17déc 09

Modem et négociations au front de gauche

Depuis le Rhin

Depuis lundi soir,  je vis entre l’hémicycle de Strasbourg, mon ordinateur et mon téléphone. Tout est bien chaud. Car en ce moment se discutent les termes de l’accord à trouver entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche pour les listes aux élections régionales. Je n’y passe pas mon temps. Il existe un équipe qui fait ce travail très bien. J’ai donc pris le temps de creuser mes notes. Je reviens donc sur le Modem. Je le fais parce qu’il est arrivé qu’après avoir beaucoup expliqué comment l’alliance avec le Modem menaçait la gauche on finisse par me demander, comme dans un sursaut de bon sens : « mais qu’est ce que vous lui reprochez concrètement ? Vous ne voulez pas d’un allié de plus ? ». Tel est en effet le résultat de mois de banalisation du Modem par le PS et par Europe Ecologie. La danse du ventre devant le Modem a fait oublier qu’il s’agit d’un parti de droite. Certes un parti d’opposition. Mais de droite. Pour le démontrer je reviens sur le programme qu’il vient d’adopter, dans le prolongement de celui que Bayrou avait déjà lui-même défendu pendant la présidentielle de 2007.

« …DONC LE MODEM… »

Je commence par revenir sur la déclaration de Martine Aubry que j’ai déjà citée dans ma précédente note. Le 9 décembre sur France Inter elle explique : « Je l’avais dit à François Bayrou : vous ne pouvez pas partir comme aux municipales, une fois à droite, une fois à gauche. Je crois qu’il a à peu près répondu à son congrès à Arras. Il a dit : nous n’irons nulle part où on peut soutenir Nicolas Sarkozy. Donc nous allons le voir. » Donc s’opposer à Sarkozy ce serait un critère suffisant pour être adopté à gauche. On ne s’occupe plus du programme. C’est la thèse du front anti Sarkozy défendue par "Libération" et "Marianne". Tous ceux qui s’opposent à Sarkozy ont vocation à s’unir, par delà leurs programmes. Mais comment peut-on s’unir sans tenir compte du programme ? Il y a toujours quelqu'un qui se rendra compte du tour de passe passe. Même Martine Aubry comprend que ce n’est pas possible d’un coup de baguette magique. Elle est donc conduite à préciser : « Deuxièmement il faut une clarté dans le projet. Pour l’instant j’ai noté qu’il y a avait des évolutions. Un soutien des services publics plus important que ce qui avait été fait en Europe. La fiscalité ; il y a quelques temps François Bayrou nous disait : il faut prendre 4 points aux ménages pour financer les entreprises. Aujourd’hui il nous dit il faut taxer les transactions financières comme nous le disons. Donc il y a des évolutions. » Serons-nous d’accord sur tout ? Nous le verrons. Nous en discuterons. […] » Promis, je n’ironiserai pas sur cette découverte: le programme socialiste et Martine Aubry sont partisans de la taxe Tobin! Je me souvenais pourtant du fait que pendant des années ce fut la revendication de la gauche du parti contre la majorité du PS, dont Martine Aubry, ne voulait pas. Il est vrai que Bayrou se prononce aussi à présent pour une taxe de cette nature. Sans autre précision. Mais quand Martine Aubry dit que monsieur Bayrou aurait renoncé à prendre « quatre points aux ménages » cela prouve qu’elle n’a pas lu le programme de celui-ci. Il est vrai que sans même l’avoir lu, puisqu’il n’était pas encore adopté, elle avait pourtant déjà déclaré vouloir cette alliance. Sur France 2, le 26 novembre, programme ou pas, elle déclare : «Nous souhaitons rassembler la gauche et tous ceux, démocrates, humanistes, donc le MoDem par exemple, qui partagent le même projet que nous.» Le projet était donc déjà réputé "partagé". Vraiment ? J’espère que non ! Je vais donner encore quelques exemples, après celui que j’ai déjà évoqué dans ma précédente note concernant l’impératif du retour à l’équilibre du budget de l’Etat et son coût pour le budget des ménages puisque Bayrou veut faire payer l’addition par l’augmentation de la TVA…  

DEUX EMPLOIS SANS COTISATION SOCIALE  

C’est une mesure que Bayrou défendait déjà à la présidentielle de 2007. Elle revient dans le programme d’Arras : « Exonérer de charges sociales les 2 premiers emplois créés dans chaque entreprise » Son coût avait été estimé 8 milliards d’euros par an, en 2007. Ce nouveau cadeau au patronat s’ajouterait aux 35 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales dont bénéficient déjà les entreprises. On connait la critique que la Cour des Comptes a déjà bien démontré : ce type de mesure n’a aucune efficacité prouvée sur l’emploi. Ni pour les salaires non plus. Sans oublier l’instabilité professionnelle qu’elle provoque pour bénéficier des effets d’aubaine. Notons pour se faire une idée de l’importance de la somme que 8 milliards c’est le budget annuel de la justice. Comment le Modem va-t-il financer cette mesure, alors qu’il revendique par ailleurs la rigueur en matière budgétaire ? « Le Projet Humaniste » du Modem est silencieux sur ce point. Mais les documents préparatoires donnaient la solution : « une réduction massive des charges sur les salaires doit être envisagée, compensée par une hausse de fiscalité sur la consommation ou sur les revenus ». Vu ? Encore la TVA ! Précisons qu’il n’est pas dans les intentions de ces «humanistes» d’augmenter les salaires pour autant. Car le projet du Modem est absolument silencieux sur la question des salaires et ne propose aucune hausse du SMIC. Il est vrai que Bayrou le refusait sans ambigüité lors de la présidentielle ! 

L’EQUILIBRE DE LA SECU ?

Selon le programme du Modem, « Rétablir l’équilibre financier de la sécurité sociale est un des plus grands défis du moment. » Qui dira le contraire ? Oui mais comment ? En luttant contre la fraude aux cotisations patronales ? En annulant les exonérations de cotisations. On a vu que non puisque’il propose au contarire de nouvelles exonérations.. Alors ? Lisez :« Pour financer le système de santé, l’assurance maladie doit elle aussi se réformer. On n’échappera pas au débat sur la répartition entre régime obligatoire et complémentaire » Donc on renverra sur la complémentaire une charge croissante, a due concurrence du déficit. Pour que nul n’en doute, la suite du texte le souligne. « Nous pensons que cela ne peut pas se faire sans une responsabilisation des médecins et des patients qui ne doit pas se réduire à de simples dispositifs financiers incitatifs ou pénalisants. » Cette proposition ouvre la voie à un nouveau rétrécissement de la couverture maladie de base. C’est la logique des franchises et du déremboursement de nombreux médicaments. Elle ne peut produire que des inégalités accrues devant la santé. Car l’accès aux complémentaires est évidemment très inégal.

LES RETRAITES ?

Sur cette question ultra brulante, pas d’ambiguité au Modem: « Pour nous la pérennité de notre système de retraite passe par la constitution d’un système de retraites par points ». On connait. C’est la fin du droit à la retraite à soixante ans. Chacun part quand son nombre de points à la valeur de la date du moment est suffisant. Ou bien, quand il n’en peut plus, quelle que soit la valeur du point ! Le tout bien emballé en langue « humaniste » : « Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail … A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite. » Evidemment ! Chacun choisira le montant de sa retraite librement ! Quelle mauvaise blague ! Rassurons nous en pensant que ceux qui seraient trop mal pensionnés pourront continuer à bosser. Le Modem le veut. Le Modem propose plus de flexibilité pour l’emploi des seniors : « Nous devons rendre possible des formes d’exercice de l’activité professionnelle extrêmement souples à temps partiel, avec des interruptions sabbatiques, en cumul d’activités […] C’est la seule façon d’encourager des carrières plus longues donc des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite » 

SALAUDS DE PAUVRES !

On connait la vieille rengaine de la réaction. Les béneficiaires d’aides sociales sont des «assistés» toujours suspect d’être des fainéants. Le Modem renoue avec ses racines dans le paternalisme des caritatifs, sur ce sujet aussi :« Chaque bénéficiaire de minima sociaux devrait pouvoir, en fonction de ses capacités, exercer une activité à temps partiel au service de la communauté dans le secteur associatif ou public » On soulignera, juste pour mémoire, que s’il existe du travail à faire « au service de la communauté » dans le secteur associatif et pire encore dans le domaine public c’est donc qu’il y faut un emploi. Et pas du travail forcé payé avec les minima sociaux. 

VU DE LOIN

La proposition des communistes pour les élections régionales a été rendue publique. Il a pu arriver ici ou là que des esprits rapides en aient déduit que ce serait la version finale. Non. C’est l’offre des communistes. Et elle n’est pas complète puisque nombre de département ne sont pas évoqués. Quoiqu’il en soit, il en existe une autre. Celle du Parti de Gauche. Elle a été présentée dans le cadre de la négociation. Maintenant il faut rapprocher les points de vue. Hier est paru la déclaration générale du Parti de gauche. Elle concerne à la fois les régions où il y aura une liste du Front de Gauche et celles où, du fait de la participation des communistes aux listes socialistes, il n’y en aura pas. Là, le Parti de Gauche qui n’a qu’une seule orientation et qui n’est pas un parti fédéral, doit quand même faire vivre l’autonomie et l’unité de l’autre gauche. Cela se fera naturellement avec ses autres partenaires de l’alliance. Mais aussi avec le NPA chaque fois que possible. Sans oublier les communistes qui veulent rester autonomes du Parti Socialiste. Dans le moment présent, le soucis est de faire un accord qui fasse sa place à chacun, non seulement pour les partis membres du front de gauche, mais aussi aux autres partenaires. Et parmi ceux-ci nous voulons compter aussi les membres du NPA qui ont décidé de faire campagne commune avec nous. Il est vrai que les communistes locaux ne sont pas souvent très souples sur ce sujet. Et la Gauche unitaire est vent debout. Mais on va avancer. J’en reste là de mes appréciations, vues de loin, puisque je ne participe pas personnellement à la discussion.


651 commentaires à “Depuis le Rhin”
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  1. André Assiétoi dit :

    Ceux qui pensent naïvement qu'on peut impunément s'appuyer sur une gloire médiatique plus ou moins éphémère se foutent le doigt dans l'œil jusqu'au coude.
    Regardez ce film sur José Bové et demandez aujourd'hui aux militants de la Confédération paysanne ce qu'ils en pensent. Sans Bové, ils n'existent plus popur les médias.
    Pareil avec Besancenot, qui doit sa gloire médiatique à son image lisse de gentil facteur à vélo ou de gendre idéal. Il est évident que ceux qui ont construit l'image du gentil facteur se sont retournés et qu'aujourd'hui, l'image de Besancenot est celle du "méchant". Dépendre des médias qui invitent en ce moment Mélenchon parce que c'est un "bon client", c'est extrêmement dangereux.

    On lira avec intérêt ces deux articles de Serge Halimi (avec Pierre Rimbert pour le premier), qui montrent bien ce qu'il en coûte lorsqu'on croit "se servir" des médias.
    http://www.acrimed.org/article259.html
    http://www.acrimed.org/article1309.html

    La question des médias est une question politique. C'est être d'une grande naïveté que croire que les grands médias, aux mains des gros industriels, des banquiers ou des marchands d'armes sont nos alliés.
    Ou alors c'est croire qu'on est plus malin que les autres et que nous, on arrivera à se faire entendre là où les autres se sont cassés les dents. Qu'est-ce qui peut laisser penser ça ?

    Vous devriez lire ce que Serge Halimi ou d'autres critiques des médias ont écrit sur le sujet des "luttes médiatiques".

  2. Pulchérie D dit :

    @ Carole (495)

    Merci pour ce lien. Il apporte en effet une certaine explication au développement de et à l'orientation de la Chine.

    Lénine n'a pas hésité à reconnaître la nécessité transitoire d'un capitalisme d'état créé dans un état prolétarien.
    Deng Xiaoping a rejeté le choix de la "bande des Quatre",qui envisageait de se limiter à un socialisme, puis à un communisme, des pauvres. Il voulait un accroissement considérable de la production pour éliminer la pauvreté. Ce dirigeant chinois ne semble pas avoir fait allusion au "capitalisme d'état de Lénine, tout en appliquant
    cette phrase de Lénine :"Sans la plus petite dénationalisation, nous devrons louer à bail des mines, des forêts et des gisements de pétrole aux capitalistes, et recevoir en échange des biens manufacturés, des machines, etc., et ainsi restaurer notre propre industrie. »
    On pourrait interpréter ainsi cette apparente conversion au capitalisme, l'ouverture aux industries occidentales.
    Après avoir rempli la trésorerie de l'état, la Chine semble faire machine arrière, alors que son évolution est tout à fait léniniste.

  3. carole G dit :

    @ André Assiétoi
    Merci pour les deux liens vers Sege Halimi.Il soulève effectivement des points fondamentaux.

  4. Pulchérie D dit :

    @ André Assiétoi (501)

    Sais-tu que je suis entièrement d'accord avec toi ?
    Et avec Serge Halimi (un monument, son "Grand bond en arrière", qui fut à l'époque un de mes livres de chevet).
    D'où la nécessité du développement de l'information par Internet et de la lutte pour conserver l'accès à celui-ci.

