17mai 09

 Cette semaine passée sur les routes de la grande circonscription européenne du sud ouest a été rude. Celle qui est en cours le sera davantage encore. Je jette des notes sur ce clavier de retour d’un périple de quatre jours passant de Foix à Nîmes et de là sur Alès, Mende puis Montpellier. J’ai l’esprit encore plein des images et impressions du parcours. Rien ne nous apprend plus sur ce que veut dire la politique dans la vie de celui qui peut y consacrer toute son existence que ces périgrinations au contact du peuple que nous formons. Je suis sorti en courant du dernier meeting de la série de  ces jours, à Montpellier où je laissais mille deux cent personnes chaleureuses pour prendre le dernier avion qui me permette de rallier Paris le soir et dormir dans mon lit. Je note ici quelques images fortes du voyage. Mais je parle aussi des rebondissements de la campagne de nos adversaires UMP et de nos concurrents socialistes.

CHEMIN FAISANT
Dans ces pérégrinations, tout compte sur le moment et dans le flot des images que l’on garde ensuite. Mais écrire après cela est un effort de plus. On se limite alors à quelques séquences et pas toujours celles qui ont en réalité la plus grande importance pollitique effective. Ainsi, par exemple, je ne donne pas la priorité du récit au meeting de Nîmes en dépit de son spectaculaire déroulement et de son impressionnant gros millier de participants. Mais je ne veux pas laisser sombrer dans le néant de mon oubli la rencontre avec les travailleuses de Merlin Gérin, usine d’assemblage de disjoncteurs électriques à Alès tellement elle m’a percuté. Ces haltes, comme celle devant l’usine Continental la veille à Foix, sont des temps brefs mais d’intense charge émotive et intellectuelle. Le moment où le discours abstrait devient une réalité humaine. Ici 32 millions de pièces sortent des mains des femmes qui les assemblent. Les licenciements ont commencé, la délocalisation en Bulgarie est en cours. Le Françaises sont condamnées à la mort sociale. Pourtant que d’efforts consentis ! On travaille même le samedi et le dimanche quand il faut suivre une commande. Pour éviter le chômage technique elles ont aussi accepté que ce soient les contremaitres qui fixent leurs jours de congé. Pas de conversion en vue, bien sûr. Et où aller ailleurs. Et pourquoi ? Et quand bien même on devrait le faire, ce qui est impensable puisque la vie, la famille et l’époux sont ici, comment le feraient-elles ? Dans la discussion on parle des maladies professionnelles. Ici, ce sont les canaux métacarpiens qui morflent. Les doigts qui doivent besogner des pièces si petites finissent par se déformer. Le toucher se perd et les picotements nerveux deviennent incessants. Sans oublier celles qui respirent l’encre des tamponnages qui doivent figurer sur chaque pièce. Et la prime donnée à ce propos ne compensera jamais. Celle qui m’en parle me rappelle qu’il s’agit de 80 euros sur les 1400 de la paye, salaire reçu après trente ans de service sur son poste de travail ! Et les autres ? Les Bulgares qui vont prendre le travail ? Le délégué syndical CGT est allé voir sur place. Des locaux insalubres, le retour de l’assemblage intégral à la main, l’absence de hotte aspirante au tamponnage. Les Bulgares vont travailler comme on travaillait ici au début, avant les luttes, il y a cinquante ans. La régression sociale est donc pour tous, ici et là bas. C’est ça leur Europe, celle de la concurrence libre et non faussée. Et surtout celle qui interdit la seule politique raisonnable à mener, c’est-à-dire l’harmonisation sociale progressive. Ici, dans ce cas précis on voit exactement ce que signifie notre opposition au traité qui interdit cette harmonisation, le traité de Lisbonne. Et on comprend l’importance que le débat soit ouvert et que chacun assume ses positions. Je veux dire que face à de telles situations, de tels drames, de telles implications humaines, nul ne s’autorise le petit jeu pervers des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient !
 
L’UMP MENT
Cette exigence de vérité, c’est le cadet des soucis de l’UMP. Elle a présenté le 7 mai 30 propositions pour « Une Europe qui agit et qui protège ». Un grand nombre de ces propositions, issues du discours de Nîmes de Sarkozy sont absolument contradictoires avec le traité de Lisbonne. Inapplicables. L’UMP ne peut être à la fois partisane du Traité et exiger des choses que le dit traité interdit. Ainsi à propos de la Protection des salariés, directement en cause dans mon exemple. L’UMP propose :« nous voulons combattre le dumping social, monétaire ou fiscal, qui crée des concurrences déloyales au sein de notre marché européen. Nous n’accepterons pas une Europe au rabais, ni le dumping social. » Plus loin l’UMP ajoute vouloir :« Combler le fossé qui existe entre les Etats en matière de normes sociales communes pour ériger un marché du travail plus cohérent. »  Mais le Traité de Lisbonne interdit toute harmonisation sociale, qui permettrait de combler le fossé entre Etats. Le traité n’autorise que des actions sociales dérisoires « à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres ». Cette clause d’interdiction de l’harmonisation s’applique à l’emploi (article 129 TFUE), aux politiques sociales et de protection sociale (article 137) et à la politique industrielle (article 176 F). Cette absurdité n’est pas la seule. Dans le domaine des droits sociaux, la mode des amis du traité de Lisbonne est à la louange de la Charte des droits fondamentaux qui leur tient lieu de programme bouche trou chaque fois qu’ils sont pris de court dans un débat. Ainsi L’UMP affirme qu’il faut « Adopter le traité de Lisbonne pour rendre juridiquement contraignante la Charte des Droits fondamentaux »è A examiner de près. De très près. Car même si un article du Traité de Lisbonne indique que « la Charte des droits fondamentaux « a même valeur juridique que les traités », sa portée juridique est très limitée puisque son article 51 prévoit qu’elle ne s’applique qu’ « aux institutions de l’Union ainsi qu’aux Etats membres uniquement lorsqu’ils mettent en œuvre le droite de l’Union ». Et encore le même article de la Charte précise qu’ « elle ne crée aucune compétence ni aucune tâche nouvelles pour la Communauté et pour l’Union » Donc la Charte n’a rien de juridiquement contraignant et notamment en matière de droits sociaux. Elle ne va rien changer à ce que mes pauvres Bulgares vont vivre après que mes pauvres Françaises auront été dépouillées. Même pire. Sur le plan politique, elle est même reléguée au second plan puisqu’elle ne figure plus en tant que telle dans le Traité de Lisbonne alors qu’il était dans la Constitution européenne de 2005.
 
