19sept 09
Au jour le jour, de Strasbourg à Lyon en passant place de la bourse à Paris. Jeudi matin 17 septembre, 11 heures. La note traite des sujets suivant: la manifestation devant la bourse des travailleurs de l'automobile, un débat à Lyon avec Alain Minc pour le forum du journal "Libération, le rebond prévisible de la crise financière, l'élection de Barroso, et d'autres petites choses ici où là au fil des moments.
jeudi 17 septembre 11heures Paris
Place de la bourse.
Il n’y a plus un numéro du journal «l’Humanité» en vente à onze heures place de la Bourse. Tout a été acheté. Tant pis pour moi. Mon abonnement n’était pas encore servi quand je suis parti de chez moi. Je croise Maxime Gremetz, pipe au bec, l’Huma en main. Il me prête son journal. Je survole comme chaque matin, histoire de me faire une idée du jour que nous commençons. Je n’ai guère le temps de la lecture. Voici la manifestation qui arrive venant d’Opéra. C’est pour être là que j’ai séché une journée de parlement à Strasbourg. Je sais qu’il faut être là quand on le peut. Non seulement à cause du thème de la manifestation des travailleurs du secteur de l’automobile livrés aux patrons voyous et aux dépeceurs d’entreprise. Déjà ce serait suffisant. Mais en ce moment je suis davantage sensibilisé par mes camarades qui militent en entreprise à la question des libertés syndicales dans notre pays. Plusieurs groupes de manifestants viennent d’ailleurs spontanément me voir pour m’exposer leur situation. La criminalisation des conflits est maintenant la forme de riposte d’acharnement auquel ont recours les directions d’entreprise et le gouvernement face aux travailleurs syndiqués les plus combattifs. Evidemment il s’agit d’effrayer les salariés pour leur faire rentrer la tête dans les épaules. On connait le coup. Il remonte au dix neuvième siècle. On tape dans le tas mais on cible les fortes têtes pour tarir la source qui produit des meneurs de lutte. Ca peut marcher, car les coups sont très rudes. Les condamnations pleuvent et elles font peur. Ceux de la RATP de la ligne 9 ont décidé une grève mardi pour marquer leur solidarité avec trois collègues qui sont jugés ce jour là pour avoir entravé la circulation des rames, activité sommes toute assez ordinaire pour un gréviste. Le fort de l’affaire est tout de même qu’elle remonte à … 2007. Les camarades s’inquiétaient parce que si leurs leaders sont condamnés, le statut de la RATP permet de les licencier. On devine ce que cela veut dire pour les intéressés d’abord. Pour leur famille. Et pour l’environnement dans l’entreprise. Je pense que dans ce contexte, outre ce qui est du à la solidarité personnelle avec ceux qui trinquent pour les autres, il faut une action des partis politiques de gauche. Je veux dire que la question de la liberté syndicale et de la répression des syndicalistes n’est pas une affaire de syndicalistes. C’est une liberté fondamentale qui est en cause. Donc nos partis ont vocation à s’exprimer et à faire campagne sur le sujet. De cette façon nous ouvrons un front qui peut soulager celui sur lequel se battent les syndicats. Montrer que le gouvernement se trouve au côté des dirigeants d’entreprises pour poursuivre les travailleurs devant les tribunaux et exiger d’énormes sanctions financières est de nature à l’inciter à moins de zèle. D’après moi cela peut-être même un thème pour les élections régionales dans la mesure où chacun sait bien qu’elles seront politisées et nationalisées. C’est d’ailleurs notre intérêt, à gauche, en général, et dans l’autre gauche, en particulier.
Vendredi 18 septembre. Lyon 14 heures.
VOYAGE A LYON POUR LIBERATION
Aujourd’hui je suis allé à Lyon pour participer à un débat du forum de «Libération». Comme tout le monde le sait, il y a deux gares à Lyon et c’est une source de confusion qui a couté bien des angoisses à nombre de voyageurs. Pour ma part je suis descendu à Lyon Part-dieu, mais il aurait été plus malin de descendre à Lyon Perrache infiniment plus proche de la mairie et du barnum que le Forum de Libération a installé derrière le bâtiment municipal pour faire ses grands débats. Je visite donc le métro une fois de plus et je dois constater qu’il est ici plus propre, plus fluide que celui de Paris. Seul point commun: à Lyon comme à Paris cet espace est réservé aux personnes qui peuvent se servir des escaliers sans difficulté en y portant leurs valises et leurs poussettes à bout de bras. Handicapés, voyageurs et parents d’enfants en bas âge, s’abstenir. Comme «Libération» a oublié de m’inviter au repas qui était servi à l’étage de la mairie comme j’ai pu le constater en venant prendre le café à l’heure où j’étais prévu, j’ai donc pu déjeuner avec mes camarades des comités lyonnais du Parti de Gauche. On a fait un point rapide sur l’état de la discussion dans le Front de gauche et sur l’interview de Marie George Buffet (que tout le monde appelle par son prénom dans mon Parti sans que je sache quand cette mode s’est déclenchée). A lire dans «l’Humanité» de Vendredi, le crayon à la main. A Lyon Le Parti de Gauche recrute bien. J’ai apporté ma contribution car, après le débat au forum de «Libération», nous avons fait trois adhésions dans la salle. Preuve que ce que j’ai dit devait quand même être un peu motivant. Je n’en suis pas peu fier. Mais mon émotion est venue de la rencontre avec Charrier, l’ancien (depuis peu) maire de Vaux en Velin, après le débat, sur le perron de la mairie. Lui a rejoint le Parti de gauche il y a maintenant un mois ou deux et compte tenu de la place qu’il a occupé dans la question de la vie des banlieues c’est pour moi, qui ai été si longtemps élu de banlieue, une référence, une sorte de légende vivante. Savoir qu’il a jugé notre combat digne de sa participation est évidemment très réconfortant