04sept 08
La semaine prochaine vient le pape. Je m’attends à la marée d’amnésie habituelle sur les exploits de cette sorte de chef politico religieux. Sans oublier les numéros de flagorneries à usage médiatique de tous ceux, à gauche, qui voudront prouver leur ouverture d’esprit et refus du « sectarisme » en léchant les mains de l’ancien grand inquisiteur de l’église romaine. Mais peut-être finit-on par s’habituer. Il y a peu nous avons été régalés de la présence très entourée de monsieur Dalaï Lama, « océan de sagesse » comme l’indique son modeste nom. Cet homme prétend être la réincarnation de la même personne depuis 1642 sans que ça fasse rire une seule fois un des extravagants socialistes qui sont allés se jeter à ses pieds. A part ça il souhaite aussi la partition du quart du territoire de la Chine et l’expulsion de 90 millions de chinois de cette zone. On ne va pas se fâcher pour si peu. La procession qui l’entourait a donc été béer d’admiration à Nantes en payant les 150 euros exigés pour être admis auprès de l’océan réincarné. Après quoi il a inauguré diverses pagodes dans une atmosphère d’adulation politique totalement aveuglée. Là non plus on ne s’est pas montré trop regardant sur ces bâtiments. Même quand ils n’ont pas de permis de construire. Mais tout ça reste très exotique. Le Tibet c’est loin. C’est du frisson religieux gratuit : on peut penser que nous n’aurons jamais à payer les pots cassés des théocrates en sari. Donc arrive monsieur pape. Et avec lui l’esprit de croisade. La c’est du sérieux. Le pape est un chef politique, n’en déplaise aux naïfs et aux malins qui voudraient en faire une pure figure de la contemplation métaphysique.
Le pape est un chef politique. En attestent encore récemment par exemple ses prises de positions et interventions publiques dans la campagne électorale espagnole. C’est le cas encore au quotidien en Amérique latine où les églises catholiques mènent des campagnes acharnées contre le droit à l’avortement et le divorce sans hésiter à entrer très directement dans l’arène électorale. Naturellement je mets de côté les cas extrême où les prélats participent à des coups d’Etat comme au Venezuela ou menacent de mort des ministres comme en Argentine. Mais je crois utile de ne pas les oublier au moment où sont montrés du doigt comme sectaires et passéistes tous ceux qui osent rappeler la face obscure de l’église. Je n’y entre pas davantage dans cette note. Je veux cependant insister sur les aspects plus directement et immédiatement français de la politique papale.
UN VOYAGE POLITIQUE
Le Pape est l’homme de la « laïcité positive ». C'est-à-dire du droit pour la religion d’entrer dans la sphère publique et d’y être reconnue comme partie prenante. C’est donc le contraire de la laïcité définie en France depuis la troisième république notamment par la loi de 1905. A l’occasion de sa visite au Vatican et de son discours au Latran lors de son intronisation comme chanoine de cette paroisse, Nicolas Sarkozy a donné son accord à cette nouvelle définition de la laïcité. C’est à un projet de reconfessionalisation de la société française qu’il a souscrit. Je le montre dans le livre que j’ai publié à ce sujet. Le pape et le président ont une étroite connivence intellectuelle sur le sujet. Et les deux inscrivent leur approche dans les mots et la logique de la théorie du "choc des civilisations". J’y reviendrai de manière plus approfondie dans une prochaine note. C’est dans ce contexte que s’effectue la visite du pape. Elle est l’occasion ou le prétexte à un élargissement spectaculaire de la présence visible de l’église et de l’affirmation symbolique d’un statut privilégié pour son chef. Quel spectacle!
LES PETITS PLATS DANS LES GRANDS
Plutôt que d’intervenir dans des édifices du culte, ou même sur leurs parvis, le pape a tenu à occuper en grand l’espace public. Il fera plusieurs déplacements en "papamobile" dans le cœur de Paris, conduira une procession nocturne, appelée « chemin de lumière » sur les quais de la Seine et célèbrera le lendemain une messe géante sur l’esplanade des Invalides. Non seulement tout cela conduit à privatiser des lieux publics au bénéfice d’un culte particulier, mais cela entraîne une débauche sans précédent de moyens publics. Et sans aucune comparaison avec la visite des quarante chefs d'Etat pour l'Union pour la Méditerranée, par exemple. Le ministère de l’intérieur a annoncé que 6 000 policiers seraient spécialement mobilisés pour l’occasion, dont 3 500 rien que pour sécuriser les trajets du pape en "papamobile" dans Paris. Et comme Sarkozy n’est pas à une faveur près, les deux «papamobiles» blindées, pesant quatre tonnes chacune, arriveront à Paris par un avion Hercules C-130 affrété par l'armée de l'air française !. Et ce n’est pas tout : « Le Figaro » rapporte que pour sécuriser la suite de la visite du Pape à Lourdes, un avion radar Awacs survolera l'espace aérien et que des chasseurs et rampes antimissile seront déployés autour de l'aéroport de Tarbes pour créer une bulle virtuelle de vingt kilomètres autour de Lourdes. Rien de moins. La liste des moyens publics civils qui seront aussi mobilisés pour l’occasion semble d'ailleurs illimitée. Ainsi la RATP s’est docilement pliée aux exigences de l’évêché et de la nonciature apostolique: elle augmentera la fréquence et l’amplitude horaire des lignes convergeant vers la procession nocturne du vendredi et la messe en plein air du samedi. La télévision n’est pas en reste : TF1 et France 2 vont rivaliser d’émissions spéciales en retransmettant notamment la messe du samedi matin. France 2 va même plus loin et diffusera une émission spéciale dès le vendredi pour retransmettre l’arrivée du pape à Paris et sa réception à l’Elysée par Sarkozy. Car c’est là une autre faveur que lui a accordé Sarkozy qui lui présentera à cette occasion les principaux membres du gouvernement. Le mépris de la laïcité de l’Etat sera enfin aggravé par la participation annoncée des autorités de l’Etat à la messe du samedi matin.
