12sept 08

Je suis bien content d’être pendant ces trois jours à la Fête de l’Humanité sur le grand stand de PRS (programme ci-joint). Je m’y enfuis dès ce soir, après l’émission à laquelle je participe sur France Inter. Bref c’est presque une demande d’asile politique … Le reste de Paris n’est plus fréquentable : des "romains" à tous les carrefours, rues bloquées, métro réquisitionnés. Le pape arrive, le pape est là et ainsi de suite. Pour être franc je n’ai rien contre sa visite. Les catholiques de France ont le droit de recevoir leur chef spirituel. Je n’ai rien contre le fait qu’on traite ce visiteur avec égard. La République est courtoise et respectueuse de la foi d’une bonne partie de ses citoyens, même s’ils sont minoritaires dans la population générale. Ce qui me dégoute c’est l’ambiance de vénération et d’encensement généralisés. Ce qui me préoccupe c’est l’enfumage sur les buts politiques de la visite papale. Ce qui me consterne c’est la difficulté à ouvrir le débat sur la conjonction unique dans l’histoire de la France moderne entre un pape et un président de la République sur un discours, des concepts et des objectifs politiques. Impossible d’en débattre ! Quelle souffrance ! Où est passé mon pays ? Quelle honte que cette papolâtrie médiatique au pays des lumières et de la République laïque. Mais aussi quel abaissement que l’extinction de voix des socialistes !  Rien ne montre mieux quel néant incarnent les ténors médiatiques du congrès  de Reims que leur silence radio absolu à l’occasion de la venue du pape. On ne leur demande pas de dénoncer le capitalisme, l’Europe libérale ou l’OTAN. Juste de rappeler que la laïcité est en danger dans notre république après le discours de Latran et avec un tel pape ! Même ça c’est trop pour eux. L’œil rivé sur les sondages ils meurent de peur à l’idée de subir le sort qui est réservé à ceux qui osent tenir tête à la déferlante médiatique papolâtre. Il est vrai que c’est le déluge. Des heures de radio et de télé pour « couvrir » un évènement auquel on se trouve quasi contraint de participer.. Des milliers de commentaires convenus et de questions bidon posées à des interlocuteurs acquis d’avance (« est ce qu’on en fait trop pour le pape ? » « Est-ce que le pape met concrètement en péril la laïcité avec cette visite » etc..). Sans oublier ceux qui ouvrent le feu avant même qu’une bouche se soit ouverte ou que qui que ce soit ait eu la parole ! Je me dois donc de remercier « Le Monde » qui a publié une tribune que j'ai rédigée sur « le pape du choc des civilisations », RMC, Europe 1 et France inter qui m’ont accueilli pour des interventions dans des débats ainsi que la chaine « Public Sénat ». Puis France info. Sans doute aurais-je d'autres fenêtres d'expression. Si reconnaissant que je sois de cela, à cette heure, je ne peux perdre de vue la disproportion de l'expression des points de vue. Et je ne peux manquer de dire que la liberté de parole et donc la liberté de penser n’est plus ce qu’elle était dans notre pays. Nous sommes dorénavant continuellement placés dans ces situations d’asphyxie médiatique et leurs auteurs ne prennent même plus la peine de s’en excuser après coup comme ils l’avaient fait après la première guerre du golfe ou le soit disant massacre de Timisoara. Je forme le vœu que si ces lignes parviennent à la connaissance des professionnels des médias elles les fassent réfléchir un instant sur ce que leur métier est devenu dans de telles conditions d’unanimité convenue.

Je copie ci-après ma tribune publiée dans le « Monde ». Il va de soi que tout un chacun est invité à l’utiliser autant qu’il veut. Par exemple j’ai donné mon accord pour des publications en espagnol de ce texte …
Ceux qui sont déçus de mon silence sur le congrès du PS doivent prendre le chemin du
blog  « Trait d’Union » où tout est dit. On y trouve aussi les vidéos de l'introduction du débat sur la laïcité aux université d'été de la Rochelle. Et bien sûr la campagne pour avoir un texte de toutes les gauches du PS continue ainsi que la collecte des signatures sur la contribution « Pour réinventer la gauche ». De cela dépend l'efficacité de notre action.

LE PAPE DU CHOC DES CIVILISATIONS

(cette tribune a été publiée dans « le Monde » daté du 12 septembre 2008)

La visite de Benoît XVI nous faire vivre un mélange des genres entre religion et politique très significatif. La débauche ostentatoire des moyens officiels mis à disposition, l’occupation agressive de l’espace public, le harcèlement médiatique télévisuel, tout fait sens. Ici le moyen c’est le but. Le pape et le président ont en commun une stratégie de reconfessionalisation institutionnelle de la société française. Les deux hommes s’inscrivent dans la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, bréviaire de la diplomatie étatsunienne. Ils tirent de la religion la légitimité à agir pour la domination d’un prétendu « Occident ». Dans cette perspective la République laïque fait obstacle. Un changement de cap est nécessaire.Le discours de Latran de Nicolas Sarkozy l’a proclamé sous le nom d’une « laïcité positive ». Cela devrait se traduire par une pseudo « modernisation » de la loi de 1905. Des lors, juste avant la visite du pape, son premier ministre, le cardinal Bertone, s’est réjoui: «certains éléments font espérer une évolution de cette laïcité rigide qui fit de la France de la 3e République un modèle de comportements antireligieux ». Qu’est-ce que cette « laïcité positive » ? Une reformulation par Benoît XVI de la revendication de l’église romaine à être reconnue comme acteur officiel de l’espace public ! Voici le postulat du cardinal Ratzinger : « La foi n’est pas une chose purement privée et subjective. Elle est une grande force spirituelle qui doit toucher et illuminer la vie publique. » Nicolas Sarkozy l’a officialisé: « j’appelle de mes vœux l’avènement d’une laïcité positive, c'est-à-dire une laïcité (…) qui ne considère pas les religions sont un danger mais plutôt un atout ». C’est ce que demandait le pape :« Un Etat sainement laïc devra logiquement reconnaître un espace dans sa législation à cette dimension fondamentale de l’esprit humain. Il s’agit en réalité d’une “laïcité positive” qui garantisse à tout citoyen le droit de vivre sa foi religieuse avec une liberté authentique y compris dans le domaine public ». Le domaine public, voila l’enjeu pour le pape : « L’hostilité à toute forme d’importance politique et culturelle accordée à la religion, et à la présence, en particulier, de tout symbole religieux dans les institutions publiques, n’est certainement pas une expression de la laïcité, mais de sa dégénérescence en laïcisme.» Ratzinger avait prévenu : « Une telle séparation, que je qualifierais de "profanité" absolue, serait certainement un danger pour la physionomie spirituelle, morale et humaine de l’Europe. » Car pour le pape, «l’Europe est un continent culturel et non pas géographique. C’est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. » Lavision est plus large encore. C’est l’occident qui est en cause. « L’Occident est menacé depuis longtemps par le rejet des questions fondamentales de la raison et ne peut en cela que courir un grand danger » déclare le pape. Nicolas Sarkozy partage ce credo. Le « premier risque » dans le monde, a-t-il déclaré trois mois après son élection, c’est celui d’une « confrontation entre l’Islam et l’occident ». Foin de la réalité étatique de l’ordre international, et tant pis pour cinq millions de musulmans français. Bien sûr, cette vision ne proclame une identité que pour mieux désigner des adversaires. L’Islam d’abord. Cette lecture d’un occident menacé par l’Islam, Benoît XVI l’a aussi exprimée de manière particulièrement provocante dans son discours de Ratisbonne en 2006. Au prétexte d’une réflexion sur la foi et la raison, le Pape utilisait un dialogue entre l’empereur byzantin Manuel II Paléologue et un savant perse sur « le christianisme et l’Islam, et leur vérité respective ». Il citait ainsi  l’empereur chrétien : « Montre-moi donc ce que Mohammed a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d’inhumain, par exemple le fait qu’il a prescrit que la foi qu’il prêchait, il fallait la répandre par le glaive. » Cette référence très douteuse prononcée au lendemain de l’anniversaire de l’attentat du 11 septembre 2001 est un programme politique. Et une mystification. Elle fait en effet l’impasse sur les siècles de violence impulsée par l’Eglise, des croisades à l’Inquisition en passant par les dragonnades, la chouannerie et la résistance à la loi de 1905. Face au tollé soulevé par ce discours, Benoît XVI en avait minimisé la portée prétextant d’une réflexion anodine. Pourtant son secrétaire particulier, l’abbé Gaenswein, en confirmait un an plus tard la portée très politique : « Je tiens le discours de Ratisbonne, tel qu’il a été prononcé, comme prophétique. On ne peut pas éluder les tentatives d’islamisation de l’occident. Et le danger pour l’identité de l’Europe, qui y est lié, ne doit pas être ignoré. » Tel est l’arrière plan de la croisade du pape dans la France de Sarkozy. Le pape est bien un chef politique autant qu’un chef religieux. Toute l’Amérique latine progressiste en fait l’expérience amère dans sa lutte pour le droit au divorce ou à l’avortement et par la mise au ban de la théologie de la libération. L’Italie, l’Espagne et la Pologne le paient d’intrusions permanentes dans leurs élections. La France ne sera pas épargnée si l’hébétude du spectacle clérical éteint la vigilance laïque. La laïcité soit disant positive est une tromperie. Elle rétablirait les privilèges de préconisation publique et de pressions privées de l’église. C’est d’une laïcité étendue à de nouveaux domaines de l’espace public (hôpitaux, services publics etc.) dont la France a besoin. Plus que jamais : l’Etat chez lui, l’Eglise chez elle !


