17déc 09

Modem et négociations au front de gauche

Depuis le Rhin

Depuis lundi soir,  je vis entre l’hémicycle de Strasbourg, mon ordinateur et mon téléphone. Tout est bien chaud. Car en ce moment se discutent les termes de l’accord à trouver entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche pour les listes aux élections régionales. Je n’y passe pas mon temps. Il existe un équipe qui fait ce travail très bien. J’ai donc pris le temps de creuser mes notes. Je reviens donc sur le Modem. Je le fais parce qu’il est arrivé qu’après avoir beaucoup expliqué comment l’alliance avec le Modem menaçait la gauche on finisse par me demander, comme dans un sursaut de bon sens : « mais qu’est ce que vous lui reprochez concrètement ? Vous ne voulez pas d’un allié de plus ? ». Tel est en effet le résultat de mois de banalisation du Modem par le PS et par Europe Ecologie. La danse du ventre devant le Modem a fait oublier qu’il s’agit d’un parti de droite. Certes un parti d’opposition. Mais de droite. Pour le démontrer je reviens sur le programme qu’il vient d’adopter, dans le prolongement de celui que Bayrou avait déjà lui-même défendu pendant la présidentielle de 2007.

« …DONC LE MODEM… »

Je commence par revenir sur la déclaration de Martine Aubry que j’ai déjà citée dans ma précédente note. Le 9 décembre sur France Inter elle explique : « Je l’avais dit à François Bayrou : vous ne pouvez pas partir comme aux municipales, une fois à droite, une fois à gauche. Je crois qu’il a à peu près répondu à son congrès à Arras. Il a dit : nous n’irons nulle part où on peut soutenir Nicolas Sarkozy. Donc nous allons le voir. » Donc s’opposer à Sarkozy ce serait un critère suffisant pour être adopté à gauche. On ne s’occupe plus du programme. C’est la thèse du front anti Sarkozy défendue par "Libération" et "Marianne". Tous ceux qui s’opposent à Sarkozy ont vocation à s’unir, par delà leurs programmes. Mais comment peut-on s’unir sans tenir compte du programme ? Il y a toujours quelqu'un qui se rendra compte du tour de passe passe. Même Martine Aubry comprend que ce n’est pas possible d’un coup de baguette magique. Elle est donc conduite à préciser : « Deuxièmement il faut une clarté dans le projet. Pour l’instant j’ai noté qu’il y a avait des évolutions. Un soutien des services publics plus important que ce qui avait été fait en Europe. La fiscalité ; il y a quelques temps François Bayrou nous disait : il faut prendre 4 points aux ménages pour financer les entreprises. Aujourd’hui il nous dit il faut taxer les transactions financières comme nous le disons. Donc il y a des évolutions. » Serons-nous d’accord sur tout ? Nous le verrons. Nous en discuterons. […] » Promis, je n’ironiserai pas sur cette découverte: le programme socialiste et Martine Aubry sont partisans de la taxe Tobin! Je me souvenais pourtant du fait que pendant des années ce fut la revendication de la gauche du parti contre la majorité du PS, dont Martine Aubry, ne voulait pas. Il est vrai que Bayrou se prononce aussi à présent pour une taxe de cette nature. Sans autre précision. Mais quand Martine Aubry dit que monsieur Bayrou aurait renoncé à prendre « quatre points aux ménages » cela prouve qu’elle n’a pas lu le programme de celui-ci. Il est vrai que sans même l’avoir lu, puisqu’il n’était pas encore adopté, elle avait pourtant déjà déclaré vouloir cette alliance. Sur France 2, le 26 novembre, programme ou pas, elle déclare : «Nous souhaitons rassembler la gauche et tous ceux, démocrates, humanistes, donc le MoDem par exemple, qui partagent le même projet que nous.» Le projet était donc déjà réputé "partagé". Vraiment ? J’espère que non ! Je vais donner encore quelques exemples, après celui que j’ai déjà évoqué dans ma précédente note concernant l’impératif du retour à l’équilibre du budget de l’Etat et son coût pour le budget des ménages puisque Bayrou veut faire payer l’addition par l’augmentation de la TVA…  

DEUX EMPLOIS SANS COTISATION SOCIALE  

C’est une mesure que Bayrou défendait déjà à la présidentielle de 2007. Elle revient dans le programme d’Arras : « Exonérer de charges sociales les 2 premiers emplois créés dans chaque entreprise » Son coût avait été estimé 8 milliards d’euros par an, en 2007. Ce nouveau cadeau au patronat s’ajouterait aux 35 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales dont bénéficient déjà les entreprises. On connait la critique que la Cour des Comptes a déjà bien démontré : ce type de mesure n’a aucune efficacité prouvée sur l’emploi. Ni pour les salaires non plus. Sans oublier l’instabilité professionnelle qu’elle provoque pour bénéficier des effets d’aubaine. Notons pour se faire une idée de l’importance de la somme que 8 milliards c’est le budget annuel de la justice. Comment le Modem va-t-il financer cette mesure, alors qu’il revendique par ailleurs la rigueur en matière budgétaire ? « Le Projet Humaniste » du Modem est silencieux sur ce point. Mais les documents préparatoires donnaient la solution : « une réduction massive des charges sur les salaires doit être envisagée, compensée par une hausse de fiscalité sur la consommation ou sur les revenus ». Vu ? Encore la TVA ! Précisons qu’il n’est pas dans les intentions de ces «humanistes» d’augmenter les salaires pour autant. Car le projet du Modem est absolument silencieux sur la question des salaires et ne propose aucune hausse du SMIC. Il est vrai que Bayrou le refusait sans ambigüité lors de la présidentielle ! 

L’EQUILIBRE DE LA SECU ?

Selon le programme du Modem, « Rétablir l’équilibre financier de la sécurité sociale est un des plus grands défis du moment. » Qui dira le contraire ? Oui mais comment ? En luttant contre la fraude aux cotisations patronales ? En annulant les exonérations de cotisations. On a vu que non puisque’il propose au contarire de nouvelles exonérations.. Alors ? Lisez :« Pour financer le système de santé, l’assurance maladie doit elle aussi se réformer. On n’échappera pas au débat sur la répartition entre régime obligatoire et complémentaire » Donc on renverra sur la complémentaire une charge croissante, a due concurrence du déficit. Pour que nul n’en doute, la suite du texte le souligne. « Nous pensons que cela ne peut pas se faire sans une responsabilisation des médecins et des patients qui ne doit pas se réduire à de simples dispositifs financiers incitatifs ou pénalisants. » Cette proposition ouvre la voie à un nouveau rétrécissement de la couverture maladie de base. C’est la logique des franchises et du déremboursement de nombreux médicaments. Elle ne peut produire que des inégalités accrues devant la santé. Car l’accès aux complémentaires est évidemment très inégal.

LES RETRAITES ?

Sur cette question ultra brulante, pas d’ambiguité au Modem: « Pour nous la pérennité de notre système de retraite passe par la constitution d’un système de retraites par points ». On connait. C’est la fin du droit à la retraite à soixante ans. Chacun part quand son nombre de points à la valeur de la date du moment est suffisant. Ou bien, quand il n’en peut plus, quelle que soit la valeur du point ! Le tout bien emballé en langue « humaniste » : « Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail … A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite. » Evidemment ! Chacun choisira le montant de sa retraite librement ! Quelle mauvaise blague ! Rassurons nous en pensant que ceux qui seraient trop mal pensionnés pourront continuer à bosser. Le Modem le veut. Le Modem propose plus de flexibilité pour l’emploi des seniors : « Nous devons rendre possible des formes d’exercice de l’activité professionnelle extrêmement souples à temps partiel, avec des interruptions sabbatiques, en cumul d’activités […] C’est la seule façon d’encourager des carrières plus longues donc des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite » 

SALAUDS DE PAUVRES !

On connait la vieille rengaine de la réaction. Les béneficiaires d’aides sociales sont des «assistés» toujours suspect d’être des fainéants. Le Modem renoue avec ses racines dans le paternalisme des caritatifs, sur ce sujet aussi :« Chaque bénéficiaire de minima sociaux devrait pouvoir, en fonction de ses capacités, exercer une activité à temps partiel au service de la communauté dans le secteur associatif ou public » On soulignera, juste pour mémoire, que s’il existe du travail à faire « au service de la communauté » dans le secteur associatif et pire encore dans le domaine public c’est donc qu’il y faut un emploi. Et pas du travail forcé payé avec les minima sociaux. 

VU DE LOIN

La proposition des communistes pour les élections régionales a été rendue publique. Il a pu arriver ici ou là que des esprits rapides en aient déduit que ce serait la version finale. Non. C’est l’offre des communistes. Et elle n’est pas complète puisque nombre de département ne sont pas évoqués. Quoiqu’il en soit, il en existe une autre. Celle du Parti de Gauche. Elle a été présentée dans le cadre de la négociation. Maintenant il faut rapprocher les points de vue. Hier est paru la déclaration générale du Parti de gauche. Elle concerne à la fois les régions où il y aura une liste du Front de Gauche et celles où, du fait de la participation des communistes aux listes socialistes, il n’y en aura pas. Là, le Parti de Gauche qui n’a qu’une seule orientation et qui n’est pas un parti fédéral, doit quand même faire vivre l’autonomie et l’unité de l’autre gauche. Cela se fera naturellement avec ses autres partenaires de l’alliance. Mais aussi avec le NPA chaque fois que possible. Sans oublier les communistes qui veulent rester autonomes du Parti Socialiste. Dans le moment présent, le soucis est de faire un accord qui fasse sa place à chacun, non seulement pour les partis membres du front de gauche, mais aussi aux autres partenaires. Et parmi ceux-ci nous voulons compter aussi les membres du NPA qui ont décidé de faire campagne commune avec nous. Il est vrai que les communistes locaux ne sont pas souvent très souples sur ce sujet. Et la Gauche unitaire est vent debout. Mais on va avancer. J’en reste là de mes appréciations, vues de loin, puisque je ne participe pas personnellement à la discussion.


651 commentaires à “Depuis le Rhin”
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  1. Louise dit :

    Passage en coup de vent.

    Plein de trucs à dire, réponses à faire.
    Mais ambiance famille oblige, l'accès internet
    est un peu compromis pour moi'jourd'hui et ces jours prochains.
    J'essaierai quelques incursions.

    Bonnes fêtes à vous si vous les fêtez,
    bonnes vacances si vous en
    prenez, bon jour férié et
    bon courage pour ceux qui bossent
    dans cette ambiance commerciale
    survoltée et aux autres bien sûr!
    Et bon courage tout court!

    (C'est pas dit que j'puisse pas r'venir faire un addict tour...)

  2. Gilles dit :

    @Nipontchik

    Merci de ton post. Tu m'ss devancé. Oui beaucoup de gens se disent de gauche est en faire sont anti républicain et se retrouve sur une position communautaire ou du style laïcité ouverte... ou aussi certains responsables anticapitalistes se retrouvent sur la même pente que des rétheurs islamiques ou encore ce qui cherche à imposer la droit à la différence par la différence de droits. Pareil sur la république une et indivisible qui est bafouée de l'extrème gauche et à l'extrème droite. Tous soutiennent la décentralisation et en redemande ! L'ennemi c'est le jaocbinisme ! idem sur l'école ou des penseurs de gauche, des pédagogues préfèrent renoncer la mission première de l'éducation qui est l'apprentissage et la transmission de savoirs. On a remplacé l'instruction par l'éducation. Idem sur le collège unique où Jean-Luc Mélenchon qui le contestait (à juste titre) était soutenu par notamment le snalc (plutôt classé à droite) et avait contre lui la FCPE, l'unsa, la fsu et les deux syndicats lycéens y compris la Fidl (proche de la GS). La FPEP parens d'élèves était plus modéré dans ses critiques que la fcpe de gauche. Je ne parle pas des pédagogues, de la toute puissance mandarinale et académique qui avec l'aide du ministre de tutelle - le ministre d'Etat- mettaient des bâtons dans les roues de Jean-Luc Mélenchon tant sur ce qu'il pensait du collège unique que de la mise en place du lycée des métiers. Les républicains n'étaient pas à gauche à ce moment là.

    Non rien n'est simple...

