21avr 08
Ma note précédente, concernant les Jeux Olympiques, le Tibet et la Chine, aura été un évènement pour moi, compte tenu du nombres des réactions qu’elle a provoquées. Ce n’est sûrement pas la note la mieux écrite depuis que je tiens ce blog. J’ai rédigé un peu vite et la forme s’en ressent. Pas le fond, heureusement. Il est sans ambigüité. Bien sûr, je persiste et signe. Depuis, l’onde de choc des dégâts provoqués par les manifestations anti-chinoises à Paris se propage. Petit à petit nombreux sont ceux qui réalisent qu’ils ont été manipulés. Dans cette note aujourd’hui je commence par parler de mon texte précédent et des réactions qu’il m’a permis de connaître. Puis je reviens sur les faits en cause. Et j’ajoute un mot plus général à propos de la Chine.
Ma surprise.
Mon texte a suscité 2440 commentaires en ligne à l’heure à laquelle je rédige ces mots. En même temps je recevais 1500 mails sur ma boite aux lettres du sénat. Ce sont des chiffres considérables pour moi. D'ailleurs, je ne crois pas qu’une intervention politique en France en déclenche souvent autant hors contexte électoral. Avec cela les vidéos de chacune de mes interventions sur le sujet ont été regardées plusieurs centaines de fois et celles de mon passage à la matinale de France 2, sous-titrée en chinois je ne sais par qui, produit un buzz de première grandeur. En soi c’est un sujet de réflexion sur la puissance d’un blog en tant que média singulier. D’autre part le contenu de ces réactions m’a beaucoup étonné. Disons d’abord que je m’attendais à être totalement isolé et incompris. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Dès les premières heures après l’édition de ma note, puis surtout après mon passage à Europe 1 en face de Jean-Pierre Elkabbach qui le premier m'a donné la parole, et ensuite à la télé, les témoignages d’approbations dans la rue et par courriers ont été très nombreux. Je crois que beaucoup de Français sont devenus très méfiants à l’égard des déferlantes médiatiques. Les guerres du golfe, Timisoara, et le référendum français sur la Constitution européenne sont passés par là créant une salutaire méfiance à l’égard du pouvoir d’injonction médiatique. Ensuite je m’attendais à bien des simplifications, transpositions, bétifications de mon point de vue. Elles n’ont pas manqué dans le petit cercle des milieux politiques. J’ai été au contraire impressionné par le fait que ceux qui ont décidé de me donner la parole ont respecté mon avis et traité ma singularité avec sérieux alors que continuait tout autour le déluge irresponsable en faveur du Tibet des moines. Elkabbach, Françoise Laborde, Laurent Ruquier et Paul Amar m’ont accueilli sur des émissions de grande écoute. Parfois le contact fut rude. Mais ce n’était pas pour m’offrir en pâture. Selon moi cela n’empêchera pas la pente venimeuse d’être très fréquentée. Au niveau inférieur de la profession on continue à gagner ses galons à la force de l’aboiement. Je vous en livre un exemple, certes très secondaire, le sourire aux lèvres. Il s’agit de ce pauvre Sylvain Attal, journaliste-répondeur-automatique-libéral qui, selon ses termes emplis de modestie « se lance dans l'aventure du blog en espérant qu'elle contribuera à régénérer le journalisme français, » rien de moins. On appréciera sa contribution personnelle à cette vaste entreprise en lisant cette ligne de commentaire qu’il fait sur les élections italiennes : « Reste que l'idéologie socialiste, la tendance pro-chinoise à la Mélenchon, jadis très forte en Italie a été complètement laminée lors de ces législatives ». C’est fin, non ? Du moins apprenons-nous de cette façon quel genre de régénérescence propose Sylvain Attal.
UN OUTIL HORS DU COMMUN
Un mot sur le blog en général. Je milite depuis assez longtemps, j’ai utilisé tant de vecteurs d’expression, que je peux mesure l’apport de ce nouvel outil. Quelle merveille ! Il produit une capacité de propagation, et de mise en lien des protagonistes d’une discussion, sans précédent et sans équivalent. Il ne faut pas voir que le seul impact d’une pierre lancée à point nommée par ce moyen. L’interactivité entre l’auteur et ses commentateurs, et les uns avec les autres, est un fait essentiel. Ainsi quand j’examine la liasse imprimée des mails et des commentaires, j’absorbe une grande richesse de points de vue et d’informations. Bien sûr il y a aussi des injures et des louanges sans arguments. Mais elles rendent comptent d’un état de réactivité et elles sont donc intéressantes de ce fait même dans leur forme comme dans leur angle d’accroche. Un grand nombre de commentaires exposent une analyse. C’est cela le plus précieux. Bon nombre d’entre elles m’ont permis de corriger ou d’adapter mes arguments à l’occasion des passages audiovisuels. Je ne pense pas seulement aux informations qu’ils m’ont apportées. J’ai en vue le moyen qu’ils m’ont donné de corriger les erreurs que j’ai pu commettre ou les malentendus que mon expression a pu soulever. Par exemple j’ai noté que le fait d’avoir évoqué le racisme anti-chinois, qui fait toile de fond de nombre des attitudes pro-tibétaines, bloquait toute reflexion pour des gens qui se sentaient personnellement visés. Ma façon de dire provoquait une confusion entre l’arrière plan d’une opération de propagande et le point de vue des personnes qui se sont engagées de bonne foi dans ce qu’elles croient être un combat pour la liberté. J’ai donc eu, à partir de là, une plus grande pédagogie dans le maniement de ma remarque.
LE DEVOIR DE MISE A DISTANCE
Le but d’une discussion comme celle que je veux déclencher dans ce type de circonstances n’est pas de stigmatiser ceux qui contredisent mon point de vue. Mon objectif est d’ouvrir une fenêtre dans le mur des certitudes et de placer la discussion sur le terrain de l’argumentation. C’est le chemin le plus sûr vers la raison. Dans la confrontation d’arguments rationnels on peut se convaincre sans déchoir. On peut en rester à son appréciation, mais alors c’est en connaissance de cause. La discussion, la contradiction rend fort. Notre ennemi, à l’âge des déferlantes médiatiques, c’est l’aveuglement. La conscience aveuglée, maladie civique de notre temps. Une conscience aveuglée est une conscience qui se met en action rationnelle au nom de faits non avérés ou tronqués. Mais au fond est-ce si nouveau ? Je me souviens de cet encyclopédiste qui disait au dix-huitième siècle « il n’y a pas effort plus vain que de débattre des effets d’un cause qui n’existe pas » Le premier soin d’une conscience d’honnête homme dans le siècle de la saturation médiatique doit être de se mettre, par principe, à distance de l’information qui lui parvient. Parfois on est ramené à cette règle de prudence par des indices qui ouvrent un doute, même restreint. Ces indices fonctionnent comme des mises en garde. Il y a alors alerte. Ici mes alertes étaient de trois niveaux. Evidemment il y avait ce que je sais de l’histoire de la Chine, ce que je sais du Dalaï Lama qui ne collait pas avec la répétition en boucle de ce que j’entendais. Mais pour être franc, le déclencheur qui m’assurait du bien fondé de ma méfiance à l’ égard de cette campagne, c’est ce que je sais des héros médiatiques essentiels de la manipulation antichinoise à Paris, Robert Ménard de « Reporter sans frontières », Lionel Lucca, député UMP, président du groupe France-Tibet à l’assemblée nationale. L’un et l’autre rendent suspectes, par a priori, les causes qu’ils mettent en avant puisqu'ils le font au nom d’exigences qu’eux-mêmes ne respectent pas.
Deux héros disqualifiants
Le premier, Robert Ménard, est connu de tous ceux qui s’intéressent à l’Amérique latine. Ménard y est un porte parole univoque mais maladroit et cafouilleur des campagnes du gouvernement des USA. Pour le reste sa défense des journalistes dans le monde est exclusivement centrée sur les pays qui déplaisent à ce gouvernement. Aux USA même, la seule journaliste qu’il ait jamais défendu est celle qui a été en prison pour avoir révélé le nom d’un agent de la CIA qui protestait contre les mensonges sur la présence d’armes de destruction massive en Irak. La suite a établi qu’elle l’avait fait sur ordre du président Bush et de son bras droit en la matière le sieur Dick Cheney. Cette manipulatrice avait été auparavant virée du « New York Times » précisément pour avoir innondé ce journal d’infos mensongères sur les armes de destruction massive. Si je cite brièvement cet épisode, parmi tant d’autres très accablants, c’est parce qu’il signale bien le degré de proximité de Robert Ménard avec la fine pointe des avatars de la politique des néo conservateurs américains et de l’équipe Bush. Robert Ménard ne mène donc pas une campagne comme celle qu’il mène contre la Chine hors du cadre politique correspondant aux objectifs de ses amis politiques américains, c’est impossible. Ni ses sources de financements, ni l’agence américaine qui réalise « gratuitement » toutes ses campagnes ne le supporteraient. Ceux qui veulent découvrir qui est ce héros très spécial et sa relation non moins spéciale à la liberté de la presse liront avec consternation le livre très documenté de Maxime Vivas « La Face cachée de reporters sans frontières » aux éditions Aden.
Le second, Lionel Lucca, député UMP des alpes maritimes est d’une totale sincérité dans son anti communisme de principe. Moyennant quoi, qui boit la mer avec lui doit aussi avaler les poissons. Bon appétit aux amateurs ! Lionel Lucca est l’auteur d’une proposition de loi visant à rétablir la peine de mort en France. Il est aussi signataire du célèbre amendement établissant le caractère positif de la colonisation française. Il est enfin l’auteur en 2007 d’une proposition de loi visant à « reconnaître le génocide Vendéen ». Je pense que je peux faire l’économie de la démonstration sur le lien qui doit être établi entre ces initiatives législatives d’inspiration d’extrême droite et la vindicte anti chinoise du personnage.