et encourageant. D’autres adhésions se dessinent dans le département, venant des rangs «citoyens», d’anciens communistes et de plusieurs socialistes de la gauche du PS. Comme dans beaucoup d’endroits ceux-là sont en train de faire leurs valises. Après les investitures au PS il y aura du mouvement et après l’élection encore. Pas besoin de chercher bien loin pourquoi. Dans la mairie, avant de partir je suis retourné saluer les organisateurs. J’ai croisé dans le hall François Hollande et François Bayrou qui se préparaient au débat qui devait les réunir. Qui le veut peut lire dans «Libération» où en est la conversion des principaux dirigeants socialistes au modèle «démocrate». La déclaration de Martine Aubry selon laquelle elle voit bien que «François Bayrou n’est pas à droite mais il n’a pas encore dit qu’il était de gauche» entre bien dans cette ambiance de glissement savonneux. Ah bon, François Bayrou n’est pas de droite? D’où vient ce certificat? Je vais y revenir sur ce blog dès que ma petite documentation sera reconstituée. Je reviens sur le perron de cette mairie. Evidemment il y avait pas mal de socialistes dans le secteur et j’ai retrouvé de vrais amis de ma vie politique antérieure. Passé les premiers moments de gêne où on se regarde en se demandant comment on va commencer la retrouvaille, l’habitude de plaisanter en auto dérision revient vite, ce qui est le vrai signe de bonne santé mentale. On m’y a associé sans façon. Le sujet du jour c’était l’annonce dans «Libération» du fait que Martine Aubry s’apprêtait à radier 48 000 cartes du PS. Que faut-il penser d’un parti qui déclare que le quart de ses adhérents n’existait pas? Surtout si ça ne les empêchait pas de voter. Je ne veux pas trop y insister mais je veux de nouveau souligner que cela jette un jour tout à fait nouveau sur les votes qui ont conclu les débats auxquels j’ai participé avec d’autres pendant toutes ces années. Retour à Lyon. J’avais donc un débat avec Alain Minc.
Vendredi 18 septembre Lyon 14 heures 30
AVEC ALAIN MINC
Il s’agissait d’un débat demandant si le logiciel social démocrate est toujours d’actualité. Un peu curieux dans la mesure où ni l’un ni l’autre ne sommes favorables à la social démocratie. Certes c’est pour des raisons diamétralement opposées. Mais disons que cela a un peu poussé la discussion dans des directions éloignées du thème lui-même. En réalité nous avons parlé de l’avenir du système capitaliste. Il y a eu un moment formidable quand est venue la question de la dette. Minc a eu cette franchise terrible qui l’honore quand il a fini par dire que la dette, à ce niveau, ne s’épongeait plus que de deux manières, par la guerre ou par l’inflation. C’est exactement ce que je pense aussi. La crise peut se lire comme un effet d’ajustement de la masse des signes monétaires avec la valeur réellement produite. L’écart étant de un a cinquante aujourd’hui on voit que le système, secoué à mort, ne tient que d’un fil nommé «la confiance». A tout instant il peut turbuler. Bien malin qui peut jurer que l’inflation puisse être maitrisée comme un processus progressif et contenu et ne pas exploser au contraire d’une seule étincelle. Cela m’amène sur le sujet de l’état de la crise financière.
La crise financière va rebondir
Les bulles financières entre dans une nouvelle phase de dilatation. Elles sont en voie de reconstitution avant même d’avoir été épongées. Les centaines de milliards injectés par les Etats pour sauver les systèmes bancaires n’ont pas été accompagnés de contreparties sérieuses pour changer les pratiques financières et bancaires. Résultat, ils ont regonflé la bulle financière et bancaire, en ajoutant à celle-ci une bulle supplémentaire d’endettement public notamment américain. La preuve: les marchés boursiers sont en hausse depuis 6 mois, alors que l’activité réelle n’a pas repris et que le chômage augmente massivement. N’oublions pas que 200 000 emplois industriels ont été supprimés en France depuis 1 an. Pourtant le CAC 40 a repris 55 % depuis son plancher de mars 2009. Cette valeur financière ne correspond à aucune nouvelle valeur réelle créée puisque sur la même période le PIB français a baissé de 1,2 %. La financiarisation de l’économie continue en toute impunité. Le système bancaire est revenu a ses pratiques initiales, soit pour boucher ses trous soit pour pouvoir afficher de nouveau des résultats de nature a «rétablir la confiance», c'est-à-dire a empêcher les retraits qui seraient bien vite incompensables. Voyons. L’Etat a versé 21 milliards d’aides publiques en capital aux banques françaises. Dans le même temps la France a connu une restriction historique du crédit aux particuliers et aux PME. Selon la Banque de France: l’encours des crédits aux entreprises a baissé pour la première fois depuis 10 ans en juillet 2009. Cette baisse historique concerne aussi bien les crédits d’investissements que les crédits de trésorerie. Le même mois les défaillances d’entreprises ont augmenté de 18 %! Les banques françaises ont pourtant recommencé à dégager des profits dès le 1er semestre 2009. Cela signifie qu’elles ont utilisé les aides publiques pour investir sur les marchés financiers plutôt que pour financer l’économie. Exemple de la BNP. Elle a reçu 5,1 milliards d’euros d’aides publiques. Elle annonce 1,6 milliards de bénéfices au 1er semestre 2009. Cette même banque a provisionné 1 milliard (ramenés à 0,5 milliards) en bonus pour les traders en août 2009. C'est-à-dire 10 % de l’aide publique reçue qui va passer directement dans la poche des traders. Ainsi on voit comment par tous les aspects le système se montre absolument incapable non seulement d’affronter les conséquences de ses pratiques mais seulement de les corriger. Le danger d’emballement tient à la convergence des facteurs qui peuvent effondrer le système. Ainsi la financiarisation de l’économie réelle. Je parle des LBO. Technique d’achat de société ou l’acheteur s’endette à 80 du prix d’achat et se rembourse en dépeçant l’entreprise achetée. C’est à présent la nouvelle bombe qui menace l’industrie et les banques. En effet cette merveille de bidouillage de rapace est doublement explosive: il gonfle la masse de créances à risques dans l’économie et fragilise les entreprises ainsi rachetées par une gestion à court terme qui vise juste à aspirer leur trésorerie. Or, depuis 4 ans, le marché des LBO a triplé en Europe. 