    Bien à toi
    Gilles

  3. jean ai marre dit :

    @344 Gilles, Je ne suis pas surpris que tu te " réjouisses " du fiasco de Copenhague. Mais sans trahir ta pensée, je devine que tu es en colère contre les dominateurs qui exploitent les peuples et qui vont continuer, par ce qu'il n'y a pas un accord qui aurait pu les freiner.
    Mais avant d'aller dans le débat sur les propositions du comment faire, je souhaiterais te dire ceci :

    Je ne partirais pas de 1789, mais seulement, plus près de nous, de ce que l'on a connu.
    Le PG. commun de la gauche a été un immense rassembleur car chacun s'y retrouvait. Hélas, on connait la suite....ï L'abandon de la'lutte des classes «. La droite a bien joué. Aujourd'hui les barons de l'MP posent cette question pleine de défi :'Etre de gauche c'est quoi? Droite ou gauche dans la modernité, c'est pareil'. Et le citoyen Dupont d'acquiescer, car vivre dans une villa et posséder sa voiture, le voila promu au rang de bourgeois !Ce qui est désolant ce sont les réponses des Elus de gauche! JAURES doit se retourner dans sa tombe.ï L'individualisme, savamment entretenu. Plus de sens du partage. Nous sommes en concurrence permanente. Affirmer une position sociale.ï La désaffection des salariés pour les syndicats. Le patronat a su faire pression sur les salariés en les dissuadant de se syndiquer. Les cadres ont eu la même pression et en plus on les a désolidarisé des autres catégories. « Nous des responsables se faire représenter par des ouvriers ! « ï Les affaires, où plusieurs Elus ont été impliqués, ce qui a eu pour conséquence de ternir l'image du représentant du peuple. Les querelles de personnes qui offrent un spectacle désolant. Pourtant, nous continuons à croire, à manifester, à influer sur des projets qui nous touchent : l'Ecole, la Justice, la Laïcité, la Légalité, l'Avenir des jeunes et présentement l'Egalité.Pour remettre les citoyens au coeur de la Politique et les réconcilier avec, inverser le sablier ne suffit pas, il faut les convaincre que le socialisme n'est pas une manière particulière de gérer le capitalisme.Tout d'abord, s'identifier, ce que certains appellent retrouver nos valeurs. Car même si le monde a changé, et que nous sommes dans l'économie de marché, dans la société dite libérale, il n'en demeure pas moins que l'exploitation, la domination, l'aliénation, sont toujours présentes et ont même empirées.Face à cette domination insoutenable, gérée par une minorité il est indispensable de créer un front de masse.Ce front de masse peut se cristalliser autour d'un projet de gouvernement où tous les citoyens s'y retrouvent Il est nécessaire de proposer un projet de société où ils seront acteurs. Pas de grandes idées philosophiques, mais du concret, qui soit intuitivement saisissable. et surtout en ayant le soucis d'articuler la question sociale avec la question écologique.
    Voilà mon état des lieux.avant d'aller plus loin, es tu d'accord ?
    A toi, frère de combat.

  4. Gilles dit :

    @ Jean ai marre

    Sur copenhague, je me réjouis qu'il n'ait pas d'accord. Un accord aurait signifié que les pays riches auraient du réduire leur émission de gaz à effet de serre donc (et n'en déplaise à tous ceux qui au PG disent que cela n'a pas d'incidence car on fait baisser ici et on augmentent là car c'est jamais concomittant ni comme cela que cela se passe y compris dans le cadre de la planification écologique) aurait du réduire leur production et leur consommation. En ces temps de crise économique, cela aurait été encore plus pire pour le salariat et les citoyens. La gauche, les écologistes,le PG qui soutiennent cela s'il ne s'en apperçoivent pas rapidement, ils risquent de se retrouver "à poils" électoralement lors des prochaines échéances. Le peuple ne leur pardonnera pas d'avoir laché leur condition modeste d'existence et leur capacité de producteur contre un ou deux degrés en plus ou en moins du climat de la planète dans x années.

    Ensuite pour les pays du sud, un accord réduisant l'emission des gaz à effet de serre, du carbone produirait immédiatement un frein dans leur développement. Certains ne s'en remettraient pas d'autres vacilleront et se retrouveront dans une croissance négative ou nulle catastrophique. Fini tout développement car développer et croitre entrainent une incidence sur le climat et l'écosystème.

    Oui il faut retrouver les vraies valeurs de gauche. La gauche républicaine et socialiste celle qui promeut la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité, la solidarité, la justice, l'égalité des droits, l'égale égalité des conditions (pas l'éthique ou l'égalité des chances qui n'ont rien avoir avec des valeurs républicaines), l'unité et l'indivisibilité de la république, la citoyenneté et la souveraineté populaire, la vertu républicaine, l'instruction publique, le métier etc..., l'appropriation collective et sociale, l'intérêt général, la république universelle etc... Oui les remettre au gout du jour. Les promouvoir ! soyons comme le souhaitait Jaurès les instituteurs du peuple. Analysons concrétement les faits et structures économiques. Faisons en sorte que la lutte des classes soit aussi une lutte politique comme le rappelle Marx et Engels dans "le Manifeste".

    Faisons en sorte de dénoncer ce système fait d'accumulation, d'exploitation, d'alienation et de concentration qu'est le capitalisme. Transformant en rompant avec la propriété privée des moyens de production, d'investissements et d'échanges, extirpons le bénéfice et les réserves des entreprises en les socialisant. La terre doit être protégé contre les abus et la spéculation. Faisons la devenir propriété publique du peuple.

    Je pense qu'il y a beaucoup de concepts à reinstaller au parti de gauche et à les promouvoir. Mais, beaucoup de chose me font penser que l'on évite d'aborder tout cela et que l'on s'est refugié dans le tout écologie. Je suis un peu désespérer. J'aimerais me tromper mais je vois la pente prise et je la trouve pas celle qui mène à la détermination d'un intérêt général permettant la rupture avec l'ordre établi.

    Bien fraternellement à toi cher Camarade
    A bientôt

    Bonne soirée à toutes et tous
    Gilles

  5. Hold-up dit :

    A écouter pour faire avancer le débat et notre réflexion.

    L'entretien : le philosophe Luc Ferry sur le nouvel ordre écologique après le sommet de Copenhague
    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/retours-dimanche/

    Luc Ferry dans cette émission, se veut "nouveau Pascalien". Il parle de " Pari " techno- scientifique contre la pensée et le courant de l'Ecologie de la décroissance, qu'il nomme " réactionnaire " et caricature comme une sorte de grand bond en arrière et comme courant " anti-moderne".

    Il y a cependant un Hic majeur chez Ferry cependant et je crois que la reflexion sur le rapport de "la Science" avec les citoyens est ce lieu où peut se situer le PG. Entre les écolo-libéraux et les décroissants, il y a l'espace démocratique à faire vivre. Une question encore une fois d'éducation populaire et d'esprit critique.
    Luc Ferry après avoir dénigré en le traitant d'" astérix " - José Bové - et faisant semblant de ne pas se rappeler son nom, se met à glorifier les OGM sans aucun recul, et après sa condamnation des " faucheurs volontaires ", il les décrit encore une fois comme " ennemi de la science " - Toujours les mêmes conneries répétées contre les " faucheurs volontaires ".

    On aimerait qu'un jour Luc Ferry cesse ces agissements putassiers et ose avoir le courage d'affronter en face Jacques Testard ou Christian Velot Maître de conférence en génétique moléculaire (Univ Paris-Sud XI), chercheur a l'institut de génétique et de microbiologie (centre scientifique d'Orsay) et chercheur très critique vis à vis des OGM.

    Site de jacques Testart " critique de science " :
    http://jacques.testart.free.fr/index.php?category/ogm

    Il ne faudrait tout de même pas prendre les citoyens pour des gogos, M.Ferry ! Encore moins les scientifiques compétents qui continuent à penser et ne pas oublier que dans le terme " Ecologie " il y a bien " LOGOS "
    (du grec οίκος : "oikos" (maison) ; et λόγος : "logos" (discours, sciences, connaissance) -

    Et puis à quand la fin M.Ferry de la confusion entre " La " Science, les sciences et les firmes techno-scientifiques ? -
    Montrer les mécanismes à l'œuvre au sein des firmes techno-scientifiques à la recherche des parts de marchés toujours plus gourmandes quels qu'en soient les conséquences humaines a plus à voir avec la déraison totalitaire et absolutiste qu'avec la raison des Lumières. Il serait temps, M.Ferry de vous pencher sur le sujet. Mais faudrait -il pour cela que vous fassiez aussi une critique du capitalisme contemporain ce dont vous vous refusez bien sûr.
    Vous vous contentez des " impensés " qui vous arrangent pour mieux dénoncer les " obscurantistes ". Vaste Fumisterie en vérité.

    Encore un effort M. Ferry pour être vraiment " Philosophe " !
    M.Fienkielkraut a eut l'honneur de débattre avec M.Badiou. Faites de même ! Débattez avec des gens issus directement des sciences concernées, plutôt que de dénigrer M.José Bové en oubliant son nom et en l'affublant d'un terme désobligeant ou de prendre les auditeurs-citoyens pour des gogos.

  6. Gilles dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    @ Toutes et tous

    Jean Luc Mélenchon à l'époque sénateur ps avait été un des rares à s'opposer au principe de précaution et à son inscription dans la constitution. Il dénonçait l'obscurantisme et le refus a priori du progrès technique et scientifique.

    Sur l'écologie, le climat, c'est ce principe de précaution qui est érigé en loi suprème, en pensée suprème, en principe supérieur à tout. Jean-Luc Mélenchon, mon camarade si rationnel et politique aurait-il autant changé - faisant sien ce principe de précaution a prioriste et sectaire - ? J'espère que non. Mais vu que les choses évoluent mal... je me mets à douter...

    Jean-Luc rassure les personnes qui font du rationalisme et du progrès scientifique et technique une raison d'émancipation des hommes et du progrès pour l'humanité que tu n'as pas changé ou vendu ton "âme" au dieu écolo ?

    En espèrant...

    Bien fratenellement
    Gilles

    Bonne soirée à tous. Il est temps d'aller me couche. Demain séances en centre de soins. Bien à tous.
    Gilles

  7. Descartes dit :

    @Hold up (#335)

    Et en plus, il faudrait que je fasse des excuses ?

    C'est en général ce que l'on fait lorsqu'on falsifie involontairement les paroles de quelqu'un d'autre. Évidement, lorsque la falsification est volontaire et préméditée, c'est une autre affaire... Note bien que je t'accordais le bénéfice du doute. Je constate que le doute n'est plus permis.

    Par contre, j’ai le goût de la parole et je ne compte pas bénir chacun de vos propos à coup d’encensoir.

    Je ne vous demande pas de les bénir, je vous demande de vous abstenir de les falsifier. Mais il semble que cette demande aussi soit, en ce qui vous concerne, excessive...

  8. Descartes dit :

    @Mazan (#349)

    Décidément, la haine t'aveugle. Pourquoi au lieu de théoriser sur "ce que je trouverais scandaleux" (c'est drôle, le nombre de gens qui me prêtent des sentiments ou des écrits en fonction de leurs opinions...), pourquoi ne pas se limiter à ce que j'ai dit ? Et ce que j'ai dit, c'est que la loi de 1905 n'avait ni pour objet ni pour but de "garantir la liberté de culte", mais au contraire de laïciser l'Etat. Et ses initiateurs étaient parfaîtement conscients que cette laïcisation nécessitait certaines restrictions à la liberté des cultes. C'est tout. Et rien dans ta longue récopie de la loi de 1905 ne te permet d'arriver à la conclusion contraire. Comme d'habitude, tout ça est un prétexte à l'attaque personnelle...

  9. jennifer dit :

    Je continue sur le debat Finkie/Badiou cf post 96

    Badiou dit: Vous supposez en fait que le problème de l’identité a déjà été résolu. Je suis vraiment d'accord avec Badiou: une identite est en construction. Elle n'est pas donnee une fois pour toute, et la France s'enrichit de plein de nouveaux apports

    C’est à cette identité unifiée, mais inexistante que vous déclarez qu’il faut être fidèle. Oui l'identite ideale et pure dont parle Finkie est inexistante.
    Une identité de ce genre, immédiatement transmissible de façon universelle, j’en veux bien dit Badiou mais il ne voit pas ou la trouver, etant donne que la France est diverse, qu'il y a une lutte des classes et il se refere beaucoup a la resistance avec le role predominant des communistes. Il rajoute; " Les groupes armés résistants les plus actifs en France étaient composés de communistes venus de toute l’Europe" Mince ca la fout mal pour l'identite nationale et defendre la patrie francaise! La France c'est donc aussi l'internationalisme, l'apport de tous ces etrangers qui ont defendu la France, sans compter ceux qu'on mettait aux premieres lignes sur le front militaire en 1914.

    Badiou souligne les contradictions de Finkie : "Vous êtes pris entre d’un côté le consentement à la marchandisation universelle, la dilution de tout dans le village planétaire, et de l’autre une théorie de l’identité qui serait le seul et unique appui contre ça" Super synthese Badiou ! Ca merite d'etre souligne en gras, vraiment!

    Le passage suivant est vraiment bien: "considérer que dans ce monde-là, le problème c’est de savoir si les filles doivent ou non se mettre un foulard sur la tête, me paraît proprement extravagant. Et j’y vois donc un mauvais signe. C’est le début d’une stigmatisation rampante visant une minorité déterminée. Et prenez garde que cette stigmatisation, sous prétexte d’identité nationale, sous prétexte de valeurs à conserver etc., se répande ensuite dans la population sous des formes incontrôlables.Le vote de millions de suisses abrutis contre les minarets n’est qu’un épisode de cette dérive, et vous en êtes responsable. Il est clair que les intellectuels et les « féministes » qui ont fait du foin sur le foulard il y a 20 ans sont responsables des phénomènes de minaret maintenant, et demain de bien pire encore. Vous voulez une éthique de la responsabilité ? Eh bien assumez-la !Les intellectuels sont ceux qui ont lancé cette affaire…"
    D'une part Finkie porte une responsabilite ecrasante dans l'histoire du voile et tous ces intellectuels bien pensants qui lui ont emboite le pas. Eux ils s'amusent avec les idees, mais derriere il y a toute une "education" qu'ils ont donne a une population, beaucoup de racistes se sont engouffres dans ce sillage. Les minarets, ce n'est rien, le pire reste a venir. La burqa n'en est qu'un exemple. On veut interdire d'abord la burqa partout. Les femmes donc se feront agressees dans la rue pour la burqa. Et puis ce sera le voile. C'est pour les aider et contre leur oppression, bien voyons, qu'elles se feront agresser.

    je felicite Badiou d'oser dire cela. Mais je vais vous dire: c'est deja trop tard! Le mal est fait et continue de se repandre et il faudrait que notre gauche de gauche soit extraordinairement claire et antiraciste pour eviter ce qui va se produire. Au fait il parait que Jean Luc a discute avec un musulman, un chretien et un juif pratiquant. Quelqu'un sait-il ou?