A propos de la Chine
J’admets que mon intérêt et mon amitié pour ce pays me fait voir souvent ce qu’il fait avec plus de faveur qu’un examen plus froid l’exigerait peut-être. Dire que l’on a de l’amitié pour un pays cela signifie quelque chose d’autre qui dépasse le moment politique. J’aime la Chine pour son histoire, son esthétique, ses cultures, ses paysages, ses continuités et ses ruptures. Pour autant que j’en connaisse de tout cela par mes lectures d'un grosse centaine de romans et de quelques autres livres assez divers. Soit. D’aucuns en déduisent que j’agis de cette façon parce que je suis un homme de gauche et que le gouvernement chinois aurait donc ma faveur automatiquement. Ceux-là ne font pas preuve d’un grand discernement politique. Confondre un socialiste républicain français avec un communiste chinois n’est pas très subtil sauf s’il s’agit de nuire à la réputation politique de l’un ou de l’autre dans son milieu. Par-dessus tout il faudrait aussi se demander si toutes ces étiquettes politiques correspondent bien au produit d’origine que la propagande veut disqualifier. L’évolution politique du Parti communiste chinois n’est un secret pour personne. Doit-on continuer à le traiter comme si sa doctrine était celle des années cinquante ? Cela se fait beaucoup pourtant. Mais je ne pense pas que qui que ce soit y croit sérieusement. Pourquoi avoir un double langage permanent à ce sujet ? Au Congrès de l’internationale socialiste de Sao Paolo, le Parti communiste Chinois était présent en tant qu’invité. Personne n’a trouvé à redire à cette invitation. J’étais membre de la délégation socialiste française, dirigée par Pierre Moscovici, qui rencontra la puissante délégation des invités communistes chinois. Personne n’évoqua l’idée de boycotter cette rencontre. Elle fut aussi normale et détendue que n’importe quelle autre rencontre. Quand le président Sarkozy est allé en Chine il y a quelques mois a-t-il une seule fois soulevé le problème du Tibet au nom duquel à présent il « n’exclut rien », y compris de boycotter la cérémonie d’ouverture ? Non, bien sûr. Heureusement. Les gesticulations d'aujourd'hui sont de pures hypocrisies. Mais en agissant de cette façon irresponsable on exprime une incompréhension de ce qu’est la Chine actuelle réelle et un grand mépris pour la sensibilité culturelle de son peuple. Ceux qui croient qu’un gouvernement tient et dirige un pays de plus d’un milliard d’habitants par des mesures de police se trompent absolument et ne comprennent rien à ce qui se passe. L’ancrage nationaliste de la politique gouvernementale rencontre un écho dans la masse du peuple chinois. La peur du chaos politique est un argument central de la culture politique des chinois pour la raison de bon sens que tout le monde peut comprendre s’il réfléchit rationnellement aux problèmes d’un tel pays si vaste, si peuplé et tant de fois affreusement martyrisé par le démembrement politique. Dans ce contexte, seule la prétention sans borne des dirigeants occidentaux peut leur faire croire que nos pays seraient une référence rassurante pour les chinois. Le souvenir mortifiant des humiliations imposées dans le passé par l’occident à la Chine, le spectacle de l’acharnement contre la Russie vingt ans après la chute du mur, la volonté brutale de mettre en place l’OTAN tout autour d’elle pays par pays limitrophe, les coups de boutoirs partout contre l’unité des Etats qui sont dans la cible des Etats-Unis, comme l’a montré l’exemple du Kosovo, tout cela permet à n’importe quel chinois qui aime son pays de comprendre quel est le sens réel dangereux de l’affection que les tireurs de ficelles occidentaux portent à intervalle utile au Tibet ou aux droits de l’homme. Les chinois du commun ont toutes les raisons de se méfier. Ils ont raison de le faire. Dans cet épisode lamentable à Paris, notre pays a reçu un très rude coup dans l’esprit des Chinois. Je dis bien les Chinois. C'est à dire les gens du peuple, les intellectuels, les dirigeants de tous niveaux. C’est à nous, français, qu’on en veut, davantage qu’aux autres, d’avoir permis l’humiliant traquenard contre le passage de la flamme olympique à Paris. Les Chinois savent qu’en France, si bavarde sur la liberté de la presse, ont été censurées les images ou l’on voyait un agresseur atteindre la jeune sportive handicapée et son accompagnateur aveugle. Peu importe que l’agresseur ait été un Anglais comme un certain nombre des manifestants les plus agressifs venus avec ces centaines de drapeaux tibétains pourtant introuvables dans le commerce. C’est à nous qu’on en veut car c’est de nous qu’on attend le plus en Chine. C’est de nous dont on attend la meilleure compréhension parce que dans la culture et la connaissance des Chinois nous sommes toujours le peuple de la grande révolution de 1789 et celui de la reconnaissance par le général de Gaulle de la Chine populaire en 1964. Pour eux nous sommes ceux qui ont refusé la deuxième guerre du golfe et ainsi de suite. Donc ils nous pensent comme un peuple qui leur ressemble par son exigence d'indépendance et par conséquent son autonomie par rapport aux campagnes hostiles des anglo-saxons. Dès lors ils s’estiment trompés par les déclarations amitieuses du président Sarkozy en Chine auxquelles ont fait suite ses misérables menaces de boycott à Paris. Vu sous cet angle de terrain, l'attitude des dirigeants français et des énergumènes rameutés pour le Tibet des moines est un tissu de bêtises désastreuses pour la France. Et nous n’en sortirons pas tant que nos dirigeants continueront à courir derrière des marionnettes à gages comme Robert Ménard et des officines comme Reporters sans Frontières.
Bravo Jean-luc!
Cela fait deux fois que je te vois intervenir sur le Tibet et cela me fait chaud au coeur de voir qu'il y a au moins quelqu'un à gauche qui a une position sensée sur la question.
De Villepin a été l'honneur de la France sur l'Irak, tu es l'honneur de la
France républicaine et laïque sur le Tibet.
Continue tu n'es pas tout seul, un nombre croissant de Français est en train de comprendre qu'il y a eu manipulation de l'opinion par et au profit de Bush dans les deux cas.
Bush appuie le Dalaï Lama pour aboutir à l'indépendance du Tibet qui est une réserve de matières premières encore inexploitées. Cela n'a rien de spirituel!
Courage, on te soutient!
Lobrac
Monsieur le député, je suis étudiant chinois en France,j'ai vu le débat sur F3 ce soir ou jamais, je vous remercie non seulement pour cette dépense envers la Chine devant des préjugés mais aussi pour que vous ayez agit pour votre propre conscience devant tous ces événements,ce qui est plus important et plus difficil pour vous meme, en jeter les intérets politiques pour défendre la vérité, ce qui me touchement au fond du coeur
vous ne comprennez peut etre pas mon sentiment face à tout cela, mais vous comprennez sans doute la douleur de l'injustice, c'est cela que j'avait senti avant votre intervention
@Guo
M. Mélenchon est un sénateur français et représente ainsi une partie de la France et donc un peu de nous tous ici (désolé...). C'est en tant que français ne supportant pas les propos extrêmes de M. Mélenchon que je m'exprime ici. Si cela ne vous plaît pas, c'est votre droit mais je ne vois pas le rapport avec la "propagande" raciste qui aurait lieu dans nos campagnes aujourd'hui. Il me semble que je n'ai pas été aggressif ou malpoli envers M. Mélenchon. Si tel est le cas, je lui présente mes excuses. N'a-t-on pas le droit de dire ce que nous pensons des propos de M. Mélenchon ?
Quant à mon éducation familliale, je ne crois pas qu'elle intervienne en quoi que ce soit dans cette affaire. Je vous remercie d'ailleurs d'évoquer mon éducation me permettant ainsi d'exprimer toute ma reconnaissance envers mes géniteurs qu'ils ont plutôt réussi mon éducation qu'elle soit politique, religieuse ou civique.
Allez, je me permet de ne pas vous donner de conseil. Je pense que cela tomberai dans l'oreil d'un sourd.
NB1 : BZH Breizh Atao !
NB2 : Vive la liberté des peuples !
Bonsoir Monsieur le Sénateur,
1/ Jean-Paul Ribes répete, semble-t-il mot pour mot, des informations non vérifiées qui circulent dans le groupe du Dalaï Lama et chez ses sponsors aux Etats-Unis. Bien souvent ces informations proviennent de "Radio Free Asia", radio fondée par la CIA en 1950 et toujours financée par le Congrès des Etats-Unis. Radio dont l'objectivité est fort contestable. Des spécialistes du renseignement, indiens entre autres, savent que cette radio est, ou a été, parfois utilisée pour diffuser des rumeurs destinées à déclencher des troubles.
2/ Les groupes radicaux tibétains sont soutenu par les Etats-Unis. Le Dalaï Lama c'est l'image pacifique, mais il a bel et bien les mêmes sponsors que les groupes violents!
3/ Lors d'un camp d'entraînement près de Dharamsala en 2006, un membre du" Parlement tibétain en exil" mentionnait clairement la possibilité de guérilla.*
Des opérations encore plus importantes et plus violentes que ce que l'on a aperçu étaient vraisemblablement prévues au Tibet. Elles ont été déjouées avec, apparemment, l'aide des services de renseignement indiens qui ont indiqué que des "cellules dormantes" avaient été établies au Tibet, et ont empêché des groupes radicaux de marcher sur le Tibet.. Face à ce problème majeur de sécurité, les autorités chinoises ont évidemment réagi. Très fermement, on veut bien le croire, mais est-ce pire que dans d'autres pays? Comment réagissent les Etats-Unis en Irak, l'OTAN en Afghanistan, pays occupés, face à des attaques violentes,etc..
Le monde merveilleux des Bisounours n'est malheureusement pas encore là!
4/ Bien évidemment qu'il s'agit d'une affaire géopolitique, et de première importance!
* http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=42432
Cordialement,
Un Français voyageur
2008 IV 23, CHAU.Laurent@wanadoo.fr,
alias adminator on the Web
XiZhang - une province chinoise.
1) SVP, veuillez cesser d'appeler les habitants de XiZhang "peuple Tibétain", ce sont des Chinois. Tout au plus, j'admettrai "les habitants de la province XiZhang" pour les localiser.
"Tibet" résonne comme une frustrante nostalgie post-coloniale europo-USA.
2) Incitation à la sécession ? Voulez-vous laissez XiZhang aux mains des USA et UK ou de la Russie - un autre Afganistan Kosovo ou Irak ?
3) Pour riposter, j'apellerais à annuler les achats d'avions Airbus et de centrales nucléaires de fabrication française : 60.000 de chômeurs de plus en France en 2009 ? Cela vous va ?
4) Mon blog est en construction.
Bonjour,
Au revoir... nul... Mr Mélenchon.
Voilà qu'on sort d'un débat assez intéressant sur Fr3 et assez ordonné, voire discipliné. Il faut rendre hommage à tous les participants comme au modérateur qui a bien tenu son équipe. Pas simple quand on connaît les fondements de ces affaires et les passions qu'ils peuvent entraîner.
M Mélenchon, en acrobate du débat, a su le clôturer de façon magistrale en lisant quelques extraits significatifs de la Constitution Démocratique du gouvernement du Tibet en exil et donc de ce qui attendrait les Tibétains de Chine : le totalitarisme parfait d'un chef religieux. Cela ne s'invente pas, cela ne se contredit pas : c'est écrit par le gouvernement Tibétain en exil. Or comme lui, bien que j'aie eu peut-être une éducation plus profondément religieuse, je tiens à la séparation de l'église et de l'état et récuse toute forme de gouvernement religieux, le pire qu'il puisse y avoir... à mon sens pire même que celui du PCC en Chine (ce qui n'est pas facile si on regarde un peu autour de soi). Et cela ne veut pas dire que je serais contre les religions.
Il est significatif qu'on trouve parmi une des premières réactions au débat sur ce blog, une attaque directe contre Elisabeth Martens. J'ai lu son livre deux fois. J'ai déjà dit que je connaissais assez bien la Chine. J'avais une certaine connaissance, mais faible sans doute, du bouddhisme tibétain (connaissant mieux le chan chinois et le zen japonais). Mais dans ma lecture j'y ai trouvé une belle exactitude et un beau sérieux, bien que certaines de ses sorties ironiques (le petit bout de femme qu'on a vu dans l'émission a manifestement du caractère) pourraient la desservir. Ses assertions sont d'ailleurs largement documentées. Mais, mais, comme Mr Mélanchon, elle va à l'encontre de la Pensée Unique, dont nous retrouvons d'ailleurs quelques beaux spécimens représentatifs dans les milieux académiques français. Toute paisible qu'elle est par ailleurs, elle a déjà essuyé bien des insultes et même des menaces suite à la publication de son ouvrage.
J'ai été très, très déçu par le Pr Béjà. J'avais vu une conférence de lui, qu'il avait donnée à l'Université de Montréal sur l'histoire du PCC et de la Chine. Presque deux ans plus tard, il a tenu exactement le même discours d'alors. Résumer l'histoire de la Chine contemporaine par les quelques grands malheurs (qui sont d'ailleurs très mal présentés et mal compris en occident), comme le Grand Bond en Avant et la Révolution Culturelle, sans la moindre référence aux progrès fantastiques qui ont été faits depuis la création de la République, grâce notamment au PCC, cela est de la désinformation et non pas une formation en histoire. Je regrette vraiment de devoir écrire cela, car je trouve qu’il a l’aspect d’un homme sympathique et aimable et il parle très bien. C’est d’ailleurs un enseignant hors pair. Mais utiliser ses talents ainsi. Quel dommage.
Je ne dirai pas grand’chose sur Mr Ribes, manifestement la voix du gouvernement tibétain en exil dans cette émission et plus activiste que Mr Tenzin Gönpo, le seul Tibétain sur le plateau et qui a finalement dit assez peu.
Mlle Fu n’a pas eu la vie facile, car il y avait le problème de la langue, la vivacité des débats – une grande tradition et en même temps une grande force française – et à cause de cela je pense qu’elle n’a pas toujours pu exprimer assez clairement ce qu’elle voulait dire. Mais elle aussi a eu une conclusion forte que j’ai d’ailleurs trouvé émouvante, car c’était parfaitement spontané. Elle a dit (je paraphrase – vous pourrez bien la réécouter dès demain en visionnant l’émission sur le site de FR3) : « Regardez-moi. Je suis ici. Je suis Chinoise. Moi je vous parle de mon pays. Je parle aussi au nom des autres étudiants qui étudient avec moi en France. Je parle librement. Nous sommes la force vive de la Chine de demain. Nous apprenons ici de vous et avec vous. Nous aimons notre pays. Nous estimons que nous avons déjà fait de grands progrès. Et nous ferons de ce pays le meilleur au monde. ». Et pour ma part je me permettrais de compléter à sa place : « Alors aidez-nous, respectez-nous et permettez-nous d’avancer tels que nous sommes, car ensemble nous pouvons créer un beau monde de paix et d’harmonie ».
