01déc 09
Ce matin je suis allé sur le chantier de l’Hôtel Majestic dans le 16ème arrondissement de Paris. Je suis entré par la fenêtre en me hissant sur une chaise. Là se trouvent les travailleurs sans papiers qui occupent cette partie du chantier. C’est une grève. Avec l’encadrement du syndicat CGT. Une grève. La question des sans papiers est sortie du débat sans contours précis sur l’immigration en général et en particulier pour entrer dans la logique mieux délimitée d’un conflit social. Ici ils sont 61 à faire grève depuis le 12 octobre pour obtenir un titre de séjour. Le propriétaire leur a coupé l’électricité et le chauffage. Leur courage et leur détermination sont incroyables. Ici les travailleurs sans papiers construisaient « le nouveau fleuron de l’hôtellerie de luxe à Paris ». Un hôtel où une nuit coûtera entre un demi-SMIC et cinq fois le SMIC. Précision importante : ces travailleurs ont des contrats de travail. Ils cotisent à la sécurité sociale. Pourtant au regard du droit du séjour ils n’existent pas. Ils sont donc réputés illégaux. Donc condamnés à vivre dans la peur et à être surexploités sans pouvoir se défendre. Je parle de ça et je reviens sur l’affaire des milices de Sarkozy. Je me suis planté de discours et de date. Mais, hélas, je ne me suis pas trompé de citation ni d’auteur… N’empêche que si je ne reconnaissais pas mon erreur, même secondaire, c’est la crédibilité de mon blog qui serait en cause.
Des délinquants innocents
Des travailleurs en règle sans papier ! Quel paradoxe ! Mais c’est une aberration à laquelle la circulaire annoncée par Eric Besson ne résoudra rien. Il suffirait d’écrire « ceux qui travaillent ont droit à des papiers ». Besson au contraire a fixé des critères draconiens, mais à géométrie variable d’interprétation, qui ne permettraient de régulariser selon lui que 500 à 1 000 travailleurs. Pourquoi ce nombre et pas un autre. Mais quel autre ? Par définition on ne peut pas savoir combien de gens sont concernés. Mais ce qui es sûr c’est qu’il y en a actuellement 5 400 en grève selon la CGT. Et certainement beaucoup plus qui n’ont pas les moyens de faire grève. André Daguin, le patron de l’hôtellerie restauration n’avait-il pas estimé à 50 000 le nombre de travailleurs sans papiers rien que dans son secteur ? Besson a donc fixé des critères draconiens que bon nombre de travailleurs français ne pourraient pas remplir eux-mêmes, surtout en période de crise. Je les énumère : 5 ans de présence en France, 1 an au moins d’ancienneté au travail, 1 an au moins de promesse d’embauche future avec le même employeur, le tout uniquement dans les métiers dits « en tensions » appréciés région par région. Le gouvernement continue donc de jouer l’hypocrisie alors qu’une grande partie de ces sans papiers sont déclarés et en règle sur le plan du droit du travail et que c’est le durcissement régulier du droit au séjour qui les prive de papiers et les expose à d’innombrables difficultés.
Surenchères
La surenchère répressive de la droite sur l’immigration n’a fait qu’aggraver le problème des sans papiers. Avec la loi Hortefeux votée à l’automne 2007 on en est à la 5ème loi sur l’immigration en 7 ans. Et une 6ème loi est en gestation sous l’égide du tandem mortel Besson et Hortefeux pour durcir encore. Comme d’habitude il s’agira d’agiter le fantasme des mariages blancs de masse. Puis de durcir les conditions d’emploi des étrangers. En agitant des peurs et des préjugés inavouables il va de soi que le but est d’atteindre un portefeuille électoral bien garni. Mais bien sûr rien ne sera réglé. C’est étudié pour ! A chaque loi anti-immigration, le nombre de sans papiers augmente mécaniquement en raison du durcissement des règles. Des étrangers intégrés qui avaient des papiers se retrouvent sans papiers. En 2005, les estimations officielles tablaient ainsi sur un nombre de sans papiers entre 100 000 et 200 000. En 2007, Hortefeux parlait désormais d’un nombre entre 300 000 et 400 000. A supposer que ces chiffres veuillent dire quelque chose, ils montrent en tout cas que le durcissement continu des règles ne sert à rien. Mais la méthode rapporte gros. Le nombre des gens taillables et corvéables en silence augmente.
Les nouveaux hors la loi
Le durcissement périodique de la législation a placé dans l’illégalité de nombreux travailleurs et familles qui auparavant auraient obtenu à plus ou moins brève échéance un titre de séjour. Par exemple depuis 2006 a été supprimée la clause de régularisation automatique en cas de présence avérée en France depuis 10 ans. Et les durées de séjour régulier requises pour accéder à la carte résident ont été relevées de 3 à 5 ans, ce qui précarise d’autant le séjour. En effet, l’étranger doit alors renouveler chaque année son titre provisoire, avec le risque de le perdre lors d’un renouvellement. Enfin les règles en matière de visa expliquent la situation de beaucoup de sans papiers. Pour avoir un titre de séjour il faut en effet être rentré initialement en France avec le bon visa de long séjour. Si vous êtes rentré en France il y a plusieurs années comme étudiant et que vous voulez travailler, il faut repasser par la case départ et obtenir le visa de long séjour correspondant. Une formalité qui oblige à repartir à l’étranger sans aucune assurance de revenir en France compte tenu des difficultés pour obtenir des visas.
Aujourd’hui il faut donc solder cette situation. Les circulaires successives qui prévoient des régularisations au compte goutte et au cas par cas ne résolvent rien. La preuve : il y a déjà eu en 2008 une circulaire Hortefeux sur les travailleurs sans papiers. A peine 2 000 d’entre eux ont alors été régularisés au cas par cas en fonction des « métiers en tensions ». Et les autres ont continué à travailler sans que le problème ne soit résolu. De même la circulaire Sarkozy de 2006 sur les familles sans papiers ayant des enfants scolarisés n’avait permis que 6 924 régularisations pour 30 000 dossiers déposés.
Il faut donc résoudre le drame des sans papiers en commençant par régulariser tous les travailleurs. Ca c’est simple, c’est concret c’est mesurable. A partir de là les autres questions pourront se traiter différemment : celle de familles en particulier ! Le tout c’est de commencer. Pour cela, faisons notre devoir. Aidons ceux qui sont en grève. Allons leur rendre visite, collectons des fonds de soutien, allons proposer notre aide aux syndicats.
Les milices de Sarkozy ne datent pas d’aujourd’hui
Plusieurs commentaires sur ce blog m’ont alerté. Je viens donc de me rendre compte qu’en compilant les discours de Sarkozy sur les banlieues pour préparer l’émission de France Inter de dimanche, j’ai fait une grosse une erreur de copier-coller. J’ai donc compris que l’annonce de Sarkozy concernant les milices provenait de son discours de la semaine dernière. En fait elle provient de son discours sur le Plan Banlieues en février 2008. Mes excuses donc à ceux que cela a pu induire en erreur. Hélas, il n’en reste pas moins que la citation est juste et authentique. La critique que j’en ai formulée reste donc entière. Je ne me souviens plus si les médias avaient relevé cette annonce incroyable en 2008. Il y a toutefois une leçon politique intéressante à cette histoire. Cette mesure n’a visiblement pas connu de large application plus d’un an après son annonce. Ouf ! A moins que ce projet, qui semblait bien ficelé dans la bouche du président de la République, ne soit un jour relancé par le ministère de l’intérieur. J’invite en tout cas les élus locaux à redoubler de vigilance sur le terrain dans l’éventualité où de telles milices viendraient à voir le jour en catimini.
La suppression de l'Euro, c'est le retour à la spéculation des monnaies européennes les unes contre les autres.
Et le régal des spéculateurs et prédateurs de toutes sortes.
Pas du tout certain qu'on s'en tire mieux.
Changer les règles de fonctionnement de l'Euro et de la BFCE, OK, c'est certain, c'est évident.
Mais pas abandonner la notion de monnaie commune.
la main tendue à DCB......et Lisbonne? c'est quoi?
je préfère les n° 1 et 2 de Siné Hebdo
@le Prolo du Biolo post 149 : j'ai beaucoup de lacunes en monnaie, mais ce que je constate, c'est que la politique de l'Euro fort est justement ce qui nous plombe, et plombe notre industrie. Je ne vois pas comment on peut changer la BCE vu qu'on a aucun contrôle démocratique dessus, et même si on en avait un, il faudrait convaincre 26 autres pays.
Je parlais au niveau des idées de la récupération de notre souveraineté monétaire (mes salutations les moins cordiales à Giscard pour ses brillantes décisions de 1973 et 1976), car la privatisation de la création monétaire est bien notre mal à tous.
Tu parles de conserver l'idée d'une monnaie commune auropéenne, comme d'un panier de monnaies ? tu penses à reprendre la proposition de la Chine au niveau mondial pour remplacer le dollar ?
@ le Prolo du Biolo
"La suppression de l’Euro c’est le retour à la spéculation des monnaies européennes les unes contre les autres.
Et le régal des spéculateurs et prédateurs de toutes sortes ".
Mais qui te parle de sortir de l'Euro ? On parle de sortir de l'Union Européenne.
Combien de pays ne sont pas " américains " mais ont comme étalon le dollar ?
Nous faisons trop de confusions. Je ne dis pas que je n'en fais pas moi-même mais on mélange tout je crois.
Les Britanniques, eux, sont dans l'Union Européenne mais n'ont pas l'Euro comme monnaie. Il y a tellement d'exemples paradoxaux. La Suisse est au cœur de la géographie Européenne mais refuse d'entrer dans l'Union comme la Norvège ou l'Islande. C'est quand qu'on va apprendre ? (Moi, le premier ! pour bien comprendre...)
La Grèce en crise est vu comme la première qui pourrait passer à l'acte du fait de l'impossibilité pour elle de respecter les critères de Maastricht. Alors ?
Quelqu'un pourrait nous aider ? Pourrait-on quitter l'Union Européenne mais garder l'Euro comme monnaie ?
Merci.
@Arnulf
Si les frontieres étaientouvertes,je ne suis pas du tout sure que nous serions"submergés".Cela me semble etre un présupposé.Excellent post de Marj(145) qui démonte bien des idées smplistes.
Concernant la présence de nombreux jeunes dont les parents ont immigré,dans la délinquance,on retrouve souvent une a-culturation(la culture des peres,étant dévalorisée,dénigrée,quand elle n est pas tout simplement niée),ce qui,ajouté à lapauvreté matérielle, la guétthoisation,la discrimination, est un cocktail explosif.
Quelqu'un(e) a t-il lu ces deux ouvrages ou l'un d'eux de Paul Jorion, parus ce mois-ci ?
" L'argent, mode d'emploi "de Paul Jorion
http://www.amazon.fr/Largent-mode-demploi-Paul-Jorion/dp/2213644047/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1258195186&sr=1-1
"Comment la vérité et la réalité furent inventées " de Paul Jorion
http://www.amazon.fr/Comment-v%C3%A9rit%C3%A9-r%C3%A9alit%C3%A9-furent-invent%C3%A9es/dp/2070126005/ref=pd_bxgy_b_img_b
AFP
02/12/2009
Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, a proposé un "accord préalable" de rassemblement au deuxième tour des régionales à Daniel Cohn-Bendit, leader d'Europe Ecologie, qui s'est montré réservé. Sur France Inter, l'eurodéputé ex-PS a lancé: "Au premier tour, il faut qu'on soit autonomes (...) On arrive au 2e tour. Et là tout se joue. Nous pouvons avoir un accord préalable au deuxième tour, c'est-à-dire, nous, le Front de gauche et vous, les Verts, nous pouvons nous entendre et à ce moment-là, nous sommes la majorité".