    Plus bas, Finkie nous refait le coup du racisme anti blanc: ce sont les fils d'immigres qui haissent la France, et ils ont des devoirs envers la France et tout le blabla habituel, pas trop loin du discours de Le Pen.

    Waouh, la finesse de l'argument de Finkie: "Si à Bobigny vous avez besoin de prendre votre voiture pour trouver une boucherie qui ne soit pas hallal, vous déménagez." Aussi fin mais inverse que la phrase de Sarko, "la France on l'aime ou on la quitte".

    Bon j'arrete car ca m'epuise. Je reprends tous les arguments de Finkie parce que franchement c'est important de bien savoir ce qu'il dit et de ne pas se laisser bercer dans son intellectualisme. Desolee si je suis trop longue mais on ne peut pas laisser passer, ces gens-la sont trop dangereux. Ils font un mal enorme a la France justement, sous couvert de leurs belles idees. Encore un qui se ferait bien acheter par Sarko.

  10. lola dit :

    Derrière la Loi foulardière, la peur
    par Alain Badiou, philosophe, écrivain et professeur à l'école normale supérieure.

    [Le Monde, édition du 22 février 2004]

    1. D'aimables républicaines et républicains arguèrent un jour qu'il fallait une loi pour interdire tout foulard sur les cheveux des filles. A l'école d'abord, ailleurs ensuite, partout si possible. Que dis-je, une loi ? Une Loi ! Le président de la République était un politicien aussi limité qu'insubmersible. Totalitairement élu par 82 % des électeurs, dont tous les socialistes, gens parmi lesquels se recrutaient nombre des aimables républicain(e)s en question, il opina du bonnet : une loi, oui, une Loi contre le petit millier de jeunes filles qui mettent le susdit foulard sur leurs cheveux. Les pelées, les galeuses ! Des musulmanes, en plus ! C'est ainsi qu'une fois de plus, dans la ligne de la capitulation de Sedan, de Pétain, de la guerre d'Algérie, des fourberies de Mitterrand, des lois scélérates contre les ouvriers sans papiers, la France étonna le monde. Après les tragédies, la farce.

    2. Oui, la France a enfin trouvé un problème à sa mesure : le foulard sur la tête de quelques filles. On peut le dire, la décadence de ce pays est stoppée. L'invasion musulmane, de longtemps diagnostiquée par Le Pen, aujourd'hui confirmée par des intellectuels indubitables, a trouvé à qui parler. La bataille de Poitiers n'était que de la petite bière, Charles Martel, un second couteau. Chirac, les socialistes, les féministes et les intellectuels des Lumières atteints d'islamophobie gagneront la bataille du foulard. De Poitiers au foulard, la conséquence est bonne, et le progrès considérable.

    3. A cause grandiose, arguments de type nouveau. Par exemple : le foulard doit être proscrit, qui fait signe du pouvoir des mâles (le père, le grand frère) sur ces jeunes filles ou femmes. On exclura donc celles qui s'obstinent à le porter. En somme : ces filles ou femmes sont opprimées. Donc, elles seront punies. Un peu comme si on disait : "Cette femme a été violée, qu'on l'emprisonne". Le foulard est si important qu'il mérite une logique aux axiomes renouvelés.

    4. Ou, au contraire : ce sont elles qui veulent librement le porter, ce maudit foulard, les rebelles, les coquines ! Donc, elles seront punies. Attendez : ce n'est pas le signe d'une oppression par les mâles ? Le père et le grand frère n'y sont pour rien ? D'où vient qu'il faut l'interdire, alors, ce foulard ? C'est qu'il est ostentatoirement religieux. Ces coquines "ostentent" leur croyance. Au piquet, na !

    5. Ou c'est le père et le grand frère, et féministement le foulard doit être arraché. Ou c'est la fille elle-même selon sa croyance, et "laïcisement" il doit être arraché. Il n'y a pas de bon foulard. Tête nue ! Partout ! Que tout le monde, comme on disait autrefois - même les pas-musulmanes le disaient - sorte "en cheveux".

    6. Notez bien que le père et le grand frère de la fille au foulard ne sont pas de simples comparses parentaux. On l'insinue souvent, parfois on le déclare : le père est un ouvrier abruti, un pauvre type directement "venu du bled" et commis aux chaînes de Renault. Un archaïque. Mais stupide. Le grand frère deale le shit. Un moderne. Mais corrompu. Banlieues patibulaires. Classes dangereuses.

    7. La religion musulmane ajoute aux tares des autres religions celle-ci, gravissime : elle est, dans ce pays, la religion des pauvres.

    8. Imaginons le proviseur d'un lycée, suivi d'une escouade d'inspecteurs armés de centimètres, de ciseaux, de livres de jurisprudence : on va vérifier aux portes de l'établissement si les foulards, kippas et autres couvre-chefs sont "ostentatoires". Ce foulard grand comme un timbre poste perché sur un chignon ? Cette kippa comme une pièce de deux euros ? Louche, très louche. Le minuscule pourrait bien être l'ostentation du majuscule. Mais, que vois-je ? Gare ! Un chapeau haut de forme ! Hélas ! Mallarmé, interrogé sur le chapeau haut de forme, l'a dit : "Qui a mis rien de pareil ne peut l'ôter. Le monde finirait, pas le chapeau." Ostentation d'éternité.

    9. La laïcité. Un principe inoxydable ! Le lycée d'il y a trois ou quatre décennies : interdiction de mélanger les sexes dans la même classe, pantalon décommandé aux filles, catéchisme, aumôniers. La communion solennelle, avec les gars en brassard blanc et les mignonnes sous le voile de tulle. Un vrai voile, pas un foulard. Et vous voudriez que je tienne pour criminel ce foulard ? Ce signe d'un décalage, d'un remuement, d'un enchevêtrement temporel ? Qu'il faille exclure ces demoiselles qui mêlent agréablement hier et aujourd'hui ? Allez, laissez faire la broyeuse capitaliste. Quels que soient les allers et retours, les repentirs, les venues ouvrières du lointain, elle saura substituer aux dieux morts des religions le gras Moloch de la marchandise.

    10. Au demeurant, n'est-ce pas la vraie religion massive, celle du commerce ? Auprès de laquelle les musulmans convaincus font figure de minorité ascétique ? N'est-ce pas le signe ostentatoire de cette religion dégradante que ce que nous pouvons lire sur les pantalons, les baskets, les tee-shirts : Nike, Chevignon, Lacoste,... N'est-il pas plus mesquin encore d'être à l'école la femme sandwich d'un trust que la fidèle d'un dieu ? Pour frapper au cœur de la cible, voir grand, nous savons ce qu'il faut : une loi contre les marques. Au travail, Chirac. Interdisons sans faiblir les signes ostentatoires du Capital.

    11. Qu'on m'éclaire. La rationalité républicaine et féministe de ce qu'on montre du corps et de ce qu'on ne montre pas, en différents lieux et à différentes époques, c'est quoi ? Que je sache, encore de nos jours, et pas seulement dans les écoles, on ne montre pas le bout des seins ni les poils du pubis, ni la verge. Devrais-je me fâcher de ce que ces morceaux soient "dérobés aux regards" ? Soupçonner les maris, les amants, les grands frères ? Il y a peu dans nos campagnes, encore de nos jours en Sicile et ailleurs, les veuves portent fichus noirs, bas sombres, mantilles. Il n'y a pas besoin pour cela d'être la veuve d'un terroriste islamique.

    12. Curieuse, la rage réservée par tant de dames féministes aux quelques filles à foulard, au point de supplier le pauvre président Chirac, le soviétique aux 82 %, de sévir au nom de la Loi, alors que le corps féminin prostitué est partout, la pornographie la plus humiliante universellement vendue, les conseils d'exposition sexuelle des corps prodigués à longueur de page dans les magazines pour adolescentes.

    13. Une seule explication : une fille doit montrer ce qu'elle a à vendre. Elle doit exposer sa marchandise. Elle doit indiquer que désormais la circulation des femmes obéit au modèle généralisé, et non pas à l'échange restreint. Foin des pères et grands frères barbus ! Vive le marché planétaire ! Le modèle, c'est le top modèle. 14. On croyait avoir compris qu'un droit féminin intangible est de ne se déshabiller que devant celui (ou celle) qu'on a choisi (e) pour ce faire. Mais non. Il est impératif d'esquisser le déshabillage à tout instant. Qui garde à couvert ce qu'il met sur le marché n'est pas un marchand loyal.

    15. On soutiendra ceci, qui est assez curieux : la loi sur le foulard est une loi capitaliste pure. Elle ordonne que la féminité soit exposée. Autrement dit, que la circulation sous paradigme marchand du corps féminin soit obligatoire. Elle interdit en la matière - et chez les adolescentes, plaque sensible de l'univers subjectif entier - toute réserve.

    16. On dit un peu partout que le "voile" est l'intolérable symbole du contrôle de la sexualité féminine. Parce que vous imaginez qu'elle n'est pas contrôlée, de nos jours, dans nos sociétés, la sexualité féminine ? Cette naïveté aurait bien faire rire Foucault. Jamais on n'a pris soin de la sexualité féminine avec autant de minutie, autant de conseils savants, autant de discriminations assénées entre son bon et son mauvais usage, La jouissance est devenue une obligation sinistre. L'exposition universelle des morceaux supposés excitants, un devoir plus rigide que l'impératif moral de Kant.

    Au demeurant, entre le "Jouissez, femmes !" de nos gazettes et l'impératif "Ne jouissez pas !" de nos arrière-grands-mères, Lacan a de longue date établi l'isomorphie. Le contrôle commercial est plus constant, plus sûr, plus massif que n'a jamais pu l'être le contrôle patriarcal. La circulation prostitutionnelle généralisée est plus rapide et plus fiable que les difficultueux enfermements familiaux, dont la mise à mal, entre la comédie grecque et Molière, a fait rire pendant des siècles.

    17. La maman et la putain. On fait dans certains pays des lois réactionnaire pour la maman et contre la putain, dans d'autres, des lois progressistes pour la et contre la maman. C'est cependant l'alternative qu'il faudrait récuser.

    18. Non pas toutefois par le "ni... ni...", qui ne fait jamais que perpétuer en terrain neutre (au centre, comme Bayrou ?) ce qu'il prétend contester. "Ni maman ni putain", cela est tristounet. Comme "ni pute ni soumise", lequel est au demeurant absurde : une "pute" n'est-elle pas généralement soumise, oh combien ? On les appelait, autrefois, des respectueuses. Des soumises publiques, en somme. Quant aux "soumises", elles ne sont peut-être que des putains privées.

    19. On y revient toujours : l'ennemi de la pensée, aujourd'hui, c'est la propriété, le commerce, des choses comme des âmes, et non la foi. On dira bien plutôt que c'est la foi (politique) qui manque le plus. La "montée des intégrismes" n'est que le miroir dans lequel les Occidentaux repus considèrent avec effroi les effets de la dévastation des consciences à laquelle ils président. Et singulièrement la ruine de la pensée politique, qu'ils tentent partout d'organiser, tantôt sous couvert de démocratie insignifiante, tantôt à grand renfort de parachutistes humanitaires. Dans ces conditions, la laïcité, qui se prétend au service des savoirs, n'est qu'une règle scolaire de respect de la concurrence, de dressage aux normes "occidentales" et d'hostilité à toute conviction. C'est l'école du consommateur cool, du commerce soft, du libre propriétaire et du votant désabusé.

    20. On ne s'extasiera jamais assez sur la trajectoire de ce féminisme singulier qui, parti pour que les femmes soient libres, soutient aujourd'hui que cette "liberté" est si obligatoire qu'elle exige qu'on exclue des filles (et pas un seul garçon !) du seul fait de leur apparat vestimentaire.

    21. Tout le jargon sociétal sur les "communautés" et le combat aussi métaphysique que furieux entre "la République" et "les communautarismes", tout cela est une foutaise. Qu'on laisse les gens vivre comme ils veulent, ou ils peuvent, manger ce qu'ils ont l'habitude de manger, porter des turbans, des robes, des voiles, des minijupes ou des claquettes, se prosterner à toute heure devant des dieux fatigués, se photographier les uns les autres avec force courbettes ou parler des jargons pittoresques. Ce genre de "différences" n'ayant pas la moindre portée universelle, ni elles n'entravent la pensée, ni elles ne la soutiennent. Il n'y a donc aucune raison, ni de les respecter, ni de les vilipender. Que "l'Autre", - comme disent après Levinas les amateurs de théologie discrète et de morale portative - vive quelque peu autrement, voilà une constatation qui ne mange pas de pain.

    22. Quant au fait que les animaux humains se regroupent par provenance, c'est une conséquence naturelle et inévitable des conditions le plus souvent misérables de leur arrivée. Il n'y a que le cousin, ou le compatriote de village, qui peut, volens nolens, vous accueillir au foyer de St Ouen l'Aumône. Que le chinois aille là où il y a déjà des Chinois, il faut être obtus pour s'en formaliser.

