21mai 08
Il y a eu un débat mardi 13 mai dernier au Sénat autour d’une question orale avec débat posée par Nicolas Alfonsi (sénateur rdse) à la ministre de la culture et de la communication à propos de la sauvegarde et la transmission des langues régionales ou minoritaires. J’y suis intervenu à la tribune. Mon intervention comme tout le débat est accessible sur le site du Sénat . Bien sûr, j’exprime un point de vue engagé. Je l’ai argumenté avec autant de soin que je le pouvais. J’ai reçu en retour l’habituelle série de mises en cause que des fanatiques m’adressent dans ce genre de circonstances avec la non moins traditionnelle mise en circulation d’interprétations abusives de mes propos. « Tous ceux qui sont en quête d’identité et d’unité ethnique ont besoin d’ennemis » affirme Samuel Huntington le théoricien du « Choc des civilisations » pour décrire la stratégie des groupes ethnicistes, reprenant à son compte l’adage grossier selon lequel : « A moins de haïr ce qu’on n’est pas, il n’est pas possible d’aimer ce qu’on est » Cette fois-ci il y a une nouveauté. Un député socialiste du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, me met en cause sur son blog. Le montage de mes propos (avec guillemets mensongers à l’appui) est d’une telle malveillance et si manipulatoire qu’il me paraît extrêmement révélateur d’un état d’esprit. J’ai été très stupéfait de voir comment sa note considère comme acquis non seulement que je soutiens le régime chinois mais que je me prépare à soutenir le régime birman bientôt. Ces propos et les mots utilisés pour me désigner ont une tonalité nauséabonde. Elle n’est pas seulement blessante pour le militant de gauche que je suis. Elle révèle une étrange culture de référence. Je trouve également très significatif le contenu et le ton sur lequel sont faits les commentaires des violents qui approuvent ses propos alors même qu’ils ont eu le moyen de vérifier eux-mêmes l’inanité du montage d’Urvoas en allant vérifier mes propos sur le site du Sénat. Je recommande la découverte de ce visage du folklore local de la haine ethniciste. Le journal « le Télégramme de Brest », a aussitôt jugé intéressant de publier en intégrale la note d’Urvoas. Bien sûr il n’a pris aucun contact avec moi, ni vérifié si ce que disait le député était exact.
Je publie donc ici à la suite d’une part la note du député Urvoas, en premier, ensuite le texte de mon discours tel que le reproduit le journal officiel des débats, puis enfin le texte du « Télégramme de Brest ». J’estime que la confrontation de ces trois textes vaut mieux que bien des démonstrations sur le fonctionnement du lobby ethniciste.
Leur méthode est la suivante : les ethnicistes ne répondent jamais aux questions posées. Au lieu et place d’une confrontation d’arguments raisonnés, ils substituent une posture victimaire : ils sont la Bretagne, quiconque ne partage pas leur thèse est un ennemi des bretons et veut la mort de la culture et de la langue régionale. Un palier de décompression est nécessaire pour faire retour au réel après une immersion dans leur névrose identitaire. Bien sûr ils ne sont pas la Bretagne. Seulement une partie de son opinion. Bien sûr le refus de la Charte des langues régionales n’a rien à voir avec la négation des langues et cultures régionales. Tout cela je l’ai dit et expliqué à la tribune du Sénat sans aucune ambigüité. Cela ne rend que plus révélateur ce que signifie en réalité le texte d’Urvoas. Mes amis sur place me disent de n’en tenir aucun compte. Jean-Jacques Urvoas, récemment battus dans le vote des militants de sa fédération et contraint à la démission du poste de premier secrétaire fédéral serait en recherche d’une bagarre identitaire pour se ressourcer comme porte drapeau local. Je ne sais pas du tout si c’est vrai. Je sais seulement qu’il est comme moi parlementaire de la République française et que ses paroles ont donc un sens de portée nationale, destiné à la réflexion de tous, bien au delà de sa circonscription.
SOUS LE TITRE : BUTOR
D’abord donc le texte du blog d’Urvoas à mon sujet.
"Voilà un élu qui n’honore pas sa fonction. Il y a quelques jours, nous avions découvert l’étendue de ses connaissances concernant les relations sino-tibétaines. Il vient de démontrer, lors d’un débat au Sénat, qu’il était tout aussi compétent en matière de langue bretonne. Dans cette subtilité qui n’appartient qu’à lui, et qu’heureusement personne ne songe à lui disputer, il vient d’émettre un jugement à l’emporte-pièce dont il est certes coutumier, mais qui ne le rend pas pour autant recevable. « La langue bretonne, a-t-il assené est celle qui résulte du dictionnaire dit unifié de 1942, qui se substitue aux cinq langues bretonnes existantes. » Il s’ensuit fort logiquement à ses yeux que le breton dont il est aujourd’hui fait usage dans la région est la langue de la "collaboration" et que les écoles qui l’enseignent, à l’instar de Diwan, sont des « sectes »… Que répondre à ce tissu d’insanités sinon que ce petit monsieur, à dessein ou non, confond langues et dialectes, que le breton unifié n’a pas plus de raison d’être marqué au fer rouge de la collaboration que la fête des mères, instituée par le maréchal Pétain en mai 1941, et que si les écoles Diwan devaient être qualifiées de sectes, ce seraient bien les premières qui n’honoreraient ni idole, ni gourou. Ces propos diffamatoires n’engagent évidemment que lui, et démontrent à nouveau, l’irrationalité d’une idéologie nationaliste qui, d’où qu’elle vienne, mérite d’être condamnée sans détours. Je regrette qu’il ne se soit pas trouvé une voix socialiste, par exemple, bretonne pour lui répondre."
MON INTERVENTION A LA TRIBUNE DU SENAT
"Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, en montant à cette tribune, je suis persuadé que, quels que soient les points de vue que vous exprimez sur ce sujet, tous ici vous vous sentez aussi patriotes que moi-même, aussi attachés à l’unité et à l’indivisibilité de la République française que je le suis et dignes continuateurs du progrès constitué par l’ordonnance de Villers-Cotterêts : ce texte a établi le français comme langue du royaume, permettant à chacun de se défendre, de témoigner, d’attaquer en justice et d’être compris par les autres.
Mais l’homme qui s’exprime en cet instant, fier d’être jacobin, ne parlant que la langue française pour s’adresser à vous ou bien l’espagnol, langue de ses grands-parents, et qui, s’il devait apprendre une autre langue, choisirait l’arabe, langue minoritaire la plus parlée dans la région d’Île-de-France dont il est l’élu, ne vient pas devant vous pour discuter de la question de savoir si l’on est pour ou contre les langues régionales – ce qui est absurde – ou, pire encore, si l’on est pour ou contre la diversité culturelle : il s’agit de savoir si le cadre légal existant est adapté, car il en existe déjà un, ou si la France a besoin de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires pour faire progresser la diffusion de celles-ci.
Pour ma part, je n’accepte pas la caricature qui voudrait faire croire que la République française réprime ou méprise les langues régionales. Ce n’est pas vrai ! La France s’est dotée dès les années cinquante d’un cadre législatif très favorable aux langues régionales ; elle était même en avance sur beaucoup de pays d’Europe à cet égard.
La loi du 11 janvier 1951 relative à l’enseignement des langues et dialectes locaux, qui porte le nom du socialiste Maurice Deixonne, a officiellement autorisé et favorisé l’apprentissage des langues régionales de France dans l’enseignement public : le basque, le breton, le catalan et l’occitan, auxquels se sont ajoutés ensuite le corse en 1974, le tahitien en 1981, et quatre langues mélanésiennes en 1992. De sorte qu’aujourd’hui, et depuis 1970, tous les élèves qui le souhaitent voient ces enseignements pris en compte pour l’obtention du baccalauréat.
La loi Toubon de 1994 a confirmé ce cadre légal favorable et Lionel Jospin, par la loi du 22 janvier 2002, a mis des moyens particulièrement importants à la disposition de l’enseignement de la langue corse, si bien que quiconque le veut peut suivre un enseignement en corse à l’école, au collège et au lycée, à raison de trois heures par semaine.
L’État a aussi contribué, en lien avec les collectivités locales qui le demandaient, à rendre possibles les signalisations routières bilingues, ce qui permet, dans certains départements, de pouvoir enfin lire les indications rédigées en français, qui étaient jusque-là surchargées de graffitis. Par ailleurs, de nombreuses régions font preuve d’innovation pour favoriser le développement des cultures et des langues régionales.
Par conséquent, rien dans le cadre légal et réglementaire actuel, ni dans la pratique effective, n’est de nature à brider la pratique et la transmission des langues régionales. Et il n’existe pas une voix en France – pas même la mienne ! – qui s’oppose à ce que soient pratiquées les cultures ou les langues régionales. Si le nombre de locuteurs diminue et si leur âge moyen s’élève, il faut en chercher la cause ailleurs que du côté de la République et de la loi !
La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’est pas un remède acceptable. Elle est loin de faire l’unanimité en Europe. Contrairement à ce que l’on entend souvent, trop souvent, la France n’est pas l’un des « rares » pays européens à ne pas avoir ratifié cette charte. Quatorze pays membres du Conseil de l’Europe ne l’ont pas signée, dont la Belgique, le Portugal, la Grèce ou l’Irlande, qui ne sont pas des États réputés liberticides. Je pense que personne ici n’a l’intention de comparer le comportement de la République française, quels que soient ses gouvernements, à ceux des gouvernements des pays baltes qui, eux, procèdent à une revanche linguistique à l’égard des russophones.
Parmi ceux qui ont signé cette charte, comme la France, dix États ne l’ont pas ratifiée, dont l’Italie. Au total, vingt-quatre pays membres du Conseil de l’Europe se refusent donc à rendre applicable cette charte sur leur territoire. Cela peut être attribué non pas exclusivement à leur mépris pour les langues régionales minoritaires, mais probablement à d’autres causes ; j’évoquerai l’une d’entre elles tout à l’heure. La France est donc loin de constituer un cas particulier.
La France applique déjà beaucoup d’articles de la charte sans avoir besoin de la ratifier. Vous savez qu’il existe deux types de dispositions : les préconisations impératives et celles qui sont optionnelles. Un grand nombre de préconisations impératives sont déjà appliquées ; je n’évoquerai, pour l’exemple – je vous en épargnerai la lecture –, que les articles 7-1-f, 7-1-g et 7-2. Parmi les préconisations optionnelles que la France respecte, on peut citer les articles 8-1-b, 8-1-c, 10-2-g.
Il n’est donc pas vrai que nous ayons besoin de ratifier la charte pour en appliquer les dispositions qui ne sont pas contraires à notre Constitution, et c’est de celles-ci qu’il faut parler !
J’ajoute, ayant été ministre délégué à l’enseignement professionnel et ayant eu à connaître de cette question, que la définition des langues minoritaires donnée par la charte est extrêmement discutable et confuse.
