17déc 09
« …DONC LE MODEM… »
Je commence par revenir sur la déclaration de Martine Aubry que j’ai déjà citée dans ma précédente note. Le 9 décembre sur France Inter elle explique : « Je l’avais dit à François Bayrou : vous ne pouvez pas partir comme aux municipales, une fois à droite, une fois à gauche. Je crois qu’il a à peu près répondu à son congrès à Arras. Il a dit : nous n’irons nulle part où on peut soutenir Nicolas Sarkozy. Donc nous allons le voir. » Donc s’opposer à Sarkozy ce serait un critère suffisant pour être adopté à gauche. On ne s’occupe plus du programme. C’est la thèse du front anti Sarkozy défendue par "Libération" et "Marianne". Tous ceux qui s’opposent à Sarkozy ont vocation à s’unir, par delà leurs programmes. Mais comment peut-on s’unir sans tenir compte du programme ? Il y a toujours quelqu'un qui se rendra compte du tour de passe passe. Même Martine Aubry comprend que ce n’est pas possible d’un coup de baguette magique. Elle est donc conduite à préciser : « Deuxièmement il faut une clarté dans le projet. Pour l’instant j’ai noté qu’il y a avait des évolutions. Un soutien des services publics plus important que ce qui avait été fait en Europe. La fiscalité ; il y a quelques temps François Bayrou nous disait : il faut prendre 4 points aux ménages pour financer les entreprises. Aujourd’hui il nous dit il faut taxer les transactions financières comme nous le disons. Donc il y a des évolutions. » Serons-nous d’accord sur tout ? Nous le verrons. Nous en discuterons. […] » Promis, je n’ironiserai pas sur cette découverte: le programme socialiste et Martine Aubry sont partisans de la taxe Tobin! Je me souvenais pourtant du fait que pendant des années ce fut la revendication de la gauche du parti contre la majorité du PS, dont Martine Aubry, ne voulait pas. Il est vrai que Bayrou se prononce aussi à présent pour une taxe de cette nature. Sans autre précision. Mais quand Martine Aubry dit que monsieur Bayrou aurait renoncé à prendre « quatre points aux ménages » cela prouve qu’elle n’a pas lu le programme de celui-ci. Il est vrai que sans même l’avoir lu, puisqu’il n’était pas encore adopté, elle avait pourtant déjà déclaré vouloir cette alliance. Sur France 2, le 26 novembre, programme ou pas, elle déclare : «Nous souhaitons rassembler la gauche et tous ceux, démocrates, humanistes, donc le MoDem par exemple, qui partagent le même projet que nous.» Le projet était donc déjà réputé "partagé". Vraiment ? J’espère que non ! Je vais donner encore quelques exemples, après celui que j’ai déjà évoqué dans ma précédente note concernant l’impératif du retour à l’équilibre du budget de l’Etat et son coût pour le budget des ménages puisque Bayrou veut faire payer l’addition par l’augmentation de la TVA…
DEUX EMPLOIS SANS COTISATION SOCIALE
C’est une mesure que Bayrou défendait déjà à la présidentielle de 2007. Elle revient dans le programme d’Arras : « Exonérer de charges sociales les 2 premiers emplois créés dans chaque entreprise » Son coût avait été estimé 8 milliards d’euros par an, en 2007. Ce nouveau cadeau au patronat s’ajouterait aux 35 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales dont bénéficient déjà les entreprises. On connait la critique que la Cour des Comptes a déjà bien démontré : ce type de mesure n’a aucune efficacité prouvée sur l’emploi. Ni pour les salaires non plus. Sans oublier l’instabilité professionnelle qu’elle provoque pour bénéficier des effets d’aubaine. Notons pour se faire une idée de l’importance de la somme que 8 milliards c’est le budget annuel de la justice. Comment le Modem va-t-il financer cette mesure, alors qu’il revendique par ailleurs la rigueur en matière budgétaire ? « Le Projet Humaniste » du Modem est silencieux sur ce point. Mais les documents préparatoires donnaient la solution : « une réduction massive des charges sur les salaires doit être envisagée, compensée par une hausse de fiscalité sur la consommation ou sur les revenus ». Vu ? Encore la TVA ! Précisons qu’il n’est pas dans les intentions de ces «humanistes» d’augmenter les salaires pour autant. Car le projet du Modem est absolument silencieux sur la question des salaires et ne propose aucune hausse du SMIC. Il est vrai que Bayrou le refusait sans ambigüité lors de la présidentielle !
L’EQUILIBRE DE LA SECU ?
Selon le programme du Modem, « Rétablir l’équilibre financier de la sécurité sociale est un des plus grands défis du moment. » Qui dira le contraire ? Oui mais comment ? En luttant contre la fraude aux cotisations patronales ? En annulant les exonérations de cotisations. On a vu que non puisque’il propose au contarire de nouvelles exonérations.. Alors ? Lisez :« Pour financer le système de santé, l’assurance maladie doit elle aussi se réformer. On n’échappera pas au débat sur la répartition entre régime obligatoire et complémentaire » Donc on renverra sur la complémentaire une charge croissante, a due concurrence du déficit. Pour que nul n’en doute, la suite du texte le souligne. « Nous pensons que cela ne peut pas se faire sans une responsabilisation des médecins et des patients qui ne doit pas se réduire à de simples dispositifs financiers incitatifs ou pénalisants. » Cette proposition ouvre la voie à un nouveau rétrécissement de la couverture maladie de base. C’est la logique des franchises et du déremboursement de nombreux médicaments. Elle ne peut produire que des inégalités accrues devant la santé. Car l’accès aux complémentaires est évidemment très inégal.
LES RETRAITES ?
Sur cette question ultra brulante, pas d’ambiguité au Modem: « Pour nous la pérennité de notre système de retraite passe par la constitution d’un système de retraites par points ». On connait. C’est la fin du droit à la retraite à soixante ans. Chacun part quand son nombre de points à la valeur de la date du moment est suffisant. Ou bien, quand il n’en peut plus, quelle que soit la valeur du point ! Le tout bien emballé en langue « humaniste » : « Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail … A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite. » Evidemment ! Chacun choisira le montant de sa retraite librement ! Quelle mauvaise blague ! Rassurons nous en pensant que ceux qui seraient trop mal pensionnés pourront continuer à bosser. Le Modem le veut. Le Modem propose plus de flexibilité pour l’emploi des seniors : « Nous devons rendre possible des formes d’exercice de l’activité professionnelle extrêmement souples à temps partiel, avec des interruptions sabbatiques, en cumul d’activités […] C’est la seule façon d’encourager des carrières plus longues donc des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite »
SALAUDS DE PAUVRES !
On connait la vieille rengaine de la réaction. Les béneficiaires d’aides sociales sont des «assistés» toujours suspect d’être des fainéants. Le Modem renoue avec ses racines dans le paternalisme des caritatifs, sur ce sujet aussi :« Chaque bénéficiaire de minima sociaux devrait pouvoir, en fonction de ses capacités, exercer une activité à temps partiel au service de la communauté dans le secteur associatif ou public » On soulignera, juste pour mémoire, que s’il existe du travail à faire « au service de la communauté » dans le secteur associatif et pire encore dans le domaine public c’est donc qu’il y faut un emploi. Et pas du travail forcé payé avec les minima sociaux.
VU DE LOIN
La proposition des communistes pour les élections régionales a été rendue publique. Il a pu arriver ici ou là que des esprits rapides en aient déduit que ce serait la version finale. Non. C’est l’offre des communistes. Et elle n’est pas complète puisque nombre de département ne sont pas évoqués. Quoiqu’il en soit, il en existe une autre. Celle du Parti de Gauche. Elle a été présentée dans le cadre de la négociation. Maintenant il faut rapprocher les points de vue. Hier est paru la déclaration générale du Parti de gauche. Elle concerne à la fois les régions où il y aura une liste du Front de Gauche et celles où, du fait de la participation des communistes aux listes socialistes, il n’y en aura pas. Là, le Parti de Gauche qui n’a qu’une seule orientation et qui n’est pas un parti fédéral, doit quand même faire vivre l’autonomie et l’unité de l’autre gauche. Cela se fera naturellement avec ses autres partenaires de l’alliance. Mais aussi avec le NPA chaque fois que possible. Sans oublier les communistes qui veulent rester autonomes du Parti Socialiste. Dans le moment présent, le soucis est de faire un accord qui fasse sa place à chacun, non seulement pour les partis membres du front de gauche, mais aussi aux autres partenaires. Et parmi ceux-ci nous voulons compter aussi les membres du NPA qui ont décidé de faire campagne commune avec nous. Il est vrai que les communistes locaux ne sont pas souvent très souples sur ce sujet. Et la Gauche unitaire est vent debout. Mais on va avancer. J’en reste là de mes appréciations, vues de loin, puisque je ne participe pas personnellement à la discussion.
@ Bastille
Ton post 3
Merci d'aborder la question de propriété. Cette question est fort peu aborder, analyser, étudier et de faite fausse notre grille idéologique, notre corpus idéologique si tu préfères. Si l'on ne romp pas avec la propriété privée des moyens de production, d'investissements et d'échanges c'est un peu raté pour la suite. Ensuite dans le capitalisme il y a la question de l'accumulation du capital ? Où cette question est abordé ?
L'URSS hier, la Chine y- avait un processus d'accumulation ? Si on le constate ou pas on pourra définir le type de système économique.
Il y a aussi la question de la socialisation qui n'a rien à voir avec la nationalisation intégrale de l'économie comme le disent certains responsables du PG pour éviter de présenter un projet radicale de rupture avec l'ordre et le système capitaliste.
Donc merci à toi de ton complément, de ton apport sur la question. Tu éclaires les débats et tu les enrichies.
Salut et fraternité
Gilles
@ Bastille
Des mots on éte mangés et rendent incompréhensible le deuxième paragraphe. Je le reposte.
L’URSS hier, la Chine aujourd'hui y-a t'il ou y avait-il un processus d’accumulation ? Si on le constate ou pas on pourra définir le type de système économique.
Mille excuses
Gilles
39 Louise
Désolé, en passant j'ai lu ton post et j'ai réagi.
Je pense que la région peut fort bien faire un appel d'offre auprès de mutuelles membres de la mutualité française sur la base d'un cahier des charges bien ciblé. Après accord, la région prend en charge les cotisations des ayants droits en fonction de leurs revenus et quotients familiaux.
La région et les mutuelles peuvent aussi prendre des accords avec des groupements d'opticiens, de prothésistes et des cabinets dentaires (mutualistes souvent) pour obtenir là aussi des tarifs adoucis...
Le social en priorité, ici et maintenant, dans les régions. La lutte contre le productivisme et la planification écologique sont pour le moyen et long terme (cf lignes d'horizon) et c'est très bien mais pensons à ceux qui en bavent aujourd'hui car comme disait l'économiste Alfred Sauvy: à long terme on est tous morts. Voilà pourquoi je n'aime pas le nouveau logo qui ne nous distingue plus (nous le PG) de la pensée unique du barnum de Copenhague. J'aurais préféré qu'on ne garde que le rouge avec d'abord République (la sociale chère à Jean-Luc Mélenchon) à refonder dans le Socialisme (en 2ème) qui permettraient un mode de vie écologique (en 3ème). Vert rouge ou rouge vert, on ne se distingue plus des autres, si en plus on n'a pas la dynamique "gauche de gauche" avec le NPA, le PC et les autres, c'est mal parti et si de surcroit on va chercher le libéral Cohn Bendit ! Enfin ce que j'en dis... c'est tout simplement que je sens mal tout ça...
@ MAT78 et JL Mélenchon,
Mathieu, votre commentaire n'est toujours pas en ligne !
voici le mien que je viens d'y mettre (avec, probablement, aussi peu de chance que vous d'avoir une réponse....)
http://ecologie.blogs.liberation.fr/euro-ecolos/2009/12/jeanluc-m%C3%A9lanchon-atil-un-probl%C3%A8me-avec-les-droits-de-lhomme.html#comments
Bonjour,
Avez vous demandé ses raisons à celui sur lequel vous écrivez qu'il..pourrait avoir... des problèmes avec les droits de l'Homme ?
Je ne doute pas qu'un Journaliste l'aurait fait, mais alors, pourquoi ne pas mettre en note sa réponse ?
Le type de journalisme qui ne prend pas le temps de réfléchir ou de se renseigner, bien que très à la mode actuellement, ressemble plus à la liste des dépêches d'un agence de presse qu'à du journalisme professionnel.
Peut être ne l'êtes vous pas, auquel cas, vous ne devriez pas signer comme tel.
Merci de nous éclairer.
@ Alain
Tout à fait d'accord quoique écologie n'a rien à y faire car n'est pas l'égal de république et de socialisme.
Le corpus idéologique du PG n'existe pas. C'est un fouilli incompréhensible pour un militant ou un simple citoyen ou un salarié en lutte.
Nous devons clairement dire que nous sommes pour la république sociale et universelle. Pour le socialisme.
Salut et fraternité.
Gilles
Chavez: « Si le climat était une banque, vous l’auriez déjà sauvé !»
(Christophe Ventura)
@ jeanaimarre
merci pour tes rayons de soleil.
@ Yves le Hénaff
même réponse qu'à Lionel.
@ Joselyne
tiens tiens, comme quoi.
@ Henri Brosse
on dirait du Derrida.
@ Lionel
Ah oui je comprends mieux.
"marsouin dit:
17 décembre 2009 à 12h57
Ah ! Bezancenot, ah quel gâchis il fait, ensemble (NPA + F d G) on passe allègrement les 10% !
Un seul espoir que les militants et ceux qui votent pour le NPA se rendent compte à temps qu’il faut qu’ils votent pour le FdGauche au 1er tour…………….. sinon ce sera dur, dur !"
Je crois que c'est plutôt le front de gauche qui est un gâchis!
Espérons que le NPA fera un gros score, si ceux qui votent pour ce FdG pro gauche plurielle se décident à voter NPA, ça le fera!
@Heliante (#12)
La tête de liste en Ile-de-France ne peut être que Jean-Luc Mélenchon et il est impensable que Jean-Luc Mélenchon qui devient très populaire ne soit pas tête de liste. L’avenir du Front de Gauche en dépend.
Aurions nous donc trouvé un sauveur suprême dans Jean-Luc Mélenchon ?
Que les camarades PC l’admettent ou pas, le PC a retrouvé un avenir grâce au Front de gauche. Ce fut un grand parti qui a amélioré le sort des ouvriers, mais aujourd’hui le PC sans le FG n’est plus rien.
Si le PCF "n'est plus rien", qu'est-ce qu'il attend Jean-Luc Mélenchon pour y aller tout seul ? C'est drôle, tout le monde à la gauche de la gauche donne le PCF pour mort... et personne n'est pourtant foutu de faire quelque chose d'utile sans lui. Faudrait savoir...