"Il y a une condition: pas de MoDem", a averti M. Mélenchon. Mais Daniel Cohn-Bendit n'est "pas pour une exclusion du MoDem, parce que c'est une lubie". Se disant "pour une politique de passerelles", il a martelé en allusion au PS: "je ne ferai pas d'accord préalable sur le dos d'un tiers". "La force politique qui arrive la première dans une région a la tâche de fédérer", a-t-il fait valoir.
"Il faut qu'avant, l'on se parle, parce que ce n'est pas en une nuit" qu'un accord peut se faire, "c'est possible qu'on n'ait rien en commun avec le MoDem, c'est possible qu'on n'ait rien de commun avec le Front de gauche", a encore commenté l'élu écologiste.
Il serait peut_être temps que les militants du PG aient leur mot à dire et ne laisse plus Jean-Luc Mélenchon naviguer à vue, on va finir par avoir le mal de mer.
Après la vitamine FdG, il va falloir penser à la nautamine.
Mais au fait c'est qui le porte-parole du FdG ? qui parle en son nom ? Buffet, Mélenchon, Laurent, Coquerel...à moins que ce soit tout le monde en fonction des rencontres du moment, des intérêts de chacun ?
P’tin ça va trop vite ce blog, mon comportement commence à devenir
louche pour mon entourage.
De toute façon ça va pas être possible pour moi comme ça tous les jours.
@ Antoine de saint exaspéré
Pardon de répondre si tard mais j’ai dû sauter ton post.
J’apprécie l’humour mais si je ris de tes mots, j’ai du mal
à rire de l’image. Non que je critique ce que ça produit pour toi
et sans savoir comment tu en ris d’ailleurs.
Je m’en explique :
Je côtoie dans un parc où je me rends parfois, des femmes en burka.
Et ce que je vois c’est qu’il m’est difficile d’aborder l’une d’elle
en toute simplicité, d’abord parce que comme tout un chacun
elle n’aura peut-être pas envie d’être abordée et ensuite parce que
la burka qui cache son visage fait que je ne me sens pas autorisée
à le faire. Il y a comme un interdit tacite, une gêne réciproque.
L’effet de ça c’est que ça rend difficile la communication et donc
la possibilité de se connaître. Et il m’est difficile de rire de quelqu’un
que je ne connais pas, ou plutôt que je ne reconnais pas.
Mais je reconnais que mon post contient quelque chose de la moquerie.
Ce/ceux que je moque, ce sont nous les femmes et les hommes dans nos
hystéries immuables à vouloir jouer avec nos identités sexuelles.
Je suis un peu dans l’autodérision en riant de ça.
Et quand je vois les gamines (je parle d’ados) avec leur string accroché aux oreilles
, celles que je côtoie, je les chambre un peu pour ça.
Et si je les chambre, mais il y aurait matière à me chambrer aussi,
c’est pour rire de notre nature humaine, mais aussi pour porter le message que
nous ne sommes pas que des femmes. Et comme je blague avec elles mais avec amitié,
chacune réagit un peu à sa façon et dans nos échanges émerge des choses singulières qui font que oui, elles ne sont pas que des petites minettes aguicheuses. Ce qui ne saute pas aux yeux de premier abord, j’en conviens.
Alors comment faire pour moi avec une femme qui porte la burka ? Je me dis qu’être là à côté c’est déjà ça, il peut se passer quelque chose qui provoque la rencontre, un enfant qui vient me parler, par exemple.
Et si des caricaturistes dessinent des femmes en burka, je me dis
toujours que c’est pour interroger notre nature humaine quelque part.
Sauf qu’eux adressent un message en tant que caricaturiste.
Pas moi. Et je me sens responsable de ce que j’écris.
Donc je ne me sens pas autorisée à en rire.
Et par soucis de ne pas tout mélanger dans le message que je veux porter.
Mais je suis contente que tu aies réagi à mon post. Ca fait toujours plaisir de savoir
qu’on peut être lu dans ses ratiocinnades.
Hein? Quoi?
Cohn Bendit?
oubli: Antoine de saint exaspéré ^post 82
Je confirme ce que dit Ermler sur la main tendue de Jean-Luc Mélenchon à Cohn-Bendit pendant l'émission d'Inter, c'était assez soufflant; un lien direct ici:
http://www.dailymotion.com/video/xbcvdk_la-proposition-dalliance-de-melanch_news
Le seul contenu mis à une alliance éventuelle, c'est le refus du modem.
@Hold up post 152 : A propos de la monnaie et de la souveraineté :
http://economix.u-paris10.fr/pdf/journees/mmei/2007-01-30_Aglietta.pdf
Arnulf
C'est à toi de décider si tu veux adhérer au PG. Par exemple tu vois moi j'y suis et je suis contre le protectionisme comme l'est le NPA (en tout cas Sabado) et la gauche unitaire de Picquet.
Forcément si tu adhères, il y aura des débats mais le parti de gauche est un parti creuset. Ca veut dire qu'on n'est pas forcément tous d'accord et qu'en discutant parfois on arrive à se convaincre et à évoluer. C'est la chose que je trouve la plus remarquable au PG, cette possibilité d'évoluer qu'ont les camarades. Peut être est-ce parce qu'on est un parti nouveau. Pour moi aussi c'est une transition. J'attends un Die Linke. J'ai beaucoup de respect pour le PG et la façon dont les choses avancent petit à petit. C'était pas donné à l'origine mais les évolutions sont constantes. Surtout, on est d'accord sur l'action et c'est essentiel. C'est ce qui m'attache au PG, ce slogan "dans les luttes et dans les urnes", à savoir une envie de vraiment changer les choses et pas seulement de se rassembler pour se faire plaisir et être bien au chaud ensemble avec les mêmes idées. Alors je supporte des idées différentes et je m'émerveille des évolutions. Je bougonne sur le protectionisme mais je me dis qu'on verra bien quand les choses concrètes arriveront. Je suis sûre que le PG saura évoluer sur cette question comme il a su le faire sur bien d'autres choses.
@Antoine de Saint Exaspéré post 82 : "Gentleman's agreement" c'est chez Lubitsch, mais ça ne marche pas pour autant ; l'Héroïne de "Sérénade à 3" finit par dire "We had a gentleman's agreement, but unfortunately, I'm not a gentleman".
Toujours sur les régionales, un article que je trouve assez pertinent de Zappi dans le Monde (avec bien sûr la pique obligatoire sur le NPA, mais le coeur de l'article qui est l'analyse des positions de la direction du PCF me semble très juste):
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/02/le-virage-a-hauts-risques-du-parti-communiste-par-sylvia-zappi_1274965_3232.html#ens_id=1234897
@ 151- Annie et @ 152 - HoldUp:
Je disais qu'il serait sans doute plus raisonnable de garder une monnaie commune (une fois son fonctionnement et celui de la BFCE rectifié évidemment) juste parce-que certains commencent à dire que retourner au Franc serait retrouver notre liberté et la maîtrise de notre économie.
Et en guise de maîtrise et de liberté, je me demandais si ce en serait pas plutôt le retour à un autre genre de joyeux bordel.
En redonnant un super terrain de jeu aux financiers internationaux. Et je te fais baisser la lire contre le franc, et après ça je te fais monter le D.M. contre la pesetas, etc...
De quoi bien se marrer (pour eux...). Surtout quand on connait le poids énorme de certains de ces groupes aujourd'hui.
Avec une seule monnaie, plus de spéculation possible entre les monnaies européenes.
C'est déjà ça de gagné...
Si dans notre Europe idéale nous voulons pouvoir harmoniser les politiques sociales et économiques vers le haut, avoir une monnaie commune me semblait aussi être un outil précieux pour mieux suivre, contrôler, et faciliter cette harmonisation entre les pays européens.
Entre autres avantages.
Pour ce qui est d'avoir l'Euro sans Europe, ou d'aller encore plus loin et de se trouver une monnaie commune "mondiale", notamment avec les chinois... là c'est encore une autre paire de manches je crois bien ...
Ben oui, Jean Luc a proposé au 2ème tour à EE de faire un accord préalable pour l'unité sans le modem et c'est tout à fait cohérent puisque le PS a dit qu'il mettrait le modem au 2ème tour. Malheureusement Cohn Bendit veut le modem au 2ème tour. En tout cas ça a permis à Jean-Luc Mélenchon d'expliquer ce qu'est le Modem et donc les auditeurs vont commencer à réfléchir.
@Mazan
On ne peut débattre si on falsifie constamment la position des autres. Mon point n'était pas de démontrer la "positivité du capital", mais plutôt d'attaquer l'optique misérabiliste qui n'admet pas que, dans un régime capitaliste, il puisse avoir quoi que ce soit qui s'améliore. Comme s'il fallait que sous le capitalisme tout, absolument tout, soit aujourd'hui pire qu'hier et mieux que demain.
Cette vision négative n'aide pas à changer le monde. Parce que les gens qui entendent ce discours constatent qu'il ne s'accorde pas aux faits. Je regarde comment on vivait en France quand mon père avait mon âge, je regarde comment on vit aujourd'hui, et je suis obligé de constater qu'il y a un mieux incontestable. Et un grand nombre d'indicateurs de long terme (j'ai donné l'exemple de l'espérance de vie, mais il y en a beaucoup d'autres) supportent cette vue intuitive.
@ Louise
Merci pour ce message rafraichissant.
PS : Pour ce qui concerne Cohn Bendit, il me semble qu'une info comme celle là n'est pas à prendre tout de suite au premier degré et qu'il faut garder la même disponibilité légère que l'on peut avoir en face d'une femme en burka difficilement approchable ou le même humour léger en face d'une gamine en string qui lui monte jusqu'aux oreilles comme tu le dit si légèrement " Louise " en dédramatisant. Il nous faudra cependant sans doute attendre que
" Vergnes " notre porte-parole du FdG ici sur ce blog poursuive ses investigations plus loin. "dieu " ne peut pas jouer ainsi au dés. (Je blague. Ne comptez pas sur moi pour participer à un nouveau lynchage en date, c'est raté - De quoi parlons-nous encore ? ).
Ne restons pas collés sur la vitre des médias et de ce qui a pu être échangé dans le feu de l'action dans un contexte donné particulier. Les enchères montent sans doute mais ne prenons pas une simple démonstration orale pour un fait avéré et conditionné. Jean-Luc Mélenchon - si l'info est vraie - fait monté la pression et veut peut-être faire passer le message :
Nous pouvons demain avoir en charge l'exercice du pouvoir si nous le voulons. Le voulons -nous?
Telle est la question au delà de la pure tactique orale entendue. Cette question à mon avis ne s'adresse pas directement à E.E mais bien à nos amis. Le voulons-nous ? Allons-nous le prendre ce pouvoir ? A charge de la preuve contraire. Avouez qu'il fallait bien un interlocuteur étranger à nos propres tergiversations " internes " au sein de l'Autre Gauche pour rendre la problématisation plus tangible.
Mais d'abord : Vérifier l'information avant de partir " en live " !-
@Jennifer
Une alliance avec EE pourquoi pas, mais sur quel programme ? Le seul contenu que semble donner Jean-Luc Mélenchon est de remplacer le PS. Sur le coup, DCB semble plus carré en disant que ce sera la responsabilité du parti en tête de proposer un programme de gestion et de voir qui acceptera. Franchement, j'écoutais en direct et cela sonnait vraiment ultra-politicien.
Pulchérie D
On peut être d'accord sur des sujets et pas sur d'autres. Le tout c'est de reconnaître quand on est d'accord. Descartes a dit des choses très justes sur l'économie et ce n'est pas parce que j'ai été hypnotisée, t'inquiètes pas. je sais ce que je pense. Quant à l'immigration et la politique, il défend des positions de droite. Mon adhésion s'arrête là. Pas besoin de faire gaffe. C'est bien aussi de ne pas tout gober ce qu'on entend ici ou là sur l'économie et de réfléchir avec sa propre tête et aussi avec l'aide de Marx. Tu vois on se demande qui a été hypnotisé. Fais gaffe aussi chère Pulchèrie.