J’observe qu’elle exclut de son champ d’application toutes les langues des migrants – je pense à l’arabe, à la langue berbère et à bien d’autres – comme si les citoyens qui les parlent du fait de leurs liens familiaux, alors qu’ils sont Français, devaient considérer ces langues comme des langues étrangères, comme si l’on demandait aux Algériens, aux Sénégalais, aux Maliens et à combien d’autres de considérer la langue française comme une langue étrangère à leur culture ! (Mme Alima Boumediene-Thiery s’exclame.) Pourtant, c’est ce que fait cette charte !
Cette définition extrêmement confuse aboutit à ce que certaines langues soient reconnues comme minoritaires dans un pays et ne le soient pas dans l’autre, alors qu’elles sont parlées dans les deux pays dans les mêmes conditions. C’est le cas du yiddish, reconnu comme langue minoritaire aux Pays-Bas, mais pas en Allemagne ou dans certains pays de l’Est où il est tout autant parlé.
Cette définition très floue peut être, finalement, discriminatoire et elle aboutit à des reconstructions de l’histoire. Je veux bien, chers collègues, que l’on parle de la langue bretonne, mais encore doit-on préciser qu’elle résulte du dictionnaire dit « unifié » de 1942 et qu’elle se substitue aux cinq langues qui existent réellement dans la culture bretonne.
M. Gérard Le Cam. C’est vrai !
M. Jean-Luc Mélenchon. À cet instant, je ne ferai mention ni du fait que l’auteur dudit dictionnaire est un collaborateur des nazis, qui a été condamné à l’indignité nationale, s’est enfui et n’est jamais revenu dans notre pays, ni des conditions dans lesquelles ce dictionnaire a été rédigé et financé à l’époque.
La définition retenue par la charte aboutirait, par exemple, à des absurdités concernant le créole, et bien injustement. Je me souviens d’avoir demandé, en tant que ministre délégué à l’enseignement professionnel, quel créole on devait enseigner ; j’y étais prêt, car cela facilitait l’apprentissage des élèves. Eh bien, trois ans après, je n’avais toujours pas de réponse, parce qu’il n’y a pas un créole, mais des créoles ! Par conséquent, on est amené à choisir, trier, exclure, discriminer de nouveau au moment où l’on croit intégrer. Ce n’est pas pour rien que nos institutions écartent ce type de charte !
Enfin, j’aborde ce qui constitue pour moi le cœur du problème. Il ne s’agit pas de dire que la sauvegarde des langues et cultures régionales nous pousse sur la pente qui conduit automatiquement à la sécession, au particularisme et au communautarisme. Telle n’est pas mon intention ! Mais j’ai bien l’intention de dire que le risque existe. Il ne saurait être question, sous prétexte de respect de la diversité culturelle, d’admettre un point en contradiction absolue avec la pensée républicaine : il n’y a pas lieu de créer des droits particuliers pour une catégorie spécifique de citoyens en raison d’une situation qui leur est propre.
Le fait de parler une langue différente ne suffit pas à instituer des droits particuliers en faveur de ses locuteurs ! Or c’est ce que prévoit explicitement la charte : il s’agit d’encourager la pratique de ces langues « dans la vie publique et la vie privée ».
S’agissant de la vie privée, je rappelle que le caractère laïque de notre République interdit que les institutions gouvernementales et étatiques fassent quelque recommandation que ce soit concernant la vie privée des personnes.
Quant à la vie publique, il est précisé que les États doivent « prendre en considération les besoins et les vœux exprimés par les groupes pratiquant ces langues ».
À l’évidence, ce texte a été écrit à l’intention de pays où des secteurs entiers de la population parlent une autre langue que la langue nationale et seulement celle-là, comme c’est le cas des minorités hongroises ou autres, qui existent dans divers pays de l’Union européenne. Mais en aucun cas il n’a été écrit pour la France, car dans quelles conditions peut-on désigner les représentants de ces groupes ? Va-t-on maintenant élire des représentants des locuteurs de telle ou telle langue ? Non ! C’est en totale contradiction avec l’idée d’égalité républicaine !
Il ne peut être question de faire bénéficier de procédures en langues régionales devant les autorités judiciaires, comme le prévoit l’article 9 de la charte, ou devant les services publics, comme le décide l’article 10. Témoigner, poursuivre en justice, signer des contrats dans une autre langue que la langue française constituerait un recul par rapport à l’ordonnance de Villers-Cotterêts. Pourtant, c’est ce que prévoit cette Charte européenne des langues régionales ou minoritaires !
Le Conseil constitutionnel a donc eu raison de dire, en 1999, qu’en conférant « des droits spécifiques à des “ groupes ” de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l’intérieur de “ territoires ” dans lesquels ces langues sont pratiquées, [cette Charte] porte atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français. »
Après l’exposé de ces raisons juridiques, philosophiques et républicaines, je voudrais enfin souligner, d’une façon plus personnelle, qu’il ne saurait être question de ne pas tenir compte de l’origine de la charte, à l’heure où beaucoup prétendent, à la suite de Samuel Huntington et de sa théorie du choc des civilisations qui est aujourd’hui la doctrine officielle d’un certain nombre de stratèges de la première puissance mondiale et de quelques autres pays, que, dorénavant, « dans le monde nouveau, la politique locale est “ethnique”, et la politique globale “civilisationnelle” ».
Cette origine, sans doute nombre de mes collègues l’ignorent-ils ; c’est pourquoi je veux la leur apprendre.
La charte, adoptée en 1992 par le Conseil de l’Europe, a été préparée, débattue et rédigée par plusieurs groupes de travail de cette instance qui étaient animés par des parlementaires autrichiens, flamands et allemands tyroliens. Leur point commun était d’être tous issus de partis nationalistes ou d’extrême droite et d’être membres de l’Union fédéraliste des communautés ethniques européennes, la FUEV selon l’abréviation allemande. Cette organisation est aujourd’hui dotée d’un statut consultatif au Conseil de l’Europe, et elle se présente elle-même comme la continuatrice du Congrès des nationalités, instrument géopolitique du pouvoir allemand dans les années trente ! Un des principaux laboratoires de l’élaboration de la charte fut ainsi le groupe de travail officiel du Conseil de l’Europe sur la protection des groupes ethniques, dont la création a été obtenue par la FUEV et qui est également connu pour ses travaux sur le « droit à l’identité », le Volkstum.
Pour toutes ces raisons, la République française n’a donc rien à gagner à modifier sa Constitution pour ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Elle ne pourrait que se renier en le faisant. Elle doit, tout au contraire, continuer sa politique bienveillante et intégratrice, qui donne aux cultures et aux langues régionales toute leur place dès lors que la République est première chez elle ! (Applaudissements sur certaines travées du groupe socialiste et de l’UC-UDF)."
LE TELEGRAMME DE BREST
Le journal le « Télégramme » reproduit la quasi totalité de la note du blog de Jean-Jacques Urvoas, accréditant ainsi la réalité du raisonnement que me prête le député et de la citation mensongère, entre guillemets sur la « langue de la collaboration ». Comme on le sait, les journalistes vérifient les informations et les sources de celles-ci avant de publier. J’en déduis que si le rédacteur en chef a considéré la vérité comme négligeable dans cet échange c’est peut-être qu’il avait un autre objectif. En l’occurrence il s’agirait de politique locale. La situation serait destinée à illustrer les « tensions entre élus socialistes » qui font le titre. Car les regrets de fin de note de Jean-Jacques Urvoas sur les voix bretonnes socialistes qui ne m’ont pas répliqué visent en fait les sénateurs socialistes du département qui viennent d’infliger un camouflet au député Urvoas également Premier secrétaire de la fédération socialiste du Finistère en battant sa liste à l’investiture des sénatoriales.
« Jean-Jacques Urvoas, député socialiste de Quimper, vient de répondre vertement, sur son blog, à Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste, qui a qualifié Diwan de « secte », lors d’un récent débat sur les langues régionales au Sénat, le 14 mai. La réponse de Jean-Jacques Urvoas est cinglante.« Voilà un élu qui n’honore pas sa fonction, écrit Jean-Jacques Urvoas. Dans cette subtilité qui n’appartient qu’à lui, et qu’heureusement personne ne songe à lui disputer, il vient d’émettre un jugement à l’emporte-pièce dont il est certes coutumier, mais qui ne le rend pas pour autant recevable. "La langue bretonne, a-t-il assené, est celle qui résulte du dictionnaire dit unifié de 1942, qui se substitue aux cinq langues bretonnes existantes". Il s’ensuit fort logiquement à ses yeux que le breton dont il est aujourd’hui fait usage dans la région est la langue de la "collaboration" et que les écoles qui l’enseignent, à l’instar de Diwan, sont des "sectes"… Que répondre à ce tissu d’insanités sinon que ce petit monsieur, à dessein ou non, confond langues et dialectes, que le breton unifié n’a pas plus de raison d’être marqué au fer rouge de la collaboration que la fête des mères, instituée par le maréchal Pétain en mai 1941 et que si les écoles Diwan devaient être qualifiées de sectes, ce seraient bien les premières qui n’honoreraient ni idole, ni gourou ».En conclusion, Jean-Jacques Urvoas « regrette qu’il ne se soit pas trouvé une voix socialiste, par exemple bretonne,pour lui répondre ».
Pauvre Jean-Luc...
A peine réactive t'il ses commentaires, que Véritas vient l'agresser...
Sénateur, tenez bon, bien que je ne sois pas toujours d'accord avec vous, nous manquons d'hommes qui défendent la république et la démocratie, tels que vous.
Quel cauchemard à ce sujet que cette affaire sur les Ogm, précédée de celle sur la réforme des institutions, et encore pour ne citer que ces trois là celle du traité dit simplifié.
Je me sens insulté en tant que citoyen par ceux qui se sont abstenus ou ont soutenu ces 3 affaires!
Cordialement Sénateur.
Les gauchistes sont restés fidéles aux idées de Jaurés et ceux comme toi Véritas donnent leur âme au diable au capitalisme financier international au nom du réalisme. Des Jean Luc Mélenchon il en faudrait des centaines pour faire face à la déferlente de la privatisation de nos consciences par la droite et ceux et celles qui veulent s'approprier le parti socialiste au nom du libéralisme mot moderne pour un socialiste désormais. Faute d'avoir des idées nouvelles on va les chercher chez l'ennemi, ceux là ne l'emportera pas au paradis du socialisme mais irons pourrir en enfer.
@ Jean-Marc
« On ne peut pas en dire autant de la majorité des élus au suffrage direct qui ont par exemple voté oui ou se sont abstenus sur le mini traité européen, qui est ni plus moins un putsch vis à vis du peuple ».
Très bien vu. En revanche, je ne crois pas qu’il soit utile de répondre à Véritas. J’avais pour ma part essayé de discuter avec lui. J'ai dû y renoncer lorsque j'ai constaté sa préférence pour les attaques ad personam ainsi que son incapacité à suivre une argumentation allant à l'encontre de ses convictions. Son aveuglement le rendant même incapable de faire la différence entre le cas de la France qui avait rejeté le TCE par voie référendaire et qui a fait ensuite -et à tort- le choix de la procédure parlementaire et les pays qui avaient ratifié dès le départ le TCE par la voie parlementaire, j’ai décidé de ne plus lui répondre et de cesser de lire ses commentaires sans intérêt.
