24déc 09

Ambiance du jour de Noël en grève de la faim

Lutte de Noël

00 nouredineCe soir je suis au chaud parmi les miens dans le sud de la France. Par habitude depuis tant d’années, je me donne un temps ce soir là pour penser à ceux qui sont dans la peine la maladie ou la souffrance. Cette cette année, comme depuis combien d’autres déjà, j’aurais croisé sans pleurer tant de pauvres diables couchés dans la rue et cette infamie m'obsède. Mais cette fois ci je dédie cette note de Noel aux camarades d’EDF que je suis allé soutenir ce matin au centre proche de la gare du nord.

 

 

IL NE RESTAIT QUE CETTE FORME D'ACTION

yann et michelIl y a une grève de la faim dans le centre pour défendre Nouredine, syndicaliste licencié dans la vague de répression qui suit la grève de ce printemps. Yann et Michel font cette grève. Yann a dit que c’était une forme d’action qu’il n’avait jamais utilisé jusque là. C’est juste qu’il ne restait plus que cela à ce moment. Yann a dit qu'il avait passé l’âge des coups de tête. Il l'a dit comme ça. Il se bat de cette façon parce qu’il faut se battre et pas parce que cette forme d’action extrème l’attire. Les deux grévistes de la faim ont petite mine au bout de onze jours. Nouredine a un peu le moral dans les chaussettes. Mais ils vont tenir. Yann Cochin, en grève de la faim, dirigeant du syndicat Sud Enérgie, m’a dit : «je ne les laisserai pas tomber à rester tous seuls à Noël avec leur feuille de licenciement ». Les gars et les filles de la CGT, sévèrement frappés, eux aussi, sont là en rangs serrés.  Il faut parler d’eux. Leur lutte ne peut pas être médiatisée autant qu’elle le devrait car Suez et GRDF sont des gros bailleurs de publicité. La presse ne mord pas la main qui la nourrit. Elle a raison car ce sont des sauvages.

MONSIEUR PATRON NE JEUNE PAS

002 OratriceLe patron, ce bon chrétien qui dirige le tiroir caisse de la boite, écrit son nom en lettre de feu dans la longue liste des brutes sociales. Ce soir monsieur dinera en famille. Peut-être y aura-t-il des amis. On parlera de choses et d’autres avec délicatesse et intelligence. Un  temps de pause si indispensable quand on a des responsabilités ma bonne amie ! Les copains en lutte, eux, vont essayer d’oublier qu’on leur a interdit l’accès aux douches. Et tous les autres serreront les poings en pensant aux puissants qui les persécutent. Ce mot est le bon. Jugez : 250 sanctions. Infligées avec une subtile cruauté imaginative. Par exemple rétrograder un agent deux ans avant sa retraite. Il pourra méditer pendant des années l’ampleur de sa faute. Monsieur Patron, lui, a surement sa retraite chapeau, son parachute doré ou je ne sais quoi qui représente plusieurs centaines d’années de retraite amputée d’un syndicaliste sanctionné.. D’autant plus copieuse qu’il aura fait cracher de «la valeur» à ces salopards d’ouvriers syndiqués ou pas. Quelle imagination pour faire mal chez ce monsieur ! Licencier des gens juste avant Noel ! Ah ! Ah ! « Et voila, Basile ce que ça te coute de faire le con ! Regarde ta femme et tes gosses dans les yeux maintenant ! Ah il est beau ton noël ! » Sept mois après la grève ! Sur un motif bidon ? Qu’importe ! Tout le monde sait combien de temps il faudra pour que la justice s’y mette. Le pauvre diable aura du passer à autre chose !  Autre idée : mettre à pied, sans salaires, de jeunes agents histoire de les redresser durablement en punissant toute la famille. Et ainsi de suite. 

ILS ONT RAISON DE NE PAS SE LAISSER FAIRE

01 martine et olivierDonc en bas du bâtiment, on faisait nos prises de parole. Syndicalistes, associatifs, militants politiques. Il y a pendant quelques quarts d’heure toute l’autre gauche. Je cite juste Olivier Besancenot, à cause de sa main dans le plâtre du fait de ses os cassés dans la répression de la manifestation devant l’assemblée nationale. Et Martine Billard parce qu’elle a déposé une question écrite au gouvernement sur cette répression. A la fin des  prises de parole une dame a pris le micro. «Moi, je ne suis pas une oratrice. Je suis la mère d’un de ces gars à qui on fait du mal en ce moment et qui se battent. Il ne sera pas là pour le repas de Noël comme c’était prévu ! J’ai quatre vingt sept ans, j’ai de la peine ! Mais ils ont raison de pas se laisser faire ! Merci à tous ceux qui sont venus ce matin».

FAITES DU BRUIT POUR EUX

Mes amis qui me lisez, voyez autour de vous. De tous côtés, la peine au milieu de la fête. Tachons de ne pas jouer le jeu des puissants ! Ne laissons pas les nôtres dans l’indifférence. Aidons les,  comme ils nous ont aidé, ceux qui se sont battus pour nous en défendant notre service public.


560 commentaires à “Lutte de Noël”
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  1. Descartes dit :

    @Carlo (#512)

    Je n'ai pas beaucoup de temps, mais je n'ai pas voulu laisser sans réponse votre commentaire. Lorsqu'on trouve un interlocuteur sérieux, on le garde ! ;-)

    1) « Je n’ai jamais dit que l’intentionnalité justifiait l’interdiction de la burqua »,« je n’ai jamais dit qu’il « fallait interdire la burqua ».Nous sommes donc d’accord. Dont acte.

    Je ne suis pas sûr que ce soit le cas. Je n'ai jamais dit qu'il fallait interdire la burqua, mais je n'ai pas dit le contraire non plus. Je ne pense pas que ce soit "l'intentionnalité" qui justifie l'interdiction, mais je vois bien d'autres motifs qui pourraient la justifier. En fait, je n'ai pas de position absolue sur la question. Je pense que dans certains contextes, une interdiction se justifierait. Cela dépend pour moi essentiellement de la capacité de la société d'accueil à faire respecter les règles de coexistence. Si la société n'en est pas capable, il faudra passer par une interdiction légale. Le principe qui guide ma réflexion est qu'une société (quelqu'elle soit) a le droit (parce qu'elle a la nécessité) de fixer des règles de coexistence, et doit les faire respecter par tous.

    2) Le principe "nul n'est censé ignorer la loi" a bien un rapport avec l'intentionnalité. Je pense que vous confondez l'intentionnalité d'un acte avec l'intentionnalité de violer la loi. Prenons le cas d'un assassinat avec préméditation: on peut établir qu'il y avait intention de tuer. Mais y avait-il intention de violer la loi pour autant ? Pour savoir cela, il faut que le meurtrier sache au préalable qu'il y a une loi qui interdit le meurtre...

    La femme qui porte une burqua le fait toujours "intentionnellement" (personne ne porte une burqua par distraction). Mais a-t-elle pour autant une volonté de violer une norme (qui reste non-écrite pour le moment) ? Tant qu'il s'agit d'une norme non-écrite, elle pourrait invoquer la méconnaissance de la norme. Si cette norme non-écrite était demain juridicisé sous forme d'une loi, cette défense serait impossible, car "nul n'est censé ignorer la loi". La juridicisation s'accompagne donc d'une rigidification. CQFD

    3) Je n'ai jamais utilisé l'expression "trahit ma pensée" en supposant que vous auriez pu le faire intentionnellement (décidément, on revient toujours à l'intentionnalité). Je vous donne volontiers acte du fait que vous cherchez à comprendre ce que dit votre interlocuteur.