DES LARMES DE CROCODILE
Tout ce que fait le pape, la débauche de moyens et d’occupations d’espace public à laquelle sa présence donne lieu d’une façon extraordinairement ostentatoire converge pour marquer les esprits et banaliser la présence publique de l’église. Ici le moyen c'est le but. La cible du Pape est politique et pas seulement religieuse. D’ailleurs nous avons été prévenus. Le 10 juillet dernier, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican et donc bras-droit du pape a souhaité un infléchissement dans la "rigidité" de la laïcité à la française. Et avec quels mots ! Selon l’Osservatore Romano, Le prélat, dans un discours sur la laïcité italienne a évoqué la situation française où « certains éléments font espérer une évolution de cette laïcité rigide qui fit de la France de la 3e République un modèle de comportements antireligieux ». Vous avez bien lu : un « modèle de comportements antireligieux ». Cette thèse est celle qu’avait reprise à son compte Sarkozy dans le discours de Latran du 20 décembre 2007. Sarkozy n'avait retenu de la grande loi laïque française que « les souffrances provoquées chez les catholiques » et prétendait carrément que « l'interprétation de cette loi comme un texte de liberté et de neutralité » est « une reconstruction rétrospective du passé » et qu'elle n'a été possible qu'une fois « désarmé l'anticléricalisme ». Sarkozy reprend ainsi littéralement le point de vue papal de l'époque, présentant l'église en « victime » d' « une guerre qu'elle n'a fait que subir » (Pie X, lettre apostolique « Une fois encore » 1907). C’était déjà presque un copier collé des discours du Pape Jean-Paul II : « En 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État fut un événement douloureux et traumatisant pour l’Église en France. » (Lettre de Jean-Paul II aux évêques de France 11 février 2005). Le pape arrive donc, précédé par l’esprit de querelle et polémique qui a caractérisé l’église dans le long terme face à la République. Car une fois de plus il faut le rappeler c’est l’église qui sans cesse, comme cette fois encore, harcela la République et non l’inverse.
Je le rappelle à chaque occasion : après le vote de la loi de 1905, c’est le Pape et l’église qui organisèrent pendant près de 20 ans, jusqu’en 1924, un véritable sabotage de son application. Plusieurs encycliques appelèrent les catholiques à désobéir et à empêcher l’application des lois laïques. En particulier l’encyclique Vehementer Nos de 1906. Le Pape y dénonce la loi de 1905 ainsi que le divorce et la laïcisation de l’école et des hôpitaux. Il y écrit : « nous réprouvons et nous condamnons la loi votée en France sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu » et « nous protestons solennellement de toutes nos forces contre la proposition, contre le vote et contre la promulgation de cette loi, déclarant qu'elle ne pourra jamais être alléguée ». Par opposition à la décision légale de constituer des associations cultuelles qui auraient pu être un cadre où l’on discute et où l’on vote, il y explique que « l’Eglise est par essence une société inégale » et que « la multitude n'a pas d'autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs » Pour lui « la religion est la règle suprême et la souveraine maîtresse quand il s’agit des droits de l’homme et de ses devoirs ». Cela fera dire à Aristide Briand qu’il y avait « une incompatibilité radicale entre l’Eglise traditionaliste et l’Etat démocratique » et qu’il fallait engager « une libération totale et définitive ». L’église était donc loin d’être une victime de la République comme le Pape ou Nicolas Sarkozy se plaisent aujourd’hui à la présenter.
Et nous allons devoir supporter pendant quatre jours l’insupportable revanche que le cléricalisme ultramontain n’a jamais cessé de vouloir prendre sur la patrie de la liberté de conscience.
@ jennifer
sur les écoles privées : c'était un délire un peu poussé, mais je ne pense pas non plus qu'il faut le faire.
mais par contre au niveau des subventions je te suis c'était là ou je voulais en venir à la fin dans ma réponse à gilles je crois ou à régis
lol
;-)
Qui croit encore aujourd'hui au libéralisme économique ?
Qui croit encore aujourd'hui que le libéralisme économique, ça marche ?
Qui ?
En tout cas, il y a belle lurette que les dirigeants politiques américains constatent les catastrophes que le libéralisme économique provoque.
Et à chaque fois, que font les dirigeants politiques américains pour empêcher l'écroulement du système ?
Devinez !
Les dirigeants politiques américains demandent à l'Etat (c'est-à-dire aux contribuables) de rattraper leurs erreurs !
Mort de rire !
Dernier exemple en date : les contribuables américains vont payer 200 milliards de dollars pour sauver Fannie Mae et Freddie Mac !
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/09/08/realisme-made-in-usa_1092669_3232.html
ça va me faire faire une bonne nuit ça rien qu'en imaginant bush qui décide de nationaliser une banque je me marre...
bonne nuit "le libéralisme économique"
Mr Mélenchon, vous êtes un lâche.
Il n'y a rien de plus aisé que de critiquer l'Eglise ou le pape: aucun risque de retour, pas de voiture brûlée, de magasins incendiés, ni de fatwa.
J'ajouterai que le voyage de Benoît XVI est essentiellement financé par le Vatican; et qu'accorder au chef d'une église à laquelle se rattachent 40 millions de français, une protection policière et le transbahutement de deux voitures blindées, ce n'est somme toute pas grand chose.
Bien heureusement, vous représentez ce groupuscule minoritaire des anti-cléricaux bêtas, et les centaines de milliers de français qui iront à la rencontre du pape passeront largement outre vos commentaires sectaires et d'un autre âge.
Karim
Je ne vois pas en quoi Jean-Luc Mélenchon est un lâche. Parce que l'Eglise ne peut pas lui répondre? Où tu as vu cela? L'église est une institution puissante et elle a le pouvoir d'embêter si elle veut.
Tu dis que la protection policière n'est pas grand chose. Ce sera: 6 000 policiers dont 3 500 rien que pour sécuriser les trajets du pape en "papamobile" dans Paris. Les deux «papamobiles» blindées, pesant quatre tonnes chacune, arriveront à Paris par un avion Hercules C-130 affrété par l’armée de l’air française !. Un avion radar Awacs survolera l’espace aérien et des chasseurs et rampes antimissile seront déployés autour de l’aéroport de Tarbes pour créer une bulle virtuelle de vingt kilomètres autour de Lourdes.
C'est ça que tu appelles "pas grand chose"?
Bonsoir à vous
H2, tu parles de nouvelles destructions d'emploi par le capital avec les caisses automatiques. Ce projet est en gestation depuis plusieurs années. Je pense qu'il va s'accélérer avec la hausse des prix. Ce sera un prétexte pour faire passer la pilule auprès de l'opinion publique. Les employés/ées n'ont-ils pas relever la tête?
A la faveur de ton commentaire, je voudrais savoir si quelqu'un, ici, connaît le prix du chômage en France?
