15fév 09

 Mon premier message téléphonique ce matin est venu de Caracas. Marc Dolez m’annonce le résultat du réferendum! Hurra! Hurra! "Chavez no se va!"! C’est peu dire que je suis soulagé. L’Amérique latine est notre poumon politique. Et Chavez est le pivot du dispositif. Cela s’est encore vu à Belem, au forum social mondial. De là nous vient inspiration et détermination. On voyait bien roder de nouveau les fossoyeurs que la rumeur d’une défaite possible avaient regroupé. Le monde et Libération, deux journaux qui mettent pourtant courageusement en valeur les thèses de Besancenot en France, ont de nouveau sombré dans la traduction de la propagande nord américaine. Passe pour Libé. Depuis ses accusations d’antisémitisme contre chavez on sait à quoi s’en tenir. Mais "Le monde"! Pourquoi reste-t-il inexplicablement engagé dans l’anti chavisme le plus primaire. Pourtant l’administration américaine a changé. Elle dit renoncer aux méthodes de déstabilisation des régimes démocratiquement élus et aux campagnes de pconditionnement qui les rende possible. Pourquoi alors redoubler d’articles dont les thèmes sont directement ceux de la propagande de l’opposition? Ainsi de la reprise absurde du thème de l’insécurité. Ou de "l’élection à vie" de Hugo Chavez, pur mensonge qu’il ne vient pas à l’idée aux mêmes d’appliquer aujourd’hui à Nicolas Sarkozy ou hier à Tony Blair. Ainsi, si l’on veut savoir ce que cette victoire nous donne ici, il suffit de penser à ce que nous aurait côuté la défaite…Les campagnes anti-chavistes en France, sont certes souvent des produits de commande. Style et arguments sont les mêmes en plusieurs langues. Mais on ne doit pas perdre de vue qu’elles sont aussi destinée à la consommation locale. Elles sont faites pour façonner l’opinion ici même, en général, contre la contamination et ce que nous pourrions faire dans le même sens. Donc, je parle à présent de nous, ici, en France. La France entre en ébullition. Les Antilles et bientôt la Réunion ne sont en rien des exceptions quoiqu’en rebattent les ritournelles bien pensantes des importants. Et le feu universitaire qui se propage dessine déjà un choc frontal.

 Chacun son béké

Les antilles se gagnent un important bruit de fond à prétention historico culturelle pour être bien expliquées aux métropolitains susceptibles d’être contaminés. On comprend pourquoi. Le souvenir de l’esclavage, les particularismes locaux ont bon dos pour tenter de contenir la signification d’une explosion qui trouve des motifs communs en tous points du territoire national. La vie est chère partout. Le pouvoir d’achat est en berne partout, les salaires misèrent partout! Nos puissants qui se goinfrent en métropole sont des békés comme les autres. Lundi, René Revol, l’un des dirigeants du Parti de Gauche sera en Martinique. Chaque jour les contacts de mes amis avec nos correspondants en Guadeloupe me permettent de construire une vision assez ténue de ce qui s’y passe. Les Antilles préfigurent ce qui couve ici en métropole et seuls les frivoles l’ignorent. Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine.

le feu universitaire

Pour que cette note soit utile, j’ai décidé de la consacrer à argumenter sur ce qui se passe à l’université. En effet, le mouvement en cours dans les universités et centres de recherche ne peut pas être analysé comme les nombreux évènements de cette nature qui ont eu lieu dans le passé en milieu universitaire. Le décret qui dérèglemente le statut des enseignants-chercheurs et suscite la révolte est certes une pièce clef du dispositif. Mais la loi Pecresse, dite «Libertés et Responsabilités des universités» votée à l’été 2007, s’inscrit dans le cadre plus global de la marchandisation de l’enseignement supérieur. Celle-ci ne tombe pas du ciel. Elle procède d’une offensive planétaire sur le sujet. Au niveau européen elle est impulsé par la Commission européenne avec l’obstination coutumière de cette institution si peu démocratique. On ferait bien de s’en souvenir. Et politiquement de ne pas limiter la critique de la loi Pecresse à l’un ou l’autre de ses aspects alors que c’est toute une vision de l’université qui est en cause! Et aussi parce que cette fois ci, la critique de la loi de droite permet une critique plus éten,due d’un système universitaire ou le mandarinat, l’inégalité sociale et la reproduction du capital symbolique des dominant est en crise lui aussi. Car alors on perdrait de vue le caractère central de cette bataille dans le dispositif de la droite et sur le terrain des valeurs symboliques qui structurent notre imaginaire politique collectif. Battre la droite à l’université c’est marquer le premier point de la contre offensive qui est amorcée depuis le 29 janvier dernier.

