24avr 08

Voici une note de plus sur le sujet du Tibet et de la Chine. Bien d’autres sujets me sollicitent et on me fait le reproche de donner à celui-ci une importance exclusive finalement excessive. Il est temps pour moi de rappeler que ce blog n’est pas le journal officiel de Jean-Luc Mélenchon destiné à donner prétentieusement mon avis sur tous les sujets qui sont dans l’actualité ni même sur ceux qui m’impliquent par ailleurs. Un bon débat est commencé ici sur un sujet qui n’est pas second. Il s’agit de l’ordre du monde, des progrès de la politique du choc des civilisations et de la manipulation des opinions publiques pour les entrainer dans des logiques d’agression contre les pays dont la puissance même pacifique pose problème a l’empire des Etats-Unis d’Amérique. Tel est le cas du Tibet qui a vocation à devenir le Kosovo des chinois dans l’esprit des stratèges néo conservateurs. Ce débat est un bon exemple. Un bon cas. Justement parce qu’il n’est pas simple et que l’on ne trouve pas de feuille toute blanche et de feuille toute noire. Il faut réfléchir et chercher son chemin dans un fouillis de faits et maintenant sous une pluie d’injures. Il est fascinant de voir comment dès qu’une opposition laïque se présente qui met en lumière le caractère ridicule de l’enthousiasme pour un religieux elle est immédiatement démolie sur un registre personnel. Ainsi si l’adjoint à la culture de la mairie de Paris se prononce contre les simagrées pour le Dalaï Lama ce ne serait pas parce qu’il a une opinion et qu’il n’aime pas les chefs religieux obscurantistes mais parce qu’il travaille chez LVMH et que cette entreprise commerce beaucoup en Chine. Bien sûr ce genre de mise en cause personnelle est radicalement à sens unique. Par exemple personne ne demande à Monsieur Ribbes qui m’insulte ici régulièrement et sur les plateaux de télévision comment il est passé de ses certitudes d’ancien membre du PCMLF (parti communiste marxiste léniniste de France), c’est à dire du culte délirant des maoïstes français des années soixante huit pour la personne de Mao à son culte actuel pour le Dalaï Lama. Et personne ne lui demande si son engagement à quelque chose à voir avec ses fonctions à l’université tibétaine européenne que subventionne l’Union européenne… Et ainsi de suite.
Après l’émission d’hier soir sur France trois, des amis m’ont demandé de publier mes arguments sur deux points : ce que je dis à propos de la confusion du religieux et du politique dans la cause du Dalaï Lama et ce que j’affirme sur le caractère dangereux et destructeur de sa revendication indépendantiste. LE PROJET POLITIQUE DU DALAI LAMA EST THEOCRATIQUE ET AUTORITAIRE
A de nombreuses reprises dans les débats auxquels j’ai participé mes protagonistes ont pris argument de l’existence d’une « Constitution Tibétaine » dont la lecture suffirait à démonter la vocation démocratique du projet du Dalaï Lama. Le Dalaï Lama lui-même l’affirme dans son discours fondateur devant le congrès des Etats-Unis en 1987 : «… les tibétains en exil exercent pleinement leurs droits démocratiques grâce a une Constitution promulguée par moi-même en 1963… » Il y a eu bien davantage de dit à ce sujet. Cette Constitution serait même « laïque ». C’est ce qu’a déclaré en face de moi le représentant du bureau du Tibet à Paris sur le plateau de Paul Amar ainsi que chacun peut le vérifier en allant sur le site de l’émission « Revue et corrigée ».
Cette Constitution, dite « Charte des tibétains en exil »,  est consultable sur le site officiel du « gouvernement tibétain en exil »
. Cette lecture est indispensable. Elle permet de se faire une idée assez précise de ce que valent les déclarations, la main sur le cœur, de ceux qui débitent sur les plateaux de télévision que le Dalaï Lama est un parfait démocrate, laïque et ainsi de suite. Elle permet de vérifier si mon rejet du caractère théocratique des objectifs des indépendantistes tibétains est un pur a priori sans fondement de ma part, faussé par mes propres présupposés philosophiques et politiques. Et chacun pourra se demander s’il n’est préférable compte tenu des leçons de l’histoire en la matière depuis l’Afghanistan et l’Iran de refuser toujours et quelle que soit la religion, la confusion de la politique et de la religion. A tout le moins la lecture de ce document permet de vérifier que ceux qui parlent de Constitution « démocratique » et même « laïque » mentent sciemment pour manipuler les auditeurs dont ils espèrent qu’ils les croiront sur parole sans aller vérifier ce qu’ils disent. Par contre j’espère fermement que chacun puisse aller vérifier si les citations que je fais sont exactes ou non.


Article 3. Nature de la politique tibétaine : « L'avenir politique tibétain doit respecter le principe de la non-violence et s'efforcent d'être un libre État de la protection sociale avec sa politique guidée par le Dharma »
Ceux qui protestent contre l’introduction de la Charria, loi religieuse dans les constitutions islamistes deviennent-ils muets quand il s’agit du Dharma ? Ou bien l’opposition à l’introduction d’une loi religieuse – quelle qu’elle soit- dans une Constitution doit-elle être une règle universelle ?
Cette vision religieuse du pouvoir n’est pas une référence isolée dans ce texte « constitutionnel ». Il prévoit notamment que  le serment prêté par les Ministres  est fait « au nom des Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha) ».
Enfin, la Charte se termine par une « Résolution spéciale », votée en 1991, dont voici un extrait qui en dit long sur le manifeste de veulerie féodale que le Dalaï Lama a sollicité de ses ouailles: « Sa Sainteté le Dalaï Lama, le chef suprême du peuple tibétain, a offert les idéaux de la démocratie au peuple tibétain, même s’il n’a pas ressenti le besoin de ces idéaux. Tous les Tibétains, dans le Tibet et en exil, sont et restent profondément reconnaissants à Sa Sainteté le Dalaï Lama, et s’engagent à nouveau à établir notre foi et notre allégeance à la direction de Sa Sainteté le Dalaï Lama, et à prier avec ferveur pour qu'il puisse rester avec nous à jamais comme notre chef suprême spirituel et temporel. »
Voila donc ce qu’il en est du caractère « laïque » de la Constitution tibétaine affirmé par le représentant du bureau du Tibet à Paris. Voyons à présent ce qu’il en est de la « démocratie » tibétaine organisée par cette Constitution.


Article 36. Pouvoir législatif. « Tout pouvoir législatif et autorité réside dans l’Assemblée tibétaine. Les décisions de celles-ci requièrent l'approbation de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour devenir des lois »
Vous avez bien lu. Après une formule péremptoire « tout le pouvoir au parlement » vient cette suite, dans un enchainement d’un cynisme absolu : pour qu’une « décision »   du parlement tibétain devienne une loi, il faut que sa sainteté soit d’accord. Est-ce là l’idéal démocratique et les valeurs universelles que nous sommes censés défendre en défendant le Dalaï Lama et le Tibet des moines ?
Et après cela il reste à se demander  si l’idéal démocratique dont on se réclame pour protester contre l’actuel statut du pouvoir dans la province autonome du Tibet reçoit une alternative avec la concentration monarchique du pouvoir prévue par cette Constitution.


Article 19. Pouvoir exécutif  « Le pouvoir exécutif de l'administration tibétaine sont dévolus à Sa Sainteté le Dalaï Lama, et doit être exercé par lui, soit directement ou par l'intermédiaire d'officiers qui lui sont subordonnés, conformément aux dispositions de la présente Charte. En particulier, Sa Sainteté le Dalaï Lama est habilité à exécuter les pouvoirs ci-en tant que chef de la direction du peuple tibétain :
(a) approuver et promulguer les projets de loi et des règlements prescrits par l'Assemblée tibétain;
(b) promulguer des lois et ordonnances qui ont force de loi.
(c) conférer les honneurs et les brevets de mérite;
(d) convoquer, ajourner, reporter et prolonger l’Assemblée tibétaine;
(e) envoyer des messages et adresses à l’Assemblée tibétaine chaque fois que nécessaire;
(f) suspendre ou dissoudre l’Assemblée tibétaine;
(g) dissoudre le Kashag (gouvernement) ou destituer un Kalon (ministre).
(h) décréter l'urgence et convoquer des réunions spéciales de grande importance.
j) autoriser les référendums dans les cas impliquant des grandes questions en suspens conformément à la présente charte

 
LE VOCABULAIRE DU DALAÏ LAMA N’EST PAS ACCEPTABLE
Pour fixer la sympathie des opinions occidentales, le Dalaï Lama utilise un vocabulaire qui tente un parallèle inacceptable avec la Shoah. Qui lui dira qu’en Europe nous considérons que la Shoah est un évènement radicalement singulier en tant que crime contre l’humanité. Nous n’acceptons pas d’en dissoudre le sens par des usages verbaux qui finiraient par en diluer la signification car cela reviendrait à le minimiser et à relativiser la responsabilité de leurs auteurs et des idéologies qui l’ont rendu possible. La référence permanente aux « six millions de tibétains » chiffre opportunément largement arrondi pour suggérer des parallèles, la référence nauséabonde  à une décision des autorités chinoises « d’imposer une « solution définitive » » (les guillemets autour de cette expression  sont dans le texte initial du discours devant le congrès américain), l’usage inacceptable du concept de « génocide culturel », à rapprocher de celui de « l’holocauste dont a souffert notre peuple durant les décennies passées » tout cela forme un tout qui ne peut être fait par hasard. Je m’en suis ému en voyant ces mots placés comme ils le sont dans les textes des discours. Mon émotion a grandi en lisant les notices biographiques consacrées à la personnalité de son mentor dans sa jeunesse,  monsieur Harrer, puis de l’amitié qu’il lui a conservé jusqu'à sa mort.