"Que les camarades du PG l'admettent ou pas", c'est plutôt le PG qui "n'est rien" sans le FdG. Ce n'est pas pour rien que Jean-Luc Mélenchon est mitterrandolâtre: sa stratégie est modelée sur celle du grand ancêtre, qui lui aussi a été le leader d'un groupuscule (l'UDSR) attendant l'opportunité de jouer de son rôle d'unificateur de fractions disparates pour prendre le pouvoir dans une coalition. Et c'est ainsi qu'il réussit à réunir les fractions de la SFIO et quelques groupuscules du centre gauche pour constituer le PS à Epinay... et à être le candidat unique de la gauche en 1974.
Jean-Luc Mélenchon essaye de faire le même coup avec le PCF. Il rêve qu'il jouera auprès des différentes fractions du PCF le même jeu que Mitterrand a joué avec celles de la SFIO. C'est pourquoi Jean-Luc Mélenchon se garde bien de prendre position dans les querelles internes du PCF et garde les meilleurs rapports avec tout les crocodiles du marigot, et courtise tout le monde (y compris Cohn-Bendit, un comble). Seulement voilà, le PCF n'est pas la SFIO. Les communistes conservent de leur longue histoire une mentalité de forteresse assiégée qui rend bien plus difficile une conquête extérieure. Sans compter sur le fait que Jean-Luc Mélenchon cumule deux handicaps: c'est un ancien socialiste, et c'est un ancien trotskyste. De quoi éveiller les crocodiles les moins méfiants...
Le Front de Gauche qui regroupe toute la vrai gauche, avec à sa tête Jean-Luc Mélenchon pourra se présenter à la présidentielle de 2012 avec l’espoir d’un bon score. Pas Marie-Georges Buffet ou Pierre Laurent qui n’est pas suffisamment connu.
Tsk tsk tsk... tu ne rends pas service à ton idole en affichant aussi clairement ses ambitions sécrètes...
@Pour répondre ou pas à Elisabeth (post 26) sur la question du marxisme.
Et oh combien l’exercice est périlleux pour moi à mon tout petit niveau d’ignorance,
de maladresse et d’impureté intellectuelle. Pardon d'avance pour le lyrisme et les bêtises que je pourrais dire.
Et j'ai fait long en plus. Bouh!
Je ne sais pas si Jean-Luc Mélenchon est marxiste. Par ignorance peut-être.
Parce que je ne sais pas lire ente les lignes peut-être. Par manque de culture politique
peut-être, par manque de culture économique peut-être euh même sûrement.
Et je ne suis pas même sûre de savoir ce que veut dire ETRE marxiste.
Car qui suis-je ? N’est-ce pas ?
Marx disait sur la fin de sa vie ne pas être marxiste.
En quoi le disait-il je ne sais pas.
Pour dire je SUIS capitaliste ?
Peut-être…dans les faits oui puisqu’il vivait à l’intérieur de ce système, mais.
Moi j’ai plutôt dans l’idée que voilà un théoricien qui a pris du recul
par rapport à sa théorie, moins pour ce qu’elle dit que justement parce que c’est une théorie.
Une théorie naît de l’observation qui est faite de la réalité, elle tente de modéliser la réalité,
de retirer de l’observation qu’elle en fait des lois. Et de ces lois d’en conclure des choses.
Mais la théorie dit-elle vrai ? Et particulièrement en économie.
Des voix s’élèvent parmi les économistes pour dire que les théories économiques ne peuvent être envisagées comme produisant des vérités qui relèveraient de lois de la physique.
Notamment celle-ci :
Claude Mouchot, enseignant de Université Lumière-Lyon2 sur les questions d’épistémologie
des sciences de l’économie et notamment d’une éthique de l’économie.
Il dit ceci :
« S’il est un point sur lequel tous les économistes peuvent se mettre d’accord, c’est le constat selon lequel ils ne sont jamais d’accord… Et ces désaccords ont toujours existé.
Un temps, on a voulu expliquer ce fait par la « jeunesse » de notre discipline. Aujourd’hui, force est de constater que la « science économique » reste éternellement jeune… Il nous paraît indispensable d’abandonner cette fable de la jeunesse en même temps que la visée d’une unification de nos discours, fable et visée qui proviennent toujours de la comparaison avec la physique. Qu’un siècle après L. Walras, certains soient encore sur les mêmes positions épistémologiques que lui est pour le moins étonnant… […] »
Et au regard de ça, je comprends qu’il y ait deux scandales aujourd’hui :
Le premier c’est l’idée selon laquelle la question économique ne se pose pas.
Quel’économie relèverait d’une science mathématique qu’il suffirait d’aborder de manière technique. Idée largement véhiculée par les médias et idée qui d’après ce que je comprends,
fonderait le libéralisme économique à savoir que le marché obéit à des logiques internes efficientes indépendantes de toute intervention politique. Attention, je ne parle pas pour autant d’un interventionnisme qui dirait la place à laquelle devrait se cantonner le politique par rapport au marché. Mais, comme les économistes ne sont pas d’accord entre eux, c’est qu’il n’est pas de vérité absolue, c’est donc qu’elle est relative à quelque chose, et relative à quoi, à la réalité, à nos réalités donc à nous-mêmes. C’est donc que toute question économique se pose sur le champ démocratique.
Autrement dit.
Je pense que la théorie n’est jamais qu’une tentative de saisir le réel.
Alors évidemment cette tentative à pour but de pouvoir le penser (ce réel) afin de lui donner une perspective (quels choix pour l’avenir dans nos réalités concrètes). Mais si la théorie, sans qu’elle soit totalement fausse car elle saisit bien quelque chose, ne peut tout à fait modéliser le réel, alors elle ne peut être appliquée « absolument ». Ce serait nier pour le coup le réel, donc nos réalités, donc nous.
Et c’est là où on bascule dans du totalitarisme.
Et où il est question de débat démocratique.
D’où le deuxième scandale, (en plus de la mouise économique dans laquelle nous sommes), qui est que nous n’entendons pas les voix qui portent d’autres visions de l’économie.
Exemples :
Il y a un livre ou un ouvrage collectif qui a fait l’objet d’une censure partielle (par le Nouvel Obs) et qui portait/porte sur la question qui est de savoir si on peut oui ou non critiquer le capitalisme ? Dont voici les références : La Dispute, Paris 2008, 187 pages.
Et dont le titre a été changé. Mais qui a quand même été publié en son entier.
Un lien de A babord, revue sociale et politique qui en parle:
ici
Ou encore ACRIMED qui dénonce à propos de France Culture :
ici
Mais on pourrait en trouver d’autres.
Il serait dommage de se priver de la diversité des points de vue économique qui peuvent faire émerger des débats sur la question de l’économie. Ce serait dommage de se priver des théories marxistes à ce titre, d’autant que Marx est considéré comme un classique.
Mais il serait dommageable de se cantonner à une seule théorie donc au seul marxisme.
Moi je crois sincèrement qu’il faut être anticapitaliste car le capitalisme est porteur de valeurs qui nie les finalités humaines. Mais de quelle manière le fait-il ? Quel est-il ? Et comment envisager quelles alternatives au regard de quelles finalités ?
Alors à mon tout petit niveau, je ne suis pas assez armée en matière d’économie pour penser cette question, sauf au regard des finalités, sauf au regard des écueils les plus flagrants.
Mais par contre, je pense que la question n’est pas d’être ceci ou d’être cela,
mais de considérer la théorie marxiste comme un angle d’approche de la question,
mais pas forcément le seul, disons complémentaire à un autre et pas non plus nécessairement symétrique à un autre. La théorie non comme une identité politique amalgamée à nous, mais comme un outil pour penser le réel.
Et je cite Jacques Généreux qui m’a amené à me poser cette question de la loi économique :
« Si elles existent, les lois de l’économie ne sont pas une mécanique naturelle et invariable. »
Il en déduit que : « Les lois de l’économie sont les lois des hommes ».
Et je crois qu’il veut dire par là, moins qu’il serait lui détenteur une vérité économique, ce qui peut rendrait sa lecture décevante, mais qu’il faut qu’on s’empare de la question économique dans le débat au regard des valeurs sociales qui sont les nôtres et pas celle de tout le monde si l’on en croit les choix gouvernementaux français, européens, états-uniens etc.
C’est pourquoi j’essaie de suivre les échanges sur les contenus qui ont trait à cette question sur ce blog. Frustrée aussi de ne pas avoir assez de billes.
La connaissance procède de nous. Nous sommes cette réalité dont procèdent les discours économiques. On aurait tort de ne pas se sentir concernés ! Ne nous soumettons pas sans négocier à un discours théorique qui prétendrait incarner seul le réel (et qui la plupart du temps incarne les intérêts bien compris de quelques-uns). C’est nous qui l’incarnons, pas les théories.
Pour Généreux : « il n’est de richesse que d’hommes ».
Il pose cette question notamment : « L’homme facteur ou finalité de production ? »
Bon pour ma part, je soutiens les valeurs anticapitalistes et antiproductivistes au regard de cette seule question. Au regard de ces questions qui ne mettent pas nos sociétés, l’homme, nous-mêmes dans un souci d’égalité, au centre des finalités. Et où on voit que les options du Modem ne sont pas du tout probantes et où on voit qu’elles sont carrément contraires.
Tout ça n’engage que moi bien sûr qui ne suis pas au PG mais qui suis ça de très près.
Et puis je voulais dire aussi qu’il y a des gens qui votent comme dans la pub du PMU,
sans savoir. A la couleur de la cravate, à la douceur des mots caressants qui masquent les contenus, et surtout surtout surtout à la couleur de leurs préjugés. Pas tous. Certains savent très bien ce qu’ils font. Mais d’autres non.
caramba!
@ Stack
C'est un gâchis bien partagé ! Se renvoyer la balle, quelle misère !
Je comprends mieux pourquoi en 1930, Hitler a non seulement remporté le pouvoir mais pourquoi il a su longtemps le conserver. Quelle pitié ! Que tout cela est décidément GROTESQUE ! Je parle de notre désunion, vous m'aurez sans doute compris. Du moins, je l'espère.
Le grotesque est bien évidemment partagé.Il iradie toute les composantes de l'" Autre Gauche " jusqu'à ceux qui ne veulent même pas en entendre parler (L.O... POI ?) - Encore une occasion de rater. J'avoue que cela me laisse pantois et moins performant du côté de la militance. Il n'y a aucun doute ceci dit, que je voterais dans trois mois : " Front de Gauche Elargi "- Le meilleur des choix, même si j'ai bien conscience du reste et de ne pas tout comprendre aux subtilités politiques d'appareils. En tout les cas, oui cette seconde désunion après la première aux Européennes m'a affecté et l'élan avec lui. Que face à la machine de guerre UMP et à son chef de guerre M.Sarkozy, nous ne pouvions pas transcender des querelles byzantines pour le commun des mortels, me plonge dans un profond abattement. Mais toujours la tête haute et la volonté d'en finir avec ce pouvoir immonde dont a hérité les Françaises et les Français, que 53 % d'entre eux ont eu la naïveté ou l'inimaginable bêtise d'élire.
A suivre.
Descartes @ 59 Salut à toi camarade, veux tu répondre aux questions posées par gilles à 66 @71 reprises par moi même @186 ? au lieu de déblatérer ?
Et puisque tu es sympa, je vais te poser une question : Si Eric Besson, ce dissident de gauche, crée un parti, irais-tu le retrouver ?
Salut
Pardon ! RECTIFICATION :
53 % des INSCRITS qui ont voté ! Ce qui fait que M. Sarkozy a bien été évidemment élu par une MINORITÉ de Français. Oui la plus forte des minorités, certes. Mais une minorité extrêmement " minoritaire " au final.
17 % des inscrits ces derniers temps. Avec 4 Millions de chômeurs, on comprends pourquoi et tout le reste...
Mais il déraille complètement ce Copé. Il veut qu'il y ait une loi sur la burqa et pour raisons de sécurité!
Forcément les femmes doivent cacher une bombe sous leur burqa et en plus si elles sont musulmane, elles sont forcément terroristes!
C'est le grand délire qui s'est déchaîné maintenant! Je pense que cela ne va pas s'arrêter là. Attendons nous à des choses de plus en plus islamophobes et de plus en plus racistes!
65 jennifer
Mais non, tu n'as rien compris... c'est pour leur sécurité à elles !
Tu t'imagines sous une burqa après un cassoulet ou un chili con carne ?
On dit merci à Monsieur Copé
bastille post 3
C'est un peu fatigant de discuter avec toi, car tu m'accuses de choses bizarres. Ainsi, ce n'est pas moi qui ai parlé des jeunes musulmans mais Morano. Je n'ai repris que ses propos. Soit tu es mal informé. Soit il y a une certaine mauvaise foi.
Et par ailleurs tous les musulmans ne sont pas les tyrans et vice versa. Regarde Micheletti n'est pas musulman, Sarko qui tombe de plus en plus dans l'autoritarisme non plus. Alors tes associations sont douteuses.
je ne l'ai pas lu mais ce rapport sur les zones urbaines intéressantes devrait apporter des informations importantes qui pourraient alimenter de faits précis nos débats sur les quartiers... je l'espère. Si quelqu'un avait le temps de l'éplucher et de nous en faire un petit résumé...
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/094000570/0000.pdf
J'espère que vous aurez corrigé mon erreur: lire zones urbaines sensibles et non intéressantes!
Palestine: les accords d'Oslo prévoyaient que la Palestine représenterait 22% de la Palestine historique, en réalité avec le mur, les colonisations on en arrive à 12%! La Palestine est en train de disparaître... et les réfugiés augmentent de plus en plus...
@Jean ai marre (#64)
Tu me demandes: veux tu répondre aux questions posées par gilles à 66 @71 reprises par moi même @186 ?. Avec plaisir... mais je l'ai déjà fait (message #75 du fil précédent). D'ailleurs tu te déclares "très intéressé par mes réponses" dans ton message #92... alors j'ai du mal à comprendre quelle réponse supplémentaire tu demandes. Pourrais-tu préciser ta question, "au lieu de déblatérer" ?
Et puisque tu es sympa, je vais te poser une question : Si Eric Besson, ce dissident de gauche, crée un parti, irais-tu le retrouver ?
Tout dépend du programme et des objectifs du parti en question. Pour moi, la politique n'est pas une question de personnes. Si on refusait de partager son parti avec des gens qui ont fait des conneries... on serait bien seul, en politique. Si on peut suivre Jean-Luc Mélenchon, qui en son temps fut un trotskyste mitterrandôlatre qui rejoignit le PS pour faire la carrée au PCF et pour faire carrière sous prétexte qu'il a changé, pourquoi ne pourrait-on suivre Besson le sarkolâtre s'il changeait lui aussi ?