Une offensive audacieuse

Au fil des ans et des gouvernements de droite, nous avons souvent crié au loup à propos des menaces qui pesaient sur l’université quand tel ou tel texte était présenté au parlement. Combien de fois déjà a-t-on pu voir des tentatives pour infiltrer d’une façon ou d’une autre des logiques marchandes dans un domaine qui parait pourtant si éloigné d’elles! On se souvient de l’emblématique loi Devaquet. Chaque fois j’ai entendu le refrain selon lequel nous exagérions dans nos critiques. Nos accusations étaient dénoncées comme des procès d’intention.. Nos adversaires il est vrai, le plus souvent, avançaient masqués. La loi Pecresse sur l’autonomie des universités a été une rupture audacieuse avec cette tradition des petits pas de droite. Il en est ainsi du fait de ce qu’a signifié l’élection de Nicolas Sarkozy a l’élection présidentielle. La droite pensait avoir une victoire idéologique fondatrice. Non seulement parce qu’elle avait gagné mais parce que la gauche sous bannière socialiste s’était situé sur un terrain commun d’acceptation de la supposée «économie de marché». Ce n’est pas pour rien qu’il se disait, à droite, qu’un «mai 68 à l’envers» était à l’ordre du jour. Il est vrai aussi que sur le plan international, rien ne semblait plus devoir limiter le grand basculement du monde dans la généralisation de la concurrence libre et non faussée. La loi Pecresse alla donc au but directement. La réorganisation du «management» comme elle disait alors, en réalité crée le marché du savoir en installant la concurrence comme mode de fonctionnement et la rentabilité comme norme de succès.

DE QUOI L’AUTONOMIE EST LE NOM

L’autonomie des universités à la sauce Pecresse c’est donc d’abord la création d’acteurs économiques distincts parce qu’ils sont concurrents. L’ancrage de cette concurrence se situe dans le modèle de réorganisation du pouvoir dans les établissements universitaires. Et le cœur de cette réorganisation c’est évidemment l’instauration d’une présidence d’université conçue comme une direction d’entreprise. Et le cœur de ce pouvoir c’est clairement la modification de la nature et de la légitimité du rapport hiérarchique. Maitre des nominations, quand bien même les conseils de spécialités font d’autres propositions, et maitre de la répartition de la masse salariale, le nouveau président est en état de prolonger dans tous les domaines cette logique de situation. Dans l’université Pecresse, la logique marchande, l’utilitarisme grossier des objectifs assigné à la recherche trouve sa matrice dans la réorganisation du pouvoir à l’université. La critique de la loi ne saurait donc se cantonner à une simple dénonciation de certains de ses aspects les plus choquants. C’est l’ensemble du système qui doit être repensé sur d’autres bases, d’après d’autres critères. Je le dis en me souvenant du contexte du vote de la loi. Une gauche en état de sidération avancée laissait faire. Aux groupes socialistes de l’assemblée et du Sénat, les partisans du vote positif s’exprimaient avec force. Nous n’étions qu’une poignée à soutenir le vote négatif. Ce point de vue l’emporta pour finir. Notamment au sénat ou la position d’abord adoptée par le groupe socialiste était l’abstention. Ce qui détermina le vote «contre» se ce fut précisément la question de la décision ultime et souveraine laissée au président d’université de nommer des enseignants fusse contre le choix des commissions de recrutement composée des universitaires de la discipline concernée. Les universitaires membres des groupes socialistes s’indignèrent au point d’emporter la décision défavorable. Mais je suis assez observateur et connaisseur du sujet pour avoir bien vu que cette indignation mêlait des sentiments très divers. Il y entrait aussi une part non négligeable de corporatisme mandarinal. Sur le fond, l’autonomie, ses pompes, ses conforts de situation et ses rentes, suscitait aussi de doux émois. La ministre en jouait. Et la loi fut adoptée dans un silence quasi total. Pour la première fois on pouvait croire qu’une défaite fondamentale était advenue et de surcroit sans résistance du terrain. Celle-ci aura donc mis plus d’un an à se manifester. Il aura fallu un contexte social plus global pour que l’insupportable ne soit plus supporté. Mais pour ma part je ne perds pas de vue ce qui est en cause sur le fond. C’est à dire la marchandisation des savoirs dont l’autonomie des établissements universitaires est le cheval de Troie. Pour en faire la démonstration je fais quelques rappels historiques. Et je récapitule des arguments que j’ai déjà développés dans mes interventions au sénat au cours de la discussion de la loi Pécresse, et sur ce blog.