  5. Lionel - PG44 dit :

    496 Michel Matain

    Désolé, Michel, il se trouve que je les connais bien

  6. André Assiétoi dit :

    @ Pulchérie D

    Tout arrive ! Je suis aussi d'accord sur le fait qu'il faut se battre pour conserver ce qu'on appelle "la neutralité d'internet" face aux volontés de contrôle. Il faut aussi se battre pour aider les médias alternatifs. Il y a toutefois un point que je voudrais souligner en rejoignant ce que dit Henri Maler, l'un des fondateurs d'Acrimed : "les médias alternatifs ne sont pas une alternative aux médias".
    Autrement dit, il faut faire de la question du pluralisme des médias une question politique. Malheureusement, aucun parti politique, même parmi ceux de la gauche de gauche, n'ont de propositions sérieuses dans ce domaine (quand ils se sont penchés sur la question).

    C'est malheureux à dire, mais celui qui a été le plus en pointe pour poser la question des médias, y compris dans les médias (ce que Besancenot n'oserait jamais faire, lui qui va dans des émissions qui méprisent le peuple, sans les mettre en question), c'est... François Bayrou.

  7. carlo dit :

    @ Descartes
    « Un indien arrive à Paris…un skinhead arrive à Paris…Il met son blouson préféré, celui qui porte une croix gammée sur le bras »
    Les limites de cette comparaison sont évidentes.
    1) Le comportement vestimentaire du skinhead traduit bien une intention agressive mais n’a pas de signification religieuse.
    2) Le comportement vestimentaire de l’indien a, si l'on veut, une dimension religieuse mais ne traduit aucune intention agressive. L’exemple de l’indien n’illustre donc en rien la thèse que vous soutenez, à savoir qu’un comportement vestimentaire lié à l’appartenance religieuse peut constituer en soi une agression.
    3) L’exhibition en public d’insignes nazis est interdite par la loi, alors que le port de la burqa -je ne cesse de le rappeler- ne l’est (toujours) pas.

    « Ce qui oblige la collectivité d’accueil à juridiciser les rapports en transformant les interdictions » coutumières en interdictions légales ».
    Soit, mais j’y vois un progrès, ce que vous finissez d’ailleurs par reconnaître vous-même du bout des lèvres: « on peut se réjouir par un certain côté de ce changement, puisqu’il augmente notre marge de liberté ».

    «Si on tient à l’idée que la loi est l’expression de la volonté générale, la transgression délibérée de la loi est clairement un défi à la volonté générale, et donc une agression ».
    Toute transgression d’une loi est par définition une agression de la loi. Mais lorsque je conteste que le port de la burqa constitue en soi une agression, ce n’est évidemment pas en ce sens que j’entends le mot « agression ». J’ai suffisamment parlé de dommage et de préjudice dans le cadre de notre discussion pour qu’aucune ambiguïté ne soit permise à cet égard. Il m’est même arrivé de préciser l’usage que je faisais de ce mot afin de prévenir un éventuel glissement de sens (« Après tout, ne pas attacher sa ceinture de sécurité, par exemple, est bien une transgression mais ne constitue pas une agression à l’égard d’une autre personne »). C’est d’ailleurs en ce sens que vous avez vous-même utilisé le mot « agression » lorsque vous avez comparé le port de la burqa à la pratique des sacrifices humains. Au demeurant, si vous êtes hostile au port de la burqa, ce n’est pas parce qu’un tel comportement vestimentaire transgresse une quelconque interdiction -et pour cause, il n’en existe pas- mais parce que vous le jugez agressif au même titre par exemple que le port de symboles nazis. Or, il est évident que si l’exhibition d’insignes nazis constitue une agression, c’est à cause des actes barbares auxquels ces symboles sont associés et non simplement parce que cela est interdit.

    « Peut-être estimez-vous qu’on est en droit de tenir pour une agression tout acte qui est subjectivement vécu de cette façon ». « Pas du tout. Une telle position réduirait à néant les libertés publiques ».
    Je vous en donne acte. Nous sommes donc d’accord sur ce point.
    Mon intention était seulement de comprendre votre raisonnement, ainsi que l’exige le principe de charité interprétative, non de vous prêter des pensées qui ne sont pas les vôtres.

    « Dans notre société, l’exhibition de symboles religieux dans l’espace public est interdite ».
    Si l'on entend par espace public les lieux publics, ceci est, fort heureusement, absolument faux et totalement contraire à la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales. Dans la rue, une religieuse peut se promener en tenue de religieuse, un prêtre lire son bréviaire, une personne pieuse dire son chapelet, un passant se signer devant un corbillard. Aucun d’eux n’est hors la loi. La logique -ainsi que la justice, d’ailleurs- voudrait évidemment que la même règle s’applique au port de la burqa.

    « Imaginons que l’être humain en question soit volontaire pour être sacrifié. En quoi le sacrifice serait alors une « agression » ? »
    Dans une telle situation, le consentement de la victime n’annulerait pas le mal qui lui est fait. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la légalisation du suicide médicalement assisté pose problème. Qui peut croire un seul instant que l’auteur d’une immolation pourrait être acquitté par ses juges au simple motif que sa victime était consentante ?

    « Si les dommages causés par le vol étaient purement « objectifs », la réaction des sociétés devrait être partout la même ».
    Non, c’est plus compliqué que cela.
    Il convient tout d’abord de bien distinguer la réalité objective d’un fait, telle qu’elle pourrait se révéler à n’importe quel observateur, et sa perception subjective par un individu ou un ensemble d’individus. Une agression a donc une face objective et une face subjective. Je n’entends nier ni l’une ni l’autre. Mais depuis le début de notre discussion, je soutiens que toute restriction de la liberté doit être fondée sur des données objectives susceptibles de pouvoir être discutées et non sur un simple sentiment subjectif. J’attends toujours qu’il soit fait état de telles données à propos du port de la burqa pour pouvoir éventuellement les discuter.
    Une fois cette distinction bien saisie, il est assez aisé de comprendre qu’un phénomène objectif n’est pas nécessairement l’objet d’une reconnaissance universelle. L’attraction terrestre, par exemple, est un fait objectif mais sa réalité n’a pas toujours été universellement admise. C’est donc une erreur -assez courante, au demeurant- de croire qu’il existe un lien nécessaire entre objectivité et universalité, comme il est faux, d’ailleurs, de croire que subjectivité et universalité doivent toujours s’opposer. L’odeur de la rose est un fait subjectif mais nous nous accordons à considérer qu’elle est plus agréable que celle du fumier.

    « En toute rigueur, il faudrait dire que l’interdiction absolue de tuer n’est pas universelle et qu’elle ne fait pas consensus, nullement qu’elle repose sur un simple sentiment indépendant de toute donnée objective discutable». « Certes, mais la même chose peut être dite de l’interdiction de la burqua ».
    Bien sûr, sauf qu’en ce qui concerne le port de la burqa, il incombe à ceux qui sont favorables à son interdiction de produire des « données objectives discutables » au lieu de se borner à invoquer le vague sentiment de subir une offense.

    «Quel « préjudice » pourrait invoquer ceux qui ont voté l’interdiction pour les personnes de se promener nues dans la rue ? »
    Les raisons qui fondent cette interdiction sont d’une telle évidence que je ne veux pas croire un seul instant que vous puissiez réellement souhaiter que je me donne le ridicule de les exposer.

    « Les « droits » protégés par la loi empêchent d’exprimer matériellement une désapprobation devant un comportement que la loi n’interdit pas »
    Je vous remercie de cette précision qui éclaire le fond de votre pensée et met parfaitement en lumière l’un des points essentiels de notre désaccord.
    Je tiens personnellement l'évolution que vous évoquez pour un progrès alors que vous regrettez, pour votre part, qu’il faille désormais « juridiciser les rapports en transformant les interdictions "coutumières" en interdictions légales ». Je crois qu’il est impossible d’avoir la nostalgie de cette époque, en effet en partie révolue, si l’on songe quelques instants à toutes les oppressions auxquelles peut exposer la tyrannie de la coutume, spécialement à toutes celles que les femmes ont subies ou qu’elles continuent à subir. C’est d’ailleurs au nom du respect des traditions que le port de la burqa leur est parfois imposé, contre leur gré, de façon parfaitement illégitime.

    Je tenais, pour terminer, à vous remercier pour les précieux commentaires qu’a appelé de votre part ma propre contibution à ce débat.

  8. Michel Matain dit :

    @ lionel 505

    Lionel,
    Tu les connais, c'est parfait, tu as sans doutes tes raisons d'écrire ce que tu écris. Mais ou tu peux l'écrire publiquement pour tous, ou tu ne peux pas et tu gardes tes informations pour toi sinon écrire que "tu les connais" relève de la rumeur. Que puis-je dire moi après toi ? Que Lionel PG 44 dans un mail sur Internet dit qu'il les connait bien (et donc qu'il sait que ces élus sont corrompus ou vendus au PS et qu'ils se présentent avec le PS parce qu'ils vont à la soupe) ? Nous ne sommes pas dans le domaine de l'information mais dans le domaine de la circulation de rumeurs. Retour à la case départ. Si on doit critiquer un élu, et le traiter de mangeur de soupe, il faut le démontrer. Le prouver. Sinon c'est de la diffamation. L'affirmation "je les connais bien" est insuffisante pour constituer une preuve. Donc réservons l'arme de la diffamation et des rumeurs malveillantes à nos ennemis. Agissons autrement ici et maintenan

  9. Nipontchik dit :

    "Je sens beaucoup de manque, de confusion (voir sur la République, voir sur la nation, voir sur le protectionnisme, voir sur le colonnialisme, voir sur le fédéralisme (français et europen), voir sur la laIcité, voir sur le jacobinisme….) et le PG n’a toujours pas défini un corpus idélogique, un corpus théorique, une grille d’analyse d’où la confusion dans son projet, la futie vers le tout écologie, le refus d’engager le débat et la lutte contre le démantèlement de la république (peur du mot jacobin etc…), ambigü sur l’Europe.

    Pendant ce temps, la droite, emprunte sans réserve à l’extrème droite Maurassienne, Drumont, l’oeuvre française pétainiste etc… sans fard et nous que faisons nous ? Le cirque électoral de négociation pour les régionales, le front de gauche en piteux état, les histoires du PS, la danse du ventre devant Cohn Bendit et Duflot, la pleureuse procession de copenhague de la nouvelle réligion écolo. "(Gilles)

    Bien d'accord, hélas!
    L'écologisme ne mène pas fatalement au communautarisme mais il faut préciser que les verts et autres écolos (sauf peut-être M.Billard qui s'est ABSTENUE au moment de la loi sur le foulard-voile islamique) sont dans leur grande majorité communautaristes et très peu laïques.
    Enfin allez expliquez aux masses populaires de Marseille et environs qu'il faut renoncer au nucléaire ou alors se taper les coupures de courant!
    Côté gauche républicaine, à ces régionales elle risque d'être aux abonnés absents: le NPA et le PC vont mener campagne pour la capitualtion devant le communautarisme. Quant à Chevènement et son MRC ils seront sur des listes lisboates avec entre autres la maire de Lille et ses heures de piscine réservées aux femmes.

  10. carlo dit :

    @ Reykj-on-Thames
    « N’escamotez pas ma réponse qui était : « Mais je ne vois pas une justification d’autres dérives ou quelque acte odieux »
    Alors, répondez clairement. Condamnez-vous ou non les dérives sécuritaires du gouvernement ?

    « Je ne vois pas de contradiction à refuser l’islamisation de l’Europe et dénoncer les dérives sécuritaires d’un gouvernement de type Big Brother ».
    Je crois que vous êtes bien le seul. Ne comprenez-vous donc pas que les fantasmes autour de l’immigration servent de prétexte à la politique sécuritaire du gouvernement?

    « Surtout si les réponses qui me sont faites ne sont pas basées sur l’observation »
    Je crois que tout le monde a désormais bien compris le sens très particulier que vous donnez aux mots « observation » et « constat ». Là encore vous escamotez ma réponse qui était : « Surtout si les réponses qui me sont faites ne sont pas basées sur l’observation de la réalité et une réflexion non partisane ».

    Je n’escamote pas votre réponse ; j’essaie de la comprendre. L’observation à laquelle vous vous référez me paraissant se rapporter à l’islamisation de l’Europe, je constate que nous ne donnons pas le même sens au mot « observation » et que vous employez ce terme pour désigner ce que nous sommes quelques uns à avoir l’habitude d’appeler "fantasme".