Cher monsieur Mélenchon, vous pensez ce que vous voulez c'est votre droit, le seul problème est que vous insultez la langue parlée par des centaines de milliers de gens en Bretagne, nous sommes bléssés par vos propos à la limite du racisme et là je vous rappelle vos douces pensées pour nos amis lituaniens... Dailleurs je ne comprend toujours pourquoi vous a t-on laissé votre poste de sénateur devenu aujourdh'ui bien terni...Autre problème: ce que vous dites depuis des années est absurde, parler de la langue bretonne et du nazisme est une provocation bête et méchante que je n'avais pas entendue depuis des décennies, quelle ringardise, évoluez! et quel rapport avec la langue parlée aujourd'hui? Je vous rapelle que la langue bretonne est plus ancienne que la Français, alors respectez-la vous qui êtes si attachés aux valeurs de tolérance de la République. Peut etre que M.Urvoas n'a pas tout vérifié sur vous dans son article, en tout cas vous, vous ne verifiez pas non plus ce que veut dire langue dans le dictionnaire et sachez qu'une langue qui meurt c'est un pan du patrimoine humain qui s'effondre, vous qui êtes un granad philosophe je vous laisse méditer... M.melenchon, vous n'êtes pas le bienvenu en Bretagne et juste un dernier petit mot: Pourquoi ne vociférez-vous pas ces mêmes gentillesses au Corses ou aux basques?... J'en reviens quand même pas d'une telle mentalité obscurantiste et dogmatique...
Cordialement.
On trouve dans l'intervention suivante (Raymond Couderc-maire de Béziers) sur le site du Sénat cité par Jean-Luc Mélenchon cette phrase vers la fin:
"Le défi, pour la République, n’est plus d’unifier un pays morcelé pour le fondre dans une destinée commune, comme c’était le cas il y a un siècle et demi, à une époque où les États-nations achevaient leur construction en Europe. Non, le défi aujourd’hui est de promouvoir la diversité, sous toutes ses formes, afin que chacun puisse retrouver, dans le socle commun de la nation française, les racines de son identité."
Tout est dit sur les motivations réelles de notre droite bien crasseuse. Cassons toute forme d'unité, morcelons tout cela, c'est tellement plus facile à gérer!
"Retrouver nos racines de notre identité" Je vis dans la région dont parle ce sénateur, l'occitanie. Parmi mes amis proches, un seul pourrait éventuellement rentrer dans cette catégorie, et encore comme il est béarnais et ses grand-parents immigrés espagnols... pour tous les autres, dont pour moi et ma famille, pour retrouver les racines de nos identités, il faudrait que l'on quitte la région, mon mari rentrant dans une autre région de France que moi, sans parler de nos enfants qui sauront pas où aller/rester du tout. Cela s'appelle dans l'absolu la purification éthnique, que la République nous en préserve!
Cet adage cité par Jean-Luc Mélenchon est un formidable raccourci qui définit Véritas.
« A moins de haïr ce qu’on n’est pas, il n’est pas possible d’aimer ce qu’on est »
En somme Véritas est une mauvaise langue unifiée et universelle!
J'attends avec gourmandise les compliments du personnage.
DiGeo, appportez donc du contenu, à la place de souffler sur la braise!
Merci pour tous, Jean-Luc Mélenchon y compris...
Codialement, sans agressivité.
Franchement, le sujet du post me laisse froid. Je ne comprends pas vraiment d'ailleurs quelles ont été ses vraies motivations pour rédiger ce billet, aux vues du nombre de sujets larges et importants pour tous qui pourraient occuper sur ce blog.
Pour rebondir sur le commentaire de Julie, et proposer à tous une réflexion sur la diversité, qui est bien entendu une qualité quand elle n'est pas dévoyée et instrumentalisée par l'individualisme communautaire ou celui des personnes, je recolle ci-dessous un extrait d'un texte de Tocqueville que je trouve précieux par les temps qui courent :
(…) Plus qu’aucune autre sorte de gouvernement le despotisme favorise le développement de tous les vices auxquels les sociétés sont spécialement sujettes, et les pousse ainsi du côté même où, suivant une inclinaison naturelle, elles penchaient déjà.
Les hommes n’y étant plus attachés les uns aux autres par aucun lien de caste, de classe, de corporation, de famille, n’y sont que trop enclins à ne se préocupper que de leurs intérêts particuliers, toujours trop portés à n’envisager qu’eux mêmes et à se retirer dans un individualisme étroit où toute vertu publique est étouffée.
Le despotisme, loin de lutter contre cette tendance, la rend irrésistible, car il retire aux citoyens toute passion commune, tout besoin mutuel, toute nécessité de s’entendre, toute occasion d’agir ensemble ; il les mure, pour ainsi dire, dans la vie privée. Ils tendaient déjà à se mettre à part : il les isole ; ils se refroidissaient les uns pour les autres :il les glace.
Dans ces sortes de sociétés, où rien n’est fixe, chacun se sent aiguillonné sans cesse par la crainte de descendre et l’ardeur de monter ; et, comme l’argent, en même temps qu’il est devenu la principale marque qui classe et distingue entre eux les hommes, y a acquis une mobilité singulière, passant de mains en mains sans cesse, transformant la condition des individus, élevant ou abaissant les familles, il n’y a presque personne qui ne soit obligé d’y faire un effort désespéré et continu pour le conserver ou pour l’acquérir. L’envie de s’enrichir à tout prix, le goût des affaires, l’amour du gain, la recherche du bien être et des jouissances matérielles, y sont donc les passions les plus communes. Ces passions s’y répandent aisément dans toutes les classes, pénètrent jusqu’à celles mêmes qui y avaient été jusque là les plus étrangères, et arriveraient bientôt à énerver et à dégrader la nation toute entière, si rien ne venait les arrêter.
Or il est de l’essence même du despotisme de les favoriser et de les étendre. Cespassions débilitantes lui viennent en aide ; elles détournent et occupent l’imagination des hommes loin des affaires publiques, et les font trembler à la seule idée des révolutions.
Lui seul peut leur fournir le secret et l’ombre qui mettent la cupidité à l’aise et permettent de faire des profits déshonnêtes en bravant le déshonneur. Sans lui elles eussent été fortes ; avec lui elles sont régnantes.
La liberté seule, au contraire, peut (…)
Et pour finir mon petit passage de milieu d'après midi, un lien qui vient parfaitement illustrer ce que je veux dire quand j'écris que la société civile est la pièce maîtresse façe aux lâchetés/corruptions/collusions/manquesdidées du monde politique.
Je soutiens en effet comme d'autres que la vraie lutte politique ne se mène plus entre la gauche et la droite, mais entre ceux qui défendent la démocratie et l'intérêt général (soutenus par quelques rares politiques de ci de là à gauche comme à droite) et le marché.
http://www.numerama.com/magazine/9669-MusOpen-faire-don-de-la-musique-au-domaine-public.html
Face aux lobbys qui pressent toujours davantage en faveur d'un droit d'auteur de plus en plus contraignant, la société civile s'organise pour lutter avec ses propres armes en faveur d'un domaine public élargi. Un site Internet propose ainsi aux amateurs de musique classique d'aider au financement d'enregistrements d'oeuvres tombées dans le domaine public, qui seront ensuite proposées gratuitement en téléchargement. (.............)
Le 7 février 2008, le traite de Lisbonne est soumis au vote à l'Assemblée Nationale. Pour savoir qui a voté quoi, c'est à cette adresse :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0083.asp
206 députés UMP votent OUI au traité de Lisbonne.
121 députés du Parti Socialiste votent OUI au traité de Lisbonne (seulement 25 députés PS votent NON).
Parmi les 121 députés du Parti Socialiste ayant voté OUI au traité de Lisbonne, devinez qui nous retrouvons ?
Le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas, dont parle Mélenchon ci-dessus !
L'Union européenne ultra-libérale et libre-échangiste est soutenue par les régionalistes bretons.
L'Union européenne est soutenue par les régionalistes car elle s'oppose comme eux à la République une et indivisible.
L'Union européenne est soutenue par les régionalistes car elle s'oppose comme eux à l'Etat, garant de l'intérêt général et garant de l'égalité entre tous les citoyens, quelle que soit leur ethnie.
Mis à part un peu de timidité dans les mots d'ordres scandés, on se serait cru ce matin en Mai 68 dans cette belle manif des Rétraités et Retraites. Concernant le climat politique de la France actuellement, il serait plus aisé de situer ce qui va bien plutôt que ce qui va mal : l'Etat annonce que 18% de ceux qui auraient du payer L'ISF plein but vont réinvestir dans leurs entreprises ; on relévera donc que 88 % peut être vont aller conforter certains comptes dans les paradis fiscaux. C'est vrai que pendant que certains crêvent la dalle d'autres se font des couilles en or. Peu à peu après une trop longue période de léthargie profonde il semblerait que la classe ouvriére est entrain de se refaire une santé, tant mieux car d'ici au bonheur, des manifs comme celles de ce matin, nous risquons d'en voir quelques unes. Je ne sais plus qui a écrit, à moins que ce soit moi : On ne peut concevoir la grandeur de la France qu'à travers le bonheur de son Peuple, Souverain et fier de l'être, ces quelques mots donnent toute l'étandue du chemin qui reste à parcourir.
Chére Julie @15, si nous avions en Rhône-Alpes des rassembleurs comme en Occitanie vous avez Paul Alliès Maître de conférence à la Faculté de Montpellier en Economie Politique, en RA nous avancerions plus vite sur le plan de la reconstruction d'une ligne philosophique de gauche, Rendez-vous à Frontignan en Octobre.
C'est impressionnant que malgré la démonstration par A+ B du montage des propos de Mélenchon, malgré la mise a disposition de sa prise de parole.
Certains y trouvent encore à redire.
Merci camarade pour cette intervention au sénat de qualité.
Le repli communautaire qui porte en lui, le germe de l’affrontement, sert en fait à évacuer la question de l’horreur sociale. La technique du “diviser pour mieux régner” trouve ici tout son sens, pour le plus grand profit des puissants.
- pendant que les intégristes de tout poil nous expliquent que chacun appartient à sa communauté religieuse,
- pendant que les “Indigènes de la République” réclament un statut spécial,
- pendant que les nationalistes tentent de nous imposer leur hiérarchie basée sur une notion territoriale ou linguistique,
- pendant qu’on nous amuse aussi avec le débat sur la notion d’héritage culturel et religieux de l’Europe, telle que prévue dans le TCE.
- pendant que les dignitaires du Conseil Français du Culte Musulman (le fameux CFCM) que la France a envoyés en Irak, négocient avec les ravisseurs, alors que l’on sait qu’une rançon a été payée.