140 milliards d’euros de prêts ont encore été accordés en LBO par les banques en 2007, dont 20 milliards en France. Autant dire que le crédit n’est pas rare pour tout le monde. Avec le retournement de l’activité, une grande partie du système des LBO est menacé d’effondrement. A la fin 2008, 70 % des sociétés sous LBO ne respectaient pas leurs clauses de prêts auprès des banques. «Continental» en est un exemple annonciateur. C’est à cause du rachat en LBO, garce à 16 milliards d’emprunts de Continental par le groupe Schaefler, 3 fois plus petit que lui, que l’entreprise est aujourd’hui liquidée. Alors qu’elle est bénéficiaire notamment dans sa branche pneu dont fait partie l’usine de Clairoix. Aucune leçon n’est pour l’instant tirée pour stopper ces mécanismes destructeurs. Au contraire, c’est justement à un fond LBO, le fond américain HIG, que le gouvernement a confié la reprise de l’usine Molex de Villemur sur Tarn. Tout cela n’a rien de marginal. Il s’agit d’un risque majeur pour la France. Dans notre pays, près de 5000 entreprises, aussi diverses qu’il est possible de l’être, comme Picard et Arena ou Télé Diffusion de France, et plus de 1,5 millions d’emplois sont aujourd’hui sous LBO. Cela représente une masse d’emplois égale à celle du total des entreprises du CAC40 ! Ce n’est pas tout. A ce risque d’implosion locale, s’ajoute le risque importé du fait des engagements des banques françaises sur l’étranger. Les banques françaises sont aussi lourdement exposées au niveau mondial. 8,9 milliards d'euros pour BNP Paribas, 6,5 milliards pour le Crédit agricole, 6,2 milliards pour Natixis et 5,6 milliards pour la Société générale. J’en reste là pour que limiter vos cauchemars. Sachez seulement que le scénario latino américain celui d’une transition provoquée par l’auto blocage du système est inscrit dans ce que je viens de décrire et que cela oblige à penser avec sérieux nos propres stratégie à gauche pour le prendre en compte.
Vendredi 20heures
Intermède
Bon, maintenant un flash back. Je publie à la suite de ces lignes mes notes tirées de ma présence à Strasbourg mercredi, jour où l’on y a élu monsieur Barroso pour un second mandat à la tête de la Commission européenne.
Mercredi 16 septembre après midi.
BAROSO SUPER-STAR
Je sais bien que tout le monde est déjà bien informé à ce sujet et je ne le raconte que pour mémoire. Ils ont donc réélu monsieur Barroso, dans un fauteuil. Celui-ci les a remercié à la fin de l’ovation debout qu’il a reçu de ces gens qui semblaient avoir remporté je ne sais quelle victoire contre je ne sais qui tant ils applaudissaient furieusement. De son côté Barroso a remercié le Parti Populaire Européen pour avoir « pris le risque » (sic en français dans le discours) d’affirmer son soutien des le début. Puis il a remercié le gouvernement social démocrate du Portugal et son premier ministre monsieur Socratés pour avoir porté sa candidature. Inutile d’évoquer les rires amers dans la salle sur nos bancs et notamment ceux de nos camarades portugais du Bloc de Gauche, notre «parti frère», qui auront des élections générales dans quinze jours au Portugal, le même dimanche que nos camarades allemands de Die Linke. Rendez vous dans les urnes, donc. N’empêche. Sans les abstentions et les votes favorables des sociaux démocrates monsieur Barroso serait resté en cale sèche. Comme j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur plusieurs médias et que je crois que cela a été vu et entendu je n’y reviens pas ici. Maintenir un libéral caricatural de la période qui est un des responsables du désastre financier que l’on sait est totalement pitoyable. Quelle désinvolture! On voit bien ici la limite de la prétendue démocratie d’opinion. Car l’opinion européenne exprimée de toutes les façons possibles dans la dernière période, et même à droite en France, a été massivement défavorable à monsieur Barroso. Cet épisode fonctionne comme une démonstration des effets possibles invraisemblables de l’effet de bulle en politique. L’union européenne est une bulle bien close. Ce vote restera je le crains dans les annales de l’histoire comme une manifestation de l’incurie de ce temps quand s’avanceront les désastres qu’il contient. J’espère que mes lecteurs ont bien noté que Barroso n’est élu que grâce à l’abstention du groupe socialiste du parlement européen. Ce point n’a pas été compris dans les moments qui ont suivi le vote parce que la règle du jeu est mal connue. Dans le cas présent ne sont comptés que les suffrages exprimés par rapport aux présents dans la salle. Dans ces conditions l’abstention est en réalité un vote favorable pour le mieux placé. Ce n’est donc pas un geste bien courageux de Martin Schulz, le président du groupe socialiste d’avoir demandé a ses députés de s’abstenir. Il a contribué à la victoire de Barroso. Si tout le groupe socialiste avait voté contre Barroso était retoqué. A présent c’est fait. «Je prie pour vous monsieur Barroso et je demande à la sainte mère de notre sauveur de vous inspirer les vertus de sagesse dont elle est si pleine» a déclaré un député conservateur polonais. Pourquoi pas, au point où nous en sommes dans cet hémicycle!