Par ailleurs Pulchérie, ça chauffe sur l'Afghanistan. Obama a dévoilé son vrai jeu. Ca va lui rebondir au visage (effet boomerang) et aussi à Brown (qui devrait tirer les leçons de son copain Blair face à l'Irak. Ca lui a quand même coûté son poste de PM)
@le Prolo du Biolo
Ok, Je te comprends mieux.
J'apprecie la réponse de Jennifer tout à fait cohérente et judicieuse. Tactiquement Jean-Luc Mélenchon fait dire à Cohn Bendit ce que certains électeurs ne savent peut-être pas : que ce dernier préfèrera toujours une alliance avec la Droite qu'avec la Gauche. Les électrices et les électeurs Verts et EE jugeront " sur parole " leur chef de file et devrons savoir où ils se situent encore. On appelle ça lever un lièvre ou faire sortir le loup du bois.
@Le Prolo du Biolo post 164 : je me suis sans doute mal exprimée, je parle de récupération de la souveraineté nationale parce que la création monétaire est privatisée, et ce depuis + 35 ans ; je répète que j'ai des lacunes en monnaie, mais allier la création monétaire et la souveraineté, est-ce possible ? Dans le cadre de l'Euro ?
@Jennifer post 165 : bien que Cohn-Bendit me refile des boutons, je ne condamne pas l'initiative de Jean-Luc Mélenchon sur le fonds (après tout, un 3ème tour où se pose la question des excécutifs avec la liberté laissée aux composantes de l'autre gauche alliée est envisagée avec le PS ou les Verts, mais sans le Modem), mais là on a bien la confirmation que EE (par la voix de CB) veut le Modem. Cohn-Bendit ne veut peut être pas être Président qu'il nous dit, mais peut être être le Walter Veltroni kollabo de la droite qui liquide la gauche, et être un people important comme Al Gore, c'est tout aussi "prestigieux" que Résident de l'Elysée. Après tout, dans les Inrocks, il assume bien sa volonté d'avoir de l'influence, et cette influence c'est "démocratisation à l'américaine" des résiduts de la gauche. Kissinger n'a jamais été président, mais il a été influent. En Allemagne, les Verts ont été en première ligne pour favoriser à la guerre de l'ex-Yougoslavie, vu qu'ils bénéficiaient d'un préjugé favorable de parti "bien", bref ils ont été les idiots utiles de l'atlantisme néocon.
@Hold-Up
Franchement, ce qu'on peut en retirer aussi c'est que Jean-Luc Mélenchon propose une manip à DCB juste pour renverser le PS. ça ne rajoute pas à la clarté. Enfin, un épiphénomène.
Alliance au 2ème tour pour battre la droite, et sans le modem. Le programme oui il faut en discuter, c'est certain et ça promet mais en tout cas, on ne va jamais en discuter car CBD a refusé une alliance sans le Modem. Sans doute Jean-Luc Mélenchon s'en doutait mais c'était mieux de poser la question. Ca éclaircit le débat.
Que Cohn-Bendit ne mette pas d'exclusive à s'allier avec le Modem, rien de neuf à ça. C'est sa position permanente et affichée.
Voilà la véritable position de l'UMP sur les immigrés. Eux ils appellent cela un "dérapage" alors que Descartes qui parle des immigrés "fainéants", semble considérer que c'est une "vérité".
Puisque tu nous a posés des questions, Descartes, permets moi de t'en poser une: te reconnais-tu dans cette position du maire UMP?
http://www.20minutes.fr/article/368074/Politique-Un-maire-UMP-derape-au-debat-de-Besson-les-immigres-on-va-se-faire-bouffer-y-en-a-deja-dix-millions.php
@ Ifig - 176
Oui, mais c'est plus clair pour tout le monde, notamment pour le "grand public" (et aussi vis-à-vis des Verts de Gauche), en le lui faisant dire clairement.
Là était le sens de l'intervention de Jean-Luc.
Non ?
@pseudo-descartes
"....Comme s’il fallait que sous le capitalisme tout, absolument tout, soit aujourd’hui pire qu’hier et mieux que demain."
eh oui, ça ressemble quand même bien à cela que tu le veuille ou pas. Par conséquent, je te dédie ce communiqué et te souhaite une bonne nuit:
Communiqué LDH
Paris, le 1er décembre 2009
La République selon SFR :
une liberté syndicale sous surveillance idéologique patronale ?
Pour la première fois en France, un employeur a osé, le 30 novembre, prendre en otage les « valeurs républicaines » pour s'attaquer à la liberté syndicale et tenter d'instituer sous une forme privatisée un véritable délit d'opinion.
L'opérateur téléphonique SFR a en effet demandé au tribunal d'instance de Longjumeau de déclarer non représentatif le syndicat SUD au motif que ce dernier ne respecterait pas les « valeurs républicaines » dès lors que, déclarant se placer « dans la perspective du socialisme autogestionnaire », il « remet en cause le droit de propriété et la liberté d'entreprendre ».
On apprend ainsi que tout citoyen, et notamment tout travailleur, qui souhaiterait par exemple la nationalisation des entreprises s'engraissant sur le démantèlement du service public des télécommunications enfreindrait, aux yeux de la société SFR, des « valeurs républicaines » qui semblent se confondre avec la défense des intérêts patronaux. L'« identité nationale » prend décidément des contours de plus en plus révélateurs.
On trouve sur le site de la société SFR la proclamation publicitaire suivante : « Par son engagement auprès de ses clients et ses objectifs d’excellence en matière de développement durable et de responsabilité sociale, SFR investit dans la durée. » Si l'engagement auprès des clients inclut la transparence, il conviendrait sans doute que le message soit complété de l'indication que les syndicalistes et autres « socialistes autogestionnaires », en tant qu'adversaires des « valeurs républicaines », n'y sont pas les bienvenus. « Responsabilité sociale » oblige...
La Ligue des droits de l'Homme rappelle qu'au premier rang des « valeurs républicaines » figure la liberté syndicale protégée par la Constitution de la République et qu'en vertu de cette liberté la définition des principes et des valeurs que défend une organisation syndicale relève de ses adhérents et non de la volonté des employeurs.
@ le Prolo du Biolo
Ecoute, va te faire une idée par toi-même, je trouve ça très flou de la part de Mélenchon.
Si on essaie de faire des pronostics, j'ai l'impression qu'on s'oriente vers un PS/EE qui sera OK pour faire des alliances avec le Modem. C'est cohérent avec leur évolution, leur pratique (mairie de Lille !) et leurs annonces de plus en plus. Comme le Front de Gauche refuse cette idée, la seule perspective pour avoir des élus sera de se maintenir au second tour et donc faire plus de 10%. Pour ça, mieux vaudrait se mettre d'accord avec le NPA. Le PC, qui veut s'allier au second tour avec le PS, court après une chimère : c'est le PS ou EE qui ne voudra pas du Front de Gauche dans les exécutifs !
@Annie (153):
Avant l'€ y'avait un truc qui s'appelait l'ECU et qui était un panier de devises :)
@claude post 182 : oui j'y avais pensé, mais je posais la question à Prolo, car s'il semblait reconnaître la priorité de la souveraineté, il semblait vouloir garder cet Euro. Or la politique de l'Euro fort n'est pas du tout décidée démocratiquement, et on se sert bien de l'Euro pour "faire le jeu des financiers internationaux" (selon l'expression de Prolo).
Le problème de fonds c'est la privatisation de la création monétaire, comment on lutte contre ?
@le Prolo du Biolo (166):
On peut très bien avoir un franc accroché à l'€. Si on dévalue dès le départ, on gagne sur la dette à rembourser et ensuite, la spéculation est rendue difficile puisqu'on est arrimée à une monnaie forte (et on retrouve des marges de manoeuvres au passage) : regarde le yuan (chinois) ils est arrimé au $ et ne s'en porte pas plus mal, pas plus que l'économie chinoise :P
Après visionage de l'émission...
La position de Jean-Luc Mélenchon est claire: Il est sur que le PS va faire alliance avec le Modem, il se tourne donc vers une alliance avec EE en lui demandant de ne pas en faire autant, alors que DCB a toujours dit qu'il était prêt à le faire.
Et patatras, plus de fusion possible au 2éme tour, toute la stratégie du FdG, s'écroule. Plus de fusion, plus d'exécutif, plus de vitamine pour la "gauche".
Jean-Luc Mélenchon vient de faire la démonstration, par une proposition à EE quelque peu ébouriffante (avec un petit coup sur le NPA au passage), que son analyse du redressement de la "gauche" par une dose de FdG n'est qu'une chimére. Et que ce vieux routard de la politique qu'est Jean-Luc Mélenchon ait pu y croire un instant me laisse perplexe sur sa capacité à vouloir faire du PG un parti creuset.
Il va falloir revenir aux fondamentaux, à savoir l'existence de 2 gauches et en tirer la seule conclusion constructive pour l'avenir: la construction d'une gauche radicale en toute indépendance de l'illusion PS/EE ascendant modem.
Et la construction de cette gauche radicale visible et identifiable sans ambiguïté, ne peut pas émerger dans le cadre du seul FdG tel qu'il est aujourd'hui.
Il va falloir que PC et PG changent leur fusil d'épaule et reprennent les négociations unitaires avec le NPA en prenant en compte les amendements NPA....à moins que le FdG consente à faire des alliances avec le PS/EE modémisé...
Avant que le FdG ait lancé sa campagne, que le programme soit finalisé, que les listes soient établies, que le 1er tour ait eu lieu...Jean-Luc Mélenchon fait publiquement une proposition d'alliance à EE (par dessus le PS) pour le second tour. A se demander à quoi sert le 1er tour? A se demander à quoi sert la reprise des discussions unitaires.
@ 40 Claude
Il faudrait déjà m'expliquer en quoi il y a dérapage, ce que vous ne faîtes pas. Je ne m'appuie certes pas sur de grandes théories mais sur du vécu, sur un constat. Et j'avoue qu'il m'a fallu un certain temps pour comprendre où vous vouliez en venir, et je n'aurais probablement pas compris si "carte de SS" n'avait pas été en caractères gras. Je trouve votre commentaire insultant, et par conséquent le tutoiement assez désagréable.
C'est bien sûr plus facile que d'argumenter et de démolir une argumentation.
En tant que travailleuse migrante, j'ai conscience que les travailleurs migrants de l'UE (travail légal) prennent le travail des autochtones, que le manque de logements décents et à loyer abordable rend les conditions de vie pour les autochtones et travailleurs migrants aux revenus modestes particulièrement difficiles. Par conséquent, supporter une immigration de masse quand on a pas les moyens de cette politique, en l'occurrence que l'on a pas les infrastructures adéquates est tout simplement une violation des droits de l'homme.
@Reykj-on-Thames (185):
Et se réfugier dans son petit confort personnel, sous prétexte qu'on a peu - on trouvera toujours que d'autres ont plus - en fermant sa porte et en laissant crever les migrants ça s'appelle un crime contre l'humanité.
Et si - quel hasard - ces migrants viennent tous de la même zone géographique, cela peut être requalifié en génocide.
« Comment nourrir la planète ? »
Compte-rendu des rencontres du Mont-Blanc, du 8 au 10 Novembre 2009 à Chamonix.
par : Hugues Sibille
Les dernières Rencontres du Mont-Blanc, « l’anti-Davos » de l’économie sociale se sont confrontées à cette question « de vie ou de mort » : « Comment nourrir la planète ? ». On vient là pour apprendre. Pour prendre conscience. Pour faire des rencontres. On repart en partie accablés par le diagnostic et en quête d’un esprit de résistance et de volonté d’inventer les utopies permettant de sortir du gouffre actuel.
