12mar 08
Nous voila fixés. Pour Nicolas Sarkozy les résultats du premier tour sont encourageants dit-il. Et même davantage. Depuis dimanche soir la machine de propagande de la droite tourne à plein régime sur ce registre, de toutes les façons possibles. C’est de bonne guerre. C’est même vital. Comment continuer un panzer quinquennat si la première élection est analysée comme un désaveu, moins d’un an après la présidentielle ? C’est davantage que le sort de monsieur Sarkozy qui est en cause se disent les puissants ! C’est la stabilité même du pays qui peut être secouée pour de bon si en haut on ne peut plus quand en bas on ne veut plus. C’est le moment qu’ont choisi de pitoyables amateurs à gauche pour tomber dans tous les panneaux qui leur ont été tendus sur le chemin. Premier mauvais point : s’être trompé de repère politique pour analyser les résultats. L’élection politiquement parlante c’est la cantonale. L’embrouillamini de la mosaïque municipale y est effacé. Restent les bulletins personnels avec les sigles de partis. Restent deux camps : pour la majorité départementale, à droite ou à gauche, point barre. Deuxième mauvais point. Avoir ouvert stupidement le débat sur le Modem, avoir accepté d’y participer et d’en faire l’arbitre de l’élection. Stupide. Une niaiserie de débutant. Le sort des villes de gauche se joue avec « l’autre gauche ». Je désigne sous ce nom ce que la nomenclature des biens pensant baptise « extrême gauche ». Dans tous ces cas la mandoline envers le Modem est un vomitif électoral pour toute conscience de gauche, une incitation absurde à l’abstention. Troisième mauvais point face aux communistes, nos alliés partout sans lesquels pas une ville ne peut rester ou passer à gauche ! Qui a décidé de déclencher cette guerre injuste, stupide, et contraire aux principes élémentaires de la solidarité à gauche, que l’on appelait « la discipline républicaine », en maintenant des listes au deuxième tour contre celles arrivées en tête et conduites par les communistes en Seine Saint Denis ? Des "mauvais joueurs" comme le dit avec mesure Marie Georges Buffet ? De dangereux irresponsables, selon moi. Car ainsi est donné un signal absurde et criminel à tout le pays où les communistes, partout, sont indispensables pour assurer les victoires de la gauche au deuxième tour. Rien dans la gestion de gauche des sortants, à laquelle les socialistes ont été profondément associés, ne justifie cette attitude. Seulement du "pousse toi de la que je m’y mette", sans principe ni dignité. C’est donc une provocation qui ne sert que la droite dans le pays. J’approuve Julien Dray, porte parole du PS, qui a flétri cette attitude. Je souhaite de toutes mes forces que les électeurs de gauche y mettent bon ordre en sanctionnant massivement et nettement les diviseurs !
NE PAS SE TROMPER DE REPERE
L’élection cantonale est implacable. 47,5 pour la gauche, 40 pour la droite. La droite a perdu la gauche a gagné. Un point c’est tout. Donc monsieur Sarkozy est désavoué. Sa politique et sa personne. Qu’il dise le contraire se comprend. Mais devons-nous avoir des pudeurs de gazelle plutôt que d’appeler les choses par leur nom ? Ce qui se joue c’est une dynamique de deuxième tour. La force va à la force. Et les nôtres ont besoin de se sentir forts. Car la leçon, pour nous la gauche, c’est que les quartiers populaires n’ont pas bougé comme ils auraient dû. Loin de là. Ce n’est pas à eux que s’adresse le reproche, bien sûr. Mais à nous (je me compte dans cet ensemble si cela peut aider à la lecture de cet argument) qui n’avons pas su faire ce qu’il fallait pour politiser l’élection en montrant son enjeu national, la situer. Les communistes et l’autre gauche ont bien fait ce travail. Mais comme Ségolène a immédiatement surgit avec ses bêtises sur « l’alliance avec le MODEM partout », grasseyée sur toutes les chaines de télé et de radios dès vingt heures le travail de leurre de la droite a été amplement facilité. Pourquoi ? Qui a intérêt à placer au centre du débat cette question ? La droite. Pourquoi ? Parce qu’elle fait coup double. D’une part c’est la pagaille garantie à gauche. Exemple, Pau. Les camarades sur place ont du être contents d’entendre la madame prôner des alliances partout avec ceux qui localement et sous la signature de leur chef suprême appellent à voter pour battre « la liste socialo-communiste », comme au bon vieux temps de la guerre froide ! Moderne ! Equilibré ! D’autre part agiter l’alliance du Modem et de la gauche c’est la radicalisation de l’électorat de droite facilitée, soit qu’il ait voté Modem au premier tour, soit qu’il se soit abstenu. Si le Modem ça peut être la gauche alors l’électeur de droite retourne à sa famille et seuls les mickeys de la deuxième gauche et les bois flottant de la politique, dans le meilleur des cas, suivent la consigne. C’est si dur que ça à comprendre ? Enfin c’est la confusion promise pour la lecture des résultats. Ce n’est pas pour rien que le Figaro titre sur le fait que Bayrou « rend le deuxième tour illisible ». Bref l’installation du Modem au centre du débat est une astuce qui fonctionne au seul profit de la droite.
