30déc 09

Actualité contrariante de Noël et du jour de l'an

Je fais la valise et on rentre!

J’ai dit : « je fais la valise, on rentre ». Je suis écœuré par cette négociation sans fin pour les régionales. Autant revenir pour être sur place. Pourtant on se croirait chez les gauchistes de la grande époque : palabres sans fin, convocation à des dates extravagantes en pleine pause de noël et du jour de l’an, coups fourrés, mensonges  en miroir, suaves cécités et ainsi de suite. J’en parle à la fin de cette note. Mais comme je me suis mis en route je ne vais pas me limiter à ces palinodies de théâtre de marionnettes. Les camarades yann-et-michel-253x222de GRDF entrent dans la phase dangereuse de leur grève de la faim. Ce matin devant le palais de justice, à Paris, une petite manifestation  a regroupé les militants présents  et disponibles. Je suis fier de la petite dizaine de membres du PG qui se sont retrouvés autour de leur drapeau et de Martine Billard, député PG de Paris aux côtés des syndicalistes qui organisaient l'action. J’ai bien noté que notre négociateur des régionales, Eric Coquerel, lui, était là aussi. Et c’était son anniversaire. Moi, je n’ai pas couru assez vite pour y être à temps ! J’ai l’air malin ! Mais je l’ai retrouvé une heure après en rencontre avec les représentants du parti des Alternatifs. Encore les listes aux régionales. Ce sont des militants avec lesquels nous partageons beaucoup de choses et c’est un peu une tradition d’échanger quand ça va mal. Et ca va mal. Juste avant j’avais pris le temps de lire la liasse de papier qu’on m’a remis à propos de l’annulation de la taxe carbone. J’ai pitié de mes lecteurs addicts.  Je n’en mets qu’un paragraphe ici.

BULLETIN DE SANTÉ

Ceci est le rapport établi le 28 décembre 2009 par les docteurs  Patrick Silberstein et Laurent Lecoin, de Paris. C’est le bulletin de santé officiel de Yann Cochin et René-Michel Millambourg, grévistes de la faim pour la défense de leur camarade, licencié par abus de pouvoir, Noredine, lui-même occupant symbolique du site GRDF…. dans le local syndical. Voici le bulletin des deux médecins : « MM. Yann Cochin et René-Michel Millambourg nous ont demandé d'assurer leur suivi médical au cours de la grève de la faim qu'ils ont entreprise le 14 décembre 2009. Ce jour, au 14e jour de leur jeûne, nous avons procédé à un nouvel examen médical. Les deux hommes nous sont apparus à la fois très affaiblis sur le plan physique et parfaitement conscients des risques encourus – que nous leur avons rappelés – par la poursuite de leur refus de s'alimenter. Ils nous sont aussi apparus très déterminés à obtenir l’ouverture de négociations avec la direction de leur entreprise.
En tant que médecins, nous ne nous prononcerons pas sur les motivations de leurs actions, mais la situation nous a paru suffisamment grave pour rendre publics, avec leur accord (seule condition pour que soit levé le secret médical), les éléments suivants.

Yann Cochin (âgé de 59 ans) est actuellement installé dans un local chauffé de la rue Pétrelle. Son poids est de 60 kilos pour un poids de départ de 71 kg, soit une perte de 11 kilos en 14 jours. Il se plaint de vertiges, d'asthénie importante, de crampes musculaires, d'insomnies nocturnes et de somnolences diurnes, de sueurs et de quelques céphalées. L'interrogatoire auquel nous avons procédé ne montre aucun trouble de la conscience, ni de désorientation. La conversation est fluide bien que ralentie. L'examen clinique montre un homme aux traits tirés, au teint grisâtre. L'auscultation cardiaque relève quelques extra-systoles, le pouls est à 62/mn, la TA est à 120/60 mm de Hg pour un patient qui poursuit son traitement anti-hypertenseur habituel. La diurèse est abondante, il n'y a aucun œdème. La BU révèle la présence de corps cétoniques dans les urines. Le reste de l'examen est sans particularité. La station debout lui est extrêmement pénible.

René-Michel Millambourg (âgé de 48 ans) est actuellement installé sous une tente dans la rue de Maubeuge (Paris 75009). La tente est chauffée, mais l'installation rudimentaire l'expose au froid (à noter que l’installation d’un chauffage à pétrole pourrait être la cause d’émanations toxiques).
Il se plaint de troubles de l'équilibre, de douleurs musculaires, d'asthénie et de céphalées importantes. Son poids est de 82 kilos pour un poids de départ de 91 kg, soit une perte de 9 kilos.

L'interrogatoire auquel nous avons procédé ne montre aucun trouble de la conscience, ni de désorientation. La conversation est fluide. L'examen clinique montre un homme amaigri, pâle, avec un subictère conjonctival. L'auscultation cardiaque montre un pouls rapide à 90/mn, sans trouble du rythme perceptible. La TA est à 100/60 mm de Hg et M. Millambourg présente des épisodes de lipothymies aggravées par la station debout. La diurèse est abondante, il n'y a aucun œdème. La BU révèle la présence de corps cétoniques dans les urines. Le reste de l'examen est sans particularité.

Au stade où nous en sommes, chacun doit savoir qu’il est extrêmement difficile sur la base de simples examens cliniques de faire des pronostics fiables. Nous ajouterons que l’âge des deux grévistes de la faim et les traitements médicamenteux associés compliquent encore plus la surveillance et les prévisions médicales.

Sans nous immiscer, nous le répétons à nouveau, dans le confit en cours, nous nous sentons obligés d’attirer l’attention sur le fait que, à ce stade d’une grève de la faim, chaque jour pèse très lourd.
Au terme de cet examen, nous pouvons donc conclure qu'il y a à notre sens une urgence particulière à ce que MM. Yann Cochin et René-Michel Millambourg puissent se réalimenter dans les délais les plus brefs avant que des complications graves ainsi que des séquelles irréversibles ne surviennent.
Nous avons évidemment informé MM. Yann Cochin et René-Michel Millambourg de l'ensemble de nos conclusions
. »

SARKOZY VERT … (de RAGE?)

Cette annulation de la loi sur la taxe carbone nous rend justice. Je me souviens trop encore de la tête de ceux qui nous regardaient comme des coupeurs de cheveux en quatre, ergoteurs jamais contents et ainsi de suite. La lecture de la décision du Conseil Constitutionnel tranche. Nous billard 2avions raison. Un point c’est tout.  Notamment quand nous expliquions que la loi Sarkozy exonérait en fait la très grande majorité des émissions d'origine industrielle tandis que dans le même temps bon nombre de ces industries polluantes ne seront pas soumises aux quotas de carbone fixés au niveau européen avant 2012. Et pareil pour l’exonération du transport routier et aérien, pourtant grand émetteur de gaz à effets de serre. Au total dans le style et les motifs qui sont les siens, le Conseil Constitutionnel annule la loi pour des raisons qui correspondent à un grand nombre des critiques portées par le Parti de Gauche lors du débat parlementaire. Pour nous ce n’est pas rien. Car c’est bien le système que nous avions mis à nu qui est montré du doigt. Exemptions arbitraires d’un côté égale charges indues de l’autre. Le cœur de l’injustice créée c’est donc bien celle qu’auraient subie les ménages puisqu’ils sont les principaux contributeurs pour cette nouvelle taxe. Et cela alors même qu’ils sont ceux qui ont le moins de possibilités de modifier leur comportement du fait des choix contraints auxquels ils sont soumis, par exemple en matière de mode de transport ou de chauffage. Les députés du Parti de Gauche, autour de Martine Billard et Marc Dolez avaient d'ailleurs défendu des amendements de suppression de nombre des exonérations pointées par le Conseil Constitutionnel. Ici j’avais repris leurs arguments. Nous n’étions pas les seuls dans ce registre. Le gouvernement et Nicolas Sarkozy se gargarisaient aux applaudissements des hallucinés de l’industrie du spectacle et de la communication : le grand jour du capitalisme moral et vert s’était levé ! Pschitt ! Pschitt et repschitt !  Bien sur ça ne change rien au fond. Il est là. Il va recommencer. Mais la guerre de guérilla juridico politique est aussi notre arme depuis que les grandes armées sont encalminées. A chaque jour suffit sa peine. Il faut que chaque jour qui passe permette à chacun de comprendre que ces gens et leur système ne savent rien faire d’autres que du mal à ceux qui ne peuvent pas se défendre et des bruits avec leur bouche pour tous les vrais problèmes d’intérêt général ! Après l'échec de la méthode Sarkozy à Copenhague, après l'échec de cette taxe carbone, injuste socialement et inefficace en ce qui concerne l’intégrité de l’environnement, les esprits finiront par s’ouvrir à l’idée que la réponse au défi du changement climatique est ailleurs. Oui, il faut changer de modèle économique. Mais cela dépend de la définition ferme d’une politique volontariste. Comment y parvenir sans planification écologique ? Notre proposition de loi sur ce thème a été votée a l’assemblée nationale par tous les partis de gauche. C’est de ce côté qu’est l’alternative. 