343 commentaires à “Le pape arrive, le pape est là”
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  1. 4 Août dit :

    @ tout le monde

    Inutile de vous justifier à l'infini, avec very-tasse vous aurez toujours tord (cause les millions de mort, korée du nord toussa...)

    Laissez mourir.

  2. commandant P. dit :

    @julie

    sur l'industrie d'armement russe, et ses exportations :

    Exportations d armes russes en hausse régulière officiel
    mardi, septembre 16, 2008, 04:21 PM - Armement/Défense
    Les exportations d'armes et de matériels militaires russes connaissent ces dernières années une hausse régulière, a annoncé mardi dans un entretien à RIA Novosti le directeur adjoint du Service fédéral pour la Coopération technique et militaire avec les pays étrangers, Mikhaïl Petoukhov.

    "Selon diverses appréciations, nous faisons partie des trois ou cinq plus grands exportateurs dans le monde. Les exportations d'armes et de matériels militaires augmentent régulièrement ces dernières années, nous coopérons activement avec plusieurs dizaines de pays", a indiqué le responsable du Service.

    Selon lui, ce sont les matériels aéronautiques et navals russes qui sont le plus demandés sur les marchés étrangers.

    D'après le gouvernement, les exportations d'armes ont rapporté 7,2 milliards de dollars en 2007 (5,3 mds en 2006 et 3 mds en 2000). Moscou mise sur 7,5 milliards de recettes en 2008.

  3. commandant P. dit :

    complément sur le post339 :
    Africa Aerospace and Defence 2008: la Russie présente plus de 250 armes au salon africain (Rosoboronexport)

    ce salon n'est qu'un salon d'armements de plus, comme Eurosatory en France (c'est le pendant pour l'armée de Terre du Salon du Bourget pour l'armée de l'Air)

    les dépenses mondiales d'armement dépassent les 1000 milliards de $
    les USA en représentant environ la moitié !

    au passage, la France fait aussi partie des 5 plus grands exportateurs d'armes...

  4. commandant P. dit :

    + précisément :

    les dépenses militaires mondiales se sont accrues de 6 % en 2007 et ont bondi de 45 % en dix ans, selon le rapport annuel de l'Institut international de recherche pour la paix à Stockholm (Sipri), publié lundi 9 juin. L'an dernier, elles ont atteint 1 339 milliards de dollars (851 milliards d'euros) tirées à 45 % par les Etats-Unis. Des dépenses qui correspondent à 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial ou encore à 202 dollars (128,4 euros) par personne.

    Pour la période 1998-2007, l'Europe de l'Est a enregistré la plus forte hausse de ces dépenses qui ont plus que doublé (+ 162 %), indique l'institut. En dix ans, les dépenses militaires de l'Amérique du Nord ont, quant à elles, bondi de 65 %, celles du Moyen-Orient de 62 %, tandis que celles d'Afrique et d'Asie de l'Est se sont accrues de 51 %. L'Europe de l'Ouest et l'Amérique centrale sont les deux régions où les dépenses militaires ont le moins progressé avec respectivement 6 % et 14 % de hausse en dix ans.

    LES ÉTATS-UNIS DÉPENSENT PLUS QUE PENDANT LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE

    Aux Etats-Unis, l'augmentation des dépenses militaires a, en 2007, atteint un niveau supérieur à celui connu lors de la seconde guerre mondiale. "Depuis 2001, les dépenses militaires américaines se sont accrues de 59 %, principalement en raison des opérations militaires en Afghanistan et Irak mais aussi en raison de l'accroissement du budget défense de base", explique l'institut.

    Conséquence directe, les ventes d'armes des cent principaux fabricants mondiaux (hors Chine) ont augmenté de près de 9 % en 2006 sur un an, atteignant 315 milliards de dollars (201,96 milliards d'euros). Les sociétés américaines et d'Europe de l'Ouest ont largement dominé ce marché, réalisant à elles seules 92 % des ventes en 2006, dernière année pour laquelle Sipri dispose de données.

    donc,
    IL Y A DE QUOI TENIR QUELQUES SALONS DE L ARMEMENT...

  5. julie dit :

    @commandant
    vous faites honneur à votre pseudo...
    avez-vous également des chiffres comparatifs des dépenses au + fort de la guerre froide (période Reagan je suppose)? 100 pays fabricants d'armes? et tous essaient de rentabiliser leur propre production par des exportations.

    ce qui m'a choqué dans l'info de rianovosti sur le salon russe est son lieu, à savoir au cap en Afrique du Sud. Du temps de l'apartheid, c'était une plaque tournante de trafic/ventes d'armes, je croyais qu'ils avaient d'autres soucis....

    et dernière interrogation: qui, à gauche, suit cette problématique, à savoir notre implication dans la marché forcé de l'armement? où est-on toujours sur la logique du "si ce n'est pas nous, d'autres le feront" pour entr'autre protéger des emplois?

    personne n'a soulevé le problème lors des soldat tués en Afghanistan....

  6. jennifer dit :

    J'ai vérifié: je n'ai trouvé AUCUN article dans les journaux sur le coup d'Etat déjoué et le projet d'assassinat par les fascistes vénézueliens contre Chavez! Redite d'avril 2002? ou du lock out fin 2002 présenté comme une "grève" par nos medias!

  7. JM dit :

    Only for 21th century people!

    La loi Création et Internet (Hadopi) au Sénat en novembre
    http://www.numerama.com/magazine/10650-La-loi-Creation-et-Internet-Hadopi-au-Senat-en-novembre.html

    Propriété intellectuelle : le secret du traité ACTA critiqué par 100 organisations
    http://www.numerama.com/magazine/10647-Propriete-intellectuelle-le-secret-du-traite-ACTA-critique-par-100-organisations.html

  8. jennifer dit :

    Il a juste été dit que le Venezuela a renvoyé l'ambassadeur nord américain en solidarité avec la Bolivie. Mais quand on sait le contexte de la tentative de coup d'Etat contre Chavez, de celle contre la Bolivie, les deux soutenues par les USA, on comprend mieux la colère de ces pays. Ce n'est pas juste une autre lubie de Chavez. Et puis il y a une semaine celle contre le Paraguay!

    Dans les journaux, on parle pas mal de la Bolivie, ce qui est bien mais quand il s'agit de Chavez on a droit à une complète désinformation. Que rien ne soit même mentionné, genre une dépêche contre ce pustch déjoué contre Chavez c'est quand même fort de café! Et honteux pour tout dire. On a bien l'impression que nos journaux n'osent pas déplaire aux USA.

  9. jennifer dit :

    Je voulais dire: une dépêcher "sur" ce putsch et non "contre"

  10. jennifer dit :

    Si dans courrier international d'aujourd'hui on trouve:
    VENEZUELA • Cinq militaires accusés de tentative de coup d'Etat

    "Cinq militaires [deux généraux, un vice-amiral à la retraite, un colonel d'aviation et un commandant de police] ont été placés en détention préventive la semaine dernière pour tentative d'assassinat du président Hugo Chávez", annonce El País, qui précise que des enregistrements de conversations téléphoniques attribuées aux accusés et évoquant des attaques contre la résidence ou l'avion présidentiels ont même été diffusés par la télévision vénézuélienne.

    "Depuis une tentative de coup d'Etat en 2002, Hugo Chávez dénonce régulièrement des complots dirigés contre sa personne", rappelle le quotidien espagnol. Si, jusqu'ici, aucune preuve n'était venue soutenir les dires du président, ni aucune personne arrêtée, la situation semble cette fois différente et les preuves sans appel.

  11. H2 dit :

    Darkos-Vador le Dracula de l'Education Nationale, lui qui fut le héros Périgourdin célèbre dans la région pour avoir filé les sujets du bac à ses élèves, incompétent dans sa fonction de Ministre mais compétent dans celui de Sinistre de L'Education Nationale, lui le prôche fidèle de L'Opus Déï, insulte une fois de plus toute une profession :

    http://www.rue89.com/2008/09/15/darcos-les-profs-de-maternelle-ne-changent-que-les-couches

    Darkos-Vador qui vient de mettre au chômage des centaines de personnes se permet des commentaires hâtifs, faux et injurieux.
    Que notre profond mépris accompagne tous ces gens-foutre.