L’AUTRE GAUCHE TIENT LA VRAIE CLEF
Les scores communistes, ceux de l’autre gauche là où elle parvient à présenter des listes sont la clef de la victoire dans nombre de cas dans le pays. Autrement plus que les sornettes sur le MODEM. Plutôt que des phrases dont je n’ai plus le temps à cette heure, voici des cas significatifs, à la file, pour aider à éclaircir la compréhension de ce qui se passe vraiment. Ceux où la gauche ne peut l’emporter sans « l’autre gauche ».
-Toulouse(ville dirigée par la droite 390 000 habitants).Droite 42,5 % + Modem 6 % ; PS-gauche 39 %. Qui est la clef ? le MODEM rallié à la droite ? Non. Total de« l’autre gauche » : 11,65 %. C’est-à-dire : liste Simon : 5,42, liste LCR : 5,07 ; liste LO : 0,83 ; liste PT : 0,33.
-Amiens (ville dirigée à droite 135 000 habitants). Droite 39 % ; PS-gauche 41,5 %. Arbitre ? L’autre gauche avec 9,5 %. C’est-à-dire liste LCR : 6,5 % ; liste LO : 3 %.
- Saint Brieuc (ville sortant droite 45 000 habitants). Droite 44,5 % ; PS-gauche 40 %. Total autre gauche (trois listes) : 11,35 %
- Bar le Duc (ville sortant droite 17 000 habitants). Droite 44,5 % PS-gauche 41,5 %. Autre gauche : 10 %
- Pau(ville UMP-exPS de 78 000 habitants) PS-gauche : 34 % Bayrou 32,5 % UMP-exPS 28 %. Qui a la clef ? LCR 5,7 %
- Nancy(ville sortant droite 100 000 habitants). Droite 47 % PS-gauche 28 % ; Modem 14,5 %Total autre gauche (deux listes) : 10 % !
Dans toutes ces villes la danse du ventre nationale devant le Modem est une absurde contorsion. Sans oublier celles où la reconduction de l’équipe de gauche dirigée par les socialistes dépend des voix de l’autre gauche très directement. Des exemples ?
- Agen(ville PS-gauche, 30 000 habitants)Droite 48,5 % ; PS-PC-Verts-PRG-MRC : 44 %. La réserve ? LCR : 7,5 %
- Quimperlé(ville PS 11 000 habitants) Droite 45 % ; PS-PC-Verts-PRG-MRC : 39,5 % La réserve ? Une liste menée par la LCR avec 15,5% !
Et n’oublions pas non plus ces villes où la gauche est en tête et bien placée toute seule mais où l’autre gauche est également très forte. Brest : (ville PS de 150 000 habitants), total autre gauche : 10,5%
Clermont Ferrand :(ville PS de 140 000 habitants) Liste LCR 13,8 %
Sotteville les Rouen (ville PS de 30 000 habitants). PS-gauche 59,5 %. Total autre gauche (deux listes) : 19 % !