La question alimentaire existe depuis que le monde est monde. Elle a été souvent liée, comme aujourd’hui, à des enjeux environnementaux. Ce fut le cas pour la civilisation Maya. Elle a souvent débouché sur des affrontements politiques. « Une révolte ? Non Sir, une révolution ! ». Ce fut le cas des jacqueries du 18ème siècle. Surtout l’histoire des enjeux alimentaires montre qu’ils se résolvent souvent par de forts mouvements de migrations de populations. Pour fuir la famine, les Irlandais prennent massivement le bateau vers les Etats-Unis. La Chine a connu des successions de famine avec d’énormes mouvements de populations. Problème : on est passé de pénuries locales à des pénuries mondiales, avec des risques d’explosions et de déplacements massifs et violents de populations. Déjà les Chinois colonisent l’Afrique.
Car la grande affaire c’est le croisement des courbes de croissance de la population et de croissance de production alimentaire. Jusqu’au 18ème siècle, la courbe démographique plane à 500 millions d’habitants. Elle passe à 3 milliards en 1950 et passera à 9 milliards en 2050. Comment nourrir une telle croissance de population ? Les théories de Malthus restent les points d’interrogations d’aujourd’hui. Michel Griffon traduit cela dans une image si forte, si nette qu’on la saisit immédiatement, qu’on la prend en pleine figure : « C’est la courbe de l’envahissement d’une espèce qui ne rencontre aucune autre espèce pour l’empêcher de proliférer ». L’humain s’étend sur le globe comme des algues sur les fonds marins. No limit. Sauf que les humains ne sont pas des algues ou des doryphores. On peut essayer de réguler leurs naissances, on ne peut les détruire, on se doit de les nourrir.
Mais comment ? Comment nourrir 3 milliards de personnes de plus en 2050 lorsqu’on ne parvient pas à en nourrir 6 milliards aujourd’hui ? Nous atteignons la limite de la prolifération. La Chine occupe et cultive le moindre centimètre carré. Idem pour l’Inde, et sa plaine du Gange. L’Asie est pleine comme un œuf.
A l’opposé, l’Amérique du Sud reste largement vide de population. Il y a là-bas tant d’espace que les rendements agricoles y restent faibles. Les Etats-Unis et l’Europe atteignent quant à eux les limites de ce qu’ils pouvaient atteindre comme rendement sur les surfaces disponibles. Quant à l’Australie, elle est frappée par une sécheresse sans pareil dont on ne sait s’il faut la lire comme le premier symptôme massif des dérèglements climatiques, mais dont on sait qu’elle affaiblit lourdement la production agricole mondiale.
Nous sommes comme sur un stade pour une course : dans le couloir 1 : le maillot « courbe de population ». On sait qu’elle va vite et on connaît son score, 9 milliards d’hommes en 2050. Dans le couloir 2 : le maillot « courbe de production alimentaire ». Là, c’est l’inconnu. Car il ne suffit pas de savoir combien y aura-t-il de personnes en plus ? Encore faut-il savoir ce qu’elles mangeront ? Or les Indiens et les Chinois, devenus nouvelles couches moyennes voudront manger de la viande comme l’employé français (80 kg de viande/an/tête) ou américain (120 kg/an/tête). Elever des porcs et des volailles est une toute autre affaire que de produire du riz. Il y faut du maïs, du soja, de l’eau. Le passage à la viande a un effet terrifiant sur les surfaces à cultiver, sur la consommation d’eau. La Chine pompe ses nappes phréatiques pour cultiver à un rythme qui fait peur. Qu’en sera-t-il quand chaque Chinois aura « la poule au pot tous les jours » ? Le passage à la viande implique accroissement des rendements et spirale infernale. Et si nous commencions déjà à réduire nos consommations de viande dans les pays riches ?
Produire plus implique toujours de nouvelles surfaces à cultiver, donc à déforester. Il faut voir les grosses machines à déforester en Argentine pour produire de l’éthanol. Chaque fois que l’on remet en cause la biodiversité, chaque fois qu’un écosystème disparaît, ce sont des codes génétiques qui disparaissent, peut-être les solutions de demain.
Quant aux rendements, après des décennies de progrès, la limite est atteinte. L’Europe d’abord, la Chine plus récemment ont réussi à accroître incroyablement leur production pour répondre à ce passage de 500 millions d’humains à 6 milliards. Quand on y pense, c’est admirable, cela s’appelle la Révolution verte. Qui aura eu ses effets pervers. Mais dont on ne saurait oublier qu’elle a permis de nourrir 4 milliards de plus de bouches de la famille humaine. Ce modèle est caduc. Il reposait sur des variétés à haut rendement, de l’irrigation, de la méthanisation, du gasoil peu cher. Labourage et pâturage sont en train de mourir ! Les engrais qui nourrissaient les sols reposaient d’abord sur l’azote, de plus en plus cher et rare. Tout comme le phosphore dont les coûts d’extraction deviennent exorbitants. Plus d’eau, plus de fuel, plus de phosphore et 3 milliards de bouches nouvelles.
Le modèle américano-européen ne pourra répondre aux besoins du futur. Le paradoxe pourtant c’est que ce sont 2,3 milliards de personnes qui, sans être « agriculteurs », s’efforcent de survivre au quotidien d’un bout de terre, celle où ils se sont sédentarisés. Entre 600 millions et 1 milliard de ces « paysans amateurs » n’arrivent pas à nourrir leur famille de la terre qu’ils remuent. S’il y a 3 milliards de personnes en plus en 2050, il y aura 1,2 milliards de plus de ces affamés de la terre. Cela ne nous rappelle-t-il pas nos jacqueries ? Cela ne nous rappelle-t-il pas nos Irlandais fuyant pour le Nouveau Monde ?
Dans la salle de congrès de Chamonix où se tenait notre anti-Davos de l’économie sociale, l’avalanche de chiffres, de faits, d’arguments faisant suite au film «Vers un crash alimentaire » suscitait un mélange d’abattement, de révolte, de prise de conscience, de questions. Et comme cela ne suffisait pas, les orateurs suivants ont poursuivi le tableau avec des pinceaux assez noirs.
Les biologistes du sol ont expliqué que l’agriculture du rendement dégrade les sols dangereusement. L’arrosage ajouté aux engrais font perdre aux sols leur matière organique : il y avait 4% de matière organique il y a quelques décennies, il en reste 1,3%. Du coup, les sols se minéralisent. Dans les années 1950 il y avait 2 tonnes de vers de terre par are, il n’en reste plus que 150 kg aujourd’hui. L’absence de faune accélère la pollution des nappes phréatiques. Ce qui apparaît c’est que le sol est la matière première de l’agriculture, donc des aliments. Il faut donc, d’une part les gérer comme une ressource rare, fragile. Au lieu de cela, on bétonne 5 millions d’hectares par an, on en déforeste 15 millions. Les images venues de Chine montrent l’incroyable progression des villes, des autoroutes, des grandes surfaces, des aéroports, sur les terres agraires. On voit de vieux paysans retourner une pauvre terre au milieu de HLM et de voies rapides.
Il faut donc inventer une autre gestion des sols et réinvestir la microbiologie, conserver la matière qui retient l’eau. La science des sols devient déterminante et c’est le moment où on ferme les chaires de microbiologie. Et il faudrait se préoccuper absolument, volontairement, résolument de l’eau. Ricardo Petrella dit que si le travail humain a été la question du 19ème et 20ème siècle, l’eau sera celle du 21ème siècle. L’eau doit être considérée comme un bien public et échapper à la marchandisation.
Le décalage entre les 2 courbes c’est la faim dans le monde. Pendant longtemps le chiffre de population souffrant ou mourant de faim a été stable à 800 millions. Ce qui signifiait un énorme effort pour nourrir les 4,5 milliards d’hommes supplémentaires sur terre. Mais la crise de 2008, les phénomènes climatiques nous font passer pour la première fois au dessus du milliard d’hommes « passibles de la peine de mort » de faim. 1 milliard !
Face à ces constats, les représentants de l’économie sociale de 27 pays rassemblés à Chamonix ont échangé leurs pratiques, leurs modes de résistance, leurs innovations. D’abord en affirmant un certain nombre de principes issus des valeurs de solidarité et de démocratie de l’économie sociale. En redisant que si les systèmes collectivistes ont échoué, il faut pourtant mutualiser, mettre en commun, coopérer.
L’économie sociale et solidaire a affirmé 4 positions et pris 4 engagements lors des Rencontres du Mont-Blanc.
* Affirmer un devoir de résistance face à la montée des inégalités, la destruction des sols, le gaspillage de l’eau, la pénétration du capital dans les besoins vitaux: l’air, l’eau, la terre, les semences…
* Interpeller les pouvoirs publics en mobilisant la société civile. Par exemple : en imposant la question de l’eau au Sommet de Copenhague et celle de Momagri auprès de l’OMC.
* Interpeller les grandes compagnies internationales (Monsanto, …) sur leurs pratiques, en lien avec les mouvements syndicaux et les mouvements sociaux.
* Affirmer une certaine modernité des principes de l’économie sociale pour traiter les problèmes de production et de consommation et en particulier: La propriété collective ; La solidarité entre les producteurs dans le système de coopération agricole ; La liberté d’accès et d’usage.
* Affirmer la nécessaire ouverture de l’économie sociale aux alliances pour une économie humaine tournée vers un équilibre Nord/Sud, un recul des inégalités et gaspillages, une alimentation de qualité. Le commerce équitable. Les circuits courts entre producteurs et consommateurs, et le partage des risques entre eux. L’agriculture biologique.
* Nous engager à participer à une pédagogie des menaces, un diagnostic partagé entre producteurs-consommateurs, société civile, et une éducation populaire pour une alimentation durable et équitable pour tous, au Nord comme au Sud.
Les Rencontres du Mont-Blanc débouchent sur quelques engagements concrets symboles d’une volonté de ne pas rester passif, de résister, d’entreprendre.
En fédérant autour de projets existants de nouvelles forces, de nouveaux moyens financiers, humains ou de matière grise. Par exemple :
* Le projet entre Coop Fédérée Québécoise et Coop de France (la Confédération des coopératives agricoles françaises) sur des coopératives agricoles pour inventer une agriculture biologique intensive.
* De permettre à des outils financiers comme « Terre de liens » expérimenté en France, pour faire appel public à l’épargne, afin de permettre à de jeunes agriculteurs Bio de pouvoir s’installer, la terre étant devenue trop chère. Des banques comme Triodos, Banca Ethica, le Crédit Coopératif pourraient s’allier pour développer cela en Europe.
La promotion de projets nouveaux et structurants :
* Mettre en place un programme de protection de semences libres, dans sa dimension de propriété intellectuelle, en lien avec l’expérience de l’Association Internationale des Logiciels Libres et avec l’Association Navdanya en Inde (Dr Vandana Shiva).
* Mettre en place un programme collaboratif sur la contribution de l’économie sociale sur le mieux nourrir la planète avec Wikipedia et des ONG.
* Elaborer une charte du « mieux manger », la promouvoir dans l’ensemble des entreprises de l’économie sociale, la mettre en pratique dans nos restaurations collectives et faire des expériences régionales de promotion de cette charte. Par exemple, la Région Ile de France est candidate.
* Mobiliser les secteurs agricoles et financiers de l’économie sociale pour financer et mettre en place une ou plusieurs chaires de microbiologie, et autre chaires nécessaires à l’agriculture que nous défendons.
Ce sont des exemples. Il en est d’autres. L’économie sociale, avec son poids dans la coopération agricole et le système financier des banques coopératives, peut jouer un rôle. Aidons-les à faire leur mutation. Proposons-leurs des projets pour une agriculture soutenable. Imposons aux grandes organisations internationales qu’elles intègrent des programmes d’économie sociale. Un des enjeux majeurs est celui de la propriété. Entre le Kolkhoze et Monsanto, il y a la coopérative, celle qui permet à de petites productions de vivre et de faire de la solidarité une force.
http://alternatives-economiques.fr/blogs/sibille/2009/11/27/%c2%ab-comment-nourrir-la-planete-%c2%bb/
Pour un commerce juste et écologiquement soutenable
Par: Jean GADREY
Je suis intervenu hier à une table ronde où l’on m’avait demandé de parler du commerce international « soutenable », question dont je ne suis pas spécialiste. Parmi les autres intervenants, Jean-Luc Gréau et Pierre Larrouturou, l’un et l’autre intéressants sur la crise. J’ai développé les idées suivantes, juste comme invitation au débat.
