12jan 10
Au moment d’installer cette note sur mon blog, j’ai appris la mort de Daniel Bensaïd. Il s’agit d’un des fondateurs de la Ligue Communiste Révolutionnaire, et du NPA. De nombreuses personnes sont très affectées par cette disparition, bien au delà du cercle des membres de ces deux organisations. En effet, il s’agit d’un intellectuel dont le travail théorique a enrichi la pensée et les manières de voir de gens extrêmement divers à gauche. En cela il était davantage qu’un homme de parti au sens strict du terme, même si son engagement militant effectif ne peut être séparé d’aucune façon de ce qu’il pensait. En ce moment, quand tant de marionnettes sans consistance saturent l’espace médiatico politique, il est angoissant de voir partir un des manieurs d’idées qui entretiennent le terreau commun de tous ceux qui essaient d’être fidèles à l’exigence d’une pensée construite. Daniel Bensaïd était marxiste et donc un contributeur actif à la pensée matérialiste. Il manquera donc à tous ceux qui s’alimentent à cette source. Le 23 janvier le NPA lui rend un hommage militant. Je m’y trouverai d'une certaine façon comme dans ma famille.
Dans cette note je parle de madame Ashton, que j’ai auditionnée avec mes collègues au parlement européen. Et d’une discussion sur le voile intégral en secrétariat du Parti de gauche. Comme le journal gratuit "Direct matin" a fait sa une avec notre meeting de lancement de campagne du Front de gauche et publié un papier reportage, l'interview que je devais y avoir a dû être bien réduite. Pourtant le travail était de qualité. Comme je pense qu'elle a de l'intèrêt au delà du jour concerné, je la publie en intégrale en fin de note
LA BARONNE EST GLUANTE
J’ai fait l’aller retour lundi à Bruxelles pour participer à l’audition de la madame Ashton, la nouvelle vice présidente de la Commission Européenne, en charge des affaires étrangères. Elle planchait devant la commission des affaires étrangères. Il y avait foule ! Photographes, journalistes super triés sur le volet, invités des autres commissions en nombre contingenté et ainsi de suite. Je suis le vice président de cette commission et je faisais donc partie des premiers intervenants autorisés à lui adresser la parole. Une minute pour moi pour une question et une seule. Deux pour elle pour répondre. Puis de nouveau une minute pour moi pour réagir et poser une autre question. Et une minute pour elle de conclusion. C’est ce que l’on appelle un débat contradictoire au parlement européen. Bon ! Pourquoi pas. Le résultat a été assez consternant. Qu’on en juge. Je lui fais remarquer qu’elle n’a rien dit du partenariat transatlantique dans son propos liminaire alors que la Commission, le Conseil et le parlement l’ont déclaré prioritaire. Je lui demande ce qu’elle compte faire pour la formation du grand marché transatlantique dont le Parlement et le conseil ont souhaité l’achèvement pour 2015. Je pousse la courtoisie jusqu’à lui préciser que je ne soutiens pas du tout ce projet pour lui éviter de faire du zèle le cas échéant. Il y a quelques rires amusés. Réponse stupéfiante. Elle dit qu’elle n’a jamais entendu parler de ce marché mais qu’elle veut confirmer que le partenariat transatlantique est prioritaire ! Je lui réplique que je suis désolé qu’elle ne connaisse pas ce projet et que je la renvoie pour le connaître aux nombreux textes de la commission, du conseil et du parlement. Elle me remercie de les lui envoyer ! Je crois qu’elle se moque de moi, tout simplement ! Mais quand je lui demande si elle peut me dire quel est, d’après elle, l’adversaire qu’affrontent les troupes européennes en Afghanistan, si elle peut le nommer, et nous dire où nous en sommes par rapport aux buts de guerre poursuivis ça devient surréaliste. Elle me dit que l’Europe fait bien son travail et que de nombreux hôpitaux ont été construits. Mais « il reste beaucoup a faire pour la population » ! A ce moment je me dis qu’en réalité elle ne connait rien aux sujets qui nous occupent. La suite me confortera dans cette impression. Quand l’italien de droite Mario Mauro lui demande à quelle position elle se rattache en ce qui concerne les nombreux points de vue à propos du siège de l’Union européenne au conseil de sécurité de l'ONU, elle répond qu’elle sèche car elle ne connaît pas le dossier ! Quand un autre dit que les tensions, avec la Moldavie, la Biélorussie, les Balkans et ainsi de suite et même la Turquie ont pour dénominateur commun l’action de la Russie et qu’elle lui demande ce qu’elle compte faire, elle répond qu’elle va aller sur place pour connaître les motifs de ces tensions. Quand on lui demande ce qu’elle pense du partenariat privilégié avec le Maroc, et ce qu’elle compte faire, elle déclare que c’est très important et qu’il faut réfléchir tous ensemble à ce sujet. A une nouvelle question sur l’Afghanistan elle rappelle que de nombreux résultats sanitaires ont été obtenus et répète qu’il reste beaucoup à faire car le pays manque souvent de l’essentiel ! Par exemple est-ce que nous savons que dans certains ministères il n’y a pas de téléphone ? Quand il lui est demandé comment elle pense que s’appliquerait la clause d’obligation d’assistance mutuelle en cas d’agression militaire contre un des membres de l’Union, elle répond en nous lisant l’article 42.7 qui le prévoit et nous affirme qu’il faut que le Conseil et la commission y réfléchissent sérieusement pour dire comment cela doit se faire selon les circonstances. En Bosnie elle dit que le vrai problème c’est que les gens veulent seulement vivre en paix. Mais comment ? Bien sûr la question est posée et nous devons y réfléchir tous ensemble ! D’une façon générale, cette femme n’est en rien une pauvre innocente qui serait bizutée par une assemblée de vieux renards. Elle ne sort pas de l’œuf davantage qu’aucun de nous. Elle a été commissaire au commerce extérieur. Elle manie donc sciemment la langue gluante de l’Europe des élites qui agissent sans contrôle. Elle manie cette langue prétexte comme personne ! Toutes ses réponses sont des esquives brodées de bonnes intentions affirmées sur le ton passionné d’une dame catéchiste. « Nous devons absolument dialoguer (prout prout !) et trouver ensemble (prout prout !) une réponse sur ce point » « Nous ne devons pas relâcher nos efforts (scrogneugneu !) en vue d’aboutir à une solution qui convienne sur ce point » « Tous ensemble (ouf !), nous avons le devoir de réfléchir (ollé !)pour dire comment continuer notre travail (ollé !) en vue de voir le succès de nos nouveaux efforts (ollé !) » etc… Jusqu'à la nausée ! J’ai fini par me lasser et je suis parti, mort d’ennui et sidéré par cette scène ou la démocratie parlementaire n’est plus qu’une comédie sans objet ni dignité. Je n’ai même pas eu l’envie de participer à la séance d’évaluation par le bureau de la commission. Je lui donne pourtant 20 sur 20. Personne n’a mieux démontré l’ineptie de sa fonction que cette femme. Sur un plan personnel je lui mets aussi 20 sur 20 car elle ne peut que nous surprendre agréablement à l’avenir parce qu’elle part de zéro et qu’il n’y pas de raison qu’elle ne finisse par apprendre quelque chose, chemin faisant.
LE VOILE EN DEBAT
Hier soir au secrétariat du parti de gauche, parmi bien d’autres sujets, il y avait la discussion de la trame de réponse à faire à la commission parlementaire qui travaille sur la question du voile intégral. J’estime que ce fut un très beau moment intellectuel et d’intelligence collective car à l’exception d’une ou deux personnes dont la conviction était faite, tous les autres s’efforçaient de réfléchir à voix haute en examinant avec minutie les arguments qui étaient mis sur la table, sans aucun des excès qui d’habitude envahissent la discussion de ce genre de thème. Quelqu’un s’est même risqué à dire qu’il se sentait capable d’être d’accord avec le dernier qui a parlé tant ce type de sujet soulève d’argumentation bien construite et passionnante ! On a ri ! Et tout le monde était d’accord pour dire qu’en effet c’était bien ce que chacun ressentait souvent ! A la fin nous sommes convenus de notre réponse. Son intérêt est dans l’ordre du raisonnement qu’elle produit. Je vais le résumer en notant les étapes, au risque de la lourdeur d’exposition.