@ Henri Brosses (37)
Quelle belle envolée !
Merci.
Monsieur Eric Raoult a dit :
" Il faut que les jeunes de ce pays ne se travestissent pas tout seuls "........ ha, bon, Il faut les y aider à plusieurs ?
Il ajoute :
" La réalité d'un certain nombre de quartiers, c'est que des jeunes se griment et ne s'en rendent pas compte ".
Quelles bandes de comédiens (bouffons) ces jeunes " de quartier "...
M.Raout ne sait même pas qu'il est en train de nous jouer un vieux numéro de cirque ou une pièce de théâtre antédiluvienne. Une sorte de Monsieur Jourdain UMPiste qui nous sert une prose basique sans jamais le savoir. Si Monsieur Estrosi n'a jamais appris l'Histoire, M.Raoult ne semble jamais avoir lu ni Freud, ni Foucault, ni Bourdieu et bien d'autres encore.
Nous sortir de vieux préjugés pour des vérités révélées, ce n'est plus de la reproduction sociale élitaire à ce compte là, c'est de l'idiotie de classe non encore "conscientisée". Faut-il encore que ça démoule.
Il reproche aux " jeunes " d'être en " uniforme " et préconise à la place le " costume cravate " à tous les étages.
Costume cravate : le seul véritable uniforme qui ne se voit pas. Invisible au yeux de M.Raoult, c'est donc le seul admissible dans la France sarko-bonapartiste.
ha, vieille France quand tu nous tiens avec tes remugles d'un autre âge !
En plus, il en faut du pognon pour s'acheter un costard -cravate digne de ce nom, ce que ne semble pas voir M.Raoult ! ha, ben mince alors, la lutte des classes fait rebours, m**** alors ! Et le " bon goût " avec elle.
Hallucinante vidéo d'un vieil homme en voie d'extinction [de voix] - L'esprit n'ayant jamais visiblement habité ce corps. http://www.rue89.com/2009/12/16/monsieur-raoult-je-suis-arabe-mais-pas-nee-en-banlieue-130313
@ PG 44
Je pense que l'on devrait stopper le processus de décentralisation (engagée depuis le milieu des années 1970 sous Giscard, puis amplifier par les lois de décentralisation de 1982 (sous la gauche) puis aggravé par l'acte 2 puis la réforme des collectivités territoriales (faisant suite au rapport Balladur) car il est néfaste pour toute politique cohérente de transformation, de rupture ou de refondation que voudrait mettre en place le PG que se soit en région ou au niveau de la nation.
Je n'arrive pas à comprendre que de l'extrème gauche à l'extrème droite en passant par le PG, les verts, le modem, etc... tous sont d'accords pour continuer et amplifier la décentralisation. C'est un peu comme sur l'écologie et la question climatique !
La décentralisation démantèle la république. Elle est contre révolutionnaire et réactionnaire et rentre bien dans le moule et même parfois anticipe la gestion libérale de l'Etat et des fonction publiques (RGPP, LOLF, privatisations....). De plus l'europe actuelle qui n'est ni démocratique, ni sociale ferait volontiers contre les Etats, l'europe des régions et du communautés pour servir le grand projet de demain sous domination Etats unienne : le grand marché transatlantique.
Camarade, ne serait-il pas temps de se reprendre et de redevir totalment républicain, socialiste, jacobin,patriote et internationaliste comme Jean-Jaurès.
Qu'en penses-tu ? Préféres-tu comme Ségolène Royall encore et encore et toujours des compétences pour les régions comme tu sembles proposer sur les mutuelles et les cabinets mutualistes dans ta réponse au post de Louise ?
La solidarité tu la situes à quel niveau ou échelon ?
L'idée mutualiste si belle et si dévoyée aujourd'hui est-elle la mieux placée pour cette solidarité ?
La solidarité ne passe t'elle pas par une redistribution, un partage des richesses et des revenus, par la sécurité sociale ?
Même pour le PG l'état providence ne veut plus rien dire ?
Il y a quelques jours j'avais posté un doc sur un décret instaurant le cahier de bienfaissance sous la convention montagnarde en 1794 à l'initiative des jacobins robespierristes. Il y a 215 ans !
Décidément on trouve vraiment tout et n'importe quoi au PG. Le militant adhérent du PG que je suis à donc des raisons d'être inquiet voir désespérer.
A quand une refondation républicain et socialiste de la sécurité sociale dans l'esprit de la révolution française et du conseil national de la résistance ? OUi à quand ?
Salut et fraternité
Gilles
@A toutes et tous
Bonne soirée et à bientôt
@Gilles (#75)
Je n’arrive pas à comprendre que de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par le PG, les verts, le modem, etc… tous sont d’accords pour continuer et amplifier la décentralisation.
Comme disait mongénéral: "Je ne suis pas de droite parce que la droite n'aime pas le Peuple. Je ne suis pas de gauche parce que la gauche n'aime pas l'Etat". C'est cette détestation de l'Etat qui pousse la gauche de la gauche à chérir tout ce qui peut l'affaiblir, donc en particulier la décentralisation, au nom du mythe selon lequel on est mieux gouverné quand les décisions se prennent "près des gens". Sauf qu'en France, quand l'Etat s'efface ce ne sont pas "les gens" qui prennent le pouvoir, ce sont les "féodaux" locaux...
Je partage ton point de vue. Je préfère infiniment la grandeur d'un gouvernement du peuple conçu comme un tout plutôt que la petitesse des gens qui croient que le monde se réduit à ce qu'on peut voir depuis son clocher, et qui se font leurs petites soupes dans leurs petits chaudrons.
Suite à mon commentaire(n°1 de cet article), j ai eu la désagréable surprise de voir que mon commentaire sur le blog de ce pauvre député européen Pascal CANFIN n a pas été publié :
suite à un article calomnieux envers vous, M. Mélenchon.
Drole d attitude, pour un donneur de leçon! pourtant je suis resté très courtois!
Tentative d attentat contre le président Morales
Le Président bolivien Evo Morales, réélu le 6 décembre dernier à une large majorité, aurait été la cible d’une tentative d’assassinat aux ramifications internationales, dont l’épicentre serait Zagreb. "Derrière la mort des trois mercenaires abattus en avril dernier par les forces de sécurité boliviennes à Santa Cruz, il y a bel et bien un complot international qui visait à éliminer le président Morales" a déclaré à TTU une source bien informée.
Une affaire, qui a reçu très peu d'écho dans la presse internationale, mais qui aurait pourtant provoqué au printemps dernier, la réaction des autorités de Budapest et de Dublin. Car il semble que deux des "mercenaires-terroristes" abattus dans un hôtel de Santa Cruz par les forces de sécurité boliviennes possédaient la nationalité hongroise, tandis qu'un autre, serait un citoyen irlandais proche des milieux de la Real IRA.
En fait, il semblerait que depuis deux ans environ, une filière croate de recrutement de mercenaires destinés à opérer en Bolivie, avait été mise en place à partir de Zagreb. Recrutés dans les milieux d’extrême droite par Monsier S., qui opèrerait pour le compte d’un puissant hommes d’affaires de Santa Cruz, Monsieur M., citoyen bolivien d’origine croate, ces mercenaires auraient été sélectionnés à Zagreb par un ex agent du SIS (Sigurnosno Izvestajna Sluzba), les services de renseignement croate.
Parmi ces mercenaires figureraient également des anciens membres des forces spéciales croates désireux de se reconvertir dans le privé. La sélection et le recrutement des candidats seraient gérés à partir de Zagreb par un ancien conseiller pour la sécurité nationale du président croate Stjepan Mesic. Les candidats à l’aventure bolivienne auraient ensuite rejoint leur première destination en Amérique latine, certains le Paraguay, d’autres l’Argentine ou le Chili, via l’Allemagne et l’Espagne. Une fois sur place, ils auraient été regroupés au Paraguay dans une des propriétés appartenant à un ex membre de la Triple A (Alliance Anti-communiste Argentine) et des GAL, les Groupes Antiterroristes de Libération qui, pendant des années, ont traqués les membres de l’ETA au Pays Basque.
La coordination sur le terrain et le soutien logistiques aux opérations en Bolivie auraient été confiés à un certain capitaine Mendoza, nom de guerre d'un ancien membre du Bataillon 601, unité d’opérations spéciales argentine dont de nombreux vétérans auraient participé à l'arrivée au pouvoir de Garcia Mezaen en Bolivie.
Soupçon de participation américaine
Il semble bien que le complot d'attentat contre Evo Morales serait ni plus ni moins qu’une prolongation "naturelle" de l’opération Condor, orchestrée par la CIA dans les années 70 et 80. L’homme de "liaison", qui aurait servi de relais, sur place, entre les services de renseignement américains et Monsieur M. serait un représentant d'une ONG américaine en Bolivie. Mais à qui aurait profité le crime ? A y regarder de plus près, ce Monsieur M. apparait-être président d’un des partis boliviens d’opposition et un ancien candidat à la présidence bolivienne...
Enfin, la même source a déclaré à TTU qu’un autre citoyen à la double nationalité, croate et bolivienne, Mario K, colonel de l’armée croate lié aux services de renseignement américains, serait aussi impliqué dans cette affaire en qualité de coordinateur et conseiller.
Bref, une affaire digne d'un roman d'espionnage au relans de guerre froide! Reste que l'affaire est plausible, les Etats-Unis s'impliquant de plus en plus fortement en Amérique Latine, comme le prouve l'augmentatioon significative des forces US en Colombie
@ Humbert de Buttet
Pareil pour moi, cher Humbert,
Et je pense la même chose que toi sur le fond, mais je n ai pas sauvegardé mon commentaire. Je ne pensai vraiment pas qu il allait me censure puisque je suis resté très correct!
@ Henri brosse
Oups Jacques Reda je voulais dire.
Beau poème.
Une vidéo glanée sur marianne2. Affligeant.
http://www.dailymotion.com/video/xa636d_john-perkins-confessions-dun-corrup_news
@ Mat 78
J'avais gardé le mien. Il vaut ce qu'il vaut. Sitôt posté, sitôt censuré, vidangé et détruit ! Et dire que ce type donne des leçons de " démocratie " à Jean-Luc Mélenchon ! C'est qui ce député européen Pascal CANFIN qui fait un blog mais qui refuse que l'on y poste ? Bon, à la limite, pourquoi pas, mais alors pourquoi une rubrique " commentaire" ? Du pipeau ? Bon, on perd notre temps avec ces démocrates d'opérette.
Je m'étais permis d'écrire ça :
"M.Mélenchon pour celles et ceux qui le connaissent, a dans sa vie beaucoup aidé pour les droits de l'homme dans les "anciens pays de l'Est". Sauf qu'il ne le dit pas à tors et à travers comme certains.
On peut imaginer que si M.Mélenchon n'a pas applaudit comme vous dites, ce que je n'ai pas confirmation, c'est sans doute que le parlement Européen vénère les droits de l'Homme que s'ils sont "à géométrie variable" et que ce constat lasse désormais.
Honorer La grande femme et journaliste Anna Politkovskaïa, c'est heureux mais n'aurait-il pas fallu aidé celle-ci avant qu'elle soit assassinée plutôt que de lui dresser des couronnes dont elle n'a plus cure maintenant. Il est franchement regrettable que le parlement Européen se soit dernièrement déshonoré en ne condamnant pas le coup d'État au Honduras et ne dise rien des crimes perpétrés par le gouvernement de R.Micheletti et de ses sbires, de la démocratie d'opérette qui a suivi son règne. M.Zélaya a été destitué par un coup d'État militaire et personne ne bronche vraiment. C'est ce "deux poids et deux mesures" sans doute que M.Mélenchon de guerre lasse n'a plus envie d'applaudir. Comme nous le comprenons ! Ce n'est nullement insulter La mémoire de madame Anna Politkovskaïa que d'agir ainsi, c'est un appel à ce que l'on n'oublie pas les noms de ses collègues journalistes Honduriens qui ont été assassiné par les hordes à la solde de R.Micheletti, dont personne ou très peu de monde, en tous les cas et visiblement pas vous, ne connait les noms. Encore un effort, monsieur pour être vraiment un démocrate. J'ose espérer que vous avez fait et faite encore autant que M.Mélenchon pour les droits de l'Homme et que votre géographie ne s'arrête pas à la seule Russie. Bonne chance à vous dans ce combat, et souvenez-vous que même la lune a une face cachée." -
...
@ Descartes,
Je me permets d'intervenir au sujet de la requête de Sympathisant sympathique (131 billet précédent) car je l'ai trouvée intéressante et très courtoisement formulée bien qu'étant un tantinet provocatrice ; juste ce qu'il faut !
Pour ma part, je vous lis avec plaisir, voire avec une certaine délectation, mais au-delà du plaisir, force est de reconnaître que vos interventions si elles concourent certes à enrichir le débat, semblent juste motivées par le plaisir de la joute réthorique...
@ 4 Aôut
Merci pour le lien vers la vidéo.
Ma foi, voici un excellent cadeau de Noël (la vidéo avait un autre lien vers un livre).
"Les confessions d'un assassin financier - Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis (Broché)."
http://www.amazon.fr/confessions-dun-assassin-financier-manipulation/dp/2896260013/ref=pd_bxgy_eb_img_c
Le mec qui parle est un fieffé salaud - bon chic bon genre comme doit les aimer Eric Raoult - et je ne m'explique pas pourquoi le voici soudainement qui balance son sac face à la caméra. Pour vendre un livre et se faire encore du blé ? Un peu court.
Mais foin du " politiquement correct". Il est bon que les salauds parlent aussi. Que ce soit lui ou Aussaresses ou quelques nazis. Cela permet d'avoir finalement les idées claires et cela nous confirme dans nos vues : non, nous ne délirons pas. Ce n'est pas une vue de l'esprit : Regardez, même les salauds se mettent à table et nous racontent par le menu leurs faits et gestes anciens ou actuels.
On comprend mieux pourquoi Le Venezuela a armé le peuple et pourquoi maintenant l'Iran se dote de l'arme nucléaire. Et même si mon cœur est plus prompte à défendre le Vénézuéla que l'Iran, je comprends parfaitement que Ahmanidejad ait retenu la leçon.
Il est clair qu'en 1944, les USA étaient une partie de la solution, mais il est tout aussi clair qu'aujourd'hui ils sont le problème : Le bras armé et zélé de la " Bonne Gouvernance " corporatiste.
Texacco a financé hier Hitler. Pourquoi aurait -il changé en un demi siècle ?
Tu quoque...