Le point de départ de la réflexion est simple. Plus complexes sont les conséquences en termes d’outils et de dispositifs politiquement efficaces et réalistes.
Le point de départ est limpide : si l’on tient compte de l’état social du monde (pauvreté, faim en progression, inégalités explosives, risques de recul du développement humain soulignés par le PNUD…) et des périls écologiques (qui ont déjà des incidences sociales graves), les échanges commerciaux mondiaux doivent être encadrés et fortement contraints par des clauses sociales et des clauses écologiques. Sans ces clauses, les pratiques actuelles de dumping social, fiscal et environnemental continueront à produire leurs effets destructeurs aussi bien au Nord (suppression d’emplois, protection sociale réduite) qu’au Sud (destruction de l’agriculture vivrière et des industries naissantes, dommages environnementaux), et sur le climat et la biodiversité partout.
Il en résulte que, en volume d’échanges, il faut viser et souhaiter, dans l’intérêt du plus grand nombre, une nette contraction du commerce mondial entre grandes régions, et au contraire un développement négocié des échanges intra-régionaux, nationaux et surtout locaux, qui sont en moyenne beaucoup moins affectés par le dumping tous azimuts.
En résumé, il faut s’en prendre à la religion du libre-échange si l’on veut promouvoir le « fair trade » et les échanges soutenables négociés. Et dans tous les cas il est essentiel d’admettre que pour réguler le commerce, il ne faut pas réguler QUE les activités commerciales et les transports correspondants, il faut réguler d’abord la nature de ce qui s’échange et les conditions de la production.
CLAUSES SOCIALES
Le terme de clauses sociales doit être précisé. Pour le faire de façon légitime à l’échelle internationale, je ne connais rien de mieux que de prendre appui, entre autres, sur la très riche notion de « travail décent » du BIT. Elle inclut nombre de qualités du travail et de l’emploi, pas seulement un salaire décent, mais aussi des dimensions de protection sociale, de représentation syndicale, de dialogue social, d’égalité entre les femmes et les hommes, etc. L’encadré placé en annexe reprend ces dimensions. Il serait possible de construire des indicateurs synthétiques de travail décent par pays (des travaux existent déjà) et de les utiliser dans le cadre de négociations commerciales multilatérales.
Encadrer le commerce international par des exigences de travail décent ne signifie évidemment pas l’interdiction immédiate de tout échange avec des partenaires qui ne respecteraient pas les normes du BIT, mais cela impliquerait de négocier les règles, sur la base de critères et d’indicateurs de progrès, et de mettre des freins divers en cas de non respect des objectifs au-delà d’un terme fixé à l’avance.
Cette façon de voir les choses implique d’entrer en tension avec la plupart des firmes multinationales et leurs lobbies, pour l’instant très influents à l’OMC ou auprès de la Commission européenne. Mais elle peut susciter une large adhésion du côté des peuples, des syndicats et des ONG, dont beaucoup se battent déjà pour la reconnaissance mondiale de telles normes. On peut voir dans le travail décent, qui fixe des limites internationales à l’exploitation du travail, l’équivalent social des normes et bilans écologiques, qui fixent des limites à l’exploitation de la nature.
Cette référence au travail décent ne peut pas s’appliquer uniquement aux relations Nord-Sud. Elle vaut aussi au sein de l’UE, car, dans l’Europe des 27, les écarts sont énormes. Pour s’en tenir aux salaires bruts, en monnaie courante, les minima salariaux en 2007 vont de 92 euros par mois à 1570 euros, soit un écart de 1 à 17 (selon Eurostat) ! C’est donc une incitation forte au dumping social sans règle.
Je suis défavorable au protectionnisme classique au sein de l’UE. Mais il faut freiner fortement la loi de la jungle par des clauses sociales (et écologiques). Autant l’intégration de l’Espagne, de la Grèce et du Portugal a été accompagnée de politiques européennes de redistribution via des fonds d’un montant élevé, autant les nouveaux entrants ont été pour l’essentiel encouragés à jouer la guerre économique de tous contre tous via un dumping qui tire tout le monde vers le bas et qui détruit l’environnement. Les éventuelles taxes ou barrières aux frontières de l’Europe (voir plus loin) ne règleraient nullement ce problème interne. Il nous faut en Europe aussi des critères de convergence sociale et fiscale vers le haut, par exemple ceux que défend Pierre Larrouturou, appuyés sur des fonds européens ambitieux, pour un commerce et des échanges justes, plus des critères écologiques dont je vais parler. Et à cet égard, je vois mal comment on pourrait dissocier le commerce juste de l’investissement juste, même s’il est clair que de vraies mesures en faveur du premier influeraient sur le second.
Les clauses écologiques pour un autre commerce mondial ont deux volets. D’une part, le souci général de l’environnement dans chaque pays, afin de freiner le dumping environnemental. D’autre part les transports internationaux, qui représente un gros poste dans les émissions de gaz à effet de serre. Dans les deux cas, il faut des taxes plus d’autres dispositifs que les taxes.
DES ECOTAXES GLOBALES
Pourquoi faut-il des taxes ? Pour quatre raisons :
- Parce que c’est efficace (si elles atteignent des niveaux suffisants) comme incitations à réduire les pratiques destructrices aussi bien du côté de la consommation que du côté, essentiel, de la production. Elles reviennent à « internaliser » dans les prix une partie des coûts des dommages.
- Parce que c’est le grand moyen pour dégager des ressources nouvelles très importantes à affecter à une grande conversion écologique socialement acceptable, aussi bien dans le monde que dans chaque pays.
- Parce que c’est un outil programmable et planifiable à long terme, ce qui n’est pas le cas des marchés de « permis » ou de « droits ».
- Parce que cela n’oblige pas à augmenter sans cesse des dettes publiques et privées devenues insoutenables.
Je précise toutefois certains points.
1) Dans l’objectif de conversion écologique, on oublie parfois, y compris lorsqu’il est question de taxes, la mention « socialement acceptable » voire désirable. C’est fâcheux, car cette mention est la condition première d’adhésion donc de succès, à l’échelle mondiale ou nationale. Cette mention implique des mécanismes de compensation puissants pour assurer l’accès universel à des modes de vie et de production soutenables. Puisque seules des taxes d’un montant assez élevé sont efficaces, elles vont (et elles doivent) renchérir de façon non marginale les coûts de production et de transport, et donc les prix, certes pour des produits de plus haute qualité, mais qui seront inaccessibles à beaucoup si la redistribution n’est pas à la hauteur.
2) Je crois beaucoup plus à des écotaxes globales qu’à des taxes purement commerciales aux frontières ou à des barrières douanières classiques. Les premières, qui auraient comme premier avantage de fournir d’importantes ressources, peuvent être négociées internationalement, en commençant par l’Europe, qui devrait se doter entre autres d’une écotaxe sur les poids lourds. Les secondes ont un caractère unilatéral qui passera mal et pourrait même conduire à des reculs. Comment par exemple négocier avec la Chine un accord sur le climat si l’on est engagé avec ce pays dans un bras de fer de rétorsions commerciales réciproques ? Voici quelques faits à prendre en compte : a) plus d’un tiers des importations de l’UE portent sur des biens (énergie, matières premières) non substituables aux production de l’UE : b) L’UE ne détient que 3,5 % des réserves mondiales de charbon, moins de 2 % de celles de gaz et d’uranium et moins de 1 % pour le pétrole ; c) l’UE vend plus de biens industriels au Sud qu’elle n’en importe ; d) les échanges internes aux firmes représentent un tiers du commerce mondial. Seules des taxes globales peuvent intégrer ces réalités et agir sur elles pour « verdir » le contenu des échanges et de la production et freiner les transports polluants.
3) De telles taxes représentent certes une forme de « protection », au sens où elles contraignent le commerce international pour protéger les gens et la nature des excès de la mondialisation libérale. Mais il s’agit de protections globales et non de la protection de son clocher (ce qui peut s’avérer indispensable, mais en dernier recours).
4) Il n’y a pas que les taxes écologiques à pouvoir être utiles. J’appuie pour ma part la proposition d’une « taxe Tobin verte » (en Europe pour commencer), dont le produit serait consacré en priorité à l’adaptation et à la conversion des pays du Sud.
5) Selon le PNUD, rien que pour maîtriser le climat, il faudrait dégager 720 milliards de dollars par an dans la période à venir, soit 1,6 % du PIB mondial. Selon des estimations plus récentes, il faudrait 2 % du PIB mondial, soit 900 milliards par an, ce qui reste de toute façon plusieurs fois inférieur aux estimations des pertes liées au réchauffement si l’on ne fait rien de sérieux. Autant dire que je rejette l’idée de ponctionner sur les ressources déjà insuffisantes de la protection sociale. Il faut des ressources nouvelles, et les taxes globales peuvent les fournir.
DES NORMES ET CONTRAINTES D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
Au-delà des écotaxes globales, il faut des objectifs physiques de convergence écologique et des contraintes réglementaires mondiales sur les processus de production, car le commerce au sens de l’OMC ignore presque totalement la nature des processus, qui sont pourtant au cœur du problème écologique sous l’angle de la production.
Si je prends les exemples de l’agriculture, des forêts et de la pêche (mais cela s’applique à bien d’autres activités), il doit y avoir des interdictions absolues (par exemple sur l’expansion des agro-carburants), des quotas, des limites physiques négociées pour la déforestation, en prévoyant à nouveau des compensations comme contreparties lorsque c’est justifié, ce qui est fréquent. L’exemple de la directive REACH en Europe montre que, même si ce texte a été affaibli sous la pression des industriels, il est possible d’avancer de façon coordonnée.
Je vois les taxes comme des dispositifs de transition vers l’acceptation plus générale de la notion de limites absolues et de convergence mondiale des droits d’usage physique des ressources naturelles les plus vitales, au sens propre du terme. Il faudrait apprendre à définir le progrès mondial sur la base d’indicateurs sociaux et écologiques non monétaires à faire converger. Au fond, les taxes sont des correctifs monétaires d’inégalités et d’abus, afin de protéger les personnes et la nature dans un monde de démesure. Mais il est urgent de se doter d’autres comptes et outils que ceux des économistes pour définir et encadrer les normes de production, de consommation et d’échange d’un monde soutenable. Taxer la démesure, c’est bien, mais ce n’est pas l’interdire. Or il faudra l’interdire dans divers domaines.
DES ÉCHANGES HORS COMMERCE
J’ajoute un dernier point. Pour un monde et un commerce justes, il faudrait exclure du commerce et des droits de propriété des biens qui, pour l’instant, sont couverts par des brevets dont les impacts sociaux sont négatifs voire dramatiques. Les grandes puissances et leurs firmes globales ont imposé des règles de protection de la propriété intellectuelle et des brevets sur le vivant, sur des médicaments vitaux, etc. On peut y voir une forme particulièrement nocive de protectionnisme. Le rapport 1999 du PNUD dressait déjà un bilan très sombre des conséquences de cette situation sur le développement humain : « La marche implacable des droits de propriété intellectuelle doit être mise en cause et stoppée », car « elle barre l’accès des pays en développement à l’économie du savoir », « elle renchérit les transferts de technologie » et revient à « dérober un savoir multiséculaire ». « Elle protège les profits, non les personnes », sans pour autant favoriser l’innovation.
D’autres échanges entre les peuples doivent prendre leur essor, hors commerce, sur le modèle associatif ou coopératif du logiciel libre et des semences libres : ce serait un autre « libre-échange ».