    23. Le seul problème concernant ces "différences culturelles" et ces "communautés" n'est certes pas leur existence sociale, d'habitat, de travail, de famille ou d'école. C'est que leurs noms sont vains là où ce dont il est question est une vérité, qu'elle soit d'art, de science, d'amour ou, surtout, de politique. Que ma vie d'animal humain soit pétrie de particularités, c'est la loi des choses. Que les catégories de cette particularité se prétendent universelles, se prenant ainsi au sérieux du Sujet, voilà qui est régulièrement désastreux. Ce qui importe est la séparation des prédicats. Je peux faire des mathématiques en culotte de cheval jaune et je peux militer pour une politique soustraite à la "démocratie" électorale avec une chevelure de Rasta. Ni le théorème n'est jaune (ou non-jaune), ni le mot d'ordre qui nous rassemble n'a de tresses. Non plus d'ailleurs qu'il n'a d'absence de tresses.

    24. Que l'école soit, dit-on, fort menacée par une particularité aussi insignifiante que le foulard de quelques filles amène à soupçonner que ce n'est jamais de vérité qu'il y est question. Mais d'opinions, basses et conservatrices. N'a-t-on pas vu des politiciens et des intellectuels affirmer que l'école est d'abord là pour "former des citoyens"? Sombre programme. De nos jours, le "citoyen" est un petit jouisseur amer, cramponné à un système politique dont tout semblant de vérité est forclos.

    25. Ne serait-on pas préoccupé, en haut et bas lieu, de ce que nombre de filles d'origine algérienne, marocaine, tunisienne, le chignon bien serré, la mine austère, acharnées au travail, composent, avec quelques Chinois non moins vissés à l'univers familial, de redoutables têtes de classe ? De nos jours, il y faut pas mal d'abnégation. Et il se pourrait que la Loi du soviétique Chirac aboutisse à l'exclusion tapageuse de quelques excellentes élèves.

    26. "Jouir sans entraves", cette ânerie soixante-huitarde, n'a jamais fait tourner à haut régime le moteur des savoirs. Une certaine dose d'ascétisme volontaire, on en connaît la raison profonde depuis Freud, n'est pas étrangère au voisinage de l'enseignement et d'au moins quelques rudes fragments de vérités effectives. De sorte qu'un foulard, après tout, peut servir. Là où désormais le patriotisme, cet alcool fort des apprentissages, fait entièrement défaut, tout idéalisme, même de pacotille, est le bienvenu. Pour qui du moins suppose que l'école est autre chose que la "formation" du citoyen-consommateur. 27. En vérité, la Loi foulardière n'exprime qu'une chose : la peur. Les Occidentaux en général, les Français en particulier, ne sont plus qu'un tas frissonnant de peureux. De quoi ont-ils peur ? Des barbares, comme toujours. Ceux de l'intérieur, les "jeunes des banlieues"; ceux de l'extérieur, les "terroristes islamistes". Pourquoi ont-ils peur ? Parce qu'ils sont coupables, mais se disent innocents. Coupables d'avoir, à partir des années 1980, renié et tenté d'anéantir toute politique d'émancipation, toute raison révolutionnaire, toute affirmation vraie d'autre chose que ce qu'il y a. Coupables de se cramponner à leurs misérables privilèges. Coupables de n'être plus que de vieux enfants qui jouent avec ce qu'ils achètent. Eh oui, "dans une longue enfance on les a fait vieillir". Aussi ont-ils peur de tout ce qui est un peu moins vieux qu'eux. Par exemple, une demoiselle entêtée. 28. Mais surtout, Occidentaux en général et Français en particulier ont peur de la mort. Ils n'imaginent même plus qu'une Idée puisse valoir qu'on prenne pour elle quelques risques. "Zéro mort", c'est leur plus important désir. Or, ils voient partout dans le monde des millions de gens qui n'ont aucune raison, eux, d'avoir peur de la mort. Et, parmi eux, beaucoup, presque chaque jour, meurent au nom d'une Idée. Cela est pour le "civilisé" la source d'une intime terreur.

    29. Et je sais bien que les Idées pour lesquelles on accepte aujourd'hui de mourir ne valent en général pas cher. Convaincu que tous les dieux ont de longue date déclaré forfait, je me désole de ce que de jeunes hommes, de jeunes femmes, déchiquettent leurs corps dans d'affreux massacres sous la funèbre invocation de ce qui depuis longtemps n'est plus. Je sais en outre qu'ils sont instrumentés, ces "martyrs" redoutables, par des comploteurs peu discernables de ceux qu'ils prétendent abattre. On ne redira jamais assez que Ben Laden est une créature des services américains. Je n'ai pas la naïveté de croire à la pureté, ni à la grandeur, ni même à une quelconque efficacité, de ces tueries suicidaires.

    30. Mais je dis que ce prix atroce est d'abord payé à la destruction minutieuse de toute rationalité politique par les dominants d'Occident, entreprise que n'ont rendue aussi largement praticable que l'abondance, notamment en France, des complicités intellectuelles et populaires. Vous vouliez avec acharnement liquider jusqu'au souvenir de l'Idée de révolution ? Déraciner tout usage, même allégorique, du mot "ouvrier"? Ne vous plaignez pas du résultat. Serrez les dents, et tuez les pauvres. Ou faites-les tuer par vos amis américains.

    31. On a les guerres qu'on mérite. Dans ce monde transi par la peur, les gros bandits bombardent sans pitié des pays exsangues. Les bandits intermédiaires pratiquent l'assassinat ciblé de ceux qui les gênent. Les tout petits bandits font des lois contre les foulards.

    32. On dira que c'est moins grave. Certes. C'est moins grave. Devant feu le Tribunal de l'Histoire, nous obtiendrons les circonstances atténuantes : "Spécialiste des coiffures, il n'a joué dans l'affaire qu'un petit rôle".

  11. Pulchérie D dit :

    Marxistes de tous les pays, unissez-vous !

    Die Proletarier haben nichts in ihr zu verlieren als ihre Ketten. Sie haben eine Welt zu gewinnen.
    (Manifest der kommunistischen Partei chapitre IV (Januar 1848)

    Les prolétaires n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner.
    (Manifeste du Parti communiste (Karl Marx et Friedrich Engels)
    En anglais :
    « The proletarians have nothing to lose but their chains ».

    Et après quoi, direz-vous ?

    En août 2009 paraissait on-line (avant publication définitive) dans une revue scientifique internationale Advanced Drug Delivery Reviews, sous la tutelle d’ Elsevier, un article de choc :
    Mitochondrial targeting of electron scavenging antioxidants: Regulation of selective oxidation vs random chain reactions
    En exergue de l’introduction, il y avait cette citation de Marx et Engels :
    « The proletarians have nothing to lose but their chains ».
    Ce n’est pas l’usage, absolument pas, de mettre une citation philosophique, et encore moins politique, en exergue d’un texte scientifique.
    C’était là une vraie « première », d’autant plus ahurissante qu’elle venait des USA. Cet article provenait en effet d’un centre de recherche étasunien de l’université de Pittsburg.
    Je me suis dit, en le lisant on line, que jamais il ne serait publié tel quel.
    En consultant la liste des scientifiques auteurs de ce travail extrêmement innovant en matière de thérapeutique, on pouvait remarquer une prédominance de Russes : Valerian E. Kagan, Detcho Stoyanovsky, Grigory Borisenko,, Natalia A. Belikova,,, Anna A. Shvedova, mais aussi de gens de religion mahométanne, tel que Muhammad A. Tungekar,, de turcs tels que Hülya Bayır.
    Lors de cette première lecture de brouillon, je me suis dit qu’aucune possibilité n’était offerte pour garder cette citation marxiste :
    1. parce que ce n’est pas l’usage d’en faire dans une publication internationale :
    2. Parce que son caractère marxiste la ferait rayer de la publication par l’université américaine et par les éditions Elsevier.
    Et pourtant il est sorti tel quel, ce papier,dans Advanced Drug Delivery Reviews, 2009,
    30 novembre, volume 61 (n°14) pp. 1375-1385.
    Cette publication constitue une date, tant du point de vue scientifique que du point de vue « coutumes ».

    . Vous pouvez avoir accès maintenant en tapant :
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19716396
    Mais l’accès à la publication complète est réservée au corpus scientifique dont l’université ou le centre de recherche a l’autorisation d’accès.
    Pour les amateurs nantis d’un accès libre dans Pubmed (NIH), taper :
    Kagan VE 2009 61

  12. Annie dit :

    @jean ai marre post 340 : non, je me réjouis surtout du fait que l'écran de fumée généralisé et la zolie foto de famille de dominants que devait être Copenhague, n'aient pas produit les résultats triomphalistes médiatiques que fut le G-VAIN d'avril 2009 pour "régler une bonne fois pour toutes la crise" ! Je me réjouis des manifestations populaires qui s'y sont déroulées et de la voix du Sud exprimée, entre autres, par Chavez (dont certes on ne parlera pas dans les meRdias), car le masque des possédants-rassurants se fissure. Il n'y a pas eu de consenus car les "pseudo-profonds engagements chiffrés et inespérés des USA", tant ironisés par Jean-Luc Mélenchon, ont été très mal pris par les BRIC notamment, mais même par des pays européens. Obama n'arrive même plus à jouer sa particition favorite de joueur de flûte pour nous endormir.
    Je n'ai pas du tout eu la sensation que le débat écolo était retardé au sein du PG, au contraire il y est depuis sa création, et acceléré depuis l'arrivée de Martine Billard. Je voudrais juste qu'on ne commette pas l'erreur de ne focaliser que sur ça, alors que la refondation citoyenne ou la désobéïssance à Bruxelles me tiennent à coeur.

    Pour ce que tu suggères sur l'envers du "développement" chinois, et pour rebondir sur ce que dit Gilles post 254 : à propos de la tentation de "sacrifice" de l'économie encore cahin-caha, ou la "responsabilisation" oh combien souhaitée des PVD ou PMA (souhaitée par les accapareurs de pouvoirs bien sûr).
    Je me souviens d'arguments oh combien spécieux sur la crise alimentaire et d'avoir entendu des accusations du genre la Chine importe de plus en plus de produits agricoles, sous entendu elle est responsable et vorace, ma réaction fut : si les chinois mangent un bol de riz en plus par rapport à il y a quelques années, je leur dis "bon appétit" ! C'est assez grotesque cette injonction faite aux BRIC et autres de "tempérer" leur développement.

    Néanmoins il faut nuancer : malheureusement, ce développement se fait globalement sur une ligne capitaliste classique : achat de terres agricoles en Afrique et ailleurs, exploitation effrenée des petites mains, etc.
    Leur volonté de développement est tout à fait louable, et à encourager, mais le capitalisme EST uniformisateur. Qu'ils ne tombent pas dans le piège du développement libéral rigide !

  13. jennifer dit :

    Pendant que nous preparons Noel, l'armee israelienne continue ses raids la nuit a Bilin. Regardez la video.

    http://www.bilin-ffj.org/index.php?option=com_content&task=view&id=227&Itemid=1

  14. Pulchérie D dit :

    @ 347
    Mais qu'est-ce que ça change, la religion ou la culture des maréchalistes ?
    Tout le monde peut se tromper, disait une astérie en descendant d'un oursin.
    Il n'en demeure pas moins que cette chanson a excité pas mal de jeunes qui ont fini dans les milices, la LVF et autres saloperies.
    Oui, mon vieux !
    Je t'en prie, reste assis !
    Pulchérie

  15. Claude dit :

    Alors que la LOPPSI arrive en janvier,qu'HADOPI se met en place progressivement et que les gouvernements du monde entier complotent pour le filtrage d'internet avec l'ACTA, la Ligue arrive à la conclusion évidente que l'époque des discussions constructives est close.

    La Ligue ODEBI appelle donc les internautes à défendre leurs droits sur Internet le Mercredi 28 janvier 2010 dès 21h00 par une manifestation géante sur l'ensemble des espaces de communication sur le web.

    L'armée numérique a reçu comme ordre de se préparer à une prise de contrôle démocratique et massive des forums, facebooks, blogs, twitter des ennemis de nos libertés : maisons de disques, artistes engagés contre les droits des internautes, sites UMP, sites des partisans de la riposte graduée....

    La Ligue appelle à une protestation massive le 28 janvier 2010 contre les ennemis de nos libertés.

  16. Hold-up dit :

    @ 358/ Descartes

    m'ouais !

    "Par principe, nous sommes favorables au débat. A sa liberté, à sa pluralité, à son utilité. C'est pourquoi nous refusons le « grand débat sur l'identité nationale » organisé par le pouvoir : parce qu'il n'est ni libre, ni pluraliste, ni utile."
    http://www.mediapart.fr/journal/france/021209/lappel-de-mediapart-nous-ne-debattrons-pas

    Identité nationale : Baroin et Juppé tiennent tête à Sarkozy
    http://www.rue89.com/2009/12/20/identite-nationale-baroin-et-juppe-tiennent-tete-a-sarkozy-130758

  17. Annie dit :

    @Nipontchik posts 346+348 : je te prie alors de me lister ce qui te parait si audacieux, profond, raisonné, et argumenté chez Finkie, comme j'ai listé ce qui me paraissait "réel" chez Badiou post 341.

    C'est pour moi Finkie qui est dans l'émotionnel, c'est clair à la fin quand il s'insurge contre l'idée de construction d'un expiatoire qui est aujourd'hui l'arabo-musulman selon Badiou, et qui succède au "juif apatride et tutti quanti" de l'odieuse propagande des années 1930.
    C'est Badiou qui est lucide quand il suggère que la focalisation sur les débats du genre voile/burqa est une pente très glissante.

