou le Président ; que ce groupe en son temps a aussi été très virulent vis à vis de la France pour le simple motif qu´il représentait pour les Etats-Unis ses avions de combat F16 alors que le Vénézuéla optait pour l´achat de Mirage III et qu´enfin le gouvernement vénézuélien applique une loi similaire à la loi française Nº86.1067, Art. 22 «l´utilisation des fréquences radioélectriques disponibles sur le territoire de la République constitue un régime d´activité exclusive du domaine public de l´Etat». Même loi que dans de nombreux pays.
Au sujet de certaines des opinions et affirmations émissent dans ce débat.
Est annoncé un 70% de soutien des vénézuéliens à RCTV se référant à un sondage publié par Datanalisis mais qui n´a aucune crédibilité auprès de la population des suites de ses sondages électoraux antérieurs. La vérité est que le Vénézuéla commence juste à sortir d´un indice de pauvreté de 80%, que la majorité de sa population vit dans des zones marginales sans pouvoir s´exprimer devant micros, caméras ou blogs. Cela veut dire que la vision qui vous parvient en France est celle que vous préparent et vous expédient surtout des médias appartenant à l´oligarchie économique ou des vénézuéliens nantis en contacts avec l´hexagone.
Par exemple ces jours derniers toute manifestation de l´opposition est très largement diffusée à l´étranger avec de grossiers montages pendant que sont soigneusement ignorées les très supérieures manifestations d´un peuple qui appui la mesure du gouvernement. Le 70% annoncé est déjà pour une vessie bien gonflée.
Pas dit que lors de sa dernière concentration la consigne que le peuple hurlait à l´unisson était: ?Et maintenant Globovision? (chaîne exactement réplique de RCTV). Autre petit exemple médiatique actuel. Une étudiante est assassinée. Le quotidien espagnol ?El Pais? publie ipso facto ?Au Vénézuéla étudiante universitaire assassiné par des motards chavistes défendant le castrisme-communiste?. Le lendemain la police éclaircit l´affaire. L´étudiante Andreina Gomez a été victime d´un crime passionnel financé par Milagro De Armas, héritière du groupe de médias De Armas.
Le débat cite la distribution des ressources pétrolières à des fins sociales mais pas d´infrastructures. La vérité est que les infrastructures en chantier au Vénézuéla à ce jour (ponts, trains, métros, trolleybus, autoroutes, hôpitaux, etc.) dépassent haut la main ce qui s´est fait durant le dernier demi-siècle.
Entre en scène Reporters Sans Frontières. Bizarre que R.S.F n´ait soufflé mot en avril 2002 lorsque le gouvernement de facto prenait d´assaut, vandalisait et fermait la chaîne d´état puis une chaîne et une radio communautaires (Catia TV et Radio Perola). Tant au Vénézuéla qu´en France la réponse est de vox populi qui sait qui finance Reporters San Frontières.
Petite info sur le mentionné Centre Carter. Lors d´élections, c´est l´opposition qui était allé le chercher et avait acclamé sa venue? mais lorsque Jimmy Carter commença à déclarer il s´est transformé en brebis noire «vendu à Chavez» et l´histoire finit dans un restaurant de Caracas, le ?Jean Sébastien Bach? où d´autres clients très BCBG l´ont copieusement insulté alors qu´il dînait tranquillement.
En ce qui concerne une procédure judiciaire, il est probable qu´elle viendra à un moment ou un autre et que les patrons de RCTV devront répondrent de leurs actes, comme une bonne partie du peuple semble le réclamer. Pour l´instant, Chavez a peut-être fauté d´excès démocratique en se limitant à attendre l´expiration de la concession alors qu´il disposait d´assez d´arguments et de preuves pour suspendre la concession de RCTV dès le lendemain des trois coups d´états. A cette époque personne n´aurait rien trouvé à redire à cette mesure et Washington était trop occupé à retirer de la scène ses agents, tireurs d´élites, avions et sous-marin pour pouvoir organiser une manipulation médiatique.
Pour conclure et pour les amateurs du «dictateur Chavez» ils doivent savoir ce qui se passe sous son régime. Au Vénézuéla la dernière dictature est tombée en 1958, entre cette date et l´arrivée de Chavez au pouvoir, les manifestations d´étudiants se soldaient toujours par l´intervention de la police ou de l´armée, la mort de manifestants, fermeture d´universités et de nombreux politiques assassinés, torturés ou disparus.