Mercredi encore, 16 heures.
HOMOPHOBES
Eh! Celui là je connais son nom! C’est Landsbergis! N’est-ce pas le héros un tantinet folklorique de la lutte contre l’Union Soviétique en Lituanie? Peut-être un homonyme. Quoiqu’il en soit, en ce moment, un immense démocrate de ce nom est en train de défendre le vote contre une résolution qui vise son pays. Ce héros est en train de soutenir une loi votée en Lituanie qui organise la répression de l’homosexualité sous prétexte de protection de l’enfance. Un orateur se risque à faire remarquer qu’il est pitoyable de voir un pays qui a eu à souffrir l’oppression et qui a tant protester contre se mettre à organiser de telles formes dégradantes de répression. Il faut savoir que la Présidente lituanienne a opposé son veto à deux reprises à ce texte qui met sur le même plan l’homosexualité et la nécrophilie, entre autre sottise. Ce débat me change de mes démêlées d’hier à propos des moutons affectés de la langue bleue. S’agissant de l’homophobie de la majorité législative lituanienne, le commissaire Barrot a exprimé courageusement les «réserves» et même «l’inquiétude» de la Commission. Les homophobes de la Lituanie doivent frémir de peur. Mais comme l’a dit un intervenant de droite, favorable aux homophobes, l’Union Européenne n’a pas compétence dans ce domaine. Ce n’est pas l’avis des attaquants. Ils soutiennent au contraire que l’homophobie met en cause un droit fondamental dans l’Union. Bien vite le commissaire Barrot se presse de convenir que l’Union n’a pas compétence pour les lois sur la famille. Mais la loi homophobe peut remettre en cause les clauses concernant la création culturelle et sa diffusion médiatique et aussi la liberté du commerce électronique. Ca c’est du sérieux! Pour moi, il est temps de s’intéresser à ce que font réellement les pays baltes au lieu de les idéaliser. Ces pays contiennent des êtres humains comme les autres. Avec leur force et leur faiblesse, de droite et de gauche. Sans oublier les imbéciles largement répartis entre tous les camps. Il est absurde d’idéaliser ces pays et de fermer les yeux sur certains débordements qui ne seraient acceptés nulle part ailleurs. Le piédestal des premiers prix d’anti communisme est une vieillerie bien trop étriquée pour aider à vivre dans le moment présent. Cette réaction à la législation anti-homo de la Lituanie est un bon début pour une saine banalisation des relations entre les pays européens. Je déplore seulement qu’il n’y ai eu aucune réaction du genre de celles que nous constatons aujourd’hui quand les lettons ont décidé de payer des retraites aux anciens SS de leur pays. Disons pour l’honneur des gens qui sont ici, que la résolution qui flétrit la loi homophobe est portée sur tous les bancs, à droite et à gauche. Et de même en Lituanie. A présent je quitte mon banc au moment où commence la discussion d’une résolution a propos des traitements infligés aux animaux. On aurait tort de croire que cela ma fasse sourire le moins du monde. J’estime que la façon dont il est procédé dans le transport des animaux ou leur élevage hors sol est une des faces les plus hideuses de ce qu’est en réalité cette société du commerce et du fric ou un être sensible peut être traité avec moins de compassion qu’une chose.
L'EUROPE, HELAS
Je vais interrompre mon récit d’ambiance européenne. Je ne l’ai commencé que pour donner un autre regard sur la vie d’une institution en partant du vécu au fil des heures. Je n’ai pas l’intention d’enjoliver le tableau. Mais en faisant preuve d’ironie je ne crois pas forcer le trait. Bien au contraire. Il en reste tant à dire. Du matin au soir j’ai de bonnes raisons d’écumer de mécontentement. Voyez ces textes dont l’existence m’est révélée trois jours avant le début de la session. En version anglaise. Le programme de la séance, encore en anglais, absolument incompréhensibles qui ne permet de surcroit en aucune façon de savoir de quoi traite leur contenu. Que dire de ces réunions sans traduction, de cette désinvolture à bousculer les ordres du jour en dernière minute, et par-dessus tout, de cette obsession de la concision avec ces temps de paroles en spasme de crapaud. Je me garde pour l’instant de faire des rapprochements que l’on me reprocherait pour leur simplicité entre ces méthodes et le caractère intrinsèquement a-démocratique de cette institution. Mais je les pense de plus en plus fort. Et dans le même temps décroit la ferveur fédéraliste qui m’avait animé tant d’années. Car ce que je vois ne m’inspire rien qui vaille pour mon pays tant est violente, ici, la fureur idéologique des libéraux de tous les pays et puissant l’écho que leur renvoie le conseil et la Commission. Ici la plupart des conceptions qui sont un dénominateur commun de la culture politique française sont considérées comme des extravagances gauchisantes… Mars est plus proche de l'Union Européenne que la République française.