Non seulement en coût d'indemnités (assédic, rmi) mais aussi manque à gagner pour la Nation (PIB) et pour l'état (impôts, taxe et cotisations)?
Nous devons aussi ajouter ce que j'appellerai les dégâts "collatéraux" c'est-à-dire: un/e "sans emploi" est un/e malade en puissance, les familles sans ressources pour les enfants donc pas de formation et de futurs chômeurs,... ect....ect...
Ma question vous parait cynique mais le courant politique qui aura répondu à cette question de l'opinion publique aura fait un grand pas en avant!
Karim
Ce n'est pas le représentant ou le chef de l'église catholique qui est critiqué.
C'est le chef d'état, le Vatican, qui est reçu par Sarkozy.
Dans la religion, rien n'autorise au pape, de venir parler de l'avortement, de la contraception ou encore...de l'école laïque.
Par contre "tu aimeras ton prochain", "Tu ne voleras pas", "Tu ne tueras pas ton prochain", les 10 commandements, là, il a matière à discourir et je penses que la majorité des catholiques seraient heureux de l'entendre!
L'automobile au point mort
Des salariés et syndicalistes de Renault ont manifesté lundi leur incompréhension à la veille d’un comité central d’entreprise où doit être annoncée la suppression de 4.000 emplois en France.
Débrayages à Strasbourg chez General motors.
http://www.humanite.fr/L-automobile-au-point-mort
Et oui, une entreprise, soit-elle Renault, ne peux pas investir 100 millions d'euros/an en Roumanie, subventionnez son usine en Iran, préparer et financer le projet indien sans qu'il y ait de la casse en France!
Ou est ou en est-il, le projet de voiture propre pour la France?
à H2
Pour prolonger votre post 351 (8 septembre 2008 à 20:02),
un photomontage du magazine VU datant de mars 1933 :
voilà l'image
voici le texte :
"La Peine des Hommes Diminue
Grues pivotantes, plus haute que la Colonne Vendôme, s'avançant de leur pieds pesants à chenille, portiques aériens qui lèvent à toute allure (jusqu'à 18m. à la minute) les chargent les plus lourdes (400.000 kgs) sont maniés
par deux ou trois techniciens remplaçant 2.000 êtres humains qui, hier,
peinaient sous l'effort, et chôment aujourd'hui faute d'une organisation
rationnelle du travail."
Source :
Photomontages, photographie expérimentale de l'entre-deux-guerre
Collection Photo Poche,Centre National de la Photographie, 1987
@Jeanjo : c’est de la faute à ces (que la vengeance divine les poursuive jusqu’à la fin des temps !) maudits enseignants sans dieu qui m’ont aiguisé l’esprit critique. De toute évidence, personne ne peut te soupçonner de vouloir instaurer une pédagogie officielle. Ma méfiance vient de ma rencontre avec des militants de pédagogies parallèles qui tenaient un discours délirant : l’école n’est que le lieu de reproduction de la société bourgeoise : un peu court ! Et eux, n’ont-ils rien appris (au-delà de lire, écrire, compter qui sont aussi des biens précieux) dans cette école caserne/bourgeoise etc.… selon leurs qualificatifs ?
Par contre, ta longue réponse m’a donné le sourire : j’y retrouve bien la préoccupation de nombre d’enseignants à chercher l’amélioration du système quelque soit la méthode exercée.
Bel esprit de service public !
@Jennifer : c’est parce que je ne suis pas convaincu qu’il faille instaurer un monopole d’Etat de l’enseignement que j’ai posé ces questions à Gilles quelque soit mon idéal personnel.
- Sur la Poste : ma démarche est du genre « actifs aujourd’hui, sinon radioactifs demain » je n’ai pas de solution toute faite. La Poste est administration d’Etat depuis 1830, on mesure à cela l’ampleur de la régression. Plus de péréquation tarifaire, écrémage sur les secteurs rentables, misère sur ceux qui ne le sont pas, prix fixés selon la loi du marché : les gros volumes de courrier feraient l’objet d’un contrat de gré à gré évidemment très bas pour les très grandes entreprises avec rattrapage sur le particulier, distribution selon le même critère : courrier très tôt, tous les jours voire 2 fois par jour pour les mêmes. A l’inverse pour les seconds.Etc…
Et puis, le Moloch n’étant jamais satisfait place nette pour s’attaquer à ce qu’un imbécile a appelé le Mammouth.
@4 août : « cons les syndicats » ? Ils ont pourtant quelques réalisations à leur actif dont tu vis : sécu, retraite par ex. Dirigeants compromis, faible syndicalisation, taux de chômage, précarisation, recul de la classe ouvrière sur tous les fronts…pas simple l’équation !
Je préfère de loin l’attitude de Pierre L dont je partage en grande partie l’analyse.
Karim a dit :
"J’ajouterai que le voyage de Benoît XVI est essentiellement financé par le Vatican; et qu’accorder au chef d’une église à laquelle se rattachent 40 millions de français"
40 millions ! Et bien Karim grâce à vous l'Eglise Catholique est regonflée !
40 millions de fidèles ?
Franchement Karim je crois que vos statistiques sont plus que douteuses...
Que le Vatican prouve qu'il finance ce voyage !
Car franchement on a autre chose à foutre en France- PAYS LAÏC - que sponsoriser les papes !
Un pape qui non seulement combattit pour Hitler sous uniforme nazi en des temps pas si lointains mais en plus qui est aujourd'hui complice des millions de morts en Afrique et de part le monde envers les Sidéens !
Je vois Karim que la raison critique vous oint de toute part...et bien des chrétiens comme Benoît XVI, pas de problème, on s'en passe aisément.
La Nation toute nue
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Par Laurent Lévy
INTERVENTION. Si la naturalisation est une décision régalienne de l’Etat - une faveur accordée à l’étranger-, l’acquisition de nationalité après un mariage avec un Français est un droit. Une femme marocaine s’est vue refusée ce droit parce qu’elle portait un Niqab, considéré comme une preuve de "défaut d’assimilation". Laurent Lévy revient sur l’arrêt du Conseil d’Etat. 2 septembre.