LES ABEILLES

09012008251Les négociations sont mal en point au Front de Gauche. Je fais la part qui revient aux intrigues byzantines qui traversent les rangs de nos partenaires et compliquent leur prise de décisions. Mais à ma place je ne m’intéresse qu’aux effets généraux que produit un système. Et le fait qu’il  échappe à peu près complètement à ceux qui sont censés le contrôler n’y change rien.  Le Front de gauche est une formule unique en Europe. Ce n’est pas la seule. Je les ai toutes en vue parce que je ne suis pas un dogmatique. Nous devons déclencher une dynamique ou bien nous ne servons à rien. Réduire le Front de gauche à une bonne vieille alliance à l’ancienne avec son centre et sa périphérie est la formule magique avec laquelle le parti communiste espagnol a tué « izquierda unida ». Je mets en garde contre la tentation d’oublier l’expérience des amis. Déjà, j’ai les abeilles en lisant « l’Humanité », journal dont j’ai mille fois fait la publicité et dont je suis un abonné. Mon quotidien parle sur les questions qui concernent le Front de gauche la langue de la fée clochette. Un univers magique ou tout va mieux grâce au PCF. Pourquoi pas. Ca donne en légende de photo « le PCF lance l’idée de Front de gauche dynamique ouvert aux contestataires du système et pour construire une politique à gauche. » Wee ! Wee ! Evidemment, ca n’a rien avoir avec les faits. Mais à Noël règne la guirlande d’apparat. C’est mieux que « l’Huma dimanche » qui, elle, me taille un costard à propos de ma proposition aux Verts. Passe encore! Un journal peut aussi aider les ruses d'une organisation, je n'y nai pas d'objections. Mais qu’il me prête des raisonnements aussi faibles à propos du PS qui ne sont pas les miens voila qui est le comble. Mais heureusement, « L’huma dimanche » aussi avait rassuré tout le monde : «  le Front  de gauche avance grâce aux communistes » Ouf ! Ca redonne le moral En fait et en réalité les communistes ont voté en congrès qu’ils voulaient faire « des » fronts, élections par élection, lutte par lutte. Quand nous décidâmes de nommer « Front de gauche » notre alliance aux européennes cela fut finalement accepté en y adjoignant la mention « pour changer l’Europe ». Nous n’avons aucune difficulté avec tout cela. Nous sommes parfaitement d’accord pour qu’une stratégie soit d’abord vérifiée avant d’en faire une ligne définitive. Mais le fait demeure. Non de notre initiative mais du fait que les portes parole communistes y reviennent sans cesse chaque fois qu’ils veulent « remettre le compteur  à zéro ». C’est tellement vrai que, comme en 09012008253témoignent les rapports de Pierre Laurent et de Marie Georges Buffet devant le conseil national du PCF et reproduit dans le supplément « communistes »  de « l’humanité », cette définition « des Fronts » est celle qui justifia la stratégie à géométrie variable sur laquelle débouche la pratique de notre partenaire telle que des régions font alliance avec le PS au premier tour, deux hésitent encore à la date d’aujourd’hui et dix sept autres partent dans la formule du Front de Gauche.  Le concept « d’un » front est la proposition du PG. Nous sommes heureux qu’elle soit devenue un patrimoine commun. Mais il est d’une toute autre nature. Il implique une dynamique collective. C’est le mot « collective » qui compte. Cela signifie qu’il n’y a pas de parti guide ni aucune de ces vieilleries du siècle précédents. Le dire n’efface ni les différences de taille et d’influence (personne ne conteste la primauté en nombre des communistes), ni non plus les autres réalités qui composent un champ politique en mouvement.  Pas la peine de faire un dessein. Ma candidature en Ile de france n' a pas pour objet mon ambition mais ma contribution. Quoiqu'il en soit, pour nous le Front de gauche est destiné à évoluer. Comme le disent d’ailleurs les communistes eux-mêmes « il ne doit pas nous enfermer ». L’objectif doit rester d’y inclure tous ceux qui en comprennent la nécessité pour être crédibles devant nos concitoyens. Oui, crédibles, si nous voulons réellement leur proposer de prendre en main les affaires du pays.  Donc il ne peut être question de renoncer à s’entendre avec le NPA si rude que soit la piste qui y conduit. Ni avec les autres partenaires de l’autre gauche. Ni avec les Verts, dernière force de gauche disponible pour faire une majorité de Gauche sans le Modem. Si les Verts écartent le Modem, compte tenu du rapport de force électoral, ils ont vocation à mes yeux à être le centre de gravité de la recomposition générale de la gauche dont le pays a besoin. J’assume ce que j’écris à condition qu’on le lise tel que je l’écris. Vous avez bien lu, cher rédacteur de « l’Humanité Dimanche » ? En majuscule? « SI LES VERTS ECARTENT LE MODEM ». Est-ce bien lu ? Je vais expliquer. Cela signifie: s’ils sont d’accord pour faires des majorités sans le Modem. Ou autrement dit: s’ils ne veulent pas du modem. Ou autrement dit: s’ils refusent l’accord avec le modem au deuxième tour. Je pense que tout le monde a compris cette fois ? Je me demande pourquoi je me donne ce mal! Car tout cela a déjà été dit et conservé en vidéo. Et de plus écrit sur ce blog. Mais bien sur personne n'est obligé de regarder tout ça. A "L'huma dimanche" non plus. Ni même de respecter ses amis. Quand on en a autant! Un de plus un de moins, quelle différence? Je suppose que c'est ça le raisonnement qui conduit à ce genre de prose. N'empêche! Moi, ce que je voudrai comprendre c’est ce que préparent ceux qui ne disent rien sur le sujet. Et quel genre de commentateurs peut être sérieux en contournant cette question ? Que veut dire ce fait que « l’Humanité » quotidienne, dans son papier agiographique sur le protectorat bienveillant du PCF, voit Martine Aubry « n’écartant pas, par ailleurs, des alliances avec le Modem ». N’écartant pas ? On ne regarde pas la télé à « l’Humanité » ? On n’écoute pas la radio ? Alors qu’on lise mon blog et qu’on vérifie si mes citations sont inexactes sur ce sujet ! Martine Aubry ne se contente pas de « ne pas écarter l’alliance avec le modem » ! Elle a dit qu’elle 030220094472souhaitait cette alliance ! Cette bienveillante indulgence a-t- elle un sens politique ? En fait le papier de « l’Huma dimanche », pour y revenir,  a troublé l’image de ce journal. C’est son affaire. Mais il trouble surtout l’identité du Front de gauche. Ce front n’est pas une combine électorale. Ni un brevet de pureté que délivrerait un comité de saintes personnes. C’est une formule politique mise au service exclusif d’un but politique. Ce but c’est la construction d’une nouvelle majorité électorale (oui, électorale !) de gauche dans ce pays sur la base de la rupture avec le capitalisme et le productivisme.  Comment y parvenir ? Je ne cesse de faire des propositions concrètes et non sectaires sur ce sujet. Il m’y est répondu par des formules de suspicion. Comment allons-nous faire pour constituer cette majorité ? Comment ? Ca c’est le débat, concret, pratique, réel. C’est de cela dont il faudrait parler dans "l’humanité dimanche" plutôt que de m’y faire des procès en sorcellerie. D’autant que  jusqu'à ce jour, ce sont des élus communistes qui sont allés rejoindre Europe écologie, sans condition politique !Et jusqu'à affronter comme Stéphane Gatignon en tête de liste d’Europe Ecologie du 93, Marie Georges Buffet tête de liste dans le même département. Cela trouble l’image du PCF. D’autant qu’il reste muet sur le sujet. Et sa presse aussi, si prompte, pour le reste, à me chercher pouilles,  de même. 


500 commentaires à “Je fais la valise et on rentre!”
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  1. André Assiétoi dit :

    @ Dorant

    Je me réjouit de voir que les camarades n'ont pas changé. Ah, si, tout de même un peu. Ils disent plus aujourd'hui qu'on a raison de foutre sur la gueule des Afghans comme du temps où c'était les Russes qui allaient "chasser les seigneurs féodaux".
    Ils n'osent plus trop dire non plus (sauf peut-être Dorant, sans doute le dernier lecteur des œuvres complètes du "déporté du travail" chez Messerchmitt ?) que l'URSS avait un bilan globalement positif.
    Puisque le PG fait dans l'écologie, j'espère qu'il va recueillir précieusement ces derniers spécimens d'une espèce en voie de disparition.

  2. André Assiétoi dit :

    Oups, je me réjouis, bien sûr.
    J'en profite pour qu'on se rappelle avec émotion de cette grande figure du communisme, parodié par Jean-Luc Mélenchon ("Liliane, fais les valises, on rentre !").

    Dorant, Matait, inclinez-vous, malgré tous vos efforts, vous ne lui arriverez jamais à la cheville.

  3. jennifer dit :

    Guillot
    Je viens de lire sur ce que tu dis du PCF et de son passé, que je ne conteste pas. Entre temps des tas de choses sont passées. Le mur de Berlin est tombé. Or la fin du stalinisme que l'impérialisme était le 1er à célébrer était surtout et avant tout, la victoire de l'impérialisme sur l'Etat ouvrier. Pourtant la LCR a aussi crié victoire. Est-elle revenue sur cette analyse ou continue-t-elle à dire qu'il s'agit d'une victoire du mouvement ouvrier sur le plan mondial? Ou bien la haine du stalinisme (qu'on devait bien entendu rejeté) reste-t-elle trop forte pour voir que sur ce coup-là

    Les bilans il faut les faire dans toutes les organisations

  4. André Assiétoi dit :

    Je ne réponds pas à la place de Guillot, mais tout ce que je peux dire, que j'ai pas vu le temps passer depuis celui où Georges Marchais déclarait "on a été un parti stalinien, on ne l'est plus". C'est sûr que l'URSS n'existe plus, mais les réflexes et les comportements, dans certains appareils, demeurent les mêmes, hélas. Je dis pas ça pour emm****r, mais parce que c'est mon ressenti. Si ce n'étais pas le cas, je ne vois pas pourquoi je l'inventerais ? Et je ne vois pas pourquoi tant de monde se détournerait du PCF (ce n'est tout de même pas ma faute si le PCF est tombé aussi bas ? Et l'excuse "c'est à cause des autres", ça va 5 minutes, Fabien n'est pas Cuba sous le siège des Américains, pour reprendre cette antienne toujours ressassée). Je ne demande pas pour autant aux camarades de faire leur auto-critique. Ceux de l'ancienne génération savent de quoi je parle, qui l'ont parfois fait faire aux "mauvais éléments". Heureusement, aujourd'hui ils ne sont plus en mesure d'utiliser ces pratiques dégradantes, et même un Gayssot peut continuer à se pavaner après avoir dit m**** à ses camarades.

  5. Descartes dit :

    @Guillot (#300)

    C’est à cause de ces liens de subordination de sa direction avec la diplomatie soviétique que le PCF enterra en 68 une magnifique occasion d’ouvrir des perspectives politiques nouvelles en France alors qu’un régime vacillait sur ces fondations.

    "Des perspectives politiques nouvelles" ? Mas lesquelles, bon dieu ! Je te repose la question: si le PCF avait eu le comportement que tu aurais souhaité, qu'est-ce qui se serait passé exactement ? Crois-tu vraiment qu'on aurait fait l'économie d'une guerre civile ? Et que ce serait passé ensuite ?

    Mais bien sur, il est embêtant d'admettre qu'en fait les "radicaux" de mai 68 n'avaient en réalité aucun projet politique, qu'ils voulaient tout casser sans avoir l'ombre d'une idée de ce qu'on ferait après. Alors, il est commode de se trouver un bouc émissaire. Et ce bouc émissaire est le PCF. Comme ça, on peut se laver les mains: la révolution n'a pas échoué par nos insuffisances, mais parce que le méchant PCF n'en a pas voulu.

    Crois-tu vraiment qu'en 1968 "un régime vacillait sur ses fondations" ? Est-ce que tu crois vraiment que si le régime avait "vacillé" il aurait retenu les forces répressives de manière à minimiser les dégâts, réussissant cet exploit de faire de mai 1968 une "révolution sans morts" ? As tu pensé que mai 1968 aurait pu se terminer comme au mexique, avec le massacre de la place des Trois Cultures ? Crois-tu vraiment que le régime capitaliste avait épuisé ses capacités de repression ? Te rends tu compte qu'à la place de Grimaud on aurait pu mettre Papon ? Qu'on aurait pu rééditer en 1968 ce qu'on avait fait en 1961 et qu'on aurait pu tirer sur les grévistes à balles réélles, comme dans les années 1930 ?

    Au lieu de dénoncer la prétendue "trahison du PCF", il faudrait dresser un monument à ses dirigeants, et on pourrait d'ailleurs y mettre aussi le nom de certains hauts fonctionnaires comme Grimaud et certains politiques comme Pompidou. Parce que c'est grâce a eux qu'on peut se souvenir de mai 1968 comme d'une fête, et non comme une tragédie. Si ces gens-là avaient perdu leur sang froid ou avaient joué aux cons, les "perspectives politiques nouvelles" auraient été celles d'un bain de sang. Si les Cohn-Bendit, Sauvageot, Krivine et compagnie ont pu jouer au petit révolutionnaire sans risquer de se faire trouer la peau, c'est parce que derrière eux il y avait quelques gens qui n'étaient ni jeunes, ni "purs", ni beaux, ni insouciants, mais qui veillaient à ce qu'il n'y ait pas de casse. Il serait juste aujourd'hui de le reconnaitre.

    Alors, arrêtons avec la mythologie des "traîtres staliniens" empêchant que se lève l'aube nouvelle des trotskystes, des maos et autres spontex. C'était déjà idiot de le croire il y a quarante ans, alors aujourd'hui...

  6. le Prolo du Biolo dit :

    @ Webmaster

    Il semble qu'il y ait pas mal de visiteurs qui s'imaginent être sur le blog "officiel" du P.G. et qui au vu des commentaires hétéroclites et contradictoires en déduisent que le P.G. est, au mieux, un parti irrationnel.

    Peut-être serait-il bon de rappeler quelque-part et d'une façon ou d'une autre que Jean-Luc Mélenchon laisse ici chacun-e s'exprimer et dialoguer librement sur ses prises de positions, et que contrairement au texte de départ les posts eux ne l'engagent pas lui ?

    Un dialogue "creuset" en somme...

    Cela éviterait les malentendus, et que certains visiteurs ne repartent en courant au lieu d'avoir envie de nous aider.

  7. le Prolo du Biolo dit :

    @ Webmaster

    Il semble qu’il y ait pas mal de visiteurs qui s’imaginent être sur le blog « officiel » du P.G. et qui au vu des commentaires hétéroclites et contradictoires en déduisent que le P.G. est, au mieux, un parti irrationnel.

    Peut-être serait-il bon de rappeler quelque-part et d’une façon ou d’une autre que Jean-Luc Mélenchon laisse ici chacun-e s’exprimer et dialoguer librement toutes tendances et tous partis (de Gauche) confondus sur ses prises de positions, et que contrairement au texte de départ les posts eux ne l’engagent pas lui ?

    Un dialogue « creuset » en somme …

    Cela éviterait les malentendus, et que certains visiteurs ne repartent en courant au lieu d’avoir envie de nous aider.

  8. Annie dit :

    Pour mettre d'accord Descartes et Guillot, l'avis de Fidel Castro (dans ses entretiens avec Romanet) :

    De Gaulle est aussi l'homme qui incarne la Résistance ; l'homme qui a fondé la Vème République ; celui qui en 1968 "sauva" la France une fois de plus. Même si on ne sait pas exactement ce qu'il a sauvé, ni de quoi, puisque les français ne cessaient d'aller de crise en crise. A une époque, le gouvernement français changeait presque tous les 6 mois.
    (...)
    La preuve qu'il n'était pas de gauche : que fait De Gaulle en mai 1968 quand les menaces de destabilisation lui sont apparues ? Il est parti en Allemagne, retrouver les troupes françaises pour s'assurer de leur soutien et écraser, le cas échéant, toute tentative de révolte populaire. C'est ainsi que j'ai perçu sa démarche, et je ne pouvais pas être d'accord.

    Ah, p'tète que rétrospectivement, le PCF n'a pas été si con alors...