"Le Groupe de Rio qui comprend 23 pays latino-américains a exigé que le gouvernement de facto du Honduras mette fin aux actes de répression contre la population et garantisse l'intégrité physique de Manuel Zelaya et des fonctionnaires de l'ambassade.
Les Etats-Unis sont aussi pour le retour de Manuel Zelaya dans son rôle de président. Non pas parce qu'ils soutiennent sa politique mais plutôt parce qu'ils ne veulent en aucun cas légitimer ce qu'ils considèrent comme un coup d'état. Si le pouvoir reste dans les mains des militaires honduriens, ce sera le premier coup d'état "réussi" en Amérique latine depuis le début du XXIe siècle.
Pierre, ceci n'est pas un commentaire...
Un nouveau « pot-au-noir » géopolitique dans notre saloperie néocapitaliste.
Dans son rapport sur l'évaluation de la situation en Afghanistan, le général Stanley McChrystal relève que "l'influnce croissante de l'Inde dans ce pays ne manquera pas d'exacerber les tensions régionales". Une petite phrase qui n'a pas échappé à Delhi. Les Etats-Unis demanderont-ils à l'Inde de faire "profil bas" en Afghanistan afin de rassurer le Pakistan ? Washington a plus besoin que jamais de l'aide d'Islamabad pour lutter contre les rebelles aux marches de l'Afghanistan.
Et que j’t’embrouille, mon con !
Et si cela s’étendait à l’UE ?
@marillion
La demande par l'opposition de l'ouverture d'une enquête parlementaire sur l'implication de ces événements dans notre entrée en guerre me parait, à tout le moins, de son devoir le plus sacré ! Une "commission Pécora" sur les problèmes financiers et leurs mystères de même !
Bien que conscient de la même réalité, nous divergeons... Sur l'interprétation de nos devoirs constitutionnels et ceux de nos élus, et ce n'est pas une mince affaire... Vous avez le choix des verges pour vous faire battre à la place de ceux qui sont payés et protégé pour ça!
En attendant l'ouverture officiel de la chasse aux "dissidents" je vous laisse toutes liberté de prendre une carte de chasse ou pas... Sourire. Merci pour votre longue réponse.
@Pierre
Comment faire admettre à une opinion française qui base sa pensée sur des faits entachés de probité, qu'il faut ouvrir siné dié une enquête sur les événements du 11 09 alors qu'ils se sont produits aux USA? Que pourrait le moindre opposant, tant est, qu'il fut aguerri aux jeux des manèges internationaux, sur un dossier aussi verrouillé par la thèse conspirationniste? Il restera un parfum sinistre et nauséeux d'un épisode fasciste qui ne pourra être résolu, je le répète, que par les principaux protagonistes, c'est à dire les américains eux mêmes. Ma carte de chasse contre les néocons ultra libéraux, je l'ai toujours sur moi. A mon droit, ou à ma perte.
Bonne nuit.
Salut Jean-Marc !
J'aime bien la candeur de Marj, qui pense que l'unité syndicale doit primer sur toute autre considération.
Au nom de cette unité syndicale, on a fait de belles balades de République à Nation (ou de Bastille, pour rompre la monotonie) tous les deux mois, sans autre perspective d'action parce que les jaunes de la CFDT n'auraient pas suivi et il ne faut pas, n'est-ce-pas, briser la belle unité syndicale qui nous propose de si belles promenades (un peu lassantes, tout de même, non ?)
A LYON, ON SE PARLE.
Mercredi 23 septembre, de nombreux militants du P.C.F., du P.G., de la G.U., des alternatifs, de la Fédération, organisaient une rencontre commune pour discuter des perspectives régionales.
De nombreux points de vues ont pu éclairer le débat qui se déroule dans le FdG, et entre ses différentes composantes.
J'en fais un résumé, un peu long, mais pas du tout exhaustif tellement il s'est dit de choses. D'ailleurs, à un moment, je ne savais plus qui appartenait à quelle oreganisation. Je ne nomme que moi. Veuillez excuser certaines approximations, ou raccourcis, mais quand on prend des notes alors qu'il y a un débit de parole aussi rapide et dense, notamment à cette réunion où il y eut beaucoup d'interventions, s'enchainant à batons rompus, on a du mal à suivre. Si quelqu'un de présent a des rectificationsà faire, il est le bienvenu.
Je tiens à souligner l'ambiance sereine et très respectueuse de cette discussion, même quand on abordait les "point qui fachent". Il serait heureux qu'elles se multiplient un peu partout, et si c'est déjà le cas (surement), faites-en des comptes-rendus !
Tous les partis et organisations font le constat du paysage social dramatique que laisse à voir le pays sous l'égide de l'ultra-libéralisme. Le sarkozisme est un démantèlement systématique, violent, du modèle social, de tous les droits acquis après la fin de la seconde guerre mondiale. Un rouleau compresseur qui reformate le pays selon les desideratas du patronnat, et menace les fondements même de la République.
Il prétend résoudre en plus la crise du capitalisme par un "capitalisme vert", dont Europe Ecologie est l'émanation.