    La noble rélève politique de demain que j'appelle de mes voeux, sera notre fierté contre tous ces pauvres types. Rolex ou pas.

    Stupidité de ce pauvre Darcos. Battu aux dernières élections dans sa région ! Il n'était que temps.

  12. commandant P. dit :

    le personnage historique (mais anonyme, protection oblige) qui inspire mon pseudo est un homme d'honneur,
    car c'est un des rares officiers qui, à l'issue de 14-18, osa remette en cause le Grand Etat-Major, et pointa les innombrables fautes de ses supérieurs (fautes souvent criminelles).

    pour revenir à la question de Julie :
    je n'ai pas sous la main les chiffres de dépense en armements au temps de la guerre froide
    (aujourd'hui, c'est environ 2,5% du PIB mondial)

    à titre indicatif, la 3ème république, dans les années 1905 - 1910, dépensait environ 30% du budget de l'état dans le domaine militaire

    et le régime nazi, dans les dernières années de la guerre 39 - 45 a poussé son effort jusqu'à 60% du budget de l'état

    je continue à chercher sur les chiffres de la Guerre Froide

  13. commandant P. dit :

    wiki répond pour moi :

    "Les Soviétiques engagent un exténuant effort de réarmement qui draine 15% de leur PIB, contrairement au budget militaire étatsunien qui n'est "que" de 5%."

    A noter que l'effort de USA est aujourd'hui d'environ 4%, quand même !

  14. jennifer dit :

    H2
    Sans compter que le travail des instit de maternelle et de primaire est augmenté du fait que les enfants en difficulté psychique doivent maintenant être obligatoirement mis à l'école, c'est-à-dire que l'education nationale se voit confier le rôle de compenser les coupures de budget en pédopsychiatrie. En fin de compte on va laisser les enfants à la maison et les mères ne pourront plus travailler. Ca plaira au pape, lui qui pense que la femme doit avant tout faire les tâches ménagères.

    Veritas
    Tu n'as qu'à lire le livre de Maxime Vivas "la face cachée de RSF".

  15. commandant P. dit :

    j'ai aussi retrouvé un article très récent du 29 août 08 :

    Russie-Occident: une nouvelle course aux armements engloutirait la moitié du budget russe (Vedomosti)
    vendredi, août 29, 2008, 04:26 PM - Guerre économique
    Si la Russie entrait dans une nouvelle époque d'isolation et de guerre froide, à peu près la moitié du budget du pays serait englouti par la course aux armements, lit-on vendredi dans le quotidien Vedomosti.

    Les dépenses militaires se chiffrent actuellement à 8% du budget russe, soit 2,5% du PIB. Un retour au temps de l'URSS pourrait faire remonter ce chiffre jusqu'à 12-13% du PIB, soit la moitié du budget de l'Etat. De plus, il faudrait ajouter à cette somme des dépenses en soutien des alliés: des crédits, aussi bien que du pétrole et du gaz moins chers. Rappelons qu'en 1990, les dettes des pays socialistes et des PVD envers l'Union soviétique avaient atteint 123,3 milliards de dollars, la plupart de ces crédits ayant été plus tard rééchelonnés ou annulés.

    La situation impliquerait en outre la réduction des autres branches du budget. Le gouvernement devrait dépenser l'argent du Fonds de réserve et du Fonds du bien-être national, 165 milliards de dollars mis de côté pour soutenir le budget et les générations futures, afin de ne pas avoir à réduire immédiatement les salaires et retraites. Cela se traduirait par une hausse rapide de l'inflation, ce qui pourrait cependant facilement être attribué à la guerre. Cependant, au bout de 3-4 ans, une réduction des dépenses civiles serait inévitable, et comme les retraités représentent la partie la plus coûteuse du budget actuel, ils seraient les premiers à en pâtir.

    Sur le plan financier, la situation serait la suivante: la confrontation avec l'Occident se solde par une fuite des capitaux hors de Russie, ce qui diminue immédiatement les investissements dans le capital fixe, dont l'accroissement a été pour la plupart assuré par l'étranger. La demande d'investissements cesse de pousser la croissance économique. Si l'afflux de capitaux se réduit de 3-4 fois, la croissance du PIB pourra perdre 8-9%, c'est-à-dire qu'elle sera tout simplement stoppée.

    En même temps, l'Etat tente de compenser la fuite des capitaux par l'augmentation des dépenses budgétaires. L'inflation devient encore plus importante. Les emprunts intérieurs remplacent les emprunts extérieurs. Comme les ressources du marché financier intérieur sont limitées, les taux d'intérêt augmentent, et l'afflux de capitaux dans le secteur réel diminue. On peut supposer que dans cette situation l'Etat pourrait commencer à emprunter activement sur le marché pour soutenir ses dépenses militaires. Cela exercerait une pression supplémentaire sur la croissance des taux d'intérêt et sur l'inflation, qui provoquerait l'effondrement du marché des valeurs.

    Encore au printemps, le pays se préparait à d'autres perspectives. Entrant en fonction en mai 2008, le président Medvedev avait déclaré que 10 années de paix suffiraient à la Russie pour moderniser son économie. Comme s'il pressentait quelque chose.

  16. JM dit :

    Je ferai remarquer à H2 que les gens-foutre dans les ministères, et ceci depuis bien longtemps sont légion.
    Il est vrai qu'il y a des gens foutres qui en plus sont des salopards, comme ce Darcos.
    C'est ça la professionnalisation de la politique : des abrutis pour la plupart incultes de leur sujet, récompensés pour leur parcours politicard au sein d'un parti ou pour leur appartenance à une communauté amie.

    Et après on me dira que redéfinir les règles de nomination des représentants, la Constitution, etc, n'est qu'un projet parmi d'autres.
    Mon cul oui :) C'est la base.

  17. Patrix dit :

    Cher Jean-Luc, je partage votre profond désarroi devant l'état de délabrement de notre démocratie... On a dans ce pays la détestable impression d'être de plus en plus baillonnés, car même si bien sûr il subsiste une réelle liberté d'expression, celle-ci se manifeste essentiellement sur le web au travers des blogs, comme bien sûr le vôtre.

    Pendant que certains étaient prosternés devant le pape, j'étais quand à moi... consterné. Même si j'ai été baptisé - à mon insu, comme beaucoup - je ne suis pas croyant... en fait je ne sais pas si je suis en réalité franchement athée ou plutôt agnostique, ou sceptique... cela dépend des jours. Mais cela me permet de garder toute ma liberté de conscience. Donc, je fus consterné.

    Consterné devant les paroles de notre président "de la république", celui qui préfère les curés aux profs et qui maintenant prône une laïcité "positive", comme s'il avait honte de vivre dans un état laïque. Consterné qu'une de ses ministres (de la république...) surenchérisse en condamnant... l'extrémisme laïque ! Il est vrai qu'en 1905, elle n'était pas née. Moi non plus.

    Consterné par le fait que le pape, venu clamer un discours vieux de 2000 ans, réussisse à faire sortir des centaines de milliers de fidèles, alors que les syndicats ne sont plus capables de mobiliser leurs salariés pour sauver ce qui reste de leurs droits, de leur pouvoir d'achat ou de leur retraite. De tout ce qui leur permet de vivre et de faire manger leur famille, quoi.

    Consterné devant des médias cireurs de pompes comme jamais, des JT qui nous désinforment et une opposition qui comme vous le dites, ne s'oppose même plus !

    Devant cette déliquescence de la république, j'ai de plus en plus souvent envie de me réfugier dans la lecture ou la musique, d'échapper ainsi au tourbillon médiatique quotidien, de ne plus écouter les infos, d'appuyer sur "off" dès que j'entends le nom de Sarkozy...

    Une question me taraude alors : désabusé comme je le suis, vais-je donc finir à mon tour individualiste minable, à-quoi-boniste ou je-m'en-foutiste, emmitouflé dans mon petit cocon familial, à l'abri - illusoire - de toutes les agressions extérieures, médiatiques ou non, virtuelles ou palpables ? La seule chose qui puisse me sauver de cette tentation, c'est de retrouver l'espoir. Et l'espoir, qui peut aujourd'hui nous l'offrir ? Certainement pas le pape !

  18. jennifer dit :

    Toujours par rapport au post de H2, c'est vraiment injurieux de dire que les instit de petite section ne font que faire la sieste et changer les couches, d'une part parce qu'il faut que l'enfant soit propre pour aller à la maternelle et deuxièmement parce que les instit font un travail énorme de socialisation, et de donner des acquis pré-scolaires si fondamentaux. Notre école maternelle française est un exemple dans le monde: vont-ils aussi nous casser cela et renvoyer les mères au foyer avec leurs enfants?