Les prétendus sinologues ont-ils leur diplômes ?
Que connaissent-ils de la Chine, en récitant quelques articles de presse ?
Que les émissions de TV arrêtent de présenter les livres écrits par les invités à leurs émissions sur les JO 2008 Beijing ! PARASITES.
à Mr Chau 262
Voyons cher Monsieur, on peut parler des Tibétains, qui ne vivent d'ailleurs pas que dans la province du Xizang, mais aussi dans le Yunnan, le Sichuan, le Qinghai, etc. On peut parler aussi des Miao, des Zhuang, etc... Cela ne met pas en cause la République Chinoise et tous les peuples qui l'habitent.
On peut comprendre que vous soyez un peu énervé par certaines interventions peu civiles. Mais sur ce blog vous parlez aussi à des gens qui aiment et qui respectent la Chine.
à Jennifer
Je dois être en verve ce soir après de débat; De là donc plusieurs interventions arrangées suivant des contenus somme toute différents.
Je veux vous répondre sur la censure que vous évoquiez. Je comprends que certaines grossiéretés vous blessent, certainement quand elles sont personnelles. Or jetons un large regard sur les interventiosn de ce blog. Nous pouvons y retrouver un grand nombre de conbtradicteurs qui s'expriment bien civilement. Certaines interventions sont assez musclées, mais exprimées avec une certaine qualité littéraire, une verve indéniable, ce qui fait qu'on peut y trouver un certain plaisir, même quand on n'est pas d'accord.
Quand aux insultes, elles sont bien faciles à analyser. Elles viennent presque toujours des anti-Mélenchon, des anti-chinois, des pro-tibétains et des droits-de-l'hommistes. Voilà qui tombe bien. Ils desservent la cause qu'ils entendent servir. Ainsi ils se font connaître par les visiteurs de ce blog et montrent du doigt où se trouve la violence et l'agression. Regardons en face de cela la civilité avec laquelle les visiteurs chinois s'expriment (bien qu'il y en ait quelques-uns en colère).
Laissons venir les malappris, les goujats et tutti quanti. Il est dit : "le crachat du crapaud n'atteint pas le jabot de la blanche colombe". Et ça, ce n'est pas un proverbe chinois.
@Beta
Ar gwenn leov
ne arabad ket
ar c'haoch du
La blanche couleur
n'interdit pas
la noire chiure
Proverbe Breton
Alors vous dormez tous !
@dudu 87 (post 205)
J'ai bien lu l'article (Une émanation du PES ? C'est quoi le PES ?)...et le climat général qu'il véhicule est idéologiquement flippant ce qui apporterait de l'eau au moulin de Jean-Luc Mélenchon....mais j'aimerais que tu éclaires mieux ma lanterne devant tant de mystères... Thanks.
@ PY
BZH est l'abréviation de BREIZH (BRETAGNE) apposé parfois sur les véhicules confirmant l'appartenance à la Région Bretagne.
Ne pas confondre avec BREIZ ATAO (Bretagne Toujours) mouvement collaborationniste de Jean Marie Perrot ecclésiastique exécuté par les Résistants
Pour la démocratie je suis pour la suppression du Sénat....
Monsieur Melanchine veut enchoner la France!
"Et pendant qu’on persécute ainsi les exclus, on ne s’intéresse pas aux 40 milliards d’euros annuels que coûte à l’Etat la fraude fiscale."
Merci M.Bonnet !http://olivierbonnet.canalblog.com/archives/2008/04/20/8893959.html
Fraudes fiscales Françaises : Mais que fait la Police ?
http://www.alternatives-economiques.fr/allemagne---fraude-fiscale-massive_fr_art_690_35814.html
monsieur
Je vous ai vu au débat de la chine sur l'a2, et j'ai été heureux de vous entendre car n'étant pas de votre bord,je suis d'accord avec vous a 300 pour cent
Je suis scandalisé de tout ce qui s'est passé a paris, car comme vous le dites justement,si on ne voulait pas de la chine aux j o, il fallait le dire avant car voilà que ce peuple chinois heureux de préparer cette manifestation qui a demandé des sacrifices et a 3 mois on veut les sanctionner, c'est une honte qui salit la france
C'est vraiment l'esprit français de donneurs de leçons,commençons a balayer devant notre porte,car il faut rappeler a ces français que nous avons fait la révolution depuis +de 200 ans et rien n'est résolu quand vous pensez que de nos jours des français n'ont meme plus de quoi manger, alors que la chine a fait sa révolution que depuis peu et non seulement son peuple mange et il sont en train de moderniser le pays a vitesse grand v
bien sur chez eux rien n'est parfait mais ils sont en train de bouger alors que nous on recule
Au sujet de la discipline, il est logique que pour gérer 1 milliard de personnes il en faut et on ne peut pas comparer avec nous de 50 millions ou on peut etre +liberal et le résultat n'est pas proban car on ne peut meme pas faire régner l'ordre dans nos banlieux
Voila Mr melanchon mon sentiment sur ce sujet, et je suis sur qui a la majorité des français qui pensent d'une façon logique, alors les agitateurs a la menard, chon bendit qui font ça pour leur pub on en a que faire
En fait toutes ces polémiques viennent du tibet qui est un probleme intérieur, c'est comme si les chinois s'occupaient de la corse, la majoritée des français ne savent pas situer le tibet sur la carte, et je suis sur qu'avec le temps je fait confiance a l'intelligence des chinois pour résoudre le probleme, car c'est toujours une minorité qui revendique
Le potentiel de l'Internet ; bien plus qu'un media. Comprenne qui pourra...
"Parce que "gendarmes et citoyens ?" ils donnent de la voix sur internet"
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39091
Cher jean-Luc,
On aurait pu croire que tu étais bien placé pour savoir qu'on pouvait
critiquer la politique américaine sans mépris pour l'amérique, critiquer
la politique israélienne sans mépris pour israel.... mais non, tu nous
sort les mêmes arguments : antiaméricanisme, antisémitisme et pour
toi antichinois (je n'ai pas osé antichinoiserie !).
Pour le Tibet, je ne sais pas ce qu'il s'y passe exactement mais il y a
un fait sur lequel, tout le monde peut s'accorder, c'est que les drigeants
chinois ne veulent pas laisser voir ce qu'il s'y passe. Alors, exiger la liberté
d'expression des moines birmans ou tibétains face à une junte militaire ou
à un parti communiste, réclamer la libre circulation des journalistes, ce n'est pas être antichinois, antisportif et antilaïque, c'est simplement être pour
la liberté.
Tout cela est bien bon mais la Chine a établi un "protectorat" sur le Tibet au XVIIème siècle, sous la dernière dynastie impériale, mandchoue; Sur le Sin-Kiang et la Mongolie aussi d'ailleurs. Cela ne fait pas de ces régions des éléments de LA Chine historique, celle dite des "18 provinces".
Il y a bien, aujourd'hui, une politique chinoise de grande puissance (ce n'est pas pour nous faire plaisir que la Chine achète centrales nucléaires et airbus) et des intérêts géostratégiques, dont l'Inde a quelques raisons de se méfier (contentieux du Nord Kashmir, de la frontière du NE indien, soutien aux maoïstes du Népal, et certes le régime népalais n'était pas un modèle de démocratie). Quant à la politique intérieure, faire payer à la famille la balle de l'exécution est une manifestation aussi barbare que le maintien de la peine de mort!
Un fim à voir, enfin: Still life!
Il faut donc distinguer le peuple chinois du régime sous lequel il vit. Je ne crois pas me sentir représenté par M.Sarkozy, même s'il a été élu beaucoup plus démocratiquement que le moindre dirigeant chinois, et le dicton Right or wrong, my country, n'est pas le symbole éclairé du patriotisme. La manif, place de la République, aurait dû entraîner une convocation au quai d'Orsay du représentant chinois; sauf si on ne veut pas s'entendre dire: "vous me devez la liberté d'opinion, puisqu'elle est dans votre programme et je ne vous la dois pas puisqu'elle n'est pas dans le mien". Mais qui connaît Louis Veuillot?
Pour les JO, "panem et circenses" et bonnes affaires. Qu'on ne nous parle pas de l'idéal olympique!
1 "Tibet" dans l'Est de la Bolivie?
Chávez alertó sobre plan separatista del imperio en contra de Latinoamérica
Por: Agencia Bolivariana de Noticias (ABN)
Fecha de publicación: 23/04/08
Caracas, 23 Abr. ABN.- El presidente de la República Bolivariana de Venezuela, Hugo Chávez Frías, alertó sobre el plan separatista del imperio estadounidense que pretende crear un nuevo Estado, que el Gobierno venezolano jamás reconocería.
“El imperio quiere frenar la integración de Suramérica y ha escogido, ahora, como blanco a Bolivia. Golpear a Bolivia es golpear el corazón geopolítico de Suramérica, porque, en definitiva, no quieren que nazca esta gran patria: América Latina y el Caribe”, advirtió.
http://www.aporrea.org/tiburon/n112979.html
@H2
Bonjour
PES, je ne connais pas mais PSE, le parti socialiste européen qui regroupe les partis socio-démocrates et travaillistes de l'UE. Alors comment je suis arrivé là?
Lors de rédaction de mon post 172 sur « la déclaration de principe du PS » (publiée sur Rue 89), j'ai voulu aller aux sources, le site du PS, curieux, j'ai trouvé « le manifeste européen 2009 » et le fameux commentaire de ce personnage qui est un des plus lus sur ce site.
Pourquoi tant de mystères? 1° D'abord, je n'ai pas par habitude de colporter les arguments de mes adversaires. 2° Vu l'ambiance de la discussion ici, j'ai pensé qu'il valait mieux ne pas en rajouter.
Pourquoi à vous 4? Tout simplement parce que nous nous connaissons depuis quelques temps, la confiance s'installe, et pour que nous soyons conscients qu'il y a aussi dans nos rangs ce type de « gugus » qui à mon avis est un militant, le citoyen X ne va pas forcément sur ce type de site.
J'espère t'avoir satisfait par mes arguments mais un point me chagrine: Personne ici ne réagit à « la déclaration de principe du PS », tout le monde est d'accord ou c'est les vacances?
Pour information:
L'aide des Etats Unis, par l'intermédiaire de la CIA au Tibet est un fait historique.
Les archives déclassifiées de la CIA, dont une partie est accessible sur le site suivant, géré par l'université de Washington le confirme.
http://www.gwu.edu/~nsarchiv/
Si vous êtes intéressé par le sujet et anglophone, vous pouvez consulter les excellents ouvrages suivant:
Legacy of Ashes de Tim Weiner chez Doubleday.
A la page 301 de ce livre, vous trouverez la confirmation des transferts de fond de la CIA vers les mouvements indépendantistes Tibetain.
Weiner a eu le prix Pulitzer pour son enquête sur les Black Program Américain, c'est à dire des programmes d'armements secrets sans appel d'offre.
Son ouvrage est de qualité universitaire.
Et si vous voulez un ouvrage encore plus précis, vous pouvez consulter
Safe for Democracy: The Secret Wars of the CIA de John Prados chez Ivan R. Dee Publisher.
Prados est un historien, membre de l'université de Washington, et animateur du site précédemment signalé. Il y a un chapitre sur la constitution d'un mouvement de guerilla Tibetain dans les années 60.
Raffarin et Poncelet présentent des excuses aux dirigeants chinois, quel scandale ! Des excuses au nom de qui et de quoi ? Pourquoi devrions-nous nous excuser d'être une démocratie ?
Pour sauver les investissements de Carrefour en Chine ? La Chine représente 1% du chiffre d'affaires de ce groupe. La Chine est pour l'instant un nain économique, qui va au-devant de très gros problèmes (Cf les mesures fiscales du gouvernement chinois pour éviter l'éclatement de la bulle boursière).
Sarkozy, c'est la diplomatie de la carpette. Indigne, véritablement indigne.
Bonjour,
Auteur d'un commentaire sur la désormais célèbre note du sénateur Mélenchon dans ce blog, je ne saurais que trop lui conseiller, ainsi qu'à ses nombreux soutiens, la lecture de la correspondance d'un observateur averti de la Chine contemporaine relayée par le très sérieux site de la très sérieuse Société de Stratégie qui publie la non moins sérieuse revue "Agir".
http://www.societe-de-strategie.asso.fr/pdf/chine_txt1.pdf
Ce témoignage est malheureusement en partie anonyme, son auteur l'ayant signé d'un énigmatique S.A. Ce qui, j'en suis sûr, ne suffira pas à le disqualifier aux yeux de ceux qui prendront la peine de le lire.