Communiqué de "Sortir du nucléaire", dedans ça :
"...M Ahmadinejad menace depuis des mois de "rayer de la carte" certains pays..."
http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=657
75 Gilles
Je suis républicain, socialiste, jacobin et laïcard. Je n'aime pas spécialement la décentralisation, ni surtout la régionalisation qui est une régression de la république. La république, ce sont les départements. Maintenant mon analyse est simple... la région est le troisième échelon de pouvoir après l'Elysée et la Commission Européenne !
Donc, considérant que ces deux derniers pouvoirs ne font pas leur boulot, il me semble que les régions administrées par une vraie gauche doivent pallier aux carences de l'état. Lorsque cette gauche sera au pouvoir, elle reprendra ces responsabilités à son compte. Mais pour l'instant, il y a des gens qui en bavent...
Si nous voulons reconquérir le vote des classes populaires qui boudent les urnes il nous faut leur proposer du concret... et du concret qui leur parle !
@ Lionel - PG44
"Mais pour l’instant, il y a des gens qui en bavent…
Si nous voulons reconquérir le vote des classes populaires qui boudent les urnes il nous faut leur proposer du concret… et du concret qui leur parle !"
Comme en Bolivie ?
Pablo Stefanoni, directeur de l’édition bolivienne du Monde Diplomatique :
http://www.article11.info/spip/spip.php?article647
@Gilles : sympa ton post. En fait ma démarche est moins idéologique qu’il n’y parait. Il est clair que les partis socialistes ou sociaux-démocrates et les partis communistes ont échoué dans leur tentative de « changer la vie ». Pourquoi ? Ce n’est pas parce qu’ils n’étaient pas écologistes (clin d’œil ironique !) mais parce que les uns ont fini par s’adapter au capitalisme et les autres ont sombré dans le stalinisme.
Quel rapport avec le droit de la propriété ? Les uns l’ont laissé indemne laissant toute sa force de nuisance au capital provoquant après 1936 la « pause » annoncée par le gouvernement de front populaire ou, en 1982/83 le tournant de la rigueur qui verra par la suite des gouvernements socialistes privatiser donc renforcer le camp de la propriété privée pour nous mener à la situation que nous connaissons aujourd’hui.
Quant au « socialisme réel », la propriété étatisée alliée à la confiscation de l’Etat par la bureaucratie du parti unique a mené au désastre que nous connaissons.
Cela ne fait que confirmer que socialisation ne rime pas forcément avec étatisation
Idem pour les nationalisations en régime capitaliste condition nécessaire mais non suffisante à une authentique socialisation (ex : il a fallu attendre la fin des années 70 pour que le taux d’équipement en téléphone se démocratise réellement).
Mon regret est que cette question n’est guère posée : le NPA comme son nom l’indique se revendique de l’anti-capitalisme – pourrait-ils m’en dire plus ? Pour le PG qui vient d’ajouter une bannière verte à son drapeau cela ne me semble pas non plus nettement abordé.
Un projet, c’est aussi d’indiquer nettement ce qu’on propose même si tout n’est pas achevé.
Chaleureuse poignée de mains à toi.
Désolée d'être hors sujet mais il n'est plus possible de commenter sur le texte "Nouveau plaisir et vieilles offenses"
@ Carlo - 686
Certes, mais on ne peut pas se servir de ces dérives pour en justifier d’autres, ce que vous me semblez insidieusement, de la même façon qu’on ne peut pas, pour les mêmes raisons, invoquer les turpitudes d’autrui pour justifier les siennes.
Mais je ne vois pas une justification d’autres dérives ou quelque acte odieux. C’est le refus de voir la réalité en face et de réagir qui est irresponsable. Il n’y a pas de justification insidieuse de ma part mais un constat, c’est bien direct par ailleurs, mais certes ça ne sert pas l’opinion et l’attitude que vous défendez.
Si justement. La signification que vous prétez à ces tenues, et que ne leur reconnaissent pas celles qui les portent pour des raisons liées à leur appartenance religieuse, n’est qu’une opinion, parmi d’autres. Elle ne ne saurait donc suffire à justifier leur interdiction sans contrevenir au principe de
1) Je ne suis pas du tout sûr qu’on puisse parler sensément de « seuil de tolérance », du moins au sens propre de cette expression. Après tout, l’intolérable est-il autre chose que ce qu’on a décidé de ne pas tolérer?
2) Qui peut croire sérieusement, sauf à être aveuglé par ses fantasmes, que quelques femmes voilées aient le pouvoir de menacer les fondements de la civilisation occidentale? tolérance qui honore la civilisation occidentale…et dont vous faites malheureusement si peu de cas.
Dans certaines zones urbaines, il ne s’agit pas de « quelques » femmes voilées et le problème ne se réduit pas uniquement aux femmes voilées. Apparemment il ne se pose pas non plus seulement en GB.
http://www.la-croix.com/Andre-Gerin---Face-au-fondamentalisme-il-faut-sortir-de-l-av/article/2401013/4076
Concernant les libertés individuelles et la tolérance :
Sur le site : http://www.andregerin.com/index02.html
… « il apparaît, d’une part, que la liberté peut être restreinte eu égard aux droits et libertés d’autrui et que, d’autre part, la liberté religieuse peut être encadrée en vertu d’un bon fonctionnement du pluralisme. »
Vous avez raison. Vous répéter serait inutile.
Surtout si les réponses qui me sont faites ne sont pas basées sur l’observation de la réalité et une réflexion non partisane.
Désolée, encore hors sujet, sur même texte...Nouveau plaisir et vieilles offenses
@ Marj (685)
Quelle affreuse suspicion par rapport à des populations démunies fuyant une guerre dans laquelle les occidentaux ont une grande responsabilité.... Vos propos sont indignes du début à la fin, vous justifiez une guerre injustifiable en vous contentant de répéter la propagande que vous entendez à la télé,
Mes propos sont des faits et ce ne sont pas ces faits que vous commentez, ni les contradictions que j’ai mentionnées.
Non, ce ne sont pas des populations démunies qui fuient, mais des groups d’hommes essentiellement, qui ont eu les moyens financiers de payer leur fuite ou qui ont peut-être mis des amis ou des members de leur famille dans une situation difficile. Contrairement à vous, je ne demande pas l’accueil d’Afghans qui profitent de cette guerre pour justifier leur migration, mais le retrait des troupes françaises et de l’OTAN, ce que demande aussi une partie du people Afghan mais que vous ignorez. J’ai déjà dit que c’était une guerre offensive et illégitime. En accueillant des homes d’Afghanistan, vous n’aidez en rien ceux qui en ont le plus besoin, i.e. ceux qui sont en Afghanistan, notamment les femmes, les adolescentes et les petites filles en milieu rural. Et en plus, accueillir des Afghans c’est renforcer l’injustice, l’inégalité dont les Afghanes font déjà l’objet.
...vous considérez les migrants comme des ennemis, vous vous placez exactement comme le système capitaliste souhaite que vous vous placiez : en concurrence, sans jamais laisser affleurer la moindre compassion, la moindre solidarité et sans jamais essayer d’analyser et de combattre le système économique responsable du chômage, des guerres et de l’état de la planète. Est ce bien la peine de répondre à un tel niveau de discussion ?
En ce qui concerne la suspicion, j’attends que tous ceux qui, comme vous, veulent accueillir ces immigrés don’t les mentalities, l’éducation, la culture diffèrent de celles de l’Europe, m’apportent des preuves qu’ils savent qui sont vraiment ces demandeurs d’asile, et aussi quel avenir on leur propose...Pour l’instant, il me semble que ce qu’on leur offre, c’est plutôt l’errance (Afghans de la « Jungle » livrés à eux-mêmes à Paris) et la mendicité (femmes immigrées à Londres), ou encore centre de rétention surpeuplé comme en Australie.
J’aimerais aussi que l’on me dise si l’on a évalué les capacités d’accueil, l’impact social et culturel sur les catégories de populations qui sont généralement affectées par les immigrants en France et en Europe, i.e. ceux qui vivent dans la pauvreté et la précarité. Qu’a-t-on aussi prévu comme mesures pour éviter que cet accueil déclenche un afflux croissant de migrants ?
Je vous ferais aussi remarquer qu’à leur retour en Afghanistan ces “réfugiés” ont été pris en charge par une ONG allemande. Ils ont donc une aide dont beaucoup de civils Afghans ne peuvent bénéficier. Par ailleurs, si on suit votre raisonnement, on devrait alors accueillir tous les civils qui n’ont pas voulu cette guerre (déplacement massif de populations d’un continent à un autre), et il n’y a pas que les Afghans mais aussi et toujours la population du Soudan, celle du Congo (cf dernier rapport de Human Rights Watch), etc.
…….. ça me rappelle l’accueil « chaleureux » par la France, d’une partie de ma famille fuyant l’Espagne Franquiste en 1936 …tandis que les puissances occidentales n’avaient rien fait pour empêcher Franco (armé par l’Italie et l’Allemagne) de renverser la république.
Vous ne vous référez pas au présent mais allez aller chercher dans l’histoire des évènements (Espagne de Franco) qui ne sont pas comparables à l’intervention tout d’abord de la Russie et ensuite de l’OTAN en Afghanistan.
Ce qui signifie aussi que ce n’est pas aux Afghans que vous pensez mais apparemment à votre histoire. Je peux à la rigueur comprendre cette réaction mais je n’admets pas qu’elle serve à prendre certaines positions concernant d’autres pays et à juger indignes les propos de ceux qui sont en désaccord tout en exposant des faits.
Je ne suis pas compétente en histoire mais il me semble qu’il y a eu aussi des volontaires européens qui avaient rejoint le POUM dans leur combat contre le régime franquiste (cf Land and Freedom, de Ken Loach). Si on compare avec le conflit Irakien ou Afghan, on note que ce ne sont pas ceux qui prêchent la tolérance et la générosité qui sont partis en Irak ou en Afghanistan, mais des musulmans qui soutiennent Al Qaeda et les Talibans.
Malgré tous lvos propos,j e vous souhaite de ne jamais connaitre la guerre, la dictature...
Vous éprouvez une empathie envers les immigrés, je pense à ceux qui subissent ces épreuves ou les affrontent, et j’apporte des arguments objectifs contre l’accueil irréfléchi des immigrés de tous les continents. Quant à la guerre civile, certains pays d'Europe pourraient bien hélas la connaître.
@ Jean Claude (8)
...et les masses ne lisent pas les programmes, ils n’en connaissent que les grandes lignes. Constat pessimiste mais réaliste...
Ne mésestimez pas les électeurs qui ne sont, pour la plupart, pas militant d'un parti politique. En ce qui me concerne je ne m'intéresse pas qu'au programme (d'ailleurs jamais tenu par aucun candidat une fois élu !), je m'intéresse aux prises de position, aux actions et réalisations des candidats dans leur ville, région ou dans un ministère, et à la façon dont ils traitent les citoyens, notamment s'ils répondent à leurs interrogations et suggestions, et s'ils appliquent la démocratie participative.
@ Adrien SR (28)
Mais Jean-Luc Mélenchon est-il autorisé à se présenter aux élections régionales ? N'est-ce pas incompatible avec son mandat de député européen ? Enfin, il est bien toujours député européen, n'est-ce pas ? Parce qu'à part la mention de l'hémicycle du PE de Strasbourg, je n'ai rien lu sur l'UE. Ce ne serait pas en plus un cumul de mandats ?
Pourtant, j'imagine que si on s'investit dans sa fonction de député européen ce doit être prenant et passionnant. Un député européen ne devrait pas s'ennuyer et devrait occuper sa fonction à temps plein.
Je le trouve bien à sa place au Parlement de l’UE où il fait du bon boulot ..
Qu'a t-il fait au juste ?
Exactement ! et pour paraphraser Evo Morales : " Il est temps de créer le systéme du bien vivre et la source est en France !"
Descartes #60
Arrête ton délire. Te voilà parti au grand galop à 50 km de ce que j'ai voulu dire !
J'ai simplement exprimé peut-être pas très bien que Jean-Luc Mélenchon avait plus de chances de faire gagner la liste front de gauche en Ile de France. Peut-être aurais-je du préciser que je ne parlais que de l'Ile-de-France. C'est mon opinion personnelle et je la maintiens, mais je n'ai jamais dit qu'il était "le sauveur suprême"... (n'importe quoi !)
J'ai dit que le PC fut un grand parti et c'est très vrai. Il a joué un grand rôle dans l'avancée sociale, c'est indéniable, mais force est de constater que par les temps qui courent, il ne fait plus de scores suffisant même si aux élections locales précédentes il avait gagné pas mal d'élus, mais dans un autre contexte et je maintiens qu'aujourd'hui il est à prévoir qu'aux présidentielles le FG a plus de chances de gagner avec Jean-Luc Mélenchon tête de liste si on part sur l'idée que les régionales sont un test.
Ceci dit, je n'ai jamais dit que ceci venait de la bouche de Jean-Luc Mélenchon ; Je n'ai jamais dis qu'il était mon idole et je ne connais pas ses ambitions secrètes, comme je n'ai jamais dit que le PC était mort ; je n'ai jamais dis que le PG pouvait partir seul. Au contraire, Vive le Front de gauche et je regrette bcp que le npa ait décidé de faire cavalier seul. La création de ce FG est une nouvelle chance pour la vrai gauche qui se désespère de ce système Sarkozi 1er
Je te trouve très agressif et pense que tu serais bien inspiré à garder ton calme au lieu de partir bille en tête à refaire l'histoire à ta manière délirante. Tout ce qui est excessif est insignifiant. Mais visiblement tu détestes Jean-Luc Mélenchon, çà, c'est ton problème, pas le mien !
@ Hélianthe
Certains êtres, pour expulser leur chaos, vont le projeter sur les autres.
http://www.betapolitique.fr/Serge-Hefez-psychiatre-analyse-00837.html -
@ Reykj-on-Thames
Quand je donne mon avis sur "les masses", je fais, par définition, une généralité. Et les généralités ne sont, encore par définition, pas représentative de chacun. Elles sont le reflet de convictions, d'empathies. Mes conclusions sur ce point ne sont pas agréables, tout comme le résultat de la dernière élection présidentielle, par exemple, l'affaire des minarets en est un autre.
_Justement_ : @ Reykj-on-Thames
Plus malin que "la masse" ou la moyenne, vous ne paraissez pas souffrir de la xénophobie primaire qui anime grand nombre de nos concitoyens, fort bien, pourtant vous semblez avoir été contaminé par la doctrine simpliste du "on ne peut tout de même pas accueillir tout le monde". Cela transpire de vos écrits, vous semblez même étendre cette logique patente à tous les types d'immigrés. Pourtant ceux dont il est question sont d'une nature extraordinaire (littéralement). Peut-on réellement renvoyer un homme vers un pays en guerre sans mourir de honte?