LE PROJET DU DALAÏ LAMA C’EST L’INDEPENDANCE ETHNICISTE.
Un autre « must » des débats est d’affirmer avec les yeux brulants de compassion pour la misérable ignorance de son interlocuteur : « mais le Dalaï Lama, ne veut pas l’indépendance, pas du tout, il veut juste l’autonomie ». Pour preuve nous sommes renvoyés à sa déclaration à ce sujet devant le parlement de Strasbourg en 1998. De cette façon il ne nous reste plus qu’a dire que c’était exactement le discours des « résistants kosovars » du type du déjà « bon et pacifiste » Ibrahim Rugovar que l’on promenait en son temps sur les plateaux de télé avec son air pitoyable de chien battu, son écharpe attendrissante autour du cou même en plein été, et que l’on sait comment cela s’est fini. On nous réplique alors que nous faisons des procès d’intentions. Il faut donc se référer aux textes des discours du Dalaï Lama. Non seulement à la lettre de ce qui est dit mais à l’esprit de la démonstration. Le texte auquel je renvoie est sur le site : www.Tibet-info.net. Il date de 1987. Mais le site officiel des tibétains donne d’intéressantes précisions pour sa présentation. « Traduite pour la première fois en français, l’allocution du Dalaï Lama au Congrès des Etats-Unis à Washington le 21 septembre 1987 reste toujours d’actualité, comme nous le montrent les essais nucléaires en Inde et les récentes inondations en Chine. L’allocution marque plus encore que la proposition de Strasbourg du 15 juin 1988 la volonté de dialogue et la position du chef spirituel et temporel des Tibétains. » Donc ce texte de 1987 est "toujours d’actualité". Il l'est même "plus encore que la déclaration de Strasbourg" de 1996. Nous voici donc prévenus. Lisons.« Alors que se poursuit l’occupation militaire du Tibet par la Chine, le monde doit garder présent à l’esprit que, bien que les Tibétains aient perdu leur liberté, du point de vue du droit international, le Tibet reste aujourd’hui un état indépendant soumis à une occupation illégale ». « Libéré de l’occupation chinoise, le Tibet continuerait à remplir aujourd’hui son rôle naturel d’Etat-tampon, préservant et favorisant la paix en Asie. » Cette analyse est au-delà d’une simple allusion. L’idée centrale est que le Tibet reste du point de vue légal un Etat indépendant quelle que soit sa situation actuelle.
Il est significatif que dans ce document comme dans tous les autres, le Tibet dont il est question est  celui qu’il nomme « le Tibet historique » qui, au total représente le quart de l’actuel territoire de la Chine !  « Mon désir le plus cher, à moi ainsi qu’au peuple tibétain, est de rendre au Tibet ce rôle précieux, en transformant à nouveau le pays tout entier, c’est-à-dire l’ensemble des trois provinces d’U-Tsang, du Kham et de l’Amdo, en une zone où régneraient stabilité, paix et harmonie. » L’énormité de cette revendication territoriale, son incroyable agressivité n’est jamais prise en compte dans aucun commentaire. Au delà de son caractère absolument explosif sur le plan géo politique, elle l’est tout autant sur le plan humain. Et c’est le Dalaï Lama qui la pose lui-même quand il dénonce la composition ethnique actuelle des régions concernées.
« Dans les régions orientales de notre pays, les Chinois dépassent à présent très largement les Tibétains par le nombre. Par exemple, dans la province d’Amdo où je suis né, on compte d’après les statistiques chinoises 25 millions de Chinois pour seulement 750 000 Tibétains. Même dans la soi-disant Région autonome du Tibet, c’est-à-dire au Tibet central et occidental, les sources gouvernementales chinoises confirment que les Chinois sont à présent plus nombreux que les Tibétains. (…) Aujourd’hui, sur l’ensemble du territoire tibétain, 7,5 millions de colons chinois ont déjà été expédiés, dépassant une population tibétaine de 6 millions. Au Tibet central et occidental, désigné à présent sous l’appellation « Région autonome du Tibet » par les Chinois, les sources chinoises reconnaissent que les 1,9 millions de Tibétains constituent à présent une minorité au sein de la population.
De plus, ces chiffres ne tiennent pas compte de l’occupation militaire estimée entre 300 000 et 500 000, dont 250 000 dans la soi-disant Région autonome du Tibet.
Pour que les Tibétains puissent survivre en tant que peuple, il est impératif que cessent les transferts de population et que les colons chinois rentrent en Chine.
»  Je pense que cette dernière ligne doit être lue avec soin. Ce n’est ni plus ni moins que la purification ethnique. Cette conception de la définition des peuples non par leur droits égaux mais par leur ethnie est le propre de tous les ethnicismes et la racine de tous les racismes. Mais le Dalaï Lama ne réserve pas cette définition au seul cas du Tibet. Il se présente comme un fauteur de guerre en Chine en incluant dans sa revendication ethniciste d’autres provinces chinoises et d’autres minorités nationales dans le même discours. « La politique chinoise de transfert de population n’est pas nouvelle. Elle a déjà été systématiquement appliquée dans d’autres régions. Au début de ce siècle, les Manchou formaient une race distincte, avec une culture et des traditions propres. Aujourd’hui, il ne reste plus que 2 ou 3 millions de Manchou en Manchourie, contre 75 millions de Chinois qui sont venus s’y installer. Au Turkestan oriental, rebaptisé Sinkiang par les Chinois, la population chinoise est passée de 200 000 en 1949 à 7 millions, soit plus de la moitié d’une population totale de 13 millions. A la suite de la colonisation chinoise de la Mongolie intérieure, on dénombre 8,5 millions de Chinois dans cette région pour 2,5 millions de Mongols. » En application du même raisonnement, le Dalaï Lama demande-t-il à 91 millions de « colons chinois » et à la Chine de rentrer chez eux, c'est-à-dire d’évacuer la Mandchourie, le Sinkiang et la Mongolie ? C’est ce que demandent les porteurs de drapeaux tibétains dans les rues de Paris ? C’est ce que réclament Bertrand Delanoë et les autres zélés de l’enthousiasme de commande pour cet incroyable ethniciste religieux ? Non bien sûr. Ils ne savent même pas ce qui est dans les textes. Ils ne lisent pas, ils ne se renseignent pas. Pour eux, puisque par définition les chinois ont tort, tous ceux qui s’opposent à eux ont raison. Au nom des droits de l’homme on se retrouve occupé à défendre la théocratie, le pouvoir absolu et le nettoyage ethnique. Et le pire c’est que c’est sans le savoir.  Aucune leçon du passé afghan, iranien et autres n’a été retenue.
Après cela, et pour en finir avec la référence au discours du Dalaï lama au parlement de Strasbourg 
où il aurait renoncé à l’indépendance, je vais me contenter de citer le passage de ce discours qui est conscré a cet aspect de la question posée. Je lis qu'il reprend tout simplement l’affirmation du point de droit selon lequel le Tibet est un état indépendant en toute hypothèse. Le Dalaï Lama rappelle que c’est la revendication "irrestible" du peuple tibétain. Puis il déclare qu’il accepte de discuter sur une base qui met cette revendication. Ce qui n’est certes pas y renoncer. Voyons le texte.  D’abord il rappelé la dimension centrale du fait ethnique c'est-à-dire de ce fait que le problème des droits de l’homme n’est pas une question rapportée aux individus mais au peuple en tant qu’entité : «  Pour qu’il y ait progrès quant à la question des droits de l’homme au Tibet, il faut que la question du Tibet soit traitée comme un problème en soi. » Après cela, qui, de bonne foi peut dire que les phrases qui suivent sont une renonciation au caractère ethniciste et indépendantiste de la position du Dalaï Lama ? Lisez. « Historiquement et aux termes du droit international, le Tibet est un état indépendant soumis à l’occupation illégale chinoise. Cependant, au cours des dix-sept dernières années, depuis que nous avons établi un contact direct avec les autorités de Beijing en 1979, j’ai adopté une approche modérée de réconciliation et de compromis. Bien que retrouver l’indépendance nationale soit le désir irrésistible des tibétains, j’ai déclaré publiquement à maintes reprises que j’acceptais d’entrer en pourparlers sur des bases qui excluaient l’indépendance. L’occupation prolongée du Tibet présente une menace toujours plus grande pour l’existence même de l’identité distincte tibétaine, nationale et culturelle. Par conséquent, je considère que ma toute première responsabilité est de prendre toute mesure susceptible de sauver de la destruction totale mon peuple et son patrimoine culturel unique. »
Dans la mesure où j’argumente il me semble que les personnes qui continueront à s’intéresser à ce débat pourront argumenter à leur tour pour motiver leurs opinions. Il va de soi que je suis très heureux quand j’apprends que mes textes sortent des frontières ou que mes lecteurs les font connaitre sur leurs propres listes. Comment, sinon, faire vivre un point de vue différent ? Le matraquage médiatique et l’homogénéité en béton armé de la bonne conscience formatée ne nous laisse pas d’autres moyens d’agir. Mais nous avons ce moyen.


876 commentaires à “Un projet théocratique, autoritaire, ethniciste, dangereux pour la paix”
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  1. Frédéric Leblanc dit :

    Dans son intervention n°338, je trouve monsieur 4-Août franchement malveillant et médisant à l'égard du dalai-lama. Ce dernier n'a jamais jeté "la shoah au poubelle du karma", expression jolie certes, mais qui ne veut strictement rien dire, si ce n'est qu'elle exprime le sentiment de malaise que l'homme éduqué dans une tradition judéo-chrétienne éprouve face à la théorie indienne du karma.

    Le dalai-lama parle essentiellement de compassion; et le dialogue qu'il entretient notamment avec des rabbins juifs va dans ce sens. J'ai lu pas mal de textes, d'articles, d'entrevues ou d'allocutions du XIIIe dalai-lama, et je n'ai jamais rien lu qui aie dans le sens d'un quelconque antisémitisme ou d'un mépris de la tragédie juive.

    Quant à son amitié avec l'alpiniste Heinrich Harrer, il faut être un peu tordu pour accuser le même dalai-lama de sympathie nazie. Harrer était alpiniste, un sportif mis en avant par le régime nazi, et il est devenu, il est vrai, SS. Mais Harrer n'avait rien, strictement rien d'un idéologue; c'était un opportuniste un peu crétin, un jeune con qui rêvait d'aventure. Lui-même a déclaré par la suite son adhésion aux SS comme un acte complètement stupide. Il a débarqué pour certaines raisons au Tibet pendant la guerre (il s'était échappé d'un camp de prisonnier anglais en Inde et voulait rejoindre Pékin par l'Himalaya). Voir "Seven Years in Tibet" de JJ Annaud avec Brad Pitt dans le rôle de Harrer. Il s'est donc retrouvé à Lhassa et a sympathisé avec le jeune dalai (qui avait autour de 10 ans). Qu'on ne vienne donc pas me parler de connivence nazie. Le Tibet était fermé comme une huître; et le mode extérieur leur apparaissait comme très très très lointain. Personne ne devait y connaître ne serait-ce que le mot "nazi".