Sur la démocratie en Chine.
Voici quelques constats :
- Les dirigeants sont d’origines diverses et modestes. Souvent de formation d’ingénieur de base, puis ils ont grimpé petit à petit à travers tous les échelons.
- A part un période trouble de la révolution culturelle, en générale, ils respectent la durée des mandats prévue dans la constitution. On n’a pas connu de cas de ‘dictateur’ longtemps accrochés au poste.
- On ne connaît pas de cas d’enrichissement outrancier des anciens chefs d’Etat, même si des mieux positionnés profitent tjs plus que les autres. Et là, il faut avouer que cette forme de corruption existe aussi ici. Les plus scandaleux cas de corruptions se sont produits lors de la vague de privatisation des entreprises d’Etat.
- Les lois sont en générales sérieusement débattues et correctement conçues. Par apport à ce qui se passe en France ces derniers temps où l’on pond des lois à tout va, parfois il n’y a même pas de décret d’application… et bien…
- Le président de la Chine n’a pas le droit de placer à son aise ses copains, copines dans les fauteuils des ministres. En comparaison, Sarkozy est un roi ! Il n’a pas le droit non plus de créer toute sorte de commissions pour troubler les institutions existantes.
- Les deux assemblés, l’Assemblés populaires(parlement) et L’assemblé consultatif politique sont constitués chacun quelques milliers de personnes élus à suffrage indirecte. Ils semblent bien fonctionner.
- la Chine a fait preuve de se fixer des objectifs à court et à moyen terme par ses plans de quinquennat. En général, l’objectif a été respecté. La protection et l’environnement sont les points clés du dernier quinquennat.
Bon, je souligne quelques faits, à mon sens à faire réfléchir sur la démocratie. Pas pour excuser qui que ce soit. Il me semble très important de regarder les effets réellement sur le terrain par apport aux objectifs de la démocratie, et pas se contenter de mettre des bulletins périodiquement dans les urnes.
Et les Chinois, au lieu de supplier aux autres de vous laisser le temps et d’admirer la démocratie occidentale sans connaissance de cause, étudiez sérieusement les deux systèmes. Il est incontestable que la majorité de jeunes chinois ne comprennent pas le fonctionnement de leur propre système.
Hier j'ai dit à quelqu'un qui m'a questionné pourquoi la Chine n'ose pas tenter la démocratie. Je lui ai en gros:
Quant à la démocratie en Chine. C’est la question qui me chiffonne. Mon opinion a évolué depuis que je commence à réfléchir. Je n’ai plus de doute sur la capacité des chinois à pratiquer la démocratie sous sa forme universellement accepté, c’est-à-dire multipartisme et l’élection du pouvoir exécutif à suffrage universel. Ce qui me permet cet optimisme, c’est le niveau d’éducation de la population (plus base proportionnellement par apport à la France, mais, bien plus solide que beaucoup de pays déjà pratiquant la démocratie) ; la tradition confucéenne qui donne tout de même un bon sens politique, la compétence en administration et le goût pour la réflexion. Alors pourquoi cela n’est pas fait ? Voici mes explications
D’abord, c’est tout bêtement qu’on a déjà un système en place. On ne part pas du zéro. Et ce système à parti unique ne semble pas mécontenter la population au point qu’ils œuvrent à son écroulement dans le contexte actuel. Cela est lié à trois raisons :1) L’légitimité historique du PCC à libérer la Chine (Beaucoup de morts chez les communistes) ; 2) Il a fait preuve de certaine capacité à redresser l’économie et la condition réelle de la vie de la majorité. 3) Il a une capacité aussi à rassembler tous les ambitieux de tout horizon, c'est-à-dire à absorber des divergences dans la société. (Je sais que la conséquence inévitable est donc que le PCC ne correspond plus à son nom communiste. Il est possible que les divergences internes deviennent trop grandes pour qu’il s’éclate un jour. Mais au moins, ce n’est pas encore le cas.)
Ensuite les chinois qui vivent dans la démocratie en Europe ou Amérique du nord ont perdu la ferveur pour celle-ci, contrairement aux années 80, 90. Concrètement, ils trouvent que la démocratie occidentale n’est pas aussi démocratique qu’ils imaginaient et que la dictature chinoise n’est pas si despotique qu’ils pensaient. Par exemple le spectacle de l’élection présidentielle au US, ou le régime parlementaire plus pratiqué en Europe ne séduit pas vraiment les Chinois, parce qu’ils ne sont pas persuadés que ce soit vraiment le meilleure moyen de choisir les plus compétents. En revanche les effets secondaires de ces élections sont nombreux Au fond, je fais partie des gens qui ne sont pas encore convaincus du lien intrinsèque entre des avancés des sociétés occidentales et le multipartisme/ élections à suffrage universelle. Je n’ai pas l’idée arrêtée, bien au contraire. Et peut-être je finirai un jour par accepter le fait qu’il n’y pas de meilleure solution, mais au moins on aurait tenté autre chose…
Troisièmement, Le moment n’est pas opportun pour se lancer dans une démocratisation à l’occidentale (universelle finalement). Car le plan quinquennat qui vient de commencer met accent sur le social et l’environnement. C'est-à-dire le rétablissement et le développement du système de santé et de protection sociale, retraite etc. D’autant plus qu’ils commencent depuis des années a pratiquer l’élection directe à l’échelle locale. Je sais que c’est très limité et qu’il faut avancer plus vite. Mais, les choses bougent dans le bon sens, alors, il ne faut pas bousculer pour bousculer.
Enfin, le système politique chinois ne peut pas être simplement taxé de dictature. Certes, il se qualifie lui-même de ‘dictature prolétaire’, mais ‘démocratique’ aussi. Le mot ‘démocratie populaire’ est inscrit dans la constitution. Faut-il le considérer comme une simple formule ? A mon avis non, car il faut regarder les institutions et leur fonctionnement. Finalement, il y a une grande rationalité et des éléments solides qui respectent et garantissent la démocratie, au moins à prévenir des abus personnels ou oligarchiques. Je peux te le détailler quand tu aurais du temps, et tu me diras ce que tu penses ? Dont, c’est regrettable de jeter le bébé avec l’eau du bain.
La culture confucéen et le système actuel permet un consensus bien plus large que dans la culture occidentale. Je trouve que cela est plutôt une bonne chose à ne pas abandonner trop facilement. La démocratie est en grande crise à mon sens un peu partout. Elle est un peu trop centrée sur la concurrence et tourne trop souvent en démagogie. Un climat de consensus est souvent plus propice à des discussions plus raffinés, moins idéologiques.
En revanche, il y a une vraie urgence pour garantir la liberté d’expression en Chine, créer un système qui permet une libre circulation des idées les plus controverses. Je rêve d’une plateforme de débats systématiques. Et là, je ne sais pas quoi prédire, car c’est techniquement facile, les journalistes et les agences sont déjà là, il suffirait que le pouvoir politique renoncent à leur velléité de contrôle. Je pense qu’ils sont obligés de le faire rapidement. Car on va leur demander le compte pour leur totale incompétence dans la gestion de communication au tour du Tibet et JO. Le blocage menace sérieusement l’intelligence collective du pays.
"Personne ici ne réagit à « la déclaration de principe du PS », tout le monde est d’accord ou c’est les vacances?"
Mais non, mais moi je me suis dit que les smicards du Sarkoland, les crève-la-faim d'Abidjan ou les Aymaras de l'altiplano sans parler des habitants des diverses régions de la Chine ou du Zimbabwe ils doivent s'en tamponner un peu de la déclaration de principes du PS (ils ont ptêt tort puisque l'avenir d'1 puissance nucléaire encore moyenne en dépend).
Ecoutez Claire, c'est tellement beau cette déclaration que j'en ai eu les larmes aux yeux... Nous attendons tous avec impatience, maintenant, les"comment".
Avant les USA, le pouvoir politique GB avait déjà un pied à XiZang. La Seconde Guerre Mondiale a stoppé cette ambition.
Faire de XiZang (une province chinoise) un autre Afganistan ou un autre Irak, c'est ce que vous voulez ?
Le site dit la véritré.
http://www.dalai-liar.com/
à Claire et Jean Marc 289 et 290.
C'est bien vrai que les gens n'en ont rien à cirer de la Déclaration de Principe du PS y compris les adhérents du Parti Socialiste. Tant qu'à Gauche il n'y aura pas un vrai Parti Socialiste avec des dirigeants élus au suffrage universel plutôt que par copinage comme c'est le cas actuellement les gens s'en foutront du PS. L'actuel PS selon sa Direction est un Parti d'Elus, ce qui en langage clair veut dire un parti de carriéristes prêts pour certains à passer à Droite et trahir ce pourquoi il ont été élus et désignés par le Peuple. Il existait un petit jeu cruel, il y a quelques années qui en substance posait des questions de ce genre, si nous revenions à 1793 combien de Socialites dirigeants auraient sauvé leur tête, la moindre des réponses serait tous ceux qui sont passés chez Sarko + tous ceux qui s'apprêtent à y passer à 1 point par tête si vous annoncez 250 points, vous avez tout intérêt à militer dans la colombophilie mais pas en politique de gauche car dans ce domaine vous êes un nul !.
Fraternellement votre
Georges
Mr Mélenchon,
Aprés vous avoir écouté dans "ce soir ou jamais" sur FR3 ou vous avez brillé par votre alignement sur la propagande chinoise.et ridiculisé par une invité connaissant le sujet , votre positionnement vous a fat oublier que la Chine est sous régime totalitaire "communiste"..
Merci CSOJ, de m'avoir permis de connaitre votre coté obscure, car pour moi vous étiez le dernier homme de gauche du PS et maintenant un pantin idéogue......
H.Buisson.
Tibet : Réponses sur l'Histoire, la religion, la classe des moines, les problèmes sociaux, la répression, le rôle des USA...
Elisabeth Martens
Elisabeth Martens interviewée par Bénito Perez pour « Le Courrier » de Genève, le 27 mars 2008. Voici la version intégrale de cette interview qui répond sans ambages à toutes les questions sur l'histoire, les événements, la répression, le Dalaï Lama, les problèmes sociaux du Tibet...
Pouvez-vous vous présenter brièvement? Comment êtes-vous venu à vous
intéresser au Tibet et à la Chine?
Je suis partie durant trois années en Chine, après des études de biologie en Belgique, pour me spécialiser en médecine traditionnelle chinoise. J’ai bien sûr profité de mon séjour là-bas pour voyager du nord au sud et d’est en ouest. Un de ces voyages m’a amené pour la première fois dans une région tibétaine (c’est-à-dire habitée, ea, par des tibétains) en 1990, à XiaHe au Gansu, au grand monastère du Bouddhisme tibétain de Labulang. J’ai été surprise par la facilité de contact avec les lamas qui se promenaient en rue et allaient faire leurs courses à l’épicerie du coin ; c’est loin de l’image de nos moines cloîtrés derrière leurs murs.
Surprise aussi par la différence entre les bouddhas chinois, tout ronds comme des théières qui mijotent doucement sur le poêle, souriants, joviaux, et les bouddhas tibétains, beaucoup plus imposants. Et encore surprise de trouver dans les temples une quantité phénoménale de représentations de dieux, de monstres, de boddhisattvas, etc. plus féroces et effrayants les uns que les autres. J’ai trouvé que, d’une certaine manière, c’est assez proche de ce que l’on trouve comme galerie d’horreurs dans nos églises : des hommes transpercés, crucifiés, ou jetés dans des marmites d’huile bouillante, etc. Rien de comparable dans l’art chinois : dans la pensée chinoise, et donc dans les arts de la Chine, la souffrance et le moyen de s’en délivrer n’est pas au centre des préoccupations. De quoi devrait-on se délivrer à partir du moment où l’on sait que la souffrance est l’opposé-complémentaire du bien-être ? J’ai trouvé dans les régions tibétaines, où je suis retournée plusieurs fois par la suite (la dernière fois, en été 2007), une culture très différente de la culture chinoise. Cette différence m’a paru intéressante : comment un pays aussi gigantesque que la Chine (plus grand que toute l’Europe) s’en sort-il pour concilier 55 nationalités parlant chacune leur propre langue, surtout avec la disproportion de Han (environ90%) par rapport aux autres nationalités ?