@ Tous
Il y a quelque chose comme 12000 km entre Paris et Kaboul, des montagnes, des rivières, des frontières. Alors même si nous offrions l'asile à tous ceux qui tentent l'aventure, on ne serait jamais envahis par la demande. Cela est si évident qu'il me parait soudain vain de l'écrire. Même les têtards ministériel de l'UMP, qui prônent le contraire en sont conscient. Ils ne font que répondre à la demande (d'une partie) d'un peuple qui nie sont histoire et ses valeurs, empochant ainsi un portefeuille croissant d'électeurs. Je ne sais plus lequel d'entre eux (mon cerveau a tendance a effacé ce genres d'énergumènes de ma mémoire; et je lui en suis reconnaissant) à même émis cette incroyablement stupide idée (c'est même l'apogée de la bêtise) selon laquelle il n'est pas normale que ces hommes fuient le combat alors que nos soldats l'affrontent. Tous les hommes ne sont pas capables de violences, tous ne sont pas capables et ne souhaitent pas faire face au danger; nos soldats eux en ont fait leur métier. La paix se mérite-telle ? Non, elle est un droit !
Ces charters sont bien les charters de la honte.
Je ne me suis pas aperçu que l'auteur des post 90 et 91 est le même. Les dangers du copier/coller (que Jean-Luc Mélenchon connait bien;) Je vous prie donc d'excuser la répétition.
Excellente interview/débat entre Finkelkraut et Alain Badiou chez le Nouvel Obs, à propos du débat sur l'identité nationale, les jeunes issus de l'imigration magrébine ou subsarienne, etc http://bibliobs.nouvelobs.com/20091217/16522/finkielkraut-badiou-le-face-a-face
Lisez-là, car face à la trahison des clercs de tout poil comme Finkelkraut, la résistance de Badiou n'est que plus formidable ; beaucoup des idées de Badiou sur la France républicaine rejoignent celles de Jean-Luc Mélenchon, mis à part son scepticisme sur la démocratie parlementaire (et ses arguments font mouche).
Réunis pour la première fois dans la presse, l'auteur d'«Eloge de l'amour» et celui d'«Un coeur intelligent», débattent de l'identité nationale, de la politique Sarkozyste et d'Israël. Un affrontement idéologique d'une rare violence, qui a été arbitré au «Nouvel Observateur» par Aude Lancelin, et dont voici le verbatim intégral.
Le Nouvel Observateur. - Un débat sur «l'identité nationale» a été imposé au pays pour des raisons largement électorales. Maintenant que de façon assez prévisible il dérape, comment y faire face ?
Alain Finkielkraut. - Je ne sais si le débat est opportun mais l'inquiétude est légitime. Dans sa fameuse conférence de 1882, Renan commence par écarter toute définition raciale de la nation. « L'histoire humaine diffère essentiellement de la zoologie », dit-il, et il définit la nation comme un principe spirituel, comme une âme (il ne faut pas avoir peur de ce mot), composée de deux éléments : un riche legs de souvenirs, un héritage de gloire et de regrets à partager d'une part, et de l'autre, le consentement actuel, le désir de continuer la vie commune. Or la France est aujourd'hui le théâtre d'une double crise : de l'héritage et du consentement. L'exécration de la France est à l'ordre du jour dans une fraction non négligeable des nouvelles populations françaises. Il faut vivre à l'abri du réel pour considérer que cette francophobie militante est une réponse au racisme d'Etat ou à la stigmatisation de l'étranger.
Quant à l'héritage, l'école, depuis quarante ans, travaille avec ardeur à sa dilapidation. De plus en plus de Français, élites comprises, sont aujourd'hui étrangers à leur langue, à leur littérature, à leur histoire, à leurs paysages. C'est parce que la civilisation française est peut-être en train de disparaître que cette question de l'identité nationale intéresse tant de monde alors que personne n'est dupe de la manœuvre électorale. Ce qu'on peut reprocher au gouvernement ce n'est pas de s'occuper de l'identité nationale, c'est de s'en décharger sur un débat. J'aurais préféré une vraie politique de la transmission de l'héritage.
N.O. - Les actes du gouvernement Sarkozy vont pourtant en sens inverse de son discours sur l'héritage : voyez par exemple cette volonté de supprimer l'enseignement de l'histoire dans les terminales S...
A. Finkielkraut. - C'est une contradiction. Entre Richard Descoings et Marc Bloch il faut choisir. Mais une refondation de l'école dans ce sens (recentrage autour de la culture et rétablissement de l'exigence) jetterait dans la rue collégiens, lycéens, syndicats d'enseignants et fédérations de parents d'élèves. L'inculture pour tous est une conquête démocratique sur laquelle il sera très difficile de revenir.
Alain Badiou. - Une discussion organisée par le gouvernement sur « l'identité française » ne peut qu'être la recherche de critère administratifs sur « qui est un bon Français qui ne l'est pas ». Les sérieux juristes du gouvernement Pétain avaient bien travaillé dans ce sens ! Ils avaient montré, avec une science bien calme, que les Juifs et autres métèques n'étaient pas des bons Français... On peut donc, on doit, être très inquiet de l'initiative Sarkozy-Besson. Quand l'Etat commence à se soucier d'une légitimité identitaire, on est dans la réaction la plus noire, l'expérience historique le montre. Cette initiative est donc non seulement stupide et incohérente, comme on le voit tous les jours, mais elle s'inscrit aussi dans ce que j'ai appelé le « pétainisme transcendantal » du gouvernement Sarkozy.
Dès que les considérations identitaires sont injectées dans la politique, dans le pouvoir d'Etat, on est dans une logique qu'il faut bien appeler néo-fasciste. Car une définition identitaire de la population se heurte à ceci que toute population, dans le monde contemporain, étant composite, hétérogène et multiforme, la seule réalité de cette identification va être négative. On ne parviendra nullement à identifier ce qu'est la « civilisation française », entité dont j'ignore ce qu'elle signifie, on va juste clairement désigner ceux qui n'en sont pas.
Il y a dans notre pays des millions de gens qui sont ici parfois depuis des décennies, qui ont construit nos routes, nos ponts, nos maisons, qui vivent dans des conditions déplorables, qui ont fait tout ça pour des salaires de misère, et que les gouvernements successifs, depuis trente ans, accablent de lois persécutrices, expulsent, enferment dans des zones de non-droit, contrôlent, empêchent de vivre ici avec leurs familles... Or on sait d'avance que ce sont ces gens qu'on va désigner comme n'étant pas vraiment français. Cette vision politique, est absolument répugnante, et je pèse mes mots.
D'autre part je suis très frappé de voir que les catégories utilisées par Alain Finkielkraut sont celles, très traditionnelles, de la réaction. L'héritage du passé et le consentement, voilà des catégories totalement passives dont l'unique logique est l'impératif « famille, patrie ». Il s'agit d'un portrait de l'identité française réactif et conservateur. L'héritage de la France c'est un héritage que je suis prêt à assumer quand il s'agit de la Révolution française, de la Commune, de l'universalisme du 18ème siècle, de la Résistance ou de Mai 68. Mais c'est un héritage que je rejette catégoriquement quand il s'agit, de la Restauration, des Versaillais, des doctrines coloniales et racistes, de Pétain ou de Sarkozy. Il n'y a pas « un » héritage français. Il y a une division constitutive de cet héritage entre ce qui est recevable du point de vue d'un universalisme minimal, et ce qui doit être rejeté précisément parce que ça renvoie en France à l'extrême férocité des classes possédantes et à l'accaparement par une oligarchie d'affairistes, de politiciens, de militaires et de serviteurs médiatiques du motif de « l'identité nationale ».
On parle toujours, notamment Alain Finkielkraut, du sang que les autres, les « totalitaires », comme il dit, ont sur les mains. Mais « l'identité nationale » a donné en la matière les plus formidables exemples. Pour trouver une boucherie aussi dépourvue de tout sens et atroce que celle de 14-18, il faut se lever de bonne heure. Or elle était strictement articulée sur l'identité nationale, c'est ça qui a fait marcher les gens. Il est très clair que l'identité nationale, référée à une mémoire non divisée et à un consentement héréditaire et familial, n'est que le retour aux catégories fatiguées de la tradition, et ne prépare que la guerre, intérieure contre les « mauvais français », extérieure contre « les autres ». Le débat d'opinion est aujourd'hui entre deux orientations désastreuses : d'un côté l'unanimisme marchand et la commercialisation universelle et de l'autre côté, la crispation identitaire, qui constitue contre cette mondialisation un barrage réactionnaire, et qui plus est totalement inefficace.
A. Finkielkraut. - Il est vrai qu'on peut avoir une conception raciale et déterministe de cette identité, en faire un caractère fixe et biologiquement transmissible, mais c'est précisément contre cette idée que le président de la République a construit son discours de La Chapelle-en-Vercors. Il y a débat a-t-il dit, mais la race est hors débat : « On est Français parce qu'on ne se reconnaît pas dans une race parce qu'on ne va pas se laisser enfermer dans une origine et pas davantage dans une religion. » Il est légitime et même nécessaire de pointer la contradiction entre le désir affiché de transmettre l'identité et une politique de la dilapidation de l'héritage.
Mais pourquoi cette surdité ? Pourquoi dénoncer comme raciste un discours aussi ostensiblement antiracial ? Parce que, aux yeux de l'antiracisme et de l'antifascisme dominant, c'est l'identité elle-même qui, quelle qu'en soit la définition, est « nauséabonde » ou « répugnante », pour reprendre le mot d'Alain Badiou. La tâche qui s'impose donc à nous, c'est la résiliation de tout prédicat identitaire. C'est la désaffiliation. Pour être nous-mêmes, c'est-à-dire fidèles à notre vocation universelle, il faudrait effacer tous nos signes particuliers. Pour n'exclure personne, il faudrait faire le vide en soi, se dépouiller de toute consistance, n'être rien d'autre, au bout du compte, que le geste même de l'ouverture.
N. O. - Il y a les mots du président de la République, qui sont ceux d'un chef de parti en campagne, et puis il y a la réalité du débat, où clairement des suspects sont désignés et vous savez bien lesquels...
A. Finkielkraut. - C'est avoir, comme disait Koestler des communistes, « des yeux pour voir et un esprit conditionné pour éliminer ce qu'il voit » que de tenir pour nulles et non avenues, par exemple, les manifestations qui ont célébré la victoire de l'Algérie sur l'Egypte huit ans après les sifflets du match France/Algérie. Je rappelle tout de même que le regroupement familial a été instauré en 1974. Ce qui me gêne beaucoup dans cet hyperbolisme c'est qu'il ne fait plus la différence entre Marc Bloch et Pétain, entre Simone Weil et Drumont, entre Bernanos et Brasillach, entre de Gaulle, obsédé de l'identité nationale, et Hitler. La plupart des résistants se sont référés à l'héritage national indivis pour justifier leur résistance, et qu'a dit Simone Weil ? Qu'il n'y a pas de plus hideux spectacle qu'un peuple qui n'est tenu par rien, par aucune fidélité.
A. Badiou. - Fidélité à quoi ?
A. Finkielkraut. - Au sacre de Reims, à la Fête de la Fédération...
A. Badiou. - Mais oui, mais oui, mais attention... Il y a énormément de gens dans ce pays qui sont fidèles à bien d'autres choses et d'abord à la transmission de leur patrimoine par héritage et cela depuis le fin fond des temps. Ils sont fidèles aux séquences de l'Histoire où les forces populaires ont été désorganisées. Dans la Résistance elle-même, ils passent volontiers sous silence le caractère en définitive déterminant, qu'on le veuille ou non, des forces armées communistes. Pris isolément, «héritage» ou «fidélité» ne veulent rien dire. Il s'agit de dire : héritage de qui ? Fidélité à quoi ? Vous supposez en fait, et c'est pourquoi votre démarche est absolument tautologique, que le problème de l'identité a déjà été résolu. C'est à cette identité unifiée, mais inexistante que vous déclarez qu'il faut être fidèle. Moi je suis d'une fidélité aussi exemplaire que possible à la France révolutionnaire, à son universalité paradigmatique. A la constitution de 1793 qui disait que quand un homme, n'importe où dans le monde, accueillait et élevait un orphelin, eh bien par là même il acquerrait la nationalité française.
Une identité de ce genre, immédiatement transmissible de façon universelle, j'en veux bien. Mais je ne connais pas d'exemple où l'inclusion dans la conception de l'Etat d'une figure identitaire puisse être considérée comme progressiste, en aucun sens. La question de l'engagement dans la Résistance outrepassait de beaucoup, et vous le savez très bien, la question de la libération du territoire national, et n'avait nul rapport à une « identité ». Les groupes armés résistants les plus actifs en France étaient composés de communistes venus de toute l'Europe, et que Pétain, au nom de l'identité française, accusait de traîtrise, ce qui est un comble ! Lorsque Aragon écrit : « mon Parti m'a rendu les couleurs de la France », il faut insister sur les deux aspects, la France sans doute, mais le Parti, qui est pour lui le nom de la vision internationaliste et communiste.
A. Finkielkraut. - Si un inventaire doit être établi, il faut commencer par faire aussi celui du communisme... A criminaliser ou à déconstruire violemment le désir que se perpétue la civilisation française, on ne fait qu'épouser le processus actuel qui nous conduit en effet à la world music, la world cuisine, la civilisation planétaire, le village global. C'est aller un peu loin que de qualifier de « résistance » à Sarkozy cette reddition au processus qui nous emporte.
N.O. - Mais le Sarkozysme ne participe-t-il pas lui-même de ce processus ?
A. Finkielkraut. - C'est bien ce que je lui reproche.
A. Badiou. - Vos catégories philosophiques et politiques vous rendent prisonnier d'une conception extraordinairement étroite de la question. Vous êtes pris entre d'un côté le consentement à la marchandisation universelle, la dilution de tout dans le village planétaire, et de l'autre une théorie de l'identité qui serait le seul et unique appui contre ça. C'est exactement comme si Marx avait dit, en 1848, que la seule alternative était : ou le capitalisme mondial ou le nationalisme français. Mais justement, Marx, il y a tout de même un siècle et demi, a défini une figure de l'internationalisme politique qui n'est réductible ni à l'un ni à l'autre. Or c'est ça notre problème aujourd'hui.
Notre problème aujourd'hui n'est pas de nous crisper sur de prétendues « identités » qu'on tire de la tradition et qu'on croit devoir restaurer pour organiser une résistance fantomatique à la puissance gigantesque de la marchandisation universelle. Le problème c'est de trouver une voie qui ne soit ni la souveraineté du capital et de sa phraséologie «démocratique», ni la construction forcenée d'ennemis intérieurs supposés saper notre «identité». Et là, nous sommes adossés à la seule tradition qui se soit constituée ainsi, qui ait refusé de se laisser embrigader au XIXème siècle par le nationalisme pur et dur, à savoir la tradition internationaliste révolutionnaire. C'est la seule. C'est du reste pourquoi elle a constitué partout, et singulièrement en France, le noyau dur de la résistance au fascisme identitaire.