    Pour revenir un moment sur cette notion de "karma" qui pose tant de problèmes en Occident, je pense qu'il ne faut pas voir celui-ci comme l'expression d'une culpabilité (selon les critères de la tradition judéo-chrétienne). S'il vous arrive un malheur, la théorie du karma dit que le résultat naturel d'une action néfaste accomplie dans le passé au sein de votre flux de conscience.L’image traditionnelle est celle d’une graine de tournesol que je plante dans le sol, cette plante se transformera en plante de tournesol, et pas un pommier ou en poirier. On dit que l’action mûrit en conséquence. Ce que je veux dire, c’est que le karma est naturel, ce n’est pas un jugement dernier comme dans le judéo-christianisme ! Vous n’êtes pas coupables des actes passés commis dans une vie antérieure ; par contre, vous en assumez les conséquences (bon gré ou mal gré, ça c’est une autre histoire). La théorie du karma n’est pas là pour condamner : « mea culpa…. ». Non, la théorie du karma est en fait là pour expliquer, pour montrer le processus naturel pourquoi vous connaissez telle ou telle suite de bonheur et de malheur.
    Donc pour reprendre l’exemple de monsieur 4-Août, la shoah éprouvée par les juifs et tous ceux qui endurèrent les camps de la mort, tout cela est du à un nombre colossal d’actes de violences et de haines qui ont mûri en tant que shoah, en qu’Auschwitz, Dachau et toutes ces horreurs ignobles. Ce qui est peut-être difficile à comprendre pour des juifs ou des chrétiens (ou des athées matérialistes de tradition judéo-chrétienne), c’est que ce karma n’implique pas de condamnation ou de culpabilité pour les victimes. Comme l’explique à juste titre Jean-Pascal (intervention n°341), le dalai-lama voit aussi la tragédie tibétaine comme un résultat karmique d’actes de violences, de ressentiment ou de haine commis dans des vies antérieures que les Tibétains paient aujourd'hui. Par compassion pour le monde, il faut arrêter ce cycle infernal de haine et de vengeances qui ensanglante le monde.
    Comme le dit le Bouddha :
    « En vérité,
    La haine ne s’apaise jamais par la haine,
    La haine s’apaise par l’amour.
    Ceci est une loi éternelle ».

  2. martine dit :

    Luoge.

    Etre raciste est une chose. Constater le manque de liberté en Chine, voir une répression au Tibet en est une autre. Cette dernière est une forme de racisme.

  3. Matthias dit :

    Après avoir permis le retour de Berlusconi au niveau national, Veltroni peut se targué d'avoir permis le retour de la droite dur, d'un héritier du parti fasciste, 43 ans après la fin de la seconde guerre Mondiale, à la Mairie de Rome. Mais bien sûr pour presque tous les socialistes, ce type est toujours le héros des primaires, de la "modernité"... Heureusement que quelques autres comme Mélenchon disent le contraire. Espèrons que cette bien mauvaise nouvelle en fera réfléchir quelques uns. La gauche est de plus en plus asphyxiée, vite de l'air !

  4. Merle_à Une chinois en France dit :

    Double langage, que veut Dalaï-Lama?
    Suite aux émeutes en mi-mars, Lalaï-lama a lancé un appel le 28 mars 2008 en deux versions: en anglais et en chinois. La version anglaise est publiée sur les sites des Tibétains en exile et la version chinoise a été diffusée par "the Voice of America". Dans un ton général pacifiste, il a exprimé sa condamnation des émeutes, ces vœux pour les JO 2008, et son souhait pour la Chine unie. Les deux versions sont censées être authentiques. Ce qui est intéressant, c'est le choix de certains mots: Il parlait de la relation entre "Chinese people" et "Tibetain people";'Chinese brothers et sisters", "Chinese", "China and Tibet"... On voie ici la juxtaposition de deux peuples, voire deux pays, chacun ressent ce qu'il suggère au public occidental. Ors, dans la version chinoise, adressée aux chinois dont les Tibétains de Chine. On ne voie plus ces mots. ils sont tous remplacés par'Han ethnie" et "Zang ethnie"(Tibétains); mes compatriotes (Tong Bao), Hans (au lieu de Chinese)... le discours version chinoise faisait preuve de quelqu'un qui parlait entre Chinois.
    Alors? Quelle est son vraie intention? Peut-on poser cette question tandis que la sincérité d'un Dala-lama n'est pas soupçonnable?
    J'ai un conseil à donner à M. Mélenchon pour réussir une belle carrière politique: qu'il devienne d'abord Lama, car il sera d'emblée placé au dessus de toute soupçon. Tout ce qu'il dira sera accepté comme vérité. Et il sera tellement aimé et vénéré. La religion aide, quand on fait la politique.

  5. 4 Août dit :

    Bah entre les uns qui disent que je suis pour la Chine alors que je m'inquiète quand la France s'en rapproche socialement, et entre les autres qui n'ont pas vu les guillemets quand les citations ne sont pas de moi...

    Qui délire ?

  6. Frédéric Leblanc dit :

    Message à 4 Aout (n°358): Sincérement désolé si je n'ai pas capté les guillemets.
    Bonne nuit à tous. FL.

  7. Beta dit :

    A Jean-Pascal 297

    « Cependant, je maintiens que l’occupation des Chinois Hans au Tibet s’apparente à l’occupation allemande de la France (il n’y avait pas de chambres à gaz en France,à ma connaissance) » - Jamais entendu parler de certains trains ?

    « J’ai passé 3 mois au Tibet et au Xinkiang (en pays Uygur). J’ai pu constater le mépris abyssal que portent les Chinois sur les autochtones, mépris qui confine au racisme. »

    Avec cette petite phrase et ce qui suit vous ne répercutez en rien une quelconque expérience personnelle, mais surtout les éternels clichés qui nourrissent les partisans pro-tibet. Voilà à mon avis une grande différence entre nous. Quand je parle de la Chine, je témoigne d’une connaissance et d’une expérience de l’intérieur, basées sur une vie réelle sur place, la connaissance de la langue, des relations et des amis dans différentes classes sociales, différents groupes ethniques, à de nombreux endroits de ce grand pays et ce pendant plusieurs décennies. Je crains qu’avant de partir un Chine, vous n’étiez déjà un converti, qui est allé voir ce qu’il a uniquement voulu voir. Combien de petites écoles de campagne avez-vous visitées ? Combien de dispensaires où on met en œuvre, au service du peuple et non exclusivement des lamas, une combinaison efficace de la médecine chinoise et de la médecine tibétaine, soutenue par le meilleur de la médecine biomédicale qu’on a pu amener jusque là ? Vous avez bien regardé l’état sanitaire, la libre utilisation du portable par les moines et les nonnes bouddhistes ? Allons, tout n’est pas rose dans le royaume du Tibet, mais il faut commencer par ouvrir les yeux et les oreilles.

    Puis ces assertions fausses qui deviennent fatigantes à force d’être des mensonges répétés : le Tibet appartenait à la Mongolie – quelle farce historique d’exprimer cela comme ça : le chef de bande Mongol était devenu à ce moment-là Empereur de Chine et a été magnifiquement digéré par cet énorme estomac. Idem pour les Mans quelques siècles plus tard.

    Et après, revoilà la théorie des nations. Vous êtes sûr que vous ne mélangez pas état et nation, car ça peut mener loin. Arrêtons ces enfantillages. Le Tibet fait organiquement partie de la Chine depuis 1951, quel que soit le passé historique. Discuter de l’an zéro, voilà des billevesées pour remplir du papier ou obnubiler la réalité. Tout ce temps-là les Tibétains font partie de la Chine avec les Han et les autres minorités et avec eux ils ont « profité » de tous les grands mouvements qu’a connu la Chine. Larmes, souffrances et joies. Et en tant que minorité, ils vivent ce que vivent toutes les minorités, avec tous les particularismes qu’ils peuvent avoir. Et dans certains cas, ils ont la vie plus facile que les Han de certains provinces pauvres.

    Vous avez compté, vous, la proportion de Han, de Tibétains et de Hui à, Lhassa pour parler de « pression démographique » ? Respectivement 34, 63 et 3%. Dans les campagnes, il y a plus de 90% de Tibétains. Mais entendons-nous. Je parle Lhassa et de la province du Tibet, non de cet ancien Tibet aujourd’hui mythique qui remonte au 10me siècle (chiffres de Tibet Info Network).

    Quant aux journalistes cornaqués. Ma foi, nos braves spécialistes de l’info soi-disant objective ont assez prouvé avec la campagne anti-chinoise que nous venons de vivre, qu’il vaut mieux ne pas leur faire confiance pour le moment. Et d’ailleurs tout ça n’est pas nouveau. La presse occidentale s’ingénie à des campagnes de désinformation systématique cocnernant la Chine depuis plus de 50 ans. Ledernier écrit un peu sérieux consacrté par l’occident à la Chine est le « Lotus Bleu » d’Hergé. Mieux encore, voulu ou non, nombreux sont les mouvements des droits de l’homme qui se faisaient téléguider pour lancer des campagnes anti-Chine au moment où l’occident avait besoin d’un peu de soutien RP dans une discussion délicate avec ce pays. Et en cela ils étaient suivi avec tant de plaisir par la presse occidentale. C’est tellement gros tout cela. Et vous trouvez ce jeu normal ? Et vous voulez en être partie prenante ?

    Et le kidnapping du Panchen Lama : encore une histoire à la Dharam-Salah. Saviez-vous que Daram-Salah allait le kidnapper et que le fait d’avoir raté leur coup, ils ont créé leur propre Panchen, et cela totalement en désaccord avec les traditions. Pékin s’est vu obligé de le mettre en sécurité. Vraiment vous devez changer de lectures, car à force de répéter les mêmes histoires, on voit trop bien que vous n’êtes pas allé les chercher vous-même au Tibet, mais dans le reader’s digest de Free Tibet et C°. Vous méritez mieux, non ?

    Dès que je pourrai, je visiterai le Tibet. Il y a sans doute, là, un peu de travail pour moi pendant un certain temps. Connaissez-vous l’énorme connivence qui peut exister entre un médecin et son patient ? Surtout dans ces pays qu’on aime traiter comme primitifs ? J’ai été avec les Miao et les Dong. Je ne pense pas que mon expérience sera différente (dans le sens de meilleure ou pire) avec les Tibétains. Mais si j’en crois certains collègues occidentaux et chinois qui ont une expérience similaire à la mienne et qui ont été au Tibet, je risque de revenir avec des échos assez différents des slogans que vous nous assénez.

    Pardonnez-moi, mais en cette matière je trouve que vous manquez de vraie franchise et d’honnêteté intellectuelle. Et je le regrette profondément. Ce n’est pas grave si nous ne sommes pas du même avis et que nous argumentons. Cela peut rendre la vie plus belle. Mais plusieurs passages de votre texte réflètent trop les préjugés et les parti-pris qui sont le propre de gens qui n’ont jamais mis les pieds au Tibet, J’aurais tellement aimé lire quelques lignes venant directement de votre cœur et relatés à votre expérience personnelle au Tibet. Mais là, vous récitez des extraits du manuel du parfait petit pro-lamaïste. Quelle tristesse et quel gâchis.

  8. singe dit :

    Meunier, tu dors, ton moulin va trop vite.....

    Camarade Mélenchon, c'est du moulin à paroles sur ton blog.

    En outre, tu oublies d'où tu viens.
    Dois-tu te montrer à ce point rejetant des mao-stals du PCMLF, toi qui fus dans l'UNEF-AJS, qui se distingua particulièrement par son sectarisme.
    Peut-être pourrais-tu considérer que de là aussi viennent des camarades qui sont actuellement à tes côtés, parfois dans ton parti, pas tous au Medef, loin s'en faut!