  9. André Assiétoi dit :

    # Descartes

    Mais qu'est-ce que tu en sais de ce qui se serait passé ? l'Histoire n'est pas écrite à l'avance. Avec des raisonnements comme les tiens, on ne bouge pas. Tiens, peut-être que Sarkozy, c'est ce qui pouvait nous arriver de mieux. On n'a peut-être pas intérêt à l'emm****r, parce qu'il pourrait lâcher les chiens. Sans parler de révolution ni même d'insurrection, avec des raisonnements comme les tiens, on enfile ses charentaises et on se plante devant TF1, bien au chaud, bien à l'abri.
    Si partout où le peuple bouge, on dit "rentrez chez vous, y-a du danger", c'est sûr qu'on retourne au Moye-Âge en deux temps trois mouvements.

  10. Descartes dit :

    @André Assiétoi (#310)

    Mais qu’est-ce que tu en sais de ce qui se serait passé ?

    Admettons que rien. C'est pourquoi je le demande a Guillot. Et j'imagine que lui il doit avoir une petite idée... puisqu'il pense que le PCF aurait du s'engager sur une voie qui pouvait être celle de la guerre civile. Que penserais-tu de quelqu'un qui critique ceux qui ont pris une position sans avoir la moindre idée de ce qui aurait pu arriver si on avait choisi la position contraire ?

    Sans parler de révolution ni même d’insurrection, avec des raisonnements comme les tiens, on enfile ses charentaises et on se plante devant TF1, bien au chaud, bien à l’abri.

    Franchement, je ne comprends pas ce que tu attends alors pour prendre le maquis... mais peut-être ne le fais tu pas parce que tu crains qu'on te "lâche les chiens" ? Crois-tu vraiment qu'on ait le droit de faire n'importe quoi sans se poser des questions sur les conséquences ? Et se poser des questions sur les conséquences de ses actions, c'est nécessairement faire des hypothèses sur "ce qui se passerait si...".

    Guillot nous dit que si le PCF avait choisi une autre position en 1968, "il aurait ouvert une nouvelle perspective politique". Je lui demande simplement quelle aurait été cette "perspective", et quel aurait été le déroulement des évènements tels qu'il les prévoit. Sans cette vision, crois-tu qu'on ait le droit de risquer une guerre civile ? Moi, pas. Parce que j'aime trop les gens pour jouer à la roulette russe la vie des autres.

  11. eoleo dit :

    Je suis militant au PCF. Et bien je me demande ce qu'a la direction nationale dans le crâne. Ce n'est dans notre intérêt ni à court terme, ni à long terme de tirer la couverture à nous, d'essayer par des calculs minables de grapiller le plus d'influence possible. Essayer comme cela d'être au centre du front de gauche "autour du PCF" c'est une stratégie imbécile qui ne nous mènera nulle part. Sauf dans de nouvelles déconvenues électorales et à de nouvelles divisions. Pour une fois qu'il y a une dynamique de recomposition à gauche, la gâcher ferait de nous ceux qui ont privilégié leur parti (machine électorale) à leur parti (pris), et si cela devait arriver nombre de militants du PCF seraient suffisamment dégoûtés pour le quitter.

    Mélenchon vous faites les frais de vos ancêtres politiques (Mitterrand) qui ont durablement traumatisé le PCF. Il vous faudra du temps et de l'énergie pour surmonter cette difficulté. Maintenant c'est aux militants du PC qui comme moi se retrouvent complètement dans le front de gauche et dans la dynamique enclenchée aux européenne de mener la bataille. On peut dire de nous que nous sommes des "liquidateurs du PCF", mais nous ne serons pas les liquidateurs de l'autre gauche.

    Bonne chance à vous.

  12. André Assiétoi dit :

    @ Descartes

    Bien évidemment qu'il faut se poser des questions quand on entreprend une action. Quand des grévistes se mettent en grève, tu sais toujours à l'avance s'ils vont être suivis comme ils le voudraient ? Si le rapport de force sera suffisant pour gagner ? J'ai le sentiment, d'après tout ce que tu nous livres, que ta nature c'est : "comme je suis sûr de rien, je bouge pas". Tu dois être le genre de type qui attend de voir comment les choses tournent et qui gagnent à tous les coups. Si la grève échoue, tu seras bien vu par le patron pour n'avoir pas bougé. Si elle gagne, tu profiteras de ce que les grévistes auront négocié pour tout le monde. J'ose pas te dire comment on appelle ce genre de comportement dans le langage des ouvriers en lutte.
    Ça a du bon les forums, les gens se lâchent sans s'en rendre compte...

  13. Maxime Vivas dit :

    A Annie, à propos de José Bové.

    Je me souviens, dis-tu « d’un article de Maxime Vivas concernant ses mensonges à Cuba. »
    Pour avoir écrit cet article, je ne suis pas prêt non plus de l’oublier.
    Bové avait affirmé par deux fois à la télévision à deux militants socialistes qui sont devenus ministres de Sarkozy (Bernard Kouchner et Jean-Pierre Jouyet) qu’il avait été chassé de Cuba par Fidel Castro pour avoir fait un discours qui avait déplu au « leader maximo » (notons au passage que pas un Cubain ne nomme Castro ainsi, c’est une invention de la CIA qui a contaminé toute la presse française).
    J’ai soutenu José Bové dans tous ses combats initiaux, depuis son premier procès à Millau (j’y étais) à son incarcération à Villeneuve Lez Maguelonne dans l’Hérault (j’ai manifesté devant sa prison).
    Mais il se trouve aussi que j’étais à Cuba pour la sortie d’un de mes livres traduit en espagnol et que j’ai pu investiguer sur place, aidé par une journaliste française installée à Cuba et qui avait couvert la venue de Bové.
    Je vous jure que les larmes lui sont montées aux yeux quand je lui ai rapporté les propos de Bové. Elle m’a remis des documents, elle m’a guidé dans des recherches.
    J’ai vu, j’ai compris, j’ai abandonné à Cuba mon tee-shirt boviste « Le monde n’est pas une marchandise » dont j’ai eu honte soudainement.
    De retour en France, j’ai complété mon dossier par d’autres recherches. J’ai fait la preuve que Bové a menti ignominieusement et j’ai publié un article sur l’excellent site « Le Grand Soir » où j’ai mes habitudes : « Quand José Bové savate le tiers monde ».
    http://www.legrandsoir.info/Cuba-Jose-Bove-savate-le-tiers-monde.html
    Cet article m’a valu un nombre incroyable de commentaires et de mails d’une violence inouïe : j’avais touché à la statue de l’idole, j’avais craché au pied de la croix. Des « amis de trente ans » m’ont tourné le dos. Un écrivain que j’avais naguère hébergé chez moi ne crut pas utile de me téléphoner mais publia un article haineux. J’eus néanmoins la satisfaction de correspondre avec quelques proches de Bové qui m’avouèrent leur désarroi : il refusait de leur dire un seul mot sur mon article, qu’il avait lu.
    Dans ce contexte, c’est avec bonheur que j’ai entendu Jean-Luc Mélenchon citer Cuba dans un de ses premiers discours du parti de Gauche. Surprise ! un chef de parti français connaissait le point d’équilibre entre la détestation bornée qu’exprime notre classe politico-médiatique à l’égard de cette île et l’adoration sans limite que lui portent la plupart des pays du tiers monde, tous les chefs d’Etats progressistes d’Amérique latine et tous les peuples du sous-continent. Le simple fait que Jean-Luc ait pris le risque de citer Cuba avec d’autres pays latino-américains sans hurler avec la meute franchouillarde est le signe d’une vision politique rare sur les choses du monde. Il m’a semblé voir-là la différence entre la stature d’un chef d’Etat et les talonnettes de tous les ambitieux.A l’inverse, la lâcheté de Bové sur le sujet condamne ce bonhomme.
    Malheureux ceux qui croient encore en lui et qui sous-estiment ses dérives à venir !
    MV.

  14. jennifer dit :

    C'est troublant cette histoire d'expulsion de Cuba inventée par Bové. Je peux comprendre qu'il n'ait pas aimé Cuba et soit anticastriste, denrée si fréquente dans les pays occidentaux, je peux aussi comprendre qu'il n'ait pas osé dire quoi que ce soit à Cuba quand il en était l'invité, et que sa langue se soit "libérée" après, mais pourquoi inventer qu'il ait été expulsé? Ca me dépasse.
    Il y a tant d'anticastrisme primaire dans l'idéologie ambiante, mensonges répandus par nos médias à la solde des puissants (impérialismes occidentaux) que diaboliser Cuba est une banalité très fréquente. Pensez donc un pays qui se bat pour le socialisme juste à la porte de USA, un pays ridiculement petit, et qui n'a pas encore cédé à toutes leurs attaques, à un embargo qui dâte depuis des décennies, un pays qui survit. C'est un véritable camouflet pour les USA. Alors la propagande et la calomnie se répandent, prenant le relai de ce que la "force" (économique, militaire, des services secrets etc...) n'obtient pas. Oui les USA ont la rage et ils ne se privent pas de répandre et imposer leur idéologie anticommuniste primaire à tous, par le biais des medias qui est la bible du PS et consorts (en particulier le journal Libération, anticastriste primaire).

    Donc des saletés et des mensonges dits sur Cuba, il y en a à la pèle. Pourquoi en rajouter un? Que Bové n'ait pas été convaincu par les beautés du "socialisme" (je mets entre guillemets parce qu'un socialisme sans argent, ni développement des forces productives a bien du mal à se réaliser. Un socialisme où tout manque du fait de l'embargo il faut vraiment y croire pour continuer même si le système de santé et scolaire sont supers) ok qu'il ne soit pas convaincu, mais qu'il soit à ce point victime de l'idéologie ambiante qu'il éprouve le besoin de "copier" la propagande en rajoutant un mensonge de plus, là c'est écoeurant! Comment juger de Cuba si les critiques sont basées sur des mensonges. Discutons sur le système réel, sur le bilan mais pas sur des ragots honteux!

    Pour information, en Amérique latine au contraire Castro est vraiment vénéré, enfin je veux dire par les peuples, non par les classes possédantes qui le haïssent! C'est un héros. Je ne sais pas ce qu'il en est des autres peuples du tiers monde. J'imagine que dans les pays qui se sont battus contre le colonialisme portugais (Angola et Mozambique) et pour lesquels les cubains ont donné leur sang, il est aussi un héros. Il y a aussi le mouvement des non alignés. Ce serait intéressant de savoir...

  15. jennifer dit :

    Le convoi Viva Palestina, après avoir encontré des tas d'obstacles pour atteindre leur but, a finalement récolté de l'argent dans un dernier effort pour acheminer leur matériel d'aide médical vers Gaza. Or nouvel obstacle: apparemment la flotte israélienne bloquerait les bateaux. Il semblerait que l'aide n'arrivera peut être jamais à destination.

    http://irish4palestine.blogspot.com/2010/01/urgent-israeli-navy-to-block-viva.html

  16. Annie dit :

    @Maxime Vivas post 313 et Jennifer post 314 : on pourrait faire un parallèle entre l'article en question dont je me souvenais, qui prophétisait si justement en conclusion, à savoir que la violence de la contre-attaque concernerait uniquement euh... Cuba, ou le devoir chez les "gauchistes" de maintenir en 2007 une candidature présidentielle antilibérale sans la salir (celle de Bové donc), avec tous les reproches qui sont tombés sur Jean-Luc Mélenchon sur son dialogue avec DCB de toutes parts (PG, NPA, PCF). Un petit malin pourrait dire : Jean-Luc Mélenchon et Bové finalement se retrouvent "grâce" aux toutes couleurs Cohn Bendit.
    Or ce n'est pas DU TOUT la même chose, et même si je suis de celles qui trouvent que la manoeuvre de Jean-Luc Mélenchon était assez maladroite, je ne la condamne pas sur le fonds.
    S'inventer une expulsion d'une dictature infernale de la part d'un antilibéral pour se glorifier et se donner un côté rebelle romantique avant une présidentielle sera toujours mille fois plus répugnant que des initiatives purement tactiques de Jean-Luc Mélenchon. J'observe que la multitude des attaques contre Jean-Luc Mélenchon suite à son dialogue avc DCB n'égale pas en nombre celles contre Bové à propos de son expulsion fantasmée... On voit là où se situent les priorités de certains gauhistes.
    Pour ma part, Bové ne m'ayant jamais fait rêver, je considère surtout qu'à un moment donné de son parcours, il a eu la trouille de retourner en taule, donc je rentre pas dans ce jeu de "sâle traitre !", mais je pense comme Vivas que cette trouille ne justifiait pas de s'aligner sur la pravda anti-cubaine notoire. Jean-Luc Mélenchon peut faire des conneries, mais à ma connaissance, pas de cette portée mythomane, qui en plus touche un pays asphyxié par un embargo depuis 1/2 siècle, embargo dénoncé par au minimum 186 pays sur 192 chaque année par l'ONU, dont... la France.
    Maxime, tu ne devrais pas être surpris que Jean-Luc Mélenchon "ait pris le risque de citer Cuba", je suis sûre qu'il connait ou a entendu parler d'une certaine... Danièle Mittérand ;-)

  17. lemarteau dit :

    C'est bizarre votre débat sur 1968 ! surtout pour moi qui occupait mon usine !
    Les plus révolutionnaires, les plus anti cégétistes, les plus anticommunistes à l"époque c'etaient Cohn Bendit et Rocard !
    On voit ou ils en sont aujourd'hui ! Social liberal pour l'un faisant de la lèche au Modem, valet de Sarko pour l'autre !
    Alors oui pour moi, ni syndiqué, ni encarté 68 a été un grand moment de fraternité entre travailleurs ! pour tout vous dire mon salaire mensuel était à l'époque de 100 francs et 10% d'augmentation ça ma fait beaucoup de bien mais aussi les droits syndicaux gagnés !
    Bon ! 68 c'est loin maintenant ! si on parlait du futur ?