    De quoi parle Badiou quand il secoue un peu Finkie sur son rôle d'éclaireur ? MAIS TOUT SIMPLEMENT DE LA "FABRIQUE DU CONSENTEMENT" (pour reprendre le titre du bouquin de Chomsky) ! D'où son appel aux intellectuels à se resaisir sur les vrais problèmes.
    Prenez la presse féminine : pas un mois, PAS UN MOIS, sans un dossier sur les enfoulardées, les filles des caves, les afghanes victimes des barbus, etc. AUCUNE ne parle de l'occupation barbare et militaire de ces pays, de leurs absence de souveraineté, de la misère économique, de l'expropriation de leurs ressources naturelles, de l'historique de guerre froide, etc. Toutes, depuis la fameuse couverture de ELLE de 1997 du genre "Libérez les femmes afghanes" ont activement promus cette Fabrique du Consentement qui fait qu'en 2009 :
    1/ Au minimum 2 pays (Irak et Afghanistan) ont été brisés et martyrisés (on en est à combien ? 2/2,5 millions de morts civiles ? N'oublions pas l'embargo contre l'Irak des années "pacifiques" Clinton qui ont entrainé 500 000 morts) ; Iran et Pakistan sont les prochains sur la Liste ; Les 20 % de la Palestine historique que mendient les palestiniens sont rongés tous les jours ;
    2/ La ménagère française bombardée par cette propagande sur le fait qu'effectivement il y a pire ailleurs, s'auto-satisfait de son confort personnel très relatif, s'impliquera moins sur les luttes sociales chez elle, et ne développera pas de véritable esprit internationaliste (à savoir le soutien sans réserve pour que ses consoeurs ne soient pas envahies par une puissance étrangère, même si sa religion ses fringues ou ses coutumes ne lui plaisent pas).

    Au contraire de ce que tu insinues, Badiou n'a AUCUNE complaisance pour le terrorisme islamiste, il parle lui-même de fascistes.

    Merci à Jennifer de tes explications de texte débutées posts 350 et 360.
    Conclusion : IL N'Y A PAS DE PROBLEME DE L'IDENTITE FRANCAISE e 2009, tout comme il n'y en avait dans les années 1930.

  18. Pulchérie D dit :

    @ Mazan (349)

    Le dieu Kartzt te joue les Fourberies de Scapin : "Aïe, ouille ! On me hait !"
    Simplement parce qu'on refuse d'entrer dans son jeu.
    Décidément, il est à bout d'arguments!

    Bonsoir à tout le monde !

    Le Veau d'Or ne restera pas toujours debout !

  19. Inquiet dit :

    Excellente cette pétition de mediapart ! Bon, on y voit peu d'ouvriers, d'artisans ruraux ou de paysans. Mais quelle floraison de metteurs en scène, artistes interprètes, écrivains, zhommes (et femmes) politiques de gôche... Bon ils sont tous bourgeois et parisiens mais ce n'est surement pas important pour la représentativité, le pluralisme tout ça (lol). Mais j'ai envie d'y croire ce soir ! Aussi, je me réjouis de cette beauté morale qui ne mange pas de pain et je clame haut "j'en suis mon cousin" !

    Amitiés.

  20. VERGNES dit :

    Certains élus PC rejoignent le PS ou EE au premier tour.

    D'autres restent fidèles à leurs convictions et ne courent pas après le PS au 2éme tour.

    Jean Luc Belpaume conseiller régional de Picardie élu sur la liste PCF menée il y a 5 ans par Maxime Gremetz a décidé de quitter celui-ci et de rejoindre le NPA.
    Il n'arrive évidemment pas seul au NPA,plusieurs camarades impliqué(e)s dans le syndicalisme ouvrier de la zone industrielle Nord d'Amiens l'accompagnent.

    Je persiste à croire que le PG s'est trompé de partenaires...Dommage on aurait créé l'événement politique de l'année et abordé celles à venir avec un projet crédible et porteur d'espoir d'alternative, sans se contenter d'une hypothétique alternance qui ne changera rien sur le fond.

  21. ermler dit :

    Quoi ?
    Un conseiller régional communiste rejoint le NPA ?!

    On rencontre vraiment tout et n'importe quoi au PCF par les temps qui courent !

  22. Annie dit :

    @Gilles posts 352 et 354 : petite piqure de rappel sur une intervention au sénat de Jean-Luc Mélenchon de 2004, où tout était déjà dit à propos des langues régionales, la république une et indivisible, garantissant justement la locution de tous, le refus des droits particuliers et l'opposition à une "charte européenne" http://ouiaubreton.com/spip.php?article4294
    L'une des innombrables attaques du machin européïste est bien ce morcellement et régionalisation/ethnicisation des pays d'Europe, qui les affaiblit, pour laisser la place au dieu Marché.

    @Hold-up post 355 : sur les "ruses de la raison" concernant les zécolos convertis du genre Ferry, il faut opposer la confiance de Jean-Luc Mélenchon envers les scientifiques pour sortir de l'impasse écologique, encore faut-il qu'ils puissent ne pas être cooptés par les puissances d'argent, et la recherche non privatisée.

  23. Henri Brosse dit :

    @ Claude
    Entièrement d'accord avec toi !

    @ Jennifer (260)

    Je ne connais pas humainement Descartes, je n'ai donc aucune raison de le détester. Je m'en tiens à ce qu'il écrit sur ce blog. Ses commentaires au moins en ce qui concerne mes propos relèvent de la malhonneteté intellectuelle, de la falssification des propos de l'interlocuteur et de la manipulation des citations. Ces méthodes sont détestables. Elles me débectent. Je ne veux plus m'adresser à lui, ni même continuer d'intervenir sur ce blog puisque on se heurte à une sorte de folie qui vise à décourager l'autre, à provoquer l'insulte et ainsi à éliminer les points de vue qui contredisent et ne sont pas dupes de son système. Non Descartes n'adore pas la discussion, il adore mettre en contradiction ceux qui ne rentrent pas dans son système de pensée. Avec ceux qui rentrent dans son jeu, il reste dans les clous, quant il n'est pas tout miel pour maintenir des interlocuteur et sa présence sur ce blog. Je ne suis pas loin de penser que Descartes utilise sciemment un système intellectuel extraordinairement pervers : serait-il un flic ? en tous cas c'est un agent provocateur, dont toute la stratégie vise à détourner la réflexion vers des polémiques sans fin par l'utilisation de sophismes, de falsifications et de contre-vérités et de que certains sur ce blog avaient repéré depuis longtemps. Je n'en veux pour preuve que ses manipulations de citations à propos de la division du travail. Ou alors il faudrait admettre qu'il ne sait pas lire (ce que je ne crois pas).
    En ce qui concerne Lénine, j'ai lu "Que Faire" il y a bien longtemps et je ne l'ai plus en ma possession. Je te conseille d'aller voir de près ses propos sur la conscience qui doit être apportée de l'extérieur à la classe ouvrière. de mémoire et pour faire court. Les propos que tu cites sur la toute puissance du parti sont une appréciation mais ce n'est qu'une appréciation, non une vérité. Cependant la suite des faits sur la nature du parti préconisée par Lénine justifie largement cette appréciation.

  24. carlo dit :

    @ Descartes (sur fil précédent #84)

    « Un comportement « inspiré du désir de vivre sa foi » peut parfaitement être volontairement agressif. Pour donner un exemple précis, pense à une religion qui exigerait des sacrifices humains ».
    Je vous l’accorde. De même qu’on peut faire quelque chose en faisant autre chose, on peut avoir l’intention de faire quelque chose en ayant l’intention de faire autre chose. Par exemple, on peut avoir l’intention de s’habiller, et donc avoir aussi l’intention de boutonner sa chemise, comme on peut d’ailleurs avoir l’intention de boutonner sa chemise parce qu’on a l’intention de s’habiller. En dépit des apparences, il n y a là aucune relation de causalité entre des actions distinctes. Boutonner sa chemise et s’habiller sont une seule et même action, mais envisagée de deux façons différentes. Il résulte de cet « effet accordéon » qu’il y a autant d’actes -et par conséquent d’intentions- qu’il y a de descriptions possibles d’une même action.
    Mais ma remarque ne concernait que les comportements vestimentaires liés à l’appartenance religieuse et je ne vois toujours pas de quelle façon le port de la burqa pourrait être décrit comme une agression ni en quoi, par conséquent, « l’effet accordéon » pourrait justifier son interdiction.
    Certes, vous dites souvent que la transgression intentionnelle d’une interdiction constitue en soi une agression ("celui qui ne le fait pas intentionnellement commet un acte agressif "). Mais, cet argument est sans valeur en la circonstance -vous en êtes vous-même convenu- puisque le port de la burqa n’est pas (encore) interdit. Je ne suis d’ailleurs même pas sûr, soit dit en passant, que la transgression délibérée d’une règle puisse nécessairement s’interpréter comme une agression. Après tout, ne pas attacher sa ceinture de sécurité, par exemple, est bien une transgression mais ne constitue pas une agression à l’égard d’une autre personne.
    Peut-être estimez-vous qu’on est en droit de tenir pour une agression tout acte qui est subjectivement vécu de cette façon. Mais ceci est manifestement faux et c’est d’ailleurs grâce à cette confusion que certains s’estiment en droit d’exiger la criminalisation du blasphème. En ce qui me concerne, je préfère que la liberté soit la règle, plutôt que l’interdiction, et ceci me paraît valoir aussi bien pour le port de la burqa que pour le blasphème. J’ajoute que cette confusion entre la réalité objective d’un acte et son vécu subjectif peut servir d’argument pour justifier le port de la burqa. En effet si un simple regard, à partir du moment où il est vécu comme tel, constitue une agression, il est naturel de vouloir se protéger de ses agresseurs potentiels en dissimulant son visage.
    En toute hypothèse, la comparaison entre le port de la burqa et des sacrifices humains n’éclaire en rien le débat. Sacrifier un être humain, c’est bien évidemment l’agresser mais, encore une fois, en quoi vouloir porter un vêtement dans le but de respecter une prescription religieuse, ou du moins ce qu’on croit être une prescription religieuse, pourrait constituer une agression ?

    « Aucune loi n’oblige à se découvrir dans les églises (catholiques), mais celui qui ne le fait pas comment une faute d’éducation, et celui qui ne le fait pas intentionnellement commet un acte agressif ».
    Soit, mais je ne vois pas ce qu’on peut en conclure en ce qui concerne le port de la burqa puisque, comme je ne cesse de vous le faire remarquer, le port de ce vêtement ne fait encore l’objet d’aucune interdiction.
    Votre exemple donne toutefois matière à réflexion car on ne peut manquer de relever que l’interdiction à laquelle vous vous référez ne s’applique qu’aux hommes. La tradition veut en effet que les femmes demeurent, au contraire, couvertes dans les églises, pour des raisons qui ne sont finalement pas très éloignées de celles qui justifient aux yeux de certains le port de la burqa. L’association d’idées induite par votre exemple lui ôte incontestablement sa force persuasive et renforce le point de vue de ceux qui estiment légitime l’obligation faite aux femmes de se dissimuler, au moins dans certains lieux.

    « Que dans certaines sociétés on puisse tuer légalement dans certains contextes et pas dans d’autres montre bien que l’évaluation du dommage n’a rien « d’objectif » ».
    Absolument pas. Les exemples que vous donnez (tuer pour défendre ses biens ou sa vie) montrent tout au contraire que c’est sur le fondement de dommages objectifs (concernant ses biens ou sa vie) et non sur la base d’un vague sentiment par définition subjectif, qu’il est permis dans certaines sociétés, et dans certaines circonstances, de tuer.

    « Le fait qu’il existe un consensus sur le fait que « tuer c’est pas bien » n’en fait pas une donnée objective ».
    En toute rigueur, il faudrait dire que l’interdiction absolue de tuer n’est pas universelle et ne fait donc pas consensus, nullement qu’elle repose sur un simple sentiment indépendant de toute « donnée objective » discutable.

    « On ne parlait pas ici de « réparation » mais d’interdiction ».
    Je le sais bien mais le parallèle me paraît fondé dans la mesure où c’est la même règle qui doit s’appliquer dans les deux cas. C’est à celui qui veut obtenir réparation de prouver qu’il y a droit, autrement qu’en invoquant le vague sentiment d’avoir été offensé. De même, il appartient à ceux qui sont favorables à un changement de législation de montrer en quoi l’innovation législative souhaitée serait en mesure de prémunir certaines personnes d’un préjudice qui ne saurait se réduire au simple fait de se sentir offensé.

    « En quoi serait-il plus « objectif » d’interdire aux femmes de se promener seins nus que de se promener en burqua ? »
    Les deux interdictions sont également "objectives". On peut en effet concevoir sans peine les raisons pour lesquelles les femmes ne sont pas autorisées à se promener seins nus, ailleurs qu’à la plage. Il existe également des raisons d’interdire le port de la burqa (notamment des raisons de sécurité). Mais les raisons d’interdire le port de la burqa sont toutes, selon moi, de mauvaises raisons et c’est pourquoi cette interdiction n’a pas lieu d’être. Je n’ai évidemment pas à me prononcer sur le bien-fondé des premières puisque ce n’est pas le sujet mais ces deux interdictions -dont l’une est réelle et l’autre pour le moment seulement hypothétique- sont fondées sur des raisons (objectives) et non sur le vague sentiment (subjectif) que peuvent inspirer ces comportements à « un individu de sensibilité moyenne ». Je ne peux en outre m’empêcher de remarquer que les raisons pour lesquelles il est interdit aux femmes de se promener seins nus ne militent certainement pas en faveur d’une interdiction du port de la burqa.