    Nous sommes certains anciens post-soixante-huitards (dirait JFK) qui persévérons à parler du même lieu, celui de la rupture de classe. Je suppose que ce terme n'est pas désuet pour toi.

    Nous sommes encore nombreux à penser que le marxisme n'est pas qu'un avatar, à penser la mort des partis communiste ou social-démocrate, à vouloir acter le bien-fondé de la République Sociale et d'un parti des classes laborieuses.

    Es-tu des nôtres?

  9. Jean-Pascal dit :

    Cher Beta,
    Restons calme! Vous n'êtes pas obligé de me croire, mais tous vos arguments ne feront pas changer mon expérience vécue sur place.
    Je vois que vous partagez l'opinion des camarades du Comité central: surtout pas de journalistes, ils sont tous inféodés aux ennemis de la grande nation chinoise. Pourtant, ne croyez-vous pas qu'il y aurait de bons articles à faire sur les merveilles de la médecine chinoise pour les pauvres Tibétains dans ces cliniques disséminées dans tout le pays? De quoi les autorités chinoises ont-elles si peur si tout est tellement merveilleux dans cette province enfin libérée du joug des féodalistes moyenageux? Ils pourraient interroger la population sur leur perception du bonheur chinois.
    Mais pourquoi donc tant de tibétains fuient le paradis chaque jour? Sont-ils kidnappés par Dharamsala? Là vous touchez au grotesque: le Panchen Lama a été mis en sécurité, dites-vous. Lui a-t-on demandé son avis?
    Fi du passé, billevesées! Le Tibet fait partie de la Chine, point à la ligne. Je crois rêver. La loi du plus fort. J'envahis, je possède. L'Allemagne envahit la France, la France devient allemande! Mort aux faibles, mort aux pauvres. La France a pu s'en sortir grâce à l'aide des Alliés. Malheureusement, les Tibétains n'intéressaient personne à l'époque.
    Quant aux pourcentages que vous donnez de la proportion de Hans au Tibet, il vient directement de la propagande chinoise, qui ne tient pas compte des centaines de milliers de soldat et de policiers. Ils faut bien ça pour apporter le bonheur aux Tibétains!
    Vous m'accusez de propagande et malhonnêteté intellectuelle... Je regrette ce manque de respect, mais je l'accepte. Ne suis-je pas un miroir pour vos propres errements?
    Je vous souhaite de trouver le bonheur

  10. Blob dit :

    >Béta

    Je lis avec intérêt vos posts qui sont, malgré peut être votre agacement, bien intéressant.

    Mais admettez tout de même que les méfiances occidentales ne sont pas absurdes: vous conviendrez que nombres d'occidentaux se sont aveuglés sur la Chine et sa culture, et sur le communisme chinois.

    Je n'ai aucun moyen de réfuter votre témoignage: je ne parle pas chinois, je n'y suis jamais allé, mes connaissances sur la Chine sont livresques ou ne sont que le fait de mes longues discussions avec mes amis chinois.
    Cela ne remplace pas l'expérience du terrain, mais cela peut suffire toutefois pour voir que quelque chose a certainement changé.

    La seule chose que je pense un peu comprendre, c'est le contexte général: cela me suffit à me méfier de l'unanimité occidentale et à préférer une position plus équilibrée.

  11. Blob dit :

    >Jean-Pascal

    L'argument de Beta n'est malheureusement pas faux sur une longue période: l'exemple de la création de la France à partir du Royaume de France nous oblige a en rabattre un peu...

    50 ans, c'est bien long sur une vie humaine, et les Han sont destinés a rester: il ne sert à rien d'agiter maintenant des rêves vains d'indépendances.

    Nul occidental ne mourra pour un quelconque Tibet libre, qui comme a pu le lire plus haut a longtemps était en relation plus ou moins étroite avec la Chine.

    Quand à l'autonomie, si elle existe sur le papier, et bien c'est aux tibétains de s'en saisir: je me doute que cela ne sera pas simple pour eux, mais ce n'est pas à l'occident à l'imposer directement.

  12. fabrice dit :

    Quel est le problème ? Celui-ci : oui ou non les Tibétains ont-ils le droit de décider de leur avenir ? Si les Chinois sont aussi certains de leur fait, qu'ils consultent les Tibétains, et pas seulement les Chinois installés au Tibet, et organisent un référendum - non pas tronqué et mensonger, mais une véritable consultation populaire. Il s'agit bien de cela, à travers le cas tibétain, ou, si l'on veut, ce qui est en passe de devenir le cas Mélenchon : est-on pour ou contre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ?
    Car de toute évidence, les Tibétains forment bel et bien une nation puisqu'ils en ont toutes les caractéristiques : une identité culturelle qui ne saurait être niée, une conscience collective, une spécificité historique indéniable - et la volonté de s'ériger en un ensemble autonome, voire indépendant.
    Aucun des arguments utilisés par M.Mélenchon pour disqualifier l'aspiration des Tibétains à la liberté n'est recevable : quand bien même le projet du Dalaï-Lama serait "théocratique et autoritaire", qu'est-ce que cela changerait ? Les droits des Tibétains en seraient-ils diminués ? Quelle étrange inconséquence : sous prétexte que le régime politique du Tibet libre ne correspondrait pas aux canons intransigeants du laïcisme Mélenchonien, la liberté de tout un peuple se trouverait niée, flétrie, avilie - et au profit de qui, de quoi ? Du régime de Pékin, aussi peu démocratique que possible, caricature de socialisme et de laïcité, faux régime populaire mais vraie dictature léniniste. Le Dalaï Lama aurait eu l'outrecuidance de comparer le triste sort fait à son peuple à une nouvelle Shoah, mais culturelle ? Convenons que la comparaison est douteuse (mais M. Mélenchon lui-même ne s'est-il pas laisé aller à parler de pogroms anti-chinois dans les rues de Lhassa...), mais sur le fond, donnera-t-on tort aux Tibétains de redouter que, submergés démographiquement, ils ne soient bientôt plus qu'une minorité dans leur propre pays et que leurs enfants n'aient plus d'autre choix qu'entre l'exil et l'assimilation à la langue et à la culture chinoises ? Ce n'est pas l'extermination physique d'un peuple, mais sa destruction spirituelle. Cela compte-il pour rien ? Dernier argument de M. Mélenchon : la revendication tibétaine serait ethniciste, teintée de racisme puisqu'il ne saurait y avoir d'autonomie ou, à plus forte raison, d'indépendance, sans le départ des colons chinois. Cela est parfaitement exact : tant que les militaires chinois, les fonctionnaires chinois, les commerçants chinois continueront d'affluer au Tibet, le Tibet restera une colonie chinoise, subissant la loi du nombre, c'est à dire la loi de Pékin. Alors oui : la résurrection du Tibet passe par le départ des Chinois, du moins de la majorité d'entre eux. Et qu'on ne nous décrive pas ces Chinois du Tibet comme les malheureuses victimes de la volonté hégémonique de Pékin. En vérité, ils sont les complices conscients, consentants de la politique coloniale, impérialiste, de Pékin au Tibet. Leur présence continuée, sans cesse renouvelée, amplifiée, est le meilleur gage de la perpétuation chinoise au Tibet, de plus en plus massive, écrasante : oui, il faut le dire - les Chinois étouffent le Tibet. Souhaiter leur départ n'a rien de révoltant, rien qui mérite d'encourir l'incrimination de racisme. Mais souhaiter leur maintien, ou plutôt leur afflux, c'est objectivement vouloir la disparition de l'identité tibétaine. Il s'agit d'être conséquent et de ne pas se dérober à l'alternative. De deux choses l'une : ou bien l'on consent à l'extinction du peuple tibétain, et l'on est pour M. Mélenchon, ou bien on la refuse, et l'on est contre M. Mélenchon.
    Encore une fois, tout se résume à savoir si l'on pense que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un principe sacré, d'ailleurs éventuellement susceptible de tempéraments - l'autonomie pouvant en certains cas se révéler préférable à la complète indépendance - ou bien s'il n'est qu'un rêve pour toujours fané devant s'incliner devant la puissance de quelques grands Etats. Les Chinois ne jouent ici qu'un peu de leur sécurité : et il leur serait facile, dans un Tibet autonome, ou même indépendant mais démilitarisé, de conserver quelques garnisons à la frontière du Népal, pour surveiller leur grand voisin indien. Mais les Tibétains, eux, jouent leur âme et leur existence. Qu'ils perdent, et ils perdent tout. Comment, dès lors, hésiter encore ?
    Quand on se dit l'héritier de la Révolution française comme le dit M. Mélenchon, de cette révolution qui inventa le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui n'est que la grande ombre portée de la souveraineté démocratique dans les affaires internationales, quand, à cause de 89 et de quelques autres dates, on est, quoi qu'on en dise, un peu (beaucoup même) fier d'être français, comment hésiter encore à défendre le faible et l'opprimé contre le fort et le tyran, et à choisir le camp de la justice plutôt que celui de la triste force ? Et même si le Tibet était tout ce que M. Mélenchon et les sinolâtres insinuent qu'il est - théocratique, xénophobe, obscurantiste -, eh bien, le Tibet mériterait encore d'être autonome, indépendant, libre et vivant : car étant libre, il pourrait toujours trouver en lui-même la force de rompre avec ses petitesses et ses infirmités pour accéder à une vie plus vaste et plus complète - au lieu que son asservissement par un pays lui-même asservi l'enferme dans un désespoir violent qui ne peut s'achever que dans une mare de sang.
    Songez d'ailleurs que si l'on avait appliqué aux peuples jadis colonisés les mêmes critères sourcilleux qu'utilise aujourd'hui M. Mélenchon pour ne pas décerner aux Tibétains un certificat de vertu démocratique, pas un seul - non, pas un - n'eût été jugé digne d'accéder à l'indépendance. L'Algérie ? Mais il ne faisait évidemment aucun doute pour n'importe quel observateur un peu lucide vers 1956 que le FLN imposerait, une fois vainqueur, un régime de dictature et que son socialisme se colorerait d'intransigeance religieuse : ce fut d'ailleurs en partie pour cette raison que Guy Molet intensifia l'effort de guerre, l'autre étant qu'il redoutait, avec raison, que l'Algérie algérienne signifierait le départ des Pieds-Noirs. L'Inde ? Mais là encore, n'était-il pas couru d'avance que son indépendance se paierait d'une guerre civile et religieuse entre musulmans et hindous, et que la non-violence de Gandhi, "obscurantiste" et point du tout laïc, ne permettrait pas d'échapper à la partition violente ? Cela est infiniment tragique, et c'est l'Histoire... Faut-il donc déplorer l'indépendance de l'Algérie et de l'Inde ? Une lecture un peu rigoureuse de M. Mélenchon pourrait le faire penser.
    Ainsi, j'hésite, non pas évidemment sur le droit des Tibétains à devenir libres, mais sur le cas Mélenchon. J'ai longtemps cru M. Mélenchon jacobin, mais un jacobin croit dans les nations et sait que les droits de l'homme furent à l'origine une déclaration de guerre de la justice aux têtes couronnées de l'Europe. Mais M. Mélenchon, qui préfère l'ordre à la justice, ne peut évidemment plus se réclamer des hommes de 93, ni d'ailleurs de Robespierre, de tempérament décidément trop mystique, incurablement religieux. Le cléricalisme, voilà l'ennemi de M. Mélenchon, son ressort secret, qui détermine, en dernière instance, ses choix politiques. Peu importe que l'Etat laïc soit la Chine, qui bafoue alègrement les droits les plus élémentaires de la personne humaine, pourvu que cette laïcité soit offensive, anti-religieuse, mélange d'inspiration combiste et de pratiques coercitives léninistes. Cette audace anti-religieuse fait tout oublier. Et c'est la une faute impardonnable.