N. O. - Pensez-vous en effet, comme vous le prête Alain Badiou, que l'assignation identitaire est le seul levier dont nous disposions pour résister à cette unification planétaire marchande que vous aussi dénoncez à votre façon ?
A. Finkielkraut. - Je déplore la perte des choses, mais il n'y a pas que la civilisation française qui risque d'être perdue. Je suis sensible aussi à la dévastation de la terre, au progrès de la laideur, à la destruction de la faculté d'attention, à la disparition du silence, à l'entrée dans l'âge technique de la liquéfaction de tout. Et précisément il me semble que pour faire face à ce désastre, nous ne pouvons pas nous contenter d'une politique de la libération. Nous avons besoin aussi d'une politique de la responsabilité. Ce qui me gêne dans l'idée qu'Alain Badiou se fait de la politique c'est qu'il n'y a aucune place pour la gratitude, la fidélité, et pour ce qu'Hannah Arendt appelle l'amour du monde. Voilà dans quel horizon philosophique et existentiel je me situe, et d'une manière plus générale encore, je suis frappé par la pauvreté critique de la critique de la domination.
N. O. - Vous pensez à quoi ? A quel courant, à quelle pensée au juste ?
A. Finkielkraut. - A tous. Au schéma qui divise le monde en dominants et en dominés. Et qui est si solidement ancré que personne ne proteste quand une décision de la Cour Européenne demande aux écoles italiennes de retirer leurs crucifix, alors que la décision suisse de ne plus construire de minarets est qualifiée de honteuse par une presse quasi unanime. Les crucifix aujourd'hui, même désactivés (l'école publique en Italie est laïque), sont perçus comme les insignes de la domination et les minarets voire les burqas, comme les emblèmes des dominés, des exclus, des réfractaires.Nous sommes constamment renvoyés à ce grand partage.
A. Badiou. - Ces questions sont insignifiantes, c'est ça ma conviction. Moi je suis sur ces questions un nietzschéen rigoureux. dieu est mort, et depuis longtemps. Donc il faut partir de l'idée que quand on est face à de phénomènes dits de civilisation ou de religion, ils dissimulent autre chose que leur qualité apparente. Qu'est-ce qui se tient vraiment là-derrière ? On ne voit pas de nouvelles figures mystiques, des penseurs religieux profonds, une théologie novatrice, etc. On ne voit rien de ce genre. On voit des agitateurs organisés, des attentats anonymes, des phraséologies tout à fait stéréotypées. Alors quelle est la figure politique qui se dissimule derrière cette phraséologie de l'islamisme radical ? En tout cas, pour ce qui est d'être identitaire, elle l'est ! Et vous voudriez l'imiter, vous voudriez lui opposer une défense quasi désespérée de la « civilisation occidentale », ou de l'« identité française », investie et menacée par les barbares...
A. Finkielkraut. - Ah non, non !
A. Badiou. - Mais si, mais si... N'esquivez pas les conséquences de vos propos identitaires ! Quand vous voyez des jeunes hurler en faveur de l'Algérie, ce sont à votre avis des barbares anti-français. A mon avis ils ne le sont pas plus que ne l'étaient les supporters du club de rugby de Tyrosse dans les Landes quand, il y a cinquante ans, ils hurlaient contre les supporters du Racing de Paris. C'est l'imaginaire assez miteux du conflit identitaire, dont le sport est un exutoire bien connu. Une dernière vague d'immigration reste toujours solidaire de son passé, c'est normal. Déjà au XIXème siècle, on accusait les prolétaires de Paris, avant de vouloir les chasser en juin 48 et de les massacrer, d'être des analphabètes auvergnats, ce n'est pas nouveau tout ça. Dans mon enfance, à Toulouse, on disait en ricanant que les réfugiés de la guerre civile espagnole mettaient le charbon de chauffage dans leur baignoire. Il est consternant de vous voir faire la même chose !
La prolétarisation générale du monde s'est étendue au-delà de notre continent, c'est le seul phénomène nouveau. Après l'auvergnat, après l'italien et le polonais, nous avons le sri-lankais ou le malien. Et vous croyez que c'est là que doit être le problème de la pensée «française» ? Entre nous, alors que le monde est aujourd'hui partout aux mains d'oligarchies financières et médiatiques extrêmement étroites qui imposent un modèle rigide de développement, qui font cela au prix de crises et de guerres incessantes, considérer que dans ce monde-là, le problème c'est de savoir si les filles doivent ou non se mettre un foulard sur la tête, me paraît proprement extravagant. Et j'y vois donc un mauvais signe. C'est le début d'une stigmatisation rampante visant une minorité déterminée. Et prenez garde que cette stigmatisation, sous prétexte d'identité nationale, sous prétexte de valeurs à conserver etc., se répande ensuite dans la population sous des formes incontrôlables.Le vote de millions de suisses abrutis contre les minarets n'est qu'un épisode de cette dérive, et vous en êtes responsable. Il est clair que les intellectuels et les « féministes » qui ont fait du foin sur le foulard il y a 20 ans sont responsables des phénomènes de minaret maintenant, et demain de bien pire encore. Vous voulez une éthique de la responsabilité ? Eh bien assumez-la !Les intellectuels sont ceux qui ont lancé cette affaire...
A. Finkielkraut. - Régis Debray, Elisabeth de Fontenay, Elisabeth Badinter, Catherine Kintzler et moi...
A. Badiou. - La liste est incomplète, mais exacte. Eh bien c'est une lourde responsabilité. J'ai aussi des amies de longue date qui se réjouissaient que les Américains bombardent Kaboul parce que c'était pour la libération des femmes. C'est choses là, n'est-ce pas, vous pouvez vous amuser à les lancer localement, comme des coquetteries identitaires, mais elles cheminent ensuite, elles s'emparent des populations, elles deviennent un point de vue grossier et sommaire selon lequel nous sommes très bien et ces gens-là très mauvais. Et on va les décrire dans ces termes de façon de plus en plus systématique. Et des lois vont être votées, année après année, d'orientation de plus en plus ségrégatives et discriminatoires. Dans toutes ces histoires civilisationnelles est mise en route une machine d'introduction de l'identitaire dans la politique que vous ne contrôlerez certainement pas. D'autres le feront.
A. Finkielkraut. - On voudrait nous faire croire aujourd'hui que les Français sont en proie à la haine de l'autre, au rejet de l'autre... Je rappelle quand même que l'école n'exclut personne, elle exclut le foulard, ce qui est tout à fait différent. Je rappelle que si peur il y a aujourd'hui ce n'est pas la peur de l'étranger, c'est la peur de la haine dont certains immigrés ou enfants d'immigrés sont porteurs et qui n'a pas de précédent dans les vagues d'immigration antérieures. A cette haine, il ne s'agit pas de répondre par la stigmatisation, mais de dire qu'il y a, en France, des règles, des valeurs et des traditions qui ne sont pas négociables. La beauté du monde, c'est aussi sa diversité. Les ultra libéraux veulent un monde fluide, dépourvu de significations particulières et de communautés politiques, et que la France ne soit rien d'autre qu'une salle des pas perdus, un rassemblement aléatoire d'individus affairés - mais nous, le voulons-nous ? Voulons-nous que la circulation soit le dernier mot de l'être, et son dernier soupir ? Voilà. C'est tout ce que j'essaie de dire.
N.O. - On connaît le précepte augustinien : « à Rome fais comme les Romains ». Mais justement ces gens-là, les gens des « quartiers », ils ne vivent pas à Rome. Très concrètement ils vivent dans des zones de relégation complète, et leur accès à la citoyenneté française reste donc largement théorique...
A. Finkielkraut. - D'abord les choses ne sont jamais aussi simples. Les phénomènes de substitution démographique ne sont pas dus, malgré ce que certains voudraient nous faire croire, à la stigmatisation de l'étranger. Si à Bobigny vous avez besoin de prendre votre voiture pour trouver une boucherie qui ne soit pas hallal, vous déménagez. Voilà la situation. Deuxième réponse : pour vous, Alain Badiou, il n'y a de politique légitime qu'à travers l'affirmation d'égalité. Mais on doit ajouter autre chose, et là l'idée d'héritage commence à prendre forme, nous sommes les héritiers de la galanterie c'est-à-dire d'un certain régime de la coexistence des sexes fondé sur la mixité. Or le voile réduit les femmes à l'état d'objet sexuel. En arabe algérien, on dit qu'une femme dévoilée est nue. Lubrique ou cachée : telle est donc l'alternative. Elle est, pour notre civilisation en tout cas, obscène.
A. Badiou. - Salle des pas perdus pour salle des pas perdus, il faut quand même bien voir que votre affaire laisse en liberté une féroce oligarchie de prédateurs qui est la maîtresse de cette salle des pas perdus. J'aimerais que dans votre discours on s'en prenne d'abord à elle, responsable concentrée et globale de tout ce qui se passe, plutôt qu'au paysan qui vient d'arriver parce qu'il lui est impossible de faire vivre sa famille chez lui, et que donc c'est à la fois une nécessité et un devoir, pour lui, d'aller là il peut trouver les moyens d'exister, comme l'ont fait avant lui les millions de paysans français qui ont quitté leur terre pour aller en ville. Un prolétaire, en somme, j'aime ce vieux mot. Il faut quand même une hiérarchie des importances !
Il est quand même plus important de s'en prendre au noyau du pouvoir actuel que de passer son temps à s'en prendre aux prolétaires, sous le prétexte réactionnaire typique que, venus d'ailleurs, ils ont encore en eux les attributs de cette altérité. Vu la manière dont on les traite, qu'ils ne soient pas pétris d'amour pour ce pays, c'est assez compréhensible. Moi-même je veux bien aimer la France mais dans ce qu'elle a d'aimable. Les formes actuelles du pouvoir en France, celles qui règlent son devenir de nation aujourd'hui, je les hais aussi.
Quand vous dites qu'ils nous haïssent ces gens-là... Ils haïssent qui, quoi ? Ils ne haïssent pas la France, c'est tout à fait faux, croyez-moi. J'ai fait de la politique avec eux, pendant des décennies. J'aurais plutôt tendance à croire qu'ils sont les derniers patriotes véritables : il croient encore à la France démocratique et révolutionnaire, ils sont encore étonnés et meurtris qu'on les persécute. Au fond, ils sont patriotes parce que, Alain Finkielkraut, ils espèrent que l'actuel discours identitaire et hostile ne représente pas ce qu'est vraiment la France. Ils haïssent uniquement dans la France ce qu'ils perçoivent comme des protocoles de stigmatisation. C'est la France telle qu'elle apparaît dans votre discours fermé et identitaire qu'ils n'aiment pas. Il faut dire que cette France n'a pas bonne mine, ni aujourd'hui ni autrefois.
A. Finkielkraut. - Sur la question de la haine, il y a peut-être un vrai clivage entre nous. Dans une conférence de 1945, Camus parlant de l'amitié française disait : le nazisme nous a contraints à la haine, il importe maintenant de triompher de la haine, et de ne laisser jamais la critique rejoindre l'insulte. Il appelait cela : refaire notre mentalité politique. Sartre a pris la décision contraire. Il a voulu prolonger le climat exceptionnel de la résistance en faisant de la politique la continuation de la guerre absolue, et il a donc écrit : «Toute la valeur qu'un opprimé peut avoir à ses propres yeux, il la met dans la haine qu'il porte à d'autres hommes.» Camus est célébré aujourd'hui, mais c'est Sartre qui rafle la mise. La reductio ad hitlerum fonctionne à plein régime.
Quand vous comparez Sarkozy à Pétain, je vois là, Alain Badiou, un double bénéfice intellectuel et psychologique. Dans ce cadre, tout est simple. On n'a jamais affaire à des dilemmes ou à des problèmes, on ignore les conflits de devoirs, on pantoufle dans l'indignation car on ne rencontre que des scélérats. « Une oligarchie féroce » dites-vous, mais qui pratique quand même l'impôt progressif sur le revenu et qui oblige les plus riches à donner cinquante pour cent de ce qu'ils gagnent.
A. Badiou. - Rappelez un peu l'histoire de cet impôt... et les batailles populaires insensées qui l'ont imposé ! Les gens qui se sont battus pour l'imposer se sont battus contre des ennemis. Vous ne pouvez pas absenter la catégorie d'ennemi. Vous ne le pouvez pas. Et vous ne pouvez pas vous tromper d'ennemi aussi : ce sont plutôt Sarkozy et ses complices que les jeunes des banlieues.
A. Finkielkraut. -Les jeunes de banlieue ne sont pas mes ennemis. Ils ne l'ont jamais été, Alain Badiou, je vous le jure. Quand je dis qu'il faut fixer les règles, je crois au contraire que je leur tends la main, et c'est, au contraire, les abandonner à leur marasme que de leur tendre un miroir flatteur et gratifiant.
A. Badiou. - Ils sont bien avancés avec votre main tendue... Le destin positif et universel de ces jeunes, ce serait de s'organiser dans la visée de la destruction de l'ordre établi : ça, ce serait une issue sublimée et positive. Vous leur proposez juste de devenir des toutous aux ordres de la société.
A. Finkielkraut. - C'est votre poing levé qui les condamne. Et j'en viens au bénéfice psychologique de l'analogie perpétuelle avec les années noires. Si Sarkozy c'est Pétain, alors vous êtes un résistant. Je vous invite, vous et la gauche intellectuelle qui, sous votre égide, devient complètement mégalomane, à cesser de vous raconter des histoires. Sarkozy n'est pas un chef, c'est une cible. L'insulte au Président de la République est devenue l'exercice le plus courant, le plus grégaire, sur le net et dans les médias. Quand le pouvoir politique était fort, il y avait un conformisme de l'obséquiosité, aujourd'hui, ce pouvoir est faible et il y a un conformisme du sarcasme.