  11. André Assiétoi dit :

    @ Michel Matain

    L'expression "aller à la soupe" ou "aller à la gamelle", ça ne veut pas forcément dire qu'il s'agit de retirer des avantages financiers. Ce n'est d'ailleurs pas souvent la motivation première de ceux qui trahissent. Souvent, il s'agit simplement de retirer des profits symboliques, des petites choses qui montrent qu'on a du pouvoir, qu'on fait partie de ceux qui ont de l'influence, telle présidence de commission, telle vice-présidence...
    Sinon, pourquoi trahiraient-ils ?
    Oui, je parle de trahison et non, comme tu essaies de le faire croire, de simples choix ou décisions politiques.
    Je suis désolé de te le dire, mais quand on se fait élire sur un programme de rupture avec la gestion du capitalisme et qu'aussi sec on rejoint le PS pour gérer avec eux, sans avoir aucun rapport de force, comme nous l'a montré le PCF pendant tant d'années, j'appelle ça de la trahison. Aller à la gamelle, finalement, c'est plutôt gentil comme expression à côté de trahison.

  12. Nipontchik dit :

    Et ceux-là ils sont victimes de leurs fantasmes (voir aussi l'article du Libé d'aujourd'hui sur cette assoc)?

    http://www.anvi-france.org/

  13. Gilles dit :

    @Jean-Luc Mélenchon
    @ Toutes et tous

    Bonjour,
    Heureux de vous retrouver

    Je vais essayé de répondre à certains post qui m'étaient adressé.

    @ Annie
    Ton post 373

    Tu as bien fait de rappeler la position de notre camarade Jean-Luc Mélenchon à la tribune du Sénat en 2004 à propos de la charte européenne sur les langues régionales et sur la possibilité d'inscription de ces dernières dans le texte de la constitution.

    Oui JL Mélenchon avait rappelé l'unité et l'indivisibilité de la république. Qui est fondemmental dans notre république depuis 1792. La constitution de 1958 reprend le préambule de celle de 1946 et confirme et réaffirme le caractère d'unité et d'indivisibilité de notre république. C'est cela être républicain et jacobin. Depuis, il me semble 2004, la république est décentralisée et donc permet toutes les ruptures avec cette unité et cette indivisibilité. On avance à grand pas vers le fédéralisme voulut par tout les partis politiques de l'extrème gauche à l'extrème droite. PG compris. C'est aussi l'objectif de l'Europe qui veut des pouvoirs centraux unitaires et indivisibles inexistants, faibles ou atomisés afin de construire l'Europe des régions et des communautés dans le cadre du grand marché transatlantique (GMT).

    Le PG n'a toujours pas réaffirmé ce caractère d'unité et d'invisibilité de notre république dans ses documents (manifeste régionales, son projet en cours...). Seul, Jean-Luc Mélenchon, parmi les dirigeants du PG, réaffirme et rappelle cette exigence hautement politique et républicaine d'unité et d'invisibilité. La citoyenneté et la souveraineté doivent être égale une et indivisible.

    A propos des langues régionales, de l'immersion de ces dernières dans l'Education Nationale, notamment Diwan. Il y avait eu, il me semble en 2001 ou 2002, un débat fortement polémique à ce sujet. Jean-Luc Mélenchon y revient dans tout un chapitre dans son ouvrage « Causes Républicaines » parue en 2004 aux Editions du Seuil. Jack Lang et le PS soutenaient ce projet d'immersion contre notre camarade JL Mélenchon. Là, la république n'était pas du côté du PS, des partisans de l'immersion, du Ministre Lang mais du côté de Jean-Luc Mélenchon qui représentait totalement la république. Cette république une et indivisible.

    Salut et fraternité
    Gilles

    @ Tiago Jaime
    Ton post 404

    Merci de ton soutien et ton post.

    A propos de la retraite à 60 ans, ce que je voulais dire c'est ce que dit le texte du PG dans sa dernière mouture (son projet). Il parle de retraite à 60 ans mais ne dit rien d'autre. Il n'est nullement inscrit retraite à 60 ans, 37,5 années de cotisations, calcul sur les dix meilleures années.

    Hors dire retraite à 60 ans et rien dire sur la durée de cotisation ou sur la base de calcul c'est plus que troublant voiré inquiètant pour un parti qui se dire différent du PS et qui souhaite la révolution par les urnes. J'ai cité Généreux, Rigaudiat, je trouve rien dans leurs propos ou écrits qui disent ou confirment retraite à 60 ans, 37,5 années de cotisations et calcul sur la base des dix meilleures années. Bien au contraire.

    Ne rien affirmer c'st en fait convenir que la retraite à 60 ans est morte et que l'on entérine les projets de la droite de 40 années, de 42 années et après demain de 45 années de cotisations. Donc de fait c'est accepter la logique soit de la retraite à 67 ans soit la retraite à 60 ou 65 ans sans l'avoir à taux plein. Donc soit une duperie soit un reniement voire même pire une trahison de la classe ouvrière et du salariat.

    Egalement, j'aimeras que mon parti considère, le salarié, pas simplement comme un producteur avec quelques droits et protections mais comme un citoyen souverain sur son lieu de travail comme il devrait l'être également dans la cité. C'est la république sociale jusqu'au bout ! J'ai eu des échanges avec des responsables de commissions et on m'a répondu on va quand même pas supprimer le patron ou la propriété privée. Donc, le débat est fort limité.

    J'ai fait deux multiples propositions à ce sujet. Elles sont présentent sur le forum interne au PG en vue projet.

    Voilà ce que je voulais dire.
    Salut et fraternité à toi
    Gilles

    @Nipontchik

    Ton post 410

    Vu l'état de la gauche républicaine, de l'autre gauche c'est mal barrée pour les régionales.

    Le PG a préféré la confusion, la tactique (cirque de négociations de plus de 4 mois pour quel résultat ?) et le tout écologie. Il a abandonné son corpus idéologique et ses concepts républicains pour de la poudre de perlimpimpin verte qui n'attirera et ne convaincra pas les classes populaires.

    Ne serait-il pas temps de s'abstenir aux régionales ?

    La région fruit contaminant de la décentralisation démantèle l'unité et l'indivisibilité de la république. Le républicain socialiste et jacobin, que je suis, est totalement contre la région et le processus décentralisateur.

    Salut et fraternité.

    Gilles

    @ Julie

    Ton post 476

    Rien n'a ajouté ! En espèrant, que de nombreux camarades ici ou là, que les dirigeants de notre parti le PG, que la grande majorité de la Gauche et des citoyens se réapproprient la république, la laïcité, la citoyenneté et la souveraineté.

    Bien amicalement à toi.

    Gilles

  14. Gilles dit :

    @ Nipontchik

    D'accord avec ton post

    Oui comment aller expliquer aux classes populaires qu'elles devront payer leur électricité (qui sera rationnée de fait) dix fois plus chère parce que l'on a décidé de sortir du nucléaire et que cette électricité servira à faire rouler les voitures et autres véhicules propres ?

    Oui comment aller expliquer aux citoyens que l'électricité viendra à manquer (c'est déjà le cas avec 80 % d'électricité nucléaire) et que tout les foyers ou lieux d'habitations ne sera pas désservis parce que l'on aura décidé de sortir du nucléaire ?

    Veut-on instaurer (restaurer) le rationnement de la production et de la consommation.

    Bonjour pour les pauvres salaires ou pour les sans ressource et bonjour pour les services et besoins essentiels à la vie et à l'activité humaine !

    Il ne faudra pas être surpris que les classes populaires votent UMP ou extrème droite. A bon entendeur....

    Gilles

  15. Dremwell dit :

    Clarification de la démarche unitaire en Bretagne

    COMMUNIQUE DE PRESSE DU SECRETARIAT NATIONAL

    DU PARTI DE Gauche A PROPOS DE LA SITUATION EN BRETAGNE

    Le Secrétariat national du Parti de Gauche a pris connaissance d'un communiqué de presse daté du 18 décembre annonçant une liste soutenue par « le NPA Bretagne, le Parti de Gauche 22 des militants des autres départements bretons du PG et des objecteurs de croissance de Bretagne ». Le communiqué a été repris dans la presse quotidienne régionale qui a indiqué un accord entre le NPA, le PG et des objecteurs de croissance.

    Le Parti de Gauche rappelle quaucune liste régionale ne peut utiliser d'une quelconque manière son sigle et son nom sans un double accord de sa coordination régionale et son Bureau national. En l'occurrence l'annonce faite par le NPA n'entre pas dans ce cas de figure. Le Secrétariat national du Parti de Gauche regrette l'ambiguïté ainsi entretenue qui n'est pas de nature à faciliter un accord large de l'Autre gauche en Bretagne pourtant souhaitable.

    Pour autant le Parti de Gauche n'entend pas renoncer à cette possibilité. Le secrétariat national du Parti de Gauche se réjouit en premier lieu de l'accord politique conclu hier soir (lundi) entre la coordination régionale du PG en Bretagne, la Fédération (FASE), Gauche Unitaire, les Alternatifs, le M'PEP et les sections communistes favorables au Front de Gauche. Le Parti de Gauche note avec satisfaction la négociation qui a été entreprise dans la foulée entre ces mêmes forces et le NPA et leurs alliés dans le but d'un accord unitaire de toute l'autre gauche. La discussion programmatique (notamment sur l'abandon de l'aéroport de Notre Dame des Landes) comme sur l'orientation (ambition de changer la donne à gauche, battre la droite, construire une alternative majoritaire) a confirmé de nombreux points de convergence et aucun blocage réel. La discussion reste ouverte sur la question des exécutifs.

    Pour le Parti de Gauche, un accord réellement respectueux de l'autonomie, de la souveraineté et des positions politiques de chaque parti, est désormais possible dans cette région. Il peut éviter la présence de deux listes de l"Autre Gauche, étant bien sûr entendu que Parti de Gauche ne sengagera que dans une seule, et représenter ainsi pour les électeurs une alternative crédible aux listes menées par le PS et Europe Ecologie. Le texte d'accord adopté ce week-end dans la région voisine des Pays de Loire entre les forces du Front de Gauche (PCF, PG, GU), le NPA, les Alternatifs, République et Socialisme, la FASE et des objecteurs de croissance en prouve la faisabilité.

    A Paris le 21 décembre

    A tous ceux qui inondaient les sites de déclarations ahurissantes et inexactes sur la situation en Bretagne (principalement le site Bellaciao sur lequel tout post de rectification était systématiquement censuré....)
    Voila qui remet les pendules à l'heure et pose la démarche unitaire dans la clarté....

  16. Gilles dit :

    Formation du Bureau laïque international (Déclaration de fondation)
    mardi 22 décembre 2009.
    Source : http://laicity.info/bli/

    Constatant :

    Que la théorie dite du « choc des civilisations » entre d’un côté un occident chrétien, de l’autre un orient musulman, tend à s’imposer au mépris de tous ceux qui, partout dans le monde, militent en faveur d’un modèle politique fondé sur le principe de laïcité ;

    Que, sous couvert de défendre un « droit à la différence », de nombreux Etats légitiment la différence des droits entre les citoyens en fonction de leurs options spirituelles, favorisant ainsi les communautarismes ;

    Qu’avec l’aide des religions, des gouvernements tentent d’embrigader les peuples dans des affrontements guerriers meurtriers ;

    Qu’en plus de lutter contre les inégalités existant entre les hommes et les femmes, ces dernières doivent sans cesse défendre les droits acquis, notamment en matière d’égalité socio-professionnelle et de maîtrise de leur corps ;

    Que, dans de nombreux pays, l’avancée des divers intégrismes vient aggraver leur sujétion ;

    Que, malgré un mouvement de sécularisation et de recul des religions, la mondialisation des politiques néolibérales qui, à la faveur du consensus de Washington, ont engagé dès le début des années 80 la marche forcée vers la privatisation et la marchandisation de toutes les activités humaines a exacerbé les replis communautaires (le désengagement de l’Etat nécessitant le recours à des formes de solidarités traditionnelles et la substitution du principe de charité à celui de solidarité nationale) ;

    Que la posture de la gauche communautariste qui n’hésite pas à faire alliance avec les religieux sous prétexte de contrer l’ « impérialisme occidental » est aussi néfaste que la posture néolibérale qui consiste à désinvestir le champ social, laissant ainsi les mêmes religieux s’engouffrer dans la brèche ;

    Que la crise économique actuelle accentue les inégalités de fait et la pauvreté ;

    Mais que, partout dans le monde, de nombreuses mobilisations ont lieu pour lier le combat laïque, le combat féministe et le combat social ;

    Les organisations et personnes ci-dessous ont constitué un Bureau Laïque International – dit BLI – basé sur les présentes résolutions, en vue de promouvoir le principe de laïcité dans le monde :

    1 Nous affirmons notre attachement au principe de laïcité. Le principe de laïcité, notamment par la stricte séparation des Etats et des Eglises, garantit la non-ingérence de la religion dans la sphère de l’autorité publique, en même temps que la parfaite indépendance vis-à-vis de l’Etat des associations religieuses et spirituelles que les individus forment dans la société civile. La laïcité garantit aux citoyens la liberté de conscience absolue : la liberté de croire, de ne pas croire, de changer de croyance, ainsi que la liberté d’expression. A ce titre, la liberté de critiquer les religions ne saurait être remise en question et prévaut sur toutes les tentatives d’instaurer un délit de « diffamation des religions et de leurs prophètes ».