  13. jean savigny dit :

    comment JFK peut il accepter un article aussi pourrave contre melenchon,cet article participe à la honte de la profession,Doit on parce que le journal est bien lu jouer la carte de l'ouverture tous azimut:incultes,stipendiés,plumitifs à la recherche d'un protecteur pour participer au lynchage de celui qui le premier a dit la vérité" c'est mal joué marianne,les hommes de la rue démocrates,sportifs ont reçu 5 sur 5 la lecture de jean luc Mélenchon a bon entendeur......

  14. Pierre Laval dit :

    « Nous avons eu tort, à la veille des JO, de ne pas organiser une paix d'entente avec la Chine. Aujourd'hui, nous devons essayer de le faire. Nous devons épuiser tous les moyens pour trouver la base d'une réconciliation définitive. Je ne me résous pas, pour ma part, à voir tous les vingt-cinq ou trente ans la jeunesse de nos pays fauchée sur les champs de bataille médiatiques. Pour qui et pourquoi ? »
    « Ma présence au gouvernement a une signification qui n'échappe à personne, ni en France, ni à l'étranger. J'ai la volonté de rétablir avec la Chine des relations normales et confiantes. »
    « De ces périodes de trouble surgira inévitablement un nouvel Ordre Mondial. On parle souvent de Nouvel Ordre Mondial, c'est un mot auquel, en France, on n'est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu'on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer un monde dans laquelle la France aura une place qui sera digne d'elle. Pour construire ce monde, la Chine est en train de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec d'autres, consentir d'immenses sacrifices. Et elle ne ménage pas le sang de sa jeunesse. Pour la jeter dans la bataille, elle va la chercher dans les usines et aux champs. Je souhaite la victoire de la Chine, parce que, sans elle, la démocratie, demain, s'installerait partout. »
    « Ainsi donc, comme je vous le disais le 20 avril dernier, nous voilà placés devant cette alternative : ou bien nous intégrer, notre honneur et nos intérêts vitaux étant respectés, dans un monde nouveau et pacifiée, ou bien nous résigner à voir disparaître notre civilisation. »
    « Je veux être toujours vrai. Je ne peux rien faire pour vous sans vous. Nul ne saurait sauver une nation inerte ou rétive. Seule, l'adhésion du pays peut faire d'une politique sensée une politique féconde. Je sais l'effort que certains d'entre vous doivent faire pour admettre cette politique. L'éducation que nous avons généralement reçue dans le passé ne nous préparait guère à cette entente indispensable. »
    « J'ai toujours trop aimé mon pays pour me soucier d'être populaire. J'ai à remplir mon rôle de chef. Quand je vous dis que cette politique est la seule qui puisse assurer le salut de la France et garantir son développement dans la paix future, vous devez me croire et me suivre.

  15. Jean-Pascal dit :

    à Fabrice
    Quelle démonstration, j'en suis tout abasourdi! Permettez-moi de conserver votre texte pour le partager avec quelques sceptiques. Comment Mélenchon répondrait-il à vos arguments imparables s'il avait le courage de le faire?
    Merci, bravo pour ce brillantissime exposé!

  16. Jean-François dit :

    Je vis en France depuis 16 ans pratiquement, et j'aime ce pays, surtout son système démocratique. Quand j'ai voté aux élections présidentielles et municipales, combien de fois j'ai crié intérieurement: que le peuple chinois pourra vivre un jour la même expérience ! Pourtant, la passion ne doit jamais éliminer la raison dans notre jugement, et surtout, il ne faut pas partir des préjugés trop idéologiques quand on juge la Chine. Chaque peuple a son gouvernement qu'il mérite. A l'heure actuelle, ce régime autoritaire convient au niveau du développement de ce grand pays et au niveau de l'éducation de son peuple. Bref, la Chine ne se trouve pas au même niveau du développement que la France. Comment peut-on la comparer avec la France qui a connu tant de régimes et qui vit aujourd'hui déjà sous la 5è république ? L'important, pour moi, c'est de voir ce régime chinois où aller, et quel objectif atteindre. S'il a les mêmes objectifs que la communauté internationale, c'est à dire, lutter contre le réchauffement climatique, protéger l'environnement, appliquer le principe du développement durable dans sa construction de l’avenir, sauvegarder la paix dans le monde, améliorer le niveau de vie de sa population, et même démocratiser davantage son pays – c’est ce qu’est en train de faire la Chine, même si parfois avec de la maladresse, au lieu de s’enfermer sur elle-même, ou vouloir revenir au moyen âge, comme certaines forces islamiques voulaient le faire dans le monde, dans ce cas, on ne peut que soutenir ce régime. Peu importe les moyens par lesquels elle atteindra ses objectifs - régime démocratique ou pas, si la Chine peut atteindre ses objectifs communs de l’humanité, même plus efficacement que dans des pays démocratiques, tant mieux. Arrêtons-nous de nous positionner à la hauteur de la morale vis-à-vis de la Chine, et de la critiquer malgré ses énormes progrès obtenus, à l'appui du dernier argument: c'est un régime totalitaire ou communiste. Par rapport à la Chine elle-même, c'est le meilleur régime que son peuple puisse connaître jusqu’à maintenant. Enfin, pour pouvoir juger la Chine plus légitimement, il faut vraiment aller la voir de nos propres yeux, sans nous confier à la presse qui a souvent tendance de donner une vision très partiale, imprégnée des préjugés idéologiques. En fait, les Chinois ne sont pas aussi idéologiques que les Français, ils sont au contraire très pragmatiques. Quant au problème du Tibet, je crois que beaucoup de Français ont réagi non par des faits, mais par des rumeurs relatés par le presse, y compris cette soit-disant présence prédominante des Hans au Tibet: l'altitude, le manque d'oxygène par rapport à la plaine et l'aridité de la terre ne séduisent pas ces Hans qui aiment plutôt vivre à la côte et il y a un vrai exode vers la côte. Si à Lhassa il y a une présence importante des commerçants hans et des musulmans, c'est vrai, mais dans le reste du Tibet, on voit rarement cette présence. Comment peut-on affirmer que le nombre des Hans dépasse les autochtones tibétains? Si on ne peut pas croire entièrement la version officielle chinoise, est-ce les informations fournies par le gouvernement exilé du Tibet sont toutes fiables ? Où sont les preuves de ces 192 morts de "la répression sanglante" des émeutes du Tibet, malgré la démocratisation de caméras et de portables qui ont la fonction photographique ? Croyez-vous que c'est dans les intérêts de la Chine qu'elle commet des erreurs comme cela à la veille de JO? Beaucoup de gens de bonne foi et de compassion sont très naïves devant la propagande du gouvernement exilé du Tibet. Pour moi, ce gouvernement ne peut pas représenter le vrai peuple tibétain, mais plutôt ces tibétains qui font partie de cette oligarchie qui ne représente que 5% de la population tibétaine, et qui a fui le Tibet après l'échec de la rébellion contre la réforme qui a fait perdre tous ses privilèges sur son peuple tibétain. En aucune manière, les gens qui vivent à l’étranger et sur les soutiens financiers en provenance douteuse, ne peuvent pas prétendre à la représentation du peuple tibétain. Quant à moi, je ne choisis certainement pas de me mettre du côté de ces privilégiés déchus du système de servage.

  17. Jean-Pascal dit :

    Jean-François
    Je souscris à presque tout ce que vous dites sur la Chine. Cependant, quand vous en venez au Tibet, permettez-moi de corriger quelques points.
    S'il est vrai qu'on voit très peu les commerçants Hans hors des villes, par contre on rencontre beaucoup, mais alors beaucoup de casernes, de militaires et de police chinois. S'il est vrai que le climat et l'altitude du Tibet conviennent très peu aux Hans, ils reçoivent tant d'avantages financiers et de promotion professionnelle (comme en Russie pour la Sibérie), que tous ceux qui n'ont pas réussi dans leur mère patrie se disent qu'il peuvent le faire dans les nouveaux territoires du sud-ouest.
    En ce qui concerne les preuves, il y en a effectivement peu. Et pour cause! Tous les journalistes et touristes ont été immédiatement expulsés. Si les Chinois n'avaient rien à cacher, et que les violences n'étaient dues qu'à quelques tibétains excités, pourquoi alors ne pas laisser les médias faire leur travail?
    Toujours à propos des preuves: combien de fois avons-nous entendu les officiels chinois unanimes à accuser le Dalaï Lama et "sa clique" d'avoir fomenté les troubles, et qu'ils avaient des preuves irréfutables? Qui à vu ces preuves? Pas moi en tout cas.
    Finalement,rappelez-vous la visite de représentants du Dalaï Lama au Tibet il y a quelques années, lorsque il y avait eu un léger "relâchement" des autorités chinoises. Résultat: les tibétains par dizaines par centaines de milliers (certains ayant parcouru de grandes distances pour venir) juste pour voir ou toucher ces représentants. Je suis allé au Tibet, avec des photos (interdites) du Dalaï Lama. J'ai presque déclenché involontairement des émeutes, partout, tout le monde voulait sa photo! Tout cela 50 ans après le black out chinois. Alors ne me dites pas que les tibétains ne se reconnaissent pas dans le gouvernement en exil et en le Dalaï Lama! C'est leur dernier espoir de liberté.
    Encore une chose: quelle sorte de servage les tibétains choisiraient s'ils pouvaient le faire, le servage sous la botte chinoise, ou le servage du passé (qui de toutes façons n'aurait aucune chance de revenir au cas où...). A-t-on jamais vu des exilés tibétains avant 1951?
    Amicalement

  18. Jean-Marc dit :

    Histoire de changer de région, car je fais une overdose de jaune safran!