1) Nous ne nous intéressons pas au fait en raison de sa singularité. Toutes sortes de gens portent des accoutrements étranges, y compris religieux et nombre d’entre eux sont ridicules.
2) Nous nous y intéressons parce qu’il se donne lui-même une signification particulière concernant le statut de la femme. Ce statut diminué et diminuant se manifeste notamment par le refus de permettre une identité visible à la femme. De plus il la réduit ostensiblement au statut de proie sexuelle qui se défend du regard des hommes.
3) En cela le port du voile est un traitement dégradant pour les femmes. De plus il porte atteinte à notre exigence d’égalité totale entre hommes et femmes.
4) Il détruit aussi la possibilité de vivre ensemble qui est le fondement d’une société ouverte. Il est en effet impossible de faire société quand « on ne sait pas qui est là ». En ce sens c’est le droit de tout un chacun à connaitre l’identité de la personne à qui il s’adresse ou qui s’adresse à lui qui est nié.
A ce point donc nous sommes tous d’accord sur le fait générateur du débat et la caractérisation est la même pour tous. De nombreuses interventions ont complété l’argumentaire dans des directions parfois très surprenante et originale comme lorsque quelqu’un évoque l’idée que la maitrise des images dans l’espace public et des incitations qu’ils contiennent est déjà réglementé comme pour la publicité et que la gauche a toujours préféré neutraliser cette espace notamment quand elle se montre anti-pub.
5) La loi a le droit d’intervenir sur ce sujet mais il lui faudrait alors respecter de nombreuses conditions très précises. Pourquoi en a-t-elle le droit ? Quelles seraient ces conditions ?
6) La pratique de n’importe quelle liberté peut recevoir une limite si son exercice contrevient à un droit fondamental. La déclaration universelle des droits de l’homme le prévoit et les textes de références de l’union européenne en la matière le rappellent. Le port du voile intégral en tant que traitement dégradant et en tant que négation des droits du public à connaitre l’identité des gens qui compose la société qui les entoure nie des droits essentiels de la personne humaine
7) La loi ne sanctionne pas des croyances mais des pratiques lorsqu’elles sont illicites du point de vue du droit commun.
8) une loi dont l’origine serait le port du voile intégral ne pourrait cependant être une loi sur le voile car la loi doit être égale pour tous et fixer des normes impersonnelles.
9) si une loi devait être proposée elle ne pourrait donc viser une communauté religieuse mais sanctionner un comportement du point de vue des droits fondamentaux lorsqu’ils se trouvent mis en cause. Si une loi devait être mise en débat elle devrait donc inclure l’ensemble des cas qui voient mis en en cause l’égalité des hommes et des femmes et des pratiques de discrimination entre eux. Ainsi à propos des horaires d’ouverture des établissements de sport. Ainsi des pratiques de refus d’intervention du personnel soignant en raison du sexe de ceux-ci.
10) Il existe un doute légitime sur la cohérence des motivations féministes et laïques de ceux qui proposeraient une loi sur ce sujet dès lors qu’ils seraient en même temps partisans de la « laïcité positive » prônée par le pape puisque celle-ci demande le retour du droit a la pratique en public des rites religieux. Ce doute se confirme au vu du fait que les mêmes sont responsables de la fermeture de nombreux centres d’IVG acte qui ont pour conséquence la réduction effective d’accès à l’exercice d’un droit fondamental pour les femmes.
11) Comme suite à ces prémices l’appréciation du Parti de gauche se résume ainsi : la loi serait fondée à agir à la condition qu’elle respecte scrupuleusement les conditions qui la rendrait légitime et conforme aux motifs qui la conduise elle-même à condamner certaines pratiques.
LA FAUTE AU CALENDRIER
Voici donc l'interview intégrale donnée au journal gratuit "Direct matin".
Le Front de gauche a lancé sa campagne dimanche. Pourquoi avoir mis autant de temps à conclure un accord national ?
La faute au calendrier ! Au Parti de gauche, nous avions décidé dès mi-juin de partir en liste autonome dans tout le pays et notre programme était prêt fin septembre. Le Parti Communiste a arrêté sa position fin novembre. Nos nouveaux partenaires plus tard encore. On a donc du faire en cinq semaines ce que d’autres ont fait en cinq mois. Cela aiguise les difficultés traditionnelles pour composer ce type de listes
L’Ile de France a notamment été un sujet de discorde ?
Bof ! J’avais proposé ma candidature au moment de l’affaire Jean Sarkozy. Je lançais un défi à la droite ! J’aurais aimé et su mener cette campagne car j’ai été un élu de la région parisienne durant 17 ans. Les communistes sont très attachés à la candidature de Pierre Laurent. Mon devoir est d’aider au rassemblement. Nous ne devons pas reproduire les luttes de personnes du PS. Je ne serais donc pas celui par qui la discorde arrive. Pierre Laurent est dorénavant notre premier de cordée en Ile de France! Je le félicite et je vais l’aider autant que possible. Dans cette région, trois des principaux dirigeants du Parti de gauche seront tête de liste départementale. Nous allons donc mener une campagne très ardente.
Vous ne serez donc pas candidat ?
Non, j’avais dis que ce serait l’Ile de France ou rien parce que c’est là que je maitrise la connaissance des dossiers locaux. Dès lors, mon rôle sera national. La droite va me trouver sur son chemin partout dans le pays. Et on me verra beaucoup en Languedoc Roussillon, au côté de René Revol qui y mène une liste formidable de l’autre gauche rassemblée !
Dans cette région, le front de gauche a conclu une alliance avec le NPA. Pourquoi ?
Cette région devient un symbole. Toute l’autre gauche est unie, dès le premier tour. Et un accord est conclu avec les Verts : celui des deux qui arrivera en tête mènera la liste de fusion du deuxième tour. Nous voulons faire barrage à la droite et écarter Georges Frêche. Ce n’est pas simple. La droite tire sa force de la division que Georges Frèche a installé à gauche. Le PS joue un jeu dangereux. Il croit qu’il va gagner 30 régions sur 22 en fermant les yeux sur toutes les combines.…. C’est dangereux : Nicolas Sarkozy est un chef de guerre. Il ne se laissera pas faire. Il a créé une ambiance épouvantable avec le débat sur l’identité nationale et le retour du sécuritaire. Je mets en garde solennellement toute la gauche. Entrer en campagne comme si c’était gagné d’avance est très dangereux!
Alors pourquoi ne pas avoir fait d’alliance nationale avec le NPA ?
Bien sûr, cela aurait été tellement mieux ! Mais l’union de l’autre gauche a quand même progressé depuis les européennes ! Le PCF soit autonome avec nous dans 17 régions : c’est un évènement dans la vie de la gauche. L’accord avec le NPA se fait dans 8 régions. C’est formidable ! Au total, le jeune Parti de Gauche, partout autonome et unitaire à la fois, joue le rôle de trait d’union.
Quid du second tour ?
Le Front de Gauche et le NPA disent la même chose : il y aura une fusion des listes de gauche pour battre la droite. Mais pas question de Modem là dedans: c’est un parti avec une histoire et un programme de droite.
Avez-vous déterminé un objectif global pour cette campagne ?
D’abord ramener au vote la France qui souffre, lutte, mais s’abstient. Améliorer notre score des européennes, passer devant le Modem et le Front National ! C’est possible. Les élections régionales nous rapprochent du terrain et nos militants y sont très présents.