- enfin pendant ce temps-là, les vrais maîtres du monde, au nom de la liberté, du pluralisme ou du droit à la différence, en profitent pour dénoncer comme un archaïsme notre cohésion républicaine devenue alors tellement encombrante.
Ce différentialisme est même béatement défendu par des gens qui nous sont proches.
Certains considèrent la destruction du pont de Mostar (qui signifie « vieux pont » et qui a donné le nom de la ville), comme le symbole de la destruction du lien bosno-croate. Or, ce lien n’a jamais existé. La-bas, le communautarisme date de Soliman. Les différents empires successifs tentèrent avec des succès divers de contenir le morcellement de cette région, en utilisant comme toujours soit la force soit la division. Pas la Laïcité, pas la République ! D’ailleurs, le mot « balkanisation » a depuis fait florès. La chute du mur de Berlin et la mort de Tito (que personne ne regrette) ont ouvert ici les vannes d’une haine multi-séculaire. A tel point que l’on a pu nettement et très rapidement redessiner les contours de toutes les minorités pour en faire autant de frontières et – cerise sur le ghetto - qu’il faudra encore subdiviser pour contenter tous les communautarismes. Le pont est reconstruit depuis 2004. Les deux rives se haïssent toujours.
De plus, en France, a défense des langues régionales est devenue une manne pour ceux qui savent secouer le cocotier. C'est aussi un lobby.
Excellent le "cerise sur le ghetto" Ruru, merci, j'en ris encore : -)
Bon, celà dit, ce n'est pas très drôle tout ça...
Je trouve ce sujet central (les communautés au sens large) car je suis convaincu qu'il est la raison de nos problèmes concrets et à la fois leur solution potentielle.
Celà vous intéresserait-t'il dans les jours prochains de débattre un peu de ce point central dans nos problèmes sociaux et politiques, les communautés au sens large?
Si ce petit texte collé ci-dessous et que j'avais rédigé sur le blog de Quéau vous parle bien entendu, et ceci au-delà des questions sur le monde en ligne...
Bonsoir Philippe,
J’ai ressenti dans certains de vos derniers billets une forme de nausée mêlée de crainte façe à certaines évolutions concernant ‘’la marche du monde'’.
Je partage ces sentiments de par mes analyses.
Je les partage aussi avec sympathie car vous avez assez profondément marqué mes premiers pas sur l’Internet grâce à vos articles sur le bien commun, les mondes virtuels, l’éducation, l’éthique planétaire… Je vous avoue que j’ai pour vous, et ce que je connais de votre travail, un profond respect. N’y voyez aucune flatterie.
Bon…
J’aimerai faire ressortir deux points de vos récents articles, qui dans mon esprit se rejoignent.
Le premier concerne la pensée inspirée de Calvin (dont j’ignore presque tout à vrai dire), sur laquelle vous travaillez, et plus particulièrement le communautarisme individualiste et la prédestination des élus et sa conséquence qui est la non nécessité du vote dit démocratique.
Le second concerne votre remarque faite à NatachaQS sur la nécessité de considérer également, en sus de l’éthique, aux mécanismes relevant de l’Internet et de ses dimensions économique et politique ; vous appelez celà “économie politique des réseaux et des mondes virtuels”.
Ces deux points désignés, je vous propose ci-dessous quelques plus-ou-moins questions qui guident mes réflexions sur les réseaux, les mondes virtuels, l’organisation. Votre avis à ce jour sur ces points là m’intéresse beaucoup.
- l’Internet et ses logiques sous-jacentes tendraient à une réorganisation économique et sociale s’appuyant sur les communautés ; si les communautés peuvent coexister de manière ‘’individualiste'’, et ont une tendance naturelle à le faire depuis toujours, comment échapper à un cloisonnement communautaire sous forme de rejet des différences? A quelles échelles des Communs doivent-ils être pensés (fonctionnels? géographiques? culturels? ou simplement communautaires?…) et peut être surtout dans quels buts (préservation des nations? préservation de l’idéal d’universalité et de celui de la tolérance? simplement préservation de passerelles trans-communautaires?…)?
La mutation majeure à laquelle je crois comme vous si je ne m’abuse, consisterait elle fondamentalement en une redistribution profonde des règles de fragmentation et de régulation sociale?
- concernant la représentativité et le mode de désignation des dirigeants, puisque j’écarte par prudence et pour quelques centaines de siècles au moins la possibilité d’une société totalement atomisée et auto-organisée (anarchique dit on pour faire voyou), pensez vous comme moi que l’Internet va entrainer une meilleure prise en compte du mérite issu de l’action dans la promotion sociale, action plus transparente car en ligne, et mérite estimé par les pairs (une fois de plsu une communauté, tiens…)?
Dans ce cas, je ne retrouve pas alors la logique Calviniste dont vous parlez, le vote par tous étant présent mais peut être plus diffus et permanent, et ne touchant peut être aussi qu’à certains champs de compétences (intra-communautaires j’allais dire!).
- enfin, si nouveau modèle d’organisation économique et social lié aux réseaux et univers virtuels il y a (Internet pour faire simple), ce modèle se décrète t’il et se met il en place, ou s’impose t’il par la force des choses? Avec derrière la question du rôle à choisir en tant qu’acteur contemporain de cette mutation quand on a conscience et du mouvement et des immobilismes…
Bien à vous.
Quéau avait rebondi sur mon post par ce billet :
http://queau.eu/2008/03/12/internet-favorise-le-communautarisme-et-lindividualisme/
1- Ségolène Royal est prise en photo en train de prier, agenouillée sur un prie-dieu dans une église italienne. Paris-Match publie la photo il y a trois semaines.
2- Bertrand Delanoë publie un livre dans lequel il se déclare " libéral ".
3- Le 22 mai, 17 députés du Parti Socialiste viennent de déclarer qu’ils voteront OUI à la révision de la Constitution française :
Patricia Adam, députée du Finistère; Patrick Bloche, député de Paris; Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris; Christophe Caresche, député de Paris; René Dosière, député de l'Aisne; Paul Giacobbi, député de Haute-Corse; Guillaume Garot, député de la Mayenne; Jean-Patrick Gille, député d'Indre-et-Loire; Gaëtan Gorce, député de la Nièvre; Danièle Hoffman-Rispal, députée de Paris; Jean-Marie Le Guen, député de Paris; Armand Jung, député du Bas-Rhin; Sandrine Mazetier, députée de Paris; Didier Migaud, député de l'Isère; Dominique Raimbourg, député de Loire-Atlantique; Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère; Manuel Valls, député de l'Essonne.
Sur ces 17 députés du Parti Socialiste, 16 avaient déjà voté OUI au traité de Lisbonne le 7 février 2008 :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0083.asp
Sur ces 17 députés du Parti Socialiste, seul Didier Migaud n’avait pas voté OUI au traité de Lisbonne le 7 février 2008 (il s’était abstenu).
Le Parti Socialiste est-il de gauche ?
Adessias Moussu lou Senatour !
Siéu Jan, escrive de Marsiho per te dire que siéu ben d’acord emé tu.
Je traduis pour mes concitoyens non-provençalophones (ils ont le droit) :
Salut Monsieur le Sénateur !
C'est Jean, j'écris de Marseille pour te dire que je suis bien d'accord avec toi.
Et je continue bien sûr dans la langue de la République française Une et Indivisible.
Moi, j'aime bien les langues régionales ou minoritaires. J'aime bien dans mon quartier (Le Panier, quartier toujours populaire du centre historique de Marseille) et dans mon travail (travailleur social dans les quartiers nord) entendre et utiliser des expressions en provençal, en arabe ou en kabyle, en wolof ou en soilihi, en espagnol, en italien ou en arménien... Mais bon, de là à revenir sur l'ordonnance de Villers-Cotterêts, faut pas exagérer !
J'aime bien entendre parler breton quand je vais en Bretagne, corse en Corse ou ch'timi dans le Nord (oui, moi aussi j'ai vu "Bienvenue chez les Ch'ti"...), mais j'aime aussi que les bretons, les corses ou les ch'ti me comprennent quand je leur parle en français et qu'ils me parlent en français pour que je les comprenne.
J'aime aussi regarder "Vaqui", l'émission en provençal sur la 3, j'aime beaucoup les chansons en provençal de Massilia sound system, mais je me méfie et je m'oppose à toutes les dérives communautaristes.
Au contraire, je constate chaque jour les richesses que le métissage a apporté, apporte et apportera à Marseille. Et je reprends totalement à mon compte les vers de la chanson "J'y suis j'y reste" des cousins toulousains motivé-e-s de Zebda : "Y'a des djembés qui sous la bourrasque / font chanter tous les pays basques / sans déconner il était temps / des sénégalais chantent l'occitan" (c'est d'ailleurs une des plus belles chansons sur l'immigration que je connaisse).
Le débat sur les langues régionales ou minoritaires (j'y inclus bien sûr les langues des migrants) et sur leur reconnaissance touche inévitablement à la question de l'identité culturelle et de sa reconnaissance dans une société métissée.
Quelque intéressant ou même passionnant soit ce débat, à condition bien sûr qu'il soit raisonnable et argumenté, je ne m'y lancerai pas ce soir, car il est déjà tard et demain, bon c'est vrai je bosse pas je suis en grève, mais faut être en forme pour la manif'!
Marseille, le 22 mai 2008 à 00 h 30.
Inquiétudes sur la mixité à l'Ecole après l'adoption d'une nouvelle disposition
Par Karine PERRET AFP - il y a 4 minutes
PARIS (AFP) - Des syndicats d'enseignants, des parents d'élèves ou encore la Ligue des droits de l'homme estiment que la "mixité à l'Ecole", voire la laïcité, sont mises en cause après l'adoption d'une disposition autorisant des enseignements "par regroupement d'élèves en fonction de leur sexe".
Le 15 mai, le Parlement a adopté définitivement tout un arsenal de mesures censées combattre les discriminations et transposant en droit français cinq directives de l'Union européenne sur la lutte contre les discriminations.
Parmi elles, une disposition stipule que "le principe de non-discrimination fondée sur le sexe (...) ne fait pas obstacle à l'organisation d'enseignements par regroupement d'élèves en fonction de leur sexe".
Lors du vote ultime au Sénat, les socialistes et les communistes avaient dénoncé cette disposition, craignant une remise en cause de la mixité à l'école.
Jeudi, la FSU a exigé le retrait de cette disposition, y voyant "une grave remise en cause de la loi Haby (1975, ndlr), qui marquait le long chemin vers l'égalité dans la scolarisation des filles et des garçons" et une "atteinte au principe de laïcité".
"C'est un article de loi très dangereux, car le but de l'Ecole, et de la laïcité, c'est aussi d'apprendre à vivre ensemble", a affirmé la FCPE (première fédération de parents d'élèves du public) à l'AFP, précisant qu'elle allait envoyer un courrier au ministre Xavier Darcos pour savoir de quelle manière il comptait appliquer cet article.