    2 Nous affirmons notre attachement au principe de l’égalité et de l’universalité des droits. Attachés que nous sommes à une conception républicaine de la citoyenneté, nous rejetons toutes les formes de régimes qui, au nom d’un particularisme quelconque, segmentent le corps politique, que ce soit en vue de privilégier une catégorie de citoyens ou de l’exclure. A ce titre, nous entendons lutter contre toutes les formes de discriminations, notamment celles que subissent les femmes et les minorités.

    3 Nous refusons le néolibéralisme mondialisé, prédateur et destructeur, qui accroît la paupérisation dont les femmes et les enfants sont toujours les premières victimes et qui requiert, comme palliatif au désengagement de l’Etat, le repli sur des solidarités traditionnelles de type communautaire. Face au néolibéralisme, nous appelons à la globalisation des combats.

    Aujourd’hui, en cette date du 9 décembre 2009*, nous lançons un appel solennel à toutes les personnes et organisations en accord avec les principes ci-dessus afin qu’elles soutiennent notre initiative en signant ce texte et nous rejoignent.

    * jour anniversaire de la Loi de séparation entre les églises et l’état en France, 9 décembre 1905

    Pour signer : http://laicity.info/bli/

    Les fondateurs du BLI sont :

    Coalition for a Secular State, Serbia

    Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCIEL), Montréal

    Council of Ex-Muslims of Britain

    Development Alternatives with Women for A New Era (DAWN), international network

    Equal Rights Now – Organisation against Women’s Discrimination in Iran Iran Solidarity

    Iranian Secular Society

    MAREA, feminist journal, Genova, Italy

    Parti pour la Laïcité et la Démocratie (ex MDSL), Algérie

    Protagoras, Croatia

    One Law for All Campaign against Sharia Law in Britain

    Organization for Women’s Liberation (OWL), Iran

    Secularism Is A Women’s Issue (SIAWI), international network

    Union des Familles Laïques (UFAL), France

    Women’s Initiative for Citizenship and Universal Rights (WICUR) international network

    Women in Black - Belgrade (WIB), Serbia

    Women Living Under Muslim Laws (WLUML), international network

    et :

    Zarizana Abul Aziz, lawyer, human rights activist, Malaysia

    Samia Allalou, journaliste, Algérie/France

    Hakim Arabdiou, militant laïque, Algérie/France

    Soheib Bencheikh, théologien, spécialiste des religions et de la laicité, ancien mufti de Marseille, France

    Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran, récipiendaire du Prix des écrivains francophones d’Amérique et finaliste pour le prix du gouverneur général 2009, Québec

    Codou Bop, journaliste, Dakar, Sénégal

    Caroline Brancher, co-responsable du secteur féminisme et laïcité de l’UFAL, France

    Ariane Brunet, co-fondatrice de Urgent Action Fund, Montréal,Québec

    Sonia Correa, co-coordinator of Sexuality Policy Watch and Research Associate at ABIA (Brazilian Interdisciplinary Association for AIDS (Brazil)), Rio De Janeiro, Brazil.

    Yvonne Deutsch, feminist peace activist, Jerusalem

    Lalia Ducos, présidente de WICUR, Algérie/France

    Aldo Facio, Feminist Human Rights Activist and Lawyer, Costa Rica

    Gigi Franscisco, coordinator of the DAWN international network, Manila, The Philippines

    Pierre Galand, président du Centre d’action laïque (CAL), Belgique

    Nadia Geerts, initiatrice du R.A.P.P.E.L. (www.le-rappel.be/FR)

    Laura Guidetti, President and co-founder of MAREA, Genova, Italy

    Marieme Helie Lucas, Fondatrice du WLUML et coordinatrice de SIAWI, Algérie/France

    Hameeda Hossein, co-chair of South Asians for Human Rights and Chairperson of Ain o Salish Kendra, Dhaka, Bangladesh

    Ayesha Imam, Sociologist, human rights activists, Nigeria

    Harsh Kapoor, founder of South Asia Citizens Web (sacw.net), India/France

    Sultana Kamal, lawyer and human rights activist, Executive Director of Ain O’Salish Kendra, former Advisor to the Caretaker Government of Bangladesh, Dhaka, Bangladesh,

    Cherifa Kheddar, présidente de l’association « Djazairouna » des Familles Victimes du Terrorisme Islamiste, Algérie

    Catherine Kintzler, philosophe de la laïcité, Paris, France

    Monica Lanfranco, journalist, co-founder of MAREA, Genova, Italy

    Azar Majedi, Présidente de l’OWL, Iran/U.K

    Maryam Namazie, Campaigner, Iran/U.K

    Fariborz Pooya, Iranian Secular Society, Iran/U.K

    Venita Popovic, Zenica, Bosnia and Herzegovina

    Mary Jane Real, lawyer and human rights activist, Manilla, The Philippines

    Rhoda Reddock, feminist scholar, Trinidad and Tobago

    Henri Pena Ruiz, philosophe de la laïcité, France

    Nina Sankari, Présidente de l’Initiative Féministe Européenne (IFE), Pologne

    Aisha Shaheed, historian and women’s rights activist, Canada/Pakistan/UK

    Mohamed Sifaoui, journaliste, Algérie/France

    Fatou Sow, sociologue au CNRS, Dakar, Sénégal

    Gila Svirsky, Women In Black, Jerusalem

    Lino Veljak, Professor of philosophy, University of Zagreb, founder of PROTAGORAS, Croatia

    Vivienne Wee, anthropologist and women’s rights advocate, Singapore and Hong Kong, China

    Stasa Zajovic, founder of WIB-Belgrade, coordinator of the Coalition for a Secular State, Serbia

    Bureau laïque international

  17. VERGNES dit :

    @ Drewell 515

    A l'Ouest y'a du nouveau

    Et bien tout est pour le mieux, il ne reste plus qu'à prendre exemple sur les Pays de la Loire comme le note judicieusement le Secrétariat National du PG. Et ainsi sera tout l'Ouest qui montrera ce qu'est une liste unitaire digne de ce nom, restera aux autres régions FdG d'en tirer les enseignements et d'en assumer les piètres résultats électoraux si elles persistent à ne pas accepter le NPA en tant que partenaire avec sa propre identité et en laissant chacun décider de sa participation ou non aux exécutifs. C'est pourtant pas compliqué à comprendre que c'est la seule façon de faire un score qui perturbe le train-train électoral traditionnel et les alliances à 2 balles avec le PS

  18. Mazan dit :

    Annie (450)

    Les falsifications et interprétations du « marxisme », du « léninisme », du « bolchévisme » reposent sur la méconnaissance et l'ignorance soigneusement entretenues des textes de Marx, Engels et Lénine.

    Retour au texte pour comprendre la résonance entre la loi du 9 décembre 1905 sur la Séparation de l'Etat et de l'Eglise et le texte de Lénine du 3 décembre 1905 sur Socialisme et religion.

    Retour au texte pour comprendre presque mot pour mot la résonance entre le texte de Engels daté de 1874 et la réponse en 1905 d'Aristide Briant s’opposant à Maurice Allard.

    Marx pose la méthode (dialectique) : « le reflet religieux du monde réel ne pourra disparaître que lorsque les conditions du travail et de la vie pratique présenteront à l’homme des rapports transparents et rationnels avec ses semblables et avec la nature. La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu’elle implique forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l’aspect, que le jour où s’y manifestera l’œuvre d’hommes librement associés, agissant consciemment et maître de leur propre mouvement social. Mais cela exige dans la société un ensemble de conditions d’existence matérielle qui ne peuvent être elles-mêmes le produit que d’un long et douloureux développement. » (Karl Marx - Le Capital - Livre I - Première section - Premier chapitre - IV partie - Le caractère fétiche de la marchandise et son secret)

    Engels : « (…) Il s’agit donc, pour ce qui est de l’athéisme, d’être plus radical que tous les autres. Etre athée n’est malheureusement plus très sorcier aujourd’hui. L’athéisme va peu à peu de soi dans les partis ouvriers européens (...) On peut même dire de la grande majorité des ouvriers allemands sociaux-démocrates que l’athéisme a fait son temps chez eux, il est dépassé ; ce terme purement négatif ne s’applique plus à eux, car ils ne sont plus en opposition théorique, mais seulement pratique avec la croyance en dieu ; ils en ont tout simplement fini avec dieu, ils vivent et pensent dans le monde réel et sont donc matérialistes. Sans doute en va-t-il de même en France. Mais si ce n’était pas le cas, alors, il n’y aurait rien de plus simple que veiller à ce que la magnifique littérature matérialiste française du siècle dernier soit diffusée massivement parmi les ouvriers ; elle représente, cette littérature, pour le fond et pour la forme, un des sommets de l’esprit français et - compte tenu de l’état de la science d’alors - elle se situe aujourd’hui encore à un niveau infiniment élevé quant au fond, et pour la forme on n’a jamais atteint depuis à une telle perfection.
    Mais cela ne peut convenir à nos blanquistes. Pour prouver qu’ils sont les extrémistes les plus résolus, ils abrogent dieu par décret, comme en 1793 :

    « Que la Commune libère à jamais l’humanité de ce spectre de sa misère passée (dieu) « de cette cause » (dieu qui n’existe pas, une cause !), de sa misère présente. Dans la Commune il n’y a pas de place pour les curés ; il faut interdire toute manifestation religieuse, toute organisation religieuse. »

    Et cette prétention de transformer les gens en athées par ordre du moufti est signée de deux membres de la Commune, qui ont pourtant eu vraiment assez d’occasions d’apprendre, premièrement, que l’on peut, sur le papier, donner énormément d’ordres sans qu’il soit pour autant nécessaire de les exécuter, et deuxièmement, que les persécutions sont le meilleur moyen de donner de la force à des convictions impopulaires ! Ce qu’il y a de sûr, c’est que l’unique service que l’on peut rendre encore à dieu de nos jours, c’est de faire de l’athéisme un article de foi obligatoire et d’en rajouter sur les lois anticatholiques de Bismack 43, son Kulturkampf, en interdisant la religion en général (...) » (Friedrich ENGELS : Questions internationales 1874 – voir également l'Anti-Dürhing de Engel en accord avec Marx qui développe la même argumentation)

    Lénine : « La religion doit être déclarée affaire privée ; c'est ainsi qu'on définit ordinairement l'attitude des socialistes à l'égard de la religion. Mais il importe de déterminer exactement la signification de ces mots, afin d'éviter tout malentendu. Nous exigeons que la religion soit une affaire privée vis-à-vis de l'État, mais nous ne pouvons en aucune façon considérer la religion comme une affaire privée en ce qui concerne notre propre Parti. L'État ne doit pas se mêler de religion, les sociétés religieuses ne doivent pas être liées au pouvoir d'État. Chacun doit être parfaitement libre de professer n'importe quelle religion ou de n'en reconnaître aucune, c'est-à-dire d'être athée, comme le sont généralement les socialistes. Aucune différence de droits civiques motivée par des croyances religieuses ne doit être tolérée. Toute mention de la confession des citoyens dans les papiers officiels doit être incontestablement supprimée. L'État ne doit accorder aucune subvention ni à l'Église ni aux associations confessionnelles ou religieuses, qui doivent devenir des associations de citoyens coreligionnaires, entièrement libres et indépendantes à l'égard du pouvoir. Seule la réalisation totale de ces revendications peut mettre fin à ce passé honteux et maudit où l'Église était asservie à l'État, les citoyens russes étant à leur tour asservis à l'Église d'État, où existaient et étaient appliquées des lois inquisitoriales moyenâgeuses (maintenues jusqu'à ce jour dans nos dispositions (égaies), qui persécutaient la croyance ou l'incroyance, violaient la conscience et faisaient dépendre les promotions et les rémunérations officielles de la distribution de tel ou tel élixir clérical. La séparation complète de l'Église et de l'État, telle est la revendication du prolétariat socialiste à l'égard de l'État et de l'Église modernes (…)
    ...Dans notre programme, nous ne proclamons pas et nous ne devons pas proclamer notre athéisme ; voilà pourquoi nous n'interdisons pas et ne devons pas interdire aux prolétaires, qui ont conservé tels ou tels restes de leurs anciens préjugés, de se rapprocher de notre Parti. Nous préconiserons toujours la conception scientifique du monde ; il est indispensable que nous luttions contre l'inconséquence de certains « chrétiens », mais cela ne veut pas du tout dire qu'il faille mettre la question religieuse au premier plan, place qui ne lui appartient pas ; qu'il faille laisser diviser les forces engagées dans la lutte politique et économique véritablement révolutionnaire au nom d'opinions de troisième ordre ou de chimères, qui perdent rapidement toute valeur politique et sont très vite reléguées à la chambre de débarras, par le cours même de l'évolution économique » (Lénine – Tome 10 – Socialisme et religion – 1905)

    Lénine n'a jamais dévié de cette position de 1905. En 1921, il s'oppose au mot d'ordre « dénoncer le mensonge religieux » à l'occasion du premier Mai. Il proteste, « c'est un manque de tact. Précisément, au moment de pâques, il faut recommander autre chose...éviter toute offense à la religion ». Il fait diffuser une circulaire sur ce point (Lénine – Tome 52) et la Pravda invite « à n'admettre en aucun cas aucune manifestation offensant les sentiments religieux de la population »

  19. Descartes dit :

    @Carlo (#507)

    Par rapport à tes remarques sur mon exemple (touriste indien-skinhead), je te rappelle qu'elle répondait à ta remarque dans laquelle tu disais avoir du mal à comprendre comment un comportement vestimentaire pouvait être considéré "agressif". Cette question n'avait aucun rapport avec un fait religieux quelconque. J'ajoute que lorsque vous dites "Le comportement vestimentaire de l’indien a, si l’on veut, une dimension religieuse mais ne traduit aucune intention agressive" vous faites votre ma distinction entre un comportement qui serait "intentionnellement" agressif et un comportement qui ne serait que perçu comme tel.