Au DESERT
Je devais aller d’Alés à Mende. Long trajet. Une halte pour faire une coupure était la bienvenue. On la fit à Mialet. C’est une idée d’André Ciccodicola, le directeur de l’Humanité dimanche. Il me dit que je dois connaître ce lieu pour comprendre le paysage, les Cévenols, et une forme d’état d’esprit qui est dans l’air. Il a vu juste. Je crois à tout cela. Sur la route, les chênes verts, la roche saillante, l’escarpement des coteaux m’ont déjà signalé une ambiance qui a forcément imprégné le cœur des gens du cru et contribué à façonner les évènements. Pour le casse croute, à midi, la table était à Anduze, haut lieu de la résistance camisard. Mon régime de sportif m’interdit de gouter l’exaltante saucisse pochée du coin, dont la seule présentation sur l’ardoise du restaurant me fait encore couler la bouche d’en parler! J’y étais arrivé en même temps que Francis Wurtz. Il venait comme moi d’Alès. Le coup d’œil, tandis que nous déjeunons, court sur la place où le plus vieux temple protestant de France, austère et majestueux, jouxte la mairie pavoisée. Non loin avait été exposée la tête de Gédéon Laporte, chef camisard. L’ambiance était créée. A Mialet donc ! Le maire socialiste est là pour saluer notre petite cohorte. On visite le musé du Désert. Mémoire de la résistance protestante à la révocation de l’édit de Nantes. Je ne me donne pas le ridicule de raconter cette histoire écrite cent fois mieux que je ne le ferai jamais. A Nîmes, Claude Mazauric, l’historien m’avait remis une note de synthèse sur le sujet. J’en savais pas mal aussi depuis de lointaines lectures dont le gout m’était venu après « les fous de dieu » de Chabrol, si ma mémoire est bonne.. Manquaient à mes souvenirs les noms propres, les dates, les contextes, bref la chair et les muscles de cette histoire. A chaque pas sous les voutes de pierres sèches du Mas Soubeyran où se fait l’exposition, notre silence s’approfondit et fait son œuvre sur nos esprits tandis qu’on voit les pièces à conviction du martyr des protestants. Je repars avec un nom de femme dans la tête. Celui de Marie Durand, emmurée 47 ans à la tour de Constance, et qui grava sur une pierre la maxime qui lui tint lieu d’art de vivre dans sa prison avec ses malheureuses compagnes: «résister». Le mot sonne à présent encore comme un signal de rallliement. Il noue entre eux les épisodes de l’action populaire ici. A la fin du parcours on voit le tableau célèbre où est représentée la scéne du serment du jeu de paume à l’ouverture de la grande révolution de 1789. Au premier plan on voit le président de la première assemblée nationale, Rabaut Saint Etienne. C’était le fils du combattant inflexible qui se fit le défenseur et donc le libérateur des dernières malheureuses enfermées. Il s’écria le 28 aout 1789 en souvenir des martyrs dont l’histoire avait scandé sa jeunesse: «non, ce n’est pas la tolérance que je réclame, c’est la liberté». La laïcité vient de là. C’est le cœur du message de ce musée à mes yeux. Wurtz et moi, nos compagnons de visite, le regard dans les images de ce passé profond, nous faisons la halte en face du champ où se tient encore l’assemblée annuelle commémorative des protestants, au Désert. Déambulant, je vois le chien du village qui se dore au soleil. Le patron du bistrot dit que la photo de la bête court partout du fait des visites des protestants monde entier. Lui a le droit de ne se soucier de rien. Nous remontons dans les voitures sans parler.
 
Petite cuisine du PSE
Les électeurs qui s’apprêtent à voter PSE pour les élections européennes risquent d’avoir une mauvaise surprise au lendemain du vote du 7 juin. Alors qu’ils pensaient voter pour un groupe de gauche, au moins dans son intitulé, ces électeurs découvriront que le groupe PSE au Parlement européen n’existe déjà plus. Ils vont devoir constater le dégât. Ecoutez ceci. Le prochain groupe où vont siéger les socialistes regroupera désormais des sociaux-démocrates et diverses sortes de centristes et de libéraux. Ce n’est pas de la politique fiction mais bel et bien ce que les hiérarques du PSE sont en train de concocter dans le dos des électeurs et des militants socialistes. C’est le site européen d’information Euractiv  qui a levé le voile sur cette petite cuisine. L’enquête se référe à plusieurs sources socialistes. Selon elles, le groupe PSE aurait d’ores et déjà prévu de changer de nom; j’atteste personnellement du fait que cette question est venue à plusieurs reprises en bureau national du PS du temps où j’y siégeais. Une majorité avait alors fermement refusé l’opération qui semble depuis avoir reçu un feu vert de Solférino. Il s’agit en fait d’intégrer au sein du groupe PSE d’autres députés européens qui n’y siégent pas aujourd’hui. Lesquels? Une partie de ceux qui sont aujourd’hui  au groupe ALDE: « Alliance des libéraux et démocrates européens ». Il s’agit d’un groupe centriste et libéral. Il compte dans ses membres les eurodéputés italiens de la tendance chrétienne et libérale du Parti Démocrate. Ce serait déjà assez pour dire que ça sent mauvais. Mais l’enquête dit que ceux là ne seraient pas les seuls!!!! … Connaissant déjà les spécimens italiens du Parti Démocrate, antilaïques et proches du patronat, on préfère ne pas imaginer quels sont les autres groupes de députés « libéraux » ainsi démarchés par le PSE. Toujours est-il que les négociations vont bon train et qu’elles auraient déjà abouties avec les députés italiens, avec la contrepartie d’un changement de nom du groupe PSE. Et le nouveau nom ? Tout un programme à lui tout seul. « Alliance des socialistes et des démocrates ». On comprend vite. Derrière le changement de nom, c’est un nouveau glissement à droite du groupe qui va s’opérer avec l’arrivée de ces députés libéraux. Et une marginalisation désormais totale des eurodéputés PS français, qui prétendaient, et encore pas tous, porter une voix moins libérale. Cette nouvelle « évolution » du PSE montre en tout cas qu’il n’a nullement l’intention de rompre avec les politiques libérales européennes. C’est ce qu’enseigne l’histoire politique : la stratégie d’alliance conditionne le programme politique réel. Or aucun programme anti-libéral n’est possible dans l’alliance avec des libéraux. C’est exactement le même problème qui est posé en France au PS. Cette lamentable évolution prend justement un piquant tout particulier en France à l’heure où le PS est à nouveau tenté par une alliance au centre. Car le groupe ALDE dont les députés sont courtisés par le PSE est précisément celui dans lequel siègent les amis de François Bayrou. En votant pour les listes socialistes aux européennes, les électeurs français ne se contenteront donc pas d’élire des députés PSE. Ils voteront sans le savoir en faveur de l’alliance entre socialistes et centristes !