Quels seront vos thèmes de campagne ?
Répondre à l’urgence écologique et sociale ! La vie est encore plus dure depuis la crise. Donc, la gauche routinière doit être remplacée par une gauche de combat. Certaines politiques doivent complètement changer. Exemple : il faut sortir totalement les services publics des appétits du marché. L’aide aux entreprises ne peut plus être à guichet ouvert. Elle doit être exceptionnelle et sous condition d’engagements sur l’emploi et l’environnement. Assez de cadeaux clientélistes ! L’école de tous d’abord ! Pour les établissements scolaires confessionnels, les régions doivent s’en tenir aux obligations légales, sans un centime de plus. Bref : l’intérêt général d’abord.
Le PG peut se féliciter d'avoir alimenté et décomplexé en y participant, soi-disant au nom de grands principes républicains, le prétexte à la dérive et à l'explosion xénophobe, anti-islamique du débat sur la burka.
Le titre de l'article du Point est suffisamment éloquent.
A Marseille, c'est Gaudin qui s'en prend au ressortissant Algériens d'avoir brandi le drapeau de leur pays à l'occasion de la qualification de l'équipe d'Algérie à la Coupe du monde en ces termes : "Nous nous réjouissons que les musulmans soient heureux du match, sauf que quand après ils déferlent à 15 000 ou à 20 000 sur la Canebière, il n'y a que le drapeau algérien et il n'y a pas le drapeau français, cela ne nous plaît pas". Forcément cette manifestation ne pouvait pas être la manifestation de simples supporters de leur équipe nationale mais la manifestation, sous le drapeau devenu symbole comme la burka, de « musulmans ».
Les propos de Xavier Bertrand exhalent l'odeur de cendre de l'inquisition. Pourquoi pas, dans cette logique, déchoir de la nationalité Française les femmes françaises portant la burka!
Le PG pourra prendre toutes les distances qu'il veut avec cette frénésie qui ne sait plus où donner de la tête tellement les boulevards sont nombreux quand on marche dans l'obscurantisme réactionnaire, avec son « Si l’objet de la nouvelle loi est bien de garantir la liberté, l’égalité et la dignité de toutes les femmes qui vivent sur notre territoire, d’autres mesures seraient opportunes dans ce cadre », il n'aura démontré que son amateurisme politique.
Sa marotte sur l'analyse « des rapports de forces », érigée en aboiement de caniche médiatique, n'est que son incapacité à proposer une stratégie conforme aux intérêts de la classe ouvrière.
Le Point 18/01/2009
Xavier Bertrand : "Une étrangère qui porte la burqa ne pourra pas acquérir la nationalité française"
La question du port du voile intégral continue à rythmer la vie politique. Lors de ses voeux aux militants de l'UMP, dimanche à Nice, Xavier Bertrand a déclaré souhaiter qu'une loi interdise aux femmes portant le voile intégral d'acquérir la nationalité française. "Dans cette loi, je souhaite que figure une disposition très simple, une disposition très claire : une personne qui porte la burqa ne pourra pas acquérir la nationalité française, a expliqué le secrétaire général du parti de la majorité. Parce que si vous voulez devenir français, il faut montrer votre volonté de vous intégrer. Si vous portez le voile intégral, vous ne ferez croire à personne que vous voulez vous intégrer à la République française."
Un précédent judiciaire existe. Dans un arrêt du 27 juin 2008, le Conseil d'État avait pris en compte le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité d'assimilation d'une personne étrangère. La plus haute juridiction française avait estimé que Faiza M., une Marocaine "recouverte du vêtement des femmes de la péninsule arabique, longue robe tombant jusqu'aux pieds, voile masquant les cheveux, le front et le menton et une pièce de tissu masquant le visage" avait "adopté, au nom d'une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d'égalité des sexes. La juridiction avait donc rejeté la requête que Faiza M. avait présentée pour demander l'annulation d'un décret de 2005 refusant sa demande de nationalité française pour "défaut d'assimilation".
Le chef de l'État attend les conclusions de la mission parlementaire
La position du secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, va dans le même sens que celle de Xavier Bertrand, estimant sur Europe 1 que le port du voile intégral ne s'inscrivait pas dans une volonté d'intégration en France. "On peut imaginer par exemple que pour entrer dans la nationalité française ou dans un dispositif d'intégration, on ne porte pas le voile intégral", a-t-il dit lors de l'émission Le Grand Rendez-vous.
Le chef de l'État, qui s'est prononcé mercredi en faveur du vote par le Parlement d'une résolution interdisant le port du voile intégral, suivi d'une adaptation de la législation française après les régionales, souhaite attendre les conclusions de la mission parlementaire sur cette question pour définir les contours exacts de la loi.
Quant au Parti socialiste, il campe sur sa position. La première secrétaire du parti, Martine Aubry, a réaffirmé qu'elle n'était pas favorable à une loi "de circonstance" et "inefficace". "Appliquons tous les moyens que la République nous donne pour pouvoir faire en sorte que la burqa n'existe pas dans notre pays", a-t-elle dit lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Et d'ajouter : "Il y a des textes qui nous permettent d'interdire la burqa dans les services publics."
http://socio13.wordpress.com/2010/01/18/daniel-ortega-les-etats-unis-utilisent-la-tragedie-de-haiti-pour-sinstaller-dans-la-caraibe/
http://socio13.wordpress.com/2010/01/17/jai-envie-de-vomir-en-entendant-parler-de-la-melediction-haitienne-par-danielle-bleitrach/
Faut ajouter cette pénible confusion entretenue par les médias et les politiques sur la nature de ce dont nous parlons:
Le voile vraiment intégral à l'afghane ou le voile qui laisse apparaître le regard des femmes?
C'est plus qu'un détail...
En tout cas s'il y en a qui ici savent exactement le type de voile dont nous parlons....merci de m'éclairer.
Dans son débat avec Copé sur canal, je ne crois pas que la jeune femme portait un viole intégral, pas plus dans les multiples reportages ce sont quasi toujours des voiles non intégraux pour illustrer les propos.
Ce qui fait tomber de fait l'argument du voir sans être vu, ou de la réciprocité des regards.
"Un front uni ! Au cordeau. Digne d'un jardin à la française. C'est ce qu'a affiché la gauche biterroise. Il faut comprendre celle qui est posée sur le socle de Proudhon, de Lamennais (sans le lys) et peut-être aussi de la ligue Spartacus. Et ici, c'est François Liberti qui arbore le panache rouge avec dans son sillage une troupe un peu hétéroclite mais soudée autour du label "A gauche maintenant". Derrière le Sétois, du PCF au NPA en passant par le parti de gauche et la Fase, ils sont tous là. Une spécificité locale. « Nous espérons que l'exemple biterrois, languedocien sera un cas d'école pour l'avenir », lance d'emblée Jacques Quédeville pour le Parti de gauche"
http://www.midilibre.com/articles/2010/01/16/BEZIERS-C-39-est-la-lutte-regionale-groupons-nous-et-demain-1072774.php5
Jean-Luc Mélenchon : «Avec les lois qu’il a fait voter, Sarkozy ne pourrait pas être français!»
http://www.leparisien.fr/politique/avec-les-lois-qu-il-a-fait-voter-sarkozy-ne-pourrait-pas-etre-francais-17-01-2010-780538.php
"viole intégral" au lieu de "voile intégral"
lapsus digital mais lapsus à ne pas sur-interpréter!
XD
@ lola
"Dans son débat avec Copé sur canal, je ne crois pas que la jeune femme portait un viole intégral, pas plus dans les multiples reportages ce sont quasi toujours des voiles non intégraux pour illustrer les propos."
T'es en plein délire là, arrêtes, j'me pisse dessus !