    Sur votre remarque suivante, si je vois "un progrès" dans la juridicisation des rapports, vous avez omis de citer la deuxième partie de la phrase, ou je disais que ce "progrès" s'accompagnait d'un recul, dans la mesure ou la transformation des interdictions coutumières en interdictions légales rigidifiait la société. Disons que c'est un progrès ambigu.

    Vous dites ensuite: "Mais lorsque je conteste que le port de la burqa constitue en soi une agression, ce n’est évidemment pas en ce sens que j’entends le mot « agression ». J’ai suffisamment parlé de dommage et de préjudice dans le cadre de notre discussion pour qu’aucune ambiguïté ne soit permise à cet égard". J'avoue ne pas très bien comprendre où vous voulez en venir. Dois-je comprendre que pour vois un acte "agressif" est défini comme un acte qui cause un dommage ou un préjudice ? Si tel est le cas, effectivement, on parle de choses très différentes.

    Vous continuez: "Or, il est évident que si l’exhibition d’insignes nazis constitue une agression, c’est à cause des actes barbares auxquels ces symboles sont associés et non simplement parce que cela est interdit". Justement, non: le comportement du touriste indien dans mon exemple constitue-t-il une "agression" ? Pourtant, il arbore bien un insigne nazi... Ce n'est pas l'acte en soi qui est "agressif", c'est l'intention avec lequel il est commis. C'est pourquoi le fait de violer une interdiction légale n'est pas neutre: on peut présumer que celui qui viole la loi est conscient de le faire (puisque "nul n'est censé ignorer la loi).

    Ensuite: "« Dans notre société, l’exhibition de symboles religieux dans l’espace public est interdite ».
    Si l’on entend par espace public les lieux publics, ceci est, fort heureusement, absolument faux". Si vous avez lu attentivement ce que j'écris, vous ne pouvez pas penser un instant que je confonde "lieu public" avec "espace public".

    Ensuite, on arrive à un point fondamental. Sur le consentement d'une victime de sacrifice, vous écrivez: "Dans une telle situation, le consentement de la victime n’annulerait pas le mal qui lui est fait". Précisément mon point. Mais alors, pourquoi juger que la femme qui est "volontaire" pour porter la burqua aurait droit de le faire ? Si la société a le droit de décider que mourir est un "mal", et que personne n'a le droit de donner la mort même à une victime consentante, pourquoi ne pourrait-elle décider de la même façon qu'être isolée de ses semblables par un bout de tissu est un "mal", et que cela devrait être interdit même si la "victime" est consentante ?

    Vous dites ensuite (et c'est, je pense, le coeur de notre désaccord), que "je soutiens que toute restriction de la liberté doit être fondée sur des données objectives susceptibles de pouvoir être discutées et non sur un simple sentiment subjectif". Je vous l'accorderais volontiers, si je pensais qu'un tel principe est réalisable. Mais je ne le pense pas, et à ce sujet je me vois obligé d'insister pour que vous m'indiquiez quelles sont les "données objectives" qui justifient l'interdiction de la nudité publique. Je ne peux me satisfaire d'une réponse du type "c'est une évidence", car pour moi cela n'a rien d'évident. Car c'est là justement le cœur du problème: ce qui nous choque (ou ce qui nous attire) est dans beaucoup de cas (je n'ai pas dit tous) le fruit d'une histoire qui modèle notre perception subjective des choses.

    Et pour finir, je crois que vous évoquez un point important, tout en interprétant incorrectement ma position:

    Je tiens personnellement l’évolution que vous évoquez pour un progrès alors que vous regrettez, pour votre part, qu’il faille désormais « juridiciser les rapports en transformant les interdictions « coutumières » en interdictions légales ». Je crois qu’il est impossible d’avoir la nostalgie de cette époque, en effet en partie révolue, si l’on songe quelques instants à toutes les oppressions auxquelles peut exposer la tyrannie de la coutume, spécialement à toutes celles que les femmes ont subies ou qu’elles continuent à subir. C’est d’ailleurs au nom du respect des traditions que le port de la burqa leur est parfois imposé, contre leur gré, de façon parfaitement illégitime.

    Je vous rassure, je n'ai pas de "nostalgie de cette époque", et je préfère certainement le règne de la loi à celui de la "coutume" (si je peux me permettre, il est d'ailleurs ironique que vous m'attribuiez une préférence pour la coutume alors que je semble être bien plus proche que vous d'une interdiction légale de la burqua...). Seulement, je pense qu'on ne peut pas fermer les yeux devant les effets secondaires de ce qui est un incontestable progrès. Parmi ces effets secondaires négatifs, se trouve la transformation de beaucoup de rapports humains en rapports de droit, avec toute la rigidité que cela comporte. Le risque est de transformer tout conflit en procès. Je ne suis pas sur que la société y gagne...

  20. Dremwell dit :

    Un peu gonflé VERGNES ton commentaire....

    Tu oublies que il y a quatre semaines tu saluais les " manoeuvres de débauchage " du PG à l'initiative du NPA de Bretagne...Rappelles-toi !...Il y a 4 semaines communiqué NPA/PG...il y a 15 jours communiqué NPA /PG22 pour faire une liste et se partager les têtes de listes...et aujourd'hui le NPA se retrouve à faire une liste unitaire avec le NPA
    Si c'est pas un retour de manivelle !
    Aujourd'hui le NPA peut se joindre à la liste en constitution (PCF dissidents,Parti de Gauche, Gauche Unitaire, Alternatifs, FASE, M'PEP) sur la base d'un accord politique et d'un compromis acceptable par tous sur les éxécutifs...la balle est dans son camp !
    Mais tout cela aurait pu se mettre en route le 30 à Pontivy sans les " manoeuvres " citées plus haut
    Un mois de perdu quand même...

  21. VERGNES dit :

    Dremwell 519

    Gardes ton calme, je n'ai jamais rien salué du tout (mais bon si celà te permet d'écrire en gras).

    La déclaration du secrétariat du PG ne fait que constater une situation, et rappelles ses "troupes" à l'ordre pour qu'un accord unitaire soit possible en Bretagne comme en PDL, où comme en Bretagne des élus PC vont se présenter avec le PS au 1er tour.

    La direction du PG prend acte de la division et veut y mettre fin, il aurait pu dés le départ éviter cette division.
    Comme elle aurait pu le faire dans toutes les autres régions avant de se rendre compte (un peu tard) que la coalition FdG n'aurait de poids que si elle se muait en listes unitaires incluant le NPA...il est peut-être encore temps de rectifier le tir....en n'imposant pas au NPA de participer à des exécutifs dont chacun sait qu'ils seront composés d'élus Modem soit par le truchement du PS ou de EE.

    Oh oh réveillez-vous camarades du PG pour donner tout son poids à un "FdG" regroupant l'ensemble de l'autre gauche.

  22. Xavier - PG 22 dit :

    Même le site du PG22 est inaccessible... Pour combien de temps ?
    La reprise en main a commencé.
    Les méthodes staliniennes d'Eric COQUEREL auront pour conséquences la présence sur les 4 listes départementales de la "Liste Unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale" de militants ex-PG, comme il y eu des ex-NPA au sein du FdG aux Européennes de juin dernier.

  23. Gilles dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    @ Toutes et tous

    Appel à Soutenir le Bureau Laïque International
    http://laicity.info/bli/?p=63
    8/12/2009
    Constatant:
    - Que la théorie dite du «choc de civilisations des» entre d'un côté un chrétien d'Occident, de l'Autre un musulman d'Orient, ont tendance à s'imposer au mépris de tous Ceux qui, Dans partout le monde, militent en Faveur d'politique modèle de l'ONU Fondé sur le principe de laïcité;
    Que, sous couvert de Défendre un «droit à la différence», de Nombreux Etats légitiment la différence des droits entre les citoyens en fonction de Leurs options spirituelles, favorisant Ainsi les communautarismes;
    - Qu'avec l'aide des religions, gouvernements tentent des d'embrigader les peuples Dans Affrontements des guerriers meurtriers;
    - Qu'en plus de Lutter contre les inégalités existant entre les Hommes et les Femmes, Ces dernières sans DOIVENT Cesse Défendre les droits acquis, Notamment en matière d'Egalité socio-professionnelle et de maîtrise de Leur corps;
    - Que, Dans de nombreux pays, l'avancée des plongeurs des intégrismes vient sujétion aggraver Leur;
    - Que, Malgré un mouvement de sécularisation et de recul des religions, la mondialisation des politiques néolibérales Qui, à la faveur du consensus de Washington, Ont engagé dès le début des années 80 la marche forcée vers la privatisation et la marchandisation de toutes les activités humaines une exacerbé les communautaires Replis (le Désengagement de l'Etat necessitant Le recours à des formes de solidarités traditionnelles et la substitution du principe de charité à Celui de Solidarité Nationale);
    - Que la posture la de la gauche communautariste Qui n'hésite pas à faire alliance avec les religieux sous Prétexte de l contrer'«impérialisme occidental» is also Néfaste Que la néolibérale posture Qui Consiste à désinvestir le champ social, laissant Ainsi Les mêmes religieux s'engouffrer Dans la Brèche;
    - Que la crise économique actuelle Accentué Les inégalités de fait et la pauvreté;
    Mais que, partout dans le monde, de Nombreuses mobilisations lieu en Ontario pour Laïque Le Lierre de combat, le combat féministe et le combat social;
    Les Organisations et CI personnes-dessous Ont Constitué de l'ONU Bureau Laïque International - dit BLI - basé sur les Résolutions présentés, en vue de Promouvoir le principe de laïcité dans le monde:
    1 affirmons Nous notre attachement au principe de laïcité. Le principe de laïcité, Notamment par la séparation Stricte des Etats et des Eglises, garantit la non-Ingérence de religion dans la la sphère Autorité de l'publique, en meme temps que la indépendance parfaite vis-à-vis de l'Etat des religieuses associations et spirituelles que les Individus Forment Dans la société civile. La laïcité garantit aux citoyens la liberté de absolue de conscience: La liberté de croire, de ne pas croire, de changeur de croyance, ainsi q la Liberté d'expression d'. A ce titre, la liberté de critiquer les religions les NE remise SAURAIT être en question et Prévaut sur toutes tentatives les d'Instaurer un délit de «diffamation des religions et de Leurs prophètes».
    2 affirmons Nous notre attachement au principe de l'Egalité et de l'universalité Droits des. Attachés Que nous sommes à républicaine conception Une de la citoyenneté, rejetons nous toutes les formes de régimes Qui, Au nom d'Quelconque particularisme de l'ONU, segmentent le corps politique, que ce Soit en vue Exclure de «privilégier» Une catégorie de citoyens ou de l'. A ce titre, entendons nous Lutter contre Toutes les formes des discriminations de, Notamment Celles que subissent les femmes et minorités ERP.
    3 refusons Nous le néolibéralisme mondialisé, Prédateur et destructeur, Qui accroît la EXCLURE paupérisation Les Femmes et les Enfants Sont Toujours les premières Victimes Et qui Requiert, Comme palliatif au Désengagement de l'État, le repli sur des solidarités traditionnelles de communautaire type. Face néolibéralisme UA, Appelons nous à la mondialisation des combats des.
    Aujourd'hui, en date of this du 9 décembre 2009, lançons nous des Nations unies appel solennel à toutes les personnes des organisations et en accord avec les Principes ci-dessus AFIN Qu'elles soutiennent notre initiative en texte ce signant et rejoignent nous.

  24. Dremwell dit :

    à Xavier...ex PG22
    Tout d'abord il y a eu des ex LCR sur les listes du FdG pas des ex NPA
    Deuxièmement pour etre présents sur la liste NPA dans les 4 départements, il faut etre au moins 4 ex PG...c'est pas sur ! mais c'est le retour de manivelle de la manip. du NPA du 30 Novembre...
    Troisièmement j'espère que la clarification qu'apporte le secrétariat du Parti de Gauche va clore l'épisode du 30 à Pontivy et des manoeuvres de débauchages....et avancer vraiment de manière unitaire
    Aujourd'hui la liste unitaire (Communistes favorables au Front de Gauche, Parti de gauche, Gauche Unitaire, FASE, Alternatifs, M'PEP..) va faire une proposition consensuelle d'accord politique au NPA suite à la rencontre d'Hennebont d'hier soir et je souhaite très fort que le NPA complete l'arc de toute la gauche alternative qui se constitue et ne choisisse pas la division...c'est cela l'important !