275 commentaires à “Mille à Nîmes, mille à Montpellier”
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  1. Pierre L dit :

    J'avais été marqué par le témoignage d'un vétéran de l'Armée Rouge qui, ayant trouvé des gamin(e)s bagnards dans le camp à la libération d'Auschwitz, avait déclaré

    "Mais qu'est-ce-que-c'est que ces gens qui font la guerre aux enfants ?"

  2. commandant P. dit :

    toujours à propos de Bilderberg (désolé, j'ai un peu de retard...)
    j'ai récupéré ce matin cet article

    je cite in extenso, car je n'ai pas récupéré le lien Internet

    Bilderberg, Trilatérale et transversalité de « gauche »

    Le 18 mai, aucun grand média français n'évoque toujours pas la réunion récente du Groupe de Bilderberg à Athènes. Le mutisme qui avait accompagné la dernière réunion européenne de la Comission Trilatérale, tenue à Paris, n'est donc pas le fruit du hasard. Résultat de la l'influence de Nicolas Sarkozy sur les médias, maintes fois dénoncée ? Le fait troublant, en l'occurrence : le même silence a été gardé par les partis dits de l'opposition, y compris très largement dans ce que l'on appelle souvent la « gauche de la gauche ». A la « transversalité » conventionnelle que comporte la participation régulière de membres du Parti Socialiste (PS) aux activités de ces deux « groupes de discussion » de l'oligarchie s'ajoute une deuxième forme de « transversalité » : la volonté manifeste des concurrents français du PS, de « gauche » ou de prétendue « gauche toute », de ne pas gêner un allié potentiel. Une véritable « transversalité de l'opposition », avec une « volonté de gouvernement » évidente. Mais quelle en est la facture pour les citoyens ?

    Une recherche par les mots « Bilderberg » et « Trilatérale » sur les sites du Parti Communiste Français (PCF), du Parti de Gauche (PG) ou du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) donne des résultats très décevants : uniquement une référence marginale dans un article d'août 2006 sur le site du PCF. Les dirigeants de ces organisations ne savaient-ils pas que la Commission Trilatérale se réunissait à Paris en novembre 2008, alors que cette organisation affiche toujours son calendrier à l'avance ?

    Et pourquoi ce silence général, alors que la Trilatérale diffuse sur son site un nombre important de rapports et d'autres documents qui méritent largement d'être analysés ?

    Une large partie du matériel de la dernière réunion européenne de la Commission Trilatérale est accessible en ligne : qui en a fait état, qui a analysé ces documents ? C'est vrai que la divulgation de cette source aurait conduit au constat de l'appartenance de la « socialiste » Elisabeth Guigou à cette Commission.

    Quant au Cercle de Bilderberg, la participation de Manuel Valls et d'Hubert Védrine à sa conférence de 2008 n'a fait l'objet d'aucun démenti. Mais personne ou presque, dans la « gauche de la gauche », ne semble vouloir en parler.

    Dans les pays anglophones, le débat paraît un peu plus animé.

    The Guardian a consacré une rubrique de Charlie Skelton à la réunion du Cercle de Bilderberg à Athènes tenue la semaine dernière. Daily Express publie un article d'Helena Smith : « VIPs at secret summit ».

    Un article de Paul Joseph Watson intitulé « Bilderberg Wants Global Department of Health, Global Treasury » fait également le tour des médias. Il en est de même de l'article de Steve Watson inititulé « Bilderberg : News Balackout Continues ». Dès le 14 mai, Prison Planet n'hésitait pas à employer le titre : « Geithner To Take Orders From Global Elite at Bilderberg ».

    GR Reporter évoque les manifestations devant l'hôtel de super-luxe où s'est tenue la réunion d'Athènes. D'autres articles ont été cités dans notre note du 16 mai. Voir aussi, par exemple, la vidéo de Daniel Estulin dans Disclose.TV, ou celle de Jim Tucker avec Alex Jones.

    Le « silence français » a donc quelque chose d'exceptionnel par son caractère extrêmement consensuel. Il met notamment en évidence l'absence de concurrence réelle entre des partis politiques qui, plutôt que de se disputer un électorat ou une base populaire, semblent se partager une sorte de clientèle.

    On prétexte souvent, pour justifier les silences de partis, syndicats, associations... que « la base n'est pas prête pour comprendre ». Pareil en ce qui concerne la politique de l'Union Européenne (UE), de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), de l'OCDE... La « base » a bon dos.

    Le même prétendu manque de « préparation » est imputé à la grande majorité de la population, pour justifier les silences des dirigeants et les alliances opportunistes qui étouffent l'essentiel.

    Mais dans ce cas, quand parlera-t-on vraiment de la stratégie de l'oligarchie européenne et planétaire, des menaces qui pèsent sur les services publics et sur l'ensemble des acquis sociaux du XXème siècle, ou encore des moyens d'action contre ces menaces ?

    Et qui est responsable du pretendu « manque de préparation » de la base ou des citoyens, si ce n'est les mêmes qui le prennent à présent pour prétexte ? On n'a pas vu passer, au cours des années récentes, des campagnes de tracts conséquentes dénonçant la stratégie de l'UE et de l'OMC. Quant aux recommandations récentes de l'OCDE incitant à la poursuite et à l'intensification de la même politique malgré la crise économique, elles n'ont guère fait l'objet de critiques de la part des organisations politiques et syndicales françaises.

    Sur le site du PCF, aucun texte ne dénonce de manière circonstaciée les textes récents de l'OCDE sur la France. Un seul mentionne cette politique : il s'agit d'un manifeste sur l'enseignement supérieur et la recherche mis en ligne le 6 mai, en début de campagne des élections européennes.

    La situation est analogue sur le site du PG, où un texte consacré au G20 écrit à juste titre : « Les institutions et réunions internationales (Fmi, Banque mondiale, Omc, Ocde, Commission européenne, G7, G8, G20...) ont pendant des années été à la pointe du libéralisme », mais dans le reste du site l'OCDE est citée en tant que fournisseur de statistiques. Dans les deux sites, les mentions récentes de l'AGCS sont très succintes en pleine casse des services publics français, et l'Union Européenne est présentée comme une solution potentielle aux problèmes actuels.