  25. Claude dit :

    @ermler (372):

    Curieux qu'il ne soit pas aussitôt d'aller "à la soupe" celui-là... Nous dira-t-il si celle du NPA est meilleure que les autres ? :P

  26. Hold-up dit :

    Je viens de tomber sur deux articles - l'un assez barge au vu des informations présentées dont je n'avais pas connaissance - l'autre sur les agissements étranges de Barack Obama lors du sommet de Copenhague. Je les mets en lien. Chacun jugera.

    1 / " La manipulation du climat à usage militaire"

    "L’analyse des déclarations émanant de l'US Air Force évoque l'impensable : comme arme de guerre mondiale, la manipulation secrète des phénomènes météo, des systèmes de communications et de distribution électrique, permet aux États-Unis de perturber et de dominer des régions entières du monde. Selon un rapport officiel de l’US Air Force :

    « La modification de la météo offre aux belligérants d’une guerre un large éventail d'options possibles pour vaincre ou contraindre l’adversaire... Aux États-Unis, la modification de la météo fera probablement partie de la politique de sécurité nationale, avec des applications à la fois intérieures et internationales. Notre gouvernement mènera ce genre de politique en fonction de ses intérêts, à différents niveaux. »

    http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16466

    2 / "Copenhague, ou le chaos du monde"
    http://www.dedefensa.org/article-copenhague_ou_le_chaos_du_monde_19_12_2009.html

  27. jennifer dit :

    Je continue a decouvrir ce texte.

    Badiou: "Il est quand même plus important de s’en prendre au noyau du pouvoir actuel que de passer son temps à s’en prendre aux prolétaires, sous le prétexte réactionnaire typique que, venus d’ailleurs, ils ont encore en eux les attributs de cette altérité." C'est une verite trop souvent oublie que ces immigres c'est avant tout la classe ouvriere, ceux les plus exploites qui font les boulots les plus ingrats.

    "Quand vous dites qu’ils nous haïssent ces gens-là… Ils haïssent qui, quoi ? Ils ne haïssent pas la France, c’est tout à fait faux, croyez-moi. J’ai fait de la politique avec eux, pendant des décennies. J’aurais plutôt tendance à croire qu’ils sont les derniers patriotes véritables : il croient encore à la France démocratique et révolutionnaire, ils sont encore étonnés et meurtris qu’on les persécute."

    Ce sont des choses qu'on peut vraiment se rendre compte si on soutient les luttes des sans papiers

    Mince Finkie est peut etre vraiment sarkoziste. Il a l'air de critiquer l'impot progressif et l'imposition a 50% des riches, alors qu'avant Sarko c'etait du 60%. Il voudrait encore baisser cela, faire mieux que Sarko: Une oligarchie féroce, mais qui pratique quand même l’impôt progressif sur le revenu et qui oblige les plus riches à donner cinquante pour cent de ce qu’ils gagnent.

    Badiou parle de la contre-révolution idéologique à laquelle Alain Finkielkraut a activement participé avec d’autres. Et qui a consisté : 1/ à discréditer toutes les formes de l’hypothèse communiste. 2/ à relégitimer la démocratie parlementaire comme horizon indépassable de la politique.

    Je suis entierement d'accord avec l'idee d'une contre revolution ideologique des "nouveaux philosophes" apres mai 68, et qu'elle a discredite la notion de communisme et que c'etait totalement reac. Mais je trouve plutot positif que les urnes aient ete rehabilitees. On a pu se debarrasser d'un certain gauchisme romantique. Mai 68 n'aurait jamais pu deboucher sur une revolution. Faut pas rever: on n'est pas en Russie du debut du 20 eme siecle ou en Amerique latine! Tous ceux qui se prennent pour Che Guevara en France oublient cette sage recommendation: faire l'analyse concrete d'une situation concrete, et prennent leurs desirs pour la realite.

    Bon c'est tout pour aujourd'hui sur Badiou et Finkie. Trop long leur dialogue!

  28. Claude dit :

    @carlo (375):

    Ce que tu dis m'évoque deux choses :

    Le meurtre : jusque dans les années cinquante, le code napoléonien (appelé communément code pénal) autorisait le mari trompé à tuer sa femme sur le champ ainsi que son amant... Au nom d'une très vieille loi latine, celle du pater familias, maître chez lui et ayant de ce fait droit de vie et de mort sur sa famille. Chez les romains, ce droit s'étendait également à leurs esclaves et à leur clientèle (droit qui a quelque peu fluctué selon les périodes).

    Concernant les femmes, il me semble que c'est sur ce blog même (ou alors je l'ai lu récemment ailleurs), un arrêté préfectoral interdit le port des pantalons à Paris pour les femmes, pour des raisons morales de décence... Il a été revu et corrigé pour permettre aux femmes cyclistes de porter un pantalon mais, de fait, toutes les femmes en uniforme policier sont hors-la-loi, ce qui est peu banal pour des agents censés la faire respecter :)

  29. Michel LM dit :

    Entendu ce soir sur France inter à propos de la burqua.
    "Je suis favorable à l'interdiction de la burqua pour des raisons de sécurité" et "le bon argument, c'est celui de la sécurité"
    Et après la burqua, qu'est ce que l'on interdit au nom de la sécurité, les grèves, les manifs, le droit d'être informé....
    Insensiblement la bourgeoisie construit, au nom de la sécurité, la chape de plomb. Et avec l'aide des pontes du PS ça ne peut qu'accélérer le mouvement.
    Pour enlever toutes ambiguïté, je me permet de cité A Badiou "dieu est mort et depuis longtemps"

  30. jennifer dit :

    Henri Brosse
    OK alors arrete de discuter avec lui mais ne quitte pas le blog. Je ne sais pas si je suis entree dans son jeu, mais j'ai aime discuter avec lui, pas pour le convaincre lui car je n'avais pas d'illusion mais pour qu'on arrive a un terrain de discussion ou les choses etaient claires, meme si non partagees. Je pense que nous avons reussi.
    C'etait sur la question du colonialisme. Sur le reste, ce qu'il dit m'interesse peu donc je ne me laisse pas envahir par lui comme ce semble etre le cas des autres bloggers qui ne le supportent pas. On peut avoir un long debat sur une chose, mais on ne va pas passer tout son temps a discuter de tout avec lui.
    Pour l'instant je discute avec Badiou/Finkie donc comme ils sont absents, c'est moins passionnel. et aussi a propos de Lenine qu'on a deforme.

    Le "Que faire" je ne me souviens pas de ce que tu y dis mais chacun doit etre frappe par des choses differentes. Par contre dans le PG aussi dont je suis membre, il y a cette ambition de faire de l'education populaire, n'est-ce pas du meme ressort? La conscience amenee de l'exterieur (sans doute par les intellectuels), faire prendre conscience aux gens de leur oppression et de la possibilite d'un autre mode de production, en fait je ne vois pas trop ce qui est mal la dedans. Je me souviens d'un passage qui m'a frappee ou il parle de faire devenir conscient ce qui est inconscient. La meme idee que Freud bizarrement. Et c'est vrai le fonctionnement du capitalisme est opaque. On a l'impression que tout le monde est egal, que le patron tout comme l'ouvrier sont juste deux individus aussi libres l'un que l'autre etc... l'alienation n'est pas evidente a priori. Donc oui faire prendre conscience de ce qu'est ce systeme je trouve que c'est bien. C'est sans doute pour cela que je n'ai pas lu comme toi le texte.

  31. Ifig dit :

    Pour ceux qui s'intéressent à la situation sur les régionales en Bretagne, Xavier du PG 22 donne un peu plus d e détails dans un commentaire de cet article.

  32. Annie dit :

    @Jennifer post 380 : faire prendre conscience de ce qui est inconscient, tu parles en fait de ce faux égalitarisme : à savoir cette illusion géniale du capitalisme financiarisé que le patron et le salarié sont sur le même piédestal et négocient "librement" ; d'où la multiplication des ruptures "amiables" d'un contrat de travail pour contourner les lourdes procédures de licenciement, le cynisme des grandes enseignes à budgétiser à l'avance des "postes licenciement" qui sont défisqualisés, les tentatives râtées de type CPE mais qui reviennent toujours par la petite fenêtre, etc.
    Cet égalitarisme basé aussi en partie sur l'égalité des êtres humains prévue dans la déclaration universelle des DDH et la constitution est bien évidemment une escroquerie : le patron possédant et le salarié ne sont pas du tout égaux. D'où l'observation de Rigaudiat parlant de net retour au 19ème siècle : on abat tout ce qui a pu permettre au depossédé de ne plus être en position de quémandeur. Et tout cela au nom de la "liberté" (de négociation/chantage plutôt) et de "l'égalité" (m**** le salarié a "trop" de droits) !

  33. VERGNES dit :

    Nombreux sur ce blog et à maintes reprises souhaitent que le PG soit un mouvement d'"éducation populaire."
    Certes, mais l'éducation ne se limite pas à la lecture et aux débats qu'ils peuvent susciter.
    L'éducation populaire se fait aussi par l'action, par l'exemple pour justement montrer concrétement que l'idéologie dominante dans laquelle chacun baigne est un carcan que l'on peut rompre pour peu que l'on s'en donne la peine.
    Et ce n'est surement pas en perpétrant et en entretenant l'illusion que le PS et EE sont les seuls remparts face à la droite du moment que l'on créera les conditions pour que justement cette "éducation populaire" au travers de travaux pratiques puisse ouvrir un domaine de réflexion autre que celui qui lui est proposé par les capitalistes et ceux qui les accompagnent.

    En ce sens, rompre clairement,et le faire savoir,avec les sociaux-libéraux serait assurément une vraie leçon d'éducation populaire. Place aux travaux pratiques, c'est souvent plus instructif.

    L'action méne à la lecture, la lecture nous ramène à l'action pour l'enrichir. C'est sur cette dynamique que se construit l'éducation populaire.

    Avant de se proclamer l'instituteur du peuple, il faut soi-même s'être confronté à la réalité de la lutte de classe et dans les actes mettre en pratique ce qu'elle nous a appris en s'appuyant sur les expériences et les réflexions de ceux qui nous ont précédés. Chacun de nous est instituteur et éléve. Mais ne jamais mettre en pratique les acquis reste une démarche stérile, en effet si l'on ne peut vérifier sur le terrain, il est impossible d'en tirer un bilan et de rectifier le tir si nécessaire.
    C'est bien pour cela qu'il serait grand temps de tirer les enseignements des "gauches plurielles" et de rectifier le tir.
    L'éducation populaire,il faut d'abord se l'appliquer à soi-même avant de vouloir la transmettre.

  34. Reykj-on-Thames dit :

    @ 300 Jennifer

    Je cite l’argument typique « feministe » qui cache mal l’islamophobie et le rejet de l’autre mis en avant par Reijk

    Et hélas, votre réponse à un fait vérifiable est toujours un jugement (feminisme, islamophobie, rejet). Mais vous ne m’avez pas expliqué en quoi les gens comme vous aidez ces immigrés Afghans. Ces Afghans pour lesquels ceux qui comme vous approuvent leur fuite n’ont toujours pas apporté d’aide pratique, alors que ceux renvoyés ont été pris en charge dans leur pays.

    …comment se fait-il que malgre ces conditions horribles faites aux refugies en Europe, ils continuent a affluer? Ne fuient-ils pas des conditions encore plus horribles de leurs pays?

    Les réfugiés restent dans des pays proches de leur pays d’origine ou des zones d’accueil humanitaire dans leur pays. Pour ceux qui choisissent des contrées plus éloignées et de culture différente, je préfère parler d’immigrés.
    Vous ne semblez pas avoir écouté les motivations données par certains de ces immigrés à propos de leur fuite d’Afghanistan. Ils ne cachent pourtant pas que leur ambition, comme la plupart des immigrés ces dernières années, c’est la réussite personnelle (financière, sociale…).
    Pourquoi continuent-ils d’affluer ? Parce qu’il me semble qu’on leur a promis d’examiner leur demande et de leur accorder le droit d’asile dans des pays européens prêts à les accepter. Par ailleurs, ce n’est pas un secret, leur destination était la GB. Il y a déjà une communauté d’Afghans immigrés en GB, certains y font aussi leurs études. Donc les nouveaux arrivants comptent sur ce réseau et la politique d’immigration massive encouragée par le Gouvernement et l’aide financière qui leur ait accordée. Certains peuvent très bien aussi venir pour d’autres motivations : rejoindre des extrêmistes ou sympathisants.
    Pour freiner l’immigration, et c’est ce que souhaite un grand nombre d’Afghans interrogés par les ONGs, c’est la fin de l’ingérence militaire et l’aide à la reconstruction de l’économie (ciblée et contrôlee) entre autres, et non satisfaire les ambitions personnelles et egoistes de quelques uns aux dépens en plus des Français et Européens les plus modestes.