  19. H2 dit :

    @ JM

    "Et après on me dira que redéfinir les règles de nomination des représentants, la Constitution, etc, n’est qu’un projet parmi d’autres.
    Mon cul oui, C’est la base."

    Bien d'accord avec toi.

  20. H2 dit :

    @ Jennifer

    Je n'avais pas bien pris en compte ce que ces paroles de Darkos-Vador au delà du mépris pour le coup bien " macho " et ce qu'elles insinuent de proprement dégueulasses avaient comme possibilités d'extensions idéologiques. C'est effectivement bien vu, Jennifer.

    Nous assistons à une véritable Restauration.

    " La Révolution Nationale "de Sarkozy s'apparente de plus en plus au programme de Philippe Pétain.
    Oui, les camps de concentration en moins ce qui fait quand même toute la différence.
    (Encore que le territoire se couvrent de camp de rétention, ce qui n'est pas à négliger, loin de là - honte à nous !)

    Ce n'est hélas, plus une caricature d'un " gauchard lobotomisé " ou " les cris d'orfraie d'un aigri " mais l'identité affirmée et parfaitement assumée de nos nouveaux gouvernants.

    De Edwige à Adopi en passant par l'attaque contre la Psychanalyse (signe avant -coureur de toutes les démissions et de toutes les dictatures) en passant par toute la batterie de lois qu'ils ont voté depuis un an confirme la donne politique et la volonté de reformater entièrement la mentalité Française.

    Créer le " Français nouveau " en voie d'europénnisation lyophilisé avancé et sans mémoire, voilà leur projet. (Je suis Européen mais pas encore en voie d'extinction).

    .... A coup de Taser s'il le faut et de procès pour'Trouble à l'ordre public " ou "Rébellion ".
    Trouble à l'Ordre Public ? Public ? Vraiment ?

    En finir avec l'Histoire, les valeurs, l'humanisme, les fondamentaux républicains pour jouir du marché sans entrave et sans conscience et en finir une bonne foi pour toute avec une vision politique fédératrice et noble, digne de ce nom, voilà leur projet.

    L'injure faite à l'intelligence pour lui préférer le matelas mou de la croyance et la célébration du curé plutôt que de l'enseignant - fut -il d'ailleurs issu de l'enseignement privé - est proprement inouï.

    "Oui! Je crois en dieu ! Certes, il n'en sait rien.
    Foi, semelle inusable pour qui n'avance pas."

    Il va bien falloir en prendre le parti d'en rire puisque le PS lui prend le parti de n'en rien faire.
    Et de n'en rien dire tant ses accointances idéologiques avec l'entreprise sarkosyste est flagrante dans beaucoup de ses rangs.
    L'aveu silencieux devient de plus en plus inconfortable.

    L'opposition politique est morte. Morte en Poitou-Charente en 2007.

    Et les bêlements d'icelle au " 20 heures" en 2008 qui clame à qui ne veut plus l'entendre qu'elle ne prendra pas parti.

    La bonne blague ! On le savait déjà !

    MAIS FRANCHEMENT QU'EST -CE QU'ON EN A A FOUTRE ?

    Pour sortir du trou :

    Ce beau poème d'Henri Michaux

    CONTRE !

    "Je vous construirai une ville avec des loques, moi.
    Je vous construirai sans plan et sans ciment un édifice que vous ne détruirez pas
    Et qu'une espèce d'évidence écumante soutiendra et gonflera,
    Qui viendra vous braire au nez, et au nez gelé
    De tous vos Parthénons, vos Arts Arabes et de vos Mings.
    Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard et du son de peaux de tambours
    Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes,
    Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses,
    Contre lesquels votre ordre multimillénaire et votre géométrie
    Tomberont en fadaises et galimatias et poussières de sable sans raisons.
    Glas ! Glas ! Glas ! Sur vous tous! Néant sur les vivants!
    Oui! Je crois en dieu ! Certes, il n'en sait rien.
    Foi, semelle inusable pour qui n'avance pas.
    Ô monde, monde étranglé, ventre froid !
    Même pas symbole, mais néant !
    Je contre! Je contre! Je contre, et te gave de chien crevé !
    En tonnes, vous m'entendez, en tonnes je vous arracherai
    Ce que vous m'avez refusé en grammes!
    Le venin du serpent est son fidèle compagnon.
    Fidèle ! Et il l'estime à sa juste valeur.
    Frères, Mes Frères damnés, suivez moi avec confiance;
    Les dents du loup ne lâchent pas le loup,
    C'est la chair du mouton qui lâche.
    Dans le noir, nous verrons clair, Mes Frères!
    Dans le labyrinthe, nous trouverons la voie droite!
    Carcasse ! Où est ta place ici ?
    Gêneuse! Pisseuse! Pots cassés! Poulie gémissante !
    Comme tu vas sentir les cordages tendus des quatre mondes !
    Comme je vais t'écarteler !"

  21. H2 dit :

    "Encore que le territoire se couvre de camps de rétention, ce qui n’est pas à négliger, loin de là - honte à nous ! "

    Et oui, il y avait plusieurs fautes d'orthographe !

  22. H2 dit :

    @ Patrix

    " (...) je ne suis pas croyant… en fait je ne sais pas si je suis en réalité franchement athée ou plutôt agnostique, ou sceptique… cela dépend des jours. Mais cela me permet de garder toute ma liberté de conscience. "

    Et oui en voilà de vraies paroles humaines.

    Nous n'avons pas besoin d'embrigadements idéologiques religieux ni de hiérarchies religieuses - faux nez de la Toute- puissance maladive et de l'autoritarisme coercitif morbide - pour ressentir et penser librement.

    Pas besoin de hiérarchies religieuses inutiles qui elles, ne cherchent qu'à mettre sous influence les personnes au profit d'un Projet Politique !

    Le National-catholicisme de Franco ?

  23. H2 dit :

    Vous verrez que demain ils vont inventer le (faux) concept de " démocratie positive " !

    La " démocratie positive" sera à la liberté ce que le concept de " laïcité positive" est à la défaite de la pensée.

  24. H2 dit :

    @ Patrix

    " Devant cette déliquescence de la république, j’ai de plus en plus souvent envie de me réfugier dans la lecture ou la musique, d’échapper ainsi au tourbillon médiatique quotidien, de ne plus écouter les infos, d’appuyer sur “off” dès que j’entends le nom de Sarkozy…"

    C'est ce que je fais ! Alors comme ça, à ce qu'il parait le " panzer-cardinal" est venu à Paris et à l'Elysée ?

    Je ne l'ai même pas vu ! Quelle respiration de l'âme !

  25. H2 dit :

    @ ernesto

    C'est une blague j'espère votre lien sur E. Valls ? Préférer Clémenceau à Jaurès ?

    Quel aveu !

    Même Rocard cette après -midi sur France Culture a rappelé combien cette personne (Clémenceau) en punissant l'Allemagne avec le Traité de Versailles avait fait le lit du ressentiment allemand et ouvert par voie de conséquence un boulevard à Hitler !
    Et n'oublions pas aussi que clémenceau fit tirer sur les ouvriers en grève !

    Sacré Emmanuel Valls ! Quel aveu ! Quelle fiotte !
    A quand un porte-flingue au gouvernement de Sarkozy ?

  26. H2 dit :

    Et bien ma foi pourquoi pas !

    Laissons leur Clémenceau ! Et nous garderons Jaurès !

    Cultivons Jaurès ! Jaurès l'assassiné ! Jaurès le pacifiste internationaliste et humaniste !

    Laissons leur la violence et la mitraille, la putréfaction des soldats de 20 ans et la horde sauvage des bombes qui décimaient 200 000 personnes en une journée.
    Laissons -leur la mort.

    Oui à Jaurès ! A nous de reprendre le feu et laissons- leur tous les flambeaux.

    Laissons leur tous leurs flambeaux oui, ceux de la guerre qu'ils mènent sur le dos des civils.en Irak et ailleurs pour leur pur profit de morts- vivants.
    "Viva la muerte" est leur cri éternel.

    Je préfèrerai toujours Athènes à Sparte.

  27. 165 milliards d'euros dit :

    « Les Echos.fr : La débâcle de Lehman Brothers menace-t-elle le système bancaire international dans son ensemble ? Le risque systémique est-il réel ?