  18. guillot dit :

    @ Descates, Annie, Jennifer

    Au risque de passer pour un dogmatique, ma grille d'analyse d'une crise révolutionnaire emprunte beaucoup à Lénine.
    Dans les conclusions de sa "Maladie Infantile, il l'a décrite ainsi :

    "1 que toutes les forces de classe qui nous sont hostiles soient suffisamment en difficulté, se soient suffisamment entre-déchirées, soient suffisamment affaiblies par une lutte au-dessus de leurs moyens;

    2 que tous les éléments intermédiaires, hésitants, chancelants, inconstants - la petite bourgeoisie, la démocratie petite-bourgeoise par opposition à la bourgeoisie - se soient suffisamment démasqués aux yeux du peuple, suffisamment déshonorés par leur faillite pratique;

    2 qu'au sein du prolétariat un puissant mouvement d'opinion se fasse jour en faveur de l'action la plus décisive, la plus résolument hardie et révolutionnaire contre la bourgeoisie. C'est alors que la révolution est mûre; c'est alors que, si nous avons bien tenu compte de toutes les conditions indiquées, sommairement esquissées plus haut, et si nous avons bien choisi le moment, notre victoire est assuré"

    Comme Daniel Bensaïd, on peut résumer ainsi:

    1- ceux d'en haut ne peuvent plus gouverner comme avant,
    2- ceux d'en bas ne veulent plus être grouvernés comme avant
    3- une alternative politique existe.

    Pour la 3° condition en 68: elle n'existait pas. Ce fut au contraire un vide politique abyssal et de Gaulle offrit à la droite UDR 358 députés sur 487 après sa dissolution du parlement Le PCF perdit 1,6 millions de voix (3,9 millions au lieu des 5,5 millions en 67)
    Or la question du pouvoir était bien posée après le rejet des "accords"de Grenelle par la base.

    J'étais dans une école militaire au moment des "évènements" et mon prof de Français, un appelé agrégé membre du snes sup, a fait la grève des cours pendant un mois dans ma classe de 3° (et d'autres classes), sans qu'il soit dénoncé par ses élèves à la hiérarchie militaire. Je ne crois pas que les appelés (300000) étaient suffisament "fiables" pour être envoyés contre les grévistes, la crise était aussi dans l'armée..

    Une guerre civile ? Les accords de Yalta ? Au moment où la crise politique atteignait son paroxysme avec le départ de de Gaulle en RFA, Le PCF commencait à parler de "gouvernement populaire", mais sans aller au délà, c'est-à-dire contacter d'autres formations de gauche pour les rassembler dans un front uni (PSU, FGDS..), proposer un référendum pour une nouvelle constitution; proposer à la pomulation des structures de contre pouvoir, de contrôle dans les boites, les quartiers, les villes, des "communes" à l'image de celle de Paris en 1871 par exemple et proposer de fédérer tour cela; faire marcher les transports publics, les services publics sous contrôle des grévistes et de la population par exemple.

    C'est pour cela qu'il faut parler d'un grève générale qui posait la question du pouvoir et qui fut laissée sans perspectives, sans alternative politique au régime gaulliste. Si celle-ci avait réellement existé, cela aurait pu échouer pour des tas de raisons. Mais le PCF qui se disait révolutionaire, avec son hégémonie politique dans les classes populaires, devenue indéniable dans ces moments là !, n'a pas essayé, et pour cause.

    "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace" disait Lénine. Où était-elle passée en Mai 68 ?

  19. lemarteau dit :

    @ guillot

    On n'a pas vecu le meme 68 !
    Tu étais a l'école !
    J'occupais ma boite pendant 1 mois et participais aux manifs !
    Une expérience differrente qui ne te permet pas (et à moi non plus d'ailleurs) de donner des leçons aux protagonistes de l'époque !
    Avec des SI....c'est trop facile !.

  20. sacamuelas,un puente por el socialismo,la justicia sociale y la paz. dit :

    josé bové serait-il en liberté conditionné?en tous cas c'est dommage et dommageable pour tous ceux qui veulent s'unir pour résister à toute cette mafia financière qui est en train de finir de pervertir même les plus honnêtes d'entre nous alors même que le capitalisme n,est jamais apparu autant dévastateur et nuisible pour l'être humain,je ne comprends pas que l'on puisse diaboliser comme marianne le fait pour emmanuel todd, tous ces intellectuels qui osent analyser ce qui se trame,bien sûr que c'est radical,mais l'heure n'est plus a la courtoisie,c'est de la légitime défense dont il s'agit,les gens ne votent plus parce qu'ils voyent bien que c'est compromission à tous les étages,et dès qu'il y en a un qu'en peu plus de tant de vomissures et dis ses quatres vérités il se fait matraquer!moi je crois en la proposition de jlm d'offrir un cadre politique pour canaliser toutes ces révoltes aussi bien pour les gens les plus simples que pour ces gens instruits, qui eux savent, et dont ça doit être un devoir de s'engager(einstein n'avait il pas pas dit que le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,mais par ceux qui savent et laissent faire) pour guider les autres.mais je crois que c'est à nous de les encourager(de leur bouger le cul,de les mettre face à leur responsabilité)et de les accueillir mais je crois,sans être trop intransigeant quant a leur culture politique car l'essentiel reste à mon avis la bonne volonté et l'envie d'aller dans le même sens,pas forcément pour nous mais pour nos enfants.je crois que jlm veut arriver à cela et il a besoin qu'on l'y aide. fraternellement. ma seul résolution,ne pas me relacher,le pire reste à venir.

  21. izarn dit :

    Bonne année au PG!
    J'ai une idée: Et si le PG s'alliait au PS? Parceque franchement le MoDem...
    Oui bon, c'est un gag...Mais enfin mordre sur la gauche du PS n'est-ce pas le destin du PG?
    Oui, parceque pourquoi pas reprendre le fond du socialisme qui est désormais saccagé par les libéraux sociaux europeistes pro-OTAN, caniches d'Obama, trahissant l'idéal socialiste au FMI, (Et j'en oublie) à la tete de l'actuelle direction du PS? Qui peut coire encore cette duplicité, ces bonnes paroles de socialistes de façade?
    Bref de la trahison pure quand aux origines du socialisme français.
    Nous voyons en fait se dessiner la manoeuvre: Le PS crypto-néolibéral doit reculer vers sa vérité politique actuelle: Le MoDem. Et s'y perdre. Bon débarras!
    Il recule face au PG. Il recule face à la vraie gauche et est déja pret à encore plus de trahison. Il dévoile son vrai visage, celui de démocrates sociaux en perte de vitesse à force d'avoir cru que la richesse venait des riches et du capital (Il faut faire risette aux "investisseurs" aveke pleindekados) et non pas du travail des salariés.
    Une usine vide de ses travailleurs ce n'est que du vent, et la pseudo industrie de la finance ce n'est que du charlatanisme.Faire de l'argent avec de l'argent ne mene à rien! (Bayrou devrait le savoir, lui en tant que chrétien) C'est pourtant le moteur dérisoire de cette pseudo reprise qu'on nous vente depuis 6 mois.
    DU VENT! IL N'Y PAS DE REPRISE! SANS TRAVAIL, PAS DE REPRISE!
    Mensonges, charlatans de la pensée unique UMP/PSVertMoDem!

  22. BA dit :

    Warren Buffett est l'homme le plus riche du monde. Dans le New York Times, le 26 novembre 2006, Warren Buffett parle de la guerre des classes :

    « There’s class warfare, all right, Mr. Buffett said, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning. »

    http://www.nytimes.com/2006/11/26/business/yourmoney/26every.html?_r=2&ex=1165554000&en=02ed48ae1473efe0&ei=5070&oref=slogin&oref=slogin

    Traduction :

    « La guerre des classes existe, d’accord, dit Warren Buffett, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »

  23. izarn dit :

    L'étrange destin de Bayrou.
    Voila un homme qui aurait pu faire gagner S.Royal en 2007. La majorité des français étaient favorables à cette alliance pour éliminer Sarkozy.
    Or il ne l'a pas fait. Devant un belle victoire, et la capacité de former un groupe à l'assemblée, voire d'etre premier ministre, l'homme a refusé...
    Pourquoi? Une torpille contre la gauche? Menée par tous les médias et les sondagiers à la botte du capital?
    C'était trés bien manoeuvré. La preuve de l'hypothèse, une fois le coup réussi, ils ont bien sur laissé tomber Bayrou comme une vieille chaussette. Ce n'était qu'un gambit destiné à faire passer la droite.
    Le prochain gambit? Vous le connaissez tous: D. Cohn-Bendit...
    Vous verrez, vous verrez bientot...

  24. Descartes dit :

    @André assiétoi (#312)

    Bien évidemment qu’il faut se poser des questions quand on entreprend une action. Quand des grévistes se mettent en grève, tu sais toujours à l’avance s’ils vont être suivis comme ils le voudraient ?

    Beh... quand j'ai été dans cette situation, j'ai jamais lancé une grève sans avoir une petite idée de l'écho qu'elle pourrait rencontrer. C'est à ça que ça sert les contacts avec les collègues et les AG. Et aussi les contacts avec la direction, parce que c'est folie de lancer une grève sans savoir ce que l'autre partie peut où ne peut pas céder. Quand tu est un dirigeant sérieux et tu lances une grève, tu essayes de faire des scénarios, d'imaginer les différentes issues possibles. Autrement tu risques de te retrouver dans des situations sans issue. Comme disait Napoleon, la pire erreur est de se mettre dans une situation à partir de laquelle il ne reste que de mauvaises solutions. Beaucoup de grèves échouent parce qu'on ne prépare pas dès le départ l'issue du conflit. Ceux qui partent sur des "on verra bien" souvent se cassent le nez... et ce qui est plus grave, font casser le nez aux autres.

    J'attire d'ailleurs ton attention sur la différence qu'il y a entre une grève et une guerre civile. Si on se gourre dans une grève, au pire on perd de l'argent ou son emploi. Dans une guerre civile, on perd et on fait perdre aux autres bien plus. Raison de plus pour ne pas se lancer à l'aveuglette...

    J’ai le sentiment, d’après tout ce que tu nous livres, que ta nature c’est : « comme je suis sûr de rien, je bouge pas ».

    S'agissant de provoquer une guerre civile, oui. Et j'en suis très fier. J'ai trop vu en Amérique Latine des jeunes se faire tuer pour rien dans des entreprises quichottesques pour penser que ceux qui s'engagent (et engagent les autres) à la légère dans ce genre de dérives sont des véritables criminels. Je ne sais pas toi, mais moi j'aime trop la vie et les gens pour les engager à la légère. Et je trouve d'ailleurs que beaucoup de "révolutionnaires" auto-nominés appellent à des "insurrections" et à des "grèves générales" sans jamais dire ce que cela pourrait coûter, et ce qui viendrait après...

    Tu dois être le genre de type qui attend de voir comment les choses tournent et qui gagnent à tous les coups. Si la grève échoue, tu seras bien vu par le patron pour n’avoir pas bougé. Si elle gagne, tu profiteras de ce que les grévistes auront négocié pour tout le monde. J’ose pas te dire comment on appelle ce genre de comportement dans le langage des ouvriers en lutte.
    Ça a du bon les forums, les gens se lâchent sans s’en rendre compte…

    En effet. Là, par exemple, tu "te lâches" avec une attaque ad hominem sans rien connaître de ma vie qui puisse la justifier. Pas grave, j'ai l'habitude des attaques des petits gauchistes qui rêvent de la grève générale insurrectionnelle pour demain, le genre "plus combatif que moi tu meurs". Le genre de plaie qui, après trois ou quatre actions spectaculaires qui échouent tout aussi spectaculairement par manque de préparation, se demandent pourquoi leurs collègues sont "démobilisés"...