Que se passe-t-il, selon vos informations (quelles sont vos sources?),
actuellement dans les régions de Chine peuplées de Tibétains?
Les violences qui ont eu lieu à Lhassa le 14 mars 2008 ont été perpétrées par des groupes de manifestants tibétains. Les témoignages des étrangers présents sur place vont tous dans le même sens : les agressions visaient les Chinois (les Han) et les Hui, majoritairement des Musulmans. Des personnes ont été incendiées vives, d’autres ont été battues à mort, déchiquetées au couteau ou lapidées. Les armes utilisées étaient des cocktails Molotov, des pierres, des barres d’acier, des poignards et des couteaux de boucher. Il y a eu 22 morts et plus de 300 blessés, quasi tous des Hui et des Han. Il s’agissait d’actes criminels à caractère raciste. Serge Lachapelle, un touriste de Montréal, dit : « Le quartier musulman a été complètement détruit, plus aucun magasin ne tenait debout ».
Dès le 18 mars, le Dalaï Lama déclare dans une conférence de presse que « les événements au Tibet échappent à son contrôle et qu’il est prêt à démissionner si les violences se poursuivent ». Il ajoute que « ces actes de violence sont suicidaires ». Il n’empêche que, à peine quelques jours plus tard (le 21 mars), par une étrange coïncidence du calendrier, Nancy Pelosa, présidente du Congrès américain, arrive à Dharamsala pour une visite officielle au 14ème Dalaï Lama. Elle parle des évènements au Tibet comme d’un « défi pour la conscience mondiale » et exige de la Chine de pouvoir envoyer au Tibet une commission internationale indépendante afin de vérifier l’accusation chinoise comme quoi « l’entourage du Dalaï Lama se trouve derrière les violences », et afin de contrôler « de quelle manière sont traités les prisonniers tibétains en Chine ». C’est une des stratégies utilisées par les Etats-Unis : forcer la Chine à accepter des équipes d’inspection qui portent le cachet des « Droits de l’Homme », ou pouvoir dire que la Chine les a refusées. Pour exécuter un tel plan, nul mieux placé que le Dalaï Lama : dans son allocution du 10 mars, ce dernier exhortait déjà la Chine à « une plus grande transparence ».
Ces termes ne font-ils pas curieusement écho au « glassnost » qui a conduit à l’éclatement de l’URSS ? L’Allemagne, avant-garde de l’Europe, s’aligne sur les exigences de transparence des Etats-Unis : son ministre des Affaires étrangères a déclaré que « le gouvernement fédéral de l’Allemagne demande une plus grande transparence de la part du gouvernement chinois ». Quant aux autorités chinoises, elles parlent d’une révolte préméditée et bien organisée. L’occasion choisie pour donner le feu vert aux émeutiers était la date anniversaire de commémoration de la révolte de 1959 à Lhassa, date que les Tibétains en exil ont décrétée « Fête nationale » : le 10 mars. Ce jour-là, une marche, partant de l’Inde et se dirigeant vers le Tibet, a effectivement démarré. Elle devrait durer six mois: jusqu’aux débuts des JO de Péking. Cette marche a été organisée par le « Mouvement pour le soulèvement du peuple tibétain » (il est difficile de traduire « uprising » autrement que par « soulèvement »). Il s’agit d’une association dans laquelle sont représentées les fractions principales du gouvernement tibétain en exil : le NDP (New Democratic Party), le Congrès de la Jeunesse tibétaine (Tibetan Youth Congres), et le mouvement des femmes.
Le 10 mars était clairement le signal de départ des émeutes : elles ont été encouragées à distance par de multiples manifestations devant des ambassades chinoises (e.a. à Bruxelles). En Chine même, des tracts appelant à manifester pour l’indépendance du Tibet, ont été distribués dans les différentes régions tibétaines. Le même jour, trois cents lamas du monastère de Drepung ont manifesté au centre de Lhassa, de manière non-violente bien que “provocatrice” ; la police les a dispersés, sans heurts. Ce ne fut plus le cas quelques jours plus tard, le 14 mars : plusieurs groupes de Tibétains, tous armés de la même manière et opérant de la même manière, se sont dispersés dans la ville de Lhassa, ouvrant les hostilités et semant la panique. La suite est le drame que l’on sait, avec les répressions chinoises que l’on devine. Faut-il rappeler que le Droit international stipule que « chaque pays a le droit d’utiliser la force contre des mouvements d’indépendance qui vise à la division du dit pays » ? Imaginez le foin que cela ferait en France si le mouvement séparatiste corse se mettait à incendier des passants français en plein Ajjacio!
On a généralement analysé ces émeutes comme une "réaction à la
colonisation du Tibet par les Chinois"? On parle même de génocide? Qu'en
est-il?
Quand on parle de « colonisation » d’un pays par un autre, il faut, au minimum, qu’il y ait deux pays. Dans ce cas précis, faut-il rappeler que le Tibet n’a jamais été reconnu comme « pays indépendant » ? Au 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au 18ème les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce.
Cela se passe sous le règne du 13ème DL, qui voit dans l’occupation anglaise du Tibet une opportunité pour revendiquer l’indépendance. Il se base pour cela sur ce qu’il a appelé le « Grand Tibet » : un territoire qui équivaut à cinq fois la France, quasi le tiers de la Chine, et qui correspond plus ou moins (parce qu’il n’y avait pas de cartes à l’époque) à ce qu’était le Tibet à la fin de la dynastie des Tubo, au 9ème siècle. Or la Chine du début du 20ème sortait d’un siècle de ventes aux enchères, avec la succession des « concessions » faites aux pays occidentaux. Céder le tiers de son territoire était signer son arrêt de mort. Donc cette demande d’indépendance a été sans suite. Je veux dire par là : sans aucune suite. C’est dire que ni les NU ni aucun pays n’a jamais reconnu le Tibet comme un pays indépendant. C’est une première réponse à votre question.
Une deuxième, c’est que quand on parle de « colonisation », cela implique en filigrane que le pays envahisseur profite des biens du pays envahi. Or, si on considère les cinquante dernières années du Tibet, on constate un phénomène inverse. La population tibétaine a triplé grâce aux soins de santé et à une rapide amélioration du niveau de vie. Ce qui, à vrai dire, n’était pas très compliqué, vu les conditions désastreuses dans les quelles vivaient plus de 90% de Tibétains sous le régime théocratique des DL. Toutefois, cette amélioration n’a pas été aussi rapide que dans les grandes villes chinoises qui, par leur lustre, font croire au monde entier que la Chine est devenue capitaliste. C’est fou ce que l’on fait croire avec des paillettes, des lumières et des vitrines. Pour répondre à votre deuxième question, celle du génocide, il faut à nouveau faire un petit retour historique. En 49, avec l’avènement de la R.P. de Chine, le gouvernement chinois opte pour une remise à zéro des compteurs : tous les étrangers et influences étrangères sont mis à la porte et les frontières chinoises sont réaffirmées, aussi dans les provinces lointaines dont le Tibet. Dès 1956, une rébellion armée est organisée dans plusieurs monastères tibétains (ea. Litang et Drepung) : avec la RP Chine, c’est les dignitaires tibétains qui sont visés, ceux du clergé en particulier. C’est d’ailleurs cette couche de la population qui commence à fuir vers l’Inde et qui va constituer la communauté tibétaine en exil (de la même manière que l’exode vers TaiWan qui était composée essentiellement des « grosses » familles chinoises).
Cette rébellion armée est dès ces débuts soutenue financièrement et logistiquement par la CIA. Pour quelle raison ? Il suffit pour le comprendre de lire ce que disait un rapport de l’Office des Affaires Etrangères des E-U en avril 49 : « Le Tibet devient stratégiquement et idéologiquement important. Puisque l’indépendance du Tibet peut servir la lutte contre le communisme, il est de notre intérêt de le reconnaître comme indépendant (…) Toutefois, ce n’est pas le Tibet qui nous intéresse, c’est l’attitude que nous devons adopter vis-à-vis de la Chine ». On ne peut être plus explicite ! La rébellion armée, qui démarre du monastère de Litang, s’étend par vagues jusqu’à Lhassa, où a eu lieu la plus importante, celle qui a été écrasée par l’Armée rouge en 59. Suite à cet événement, il était de grande importance pour les E-U d’amener l’opinion publique à croire qu’il s’agissait d’un génocide, c’est pourquoi le chiffre de 1,2 million de morts a été avancé par les autorités du Bouddhisme tibétain en exil.
http://www.revefrance.comPlusieurs études démographiques ont démontré par la suite que ce chiffre a été inventé de toute pièce. Patrick French, ex-directeur de « Free Tibet », a été le vérifier sur place, à Dharamsala. Après avoir compulsé longuement les documents « officiels » qui ont servi à avancer ce chiffre, il a été complètement dégoûté par l’ampleur de la falsification venant de la part de ceux qu’il admirait. Il raconte cet épisode dans son livre. Ce qui est important à retenir dans cette falsification, c’est que si on parle de 1,2 million de morts sur une population d’à peine deux millions d’habitants, on peut en effet parler d’un « génocide ». Mais s’il s’agit que quelques milliers de morts de part et d’autre, il ne s’agit plus d’un génocide, mais d’une guerre civile. Ce chiffre de 1,2 million de morts a donc permis de manipuler l’opinion publique en l’amenant vers la méfiance, voire la xénophobie, vis-à-vis des Chinois. C’est le même topo depuis 50 ans. Donc, si on analyse les faits de manière historique, on ne peut parler ni d’invasion, ni de colonisation, ni de génocide. Les émeutes qui ont eu lieu ce mois de mars 2008 doivent être analysées dans un contexte économique en tout premier lieu, sans oublier que le Tibet est un des terrains de combat entre les E-U et la Chine, depuis longtemps.
La violence des manifestations ne cadre pas avec le pacifisme affiché par le Dalai-Lama. Pourquoi?
Le DL et son entourage portent les couleurs du pacifisme et se doivent d’entretenir l’image de tolérance et de compassion qui sied au Bouddhisme tibétain, sinon qui les croirait encore en Occident ? Le DL a quand-même pris le temps d’ameuter l’opinion publique autour de la manifestation pacifique des 300 moines de Drepung descendus au centre de Lhassa le 10 mars et a immédiatement incriminé la répression aux forces de l’ordre chinoises (soit dit en passant, tout un chacun qui a voyagé au Tibet a pu remarquer que la police est essentiellement composée de Tibétains et compte très peu de Chinois). Quand les actes de violence ont atteint un niveau de barbarie sans nom, il s’est rapidement distancié des événements. Quel rôle joue-t-il là-dedans ? Pour le savoir, il faut analyser à qui profitent ces émeutes : ni aux Chinois, ni aux six millions de Tibétains de Chine. Elles servent essentiellement à ameuter l’opinion publique autour des violations des Droits de l’homme en Chine, le manque de liberté d’expression, et les diverses répressions que nous incriminons au gouvernement chinois. Donc, elles servent à donner de la Chine une image exécrable, ceci juste avant les JO qui vont rassembler la presse internationale à Pékin.
Je pense qu’en partie, elles reflètent l’énorme peur que nous avons de la puissance économique que représente la Chine actuellement. Il est vrai que si par certains côtés, elle fait encore partie du Tiers Monde, par d’autres côtés, elle risque de nous rattraper très rapidement et même de nous dépasser. Peu de gens ici se rendent compte que la Chine compte un potentiel intellectuel gigantesque et que cette masse d’intellectuels chinois commence à en avoir par-dessus la tête de se voir constamment refoulée et dénigrée par l’Occident. Ils ne vont plus se taire pendant longtemps. Pour résumer, je pense que ces émeutes servent à noircir l’image de la Chine : provoquer des émeutes à caractère racial dans les régions tibétaines, c’est obliger le gouvernement chinois à sortir la grosse mitraille, et donc nous pourrons parler en tout bien tout honneur d’une « répression sauvage » exercée par le gouvernement chinois lors « d’incidents ethniques ».