Actuellement se déroulent de nombreuses manifestations d´étudiants et sous le régime du dictateur Chavez ces manifestions sont protégées par une police sans armes et des délégations d´étudiants sont reçues à l´Assemblée Nationale et au Tribunal Suprême de Justice pour présenter leurs revendications.
Je pense que nous avons suffisamment parler des vessies pour en venir aux lanternes, en 2º Partie.
2º Partie
Posté par Janaro le 06.06.2007.
Vénézuéla. Le cas RCTV. Les vessies pour des lanternes. 2º Partie.
Maintenant BASTA. Tout ce que vous avez lu dans la 1º Partie sont des vessies.
Maintenant passons aux lanternes.
Tout le blog ou presque est une petite histoire a gober pendant que s´écrit la vraie histoire.
Elucubrations philosophiques sur la liberté de presse et manifestations d´étudiants, tout cela n´est qu´une opération de diversion, un bluff grossier.
La réalité est que Washington cherche par tous les moyens a obtenir que le Président Chavez soit renversé sinon mieux, assassiné. Ne soyez pas assez naïfs pour croire que Washington ait la moindre préoccupation pour la liberté de presse, la chaîne RCTV et ses employés ou les étudiants vénézuéliens.
L´objectif de Washington est exclusivement et uniquement le PETROLE vénézuélien.
La liberté de presse, RCTV, ou les étudiants vénézuéliens sont de simples instruments pour créer dans le pays une déstabilisation par des évènements graves et mieux encore fabriquer quelques morts obligeant le gouvernement à des actions de maintien de l´ordre qui se vendent bien comme mesures dictatoriales et justifier au nom de la démocratie une «intervention pour protéger un peuple opprimé»? CQFD pour que l´opinion internationale ne bronche pas.
Si les manifestations d´étudiants ne parviennent à cet objectif, viendront les transports ou les services hospitaliers, un scénario étonnamment similaire au Manuel de la ITT au Chili qui permit à la CIA une opération terminant par l´assassinat d´Allende.
Si vous avez des doutes, tachez de vous renseigner auprès de l´Institut Albert Einstein ou de Peter Ackerman, de l´organisation Freedom House qui est actuellement très actif au Vénézuéla. Je peux même vous donner quelques pistes. Mr. Ackerman est un ex officier de la CIA et est en relation directe avec le Département d´Etat de Washington et le Pentagone.
En vivant jour le jour et ?in situ? les évènements, bien que sachant que les membres du Parlement Européen sont à 7.000 kms. il est quand même ahurissant qu´ils puissent gober aussi facilement une histoire aussi grossière en débattant de liberté de presse et d´employés d´une chaîne de télévision alors qu´il ne s´agit simplement que d´une opération montée très ouvertement par Washington pour justifier d´une intervention afin de s´approprier des ressources en hydrocarbures du Vénézuéla.
La situation est facilement compréhensible pour qui sait qu´avant Chavez les Etats-Unis recevaient du Vénézuéla un pétrole subventionné, ne payait pas de royalties et en étaient un bénéficiaire exclusif, cette superbe affaire bénéficiant bien sûr aussi à quelques oligarques vénézuéliens a qui ce gâteau échappe depuis l´avènement de Chavez.
Bush non rééligible n´a rien a perdre a se lancer dans une aventure vénézuélienne comme nouveau terrain d´action pour substituer sa brillante campagne en Irak qui a ce jour avec quelques 150.000 barils/jour est loin de fournir les 1.500.000 de barils d´un Vénézuéla qui à ce jour accuse les plus grandes réserves mondiales inventoriées.
En parlant de l´Irak, sans émettre la moindre opinion sur Saddam, les vessies pour justifier l´intervention n´ont pas été la liberté de presse, ni RCTV, ni les étudiants mais une menace d´armes de destruction massive grâce aux indéniables preuves fournies par son compère Blair. A ceux qui ont une calculatrice, je recommande quand même d´additionner les victimes irakiennes sous le régime Saddam et de comparer avec les victimes depuis la présence des troupes US en Irak, en analysant aussi les conditions de vie et services publics reçus par la population dans les mêmes temps. Je vous laisse le soin de tirer vous même vos conclusions. Avec la même calculatrice, une carte du monde et des informations historiques, vous pouvez aussi visualiser qu´elle est la nation au monde auteur dans l´histoire universelle du plus grand nombre d´invasions, de guerres, assassinats politiques et destruction de populations civiles par armes de destruction massive.