    5) En dépit de la tournure hypothétique de votre phrase, vous semblez admettre désormais que les interdictions instituées par la loi sont -ou, tout au moins, peuvent être- fondées sur un risque de dommage effectif susceptible de pouvoir être décrit objectivement

    Non, justement. La "tournure hypothétique" de la phrase indiquait que même en admettant votre position, on se trouvait devant une contradiction. Comme votre commentaire contient une ambiguïté, je me permets de clarifier ma position. Je ne conteste pas qu'une partie des interdictions légales soit fondée sur des "dommages effectifs susceptibles de pouvoir être décrits objectivement". Ce que je conteste, c'est que toutes les interdictions légales puissent être justifiées de cette façon. Je vous ai donné d'ailleurs un exemple d'une catégorie de délits, ceux contre la "décence publique" dont la justification repose sur une perception subjective "moyenne" (la "sensibilité d'un individu moyen", pour reprendre les termes de la Cour de Cassation). Je vous ai demandé plusieurs fois quelles sont les "dommages objectifs pouvant être décrits objectivement" que provoquerait une femme se promenant avec les seins nus sur les champs élysées...

    6) La technique qui consiste à prendre l'audience à témoin lorsqu'on n'a pas d'argument est très efficace dans les réunions, mais peu satisfaisante du point de vue rationnel. Vous n'avez pas répondu à ma question.

    7) "Objectivement", un suicide n'est pas la même chose qu'un meurtre. Mais on parlait ici des "composantes objectives" d'un meurtre. Et elles sont exactement les mêmes que celles du suicide...

    Vous écrivez ensuite: L’obligation d’empêcher un désespéré de mettre fin à ses jours peut se justifier par le caractère irréversible de l’acte qu’il s’apprête à accomplir. En l’empêchant de passer à l’acte, on lui permet donc de reconsidérer sa décision. Ai-je vraiment besoin de vous faire remarquer qu’il n’est pas absolument indispensable « d’arracher sa burqua à une femme dans la rue » pour l’amener à reconsidérer sa propre décision de se soustraire au regard d’autrui et que, de surcroît, ce ne serait sans doute guère efficace ?

    On pourrait discuter la question de "l'irreversibilité". Est-ce que le fait de passer des années derrière une burqua ne cause pas un "dommage irréversible" ? Mais même en admettant le point, je suis en total désaccord avec votre deuxième affirmation. Lorsqu'on croassait au passage des curés portant soutane, cela a été fort efficace. Je préférerais le même genre de méthodes à l'égard des femmes en burqua. Mais puisque dans notre société "postmoderne" cela est impraticable...

    9) J’ajoute qu’en vertu du principe de laïcité, la loi civile n’a pas à protéger les divinités, quelles qu’elles soient, contre les attaques des mécréants et que le respect des opinions, même religieuses, n’implique évidemment en aucune façon l’obligation de les partager.

    Mais oblige-t-elle à taire les critiques ? C'est là la question fondamentale. On dérive dangereusement lorsqu'on pose la question en termes de "respect". La DUDHC de 1789 ne parle pas de "respecter" les opinions ou les religions. Elle dispose simplement que "nul ne peut être persecuté pour ses opinions, même religieuses". La transformation progressive de cette obligation négative de "ne pas persécuter" en une obligation de "respect" est pour moi la pire menace pour les libertés. C'est par ce biais qu'on introduit aujourd'hui un quasi-délit de blasphème... comme le montre l'affaire des caricatures de Mahomet.

    Je vous ferai remarquer, pour terminer sur ce point, que l’interdiction du port de la burqa devrait aussi s’analyser comme une attaque dirigée contre des convictions religieuses, dès lors qu’on est dans l’incapacité de justifier une telle mesure.

    Admettons. Mais je ne vois pas de difficulté à "justifier une telle mesure"... si le besoin se faisait sentir. Pour moi, la difficulté n'est pas de savoir comment justifier l'interdiction, mais de trouver la manière la plus efficace d'en finir avec la burqua. Parce que nous sommes d'accord que c'est un objectif légitime, n'est ce pas ?

    Poser la question de cette manière vous paraîtra provocateur, mais je crois qu'il faut poser la question de fonds. Sommes nous d'accord sur le fait que notre société a besoin de règles de coexistence, et donc le droit et le devoir de les imposer à tous ?

    10) Il n’en demeure pas moins qu’un texte législatif repose sur des motifs qui peuvent être discutés en séance et dont le juge peut s’inspirer pour rendre ses décisions. J’ajoute que lorsqu’il examine la constitutionnalité d’une loi, le Conseil constitutionnel vérifie que ses modalités sont bien conformes à ses objectifs.

    Certes. Mais s'il vérifie la conformité du dispositif législatif aux objectifs, il n'a pas a juger la "constitutionnalité" des objectifs eux mêmes. Si une loi était votée avec pour objectif d'en finir avec la burqua, le conseil aurait à évaluer si le dispositif législatif respecte la constitution, et s'il permet effectivement d'en finir avec la burqua. Mais il n'aurait pas (et c'était votre point) à se prononcer sur la constitutionnalité de l'objectif lui même.

    Je profite de l'opportunité pour vous remercier de la qualité de ce débat, et vous souhaiter un excellent réveillon et une bonne année 2010

  2. Descartes dit :

    @Annie (#553)

    Faudrait savoir... d'abord tu dis "exactement" après avoir cité le paragraphe suivant:

    Cette façon de faire est dangereuse, parce qu’au lieu de voir la société telle qu’elle est, on la voit comme une généralisation d’expériences individuelles. Au lieu de regarder la misère telle qu’elle est (par exemple, en prenant les statistiques de l’INSEE), on la regarde avec les yeux de la sentimentalité, et du coup on a un discours misérabiliste qui ne convainc que les convaincus. Cette généralisation d’expériences individuelles fabrique une France qui n’a rien à voir avec la France réelle.

    Et ensuite tu fais exactement le contraire: tu sorts une longue litanie de "faits" qui non strictement aucun rapport avec la question, pour en tirer une conclusion définitive qui était annoncée dès le départ. Peut-être pourrais-tu nous expliquer par un petit raisonnement en quoi la fécondité des pays musulmans a un rapport avec la menace que peut représenter l'islam pour la République... après tout, on nous explique que l'église catholique est une menace pour la République, et pourtant la natalité des catholiques baisse régulièrement, et le pouvoir militaire du Vatican est NE-GLI-GE-ABLE...

  3. Descartes dit :

    @ermler (#504)

    J'avais écrit: Par exemple, il est légitime de penser qu’un fonctionnaire qui affiche ostensiblement dans l’exercice de ses fonctions sa réligion (où ses opinions politiques ou philosophiques) ne traitera pas de la même manière tous les usagers.

    Tu réponds: Ah bon ? C’est légitime de penser ça ?! Parce qu’une postière musulmane, par exemple, pourrait me traiter différemment parce que j’ai » une sale tête de français « ?

    Tu n'as pas l'air de comprendre que le fait d'afficher ostensiblement sa religion dans l'exercice de ses fonctions rend légitime le soupçon d'une incapacité à séparer les deux. Est-ce qu'une postière qui porte le foulard islamique distribuerait par exemple aux abonnés une publication affichant des caricatures de Mahomet, par exemple, avec la même rigueur qu'une publication "islamiquement correcte" ? Ferais-tu confiance à un professeur portant foulard pour enseigner la théorie de l'évolution à tes enfants ? Le combat pour assurer la neutralité du service public a été long et difficile... et tu voudrais jeter par dessus bord cette conquête ?

    Il [Tariq Ramadan] l’a redit [sa condamnation "sans réserve"] lors de l’audition de la commission mise en lien par Jennifer. Désolé, je n’ai pas noté la minute. J’espère que tu me fais confiance.

    Je "te fais confiance" dans le sens ou je pense que tu crois sincèrement ce que tu dis. Mais je ne crois pas un instant que Ramadan ai condamné sans reserve le refus de se faire toucher à l'hôpital par un homme. Parce que je connais la technique de Ramadan. Il aura certainement dit "je condamne le refus de se faire toucher par un homme à l'hôpital, mais, d'un autre côté, on peut comprendre que..." et suit une explication qui conclut finalement qu'il faut faire droit à la demande de ces femmes. Ce qui permet à Ramadan d'avoir l'air modéré tout en faisant droit aux demandes des extrémistes.