    Michel AGLIETTA, professeur d'économie à PARIS-X NANTERRE : Oui, certainement. La décision spectaculaire prise par la Réserve fédérale, en élargissant le type d'actifs qu'elle peut prendre en pension, en témoigne. De même que la création, par dix grandes banques, d'un pool de 70 milliards de dollars pour assurer la liquidité du marché interbancaire. Ces mesures ont pour but d'éviter une faillite générale d'un système où toutes les banques sont liées entre elles par des crédits croisés. La décision des autorités monétaires américaines témoigne de leurs craintes d'un risque systémique qui entraînerait une cascade de faillites bancaires. Nous assistons là à une socialisation des pertes des banques. »

    Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, The Guardian, 16 septembre 2008 :

    « Heure des comptes, ou effondrement du château de cartes, chacun choisira son cliché. Le fait est que le dernier soubresaut de cette crise financière que certains comparent avec le krach de Wall Street en 1929, est le résultat du comportement malhonnête des institutions financières, et de l’incompétence de la part des décideurs. Nous sommes habitués à cette hypocrisie. Les banques rejettent toute suggestion visant à les soumettre à une règlementation, les banques repoussent toute proposition de mesures anti-trust - mais lorsque les problèmes surgissent, elles demandent subitement l’intervention de l’Etat : elles doivent être renflouées car elles sont trop grosses, trop importantes, pour pouvoir faillir. »

    Paul Krugman, économiste, New York Times, 15 septembre 2008 :

    « Les conséquences de ces opérations de sauvetage rendent nerveux les responsables de la Fed et du Trésor. Car ils prennent de gros risques avec l’argent des contribuables. Par exemple, la plus grande partie du portefeuille d’actifs de la Fed est à ce jour engagée en contrepartie de prêts garantis par des collatéraux à la valeur douteuse. En outre, les responsables s’inquiètent que leurs efforts de sauvetage puissent encourager l’apparition d’encore plus de comportements à risque. A la longue, cela commence à ressembler à : « Pile, je gagne. Face, les contribuables perdent. »

  28. maxou dit :

    Bonjour à tous,
    Éditorial
    Prendre l'offensive
    Pirre Laurent
    Arrêtons de reculer, d hésiter, de jouet perso. A gauche, il est temps de prendre l'offensive. L'affaire laancé par Marie-George Buffet, en clôture de la fête de l'humanité, est allé au-devant d'une attente largement entendue dans les allées de la Courneuve. l'envie de comprendre, l'envie de se battre, l'envie de se rassembler ont en effet marqué les débats et le ton général de la fête de l'humanité. D'où l'écho immédiatement rencontré par l'invitation à une (marche populaire pour les salaires), le 27 septembre prochain, entre le siège du MEDEF et l'Élysée.

    Il n'est pas toujours facile de prendre à chaud la mesure d'un événement aussi multiforme que celui de la fête de l'humanité. Il paraît pourtant assuré que l'idée de reprendre l'initiative à gauche parcourait l'essentiel des têtes. Pour riposter d'abord ? Pour construire après ? Pas certain que la chose soient ainsi ordonnées. Non, pplus simplement, chacun ressent que,devant l'insupportable état du monde, devant les ravages de la politique Sarkozyste, devant les difficultés croissantes de la vie quotidienne, il n'est plus possible de se taire, de laisser faire, d'attendre le chaos. Alors, bien entendu, les questions sont légion. L'espoir cohabite avec le désarroi. On voudrait y croire mais on est envahi par le doute. On voudrait se rassembler mais le faire dans la clarté pour ne pas risquer de nouveau la déception. Comment faire, comment avancer sans tarder, car les urgences sont là ?

    L'écho rencontré par l'invitation à une (marche populaire pour les salaires), le 27 septembre prochain entre le siège du MEDEF et l'Élysée, est un premier élément de réponse. Les difficultés à vivre sont devenues trop grandes. Que la gauche ose parler salaires, ose dénoncer les gachis financiers engloutis dans les crises boursières actuelles, et eles retrouvera crédit. Vint mille signatures ont été recueillies durant les deux jours de la Fête au bas de la pétition pour le pouvoir d'achat que les militants communistes font signer depuis le début de l'été. Vint mille qui s'ajoutent à soixante mille autres déjà recueillies. Et c'est maintenant avec l'objectif de porter cent mille signatures à l'Élysée que la marche du 27 septembre se prépare. De quoi briser le tabou de l'augmentation des salaires et aider précaires et salariés de toutes conditions à redresser la tête.

    Le dialogue noué dans plusieurs débats entre syndicalistes, acteurs d monde associatif et représentants de la gauche politique est un autre élément nouveau. Santé et hôpital, école, logement, développement durable..., les sujets n'ont pas manqué au premier rang desquels celui de la privatisation de la poste. Au lendemain d'une réunion inédite qui avait permis à plus de trente organisations de se mettre d'accord pour une campagne commune sur ce thème, le, le débat tenu à la Fête de l'Humanité était la première initiative unitaire nationale exprimant cette exigence. la bataille se lance avec une ambition claire : faire reculer le gouvernement grâce au déploiement d'un front unitaire et d'action majoritaire dans le pays. Une ambition appréciée des participants au débat. C'est aussi en voyant grand que la gauche se montrera de nouveau utile.

    La fête de l'humanité est toujours un bon baromètre. Elle ne résout pas tout, mais elle envoie des signaux auxquels il vaux mieux être attentifs. Le message des allées de la Fête estclair : créative, combative et rassemblée, c'est comme cela que pour nos concitoyens la gauche est vraiment la gauche.

  29. Claire Strime dit :

    commandant P., l'industrie d'armement peut aussi être une des bases d'1 puissance exportatrice et avoir des effets d'entraînement pour le reste de l'économie, ce fut la base du "siècle américain" autant et plus que le fordisme

    la provocation du dictateur Saakachvilli et de ses maîtres étazuniens a permis à l'armée russe de montrer sa maîtrise des missiles guidés au laser (ils doivent être supérieurs en ce domaine aux US)
    l'armée russe a aussi tiré les leçons de l'utilisation de l'aviation lors de la guerre du Kosovo, souvent les avions de chasse et bombardiers russes ont une réputation de plus grande maniabilité que leurs concurrents européens

    donc RDV au prochain Eurosatory pour admirer les réalisations de Rosoboronexport (la censure sur ce blog m'empêche de faire passer des liens mais tu sais gougueuler)

    et puis si tu as quelques économies la chute du marché d'actions russe hier offre des opportunités à des investisseurs avisés et sélectifs

  30. Claire Strime dit :

    1.694 morts dans le conflit osséto-géorgien (procureur sud-ossète)
    10:15 | 17/ 09/ 2008

    MOSCOU, 17 septembre - RIA Novosti. 1.694 personnes ont trouvé la mort dans l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud, a annoncé le procureur sud-ossète Taïmouraz Khougaïev dans une interview publiée mercredi par le quotidien russe Rossiïskaïa Gazeta.

    "Par le biais de sondages, nous avons recueilli des informations permettant de supposer que l'agression a tué 1.694 personnes. A l'heure actuelle, les enquêteurs ont élucidé les circonstances de la mort de plus de 500 d'entre elles", a-t-il précisé.

    M. Khougaïev a reconnu l'impossibilité de donner pour l'instant un bilan exact. "Au moment de l'agression, plus de 30.000 citoyens ont dû quitter la république. Beaucoup d'entre eux ont été fauchés par des tirs pendant cet exode. On les fusillait en pleine route. Certains morts ont été enterrés par des témoins sur le bas-côté ou dans la forêt, d'autres n'ont pratiquement pas laissé de traces, car ils ont péri dans des véhicules en flammes", a-t-il raconté.

    Selon le procureur sud-ossète, l'écrasante majorité des victimes sont des civils. "Les pertes militaires se chiffrent à 22 hommes du ministère de la Défense et à 10 agents du ministère de l'Intérieur", a-t-il précisé.

    M. Khougaïev a enfin déclaré disposer d'informations selon lesquelles certains Sud-Ossètes auraient été emmenés de force en Géorgie. "Pour l'instant, nous ne savons rien du sort de ces personnes, et nous les considérons comme des otages enlevés par l'armée géorgienne", a-t-il souligné.

    Le procureur sud-ossète a confirmé que l'armée géorgienne s'était servie de la population civile comme d'un "bouclier humain". "C'est le cas des villages de Khetagourovo, Tbet et Tikhrez. Des soldats géorgiens chassaient les gens de leurs maisons et les poussaient devant eux quand ils s'approchaient de Tskhinval par le sud-ouest", a-t-il raconté, respectant l'appellation ossète des localités.

  31. jennifer dit :

    Bonjour H2
    Je vois que tu es revenu sur le blog et j'en suis très contente. J'en profite pour reprendre un peu un post que tu envoyais plus haut à Salah où tu disais

    "Les fous de dieu où qu’ils soient veulent toujours en découdre. De tout temps ils ont cherché la suprématie sur les corps et les “âmes” et la mort est toujours une conquête sur les vivants et les libres penseurs.
    Les fanatiques en tout genre dont leur pure motivation nihiliste se voile de bien- pensance et de bonté divine n’ont qu’une idée en tête :
    Tu tueras tant que tu veux pourvu que cela serve la bonne gouvernance sous mes propres hospices."