  25. Gilles dit :

    @ xavier PG 22

    belle démocratie au PG hein ? Je dénonce cela depuis septembre comme la mort du Front de gauche, la décripitude du PG, et je te passe les sanctions et les menaces d'exclusion dans le 92 etc... sans parler de la nouvelle religion écolo toute (les derniers communiqués du PG sont affligeants de la pensée unique). Où est passée la fibre républiaine et socialiste du PG ? Où est passée la fibre rupture avec le capitalisme ? L'entrée des écolos de gauche n'a rien arrangé. Cela doit être le prix à payer de leur venue et de notre reniement. C'est pire : confusion, mépris, sanction, exclusion. Moi, malade on me le fait comprendre...

    Et bordel à quand les militants du PG vont-ils se réveiller ?

    Ma maladie m'empêche d'être actif comme je le voudrais. Je vais hurler pour que cela bouge ! Sinon la déculottée va tomber sec et dur en mars aux régionales. Coquerel et les autres arrêtez vos conneries et redevennez républicains, socialistes, jacobins, patriotes et républicains, Merde à la fin !

  26. jennifer dit :

    Pulcherie:
    Et si la Chine économiquement était "socialiste"? Je rajoute bien, sur le plan de l'économie. Certains ont été très vite à la classer capitaliste après l'arrivée d'un certain nombre de capitalistes mais la NEP a existé même dans un régime soviétique. Ce qu'il faut voir c'est quelles sont les tendances globales de l'économie. Qui détient les grands moyens de production et qui détient les banques? La réponse est claire: l'Etat, le secteur capitaliste est minoritaire dans cet immense pays où tout est à grande échelle.
    Il faudrait vraiment étudier tout cela mais il faut du temps et j'en ai peu, donc je ne fais que suggérer des idées d'après ce que je sais.

  27. Carol DEBY dit :

    @ Gilles

    J'ai signé la déclaration de la laïcité avec ENTHOUSIASME.
    Sois vite en forme, on a besoin de toi !

    Carol DEBY, 82 ans

  28. Descartes dit :

    @lola (#485)

    "Cependant, tu t’autorises sur la base d’éléments forts légers à instruire au fond un procès en totalitarisme contre Badiou. Voilà un procureur bien cavalier car de fait, tu ne sembles pas connaître la philosophie de Badiou en général et spécialement ce qu’il raconte sur toutes ces affaires de communistes ratés. Je ne te le reproche pas mais alors reste loyal!"

    Des "éléments fort légers" ? Penses-tu vraiment que le fait d'avoir écrit un article défendant publiquement le régime des Khmers Rouges (et non pas à ses débuts, quand on ne savait pas un certain nombre de choses, mais à la fin, quand tout ou presque était connu) est un "élément fort léger" ? Je te trouve bien indulgente tout à coup avec Badiou. Peut-être vaut-il la peine, puisque tu admets "ignorer le détail et le contexte du papier "Pol Pot", de citer quelques extraits de son texte (consultable en version intégrale ici)

    Rappelons le contexte: le texte a été publié sous la forme d'une tribune libre le 17/1/79 dans "Le Monde" (journal par ailleurs connu pour ses sympathies révolutionnaires...), quelques jours après que les forces vietnamiennes soient entrées au "Kapuchea Démocratique" pour renverser le régime de Pol Pot. Cette "invasion" avait été condamnée par touts les antisoviétiques bon teint (de doite et de gauche), le Vietnam étant vu comme le bras armé de l'impérialisme soviétique. Voici ce qu'en dit Badiou:

    "L'INVASION du Cambodge par cent vingt mille Vietnamiens avec chars et aviation de bombardement ; l'installation à Phnom-Penh de " dirigeants " tirés des bagages de l'envahisseur : prendre position sur ces faits engage, à notre avis, des questions essentielles (...). L'acquiescement, ou même la seule protestation réticente, devant cet acte de barbarie militariste franc et ouvert, reproduirait la logique munichoise, qui croit différer le péril sur soi en livrant et trahissant les autres, Autrichiens ou Tchèques hier, Khmers aujourd'hui".

    Note bien l'inversion: Pol Pot et ses amis, c'est Benès ou Dolfuss, résistant à l'agresseur de leur peuple. Les vietnamiens sont l'équivalent de Hitler. Remarquable, n'est ce pas ? Continuons:

    Il est tout aussi vital et moralement clair de se lever contre l'actuelle invasion, qu'il l'était de condamner sans détour l'agression américaine de 1970. Les procédés sont les mêmes, aviation et division blindées contre un petit peuple démuni. Les objectifs sont les mêmes : Installer dans les villes un pouvoir à la botte de l'étranger. Les résultats seront les mêmes : la guerre populaire de résistance nationale.

    Nouvelle inversion: Cette fois-ci, Pol Pot et ses amis sont les vaillants résistants, alors que ceux qui ont mis fin au génocide sont supposés n'avoir comme objectif que "l'installation d'un pouvoir à la botte de l'étranger". Et Badiou de prédire avec une satisfaction à peine dissimulée une "guerre populaire de résistance nationale". Une prédiction qui, malgré l'aide de l'ensemble du "monde libre", ne s'est pas matérialisée. Et ça continue:

    Qu'à l'arrière-plan on trouve cette fois les ambitions impériales de la superpuissance soviétique, dont le Vietnam est client. Indique seulement la rapidité des changements de conjoncture, et qui, désormais, entend jouer les premiers rôles dans la gendarmerie contre-révolutionnaire mondiale.

    Tu as bien lu. Pour Badiou, en 1979, renverser Pol Pot était le fait de la "contre-révolution mondiale". Et le meilleur est à venir:

    Ce qui semble paralyser certains devant l'évidence du devoir, c'est la vaste campagne menée depuis trois ans contre le " goulag " cambodgien (...). Sur le fond, nous constatons ceci : pour mieux " expliquer " la violence du processus révolutionnaire au Cambodge, les censeurs dénoncent à qui mieux mieux l'" hyper-nationalisme sectaire ". le " refus de l'aide étrangère ", le " chauvinisme ", dont auraient fait preuve Pol Pot et ses camarades Khmers rouges. On déguise à peine, dans ces propos, qu'il est outrecuidant pour un pays de taille modeste de prétendre échapper à l'allégeance, à la soumission, à l'inclusion dans une aire d'hégémonie.

    Et oui... Badiou considérait en 1979 (et il était bien placé pour savoir ce qui se passait) que les dénonciations sur le génocide cambodgien (qui, pour Badiou, n'est que "la violence du processus révolutionnaire"...) n'étaient que de la propagande, une "vaste campagne" menée contre un pays qui ne cherchait qu'à "échapper à l'allégeance, à la soumission, à l'inclusion dans une aire d'hégémonie". Et ça se corse encore:

    Il est très vrai qu'en se dressant à la fois contre les Américains et contre les Soviétiques, et en ne cédant rien au voisin puissant qui voulait coûte que coûte les mettre en tutelle, les révolutionnaires cambodgiens ont, les premiers, ouvert la voie à la question de l'indépendance nationale telle qu'elle se pose aujourd'hui : refus de plier devant les hégémonismes, lutte simultanée contre les deux superpuissances.

    Pour Badiou, loin d'être une tragédie, le régime des Khmers Rouges est au contraire un exemple. Il "ouvre la voie à la question de l'indépendance nationale telle qu'elle se pose aujourd'hi". Est-ce que tu crois toujours que le procès en totalitarisme de Badiou ne s'appuie que sur "des éléments forts légers" ? Alors, tu seras peut-être convaincue par la fin de son article:

    "Il n'est pas même demandé d'examiner en conscience à qui sert finalement la formidable campagne anticambodgienne de ces trois dernières années, et si elle n'a pas son principe de réalité dans la tentative en cours de " solution finale ". Une seule chose compte : se lever contre l'agresseur, et assurer, dans les faits, le peuple cambodgien de notre soutien dans la guerre prolongée de libération -la troisième - à laquelle il se trouve aujourd'hui acculé".

    Eh oui... Badiou nous parle d'une "solution finale", mais il ne parle pas de ce que les Khmers Rouges ont infligé à leur peuple... mais de ce que les vietnamiens ont fait lorsqu'ils ont renversé ce dernier. Car la dénonciation du génocide cambodgien n'était qu'une "campagne anticambodgienne", dont il est inutile d'examiner à qui elle profite. Et pour finir, il nous appelle à soutenir le "peuple cambodgien" dans sa "guerre prolongée de libération"... contre ceux qui ont mis fin au cauchemar.

    Voilà donc ce qu'écrivait Badiou il y a trente ans. On ne peut pas faire comme si cela n'avait jamais été écrit. Si Badiou avait renié ces propos, on pourrait les oublier comme des erreurs de jeunesse. Seulement voilà, Badiou n'a rien renié. Alors, je suis en droit de me demander comment Badiou concilie "l'émancipation" qu'il défend aujourd'hui avec ce qu'il écrivait hier.

    Il n'y a rien de "déplacé" à attendre que celui qui écrivit un texte qui défend sans équivoque un génocide opère un retour sur soi et nous explique pourquoi il a soutenu cela, et en quoi il a changé. Autrement, quand est-ce qu'il nous dit sa vraie pensée ? Lorsqu'il crie "Kampuchéa Vaincra" ? Ou lorsqu'il nous met en garde contre les "forces obscures" du totalitarisme ?

    J'ai lu "L'hypothèse communiste". Je ne trouve pas son "bilan du communisme passé" très honnête. Il y manque malheureusement le paragraphe qui nous explique comment "Kampuchéa Vaincra" s'insère dans tout cela. Et tant que ce chapitre ne sera pas abordé, je me demanderai toujours jusqu'où va l'honnêteté de Badiou, qui en matière d'erreurs ne voit que ceux des autres.

  29. Gilles dit :

    @Jennifer

    En Chine il y a un processus d'accumulation. Donc une forme de capitalisme d'Etat. Les entreprises même appartenant à l'Etat peuvent avoir les mêmes objectifs que lorsqu'elles étaient privées. On a vu cela en France après les nationalisations de 1936, de 1944 - 1947 et de 1982 sans parler de celles qui parsemée durant les trentes glorieuses et même sous Giscard où l'Etat contrôler de facto la sidérurgie. L'objectif d'une entreprise publique c'est l'intérêt général. Si elle n'est pas socialisée dans sa gestion,son fonctionnement, ses objectifs et ses finalités, elle reste même publique une entreprise capitaliste. L'Etat récupérant les plus values et des dividendes (comme on l'a vu dans les années 1980 sous la gauche quand la gauche créa les certificats d'investissements côtables en bourse et les lois de respiration du secteur public qui démontraient que même publique les entreprises devaient accumuler et ffaire du profit pour bien rentabiliser l'actionnaire puis ensuite les détenteurs de certificats et autres actions ou obligations).

    Je suis pour la propriété publique et sociale avec pleine citoyenneté et souveraineté populaire et aussi pour la propriété coopérative, associative ou corporative. Les quatres cas de figure que proposait Jaurès.

    Bien amicalement

    Gilles

  30. Gilles dit :

    @ Carole Deby

    Merci beaucoup et respect.

    J'aimerais être vite en forme. Mais je me bats. Mais tu me comprends, il y a beaucoup de choses qui ne dépend plus de moi mais du traitement et de sa capacité à neutraliser la maladie. Comme on dit ma vie est suspendue.

    J'ai encore toute la lucidité mais beaucoup d'autres parties de moi défaillent. Mais bon comme tu t'en rends compte je vais hurler pour que mon parti le PG se resaisisse et qu'il redevienne réélement républicain et socialiste.

    Tu sais c'est dur aussi car chez certains (camarades ?) la camaraderie est aussi en berne et la pente prise depuis juillet et surtout septembre me désespère et m'écoeure.

    Je ne sais si j'aurais le temps de voir un vrai Parti Républicain Socialiste comme souhaitait le faire Jean-Luc Mélenchon lorsqu'il était encore au PS et qu'on réfléchissait à la chose au sein de PRS mais depuis les choses ont changé et JL Mélenchon a changé d'avis ! Je suis très pessimiste à ce sujet et pour la suite.

    Bien amicalement à toi.

    Gilles

  31. Descartes dit :

    @marj (#487)

    Je ne vois toujours pas ce que tu trouves "abject" dans la comparaison (d'autant plus que tu dis avoir compris ce qu'elle vise à démontrer).

    Tu dis "La bourqua ne m'agresse pas du tout". C'est ton opinion, très respectable par ailleurs. Mais moi, elle m'agresse. Parce que j'estime qu'une personne se doit, lorsqu'elle est chez moi, de respecter les normes de coexistence qui sont celles de mon pays. Lorsque je vais dans un pays, j'essaye autant que faire se peu de me conformer en public aux usages du pays, et c'est une question de simple respect et d'éducation. Et la personne qui dans mon pays refuse sciemment de me rendre la politesse commet envers moi une agression.