Irak? Chine? Iran? Russie? ou USA? Ne donnez pas ce bilan à César, Napoléon, Hitler, Attila ou Gengis Kan? ils en pâliraient d´envie en se sentant déplacés de l´histoire, de même que les croisades, les guerres de religion, les conquistadores de l´Amérique Latine ou les négriers africains pourtant tous experts en génocides.
Pour conclure je vous recommande de lire un livre publié aussi en France. Il s´agit du ?Code Chavez? dont l´auteur est Eva Golinger, une avocate des Etats-Unis. Pour les inconditionnels anti-Chavez, je vous fait grâce de lire l´auteur mais simplement les très nombreux documents déclassifiés du Pentagone, CIA et Département d´Etat. Vous découvrirez ainsi par vous-même comment Washington finance un plan de déstabilisation au Vénézuéla. A ces documents s´ajoutent ceux publiés la semaine dernière: la liste des chèques et montants versés par Washington à bon nombre de journalistes vénézuéliens d´opposition.
Nous sommes loin des préoccupations déontologiques de liberté de presse des 43 parlementaires européens dont l´on peut se limiter à espérer qu´ils sont aveugles ou surpris dans leur bonne foi.
Hier le comportement de Condoleeza a été plus qu´explicite à la réunion de la OEA (Organisation des Etats Américains) célébrée à Panama. Bien que pas à l´agenda, elle demanda qu´une Délégation de l´OEA soit envoyée au Vénézuéla pour la cas RCTV avant de quitter précipitamment l´hémicycle pour ne pas avoir à entendre la réponse du ministre vénézuélien des affaires étrangères, Nicolás Maduro. Cette réponse, bien sûr passée sous silence dans la totalité des médias aux Etats-Unis, proposait qu´au nom des droits humains la OEA envoie aussi une Délégation à Guantanamo où aucun des droits des prisonniers ne sont respectés, à la frontière mexicaine où se pratique une véritable chasse à l´homme et s´intéresse au cas de Mr Posada Carriles, le plus fameux terroriste vénézuélien protégé aux Etats-Unis malgré un avoué attentat à la bombe sur un avion de ligne ayant fait 73 victimes? mais il est vrai que l´appareil était de la ligne aérienne Cubaine d´Aviation et que le qualificatif de terroriste pour Bush dépend de qui pose la bombe et qui sont les victimes. Mais visiblement et heureusement les vents semblent tourner, Washington semble perdre l´Amérique Latine qu´il considère son jardin arrière et ce que l´OEA a voté à l´unanimité a été pour le Vénézuéla un siège au conseil des droits humains.
La gravité de la situation du Vénézuéla est que personne, ni le Parlement Européen, ni Washington, ni même l´oligarchie vénézuélienne ne semblent conscients des risques réels. Malgré les prétendus 70% en faveur de l´opposition, le plus vraisemblable est qu´en cas du ?pépin? rêvé par Washington, les quelques 80% du peuple, comme en avril 2002, descendront massivement dans les rues de Caracas et le résultat est facile à imaginer.
Ce peuple silencieux pour vous en France est pourtant en alerte permanente. Il sait parfaitement ce que veut dire ce prétendu débat sur la liberté de presse et manifestations de minorités d´étudiants manipulés par des hommes politiques de la vieille garde. Le peuple vénézuélien connait aussi parfaitement le rôle de Washington? il suffit d´assister à ses concentrations pour lire ses pancartes et écouter ses consignes.
Je suis conscient que certains me taxeront de paranoïaque anti-gringo. Pour eux, je cèderai la place à un citoyen des Etats-Unis pour qu´ils lisent ses témoignages.
John Perkins.
?Confession d´un gangster de la globalisation? et ?Confession d´un tueur économique à gage ?
http://www.democracynow.com et http://www.johnperkins.org et http://www.DemocracyUprising.com
Pour ma part et dans ce cas, je visualise difficilement le rôle de la France actuelle dans le concert des nations. Il est quand même à espérer que ses nouvelles amitiés avec Bush et Blair n´entraîneront pas ses soldats à verser leur sang sur la terre iranienne ou pour la cause d´une nouvelle ?guerre froide? que dessinent les missiles US en Europe.