J’en reste là pour ce soir. Demain je vais à Clermont Ferrand. Je vais soutenir une camarade, Patricia Guilhot, conseillère générale socialiste sortante, pour le second tour de son renouvellement cantonal. Le maire de la ville, quant à lui, ne veut pas d’accord technique avec la liste de la LCR. Pourtant la LCR siégeait déjà au conseil municipal. Et il y a des membres de LO sur la liste de gauche. Comprenne qui pourra ! Mais Patricia est, à gauche, un trait d’union. C’est cela que je vais aider. Les unitaires sont les points d’appui du futur de la gauche. Partout il faut les aider et leur permettre de faire la démonstration que c’est de ce côté que l’on veut aller.
ne pavoisez pas, les résultats et les commentaires définitifs d'hier soir ne me font pas sauter de joie.
La gauche a gagné, mais quelle gauche ? Celle qui profite des voix du MoDem ?
En tous cas, celle qui ne fait pas peur aux électeurs de droite !
Ces résultats sont ceux d'un scrutin local mais en transparence il est possible de voir que la "vague(lette) rose" n'est pas le fait de la mobilisation des électeurs de gauche.
C'est la défection des élécteurs de droite, voir leur adhésion en direction de candidats de "gauche" qui ne représentent pas une politique en rupture avec leur concurrents de droite.
Malheureusement, à mon avis, ces résultats vont encore renforcer l'aile "centriste" du PS et les prochaines éléctions nationales offriront encore une victoire à la droite.
Je suis peut-être, ce matin, d'un pessimisme excessif, mais ne nous laissons pas bercer par les lieux, comme ce blog et d'autres groupes de discussion, où se concentre l'energie du renouveau, tous celà ne pèse pas encore grand chose à l'échelle nationale.
Pauvre Besançenot, hier soir il était de tous les plateaux télé mais totalement inexistant. Les stars étaient une fois de plus Mollande, Mosco et un Fabius armé d'un sourire presque condescendant vis à vis de la droite.
Mais où est la victoire, aujourd'hui, pour nos concitoyens qui s'enfoncent dans les difficultés ?
Jean-Marc écrit : " Instit, vous posez beaucoup de questions, et ne dites rien… "
Qui doit réguler ?
Le président de la République, le gouvernement français, et l'Assemblée nationale.
Qui doit choisir ces instances ?
Le peuple français, au suffrage universel.
Salut Camarade,
Un peu de baume au coeur :
René REVOL élu maire de notre commune avec un score de 57,57 % malgré les manoeuvres de Georges Frêche !
Son site de campagne : http://unprojetpourgrabels.midiblogs.com
A bienôt.
Amitiés militantes à gauche.
Lolo34
@Jean-Marc
Bonjour
Pour continuer l'échange d'infos
http://www.pcf.fr/spip.php?article81
Avec toute une série d'écrit
Avez-vous remarqué les mots utilisés par les journalistes ce lundi 17 mars 2008 ? Si ça continue, les journalistes vont finir par casser l’ambiance ! Je cite le journal Le Monde :
" Le dollar s'effondre sur fond de panique bancaire. "
http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/03/17/le-dollar-s-effondre-sur-fond-de-panique-bancaire_1024089_3234.html#ens_id=951246
Venez débattre sur mon blog politique http://segoleneroyal2012.over-blog.fr/
Je vous attend nombreux et nombreuses !
"Merci" Dudu87 pour cette tentative de lien...
désuets
Bonjour Jean-Luc,
quel est votre sentiment sur l'article de ce jour sur Mediapart
http://www.mediapart.fr/journal/france/170308/en-un-le-parti-socialiste-a-perdu-40-de-ses-adherents
Les nouveaux adhérents pourraient donc revenir?
@ Clama (post 212)
Nous n'avons strictement rien à attendre d'un PS blairisé à l'extrême. C'est pourquoi, les résultats d'hier soir doivent être interprétés comme étant un véritable encouragement à la préparation d'un futur troisième tour social de grande ampleur, seul à même de faire plier ce Gouvernement au service exclusif du Capital.
Salut et Fraternité.