    Ah ouais ? par exemple? Quelles coutume locales respectes-tu quand tu vas à l’étranger ? Tu portes une djellabah au Maroc ? Tu ne bois pas d’alcool en Tunisie ? Tu portes un turban en Inde ?…Tu mets un kilt en Ecosse? Soyons sérieux !

    Et bien, pour être sérieux, tu pourrais commencer à étudier la différence entre "respecter" et "pratiquer". Je ne porte pas de kilt en Ecosse, mais je m'abstiens de rigoler quand j'en vois un, ou d'appeler son porteur "madame". Ou d'exprimer a forte et intelligible voix dans un pub ce que je pense des hommes qui portent jupe.

    Bon, c’est ici que nous divergeons complètement cher Descartes !
    Toi tu penses que cette femme porte un foulard pour « t’envoyer, à toi, un message ». Pour te narguer en quelque
    sorte ! Moi je pense qu’elle porte un foulard parce que c’est sa manière à elle de vivre sa foi.

    Les deux choses ne sont pas contradictoires. On peut choisir des manières de "vivre sa foi" qui transmettent un message. Les chrétiens fondamentalistes américains qui portent des T-shirts "the wicked will go to hell" vivent leur foi en transmettant le message que tous ceux qui ne sont pas comme eux iront en enfer. Les musulmanes qui portent le foulard transmettent le message que leur foi passe devant les règles de coexistence de notre société et (lorsqu'ils le portent dans la sphère publique) devant les lois de la République. Il n'y a pas une question de "me narguer". Elle ne me transmet pas ce message à moi en particulier, mais à l'ensemble.

    Mais laisse STP la « politesse » en dehors du débat. Aujourdh’ui, nombreux sont ceux, homme ou femme qui gardent un couvre-chef sur la tête même dans les lieux couverts.(Tu connais madame de Fontenay, Doc Gyneco…?)

    Oui. Et je ne les considère pas des modèles à suivre. Mais ta demande de "laisser la politesse en dehors du débat" m'intrigue. Pourquoi faudrait-il laisser la politesse hors du débat ? N'est-elle pas un élément important de la vie en commun ? Pourquoi parler du "vivre ensemble" et ignorer qu'il y a un certain nombre de règles qui rendent ce "vivre ensemble" possible et agréable ?

    Quand à ton ultime question, elle est sans objet, puisque je ne vois pas en quoi le fait de porter un foulard serait « un manque de respect » à ton encontre.

    C'est bien là le problème... que tu ne vois pas parce que tu te refuses à essayer de "voir". Je ne suis pas le seul à percevoir le foulard de cette manière. Et même si j'ai tort (avec quelques dizaines de millions de citoyens, tout de même), il doit bien y avoir quelque chose qui nous le fait percevoir de cette façon-là. C'est quoi, à ton avis ? Même si tu ne partages pas mon point de vue, ne trouves-tu pas intéressant de "voir en quoi" le port du foulard peut être vu comme un manque de respect ? Mais il est vrai qu'il est bien plus facile d'attribuer tout ça à du "racisme"...

    Faudrait tout de même m'expliquer, si c'est une simple question de racisme ou de xénophobie, pourquoi les habitudes des autres groupes immigrés ne sont pas vécues de la même manière. Les "chinois" du XII ou du XIII arrondissements vaquent tranquillement à leurs occupations, quelquefois avec leur costume traditionnel. Pourquoi ? Parce que justement ils font un effort considérable pour ne pas "donner offense". Parce que s'ils gardent à la maison toute sorte d'habitudes et de coutumes de leur pays d'origine, ils évitent dans la sphère publique tout conflit. Ils peuvent porter leurs vêtements traditionnels dans leur boutique, mais leurs enfants vont à l'école dans le plus strict costume occidental. Et cela ne leur viendrait même pas à l'idée d'exiger des professeurs qu'ils modifient leur enseignement pour tenir compte de leurs croyances. Du coup, je peux voir la jeune fille en kimono sans me sentir agressé. Si demain les communautés "chinoises" prétendaient porter leur kimono à l'école au nom de leur "réligion", ce serait une intrusion dans la sphère publique... et du coup je verrais certainement le kimono que ma charmante voisine porte dans son magasin d'une autre façon.

    Pourrais-tu me dire précisément ce que tu appelles espace ou « sphère publique » ?
    Est-ce que fait simplement partie de la sphère publique tout ce qui croise ton regard ?

    La "sphère publique" (je me rends compte qu'il vaut mieux utiliser ce terme plutôt que "espace public") n'est pas un espace physique. L'idée même de liberté telle que les Lumières nous l'ont léguée repose sur l'idée qu'il y a des domaines dans lesquels l'individu est soumis au scrutin et à des règles faites par d'autres, et des domaines ou nous sommes libres de faire nos propres règles. En d'autres termes, la distinction entre sphère publique est sphère privée. La liberté des individus repose sur la séparation entre ces deux domaines, qui leur garantit un espace dans lequel ni l'Etat ni aucune autre autorité n'ont le pouvoir de les obliger à faire telle ou telle chose.

    Cette distinction est relativement récente dans les sociétés occidentales (XVIII siècle), et elle n'existe pas dans beaucoup de sociétés, et en particulier, dans beaucoup de sociétés islamiques, ou chaque individu est soumis pour tous ses choix à l'autorité d'autres. Dans ces sociétés, la préservation d'un "domaine privé" passe souvent par le secret.

    Bon, restons-en là sur cet échange.
    Notre rapport au monde et à l’autre est vraiment trop différent.

    Dois-je comprendre que pour toi l'échange n'est intéressant qu'entre personnes qui pensent la même chose ? Ce serait triste...

    Je profite pour te souhaiter de bonnes fêtes et une heureuse année 2010

  4. Annie dit :

    @Descartes : Le kimono, il ne me semble pas que ce soit chinois... Les japonais seraient peut être véxés. Ouf tu as mis des guillemets à chinois, l'honneur est presque sauf.

    Tu ne vois pas le lien que je fais en reprenant ta propre citation, toujours cette manie de refuser d'admettre qu'il y a un raisonnement logique de ma part. Lis d'abord l'article du Monde Diplo que j'ai évoqué, et commente-le. Et là post 556, tu ne fais que donner dans l'affect personnel, ce que le Monde Diplo nous épargne pour démontrer pourquoi selon eux, l'islam conquérant n'est qu'un mythe.

    Le pouvoir du Vatican pas négligageable ? Non non, le traitement médiatique du récent accident du Panzer Kardinal Ratzinger pour qu'on ait de la compassion pour lui, afin de susciter une forme de solidarité civilisationnelle, et le pouvoir et les ramifications des banques du Vatican sont sans doute des mythes. Le discours de Sarko à Latran qui DOIT remettre en scène les principes républicains français n'est pas contaminé par le Vatican et/ou les idéologies du genre "choc des civilisations".

  5. Reykj-on-Thames dit :

    @ Carlo #519

    1 - « L’interdiction du port des burqas ne sera pas suffisante » et vous me répondez
    « Selon moi, elle n’est surtout pas légitime ».