Par un arrêt en date du 27 juin 2008, qui a fait couler beaucoup d’encre, le Conseil d’Etat, sur le rapport de Madame Sophie-Caroline de Margerie, Conseiller d’État, et au vu des conclusions de Madame Emmanuelle Prada-Bordenave, Commissaire du gouvernement, a confirmé l’opposition du Gouvernement à l’acquisition par mariage de la nationalité française d’une marocaine, Faïza A., sous la motivation suivante :
« Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que, si Mme A possède une bonne maîtrise de la langue française, elle a cependant adopté une pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes ; qu’ainsi, elle ne remplit pas la condition d’assimilation posée par l’article 21-4 précité du code civil ; que, par conséquent, le gouvernement a pu légalement fonder sur ce motif une opposition à l’acquisition par mariage de la nationalité française de Mme A »
La loi ne prévoit en effet pas que la personne mariée à un conjoint de nationalité française peut de plein droit acquérir cette nationalité. Si une simple déclaration y suffit, il demeure que, aux termes de l’article 21-4 du Code civil, « Le Gouvernement peut s’opposer, par décret en Conseil d’État, pour […] défaut d’assimilation, autre que linguistique, à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger »
Le Conseil d’État ayant écarté les moyens de la requérante, tirés de la liberté d’expression religieuse et de l’article 9 de la convention européenne de sauvegarde des droits humains, et les règles de la procédure ayant été respectées par le Gouvernement, il semble bien que l’arrêt en question soit inattaquable sur un strict point de vue juridique. Mais la règle de droit qu’il met en œuvre mérite d’être interrogée.
Quoique la décision ne fasse aucune allusion au comportement vestimentaire de la requérante, on sait par le débat suscité par cette affaire que ce que l’arrêt du 27 juin caractérise comme « une pratique radicale de sa religion » se manifestait entre autres par le port du « niqab » (voile couvrant ne laissant paraître que les yeux), inexactement désigné comme « burqa » (tenue traditionnelle afghane, qui masque le visage des femmes derrière un genre de grillage) par la plupart des commentateurs. Madame Prada-Bordenave précisait en outre dans son rapport que « elle mène une vie presque recluse et retranchée de la société française. Elle n’a aucune idée sur la laïcité ou le droit de vote. Elle vit dans la soumission totale aux hommes de sa famille et semble trouver cela normal. L’idée même de contester cette soumission ne l’effleure même pas ». Et d’ajouter que ses déclarations sont « révélatrices de l’absence d’adhésion à certaines valeurs fondamentales de la société française ». Il n’en fallait pas moins pour fonder la décision.
On n’épiloguera pas sur la vraisemblance qu’une femme, fût-elle marocaine, et s’exprimant parfaitement en français, n’ait ainsi « aucune idée [!] sur la laïcité ou le droit de vote ». Mais on peut gager qu’il y a bien du fantasme orientalisant, et dans le fond bien du mépris, derrière une telle imputation. Il est par contre fort possible que Faïza A. et la commissaire du Gouvernement ne partagent pas le même point de vue quant à ces questions. Mais peu importe. On n’insistera même pas sur l’affirmation que cette femme, dont les voisins attestent qu’elle va comme tout le monde faire ses courses dans le quartier, et bavarde tranquillement avec ses voisines, aurait vécu « retranchée de la société française ». Car la question de fond, si l’on tient pour acquis que la décision en cause est bien fondée en droit, c’est la règle de droit elle-même, et le nationalisme, c’est à dire le racisme, qu’elle sous-tend.
De quoi s’agit-il en effet ? Le Conseil d’État valide le décret du Gouvernement s’opposant à l’acquisition de la nationalité française par mariage, par une femme marocaine, et ce pour « défaut d’assimilation », au motif que sa pratique, qualifiée de « radicale » de sa religion, serait incompatible avec les « valeurs essentielles de la communauté française », au rang desquelles le « principe d’égalité des sexes ».
Il n’y a pourtant pas grand chose ici qui aille de soi.
Qu’est-ce, par exemple, que cette « assimilation » exigée pour l’acquisition de la nationalité française ? On peut imaginer que cela signifie que l’étranger-ère est devenu « similaire », « semblable » aux français-es. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Les français-es, sont tou-te-s différent-es. Auxquel-le-s faut-il être semblables ? A quel type moyen ?
On peut certes imaginer que l’assimilation consisterait simplement à avoir une vie « normale » dans la société française. Mais on retombe sur cette notion de « normalité ». Qu’est-ce qui pourrait définir une vie « normale » dans un pays où existent des centaines de modes de vie, de choix, de goûts, d’opinions différentes ?
L’élément légal qui permet au Gouvernement de s’opposer à l’acquisition de la nationalité française est donc des plus flous, des plus incertains. Pour caractériser le défaut d’assimilation, le Conseil d’État a donc recours à une notion qu’il semble considérer comme définissant l’assimilation : l’adoption des « valeurs essentielles de la communauté française », également évoquées par la commissaire du Gouvernement.
Or, cette notion est elle-même très incertaine. L’évoquer suppose en effet, qu’on tienne pour acquis, que la « communauté française » partagerait bien des « valeurs essentielles ». Il est pourtant difficilement discutable que rares sont ces « valeurs » qui seraient effectivement partagées par l’ensemble de la « communauté française », ici considérées – puisqu’il s’agit d’accession à la nationalité – comme des valeurs « nationales » (le sens premier du mot « nation » est d’ailleurs celui de « communauté »). Et la communauté c’est à dire la nation française, et à plus forte raison la société française, n’a rien d’homogène, à quelque point de vue que ce soit. En particulier pas du point de vue de ses « valeurs ».
La seule « valeur », jugée essentielle à la communauté française, expressément mentionnée par le Conseil d’État dans cette affaire est le « principe d’égalité des sexes ». Le moins que l’on puisse dire est que ce principe n’est en rien constitutif de l’identité française. Qu’il suffise de jeter un coup d’œil sur les bancs du Parlement ou sur les sièges des conseils d’administration des sociétés cotées en Bourse pour s’en convaincre. Les « barbus » de la IIIe République ont tout fait pour retarder l’accès des femmes au droit de vote qu’elles revendiquaient. Les femmes ont dû lutter pendant des décennies contre une République essentiellement patriarcale pour obtenir des droits aussi élémentaires que l’égalité dans le mariage, le droit à la contraception ou là l’avortement – lequel est régulièrement mis en cause au sein même de la « communauté française » – ou la reconnaissance du viol entre époux. Il se trouve même assez de membres dûment estampillés de la « communauté française » pour lesquels l’égalité des sexes est une valeur tellement essentielle que chaque semaine, trois femmes meurent de violences conjugales.