"L'actuelle crise financière aux Etats-Unis va être vraisemblablement jugée comme la plus grave depuis la fin de la Seconde guerre mondiale", juge Alan Greenspan dans une tribune publiée dans le "Financial Times", qui avait présidé la Fed de 1987 à 2006. "Elle prendra fin quand le prix des biens immobiliers se stabilisera et avec eux le prix des produits financiers adossés à des prêts hypothécaires", estime-t-il.
"Cette crise laissera de nombreuses victimes. Le système d'évaluation des risques actuellement en place sera particulièrement touché", écrit M. Greenspan.
"Mais j'espère que l'une des victimes ne sera pas le système de surveillance mutuelle et plus généralement l'auto-régulation financière comme mécanisme fondamental d'équilibre du secteur financier mondial", ajoute-t-il.
L'ex-président de la Fed - qui s'est vu reprocher d'être à l'origine de la bulle immobilière en raison de la politique de taux monétaire très bas suivie par la Fed de 2001 à 2004 - estime également qu'il n'y aura jamais de système parfait d'évaluation des risques. "La gestion du risque n'atteindra jamais la perfection. Il arrivera toujours un moment où elle échouera et une vérité dérangeante sera mise à nu, provoquant une réponse inattendue et brutale", écrit-il.
"Il est important, voire essentiel, que toute réforme et ajustements dans la structure des marchés et leur régulation ne remettent pas en question nos garde-fous les plus fiables et efficaces contre les défaillances économiques, à savoir la flexibilité des marchés et la libre concurrence", affirme M. Greenspan.
http://www.lesechos.fr/info/marches/300250310.htm
Dans cet article, j’adore une phrase d’Alan Greespan. D’abord, il reconnaît que cette crise est la plus grave depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, qu’elle fera de nombreuses victimes. Ensuite, il ajoute :
"Il est important, voire essentiel, que toute réforme et ajustements dans la structure des marchés et leur régulation ne remettent pas en question nos garde-fous les plus fiables et efficaces contre les défaillances économiques, à savoir la flexibilité des marchés et la libre concurrence"
Nous voyons ce que ça a donné, leurs garde-fous les plus fiables ! Vive la flexibilité des marchés ! Vive la libre concurrence ! Vive l’auto-régulation financière !
" Mettre la mondialisation au service des plus faibles. "
La mondialisation est la " tendance des entreprises multinationales à concevoir des stratégies à l'échelle planétaire, conduisant à la mise en place d'un marché mondial unifié. " (Petit Larousse 2008)
Concrètement, comment un marché mondial unifié peut-il être au service des Français les plus faibles ?
Concrètement, comment empêcher que les Français ne s'appauvrissent pas à cause de la mondialisation ?
Attali :
"Tandis que la gauche ne peut y parvenir sans une extrême gauche qui, au niveau national, fera tout pour la faire battre."
Pas sûr du tout, et sans cela le raisonement ne tient pas.
Les internautes posent des questions à Elie Cohen, économiste. C'était lundi 18 février 2008 sur le site du Monde. C'était passionnant. Effrayant, mais passionnant.
" Pierre de lyon : La médiatisation de telle ou telle fermeture de site industriel entraîne-t-elle une surévaluation de la question de la désindustrialisation française par une sorte d'effet de loupe ?
Elie Cohen : Non, nous assistons à une deuxième vague de désindustrialisation en France depuis 2002. Nous avons perdu depuis cette date 500 000 emplois industriels. Nous n'avions pas connu de phénomène aussi marqué depuis la grande période de désindustrialisation française, la période 1978-1985. A cette époque, je vous le rappelle, nous avions perdu près d'un tiers de nos emplois industriels. On peut légitimement s'inquiéter de l'accélération de la désindustrialisation en France, d'autant que nous constatons en Europe d'autres pays qui font bien mieux, non seulement en s'industrialisant comme l'Irlande ou l'Espagne, mais en connaissant une désindustrialisation moins marquée qu'en France comme en Allemagne ou en Italie.
Davidx : La désindustrialisation se définit-elle comme la fermeture des usines en France ou le déclin des entreprises industrielles au sein de l'économie française ?