La Peep (deuxième fédération du public), s'est dite "surprise" d'une telle disposition, car les cas de non-mixité "étaient jusqu'ici très bien gérés par les enseignants".
La Ligue des droits de l'homme s'est indignée : "Prétendre protéger les filles par le retour au passé et par la ségrégation est absurde et inacceptable".
De son côté, le Sgen-CFDT, sans vouloir "sonner le tocsin", s'est tout de même dit "inquiet" d'une "régression" qui crée un "climat déplaisant", se demandant ce que le gouvernement "avait comme idée derrière la tête".
Pour SE-Unsa, qui a étudié les conséquences juridiques de l'article, il ne devrait toutefois pas y avoir de répercussions pour l'enseignement public et l'enseignement privé sous contrat.
Pour autant, "il n'y avait aucune nécessité de traduire la directive européenne par cet article", a-t-il dit, jugeant que "le gouvernement a cédé à la pression du privé sous contrat".
De son côté, le ministère s'est voulu rassurant : "Le principe organisateur de l'enseignement dans les établissements publics reste celui de la mixité", a-t-il affirmé.
"Limité dans sa portée, cet article ne fait que rappeler un état du droit antérieur", a-t-il ajouté, citant deux cas où les enseignements non mixtes sont permis : certains cours d'EPS (la piscine par exemple, pour des raisons de performances différentes selon les sexes) et l'enseignement de la sexualité au collège, instauré par l'ancien ministre de l'Education, Jack Lang.
Dans ce dernier cas, cette séparation a permis, selon de nombreux observateurs, une expression plus libre des adolescents.
En outre, "la formulation juridique retenue - +ne fait pas obstacle à+ -, exclut toute incitation à développer des enseignements séparés", affirme le ministère.
"Le gouvernement a créé par son erreur une situation complexe", avait reconnu le président de la commission des Affaires sociales du Sénat, Nicolas About (centriste).
Appel au sénateur Mélenchon
Rajoutez Monsieur votre nom à la liste des signataires, et prouvez que vous rejetez ce projet de loi très dangereux pour nos libertés individuelles, au service de lobbies malfaisants, et allant à contresens de l'évolution économique et culturelle liée à l'Internet.
Faites vous apprécier de ceux qui portent une bonne part de l'innovation dans votre pays...
Dans le doute, parlez en à votre valeureux collègue Dupont-Aignan, déjà signataire.
Merci pour tous!
L'appel de SVM contre la future loi Hadopi
http://www.svmlemag.fr/petition_riposte_graduee
J'ai lu avec attention le texte de Jean-Luc Mélenchon. Bon j'ai été assez convaincue dans l'ensemble mais j'avoue n'avoir pas trop d'idées sur cette charte.Apparemment la charte ne parle pas seulement du droit d'utiliser une langue minoritaire ou de l'enseigner mais aussi de signer des contrats dans cette langue. Cela me semble effectivement fort exagéré.
Ce qui me chagrine dans tout cela c'est que c'est le haut (l'Europe) qui a décidé d'octroyer ces droits aux minorités linguistiques mais qu'on ne sait pas trop ce qu'en pense ces minorités. Leurs luttes pour cela je ne les connais pas et donc cela fait plutôt comme une faveur donnée par le haut.
Néanmoins, il existe vraiment des minorités opprimées du point de vue de la langue. Je songe par exemple comment en Irlande il était interdit aux enfants de parler leur propre langue à l'école et qu'ils étaient punis s'ils le faisaient. La langue de l'oppresseur et colon anglais était une obligation.
Je pense que chaque cas doit être étudié séparément.
Par ailleurs néanmoins, je reste étonnée de ce texte. Jean-Luc Mélenchon y affirme le droit à parler d'autres langues. Il dit qu'il aimerait bien apprendre l'arabe vu l'importance de la communauté arabe. Et cela est tout à son honneur. Mais quand concrètement il en arrive à parler du breton et du créole, il dit que ces populations sont incapables de se mettre d'accord sur une formalisation de ces langues. Peut être, mais cela ne devrait pas remettre en cause la légitimité de parler ces langues, fussent-ils des dialectes. Il me semble que les bretons revendiquent leur langue et leur identité avec force et qu'ils se sentent opprimés. Quant aux antillais, c'est pour une évidence. Qu'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord entre eux, ne doit pas aboutir à les mépriser comme incompétents etc... peut être est-ce aussi l'effet de leur oppression. Les antilles sont quand même une colonie et c'est important de le rappeler. Il y a une oppression terrible même si peu d'entre eux revendiquent une indépendance. Cela ne doit pas nous mener à nier l'oppression intolérable du peuple antillais, qu'ils en soient conscients ou non.
Tiens... Revoilà les cerises. En attendant, les langues régionales, c'est sûr, ça arrange bien la République une et indivisible. "Interdit de cracher et de parler breton", ça a mortifié des tas de petits gamins qui à l'heure actuelle collent leurs marmots à l'école Diwan. Et pendant ce temps-là, des exilés "de l'intérieur" puisque c'est comme ça qu'on dit, en contrée excentrique! venaient habiter en Moselle et ne comprenaient rien à ce que baragouinaient les copains dans la cour de l'école... Elle est où, l'exclusion? Je ne supporte plus les régionalistes qui veulent nous faire croire que si chacun parle son patois, on s'entendra mieux. Alsacien, basque, breton, et pourquoi pas chti pendant qu'on est parti? J'entends déjà Alain qui va hurler au sacrilège depuis là-haut à gauche, mais il en faudra plus pour que j'arrête! Comment il disait, Mitterrand? Ah oui: le "communautarisme, c'est la guerre"
Et vous M Mélenchon ! (les socialistes se sont abstenus de vote aujourdhui concernant les OGM)
Les groupes UMP et Nouveau Centre (NC), à l’exception de quelques-uns de leurs membres, ont voté pour. Le groupe communiste ainsi que les Verts et les radicaux de gauche ont voté contre.
Les sénateurs socialistes n’ont pas participé jeudi au scrutin afin de ne pas "cautionner cette mascarade de débat".
http://www.lepoint.fr/actualites/bo...
Il vont nous le faire encore longtemps avec succès les socialistes, le coup de se draper dans sa dignité et... de s’abstenir? Les électeurs "de gauche" voient vraiment de la "grandeur" là dedans? AU LIEU D’Y VOIR SERVILITE ET HYPOCRISIE AU SERVICE DES INTERETS NEOLIBERAUX?
En effet, si le PS était resté voter, et que quelques UMP lucides aient voté contre, malheur pour les socialistes : LA LOI RISQUAIT DE NE PAS PASSER ! Il valait donc mieux assurer en s’abstenant, semblerait-il...
@ Jean Enéa
Je ne suis pas sûr que Monsieur Mélenchon et ses admirateurs partagent votre respect pour les langues minoritaires et la diversité culturelle vivante.
D'autre part, dans la situation actuelle des langues régionales, l'absence de droits et de soutien conduira votre merveilleux provençal au cimetière.
C'est dommage. Chaque français aurait pu être bilingue dès l'enfance comme c'était le cas autrefois et comme c'est le cas pour beaucoup de citoyens à travers le monde (une langue régionale + une langue nationale)...
Bien cordialement.
Gé... Il faut se faire une raison, ils sont à vomir.
Si vous êtes militant et que par hasard vous croisez un de leurs pathétiques caciques (Hollande, Royal, Valls, Moscovici, Kouchner, etc et ceci en règle très générale mis à part quelques rares exceptions), mettez leur une baffe méprisante de ma part, pour haute trahison du peuple français, des valeurs républicaines et démocratiques!
Ogm, mini-traité, constitution en cours, bientôt Hadopi... Les cons, ils ne méritent que du mépris, ils n'ont même pas le courage d'être ouvertement des salopards comme les leaders de la droite actuelle.
Ah, j'oubliais, je suis en colère, clairement, et me sens profondément insulté par nos représentants!
Jean Luc, tu le passes quand le kärcher à Solférino ?
Jean-Luc Mélenchon,
Socialiste et Breton, il m’est impossible de ne pas réagir à votre intervention au sénat.
Cette intervention insulte le peuple breton dont je fais partie. Cultivez-vous, lisez l’histoire de la Bretagne et de la langue bretonne ! Pensez que l’aura de la France passe aussi par sa culture et que les cultures régionales y participent amplement, que les cultures régionales participent aussi au bien-être des régions. Cette aura ne passe pas seulement par l’Ile de France dont vous ne maîtrisez pas le développement et l’évolution. Que faites-vous contre le malaise des banlieues par exemple ?
Vos discours démagogiques, manipulateurs (j’ai lu votre dernier livre « En quête de gauche » qui est un exemple du genre, dans lequel vous commencez par un réquisitoire contre les Social-démocraties européennes pour servir vos arguments) sont du même tonneau que votre intervention au Sénat qui est pourtant un des lieux de représentation démocratique, où le respect des citoyens, y compris bretons, devrait être une éthique sans dérogation.
Quel avenir proposez-vous ? Comment osez-vous imaginer que vos propositions préparent un monde meilleur aux générations actuelles et futures ? Vos propositions vont dans le sens d’un chaos croissant. Votre vision archaïque et démagogique de la société ne sert personne, ni les plus démunis, ni les classes moyennes, ni les classes privilégiées. Apparemment, elle ne sert que vous-même. Elle ne sert pas non plus le Parti Socialiste qui a pourtant besoin d’un effort réel et intelligent de rénovation. Permettez-moi de douter de votre capacité à y participer de façon constructive.
Cordialement
Roland
Roland B écrit : " Cette intervention insulte le peuple breton dont je fais partie. "
Est-ce que vous faites partie du peuple français ?
Après le Tibet, voici venir la bretagne...
Jean-Luc, j'aurais bien aimé un post sur les 41 ans, les 63.5 ans de Parisot, le pétrole à 135€, le démantèlement de la sécu, des prud'hommes, de la médecine du travail, les pêcheurs, les routiers,... Enfin tout sauf les Bretons, quoi !
Bertrand Barère de Vieuzac, membre du Comité de Salut Public, le 27 janvier 1794 :
" Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-révolution parle l'italien, et le fanatisme parle le basque. Cassons ces instruments de dommage et d'erreur. "
Socialiste et Bretonne, j'approuve totalement ce que tu dis Jean-Luc,
Tes propos rejoignent ceux de Françoise Morvan, dont le livre "Le Monde comme si" a jeté un pavé dans la mare en Bretagne.
Je l'ai fait lire à ma Grand Mère, qui a grandi en Centre-Bretagne et qui caractérise à elle-seule le "Cheval d'Orgueil".
Elle parlait le breton de son coin qui n'avait rien à voir avec le breton de 5O km plus loin, qui n'avait rien à voir avec celui de Quimper.Il y avait une multitude de dialectes aussi différents les uns des autres. Et tout cela a été unifié dans un académisme forcé par des nationalistes. Combien de fois s'est-t-elle sentie trahie lorsqu'on entendait sur France 3 des emissions dans un breton qu'elle ne comprenait pas et que nous lui demandions de traduire. Elle en veut plus à ces gens qu'aux instituteurs laïcs qui ont donné un éducation et une émancipation à des milliers de paysans pauvres.