    Eh bien pour moi ce qui n’est pas légitime ou juste c’est d’avoir toléré ces manifestations d’une culture qui ne sont pas compatibles avec les principes républicains, notre modèle de société et le respect des luttes des femmes Françaises au cours de l’Histoire.
    Lisez l’article que j’ai déjà cité (tribune Anne Zelensky, Le Monde, 21/12/09). http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/21/le-ras-le-bol-d-une-citoyenne-laique-feministe-et-athee-par-anne-zelensky_1283621_3232.html

    Notamment, ces deux extraits :
    “La relégation des femmes au statut d'inférieures, avec son symbole, la burqa, est-elle digne de respect et compatible avec l'égalité des sexes inscrite dans la Constitution française ? Ont-ils idée de l'agression symbolique que représente ce suaire pour nous, femmes et féministes qui nous inscrivons dans un long combat de libération ?”…
    “Tout n'est pas digne de respect dans une culture, ou une religion. Le respect aveugle relève d'une démarche fondée sur la foi, pas sur la raison. L'étranger se doit de respecter les us et lois du pays d'accueil.”…

    En tolérant ces manifestations, on expose aussi les femmes et adolescentes Françaises et européennes vulnérables à un endoctrinement et une conversion à ces pratiques musulmanes.
    Cela s’ajoute au facteur de sécurité déjà mentionné dans un autre commentaire.

    Et pour vous en quoi l’interdiction ne serait pas légitime ?

    2 - « Vous dites que le sujet des niqabs détourne l’attention des problèmes économiques, je pense qu’il y a eu bien pire jusque là. »

    Votre réponse :
    « Soit, mais ce n’est pas un argument. Soutiendriez-vous de la même façon que le stationnement en double file n’est pas une infraction sous prétexte qu’il y a bien pire (par exemple brûler un feu rouge) ? »

    Comme vous avez encore une fois tronqué mon commentaire, j’ai dû le rechercher pour vous répondre ; il était le suivant :
    « Vous dites que le sujet des niqabs détourne l’attention des problèmes économiques, je pense qu’il y a eu bien pire jusque là : c’est la focalisation sur le racisme et sur des revendications comme celles des homosexuels, laquelle a permis d’ignorer et de laisser se développer les inégalités sociales et les inégalités de traitement femmes/hommes, d’ignorer l’impossibilité pour la majorité des enfants issus de familles peu éduquées et pauvres de gravir l’échelle sociale, et de faire passer au second plan les droits fondamentaux des enfants… Quant à la politique sécuritaire elle dépasse la question des niqab

    Selon vous ce n’est pas un argument ! Mais si, parce que les problèmes sociaux et économiques majeurs n’ont pas reçu l’attention suffisante justement en raison de cette focalisation sur les revendications spécifiques à des groupes ethniques ou des groupes qui se sont formés en fonction de leur orientation sexuelle pour devenir des lobbies (pourtant comme la religion, la sexualité est du domaine privé et même intime).
    L’égalité de traitement et de droits entre les femmes et les hommes n’a pas non plus progressé parce qu’elle n’a pas reçu d’attention suffisante. Les associations de lutte contre la discrimination qui se sont créées ne se sont pas battues contre toutes les discriminations, (âge, nationalité, contre les inégalités sociales ou entre les sexes), qui pourtant touchent un plus grand nombre, quel que soit sa couleur de peau, ses convictions religieuses, ou l’orientation sexuelle.
    Il y a d’ailleurs je crois un ouvrage qui traite en partie de ce sujet (que je n’ai pas encore lu), La diversité contre l’égalité ? par Walter Benn Michaels.

    Quant à votre comparaison avec les règles du code de la route, lesquelles je crois bien sont pratiquement les mêmes dans beaucoup de pays d’ailleurs, vous permet seulement de vous éloigner du sujet de société : l’expansion des manifestations d’une culture étrangère, comportement du colonisateur. Il faut comparer ce qui est comparable.
    De plus, je dirais que ce qui est grave dans votre exemple c’est l’accident. Stationner en double file peut être plus grave que brûler un feu rouge. Si un conducteur alerte, attentif brûle un feu rouge à un moment où la voie est libre et qu’il n’y a pas de piétons s’apprêtant à traverser la rue ou la traversant, il ne provoquera pas d’accident ; il aura pris un risque calculé et certes enfreint le code de la route. Alors que dans d’autres circonstances, ce même conducteur en stationnant en double file peut très bien provoquer un accident ou retarder l’accès d’une ambulance ou des pompiers sur le lieu d’un accident parce qu’il encombre la rue.

    «La burqa encore une fois n’est pas une simple question de tenue vestimentaire ».
    Votre réponse : On aurait justement intérêt à ne la considérer que de cette façon.

    C’est totalement absurde parce que ces hijabs et niqabs ne sont pas d’abord et surtout un vêtement, elles ont une signification religieuse, culturelle et sont portés comme tels. La preuve en est que ces femmes peuvent très bien porter en même temps hijab ou niqab et vêtements occidentaux notamment sous leur "blouse". Elles se maquillent et se parfument également comme les femmes occidentales.

    « On pourrait d’ailleurs aussi dire que la politique de sécurité des gouvernements que vous trouvez trop sévère n’est qu’un fantasme ! Après tout, elle correspond à une demande. »
    Votre réponse :
    Qu’il y ait une demande est une chose, qu’elle soit fondée en est une autre.

    J’ai dit «.. elle correspond à une demande de la part de ceux qui ont été victimes de fraude, d’agressions diverses plus ou moins graves ou bien vivent dans des quartiers où se manifeste l’insécurité permanente. »

    Selon vous cette demande de prévention contre de nouvelles agressions ou agressions tout à fait probables ne serait pas fondée ? Cette demande de prise en compte de l’insécurité et des agressions ou vols par ex. que subissent certains citoyens ne serait donc pas légitime ? Elle est pourtant bien légitime ne serait-ce que parce que les citoyens paient des impôts et qu’assurer la sécurité fait partie des devoirs de l’Etat dans nos sociétés.

    De plus, si j’ai répondu que les mesures sécuritaires pouvaient être considérées comme un fantasme c’est parce que ce fut votre réponse à mes observations concernant l’expansion des manifestations de cultures étrangères. Et j’ai dit pourquoi cela pouvait être un fantasme. Finalement, pour la sécurité comme pour la tolérance, c’est bien une question de seuil, de limite…

    Ceci dit...Happy New Year !

  6. carlo dit :

    @ Descartes

    1) « Nous sommes donc d’accord. Dont acte. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas. »

    Je n’en étais pas tout à fait sûr non plus et je constate que ce n’est effectivement pas le cas. Les tournures négatives peuvent être ambiguës.

    2) "Je ne pense pas que ce soit « l’intentionnalité » qui justifie l’interdiction, mais je vois bien d’autres motifs qui pourraient la justifier."

    Il faut alors préciser lesquels car la loi n’a le droit d’interdire que des actions nuisibles.

    3) "Le principe qui guide ma réflexion est qu’une société (quelqu’elle soit) a le droit (parce qu’elle a la nécessité) de fixer des règles de coexistence, et doit les faire respecter par tous"..

    Certes, mais une société a aussi le devoir de fixer des règles de coexistence qui ne soient pas injustes. Or, on peut légitimement douter qu’une loi interdisant le port de la burqa puisse respecter cette condition.

    4) "Le principe « nul n’est censé ignorer la loi » a bien un rapport avec l’intentionnalité. Je pense que vous confondez l’intentionnalité d’un acte avec l’intentionnalité de violer la loi".

    J’avais justement l’impression que c’est la confusion que vous faisiez.
    Quoi qu’il en soit, lorsque écrivez «une éventuelle interdiction doit … être assortie de peines différentes lorsque l’infraction est non-intentionnelle (c’est à dire, dans le cas d’une femme qui n’aurait pas conscience d’enfreindre une interdiction) », on ne comprend pas en quel sens le comportement dont vous envisagez l’interdiction pourrait ne pas être intentionnel. Il est en effet nécessairement intentionnel, aussi bien au sens de l’intention de transgresser la loi puisque « nul n’est censé ignorer la loi » qu’au sens proprement juridique du mot « intention », « la femme qui porte une burqua le [faisant] toujours « intentionnellement » (personne ne porte une burqua par distraction) ».