Le grand marché des savoirs 

Ne perdons jamais de vue qu’au niveau mondial, le secteur de l’éducation représente plus de 1 500 milliards de dollars de dépenses par an. En Europe et surtout en France, la quasi-totalité de ces dépenses sont socialisées. En effet les activités d’éducation sont exercées par le service public et donc soustraites au marché. C’est ce verrou que les libéraux veulent faire sauter. Il s’agit bien d’ouvrir de nouveaux espaces marchands aux firmes. Pour cela l’offensive s’appuie notamment sur l’Organisation mondiale du commerce, à travers l’Accord général sur le commerce des services (AGCS signé en 1994). Celui-ci vise, à terme, à étendre la sphère marchande à l’ensemble des services, y compris l’éducation. Même si elle a été obligée, notamment sous la pression de la France, de défendre une exemption provisoire du secteur éducatif, la Commission européenne se prononce régulièrement pour la fin de cette dérogation. En juin 2000, le représentant de l’Union européenne à l’OMC a estimé que «l’éducation et la santé sont mûres pour la libéralisation.» Puis, en janvier 2003, la Commissaire européenne en charge de l’éducation, MmeReding, a réaffirmé l’urgence de rendre les universités européennes «compétitives sur le marché mondial de l’enseignement supérieur» Afin d’éviter dans un premier temps une confrontation directe avec les systèmes publics d’éducation, la Commission européenne s’est d’abord concentrée dans les années 1990 sur le développement d’un véritable marché de l’enseignement à distance. Elle en a fait un laboratoire pour préparer une ouverture plus large du secteur éducatif au marché. Dans un rapport de mai 1991, la Commission explique ainsi qu’«une université ouverte est une entreprise industrielle, et l’enseignement supérieur à distance est une industrie nouvelle. Cette entreprise doit vendre ses produits sur le marché de l’enseignement continu, que régissent les lois de l’offre et de la demande.» Ce rapport qualifie les étudiants de «clients» et les cours de «produits». La Commission pointe aussi «la nécessité [...] d’engager des actions [...] pour rester compétitif au niveau du marché global». Et elle précise dans un mémorandum sur le même sujet publié le 12 novembre 1991 que la «réalisation de ces objectifs [...] exige des structures d’éducation conçues en fonction des besoins des clients. [...] Une concurrence s’instaurera entre les prestataires de l’apprentissage à distance [...], ce qui peut déboucher sur une amélioration de la qualité des produits. » La Commission a cherché ensuite à appliquer progressivement les mêmes principes à l’ensemble de l’enseignement supérieur. Pour ce faire elle s’est appuyer sur la «Stratégie» dite de Lisbonne qui vise à «adapter les systèmes d’éducation et de formation à la société et à l’économie de la connaissance». Toujours dans la logique d’ouvrir le secteur aux acteurs marchands, la Commission européenne préconise dans une recommandation de novembre 2003 («Éducation et formation 2010: l’urgence des réformes pour réussir la stratégie de Lisbonne») que le secteur privé vienne «à assumer une responsabilité plus grande au niveau des investissements nécessaires dans l’éducation» car «le secteur public ne peut seul supporter le poids financier de la mise en œuvre de l’objectif fixé à Lisbonne».

LMD puis LRU, le libéralisme universitaire

Pour faire de l’enseignement supérieur un marché, il y a des points de passage obligatoire. Beaucoup se concentre sur l’encadrement national des formations, des diplômes et des établissements. Sinon comment aboutir à une mise en concurrence entre établissements? Cette libéralisation a commencé avec le décret LMD. Sous couvert d’harmoniser les parcours universitaires en Europe, le dispositif a surtout servi à dérèglementer le cadre national des diplômes. Les universités ont ainsi été laissées libres d’adapter les cursus et les intitulés de diplôme au grès des circonstances locales, des marges de manœuvre budgétaire et des pressions d’acteurs privés. On connaît le résultat. La baisse de la lisibilité de l’offre de formation a été la porte d’entrée de la mise en compétition de la valeur des diplômes sur le marché du travail. Puis la loi «Libertés et responsabilités des universités», votée en précipitation l’été qui a suivi l’élection de Sarkozy, a ensuite permis de faire sauter les derniers verrous empêchant de passer à un véritable marché de l’enseignement supérieur. Je veux rappeler les principaux points de passage de cette opération.