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
quand on corrige un lapsus par un autre lapsus, c'est à dire quand de surcroit un lapsus devient digital, personne n'aurait l'idée mal placée de mésinterpréter
@4 Août
Ton incontinence est de toute façon attestée depuis fort longtemps.
XD
@Mazan
Si....4 Août par exemple.
@ lola
Ce n'est pas ton lapsus que j'ai relevé, mais ta mauvaise foi (jeu de mot à ne pas sur-interpréter)
;-)
@
Je disais "lapus" pour tendre une perche, il faut être en effet demeuré pour trouver un lapsus dans une inversion mécanique du i et du o sur un clavier azerty. Mais ton propos ne portait pas là dessus, soit.
Alors quoi? tu dis toi que la jeune femme chez Ardisson portait un voile intégral?
@4 Août, mon 715 était pour toi...
@ claude Pg 35 post 701
claude peut-être que ou je me suis mal exprimé ou tu m'as mal lu.
Je vais essayer de corriger le tire et je m'en excuse si tu as été froissé, ce n'était pas mon but.
Commençons par la fin : je ne t'accuse pas d'avoir des craintes, au contraire je les comprends et suis d'accord sur leur existence réelle... mais je pense qu'il faut oser; voilà ce que je voulais dire: rester lucide sur les craintes mais avoir le souci de continuer à s'engager.
Il n'ya pas de rapport entre la coop et le stalinisme, l'une est à l'opposée de l'autre:
la coop, selon ma vision, fait oeuvre de pédagogie et apprend la mise en place de la démocratie et son exercice,
au contraire le stalinisme.. pas la peine d'en faire un tableau.
Pour le reste je suis d'accord avec toi sur ce que tu dis sur le projet socialiste
Encore un fois excuse moi; mais crois moi ma position est proche de la tienne et je pense qu'il vaut la peine de continuer le débat si tu le souhaites
demetrio
lola
Ceci dit le débat sur le voile intégral devient bien un "viole intégral", mystère des anagrammes révélant et excitant l'inconscient de Droite
sur l'importance des détails sur telle ou telle forme de voile : ta question est vaine, pour la raison qu'ils n'en sont plus là. Un certain JMLP nous faire souvenir qu'il y a un niveau d'objectifs à atteindre où les "détails" sont la découpe en gros.
Encore une bonne leçon de social-démocratisme au Chili ! Trop cool ! Les chiliens eux aussi ont maintenant leur Berlusconi (Remarque ! On dit Berlusconi mais à peu de chose près la situation est la même en France où Sarko ne détient l'ensemble des médias non pas de sa propre personne mais grâce à sa fonction ou ses amis qu'il place, place et placera...) Et puis ils ont de la chance parce que celui-là, il est carrément sorti de la cuisse de Milton...Et on aura bien sûr souvenir ému que Ségolène et son courant d'air est allée dans la région pour soutenir autrefois la candidate déchue en zappant superbement le Venezuela, la Bolivie et consort, soit les méchants socialistes qui ne veulent pas faire alliance avec le gentil MODEM du gentil Bayrou !
@Mazan
Mais techniquement, sur quel voile porte exactement le débat?
Tu as compris toi?
Comme moi tu remarques que c'est plus que confus.
Le problème c'est aussi que le hijab n'est plus très loin...
Pour illustrer ma question:
http://combatsdroitshomme.blog.lemonde.fr/files/2008/10/hijab1.1223654621.jpg
@ lola
Alors quoi? tu dis toi que la jeune femme chez Ardisson portait un voile intégral?
Les limites de ce que peut tolérer mon intelligence ont été atteintes à ton post 710.
Shuss !
@4 Août
Si tu me crois dupe de la malveillance méprisante que cache la jovialité affectée de tes posts, et dupe de la paresse intellectuelle que cachent tes slogans...
Tu pourras revenir me voir lorsque ton incontinence sera réglée.
Mon post @ 594 adressé à Annie, n'était pas innocent. Je suis surpris que le débat sur la burqa ou certains prônent l'interdiction par une loi, nous n'ayons pas l'avis des profs d'histoire. qui auraient pu avoir la réflexe de faire la rapprochement avec l'interdiction des Confréries des pénitents.
Les confréries des pénitents sont des associations de pieux laïcs catholiques, qui se couvrent le visage d'une cagoule en signe d'humilité. La cagoule.symbolise l'égalité devant la mort et contribue à son anonymat.
A la révolution, l'administration du district, les municipalités s'efforcent de tirer parti du decrét du 6 avril 1792, suppriment les congrégations religieuses et prohibent le costume écclasiastique, pour essayer d'interdire en même temps le port de la cagoule. Pour être sûr de supprimer toutes les confréries, la Législatives du 18 août 1792, supprime les " pénitents de toutes les couleurs " ainsi que celles des associations pieuses.
La couleur des sacs (robes) des pénitents définie les différentes confréries.
La Révolution n'a nullement tué les confréries et en particuliers celles des pénitents, comme le prouve l'ampleur de leur reconstitution post- révolutionnaire, elle a seulement permis de les margéliser.
L'histoire nous montre que nous avons su passer lorsque les pénitents ont été supprimés de la fraternité égalitaire des pénitents à l'égalité dans la réalité sociale, activée par la société populaire qui agit en groupe de pression ; des bonnes oeuvres accomplies pour le salut à la bienfaisance laïcisée.
Certainement que nous le devons à des hommes laïques, lucides, sachant se projeter dans l'avenir, sans être sous pressions électorales.
Dans l'énoncé des différents points que présente Jean-Luc Mélenchon, le n°5 est le seul qui présente une réflexion intéressante.
@ Claude PG 35
Salut à toi camarade,
Je souhaiterai t'envoyais deux contributions.
Envoi un email à fab.fabre@gmail.com. Je te les envoie immédiatement en format.pdf.
Sur le forum elle apparait signé du prénom Gilles (prénom de mon père) et du même nom.
Salut et fratenité
Fabien
Actualités afghanes
Elles sont nourries. (Euronews)
Les talibans ont porté la guerre au centre de Kaboul ce lundi matin. Quatre heures durant, ils ont lancé une vingtaine d’attaques coordonnées dans un quartier commercial de la capitale afghane. Kamikazes contre forces armées : explosions et tirs de kalachnikovs ont retenti toute la matinée à deux pas du palais présidentiel et des ministères.
Car c’est bien l’administration Karzai qui était visée : les talibans ont donné l’assaut alors que les quatorze ministres validés par le parlement étaient en train de prêter serment.
Ces attaques constituent un véritable camouflet pour Hamid Karzai, qui comptait offrir l’amnistie aux Talibans s’ils acceptaient de déposer les armes. La mesure était au cœur de la stratégie qu’il devait présenter à la conférence internationale de Londres sur l’Afghanistan à la fin du mois.
Les talibans attaquent au coeur de Kaboul
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5hlxoLoE3axi6qO2ZaX2Wq5bxI8rg
« Cette nouvelle attaque démontre la capacité des insurgés à pénétrer dans une ville pourtant placée sous haute sécurité, notamment près du palais présidentiel et des ministères. Les militants sont de plus en plus audacieux dans leurs actions. »
Pendant ce temps –là, des civils ciblés par erreur par l’Otan en Afghanistan
http://fr.euronews.net/2009/09/04/des-civils-cibles-par-erreur-par-l-otan-en-afghanistan/
Et puis, la routine : des soldats américains tués depuis samedi.