A. Badiou. -Vous avez un axiome fondamental qui est de type consensuel. Vivre ensemble. Vous faites comme si on était dans des conditions où il ne devrait pas y avoir d'ennemi véritable, où on devrait nécessairement avoir des rapports de respect avec le sommet de la République. Vous décrivez une scène politique virtuelle qui n'a aucun rapport avec la scène réelle. Dans la vraie scène, il y a des ennemis, des accapareurs du pouvoir, des inégalités monstrueuses, toute une couche de la population qui se voit discriminée dans la loi elle-même. Il y a des règles contrairement à ce que vous dites, mais des règles unilatérales. Et dans cette situation là, vous semblez considérer que ce qui doit requérir l'attention d'un philosophe c'est l'enthousiasme provincial, comme on le connaît dans le sport, d'une deuxième génération d'immigrés algériens pour la victoire de leur équipe d'origine. Vous ne parlez que de problèmes insignifiants et vous en parlez de manière d'autant plus dangereuse que vous investissez dans ces problèmes une sorte d'affect totalement excessif. Je souhaiterais que cet affect surnuméraire vous l'investissiez en direction des ennemis véritables.
A. Finkielkraut. - La mise en cause des programmes d'enseignement n'est pas un phénomène insignifiant. Je crois aussi que les agressions répétées dont les professeurs sont victimes, ce n'est pas un phénomène insignifiant. Pas plus que le mépris de ces professeurs parce qu'ils ne gagnent que 1.500 euros par mois. Nous ne faisons donc pas la même évaluation des choses. Mais je ne plaide absolument pas pour le consensus, je milite contre la mégalomanie résistancielle, et pour un dissensus civilisé. La question que je me pose en vous écoutant et en vous lisant, Alain Badiou, c'est : y a-t-il une place pour un adversaire légitime ? Dans le moment de la lutte, l'adversaire n'est pas légitime, c'est un scélérat il doit être combattu et anéanti. Et une fois qu'il a été anéanti ? C'est l'idylle à perpétuité. La politique communiste est cruelle et son utopie est kitsch. A l'idéal grec de l'amitié, c'est-à-dire du dialogue sur le monde, elle substitue la fraternité, c'est-à-dire la transparence des cœurs, la fusion des consciences.
A. Badiou. - Non, ça c'est une blague...
N. O. - Vous avez souvent dit, Alain Badiou, que ce pouvoir devait être abattu par la rue plutôt que par les urnes. Ces jeunes issus de l'immigration, vous semblez en faire la pointe avancée du mouvement émancipateur que vous prônez, de même que vous militez pour une réhabilitation de l'hypothèse communiste. Un autre point qui vous oppose radicalement à Alain Finkielkraut, qui lui redoute un oubli des leçons du XXème siècle, un reflux de l'antitotalitarisme...
A. Badiou. - Je considère les dirigeants actuels comme Marx les considérait en 1848 : ce sont les « fondés de pouvoir du capital ». C'est ce qu'ils sont redevenus de façon de plus en plus insistante depuis les années 80, aidés en cela par la contre-révolution idéologique à laquelle Alain Finkielkraut a activement participé avec d'autres. Et qui a consisté : 1/ à discréditer toutes les formes de l'hypothèse communiste. 2/ à relégitimer la démocratie parlementaire comme horizon indépassable de la politique.
Ma position, la voici. Je suis capable, comme tout le monde, de tirer le bilan désastreux des communismes étatiques du XXème siècle. Mieux que vous d'ailleurs, Alain Finkielkraut, car j'en connais les détails les plus terribles, et que la question du communisme est intimement ma question. Mais ce n'est aucunement une raison de tolérer le train des choses tel qu'il est. Il y a donc des ennemis, auxquels je ne confère pas de légitimité. Par conséquent il faut construire une force idéologique, politique, dont la nature est pour l'heure totalement indistincte. Cette force sera en tout cas nécessairement internationale. Comme Marx l'avait parfaitement vu d'ailleurs. La violence capitaliste et impérialiste a accouché de ceci, qu'il y a un seul monde. La provenance des individus est finalement beaucoup moins déterminante que le choix des valeurs qu'ils vont faire, le choix de leurs organisations, leurs visions. L'émancipation, son noyau fondamental, suppose l'égalité et donc la lutte contre l'emprise sociale totale de la propriété privée.
Moi aussi je propose à ces « jeunes » finalement une forme de règle : la règle de la discipline politique. La discipline politique des plus pauvres, des démunis, on en est aujourd'hui encore très loin hélas. La construction d'une nouvelle discipline c'est le problème de notre époque. Et ça ne passera pas par l'école, ni par aucune des institutions de l'Etat. L'école elle est foutue, comme du reste l'essentiel de l'héritage de la IIIème et de la IVème République. Tout doit se faire à grande échelle en dehors de ces débris, auxquels vous attache une mélancolie de plus en plus crispée.
A. Finkielkraut. - En effet moi j'ai essayé de tirer toutes les leçons de l'expérience totalitaire. Le philosophe polonais L. Kolakowski m'y a aidé. «Le trait essentiel du stalinisme consistait à imposer à la réalité humaine le schéma de l'unique alternative dans tous les domaines de la vie.» Il faut sortir de cela. Le monde de Badiou c'est deux camps, deux blocs, deux forces. Et puis «un», une fois la victoire obtenue. Jamais il n'y a place pour la pluralité dans cette vision prétendument progressiste du monde.
A.Badiou. - Moi dont l'œuvre philosophique entière consiste à élaborer une ontologie du multiple, moi dont un des énoncés essentiels est «l'Un n'est pas», il faudrait tout de même que je sois vraiment inconséquent pour penser contre la pluralité ! C'est vous qui n'en voulez pas, de la pluralité, car elle vous épouvante...
A. Finkielkraut. - Je ne suis pas ce que votre schéma voudrait me faire être à savoir un défenseur de l'état des choses. Je vois ce monde se transformer en un non-monde et je le déplore, comme Lévi-Strauss, et cette tristesse ne fait pas de moi un contre-révolutionnaire.
A. Badiou. - Je vois très bien que chez vous, la donnée subjective fondamentale est une forme de mélancolie. Elle me touche, parce que je peux d'une certaine manière la partager. Il est difficile de trouver plus profondément Français que moi. Une des premières phrases de mon livre, «Théorie du sujet», c'est « j'aime mon pays, la France ». Nous pourrions communiquer sur une certaine image du vieux charme français, et nous associer mélancoliquement dans le regret de ce charme évanoui. Seulement chez vous, la mélancolie se fait agressive, elle rêve de ségrégations, d'interdits, d'uniformité. Et cette pente vous entraîne à considérer des phénomènes irréversibles et nouveaux comme périlleux ou nuisibles, alors qu'ils ne sont que la vie historique des choses.
Acceptons une fois pour toutes, je le redis, que l'arrivée massive de gens venus d'Afrique soit la continuation du processus enclenché au XIXème, quand les auvergnats, les savoyards sont venus à Paris, puis les Polonais dans les villes du nord et les Italiens à Marseille. Faute de cette vision large, l'image qu'on se fait de la France est étriquée et dangereuse. La seule vison qui puisse donner sens au mot « France », c'est ce qui fait l'universalisme français aux yeux du monde entier, à savoir la filiation avec la Révolution française, avec la politique populaire, ça oui par contre, au moins au niveau subjectif, cela peut être salvateur.
A. Finkielkraut. - Une enseignante a été l'objet d'une lettre de ses élèves de Terminale la mettant en demeure de partir ou de changer d'attitude parce qu'elle poussait l'autoritarisme jusqu'à interdire l'usage des portables en classe ! La communication tue la transmission. On est en train de priver les nouveaux venus sur la terre d'un droit fondamental : le droit à la continuité. J'observe cette mutation, j'interviens pour la combattre mais je n'ai pas le moindre espoir de gagner la bataille.
N. O. - Votre position, Alain Badiou, se caractérise par un universalisme radical, un refus argumenté de faire jouer à toute assignation communautaire un rôle déterminant en matière politique. C'est l'un des points qui vous éloignent le plus d'Alain Finkielkraut, qui au demeurant semble faire une distinction entre la vague d'immigration actuelle et celles qui lui sont antérieures... Pouvez-vous préciser ce différend qui vous oppose tous deux?
A. Finkielkraut. - Je crois en effet, à la différence d'Alain Badiou, qu'il y a une différence profonde entre les vagues d'immigration antérieures et l'actuelle. Je n'en reste pas moins sensible au risque de stigmatisation. Il faut être attentif à ne jamais généraliser. Un militant d'AC le feu, organisation créée après les émeutes de 2005 a dit : « Je ne suis pas un Français issu de l'immigration, je suis un Français faisant partie de la diversité française.» Cela m'a renvoyé à ma propre situation, puisque je suis à ma manière un Français issu de l'immigration. Mon père est arrivé en France à la fin des années 1920, ma mère en 1948, ce sont deux survivants, mes grands-parents on été déportés de Bordeaux, après avoir été dénoncés par un passeur. Mon père a été déporté aussi. Le contentieux avec la France dans ma famille était lourd. Bien sûr. Il y avait chez mes parents une certaine distance. Et en même temps jamais je ne pourrai reprendre à mon compte une phrase pareille. Car c'est une manière de dire : la France en moi, c'est moi. Non. La France c'est quelque chose qui m'est donné en partage. Elle s'est proposée à moi, et c'est sa grandeur, comme une patrie adoptive. La France c'est une langue dans laquelle j'ai grandi. Une culture que j'ai faite mienne. L'école ne m'a rien proposé d'autre et je ne lui demandais rien d'autre.
Aujourd'hui, le concept de diversité change complètement la donne. Tout sepasse comme si la seule communauté qui n'avait pas sa place dans notre monde, c'était la communauté nationale : celle-ci devrait se dissoudre au profit des groupes, des minorités, des communautés qui aujourd'hui vivent en France. Si l'identité d'une nation c'est la diversité de ses composantes, alors il n'y a plus d'identité et la France n'est plus un sujet historique, mais un objet sociologique, et c'est une grave inconséquence, de la part du gouvernement, de jouer, comme il le fait, sur les deux tableaux. Je pense profondément que la France ne doit pas être une auberge espagnole où chacun apporte son manger. Le sentiment que j'éprouve c'est un patriotisme de compassion. La tendresse, comme disait Simone Weil, pour une chose belle, précieuse et périssable. Et j'aimerais que ce sentiment soit un peu plus partagé.
A. Badiou. - Ma maxime sur cette affaire c'est : les prolétaires n'ont pas de patrie. Il n'y a de politique novatrice, apte à briser les figures inégalitaires, communautaires, qu'à échelle du monde entier. Déjà Marx pensait que le cadre national était obsolète. La réalité historique de l'apogée du nationalisme français, c'est la guerre de 14. Des millions de morts pour rien. La France n'est digne de faire présent d'elle-même aux nouveaux venus que pour autant précisément qu'elle a été la France qui a été capable de les accueillir dans la politique qui était la sienne. La France qui ne les accueille pas, qui vote loi sur loi pour les discriminer c'est tout simplement la France de la guerre de 14 ou la France de Pétain. C'est-à-dire la France qui se ferme, qui n'a pas d'autre protocole d'existence que sa clôture.
Et vous, vous dites « pas d'auberge espagnole ». Mais il faut voir ce que ça veut dire concrètement pour les gens qui vont venir. Ca veut dire camps de rétention, persécutionspolicières, filtrage constant de gens qui ne sont nullement des islamistes, mais tout simplement des gens d'ici. Des gens dans le même itinéraire difficile, tortueux et réprimé que celui de leurs ancêtres venus de la campagne. Ces gens-là, vous avez beau dire et beau faire, vous êtes partisan de les désigner comme des suspects. Et cela, à mes propres yeux, c'est intolérable. Il faut penser, aujourd'hui plus que jamais, au-delà de l'Etat-nation. Alors la diversité ! Mais tout est divers, tout est composé depuis toujours de diversités absolument extravagantes. La France elle-même, sous Louis XIV n'était même pas unifiée linguistiquement. Donc c'est une pure foutaise que cette oppositions entre unité et diversité de la France.
La France est composée de diversités innombrables, alors pourquoi dirait-elle : « Ah non, là il faut arrêter ! Ce type de diversité, la musulmane par exemple, elle est pas bien, celle-là ». Ce sont des méthodes qui sont en définitive policières et persécutoires. Ou bien le fétichisme national ou bien la communauté : encore une fois j'observe que vous vous enfermez dans une alternative étroite. Mais il y a une autre hypothèse. La véritable construction à venir, c'est une vision totalement internationaliste de la figure politique. Et pouvoir construire un internationalisme interne au pays est une chance, non un malheur.
N. O. - On n'a pourtant rien trouvé d'autre jusqu'à présent que le cadre national pour imposer la redistribution par l'impôt, la sécurité sociale et autres acquis sociaux que vous-même, Alain Badiou, défendez par ailleurs. N'en déplaise aux altermondialistes à la Toni Negri, qui en viennent même à réclamer un improbable « salaire minimum mondial », tout cela est rendu possible uniquement par l'adossement à un cadre national....
A. Badiou. - Mais tout cela est provisoire ! Il est absolument indémontré et indémontrable, que ce cadre est indépassable.
N. O. - C'est que vous ne tenez pas compte la finitude, ou plutôt qu'en bon révolutionnariste vous décidez de ne jamais en tenir compte. Contrairement à Jean-Jacques Rousseau, un auteur qui vous est particulièrement cher, et qui considérait qu'une nation trop étendue se condamnait nécessairement à la disparition...
A. Badiou. - Peut-être, c'est assez vrai. On pourrait effectivement dire que ma position est celle d'un rousseauisme de l'infini.
A. Finkielkraut. - Le mot de persécution pour qualifier l'actuelle politique d'immigration me paraît tout à fait exorbitant... Les politiciens européens sont tiraillés par des exigences contradictoires.
A. Badiou. - Ah eh bien ça, c'est parce que vous ne connaissez pas les gens qui en sont victimes. Permettez-moi de vous le dire : vous en parlez de loin.
A. Finkielkraut. - On peut difficilement décrire notre continent comme une forteresse. L'hospitalité donc...
A. Badiou. - On n'appelle pas hospitalité le fait de faire venir des gens parce qu'on en a besoin, je regrette ! Le fait de les faire venir pour trimer dans la restauration, creuser des trous sur les trottoirs pour des salaires de misère, c'est une conception de l'hospitalité très particulière.
A. Finkielkraut. - Et la nécessité de préserver les conquêtes de l'Etat social... si nous vivions sous un régime ultralibéral la circulation des individus serait beaucoup plus facile à assurer. Accueillir c'est donner quelque chose et pour donner quelque chose il faut avoir quelque chose à donner et en face être réceptif. Et je constate la disparition progressive de cette réceptivité.
A. Badiou. - Vous parlez de ce que vous ne connaissez pas. L'écrasante majorité de ces gens-là sont venus trimer mais pas du fait de la grande hospitalité bénéfique de la France... Ils sont venus creuser nos trous et nettoyer notre m****. Et ça pour des salaires inférieurs au SMIC, cependant que notre fameux « Etat social » ne s'applique pas à eux, parce qu'on refuse de leur donner des papiers. Ils ne peuvent même pas se faire soigner dans les hôpitaux correctement. Et ce sont ces gens-là que vous rendez responsables de l'altération de l'identité française ?