LA FABRICATION D’UN MARCHE

D’abord l’autonomie totale de gestion des établissements et la globalisation de leurs budgets. Elles permettent un désengagement structurel de l’Etat du financement des universités et la mise en place d’un véritable marché des personnels universitaires. Désormais libres de recruter et de moduler les rémunérations, les présidents d’université sont invités à participer à une sorte de mercato des enseignants. En effet une fois placés dans une situation de concurrence les établissements doivent s’arracher les enseignants jugés les plus performants (ou médiatiquement les plus connus…). A l’inverse il leur faut se débarrasser de ceux jugés les moins attractifs ou les plus «inutilement» couteux. Selon les moyens des universités et selon leur localisation, les universités auront donc plus ou moins de mal à recruter des enseignants. Les «prix» des enseignants et leurs conditions de travail seront amenés à fluctuer en fonction de la plus ou moins grande rareté et rentabilité des différentes disciplines. Le décret Pécresse sur le statut des enseignants chercheurs n’est que la déclinaison de cette gestion du personnel en fonction de la loi de l’offre et de la demande. D’aucun s’y résignaient mais avec une secrète délectation intéressée.

Ensuite vient l’ouverture aux financements privés. Ici intervient une mesure particulièrement perverse: en autorisant désormais le financement des universités sur fonds privés et surtout en permettant la vente des locaux actuels, la loi LRU a certes trouvé une solution pour justifier ensuite le désengagement progressif de l’État. Mais on voit aussi l’impact sur la carte universitaire des conséquences de sa dépendance a ces financements en plus des risques inévitables sur le choix de ses travaux universitaires. En effet les financements privés étant par nature inégalitaires, aléatoires et réversibles, la présence du financement privé interfère donc directement sur l’existence; la localisation et le contenu des centres universitaires, en dehors de toute considération d’intérêt général.

La méthode du dénigrement systématique

Beaucoup se  sont émus des propos dépréciateur du chef de l’État contre les universités, leur niveau, l’évaluation de leur enseignants et chercheurs. On sait bien sur que Nicolas Sarkozy ne connais rien à ces sujets. On ne peu pas tout connaître. Mais la grossièreté du procédé, comme d’habitude avec lui fait partie de sa campagne. Elle est un signe. Sarkozy ne connaît rein à la recherche et a l’enseignement mais il connaît ses argumentaires politiques. Le dénigrement de l’université est une méthode. Pour légitimer ce basculement vers un marché de l’enseignement supérieur, les libéraux se livrent à un pilonnage en règle contre le service public et ses prétendus échecs. Depuis 1998, une série de rapports de l’OCDE expliquent que les universités seraient «peu flexibles, peu efficaces, trop lentes à s’adapter aux changements». Quant à la Commission européenne, elle explique dans ses communications successives que les établissements d’enseignement supérieur sont «repliés sur eux-mêmes» et «pas suffisamment compétitifs». La ministre Pécresse répète exactement la même chose et pointe «une dégradation sensible de l’attractivité internationale de nos universités et de la visibilité de nos travaux de recherche ». Tout est bon pour alimenter la machine a dévaloriser. Jusqu’au mensonge. Ainsi Pécresse n’hésite pas à asséner des contre-vérités comme celle-ci : «le nombre d’étudiants étrangers en France a tendance à décroître». Or en réalité la France dans le peloton de tête de l’OCDE pour l’accueil d’étudiants étrangers, largement au dessus des États-Unis, et du Japon et des pays du nord. Alors que l’accueil dans les pays anglo-saxons (USA et RU) a stagné depuis 1998 (à 10 % pour le Royaume Uni et 3,5 % pour les États-Unis), en France il est passé de 8,5 % en 1998 à 15 % aujourd’hui dans les universités. On fait pire comme baisse d’attractivité. Au niveau du doctorat, les universités françaises comptent même 35 % d’étudiants étrangers! Mais la encore il faut bien cerner d’où part le mal. La propagande des libéraux repose pour l’essentiel sur un argument réputé infaillible. Le soit disant classement dit de Shanghai, mesure de toute les vertus. Les parlementaires de droite l’ont resservi a satiété dans les débats.