En face, le P.S. est dans une dérive libérale. Il n'a pas de réponses, sinon l'accompagnement du capitalisme.
Les Régionales permettent une confrontation de modèle.
Il n'y a pas de réponse en dehors du Front De Gauche ! Le FdG, c'est arrêter l'hégémonie du P.S. en ce temps de crise systémique.
Il faut donc une gauche indépendante du P.S., pour montrer que changer le monde, la société sont des objectifs toujours possibles, et engager les transitions nécessaires. Tout le monde est d'accord là-dessus, y compris les alternatifs et le M'Pep.
Une militante du P.G. rappelle que les régions sont un point d'appui pour un changement de société: de l'aide à l'école à la planification écologique, en finir avec le logique de compétition, créer un bouclier social, un rééquilibrage économique, une banque régionale, aider l'agriculture vivrière, à la gestion de l'eau.
L'accord est général sur ses sujets.
Un militant de la G.U., concernant l'exécutif, propose une indépendance des groupes unis au premier tour.
Les alternatifs ne font pas de préalable sur les exécutifs.
Un militant N.P.A. souligne son scepticisme: si une fusion dans l'exécutif entre le FdG et le P.S. se fait, comment ne pas accompagner alors le P.S. et accepter des choix qui amèneront ceux qui ont élu le FdG dans la rue ?
A l'intérieur du FdG, il serait temps d'arrêter les incantations et les mises à demeure, voire de rappeler certaines vérités. Attention aux réflexions sur le P.C.F, car le N.P.A. qui s'insurge aujourd'hui n'a pas voulu du FdG aux européennes. Un militant alternatif refuse de cracher sur le bilan des régions où les cocos ont participé: tout n'est pas blanc ou noir. Mais il faut clarifier les choses, en se désolidarisant du P.S.
Un militant G.U. rappelle que si on veut créer une liste autonome au premier tour, il faut avoir un débat de fond. Ca ne se fait pas en un claquement de doigt.
Une miltante communiste rappelle qu'il faut accepter le temps de réflexion des communistes, et respecter en général les pratiques politiques des partis du FdG. Il faut aussi ne pas reproduire les erreurs de la campagne européenne. Par exemple, il est nécessaire d'avoir un discour clair sur le "capitalisme vert", ce qui a peut-être manqué alors. De même, le "carton rouge" à Sarkozy ne suffit pas. Ne pas être dans la protestation, mais être une force de proposition.
Une personne insiste sur le fait qu'il faut faire venir les écolos de gauche, et propose qu'un travail commun soit fait sur la gratuité des transports en commun (qui réduirait par deux l'utilisation de la voiture à Lyon). Elle demande aussi à ce que des tracts FdG soient créés sur cette question, ou sur la consultation populaire sur le statut de la poste.
Un militant G.U. fait le distingo entre les dirigeants socialistes, et ses militants. Les socialistes ne se résument pas au P.S.
Un militant communiste souligne qu'au FdG, il y a débat, confrontation, enrichissement. Comment créer les conditions de la victoire ? Les ateliers du P.C.F. sont mal interprétés. Il faut intervenir avec le P.S. pour ramener ses militants. Ces ateliers sont également des ateliers citoyens, qui proposent de discuter avec les non-encartés, de discuter, proposer, convaincre. Il faut élargir le FdG.
Je rajoute pour ma part que les membres du P.G., de la G.U., des alternatifs, bref de tous ceux qui sont dans la salle, doivent s'emparer de cet outil des ateliers, car ils n'appartiennent pas qu'aux seuls communistes, que des militants P.S. sont prêts à venir nous rejoindre, qu'il faut les y encourager à cette occasion, et mettre ceux qui suivent la ligne directrice du P.S. devant leurs confrontations.
Un militant P.G. me fera remarquer que ce positionnement est également le sien dans le P.G., mais qu'il se heurte à un "antisocialisme primaire", qui ne tient pas en compte les mouvances des militants socialistes.
Un autre militant P.G. pense que le P.C.F. se ralliera peut-être au P.S. dès le premier tour, mais qu'il garde espoir. Y compris pour d'autres échéances.
Un rendez-vous a déjà été fixé pourle 9 novembre, après la désicion du P.C.F. (qui se fera sur consultation de la base) pour savoir si en cas de "non" du P.C.F., qui part avec qui. La question s'adresse également aux militants P.C. présents.
Une personne non-encartée demande que la décision soit prise dès le 10, en cas de décision du P.C.F. de ne pas entrer dans une liste autonome, de faire liste commune P.G.-G.U.
Un membre de la Fédération explique que pour lui les résultats du FdG ont été un échec aux européennes. En cas de réussite du FdG (tout parti et organisation compris), il doit faire en sorte que la Région aide les salariés dont les entreprises déposent le bilan à reprendre les commandes de leurs entreprises.
Beaucoup d'autres interventions constructives ont lieu, mais je ne peux pas tout écrire. Il est fait le constat de nos divegences, certes, mais surtout de nos convergences, et que ce type de rencontre est nécessaire. Un débat entre vrais humains vaut mieux que la blogosphère.
La désicion est prise de continuer ce type de rencontre, avant la décision du P.C.F., avec des groupes de travail, au niveau de la ville comme des arrondissements, afin d'élargir la base aux débats, et faire en sorte que personne ne reste dans son coin.
Dans ces groupes de travail au niveau de la ville seront présents le P.C.F., le P.G., la G.U., les Alternatifs, la Fédération, le N.P.A., etc.