Même si je pense que Diwan n'est pas une secte malgré certains comportements qui y ressemblent, je suis néanmoins pour la ratification de la Charte sur les langues tout en restant lucide sur les conditions d'émergence de cette langue bretonne.
Enfin, ce qui est étonnant, c'est que JJ. Urvoas était jusque là réputé être un jacobin, qui trainait beaucoup les pieds quand il s'agit de défendre le bilinguisme. Mais bon, tout le monde peut changer.
Bon, je me suis plantée. Le pont de Mostar m'avait évoqué le "Pont de Ran-Mositar", un bouquin à lire, à avoir lu et éventuellement à relire, l'auteur Franck Pavloff. Mais non, pas celui qui martyrisait les chiens pour prouver le réflexe conditionné, l'autre celui de "Matin Brun". Le pont en question, il est dans la même région que celui de Mostar (une allégorie de ponts, ceux qu'on franchit, ou qu'on ne franchit plus, parce que la guerre les a détruits, cassés, bousillés, anéantis, ponts entre deux êtres, entre deux peuples, entre deux langues aussi, entre deux morceaux d'une ville à jamais foutue en l'air par la guerre civile...). Et c'est très probablement son frère, ou son cousin très proche...
Pour clore, je vous en raconte une marrante. Ça se passe à Strasbourg, un jour de foire aux vins, au Wacken. Un représentant venu du Bordelais voit arriver un client. Qui lui demande ses prix, en alsacien... Le gars le regarde et lui dit tout ce qu'il y a de plus gentiment qu'il ne parle pas l'alsacien, vu que dans le Médoc, n'est-ce pas... l'autre te l'incendie vite fait, barbare, ignare, et le toutim. Et que lui, il est d'abord alsacien avant d'être français, qu'on se le dise, et qu'on se le répète! Virus du régionalisme, quand tu nous tiens! M'est avis que ne n'est pas demain que le type reviendra vendre ses bouteilles en " pays bilingue "!
@ 4 Août: t'en connais pas des pêcheurs bretons?
Vous avez parfaitement raison monsieur Mélenchon.
Aux amis internautes qui pensent ou qui évoquent les basques, alsaciens, corses ets... il convient d'ajouter et d'abord : les arabes. Nettement plus nombreux.
Monsieur Jean-Luc Mélanchon, sénateur,
Votre blog m'inspire quelques réponses.
"La France s’est dotée dès les années cinquante d’un cadre législatif très favorable aux langues régionales"
C'est faux. La France a tout fait depuis le début du XX° siècle pour faire disparaître les langues régionales. Ne rigolons pas avec quelques étudiants passant le Bac.
"Si le nombre de locuteurs diminue et si leur âge moyen s’élève, il faut en chercher la cause ailleurs que du côté de la République et de la loi !"
Je ne crois pas qu'un commentaire soit nécessaire.
À l’évidence, ce texte'La Chartre des langues régionales) a été écrit à l’intention de pays où des secteurs entiers de la population parlent une autre langue que la langue nationale et seulement celle-là, comme c’est le cas des minorités hongroises ou autres, qui existent dans divers pays de l’Union européenne. Mais en aucun cas il n’a été écrit pour la France(...)"
Effectivement. Une question? En Val d'Aoste, province de l'Italie, le français est langue officielle. Et ça ne sert à rien. Etes-vous d'accord pour que le français ne soit plus langue officielle en Val d'Aoste? Puisqu'on l'a vendu à l'Italie.
"J’observe qu’elle (la Chartre) exclut de son champ d’application toutes les langues des migrants – je pense à l’arabe, à la langue berbère et à bien d’autres ".
Amalgame facile entre des langues importées et des langues autochtones en voie de disparition. La France protège les éléphants d'Afrique, mais ne veut pas protéger les langues de France. Est-ce qu'au nom de l'égalité elle est prête à ne pas protéger les éléphants d'Afrique en détruisant sciemment l'escargot de Quimper, (il se voir moins) pour ne pas faire de jaloux? La France défend - à juste titre- des langues minoritaires un peu partout dans le monde- y compris le français. Mais pas le breton?
"Je veux bien, chers collègues, que l’on parle de la langue bretonne, mais encore doit-on préciser qu’elle résulte du dictionnaire dit « unifié » de 1942 et qu’elle se substitue aux cinq langues qui existent réellement dans la culture bretonne. "
La langue française n'est pas plus unifiée que la langue bretonne. Vous devez le savoir en région parisienne. Mais c'est vrai ailleurs. Hier encore sur un port de Normandie j'écoutais une conversation en patois normand que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre. Or ces gens parlaient français. En normand.
"À cet instant, je ne ferai mention ni du fait que l’auteur dudit dictionnaire est un collaborateur des nazis, qui a été condamné à l’indignité nationale, s’est enfui et n’est jamais revenu dans notre pays, ni des conditions dans lesquelles ce dictionnaire a été rédigé et financé à l’époque."
Mais vous en faites mention, donc la négation d'annonce est erronée. Vous savez sans doute que le premier dictionnaire de la langue française a été rédigé en breton. Des dictionnaires bretons, il y en a eu des tas, à toutes époques. Celui que vous montez en épingle n'en est qu'un... comme si la littérature française était examinée par sa production entre 1940 et 1940. C'est petit. L'éternel référence aux 1000 collabos bretons, vite contestés en 1941 par une manif, oui une manif! dans Pontivy occupée, les parisiens manifestaient-ils en 1941? occulte toujours nos monuments aux morts, les plus chargés de France, et les 50% de FFL bretons dans les rangs français.
"n’y a pas un créole, mais des créoles ! "
Il va de soi qu'il n'y a pas un français, mais des français. Et, paraît-il un québécois, qu'on n'omet pas de citer dans le décompte de la francophonie. Pour combien de temps?
"Elle doit, tout au contraire, continuer sa politique bienveillante et intégratrice, qui donne aux cultures et aux langues régionales toute leur place dès lors que la République est première chez elle ! "
Ce qui peut se traduire, à l'aune de votre discours, par "un bon français parlant breton est un français parlant breton, mort". La République française est première, mais ne souffre pas de second. Quand aux mots "bienveillante et intégratrice" ils sont une claire référence à l'empire colonial. Vous ne savez pas que c'est fini? La seule explication à votre phrase que je puisse comprendre est de remplacer "Elle" par "Moi" ou "Paris" ou "L'élite".
Je ne trouve pas dans votre discours la phrase à laquelle se réfère Urvoas, qualifiant Diwan de secte, je ne vous l'attribue donc pas. En fait, si ! Je j'ai trouvée! en reprenant les débats officiels du Sénat où vous déclarez : « c’est une secte ! ». Moi qui vous croyais un homme intelligent! Je pensais terminer ce commentaire sur une note apaisante. Ca va être dur ! Mes enfants ont fait Diwan, qui n'est certes pas une secte, ils en sont sortis tri ou quadrilingues, en tous cas en meilleur état que leurs grand-parents à qui vous avez interdit de parler breton. Mes enfants ont fait Diwan, une école gérée avec des bouts de chandelle par les parents, financée avec des fest-noz et des kig-ha-farz (je vous traduis pour n'être pas accusé de séparatisme: fest-noz, ça veut dire fest-noz, kig-ha-farz, ça veut dire kig-ha-farz), mais une école fondée faute de mieux pour pallier le refus de l'Etat de sauver une langue menacée sur son territoire et parlée par ses nationaux. Ce qui n'est ni le cas du berbère ni celui de l'arabe. Votre discours me rappelle celui navrant et que je pensais enterré de Georges Sarre:
"Si la langue bretonne était menacée, je serais le premier à la défendre, mais etc..."
Elle est menacée, et par lui et par vous. Point. Soyez le premier à la défendre en soutenant son enseignement et sa pratique, pas pour réhabiliter Pétain, mais en souvenir de la chair à canon que votre bord et l'autre ont abondamment utilisée.
« Tous ceux qui sont en quête d’identité et d’unité ethnique ont besoin d’ennemis » affirme Samuel Huntington le théoricien du « Choc des civilisations » pour décrire la stratégie des groupes ethnicistes, reprenant à son compte l’adage grossier selon lequel : « A moins de haïr ce qu’on n’est pas, il n’est pas possible d’aimer ce qu’on est ».
Curieuse référence à un écrivain très contesté... Chez nous on dit plutôt que quand on aime ses racines on peut aimer tout le monde. Force est de constater que c'est vous qui vous cherchez des ennemis...
Si je termine par Kenavo, vous répondrez selon votre vulgate: "voyez, il use de termes bretons pour qu'on ne puisse pas le comprendre et qu'on ne puisse pas lui répondre". Ca aussi c'est petit. Car une grande partie des français ne sont pas capables de comprendre les phrases de votre discours au Sénat: peu instruits des phrases de dix lignes accumulant les doubles négations, qu'ils sont. Dans un français pourtant tout-à-fait orthodoxe.
En conclusion: ce fameux article 2 de la Constitution date de 1992, merci de ne pas le rappeler. La République a très bien vécu sans. On peut aujourd'hui s'en passer. La Chartre, c'est un autre problème. Mais il est certain qu'une certaine faction politique, caricaturalement représentée par l'ex CERES et la frange dure du PS et divers éléments de droite (quant à moi je n'ai pas d'intérête dans cette question), continue à défendre une République marchant d'une seule tête et parlant un français sans accent... ce qui est indéfendable, irréaliste et n'est finalement que votre accent.
La France s'honorerait en mettant sur la table la même somme pour sauver la langue bretonne que ce qu'elle met pour intégrer des ours slovènes, qui s'en foutent complètement.
Bien à vous
Gilles du Pontavice
Breton du pays gallo (en plus)
à Jenifer
Ma grand-mère me racontait que l'instituteur lui attachait les sabots autour du cou devant tout le monde quand elle parlait bretons dans la cours de récré. C'était une autre époque et c'était pour son bien... humiliation contre émancipation.
Vous Dites :
"Je songe par exemple comment en Irlande il était interdit aux enfants de parler leur propre langue à l’école et qu’ils étaient punis s’ils le faisaient. La langue de l’oppresseur et colon anglais était une obligation."
Quelle est pour vous la différence entre Bretagne/France et Irlande/Angleterre ?
PS : Je suis un expat Francais, Breton et pas indépendentiste.
Cher Sénateur Jean-Luc Mélenchon
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Pour la définition de ce qu'est une secte, je vous conseille de vous rapprocher de Monsieur le Député Jean-Pierre Brard qui, pour l'avoir entendu et vu à la télé, se bat courageusement contre les sectes. J'espère que vous réviserez votre exclamation laquelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans les Pyrénées Atlantiques. Cette exclamation a déçu ou indigné les parents d'élèves, les employés et les professeurs d'école en langue régionale de toutes les écoles associatives, laïques enseignant par immersion. Comment donner à un enfant du peuple la possibilité de devenir plurilingue? Les chercheurs ont démontré que plus un enfant baigne jeune dans un apprentissage par immersion, plus il sera apte à devenir plurilingue à l'heure de l'Europe et de la <>. Certes je n'ai aucun souci pour les enfants de la bourgeoisie dont les parents peuvent payer à leurs enfants des stages d'immersion à l'étranger dans des écoles fort chères.