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/3_questions_a/20080429.OBS1941/ben_ali_doit_sa_longevite_a_la_france.html

    Il paraitrait que Nicolas Sarkozy (la France donc) a refusé de se poser en "donneur de leçons" au nom de l'amitié franco-tunisienne.

    C'est bizarre quand même ce refus de se poser en donneur de leçons de la part de notre beau pays, hein les "gentils naïfs défenseurs de la démocratie et des droits de l'homme"...? Ca doit être ça que Jean-Luc Mélenchon appelle les indignations à géométrie variable.

    Vous croyez défendre les tibétains? Détrompez vous... Vous êtes des marionnettes dont les geo-stratèges, qui n'ont rien à faire des tibétains, tirent les ficèles de vos bons sentiments non filtrés par votre raison.

    PS : si les gauchos de base pouvaient éviter d'en profiter pour hurler sur NS à l'occasion de commentaire, j'en serai ravi, car ce n'est pas un commentaire politicard. Merci!

  19. Pierre L dit :

    ” Il viendra un jour où les hommes seront sourds à la parole divine, ils ne croiront plus qu’en des fables. ”

    Des fables comme la Bible par exemple ?

  20. Gregoire dit :

    Néophyte du sujet (comme beaucoup) il m'apparait maintenant certaines choses...

    Le debat était bien peu objectif car bien trop passionné. Comme toujours avec les effets de mode, 90% des gens contre les jeux a Pekin l'affirment par mimétisme... "pro-tibetain c'est cool".

    Disons que cette preuve de laïcité notoire de Jean-Luc Mélenchon nous aura permi (pour les plus curieux et les moins bornés) de regarder plus loins que les mechants chinois et les horribles Tibetain...

    Ainsi nous avons le loisir d'aborder toute la complexité des relations entre une superpuissance chinoise qui n'est pas encore exemplaire (surtout lorsqu'il s'aggit de la liberté d'expression, de la libre information, de peine capitale, et j'en passe...) et un regime religieux tibetain aux abords obscurantistes et aux objectifs indépendantistes assez flous, ne correspondant pas aux canons de nos valeurs occidentales...

    Alors reflechissons, mais ne nous focalisons encore pas sur une situation mediatique... et ne detournons surtout pas le regard des vrais coupables, et des veritables raisons... les capitaux et les interets strategiques internationaux.

    Ne nous trompons pas sur ce qu'est la chine, ce qu'elle représente et ce qu'elle va représenter... ainsi que sur toutes les inquiétudes lattantes qu'elle génère...

    Gregoire

  21. Pierre L dit :

    "NON, vous confondez avec ” Martine S’en va à la plage “.

    Vous c'est plutot la grenouille qui va au bénitier.

  22. Pierre L dit :

    Un cadeau pour vous Dominique :

    "Elles vieillissent à petits pas
    De petits chiens en petits chats
    Les bigotes
    Elles vieillissent d'autant plus vite
    Qu'elles confondent l'amour et l'eau bénite
    Comme toutes les bigotes

    Si j'étais diable en les voyant parfois
    Je crois que je me ferais châtrer
    Si j'étais dieu en les voyant prier
    Je crois que je perdrais la foi
    Par les bigotes

    Elles processionnent à petits pas
    De bénitier en bénitier
    Les bigotes
    Et patati et patata
    Mes oreilles commencent à siffler
    Les bigotes

    Vêtues de noir comme Monsieur le Curé
    Qui est trop bon avec les créatures
    Elles s'embigotent les yeux baissés
    Comme si dieu dormait sous leurs chaussures
    De bigotes

    Le samedi soir après le turbin
    On voit l'ouvrier parisien
    Mais pas de bigotes
    Car c'est au fond de leur maison
    Qu'elles se préservent des garçons
    Les bigotes

    Qui préfèrent se ratatiner
    De vêpres en vêpres de messe en messe
    Toutes fières d'avoir pu conserver
    Le diamant qui dort entre leurs f...s
    De bigotes

    Puis elles meurent à petits pas
    A petit feu en petit tas
    Les bigotes
    Qui cimetièrent à petits pas
    Au petit jour d'un petit froid
    De bigotes

    Et dans le ciel qui n'existe pas
    Les anges font vite un paradis pour elles
    Une auréole et deux bouts d'ailes
    Et elles s'envolent... à petits pas
    De bigotes"

    C'est joli non ?

  23. dominique dit :

    Voilà un cadeau original, je ne connaissais pas. Vous m'en appenez dîtes donc.

    Espèce de grand fou va !

    Et bonjour au grand jacques

  24. yeming dit :

    Mr Mélenchon,

    Le bloggeur c'est nouveau pour moi mais vous avez tout mon respet! Vous défendez la Chine mais aussi le Tibet car les soi-disant manifestants pro-tibetain, manque de connaissance, fabriquent eux-même la destruction du Tibet. Je me sens extrêmement proche de vos opinions honnêtes. Etant moi-même originaire de Shanghai, après mes études de telecom, j'ai vécu 5 ans au Tibet (parmi mes amis et collègues tibétains!), 11 en France, 5 ans aux USA, et puis j'étais de retourne en France il y a 4 ans, malheureusement je suis à nouveau sur le point de quitter la France (aller en Angleterre pour un contrat de travail indéterminé). Mes expériences vécus du passé me parlent "physiquement", les médias pour le but lucratif et les idées reçues chez les donneurs de leçons me mentent, je le sais comme un sage. Vous dites les choses comme elles sont, vous êtes un homme honnête, bravo mais c'est trop précieux et "hard sell" dans une France désinformée. Ici il y a trop de donneurs de leçcons, le pire, une spécialité, des gens se permettent de manipuler les opinions public ouvertement afin de vendre les T-shirts pour un CA d'1 million euro, juste pour lui!

    Vous ête le bon, c’est tout, je ne dis plus rien avant longtemps comme les taoïstes chinois autrefois !

  25. brigitte dit :

    D'abord, il ne s'appelait pas "Luther King", mais King Martin Luther). De même que Jean-Edern Hallier ne s'appelait pas "Edern Hallier". C'est le prénom qui est composé, pas le nom. Un autre exemple? Jean-Marie LePen, tu ne l'appelles pas Marie LePen, non? Eh ben alors... Bon, d'accord, Le Pen, on ne l'appelle pas, on le laisse. Il serait capable de venir! Même en breton dans le texte, ça passe trop mal!
    @ Dominique: comment, tu ne connaissais pas? Quel malheur! Quel grand malheur!

  26. brigitte dit :

    D'abord, il ne s'appelait pas "Luther King", mais King (Martin Luther). De même que Jean-Edern Hallier ne s'appelait pas "Edern Hallier". C'est le prénom qui est composé, pas le nom. Un autre exemple? Jean-Marie LePen, tu ne l'appelles pas Marie LePen, non? Eh ben alors... Bon, d'accord, Le Pen, on ne l'appelle pas, on le laisse. Il serait capable de venir! Même en breton dans le texte, ça passe trop mal!
    @ Dominique: comment, tu ne connaissais pas? Quel malheur! Quel grand malheur!

  27. BA dit :

    Venez chanter avec nous, Dominique, et vous aussi, les Chinois, venez chanter avec nous, et vous aussi les Tibétains, et Pierre L, et Jean-Marc, et 4 août :

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/la%2Bvie%2Best%2Bun%2Blong%2Bfleuve%2Btranquille/video/x3ba7_jesus-revient-parmis-les-tiens_family

  28. Pierre L dit :

    Rony Brauman : « Le partage de la morale est de plus en plus intolérable »

    http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6513

  29. Jean-Marc dit :

    Conseil si-je-peux-me-permettre à Jean-Luc Mélenchon ; rédigez vite vite vite un billet sur la Tunisie et la visite de NS-La France ("Je ne vois pas au nom de quoi je m'érigerais en donneur de leçons",a-t-il déclaré hier au premier jour de sa visite d'Etat), en faisant un parallèle avec l'histoire Tibet-Chine.

    Histoire de vous poser en défenseur de valeurs et pourfendeur des géométries variables, et mettre à mal les critiques qui vous disent protecteur de certains régimes dictatoriaux (coco) comme on vous l'a notamment reproché.

    Un ami qui vous veut du bien ;)

  30. Jean-Marc dit :

    Moi je refuse de chante en coeur BA... Non mais!

  31. Réforme des retraites dit :

    « Les vieux jours de nos gouvernants ne sont pas en danger. Le gouvernement a été inflexible: à partir de 2012, la durée de cotisation pour une pension à taux plein sera allongée à 41 ans. Mais qu'en est-il de la retraite de ces fiers et durs négociateurs, promoteurs d'une réforme loin de faire l'unanimité ? Combien de temps cotisent nos ministres, et notamment le premier d'entre eux, François Fillon ?

    Vingt-six ans député de la Sarthe, réélu en juin 2007, François Fillon a également été quatre ans président du Conseil régional des Pays-de-la-Loire, maire dix-huit ans, conseiller régional depuis 1998, sept ans ministre, et Premier ministre depuis mai 2007. Une carrière chargée donc, qui rend compliqué le calcul de sa retraite. Commençons par le plus simple : les ministres ne touchent pas de retraite. Ils perçoivent tout au plus leur traitement pendant six mois, à condition de ne pas avoir retrouvé un emploi au cours de cette période. La rémunération d'un ministre atteint aujourd'hui 13 300 euros brut par mois. François Fillon doit donc assurer sa retraite sur un autre front : son poste de député.

    L'indemnité mensuelle de base du député ou sénateur s'élève à 6702,20 euros par mois. François Fillon, comme les autres députés, verse chaque mois 1 111,50 euros et touche, après plus de vingt-deux ans et demi de mandat, 5 973,33 euros brut. Cette somme constitue la pension maximale à laquelle peut prétendre un parlementaire. Pendant les quinze premières années de mandat, le parlementaire cotise double pour sa pension, et atteint trente-sept ans et demi de cotisations. Soit trois et demi moins que les salariés français.

    Le Premier ministre, qui touche 16 100 euros brut de traitement par mois, bénéficiera par ailleurs de 307 euros par mandat pour son poste de maire de Sablé-sur-Sarthe, soit 921 euros pour ses trois mandats. Il touchera 449 euros pour son unique mandat de président du Conseil régional des Pays-de-la-Loire et 328 euros par mandat pour son poste de conseiller général de la Sarthe, qu'il occupe toujours depuis 1998.

    En cumulant, François Fillon touchera donc au total par mois pour sa retraite 7999, 33 euros.