  3. naej dit :

    Je pose la question autrement,le PCF sera - t - il avec le Parti de Gauche aux régionales de 2010 ?

  4. jennifer dit :

    A l'édition des info de 12h30 sur France Culture ils ont évoqué la situation du Sud Ouest pour les européennes. J'ai pas bien entendu mais c'était peu flatteur pour Jean-Luc Mélenchon et surtout ils ont parlé de guerre fratricide (ou quelque chose du genre) entre le NPA et le Front de gauche. Or ce n'est pas ce que je vis sur le terrain. On a l'impression que les medias aimeraient bien justement qu'on s'entretue entre nous. D'ici à ce qu'ils créent eux-mêmes des sujets de disputes, il n'y a pas loin. Ca les arrangerait bien que la gauche de la gauche s'autodétruise plutôt que s'unisse! Et surtout ça plairait bien à la droite!

    Le PS lui va tout naturellement tout seul vers son auto destruction en ce moment...

  5. jean dit :

    Le PS lui va tout naturellement tout seul vers son auto destruction en ce moment…

    Il serait bon d'achever ses souffrances..... :)

  6. jennifer dit :

    Ma mère contre toute attente va voter Front de gauche! Une collègue aussi m'a dit cela alors que je ne lui en avais pas parlé. Pour la première fois, elle ne voterait pas PS et elle avait hésité entre FdG et NPA mais finalement a opté pour le FdG...
    Bon ce sont de petites victoires, mais ça compte. Du coup je pense que je vais demander aux autres membres de ma famille.

  7. Pierre L dit :

    à Jennifer
    Ma mère m'a demandé le nom du parti à Besancenot. :)

  8. Hold-up dit :

    @ Jennifer

    Oui, cela fait sans doute partie de l'enfumage généralisé.
    Le 7 juin 2009 il n'a y a que deux bulletins à prendre selon ses affinités du moment. Elles sont de toutes manières destinées à vite devenir électives.

    Front de Gauche
    NPA

  9. Hold-up dit :

    "La monnaie unique est susceptible d’exploser" :

    http://www.marianne2.fr/Alerte-sur-l-euro-!_a179860.html

  10. jennifer dit :

    A chacun sa mère, Pierre L!

  11. Pierre L dit :

    :) :)

  12. Pierre L dit :

    Hold-up dit: (21 mai 2009 à 15:11)
    “La monnaie unique est susceptible d’exploser”
    zetes sûr que c'est pas une arnaque pour vendre des portes-monnaies explosion-proof ?

  13. Hold-up dit :

    "Les faits se sont déroulés mardi après-midi et ont été révélés par le quotidien Sud-Ouest. Le lieu : l'école élémentaire Louis-Aragon, un établissement comptant un peu moins de 200 élèves. Six membres des forces de l'ordre, et deux véhicules, auraient été mobilisés pour interpeller deux enfants, issus de deux familles différentes : l'un scolarisé en classe de CP, aura 7 ans au mois d'août ; l'autre, un élève de CM1, est âgé d'une dizaine d'années. "

    Qu'est ce que c'est con la " France d'Après "... vivement "Demain" qu'on respire ! Quelle puanteur ce pays depuis deux ans vous ne trouvez-pas ?

    http://www.sudouest.com/accueil/actualite/article/596246/mil/4557798.html

  14. Pierre L dit :

    à Hod-up (21 mai 2009 à 16:20)
    ouais, voyez mon post 202.

  15. Hold-up dit :

    Le site des opposants au projet de loi Loppsi 2 et à la dictature UMPISTE :

    http://www.loppsi.fr/

    @ Pierre L

    OK ! (doublon) L'entretien de la peur avant des élections et l'intimidation des citoyens des quartiers populaires : Tout un programme !

  16. Pierre L dit :

    Et grande cohérence dans les différentes parties/phases du programme.

  17. maxou dit :

    Bonjour à tous,
    Aujourd'hui deux petits bandits on été arrêter par les forces de l'ordre, un avait 10 ans et l'autre 6 ans.
    À quand la mise en examen des fœtus!

  18. maxou dit :

    Une force mobile d'agents à l'école, et si nous avons assez d'effectifs, une force mobile d'agents à la maternité !

  19. jennifer dit :

    Les affiches de pub pour faire du tourisme israelien ont été enlevées du métro londonien suite à de nombreuses plaintes et protestations.

  20. Carol DEBY dit :

    @ Commandant P. Post 203
    Bilderberg !
    C’était en 1998. Un curieux bonhomme, Sylvain Timsit, avait créé un site qui existe toujours:
    http://www.syti.net/Topics2.html
    Il semblait être illuminé.
    Dans un cadre artistement préparé, il semblait prophétiser.
    Il disait notamment :
    « Les responsables du pouvoir économique sont quasiment tous issus du même monde, des mêmes milieux sociaux. Il se connaissent, se rencontrent, partagent les mêmes vues et les mêmes intérêts.Ils partagent donc tout naturellement la même vision de ce que devrait être le monde idéal futur. ?Il est dès lors naturel qu'ils s'accordent sur une stratégie et synchronisent leurs actions respectives vers des objectifs communs, en induisant des situations économiques favorables à la réalisation de leurs objectifs. »
    Il mettait en garde :
    « Depuis le début des années 90, l'information a progressivement disparu des médias destinés au grand-public. »
    Un an plus tard, le 24 mars 1999, éclatait la pire désinformation, celle qui essayait de justifier l’attaque décidée par Bill Clinton sur la Yougoslavie, au nom d’un génocide à prévenir, de dizaines de milliers de jeunes Kosovars que Milosevic allait anéantir, etc.
    Plus loin, cette mise en garde contre Bilderberg. Il citait cette
    déclaration de Rockfeller:
    "Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time Magazine et d'autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été assujettis à l'exposition publique durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés."
    Signée :
    David Rockefeller?Président et fondateur du Groupe de Bilderberg et de la Commission Trilatérale. Président du CFR.?Propos tenus à la rénion du Groupe de Bilderberg à Baden Baden en 1991.

    En 2009, considérerez vous encore ce bonhomme comme un illuminé, ou comme un homme lucide ?