@Lettre aux aveugles post 661 qui m'interpelle sur son post 643 (ex-635) : même si je suis loin de l'esprit de Montesquieu, je suis en accord bien sûr avec l'idée de généraliser les lois, et non faire à géométrie variable, et tout particulièrement sur la phrase une loi n’a pas pour mandat de détailler les agissements d’une minorité dans ses aspirations provocatrices ou volontés particulières mais bien celle d’assurer à une majorité d’autres personnes la pleine et entière liberté de jouissance de la voie publique
Je pense que la fin du billet de Jean-Luc Mélenchon du 07/01/2010 va dans ce sens quand il détaille tous les "si" et les "conditions", rappelle qu'une éventuelle loi devrait avoir pour finalité de garantir la liberté, l’égalité et la dignité des femmes ET étendre la laïcité comme en Alsace, c'est pour ça que j'ai parlé de "package" en post 672. Vindicte a aussi proposé un truc très bien post 597 (ex-post 586) comme mettre dans ledit package l'idée de renforcer l’école publique. Tous ces conditions ou amendements ne pourraient que neutraliser une éventuelle loi ciblée uniquement sur 1 vêtement vaguement assimilé aux musulmanes, c'est ce que n'ont pas compris certaines réactions enfiévrées.
@lola : pour ma part, "nous" parlons uniquement de celui qui dissimule complètement le visage, pas des autres voiles musulmans que j'ai qualifié de normaux.
@Annie
En effet je comprends que toi et Jean-Luc Mélenchon parlez du voile intégral, mais constates-tu comme moi que ce dont il est vraiment question paraît beaucoup moins limité?
Médias, politiques et tous en général semblent peu enclins à ne pas mélenger voile intégral et tout le reste.
Le moindre reportage tv atteste ce fait.
J'espère que le projet de loi à l'étude n'ira pas jusqu'à introduire la possibilité de punir des "voilées partielles".
Vu que certaines personnes proposent tout bonnement sans sourciller l'interdiction de tous les voiles.
@Annie
Au hasard ce reportage france 2
http://www.youtube.com/watch?v=PMrQoMca1Dw
Et là tu vois que eux et nous on parle déjà pas du tout de la même chose.
@ Demetrio mon frère républicain
Salut à toi mon frère.
Je suis d'accord avec ton post. La gauche et notamment le PG doivent faire oeuvre comme tu dis de pédagogie et à la fois convaincre et instruire le peuple, le salariat des avancées à la fois émancipatrice et de rupture en développant les coopératives, les entreprises associatives, les mutuelles, les entreprises autogérées, les collectifs locaux et ruraux et les ateliers sociaux.
Il faut des gardes fou tels que les contrats de plan, la démocratie et la république jusqu' au bout, donc 1 salarié, 1 voix; 1 citoyen 1 voix sous contrôle de la souveraineté populaire pour éviter dérives, écueils, bureaucratie, gestion dérivant vers le capitalisme; Ce secteur doit être développé tant en moyens financiers (banques, collectivités locales), en moyens humains et en perspectives de débouchés et de coopération mutuelle et utile.
Un statut juridique et fiscal particulier définissant ces structures non comme des entreprises privées comme elles sont définies aujourd'hui mais comme des entreprises sociales.
Il faut lancer ce magnifique projet qui est une part essentielle avec la propriété publique d'un projet socialiste de rupture avec le capitalisme. Il faut instruire le peuple. Comme Jaurès le suggérait à ses camarades socialiste. Egalement, nous devons lancer les moyens pour faire aboutir cette démarche et faire de l'entreprise sociale la branche émancipatrice du nouveau processus de production dans le cadre d'une république sociale.
Bien Fraternellement à toi, Demetrio, mon frère républicain.
Fabien
Difficile à avaler la phrase de Jean-Luc Mélenchon déclarant que sa position sur la burqa n'était "ni de gauche - ni de droite" mais que c'était une position "républicaine ".
Est ce à dire que tous ceux qui réclament l'interdiction de la burqa sont des "républicains" et que ceux qui sont contre cette interdiction ne sont PAS républicains ?
Marine le Pen, JF Copé sont républicains et moi, pour prendre un exemple au hasard, je serais quoi...? "monarchiste " ?!
Mais peut-être qu'il a voulu distinguer entre "bons" et "mauvais" républicains. Dans ce cas, je serais un "mauvais" républicain, contrairement aux deux autres, là...
Décidément, je trouve que Jean-Luc Mélenchon n'est pas très inspiré depuis quelques semaines...
Ca me rappelle cette phrase, la plus idiote qui ait jamais été prononcée à la tribune de l'assemblée nationale :
" Une économie n'est ni de droite, ni de gauche ! Une économie est bonne ou mauvaise !"
Cette subtile pensée avait déclenché un torrent d'applaudissement sur les bancs de nos députés.
(Tu m'étonnes !) Son auteur: Tony Blair...! (Invité "d'honneur" à l'époque de sa gloire !)
Bon, je sais. C'est pas très sympa pour Mélenchon de le comparer à Blair.
Mais Mélenchon, lui, me traite bien d'anti-républicain, ce qui n'est pas très sympa pour moi.
Il n'y a pas plus de vision "neutre" de la république que de l'économie.
L'une et l'autre sont des cadres à l'intérieur desquels se développent des conceptions, des visions qui peuvent être radicalement différentes. Même à l'intérieur de la" gauche républicaine". La preuve !
Monsieur Mélenchon, vous n'avez pas le monopole du coeur qui bat sous la poitrine républicaine !
Amitiés socialistes.
@jean ai marre post 725 : j'avoue ma grande honte mais je n'ai pas compris cette phrase L’histoire nous montre que nous avons su passer lorsque les pénitents ont été supprimés de la fraternité égalitaire des pénitents à l’égalité dans la réalité sociale, activée par la société populaire qui agit en groupe de pression ; des bonnes oeuvres accomplies pour le salut à la bienfaisance laïcisée, alors que j'ai compris jusqu'à margéliser. Peux-tu reformuler ton idée ?
Mais sinon, merci de tes infos sur les pénitants noirs.
Pour ce qui est de la finance islamique dont tu parles post 612, hum une moralisation du capitalisme "exotique" ne m'intéresse pas. Dans les exposés sur la finance islamique, je n'entends jamais parler de récupération du pouvoir régalien de créer la monnaie par exemple. Ces idées de "solidarité" ou "coopération" banque/futur propriétaire me rappellent un peu les idées de contrat "libre" entre patron/travailleur, une forme d'égalitarisme séduisant au 1er coup d'oeil, mais dont je me méfie d'instinct. L'idée de "partage des risques" aussi ça sent l'égalitarisme...
Et pis la finance islamique libellée en US$, ça reste de la monnaie de singe. Donc de la finance islamique vertueuse qui ne se dédollarise pas, je vois pas l'intérêt.
Le mot de la fin de Dalil Boubakeur: "c'est une tendance communautariste". Merci Dalil.
http://www.youtube.com/watch?v=PMrQoMca1Dw
@Ermler
@et autres jennifer, lola, mélina
Tu as compris et pour schèmatiser ce que font quelqu'uns en dénaturant la position de JL Mélenchon (cf commentaires de Lola,Jennifer, Mélina...), celui est contre les acoutrements type burqa ou tout autre acoutrements cachant le visage et s'il y a empiètement du religieux qui doit rester dans la sphère privée dans la spère publique et bien n'est un républicain conséquent ardent défenseur de l'intérêt général, de l'égalité, de la dignité humaine, de l'émancipation et de la laïcité. En dénaturant la position de JL Mélenchon et celle du PG, en la critiquant de manière fallacieuse (islamophobie etc...) vous vous êtes enfoncées tout seuls à vous de vous dém****r et éviter d'en rendre responsable Jean-Luc Mélenchon, les camarades républicains et laïques (Demetrio, Curtillat, José Angel, Gilles, moi-pmême,
Jean-Luc Mélenchon est un ardent républicain, laïque, socialiste, jacobin, universaliste depuis plus de 35 ans. Il était même quand il était à l'oci-pci. Ne faites pas les innocents, les surpris et éviter à l'avenir de dénaturer ses arguments, sa position et celle du SN du PG, vous rendrez service à JL Mélenchon, au PG, à la gauche, à l'idée républicaine d'émancipation et d'universalisme et aussi à vous même. Vous sortirez intelligent de votre mélasse et vous éviterez les comparaisons hasardeuses sur le plan historique, les arguments fallacieux de dénaturation et les utilisations répétées d'islamophobie, de racisme et de pogrons.