Annexe
Les dimensions du travail décent selon le BIT
• Employment opportunities (1 + 2)
• Work that should be abolished (1 + 3)
• Adequate earnings and productive work (1 + 3)
• Decent hours (1 + 3)
• Stability and security of work (1, 2 + 3)
• Combining work and family life (1 + 3)
• Equal opportunity and treatment in employment (1, 2 + 3)
• Safe work environment (1 + 3)
• Social security (1 + 3)
• Social dialogue and workers’ representation (1 + 4)
Numbers in parenthesis refer to the ILO strategic objectives to which the elements of “decent work” are related: 1. Standards and fundamental principles and rights at work; 2. Employment; 3. Social protection; 4. Social dialogue. Source: ILO compilation.
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/11/27/pour-un-commerce-juste-et-ecologiquement-soutenable/
Pas drôle, vu le sujet mais hilarant quand même :
Mme Bachelot oublie douze ans de son passé...
@Claude post 186
Euh claude, je comprends ce que tu dis mais
je me sens tenue de réagir sur les mots (évidemment je ne t'apprends rien mais
c'est pour la clarté car il me semble que pour garder aux mots toute leur force
il faut éviter de les utiliser un peu sans les justifier,
sinon on prend le risque de les vider de leur sens premier
ce qui peut créer la confusion)
Génocide
L'assemblée générale des Nations Unies a adopté à l'unanimité la convention pour la
répression du crime de génocide en ces termes: (9 déc 1948)
"il s'entend comme l'un quelconques actes ci-après
commis dans l'intention de détruire en tout ou partie
un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel:
a) meurtre des membre du groupe.
b) atteintes graves à l'intégrité physique ou morale des membres
du groupe.
c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence.
devant entraîner sa destruction physique, totale ou partielle.
d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe.
e) transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
Le sens premier du génocide c'est le projet d'extermination,
c'est l'intention de détruire. Je ne pense pas qu'il y ait l'intention de détruire
dans le fait de fermer ses portes aux migrants ou de les laisser
crever. Ce n'est pas le projet politique. Plutôt qu'un projet d'extermination,
c'est un refus d'intégrer des populations avec comme conséquences graves
plus ou moins assumées, de les exposer à devoir vivre (et mourrir) dans des situations inhumaines
et intenables. (Je pense en particulier aux migrants afghans, depuis Sangatte jusqu'à leur
retour sur les lieux du conflit) Je sais que tout ça est inhumain mais il y a une nuance
qui réside dans l'intention de détruire et dans la seule finalité de le détruire pour ce qu'il est. Et là c'est plutôt dans l'intention de ne pas l'avoir sur son territoire. ("Ailleurs oui mais pas chez "nous"").
Quand au Crime contre l'humanité au delà du concept c'est une notion juridique des procès de Nuremberg
(1945) qui devient chef d'inculpation.
"Aujourd'hui, le crime contre l’humanité est devenu un chef d’inculpation beaucoup plus large et mieux défini grâce à l’article 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, mais il demeure sujet à controverses. Un crime contre l'humanité est une infraction criminelle comprenant l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout acte inhumain commis contre une population civile." Wikipedia
Là ce n'est ni un assassinat, ni une extermination, ni une réduction en esclavage.
Mais la question se pose peut-être pour la déportation par rapport à l'expulsion.
Et je ne sais pas ce que dit le droit à ce sujet (par ignorance personnelle). Comment on définit la déportation
par rapport à'expulsion?
Enfin bon, je sais bien que l'utilisation de ces concept/notion
est délicate car elle touche à des problèmes de reconnaissance
politique et juridique de certains faits comme à propos du génocide
turc.
Terrain glissant s'il en est.
Jean-Luc Mélenchon ce soir sur France Inter.
Ah bon, c'était une ruse! Kolossalle Finesse!
Remarquez, heureusement que les boches sont lourdauds... Moi à la place de Cohn Bendit j'aurais accepté avec délectation, juste pour voir jusqu'où Jean Luc était prêt à aller...
Nulle part, bien sûr! Il aurait éclaté de rire et déclaré: " C'était une blague! Tu vois bien que je te taquines!"
On est comme ça, nous autres les français: pétris d'humour!
Et le :
DCB "Je peux avoir la nationalité française
Jean-Luc Mélenchon " Tu serais le bienvenu! Moi je suis pour qu'on fasse France de tout bois! Un gars comme toi ça nous nous manque!" C'est ironique?
Parce que moi, DCB depuis quinze ans qu'il est revenu,surtout après son militantisme libéral intolérant pour le TCE et Lisbonne, je trouve pas vraiment qu'il nous manquait... Vous si?
Excusez-moi camarades, ça doit être les vingt ans de socialisme nouveau qui m'ont aigri, mais je n'ai plus guère le goût à la déconnade...
Et puis, avec l'âge, mes articulations sont un peu ankylosées, alors le tango politicard...
Résumons nous: fusion technique ou fusion démocratique? Ca vous chatouille ou ça vous grattouille?
Finalement on fera comme on pourra...
Dans les exécutifs avec le PS? Mais oui bien sûr! ça dépendra du rapport de forces!
De quelles forces?
Front de gauche avec le PC dans toutes les régions? Dans certaines régions? Dans les régions où le PC voudra bien? Et les autres? Faut voir...
Avec le NPA? Sans le NPA? Contre le NPA?
T'en poses des questions toi!
De toutes façons quoique il advienne ce sera de la faute du NPA... Ces gens là ne veulent que témoigner... C'est bien connu!
Et puis ce soir, la main tendu à ce brave garçon "qui nous manquait"?
Meuh non! C'était une ruse!
Puisque vous le dîtes...
@ Mike Gallantsay
Il faut mettre en lien " le coup " de Jean-Luc Mélenchon à France Inter avec la décision du PS de faire alliance au second tour avec le Modem. Rapport de force oblige. Je rappelle que la plupart des militants Verts sont à Gauche et compte le rester.
http://www.lepartidegauche.fr/editos/editoriaux/1073-alliances-avec-le-modem--aubry-annonce-la-couleur
On attend le vote des militants NPA dimanche avec impatience. On préférerait que l'Autre Gauche soit unie au Premier tour et offensive, ça nous épargnerait bien des tourments pour sûr. Espérons que la "motion C " l'emporte.
Bravo à Jean-Luc Mélenchon cette proposition de stratégie de 2eme tour avec Europe Ecologie.
2 possibilités :
- soit Europe Ecologie dit "d'accord, pour la stratégie de 2eme tour avec le Front de Gauche" et on aura une alliance rouge verte et républicaine et on gouvernera ensemble contre le productivisme et le capitalisme.
- soit Europe Ecologie dit "non pas possible parceque l'on veut pouvoir s'allier avec le Modem". Dans ce cas au premier tour les électeurs de gauche d'EE se tourneront vers le Front de Gauche.
Je souhaite que cela soit la première option qui soit choisie, je m'adresse aux verts qui ne supportent pas le MODEM dite oui à la proposition de Jean-Luc arrêtez d'être écartelé entre anticapitalisme anti productivisme et accompagnement du capitalisme et du productivisme.
Ben.
@BA post 96+@Jennifer post 171 : à propos de la "stratégie" Obama avec les malheureux afghans, l'avis de Dedefensa, à propos de la guerre de manière générale, le retournement complet des idéaux des Lumières, la révérence de la puissance et du technologisme, etc http://www.dedefensa.org/article-le_gout_des_armes_02_12_2009.html
Le goût des armes
2 décembre 2009 — …Ou bien, aurions-nous pu choisir plutôt le titre, plus dramatique et un peu plus cruel : “le goût du sang”? Non, sans aucun doute, parce qu’il y a un lien essentiellement entre ce que nous nommons “la quincaillerie” d'une part et, d'autre part, les idées qu’on qualifierait de postmodernistes en référence au temps historique fou que nous vivons, et qu’on doit qualifier simplement de “modernistes”, en référence plus large à la modernité. Ce lien est bien entre le phénomène mécaniste, la technologie, la matière même et le fer et le feu qui la caractérisent, et la pensée moderniste (progressiste de ce point de vue-là).
Entre les deux textes choisis comme références à la fois symboliques et très concrètes, par lequel commencer? Sans hésiter par celui de CNBC.com du 1er décembre 2009. Quelques lignes avec le charme des compte-rendus boursiers, et puis de beaux graphiques montrant la progression des actions des grands conglomérats du Complexe (le complexe militaro-industriel, US cela va sans dire, c’est-à-dire américaniste). Une belle idée dans le titre: sera-ce le “surge” – ce mot stupide et faussaire employé pour l’Irak et maintenant pour l’Afghanistan – pour les actions du Complexe aussi? Les spécialistes sont-ils intéressés? Ils répondent “oui” d’avance; pas besoin d’être expert-boursier pour ça.
« All twelve of the S&P 500 Aerospace and Defense stocks were trading up this morning on the news that President Obama has decided to expedite the deployment of 30,000 troops to Afghanistan. Will the trend continue ? Since the markets reopened after the terrorist attacks of 9/11, the S&P Aerospace et Defense subindustry (part of the Industrials Sector) has significantly outperformed the broader S&P 500 Index, up over 75% in the past 8 years compared to a 1% gain for the S&P 500…»
La messe est dite, comme on dit. La ferveur très grande que l’Afghanistan désormais devenu “la guerre d'Obama” suscite dans les esprits humanistes sert dans tous les cas à entretenir la prospérité de ce domaine du progrès industrieux du monde moderniste et du technologisme qui le caractérise au cœur de la pensée de ces esprits.
Pour le second texte, changement de décor. Nous voici dans le domaine des idées, de la haute morale, de la pensée martiale. Les clichés s’y bousculent, l’Histoire aussi, scrupuleusement récrite par l’élite intellectuelle de notre civilisation pour devenir histoire singulière, comme par des moines-scripteurs du Moyen Âge, tout de même avec infiniment moins de conscience, de grâce et de talent, et d’humilité sans aucun doute.
Symbole inévitable de leur récriture de l’histoire, le nom claque aussitôt: Churchill! Et l’expression, inévitable, comme le plat de résistance de la célébration: the Churchill Moment. Churchill est le héros de leur temps dans l’histoire qui leur va, celui qui, dans leur récriture de la chose, a fixé un “moment” où ils peuvent croire aujourd’hui que le Ciel était avec eux. Le titre sollicite notre accord pour la forme, car le point d’interrogation, entre gens de la même pensée moderniste, est de trop: «Barack Obama's Churchill moment – Leaders and war. This, really, is what history finally comes down to, is it not?»
L’article, dans le Guardian du 2 décembre 2009, est de Michael Tomasky, citoyen américain, ou devrait-on dire “américaniste”… Directeur du Guardian-USA, commentateur, catégorie liberal hawk (“faucon libéral” ou, pour notre parti salonard des salons parisiens, “libéral interventionniste”, ou mieux encore “libéral belliciste”); il s’agit de cette forme de pensée qui va d’un Glucksmann et d’un Timothy Garton-Ash à un Vaclav Havel (l’ex-dissident devenu président et inventeur du concept des “bombardements humanitaires”, circa-Kosovo 1999). On retrouve, depuis la fin de la Guerre froide, cette horde arrangée en cohorte derrière les escadres de l’U.S. Air Force et l’humanisme gestionnaire et bureaucratique du Pentagone.
Ainsi Tomasky couvre-t-il implicitement d’éloges émus le président Barack Obama, chéri des libéraux dans l’âme à plus d’un titre, qui se découvre enfin en “président de guerre”. Alléluia dans les salons chics. Soudain, il atteint la dimension de l’Histoire elle-même… Soudain, la guerre, la décision de faire cette guerre, fût-elle la plus sotte, la plus surréaliste, la plus vaine, la plus cruellement inutile, soudain la fascination pour la guerre éclate.
«Leaders and war. This, really, is what history finally comes down to, is it not? Winston Churchill's statue was not put up in front of the Houses of Parliament to commemorate his tenure as chancellor of the exchequer, or his rather forgettable second go at No 10.