Ainsi, lorsque Valérie Pécresse affirme que « le Conseil d’État en rendant cette décision a voulu réaffirmer qu’on ne pouvait pas avoir la nationalité française quand on n’adhérait pas à ce principe », elle attribue à la Haute juridiction une contrevérité évidente, du même ordre que celle énoncée par Nicolas Sarkozy lorsqu’il affirmait au cours de sa campagne électorale que « être français, c’est respecter la loi ». Tout ce qui existe est possible, et on peut à l’évidence avoir la nationalité française sans respecter la loi et sans adhérer au principe de l’égalité entre les sexes.
L’absence d’adhésion de Faïza A. aux valeurs nationales de la France est en outre induite par l’arrêt du 27 juin du fait qu’elle aurait adopté « une pratique radicale de sa religion ». Là encore, on ne peut que s’interroger. Tout d’abord, cette notion ne recouvre rien de bien déterminable. Le fait est qu’au cours de l’enquête, les époux A. semblent avoir déclaré être des musulmans « salafistes ». Mais outre que ce mot est employé dans des sens différents, ne correspondant pas tous au courant identifié le plus habituellement comme « salafiste », il n’est pas anodin de remarquer qu’il se trouve de nombreux spécialistes pour considérer que ce courant n’est pas caractérisé comme une « pratique radicale » de l’Islam, mais comme une pathologie sectaire de cette religion ; si bien que définir le « salafisme » comme une « pratique radicale de l’Islam » revient, de la part des juges, à trancher un débat interne à l’islamologie.
Surtout, en toute hypothèse, il existe bien des « salafistes » français, quel que soit le sens que l’on donne à ce mot, si bien que caractériser ce courant comme étant par nature incompatible avec les « valeurs essentielles » de la nation française, est soit une contradiction dans les termes, soit l’effet d’une conception particulièrement inquiétante de la nation française. Particulièrement inquiétante, mais hélas parfaitement banale. Et c’est elle que la décision du Conseil d’Etat invite à interroger.
Il n’est pas anodin que, dans différentes déclarations auxquelles cette décision a donné lieu, les « valeurs essentielles de la communauté françaises » aient parfois été qualifiées de « valeurs de la République ». C’est ainsi que l’association « Ni Putes Ni Soumises » s’en est félicitée, se disant « soulagée » que soit ainsi donné un « exemple pour tous ceux qui se revendiquent des valeurs de la République ».
Le conseiller d’État Rémy Schwartz, ancien membre de la commission Stasi, affirme dans le même esprit que « une femme qui porte la burqa témoigne de son refus des valeurs de la République. »
Valérie Pécresse notait de son côté que « au-delà même du port de la burqa, il y avait la question du fait que cette femme n’allait pas voter, du fait que cette femme n’avait pas de vie indépendante en dehors des déplacements qu’elle faisait accompagnée de son mari. Je crois que cela n’est pas la République française », semblant ainsi ajouter, à toutes fins utiles, aux motivations du Conseil d’Etat – en même temps qu’elle introduisait des détails de fait qui ne semblent pas correspondre à la réalité.
Voici donc la Nation telle qu’elle est vue par la conception dominante : non pas la communauté de ceux qui vivent effectivement dans le pays et le font vivre, mais une communauté imaginaire, conforme à un idéal forgé à la petite semaine par les élites autoproclamées. Le hic n’échappe à personne : cette conception, si elle permet d’empêcher celles et ceux qui ne correspondent pas au modèle de venir le polluer de leur adhésion, n’a pas pour autant pour effet, en l’état du droit, d’en exclure les personnes qui, françaises de naissance, ne sont pas pour autant conformes à l’idéal-type du moment. Du moment, car cet idéal type qui se donne des allures d’éternité en évoquant des « valeurs essentielles » comme on parlerait de « valeurs éternelles » attribue à la Nation une « essence » très variable ; et considérer l’égalité des sexes comme une valeur essentielle de la société française aurait semblé grotesque il y a encore peu. Le tour de force idéologique est d’ailleurs qu’on puisse aujourd’hui l’énoncer ainsi sans soulever la moindre levée de boucliers, en particulier parmi les féministes, pourtant bien placées pour savoir à quel point cette égalité est loin d’être passée dans les mœurs dominantes. Affirmer le caractère essentiellement étranger d’une méconnaissance de l’égalité entre les hommes et les femmes, cela revient à affirmer cette énormité, contraire à l’expérience quotidienne, que cette égalité serait en France une chose acquise, devenue essentielle à l’identité même d’une Nation définie par ses « valeurs ».
En outre, considérer comme devant demeurer à l’extérieur de la « communauté française » quiconque n’y serait pas assimilé par adhésion à ses prétendues « valeurs essentielles » revient à dénoncer comme n’étant « pas vraiment françaises » les personnes pourvues de la nationalité mais que l’on peut soupçonner de ne pas partager ces sacro-saintes « valeurs ».
À la xénophobie externe, qui permet de traiter les étrangers en inférieurs, indignes par exemple d’exercer en France les droits politiques reconnus aux nationaux, répond ainsi une xénophobie interne, par laquelle certains français sont regardés comme des étrangers – au point sans doute qu’on pourrait s’interroger sur la légitimité de leurs droits.
Si Faïza A. ne partageait pas certaines des « valeurs » de Sophie-Caroline de Margerie, de Emmanuelle Prada-Bordenave, de Valérie Pécresse et de quelques autres, elle partageait celles de certain-es de nos autres compatriotes – comme son mari, pour ne prendre que cet exemple. Elle était ainsi parfaitement « intégrée », « assimilée » à certains secteurs de la société française, de la communauté nationale. Et même s’il s’agit là d’un secteur parfaitement marginal dans la société française, son existence même illustre le fait que la Nation n’est pas une réalité lisse et exempte de contradiction. Mais peut-être que prétendre gommer les contradictions de la société est précisément le propre des idéologies nationalistes. Le mythe national permet de contester aussi bien le racisme structurel que la lutte des classes.
Être français, disent Jean-Marie Le Pen et quelques autres, ça s’hérite ou ça se mérite. Mais la définition du « mérite » mise en œuvre par la théorie de l’assimilation qu’illustre l’arrêt du 27 juin ne correspond pas à l’ensemble des « héritages » possibles. Il semble que les qualités nécessaires pour « mériter » la nationalité française soient plus précises que celles dont on peut simplement « hériter ».