    Un bon dirigeant est celui qui économise ses troupes, qui ne les lance dans la bataille qu'après avoir étudié tous les scénarios et en ayant une idée de ce qui peut être gagné ou perdu. Et qui savent qu'il y a des moments où il faut avancer, et des moments où il faut se retirer dans l'ordre. Certes, c'est moins spectaculaire, plus "attentiste", plus "opportuniste", moins "panache blanc". Mais c'est plus efficace.

  25. Hold-up dit :

    Salut et Fraternité ! 2010 année de la reconquête politique pour
    l'Autre Gauche !
    Étape N° 2.

    Liberté - Égalité - Fraternité - Solidarité nouvelle maxime de la Nouvelle République que nous allons reconquérir pas à pas, pan par pan. Chaque ruelle, chaque jardin, chaque mur reconquit sera une victoire sur l'adversité. Le Sarkozysme est une maladie dégénérative et localisée du capitalisme tardif et une nécrose de la République Française. Nous allons toutes et tous le mettre à bas ici, en France. Comment pourrions-nous supporter encore un tel pouvoir de pauvres cervelles malades et confites dans le formol ?

    En premier lieu cette année, nous devons comprendre que le gouvernement UMP colonise nos pensées en ayant la maîtrise du discours - fut-il si indigent à pleurer - et qu'il s'agit dans cette guerre psychologique d'avoir une longueur d'avance désormais. Nous devons pouvoir lancer nos propres thématiques et savoir les imposer. Nous devons cesser d'accepter sans broncher que l'UMP nous vende du temps de cerveaux disponibles entre deux pubs pour le Tamiflu dont la date de péremption avoisine le 1 milliard d'Euros jeté par les fenêtres pour servir les marchés financiers et les lobbies amis.

    Une entreprise de désintoxication doit être mise en place et nous devons pouvoir proposer des plateformes de contre -pouvoirs partout sur tout le territoire Français. Nous devrions y voir une volonté de franc sursaut et la création d'anti-corps dans cette volonté de contrecarrer et d'éteindre les égouts vocaux de l'UMP.

    A propos des amis...encore des amis de l'UMP, il faudra m'expliquer pourquoi l'État Français a vendu tous ses services publics (ou presque)SNCF, EDF, GDF, etc... mais a racheté la chaîne de restaurants Quick via la Caisse des dépôts et consignation. C'est ça leur politique " industrielle ? Les amis, toujours les amis ! http://eco.rue89.com/2009/12/31/un-procureur-belge-sinteresse-a-frere-lami-patron-de-sarkozy-131810

    Ayons aussi de la hauteur de vue et relions ce gouvernement à ses diverses entreprises racistes de conquêtes de territoires étrangers en liaison avec l'OTAN et l'administration de politiques régressives appliquées en France.
    "Ô que la guerre est jolie s'exclama le président de tous les Français de l'UMP et qu'elle coûte cher " !

    Mike Prysner, arrêté lors d’une manifestation contre l’invasion de l’Irak.
    Transcription intégrale du discours :
    http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1125&lang=es

  26. guillot dit :

    @lemarteau,

    C'est exact, ma vision de mai 68 a été beaucoup influencée en écoutant les transisors et ses journalistes qui couvraient tous les évènements y compris sur les barricades. Mais elle a été influencée aussi par ce prof appelé membre du Sne sup (un syndicat "gauchiste" dirigé par Alain Gesmar), qui, au lieu de nous faire ses cours habituels,nous commentait l'actualité, les prises de position du PCF sur l'"anarchiste allemand" (et j'en passe), de l'extrême gauche, des syndicats et nous parlait de ses cinéastes favoris. J'ai été aussi influencé l'année suivante par d'autres autres profs appelés, sans doute membre du PSU, dont un qui m'avait donné les coordonnées de la ligue communiste pour prendre contact Il est vrai que l'hégémonie du PCF s'était sacrément ébrêchées dans la jeunesse universitaire depuis la guerre d'Algérie (pensez donc, voter les pleins pouvoirs à Guy Mollet, le président du conseil socialiste qui a envoyé le contingent en Algérie et proposer seulement la "paix en Algérie" comme seule perspective aux JC, et non l'indépendance) Par contre, comme celle du PCF, qui avait dû sérieusement "épuré" ses sections universitaires des JC dont il avait perdu tout contrôle, l'influence de la hiérarchie militaire sur ma vision de mai 68 était nulle.

    En 69, le général de Boissieu, gendre de De Gaule était venu dans mon école et avait fait part de ses conceptions "pédagogiques" à l'encadrement militaire et enseignants réunis de mon école. Un prof appelé nous l'avait rapporté en cours: "la jeunesse, c'est comme un cheval, cela se tient pas la bride" (valable aussi pour les 300000 jeunes appelés).
    Aprés mai 68, ce général n'était pas loin de penser que "La jeunesse est la flamme de la Révolution" (Karl Liebknecht) Et le PCF avait perdu son influence dans la jeunesse. Et aujourd'hui, rien'n'a changé de ce côté là.

  27. jennifer dit :

    Guillot

    Je reprends ta phrase qui n'est pas de Bensaïd mais de Lénine:
    1- ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant,
    2- ceux d’en bas ne veulent plus être grouvernés comme avant
    3- une alternative politique existe.

    le 1) n'était pas rempli. Le fait que Degaulle se soit enfui en Allemagne chercher les troupes, ne veut pas dire que c'était une crise révolutionnaire. Il en faut bien plus pour faire une révolution. Relis la révolution russe, ne serait-ce déjà que celle de 1905, sans compter celle de 1917, tu verras ce qu'est une crise révolutionnaire. Tu verras non seulement des grèves, mais le peuple s'armant, des pans entiers de l'armée rejoignant le peuple etc... Ce n'est pas parce que Degaulle a pris peur que mai 68 en devient une crise révolutionnaire. C'est une grande grève générale qui a certes ébranlé le pouvoir dirigeant.

    Mais le pouvoir d'en haut en Europe occidentale a plein d'autres recours avant de "n'en plus pouvoir". Quand ils ont épuisé toutes les ressources de la "démocratie" bourgeoise, il leur reste encore le fascisme pour régner, et imposer leur pouvoir par la force. Les pays capitalistes avancés disposent de classes dirigeantes extrêmement puissantes. Ce n'est pas le cas des dictatures des pays sous développés. Justement parce qu'ils ne peuvent surfer sur beaucoup de formes de domination car le luxe de la démocratie, on ne peut se le payer que quand on a du fric et on peut "acheter" les dominés, ils n'ont que la dictature pour asseoir leur autorité car là, oui les masses n'en veulent plus (et carrément plus qu'en mai 68), et les situations sont toujours potentiellement explosives. D'ailleurs toutes les révolutions ont toujours eu lieu dans les pays du tiers monde.
    Le recours à la dictature c'est quand un pouvoir a très peu de bases sociales et ne peut asseoir son pouvoir par la persuasion "démocratique".
    Donc en gros en 68 selon moi aucune des 3 conditions n'étaient remplies. Une fin de période de prospérité post guerre ne correspond pas à "ceux d'en bas n'en veulent plus", un pouvoir fort et populiste basé sur l'Etat providence n'est pas un signe qu'il n'en peut plus mais qu'effectivement sa politique sociale est arrivée à son terme. Oui les gens ont été déçus, il y a une désillusion. Oui De Gaulle a touché sa fin de règne. Oui la forme dans lesquels ces contradictions se sont exprimées a été une immense grève générale, mais de là à en faire une crise prérévolutionnaire, il y a une grande marge.

  28. jennifer dit :

    Guillot

    D'ailleurs tu le dis toi-même en citant Lénine:

    « 1 que toutes les forces de classe qui nous sont hostiles soient suffisamment en difficulté, se soient suffisamment entre-déchirées, soient suffisamment affaiblies par une lutte au-dessus de leurs moyens;

    2 que tous les éléments intermédiaires, hésitants, chancelants, inconstants – la petite bourgeoisie, la démocratie petite-bourgeoise par opposition à la bourgeoisie – se soient suffisamment démasqués aux yeux du peuple, suffisamment déshonorés par leur faillite pratique;

    Rien de cela n'avait eu lieu avant mai 68. Alors tu as beau jeu de mettre tous sur le dos du PCF. Certainement ils ont fauté mais le vrai problème c'est de croire qu'il s'agissait d'une crise révolutionnaire. Ce sont avec des idées aussi erronnées que la LCR a déformé et déçu des générations de militants qui se sont mis à attendre la révolution à chaque coin de rue, sur le souvenir de mai 68.

  29. Descartes dit :

    @Guillot (#318)

    Si tu ne vois pas d'inconvénient, je préfère reprendre Lénine plutôt que Bensaid. Vois-tu, le "résumé" n'est pas très fidèle à l'original...

    Le problème, justement, est qu'en mai 1968 aucune des conditions posées par Lénine n'était posée. La bourgeoisie, loin de s'être "entre-déchirée", et n'étaient en rien "affaiblies". La suite (avec la chambre "bleu horizon" de 1969) le montrera sans ambiguïté. La "petite bourgeoisie", loin de s'être "demasquée", prétendait au contraire constituer le fer de lance du mouvement (car cela ne t'a pas echappé, j'imagine, que Cohn-Bendit, Sauvageot ou Geismar n'étaient pas des prolétaires, loin de là). Et finalement, au sein du prolétariat, on était loin de réclamer une "révolution" qui aurait pu mettre en danger toutes les conquêtes en termes de niveau de vie des trente glorieuses.

    Comme Daniel Bensaïd, on peut résumer ainsi:

    1- ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant,
    2- ceux d’en bas ne veulent plus être grouvernés comme avant
    3- une alternative politique existe.

    Pour la 3° condition en 68: elle n’existait pas.

    Les deux autres non plus. Et la suite l'a montré amplement: il a suffit d'un mois pour que "ceux d'en haut" puissent gouverner comme avant, et pour que "ceux d'en bas" se laissent gouverner comme avant.

    Or la question du pouvoir était bien posée après le rejet des « accords »de Grenelle par la base.

    Tu rêves... si le "question du pouvoir" était posée chaque fois que "la base" rejette un accord négocié par les dirigeants syndicaux, ça se saurait. La "question du pouvoir" n'a jamais été posée en mai 1968 tout simplement parce que personne n'était foutu de proposer une alternative crédible au pouvoir en place. La classe ouvrière se méfiaient comme de la peste (et à juste titre) des délires trotsko-guevaro-maoïstes du quartier latin, et même si les accords de Grenelle n'ont jamais été signés formellement, à compter de leur promulgation et de la dissolution de l'assemblée par De Gaulle, le travail reprend. Ce qui cadre mal avec la vision d'un pouvoir à genoux, qu'il suffisait de se baisser pour ramasser.

    J’étais dans une école militaire au moment des « évènements » et mon prof de Français, un appelé agrégé membre du snes sup, a fait la grève des cours pendant un mois dans ma classe de 3° (et d’autres classes), sans qu’il soit dénoncé par ses élèves à la hiérarchie militaire.

    Mon dieu! Un prof de français qui ne faisait pas cours, et seuls ses élèves étaient au courant... ça a du faire trembler l'institution militaire ! Franchement...

    Je ne crois pas que les appelés (300000) étaient suffisament « fiables » pour être envoyés contre les grévistes, la crise était aussi dans l’armée..

    Pour quoi faire ? Les faits ont montré qu'il n'y avait aucun besoin d'avoir recours à l'armée. L'Etat pouvait même se permettre le luxe de retenir la répression policière en réussissant à ce qu'il n'y ait pas de morts (un exploit, quand on y pense...). Il restait au pouvoir un arsenal répressif énorme, qu'il n'a même pas eu à utiliser, avant d'en arriver aux appelés...

    Une guerre civile ? Les accords de Yalta ? Au moment où la crise politique atteignait son paroxysme avec le départ de de Gaulle en RFA, Le PCF commencait à parler de « gouvernement populaire », mais sans aller au délà, c’est-à-dire contacter d’autres formations de gauche pour les rassembler dans un front uni (PSU, FGDS..), proposer un référendum pour une nouvelle constitution; proposer à la pomulation des structures de contre pouvoir, de contrôle dans les boites, les quartiers, les villes, des « communes » à l’image de celle de Paris en 1871 par exemple et proposer de fédérer tour cela; faire marcher les transports publics, les services publics sous contrôle des grévistes et de la population par exemple.

    Pourrais-tu documenter tout ça ? Par exemple, où et quand le PCF a-t-il proposé un "gouvernement populaire", proposé un "référendum pour une nouvelle constitution" ou des "communes à l'image de celle de Paris en 1871" ? Franchement, j'ai beaucoup de mal à le croire.