Si les écoles associatives laïques (Diwan, Calandreta, Bressola etc...) enseignant par immersion ne sont pas dans le service public de l'Education Nationale, il ne faut s'en prendre qu'au manque de courage du législateur. Voir le rapport du député Bernard Poignant, Les langues de France 1 999.
L'Ordonnance de Villers-Cotterêts
Je n'ai pas poursuivi des études dans l'Enseignement supérieur mais en lisant le dictionnaire usuel Quillet, je note:
L'ordonnance de Villers-Cotterêts promulguée par François 1er en 1 539 réorganisa la justice en prescrivant que<>. Il n'y est nullement question de langues régionales. Les élites de la Royauté et plus tard les élites de la République, à l'exception d'une très courte période où des Révolutionnaires se sont posé le problème des langues régionales, n'avaient que mépris pour ces patois. Et pourtant, quelques siècles auparavant, l'Inquisition était bien obligée d'entendre les hérétiques dans leur langue car ceux que l'on a appelé les Cathares pendant la Croisade des Albigeois ne connaissaient guère le latin ou le français. (lire Anne Brenon L'Hiver du Catharisme)
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D'accord sur cette idée même si elle a une allure paternaliste d'un autre âge, mais l'important c'est de doter cette idée de moyens financiers par des lignes budgétaires conséquentes et comme le déclare le sénateur- maire de Béziers (ville dans laquelle il y a eu récemment une belle manifestation occitane) envisager la <>. Oui pour cette solution si elle est accompagnée de lignes budgétaires conséquentes.
On devrait suggérer aux mouvements occitans de faire une belle manif dans la capitale de la France au moins pour les médias parisianistes.
Cela étant dit, j'éprouve intérêt et plaisir à lire votre blog comme j'ai pris un vif plaisir lors d'une réunion où vous expliquiez le TCE à Saint-Juéry dans le Tarn. Pour une fois, j'entendais un orateur. A ma connaissance, les talents oratoires ont disparu des ondes et de la télé. Chercher la cause!
A bientôt de poursuivre la lecture attachante de votre blog même si, cette fois-ci, mon opinion diverge de la vôtre.
L'institution scolaire est l'objet de toutes les attentions de l'offensive communautariste (et cléricale souvent). D'1 côté la mixité ne devient plus une obligation (hier j'entendais sur France-Info 1 intéressant débat entre 1 sociologue et 1 sénatrice communiste et d'après eux cette circulaire anti-mixité va d'abord s'appliquer dans les ZEP! -j'imagine la joie des salafistes, dommage pour eux que le champagne leur soit interdit, ils se rattraperont avec un breuvage à bulles du Sud des USA). Les écoles privées sous contrat (donc financées par le contribuable lambda) si j'ai bien compris ne seront plus obligées d'appliquer la mixité des classes; On voit déjà le tableau: les Frères Musulmans et leurs faux nez voient s'ouvrir devant eux 1 marché très prometteur d'établissements confessionnels à construire dans les "zones sensibles" où comme par hasard les services publics subissent la RGPP.
La vérité historique s'accomode mal avec l'exubérance mémorielle ou l'obsession victimaire. L'histoire du sabot accroché ne résume pas à elle seule la progression de la langue française (processus qui dans certaines régions a pris plusieurs siècles). Si le français s'est répandu pacifiquement c'est qu'il a pris la place d'un latin déclinant en tant que langue des contacts culturels et universitaires et qu'il permettait des contacts et l'échange d'idées à l'échelle nationale (ce que ne peuvent faire dialectes ou langues régionales) et aussi internationale (langue de la culture et de la diplomatie au XVIIIème). Ce sont les milieux urbains cultivés de Bretagne, de Toulouse tec qui ont, sous la monarchie, répandu l'usage du français bien plus que l'initiative d'un pouvoir monarchique. La République a pu avoir 1 politique plus volontariste mais il faut aussi tenir compte de l'accroissement "spontané" des relations économiques et autres (chemin de fer...).
Les écoles diwan et les calendrettes ne sont pas neutres idéologiquement, elles ne visent pas qu'à maintenir un patrimoine linguistique tout à fait intéressant (dont la diversité est d'ailleurs menacée par l'imposition de langues universitaires unifiées et artificielles; allez sur les traducteurs en ligne et vous verrez en particulier qu'il n'y a pas 1 occitan mais plusieurs: auvergnat, vivaro-alpin, provençal, etc). Elles visent aussi à regrouper ses enfants dans 1 mythique "entresoi" et à les séparer du reste des enfants qui n'ont pas à rougir de n'avoir point de racines régionales bien définies.
Toutes mes citations entre guillemets ont été supprimées et ont rendu mon texte incompréhensible, je le refais et le renvoie. C'est celui-ci qu'il faut lire.
Cher Sénateur Jean-Luc Mélenchon
_C'est une secte! vous s'exclamez-vous
Pour la définition de ce qu'est une secte, je vous conseille de vous rapprocher de Monsieur le Député Jean-Pierre Brard qui, pour l'avoir entendu et vu à la télé, se bat courageusement contre les sectes. J'espère que vous réviserez votre exclamation laquelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans les Pyrénées Atlantiques. Cette exclamation a déçu ou indigné les parents d'élèves, les employés et les professeurs d'école en langue régionale de toutes les écoles associatives, laïques enseignant par immersion. Comment donner à un enfant du peuple la possibilité de devenir plurilingue? Les chercheurs ont démontré que plus un enfant baigne jeune dans un apprentissage par immersion, plus il sera apte à devenir plurilingue à l'heure de l'Europe et de la mondialisation. Certes je n'ai aucun souci pour les enfants de la bourgeoisie dont les parents peuvent payer à leurs enfants des stages d'immersion à l'étranger dans des écoles fort chères.
Si les écoles associatives laïques (Diwan, Calandreta, Bressola etc...) enseignant par immersion ne sont pas dans le service public de l'Education Nationale, il ne faut s'en prendre qu'au manque de courage du législateur. Voir le rapport du député Bernard Poignant, Les langues de France 1 999.
_L'Ordonnance de Villers-Cotterêts
Je n'ai pas poursuivi des études dans l'Enseignement supérieur mais en lisant le dictionnaire usuel Quillet, je note:
L'ordonnance de Villers-Cotterêts promulguée par François 1er en 1 539 réorganisa la justice en prescrivant que les ordonnances et les jugements seraient libellés en Français et non en latin. Il n'y est nullement question de langues régionales. Les élites de la Royauté et plus tard les élites de la République, à l'exception d'une très courte période où des Révolutionnaires se sont posé le problème des langues régionales, n'avaient que mépris pour ces patois. Et pourtant, quelques siècles auparavant, l'Inquisition était bien obligée d'entendre les hérétiques dans leur langue car ceux que l'on a appelé les Cathares pendant la Croisade des Albigeois ne connaissaient guère le latin ou le français. (lire Anne Brenon L'Hiver du Catharisme)
._.la République française doit continuer sa politique bienveillante et intégratrice, qui donne aux cultures et aux langues régionales toute leur place dès lors que la République est première chez elle. dites-vous.
D'accord sur cette idée même si elle a une allure paternaliste d'un autre âge, mais l'important c'est de doter cette idée de moyens financiers par des lignes budgétaires conséquentes et comme le déclare le sénateur- maire de Béziers (ville dans laquelle il y a eu récemment une belle manifestation occitane) envisager la création d'un véritable statut pour les langues historiques de France. Oui pour cette solution si elle est accompagnée de lignes budgétaires conséquentes.
On devrait suggérer aux mouvements occitans de faire une belle manif dans la capitale de la France au moins pour les médias parisianistes.
Cela étant dit, j'éprouve intérêt et plaisir à lire votre blog comme j'ai pris un vif plaisir lors d'une réunion où vous expliquiez le TCE à Saint-Juéry dans le Tarn. Pour une fois, j'entendais un orateur. A ma connaissance, les talents oratoires ont disparu des ondes et de la télé. Chercher la cause!
A bientôt de poursuivre la lecture attachante de votre blog même si, cette fois-ci, mon opinion diverge de la vôtre.
@FromManchester
Pour tout dire je ne sais pas car je connais mal la question bretonne. Il me semblait qu'il y avait un mouvement breton qui revendiquait la culture et l'identité bretonne. Il me semble aussi que la bretagne en outre est asphyxiée économiquement (je me souviens des artichauds entassés sur les routes) et donc sans doute aussi une oppression économique. Bon là je n'en entends plus parler.
Mon point de vue c'est de considérer chaque langue au cas par cas. Certes on peut dire que d'un point de vue général, le droit des minorités à parler leur langue devrait être reconnu. Un des critères c'est si les gens concernés sont mobilisés là-dessus du fait d'une oppression. Je ne pense pas que les choses doivent être octroyées du haut de façon paternaliste sans prendre en compte ce que souhaitent les gens. Je pense qu'un autre critère important c'est si cette langue est vivante ou en voie de disparition. Le breton il me semble est dans ce cas, mais ce n'est pas à moi de le décréter, c'est au mouvement breton de savoir ce qu'il veut. Si les militants bretons ont imposé leur version du breton, il me semble que c'est le mieux qui pouvait se faire. Il faut donc analyser le mouvement breton, sa dynamique etc... Bon c'est facheux si il y avait un ex nazi ou soutien du nazisme mais cela ne doit pas être une raison pour étendre ce qualificatif aux militants bretons.
C'est là où je trouve Jean-Luc Mélenchon illogique car partant du droit des minorités à parler leur langue, il finit par leur enlever dans le même texte. Bon mais tout cela demande toute une analyse du mouvement breton et a priori j'en ai plutôt une idée positive contrairement aux corses (même s'ils ont le droit de parler leur langue). Il me semble que les bretons et ce de par tous ceux que je rencontre dans la région parisienne obligés de venir travailler, faute de travail sur place sont en général de gauche. Ce ne sont que des impressions.
Pour les antillais, idem. L'oppression est là évidente et le créole est bien une langue vivante. Peut être que le créole d'Aimé Césaire n'est pas le même que celui de Guadeloupe (j'espère ne pas me tromper et que Césaire était bien de Martinique) mais finalement il me semble que c'est lui qui dans une démarche militante a essayé de le transcrire (puisque c'est une langue orale). Qu'il y ait plusieurs versions du créole n'y change rien. Je donne donc la priorité aux gens qui se battent. Les autres pourront toujours protester, et il y a toujours des mécontents et bien ils n'ont qu'à bouger pour faire entendre leur voix.