 L’imposture du classement de Shangaï:

Valérie Pécresse s’est continuellement référée au classement «de Shanghai» pour asséner que l’université française serait dépassée, stagnant au 45ème rang de ce classement. Or ce classement ne prend pas en compte la sélection faite à l’entrée des universités ni leur mode de financement. Les missions de service public des universités françaises, comme l’obligation d’accueil de tous les étudiants, sont donc évacuées de l’évaluation. En outre, seules les performances en matière de recherche sont évaluées, le taux d’insertion professionnelle des étudiants n’est pas pris en compte. Chez nous, la recherche est très largement duale. Elle est a la fois universitaire et d’Etat comme c’est le cas dans des établissements comme le CNRS, l’INRA, l’INSERM …). Or le classement dit de Shangaï ignore une partie de l’effort de recherche et minore donc artificiellement les performances de notre système universitaire. Est ainsi passé sous silence le fait que le CNRS est le 5e organisme mondial pour le nombre de publications, et le premier en Europe et cela en lien étroit avec les universités, à travers les unités mixtes de recherche CNRS-universités. Une paille! Ajoutons ceci qui a son importance de bien des points de vue: le classement mesure la qualité et l’impact de la recherche en prenant essentiellement en compte le nombre d’articles publiés dans Nature & Science. Le problème c’est que cela favorise le corps universitaire anglophone. Cette orientation sélective transparaît dans le classement lui-même: sur les cinquante premières universités, trente-sept sont américaines, cinq britanniques, deux canadiennes, deux japonaises, une suisse, une néerlandaise, une suédoise et enfin une française. Mais même les universités non anglophones de ce classement, à l’exception de l’université française, délivrent en partie un enseignement en langue anglaise. Les auteurs du classement semblent donc ignorer largement la qualité de travaux de recherches d’universités enseignant dans une langue autre que l’anglais. Enfin, pour finir, l’indexation des travaux de recherches et des publications est elle aussi sujette à caution. Les deux index de référence sont en effet produits par l’Institute of scientific formation, basé à Philadelphie et crée en 1960. Cet institut a été racheté en 1992 par la firme nord-américaine Thomson scientific and Healthcare. Ce n’est pas neutre. En effet la maison mère, Thomson Corporation, est un des leaders mondiaux de l’information financière et économique! Elle possède de plus l’agence Reuters. Elle a aussi une importante activité d’édition scientifique, médicale et juridique. Qui ne voit le conflit d’intérêts avec l’établissement d’un index des publications prétendument neutre et objectif? Aucun organisme public et international ne discute donc de ces méthodes d’indexation ni ne garantit leur impartialité et leur pertinence scientifique. Et tout le monde se tait. Car ceux qui auraient à dire n’ont accès à la parole.


Défendre les réussites du service public:

Face à ce matraquage de dénigrement, il faut rappeler les succès du service public d’enseignement supérieur et de recherche en France. Depuis 1990, le nombre d’étudiants a augmenté de 30 %. On a multiplié par quatre le nombre de diplômés de niveau licence. On a multiplié par quatre le nombre de diplômés de niveau master 2 professionnel. Depuis 1990, on a doublé le nombre de diplômes d’ingénieurs. Et la capacité d’adaptation et d’innovation des universités a aussi été illustrée de manière récente par le succès des Licences pro: en à peine 6 ans depuis 2001, on est passé de 174 filières avec 4500 étudiants à plus de 1400 pour 40 000 étudiants en 2007. Le taux de réussite sans redoublement y atteint 85 %. Ces réussites en termes d’élévation du niveau de formation se traduisent aussi en réussites scientifiques. Même si Sarkozy et Pécresse ne le disent jamais, la France dans le peloton de tête de l’OCDE en matière de diplômes scientifiques. La France compte 2 765 diplômés en science pour 100 000 actifs de la tranche d’âge comprise entre 25 et 34 ans, dont 40 % de femmes, un des taux les plus élevés du monde. On se fera une idée de la performance en apprenant que la moyenne dans la zone OCDE est à 1530 diplômés en sciences sur 100 000 actifs. Cela place la France au 3ème rang de ce classement jamais évoqué, très largement devant les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, et devant le Royaume Uni. Les États-Unis comptent 1 400 diplômes en sciences pour 100 000 actifs de 25/34 ans: soit deux fois moins que la France! Quelle raison a-t-on dans ces conditions d’imiter un système qui marche si mal?