Ne pas vous en rendre compte de la contradiction que porte vos arguments et de de l'exagération de certains des propos de Milena, Lola ou jennife qui ont réussi à traiter leur propre camarade JL Mélenchon et d'autres de quasi islamophobes. Un peu de décence ne nuirraient nullement au contenu de vos commentaires.
Vous ferez ce que vous voulez de mon post. Vous pouvez continuer dans la même voie, le même degré d'amalgame douteux et nauséux à la longue vous vous enfoncez et vous ridiculiserez sans avoir réussi à convaincre ou à rendre attentif JL Mélenchon et les autre camarades républicains et laïques. Quelle image ou quelle idée montrez-vous de JL Mélenchon et de vous même avec des mots d'islamophobie et cie.
Pour ce que j'en dis....
Fabien
Jean Luc Mélenchon sur France 24 : régionales, voile... "Déat, Doriot avaient commencé par la capitulation intellectuelle et Eric Besson est sur la pente de la capitulation intellectuelle"
lundi 18 janvier 2010.
Source : http://www.france24.com/fr/20100114-politiques-jean-luc-melenchon-parti-front-gauche-communiste-elections-regionales
Ci-dessous, texte de l’interview sur France 24. Pour visionner la video, cliquer sur le titre en page d’accueil puis sur l’adresse URL portée en source (en haut de page, couleur rouge).
Roselyne FEBVRE.- Retour sur le plateau de Politiques avec notre deuxième invité, Jean-Luc Mélenchon. Bonjour.
Jean-Luc MELENCHON.- Bonjour.
Roselyne FEBVRE.- Vous êtes président du Parti de gauche. Vous aviez claqué, il y a un an, la porte du Parti socialiste pour créer votre petite boutique.
Jean-Luc MELENCHON.- Pourquoi « petite » et pourquoi « boutique » ?
Roselyne FEBVRE.- Nous allons en parler. En tout cas, vous êtes crédité de bons sondages pour les prochaines élections : 6 %. Vous damez le pion à Olivier Besancenot. Votre actualité aujourd’hui, c’est qu’après six mois de négociations, le Parti communiste, vous et la Gauche unitaire (l’ex LCR) allez lancer la campagne. Il y a eu un retard à l’allumage, mais cela y est. C’est parti. C’est l’idylle.
Jean-Luc MELENCHON.- Oui. Nous avons fait une contreperformance de communication, parce que nous avons amené des professionnels, comme vous par exemple, à s’imaginer que nous discutons depuis cinq mois. Non. En réalité, c’est eux qui discutent depuis cinq mois. Les communistes ont pris leur temps pour prendre une décision qui a un caractère politique absolument historique. Pour la première fois, ils ne seront pas avec les socialistes au premier tour.
Roselyne FEBVRE.- Sauf dans certaines régions.
Jean-Luc MELENCHON.- Oui, dans cinq régions et dix-sept autres, ils seront autonomes. Donc, nous avons quelque peu donné l’impression que cela traînait. En réalité, nous avons discuté pendant cinq semaines de la composition de nos listes. Or, les listes sont toujours un peu compliquées à réaliser ; il faut bien l’admettre. Globalement, cela va. J’espère que les élections régionales seront de vraies élections politiques et qu’il ne s’agisse pas simplement de plébiscites pour savoir quel grand duc régional est bien aimé de son peuple ou non. En effet, la tendance des notables socialistes, de toute cette gauche routinière et plan-plan est de dire : « Aimez-moi, parce que je vous aime » et vice-versa.
Roselyne FEBVRE.- Vous n’aimez plus les socialistes
Jean-Luc MELENCHON.- Pas du tout.
Roselyne FEBVRE.- Ils vous sortent par les oreilles et par les trous de nez.
Jean-Luc MELENCHON.- Non. Je sais pourquoi j’ai quitté le Parti socialiste, mais je ne suis pas membre du PS, je suis président du Parti de gauche. Mais, idéologiquement, je suis socialiste, bien sûr. J’ai fait ma vie là-dedans et je n’ai pas changé. Mais je n’aime pas, en effet, la manière avec laquelle ils sont complètement en dessous de la main des événements.
Roselyne FEBVRE.- L’affaire Frêche à Montpellier, par exemple, que vous inspire-t-elle ?
Jean-Luc MELENCHON.- Un dégoût insurmontable. C’est la raison pour laquelle vous remarquerez que le Languedoc-Roussillon est la région de France où toute la gauche se sera mise d’accord pour affronter Georges Frêche : le NPA, le Parti communication, le Parti de gauche, tous les petits partis de l’autre gauche. Même les Verts partent de leur côté au premier tour en opposition. Je vous le dis : nous ne serons, avec Georges Frêche, ni au premier, ni au second tour. Nous nous sommes accordés, avec les Verts, pour qu’au second tour, celui de nous deux – les Verts ou le Front de gauche – qui sera en tête, prenne la tête de liste du second tour. Donc, pas de compromis. Personne n’est tout blanc ou tout noir, mais Georges Frêche incarne, en quelque sorte, toute cette décadence notabilaire, ces empereurs locaux qui se moquent de toute règle, de toute convention, de toute bienséance, commandant tout et en tout chose.
Roselyne FEBVRE.- Il tient quand même des propos très choquants quand il dit que les Harkis sont des sous-hommes.
Jean-Luc MELENCHON.- Ecoutez, franchement, après, des gens gratouillent en disant : « Il n’a pas vraiment voulu… ». Mais enfin, on ne parle pas de la sorte quand on représente le peuple français tout entier.
Roselyne FEBVRE.- Là, le PS fait une erreur ? Il vend son âme pour gagner les élections en ne mettant pas de liste face à Georges Frêche ?
Jean-Luc MELENCHON.- A supposer qu’il ait une âme, en la circonstance, le PS manifeste qu’il est incapable du sursaut moral et politique que l’on attendait. Regardez, Madame Aubry elle-même a toujours dit qu’elle n’était pas d’accord avec Georges Frêche. Elle est incapable de l’empêcher d’être la tête de liste. Le Parti socialiste a exclu Georges Frêche ; il a passé des heures à discuter du cas Georges Frêche. Et maintenant, c’est lui qui est sa tête de liste.
Roselyne FEBVRE.- Parce qu’ils ne veulent pas perdre la région.
Jean-Luc MELENCHON.- Je pense qu’ils gagneraient plus sûrement la région dans un autre dispositif. En tout cas, je vous dis une chose. Ce n’est pas Georges Frêche qui aura la présidence de la région la prochaine fois, mais nous. René Revol passera en tête de la gauche et battra Georges Frêche et la droite, parce que dans ce coin elle est gratinée. En tout cas, pour un homme de gauche, la droite…
Roselyne FEBVRE.- Vous faites de la méthode Coué, un peu, comme Martine Aubry, la première Secrétaire du Parti, qui a présenté ses vœux à la presse, nous a annoncé une nouvelle : le Parti socialiste frétille à nouveau. Etes-vous heureux de le savoir ?
Jean-Luc MELENCHON.- Je suis tout à fait enchanté qu’il frétille. Mais, je me donne d’autres buts que de frétiller. Non, le Parti socialiste est un parti de gauche. Nous avons des désaccords, mais, en même temps, nous savons qu’au second tour, il faut se rassembler pour battre la droite. Donc, je les invite à prendre quelques vaccins contre la maladie de la grosse tête, parce que là, ils sont très mal partis avec l’idée, avant même que l’élection ait commencée, qu’ils vont avoir 30 régions sur 22. Cela ne me paraît pas raisonnable du tout.