    ..Justement on est bien d’accord, on aimerait bien que ces immigres soient mieux accueillis ici,…

    Non nous ne sommes pas d’accord car contrairement à vous je suis opposée à cet accueil pour des raisons déjà citées. C’est pour moi la mauvaise solution pour le pays d’origine des immigrés et pour la France et l’Europe. Et là encore vous n’avez pas répondu à la 1ère partie de ma question “j’attends que tous ceux qui, comme vous, veulent accueillir ces immigrés dont les mentalities, l’éducation, la culture diffèrent de celles de l’Europe, m’apportent des preuves qu’ils savent qui sont vraiment ces demandeurs d’asile, et aussi quel avenir on leur propose …”

    Sur la comparaison entre la guerre civile en Espagne et la guerre imperialiste de l’OTAN contre l’Afghanistan, on ne peut rien comparer entre les brigades internationales et Al Qaeda (la question d’ailleurs n’est pas El Qaeda mais les talibans qui resistent). Oui je trouve effectivement que vous manquez de notions en histoire, Reijk. On n’y comprend plus rien, un vrai meli melo. Je vous cite: Je ne suis pas compétente en histoire mais il me semble qu’il y a eu aussi des volontaires européens qui avaient rejoint le POUM dans leur combat contre le régime franquiste (cf Land and Freedom, de Ken Loach). Si on compare avec le conflit Irakien ou Afghan, on note que ce ne sont pas ceux qui prêchent la tolérance et la générosité qui sont partis en Irak ou en Afghanistan, mais des musulmans qui soutiennent Al Qaeda et les Talibans.

    C’est curieux comme vous ne pouvez résister à l’envie de diminuer votre interlocuteur ! Non, je n’ai effectivement pas de connaissances approfondies en histoire, j’ai fait référence à un film sur cette période de l’histoire espagnole, période de l’histoire mentionnée par un autre blogueur et sur laquelle j’ai rebondie. Ce n'est pas moi qui ait évoqué l'Espagne de Franco. Relisez ce que j’ai dit et le commentaire du blogueur auquel j'ai répondu. De plus, je ne parle pas des Brigades internationales mais du POUM dont certains combattants auraient d’ailleurs tués par ces Brigades, et je ne compare pas non plus ces brigades à Al Qaeda.
    Par ailleurs, les groupes se réclamant d’Al Qaeda sont présents dans divers pays. Les justifications de cette guerre offensive données par les Américains et l’OTAN étaient bien Bin Laden et Al Qaeda, réfugiés paraît-il en Afghanistan (puis au Pakistan ?) ainsi que les Talibans sympatisants.
    Dans les deux guerres, l'une civile (Espagne), l'autre d'ingérence étrangère (Afghanistan), il y a des étrangers qui se portent volontaires pour combattre au nom d'une idée. Et si je compare ces deux guerres c’est en réponse à un passage précis d'un commentaire que m’avez fait ce blogueur.

    Je ne réponds pas au reste de votre commentaire qui s'éloigne de mon commentaire et du sujet. C'est déjà assez confus...

    ...vous seriez pour la guerre imperialiste en Afghanistan
    Et ne me prêtez pas SVP de propos dont j'ignore moi-même si je les tiendrais.

  35. reno dit :

    salut mes camarades
    tout à coup, une idée m'a traversé que j'aimerais vous soumettre;
    elle viens du haschish et des poètes
    elle me rappelle que l'ecologie, le communautaire, l'amour pour les autres
    les HIPPIES ils y etaient
    en 69
    peut etre c'est là que nous avons collectivement loupé l'occasion d'un tournant
    je vous aime tous de ce site
    peace and love with the gong planet

  36. reno dit :

    ce soir Fabius à la télé a dit qu'il faudrait bien voter pour un capable d'etre president en 2012
    pas mal non?

  37. André Assiétoi dit :

    @ Pulchérie D (@ 347
    Mais qu’est-ce que ça change, la religion ou la culture des maréchalistes ?
    Tout le monde peut se tromper, disait une astérie en descendant d’un oursin.
    Il n’en demeure pas moins que cette chanson a excité pas mal de jeunes qui ont fini dans les milices, la LVF et autres saloperies.
    Oui, mon vieux !
    Je t’en prie, reste assis !
    Pulchérie

    Et alors ? Où tu veux en venir ? J'ai défendu la chanson ? T'as vraiment de drôles de façons de débattre. Je suis pas souvent d'accord avec Descartes, qu'est un mec de droite, mais je comprends son agacement lorsqu'on le combat avec des amalgames, des pauvres arguments, en déformant ses propos ou en faisant étalage de ton ignorance, comme tu le fais ici.
    En 40, 90 % des Français étaient pétainistes. Ça n'en a pas fait pas forcément des membres de la LVF ou de la milice. Les mêmes seront gaullistes à la Libération. Non, tout ne se vaut pas. Les admirateurs du "vainqueur de Verdun" sont pas forcément les mêmes que les admirateurs de celui qui a fait voter les lois anti-juives. L'Histoire, c'est plus compliqué que ça, c'est pas les blancs contre les noirs. Si tu savais le nombre de "résistants" gaullistes férocement antisémites que j'ai pu croiser lorsque j'ai couvert le procès Papon (pour un journal de gauche, je te rassure)...
    Alors tes approximations à propos de Ray Ventura (ou sur bien d'autres sujets), je ne crois pas qu'elles convainquent grand monde. Heureusement que tu n'es pas au pouvoir, avec toi on se ferait tous flinguer pour je ne sais quoi qu'on aurait fait dans sa jeunesse.

  38. Annie dit :

    A propos du machin euro-atlantiste, du GMT, de l'affaire Swift et de la perte de souveraineté : http://www.voltairenet.org/article163287.html

    ça me fait penser que je n'ai pas (encore) le passeport à codes barres.

  39. carole G dit :

    @ Henri Brosse(post 374)
    Mais ce n'est pas à toi à partir!...
    http://profil-pervers-narcissique.blogspot.com/

  40. carlo dit :

    @ Reykj-on-Thames

    « Mais je ne vois pas une justification d’autres dérives ou quelque acte odieux ».
    J’en prends acte. Chacun saura désormais ici que vous dénoncez les dérives sécuritaires du gouvernement. Merci de l’avoir précisé.

    « Il ne s’agit pas de « quelques » femmes voilées ».
    Oui, je sais. Il ne s’agit de rien de moins que de l’islamisation de l’Occident. Et ceci est un simple constat, non un fantasme. Au fait, je serais curieux de savoir comment vous parvenez à concilier une telle affirmation avec votre dénonciation des dérives sécuritaires du gouvernement.

    « Surtout si les réponses qui me sont faites ne sont pas basées sur l’observation »
    Je crois que tout le monde a désormais bien compris le sens très particulier que vous donnez aux mots « observation » et « constat ».

  41. Le Réseau Voltaire ne m'apparait guère fiable... avec quelqu'un comme Meyssian, la théorie du complot...e

  42. Pulchérie D dit :

    @ André Assiétoi

    Merci, j’en reste assise et éberluée devant ta rage.
    Je n’ai jamais dit que tu défendais cette chanson.
    Mes informations sur celle-ci, je les tiens de Wikipédia.

    « Le Maréchal, nous voilà ! étant un élément majeur de la propagande de Vichy »
    lit-on sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Maréchal,_nous_voilà_!
    Il est très possible qu’en juin 1940, 90 % des Français aient été maréchalistes (encore faudrait-il une référence historique sérieuse).
    Je conçois aisément que la fondation des Chantiers de la Jeunesse, le 29 juin 1940 (voir Chantiers de la Jeunesse sur Google) ait suscité l’enthousiasme.
    Mais le loup commence à montrer sa gueule ouverte le 3 octobre 1940, les juifs de nationalité française perdirent, par décret du gouvernement de Vichy, leur statut de citoyen à part entière.avec le premier statut des Juifs, qui exclut ceux-ci de la fonction publique et des fonctions commerciales et industrielles.
    http://www.google.be/search?q=statut+des+juifs+1940&hl=fr&tbs=tl:1&tbo=u&ei=4jUvS4-MIZzL-Qa72ZCNBg&sa=X&oi=timeline_result&ct=title&resnum=11&ved=0CCYQ5wIwCg

    Or, la chanson est créée en 1941 et est interprétée, entre autres, par André Dassary (enregistrement Pathé, accompagné par Ray Ventura).
    (Voir la première citation de Wikipédia).
    Wikipedia a-t-il commis une erreur, ou Ray Ventura s’est-il accroché jusqu’à interpréter un chant à la gloire de celui qui poursuivait les Juifs dès le 3 octobre 1940 ? Ventura était-il encore en France en 1941 ? Problème.

    Tu dis : « Si tu savais le nombre de « résistants » gaullistes férocement antisémites que j’ai pu croiser lorsque j’ai couvert le procès Papon (pour un journal de gauche, je te rassure)… ».
    Je vais être plus précise que toi.
    Je suis d’une époque où la loi Gayssot n’avait pas été promulguée et où Rassinier, rescapé des camps de concentration, était violemment antisémite.(Voir Rassinier sur Google)

    Et après, pourquoi débattre sur ce sujet ?
    Quant à des approximations sur d’autres sujets, dont tu m’accuses, quant aux amalgames que j’ai commis, pourrais-tu les citer ?
    Dans les actualités afghanes ?
    J’aurais élevé de pauvres arguments contre dieukartz ! Quand ?
    A propos de l’extraction de l’uranium? J’ai fait étalage de mon ignorance en chimie, sans doute ?
    Je ne comprends toujours pas ta hargne.

  43. Pulchérie D dit :

    @ Hold-up (377)

    L'article du site canadien est signé Michel Chossudovsky, qui est un auteur digne de foi (il fut l'un des premiers à contrer les arguments de Clinton pour justifier l'attaque décidée non démocratiquement sur ce qui restait de la Yougoslavie, en 1999.
    Il me semble que Mondialisation est un site sérieux.

  44. jennifer dit :

    @Reyjk on thames

    Quel plaisir de vous lire! je cite: "Ces Afghans pour lesquels ceux qui comme vous approuvent leur fuite n’ont toujours pas apporté d’aide pratique, alors que ceux renvoyés ont été pris en charge dans leur pays."

    Les afghans ont "pris la fuite" comme vous dites, on sent un jugement moral derriere ce mot. Ce seraient donc des laches? Ils ont fui la guerre, les talibans, la pauvrete, leurs femmes voilees? Mais le regal vient apres: ceux qui sont renvoyes eux sont pris en charge. Oui d'ailleurs ca coute tres cher une expulsion. Ils sont pris en charge pour etre livres a une guerre. Quelle charite, quelle humanite!

    Ce que je ne comprends pas c'est que vous etes pour la fin de l'intervention en Afghanistan mais vous ne faites pas le lien entre cette guerre et la "fuite" des afghans comme vous dites. Pour vous, ils immigrent pour faire des etudes en Angleterre, ou faire fortune en Grande Bretagne! On croit rever. Vous qui aimez Ken Loach, avez vous vu son film sur l'immigration (pas des afghans)? on fait beaucoup mieux en termes d'etudes.

    Ce que des gens "comme moi" font pour ameliorer les conditions d'accueil de ces migrants: on se bat contre les centres de detention, prefiguration de camps de concentration, on se bat pour leur regularisation, on se bat contre notre gouvernement qui les traite comme des sous humains.

    C’est curieux comme vous ne pouvez résister à l’envie de diminuer votre interlocuteur ! je ne cherche pas a vous diminuer mais vraiment la vous avez dit n'importe quoi. Les etrangers en Espagne etaient, que vous le vouliez ou non les brigades internationales. Oui toute votre comparaison est confuse et donc ma reponse vous a parue confuse car une poule n'y retrouverait pas ses petits dans cette comparaison bizarre que vous avez faite. Carlo avait parle de ce que cela faisait d'arriver d'un autre pays comme sa famille l'a faite (et la mienne) apres la guerre civile. Il n'a pas compare la guerre d'Espagne et l'Afghanistan, mais du vecu de la transplantation dans un pays ou on pouvait montrer du doigt "los rojos".

  45. Pulchérie D dit :

    @Henri Brosse (374)
    Il y a longtemps que j'ai dénoncé les pratiques de celui que je ne nommes plus que dieukartz, car il ne périte pas son pseudo.
    D'accord avec toi :
    "Ses commentaires au moins en ce qui concerne mes propos relèvent de la malhonnêteté intellectuelle, de la falsification des propos de l’interlocuteur et de la manipulation des citations."
    Ce n'est pas seulement avec toi, mais avec tout le monde. De plus, il ment.
    Sur le post 248, il déclare à Jennifer. "Je ne me souviens pas d’avoir écrit un mot sur le « maréchal Pétain » (je constate en tout cas que tu utilises à son égard le titre de « maréchal » dont il a été déchu à la libération…).
    Je vais sur son blog (il suffit de cliquer sur Descartes pour y être propulsé sur-le-champ) et, utilisant la fonction recherche de mon ordinateur, j'arrive immédiatement sur ce passage :
    Et si débattre des vrais problèmes c’est être « pétainiste », et bien j’assume: Vive le Maréchal! »
    Il m'a fait le même coup, niant avoir déclaré une chose idiote, et depuis, je refuse tout débat avec lui.

    Je ne suis pas le seul à te demander de continuer à contribuer efficacement, comme tu sais le faire, à la tenue de ce blog. Ignore tout simplement dieukartz.
    Merci.
    Pulchérie D.

  46. Descartes dit :

    @carlo (#375)

    Mais ma remarque ne concernait que les comportements vestimentaires liés à l’appartenance religieuse et je ne vois toujours pas de quelle façon le port de la burqa pourrait être décrit comme une agression ni en quoi, par conséquent, « l’effet accordéon » pourrait justifier son interdiction.