  21. Adrien dit :

    Mon commentaire 83 sur le programme économique caché de Bayrou avait une suite. Je vous la livre:

    Je distingue, comme beaucoup, les deux axes évidents de la politique actuelle du pouvoir:
    - une allégeance, une fidélité à une oligarchie de conservateurs fortunés
    - une communication tournée vers les attentes supposées des français
    Les deux pôles ne sont, de fait, rien d'autre que les deux tendances historiques droite/gauche, survivance d'une aristocratie et d'un tiers-état.
    Cette dichotomie historique fut considérablement remaniée au XIXe siècle par l'émergence d'une bourgeoisie issue des révolutions sur l'ancien continent et sur le nouveau. L'extinction des privilèges de l'ancienne aristocratie a fait place peu à peu à peu, non à l'égalité figurant au frontispice de notre république, mais à une nouvelle dichotomie: celle du capital et du travail, c'est à dire des investisseurs et des salariés. Tout comme dans l'ancien régime, où l'aristocratie comportait noblesse et haut clergé, la nouvelle aristocratie du capital (oligarchie de conservateurs fortunés, diriez -vous) comporte capitalistes et hauts dirigeants qui font cause commune.
    Les derniers arrivés (hauts dirigeants) font marcher la boutique dans le sens requis et sont rétribués à ce titre, dans le privé, à des niveaux leur permettant d'accéder eux-mêmes à cette oligarchie de conservateurs fortunés. C'est la raison pour laquelle nombre de hauts fonctionnaires ont suivi cette voie lucrative. Jean Peyrelevade appartient, de fait, à ceux-là.
    C'est à la lumière de cet intérêt bien compris qu'il convient d'analyser la thèse constante de son livre: préserver la rentabilité du privé.
    En effet, toute entreprise viable produit une plus value sur le travail. Lorsque ré-investie, elle donne lieu au phénomène de croissance. Dans cette "boucle vertueuse", les prélèvements nécessaires sont:
    - les éventuelles ressources en matières premières
    - les salaires dûs individuellement aux services des travailleurs
    - les impôts et charges dûs collectivement aux services du domaine public
    En défenseur des intérêts de sa classe, Jean Peyrelevade n'a pas de mots assez durs pour fustiger les deux dernières dépenses qui sont autant de freins à la croissance exponentielle... des bénéfices, comme s'ils constituaient une fin en soi effaçant tout débat sur le partage de la richesse créee.
    On notera au passage, de façon paradoxale, que c'est la même logique que met actuellement en oeuvre... le gouvernement chinois pour ratrapper les Etats-Unis. Le dernier rapport (2009) sur l'Europe de la fondation Schumann met en évidence cette courbe de croissance exponentielle de la Chine dont le PIB dépassera celui des Etats Unis en 2018, dans 9 ans à peine...si les choses vont jusque là.
    C'est bien là l'idéologie néoconservatrice qu'a développé le capitalisme anglo-saxon: on a pu faire pénétrer dans les esprits qu'il était inconvenant de réclamer autre chose que ce que la loi du "libre marché" abandonne au travailleur. On aboutit ainsi aux sommets de l'absurdité lorsque l'ancien patron de Vivendi s'est vu gratifié de 274 millions en quittant ses fonctions, nonobstant ses rémunérations régulières, laissant derrière lui une entreprise en crise.
    Il est clair que François Bayrou, et avec lui le MODEM, se défendraient de telles visées. C'est pourtant ce à quoi concourt sa pensée économique, trés proche de celle de Jean Peyrelevade, comme on s'en aperçut durant la campagne présidentielle. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il reste muet au plan économique, durant ces élections européennes, aprés les scandales révélés par la crise financière. Je n'aurai pas la cruauté de rappeler les positions atlantistes et hyper(sinon ultra)-libérales de François Bayrou comme jeune émule UDF du tandem Giscard-Barre, dont il se réclamait encore il y a peu.
    Pour être complet, on ne saurait oublier le premier des prélèvements cités plus haut, celui sur la nature, qui a donné lieu à un autre type de revendication: la revendication écologique, qui fait partie des éléments de bien-être auquel chacun doît avoir accés. Si cette revendication apparaît aujourd'hui comme récente, ce n'est pas faute d'avoir existé dans le passé, mais elle était tue tant qu'elle ne touchait que la partie la plus défavorisée de la population: la pollution des détritus au moyen-âge ou celle des houillères dans les corons du Nord faisaient plus de ravages mortels que la pollution carbonée de nos villes aujourd'hui.
    En tout état de cause, on voit bien que l'économie et l'écologie ne sont que des chapitres du grand livre de la politique au sens ethymologique grec du terme. Dommage que l'on ne s'inspire pas davantage de la Constitution d'Athènes. Comme se plait à le rappeler Etienne Chouard, ce n'est pas par hasard si le siècle de Périclès fut aussi l'apogée de la démocratie athénienne: Les membres de l'Assemblée étaient tirés au hasard, pour une représentation équitable des intérêts de la population, et le gouvernement était pour moitié tiré au sort, pour moitié élu.
    On trouve une sorte de synthèse de tous ces aspects éco- dans la vision humaniste qu'expose l'économiste Jacques Généreux dans ses deux derniers livres (de mémoire: "Les véritables lois de l'économie", et "Le socialisme nèomoderne"). Ah! néo-, quand tu nous tiens...

  22. Adrien dit :

    J'ai déjà attiré l'attention sur le fait que dialoguer en circuit fermé entre initiés de ce blog c'est bien, mais porter la contradiction ailleurs c'est mieux!

    On peut notamment intervenir, comme je l'ai fait, pour réveiller quelques consciences sur les blogs de Moscovici (trés fréquenté), Corinne Lepage, Chevènement, 2Villepin et Dupont-Aignan (passablement censurés)),... Dominique Reynié,etc.

  23. BA dit :

    Attention ! La deuxième vague arrive ! Les défauts de paiements sont en train d’exploser aux Etats-Unis !

    Les banques américaines vont subir de plein fouet une deuxième crise financière, encore plus violente que la première !

    De plus en plus d’Américains se retrouvent au chômage. Le taux de chômage 2009 est désormais estimé entre 9,2 % et 9,6 % par la Reserve Fédérale.

    Trois conséquences désastreuses pour les banques :

    1- De plus en plus d’Américains ne peuvent plus rembourser leurs emprunts immobiliers pour leur logement : regardez la courbe bleue sur le graphique. Les défauts de paiements explosent.

    2- De plus en plus d’Américains ne peuvent plus rembourser leurs emprunts pour l’immobilier commercial : regardez la courbe rouge sur le graphique. Les défauts de paiements explosent.