    5) "Mais a-t-elle pour autant une volonté de violer une norme (qui reste non-écrite pour le moment) ?"

    Sur ce point nous en sommes en désaccord. Contrairement à vous, je m’abstiendrais de mettre sur le même plan les normes sociales, notamment en matière de consommation ou de tenues vestimentaires, et les normes légales issues de la volonté générale. Je vous l’ai déjà dit, je tiens pour un progrès de la civilisation le fait que nous nous soyons libérés de la tyrannie de la coutume et que nous ayons renoncé à un certain nombre de traditions inutiles et parfois même absurdes, voire cruelles. C’est d’ailleurs ce qu’il faut faire comprendre aux nouveaux venus dans notre pays pour les inciter à se défaire de certaines de leurs coutumes, notamment, évidemment, celle qui fait l’objet de notre discussion.

    6) « Ce que je conteste, c’est que toutes les interdictions légales puissent être justifiées de cette façon ».

    Il ne peut en être autrement, étant donné la nature de notre système politique. Pour qu’un texte de loi puisse être discuté au Parlement, il faut bien en effet que soient précisés les motifs qui justifient son adoption. Je vous l’ai déjà dit, l’acceptation de la loi est d’ailleurs aujourd’hui à ce prix.

    7) «La justification repose sur une perception subjective « moyenne » (la « sensibilité d’un individu moyen », pour reprendre les termes de la Cour de Cassation »)

    Comme chacun sait, le juge est chargé d’appliquer la loi, non de la justifier (ni de la faire).

    8) « Je vous ai demandé plusieurs fois quelles sont les « dommages objectifs pouvant être décrits objectivement » que provoquerait une femme se promenant avec les seins nus sur les champs élysées… »

    Je vous ai déjà répondu sur ce point. Compte tenu de votre insistance, j’ajouterai simplement que la charité m’interdit de vous exposer au ridicule dont je me couvrirais moi-même en acquiesçant à votre demande.

    9) « Vous n’avez pas répondu à ma question ».

    Parce qu’il est totalement inutile de le faire et d’expliquer pourquoi on ne peut pas mettre sur le même plan l’idéologie criminelle des nazis et la religion musulmane.

    10) "On parlait ici des « composantes objectives » d’un meurtre. Et elles sont exactement les mêmes que celles du suicide… "

    Absolument pas. Le fait que le suicide implique un rapport à soi-même constitue l’une de ses composantes objectives.

    11) « Est-ce que le fait de passer des années derrière une burqua ne cause pas un « dommage irréversible » ? »

    Mon argument repose non pas sur l’idée que le suicide entraîne un dommage irréversible mais sur le fait que la décision de se suicider elle-même est (ou, tout au moins, peut être) irréversible. La décision de porter la burqa, heureusement, est, quant à elle, à tout moment réversible.

    12) « Lorsqu’on croassait au passage des curés portant soutane, cela a été fort efficace »

    a) On ne leur arrachait pas leur soutane, alors que vous proposez « d’arracher sa burqua à une femme dans la rue » pour l’amener à reconsidérer sa décision de se soustraire au regard d’autrui.
    b) Les femmes qui portent la burqa sont aujourd’hui stigmatisées et sans doute beaucoup plus que ne l’étaient autrefois les prêtres en soutane. Je ne recommanderais donc certainement pas de les stigmatiser davantage, comme vous le suggérez.
    c) Contrairement à vous, j’imagine, je considère comme un progrès le fait de prêter moins d’attention au comportement d’autrui dès lors que celui-ci ne nous cause aucun préjudice, ce qui est d’ailleurs, selon moi, le cas du port de la burqa.

    13) "Mais oblige-t-elle à taire les critiques ?"

    Non. Nous sommes entièrement d’accord sur ce point.

    14) « La DUDHC de 1789 ne parle pas de « respecter » les opinions ou les religions. Elle dispose simplement que « nul ne peut être persécuté pour ses opinions, même religieuses ». »

    Je reconnais volontiers que l’emploi du mot « respect » peut être ambigu et qu’au nom d’une conception exagérément extensive du respect, on pourrait en effet justifier la criminalisation du blasphème. Mais je crois que vous avez parfaitement compris en quel sens j’ai utilisé ce terme.

    15) « Je ne vois pas de difficulté à « justifier une telle mesure ».
    Pour ma part, j’en vois de très nombreuses.

    16) "Parce que nous sommes d’accord que c’est un objectif légitime, n’est ce pas ?"

    Oui, mais uniquement dans l’intérêt des femmes concernées, car je ne parviens toujours pas à voir en quoi le port de la burqa pourrait mettre en péril la coexistence des individus au sein de la société. C’est la raison pour laquelle je ne peux qu’être qu’hostile à une interdiction.

    17) "Mais s’il vérifie la conformité du dispositif législatif aux objectifs, il n’a pas à juger la « constitutionnalité » des objectifs eux mêmes."

    Mon argumentation était destinée à montrer qu’une loi n’est pas immotivée, contrairement à ce que vous aviez affirmé jusqu’à présent. Pour ce faire, j’ai notamment fait remarquer que le Conseil Constitutionnel est amené à se référer aux motifs d’une loi pour s’assurer qu’elle est bien conforme à ceux-ci. En aucun cas, je n’ai soutenu qu’il avait compétence pour juger la constitutionnalité des objectifs de la loi. Afin d’éviter tout malentendu à ce sujet, j’avais d’ailleurs pris la précaution de préciser que mon propos « ne [signifiait] évidemment nullement que les lois soient toujours bien motivées ». Votre remarque ne réfute donc en aucune façon mon argument.

    Je vous remercie à mon tour pour les excellentes remarques que vous m’avez faites. Je vous suis particulièrement reconnaissant de vous être abstenu de toute attaque personnelle, ce qui a permis à notre discussion de demeurer jusqu’au bout un simple débat d’idées. Dans un débat d’idées, il s’agit en effet de juger des arguments et non, comme c’est malheureusement trop souvent le cas dans les forums, des esprits.

    Bonne année à vous aussi.

  7. carlo dit :

    @ Reykj-on-Thames (#558)

    1) "La relégation des femmes au statut d’inférieures, avec son symbole, la burqa, est-elle digne de respect "

    Non, bien sûr. Mais cela ne suffit pas à justifier l’interdiction de la burqa. Aucune loi n’interdit en effet à une femme d’adopter, pour ce qui la concerne, un comportement contraire au principe de l’égale dignité des deux sexes. Par exemple, il n’est pas interdit à une femme mariée d’accomplir la majorité des tâches ménagères. Un tel comportement fait même partie de nos traditions, constat que ceux qui s’abritent derrière le respect de nos traditions pour exiger l’interdiction du port de la burqa feraient bien de méditer.

    2) « Ont-ils idée de l’agression symbolique que représente ce suaire pour nous, femmes et féministes qui nous inscrivons dans un long combat de libération ? »

    Le port de la burqa est préjudiciable aux femmes qui adoptent ce type de comportement vestimentaire, nullement aux femmes en général, et encore moins à La Femme.

    3) </strong>«En tolérant ces manifestations, on expose aussi les femmes et adolescentes Françaises et européennes vulnérables à un endoctrinement et une conversion à ces pratiques musulmanes. »
    .
    Il me semble que vous avez tendance à prêter un pouvoir magique à cette tenue vestimentaire que vous croyez capable d’endoctriner les femmes et de détruire la civilisation des pays occidentaux qui la tolèrent.

    4) « Et pour vous en quoi l’interdiction ne serait pas légitime ? »

    La liberté doit être la règle et l’interdiction l’exception. Il s’ensuit que c’est à vous qu’il incombe de prouver qu’une telle interdiction est légitime, non à moi de prouver qu’elle ne l’est pas.