La référence de la décision du Conseil d’Etat à la « pratique radicale de la religion » est particulièrement éclairante, dans la mesure où l’intégrisme, dans son sens premier, c’est à dire l’intégrisme catholique, est une réalité typiquement française, incarnée par feu Marcel Lefèbvre. La logique du Conseil d’ État devrait conduire à refuser la nationalité française à un polonais intégriste, ou à un new-yorkais loubavitch. Il n’est pourtant pas certain que cette solution serait retenue…
On est libre de combattre les idéologies que l’on ne partage pas. Rien n’oblige à partager la conception du monde des époux A. ou de Valérie Pécresse. Si les « valeurs » de la compétition, de la réussite individuelle, ou du règne de la Bourse – les « valeurs » des valeurs mobilières – sont, par exemple, aujourd’hui dominantes, rien n’interdit de les combattre et d’en promouvoir d’autres. Mais rejeter comme n’étant pas françaises les « valeurs » qui sont, en France, minoritaires ou marginales, quel que soit le jugement que l’on puisse porter sur elles, c’est permettre à la politique d’être submergée par le mythe. C’est dans le débat d’idées, dans les luttes politiques et sociales, dans le jeu des contradictions qui animent réellement la société, que l’on peut combattre réellement les pratiques sociales et les conceptions du monde que l’on juge contraires aux « valeurs » que l’on entend porter. Dans ces combats, celles et ceux qui luttent pour l’émancipation humaine ne se trouveraient peut-être pas sur chaque sujet du même côté que Faïza A. et son mari – ou que Valérie Pécresse. Mais cela ne suppose pas, bien au contraire, que la qualité de français soit contestée à l’une et tolérée à l’autre – et pleinement reconnue à la troisième.
Nier les contradictions de la société, les masquer derrière de prétendues « valeurs essentielles de la communauté (ou de la société, ou de la nation) française », les refuser comme antinationales, c’est promouvoir le statu-quo des dominations à travers une mystification idéologique. Il fut un temps, pas si ancien, où l’on disait : « communiste, pas français », ou encore « le Juif est l’ennemi de la France ». On sait comment cela s’est terminé. La même idéologie régnait sur les États-Unis aux temps du maccarthysme, où le défaut d’américanisme (« un-american activities ») conduisait à supprimer le passeport de l’immigré Charles Chaplin ou du fils d’esclave Paul Robeson. Ces temps semblent faire, de part et d’autre de l’Atlantique, un terrible retour en force.
Une source « proche du dossier » confiait à l’AFP que « ça n’est pas la première fois que cet argument du défaut d’assimilation conduit à refuser l’octroi de la nationalité française », même si « c’est peut-être la première fois concernant le port d’une burqa ». On a vu, dans le contentieux de la naturalisation, des refus liés à la langue parlée an famille, et même aux habitudes alimentaires. Il y a pourtant de nombreuses familles françaises au sein desquelles on parle arabe, berbère, ou portugais, sans même évoquer celles où l’on parle breton, occitan, alsacien ou corse. Et il est de notoriété publique que le couscous est le plat préféré des Français. Mais peu semble importer au Conseil d’État.
Il est évident que ce sont les mêmes réflexes qui conduisent à refuser la nationalité française aux étrangers qui ne se conforment pas à la conception dominante du monde, et qui conduisent à refuser aux résidents étrangers l’exercice de la citoyenneté. Et que la reconnaissance à toutes les personnes qui vivent dans le pays, et le font vivre, du bénéfice des « droits de l’homme et du citoyen » aurait pour heureux effet de rendre anecdotique l’enjeu de la question nationale.
Un petit dessin pour vous Karim :
http://chris.blog.mongenie.com/doc/usr/f/L/62229.jpg
Bonne nuit tout le monde.
Le sondage de CSA qui dit que 55% des gens sont prêts à faire grève en ce moment dont plus les jeunes et aussi une grande détermination des cadres moyens et supérieurs a été demandé par l'Humanité Dimanche.
C'est vraiment le genre de sondage qui va dans le sens de ce que dénonçait Pierre L plus haut, à savoir des grèves sans perspective, juste une journée d'action et puis rien. Ca doit faire plaisir à Thibault et autres consorts (dirigeants syndicaux).
Je rajouterai à ce que disait Pierre L, que ce n'est pas que les directions syndicales s'amusent à nous emmener dans des impasses mais s'ils peuvent le faire c'est qu'il y a une grande colère chez les gens contre la politique de Sarkozy. C'est cela: une immense colère comme on peut le lire chaque jour sur ce blog et pas d'horizon pour en sortir sauf les grèves sans lendemain.
Je trouve ce sondage assez pervers car l'humanité dimanche demande eux-même ce sondage (comme s'il y avait un doute de la détermination des gens. On n'a pas besoin de ce sondage pour le savoir!) et on a l'impression que ça y est la grève générale est enclenchée et Mai 68 pointe son nez (d'ailleurs dans le même Huma dimanche ils nous causent de 68). Tout ça c'est récupérer la colère des gens, faire semblant qu'on leur propose quelque chose et bien les casser avec des grèves bidon, sans autre perspective qu'avoir perdu une journée de salaire.
C'est pourquoi, l'idée du referendum sur la poste qui allierait une campagne de longue haleine entre les usagers et les salariés de la poste me semble beaucoup plus constructif. Ou quelque chose du même genre. Là c'est lancé pour la poste, donc suivons de près pour voir si ça marche, mais on pourrait très bien le faire pour l'éducation (unir la population qui défend le droit à l'éduction et les profs et les élèves) ou la santé, ou le transport etc... tous ces services publics qui vont être démantelés pendant que Sarko perd notre fric à recevoir le pape et à construire une société où la chrétienté va devenir l'idéologie officielle.
Je cite l'article de Ahmad
"« Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que, si Mme A possède une bonne maîtrise de la langue française, elle a cependant adopté une pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes ; qu’ainsi, elle ne remplit pas la condition d’assimilation posée par l’article 21-4 précité du code civil ; que, par conséquent, le gouvernement a pu légalement fonder sur ce motif une opposition à l’acquisition par mariage de la nationalité française de Mme A »
Je n'avais pas lu comment le jugement était formulé: cette femme est condamnée parce que ce qu'elle a fait est contraire au principe de l'égalité des sexes! Purée c'est elle qui en bave de l'oppression des femmes (en fait j'extrapole car je ne la connais pas, mais admettons qu'elle soit opprimée par son mari comme c'est ce qui court) et c'est elle qui est punie.
Vous voyez à quoi sert la législation sur l'égalité des sexes: à punir les victimes du sexisme.