On connaît la chanson : elle a été utilisée à plusieurs reprises depuis 89 (conflits en Afrique, dans les Balkans, en Irak, et ceux pour démanteler l’URSS). Il faut savoir aussi qu’au sein de la communauté tibétaine en exil, une scission est de plus en plus évidente : d’une part, il y a les modérés, dont le DL, qui ne prêche pas (pas ouvertement en tout cas) pour la violence et ne demande même pas une indépendance, mais parle « d’autonomie poussée », comme on sait. D’autre part, et pour le moment c’est une fraction majoritaire au sein du gouvernement en exil, il y a les radicaux qui exigent une indépendance totale et sont prêts pour cela à prendre les armes. Vous imaginez bien qu’un discours pareil serait impossible à tenir sans l’appui de leurs alliés de 50 ans : les E-U qui, d’ailleurs continuent à financer et à armer la communauté tibétaine en exil. En réalité, les E-U disposent actuellement de deux chevaux de bataille qu’ils utilisent simultanément : le DL et sa suite (européenne, surtout) par qui passe le discours pacifiste qui sert à rassembler les intellectuels occidentaux autour des thèmes de « démocratie », de « droit de l’homme », de « liberté de presse », etc. qu’il faut imposer à la Chine (c’est un comble « une démocratie » qu’il faut imposer !... mais ça marche à 200%), et puis la fraction « dure » du gouvernement tibétain en exil qui compte de plus en plus de membres grâce à un discours musclé de lutte pour une indépendance, coûte que coûte. Apparemment, ce sont ces derniers qui mettent le feu aux poudres et déclenchent les violences.
- Cela n'exprime-t-il pas un réel mécontentement?
Oui, bien sûr. Ce que je vous ai expliqué jusque là ce sont les déclencheurs « externes » des émeutes. Mais il est évident que s’il n’existait pas un « terrain », les déclencheurs ne pourraient rien déclencher. Comme je vous le disais, les raisons internes sont essentiellement économiques, donc aussi sociales. D’abord, il faut se rappeler que l’enseignement au Tibet n’a pu démarrer que dans les années ’60, vu le retard général du Tibet comparé au reste du pays. Ce qui veut dire que les premiers universitaires ou techniciens supérieurs tibétains n’ont commencé à travailler que dans les années 80, soit 10 ans plus tard que les Chinois Han (et 10 ans en Chine, c’est presque 100 ans chez nous !). C’est un retard qui n’est pas encore rattrapé maintenant. Ce retard dans les niveaux de formation, donc aussi dans le type de travail proposé aux uns et aux autres, explique que les postes « importants » sont occupés surtout par des Chinois.
Au-delà de ce premier problème qui est réel, difficile à résoudre, et source de conflit « ethnique », il y a aussi le retard bien connu, partout en Chine, des campagnes par rapport aux grandes métropoles. Si beaucoup de Tibétains ont profité des avancées économiques de la Chine, beaucoup d’autres sont restés dans le marasme. Ce fait ne touche pas que le Tibet, mais l’ensemble de la Chine : les inégalités se font de plus en plus criantes entre les plus aisés (ou même les moyennement aisés) et les plus démunis. Ce qu’il y a sans doute de plus spécifique au Tibet, c’est que peu de Chinois résidant au Tibet sont sans travail - s’ils arrivent au Tibet, c’est qu’ils savent qu’ils y auront un travail, sinon ils iraient ailleurs -, alors qu’il y a beaucoup de jeunes tibétains sans travail. En général, ils viennent de la campagne et ont juste suivi l’école primaire. Ils manquent de qualification, alors que les Chinois qui viennent travailler au Tibet sont des techniciens qualifiés, des universitaires ou des cadres, et bien sûr des commerçants. Même si l’enseignement est facilité aux Tibétains (comme aux autres minorités ethniques de la Chine, d’ailleurs), que le minerval est moins élevé et que les examens d’entrée sont moins sévères que pour les Han, les Tibétains ne voient pas toujours l’intérêt de poursuivre des études supérieures. Amener les Tibétains à se former serait pourtant une manière intéressante de diminuer l’inégalité sociale, alors que la Chine « s’en tient » à injecter des milliards de yuan pour le seul développement économique du Tibet. De plus, dans les villes tibétaines, le marché libre favorise les Chinois Han et les musulmans Hui qui ont plus d’expérience dans le commerce que les Tibétains. Donc, là aussi, les Tibétains se sentent sur le carreau par rapport aux Han et aux Hui.
A noter que la haine raciale vis-à-vis des musulmans est ancrée de longue date dans le Bouddhisme tibétain et véhiculée par lui (ea. par le Kalashakra) : c’est en raison des invasions musulmanes dans le nord de l’Inde au 10ème et 11ème siècles que les maîtres tantriques ont été se réfugier au Tibet. Le Tantrisme indien, devenu au Tibet le bouddhisme tibétain, a gardé vis-à-vis de l’Islam une rancœur de longue durée à cause des persécutions musulmanes.
- La Chine n'a-t-elle pas annexé le Tibet? Peut-on nier l'existenced'une revendication nationale au Tibet, d'une "nation tibétaine" distincte de la Chine?
Comme je vous le disais plus haut, le Tibet a été annexé à la Chine par les Mongols, c’est-à-dire à l’époque où les Mongols étendaient leur empire e.a. sur la Chine (13ème). Lorsque la Chine a repris le contrôle sur son empire, avec les Ming, du 14ème au 16ème siècle, elle s’est passablement désintéressée de cette lointaine contrée tibétaine et le Tibet est resté annexé à la Chine « passivement ». Puis, les Mandchous se sont emparés de la Chine et ont fait du Tibet une province chinoise. Episode suivi par celle des Britanniques, puis celle des E-U.
Alors que signifie le terme « nation » ? Si vous voulez parler d’une nation historiquement distincte de la Chine, il faut remonter à la dynastie des Tubo qui régnait sur le Tibet du 7ème au 9ème siècle. C’est comme si maintenant on revendiquait l’empire de Charlemagne ! Si vous voulez parler d’une culture spécifique, cela semble évident que le Tibet n’a pas la même culture que la Chine, ne fut-ce que par sa langue et son écriture, mais aussi par ses traditions, ses religions, ses habitants, etc. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché de multiples croisements, au point que je me demande ce que cela pourrait engendrer comme déchirures et drames familiaux si un jour le Tibet devenait réellement indépendant et mettait tous les Chinois Han à la porte, ainsi que tous les musulmans (ce sont les deux ethnies visées par le gouvernement en exil) : ils auraient un sacré problème pour distinguer qui est qui, et qui appartient à quelle ethnie. En fait, les discours ethniques ne sont là que pour expliquer au grand public des guerres que se font entre elles les grandes puissances : cela s’est vu dans les Balkans, en Irak, en URSS, cela se reproduit au Tibet. Ce qui m’ahurit, c’est que l’opinion publique n’a pas encore « fait tilt ». Et ce qui m’inquiète, c’est que les enjeux dans ce conflit-ci dépassent de loin tous ceux qu’on a vu dans les autres conflits : d’une part la Chine ne se laissera pas faire, d’autre part, c’est l’économie mondiale qui risque de basculer.
- Aujourd'hui, les Tibétains peuvent-ils vivre selon leur culture/religion?
Les Tibétains sont pour la plupart très croyants, cela se voit dans le quotidien : les moulins à prière tournent allègrement, on assiste à des prosternations devant les temples du matin au soir, sur les routes on rencontre des pèlerins en marche vers Lhassa, les drapeaux de prière flottent sur les cols, les monastères sont bondés de moines même des très jeunes enfants (ce qui est interdit par la loi chinoise), les billets de banque s’amoncellent au pied des bouddhas, de loin on entend résonner les trompettes et les mantras.
La pratique religieuse est loin d’être réprimée. Il faudrait être vraiment de mauvaise foi pour prétendre le contraire ! Ou bien, il faut n’avoir jamais été au Tibet. Dans l’enseignement, le bilinguisme est obligatoire et pratiqué dans toutes les écoles que nous avons visitées (primaires, secondaires et supérieures) ; des instituts de tibétologie ont été ouvert à l’intention des jeunes tibétains (ou autres) qui désirent approfondir l’étude de la culture tibétaine : y sont donnés des cours de langue, de médecine, de théologie, de musique et danse, de pratiques artisanales, etc. Donc je pense que c’est vraiment un non-sens de dire que la culture et la religion sont opprimées ou détruites. A nouveau, c’est l’information qui est donnée chez nous : après avoir mis en lumière la tromperie quant au génocide ethnique, on s’est rapidement tourné vers le « génocide culturel ». Il est évident que, moi, en tant que petit individu, si je dis l’inverse, personne ne me croira, mais il suffit d’aller voir sur place pour vous en convaincre.
Alors de quoi parle-t-on lorsqu’on pointe du doigt la « répression chinoise » ? Ce qui est interdit et sévèrement puni est toute tentative de « séparatisme », ou de division de la Chine. Cela peut être des actes qui paraissent anodins chez nous, comme porter le drapeau tibétain en rue (drapeau qui a été inventé en 59, lors de l’exil, et qui a donc une couleur politique), ou distribuer des tracts en rue, ou distribuer la photo du DL (qui est une effigie politique), ou organiser des manifestations, etc. Pour ce genre d’actions, il y a très rapidement (trop rapidement sans doute ?) arrestation, et parfois emprisonnement. La Chine est drastique à ce sujet parce qu’elle sait que le soutien à ce mouvement pour l’indépendance du Tibet est énorme, que ce soutien vient de l’Occident et vise la division de la Chine. Comme je vous le disais, le contentieux ne concerne pas tant les six millions de Tibétains de Chine face à la Chine, mais c’est un contentieux qui oppose la Chine à l’Occident et qui s’exprime par le malaise économique que connaît actuellement le Tibet.
- Quelle est la nature du bouddhisme tibétain et de sa structure/clergé?
Ses rôles sociaux et politiques, passés et présents?
Alors là, vous me demandez de réécrire mon bouquin ! En résumé, le Bouddhisme tibétain est issu du tantrisme, une des trois grandes écoles ou « véhicules » du Bouddhisme. D’après les bouddhologues, c’est le véhicule qui s’est le plus éloigné du dharma (ou enseignement originel du bouddha, 6ème AC). Tout d’abord, parce qu’il s’agit du véhicule le plus récent (6ème PC), donc le Bouddhisme a eu le temps de se métamorphoser plusieurs fois, ce à quoi il a dû se prêter en raison de la difficulté intellectuelle de son enseignement. Et ensuite parce que le Bouddhisme tibétain a la particularité d’exercer simultanément un pouvoir spirituel et un pouvoir temporel, ce qui n’existe pas dans les deux autres véhicules du Bouddhisme.
En fait, le tantrisme a pris son essor au Tibet au 10ème et 11ème par les circonstances historiques que je vous ai racontées (invasions musulmanes). A cette époque, le Tibet était totalement désorganisé au niveau politique et social. Or les communautés tantriques venues du nord de l’Inde étaient, elles, très structurées et hiérarchisées. C’est pourquoi, lorsqu’elles se sont installées dans ce Tibet qui demandait une réorganisation, elles ont repris la région en main de manière « spontanée », en utilisant leurs propres critères. Le tantrisme est devenu le bouddhisme tibétain à partir du moment où il s’est adapté aux mœurs, coutumes et à la religion autochtones (le Bön). On peut dire qu’à cette époque, la religion bouddhiste fut bénéfique au Tibet, puisqu’il a amené le Tibet vers une féodalité structurée. L’ennui, c’est que cette féodalité s’est figée durant un millénaire autour d’un pouvoir religieux extrêmement répressif et conservateur. Le Tibet a été arrêté dans son évolution en raison de ce pouvoir omniprésent et omnipotent. Il ne faut pas oublier que les monastères possédaient plus de 70 % des terres tibétaines, le reste allant aux familles nobles. Jamais n’a existé un pouvoir théocratique aussi puissant et aussi riche dans le monde. C’était incomparable avec ce qui se passait chez nous au Moyen-Âge où les monastères devaient se faire une petite place à l’ombre des châteaux forts. Avec l’avènement de la RP Chine en 49, il fut d’autant plus difficile pour le haut clergé tibétain de renoncer à ce pouvoir.
Vous dites que le bouddhisme tibétain a permis d'imposer un système
féodal. Mais cela a été le cas de la plupart de religions. Ce temps n'est-il pas révolu?
Bien sûr, cela a été le cas pour pas mal d’autres religions, comme quoi les religions ont toujours un pied dans la politique, quoi qu’on en dise. Le bouddhisme tibétain a permis à une société tribale, telle qu’elle était avant le 9e siècle, d’évoluer vers une société mieux structurée, féodale. La féodalité n’a plus la cote nulle part, et l’ancienne élite tibétaine, maintenant en exil, n’a pas l’intention de revenir à l’ancien système. Ils se modernisent eux aussi et sont plutôt partisans du modèle « marché libre » avec réinstauration de la propriété privée des terres, donc, surtout en dehors du système chinois, mais copié sur le modèle occidental.