    5) « Comme vous avez encore une fois tronqué mon commentaire, j’ai dû le rechercher pour vous répondre »

    Croyez bien que je suis sincèrement désolé de vous donner autant de peine…

    6) «Selon vous ce n’est pas un argument ! Mais si ».

    Non, absolument pas. Le fait qu’il y ait pire ne change rien à une situation donnée. Qu’on ait plus froid lorsqu’il fait -10° que lorsqu’il fait 0° n’implique pas qu’il fasse chaud à 0°.
    Cela dit, je ne suis pas certain d’avoir bien compris, au départ, le sens de votre remarque (« je pense qu’il y a eu bien pire jusque là : c’est la focalisation sur le racisme et sur des revendications comme celles des homosexuels, laquelle a permis d’ignorer et de laisser se développer les inégalités sociales et les inégalités de traitement femmes/hommes, d’ignorer l’impossibilité pour la majorité des enfants issus de familles peu éduquées et pauvres de gravir l’échelle sociale, et de faire passer au second plan les droits fondamentaux des enfants »)

    7) « Les problèmes sociaux et économiques majeurs n’ont pas reçu l’attention suffisante justement en raison de cette focalisation sur les revendications spécifiques à des groupes ethniques ou des groupes qui se sont formés en fonction de leur orientation sexuelle pour devenir des lobbies (pourtant comme la religion, la sexualité est du domaine privé et même intime) ».

    Il me semble que vous confondez la cause et l’effet. C’est parce que les divers gouvernements qui se sont succédé ont renoncé à agir dans le domaine économique qu’ils ont été amenés à se préoccuper principalement des problèmes de société et non le contraire.

    8) « L’égalité de traitement et de droits entre les femmes et les hommes n’a pas non plus progressé »

    C’est inexact. Pensez à la loi sur la parité en politique.

    9) «Quant à votre comparaison avec les règles du code de la route, lesquelles je crois bien sont pratiquement les mêmes dans beaucoup de pays d’ailleurs, vous permet seulement de vous éloigner du sujet de société : l’expansion des manifestations d’une culture étrangère, comportement du colonisateur. »

    Alors pourquoi jugez-vous utile de revenir sur cette comparaison ?

    10) « Stationner en double file peut être plus grave que brûler un feu rouge ».

    Oui, comme se soigner peut être plus grave que ne pas se soigner parce qu’on peut être intolérant à un médicament ou … se faire renverser en se rendant chez le médecin.
    J’imagine qu’il faut donc en conclure qu’on devrait sanctionner moins sévèrement le non respect des feux de signalisation que le stationnement en double file. Je laisse aux responsables de la sécurité routière le soin d’étudier votre suggestion.

    11) « C’est totalement absurde parce que ces hijabs et niqabs ne sont pas d’abord et surtout un vêtement, elles ont une signification religieuse, culturelle et sont portés comme tels »

    Certes, mais il est possible de faire abstraction de la signification religieuse de ces vêtements, comme il est possible, lorsqu’on contemple une cathédrale, de faire abstraction de sa signification religieuse.
    Dans le cas de la burqa, je crois qu’on a même le devoir d’agir de la sorte.
    Vous raisonnez en fait exactement comme ces garçons qui considèrent qu’ils peuvent se permettre certains comportements déplacés à l’égard des filles qui portent des vêtements très féminins au motif que ces tenues ont une signification sexuelle.
    Je suis d'ailleurs de plus en plus frappé de constater à quel point ceux qui sont favorables à une interdiction du port de la burqa raisonnent exactement comme ceux qui souhaiteraient rendre ce vêtement obligatoire.

    12) « J’ai dit «.. elle correspond à une demande de la part de ceux qui ont été victimes de fraude, d’agressions diverses plus ou moins graves ou bien vivent dans des quartiers où se manifeste l’insécurité permanente. »

    Ce qui est important n'est pas qu’il y ait une demande mais c'est que celle-ci soit justifiée. Je ne discute pas les exemples que vous donnez mais, dans le cas de la burqa, il me semble que la demande existe alors que, justement, cette demande n’est pas justifiée.

    Bonne année à vous aussi.

  8. Reykj-on-Thames dit :

    @ 560 Carlo

    1) Non, bien sûr. Mais cela ne suffit pas à justifier l’interdiction de la burqa. Aucune loi n’interdit en effet à une femme d’adopter, pour ce qui la concerne, un comportement contraire au principe de l’égale dignité des deux sexes. Par exemple, il n’est pas interdit à une femme mariée d’accomplir la majorité des tâches ménagères. Un tel comportement fait même partie de nos traditions, constat que ceux qui s’abritent derrière le respect de nos traditions pour exiger l’interdiction du port de la burqa feraient bien de méditer.

    Je vous redis :
    Eh bien pour moi ce qui n’est pas légitime ou juste c’est d’avoir toléré ces manifestations d’une culture qui ne sont pas compatibles avec les principes républicains, notre modèle de société et le respect des luttes des femmes Françaises au cours de l’Histoire
    Quant à l'extrait de l'article de Anne Zelensky dans Le Monde que vous avez tronqué :

    “La relégation des femmes au statut d’inférieures, avec son symbole, la burqa, est-elle digne de respect et compatible avec l’égalité des sexes inscrite dans la Constitution française ?"

    “Tout n’est pas digne de respect dans une culture, ou une religion. Le respect aveugle relève d’une démarche fondée sur la foi, pas sur la raison. L’étranger se doit de respecter les us et lois du pays d’accueil.”…

    Dans votre réponse vous mettez sur le même plan tâches ménagères (le nettoyage d'une maison est indispensable et est accompli par ceux qui l'habitent ou par un employé rémunéré) et le symbole de moeurs et coutumes étrangères incompatibles avec les principes républicains et le combat des femmes occidentales au cours des décennies.
    Non, je suis désolée, mais qu'une femme accomplisse les tâches ménagères ne fait pas partie de nos traditions, c’est encore le comportement de certains hommes, c'est une mentalité de macho. Ne plus être considérée comme une servante a fait justement partie du combat des femmes pour l'égalité et la dignité. Que les femmes et non les hommes doivent faire le ménage n'est pas une tradition c'est l’asservissement. Maintenant que des femmes mariées (ou célibataires) aiment faire le ménage relève de leur choix, d'un goût pour les tâches ménagères pas d'une tradition ; c'est la même chose pour les hommes qui aiment faire le ménage.

    Votre dernière phrase illustre d’ailleurs l’impact négatif de ces coutumes ètrangères sur le long combat des femmes occidentales.
    Cela me rappelle d’ailleurs une émission sur BBC2 il y a plusieurs mois. C’était un reportage sur la police de la route et la traque des trafiquants. Le jour du reportage, la police (une femme et un homme) a arrêté un conducteur étranger (pays d’Europe de l’est, je ne me souviens plus très bien) pour mise en danger de la vie des enfants à bord du véhicule. Comme apparemment il ne parlait pas bien anglais, la police a dû faire appel à une interprète. Le conducteur étranger a alors parlé plutôt rudement à l’interprète et lui a dit qu’il voulait discuter avec un homme ! (le service est en plus payé par les contribuables de GB !) En outre, à chaque fois que la femme policier en charge lui adressait la parole, il répondait en regardant son collègue masculin. La police a expliqué que c’était une attitude qu’ils rencontraient avec les ressortissants de certains pays où la femme n’est pas vraiment considérée comme l’égale de l’homme. Voilà un exemple illustrant comment le long combat des femmes européennes est menacé par l’importation de certaines mentalités et comportements sociaux que les migrants refusent d’abandonner, et qui vient de surcroît renforcer un comportement similaire existant encore chez certains occidentaux.

    2) Le port de la burqa est préjudiciable aux femmes qui adoptent ce type de comportement vestimentaire, nullement aux femmes en général, et encore moins à La Femme.

    Ainsi donc vous admettez que le port de la burqa est préjudiciable…donc vous n’allez pas me dire qu’il faut laisser faire et ne pas les aider ? !