Elie Cohen : Le phénomène de désindustrialisation manifeste à la fois que la part dans la valeur ajoutée dans l'emploi et la production décline. La désindustrialisation est donc un phénomène relatif, il traduit le fait que l'industrie pèse moins dans l'activité économique nationale, et que des secteurs comme les services aux entreprises, les services aux personnes, le bâtiment et les travaux publics voient leur part de l'activité nationale croître. Toutefois, ce qui rend la situation actuelle plus tendue, c'est qu'on assiste à des destructions nettes d'emplois industriels, suite à une série de fermetures d'usines. Le dernier chiffre dont nous disposons est celui de 2007, où nous avons enregistré une perte d'emplois industriels de 50 000. En résumé, la désindustrialisation en France aujourd'hui est un phénomène relatif, mais aussi absolu.
Fred : Chiffre-t-on précisément le nombre d'emplois industriels perdus à cause des délocalisations ?
Elie Cohen : La délocalisation stricto sensu consiste à fermer une usine en France, à la reconstituer dans un pays émergent, et à réimporter en France la production faite dans le pays émergent. Ainsi définie, la délocalisation industrielle est un phénomène marginal, n'expliquant, selon les études, que de 3 à 10 % de l'emploi industriel disparu. Toutefois, on peut considérer que le phénomène de délocalisation est plus large, et qu'il devrait comprendre non seulement les usines fermées, mais également les changements d'approvisionnement pour des entreprises restées en France et qui trouvent des fournisseurs hors de France, alors qu'ils les avaient auparavant en France. C'est le cas typique des composants automobiles. Et, dans une conception encore plus vaste, on pourrait ajouter les opérations dites de relocalisation qui consistent, pour une entreprise qui exportait à partir de la France à constituer une unité hors de France et exporter à partir de cette unité. Comme on le voit, si la question des délocalisations est très sensible, son importance numérique est relativement faible. En tout cas, la délocalisation stricto sensu n'explique qu'une part très faible des destructions d'emploi industriel.
Irgendeinbis : N'y a t-il pas différents types d'industries, dont certaines ont vocation à s'installer ailleurs voire disparaître, tandis que d'autres peuvent rester dans un pays développé comme la France (moyennant une adaptation d'elle-même et de son contexte) ? Le solde est-il fatalement négatif au final ?
Elie Cohen : La vraie question pour la France est qu'elle subit une concurrence à la fois sur les produits de haut de gamme et de haute technologie, pour lesquels sa performance relative se dégrade, et là, la faute est clairement à imputer au manque d'investissements en R&D et en innovation. Mais la France subit également la concurrence sur les produits intenses en travail et où le coût du travail joue un rôle important. C'est ce qui explique les pertes de parts de marché de la France face aux pays émergents. Enfin, la France ayant une spécialisation moyenne mais fortement dépendante du taux de change, elle subit une concurrence supplémentaire du fait de la dégradation du taux de change euro-dollar. En d'autres termes, nous n'avons pas la spécialisation haut de gamme, haute technologie, à quelques exceptions près, qui nous permettrait de nous immuniser contre la concurrence des pays développés. Nous sommes par ailleurs trop chers pour vendre des produits banalisés. Résultat : notre performance se dégrade et vis-à-vis de nos partenaires européennes de la zone euro, et vis-à-vis des pays émergents.
Julien Sorrel : La désindustrialisation est donc moins le fait de la division internationale du travail que d'un problème structurel ?
Elie Cohen : La désindustrialisation est un phénomène normal pour pays développés. D'une part, parce que la division internationale du travail conduit logiquement des pays émergents à prendre une part plus importante de l'activité industrielle ; et d'autre part, parce que les consommateurs des pays développés, en s'enrichissant, consomment de plus en plus de services et moins de produits industriels. La désindustrialisation ne poserait donc pas de problème si la France était capable de renouveler son avantage compétitif et si la France était capable de monter sur la chaîne de valeur en incorporant son travail cher dans des produits chers et très demandés. Le problème de la France, c'est que depuis 1999, avec la formidable accélération du commerce international et de la croissance mondiale, elle n'a pas su répondre à cette demande nouvelle, pour une raison simple : la France manque de ce tissu de PME innovantes et exportatrices qui font le dynamisme de l'Allemagne, pour ne prendre qu'un exemple proche. La France a donc vu sa part de marché dans les exportations en zone euro et hors zone euro baisser. A titre d'exemple, nous disposons en France de deux fois moins de ces grosses PME innovantes et exportatrices qu'en Allemagne.