    Je ne sais pas si cela entrait dans la discussion sur le communautarisme/multiculturalisme/laïcité mais je voulais juste préciser que si je ne suis pas pour interdire aux femmes de porter ce qu'elles veulent sur leur tête, aux juifs la kippa etc... je condamne les attentats commis au nom de l'islam, et toute forme de terrorisme. Enfin... quand même je signale que pendant la 2ème guerre mondiale, les résistants français commettaient des actes terroristes contre les allemands et que dans cette situation là c'était justifié. Il faut bien analyser chaque situation une à une. Dans l'état actuel du monde où dans un pays donné genre par exemple au Yemen ce matin on met une bombe qui peut tuer l'innocent, c'est du n'importe quoi et complètement condamnable. Le terrorisme d'Etat colombien qui avec l'aide des paramilitaires liés au pouvoir d'Etat tuent et torturent les colombiens: ce terrorisme-là il existe, c'est l'horreur comme tous les attentats de Londres ou d'Espagne ou world trade center. Ton post l'explique très clairement et je m'y rallie entièrement.
    Par contre je te pose la question sur le Hezbollah et le Hamas, ou même les attentats contre les soldats, occupants occidentaux en Irak.

    On peut toujours étendre la notion de guerre à l'infini; dire que l'orient de façon générale est en guerre contre l'occident dans n'importe quel pays. Je ne suis pas d'accord: il y a des guerres dans certains pays mais on ne peut répandre la mort partout sous ce prétexte. Non seulement c'est criminel et odieux mais en plus c'est une stratégie idiote, nocive qui ne sert qu'à renforcer l'ennemi comme l'attaque du world trade center l'a montré. Donc je condamne totalement.

    C'était juste pour enlever une ambiguité au cas où... Maintenant le débat sur la laïcité et le multiculturalisme peut se poursuivre sans arrière pensée.

    Très contente que tu sois revenu et merci pour la poésie, j'ai adoré cette phrase de Michaux: "je crois en dieu. Il ne le sait pas" qui illustre bien le phénomène religieux

  32. jennifer dit :

    H2
    Même si je suis nulle en matière de poésie, j'ai apprécié le texte de poésie dit par la femme avec un accent du sud dans ton lien ci-dessus,

  33. DiGeo dit :

    Arrêtez ce petit jeu ridicule d'économistes avertis.

    Faire des prévisions en économie c'est comme discuter du sexe des anges. Même les grands gourous de la bourse tels Alan Greenspan ancien chef de la BED n'ont rien vu venir. Il déclare n'avoir rien connu d'équivalent et constate médusé les ravages d'une véritable onde de choc. Personne ne maitrise quoi que ce soit dans ce domaine sans règles ou tous les coups sont permis.
    Alors les bambineries et les véritasseries on n'en à rien à foutre.
    Le citoyen ordinaire a intégré depuis longtemps l'idée que les bénéfices vont aux actionnaires et les déficits aux contribuables. Cette notion simple échappe aux "experts" qui, sauf à se déconsidérer, ne peuvent l'admettre!
    C'est ainsi que la pensée de Pierre Bourdieu trouve toute sa dimension quand il déclare:" LA POLITIQUE QUI VISE A GARDER LA CONFIANCE DES MARCHES PERD LA CONFIANCE DU PEUPLE."
    Les "experts" vont-ils encore longtemps enfumer le peuple?

  34. paul dit :

    ALERTEZ LES BEBES !

    Pas d'école avant 4 ans pour les enfants: laissez les profiter de leur tendre enfance.
    Vouloir qu'ils soient propres à 2 ans, quelle exigence !
    Vouloir les socialiser alors qu'ils ont bien à faire avant, construire un espace de transition, le jeu, dans lequel ils commencent à s'individualiser.

    On veut en faire des robots, des névrosés !

    C'est sûr, c'est plus facile pour un maire d'imposer l'entrée à 2 ans à l'école plutôt que de construire et entretenir des lieux pour la peitite enfance, avec un personnel qualifié pour celà: Educateurs de Jeunes Enfants, puéricultrices,...

    Les instit'sont formés pour la transmission du savoir.
    Et redonnez une demi-journée de plus en primaire au lieu d'asséner en 4 jours tout ce savoir.

    Pas d'école avant 4 ans !
    N'oubliez pas que nous avons tous été enfants d'abord, disait Dolto

  35. Tiv dit :

    - Suite du message :

    - Marx, un apologiste de l'Etat avec son pendant son collectiviste, (politique et économique) qui en résulte, réclamant de ce fait la soumission de l'individu à ce corps transcendant? Si tel était le cas, comment pourrait-on l'accorder, avec la critique de la bureaucratie, dans la "Critique du droit Hégélien", que l'on retrouve dans le 18 Bumaire et la Guerre Civile (et qui se rapproche d'ailleurs sur bien des points de la "Cage d'Acier ", de Max Weber) ? Ayant déjà traité, ce sujet dans mes précèdents messages, je n'y reviendrais ici que brièvement : pourquoi réclamerait-il d'ailleurs, de balayer l'Etat : "lorsque, dans le cours du développement, les antagonismes de classes auront disparu et que toute la production sera concentrée entre les mains des individus associés, le pouvoir public perdra son caractère politique”.
    - Popper a bien essayé de relier la pensée de Marx, à ce collectvisme politique, en affirmant son rejet de toute forme politique, pour en revenir à une logique économique, qui ouvrirait comme par magie, les portes de "la scoiété sans classe". Sur la base de ce constat, certains succèsseurs de Marx, considérant le pouvoir politique mauvais aux mains de la bourgoisie, ont conclu à la nécessité d'étendre à l'absolu, les pouvoirs économiques de l'Etat pour arrivers à leurs fins. Théorie intéressante mais qui comporte un écueil majeur : ce reproche est à addresser à Proudhon et non à Marx. C'est en critiquant la priorité que Proudhon, confère aux évolutions économiques et scoiales, sur l'action politique, qui va conduire marx à rompre avec ce dernier. D'ailleurs, et cela était inévitable, Popper en vient jusqu'à cette affirmation paradoxale de l'antagonisme entre Marx et les concepts révolutionnaires ! Si l'on revient au passage du “Manifeste du parti communiste” énoncé ci-dessus, l'idée d'un pouvoir public non politique est elle-même contredite par le contenu qu'il en donne donne : en disant que la société communiste repose sur les individus associés, Marx ne pouvait pas ignorer qu’il reprenait exactement la définition du Contrat Social chez Rousseau : le contrat c’est l’association des individus qui forment un “corps politique”. Autrement dit, le “dépérissement de l’État” chez Marx ne signifierait pas la fin de l’État politique mais la fin de l’État fondé sur la force, de l’État au service d’une partie de la société contre l’autre, qui devrait être remplacée par la seule puissance légitime, celle de la volonté générale des “individus associés”.

    - Ensuite, si Marx pronait réellement une société égalitariste ou prédominerait un collectivisme économique et social, comment cela se fait-il que Marx en vienne à considérer la propriété privée générale comme la forme la "plus ignominieuse de la propriété privée" ? Pourquoi voudrait-il restaurer "non la propriété privée du travailleur mais sa propriété individuelle, fondée sur les acquêts de l'ère capitaliste, sur la coopération et la possession commune de tous les moyens de production, y compris le sol " ? Comment pourrait-on dénouer ce paradoxe ? L'on pourrait trouver des éléments de réponse, en remarquant d'une part, que Marx ne se pose pratiquement pas la question de l’égalité car, pour lui, l’égalité signifie qu’on est encore dans le règne du "droit bourgeois ". D'autre, la société communiste qu’il envisage n’est pas une société égalitaire mais une société dans laquelle le bonheur de chacun est la condition du bonheur du tous – individualisme – et où la règle est "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". C’est donc une société différenciée dans laquelle chacun peut développer librement toutes les potentialités qui sont en lui. Certains auteurs ont émis l'idée que la propriété individuelle, resemblerait à une propriété privée libérée des rapports de dominations capitalistes. Concept intéressant, surtout quand l'on se rappelle cette curieuse déclaration de Marx, selon laquelle ce n'est pas le communisme qui est susceptible de détruire la propriété privée, mais bien le capitalisme, en raison même de sa propension à gâcher les 2 ressources primordiales dont dépend l'Homme : le travail et la terre. Cette idée de l'individualisme, au coeur du comunisme, est d'ailleur partagée par le libéral Bertrand Nezeys, qui écrit que "l'optique marxiste", définit "le socialisme" comme "le socialisme doit représenter le triomphe d'une société individualiste, ou tout simplement de l'individualisme, la société privée n'en représentant qu'une forme aliénée".