    En octobre 2007, le statut des députés a pourtant été réformé. En plein débat sur les régimes spéciaux des retraites, le bureau de l'Assemblée nationale révise celui des députés. Une révision qui ne remet toutefois pas en cause l'ensemble des «avantages» des élus, et notamment la spécificité de la double cotisation, ou encore l'absence de limite d'âge pour exercer un mandat. À 54 ans, François Fillon n'a donc pas de souci à se faire… »

    Pauline Delassus.

    http://www.marianne2.fr/Reforme-des-retraites-papi-Fillon-touchera-8000-euros-brut_a86712.html?PHPSESSID=6b2a7f4d817a37d0a6ea2d73df485338

  32. Bellou dit :

    que lit-on sur ce site ? des individus qui protestent, lancent des anathèmes, aboient s'érigent en ardants défenseurs de la cause Tibétaine et puis... Où sont leurs actions concrètes ? Que font-ils pour faire changer les choses ?
    Qu'ils agissent donc en demandant à leur propre gouvernement d'intervenir auprès des dirigeants chinois et du Dalaî Lama, à l'ONU d'intervenir en tant que g

  33. Pierre L dit :

    à BA.

    Un chef-d'oeuvre.

  34. Jean-Marc dit :

    Merci Pierre L pour l'article de Brauman.

    Ce parallèle en dit long : " Le boycott qui avait été qualifié de honteux et de stérile lorsqu’il s’agissait de la présence d’Israël au Salon du livre, alors qu’Israël venait de tuer cent vingt Palestiniens à Gaza, ce même boycott apparaît comme un acte d’humanité et de solidarité quand c’est la Chine qui tue cent vingt Tibétains à peu près au même moment ".

    Et comme je ne fais que citer M. Brauman, on ne pourra pas gémir comme toujours à l'antisémitisme pour avoir l'outrecuidance de mettre le doigt sur ce parallèle.

    Il y a la Tunisie en ce moment aussi.

  35. Jean-Marc dit :

    BA, c'est un cauchemard ce clip dailymotion. Je préfère bruler en enfer que de devoir chanter celà, avec eux :)

  36. martine dit :

    Une pensée pour ceux qui se font frapper les pieds pour ne plus pouvoir marcher. Des hommes interdits de pratiques spirituels car non scientifiques. De la stérilisation de femmes vouées à des cultes obscures. De tortures pour avouer leurs subversion anti-Chinoise. Des brimades contre ceux qui sont incultes, car vétus d'habits safrans. La négation d'une existence parce que des gens sont d'un autre age.......
    Pas les africains envoyés au colonies, ni les Algériens, ni les Indiens d'Amérique il y a un siècle et demi, ni les aborigènes, ni tous les autres qui ont subi une colonisation et/ou une extermination.

    Cela ce passe aujourd'hui, en Tibet (ou la Chine, selon....). La Chine peut faire mieux et je l'espère.
    Mais là, en ce moment, m'étez-vous, avec votre vécu "démocratique", certe pas idylique, à la place de ces autres......

    Avec ces mots "internet", je serais déjà emprisoné en Chine.

  37. Jean-Marc dit :

    Aaaah Martine, une brave fille, qui fait où on lui dit de faire...

  38. Bellou dit :

    Que lit-on sur ce site ? des individus qui protestent, lancent des anathèmes, aboient s'érigent en ardants défenseurs de la cause Tibétaine et puis... Où sont leurs actions concrètes ? Que font-ils pour faire changer les choses ?
    Qu'ils agissent donc en demandant à leur propre gouvernement d'intervenir auprès des dirigeants chinois et du Dalaî Lama, à l'ONU d'intervenir en tant que garant de paix. Peut-être même envoyer une délégation de protestataires. Et ils devront préciser comment ils envisagent la solution du problème du statut du Tibet et du Dalaî Lama.Qui gèrera l'économie tibétaine et sur quel modèle ? Qui va subvenir aux besoins en nourriture, en vêtemets des moines ? qui va gérer les temples et qui versera les salaires des employés et ouvriers ?
    Qui exploitera les mines d'uranium et par qui et à qui seront distribués les dividendes ?
    Car c'est bien là bas qu'il faut porter la lutte. ET quand vos actions auront abouti, alors et seulement alors vous pourrez venir crier votre victoire et vous permettre de juger. Sinon vous n'êtes que gesticulation.

  39. H2 dit :

    La Chronique d’ Evariste
    http://www.gaucherepublicaine.org/,article,2082,,,,,_De-la-Republique...-a-lrEmpire.htm

    De la République... à l’Empire -
    L’habit ne fait pas le moine pourrait-on dire suite à l’entretien télévisé de ce jeudi 24 avril 2008. Et de fait, le travestissement des formes n’y change rien, Nicolas Sarkozy reste le président qui détruit la République. Pourtant tout a été fait pour séduire : apparat des décors, cadre solennel, jeu d’acteur et tentative de réinvestissement du costume traditionnel de président... il serait faux de dire que le président pétainiste n’a pas fait des efforts pour « changer la donne ».
    Mais hélas, en matière de donne, c’est bien exclusivement de la sienne dont il s’est préoccupé, et non celle des individus vivant sur le sol de ce pays. Car sous le fard de l’apparat, le message délivré est limpide : rien ne sera changé. Pire ! En se réinstallant dans une posture présidentielle, le Sarkozysme propose une confusion encore plus grande dans les valeurs de la République et, de ce fait, participe encore plus activement à la destruction de ces valeurs. Ce principe de destruction, ce travail de sape, contribue toujours davantage à vulgariser les valeurs républicaines ; c’est à dire à la vider de leur sens, à les rendre confuses, imprécises, à faire en sorte que les individus puissent y voir tout et n’importe quoi. À l’évidence, « les valeurs républicaines » ne voudra plus rien dire, ne présentera plus aucun repère, ne tracera plus aucune ligne idéologique forte sur laquelle il serait possible de s’appuyer. Cette vulgarisation éthique, cette attaque du savoir, signe toutes les périodes de décadence politique depuis l’effondrement de la Rome républicaine jusqu’à l’avènement de la France de Vichy. En ce sens, Sarkozy est à combattre, non pas uniquement comme un ennemi politique, mais avant tout comme un ennemi culturel et éthique. Les lignes éthiques, « la sienne » et « la notre », ne sont pas même opposées, elles sont orthogonales.
    Un travail de surface -
    Le discours du président était clair : augmentation de la durée de cotisations à 41 ans pour la retraite à taux plein, suppression effectives des postes dans l’enseignement, pas de régularisation globale des travailleurs « sans-papiers », mesures superficielles pour le pouvoir d’achat, et toujours « travailler plus pour gagner plus » (sans préciser s’il s’agit bien de la même personne qui travaille plus... et qui gagne plus !). Et la critique pourrait sans peine s’en tenir là. Elle serait conforme à l’usage politique dans un monde où la politique devient de plus en plus une affaire superficielle et reléguée aux calculs électoralistes (dans lesquels se sont engouffrés Mme Royale et M Fabius, mettant en évidence une fois de plus la médiocrité politique des dirigeants du PS).
    La vulgarisation des idéaux républicains menée par le Sarkozysme contribue à rendre floue toute fondation sur laquelle appuyer une politique. Le problème est que la gauche ne dispose plus d’une ligne éthique forte, c’est à dire d’une assise sur laquelle fonder des analyses et un projet alternatif. Car penser et concevoir une politique ne se fait pas sans rien. Il faut des idées claires, précises, reliées les unes aux autres par des articulations logiques fortes (par exemple Respublica a toujours présenté une ligne claire et cohérente de ce qu’est le principe de laïcité). Sur une base éthique claire – précisant ce qu’est la culture, ce qu’est une richesse, ce qu’est une valeur marchande, ce qu’est un individu – il est alors possible d’élaborer un projet global comme la République. Sarkozy est un acteur pétainiste au sens où il mine cette base rendant ainsi impossible la réflexion politique des citoyens.
    Au delà de la politique, il y a l’éthique -
    Que disent « éthiquement » les propos de Nicolas Sarkozy ? L’augmentation de la durée de cotisation fait fi de toutes les données concernant notre société : l’emploi des seniors est de 54 % pour les plus de 55 ans, et de 13 % pour les plus de 60 ans. Or, seuls ceux qui travaillent peuvent cotiser, et allonger la durée de cotisation prend alors un tout autre sens : réduire les pensions. A cela vient s’ajouter la baisse des remboursements de santé par notamment le système des franchises médicales. De telles mesures vont conduire à une augmentation de la misère. On assiste donc à une absence de redistribution des valeurs marchandes. Or, cette redistribution permet une création de richesses qui n’ont rien de monnayables, car il s’agit de véritables richesses. La réduction de la misère, l’assurance d’être soigné convenablement, l’assurance de pouvoir profiter d’une retraite méritée, tout cela contribue à la réduction de la tension sociale, à l’apaisement, à la vie sereine des individus, c’est à dire des gens qui composent la société. Cette tranquillité, cette assurance et cette paix qui permettent le développement, voilà une richesse que le libéralisme n’introduit jamais dans ces comptes de valeurs marchandes. Toute l’installation du libéralisme sur le plan culturel et éthique (c’est à dire comme « évidence » normale et naturelle) repose sur l’indistinction entre ce qui est une « richesse » et une « valeur marchande monnayable ». Or rien n’est plus faux ! La totalité du Pacte Républicain repose précisément sur la distinction claire du fait qu’une richesse n’est pas une valeur marchande et que c’est la redistribution des valeurs marchandes qui permet la création et le développement des richesses -
    La suppression des postes dans l’enseignement en est un autre exemple. Sous prétexte de réduction des coûts, de rentabilité, d’efficacité comptables (c’est à dire sur le plan des valeurs monnayables), les moyens d’instruction sont amputés. Or l’éducation nationale œuvre à armer des individus qui seront avant 15 ans appelés à être des acteurs dans ce pays. Cette réduction de moyens, à travers le nombre d’enseignants et de classes, va se traduire directement par une amputation du capital culturel reçu par chaque élève, en terme de savoirs théoriques mais aussi en terme d’expériences sociale (un enfant ne grandit pas de la même manière dans une classe surchargée ou dans une classe tranquille, il n’a pas la même expérience de la socialisation dans un établissement soumis à des tensions ou dans un établissement où règne un climat paisible). Les conséquences en terme d’agressivité ou de tranquillité des rapports sociaux, de facultés à travailler et créer, de capacités à s’investir dans un projet et à faire confiance aux autres individus-citoyens, tout cela constitue autant de richesses qui vont être directement impactées par cette économie des valeurs, la seule que reconnaisse le libéralisme, la seule qu’il impose à grand renfort de média. Le libéralisme est triomphant parce que cette manière de parler des richesses est devenue anecdotique : il a réussi à effacer jusqu’à la conception même de ce qu’est une richesse. Richesse et valeur ne font plus qu’un. Notre lutte est fondamentalement culturelle et éthique.
    Dernier point, presque caricatural : la régularisation des travailleurs sans-papiers. Tout le monde a noté l’amalgame fait par Nicolas Sarkozy entre « naturalisation » (obtention de la nationalité française) et « régularisation » (obtention des papiers autorisant à travailler légalement en France). Impossible de s’arrêter au simple calcul électoral visant les électeurs du Front National. En période de crise, toujours la droite a fait alliance avec l’extrême droite. Aujourd’hui, le nom de cette alliance s’appelle le « Sarkozysme », et en cela on reconnaît qu’il s’agit bien d’un pétainisme. La peur redevient l’argument subordonnant toute réflexion politique. Le cerveau ne sert à rien, la mœlle épinière suffit, voilà les pseudo-citoyens dont rêve tout pétainisme. Sur le plan éthique, imposer une distinction entre les employés français (« normaux ») et les employés sans-papiers (de fait « a-normaux ») fait passer pour une évidence ce qui est une orientation politique nationaliste. De ce point de vue, cette sous-catégorisation d’une partie des gens vivant sur le sol de notre pays vise, d’abord, à diviser des individus qui, de part leurs conditions de vie (tous travaillent pour vivre), sont susceptibles de se reconnaître solidaires. Ensuite, cette vision nationaliste détruit toute une partie de la richesse française qui peut s’enorgueillir d’être pluriculturelle de part les vagues d’immigration qui ont fait son histoire et ont construit la tradition de ce pays depuis deux millénaires. La laïcité française est le contraire d’un hasard. Elle émane d’un héritage, d’une richesse, que tous les nationalismes visent à détruire. N’oublions jamais que le libéralisme a besoin de murs pour séparer les individus, c’est à dire pour les dominer, pendant que ses capitaux, eux, sont libres d’aller et venir pour que son économie des valeurs marchandes pille et détruise les richesses.
    Pour cela, le libéralisme combat jusqu’à l’idée même de richesses, et dans cette œuvre, le pétainisme d’un Sarkozy est son meilleur allié.