La mondialisation provoque l'appauvrissement général en France.
Les syndicats européens dénoncent la montée des emplois précaires.
« Plus d'emplois, mais de "moins bonne qualité" : "more but not better jobs".
Tel est le constat, et l'inquiétude, de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui a étudié l'emploi dans les vingt-sept pays de l'Union européenne, à travers les observations de ses membres - 82 syndicats nationaux et "60 millions de syndicalistes".
A l'occasion de la rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement européens des 13 et 14 mars à Bruxelles, qui ont abordé les objectifs sociaux et économiques de la stratégie définie à Lisbonne pour accroître la compétitivité de l'Europe, la CES a publié un rapport qui souligne la montée de la précarité.
Plusieurs millions d'emplois nouveaux sont créés chaque année (4 millions en 2006 dans l'Union ; plus de 300 000 en 2007 en France). Mais de plus en plus de salariés se voient proposer des contrats à durée déterminée, à temps partiel, bien souvent non choisis.
Trente-deux millions de personnes, soit 14,5 % des travailleurs européens, ont un contrat à durée déterminée, alors qu'ils n'étaient que 22 millions en 1997 (11,5 %). De plus, 40 millions sont à temps partiel (18 %), contre 32 millions il y a dix ans. Et sur ce nombre, la proportion de ceux qui se voient contraints de travailler à temps partiel "parce qu'ils n'ont pas trouvé de temps plein" est aussi en augmentation, 20 % contre 15 % en 2002.
Enfin, note la CES, le problème des travailleurs "pauvres", qui reçoivent un salaire faible, c'est-à-dire inférieur aux deux tiers du salaire médian de leur pays, concernerait 31 millions de salariés. L'augmentation des salaires sera la revendication centrale de l'"euro-manifestation" qui se doit se dérouler dans la capitale slovène, Ljubljana, le 5 avril, à l'occasion de la réunion des ministres de l'économie et des finances.
Selon Ronald Janssen, conseiller économique de la CES et auteur de l'étude, "les patrons usent et abusent de l'argument de la mondialisation pour justifier d'embaucher sur des durées courtes". Bien souvent, ajoute M. Janssen, "cela permet de transformer des postes à durée indéterminée en une succession de contrats à durée déterminée".
Pour chaque problème identifié, M. Janssen cite des exemples. L'"explosion" des contrats à durée déterminée ? "Ils représentent 30 % du total en Espagne et concernent 6 millions de salariés", avance-t-il, en citant aussi la Pologne. La France n'est pas en reste puisque 75 % des embauches s'y font sous la forme de contrats temporaires. "Surtout, argumente M. Janssen, ce sont les jeunes qui, partout en Europe, sont les plus touchés par ce type de contrats, avec des taux de 40 %, 50 % chez les 16-25 ans ; en Suède, 68 % des jeunes sont en CDD."
Pour l'augmentation des temps partiels, le syndicaliste cite des abus dans tous les pays. Il évoque la Grèce, l'Italie, la Pologne sur le problème des "faux indépendants", ces salariés travaillant pour un employeur avec le statut d'"indépendant", ce qui évite à celui-ci de payer des charges et des cotisations sociales. Ce phénomène touchait 40,7 % des salariés en Grèce en 2006, selon des chiffres de la Commission européenne.