    3- De plus en plus d’Américains ne peuvent plus rembourser leurs crédits à la consommation : regardez la courbe verte sur le graphique. Les défauts de paiements explosent.

    http://3.bp.blogspot.com/_pMscxxELHEg/ShHOSI9n-nI/AAAAAAAAFSU/vv1co4fr2qI/s1600-h/FedDelinquencyQ1.jpg

  24. jennifer dit :

    Alors, ça y est! elle arrive la 2ème vague de la crise? merci de nous prévenir B.A. Et oui elle sera encore plus terrible.
    Je pense aussi que fin juin, les jeunes qui ont fini leurs études vont venir gonfler massivement les rangs des chômeurs.

  25. Patrix dit :

    N'étant pas un militant et suivant le jeu politique avec un peu de distance, je vais jouer au Candide : qu'est ce qui aujourd'hui, sépare encore le PC du PG ? Peut-on envisager à terme, une fusion de ces deux partis (ainsi qu'éventuellement de GU), des tractations peuvent elles avoir lieu à cet effet, ou au contraire il existe encore entre les deux mouvements des divergences telles que toute fusion est en l'état actuel impossible ? Quand je vois les divisions bien plus profondes qui existent par exemple au PS, je me permets de m'interroger.

  26. jennifer dit :

    Patrix, on trouvera toujours des différences entre les 2 et il y en a, c'est vrai. Mais il y a aussi assez de bases pour faire une organisation commune. On s'en rend compte tous les jours dans nos campagnes communes. Par exemple Die Linke leur programme de fondation était très minimaliste.

    Pour dire vrai, ce qui empêche la fusion ce sont les réflexes sectaires, à mon avis, les habitudes engrangées depuis des années et il faut beaucoup de temps pour changer les structures mentales. Mais je sens qu'on pourrait y arriver un jour. Quand? est une autre question.

  27. jennifer dit :

    Sur la crise économique, en anglais (désolée). Ca explique que de l'avis des experts économistes on a échappé à la dépression mais la reprise ne se fera pas vraiment, on aura une stagnation.

    Les nord américains ont pendant longtemps consommé plus qu'ils ne produisaient. Ca n'est plus possible maintenant. Il va falloir choisir entre réduire la consommation des américains, ou réduire les dépenses d'armements: soit le beurre, soit les armes!

    Or Obama refuse ce choix. Il veut maintenir le niveau de vie élevé et en même temps les dépenses militaires. Par conséquent cela retombe sur le taux d'investissement qui continue à être trop bas et qui est la force motrice de la crise économique (cf courbes). Il y a donc des choix structurels à faire si on veut sortir de la crise au lieu de l'alimenter.

    http://ablog.typepad.com/key_trends_in_the_world_e/2009/05/paul-krugman-in-shanghai.html

  28. BA dit :

    Bilderberg 2009 : 11 participants français étaient à la réunion ultra-secrète du Groupe de Bilderberg (sur un total de 130 participants environ).

    1- le chroniqueur du journal "Le Point" Nicolas Baverez,
    2- le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand,
    3- le PDG d’Europe 1 Alexandre Bompard,
    4- le PDG des assurances AXA Henri de Castries,
    5- la ministre de l’Economie Christine Lagarde,
    6- le président de l’OMC Pascal Lamy,
    7- le président de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) Thierry de Montbrial,
    8- le directeur du "Nouvel Observateur" Denis Olivennes,
    9- le PDG de la Société Générale Frédéric Oudéa,
    10- l’économiste Jean Pisani-Ferry,
    11- le président de la Banque Centrale Européenne Jean-Claude Trichet.

    Liste officielle ici :

    http://info.kopp-verlag.de/fileadmin/user_upload/allgemein/2009-05/Bilderberger_PM.pdf

    Video visible ici :

    http://alles-schallundrauch.blogspot.com/

    Le nombre de banquiers participants est très révélateur. Dans la liste des participants, on trouve des hommes d’Etat (Tim Geithner …), plusieurs ministres de l’Economie en exercice, plusieurs ministres des Affaires Etrangères en exercice, des militaires de très haut rang, des responsables de l’OTAN, mais on trouve surtout un nombre incroyable de banquiers.

    Conclusion : les banquiers ont pris le pouvoir, aujourd’hui, en mai 2009. Le pouvoir n’est plus dans les mains des hommes politiques, ni du complexe militaro-industriel. Le pouvoir est dans les mains des banquiers.

  29. Adrien dit :

    Lorsqu'on lit le dernier billet de Moscovici, on pourrait aussi bien l'imaginer sous la plume d'un député UMP ou MODEM!
    Il n'y est reproché à Barroso que d'être trop mou ou trop maladroit...

    Rien (forcément) sur la forfaiture du traité de Lisbonne, qui a ridiculisé nos institutions et celles des Pays-Bas en faisant ratifier par voie parlementaire ce qui avait été refusé par la voie referendaire, motif d'anti-constitutionnalité évident dans toute démocratie digne de ce nom: rappelons ici que la procédure referendaire, se justifie dans la Constitution par le sujet traité; dés l'instant où il a été jugé bon de faire appel au peuple dans un premier temps, on ne peut sur le même sujet en juger différemment dans un second temps. Dans de telles circonstances, que le PS se soit abstenu ne fut en rien un moindre mal, ce fut une lâcheté supplémentaire!
    Quelque soit son opinion (OUI/NON), on ne peut plus avoir confiance dans les hommes politiques qui ont bafoué un principe si élémentaire que tout français le ressent comme tel.

    Le referendum de 2005 avait été un vrai moment de démocratie, pas seulement par son résultat, mais par la campagne qui l'avait précédé: les documents analysés et les arguments échangés avaient permis à la raison de s'exercer et non aux tripes de s'exprimer, comme c'est trop souvent le cas. Nombreux sont ceux qui ont construit leur vote sur la réflexion face à l'enjeu. Cela avait permis de revenir aux sources de la démocratie et rendu évident pour une majorité d'entre nous que les institutions européennes étaient fondées sur l'autorité arbitraire d'une Commission non-élue jouissant de pouvoirs comme nulle part ailleurs (cf le site d'Etienne Chouard à ce sujet).