    En fait, je pense qu’il porte surtout préjudice aux femmes et adolescentes qui le portent sous la contrainte ou qui ne le remettent pas en question parce que cela fait partie de la culture religieuse et/ou politique de leur pays d’origine ou celui de leurs parents.

    Je vois également tous les jours des petites filles dont certaines doivent avoir 6 ou 7 ans qui portent le voile (non intégral) ; je ne crois pas que l’on puisse dire qu’elles ont la maturité nécessaire et ont fait le choix de le porter volontairement dans un pays de culture occidentale.

    Il porte aussi préjudice aux femmes et adolescentes françaises et européennes vulnérables qui se sont déjà laissé influencer ou se laisseront influencer par ces manifestations d'une culture étrangère à laquelle elles n'auraient pas dû être exposées car cela ne fait pas partie de notre culture occidentale et républicaine. Elles auraient dû être protégées et doivent être protégées.
    Comme autre exemple d’influence, il y a celui de la journaliste Yvonne Ridley qui s’est convertie à l’islam après avoir été captive des Talibans en Afghanistan en 2001 (possible syndrome de Stockholm ou non ?).

    En plus de ce que je viens de dire, il y a d’autres raisons justifiant et nécessitant l’interdiction du port de ces voiles :

    a) ces divers voiles sont un des aspects du comportement du colonisateur ; elles/ils se comportent comme dans le pays qu’ils ont quitté ou dont leur famille est originaire, considérant que les autochtones doivent accepter qu’elles/ils pratiquent leurs us et coutumes (c’est un manque de respect, et un abus de notre tolérance).
    Une majorité de Français et autres européens ne supportent plus toutes ces manifestations d’une culture très éloignée de la culture occidentale, et la paix sociale est compromise.

    De plus, cette situation dans laquelle les Français et d’autres peuples européens se trouvent est une violation de l’article 1er du Pacte sur les droits civils et politiques du 16/12/1966, à savoir «..tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.. » On ne peut pas dire que les Françaises et Français peuvent actuellement décider de leur développement culturel et social, l’évolution de leur société leur est imposée par des populations d’autres cultures que la leur.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacte_international_relatif_aux_droits_civils_et_politiques

    La France, semble t-il a émis une réserve sur l’article 27, mais si elle ne l’avait pas fait, je pense que cet article 27 concernant les droits des minorités peut entrer en conflit avec la liberté des autochtones à déterminer leur développement culturel et social.

    b) problème de sécurité : le voile (et autres tenues longues et amples assorties) permet de dissimuler le visage et donc l’identité

    c) problème d’égalité de traitement face aux mesures de sécurité que l’on impose aux citoyennes et citoyens en France et en Europe

    d) problème de santé publique (même si peu documenté)

    3) «En tolérant ces manifestations, on expose aussi les femmes et adolescentes Françaises et européennes vulnérables à un endoctrinement et une conversion à ces pratiques musulmanes. »

    Vous répondez :
    Il me semble que vous avez tendance à prêter un pouvoir magique à cette tenue vestimentaire que vous croyez capable d’endoctriner les femmes et de détruire la civilisation des pays occidentaux qui la tolèrent.

    Voir ma réponse en (2). Il ne suffit pas de dire que je prête un pouvoir magique…encore faut-il que vous le démontriez, que vous apportiez des arguments.

    4) « Et pour vous en quoi l’interdiction ne serait pas légitime ? »

    Votre réponse :

    La liberté doit être la règle et l’interdiction l’exception.

    Dans ces conditions, c’est l’anarchie, le chaos. Lorsque l’on vit en société, on a des libertés individuelles mais on doit aussi respecter celles des autres, il y a des règles à respecter, des limites, un seuil de tolérance à ne pas franchir pour pouvoir vivre ensemble.

    Vous poursuivez :
    Il s’ensuit que c’est à vous qu’il incombe de prouver qu’une telle interdiction est légitime, non à moi de prouver qu’elle ne l’est pas.

    J'ai déjà expliqué pourquoi je considère cette interdiction légitime et nécessaire dans nos sociétés. Et quand on prend ou défend une position sur certains sujets, on argumente ; on ne se contente pas de dire que ce n’est pas légitime, on explique pourquoi.

    5) « Comme vous avez encore une fois tronqué mon commentaire, j’ai dû le rechercher pour vous répondre »
    Votre réponse :
    Croyez bien que je suis sincèrement désolé de vous donner autant de peine…

    A mon avis, tronquer les commentaires, cela permet surtout à certains blogueurs d’altérer le sens du propos, d’éluder une question et de donner une réponse non pertinente.

    6) «Selon vous ce n’est pas un argument ! Mais si ».
    Votre réponse ;
    Non, absolument pas. Le fait qu’il y ait pire ne change rien à une situation donnée. Qu’on ait plus froid lorsqu’il fait -10° que lorsqu’il fait 0° n’implique pas qu’il fasse chaud à 0°.
    Cela dit, je ne suis pas certain d’avoir bien compris, au départ, le sens de votre remarque (« je pense qu’il y a eu bien pire jusque là : c’est la focalisation sur le racisme et sur des revendications comme celles des homosexuels, laquelle a permis d’ignorer et de laisser se développer les inégalités sociales et les inégalités de traitement femmes/hommes, d’ignorer l’impossibilité pour la majorité des enfants issus de familles peu éduquées et pauvres de gravir l’échelle sociale, et de faire passer au second plan les droits fondamentaux des enfants »)

    La température à 0° ou 10°C est une mesure mais qui est perçue de façon subjective. Selon les individus et les températures auxquelles ils sont habitués, il fait plus ou moins froid, c’est tout.

    Concernant ma remarque, je dis qu’il y a eu bien pire qu’une possible tentative de détourner l’attention des problèmes économiques depuis quelques temps. Car l’économie n’a pas été oubliée, des mesures ont été mises en place. Elles peuvent certes être insuffisantes ou inadéquates mais un gouvernement ne peut tout de même pas ignorer complètement les autres sujets de société au nom des questions économiques.

    Au cours de ces dernières années, on s’est concentré sur les discriminations raciales ou ethniques au détriment des autres discriminations et aussi des diverses inégalités socio-économiques ou entre femmes et hommes. Certains problèmes de société ont été privilégiés au détriment des autres.

    7) « Les problèmes sociaux et économiques majeurs n’ont pas reçu l’attention suffisante justement en raison de cette focalisation sur les revendications spécifiques à des groupes ethniques ou des groupes qui se sont formés en fonction de leur orientation sexuelle pour devenir des lobbies (pourtant comme la religion, la sexualité est du domaine privé et même intime) ».

    Votre réponse :
    Il me semble que vous confondez la cause et l’effet. C’est parce que les divers gouvernements qui se sont succédé ont renoncé à agir dans le domaine économique qu’ils ont été amenés à se préoccuper principalement des problèmes de société et non le contraire.

    Je ne vois pas une confusion entre cause et effet. Les gouvernements ont bien évidemment mené des politiques économiques, qu’elles aient été bonnes ou mauvaises est une autre histoire. Mais ils ont privilégié certaines questions sociales à d’autres et ont affecté un budget et des moyens supérieures à certaines de ces questions. Cela a certainement aussi été une stratégie pour juguler les revendications sociales et celles des femmes notamment. On a ainsi fini par avoir une politique de diversité, d’immigration…avec de nouvelles commissions, nouveaux ministères ou secrétariats ce qui bien entendu a absorbé de l’argent public qui aurait été plus utile à d’autres secteurs et à l’économie du pays.
    Certains medias et organisations ou groupes ont d’ailleurs influencé et cautionné ces politiques en faisant du lobbying ou au travers de reportages, d’enquêtes ou rapports par exemple mettant l’accent sur un certain type de discrimination.