Par exemple, un noir qui se fait traiter de sale négro serait coupable à cause de la loi contre le racisme, un homo ou une lesbienne qui se fait licencier ou tabasser par homophoblie ce serait de sa faute!
Merveilleux comme logique!
Je continue à citer
"La loi ne prévoit en effet pas que la personne mariée à un conjoint de nationalité française peut de plein droit acquérir cette nationalité. Si une simple déclaration y suffit, il demeure que, aux termes de l’article 21-4 du Code civil, « Le Gouvernement peut s’opposer, par décret en Conseil d’État, pour […] défaut d’assimilation, autre que linguistique, à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger »
Ce n'est plus donc les tas de conditions racistes imposées par Hortefeux qui marchent: connaître la langue (elle la connaissait) c'est maintenant le libre arbitre du conseil d'Etat qui peut inventer de nouvelles conditions comme il veut. Il n'a qu'à dire qu'on n'est pas assimilé. Le mot "assimilation" montre le côté raciste de cette loi. On parlait d'intégration mais maintenant il faut être assimilé, pourquoi pas d'ailleurs blanchir sa peau, une fois qu'on aura imposer un code vestimentaire: attention plus de boubou, de djellabas, de sari... sauf bien sûr pour les bobos français(e)s qui se la jouent mode "exotique"? On pourrait aussi interdire de parler les langues étrangères entre les gens, sauf les occidentales bien sûr, mais l'occident ce n'est pas "l'étranger", l'étranger, "l'Autre" vous savez c'est le musulman, le chinois etc... (cf Huntington). Allons-y maintenant pour l'assimilation.
J'avais lu quelque part que cette femme "opprimée" et non intégrée (pardon non "assimilée" puisque c'est ça la règle maintenant) avait son permis et conduisait, mais comme je ne sais plus où, on pourra me rétorquer que je ne vérifie pas mes informations (du Jennifer tout craché!)
Et puis ce passage: "Valérie Pécresse notait de son côté que « au-delà même du port de la burqa, il y avait la question du fait que cette femme n’allait pas voter"
Pécresse, a-t-elle oublié que les immigrés n'ont pas le droit de vote? La seule façon d'avoir ce droit de vote et donc d'être une citoyenne c'est en acquérant la nationalité française, donc on tourne en rond. Deuxio, il ne s'agit pas de burqa (la grille devant les yeux des afghanes) mais le voile intégral (niqab)
J'ai été choqué par la braqueurophobie déployée lors du report du procès d'un supposé braqueur à Rennes, entre autres (motifs avancés par lea avocats, procès qui se se serait tenu pendant le ramadan). Bon visiblement le braqueur présumé préférait attendre quelques mois de plus en préventive, ce qui peut se comprendre vu l'état des prisons françaises, mais quand même cet opprobre jeté sur une profession dont tous les membres loin de là ne sont pas des pratiquants religieux ça me hérisse.
(des choses bien plus sérieuses dans mon prochain post)
Dieciséis soldados estadounidenses cometen suicidio en Irak
Por: Press TV, Prensa Web YVKE*
Fecha de publicación: 08/09/08
imprímelo mándaselo a
tus panas
Credito: Archivo
09 de septiembre 2008. - Fuentes de seguridad afirmaron que 16 soldados estadounidenses de la Unidad 57 de la División de Transporte Aéreo se han suicidado dentro de una base militar en Irak.
Fuentes de seguridad irakíes han revelado que 21 soldados estadounidenses cometieron suicidio hace 27 días, dentro de una antigua base aérea irakí, reportó el lunes la Agencia de Noticias Fars.
Según las fuentes, los 21 soldados fueron tratados en un hospital pero sólo 5 soldados sobrevivieron y se encuentran en condición crítica. Oficiales de seguridad dijeron que ellos usaron poderosos narcóticos para quitarse la vida.
Las motivaciones de los soldados para suicidarse son desconocidas, pero según fuentes irakíes, los soldados pertenecían a la Unidad 57 de la División de Transporte Aéreo, que estuvo detrás de la masacre de varias familias irakíes, la mayoría mujeres y niños, en el norte de Bagdad, dijo Ali al-Baghdadi, un oficial de seguridad irakí.
Los suicidios tuvieron lugar en los dormitorios de los soldados luego de la hora de la cena. “Los cuerpos de los soldados norteamericanos se deformaron de tal forma que parecían momias de 5000 años,” afirmó un testigo.
Según estimados de los oficiales irakíes, unos 600 soldados estadounidenses, incluyendo oficiales de alto rango, han cometido suicidio en Irak desde la invasión al país en el año 2003. La mitad de los intentos de suicidio han sido exitosos.
*Traducido al castellano por Ivana Cardinale
A quel degré faut-il lire votre post 379 Claire Strime? On ne sait pas trop ce que vise votre cynisme: les prisons, les braqueurs (que personne ne défend), ou les musulmans? Je redoute le pire avec vos positions habituelles sur la question
Bonjour à vous
La lettre de léosthène, le 6 septembre 2008,
TURQUIE : au coeur du maelström Par Hélène Nouaille
6 septembre 2008, par Comité Valmy
Nous publions cette analyse enrichissante d’Hélène Nouaille qui souligne notamment que dans le monde actuel, la question de la pertinence du maintien de l’OTAN et de son "élargissement continuel" objectivement bellicistes, est de plus en plus souvent posée.
(VOIR LES "PROPOSITIONS DU COMITE VALMY") :
Rétablir une politique étrangère et de défense indépendante, souveraine, anti-impérialiste et favorable à un monde multipolaire.
Refus de toute hégémonie.
http://www.comite-valmy.org/
Syndicats, Grèves, La Poste et Education Nationale....
1° Syndicats;
Dernier bastion de lutte et seul contre-pouvoir organisé et structuré, ils sont mis au banc des accusés: "pourris" par des financements occultes, des secrétaires généraux "embourgeoisés", défendent plus les intérêts des salariés...ect...
a) A qui profitent cette campagne alors que sa cohésion et son unité devraient être notre seul objectif pour faire exprimer ce "raz le bol" des salariés/ées du pays?
b)Oui, il y a des problèmes dans le mouvement syndical, ne fait-il pas partie de notre société?
Mais de là à crier "haro sur le baudet", ne comptez pas sur moi pour ce sabordage!
D'ailleurs à ceux/els qui participent à ce "lynchage", que connaissez-vous de la lutte syndicale? Je ne dis pas ça pour vous renvoyer dans le placard mais provoquez le débat?