    La question n'est pas pour moi de stigmatiser l'Islam (ou n'importe quelle autre croyance, race, nationalité, etc. d'ailleurs). La règle qui veut que "à Rome, on fait comme les romains" est fort ancienne et doit s'appliquer à tous. Autrement, la coexistence deviendra impossible et chacun sera obligé de se replier dans sa "communauté", le seul endroit où il est sûr de voir ces règles respectées.

    Tu me demandes: "Croyez vous que ce soit [la burqua] aujourd’hui le problème fondamental de la France ?". Non. Mais je pense, oui, que c'est le symptôme d'un problème qui, lui, est fondamental. A savoir, la question de ce qui assure la cohésion du corps social et la solidarité entre ses membres. Le chemin de l'enfer est pavé des bonnes intentions communautaires...

    Tu écris: "Pourquoi ne combat-on pas de manière aussi virulente d’autres sectes d’origine Chrétiennes comme les témoins de Jéhova par ex, qui,je le rappelle, refusent les transfusions sanguines pour leurs enfants ?" Et d'où tires tu l'idée qu'on ne les "combat" pas ? Seulement, le travail législatif et réglementaire qui permet de passer outre les refus de soins passent largement inaperçues, entre autres choses parce que les témoins de Jéhovah, contrairement à une partie de l'Islam radical, ne cherchent pas le conflit avec l'autorité publique, et lorsque le conflit éclate évitent soigneusement de le médiatiser.

    La grande différence entre l'Islam et la plupart des autres groupes réligieux, c'est que les autres ont accepté (ou du moins se sont résignés) à leur éviction de l'espace public, et n'en font que des très rares incursions. Lorsqu'on a obligé les nonnes à se découvrir pour faire leurs photos d'identité, l'église n'a pas fait de scandale, elle a essayé discrètement de changer les textes, et lorsqu'elle a été battue, elle s'est résignée. Le jour ou l'Islam aura la même position, il ne posera plus aucun problème.

  32. Descartes dit :

    @lola (#486)

    Donc, si je lis ton raisonnement, je dois conclure que la "communauté nationale" n'existe pas. En effet, rien n'assure son unité sauf "l'intérêt général", et l'intérêt général est par définition celui de toute l'humanité. Exit donc la Nation.

    L'ennui, c'est que dans l'histoire depuis la fin du XVIII siècle la nation prouve chaque jour qu'elle est non seulement une communauté politique, mais probablement la communauté qui a l'unité la plus forte, au point que diverses tentatives de l'abolir ou de la subsumer dans d'autres identités plus vastes se sont terminés par des désastres. Alors, il faut conclure que quelque chose dans ton raisonnement cloche...

  33. Descartes dit :

    @Julie (#476)

    "qu’est ce qui en fait la cohésion ? les mêmes valeurs, uniquement. Celles du fronton des mairies"

    Ah... mais qu'est ce que cela veut dire "partager des valeurs" ? Ces valeurs ne sont pas tombées de nulle part. Pour partager la "liberté", "l'égalité" ou la "fraternité", il faut encore donner un sens à ces mots. Et ce sens, il se trouve dans notre histoire. Comment pouvons nous partager ces valeurs si nous ne partageons pas l'histoire qui leur donne un sens ? La langue dans laquelle cette histoire a été vécue et écrite ? Crois tu que la "valeur" liberté soit la même pour un français que pour un citoyen des USA ?

    L'idée de l'unité par les "valeurs" a quelque chose de terrifiant. L'idée qu'on est français parce qu'on a une culture en partage nous laisse libre de nos opinions. L'idée qu'on est français parce qu'on a les mêmes valeurs implique faire de l'identité une question d'adhésion à une idéologie. Je préfère de loin la première option...

  34. Gilles dit :

    @ Descartes
    Le capitalisme voudrait supprimer les nations. Car et malgrè qu'elles deviennent de plus en plus impuissantes (par la faute aux gouvernants) elles restent encore un rempart contre la toute puissance du capitalisme mondial. Nous sommes républicains et socialistes, jacobins mais aussi patriotes et internationalistes. La patrie et la nation sont de références et desvaleurs de gauche et républicaines depuis 1792. La nation est encore le ciment de la cohésion et de la solidarité et aussi de la protection du peuple citoyen. Robespierre était patriote, Blanqui aussi, les révolutionnaires de 1848 comme ceux de 1793 avaient la patrie et la nation chevillées au corps comme nos camarades ou citoyens resistants de 1940 à 1944. Egalement les communards et aujourd'hui les partisans de la révolution bolivarienne, Chavez le premier fait référence à la nation et est pleinement patriote et internationaliste comme ses illustres ancètres Bolivar, Miranda. Nous devons plus laisser à la droite et à l'extrème droite la nation ou la patrie. Elles les ont tellement dévoyées pour ne pas dire plus. A nous républicains et socialistes de se réapproprier la nation et la patrie et d'en convaincre le peuple pour qu'enfin il en soit totalement citoyen et souverain.

  35. jennifer dit :

    Carole G - post 495, et Pulchérie
    Je trouve cet article sur la Chine remarquable tant il parle de sujet tabou.

    En particulier le fait qu'il fallait bien entendu développer les forces productives pour essayer d'enrayer la pauvreté en Chine et que c'est encore loin d'être résolu. Ce point est tellement tabou maintenant, qu'on en oublie qu'il y a encore des pays dans une extrême pauvreté, dans des économies très retardartaires, quasi moyenagieuses.

    Voilà une phrase de ce long article: "dans la construction du socialisme nous devons faire tout ce que nous pouvons pour développer les forces productives et graudellement éliminer la pauvreté, en élevant constamment le niveau de vie des gens".

    Je n'en déduis pas qu'il s'agit d'un capitalisme d'Etat sauf au sens très précis expliqué par Lénine dans un Etat ouvrier. A savoir que l'Etat est d'abord socialiste et alors à l'intérieur il y a du capitalisme, alors que sur le blog on m'avait rétorqué que De Gaulle aussi avait nationalisé des tas de boîtes et moyens de communication etc...et que c'était donc un capitalisme d'Etat. Ce sont deux situations tout à fait opposées. En France il s'agit d'un Etat capitaliste, dans lequel on socialise ou nationalise certains secteurs (comme par exemple certaines banques aux USA récemment). C'est tout à fait différent.

    En plus pour rajouter à la confusion autour de ce concept, dans les années 70 il y a eu un courant autour de gens comme Bettelheim qui expliquait que l'URSS était un capitalisme d'Etat et les pays de l'Est, mais c'était pour expliquer qu'ils étaient capitalistes, avaient viré de bord (ce qui était faux politiquement). Cela a donné une mauvaise presse au mot "capitalisme d'Etat"

  36. le Prolo du Biolo dit :

    La patrie, ça ne veut rien dire.
    Il y a des patries de quartier, entre voisins qui se connaissent. Des patries de régions entre gens qui partagent les mêmes souvenirs ou la même musique. Puis un peu plus étendues, entre gens qui parlent la même langue.
    Etc...
    Des communautés d'intérêts éphémères et d'habitudes partagées.

    Mais déifier la patrie comme le font certains ici n'a pas de sens.
    La patrie c'est un truc inventé pour faire battre "des gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent", comme disait l'autre.

    Personnellement je me sens plus proche de ma femme (qui est allemande) et de Johnatan (qui est écossais) mon meilleur ami depuis 30 ans, que du beauf qui me sert de voisin de pallier (qui lui est français comme moi).

    La France: combien de siècles au regard de l'histoire de l'être humain, et combien au regard de son futur ?

    Ma patrie c'est l'humanité.

    Mais ce que j'en dis...

  37. Gilles dit :

    @ Jennifer
    Je ne suis pas sur que l'Etat était socialiste tant en chine qu'en urss ? S'il y a processus d'accumulation il y a capitalisme !
    Sinon, il faut enoncer ce qu'est le socialisme.

    @ toutes et tous
    Bonne soiréé et à bientôt. Pour moi maintenant c'est dodo.

    Gilles

  38. jennifer dit :

    Descartes
    J'ai vu que tu m'as répondu sur le débat F/B. J'ai pas trop la tête à la question de l'identité nationale ce soir. Tu m'excuseras. j'ai l'impression que j'ai fait une overdose de F. et que je n'y arrive pas trop à reprendre tout ça. Désolée. Peut être plus tard.

  39. Annie dit :

    @Jennifer post 491 : la raison pour laquelle je suis entourée d'ignorants dans l'existence du PG, vient sans doute du fait que je suis dans une ville UMP et travaille dans une ville UMP ^^. Mais même mon entourage familial ou amical, c'est vraiment l'ignorance quasi-totale.

    @André Assiétoi post 501 : d'Halimi, j'aime également les "Nouveaux Chiens de garde" ; en ce qui concerne les médias, je pense également que Jean-Luc Mélenchon devrait se contenter du minimum (du trucs du genre "Public Sénat") et ne plus aller dans les émissions à la Zemmour, sinon il se retrouvera bientôt chez Drucker. Par contre, il me semble qu'il est familier d'Acrimed, on le retrouve un peu dans sa rhétorique.

    @Mazan post 518 : merci de cette piqûre de rappel, c'est ce que j'avais senti. La citation de Marx que j'avais mis en post 450 m'était revenue quand tu as cité Briant, et ça confirme bien leur fraternité d'esprit. Le combat 1er n'est pas la religion mais bien "la misère réelle du monde".

    @Descartes post 531 : l'écrasante majorité des musulmans en France respectent la République. Personne ne nie le fait qu'il y ait des groupes agissants qui testent de temps en temps la capacité de résistance de la République, mais quand on a un Président reprenant le coup du "choc des civilisations" des atlantistes bornés à Latran et qui fait des courbettes au Pape, on ne peut que le trouver indigne dans la manière dont il remplit sa fonction. Ces groupes en général échouent (et tant mieux d'ailleurs), mais ce qui attaque le plus férocement notre socle républicain, c'est le machin euro-atlantiste qui veut uniformiser les peuples d'Europe sous l'égide du dieu Marché, le capitalisme financiarisé, la décentralisation, la régionalisation, le morcellement du travail qui affaiblit les solidarités collectives et syndicales, la mise aux enchères du patrimoine commun et des entreprises d'intérêt général, etc.
    Sinon, pour l'Islam de manière générale, c'est une religion qui a 15 siècles "seulement" comparée aux 2 autres monothéïsmes (ne parlons même pas des spiritualités asiatiques). La laïcité française fut quand même l'aboutissement d'une longue réflexion, qui fut précédée de siècles d'atrocités religieuses (contre les protestants, les hérétiques, les juifs, etc).

  40. jennifer dit :

    Bonne nuit Gilles
    Mais prends le temps de lire le lien du post 495. Il répond bien à tes questions sur le processus d'accumulation. Je ne vois pas pourquoi le socialisme n'aurait pas le droit de développer les forces productives (et donc compenser l'accumulation primitive du capital qu'ils n'ont pas eu comme dans les pays occidentaux, mais par des moyens socialisés). L'URSS et la Chine ont bien fait des révolutions et renverser les rapports de production, et la propriété privée des moyens de production. Ils ont donc chassé les anciennes classes possédantes. Après politiquement ce qu'ils ont fait est une autre chose mais économiquement ils ont renversé le capitalisme, quitte à y revenir partiellement, dans quelques enclaves pour des raisons économiques mais ils ne sont pas revenus globalement, dans l'ensemble, au capitalisme.

  41. Descartes dit :

    @Gilles (#534)

    Je n'aime pas trop les formules genre "le capitalisme veut ceci" ou "le capitalisme veut cela". "Le capitalisme" n'est pas un être doué de raison ou de volonté, et il ne peut donc rien "vouloir". Utiliser "le capitalisme" c'est une manière de ne pas dire "les capitalistes"...

    Pour le reste, tout à fait d'accord. Il ne faut pas laisser à l'extrême droite ni la nation, ni la patrie, ni ses symboles. C'est pourquoi tu peux voir sur mon blog le drapeau tricolore... ce qui m'a par ailleurs été plusieurs fois reproché ici. Cherchez l'erreur...

  42. Descartes dit :

    @Jennifer (#534)

    T'en fais pas, ce n'est pas grave. Repose toi bien.

  43. lola dit :

    @Descartes

    Je vais donc expliciter pour l'intelligence de mon post ce qu'il avait de ramassé mais néanmoins absolument juste à mes yeux: je ne dis pas que la nation est vouée à la réaction des interêts particuliers, je dis que si l'interêt national n'est pas homogène à l'interêt universel, alors la nation ne vaut rien.

    Alors pourquoi conclure que la "communauté nationale" n'existe pas?, au contraire comme les nations, les communautés nationales existent de fait mais se doivent de tenir la communauté universelle comme supérieure. Ou bien elles ne valent rien.

    Identitairement, nous sommes premièrement des hommes et ensuite des nationaux, voire pluri-nationaux ou apatrides. Si l'identité nationale ne reconnaît pas sa filiation anté-nationale, alors elle ne vaut rien.

    lnterêt national, communauté nationale et identité nationale ne sont des leviers de l'émmancipation que dans cette seule mesure.