Les mobilisations en Allemagne soulignent l'importance qu'a pris le problème des bas salaires dans le pays : 6 millions de salariés, soit 22 % du total, touchent des "salaires pauvres". Une situation qui s'explique, note M. Janssen, par l'absence de salaire plancher de référence. L'instauration d'un tel minimum est une revendication de la CES. »
Rémi Barroux.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/03/15/les-syndicats-europeens-denoncent-la-montee-des-emplois-precaires_1023304_3214.html#ens_id=1014594
@Jean-Marc
Bonjour, la tentative n'est qu'Open Source, en ce qui concerne le lien, se lie qui veut! Ah! Psychologie! Plus sérieusement, je voulais voir qui de nos grands partis traitaient de ce problème? J'ai pu remarquer que la maison avait toujours des analyses intéressantes et la seule à le faire.J'ai aussi vu qu'on ne dit plus "y-a qu'à, faut qu'on" ou encore " vous devez faire".
Pour les élections, comment allons nous intéresser et participer les 36% d'abstentions? Ceux-là peuvent être dangereux à tous moments en faisant basculer aux extrêmes car on ne peut gouverner un pays comme la France avec seulement 51%. La 5° république a été mise en place avec 80% des français, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle est toujours debout.
A+
Bonjour, eh! bien voilà, à mon avis les problèmes deviennent si compliqués et si insolubles pour la majorité des politiciens et les partisans de la laïcité sont les pires ! que pour résoudre tout cela plutôt que d'amener des convictions politiques et des démontrations douteuses depuis longtemps il vaudrait mieux se mettre à genoux et dire des messes !
L'homme sans dieu n'est rien n'en déplaise à l'orgeuil démesuré de certains !
L'idée n'est pas à ce point folle que le général de Gaulle lui même a pensé un certain temps à remettre la royauté en place.
Pourquoi ne l'a t-il finalement pas fait ? mystère.
En tout cas après une quatrième république vermoulue nous voici avec une cinquième impotente. Ce n'est même plus par manque de volonté, c'est par incapacité objective devant la grandeur des enjeux.
- Soit je choisis de croire la Confédération Européenne des Syndicats : " le problème des travailleurs “pauvres”, qui reçoivent un salaire faible, c’est-à-dire inférieur aux deux tiers du salaire médian de leur pays, concernerait 31 millions de salariés. L’augmentation des salaires sera la revendication centrale de l’”euro-manifestation” qui se doit se dérouler dans la capitale slovène, Ljubljana, le 5 avril, à l’occasion de la réunion des ministres de l’économie et des finances. Selon Ronald Janssen, conseiller économique de la CES et auteur de l’étude, “les patrons usent et abusent de l’argument de la mondialisation pour justifier d’embaucher sur des durées courtes”. Bien souvent, ajoute M. Janssen, “cela permet de transformer des postes à durée indéterminée en une succession de contrats à durée déterminée”.
- Soit je choisis de croire Veritas.
J'ai choisi.
Bonjour !
la situation française n'est pas idyllique soit mais elle me semble bien cherchée,
les français sont à peu près un peuple ingouvernable qui brûle un jour ce qu'il a adoré la veille, qui cherche les gourous de tous bords et ne veut qu'entendre les belles promesses et surtout ne pas faire d'effort.
peuple jaloux de tout et surtout du voisin, sans réflexion, et dont le principal atout des gouvernants serait il me semble de le protéger contre lui même.
que n'entends t-on pas sur les " Patrons " alors que les patrons n'existent que dans les têtes des esprits clivés. Il n'existe que des patrons de toute sortes que l'on vomit parcequ'ils sont bien sûr " abominables et profiteurs " mais que l'on cherche à retenir à toute force dès qu'ils veulent partir.Où est la logique ?
Les salaires sont bas ? et alors ? Je parle de mon expérience. Là dessus je me garderai de généraliser car je connais des responsables syndicaux tout à fait excellents et méritoires. Mais d'autres ? d'autres ?
Achetés par la direction pour ne pas bouger ! une promo par ci, une autre par là, un boulot de complaisance.
Les salariés ? des mous du genou qui s'évaporent quand il s'agit de faire grève, qui se débinent, qui geignent, qui pleurent et qui arrondissent le dos.
Et puis nos députés, nos sénateurs, ces donneurs de leçons qui ressemblent par leur avantages et leurs traitements, en un mot leurs privilèges ! plus aux aristocrates de l'ancien régime qu'à tout autre chose.
N'est ce pas monsieur Mélenchon ?
Pouah, le monde est moche, c'est nous qui l'avons fait !