»In the United States, the reputations of presidents who serve during wartime hang largely on how successfully they waged it. For better or worse, it's the first thing we look at.
»In his speech to the American people, Barack Obama made his bid to become a president who will be remembered for the way he handled a war that was not originally his. The troop increase of 30,000, which will take the total number of US soldiers over 100,000 for the first time, is surely the most fateful decision of his presidency thus far, and its success or failure will go a long way toward determining his place in history.»
Suit l’habituel balancement dans la plaidoirie auquel nous sommes soumis et accoutumés depuis plus d’une décennie, pour ces guerres dont on ne sait pas très bien à quoi elles servent, qui sont totalement impopulaires, qui n’exercent aucune des contraintes morales et des exigences de caractères qui sont le seul aspect héroïque et peut-être enrichissant de la guerre lorsqu’elle menace la survie et l’indépendance d’un peuple, pour les peuples qui la font. Tout le monde connaît le cas afghan après le cas irakien, après le cas du Kosovo, ces conflits qui renvoient à un ersatz de guerre plus qu’à un modèle de guerre, qui se caractérisent par des massacres en toute impunité et par une illégitimité foncière maquillée par le suprématisme moral de l’Ouest ou l’arrogance comme argument moral impératif, qui n’engagent aucun des cas fondamentaux des nations, qui s’appuient sur la communication et ses constructions virtualistes, qui sont en fait des transcriptions extérieures des pathologies internes d’une civilisation mélangeant l’excès d’une puissance inouïe et l’absence entropique de sens.
Tout cela bien compris ou habilement dissimulé, reste l’ivresse des mots pour traduire l’ivresse de la fascination pour le seul mot de “guerre”, dans la péroraison.
«It's not exactly “blood, toil, tears and sweat” against a “monstrous tyranny never surpassed in the dark and lamentable catalogue of human crime”. But the words matter less now than the actions. America, the president said, is “passing through a time of great trial”. And so is he.»
Ah certes, les mots, les mots… Ce ne sont pas les mots qui comptent mais l’action («But the words matter less now than the actions»), nous dit Tomasky. Cette dialectique-là, c’est bien connu, clôt la discussion d’un coup de menton martial, avant de quitter le salon luxueux du coin – dialectique absolument churchillienne, d’un Churchill dont la pensée a toujours été inspirée par une véritable passion guerrière digne des hystéries les plus courantes à ce propos (lisez donc le livre de John Charmley sur La Passion de Churchill).
Nous avons une vue bien différente. Ce que nous dit Tomasky (“ce ne sont pas les mots qui comptent mais l’action”), traduisons-le à notre manière: “ce ne sont pas les idées qui comptent mais la ferraille hurlante et déstructurante” – la matière même qui assure aujourd’hui un empire total sur les esprits des élites chargées, dans les colonnes bienpensantes, de nous débiter les idées comme-il-faut, comme les abattoirs de Chicago du temps d’Upton Sinclair nous débitaient de la chair à saucisse en conserves.
Le texte de Tomasky est un signe de plus de la crise de l’esprit dans la modernité, comme les agitations de toute cette catégorie de libéraux depuis la fin de la Guerre froide – néo-conservateurs compris, qui n’ont rien de “conservateurs” comme chaque sait, puisque originaires de l’extrême-gauche adaptés aux conditions de la modernité “relookée” en postmodernisée. C’est de cette “crise de l’esprit”, Valéry recommencé jusqu’au sprint final, que nous voudrions dire quelques mots.
Bienvenus à bord, les guerriers postmodernes
Cette révérence de l’esprit libéral pour la guerre, qui est la révérence pour la puissance, pour la capacité déstructurante de l’armement, pour la violence, n’est pas une spécialité de notre temps mais effectivement la marque de la crise ultime de l’esprit dans notre temps. Qu’elle se marque chez les “libéraux” particulièrement ne peut étonner puisque ce courant de pensée est la branche d’adaptation standard de la posture politique depuis les débuts de la modernité (fin du XVIIIème siècle-début du XIXème siècle) à cette modernité issue aussi bien des deux Révolutions (américaine et française) que du tournant fondamental de l’“économie de force”(choix de la thermodynamique, ou choix du feu comme moyen de produire de l’énergie).
Contrairement aux thèses développées depuis ces époques à peine reculées, la proximité de l’esprit libéral et de la guerre, et plus particulièrement de l’armement avec tous ce qu’il représente de matière et des effets de la matière, est constant. Il s’exprime par l’observation que la guerre, précisément la “guerre révolutionnaire” comprise comme le modèle de la guerre déstructurante puis la guerre moderne avec la disposition d’armements d’une très grande puissance déstructurante, est le phénomène principal caractérisant la modernité, en première analyse comme moyen trouvé par la modernité pour imposer ses idées par la force.
En seconde analyse, notre appréciation de cette tranche historique, que nous nommons “deuxième civilisation occidentale” à cause de la rupture que ce passage à la modernité représente par rapport à tout ce qui a précédé, est bien qu’un phénomène extraordinaire s’est imposé avec la prise en main de la conduite de la civilisation par la matière domestiquée – ou bien, plutôt, apparemment domestiqué mais en vérité “déchaînée” comme on dit libérée, en productrice de force, jusqu’à sa forme moderne de la technologie et du technologisme. Dans ce schéma, les idées, et l’esprit avec elles, n’apparaissent qu’en seconde place, comme soumis à la matière, dépendants d’elle, développés pour justifier la dictature de la matière sur l’esprit en habillant cette dictature de principes humanistes dont l’effet est aujourd’hui justement apprécié – ces principes humanistes justifiant, non, imposant la guerre – dito, les “bombardements humanitaires” du néo-camarade Havel, l’un des inspirateurs du Parti.
Ainsi les penseurs libéraux sont-ils aujourd’hui, à visages découverts, les véritables bellicistes dont la pensée est soumise à la matière lorsque cette matière est transformée en puissance par le technologisme, et transformée en fin de cycle en activités guerrières. La pensée libérale est aujourd’hui complètement acquise au Pentagone et à ce que représente ce monstre systémique en fait de force guerrière déstructurante, exactement selon la situation de la matière toute-puissante qui se déchaîne pour elle-même, sans aucun sens nécessaire pour justifier son action. Les compliment de Tomasky à Barack Obama, parce que le président a paraît-il installé “sa” guerre, constitue une marque de reconnaissance : “Bienvenu à bord, monsieur le Président, vous êtes des nôtres”.
Ci-dessous, nous donnons un extrait de notre rubrique de defensa de dde.crisis du 25 octobre 2009 sur cette question. Cela préfigure le développement de la thèse dans l’essai de Philippe Grasset, La grâce de l’Histoire, prochainement mis en ligne sur ce site.
«La victoire en brisant
»On a déjà lu, sur la question de l’évolution de la guerre durant la Révolution française, deux articles qui se référaient notamment à l’œuvre de Guglielmo Ferrero (“Aventures”) sur la campagne d’Italie de Bonaparte [Voir sur ce site au 19 décembre 2007.] L’interprétation que nous en tirions était d’abord que la guerre elle-même, telle qu’elle fut menée à partir de cette époque, avec son caractère radical (levée en masse, adoption de tactiques de destruction, abandon des “règles de bienséance” des guerres au XVIIIème siècle, intervention systématique contre les structures d’administration civile, etc.), avait manifestement un caractère bien mieux défini par le qualificatif “déstructurant” que par le qualificatif “révolutionnaire”.
»A partir de ces batailles, le pays ou la région envahis se trouvaient effectivement déstructurés, dans un état d’affaiblissement et de chaos qui permettait à toutes les idées de s’installer. Ainsi, le triomphe des “idées révolutionnaires” ne devait-il rien aux idées, mais tout au caractère de choc déstructurant de la guerre; ainsi pouvait-on constater que ce choc déstructurant de la guerre, quelles que fussent les parties de la géographie sociale et administrative où il s’exerçait, frappait d’abord d’une façon fulgurante les psychologies – autant les psychologies individuelles que la psychologie collective, et les premières s’inscrivant sans restriction dans la seconde –, permettant encore plus la pénétration des idées dans une psychologie collective littéralement vidée. (La même idée est reprise par Naomi Klein aujourd’hui, pour caractériser la “stratégie du choc”, selon le titre de son ouvrage, qui caractérise le capitalisme du même nom – le capitalisme de choc ultra-libéral.)
»Ce point de départ, qui s’ajuste dans notre rangement à ce que nous nommons la “deuxième civilisation occidentale”, fut complété, non pas par des idées nouvelles et/ou plus puissantes, mais par des armements de plus en plus puissants, de plus en plus destructeurs; surtout, nous dirions, des armements de plus en plus brisants, c’est-à-dire, selon la définition même, des armements qui ont “une forte puissance de fragmentation”. On retrouve alors le sens fondamental de la déstructuration, la fragmentation étant littéralement une “déstructuration physique”. Ainsi, l’armement s’alignait-il sur le caractère de la guerre déstructurante, évidemment en le renforçant. Ainsi avons-nous déjà évoqué, dans le cas de la bataille de Verdun [voir sur ce site, au 11 juillet 2009], le caractère physiquement déstructurant de l’attaque par une préparation d’artillerie sans précédent. A ce point, effectivement – et la Grande Guerre est un paroxysme à cet égard – l’effet déstructurant général de la guerre rejoint et se marie intimement avec l’effet déstructurant de l’armement.
»La révolution de l’armement. C’est bien la cause principale de notre attention et de notre intérêt fondamental pour la bataille de Verdun; parce que sa topographie enfermée, qui en fait une sorte de laboratoire, ses périodes de paroxysme inouï de rupture, son absence d’idée stratégique alors que son issue a un sens stratégique, en font quelque chose à part dans la Grande Guerre et dans l’histoire de la guerre de cette “deuxième civilisation occidentale”. La bataille de Verdun, avec ses chocs de rupture, n’est pas une rupture en soi. Elle est une somme d’événements qui ont précédé, qui se concentrent en elle, qui en font un paroxysme. Et, répétons-le, la bataille de Verdun est d’autant plus intéressante qu’elle est, au départ, sans idée précise – cas historiquement reconnu; pas d’idée révolutionnaire, bien sûr, mais même pas d’idée stratégique, les causes de l’offensive allemande étant extrêmement vagues et encore aujourd’hui l’objet de débats – preuve, à tout le moins, qu’il n’existe pas d’idée maîtresse. Pourtant cette bataille est essentielle pour ce qui n’est pas arrivée: si les Allemands l’avaient emporté dans leur première offensive, l’ordre de bataille existant sur tout le front Ouest aurait offert à l’Allemagne une capacité d’enveloppement stratégique décisive, qui aurait pu prendre Paris et les armées alliées à revers.
»Le point essentiel que nous voudrions mettre en évidence dans ce cas est que, telle qu’elle s’est déroulée, la bataille de Verdun a vu l’amalgame complet de la guerre déstructurante et de l’armement déstructurant. Verdun fut une offensive de la guerre déstructurante à cause du caractère brisant extrême des armements. Ce sont les armements – la puissance inouïe, surtout initiale, de l’artillerie – qui tendirent à bouleverser, à déstructurer complètement le “pays” (le périmètre de la bataille, si bien clos et délimité), sa géographie, son être même, et les psychologies de ceux qui le défendaient à mesure. En ce sens, l’Allemagne prenait la relève des armées révolutionnaires de Bonaparte, ce qui est absolument concevable lorsqu’on adopte une vision un peu plus éclairée que les étiquettes banales de nos idéologies courantes, et que l’on comprend, comme le fait Modris Eksteins dans “Le sacre du printemps”, le caractère intrinsèquement moderniste sinon postmoderniste, déstructurant, donc révolutionnaire de l’Empire de Guillaume II.