    Prenons quelques exemples: Un indien arrive à Paris, et pour sa première journée dans la ville lumière, il décide de mettre sa meilleure cravate, une cravate un trône un très ancien symbole aryen, très courant dans la décoration des temples hindous, celui de la croix gammée. Deuxième exemple, un skinhead allemand arrive à Paris, et pour bien montrer qui il est et semer la terreur dans les races inférieures, il met son blouson préféré, celui qui porte une croix gammée sur le bras. Objectivement, les deux comportements sont équivalents. Mais il y a un élément subjectif qui les différencie: dans le premier cas, si offense il y a, elle est involontaire. Dans le deuxième cas, le "comportement vestimentaire" a clairement une intention agressive. Et clairement, le traitement ne peut être le même: dans le premier cas, il suffirait probablement d'attirer l'attention du touriste sur le fait que le symbole en question a un sens particulier chez nous pour qu'il l'enlève. Dans le second cas, la réponse serait probablement très différente.

    Maintenant, que faudrait-il penser du touriste indien qui, même après qu'on lui ait expliqué le sens du symbole qu'il porte, persisterait à le porter ?

    Certes, vous dites souvent que la transgression intentionnelle d’une interdiction constitue en soi une agression (« celui qui ne le fait pas intentionnellement commet un acte agressif «). Mais, cet argument est sans valeur en la circonstance -vous en êtes vous-même convenu- puisque le port de la burqa n’est pas (encore) interdit.

    On ne peut pas ramener toutes les interdictions à la loi. Beaucoup de gestes que la loi n'interdit pas sont interdits de facto par la coutume. Il n'est nullement interdit par la loi de se réjouir publiquement de la mort de quelqu'un. Et cependant, celui qui dans un enterrement s'exclamerait à propos du mort "il l'a bien mérité" serait certainement considéré comme "agressif"... et celui qui lui foutrait une raclée serait certainement relaxé en justice avec la circonstance atténuante de "provocation".

    Ce qui est regrettable, dans l'affaire du voile comme dans celui de la burqa c'est justement que, contrairement à ce qui s'était passé lors de l'assimilation des précédentes vagues d'immigration, il y a un secteur qui n'admet plus de se plier à un certain nombre de "coutumes" (par exemple, celle qui veut qu'en France on s'habille d'une certaine manière). Ce qui oblige la collectivité d'accueil à juridiciser les rapports en transformant les interdictions "coutumières" en interdiction légale. Dans le processus, on perd en flexibilité.

    Je ne suis d’ailleurs même pas sûr, soit dit en passant, que la transgression délibérée d’une règle puisse nécessairement s’interpréter comme une agression. Après tout, ne pas attacher sa ceinture de sécurité, par exemple, est bien une transgression mais ne constitue pas une agression à l’égard d’une autre personne.

    Si on tient à l'idée que la loi est l'expression de la volonté générale, la transgression délibérée de la loi est clairement un défi à la volonté générale, et donc une agression. Mais tu as raison de dire que toutes les transgressions délibérées ne sont pas vécues de la même manière, et que certaines ne sont pas vécues comme des agressions. C'est le cas en particulier des obligations instaurés pour protéger la personne même de celui qui et obligé (c'est le cas du port de la ceinture de sécurité), pour lesquelles l'intérêt social de la mesure est moins apparent.

    Peut-être estimez-vous qu’on est en droit de tenir pour une agression tout acte qui est subjectivement vécu de cette façon.

    Pas du tout. Une telle position réduirait à néant les libertés publiques, parce qu'on trouvera toujours quelqu'un pour "vivre subjectivement" un acte donné comme agressif. Par exemple, comme vous le soulignez, cela conduirait à criminaliser le blasphème. Non, je tiens pour "agressif" la violation volontaire d'une interdiction. Ce qui suppose l'existence préalable de l'interdiction. Dans notre société, le blasphème n'est pas interdit, et donc, même si certains le vivent comme une agression, il reste acceptable. Par contre, dans notre société, l'exhibition de symboles religieux dans l'espace public est interdite, et celui qui viole en connaissance de cause cette règle commet une agression.

    Ce qui peut changer, par contre, c'est le degré d'acceptation d'une agression selon la manière dont on la "vit" subjectivement. Les chrétiens ne vivent pas les caricatures du Christ de la même manière que les musulmans les caricatures de Mahomet. Ce qui fait que les premiers acceptent des choses que les seconds rejettent. Mais en droit, ils sont équivalents.

    En toute hypothèse, la comparaison entre le port de la burqa et des sacrifices humains n’éclaire en rien le débat. Sacrifier un être humain, c’est bien évidemment l’agresser

    Pourquoi "bien évidement" ? Imaginons que l'être humain en question soit volontaire pour être sacrifié (ce qui était le cas dans beaucoup de sacrifices, voir par exemple certains suicides collectifs sectaires). En quoi le sacrifice serait alors une "agression" ? La seule manière de considérer cet acte "agressif", c'est une référence à un ordre extérieur, celui de la loi et de la société.

    Absolument pas. Les exemples que vous donnez (tuer pour défendre ses biens ou sa vie) montrent tout au contraire que c’est sur le fondement de dommages objectifs (concernant ses biens ou sa vie) et non sur la base d’un vague sentiment par définition subjectif, qu’il est permis dans certaines sociétés, et dans certaines circonstances, de tuer.

    C'est un peu plus compliqué que cela. Si les dommages causés par le vol étaient purement "objectifs", la réaction des sociétés devrait être partout la même. Or, certaines jugent qu'il est légitime de tuer un voleur pour défendre ses bien, et d'autres pas. Ce qui indique qu'il existe un élément "subjectif" (non pas au niveau des individus, mais des sociétés) associé au dommage causé par le vol. Dans la même veine, il ne s'agit pas d'interdir la burqua "sur la base d'un vague sentiment" individuel, mais sur la base d'une subjectivité collective.

    En toute rigueur, il faudrait dire que l’interdiction absolue de tuer n’est pas universelle et ne fait donc pas consensus, nullement qu’elle repose sur un simple sentiment indépendant de toute « donnée objective » discutable.

    Certes, mais la même chose peut être dite de l'interdiction de la burqua.

    De même, il appartient à ceux qui sont favorables à un changement de législation de montrer en quoi l’innovation législative souhaitée serait en mesure de prémunir certaines personnes d’un préjudice qui ne saurait se réduire au simple fait de se sentir offensé.

    Pourquoi ? Quel "préjudice" pourraient invoquer ceux qui ont voté l'interdiction pour les personnes de se promener nues dans la rue ? Quel "préjudice" pourraient-elles évoquer ? Contrairement à ce que tu sembles penser, il y a une grande quantité d'interdictions (législatives ou coutumières) dont la motivation n'a rien à voir avec un "préjudice".

    On peut en effet concevoir sans peine les raisons pour lesquelles les femmes ne sont pas autorisées à se promener seins nus, ailleurs qu’à la plage.

    Aurais tu l'amabilité de donner quelques exemples de raisons "objectives" (c'est à dire, ne faisant pas appel à la notion d'offense) pour une telle interdiction ? Parce que franchement, j'ai beaucoup de peine à en concevoir une.

    Pour conclure, je ne suis pas forcément en faveur d'une interdiction par voie législative de la burqua. Ce qui m'inquiète dans cette affaire, c'est qu'il semblerait que la société n'a plus aucun moyen de faire appliquer des règles "sociales" sans passer par la voie législative. C'est un peu la dérive de la logique des "droits" qui pousse à cela. Hier, le bénéfice de toute une série de prestations de solidarité était attaché à la vision que les autres avaient de vous, et donc au respect de certaines règles sociales. Aujourd'hui, l'essentiel des prestations est attaché à un statut légal, et les "droits" protégés par la loi empêchent d'exprimer matériellement une désapprobation devant un comportement que la loi n'interdit pas. Dans ce contexte, il n'y a plus aucun garde fou, aucune pression qui maintient la conformité. On peut se réjouir par un certain côté de ce changement, puisqu'il augmente notre marge de liberté. L'ennui, c'est qu'il augmente aussi la marge de liberté des autres, y compris pour faire des choses qui nous choquent et nous offensent. La question qui se pose forcément est: est-il possible dans ce contexte maintenir un minimum de cohésion sociale ?

  47. FrédéricLN dit :

    Bonjour, étant militant MoDem je suis très honoré que vous consacriez un billet à notre parti. Et je vous félicite de le consacrer au fond. Et à traiter de sujets importants, plutôt qu'à chercher dans les coins des bouts de phrase anecdotiques, exercice habituel dans le débat politique.

    Je suis heureux de voir qualifier notre programme comme "de droite" chez vous, alors que la plupart des médias le qualifient de programme "de gauche" : peut-être après tout est-il un programme du centre, démocrate, et c'est ce qui me tient à coeur.

    J'ai des points de désaccord avec les analyses que vous faites, mais cela demanderait plus d'un commentaire de blog. Je signalerais juste un point : la taxe Tobin figurait dans le programme présidentiel de François Bayrou en 2002 (vous avez bien lu). Et comme vous l'écrivez, la majorité du PS n'en voulait pas...

  48. Descartes dit :

    @Claude (#379)

    Le meurtre : jusque dans les années cinquante, le code napoléonien (appelé communément code pénal) autorisait le mari trompé à tuer sa femme sur le champ ainsi que son amant… Au nom d’une très vieille loi latine, celle du pater familias, maître chez lui et ayant de ce fait droit de vie et de mort sur sa famille. Chez les romains, ce droit s’étendait également à leurs esclaves et à leur clientèle (droit qui a quelque peu fluctué selon les périodes).

    Faut relire ses classiques...

    - Le code Napoléon est le nom donné au "code civil des français" promulgué le 21 mars 1804. Ce n'est donc pas lui qui est "communément appelé le code pénal".

    - Le code pénal de 1810 n'autorisait pas "le mari trompé à tuer sa femme sur le champ ainsi que son amant…". Il considérait le meurtre d'une femme adultère et de son amant "excusable" s'il est commis "à l'instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale". Trois conditions donc: le meurtre doit être commis "à l'instant", il doit y avoir "flagrant délit", et celui-ci doit avoir lieu "dans la maison conjugale"... Cela n'a donc rien à voir avec les droits du "pater familias", qui étaient des droits objectifs, qui s'exerçaient sans regard aux circonstances.

  49. Descartes dit :

    @Henri Brosse (#374)

    Encore un qui ne supporte pas la contradiction. Dès qu'on ne rentre pas dans sa logique, commence les procès d'intention:

    Je ne veux plus m’adresser à lui, ni même continuer d’intervenir sur ce blog puisque on se heurte à une sorte de folie qui vise à décourager l’autre, à provoquer l’insulte et ainsi à éliminer les points de vue qui contredisent et ne sont pas dupes de son système.

    Aha. Mon crime serait donc de "provoquer l'insulte", ce qui "éliminerait les points de vue qui ne sont pas dupes de mon système". A lire ce genre de commentaire, je me sens tout à coup un pouvoir diabolique: ainsi, j'aurais le pouvoir d'obliger les autres à insulter, et donc à s'éliminer d'eux mêmes. Pas mal, non ? Et ça continue:

    Non Descartes n’adore pas la discussion, il adore mettre en contradiction ceux qui ne rentrent pas dans son système de pensée.

    Mais... je croyais que la discussion, c'était justement soulever les contradictions... Explique moi, Henri, en quoi consiste exactement pour toi une discussion. A ce que chacun dise à l'autre "oui, cher maître, vous avez tout à fait raison" tout le temps ? A ce que chacun exprime une opinion sans jamais chercher à démonter les opinions des autres ? A quoi ca peut servir, une discussion conçue en ces termes ?

    Débattre, c'est soumettre son raisonnement à la sagacité des autres. Et si on n'est pas prêt à se remettre en question, à "être mis en contradiction" selon tes propres termes, alors mieux vaut ne pas s'engager.

    Avec ceux qui rentrent dans son jeu, il reste dans les clous, quant il n’est pas tout miel pour maintenir des interlocuteur et sa présence sur ce blog. Je ne suis pas loin de penser que Descartes utilise sciemment un système intellectuel extraordinairement pervers : serait-il un flic ? en tous cas c’est un agent provocateur, dont toute la stratégie vise à détourner la réflexion vers des polémiques sans fin par l’utilisation de sophismes, de falsifications et de contre-vérités et de que certains sur ce blog avaient repéré depuis longtemps.

    Et encore un procès d'intention... et je suis de plus en plus diabolique, vous vous rendez compte ? Je serais "tout miel" avec ceux qui "rentrent dans mon jeu", avec des intentions inavouable. T'as compris, Jennifer ?
    Franchement, les camarades, croyez vous que ce blog soit suffisamment important pour que quelqu'un dépense du bon argent à y mettre des "flics" et des "agents provocateurs" ? Franchement, croyez vous que la "réflexion" sur ce blog soit si vitale à la révolution prolétarienne que quelqu'un puisse dépenser des efforts pour la "détourner" ? Allons... gardons le sens des proportions.

    Je n’en veux pour preuve que ses manipulations de citations à propos de la division du travail. Ou alors il faudrait admettre qu’il ne sait pas lire (ce que je ne crois pas).

    Ou alors, que tu aies dit une connerie, et que tu ne veuilles pas l'admettre. Tout est possible dans ce bas monde, n'est ce pas ?


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