    C’est pour cela qu’il faut parler d’un grève générale qui posait la question du pouvoir et qui fut laissée sans perspectives, sans alternative politique au régime gaulliste. Si celle-ci avait réellement existé, cela aurait pu échouer pour des tas de raisons. Mais le PCF qui se disait révolutionaire, avec son hégémonie politique dans les classes populaires, devenue indéniable dans ces moments là !, n’a pas essayé, et pour cause.

    Et pour cause: parce qu'aucune des conditions posées par Lénine pour définir une situation révolutionnaire n'était remplie. Etre révolutionnaire, c'est aussi s'engager à bon escient, et non partir la fleur au fusil "au cas ou ca réussirait".

    Je constate d'ailleurs que tu ne réponds toujours pas à ma question: si le PCF avait fait ce que tu proposes, quelle aurait pu être la suite ?

    « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » disait Lénine.

    Et Lénine, quand il disait ça, rendait-il hommage à l'auteur de la citation ?

  30. lemarteau dit :

    @ Guillot

    Au lieu de disserter à longueur de commentaires sur la diminution des effectifs des adhérents du PCF, sur ses erreurs (ce qui te réjouit, ça se sent bien), tu ferais mieux de te poser des questions sur la LCR qui n'a jamais pu être autre chose qu'un groupuscule et aussi sur le NPA dont les effectifs diminuent à une telle vitesse qu'il y aura bientôt moins d'adhérents au NPA qu'il n'y en avait à la LCR (si ce n'est déjà le cas) et ça ne me réjouit pas. Voilà des questions présentes que tu pourrais te poser au lieu de toujours de te fixer sur le PCF (Lequel je crois a su reconnaitre ses erreurs du passé, a ouvert ses archives, a fait son autocritique et je ne connais pas beaucoup de parti politique qui l'on fait.....mais toi tu dois savoir parceque tu sais tout !)

  31. 4 Août dit :

    L’affaire fera date. Une quinzaine de « hauts cadres » des multinationales françaises de l’eau, membres du Parti socialiste, s’organisent en « collectif militant » pour défendre la délégation de service public, et les profits de leurs entreprises, au sein du premier parti de gauche français

    http://www.acme-eau.org/Veolia,-Suez-et-Saur-prennent-le-parti-socialiste-francais-en-otage-par-Marc-Laime,-29-decembre-2009_a2507.html

  32. J.Menez dit :

    REGIONALES 2010 : LA BASSE NORMANDIE SUIT LE CHEMIN DE LA BRETAGNE
    dimanche 3 janvier 2010

    Réponse et mise à jour de l’article de LIBE d’hier, qui annonçait déjà le mariage du NPA et du PG en basse Normandie...

    Pour la Basse-Normandie rien n’est fait.

    La Fase (qui était tout d’abord favorable à une alliance avec le NPA) a refusé les diktats du NPA. Une prochaine réunion doit se tenir le 6 janvier. Il semblerait que l’idée de regrouper les communistes fidèles au FdG fasse son chemin....Comme en Bretagne, c’est drôle, on dirait que certains se positionnent pour ne pas laisser au NPA le champ libre d’un score pkoi pas intéressant...Mais au final est ce un bon stratagème ? éviter que les électeurs ne mettent plus facilement le bulletin NPA dans l’urne ou du moins en fassent baisser le nombre,pas si sur?
    Mais laissons faire "ces listes" et qu’elles se présentent, on verra bien les différences de campagnes, programmes, stratégies, communication, impact...Et les scores au soir du 1er tour, que certains (si aucun *appareil et cela est encore à prouver ne finance leur campagne çà va sentir le cramé...) à mon avis qu’ils se préparent à rembourser quelques années le trou financier de leur campagne, les taux d’intérêts dans les banques baissent, c’est de bon augure... lol
    Voici un extrait de la lettre de la FASE :
    La FASE en Basse Normandie a soutenu la position très largement majoritaire dans la FASE de participation à une liste «Ensemble » quand c’était possible, mais aussi de faire des propositions pour l’unité la plus large ailleurs. Nous avons donc tout fait pour que le NPA puisse participer à une liste large, pour répondre à une demande d’unité. Les choses ont pu se faire ainsi ailleurs, c’était d’ailleurs dans son intérêt que de montrer qu’il n’était pas diviseur. Nous constatons que le NPA ici – dominé par ses contradictions internes- ne peut concevoir autre chose qu’une liste sous sa direction exclusive avec les autres forces comme figurants. Il y a là le même refus de pluralisme que celui que nous vous reprochions en voulant assimiler tout le monde au Front de Gauche, mais vous au moins l’aviez exprimé clairement et non au détour de la composition des listes. Nous voyons aujourd’hui que le NPA maintient les mêmes exigences inadmissibles sur le Calvados. Il n’est pas question pour nous de nous aligner sur la position sectaire des plus sectaires du NPA. Sur une autre liste, nous consultons d’ores et déjà un certain nombre d’animateurs de mouvements sociaux. De votre côté il serait souhaitable que vous jouiez cartes sur tables et nous indiquiez clairement si un certain nombre de militants (ou de structures) du PCF sont disposés à participer sous une forme ou sous une autre à une telle liste. Vous évoquez la Bretagne, mais dans cette région des élus et des sections entières du PCF sont dans le processus depuis le début et c’est ça qui détermine la position des camarades de la FASE. Il est bien évident que toutes les propositions qui sortiront de la réunion du 6 seront aussi adressées au NPA. Cordialement, Etienne Adam FASE
    *Connaissez vous le jeu qui consiste à jouer sur les 2 tableaux : d’un côté on fait campagne avec le PS dans qq régions et de l’autre dans les mêmes on laisse des camarades PC dissidents ou PC unitaires, avec au final l’appui du PG, GU, FASE etc... monter des listes face à celles du NPA pour essayer d’en plomber leur score....

  33. dorant dit :

    Le PCF n'a jamais pesé plus de 22 % au maximum sous la Cinquième République. La SFIO encore moins. La gauche n'était pas majoritaire.
    Penser que Mai 68 allait déboucher sur une crise révolutionnaire relève au mieux de l'illusion d'optique...
    Par ailleurs, Maurice Thorez et le BP avaient dès la Libération théorisé une voie de passage au socialisme fondée sur la démocratie représentative : ce qui leur était d'ailleurs reproché par le PCUS. source : Jean Elleinstein, à l'époque membre du CC, et que j'ai eu en cours et aussi en formation à l'époque où j'étais à l'UEC.
    Le "putschisme révolutionnaire" est aussi une illusion. Et sanglante comme le démontre bien ici "Descartes".
    - Octobre 17 a été une exception dans l'histoire du socialisme, exception qui a toujours souffert de ce péché originel de la violence et du coup d'état.
    - La démocratie représentative n'est pas que formelle. Elle est enracinée dans la conscience populaire depuis au moins le 19 ème siècle. La violer en mai 68 aurait amené une très grave crise politique, dont étant donné les rapports de force nationaux et internationaux, seul l'autoritarisme de droite serait sorti vainqueur.

  34. jennifer dit :

    Je voudrais préciser que ma critique de la LCR sur son analyse de mai 68 est une critique disons "amicale" à savoir qui se situe nettement dans le camp de la gauche radicale. Je vois que Descartes dit des choses similaires alors qu'il ne se revendique pas de cette même gauche. Je le fais dans le but "d'armer" la gauche et d'approfondir notre réflexion et apprendre de nos erreurs. Il faut savoir reconnaître quand on s'est trompé. Et sur mai 68 je considère c'est le cas pour la LCR.

    Par ailleurs, un autre bilan (p304) que j'aurais souhaité concernait l'analyse de la LCR depuis la chute des communismes et là on ne m'a pas répondu. Celui-là me tient vraiment à coeur.

    Je recite mon propre post: "Guillot
    Je viens de lire sur ce que tu dis du PCF et de son passé, que je ne conteste pas. Entre temps des tas de choses sont passées. Le mur de Berlin est tombé. Or la fin du stalinisme que l’impérialisme était le 1er à célébrer était surtout et avant tout, la victoire de l’impérialisme sur l’Etat ouvrier. Pourtant la LCR a aussi crié victoire. Est-elle revenue sur cette analyse ou continue-t-elle à dire qu’il s’agit d’une victoire du mouvement ouvrier sur le plan mondial?"

    Bon c'est juste pour clarifier puisqu'on est à l'heure de faire des bilans des erreurs du passé. Tout cela peut être très instructif pour affiner nos analyses, mais cela n'empêche pas non plus de s'unir dans l'action pour la période à venir. Si ce genre de retour sur le passé était pour justifier l'impossibilité de faire des alliances, fronts uniques et autres coalitions entre la gauche de gauche, alors je trouverais cela contreproductif. Essayons donc de parler en tant que partenaires qui ont des choses à tirer au clair, et non en tant qu'ennemis irréductibles. Ne tombons pas dans le travers de la guéguerre à tout prix.

  35. Michel Matain dit :

    Le 23 juin 1968, toutes les droites recevaient au premier tour des législatives 58,2 % des voix et toute la gauche 41,8 %. Le PSU, le parti de Rocard qui à l'époque se voulait le plus à gauche, recevait 3,9 % des voix. Il est difficile d'imaginer avec de tels scores que trois semaines auparavant, la France était prête à faire la révolution, à passer au socialisme, à transformer la grève générale en grève générale insurrectionnelle,...

    En mai 1968, j'étais adolescent et vivais aux USA. Je me souviens très bien des images aux nouvelles à la télé américaine (ABC News, NBC ou CBS) des colonnes de chars encerclant Paris, prêts à intervenir. On nous montrait aussi l'armée américaine en Allemagne en état d'alerte (probablement pour remplacer les Français en Allemagne si l'armée française avait du franchir le Rhin pour intervenir en France). On nous montrait clairement les blindés devant les panneaux de Senlis et Rambouillet (j'avais demandé à mes parents où étaient ces villes). L'autre image que les télés américaines montraient en boucle, c'était l'occupation de la Banque de France par les grévistes. Ca les fascinait plus que les occupations d'usine. Imaginer pour les américains quer l'équivalent de la Federal Reserve était occupée relevait du sacrilège.

    Puisqu'on a parlé des devenirs de Rocard et Cohn-Bendit, il reste Alain Geismar. En 1986 il a rejoint le PS et a été au cabinet de plusieurs ministres socialistes dont Jospin. Puis il a pris du service auprès de Delanoé à la mairie de Paris. Finalement, de l'extrème-gauche, au fil du temps, seuls Alain Krivine et Régis Debray seront restés vraiment à gauche.

  36. VERGNES dit :

    Oui le PC était stalinien
    Oui il ne l'est plus,et il n'en aurait plus les moyens s'il voulait l'être

    Ce qui demeure de cette triste époque c'est sa prétention et sa certitude d'être le seul porte-parole de la classe ouvriére, et qu'à ce titre toute autre expression politique autre que la sienne ne peut-être légitime à participer à l'émancipation de la classe.
    Il "sait" ce qui est bon pour la classe, et tout ce qui ne rentre pas dans le cadre qu'il a déterminé doit être combattu, c'est la citadelle assiégée.

    C'est cette certitude d'être l'unique représentant officielle de la classe qui lui permet de préserver son identité interne malgré son déclin électoral qu'il tente d'amortir avec des alliances avec le PS, alliance qui au fil des années a contribué et alimenté son déclin et son audience auprès de la classe.

    C'est cette certitude d'être l'unique représentant officielle de la classe qui lui confère cette arrogance stérile vis à vis de la gauche radicale. Ce que certains peuvent à tort assimiler au stalinisme, alors que ce n'est que la conséquence du refus du PC d'admettre qu'il n'est plus le parti hégémonique de classe ouvrière, que sa stratégie d'alliance avec les sociaux-libéraux est une impasse, et ne se justifie plus que par le maintien fragile d'un appareil dont la fonction en finalité ne sert que de caution gauche à ceux qui accompagnent le capitalisme.

    Le PC a tardé à rompre avec le stalinisme, mais il l'a fait.
    Le PC tarde à ne pas accepter qu'il ne peut plus se prévaloir d'être le seul représentant de la classe, à trop tarder il risque de perdre sa raison d'être et de retarder l'émergence d'une gauche radicale multiforme à même de proposer une alternative sans se limiter à une sempiternelle alternance entre les libéraux et les sociaux-libéraux.

  37. lemarteau dit :

    je cites Vergnes :
    Ce qui demeure de cette triste époque c’est sa prétention et sa certitude d’être le seul porte-parole de la classe ouvriére, et qu’à ce titre toute autre expression politique autre que la sienne ne peut-être légitime à participer à l’émancipation de la classe.
    Il « sait » ce qui est bon pour la classe, et tout ce qui ne rentre pas dans le cadre qu’il a déterminé doit être combattu, c’est la citadelle assiégée.