Roselyne FEBVRE.- Cela veut dire qu’ils ne peuvent pas reprendre deux régions et faire le grand chelem. Cela vous paraît illusoire.
Jean-Luc MELENCHON.- Je ne sais pas. Je souhaite, évidemment, que nous gagnions un maximum de régions dans le pays, mais je crois que c’est sous-estimer le Président Nicolas Sarkozy que de croire qu’il va attendre les deux pieds dans le même sabot que l’on veuille bien l’éplucher. Cela ne se passera pas comme cela.
Roselyne FEBVRE.- Martine Aubry fait-elle un bon job à la tête du Parti socialiste ?
Jean-Luc MELENCHON.- Je ne sais pas. Je ne suis plus membre du Parti socialiste. Donc, ce n’est pas à moi d’en juger. C’est un Parti qui est dans un état de délabrement tel que le simple fait qu’il n’y ait pas de scandale pendant un mois passe pour un renouveau et un bien-être. Non, le Parti socialiste est essentiellement malade idéologiquement. Il ne sait pas où il va. Il a choisi, d’une manière un peu suiviste, de ressembler à ses mauvais cousins du reste de l’Europe et de faire des alliances avec le Modem. Bref, d’être plutôt vers le centre que vers la gauche. Et cela le mènera à un désastre. Vous me direz que nous nous en moquons, mais pour le pays, par contre, ce n’est pas une bonne nouvelle.
Roselyne FEBVRE.- Je peux vous retourner le compliment dans le sens où vous, vous rêviez d’une grande alliance, de faire un peu Die Linke sur le modèle allemand d’Oskar Lafontaine. Finalement, vous n’avez pas réussi à rassembler tout le monde.
Jean-Luc MELENCHON.- Non. J’en suis vraiment marri, parce que j’ai beaucoup travaillé à cela avec d’autres. Je me console, d’une certaine manière, en me disant que cependant…
Roselyne FEBVRE.- Dans les bras de Marie-Georges Buffet.
Jean-Luc MELENCHON.- Non, parce que les choses ont avancé. Marie-Georges Buffet est un partenaire dont le courage politique n’est pas bien analysé dans le milieu politique français. C’est quand même la personne à gauche qui a le plus bougé depuis dix ans. Les autres ne font que rabâcher ce qu’ils ont toujours dit. Le Parti socialiste répète tout le temps ce qu’il dit. L’extrême gauche répète, comme un disque rayé, les mêmes choses depuis 30 ans. Les deux personnes qui ont fait bouger le champ politique, c’est Marie-Georges Buffet avec cette décision de prolonger le Front de gauche dans les élections régionales et moi, en quittant le Parti socialiste et en créant le Parti de gauche. Il y a une dynamique – je ne l’exagère pas, mais elle existe autour de nous – qui consiste à dire : « Nous pouvons peut-être quand même changer quelque chose à gauche ». Besancenot est toujours montré du doigt. Moi, je ne suis pas d’accord avec cela, parce que, quand même…
Roselyne FEBVRE.- Est-ce que n’est pas davantage l’adversaire à abattre pour vous plutôt que l’UMP ?
Jean-Luc MELENCHON.- Sûrement pas.
Roselyne FEBVRE.- Est-ce que vos adversaires ne sont pas plus Besancenot et les Verts ?
Jean-Luc MELENCHON.- Non, non. Mon but est que nous finissions par nous retrouver. Ce que je sais et que j’ai appris – car j’ai mon âge et mon expérience – c’est que l’on ne peut pas faire d’alliance politique en touillant le potage électoral. Il faut quand même de la clarté dans les objectifs et dans les buts. J’essaie donc de produire cette clarté et de regrouper autour. Mais regardez, à l’heure à laquelle nous parlons, bien sûr, l’alliance n’a pas été faite avec le NPA, je ne vais pas essayer de vous démentir, mais il y a au moins trois régions où cette alliance a été faite, qui va du Parti communiste au NPA en passant par nous, le Parti de gauche. Il y a cinq régions où nous serons vraisemblablement alliés nous, le Parti de gauche. Je sais que c’est un peu compliqué cette géométrie variable de l’élection régionale, mais enfin, tout le monde arrive à comprendre.
Roselyne FEBVRE.- C’est de la tambouille politique, mais cela sert à gagner.
Jean-Luc MELENCHON.- Cela sert à faire vivre, devant les Français, une démocratie politique qui est terriblement malade. Vous savez, le principal danger des élections régionales est que les gens ne viennent pas voter. Alors là, ce serait très mauvais pour tout le monde.
Roselyne FEBVRE.- Nous allons peut-être passer un peu à l’actualité avec des débats qui vous passionnent. Nous allons peut-être commencer par le voile intégral. Nicolas Sarkozy et auparavant François Fillon se sont déclarés pour une résolution plutôt qu’une loi. Tout le monde est d’accord, dans le fond, pour supprimer le voile intégral, mais le problème c’est comment. Est-ce qu’il faut une loi ? Est-ce qu’il faut une résolution ? Comment fait-on ?
Jean-Luc MELENCHON.- Je les trouve assez inconséquents tous ces gens, parce que ce sont eux qui ont commencé à battre la grosse caisse en annonçant que l’on allait prendre des mesures et que l’on allait voir ce que l’on allait voir. Maintenant, nous voici ramenés à une résolution. Une résolution du Parlement peut s’appliquer à des grands principes, mais, comme la loi, elle ne doit pas viser un cas particulier ; elle doit viser une norme impersonnelle. Partons du point de départ. Il y a, dans ce pays, des gens qui se travestissent toute l’année, en portant un voile intégral. En le faisant, est-ce qu’ils sont simplement dans l’exercice d’une liberté religieuse, auquel cas, nous n’avons rien à en dire ? Mais, est-ce que leur pratique de la liberté religieuse, elle, met en cause un droit humain fondamental ? C’est cela, la question à poser. Parce que dans ce pays, on n’a jamais condamné une pratique religieuse. Mais, on condamne des pratiques qui dérogent au droit commun. Par exemple, ceux qui refusent les transfusions – vous savez, je ne veux pas nommer qui – mais ceux qui refusent les transfusions sanguines sont régulièrement...
Roselyne FEBVRE.- C’est leur droit.
Jean-Luc MELENCHON.- Non, ce n’est pas leur droit. Ils sont régulièrement poursuivis pour non assistance à personne en danger.
Roselyne FEBVRE.- Ah oui, vous avez raison.
Jean-Luc MELENCHON.- Il y a des traitements qui sont considérés, par la loi, comme dégradants. Par exemple, dans mon département d’origine, l’Essonne, il y avait eu, dans une boîte de nuit, du « lancer de nains ». Nous avons obtenu l’interdiction et le Conseil d’Etat a validé cette interdiction, en disant que c’était un traitement dégradant.
Roselyne FEBVRE.- (elle chuchote) Le lancer de nains !
Jean-Luc MELENCHON.- Oui, oui, mais le nain était d’accord pour être lancé. Vous voyez, donc ce n’est pas la volonté personnelle qui compte. Est-ce que le port du voile intégral déroge à des droits de l’homme ? S’il déroge, alors, il faut punir cette pratique. Je dis que c’est une pratique dégradante, voilà.
Roselyne FEBVRE.- Donc, il faut l’interdire, par la loi.