Le créole de la Réunion est fort différent donc là c'est à eux de le transcrire et je connais des tentatives qui vont dans ce sens.
La défaite d'un(e) fondamentaliste me rend toujours heureux. Heureux quand les nationalistes bretons ne ramassent que des miettes aux élections en Bretagne. Heureux quand les nationalistes français font des scores minables à ces mêmes élections. Heureux de vivre dans une région où les ayatollahs de tous bords ont peu de succès. Malheureux quand la gauche et la droite radicales gagnent le referendum sur le traité européen.
Alors je suis aujourd'hui particulièrement heureux de cette modification de la constitution qui reconnait la langue parlée par ma famille depuis des siècles et sur laquelle Jean Luc Mélenchon crache régulièrement un venin semble t-il sans effet.
Je précise que mon critère de l'engagement militant ne s'applique pas à la majorité du peuple antillais qui est complètement écrasé par le colonialisme et le racisme dont il est victime, complètement acculturé et perdu dans son identité quand on lui apprend "nos ancêtres les gaullois" alors qu'ils devraient dire "nos ancêtres les esclaves venus d'Afrique". Bon peu militent mais cela n'empêche que de reconnaître que les Antilles sont une des dernières colonies au monde est un devoir pour nous français. Donc comme je dis c'est au cas par cas
je suis aussi d'accord que parmi les langues vivantes les plus parlées en France on trouve les langues étrangères, tel l'arabe et que donc il faut lui faire une place dans l'enseignement (place qu'elle a d'ailleurs comme option ou cours supplémentaire dans certaines écoles tout à fait laïques il me semble)
Il n'existe pas d'Antillais dont les ancêtres biologiques soient exclusivement des esclaves venus d'Afrique. Outre des Amérindiens Arawaks (dont on retrouve des mots dans les différents créoles actuels), ils sont les descendants, biologiques et culturels, à la fois des esclaves africains et des maîtres et contremaîtres Français, ainsi que des pirates anglais, hollandais, espagnols (qui ont aussi laissé leurs traces dans les créoles).
Césaire a inventé la négritude et mis l'accent sur l'Afrique, les intellectuels antillais plus jeunes mettent l'accent sur la caribéanité. Ce concept est d'ailleurs sans doute plus intéressant politiquement quand on sait que l'Amérique du Sud est en pointe pour trouver des solutions pratiques s'opposant à la mondialisation néolibérale.
La reconnaissance des langues régionales de france était nécessaire et indispensable au maintien de modernité de nos institutions car elles font partie, que vous le vouliez ou non M. Mélenchon, de la construction de notre citoyenneté.
- nécessaire, car pendant de trop longues décennies les locuteurs de langues régionales ont subies les remarques et réflexions condescendantes des monolinguistes dédaigneux et il est toujours temps de corriger des comportements.
- indispensable, car le maintien en vie de ces langues aujourd'hui en danger, passe aussi par la mise en place de cadre juridique pour élargir des possibilités d'enseignement et de développement.
- moderne enfin, car dans notre monde mobile voire instable, l'apprentissage de langues régionales est toujours une ouverture sur la diversité, la différence et donc l'écoute de l'autre:
Un bon début pour créer, comme est la Bretagne, un pays d'intelligence et de respect.
@4Aout
Désolé pour le dérangement, petit post qui n'a rien à voir avec les langues régionales.
A part NDA, as tu dans tes petits papiers des noms de politiques élus qui n'aient pas baissé leur culotte et se soient mis à quatre pattes devant les maîtres du marché?
Schivardi en fait partie, je sais :)
Merci.
Ps à 4 aout : je parle de gens sérieux... (oublies Besencenot et consorts...)
Pol Le Pivaingt écrit qu'il est " malheureux quand la gauche et la droite radicales gagnent le referendum sur le traité européen " le 29 mai 2005.
Pol Le Pivaingt écrit qu'il est " aujourd’hui particulièrement heureux de cette modification de la constitution qui reconnait la langue parlée par ma famille depuis des siècles et sur laquelle Jean Luc Mélenchon crache régulièrement un venin semble t-il sans effet. "
Les régionalistes sont pour l'Union européenne, pour la Constitution européenne rejetée par référendum le 29 mai 2005, pour la Charte des langues régionales, pour la révision de la Constitution française voulue par Sarkozy.
Au moins, les régionalistes sont cohérents.
Pour donner satisfaction à Jean-Marc je développe un peu, un tout petit peu!
La question des langues régionales n'est un problème que pour les intégristes de chaque région.
Quand j'entends dire "je suis fier d'être Corse, Breton, Basque et bien d'autres encore" je ressens comme un sentiment d'exclusion alors que je suis citoyen Français sans fierté particulière et citoyen du monde.
Ne soyons pas nombrilistes et exclusifs.
@ Jean-Marc
Désolé, pas de petits papiers, mais une grosse liste: ceux qui ont dit "NON" le 4 février.
J'ai pas encore croisé avec les "NON" aux OGM pour épurer, mais ça va venir.
Députés :
Groupe UMP (3 / 318) : MM. Patrick Labaune, Franck Marlin et Jacques Myard.
Groupe SOCIALISTE, RADICAL, CITOYEN ET DIVERS Gauche (91 / 204) : Mme Sylvie Andrieux, MM. Jean-Paul Bacquet, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, Claude Bartolone, Jacques Bascou, Christian Bataille, Christophe Bouillon, François Brottes, Thierry Carcenac, Laurent Cathala, Bernard Cazeneuve, Jean-Paul Chanteguet, Alain Claeys, Jean-Michel Clément, Gilles Cocquempot, Pierre Cohen, Pascal Deguilhem, Marc Dolez, Jean-Pierre Dufau, William Dumas, Jean-Louis Dumont, Mme Laurence Dumont, MM. Jean-Paul Dupré, Philippe Duron, Olivier Dussopt, Christian Eckert, Henri Emmanuelli, Laurent Fabius, Albert Facon, Mme Martine Faure, MM. Hervé Féron, Pierre Forgues, Mme Valérie Fourneyron, MM. Michel Françaix, Jean-Claude Fruteau, Mme Geneviève Gaillard, MM. Daniel Goldberg, David Habib, Mme Sandrine Hurel, MM. Christian Hutin, Jean-Louis Idiart, Mme Françoise Imbert, MM. Michel Issindou, Serge Janquin, Régis Juanico, Jean-Pierre Kucheida, Mme Conchita Lacuey, MM. Jérôme Lambert, Jean Launay, Patrick Lebreton, Gilbert Le Bris, Mme Catherine Lemorton, MM. Jean-Claude Leroy, Serge Letchimy, Michel Liebgott, Mme Martine Lignières-Cassou, MM. François Loncle, Jean Mallot, Mme Marie-Lou Marcel, M. Philippe Martin, Mmes Martine Martinel, Frédérique Massat, MM. Gilbert Mathon, Didier Mathus, Kléber Mesquida, Jean Michel, Didier Migaud, Arnaud Montebourg, Philippe Nauche, Henri Nayrou, Alain Néri, Michel Pajon, Christian Paul, Germinal Peiro, Jean-Luc Pérat, Jean-Claude Perez, Mme Catherine Quéré, M. Simon Renucci, Mmes Marie-Line Reynaud, Chantal Robin-Rodrigo, M. Patrick Roy, Mme Odile Saugues, M. Christophe Sirugue, Mme Christiane Taubira, MM. Pascal Terrasse, Jacques Valax, Michel Vauzelle, Michel Vergnier, Alain Vidalies et Jean-Michel Villaumé.
Groupe Gauche DEMOCRATE ET REPUBLICAINE (21 / 24) : Mme Marie-Hélène Amiable, M. François Asensi, Mmes Huguette Bello, Martine Billard, MM. Alain Bocquet, Patrick Braouezec, Jean-Pierre Brard, Mme Marie-George Buffet, MM. Jean-Jacques Candelier, André Chassaigne, Jacques Desallangre, Mme Jacqueline Fraysse, MM. André Gerin, Pierre Gosnat, Maxime Gremetz, Jean-Paul Lecoq, Alfred Marie-Jeanne, Roland Muzeau, Daniel Paul, Jean-Claude Sandrier et Michel Vaxès.
Groupe NOUVEAU CENTRE (2 / 22) : MM. Philippe Folliot et Jean-Christophe Lagarde.
Non inscrits (4 / 9) : Mme Véronique Besse (MPF), MM. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Jean Lassalle (Modem) et François-Xavier Villain (divers droite).
Sénateurs :
Groupe UMP (4 / 159) : MM. André Lardeux, Roland du Luart, Mme Lucette Michaux-Chevry et M. Charles Pasqua.
Groupe SOCIALISTE (30 / 96) : MM. Bernard Angels, David Assouline, Mmes Maryse Bergé-Lavigne, Alima Boumediene-Thiery, MM. Jean-Louis Carrère, Michel Charasse, Pierre-Yves Collombat, Roland Courteau, Jean Desessard, Michel Dreyfus-Schmidt, Mme Josette Durrieu, MM. Charles Gautier, Jean-Pierre Godefroy, Claude Haut, Mmes Annie Jarraud-Vergnolle, Bariza Khiari, MM. André Lejeune, Alain Le Vern, Jean-Pierre Masseret, Marc Massion, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Michel, Michel Moreigne, Daniel Percheron, Marcel Rainaud, Gérard Roujas, Claude Saunier, Jean-Marc Todeschini, Robert Tropeano et André Vantomme.
Groupe COMMUNISTE REPUBLICAIN ET CITOYEN (23 / 23) : Mme Eliane Assassi, M. François Autain, Mme Marie-France Beaufils, MM. Pierre Biarnès, Michel Billout, Mme Nicole Borvo Cohen-Seat, MM. Robert Bret, Jean-Claude Danglot, Mmes Annie David, Michelle Demessine, Evelyne Didier, MM. Guy Fischer, Thierry Foucaud, Mmes Brigitte Gonthier-Maurin, Gélita Hoarau, MM. Robert Hue, Gérard Le Cam, Mme Josiane Mathon-Poinat, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Odette Terrade, Bernard Vera et Jean-François Voguet.
Groupe RASSEMBLEMENT DEMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPEEN (1 / 16) : M. Bernard Seillier (MPF)
Non-inscrits (2 / 6) : MM. Philippe Darniche (MPF) et Bruno Retailleau (MPF).
Juste sur les antilles. Certes il y a eu des mélanges avec les maîtres blancs mais il y avait certainement plus d'esclaves que de maîtres et les métis qui en sont nés ne souffrent pas moins du racisme. Je parle de l'immense majorité des antillais qui sont plus ou moins et plutôt plus que moins, descendants d'esclaves.
D'ailleurs sur les Antilles il faudrait aussi parler des indiens qui vivaient avant l'arrivée de Christophe Colomb et la traîte des noirs. Que sont-ils devenus? Ont-ils aussi été exterminés comme ailleurs en Amérique latine et la population entièrement recomposée par la traîte des noirs? Ce sont des questions. Si quelqu'un connaît la réponse...