    On mesure là tout le caractère prémonitoire des paroles concernant l'Europe qu'Yvan Audouard faisait prononcer à Jean Gabin devant l'Assemblée dans le film mémorable "Le Président" rediffusé avec à-propos sur la chaîne parlementaire, récemment:
    " Désormais, messieurs les députés, on ne vous demandera plus d'appuyer un ministère, mais de soutenir un gigantesque conseil d'administration! "

    Les acteurs essentiels des choix de la Commission sont en effet des lobbies, d'inspiration et de dénomination anglo-saxones, qu'elle dissimule sous le vocable de "société civile". Parmi les plus importants figurent notamment:
    L'ERT (European Round Table)
    L'UNICE (Union of Industrial and Employers Confederation of Europe)
    L'ESF (European Services Forum)
    Le TABD (Trans Atlantic Business Dialog), ce dernier ayant conduit le 26 mars 2009 à la signature par le PSE de la résolution concernant notamment le Grand Marché Transatlantique.

    Je recommande à nouveau de lire à ce sujet Raoul Marc Jennar, spécialiste international dont les écrits furent prémonitoires:
    Europe, la trahison des élites, Fayard 2004.

    On peut y percevoir comment c'est par l'"entrisme" au sein du PS que la démocratie chrétienne atlantiste (Jacques Delors puis Pascal Lamy) a réussi son plus beau coup: aprés l'echec de la tentative frontale de Jean Lecanuet en 1965 contre Gaullisme et Socialisme, la tentative avortée de Jacques Chaban-Delmas à l'intérieur de la droite, celle inachevée de Giscard d'Estaing au "centre", il s'agissait de parachever l'oeuvre de l'intérieur de la gauche...
    Issu de la démocratie chrétienne, Jacques Delors rejoignit les sociaux-démocrates au PS comme ministre de l'Economie et des Finances dont Pascal Lamy fut le directeur-adjoint de cabinet cotoyant, sous le ministère de Pierre Mauroy, Jean Peyrelevade qui sévit plus tard au Crédit Lyonnais et au...MODEM. Jacques Delors exerça trois mandats à la Présidence de la commission européenne avec Pascal Lamy comme directeur de cabinet qu'il définissait lui-même comme "moîne-soldat". Leur influence fut déterminante sur le PS, malgré l'"entrisme" concurrent au sein du PS de nombreux militants issus du trotskysme. Ce sont ces derniers qui se convertirent peu à peu au libéralisme, selon la "politique des petits pas" pratiquée par Delors. Négociateur hors pair (surnommé "shrewd eyes" par un de mes amis britanniques) et communicateur redoutable (en comparaison, Sarkozy est un enfant de choeur) il continue de pratiquer la même politique en sourdine: son entretien dans le numéro hors série "L'Europe" que publie "Alternatives économiques" cette semaine, s'intitule: "L'Europe des Etats n'est pas la solution". Dans son style inimitable, où l'accessoire dissimule l'essentiel, il laisse filer en sous-titre du "Parlement européen à Bruxelles": l'intégration économico-financière demeure trop en avance sur le fonctionnement politico-institutionnel...(entendez: fédérons donc tout ça!).
    Aprés le départ de Jacques Delors, Pascal Lamy entra au comité de direction du Crédit Lyonnais (lui aussi) pour en sortir directeur général, non sans avoir entrepris la privatisation de la banque et ses licenciements massifs qui lui valurent le surnom de "la brute" et l'"Exocet" auprés des syndicats. A ce titre, il présida la commission "prospective" du CNPF, qui devait devenir l'actuel MEDEF. Proposé en 1999 par Dominique Strauss-Kahn comme commissaire européen à la concurrence pour succéder à Leon Brittan, il inaugura son mandat en fanfare par sa proposition de lever l'interdiction d'importer en Europe les OGM américains. Il déclara à l'assemblée du lobby pro-américain Trans Atlantic Business Dialog (TABD):
    " Nous ferons ce que nous avons à faire d'autant plus facilement que, de votre côté, vous nous indiquerez vos priorités..."
    Pascal Lamy est aujourd'hui à la tête de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)!

    Espérons donc qu'un prochain billet nous permettra de lui parler mondialisation...

  30. 4 Août dit :

    Citations sympas. Elles datent, et pourtant...

    "Nous sommes à la veille d'une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin est la bonne crise majeure, et les nations vont accepter le Nouvel Ordre Mondial." (David Rockefeller)

    «Seule une crise – réelle ou supposée – peut produire des changements. Lorsqu’elle se produit, les mesures à prendre dépendent des idées en vigueur dans le contexte. Telle est, me semble-t-il, notre véritable fonction: trouver des solutions de rechange aux politiques existantes et les entretenir jusqu’à ce que le politiquement impossible devienne le politiquement inévitable.» (Milton Friedman)

    "Donnez moi le contrôle sur la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois." (Mayer Amshel Rothschil)

    «Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.» (H Ford)

    http://liberonslamonnaie.blogspot.com/2008/11/citations-historiques-sur-la-monnaie.html
    http://www.syti.net/Topics.html

  31. 4 Août dit :

    Alain Hutchinson, eurodéputé belge, socialiste, partisans du oui au TCE, le reconnait :

    « Les lobbies sont ici chez eux : ils passent dans les bureaux, déposent des dossiers, des stylos, vous invitent au restaurant. »

    Certains pourraient en conclure : à quoi bon aller voter ? J'y trouve au contraire une raison nouvelle de se mobiliser le 7 juin. Car plus les citoyens se désintéressent de l'Europe et s'en détournent, plus les marchands du temple peuvent l'investir librement. Alors qu'il serait salutaire de les en chasser.

    Christiane Chombeau

    http://www.rue89.com/crochet-gauche/2009/05/21/leurope-des-firmes-les-lobbies-chez-eux-a-la-commission

  32. 4 Août dit :

    Jean-Luc Mélenchon passe aux infos de LCI, au sujet du "vote sanction"...

  33. Nipontchik dit :

    Tiens à propos de Bilderberg (c'est sur le site-en français! - du PC grec: http://fr.kke-gr )