    - Passons maintenant, au contenu des concepts politique marxistes. Ensuite, la démocratie est consistue t'-elle seulement la forme de domination par excellence, de la bourgeoisie ? Ayant aussi accordé quelques développements dans mes anciens messages, je n'y reviens que sous le forme de quelques citations : “la démocratie est l’essence de toutes les constitutions politiques” (Critique du droit Hégélien), "le but de la révolution ouvrière est la conquête de la démocratie" (Le manifeste du Parti communiste), “le Parti ne doit pas oublier ce point capital, à savoir : la reconnaissance de ce qu’on appelle la souveraineté du peuple n’est à sa place que dans une république démocratique” (“La critique du Programme de Gotha”). D'ailleurs, n'est-il pas étrange pour un adversaire de l démocratie d'agir de la sorte :

    - Montrer par quelles entourloupes, les bourgois ont réussi à subvertir les libertés fondamentales (presse, religion, politique, etc)
    de la seconde République, et à abolir cette détestable notion du suffrage universel dans son analyse de la constitution de 1848, ou encore "les luttes des classes en France).
    - Chercher à expliquer dans "La Guerre Civile en France", comment la Commune de Paris, est l'incarnation du gouvernement démocratique de toute la société (comprenant notamment les classes populaires, dont celle ouvrière). On remarquera, que Marx la qualifie de "République Sociale" et non de la dictature du prolétariat (c'est Engels qui l'a nommé de la sorte). Pour quelles raisons d'ailleurs ?

  36. Tiv dit :

    - Suite et Fin du message :

    - Norbert Lenoir explique la particularité de la démocratie, dans la résolution de l'énigme des constitutions politiques :

    - "Que signifie cette affirmation ? Marx nous donne cette réponse : « Dans la démocratie, aucun des éléments n’acquiert de signification autre que celle qui lui revient. Chacun n’est réellement qu’élément du grand demos». Une constitution n’est conforme à la vérité politique que dans une forme démocratique. Et la démocratie signifie bien pour Marx l’espace politique dans lequel tous les individus sont le grand demos. Et l’énigme politique qui est résolue par la démocratie est la synthèse entre le particulier et l’universel, ou pour le dire en termes non hégéliens, le lien entre la volonté des citoyens et la volonté politique. Mais attention cela ne veut pas dire comme l’affirme notamment Raymond Aron dans Le Marxisme de Marx que dans la démocratie marxiste « chacun est un élément du tout, donc le tout détermine chacun ». Dans cette phrase d’Aron, c’est la conséquence qui est problématique. En effet, et si effectivement, dans une démocratie, chaque citoyen est un membre de la communauté, cela ne signifie quec’est la communauté qui détermine les citoyens, mais c’est le contraire ce sont les citoyens qui déterminent la communauté. C’est bien ce que Marx affirme lui-même puisqu’il fait de la démocratie le seul espace animé par une logique d’autoconstitution créée par les citoyens :" Dans la démocratie, la constitution elle-même n’apparaît que comme une détermination, à savoir comme autodétermination du peuple. […] Ici, ce n’est pas seulement en soi, selon l’essence, mais selon l’existence, la réalité, que la constitution est continûment reconduite dans son fondement
    réel, l’homme réel, le peuple réel et qu’elle est posée comme son oeuvre propre. La constitution apparaît en tant que ce qu’elle est : libre produit de l’homme. […] De même que la religion ne crée pas
    l’homme mais qu’au contraire l’homme crée la religion, la constitution ne crée pas le peuple mais c’est au contraire le peuple qui crée la constitution. […] L’homme n’est pas là du fait de la loi mais la loi du fait de l’homme, elle est l’existence de l’homme tandis que dans les autres constitutions l’homme est
    l’existence de la loi". C’est la différence fondamentale de la démocratie. La démocratie se détermine donc par cette différence fondamentale : elle est le seul espace politique où l’activité politique est réelle, c’est-à-dire où elle ne se transforme pas en gestion, en administration des hommes et de leur flux. Ici la politique n’est pas une machinerie, mais une activité d’autoconstitution réalisée par les citoyens. Ainsi, la démocratie réalise cette synthèse de la volonté du peuple en volonté politique car il y a coïncidence entre les deux. Aux yeux de Marx, la démocratie réalise l’inversion de toutes les réalités politiques :
    elle est ce régime de l’inversion. Où la constitution crée le peuple car le législateur est extérieur au peuple, la démocratie est le régime de l’autoconstitution ; où la loi est un produit séparé de la volonté des citoyens, dans la démocratie elle est produite par cette volonté."

    - L'Etat et son corrolaire bureaucratique, apparait ici comme l'excroissance parasistaire, empêchant me gouvernement d'être le véritable reflet de la volonté du peuple. D’ou l’objectif de Marx d’abattre l’appareil d’etat, pour refonder un régime politique (qui rejetterait en même temps, un type de gouvernement qui se contente de déclamer des concepts démocratiques, tout en maintenant un système de séparation qui prive le peuple de tout pouvoir effectif. C’est le cas de la Seconde République et de toute forme de démocratie ou le suffrage censitaire, subsisterait sous quelque forme que se soit) ou la volonté des citoyens et la volonté politique institutionnalisée, fusionneraient en une seule et même entité (et dont une telle réalisation trouverait une réalité dans la Commune de Paris). Voilà pourquoi Marx définit la liberté dans “La Critique du programme de Gotha”, comme la transformation de l’Etat, “organisme mis au-dessus de la société, en un organisme entièrement subordonnée à elle".

    - Terminons le message sur le rapport de Marx à la Violence. Tout le monde connaît la chanson : il s'agit d'une révolution qui a pour objectif de détruire la société capitaliste. La force étant la modalité par excellence, pour remplir cet objectif et donc d'éclairer l'horizon communiste. Et cette tâche revient aux ouvriers, avec l'instauration de la dictature du prolétariat, régime d'exception qui doit supprimer toute forme de résistance. Mais ce schéma (je n'ai pas le temps de développer ce sujet, mais n'y a t'-il réellement qu'un seul concept révolutionnaire chez Marx ? Si ce mot recouvre plusieurs sens (ne parle t'-il pas de révolution politque et d'une autre sociale ?), est-il réellement de les articulet entre eux ?) n'explique pas pourquoi, Marx n'a jamais exclu l'idée d'une passation de pouvoir, par le biais du suffrage universel. En fait, le concept de la dictature ne s'inscrit dans une perspective statégique : Marx ne réserve ce recours uniquement, dans le cas des régimes autoritaires (comme l'Allemagne de Bismarck), ou il est illusoire d'espérer la stabilisation d’une démocratie bourgeoise (ou du moins, l'édification d'une cosntitution, qui assure l'existence des libertés fondamentales, afin qu'un groupe d'opposition politique puisse réellement exister) au sein de laquelle le mouvement ouvrier pourrait se développer et s’organiser. Cependant, nulle part, Marx n'a proné l'escalade de la violence (comme le feront certains de ses disciples), s'en tenant strictement à cette formule : "Une fin qui a besoin de moyens injustes n'est pas une fin juste". S'il juge inévitable, le caractère violent de la révolution, dans des pays autoritaires ou la résistance des anciennes classes dirigeantes devra y être brisées par la force, Marx se refusera toujours à légitimer de telles actions. Et c'est sur la base de ce principe, que Rosa Luxembourg élaborera le thème de la révolution non violente. En revanche, Par dans les pays constitutionnls, comme les États-Unis, l’Angleterre, les Pays-Bas et même la France, dans les années 1875 jusqu’à la fin de sa vie, Marx envisage de plus en plus sérieusement l’hypothèse d’un renforcement progressif des organisations ouvrières permettant une transformation sociale pacifique (Les propos d'Atali dans ou ouvrage de "Marx, l'Esprit du monde" vont dans ce sens, mais se trompent, quand il estime que la République Sociale pourrait être assimilée à la sociale-démocratie). Il n'est d'ailleurs pas étonnant, que l'Anti-Dühring de Engels, réfute la théorie de la violence. Concernant Revel, je le trouve mal placé, pour donner des leçons à Marx : on rappellera que sa clique de néoconservateurs (Roucaulte, Glusckmann, Goupil), s'evertuaient dans leurs période gauchiste, à trouver des excuses à la politique dictatorial des régimes staliniens. Et voilà maintenant qu'ils apportent leur soutien à la politique bélliqueuse de la Maison Blanche, pour des raisons humanistes ? Ils semblent oublier que les USA, traînent derrière eux, une longue tradition de Realpolitik la plus répugnante. Et la seconde guerre du golfe, n'est qu'un exemple parmi tant d'autre que, les motifs d'intervention des USA n'ont rien à voir avec quelque considération morale (qui a dit le pétrole ?). Et pour un pays se revendiquant des Droits de l'Homme, n'est-il pas pitoyable d'assister à la présence de prisons de Guantamo, véritable camps de concentration des temps modernes, et dont l'existence est justfiée par la nécessité de lutter contre le terrorisme ? Ont-il seulement respecté, ne serait-ce qu'une seule fois, les principes de la convention de Genève, durant les conflits que les américains ont eu à mener ?