 


66 commentaires à “Une seule étincelle”
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  1. dudu 87 dit :

    Tiens la manip'est nouvelle, la 1° fois!
    Il nous faut être vigilant...Devrons-nous monter la garde, vous avez bien tous une bonne couverture anti virus ect...

  2. Christian C dit :

    @dudu 87

    En 50 je n'étais pas né. En soixante je courais en couche non pas culotte mais des langes nettoyées maison alors l'Huma tu penses j'avais d'autre préoccupations. Par contre dis moi où est passé mon post que tu as pu lire et qui n'apparaît plus?

  3. maxou dit :

    OK, j'ai compris

  4. maxou dit :

    @post 31 dudu 87,
    j'ai signé la pétition pour Lounis des le premier jour, en effet c'est un véritable scandale, mais le bonhomme n'est pas pret à la fermer !

  5. Christian C dit :

    Comment ce fait-il que le modérateur s'il se trouve qu'il ait une présence physique ne se manifeste pas pour nous expliquer le pourquoi de la suppression d'une vingtaine de post?

  6. maxou dit :

    1 de mes posts disparu concernait Raymond la matraque et MAM la sinistre de l'intérieur ?

  7. Christian C dit :

    Voilà un post qui fait chier les tenants du libéralisme et de la désinformation:

    Ca commence par un petit mail qui m’a été adressé par un camarade pour information et que je vous transmets dans son intégralité:

    Point Virgule recherche des hommes et des femmes de 18 à 80 ans habitant Bordeaux, Poitiers, Niort, Agen ou Mont de Marsan, disponibles les 20 et 21 mars 2009 pour participer à un week end sur Paris pour un débat sur l’Union?Européenne.
    Dédommagement : 50 euros + frais de déplacement en train, hébergement Hôtel 4* et restauration compris
    Si vous êtes intéressé(e), merci de remplir le tableau ci-joint.
    Si vous n’êtes pas disponible ou concerné(e), merci d’en parler autour de vous.
    Nous vous recontacterons uniquement si vous correspondez au profil recherché

    Rappel des sociétés clientes de Point Virgule:

    IPSOS, Iconoclast, SOFRES, CSA, BVA, Louis Harris, Think Out, Opinion Way, GFK, Cosmopolis, Zed Marketing, IMAJ, Etrie International, Marque Média, Innovacorp, A+A Research, Sorgem, Audirep, Added Value,Ifop…

    Question que je pose: Quelle peut être la teneur d’un débat sur l’Union Européenne organisée par une société de médias. A quelles fins et dans quel but?

    Surtout lorsque l’on affiche les sociétés clientes: La Machine UMP est en marche non?

    Ca se prolonge par une recherche internet:

    Le débat en ligne sur l’avenir social et économique de l’Europe (rien que ça…!) est en fait en cours dans les 27 pays. (Vous l’ignoriez ? Moi de même).?Parallèlement, dans chacun des pays, un panel de citoyens a été choisi “au hasard” (comment ? sur quels critères? mystère…) pour pouvoir débattre en Conférence Nationale. Pour la France, le panel comporte une centaine de personnes, et cette “conférence Nationale” doit avoir lieu les 21 et 22 mars 2009. Ce débat national aura pour base les 10 “meilleures” propositions qui auront émergé du débat en ligne, c’est à dire celles pour lesquelles le plus de gens aura voté en ligne (mais existe-t-il le moindre contrôle physique sur toutes ces opérations virtuelles ? quelles garanties que ces propositions viennent bien de vrais internautes ? et sont bien les majoritaires ? il ne semble pas y avoir de contrôle citoyen ou de contrôle de parlementaires sur ce que feront les opérateurs du site cité plus haut)?C’est dans ce cadre que, pour la région Aquitaine, la société de sondage qualitatif d’opinion “point virgule” de Bordeaux a eu pour mission de choisir les 8 citoyens qui représenteront la Région parmi la centaine de citoyens français qui participeront à la Consultation Européenne des Citoyens, laquelle intéressera globalement 1500 personnes pour l’ensemble des pays.
    La suite de la procédure est moins claire :?- chaque conférence nationale doit présenter dix propositions aux décideurs nationaux (on ne comprends pas bien puisqu’il y a 10 propositions internet en base des débats, et qu’elle doit en présenter 10 en conclusion, quel est son rôle…seulement des amendements ?) On aboutit à 270 propositions pour l’Europe,?- ces 270 propositions doivent être regroupées en 15 recommandations de synthèse (il n’est pas dit par qui et comment est faite la synthèse) qui seront présentées aux dirigeants européens.