  40. Pierre L dit :

    à Bellou

    Et qu'est ce qui vous fait croire que certains intervenants de ce blog
    n'agissent pas concretement ? Vous les connaissez tous personnellement
    sans-doute ?

  41. jennifer dit :

    SPECIAL ALERTE BOLIVIE

    Les multinationales pétrolières et autres n'acceptent pas d'avoir "perdu" la Bolivie. Les Etats-Unis s'efforcent donc de renverser le président légalement élu, Evo Morales. Après avoir tenté un coup d'Etat militaire contre Chavez en 2002, après avoir saboté l'échange de prisonniers en Colombie et menacé militairement les pays voisins, Washington utilise à présent le séparatisme pour faire éclater la Bolivie. L'ambassadeur US parle de la "République de Santa Cruz" dont les riches propriétaires terriens refusent les réformes sociales et l'émancipation des Indiens. Les multinationales pourraient ainsi récupérer une partie des richesses du pays.

  42. Jean-Marc dit :

    Et allez, maintenant le vieux couplet du gauchiste qui condamne le vilain libéralisme tout d'un bloc en l'assimilant à un homme appelé NS et en espérant le remplacer par un bon vieux dirigisme suintant les bons sentiments et l'inefficacité. Ca mène vraiment à tout le Tibet... Pathétique quand la politique est aussi triviale...

  43. jennifer dit :

    Il menace la Chine mais se couche devant Ben Ali.? Qui est-ce?

  44. Pierre L dit :

    Heu, Ménard ? (Remarques il a peut-etre une extinction de voix, le printemps, le pollen, les allergies...)

  45. jennifer dit :

    Un temoignage de quelqu'un qui va régulièrement en Chine sur la peine de mort

    C'est Jacques Monlezun. Beta, il n'a aucun rapport avec toi par hasard, car sa description correspondait assez à la tienne?

    " la peine de mort en Chine. Le nombre d’exécutions en Chine en 2007 a déjà été commenté (constatons qu’il y a quand même un recul manifeste). Ce qu’il est important de signaler, c’est qu’il y a eu un débat très important pour décider de l’abolition ou du maintien de la condamnation à mort lors du grand Congrès du peuple en mars dernier. Suivant les rapports, un groupe de juristes avait proposé l’abolition de la peine de mort. Le projet a été rejeté en fonction d’un sondage populaire qui avait indiqué que près de 80% de la population serait contre. Pour autant le projet n’a pas été mis au frigo. On peut distinguer actuellement deux courants immédiats. La premier est que le groupe de juristes indiqué, se référant à l’exemple de plusieurs pays occidentaux, a demandé à l’état chinois de mettre en place un programme d’éducation du peuple en vue de créer un consensus favorable à l’abolition de la peine capitale. Le deuxième est que le même groupe a mis le projet en discussion sur internet, où il suscite beaucoup d’engouement. Suivant les observateurs on constaterait que la faveur de la peine de mort est en net recul dans l’opinion. D’autre part, les discussions révèlent qu’une limitation de la peine capitale au seul homicide volontaire avec préméditation (donc abandon des autres chefs, comme corruption majeure, etc.), remporterait assez rapidement l’assentiment du peuple. Cela signifierait une diminution plus que notable du nombre d’exécutions et la porte ouverte à l’abolition totale de la condamnation à mort à terme.

    Je voudrais ajouter ici un commentaire personnel, qui n’est pas basé sur des documents scientifiques, mais sur une observation personnelle de la Chine. Le peuple chinois a un sens de la justice et de l’injustice très aiguisé. Régulièrement on trouve sur internet de grands débats consacrés à des causes criminelles, où les participants ne craignent pas de critiquer des accusations ou des jugements, tentant même parfois de faire infléchir voire annuler des décisions de justice. Par la même occasion les critiques envers les instances officielles sont parfois très virulentes. Ces mouvements d’opinion peuvent être tellement importants, qu’on pourrait parfois les comparer au Mouvement Blanc déclenché en Belgique lors de l’affaire Dutroux. Sachant tout cela, présenter encore le peuple chinois comme une masse muselée de 1.400.000.000 de yes-men et yes-women me semble pour le moins de la malveillance. "

    .

  46. H2 dit :

    JOURNEE D'ACTION LE 22 MAI 2008 !

    APPEL A CONVERGENCE CONTRE LA CASSE DES RETRAITES ET CONTRE L'AFFRONT FAIT AU SALARIES PAR CE GOUVERNEMENT DE LA HONTE !

    Ne laissons pas faire Nicolas Pétain et tous les antisociaux !

    Unissons nos forces pour refuser la 41 ème Annuité et demain la 42 ème et ainsi de suite !

    APPEL SALARIES PUBLICS / PRIVES : UNION !

    Refusons l'avenir que l'on nous propose comme il existe déjà en Angleterre :
    Baisses progressives des pensions de retraites pour obliger les retraités à continuer à travailler jusqu'à ce qu'ils crèvent à la tâche.

    FRONT DU REFUS AVANT CHANTIER DE RECONSTRUCTION SOCIALE !

    CHÔMEURS, PRECAIRES, ETUDIANTS, LYCEENS, STAGIAIRES UNISSONS-NOUS CONTRE L'ABSURDE DE VOULOIR FAIRE TRAVAILLER
    LES ANCIENS POUR MIEUX SACRIFIER TOUT LE MONDE !

    ENSEMBLE OUI TOUT EST POSSIBLE !

  47. jennifer dit :

    Pierre L: C'est tiède. cherche encore!

  48. jennifer dit :

    Un autre témoignage (je les trouve sur le site de Michel Collon)

    de Pascal Brula 10/04/2008

    Il s’avère que je travaille dans le domaine de l’environnement et qu’un de mes collègues a eu la chance de pouvoir aller en Chine pour la 3ème fois en quelques années, dans le cadre d’échanges interuniversitaires. Il faut savoir que ce collègue, électeur fidèle du PS, gobe généralement toutes les conneries véhiculées par les médias et notamment sur le Tibet. Au retour de son récent voyage professionnel, il a eu des propos étonnants venant de sa part. Certes, il s’agit d’un scientifique pour qui les faits sont les faits. Et bien, il nous a déclaré ne plus écouter tous les ragots qui traînent sur la Chine, car pour lui la situation est complètement différente de ce qu’on avait pu lui raconter, notamment dans notre domaine professionnel, l’environnement. Pour lui, certes, la Chine est un pays très contrasté, entre un arrière-pays très en retard et une partie extrêmement développée ; mais, tenez-vous bien, il nous a affirmé qu’en environnement, les Chinois étaient en avance sur notre pays, la France : oui, vous avez bien lu.

    Les normes environnementales sont plus strictes que les nôtres. Aussi bizarre que cela puisse paraître venant de sa part (partisan de l’économie de “marché”, c’est-à-dire capitaliste), il nous a affirmé que cela venait du fait que la Chine avait une production “planifiée” (comme quoi, cela n’a pas que du mauvais) et que lorsqu’une décision était prise, elle était appliquée à la lettre. Il nous a aussi soutenu que, compte tenu de ce qu’il avait appris, les chinois dans le domaine de l’environnement seraient bientôt capables de nous en apprendre, à nous, les “donneurs de leçons”… Que l’on songe qu’ils ont été capables de construire entièrement une ville sur des critères environnementaux. (...)
    Deux autres sujets sur lesquels mon collègue m’a également étonné : l’égalité entre les hommes et les femmes et l’ascenseur social. Pour lui, il n’y aurait aucune discrimination entre les hommes et les femmes dans la partie développée du pays : la France, incroyablement sous-développée dans ce domaine, lui faisant honte. Deuxièmement, il a pu constater que de jeunes professionnels se trouvant à des postes très importants étaient issus de milieux extrêmement pauvres. Il existe donc dans ce pays un formidable brassage qui n’existe plus, ou très peu, chez nous.

    Et je conclurais en disant que, d’après ce qu’il a vu de la vie des chinois, les rapports humains peuvent être parfois assez extraordinaires. Etant un passionné de musique, et notamment d’instrument un peu particuliers (notamment médiévaux), il a eu de formidables échanges avec des gens dans la rue. En effet, dans les squares, dans la rue, des musiciens, des chanteurs de toutes sortes s’expriment. En France, ils ont généralement une sébile, mais là-bas, ils le font pour le plaisir, rien que pour le plaisir. Il a donc eu le loisir de jouer de la musique avec des inconnus. Il lui a semblé qu’il régnait une joie de vivre qui contrastait avec tout ce que l’on peut raconter ici ou la. Il ne s’agit pas de tomber dans une vision béate de la réalité fort complexe de la Chine (la lutte des classes est bien active…), mais ces infos me confortent dans la suspicion que j’ai déjà acquise concernant la manipulation des médias au service du capitalisme.

  49. H2 dit :

    STOP LA CHINE REVEILLEZ -VOUS !

  50. Marie-Claire dit :

    H2, tes post éternellement hors sujets nous saoûlent. Tu peux aller chatter où tu le souhaites, de cuisine, des retards de la SNCF, du coût de la vie ou que sais-je encore, mais respecte le fil de ce post, et des posts !
    Un minimum de respect pour monsieur Mélenchon et les internautes svp...


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