- Comment expliquer le sentiment très pro-Tibétain en Occident,
notamment dans les médias?
L’opinion publique suit les médias et les médias obéissent aux intérêts économiques. Ne vit-on pas dans une dictature économique chez nous ? La censure est aussi réelle ici qu’ailleurs, mais mieux camouflée. En Occident, on n’est pas enfermé en prison pour ses opinions, mais bien dans sa tête, puis dans la maladie qui en résulte. Je me demande parfois ce qui vaut mieux. Donc votre question réelle devient : « comment expliquer le sentiment pro-tibétain véhiculé par notre système économique » ? Ni les E-U, ni l’Europe n’apprécient les avancées fulgurantes de la Chine sur la scène internationale. Tous les coups sont bons pour la contrecarrer : « Il faut foutre le bordel pendant les JO à Pékin ! » crie Cohn-Bendit dans son discours en séance plénière à propos du comportement que l’UE doit adopter face à la Chine. Ceci, pas même une semaine après les événements qui ont enflammé le cœur de Lhassa ! C’est assez monstrueux, mais cela démontre par « a+b » que le « grand monde de la diplomatie et du trust financier » n’a cure du Tibet, ce qui lui importe c’est « foutre le bordel en Chine ».
Comment faire avaler cette pilule au grand public occidental, en ne perdant surtout pas l’approbation des intellectuels ? Pour cela, on fait appel à Sa Sainteté qui par son sourire de neiges éternelles ferait fondre un chat devant une souris. Le Bouddhisme tibétain ne s’est-il pas habillé de ses plus beaux atours pour séduire un Occident « en vide de valeurs spirituelles » ? Entré chez nous en surfant sur la vague du « retour aux sources » des années 70, il ne lui fut pas difficile de se faire passer pour le dharma, présenté à nous comme un « athéisme spirituel », une philosophie de vie, un mode d’être, une thérapie intérieure, etc., bref, tout sauf une religion.
Or, si on y regarde d’un peu plus près, le Bouddhisme du Bouddha est déjà une religion puisqu’il propose une transcendance : un au-delà des souffrances résultant de nos limites physiques et temporelles. Est-ce qu’un au-delà, ou une transcendance, n’implique pas une foi ? Le Bouddhisme tibétain est encore plus une religion, puisqu’il a réintroduit des dogmes, dont le plus fameux : la réincarnation, justement celui contre lequel s’est insurgé le Bouddha en personne ! La réincarnation a été remise à l’honneur par le Bouddhisme tibétain au 14ème siècle, pour pouvoir officialiser la succession de l’héritage spirituel, temporel et, surtout, matériel d’un Rinpoché (ou responsable de monastère) vers le suivant, par le système des tulkous (qui compte avec la croyance en la réincarnation). Etre responsable d’un monastère au Tibet à l’époque féodale, c’était être grand propriétaire foncier : les terres, et les biens sur ces terres, y compris les serfs, appartenaient au monastère. Cela explique pourquoi il y eut tant d’assassinats dans les rangs du haut clergé tibétain et de guerres entre les différentes écoles du Bouddhisme tibétain.
Bref, le Bouddhisme, grâce à son caractère très plastique s’est adapté aux différents environnements où il a élu domicile, que ce soit au Tibet, ou au 20ème chez nous... où Sa Sainteté le DL se plait à nous servir quelques louches de démocratie, avec une cuillère à soupe de Droits de l’homme, et autant de liberté d’expression, à mélanger consciencieusement à une bonne pincée de tolérance et de compassion bouddhistes, et on obtient une pâte bien lisse prête à enfourner dans les hauts fourneaux médiatiques pour en faire une succulente tarte à la crème ! Que le Bouddhisme s’adapte, c’est un signe de bonne santé ! Ce qui est beaucoup plus malsain, c’est un DL qui fait passer le Bouddhisme tibétain pour une non-religion (une philosophie) de tolérance et de compassion dénuée d’implications politiques. Là, il y a vraiment de quoi s’esclaffer (bien que ce ne soit pas une bonne blague) !
- Ne peut-on aussi l'expliquer par le caractère totalitaire et répressif de l'Etat chinois?
Evidemment, ce qu’on met en avant chez nous, c’est le contraste entre le « pacifisme » du DL et le « totalitarisme » de la Chine. Mais c’est un peu ridiculement noir-blanc, ne trouvez-vous pas ? C’est juste bon à persuader des enfants en robe de communion. Alors comment se fait-il que tout le monde chez nous (même les intellos de gauche, progressistes, écolos, bios, et tout et tout) a cette idée très contrastée en tête, d’un Tibet tellement sympathique et d’une Chine abominablement répressive ? C’est la même question que : comment se fait-il que tout le monde boit du Coca-cola et porte des Adidas ? La pub, ça fonctionne et c’est dangereux, tout le monde le sait et on ne peut s’empêcher de se faire avoir. Surtout que cette pub là, cela fait 50 ans qu’elle nous assomme !
Qu’on dise chez nous que la Chine est « répressive », d’accord dans une certaine mesure, mais expliquez-moi comment il se fait alors que proportionnellement elle compte cinq fois moins de prisonniers qu’aux E-U ? Qu’on dise chez nous que la Chine est « totalitaire » : d’accord pour dire qu’elle reste communiste, mais est-ce automatiquement synonyme de « totalitaire » ? D’ailleurs, ce qui nous gêne, ce n’est pas tant qu’elle soit communiste, mais c’est qu’elle protège son « territoire économique » : ni les E-U ni l’UE ne peuvent y faire ce qu’ils veulent à leur propre guise, et cela ne plaît pas du tout aux multinationales. Les investissements étrangers en Chine ne dépassent pas 3% : ce n’est pas un beau cadeau pour nos multinationales !
- Y a-t-il une dimension géostratégique? Quel est le rôle du Dalai-Lama?
La dimension géostratégique est au cœur du problème, bien sûr et ce, dès le début du 20e siècle. Il ne faut pas oublier que l’Europe avait beaucoup de « concessions » en Chine au début du 20e siècle et que le Tibet était, pour ainsi dire, sous la tutelle des Anglais. La prise de pouvoir par les communistes a mis fin à cette semi-colonisation. Je crois que chez nous, on n’a pas digéré cela. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ce sont les E-U qui ont repris le flambeau avec la guerre froide en toile de fond. Le Tibet et le DL sont devenus deux excellents chevaux de bataille pour les E-U dans leur tentative de diviser la Chine.
- Les USA viennent d'ôter la Chine de leur liste des Etats les plus
répressifs? La Chine n'est-elle pas devenue un Etat capitaliste comme les autres?
Si les USA font cela, n’est-ce pas dans un but stratégique ? Cela leur permet d’organiser plus d’émeutes en régions tibétaines, ce qui devra amener la Chine à déployer les canons de la répression, et les E-U pourront ainsi ressortir leur carton rouge : « Etat répressif ». La Chine pratique actuellement une économie qu’elle appelle « mixte », c’est-à-dire que certains aspects du capitalisme y sont admis, mais que le socialisme gère encore l’armature de l’économie chinoise. En simplifiant, on peut dire que le capitalisme s’y développe sous le contrôle du parti communiste. D’après les économistes internationaux, le secteur public domine encore l’économie chinoise à plus de 60%. C’est peut-être difficile à comprendre pour nous qui réfléchissons plutôt de manière aristotélicienne où « A ne peut jamais être non-A ». Mais pour un Chinois, c’est de l’ordre du yin-yang : l’un n’exclut pas l’autre, A peut être non-A, cela dépend des conditions. C’est ce qu’on appelle une manière de pensée dialectique. Par exemple : les autorités ont constaté qu’ils ont laissé aller la pollution beaucoup trop loin. Du coup, dans leur plan quinquennal, ils corrigent le tir et prévoient un investissement gigantesque dans le secteur de l’environnement et de l’écologie, quitte à faire appel à des investissements étrangers. Mais en utilisant des moyens capitalistes, leur fin ne l’est pas. On ne peut qu’espérer que cela fonctionne !
Elisabeth Martens
L'analyse de Merle 288 est excellente dans son ensemble.
Il est vrai que pour le moment il y a un douuble problème de la communication en Chine. Vers l'intérieur et vers l'extérieur.
Cela s'explique d'une part par une tradition qui remonte plus loin que la République contemporaine et d'autre part par la conscience de la puissance de l'arme médiatique.
Je crois qu'au fur et à mesure que le pays deviendra plus sûr de sa stabilité interne, la libre circulation des idées et de l'expression progressera.
De toute façon, le moteur tourne déjà. Quiconque a accès à l'internet chinois, sait que la communication y est rapide et très libre. L'internet chinois est actuellement le plus important au monde et sa taille interdit un contrôle tant soit peu efficace. On peut donc établir qu'il y a déjà une démocratisation importante de la circulation des idées et de l'expression à ce niveau. Amnesty International me fait rire avec sa chandelle contre la censure sur l'internet chinois. Qu'ils aillent sur place dans les grands cafés internet et on verra que ça surfe dans tous les sens et dans le monde entier.
Il commence aussi à soufffler un nouveau vent dans les milieux officiels. La Chine a montré une grande ouverture vis à vis des journalistes étrangers lors du dernier Congrès en mars et a été agréablement surpris par l'honnêteté et l'objectivité de beaucoup d'articles. Il y avait donc une proposition en l'air pour libéraliser progressivement les média.
Mais il y a eu le coup des média occidentaux qui ont mené cette campagne perfide anti-chinoise lors des émeutes au Tibet... et on a fait machine arrière. Le magnifique sabotage! La Chine a eu confirmation de sa méfiance vis à vis des médias occidentaux. En tout état de cause, la libéralisation de l'information et de la liberté d'expression en Chine est irrémédiable.
Alors si on veut la soutenir, traitons la Chine avec courtoisie. Et si on veut que la Chine continue à censurer ou aggraver sa censure, il suffit de continuer à l'attaquer comme on l'a fait.
Somme toute, bien des occidentaux devraient changer de peau et de discours si tout à coup la Chine se révélait être un modèle de démocratie. Et les braves droits-de-l'hommistes pedraient du coup leur raison de vivre.
En fait ils me font penser à des pompiers pyromanes...
Bravo JL Mélenchon. Tenez bon. SVP, ne cessez pas à une minorité de Français habituée à l'antiChine saisonnière et récurrente. Cette minorité tape facilement sur la Chine. Après les jouets dangereux, des T-shirts à prix bas, les JO 2008 à Beijing et droit de l'Homme. Sans rappeler le protectionnisme de Michel Jobert - ancien ministre du commerce extérieur en 1980, sur l'importation des montres à quartz importées de HongKong.
Elisabeth Martens, ou la théorie du complot permanent. Tout serait donc orchestré par la CIA. Mon dieu, ils sont décidément très forts les agents de la CIA...
Tous ces efforts pour nous expliquer que le Tibet apppartient à la Chine. A dire vrai, qui en a quelque chose à faire ? La question de fond porte davantage sur la façon dont le gouvernment chinois étouffe l'expression du mouvement indépendantiste tibétain. Tirs à balles réelles sur les manifestants, détentions arbitraires, tortures...le tout en empêchant les journalistes étrangers de couvrir la situation. On dirait la France en Algérie en 1956. Je ne pensais pas que Mélenchon et les contributeurs de ce forum approuveraient ces méthodes.
Sinon Martens a des réflexions intéressantes : le taux d'incarcération en Chine serait 5 fois moins important qu'aux USA. D'où vient l'info ? Le chiffre chinois tient-il compte des camps de travail ?
L'opinion de cette pauvre femme n'est nourrie que par sa haine viscérale, absolue des USA. Haine qui la conduit à prendre la défense de n'importe quel régime, pourvu qu'il s'oppose aux USA. Elle me fait penser à ces individus qui, oubliant tous ses crimes, trouvent des vertus à Pinochet parce qu'il a renversé un gouvernement socialiste et rétabli l'économie chilienne. Quand la haine prend le pas sur les principes et les convictions, la bêtise n'est jamais très loin.
En tous cas, le sujet aura suscité un débat nourri !