    Question que l'on se pose: Comment “un groupement d’intérêt économique financé par les gouvernements et différents partenaires publics et privés impliqués dans les questions Européennes”(leur propre définition) - ayant pris pour nom le Centre d’Information sur l’Europe - organise avec le soutien de la Commission Européenne un simulacre de démocratie participative sur la question de l’avenir social et économique de l’Europe, via un site internet - ayant pris pour nom Consultation Européenne des Citoyens - site non contrôlé par des citoyens ou des parlementaires, et via des panels de citoyens choisis par des instituts de sondages d’opinion, sans qu’on connaisse les directives données à ces instituts comme critères de choix, et sans que ces critères aient été validés par des citoyens ou des parlementaires vérifiant par ailleurs le bon déroulement de tout le processus.

    http://www.consultations-europeennes-des-citoyens.eu/fr/

    Inspectez le site dans toutes ses arborescences il y a du beau monde assurément et pas trop démocrate.

    Et ça se conclue par ce lien

    http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2004_2009/documents/dt/763/763828/763828fr.pdf

    Tout s’explique.?La démocratie participative aux mains des thinks tanks des multinationales des GIEC et des groupes de pression (pourquoi pas Bilderberg et autres Commission Trilatérale.)

    Grave très grave. La démocratie est en danger.

  8. Christian C dit :

    Sans oublier les fondements de l'Europe et ses liens interlopes avec le groupe Bilderberg et les USA.

    http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=3455#nb32

  9. Christian C dit :

    Sans oublier que les tenants de ce principe anti-démocratique se retrouvent là:

    http://www.consultations-europeennes-des-citoyens.eu/fr/content/qui-sommes-nous

  10. Christian C dit :

    @dudu 87

    Le lien de Luisa, je l'ai trouvé si intéressant au point que je l'ai transmit aux membres de mon comité PG pour en disserter.
    Société de l'argent. Société de l'état. Société civile. Le choix ne m'appartient pas pas mais moi j'opte pour la société civile. Civile comme civilisation au sens ethnographique de Claude Levis-Strauss.

    Allez je vous quitte, je suis trop resté sur ce site, bonne nuit à tous et peut-être à demain

  11. H2 dit :

    Pour l'IFOP, l'UMP serait en tête des sondages pour les élections Européennes avec (26 %) - Le PS ((23 %) et le modem (14,5 %) -

    le PS n'apparaît pas menacé par une gauche radicale divisée dont les intentions de vote totalisent 16 % (8,6 % en 2004) : NPA (9 %), liste PCF/Parti de gauche (4 %) et Lutte ouvrière (3 %).

    Et dire qu'il y en a qui promeuvent la désunion !

    Certes, un sondage à cette heure -ci ne veut sans doute pas dire grand chose, mais il me semble que les 16 % sont à méditer face à l'esprit de boutique de certains. On se rassemble et on travaille ensemble. C'est si difficile ? Si impossible ? Et pour quelles raisons franchement ? On se le demande !
    Partir divisés pour faire un bon petit coup d'éclat au prochaines élections en son petit nom et puis perdre fondamentalement et n'aboutir à rien ? C'est ça le programme ?
    UNITÉ ! OUI AU Front de Gauche ! UNITÉ ! [Bordel !]

  12. antoine dit :

    Pour un protectionnisme européen

    http://antoinetherain.canalblog.com

  13. Jennifer dit :

    Les jeunes sont en colère en Guadeloupe ayant vu leurs aînés syndicalistes attaqués hier, et insultés par des propos racistes. Ca chauffe.

    A écouter:

    http://www.liberation.fr/societe/0601664-il-y-a-eu-cette-nuit-de-veritables-scenes-d-insurrection