  37. maxou dit :

    Parisot et Sarkozy dormiraient tranquilles...
    Participé, la Fête de l'Humanité reste l'événement incontournable de la rentrée.
    Concrètes contre la politique de la droite et du patronat, contre les licenciements.
    Un chaud et froid qui amuse Jean-Luc Mélechon, animateur de Pour la République sociale (PRS) : La Fête est celle de la gauche de terrain, on y entend en directe la perplexité sur une gauche en mal de perspectives, les directions politiques se font secouer pour qu'elles réagissent. Il y a alors ceux qui espéreraient l'utiliser comme un tremplin pour accélérer les crispations, à ceux qui veulent bénéficier de son apport pour être à l'écoute et tenter de mettre à plat les problèmes et les divergences. Avec PRS, nous sommes là pour approfondir nos échanges avec les communistes sur un mode de partage et non d'agressivité entre nous.
    Pour Martine Billard, députée des verts, il est positif qu'un tel lieu existe pour engager la confrontation à gauche. (cette Fête a beaucoup changé depuis trente ans, où l'on n'y parlait que du PC aujourd'hui on y parle de l'avenir de la gauche tout entière, c'est devenu la Fête de la jeunesse et du débat militant.)
    Jeune adjoint (PS) à la jeunesse à Paris, Bruno Julliard y vient (tous les ans avec un grand plaisir). (cette année, j'ai deux attentes principales : que les partis de gauche arrivent à se parler, pour présenter une opposition cohérente face à Nicolas Sarkozy. Et que cette Fête conteste sur le fond l'hégémonie idéologique de la droite), déclare l'ancien président de l'UNEF durant la lutte anti-CPE

    Militante antilibéral, Clémantine Autin a aussi l'habitude d'arpenter les allées de la Courneuve : (les militants ont des interrogations cruciales à y exprimer, pour chercher des
    solutions au désarroi qui s'est installé avec l'accélération de la dérive à droite du PS. Entre cette dérive et le nouveau parti anticapitaliste proposé par la LCR, qui occupe l'espace politique à gauche, beaucoup de militants ne s'y retrouvent pas et son comme pris entre deux feux. Il faut chercher des réponses qui permettent de construire une force politique large qui réponde à leurs attentes, et aller au bout de la recomposition inévitable de la gauche), estime-t-elle

    Éric Coquerel, responsable du MARS, estime quand à lui que (la Fête est un grand moment pour montrer que la capacité de résistance existe. Mais elle doit aussi permettre de montrer ce qu'on propose en face, les débats expriment le besoin des militants de la gauche antilibérale de ne pas rester chacun dans son coin mais de réfléchir ensemble à changer la donne).

    Quant à Arlette Laguiller, elle n'a pas les soucis de médiatisation d'Olivier Besancenot, et peut se balader tranquille sans se faire mettre en boîte par les militants. (Moi, je me sens bien au milieu de gens qui partagent le mot communiste, je me sens très à l'aise, comme avec des camarades), tient à faire savoir la porte-parole de lutte ouvrière. Un pied de nez évident à son camarade trotskiste.

  38. Claire Strime dit :

    @Tiv: j'ai commencé à lire le bouquin de Jacques Généreux "La dissociété", pas mal de conclusions fumeuses (notamment la recherche d'1 essence de l'Homme à partir des derniers travaux d'éthologie...) mais surtoutil prétend que Marx se situe dans la suite de Rousseau en tant que l'homme serait bon par nature
    il me semble que chez Marx l'homme n'est ni bon ni mauvais (tout au plus 1 certaine sous-estimation de la violence de l'homme qui n'est pas uniquement le produit d'1 société de classes)
    donc Marx n'est en fait ni rousseauiste ni hobbésien mais entre les 2 ou au-delà

  39. Claire Strime dit :

    " fait, le concept de la dictature ne s’inscrit dans une perspective statégique : Marx ne réserve ce recours uniquement, dans le cas des régimes autoritaires (comme l’Allemagne de Bismarck), ou il est illusoire d’espérer la stabilisation d’une démocratie bourgeoise (ou du moins, l’édification d’une cosntitution, qui assure l’existence des libertés fondamentales, afin qu’un groupe d’opposition politique puisse réellement exister) au sein de laquelle le mouvement ouvrier pourrait se développer et s’organiser. Cependant, nulle part, Marx n’a proné l’escalade de la violence (comme le feront certains de ses disciples), s’en tenant strictement à cette formule : “Une fin qui a besoin de moyens injustes n’est pas une fin juste”. S’il juge inévitable, le caractère violent de la révolution, dans des pays autoritaires ou la résistance des anciennes classes dirigeantes devra y être brisées par la force, Marx se refusera toujours à légitimer de telles actions. Et c’est sur la base de ce principe, que Rosa Luxembourg élaborera le thème de la révolution non violente. En revanche, Par dans les pays constitutionnls, comme les États-Unis, l’Angleterre, les Pays-Bas et même la France, dans les années 1875 jusqu’à la fin de sa vie, Marx envisage de plus en plus sérieusement l’hypothèse d’un renforcement progressif des organisations ouvrières permettant une transformation sociale pacifique (Les propos d’Atali dans ou ouvrage de “Marx, l’Esprit du monde” vont dans ce sens, mais se trompent, quand il estime que la République Sociale pourrait être assimilée à la sociale-démocratie). Il n’est d’ailleurs pas étonnant, que l’Anti-Dühring de Engels, réfute la théorie de la violence. "

    Marx (et surtout Engels, préface aux luttes de classes en France de 1895) n'excluent pas 1 éventuelle victoire électorale de partis démocratiques (pas forcément d'ailleurs de partis ouvriers cf 1848) mais ils on écrit (je n'ai pas les citations en tête) qu'il faudrait être naïf pour croire que la bourgeoisie et son vieil appareil d'Etat resteraient sans réagir et respecteraient le verdict du suffrage universel...

  40. JM dit :

    quel dommage Tiv que vous ne fassiez pas votre propre blog!
    parce que cette lecture du devenir logique de la nature de l'Etat chez Marx ne correspond pas à ma vision ; c'est une conception des choses que je relie plutôt à Proudhon.
    cela dit, qu'il est opportun de rappeler que Marx contrairement à ce que lui ont fait dire les communistes ne prônait pas l'idée du collectivisme, mais la possession par tous de ses moyens de production, ce qui est très différent ; le noyau est l'individu et les micros sociétés connectées, ce qui fait que Marx est moderne, contrairement au Communisme, qui est un archaïsme idéologique, qui d'ailleurs a démontré qu'il portait de manière inhérente des tares gravissimes (comme le libéralisme notons le qui nous dévoile les siennes depuis 20 disons).
    à ce sujet, y a t'il jamais eu un seul modèle d'organisation qui ne soit avec le temps dévoyé et nuisible? je ne le pense pas...

  41. commandant P. dit :

    sur les post 328 et 329 de H2 :

    Clemenceau a aussi été maire du XVIIIème arrondissement de Paris au moment de la chute de Napoléon III (2 septembre 1870), nommé par le Gouvernement Provisoire,
    mais sa conduite pendant l'Insurrection de la Commune a été pour le moins ambigüe.
    plus tard, méfiant au début vis-à-vis de Dreyfus, il est finalement convaincu de son innocence et permet à Zola de publier son célèbre article dans son journal L'Aurore (J'accuse !).

    Ce qui est beaucoup claire, c'est sa position de "1er flic de France" entre 1906 et 1909.
    Enfin, en 1917, lorsqu'il devient président du Conseil, il fait à nouveau dans la répression, en participant à la réduction des mutineries et des grèves.

    Tout à fait d'accord avec Rocard (j'ai entendu aussi son interview hier à la radio) sur la relation entre la "punition" excessive du traité de Versailles et le réarmement allemand puis nazi des années 30.

    Le vrai courage, c'était d'être pacifiste en 1914, comme Jaurès, et moins en 1938...

    Le débat "Clemenceau / Jaurès" est décidément très intéressant !

  42. Arzhur Thouvenin dit :

    Bonjour,

    Je suis également content d'avoir été présent à la Fête de l'Humanité. Cela m'a permis - en discutant avec vous de la "polémique" sur les minorités culturelles et à propos de Diwan - de comprendre certaines choses, d'en éclairer d'autres et, enfin, d'apaiser la colère qui sommeillait en moi après la lecture de vos propos relayés, surrelayés, déformés (et manipulés, du coup) sur cette école qui m'a formé.
    Merci d'avoir pris ce temps pour me répondre franchement.
    Kenavo !


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