Des militants P.C.F. et G.U. aimeraient d'ailleurs s'appuyer sur les ateliers du P.C.F. qui deviendraient les "ateliers du Front de Gauche". Il semblerait qu'il y ait un blocage, un refus.
Dans tous les cas, quelles que soient les modalités de ces groupes de travail réunissant TOUT LE MONDE, ils vont s'organiser très rapidement, afin de construire un projet politique progressiste et antilibérale, pour faire des régions un rempart contre le Sarkozysme, et une surtout un programme de gauche intransigeant, après un débat de fond.
A suivre.
Honduras. Le président Zelaya dénonce un plan pour l’assassiner et demande de soutenir concrètement son peuple
Le président du Honduras, Manuel Zelaya, a dénoncé ce mardi les plans du gouvernement putschiste de prendre d´assaut l’ambassade du Brésil où il se trouve depuis lundi, pour le capturer et l’assassiner.
« Nous sommes menacés d´une attaque cette nuit contre l’ambassade du Brésil (...). Ils planifient ma capture et mon assassinat pour que des médecins déclarent que je me suis suicidé », a déclaré le Président lors d´une interview exclusive à teleSUR depuis Tegucigalpa.
« Je veux dire à la xommunauté internationale que Manuel Zelaya Rosales ne se suicide pas, qu´il va vivre et qu´il va continuer à se battre pour ses principes avec fermeté, et qu´il préfèrerait mourir avec dignité plutot que de s’agenouiller devant cette dictature. Que cela soit bien clair pour ces tyrans qui veulent gouverner ce pays avec la force des armes », a-t-il ajouté.
Il a exprimé son souhait que les annonces par le Brésil et les Etats-Unis (EE.UU.) de convoquer pour ce jeudi le Conseil de Sécurité de l’ONU afin de traiter le thème du Honduras, ainsi que la pression qu’exerce la Communauté internationale, se traduisent par un soutien concret au peuple hondurien en train de souffrir et "qui ne mérite pas ce destin après tant de sacrifices, tant d’exploitation durant des décennies, il temps que justice lui soit rendue ».
« Nous remercions sincèrement la Communauté internationale et les présidents de tous les gouvernements qui nous ont soutenus sincèrement et nous allons les remercier davantage quand la démocratie et la paix seront rétablies dans le pays » a-t-il ajouté.
Via Campesina, dans une note diffusée mardi, explique que la répression policière se poursuit et dénoncent des centaines d´arrestations, des personnes blessées et des morts. Certains stades sont transformés comme au Chili en 1973, en camps de concentration. Le coup d´État médiatique se prolonge : les médias se chargent de rejeter la faute de ce tout qui se passe sur le président Zelaya et sur la résistance et tente de faire croire que "l´ordre règne" et que rien ne se passe pour freiner la mobilisation.
Le mouvement social informe également de ce que les personnes qui accompagnaient le président Zelaya ont abandonné l´Ambassade du Brésil où elles ètaient pratiquement emprisonnées - privées d’aliments, d`eau et depuis hier d’énergie, un petit groupe de personnes est resté avec le président Zelaya.
Sources : TeleSur et Via Campesina
Excellent communiqué du Parti de Gauche sur le Honduras
http://www.lepartidegauche.fr/editos/international/862-retour-du-president-zelaya-au-honduras-lassemblee-generale-des-nations-unies-doit-activement-soutenir-le-retour-de-la-democratie
Bizarre, le Honduras a aussi coupé l'électricité à l'ambassade d'Argentine qui proteste
Bonjour à tous,
Ils ont osé le faire
Une grippe bienvenue
A partir de quand la nécessaire prévention de la pandémie de grippe H1N1 devient-elle prétexte à régler les affaires internes ou réorganiser certaines administrations et organismes ? En Gironde, la Caisse primaire d'assurance maladie a averti les professionnels de santé qu'elle cessera les traitements des feuilles de soins papier en cas d'épidémie, en raison, écrit son directeur, de la probable augmentation de la charge de travail et l'absentéisme du personnel. Les assurés qui ne possèdent pas de carte Vital ou qui s'adressent à des professionnels de la santé sans terminaux, pour les visites à domicile par exemple, devront attendre la fin des hostilités du virus pour être remboursés. Le directeur de la CRAM va plus loin en estimant qu'il sera probablement recommandé aux assurés de limiter tant les déplacements « que les transmissions physiques et matérielles ». Ne venez pas, n'écrivez pas comme si le virus se transmettait par courrier. Jérôme Pascaud, l'auteur de la lettre a confirmé, dans le journal Sud-Ouest, ses écrits, Il s'agit, dit-il, d'assurer la continuité des activités. En cessant une partie des activités ? Car la caisse, dans le même temps, presse les professionnels de santé encore réticents à s'équiper de matériels informatiques. Le président du conseil régional de l'ordre des médecins d'Aquitaine a déclaré en guise de commentaire : « Cette grippe provoque une telle psychose qu'on finit par écrire n'importe quoi ! » Si ça peut aider à accélérer la réorganisation des caisse en cours depuis quelques années, par la fermeture de centres, la suppression de personnels, la grippe H1N1 aura un rôle de catalyseur. Heureux M. Pascaud ?
Jacques Moran
Taxer les indemnités d'accident de travail
Social. Le projet du gouvernement crée la polémique.