    Une triste époque en effet ! Mais ce qui est encore plus triste c'est que c'est du NPA que l'on peut dire cela aujourd'hui !

  38. Frot dit :

    Hourrah! l'égalité homme - femme avance à grands pas: tu ne dis pas "Pascale fais les valises et on s'en va"comme ce diable de Marchais, mais ON fait les valises: si ça c'est pas un progrès...

    Sérieusement, je dois avouer que cette fois - c'est la première depuis que j'ai adhéré à la GS en 93 - je ne comprends pas!
    Alliance au 2ème tour des régionales avec les Verts en excluant le Modem, pour faire échec à la droite, OK.
    Mais présenter soudain les Verts comme le centre de gravité de la recomposition générale de la gauche dont le pays a besoin, ça me laisse de cul! Tu parles du rapport de force électoral, mais le dernier dont nous disposons c'est celui d'Europe Ecologie, pas celui des Verts de Cécile Duflot!
    Pendant toute la campagne des européennes nous avons combattu le positionnement des Verts dans Europe écologie par rapport à leur position vis à vis du Traité de Lisbonne et à leur refus de lier le capitalisme et la catastrophe écologique; ils ont changé leur analyse? si oui j'ai loupé l'épisode!
    Auraient-ils désavoué les votes prolibéraux des parlementaires EE? et tu ne nous en aurais rien dit?
    Jusqu'à présent je vivais le PG comme un pôle de stabilité - indispensable - dans la construction de l'autre gauche et nous confierions notre boussole à une formation politique dont on ne sait jamais où on va la trouver? un coup à la remorque du PS, éventuellement en compagnie du PC;une fois dans les chausses de DCB - quel rapport avec l'autre gauche? - tous seuls aux régionales...et ils auraient vocation à être le centre de gravité de la gauche dont le pays a besoin?
    "On ne nous dit pas tout!" conclurait A. Roumanoff.
    Trêve de plaisanterie, il me semble que ton savoir-faire pédagogique sur ce coup-là est très en dessous de son niveau habituel ou alors c'est la sénilité qui me gagne et ça me contrarie encore plus.
    Fraternellement

  39. Pulchérie D dit :

    "...de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace et la France est sauvée."
    disait DANTON
    Difficile de faire une citation.

  40. VERGNES dit :

    @ Lemarteau

    Je pense que tu confonds débat et polémique. Et si tu connaissais un peu mieux le pourquoi du NPA, tu verrais que nous ne fétichisons pas notre organisation et qu'elle n'est qu'un outil amené à évoluer en fonction de construction d'une gauche radicale. Mais bon tes post corroborent mon point de vue sur l'arrogance stérile du PC vis à vis des autres orgas de la gauche radicale.

    Caractériser, comme tu le fais, le NPA de stalinien ne peut que laisser rêveur sur ta capacité d'analyse des organisations du mouvement ouvrier, et comme le PC n'est plus stalinien je comprends mieux ta volonté de combattre le NPA stalinien, car tu sais de quoi tu parles.

    J'en arrive a regretter d'avoir déclaré que le PC 2010 n'était pas stalinien. Mais bon, je maintiens quand même.

  41. JPR78370 dit :

    Camarade Mélenchon,
    A force de lire -silencieusement- ton blog, j'ai l'impression de te connaître, et depuis 2005, je suis avec un vif intérêt ton parcours ; je m'adresse donc directement à toi, car aujourd'hui je m'interroge.
    Je suis militant communiste, et dans le parti, j'appartiens à ceux qui s'engagent fortement pour le succès du Front de Gauche. J'ai ainsi suivi François Delapierre dans sa campagne de la 12ème circonscription des Yvelines et défendu au sein de mes instances sa position de second tour (rétrospectivement, je me demande d'ailleurs si elle était bien judicieuse); de même, je suis (j'étais ?) de ceux qui t'envisageais en tant que candidat unique (enfin unique, si possible) de "l'autre gauche" en 2012, et je n'étais pas hostile à ce que tu diriges la liste Ile-de-France pour les régionales, même si je considérais que dans une alliance respectueuse des forces et des identités de chacun, ce rôle, national en fait, aurait dû revenir au PCF.
    Je ne partage pas l'idée d'une fusion en un parti unique pour plusieurs raisons, l'une d'elles étant que je tiens à la référence au communisme dans le nom et les statuts de la formation à laquelle j'adhère, elle garantit, pour moi, une orientation fondamentale que le hasard des conjonctures ne peut faire passer à la trappe. Comment évoluerait, si sympathique soit-il dans l'immédiat, un parti qui n'aurait pas cette référence ? Je ne sais pas - et ne veux pas le savoir. Une autre raison est que mon parti a une histoire, est composé d'hommes et de femmes qui ont une profonde loyauté vis-à-vis de leur organisation, et assurément, nombre d'entre eux se sentiraient trahis par une telle évolution, la combattraient, bref, elle créerait une nouvelle crise et un nouveau facteur d'affaiblissement. En deux mots, la garantie de l'orientation politique de ce nouveau parti et les conditions humaines de cette évolution ne sont pas -ou pas encore- réunies. Tu me sembles parfois faire preuve d'impatience en voulant y aller à marche forcée ; le front pour les élections européennes avait pour base le respect de l'identité de ses composantes, tenons-nous en là, au moins jusqu'à ce que l'expérience du travail commun nous permette, qui sait ? d'aller plus loin peut-être.
    J'ai souscris à tes efforts pour trouver un accord avec le NPA, celui-ci m'apparaît toujours comme une composante naturelle de cette "autre gauche" et je déplore le sectarisme de ses dirigeants, mais là où je ne te comprends plus, c'est que sitôt cette porte fermée, tu te mets tantôt à faire du genou à Julien Dray, tantôt tu te livres à ta fameuse offre aux Verts par le truchement de DCB (avec qui tu entretiens d'ailleurs sur le plateau une complicité dérangeante) ce qui ne contribue qu'à brouiller l'image du front, et donne de toi l'impression d'une gesticulation tout azimut, de la recherche de combinaisons alambiquées dont le seul but serait d'affaiblir le PS… Non que cette perspective m'attriste personnellement, mais je la trouve terriblement contre-productive quand il s'agit de rassembler largement, au-delà de ceux qui sont déjà convaincus. Quand tu as quitté le PS, on ne peut pas dire que tu aies entrainé un grand nombre d'adhérents avec toi, ni qu'un courant se dessine au sein de celui-ci pour te rejoindre maintenant, ni que beaucoup de personnalités, d'élus n'adhèrent à la démarche, ni même que le Front ne déchaine un raz-de-marée parmi les électeurs de gauche… pour qu'il fasse la preuve de son utilité au régionales, il faut qu'il présente une ligne politique claire et partagée de toute les composantes. J'ai longtemps apprécié tes prises de position justement pour leur clarté (ce qui n'est pas toujours le fait de mon parti) et pour le talent avec lequel tu les fais valoir, ce sont des qualités précieuses dans le débat publique, mais maintenant, je doute.
    Je te disais en commençant que je m'interrogeais car ces dernières palinodies ont ébranlé ma confiance en toi : je ne sais plus si tu ferais un leader fiable pour conduire l'autre gauche : trop imprévisible, trop personnel… il est urgent maintenant d'entrer dans la campagne, sans ambiguïté ni combinaisons qui cassent la dynamique qu'on veut créer, car un échec en mars condamnerait pour longtemps cette stratégie de l'autre gauche et laisserait la voie libre au regroupement opportuniste au centre.
    Salut et fraternité.

  42. jennifer dit :

    Oui c'est tout à fait cela Vergnes. Le PCF n'a plus les moyens d'être stalinien car stalinien voulait dire être lié au Kremlin et l'Union soviétique est bel et bien morte.
    Alors, que peuvent devenir les militants communistes? Une partie, comme cela s'est vu en Italie ou avec Robert Hue, peut rejoindre la social démocratie ou s'aligner sur elle. Une autre partie virer plus à gauche, comme la grande majorité du PC à l'heure actuelle. Mais le stalinisme comme alignement à la politique du Kremlin soviétique bien entendu ne peut plus exister, n'a plus de raison d'être sur le champ politique.
    Après qu'ils n'aient pas appris les méthodes unitaires, venant du fait qu'avant ils étaient hégémoniques et n'avaient pas à s'occuper des autres forces, pour moi c'est un épiphénomène. Dans mon coin, au début du FdG on a vu de tels comportements, mais après un an, tout cela a beaucoup diminué. La seule chose c'est que ce n'a pas disparu tout seul. Il a fallu mettre les points sur les "i" régulièrement, taper un peu du poing sur la table (au grand dam de certains qui trouvaient qu'on faisait du foin pour pas grand chose), toujours amicalement certes mais fermement. De vieilles habitudes ne se perdent aussi vite que cela, elles sont parfois fortement enracinées et jusqu'à aujourd'hui il faut continuer à être vigilants, très vigilants pour parfois se faire reconnaître, entendre et respecter. Oui c'est pas facile mais le jeu en vaut la chandelle à savoir l'unité et l'unité est vraiment payante. Qui d'ailleurs a dit que la politique était un long fleuve tranquille?

    Pour tout dire: a-t-on d'autre choix que l'unité? Ce n'est pas qu'on est des enfants de coeur et qu'on veut l'unité pour être gentils et pour l'amour de son prochain (les autres partis). C'est qu'on ne peut rien faire dans la situation politique actuelle si la gauche de gauche ne s'unit pas. Le PS est complètement gangrené, et quand à la gauche de gauche, pourquoi choisir une organisation plus qu'une autre? Moi, aucune ne m'attire plus qu'une autre. J'ai choisi le PG car il était d'abord unitaire. Son projet c'est l'unité de tous, et "dans les luttes et dans les urnes" qui me plaît vraiment. Je n'ai pas choisi le PG pour le construire seul et dans le sectarisme. J'ai choisi le PG comme un projet en devenir, un projet d'unité, une transition vers cela. Si le PG n'avait comme but que soi-même, ce ne serait plus pareil pour moi. C'est la dynamique qu'il engendre qui me plaît.

  43. jennifer dit :

    Vergnes
    J’en arrive a regretter d’avoir déclaré que le PC 2010 n’était pas stalinien. Mais bon, je maintiens quand même.
    Merci de rester objectif car les petits combats d'égos sur ce blog, c'est pénible! Essayer de s'approcher de la vérité des faits, d'analyser les choses au-delà des susceptibilités, de ne pas répondre aux provocations pour rester au plus près des faits et d'analyses justes, c'est tellement plus stimulant pour avancer ensemble et progresser sur les idées! Mais toujours en but d'agir ensemble!

  44. Descartes dit :

    @Michel Matain (#335)

    Le 23 juin 1968, toutes les droites recevaient au premier tour des législatives 58,2 % des voix et toute la gauche 41,8 %. Le PSU, le parti de Rocard qui à l’époque se voulait le plus à gauche, recevait 3,9 % des voix. Il est difficile d’imaginer avec de tels scores que trois semaines auparavant, la France était prête à faire la révolution, à passer au socialisme, à transformer la grève générale en grève générale insurrectionnelle,…

    Exactement Michel ! Mais il est tellement commode pour les gauchistes de continuer à vivre dans la mythologie du "nous aurions fait la révolution, si seulement il n'y avait pas eu les méchants communistes...". Mai 68 fut une kermesse où la jeunesse des classes moyennes a jeté à la poubelle les valeurs de la génération de la Résistance et ont préparé l'arrivée de l'ultralibéralisme sous prétexte de "jouir sans entraves". Pour la classe ouvrière, au contraire, mai 68 marque la fin du cycle ouvert à la Libération (celui des "trente glorieuses" et de l'amélioration continue de son niveau de vie) et le début d'un autre, celui des "austérités" et des "privatisations".

    Il y a beaucoup de mythologies de ce type. La plus amusante est celle qui entoure le stalinisme: on nous raconte que le PCF a perdu ses troupes parce qu'il était stalinien. Mais lorsqu'on regarde l'histoire, on s'aperçoit au contraire que les périodes où le PCF a été le plus fort sont celles où il était le plus stalinien. Et que la destalinisation entreprise par Rober Hue s'est traduite par l'effondrement, en quelques années, des forces organisées du PCF...