A. Finkielkraut. - Un article du « Monde », journal soucieux s'il en est d'éviter les stigmatisations, citait récemment les propos du maire de Cavaillon, ville où règne une violence endémique. Les employés municipaux ont reçu des déchets venus d'une tour. On leur a crié : « Putains de Français, continuez à nettoyer notre m**** ! ».
A. Badiou. - Mais bien sûr ! Des histoires de ce genre, les bons blancs français bien intégrés en ont à la tonne sur les Africains ou les Algériens comme autrefois ils en avaient sur les Juifs ou les « levantins ». Quelle vérité ? Quelle importance ? Les Suisses qui votent contre les minarets n'ont jamais vu un Arabe de leur vie. C'est une construction idéologique cette affaire-là. Vous êtes en train de construire idéologiquement les musulmans comme ont été construits les Juifs dans les années 1930. C'est ça que vous êtes en train de faire, avec les mêmes épithètes : des gens qui ne sont pas vraiment de chez nous, qui nous haïssent secrètement ou publiquement, qui constituent une communauté fermée, qui refusent de s'intégrer dans l'Etat français, etc. etc. Et vous croyez que vous allez faire ça innocemment ? Eh bien vous vous trompez. Il y aura des gens pour se servir de cette pseudo construction intellectuelle. Car la situation est grave. Mais elle n'est pas grave comme vous pensez.
Ce n'est pas l'identité française qui est menacée, elle en a vu d'autres l'identité française. Ce qui est menacé c'est le minimum de cohésion interne et populaire qui évitera que tout cela se termine un jour ou l'autre par la domination sans partage de forces sinistres. Je sais très bien, Alain Finkielkraut, que vous ne rallierez pas ces forces, mais vous serez en coresponsable. On ne peut pas introduire en politique des désignations identitaires de ce type sans que cela ait des conséquences gravissimes. Vous le savez parfaitement. Il n'y a pas de « problème immigré » en France, il n'y a pas de « problème musulman », pas plus qu'il n'y avait de « problème juif » dans les années 1930. Pourquoi utilisez-vous votre intelligence et votre talent à participer à la construction absolument fantasmatique de ce genre de « problème » à partir d'incidents qu'on peut toujours découvrir, si on ne les invente pas ? Les antisémites aussi trouvaient des « incidents », il y avait toujours un Juif qui avait dit ou fait ci ou çà.
On ne peut pas jouer avec ce genre de chose. Le capitalisme est un système précaire, on va être dans des contextes de crise, de guerre, et la tentation du bouc émissaire va ressurgir avec force. Et quel sera le bouc émissaire dans l'Europe d'aujourd'hui ? Quel sera-t-il ? Sinon ceux qu'on appelle les musulmans, les gens du Maghreb, les Africains ? Ce sera eux. C'est inévitable, c'est gros comme une maison. Et vous serez coresponsable de cela. Je le regrette vivement pour vous, parce que cet avenir n'est pas très loin. Quand on commence à « vérifier » l'identité française, tout devient possible.
N. O. - Alain Badiou porte à votre égard une accusation pour le moins grave... Qu'avez-vous envie de lui répondre ?
A. Finkielkraut. - L'accusation formulée à mon endroit est scandaleuse, mais je vais essayer de ne pas m'énerver. Je vais simplement dire que nous ne tenons pas pour réelles les mêmes choses, Alain Badiou et moi. Nous ne nous faisons pas la même idée du réel. Je me suis très récemment affronté avec l'extrême-droite et j'étais assez seul car toute une partie de la gauche a rejoint sur ce point Marine Le Pen. C'est l'affaire Polanski, bien sûr. On a vu le fascisme procéder comme à l'habitude, en désignant une cible à la vindicte populaire, en créant une victime sacrificielle, accusée de viol de petite fille. Et la gauche n'y trouvait rien à redire. Pourquoi ? Parce que cet homme faisait partie à ses yeux de la caste dominante. Et que donc il devait payer. « Ceux qui s'en prennent aux tournantes dans les banlieues ne devraient pas plaider l'indulgence pour la jet set », a-t-il été dit, et peu importe les faits. Peu importe que l'acharnement de la justice américaine contre ce petit « polak » n'ait rien à voir avec son délit et tout avec sa notoriété.
La comparaison que vous faites entre les Juifs et les Musulmans pourrait aussi me faire sortir de mes gonds. Je vous répondrai simplement ceci : il y a, à mon avis, un même aveuglement devant la montée d'une certaine francophobie et devant la montée d'une nouvelle judéophobie. Pour les mêmes raisons : ceux qui ont l'étiquette de dominés sont nécessairement innocents. Quand on s'en prend aux Juifs et qu'on n'est pas un franchouillard, c'est qu'on est victime de la misère sociale ou solidaire des Palestiniens. Nous sommes mis en demeure de ne pas appeler cet antisémitisme par son nom.
A. Badiou - Ca n'a jamais été mon cas. Dès les premières pages de « Circonstances III », j'ai dit qu'il existait un antisémitisme arabe, qu'il fallait y prêter la plus grande attention, et qu'en aucun cas je ne pactiserai ni de près ni de loin avec ça. Donc je me sens tout à fait extérieur à ce procès. Ce que je dis est d'une autre nature. L'extrême droite européenne s'est construite depuis maintenant des décennies sur l'hostilité par rapport aux musulmans, à ce qu'elle nomme l'islamisme. Vous contribuez à alimenter cette hostilité en disant que ces « musulmans », ces africains, ne sont pas, du point de vue de la « civilisation », exactement comme nous. Ils ne sont pas intégrables. Ils nous haïssent. Le fait que les Juifs faisaient partie de « l'anti-France » était un argument fondamental de l'extrême droite dans les années 1930. Je ne vois pas pour le moment de différence de principe entre les mécanismes intellectuels au nom desquels vous êtes en train de vous inquiéter de cette présence de masses populaires pauvres islamisées dans notre pays et la manière dont a été construite de toute pièce la stigmatisation des Juifs, lesquels constituaient aussi, massivement dans les pays de l'Est, mais ici même dans les ateliers de confection, des gens pauvres exposés à la stigmatisation.
A. Finkielkraut. - Le racisme anti-arabe me paraît évidemment inqualifiable, comme toutes les autres formes de racisme. Mais l'antiracisme d'aujourd'hui est comme le communisme d'autrefois : un système d'explication du monde, inoxydable et indéfiniment reconductible. Quand Diam's chante :
« Ma France à moi,
elle parle fort,
Elle vit à bout de rêve.
Elle vit en groupe, parle de bled.
Elle déteste les règles.
Elle sèche les cours, le plus souvent pour ne rien foutre.
Le BEP ne permettant pas d'être patron, alors elle se démène et vend de la m**** à des bourges »
l'idéologie antiraciste voit dans cet hymne à l'incivilité et à la bêtise une réponse à la xénophobie ambiante. Or la France profonde et prétendument raciste porte aux nues Rama Yade, Yannick Noah et Zidane ! Nous ne vivons pas dans une période raciste de l'histoire de France, ce n'est pas vrai.
A. Badiou. - Mais quand le gouvernement est une saloperie, vous devenez francophobe à la fin des fins... C'est bien normal ! Les Communards se reconnaissaient dans le drapeau rouge, pas dans le drapeau tricolore, qui était celui des Versaillais, des gens qui ont laissé 20.000 morts ouvriers sur le carreau. Vous ne voulez pas employer le vocabulaire de la guerre mais ces gens-là nous font la guerre. Ce sont eux les ennemis, et pas les ouvriers, qui sont les principales victimes de ces gens-là. Sarkozy c'est tout de même pire qu'un ouvrier malien balayeur ! Si quelqu'un est en rupture avec tout ce que ce pays peut avoir d'estimable, c'est le premier, et pas le second. Quelle pensée pauvre, faite pour les journaux réactionnaires à sensation, que de faire croire que l'islamisme est notre adversaire capital. Encore une fois vous vous laissez prendre dans la fausse contradiction : capitalisme mondialisé ou islamisme. Ce n'est pas du tout le monde réel, ça. Pour moi l'islamisme, ce sont des groupuscules fascistes, je ne vois aucun inconvénient à dire ça. Je n'ai aucune espèce de complaisance pour ces gens-là et je les tiens pour absolument nuisibles.
A. Finkielkraut. - Il faut écouter Lévi-Strauss : « En dépit de son urgente nécessité pratique et des fins morales élevées qu'elle s'assigne, la lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce mouvement vers une civilisation mondiale destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie.» Je pense qu'il y a une dimension d'universalité dans la civilisation française, mais il y a aussi un particularisme qui mérite d'être préservé. Et en effet, je rejoins Alain Badiou sur ce point, l'islamisme est loin d'être la seule force dissolvante.
A. Badiou. - Ma théorie générale des vérités c'est justement ce point-là : que toute vérité se construit dans la particularité.
N. O. - Alain Badiou, vous avez affirmé avoir publié « Circonstances 3 » car vous étiez, je cite, « consterné de voir le mot " juif " mêlé par des intellectuels au soutien qu'une large partie de l'opinion accorde désormais à des politiques fondées sur un nationalisme étriqué, voire un racialisme... ». Alain Finkielkraut, niez-vous qu'il y ait bel et bien pu y avoir une instrumentalisation de ce type au profit de politiques réactionnaires ?
A. Badiou. - Je faisais allusion à l'enchaînement qui a conduit à dire qu'anticapitalisme et antiaméricanisme participaient nécessairement de l'antisémitisme...
A. Finkielkraut. - Il ne me semble pas que la politique française actuelle soit racialiste. C'est ce que je disais tout à l'heure au sujet de René Char et Camus. Le modèle de la résistance ne vaut pas pour la situation que nous vivons. D'ailleurs le Président tire toutes ses références de la Résistance...
N. O. - Et au même moment il a pour proche conseiller politique l'ancien rédacteur en chef de « Minute », intellectuel d'extrême-droite notoire, auquel il affirme lui-même devoir une large partie de sa victoire présidentielle en 2007...
A. Finkielkraut. - Je fais partie de ceux qui ont été heurtés par la lecture de « Circonstances III » et en même temps je ne veux pas faire de procès en antisémitisme à Alain Badiou, car je sais ce que c'est qu'être victime de l'accusation de racisme. Parlant de l'horreur nazie, vous écrivez : « On devrait plutôt tirer de ces massacres illimités la conclusion que toute introduction emphatique de prédicats communautaires dans le champ idéologique politique ou étatique qu'elle soit de criminalisation ou de sanctification expose au pire.» Et voilà ce que j'aimerais répondre. J'ai pensé à une phrase de Wladimir Rabbi écrite en 1945 : « Nous avons été réintégrés dans notre condition d'hommes libres mais nous ne pouvons pas oublier que nous avons été la balayure du monde : contre nous, chacun avait licence.» Eh bien la majorité des survivants en ont tiré la conclusion suivante : « Plus jamais ça, plus jamais nous ne serons la balayure du monde ; nous allons quelque part sur la terre retrouver toutes nos prérogatives de peuple.» Ce quelque part, c'est Israël.
Vous entendez le ça du « Plus jamais ça » d'une tout autre oreille, Alain Badiou. Pour vous, c'est la division du même et de l'autre qui expose au pire. C'est l'affirmation de l'identité qui conduit à l'exclusion et à son paroxysme exterminateur. Vous plaidez donc pour une humanité que ne romprait aucune séparation intérieure, et vous ne reconnaissez de légitimité qu'aux Etats cosmopolites « parfaitement indistincts dans leur configuration identitaire ». La conclusion implicite, c'est que les sionistes sont les mauvais élèves d'Auschwitz, voire les perpétuateurs de la politique hitlérienne. Cette insinuation est très douloureuse, et d'autant plus injuste que ceux qui en Israël militent pour l'émancipation des Palestiniens sont des patriotes sionistes attachés au maintien du caractère juif et démocratique de leur Etat.
A. Badiou. - Ma position ne remet aucunement en question l'existence de l'Etat d'Israël - bien au contraire. Deux éléments ont conduit à cette situation de Guerre de Cent Ans à laquelle on assiste. L'« exportation » de cette question par les Européens après la guerre, façon commode de s'en laver les mains, combinée à la tension que devait fatalement produire l'introduction du prédicat identitaire juif dans la constitution même de cet Etat. Comment s'en sortir désormais ? Eh bien je me demande simplement si le maintien de cette assignation identitaire n'est pas plus périlleux aujourd'hui pour les Juifs que la création de cette Palestine binationale pour laquelle je milite depuis longtemps, et qu'Hannah Arendt appelait déjà de ses vœux.
@60 Descartes
Assez s'accord avec toi....Mélenchon a certainement des qualités mais aussi je pense,des ambitions personnelles pr 2012...et comme beaucoup avant, se servirait bien du PCF et de ces militants (eh oui il y en a tjs un certain nombre malgré l'affaiblissement !) comme "marche pied"...
Je crois que le PCF se méfie (question d'habitude)...sans compter que des ex socialistes qui ont fondé leur courant, il y en a un certain nombre (cf Rocard du temps du PSU)...
C'est pour ça qu'en politique, il faut être ferme, collectif (pas de culte de la personnalité) et surtout essayer de tirer des leçons du passé. Etre sur le registre de la trahison ne veut rien dire, je crois qu'il ne faut pas raisonner à ce niveau car la trahison est inhérente à la politique et peut venir de partout, il faut raisonner dans les termes "qu'est ce qui est mieux pr le peuple et comment et avec qui à l'instant t, on peut faire avancer les choses?"
Sinon,c'est vrai que le PCF n'est pas trés en vogue mais comme "la pensée dominante est celle de la classe dominante", je me méfie bcp de l'air du temps...
Attentat de Karachi : « Sarkozy est au coeur de la corruption »
"L'avocat des familles de victimes dépose plainte pour « entrave à la justice, corruption, faux témoignage et extorsion ".
"Le parquet de Paris a désormais trois mois pour évaluer cette plainte et prendre une décision. Trois options s'ouvrent à Jean-Claude Marin :
1. Ouvrir une enquête préliminaire sur l'ensemble des qualifications
2. Saucissonner la plainte et la recalibrer sur une qualification restreinte (un exercice dans lequel le procureur de Paris excelle)
3. Classer la plainte sans suite, ouvrant la possibilité pour les familles de saisir directement le doyen des juges d'instruction, entraînant l'ouverture d'une information judiciaire."
http://www.rue89.com/2009/12/17/attentat-de-karachi-sarkozy-est-au-coeur-de-la-corruption-130476
@ Annie
Super ton lien vers l'interview /débat Finkelkraut et Badiou !