  44. jennifer dit :

    Soutenons ces jeunes très courageux qui vont aller manifester à Gaza. Vidéo: elles/ils marchent pour Gaza

    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8131

  45. Descartes dit :

    @Annie (#539)

    L’écrasante majorité des musulmans en France respectent la République

    Admettons. Que fait-on avec la minorité qui reste ?

    Personne ne nie le fait qu’il y ait des groupes agissants qui testent de temps en temps la capacité de résistance de la République, mais quand on a un Président reprenant le coup du « choc des civilisations » des atlantistes bornés à Latran et qui fait des courbettes au Pape, on ne peut que le trouver indigne dans la manière dont il remplit sa fonction.

    Franchement, je ne vois pas le rapport. Pourquoi faut-il mettre Sarkozy à toutes les sauces ? Quel est le rapport entre les "groupes agissants qui testent de temps en temps la Republique" et les courbettes de Sarkozy ?

    Ces groupes en général échouent (et tant mieux d’ailleurs),

    J'aime bien le "en général"... malheureusement, ta constatation est excessivement optimiste. Dans l'histoire du voile, je te rappelle qu'il a fallu une mobilisation de l'opinion, des années de tergiversations et finalement une loi pour mettre les intégristes en échec. Et à quel prix...

    Mais ce qui attaque le plus férocement notre socle républicain, c’est le machin euro-atlantiste qui veut uniformiser les peuples d’Europe sous l’égide du dieu Marché, le capitalisme financiarisé, la décentralisation, la régionalisation, le morcellement du travail qui affaiblit les solidarités collectives et syndicales, la mise aux enchères du patrimoine commun et des entreprises d’intérêt général, etc.

    C'est vrai. Mais il faut que l'urgent laisse aussi un peu de place à l'important. Si tu veux pouvoir t'opposer au machin euro-atlantiste, au capitalisme financiariés et aux autres fléaux auxquels tu fais référence, il te faut avoir une collectivité nationale unie sur un certain nombre de combats.

    Sinon, pour l’Islam de manière générale, c’est une religion qui a 15 siècles « seulement » comparée aux 2 autres monothéïsmes

    Qu'est ce que tu suggères ? Qu'on les laisse envahir l'espace public et qu'on attende cinq siècles pour voir ?

  46. Annie dit :

    @le Prolo du Biolo post 536 : non il s'agit de patrie républicaine et socialiste, et l'idéal de l'internationalisme à l'intérieur de la nation, dont la figure absolue pourrait être... le Groupe Manouchian ;)

  47. jennifer dit :

    Le Caire, 21 décembre 2009, 20h

    Quelques heures à peine après avoir atterri au Caire et pris mes premiers repères dans cette gigantesque cité, j'apprends que les autorités égyptiennes souhaitent interdire d'entrée la "Marche pour la Liberté" à Gaza, sous prétexte de tensions grandissantes à la frontière. Cette annonce n'entame en rien la détermination des organisateurs et des 1300 participants, dont une bonne partie sont déjà en route pour le Caire.

    Communiqué rédigé conjointement par les organisateurs de la Marche :

    21 décembre 2009

    Nous sommes déterminés à briser le siège. Nous continuerons tous à faire ce qui est en notre pouvoir pour que cela advienne.

    Se servant du prétexte de l'escalade des tensions à la frontière entre l'Egypte et Gaza, le ministère égyptien des affaires étrangères vient d'annoncer que la frontière de Rafah serait fermée pendant plusieurs semaines à venir. Nous avons répondu que la tension est permanente à la frontière, à cause du blocus, que nous ne nous sentons pas menacés, et que s'il y a des risques, nous sommes prêts à les assumer. Nous avons également souligné qu'il est de toute façon trop tard pour que les 1300 participants à la marche, venant de 42 pays, puissent changer leurs plans maintenant. Il a été convenu de continuer à discuter.

    Bien qu'il s'agisse d'un recul, nous sommes confrontés à quelque chose que nous avons déjà expérimenté, et surmonté, par le passé. Aucune délégation, quelle que soit sa taille, qui a réussi à entrer dans Gaza au cours des 12 derniers mois n'a reçu de feu vert des autorités avant la frontière de Rafah. Bon nombre de délégations se sont entendu dire qu'elles ne pourraient même pas partir du Caire, en direction de Rafah. Certaines ont eu leur bus bloqué sur la route. Certaines se sont vu signifier dès le départ qu'elles ne pourraient entrer dans Gaza. Mais après des pressions politiques et publiques exercées, le gouvernement égyptien a changé d'avis et permis l'entrée dans Gaza.

    Nos efforts et nos plans ne seront pas modifiés. Nous nous sommes engagés à briser le siège et à marcher aux côtés des gazouis le 31 décembre. Nous poursuivons dans cette voie.

    Il faut absolument que les ambassades et consulats d’Egypte à travers le monde* entendent parler de nous : ce qui veut dire que nous soyons très nombreux à les contacter pour leur demander de laisser entrer à Gaza la Coalition Internationale contre le siège de Gaza.

    De nombreux participants à la marche sont déjà au Caire et il en arrive chaque jour des centaines. Tous ces marcheurs se sont organisés depuis des mois pour participer à cette initiative. Ils ont acheté leurs billets et nous savons que nous serons plus de 1300 à faire le voyage.

    En raison de la crise humanitaire effroyable à Gaza, causée par l’attaque israélienne de l’an dernier et par le blocus de Gaza, nous nous sentons moralement obligés de poursuivre notre mission, qui consiste à alerter le monde sur le sort de ce million et demi de personnes emprisonnées dans la bande de Gaza.

    Toutes les personnes qui le souhaitent peuvent exprimer leur soutien à la marche en contactant la représentation égyptienne dans leur pays.
    Pour la France : Ambassade d'Egypte à Paris ; Tél. : 01 53 67 88 30 ; Fax : 01 47 23 06 43 ; M. Al Naggary, premier secrétaire : nanaggary@hotmail.com

    http://degrenobleagaza.over-blog.com/

  48. Annie dit :

    @Descartes post 545 : pour Sarkoléon "à toutes les sauces", je voulais juste suggérer qu'il est sensé remettre en scène des principes républicains français et est le président de tous les français, mais qu'il adopte la rhétorique d'un président états-unien (c'est clair que passer de Sarko à De Gaulle, à droite on doit reconnaître que la France est tombée bien bas). Je suggère donc qu'on est mal barré avec des élus qui en plus ne savent même pas ce qu'est la laïcité. Quand il y a des groupes qui cherchent à tester la capacité de résistance de la République, il serait souhaitable que le président de ladite République les renforce non pas en lisant les bouquins de Samuel H. ou Zbigniew B. qui sont des idéologues qui n'ont rien à voir avec les principes fondateurs de notre Constitution, mais en réaffirmant ces principes avec force, pas seulement à l'oral, mais aussi dans sa politique (et c'est pas la fermeture de tribunaux, la liquidation de certains services d'intérêts généraux, l'appauvrissement de l'Etat, la volarisation de la chrétienté, etc qui vont dans le bon sens). Face à ces groupes agissants, Sarkoléon ou certains de ses prédécesseurs n'avaient visiblement pas assez confiance dans la République. S'il a fallu mettre une couche de plus à la Loi de 1905 avec la loi contre les signes ostensibles, c'est parce que le mal était déjà fait (république qui avait déjà perdu du terrain, par exemple avec des collèges pas assez mixtes, l'aménagement du territoire et l'immobilier qui favorisent des guettos, le transfert du rôle de l'état qui se décharge vers les associations, le tapage médiatique sur l'actualité internationale, etc).

    Pour la collectivité nationale : tu prends à mon sens le problème à l'envers, les liens sont défaits où sont en train de l'être. Cette collectivité se construit autour de luttes sociales, est en mouvement, n'a jamais été figée dans l'histoire, elle ne précède pas les rouleaux compresseurs (impérialismes romains, napoléonien, nazi, etc, aujourd'hui atlantiste). La priorité ce sont les luttes sociales et la récupération de notre souveraineté, pas pour "l'identité française".

    Pour l'âge de l'islam, je voulais juste suggérer un décalage de "maturité" en rappelant que celle (relative) du christianisme n'est que le résultat de la mise à genoux des cléricaux qui avaient un pouvoir exhorbitant à un instant T de l'histoire. De toute façon, je parlais de manière générale, car la maturité des individus, quelle que soit leur religion ou leur mécréance, n'a pas de lien avec la "maturité historique" de leur croyance.

  49. Ifig dit :

    @dremwel, post 525

    Quand tu écris "Xavier ex PG 22", c'est toi qui décide les exclusions ? De mon point de vue, non informé de tout certes, mais lisant régulièrement les annonces et communiqués de chacun, heureusement que certains du PG en Bretagne ont accepté de discuter avec le NPA, c'est ça qui donne une possibilité d'accord large comme dans les Pays de la Loire finalement.

  50. colette dit :

    Bien qu’il s’en défende, Alain Finkielkraut apparaît, tout au long de cette confrontation avec Alain Badiou, comme un intellectuel proche de la droite, et même de la droite la plus réactionnaire, campant quelque part entre le FN et les éléments les plus conservateurs de l’UMP. Il en reprend les thèmes les plus typiques, voire les plus éculés. Le souci de nuancer ses assertions, même les plus contestables, ou de les appuyer sur des preuves, ne l’étouffe manifestement pas. Je note, en particulier, au fil du débat :
    – les attaques récurrentes contre le communisme, les intellectuels proches du communisme, ce qu’il appelle “la politique communiste”;
    – les prophéties moroses sur l’air “tout fout le camp, tout part en couille” : “la civilisation française est en train de disparaître”…” l’inculture pour tous est une conquête démocratique”;
    – le déclin de l’influence chrétienne : “personne ne proteste quand une décision de la Cour Européenne demande aux écoles italiennes de retirer leur crucifix”.
    Mais l’essentiel de ses propos vise, bien sûr, les immigrés, et particulièrement les immigrés d’origine maghrébine et africaine. Au Front National, on ne désavouerait sans doute pas la plupart des affirmations de l’ami Finkielkraut :
    – ils ne peuvent pas nous blairer : “l’exécration de la France est à l’ordre du jour dans une fraction non négligeable des nouvelles populations françaises”… “la haine dont certains immigrés ou enfants d’immigrés sont porteurs et qui n’a pas de précédent dans les vagues d’immigration antérieures”
    – ils nous envahissent : “Si à Bobigny vous avez besoin de prendre votre voiture pour trouver une boucherie qui ne soit pas hallal, vous déménagez. Voilà la situation.”
    – ils nous pourrissent l’ambiance : à Cavaillon, “ville où règne une violence endémique”, “les employés municipaux ont reçu des déchets venus d ‘une tour. On leur a crié ; “Putains de Français, continuez à nettoyer notre m****!” ”
    – ils sont ingrats : “Accueillir, c’est donner quelque chose et pour donner quelque chose, il faut avoir quelque chose à donner, et en face être réceptif. Et je constate la disparition progressive de cette réceptivité.”
    – ils voilent leurs bonnes femmes : “Le voile réduit la femme à l’état d ‘objet sexuel” (alors, là, c’est probablement la meilleure, faudra que je la répète à mon amie Soeur Marie des Anges.)
    – ils pervertissent nos arts. Là aussi, on a droit à un grand moment, quand Finkielkraut qualifie d’ “hymne à l’incivilité et à la bêtise” les paroles d’une chanson de Diam’s : “Ma France à moi/ elle parle fort / elle vit à bout de rêve / Elle vit en groupe, parle de bled / Elle déteste les règles / Elle sèche les cours, le plus souvent pour ne rien foutre, / le BEP ne permettant pas d’être patron, alors elle se démène et vend de la m**** à des bourges”… Alors là, le Finkielkraut, je trouve qu’il a bien raison de crier hola, c’est exactement ce que je me disais hier en réécoutant des chansons de Boris Vian, y en a dans le chowe-bize qui ne respectent rien.
    ” Je suis très frappé, remarque Alain Badiou, de voir que les catégories utilisées par Alain Finkielkraut sont celles, très traditionnelles, de la réaction”. Non? Vraiment? Quelle injustice. Ces intellectuels communistes, on sait bien qu’ils ne voient que ce qu’ils veulent voir.
    Quant à moi, la seule différence que je vois entre les affirmations d ‘Alain Finkielkraut et les déclarations les plus agressives de quelques unes des personnalités les plus bornées de la droite française, c’est que le distingué professeur à Polytechnique a les moyens intellectuels d’arrondir les angles et de noyer le poisson. mais, sur le fond, c’est la même chose. J’ajoute que c ‘est un discours qu’on entend de plus en plus souvent dans cette France à qui Marie N’Diaye vient de tirer sa révérence, et je mets les propos de Monsieur Finkielkraut au rang des dérapages engendrés par le calamiteux débat sur l’identité nationale, en bonne place entre les brèves de comptoir façon maire de Gussainville et les propos non moins scandaleux, quoique tout aussi policés que ceux d’Alain Finkielkraut, propos signés de Nicolas Sarkozy et publiés par le journal “le Monde”.


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