Pour ma part, je crois surtout qu'il faut éviter les amalgames : On peut critiquer la politique chinoise dans tout ce qu'elle a d'autoritaire et violent, sans pour autant mépriser le peuple chinois; On peut se sentir révolté à la vue de moines pacifistes molestés par des militaires, sans pour autant porter crédit à la totalité de leurs propos, ni soutenir leur idéologie. Il n'y a pas que le tout ou rien.
Je crois que, comme beaucoup de personnes qui ont témoignés ici, je manifeste simplement mon dégout de l'autoritarisme et de la violence. J'ai une profonde aversion pour les régimes autoritaires, d'où qu'ils soient, et quelles qu'aient put être les raisons qui ont procédé à leur fondement. La liberté de penser et celle d'exprimer le fruit de cette dernière ne doivent pas, nulle part, être un motif d'emprisonnement. Quant à savoir si ce débat prévaut sur le record olympique de saut en longueur et qui va l'emporter, effectivement, mon choix est fait. Je ne regarderai pas les JO.
l'interview de Elisabeth Martens est extrèmement intéressante
et j'ai envie de répondre à @BZH :
Dialectique historique Tibet / Chine
Dialectique hidtorique Bretagne / France
avec le clin d'oeil "reconstituons aujourd'hui l'empire de Charlemagne,
ou bien le Saint-empire Germanique" ?
Et vivent les Ardennes réunifiées (au moins, Guderian ne passera pas, cette fois-ci !)
;-)
P.S. : BZH, c'est BREIH ou BREIZ ? (Wikipedia n'a pas su m'éclairer)
Je viens de prendre connaissance de la note sur la Chine que vous citez dans votre message. Sa lecture est en effet édifiante et, comme vous, je ne saurais trop en recommander la lecture à tous ceux qui s'expriment ici et qui émettent un avis sur la Chine d'aujourd'hui.
http://www.societe-de-strategie.asso.fr/pdf/chine_txt1.pdf
Je précise que je m'adressais à Gilles VILAIN (post 286).
Bonjour, Jean Paul
Lu avec un vif intérêt ton article contre le boycott des jeux pour défendre le Tibet. Je t’ai entendu aussi dans différents médias.
Ce boycott n’a pas pour finalité uniquement de dénoncer la politique chinoise au Tibet mais au delà de dénoncer l’absence de droits de l’homme en Chine et l’absence de démocratie. Le développement côtier de la Chine se fait sur le dos des paysans des provinces qui viennent travailler dans les chantiers de Shangai ou Pékin comme travailleurs clandestins payés sans contrat de travail. En effet en Chine les habitants des provinces de l’intérieur doivent bénéficier d’un passeport avec visa pour venir sur la côte et bien sûr cela permet le trafic des clandestins. Ce n’est là qu’un exemple qui illustre la gestion économique capitaliste d’un parti qui a l’audace de s’appeler communiste.
J’ai compris tes arguments Jean Paul de ne pas cautionner un état religieux,comme toi je ne veux pas d’une « sainteté » à la tête d’un état et je suis attaché à nos valeurs laïc mais pour autant il est très important aussi de dénoncer la dictature en Chine et ce système politique « communo capitaliste ».
En défendant la politique de la Chine au Tibet tu es une caution pour ce parti qui se sent renforcé dans sa volonté de continuer sa répression contre les Chinois eux même.
Demain lorsque la Chine va se libérer de ce pouvoir dictatorial, tu risques de passer pour l’un de ses plus ardents défenseurs … … Le Tibet est mort de toute façon les chinois ont développé une immigration massive de l’intérieur et les tibétains sont aujourd’hui minoritaire dans leur propre province. Le Tibet ne retrouvera jamais sa souveraineté, par contre la Chine peut se débarrasser de ses dirigeants.
Bats toi à nos cotés pour une démocratie Chinoise avec une gestion économique communiste et non pas capitaliste.
Eric adhérent PCF.
>Carolo
As tu lu les ouvrages que je cite?
@Blob - Non, mon ami. Pourquoi cette question ?
C'est le devoir de mise à distance qui me frappe le plus:c'est une attitude malheureusement fort rare chez les hommes publics.Outre mon accord avec la position exprimée je trouve aussi particulièrement instructif pour ceux qui te lisent de donner une méthode intellectuelle : celle qui scrute le réel et non ce qu'on en dit ici ou là.Deux clefs pour qui postule à des charges publiques.
Avec toi.
Cher M. Mélenchon,
Avec tout le respect que je dois aux points de vue divers et variés, j'ai le regret de vous dire que, non, votre position n'est pas tenable ! Qui êtes-vous et quelles compétences avez-vous pour tenir des propos si irresponsables et érronés quant au Tibet ? Les spécialistes (sinologues, tibétologues ou autres) de mon entourage sont profondément ulcérés par l'inexactitude et l'arrogance de vos propos.
Depuis quelques jours, vous êtes étonnamment présent sur les ondes et défendez un point de vue sur un sujet que vous ne connaissez manifestement pas du tout ! Quel est votre but : vous faire connaître du grand public ou demander l'asile politique en Chine ? A ce train-là, vous allez bientôt réussir à être citoyen d'honneur de la plus grande dictature du monde, c'est sûr !
Dans les différentes émissions où vous êtes intervenu, vous avez commis un nombre considérable d'inexactitudes, voire de contre-vérités, historiques, géopolitiques, culturelles, etc... Certaines étaient très graves. Heureusement que quelques spécialistes du sujet ont tenté de vous remettre à la place qui est la vôtre, celle d'une ignorance crasse du sujet !
Votre propos sonne comme un "révisionnisme de salon" que je trouve irresponsable et même condamnable : comment osez-vous nier que le Tibet a été envahi de force en 1950 et que depuis lors, il est sous la férule d'un régime terrifiant ? C'est un peu comme si vous remettiez en cause l'Occupation en France, ou la dictature sous Pinochet : quel manque de respect pour le peuple tibétain et pour tous les Chinois qui, dans l'ombre, essaient d'accéder à plus de libertés ?
Car la Chine est loin d'être ce régime sympathique que vous décrivez pour la simple raison que vous ne le connaissez pas. Si le peuple chinois et son histoire sont admirables et dignes de respect, le régime de Pékin est l'un des plus violents de la planète. Et le fait que les pays occidentaux ne se comportent pas toujours de manière éthique dans le monde n'est pas une raison pour cautionner un régime aussi affolant que le capitalisme-post maoisme-dictatorial de Pékin, qui ne privilégie que deux classes sociales : les cadres du Parti et les entrepreneurs (qui sont aussi tolérés pour engraisser les cadres du Parti). Si une classe moyenne a émergé récemment en Chine, c'est indéniable, les autres classes sociales, notamment les paysans, sont réduits à la misère en ce moment et pour votre information, tentent de se faire entendre dans des manifestations qui sont fortement réprimées.
Si vous étiez allé au Tibet - ou dans tout autre région dite chinoise habitée principalement par une minorité ethnique, vous sauriez que le régime de Pékin bafoue allégrement depuis des décennies les Droits humains. Le Tibet, à l'instar d'autres régions, souffre d'une politique ultra violente et cynique qui a consisté d'abord en un véritable génocide (1 mio de morts au Tibet depuis 1950, ces chiffres àmanent de l'ONU), puis une destruction culturelle massive (un peu comme si les Allemands avaient détruits tous les chateaux de France et ses bibliothèques) et ensuite, une colonisation planifiée massive qui rend les Tibétains étrangers sur leur propre terre...
Si vous étiez allé au Tibet, vous auriez vu des troupes à chaque coin de rue, des caméras dans tous les lieus publiques, des checkposts sur toutes les routes, des écoles où le tibétain n'est plus enseigné, des nomades forcés à la sédentarisation, une population terrorisée et obligée de pactiser avec les Chinois et de travailler pour eux aux tâches les plus ingrates.
Et si vous parliez tibétain comme moi, on vous aurait raconté très souvent l'horreur des prisons abominables comme celle de Drapchi (à côté de Lhasa) où sont torturées et incarcérées arbitrairement des centaines de personnes. Sans parler des camps de travail et autres joyeusetés qui fleurissent dans toute la Chine et sont si bien cachées aux yeux étrangers. Savez-vous seulement que la Chine est un des rares pays au monde à ne pas laisser le CICR visiter ses prisons ? A votre avis, cela ne veut-il pas dire qu'il y a aurait certaines choses à cacher ?
Svpl, avant de parler si peu doctement dans les émissions télé et radio, lisez les rapports du HCR, d'Amnesty International et d'autres ONG sérieuses dont les propos peuvent difficilement être contestables !
Autre point : vous semblez justifier le bien fondé de l'Invasion chinoise du Tibet de 1950 par le fait que le pays était auparavant sous un régime féodal, ce qui était en effet le cas et cela, personne ne le conteste ! Ne pensez-vous pas que le Tibet aurait pu évoluer autrement et prendre en main sa propre destinée plutôt que de subir la dictature maoiste et la Révolution culturelle si sanglante ?
Dernier détail qui n'en est pas un : le Dalai Lama, qui représente en effet l'ancien Tibet féodal au niveau politique, est un vrai démocrate et a fait tout son possible pour donner des bases démocratiques à son Gouvernement en exil. Le fait qu'il cumule le pouvoir spirituel et temporel est un fait du passé et il est le premier à tenter de séparer les deux pouvoirs ! Réduire ce personnage au rôle de moine manipulateur cherchant à perpétuer l'ancien régime féodal est vraiment insultant de votre part. Ecoutez ses interviews, lisez ses livres et vous comprendrez qu'il est un visionnaire éclairé, un Gandhi des temps modernes.
Bref, au lieu de vous glorifier sur les plateaux télé, allez parler à des Tibétains réfugiés : par exemple, je vous invite à vous rendre à Boddhanath, le quartier tibétain de Kathmandou par où passent tous les Tibétains qui fuient le Tibet. Un bureau du HCR y récolte les témoignages des fuyards : vous comprendrez alors que la répression au Tibet est d'une violence insoutenable que nul ne peut tolérer.
Merci de bien vouloir réfléchir avant de vous lancer dans des propos que vous ne maitrisez pas, sur un sujet qui vous est inconnu.
Et honte à vous de ne pas soutenir un peuple opprimé et des milliers de dissidents chinois !
Nathalie
A Michel
Au commencement (1562–1066 avant notre ère, sous la dynastie des Shang), le ciel était divinisé en Chine.
Souvent l'on disait « tian-di » ?, ciel-dieu, ou dieu au ciel, dieu dessus. Simplement, on disait « di » ou « tian » pour « tian-di ».
Tian-Di est aujourd'hui le nom du centre, ouvert en Belgique, où "est chargée de cours de Sinologie" la désormais incontournable Elisabeth Martens, biologiste de formation, et étudiante en médecine traditionnelle chinoise à Nankin de 1988 à 92, praticienne de médecine chinoise.
Le nouveau gourou du très laïc JL Mélenchon y donne notamment des conférences intitulées : "Médecine chinoise, une éducation à la santé", "le Tui-Na : pédiatrique ou massage chinois pour enfants", "Embryologie et Tui-Na des 8 méridiens extraordianaires" quand elle ne se répand pas en billevesées sur les complots de la Tri continentale et de la CIA contre la Chine éternelle.
Pour le 312: tous les ans à la fête de l'Huma il y a 1 stand du Quotidien du Peuple...tu n'es pas forcément au meilleur endroit pour attaquer et critiquer le "pouvoir communo-capitaliste" (expression qui t'est propre).
Je ne me souvien pas avoir vu le quotidien du peuple dans 1 fête de la Rose (mais je suis loin de les avoir toutes faites).
Par ailleurs tes prophéties sur la chute du pouvoir chinois valent ce que valent en général les prophéties et il il est loin d'être assuré que la majorité des Chinois veuillent la fin de ce pouvoir (même s'ils émettent des critiques à son égard). Instruits de l'histoire ils savent la catastrophe qu'a été la décision venue d'en haut ("accords" de Bialowescza puscza) de détruire l'Union Soviétique et ils ont ghardé le souvenir de leur pays quand il était soumis aux puissances impérialistes (guerre de l'opium) et aussi des guerres civiles avec Tchang Kaï Tchek et les seigneurs de la guerre (de très intéressantes contributions de Chinois d'1 peu partout sur ce blog).
T'as sans doute 1 avis perso mais il me semblait que l'Huma en général publiait des analyses plus réfléchies (que ce que tu écris ou qu'on peut trouver dans la "grande" presse) sur ce qui se passe en Chine et son système politique.