2° Les grèves:
a) principe: Appuyez sur un bouton pour déclencher une grève soit-elle sectorielle et localisée n'a mené qu'à l'échec et l'isolement des travailleurs!
b) toutes grèves sur le plan défensif (à l'exception du CPE) va souvent à l'échec si elles ne sont pas accompagnées de contre-propositions offensives;
c) Je n'ai jamais vu finir une grève où tous les participants étaient entièrement satisfaits de l'issue!
Alors un mouvement revendicatif se prépare en profondeur sur le lieu de travail, dans l'opinion publique souvent par de petites "grèvettes" pour sonder le terrain.
Souvent la CGT seule, parfois avec d'autre/s monte au créneau.
Les revendications, elles doivent être prises en compte par la base ou sortir de la base.
Ensuite les problèmes d'unité revendicative et d'unité d'action se posent avec acuité et nombreux sont ceux qui trainent les pieds!
Le pouvoir d'achat, me direz-vous, c'est pas compliqué, demandez une augmentation générale?
Vous croyez, certains veulent des augmentations au %, d'autres veulent des augmentations uniformes et tout ça sur fond de division.
Mon avis:
1° Faire le bilan de cette hausse des prix, d'où vient-elle et quelles sont toutes les ramifications;
2° Recensez les besoins des salariés/ées;
3° Menez une campagne d'information auprès de l'opinion publique avec toutes les associations concernées;
4° Recherchez la cohésion du mouvement syndical et associatif (consommateurs...ect) pour une plate-forme revendicative;
5° Recherchez une unité d'action la plus large et c'est souvent les salariés/ées qui ont le dernier mot.
Et oui, il y a du boulot sur la planche sans compter que Sarkozy est à l'offensive partout avec des moyens énormes que sont les appareils d'état.
c'est bien le drame que (presque) personne ne défende les braqueurs, qui infligent des dommages réels au capitalisme....ah si il y avait bien les maos au début des années 70
mais bon chacun(e) a son petit business victimaire: De Villiers les victimes du génocide de 1793, d'autres dans les quartiers bobos les porteuses de voile et les sans-papiers, Kouchner certaines tribus du Darfour...
mais les braqueurs qui s'en soucie aujourd'hui?
c'est bien le drame, et pourtant ils sont un cran au dessus des bruleurs de voiture (qui eux n'emm****nt que les prolos)
et tout ce qui proteste contre l'injustice historique qu'ils/elles ont subi se voit taxé(e) de communautarisme (sauf peut-être les prolos et les fonctionnaires pour lesquels on ne dit pas communautarisme mais corporatisme)
corporation ou communauté, les braqueurs méritent le Respect (vous savez, ce concept philosophique qui signifie que les chose doivent rester en l'état)
La Poste, l'Education nationale et...les fonctionnaires en général!
A) les fonctionnaires en général
Depuis plusieurs années (y compris sous gouvernement socialiste), une campagne anti est menée, c'est campagne à des odeurs "poujadistes".
L'opinion publique est lassée des augmentations des impôts en tout genres, des taxes, des amendes (la dernière en date, le défaut de clignotants sera verbalisé à 25 euros et 3 points sur le permis) et surtout qu'il n'y a aucunes améliorations de situation.
Le fonctionnaire est devenu le "mal aimé" du citoyen français. Sarkozy pense jouer sur du velours et applique à la lettre l'idéologie de la "stratégie du choc" pour vider la fonction "serviteur de la Nation" qui fait la base de notre république. C'est la stratégie de la "coquille vide".
1° Diviser, c'est régner;
2° Transférer ses services de la nation afin d'enrichir le capital et d'avoir qu'une seule idéologie pour gouverner, le néo conservatisme; C'est "chiant" un fonctionnaire qui transmet un rapport aux différents services de l'état en disant la vérité!
3° Transférer des pans entiers de la politique de la nation au système privé et capitalistique, la politique de l'eau et d'énergie en sont des exemples;
4° Tout système a les qualités de ses défauts et les brèches sont vite ouvertes pour exploiter la situation.
Là aussi, nous devons être offensifs, identifiez les dysfonctionnements et proposer des solutions.
1° La Poste:
L'opinion publique français, surtout en campagne, est très attachée à sa "Poste". Le comité de Guéret avait déjà annoncé et dénoncé la privatisation avec les organisations syndicales. Je pense que là aussi nous devons rechercher l'unité de proposition et d'action la + large.
Mais devons-nous y associer les élus/es qui ont voté les différentes étapes de ce long processus?
2° l'éducation nationale:
1° Apprendre à lire, écrire, compter à une tranche d'âge entière, à l'école primaire et enseignez à cette tranche d'âge l'histoire et la géographie de notre pays ainsi que les grandes lignes de celle du monde. Pas une histoire officielle mais vraie.
2° Donnez les moyens politiques à cette mission en favorisant l'enseignant et non le "bureaucrate".
3° Assurez sa gratuité complète jusqu'à la fin du lycée.
Lorsque sa mission sera correctement remplie, les écoles privées se videront et le problème de leur financement se posera.
Action collective: EDVIGE
si nous n'arrivons pas à bloquer définitivement ce projet liberticide, toutes nos futures actions militantes seront truquées par une désinformation, des intimidations, voire chantage, et resteront vaines.
En plus, il semble que la mobilisation générale prenne forme, les élu(e)s et autres officiels de la politique sont enfin rentrés de vacances!
une action est prévue le 16 octobre, la sainte Edwige (comme quoi la religion nous fournit un bon prétexte) et cela pourrait bien être l'occasion d'une mobilisation tous azimut, vu l'enjeu.
pour revenir à l'échelle du blog, je pourrais me retrouver avec JM (pensez seulement!), qui nous a averti depuis un moment de ce danger. Et comme ça, on pourrait lui expliquer qu'une action collective, ça du sens.
voyons voir....
http://www.nonaedvige.ras.eu.org/
Un tract à imprimer et distribuer contre la venue du pape : http://www.alternativelibertaire.org/IMG/pdf/tract_unitaire.pdf
egalement une video de JL Mélenchon aux universités de la Rochelle à l'atelier laicité
http://vigilance-laique.over-blog.com
Quand je pense que 250 000 jeunes bretons (Ouest-France d'aujourd'hui) vont être envoyés dans les écoles de la répression de la sexualité infantile et juvénile, ça nous prépare de belles générations de névrosés...