  45. dorant dit :

    "stalinien voulait dire être lié au Kremlin et l’Union soviétique est bel et bien morte."
    Un peu de rigueur historique.
    Lénine, créateur de l'URSS n'était pas stalinien - c'est le moins qu'on puisse dire ! - pas plus qu'après, Khrouchtchev, Andropov et le dernier, Gorbatchev.
    Le PCF a été longtemps fasciné et lié par le destin de l'Union Soviétique. Mais dès les années 1960, les premiers éloignements et distanciations se succèdent rapidement, notamment avec Waldeck Rochet. Personnage complexe et bien trop vite oublié.
    Quelques marqueurs chronologiques:
    1965 : soutien à F. Mitterrand comme "candidat unique de la gauche"- dialogue avec la social-démocratie sur une voie de passage démocratique au socialisme.
    1967-8 : approbation du "printemps de Prague" puis condamnation de l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie, puis de la "normalisation"
    années 1970 : réflexion sur "l'eurocommunisme" avec Carillo et Berlinguer.
    abandon de la "dictature du prolétariat"...
    Le chemin a été long et beaucoup se sont égarés en chemin; le parti a sans doute été trop longtemps marqué par l'ouvriérisme et cette culture libertaire héritée du siècle précédent.
    Mais sans cette histoire et sans lui, nous serions déjà sans doute comme en GB ou en Allemagne dans un dualisme entre libéraux et sociaux-libéraux.
    Réfléchissons aux effets de sa présence avant de dire comme le fait si sommairement "Annie" : il'a pas été "trop con". Ce qui en dit long d'ailleurs sur ladite "Annie"...

  46. Rollinat dit :

    Sondage récemment paru:
    40% des français pensent que le capitalisme est un mauvais système et qu'il devrait être remplacé par un autre.
    (Je dis bien "remplacé", pas "réformé" !)
    Voilà qui devrait ouvrir de sacrées perspectives au front de gauche !
    Ca confirme ce que nous percevons tous depuis 2005 et le TCE. La nécessité clairement exprimée de la création d'une force éléctorale de gauche anti-libérale à vocation MAJORITAIRE !
    Selon moi, rien n'est plus faux que de penser que l'électorat n'est pas encore prêt à voter massivement pour une gauche radicale. Il le souhaite, il n'attend que ça ! je le constate aussi dans mon entourage où les gens ne demandent pas mieux que de se détacher de leur vote "utile" PS ou Verts... encore faut-il qu'ils aperçoivent dans leur horizon politique une force visible, crédible !
    Hélas ! Pour l'instant ils n'aperçoivent que des petites formations qui se déchirent entre elles et même à l'intérieur de leur propres rangs.
    Que gâchis !
    J'entends déjà nos amis du NPA (dont je loue néanmoins l'effort unitaire croissant) nous dire " Il ne suffit pas de crier'unité, unité'!. Il faut créer une vraie rupture etc..." Pas d'accord, quitte à heurter les puristes. L'UNITE de la gauche anti-libérale c'est LA priorité ! Evidemment avec une plate-forme programmatique minimale. Mais le vrai objectif, ce n'est pas de faire 10 ou 12 %, c'est bien d'être Majoritaire à gauche. Objectif qui n'est pas une "utopie", mais une nécessité, une demande urgente exprimée par une grosse majorité du corps social.
    Il faut absolument que le Front de Gauche sorte de l'idée néfaste qu'il serait "une avant-garde révolutionnaire", alors que sa mission historique du moment est de devenir un parti de masse dominant, prêt, dès maintenant à assumer les responsabilités du pouvoir.
    Mais allez expliquer ça à nos "révolutionnaires" encore scotchés sur leurs illusions trahies de... 1968.
    Allez leur expliquer qu'aujourd'hui, la seule REVOLUTION à envisager est celle qui INVERSERA le mouvement dans le quel le capitalisme libéral nous entraîne depuis près de trente ans.
    Et oui, camarades. La révolution c'est du mouvement. Ce n'est pas rester le regard figé sur des dogmes, ou quelques nostalgies vieilles d'un siècle ou deux.
    Ce mouvement, dix millions de citoyens l'attendent. Quand il s'agit de descendre de la rue, de lutter, ils sont là !
    Et vous, où êtes vous ? Dans les luttes, certes, pour les militants. Mais aussi - pour vos chefs - dans des négociations interminables où on se chicane sur des histoires de participations aux éxécutifs au cas où on ferait - ô miracle ! - 10% au premier tour ! (Le rêve indépassable d'Assietoi...)

    Quel gâchis ! Quel décalage !
    40 % de potentiel électoral. Un PS discrédité de tous côtés. Et EE qui, probablement, va raffler la mise, par défaut !

    Mais comme dit l'Huma "La dynamique du front de gauche est en route !" C'est ce qu'ils annoncent depuis 25 ans avant chaque déroute électorale....
    Mais tout va bien. Même à 8%... ce sera un beau succès. Non ?
    Le PC conservera une partie de ses élus.... et le NPA gardera "les mains propres ".

    Quant au PG... Bon courage à tous ses militants. N'abandonnez pas le combat surtout !
    Désolé si mon message ne paraît pas plus constructif... J'ai pas la solution pour obliger les forces de la vraie gauche à s'unir....

  47. Michel Matain dit :

    @ Jennifer Dorant Vergnes Annie le Marteau André et bien d'autres

    Je crois que l'attachement à l'Union Soviétique ne définit pas assez ce qu'a été le stalinisme.
    Il y avait toute une idéologie du Parti unique. Le socialisme stalinien excluait tout pluralisme. Le Parti Communiste était LE représentant de la classe ouvrière. Il ne pouvait y en avoir deux. Le stalinisme c'était aussi une façon religieuse de faire de la politique. Culte de la personnalité à outrance. Rappelons-nous la façon dont les anniversaires de Staline étaient fétés. Et en France culte de Maurice (le prénom suffisait). Maurice a dit, Maurice a fait. Les opposants étaient trainés dans la boue en France (tout un lexique d'injures aujourd'hui oublié existait). En Union Soviétique les opposants étaient éxécutés après avoir été torturés. C'est tout cela le stalinisme et c'est pourquoi traiter quelqu'un de stalinien aujourd'hui est une injure grave. (Sur ce blog avant de se balancer ce mot aussi facilement, quelquefois il faudrait peut être réfléchir à la gravité de ce que l'on écrit).

    Le PCF a abandonné la théorie du parti unique dans les années 60. Et en août 68, au moment de l'intervention sociétique en Tchécoslovaquie, avec des hommes comme Waldeck Rochet et Jean Kanapa, le PCF a pris, pour la première fois dans son histoire, publiquement position contre la politique de l'Union Soviétique. Le cheminement vers la déstalinisation a été lent, très lent. Pendant longtemps, le PCF a nié le fameux rapport au 20 eme Congrès du PC soviétique de 1956. Il a même envoyé à cette époque des délégations (avec Roger Garaudy...) dans les pays de l'Est pour se trouver des alliés. Il y a eu des avancées et des reculs. Aragon et Krasucki ont joué un rôle positif important pour faire avancer les positions sur les intellectuels dans les années 60. La réhabilitation de tous ceux qui ont été injustement exclu a pris des années (et certains cas ne sont pas encore réglés !). Ainsi Kriegel-Valrimont, dirigeant de la Résistance, n'a retrouvé sa place au sein du PCF qu'à la fin des années 90, pas avant.

    Le stalinisme a été le cancer du mouvement ouvrier, il a été sa pourriture. Si l'Union Sociétique et le camp socialiste ont pu s'effondrer aussi "facilement" et brutalement en 1989/1991, ça me parait être la conséquence directe d'une déstalinisation inachevée dans les pays de l'Est. Et à partir de là d'une coupure toujours plus grande entre le pays réel et les directions de ces partis communistes. Bertold Brecht a dit à propos des émeutes de 1953 en RDA "Si le peuple n'est pas d'accord avec le Comité Central, il faut dissoudre le peuple". Le fait qu'aujourd'hui le capitalisme le plus outrancier domine totalement le monde est la conséquence directe de l'échec de ce type de socialisme.

    D'où l'importance de réinventer ce que veulent dire socialisme et communisme. Et d'être capable de dépasser les anciennes barrières entre nous qui n'ont plus de raisons d'être. Sur ce, n'attendons pas de nous être mis d'accord sur l'Histoire pour avancer, ça n'est pas possible : les histoires, les vécus, les cultures politiques de chacun sont par trop différents. Laissons un peu l'histoire dans un coin lorsque nous devons apprendre à travailler ensemble. Je ne dis pas ça pour proner un quelconque oubli, surtout pas !, mais parce que je suis convaincu qu'il n'y a pas beson d'avoir la même vision de la guerre civile espagnole de 1936 ou de mai 1968 pour avancer ensemble en France en 2010.

  48. guillot dit :

    @Descartes, Gennifer,

    Ma phrase: "Le PCF commencait à parler de « gouvernement populaire », mais sans aller au délà," Donc il n'a pas proposé en 68 que ce que j'ai écrit ensuite.

    En 2008, lors d'une émission télé, des archives documentaires sur le 40° anniversaire de Mai 68 ont montré un cortège du PC (Toulousain ?) avec une banderolle portant cette revendication.

    Et sur la question du pouvoir qui était ou n'était pas posé, je renvoie à Descartes à sa propre réponse:" La « question du pouvoir » n’a jamais été posée en mai 1968 tout simplement parce que personne n’était foutu de proposer une alternative crédible au pouvoir en place". Parce que personne dans la gauche traditionnelle n'a tenté d'y répondre?. Ce qui n'est pas tout à fait vrai, puisque Mendes France a été sollicité pour un gouvernement provisoire et était venu avec Rocard au meeting de Charléty. le FdGS rencontrait le PCF et Mitterrand avait fait une déclaration où il se montrait disponible pour former un gouvernement.

    Mais ce qui manquait, c'était l'union de la gauche traditionnelle pour offrir une telle perspective, le PCF ne la souhaitant finalement pas pour les raisons que l'on connaît (risques de débordement des gauchistes dont il se méfiait comme de la peste, mais surtout le bilan positif tiré par les soviétiques de la politique extérieure de De Gaule, qui le paralysait).

    Il y a bien eu quelques jours de flottement dans le pouvoir gaulliste fin Mai, une France paralysée dans tous les secteurs (économique, éducation, administratif) mais le vide à gauche a finalement permis au pouvoir gaulliste de reprendre la main.

    Bien entendu, il y a plusieurs "récits" sur Mai 68, comme le prouve ce blog. Mais croire à un complot gauchiste ou un gigantesque chahut universitaire... Ou bien sous pretexte que que tout ce chambardement a débouché sur une défaite cuisante de la gauche aux élections législatives (alors que la droite ne gouvernait qu'avec une voix de majorité à l'assemblée, 244 contre 243 pour la gauche traditionnelle depuis mars 67 !), des millions de grévistes auraient paralysé le pays encore plusieurs semaines aprés les "accords" de Grenelle seulement pour le plaisir !

    Contrairement à ce que tu affirmes, il y a eu des morts en juin 68.(le lycéen Gilles Tautin, en se jetant dans la Seyne afin d'échapper à une charge de flics; le 11 juin, une des balles tirées contre des ouvriers grévistes tua Pierre Beylot ouvrier de 24 ans chez Peugeot Sochaux et au même endroit, c'est Henri Blanchet fut touché par une grenade offensive et se tua en tombant.

    Ne pas (vouloir) voir des opportunités pouvant déboucher sur une vraie crise révolutionnaire ou une crise sociale, politique, économique, financière... pour un parti qui se disait révolutionnaire, eh bien c'est arrivé !

    Nous n'avons pas ici une analyse qui face consensus entre nous sur événement historique dont la longueur d'onde, on le voit encore aujourd'hui, continue son rayonnement (il y a eu 81,son effet différé, mais rappelez vous le discours anti Mai 68 de Sarkozy pendant la campagne présidentielle.

    Alors pourquoi une divergence de vue (au sens propre) sur la plus grande grève générale d'une classe ouvrière, son bilan, sa portée qu'ait connue une puissance capitaliste ne pourrait pas en engendrer d'autres aujourd'hui et demain ? Cette divergence ne se retrouverait-elle pas aujourd'hui sur la stratégie ?

    N.B. "Mon dieu! Un prof de français qui ne faisait pas cours, et seuls ses élèves étaient au courant… ça a du faire trembler l’institution militaire ! Franchement" : c'était pour montrer que cette école militaire destinés à former ses futurs cadres (St Cyr notamment) restait très "poreuse" à ce qui se passait dehors, alors que "Valeurs actuelles" restait une lecture préférée des évènements pour ma hierarchie, une "weltanschauung".. ,

  49. André Assiétoi dit :

    @ Dorant

    "Le chemin a été long et beaucoup se sont égarés en chemin; le parti a sans doute été trop longtemps marqué par l’ouvriérisme et cette culture libertaire héritée du siècle précédent."

    Ben voyons ! Une fois de plus on réécrit l'histoire. Et faudrait pas dire qu'au fond vous n'avez pas changé ?
    Tu oses parler de culture libertaire alors que les libertaires ont été les premiers massacrés par les staliniens et ça a continué tout au long de l'Histoire.

  50. Rollinat dit :

    Assietoi.

    Les libertaires ont été assassinés par les staliniens...et Trotsky (Kronstadt)...


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