    « L’égalité de traitement et de droits entre les femmes et les hommes n’a pas non plus progressé »
    Votre réponse :
    C’est inexact. Pensez à la loi sur la parité en politique.

    1 – La parité en politique : oui il y a une loi bien sûr, mais y-a-t-il un nombre identique d’élues et d’élus à l’Assemblée nationale, parmi les maires, les conseillers régionaux, au Parlement européen ? Non.

    2 – de toute façon, l’égalité de traitement et de droits doit se manifester dans la vie sociale, la vie professionnelle, etc, pas seulement au sein des institutions ou des élites.

    En plus d’être des procédés discriminatoires, la parité et les quotas sont une mauvaise solution, ils ne changent pas les mentalités et les comportements. Mais surtout, ils peuvent conduire à nommer ou recruter des personnes qui ne sont pas les plus compétentes, voire même incompétentes ce qui ne peut que nuire aux femmes et à la société.
    Cela pourrait aussi être un bon argument pour certains afin de supprimer le droit à l’égalité entre femmes et hommes. Ce sont plutôt les critères et méthodes de nomination et recrutement par exemple qu’il faudrait revoir et encourager les femmes et les hommes à choisir des activités où elles/ils sont minoritaires.

    9) «Quant à votre comparaison avec les règles du code de la route, lesquelles je crois bien sont pratiquement les mêmes dans beaucoup de pays d’ailleurs, vous permet seulement de vous éloigner du sujet de société : l’expansion des manifestations d’une culture étrangère, comportement du colonisateur. »

    Votre réponse :
    Alors pourquoi jugez-vous utile de revenir sur cette comparaison ?

    Ça c’est la meilleure ! C’est tout ce que vous avez trouvé ? Mais je n’ai fait que vous donner une réponse et une réponse « pertinente » !

    10) « Stationner en double file peut être plus grave que brûler un feu rouge ».

    Votre réponse :
    Oui, comme se soigner peut être plus grave que ne pas se soigner parce qu’on peut être intolérant à un médicament ou … se faire renverser en se rendant chez le médecin.
    J’imagine qu’il faut donc en conclure qu’on devrait sanctionner moins sévèrement le non respect des feux de signalisation que le stationnement en double file. Je laisse aux responsables de la sécurité routière le soin d’étudier votre suggestion.

    Je pense que vos comparaisons sont de plus en plus inappropriées et vos conclusions hâtives. Vous dénaturez la notion de risque calculé dans certaines circonstances, puis vous introduisez la notion d’évènement indésirable ou d’accident non prévisible ?
    Par ailleurs, je ne sais pas comment sont sanctionnés le stationnement en double file et le non respect des feux de signalisation, ni comment a été effectuée l’évaluation des sanctions. Je mentionnais des circonstances particulières et les deux infractions au code peuvent de toute façon être dangereuses. Vous avez répondu par des comparaisons qui ont fait tout simplement dévier la discussion.

    11) « C’est totalement absurde parce que ces hijabs et niqabs ne sont pas d’abord et surtout un vêtement, elles ont une signification religieuse, culturelle et sont portés comme tels »

    Votre réponse :
    Certes, mais il est possible de faire abstraction de la signification religieuse de ces vêtements, comme il est possible, lorsqu’on contemple une cathédrale, de faire abstraction de sa signification religieuse. Dans le cas de la burqa, je crois qu’on a même le devoir d’agir de la sorte.

    Ah oui ? Cette affirmation ne me semble pas compatible avec votre réponse #2

    Vous raisonnez en fait exactement comme ces garçons qui considèrent qu’ils peuvent se permettre certains comportements déplacés à l’égard des filles qui portent des vêtements très féminins au motif que ces tenues ont une signification sexuelle.

    Non, on ne doit pas faire abstraction de sa signification notamment parce ce symbole n'est que l'un des aspects de la culture à laquelle il appartient, et qui sont incompatibles avec les principes de la République française et les luttes des précédentes générations. Je ne reviendrai pas sur les autres raisons faisant qu’il est nécessaire de ne pas faire abstraction de sa signification. Voir mes réponses # 1 et 2.

    Quant aux cathédrales, ce sont des édifices, bâtis au cours des siècles, et elles sont la réalisation d’artisans et d’artistes ; c’est un patrimoine, un héritage national qui ne porte pas atteinte à nos valeurs républicaines et au long combat des femmes pour leur émancipation.

    J’ai apporté des arguments (#1 et 2), lesquels je pense ne sont absolument pas comparables à la justification donnée par des « garçons » qui ont un comportement déplacé à l’égard des femmes.
    Votre rapprochement de l’interdiction des voiles avec le comportement déplacé ou d’agression de la part de certains hommes ne tient pas parce que le comportement de ces hommes existe envers des femmes qui ne portent pas de tenues provocantes ou n’ont pas de comportements provocants. Ce n’est pour eux qu’un argument minable de plus pour excuser leur comportement déplacé. De plus, leur comportement déplacé fait partie des « interdits sociaux », et est même, selon le comportement, un délit.

    Je suis d’ailleurs de plus en plus frappé de constater à quel point ceux qui sont favorables à une interdiction du port de la burqa raisonnent exactement comme ceux qui souhaiteraient rendre ce vêtement obligatoire.

    Non, ceux qui voudraient rendre les voiles obligatoires en France ou en Europe ont un raisonnement et comportement de colonisateur et d'oppression. Ceux qui veulent l’interdire ont un raisonnement sain, courageux, de défense légitime ; ils luttent contre les manifestations de la colonisation et de ses dégâts réels et possibles (#1 et 2).

    12) « Ce qui est important n’est pas qu’il y ait une demande mais c’est que celle-ci soit justifiée. Je ne discute pas les exemples que vous donnez mais, dans le cas de la burqa, il me semble que la demande existe alors que, justement, cette demande n’est pas justifiée. »

    Alors ? S’il y a une demande du port de la burqa et qu’elle n’est pas justifiée comme vous dites, il est donc légitime et même indispensable de l’interdire compte tenu de ce qu’elle représente et de l’impact négatif (déjà mentionné).

    Je me suis permise de survoler votre réponse fiate à Descartes et à la réponse #3, je vous renvois à la réponse que vous m’avez faite (#2).
    Il faut choisir, vous pensez que le port de ces tenues est préjudiciable ou qu’il ne l’est pas ? Si vous considérez qu’il est préjudicable et que vous êtes opposé à une loi l’interdisant, que proposez-vous alors ?

  9. Gilles dit :

    @ Ceux qui se donnent le temps de lire et qui déforment pas les propos de leurs contradicteurs.

    Sur la laïcité.

    Dans son livre "Manifeste pour une école globale", Jean-Luc Mélenchon parle de la dictature des marques. Et indique que la laïcité à l'école publique c'est aussi le refus de cette dictature des marques, de la dictature du consumérisme et du mercantilisme. Il crit même : "Rendez les blouses !". Il prone donc la laïcité étendue. Cette notion est reprise amplement dans le projet de manifeste (1ère et 2ème version) Lignes d'horizon du PG. La laïcité étendue c'est la stricte séparation de la sphére publique et la sphére privée, la liberté de conscience, la laïcité dans l'école publique, les services publics de l'envahissement religieux, du consumérisme, du mercantilisme, de la dictature des marques et des signes extérieurs d'appartenance communautaires, religieux, atavismes consuméristes etc...

  10. Gilles dit :

    @

    Je reposte le dernier paragraphe de mon message précédent. Un mot a été oublié et rend incompréhensible la deuxième partie de ma phrase. Mille excuses.

    La laïcité étendue c’est la stricte séparation de la sphére publique et la sphére privée, la liberté de conscience, la laïcité dans l’école publique, les services publics et le refus de l’envahissement religieux, du consumérisme, du mercantilisme, de la dictature des marques et des signes extérieurs d’appartenance communautaires, religieux, atavismes consuméristes etc…


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