Le Ministre du Budget, Éric Woerth, a confirmé hier que le gouvernement envisageait de fiscaliser les indemnités journalières pour accident du travail. « C'est une proposition qui nous semble assez logique. Il est assez naturel de fiscaliser de la même manière que les revenus du travail le revenu qui remplace le revenu. » Selon le patron des députés de l'UMP, Jean-François Copé, le Premier ministre a validé l'idée de soumettre ces indemnités à l'impôt sur le revenu lors d'un petit-déjeuner de la majorité mardi à Matignon. La mesure pourrait rapporter entre 150 et 250 millions d'euros, a précisé hier Jean-François Copé.
Un amendement de l'UMP
Aux yeux d'Eric Woerth, « c'est une mesure tout simplement de justice qui permet de mettre en avant le travail ». Selon lui, « les compensations sur les accidents du travail à long terme ne seront pas concernées, il y aura une certaine forme d'exonération ».
Jean-François Copé s'est dit en faveur de cette mesure / « Lorsque vous êtes malade, en arrêt maladie, lorsque vous êtes au chômage vous payer des impôts et lorsque vous avez un accident du travail vous ne payez pas d'impôt. Il y une injustice d'une situation par rapport à l'autre. » Il a précisé que l'UMP introduirait cette proposition par le biais d'un amendement au projet de loi de finances.
La proposition a cependant mis « mal à l'aise » le président de l'Assemblée nationale. « Il reste maintenant à ce qu'elle soit sérieusement débattue et à ce qu'elle fasse l'objet d'échanges avec les partenaires sociaux. Il y des réserves de ma part », a dit Bernard Accoyer.
Pour le Parti socialiste, « l'UMP vient d'inventer la triple peine ». « Aux traumatismes liés à l'accident, à la diminution des revenus (les accidentés sont indemnisés à 80 % du salaire journalier de base), s'ajoute maintenant l'imposition dès 2010 », dénonce Jean-Marc Ayrault. Le président de la Fédération nationale des accidentés de la vie, Armand de Broca, a lui aussi condamné ce projet.
Jean-Luc Mélenchon était ce matin sur Canal+
Partie 2, minute 26.
http://www.canalplus.fr/tous-les-programmes/les-emissions/pid2207-c-p-la-matinale.html?
A Canal + ce matin Jean-Luc Mélenchon toujours percutant, parlant juste et même avec une rare élégance. Bravo, merci, c'est réconfortant.
Injure aux victimes des accidents du travail
Sécu. Le gouvernement veut soumettre à l'impôt sur le revenu les indemnités journalières perçues par les victimes d'accidents du travail.
Il n'y a pas de petits profits. Le gouvernement envisage de soumettre à l'impôt sur le revenu les indemnités journalières (IJ) perçues par les victimes d'accidents du travail, qui sont aujourd'hui défiscalisées. Présentée hier dans le Figaro par Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'assemblée, cette idée a reçu l'approbation sur LCI du ministre du Budget, Éric Woerth, même si elle n'avait été confirmée hier ni par le ministère du Travail, ni par le premier ministre. Mais Jean-François Copé a affirmé avoir l'aval de Matignon, où François Fillon aurait « très largement approuvé » cette initiative. Défendue plusieurs années de suite ces dernières années par le sénateur centriste Jean-Jacques Jégou, cette proposition avait à chaque fois provoqué un tollé. Soutenue aujourd'hui par l'influent patron des députés UMP, elle risque de figurer dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Et constituerait alors une attaque en règle contre les victimes de risques professionnels.
Il y a « un problème d'équité, a estimé Jean-François Copé. Aujourd'hui, quand vous êtes une femme enceinte et que vous allez en congé maternité, lorsque vous êtes malade et en arrê de travail, lorsque vous êtes au chômage... vous payez des impôts. Et lorsque vous avez un accident du travail, vous ne payez pas d'impôts ! » Pour Eric Woerth, « vous êtes pris en charge par la Sécurité sociale et éventuellement complété par l'entreprise, et donc un revenu de remplacement doit être traité de la même façon qu'un revenu du travail ; c'est une mesure de justice. »
Un argument qui fait bondir Arnaud de Broca, secrétaire général de la FNATH (accidentés du travail), qui y voit une « injure » : « Ces indemnités ne sont pas un revenu de remplacement, mais constituent la réparation d'un préjudice, une perte de salaire due à une incapacité de travailler du fait d'un risque professionnel ou de mauvaises conditions de travail. » La proposition est d'autant plus choquante que « les victimes du travail sont les seules dont le préjudice n'est pas intégralement indemnisé », contrairement par exemple aux victimes d'accidents de la route, d'infractions ou d'erreurs médicales. « Elle touche des personnes qui doivent déjà payer les franchises médicales, la hausse du forfait hospitalier, cela commence à faire beaucoup », constate Arnaud de Broca. D'autant que de nombreux salariés ne bénéficient pas de la prévoyance d'entreprise qui permet aux victimes de percevoir l'équivalent de leur salaire après un accident du travail.
La fiscalisation des indemnités journalières des accidentés du travail, qui devrait rapporter 150 millions d'euros, ne concernera que les arrêts de courte durée, a précisé le ministre du budget. Lequel n'a toutefois pas exclu totalement les indemnisations de longue durée, pour lesquelles il prévoit « une partie d'exonération ». La CFTC a jugé cette mesure « choquante », tandis que le président du groupe socialiste à l'assemblée, Jean-Marc Ayrault, en a dénoncé « l'indécence ».
Lucy Bateman