»Il se trouve que les Français résistèrent puis l’emportèrent finalement dans cette bataille qui, paraît-il, pour les midinettes de l’intellectualisme postmoderne qui frissonnent pour Verdun mais ont à peine une pensée pour Hiroshima, n’a aucun sens sinon celui d’une boucherie épouvantable. Les soldats français affirmèrent ainsi la position étrange de la France, qui a accouché du monstre qu’est la Révolution, événement de rupture déstructurante d’une civilisation, et qui a pourtant conduit ensuite un combat de résistance, structuration contre déstructuration, contre les rejetons déstructurants de la grande Révolution. Ainsi en fut-il de Verdun...
»La principale leçon qu’on doit retenir est effectivement celle du rôle de l’armement. L’armement a pris la place centrale. Il a montré qu’à lui seul, il vaut bien plus que l’idée. L’armement apparaît comme l’outil de la déstructuration postmoderniste.»
A partir de ces observations, il devient évident que la postmodernité est dominée par la matière, le technologisme, l’armement et, au bout du compte, la guerre; que toutes les idées de la postmodernité sont faites pour justifier, “habiller” cette situation des couleurs morales convenables; que l’esprit libéral est nécessairement conduit à adopter ce parti de la guerre, comme il le fait depuis 1989-91 à visage découvert, parce qu’il a reconnu enfin d’une façon irréfutable et avec reconnaissance son maître et son inspirateur, la matière déchaînée, déstructurante, transformée en technologisme et en armement. Par conséquent le terme de “liberal hawks”, ou “libéral belliciste” qui serait encore plus approprié, est une expression qui représente le pléonasme porté jusqu’à son extrême vicieux, trompeur, le pléonasme devenu sophisme complet, et achevant la transmutation du langage. Stendhal, qui se croyait libéral, comprit cette réalité-là lorsqu’il observa que le “libéral”, héritier des Lumières avec la Révolution au passage, n’était pas autre chose qu’un faux-nez pour définir cette capitulation de l’esprit sous l’empire de la matière; cela en découvrant la nouvelle définition offerte par H. Gouhier en 1824, alors que s’annonçaient les premiers progrès de l’âge de l’“économie de force” de notre “âge du feu”: «Les Lumières, c’est désormais l’industrie.» Tout s’est enchaîné depuis et notre époque complète le tableau.
Bienvenus à bord, les guerriers de notre Apocalypse.
@Descartes168
Descartes a raison dans ce qu'il dit et on peut presque dire qu'il est marxiste.
Le système capitalisme est, du point de vue économique, un progrès par rapport à ce qui était avant, car il a permis,avec le progrès technique et scientifique, une forte élévation des richesses .Est-il pour autant un passage obligé comme le pense le PC Chinois ?
Car l'envers de la médaille c'est que cet accroissement des richesses s'est fait sur le dos de certains et, si l'on se réfère aux siècles précédents (esclavage, colonialisme, conditions de la classe ouvrière dans les pays occidentaux cf les romans de Zola ou J London), on se rend compte que le système est né "du sang et des larmes" comme dit Marx, sans compter le pillage des ressources de la planète et le dérèglement climatique qui laisse sur le tapis des millions de gens.
Ensuite, ce sont les luttes ouvrières et les majorités de gauche qui ont permis, en occident, aux travailleurs de récupérer un peu de cette richesse (des miettes souvent ms qd même).
Le problème c'est qu'aujourd'hui, le système qui a permis de créer des richesses ne fonctionne plus, parce qu'il est de plus en avide et facteur d'un gâchis énorme, c'est inhérent à son fonctionnement.
Les richesses crées sont de plus en plus détournées pour alimenter le système qui s'enfonce dans des crises de plus en plus graves et rapprochées. De là à dire que l'histoire est écrite, je ne le pense pas, si les travailleurs ne prennent pas conscience de l'urgence et leur destin en main, il se peut que cela dure encore, le capitalisme, on l'a vu, a su souvent se transformer...pour le pire et de moins en moins pour le meilleur !
Manifestation des policiers : « la politique du chiffre et la baisse des effectifs incompatibles »
Y a-t-il vraiment une politique du chiffre imposée aux policiers ?
« Bien sûr que oui, mais le ministère ne le reconnaîtra jamais car c'est interdit. Il y a des quotas attribués à chaque fonctionnaire en début d'année. Avant, c'était par unité ou brigade, c'était collectif. Maintenant, c'est individuel. Les policiers ont des fiches avec des objectifs chiffrés. Et on préfère un homme qui fait cinquante timbres amendes qu'un gars qui sort une procédure. C'est incompatible avec la baisse des effectifs. De plus, on nous avait dit que cette baisse d'effectifs devait servir à augmenter les salaires. Mais ils sont gelés depuis 2004 ».
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Arras/actualite/Secteur_Arras/2009/12/03/article_manifestation-des-policiers-la-politiqu.shtml
Tout d'abord merci et bravo à Jean-Luc Mélenchon que je suis depuis des années et qui me redonne espoir dans l'action politique: vive le Front de gauche !
C'est mon 1er commentaire sur ce blog (que je lis quotidiennement depuis plus d'un an) car le sujet me touche personnellement: marié à une malienne depuis 5 ans et ayant habité au Mali plusieurs année (et pas en tant qu'expat'à 3000€ par mois + assurances), j'ai une expérience CONCRETE du "décalage" nord/sud.
Le retour sur la scène médiatique de la question de l'immigration est une manipulation politicarde déguelasse et dangeureuse car elle stigmatise les gens de couleurs en faisant l'amalgame entre sans papier, étrangers régularisés, français d'origine étrangaires... et français "de couleur"...en passant sous silence qu'il y a aussi des immigrés blancs, Shengen ou pas. Bref.
La polémique qui en résulte voit s'affronter 2 discours : l'un réactionnaire et nauséabond (il faut les renvoyer chez eux), l'autre "humaniste réaliste" (il faut des critères clairs et "aider" les pays du sud)
Or, il me semble que le "cadre" de ce "débat" est d'entrée complètement fallacieux! Il est posé comme s'il s'agissait de rapports entre pays SOUVERAINS et INDEPENDANTS... la bonne blague !
Pourquoi n'entend on JAMAIS expliquer que les monnaies utilisées dans les anciennes colonies d'Afrique Noire (le "franc" ! CFA) n'EXISTE PAS ! Anciennement rattaché au franc et maintenant à l'euro, ces monnaies n'ont aucune existence économique autre que les échanges locaux pour la plupart "informels" et que les réserves fiduciaires sont en grande partie à LA BANQUE DE FRANCE. De quelle souveraineté économique et financière parle-t-on?
On parle d'"aider" ces pays ? L'aide au "développement", qui devait être portée à 0.7 du PIB est en constante regression depuis Sarkozy... mais sait-on ce qu'elle contient réèllement ? Les salaires des profs des lycées français ? Ceux des fonctionnaires ? Les budgets des centres culturels français ?
Ces budgets sont à comparer (désolé je n'ai pas le temps de sortir les chiffres) avec les subventions agricoles européènnes qui déséquilibre complètement les rapports commerciaux et écrasent les économies locales. Que dire des "accords" à l'OMC qui en échange de l'acceptation des subventions agricoles américaines et européènnes autorise ces pays à exporter... des ordinateurs!
Le fait est qu'au Mali, réèlle démocratie s'il en est, le "sentiment" de l'Etat dans la population n'a rien à voir avec celui des français, ou des occidentaux en général. Car les responsables locaux n'ont AUCUNE souveraineté économique, financière et donc sociale : ils doivent faire bonne figure auprès des "bailleurs de fond" comme ils disent, c'est à dire le FMI, la BM, Paris, Washington... et la myriade d'ONG et de fondations qui se pressent sur leur territoire.
Pourrait-on, comme une figure d'empathie dialectique, se mettre à leur place et imaginer une telle situation en France ?
C'est pourquoi les discours bien ou mal pensant sur le sujet me donne la nausée.
Il faudrait inventer un mot au sens plus fort qu'"injustice".
C'est pourquoi aussi je dis aux africains (au risque d'être parfaitement politiquement incorrect) : venez chez nous ! et pas pour construire notre "richesse nationale" mais pour reprendre une part qui vous appartient.
Et tant que la France se commettra dans cette monstrueuse injustice (historique, politique, économique, éthique,...) mon patriotisme n'aura aucune chance... et il y aurait encore beaucoup à dire.
Certains estiment que les déclarations de JLMl,"un des animateurs du FdG" avait pour but de démasquer EE : ils veulent faire alliance avec le Modem. Ils espèrent ainsi que des électeurs trompés d'EE voteront FdG.
Mais avant de faire cette proposition d'"accord préalable",Jean-Luc Mélenchon avait bien rappeler au départ le tournant au centre gauche de Martine Aubry avec son ralliement au Modem pour le 2° tour (DCB n'est pas tout à fait d'accord avec l'interprétatin des propos de Martine Aubry)
C'est plutôt un signe de panique à bord au FdG que je voie ici. 2° tour, le FdG se retrouvera dans la même situation qu'aux municipales: dans certaine régions : accepter de fusionner sur une liste "Rouge-Rose-Vert-orange".
C'est déjà le cas à Lille, je suppose, et à Aubagne aussi, avec un maire communiste "unitaire" !
Comme le rappelle sylvia Zappi dans son article sur "le virage à haut risque du PCF", des conseillers généraux sortants communistes négocient leur place sur une liste PS au 1° tour (PDL, Languedoc roussillon..)Et en Bourgogne,où le PS ne cache pas sa volonté de fusionner avec la liste du Modem, le PC a choisi de partir avec lui dès le 1° tour !
Alors, pourquoi le NPA chercherait à faire alliance avec des partenaires aussi fiables que le PC (et JL Mélenchon ici ?) dans les alliances ? EE est-il vraiment à gauche avec des personnalités comme DCB (toujours pro traité de Lisbonne) et les Verts, parti que vient de quitter Martine Billard et les alter ékolos pour dérive sociale libérale ?
Tiens donc, Jean-Luc Mélenchon propose au FdG de gérer AUSSI les régions avec EE sans discuter des conditions préalables ?,
Je me demande que signifie l'offre faite par Mélenchon à Daniel Cohn Bendit mercredi soir: accord préalable d'alliance au second tour avec les Verts. Avec la condition qu'il n'y ait pas d'accord avec le Modem.
Sacré renversement: mais peut-il inverser le rapport de forces à gauche?
- On parle de plus en plus du loup (le Modem) et ainsi on le fait exister. Alors que ce ne me semble guère qu'une structure d'un homme (Bayrou), destinée à servir ses ambitions présidentielles.
- Mélenchon pousse encore plus le PS vers le centre
- Je doute que les Verts soient plus fiables politiquement que le PS
Une question essentielle nous divise: l'Europe, alors que le Traité de Lisbonne entre en vigueur depuis hier.
Coup politique? Mais est-ce une manière politique de vouloir en finir avec le PS?
Coup d'un homme politique? Le PG n'est pas le parti d'un homme. En effet d'ailleurs, ce n'est en aucun cas l'offre politique du PG ni du FdG.
@ Guillot
Il y a des conditions préalables notamment pas d'alliance avec le MODEM, une ligne anticapitaliste et antiproductiviste c'est clair, regarde l'émission en entier et arrête de tordre les faits pour que argumenter ta stratégie de division de l'autre gauche.
Nombreux sont les verts qui viennent aujourd'hui au Parti de Gauche suivant ainsi l'appel de Martine Billard. Europe Ecologie tangue entre Europe Ecologie et gauche radicale. La proposition de Jean-Luc vise à forcer le choix. c'est soit la gauche radicale et ils mettent en minorité les partisans Cohn Bendit soit le centre droit et dans ce cas ils valident la stratégie de Daniel Cohn Bendit. Les deux sont impossible à concilier.
Même si j'espère la première solution il y a peu de chance que cela se produise il semble difficile pour les Verts de se passer de la figure médiatique de Danny. Si c'est ce qui se passe alors ceux qui sont de gauche chez les verts n'auront plus qu'à rejoindre le Parti de Gauche ou la Fédération pour ne pas trahir leur convictions.
Ben