    "Les organisations du Parti Communiste Grec (KKE) d'Athènes ont péparé, ce Vendredi 15 Mai, une action de masse devant l'hôtel où se tenait la conférence du club Bilderberg. Ce club réunit des politiciens, des économistes et d'autres personnes influentes de l'establishment mondial. Il se déroule en ce moment dans un cadre confidentiel, à l'hôtel Astir Palace à Vouliagmeni près d'Athènes.
    Comme cela est bien connu, les rencontres du Club Bilderberg se tiennent en privé, la presse n'y est pas invitée et n'est informée ni du contenu des discussions ni de la composition des invités. Cependant, on sait que l'on retrouve, parmi les membres de ce club, des politiciens grecs, à la fois du parti de droite au pouvoir « Nouvelle Démocratie » (ND), et du parti social-démocrate PASOK. On compte parmi les membres du Club Bilderberg, entre autres, le Secrétaire au Trésor Américain Timothy Geithner, l'ancien premier ministre Italien Romano Prodi, Richard Holbrooje, des scientifiques de la NASA, des PDG de banques, de l'industrie automobile, de l'industrie aéronautique et d'autres entreprises multinationales. Du côté de l'Union Européenne, Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, a participé à la réunion, tout comme le secrétaire général actuel de l'OTAN Japp de Hoop, et également la reine Sophie d'Espagne et Béatrice des Pays-Bas.
    Sur la grande banderole, qui était déployée à l'entrée de l'hôtel par des centaines de membres du Parti Communiste Grec et de la Jeunesse Communiste Grecque (KNE), était écrit: « La ND et le PASOK embrassent les chacaux de l'impérialisme du Club Bilderberg. Tournez-leur le dos. Renforcez le KKE ».
    Les forces de police et militaires, des centaines d'officiels des services secrets ont bouclé le secteur de l'hôtel sur un large périmètre à la fois depuis la mer et depuis l'intérieur des terres. Toutefois, les mesures de sécurité draconiennes n'ont pas pu empêcher les Communistes Grecs d'exprimer leur indignation, en bloquant pendant deux heures l'entrée de l'hôtel où les membres et invités du club Bilderberg tenaient leur rencontre. Parmi ceux qui participaient à la rencontre du club, on retrouvait le Premier Ministre K.Karamanlis et le Ministre des Affaires Etrangères, D.Bakoyanni, tout comme le leader du PASOK et de l'Internationale Socialiste, G.Papandreou, etc.(…)"

  34. Nipontchik dit :

    heu, non:

    http://fr.kke.gr

  35. Nipontchik dit :

    1 peu hallucinant le compte rendu fait par le POI de sa délégation au PG pour l'organisation d'1 marche contre les licenciements! (mais bon, c'est 1 compte rendu peut-être 1 peu subjectif, j'imagine mal les camarades expérimentés du PG être aussi bêtement "droit dans leurs bottes " dans ces circonstances)

    Sur le fond la réponse du PCF à la délégation du POI est + intéressante: il y a le 28 mai, dépôt de la proposition de loi du groupe communiste contre les licenciements.

  36. Abel dit :

    @ Adrien
    Non, je ne crois pas que l'agneau puisse persuader le loup de ne pas le manger. Seriez vous convaincu par les arguments d'un blogueur UMP ?! Mieux vaut militer et tenter de convaincre autour de soi (famille, amis).

  37. Nipontchik dit :

    L'UE, on va la n....!

    "UE et Russie affichent leurs divergences
    AFP
    22/05/2009 | Mise à jour : 08:53 | Commentaires 1 | Ajouter à ma sélection
    La Russie et l'UE ont laissé éclater leurs divergences au grand jour ce matinb lors de leur sommet bi-annuel, Moscou mettant en garde contre une nouvelle guerre du gaz avec l'Ukraine et s'inquiétant du Partenariat oriental européen avec l'ex-URSS. "Nous avons des doutes sur les capacités de paiement de l'Ukraine" pour ses achats de gaz russe, a lancé le président russe Dmitri Medvedev lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet organisé à Khabarovsk dans l'Extrême-Orient russe.
    Ce type de contentieux entre Moscou et Kiev a déjà conduit à plusieurs crises gazières aux lourdes répercussions pour l'Europe, ainsi privée de gaz russe pendant deux semaines en janvier. "Dans cette situation, les partenaires aident leurs partenaires, et nous sommes prêts à aider l'Etat ukrainien mais nous aimerions que l'UE assure une partie significative de ce travail", a estimé M. Medvededev, soulignant que les pays européens avaient "intérêt" à garantir leur sécurité énergétique.
    Le sommet n'a guère progressé sur les moyens, dans un tel contexte, de garantir la sécurité énergétique, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso insistant pour que les nouvelles mesures à prendre reposent sur la Charte de l'Energie dont Moscou ne veut pas entendre parler."

  38. jennifer dit :

    la manif du 26 mai, je ne la sens pas, mais pas du tout!
    Personne n'en parle, ne la mobilise, et si c'est juste pour dire qu'on est mécontent, c'est usant à la fin, les gens s'épuisent...
    Il faudrait autre chose. Certains parlent d'une montée nationale à Paris pour une manif nationale...

  39. jennifer dit :

    Mon dieu! Comme tu en as des désirs sexuels, Nipontchik! Passes-tu à la réalité ou c'est juste sous forme de fantasmes?

  40. Nipontchik dit :

    mais non Mme K est 1 source d'inspiration...intellectuelle!

  41. jennifer dit :

    je parlais de l'UE.

  42. jennifer dit :

    Sarkozy veut faire du personnel soignant en psychiatrie des flics, et maintenant c'est les profs qui deviendraient des flics, fouilleraient les élèves, et puis appel à la délation par les voisins, les proches etc... Voilà la société sécuritaire qu'il veut créer: plus besoin de flics (ça coûte trop cher), il suffit que tout le monde flique tout le monde, au travail, à la maison etc... Une société totalitaire en somme!

  43. maxou dit :

    Bonjour à tous,

    « Le bonheur n'est pas le droit de chacun, c'est un combat de tous les jours. »
    Orson Welles

  44. Nipontchik dit :

    en ce moment mes frustrations ne sont pas sexuelles, et il est inutile d'écrire ce que je conseillerais aux sociolibéraux de faire avec la charte de l'énergie de leur pote Barroso

    je viens de lire la page de l'express sur Jean-Luc Mélenchon, la grosse tête ça va? et puis c'est le genre de louange journalistique qui doit énerver au PCF et au NPA...
    il vaut mieux garder les pieds sur terre (pas fameux pour IU le sondage d'El Pais hier; certes les sondages on leur réserve le même sort sue la charte de l'énergie des sociobarrosistes et puis au delà des Pyrénées...mais qd même, il risque d'avoir 1 drôle d'allure le Plt de Strasbourg

  45. Nipontchik dit :

    et puis comme ça en passant, j'ai été relever mon courrier ce midi (because attente de réponses à mes candidatures) et je tombe sur 1 4 pages du PG
    j'ai juste lu "interdictiondes licenciements pour les entreprises qui font des profits", peut se comprendre en période "normale" mais en cette période de crise systémique des entreprises qui font des profits y en a pas tant que ça...et puis il y a des secteurs stratégiques à sauvegarder ds le cadre d'1 politique industrielle...
    pas très malin comme formule (même s'il fallait penser aux PME)


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