  14. maxou dit :

    ttention vous êtes filmés !
    Le gouvernement serait-il atteint d'espionite aigü ? Pour lui, nous sommes tous des suspects en puissance, prets au moindre braquage. Bref, de la racaille qu'il s'agirait de canaliser. Pour conrer le phénomène, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, à décidé de prendre le taureau par les cornes et de tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance dans les rues, sans compter les 4 000 policiers à venir. Autrement dit, on sort l'artillerie lourde afin que les quartiers dits « sensibles » se tiennent à careau. Le gouvernement sait bien que le degré zéro en matière d'insécurité n'existe pas mais il fait mine d'y croire en jouant sur les réflexes sécuritaires, en espérant que cela lui rapporte électoralement. Ainsi, on passera, d'ici à la fin 2009, de 20 000 à 60 000 « vidéos-protections », comme le dit MAM (on notera au passage le joli mot de « protection »). braves gens, dormez tranquilles, on veille sur vous au mépris du droit à la liberté de chacun. À quand les drones, ces avions sans pilote au-dessus des cités des banlieues ? On connaissait les images de la Terre vue du ciel par satellite pour mieux surveiller le potager des Français, la traçabilité via Internet, le téléphone portable ou le GPS. Quant aux radars, cela fait belle lurette que ces machines défigurent le paysage en distribuant des amendes en veux-tu, en voilà. L'heure est maintenant à la couverture du territoire par des millier de caméras espionnes. Décidément, nous vivons une époque formidable.

  15. Jennifer dit :

    Sur les Européennes, il me semble important de ne pas faire une campagne seulement tournée vers le passé (le non au TCE) mais aussi savoir accueillir ceux qui parmi les manifestants du 29 janvier sont en quête de réponse politique et qui auraient pu voter oui au TCE. Tous ceux-là qui prennent conscience avec la crise, qui se radicalisent et sont avant tout anti Sarkozy mais qui commencent à penser que la solution est politique.

    En gros, une campagne qui fasse la jonction entre l'antisarkozysme et les européennes. Il ne faut pas se leurrer, les gens se désintéressent des européennes en général mais ils s'intéressent au front de gauche comme réponse alternative au PS. OK il y a les 4% du sondage mais cela ne correspond pas aux 1500 de Frontignan et aux 1800 de Marseille.

    A ce stade, je ne me focaliserais pas trop sur les chiffres mais plus sur comment faire une campagne la plus juste possible: comment montrer une voie politique que les gens nous réclament, qui soit claire et porteuse d'avenir. Qu'à l'unité syndicale du 29 janvier réponde l'unité au niveau politique de la gauche. C'est cela que les gens attendent. Il faut des slogans clairs qui fassent jonction par exemple la crise économique, l'entrée dans l'OTAN. L'Europe du traité de Lisbonne n'est plus la même que celle du TCE. Sarkozy a oeuvré pour la mettre complètement à la traîne des USA.

    Pour info The Economist a fait sa Une récemment sur Besancenot

  16. langue rouge dit :

    Puisque le PG a lancé le grand jeu des sondages en en commandant un, je propose maintenant qu'on joue au jeu de l'arroseur arrosé.

    Ce sondage montre une chose, c'est que l'unité sans principes que nous proposent le PG et le PCF ne créée pas forcément une dynamique.
    14.5% tous ensemble et 16 % séparément, un attelage PCF-PG qui ne bouge pas en un mois, un NPA qui n'est même pas en campagne qui prend 1 point.

    Je suppose que certains vont enfin être d'accord avec Besancenot qui disait alors qu'on ne détermine pas une stratégie politique à coups de sondages d'opinions.

    Quant aux meetings, pour info Jennifer, le NPA seul a fait hors campagne électorale fin 2008, 1500 personnes à Marseille et plus de 1500 à Montpellier avec pourtant une réserve de militants bien moins importante que le PCF.
    Donc à ta place je serais prudente sur la signification des meetings du "front de gauche" en terme de dynamique.

    Une chose est sûre, je suis content aujourd'hui de ne pas faire partie du "front de gauche" parce que je n'ai aucune envie de me lancer dès aujourd'hui dans la campagne électorale. Et je suis content que le NPA n'ait pas les yeux rivés sur ces élections car je refuserais tout autant de mener une campagne NPA dès maintenant pour les européennes. Heureusement, les militants du NPA consacrent toutes leurs forces à la convergence des luttes et c'est très bien comme cela.

    Maintenant, j'espère que le PG et le PCF comprendront qu'en cas d'accord unitaire sur une orientation d'indépendance totale et durable par rapport au PS, nous serions à même peut-être de créer une vrai dynamique, dynamique qui nourrirait ainsi peut-être la radicalisation des luttes.

    Pourquoi peut-être ? Parce que j'avoue contrairement à d'autres ici ne pas avoir de certitudes en la matière et ne pas être pétri de ce prêt-à-penser mortifère qui revient à tout ramener aux élections et surtout à faire de l'unité à tout prix (même sans clarifications) la formule miracle qui résoudrait en une fois tous nos problèmes.


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