Jean-Luc MELENCHON.- Absolument. Mais la loi, à ce moment-là, devra respecter des conditions très précises. Premièrement, elle ne doit pas s’appliquer à un cas. Elle doit être impersonnelle. Personne n’a le droit, dans ce pays, de se balader dans la rue masqué, premièrement. Deuxièmement, il y a d’autres aspects dans la condition de l’égalité hommes/femmes qui devraient être traités par cette loi. Par exemple, interdiction de faire des horaires séparés de fréquentation des établissements publics, comme les piscines. A Lille, sous l’autorité de Martine Aubry ou telle ou telle autre activité.
Roselyne FEBVRE.- Il faudrait commencer par là déjà.
Jean-Luc MELENCHON.- Mais, on doit mettre toutes ces choses-là. Interdiction d’utiliser les équipements sportifs pour les uns ou pour les autres. Interdiction de récuser le personnel soignant s’il n’est pas du sexe qui vous convient. Donc, la loi devrait être en quelque sorte, impersonnelle, ne pas stigmatiser les musulmans. Les musulmans ne sont pour rien dans cette histoire. Et deuxièmement, elle doit intégrer l’ensemble des cas. Mais, il faut punir un traitement dégradant. Laissez-moi en dire juste un mot.
Roselyne FEBVRE.- Oui, oui.
Jean-Luc MELENCHON.- Pourquoi est-ce dégradant ? Premièrement, parce que cela nie l’identité de la personne. Ce qui fait qu’en nous regardant, vous, c’est vous et moi, c’est moi.
Roselyne FEBVRE.- On ne sait pas à qui on parle.
Jean-Luc MELENCHON.- Notre singularité nous distingue. Deuxièmement, j’ai le droit de savoir à qui je parle. Ce n’est pas seulement que vous avez le droit de vous masquer, mais c’est que moi, je veux savoir à qui je parle.
Roselyne FEBVRE.- Donc, vous êtes d’accord avec Jean-François Copé.
Jean-Luc MELENCHON.- Je ne sais pas, mais moi, j’ai toujours été sur une position laïque intransigeante du respect des droits de l’homme et des femmes.
Roselyne FEBVRE.- Vous allez plus loin que Nicolas Sarkozy.
Jean-Luc MELENCHON.- Je ne me positionne pas par rapport à eux, je me positionne en Républicain. Ce que je dis n’est ni de gauche, ni de droite, c’est Républicain. C’est le respect de la personne humaine. Et enfin, comme femme, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le voile est une pratique répugnante et obscène, parce qu’elle réduit la femme à son statut de proie sexuelle que l’on doit dérober au regard de l’homme. Et en se voilant, elle affirme le droit d’une personne à la regarder. Ce qui est vraiment la négation de la dignité de la personne humaine femme, portée à un point qui a peu d’exemples comparables. Donc, il faut interdire le port du voile intégral, c’est ma conviction personnelle, à la condition que la loi, naturellement, soit respectueuse des principes républicains.
Roselyne FEBVRE.- J’ai bien compris. Est-ce que cette loi, puisque visiblement, c’est ce que certains se posent comme question au sein de la majorité, est-ce que celle loi ne pose pas des problèmes juridiques ? Est-ce que juridiquement, elle est applicable ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Que par exemple, des policiers vont arrêter dans la rue, des gens qui portent le voile intégral, ou la Burka ou le Niqab ?
Jean-Luc MELENCHON.- Est-ce qu’elle est juridiquement possible ? Oui, puisqu’il y a des précédents. D’autres lois qui condamnent des traitements dégradants et deuxièmement, parce que la Déclaration universelle des Droits de l’homme prévoit qu’il y a une limite à l’exercice des libertés, lorsque l’exercice de cette liberté met en cause un principe fondamental. Donc, sur le plan juridique, nous sommes bordés. Après, il y a la pratique. Alors, on nous dit : « C’est impossible dans la pratique ». Par exemple, vous pourriez me dire, il est impossible d’empêcher les cambrioleurs d’attaquer les maisons, donc, par conséquent, autorisons, puisqu’on ne peut pas. Puisque vous savez aussi bien que moi, qu’aussi longtemps que le monde sera monde, il y aura des cambrioleurs. C’est un raisonnement que j’ai entendu et qui est absurde. Qui a d’ailleurs conduit des gens à faire des propositions encore plus ridicules, du genre, seulement lorsque l’on se présente à un guichet ou à un service public. Mais, vous imaginez qu’on va demander à un postier, à une assistante sociale, à un gazier, à un électricien, de faire ce que des policiers ne feraient pas, c’est-à-dire de dire : « Ecoutez, je ne vous réponds pas tant que vous êtes voilée ». C’est manquer de tout sens pratique. Oui, on fera une contravention – parce que je ne propose pas qu’on envoie les gens en prison – à ceux qui se promènent avec un voile intégral.
Roselyne FEBVRE.- Donc, une résolution, ce n’est pas assez, c’est petit bras, quoi ?
Jean-Luc MELENCHON.- Cela n’a guère de sens, puisque, par définition, ceux qui font cela, si vous voulez bien le regarder, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Est-ce que l’éternel dieu s’est penché sur la France et a suggéré à quelques femmes de mettre un voile intégral ? Non, bien sûr que non. Ce sont des bandes, des sectes religieuses qui ont décidé de provoquer la loi républicaine, qui ont décidé de voiler leurs femmes. Parfois, elles sont assez sottes pour le vouloir elles-mêmes, de sorte que cela exerce une pression sur toutes les autres femmes de cette confession, en disant : « Eh vous, pourquoi vous ne mettez pas un voile ? Vous êtes une pervertie, vous êtes une dévergondée ». Ces gens-là attaquent la nature républicaine de notre Etat. Donc, bien sûr que l’on doit punir et comment le fait-on ? Si vous êtes dans votre voiture avec votre téléphone portable, vous aurez une contravention ; eh ben, là, c’est pareil ! Vous vous promenez avec un voile intégral, vous aurez une contravention.
Roselyne FEBVRE.- Vous êtes un dur !
Jean-Luc MELENCHON.- Madame, je défends la cohérence de la volonté de vivre ensemble. Nous devons réussir, dans ce pays, le fait que nous nous mélangions et qu’on fasse France de tout bois. En France, aucune religion n’a jamais été persécutée par la République, jamais. Mais, des pratiques religieuses sont interdites, parce qu’elles dérogent au droit commun.
Roselyne FEBVRE.- Est-ce que le Parti socialiste, là-dessus, là aussi, on est divisé, mais visiblement, ils sont contre l’idée d’une loi, est-ce que le Parti socialiste est trop frileux, encore, sur ce genre de thème-là ?
Jean-Luc MELENCHON.- C’est un débat compliqué, vous savez ?
Roselyne FEBVRE.- Oui, c’est compliqué.
Jean-Luc MELENCHON.- Il faut donc éviter de tordre le bas à qui que ce soit, par des invectives ou des mises au pied du mur. Je suis pour qu’on convainque. Je ne suis surpris de voir les socialistes, comme d’habitude, ne pas savoir ce qu’ils veulent, parce qu’ils sont à la fois contre la Burka, qu’ils trouvent déplaisante, et ils ne sont pas pour l’interdire, donc on ne comprend rien à ce pour quoi ils sont. Il faut avoir le courage – et c’est cela que je leur dis : « Quel genre de société voulez-vous ? ». La République est-elle un régime neutre ? Non, elle n’est pas un régime neutre. Chaque jour, on condamne des gens pour des pratiques sectaires, pas à cause de leurs convictions, mais à cause de leurs pratiques. Donc, si cette pratique est condamnable, si elle est attentatoire à la dignité des femmes, ce serait la première fois qu’on verrait au nom d’une espèce de différencialisme, c’est à la limite quoi, comme ce sont des indigènes, ils s’habillent comme ils veulent ? Comme ce ne sont pas vraiment nos égaux, ils font ce qu’ils veulent ? Ce sont des animaux ? Non, il faut traiter les gens, chaque personne a droit à un égal respect à sa dignité et, comme je respecte pour ma part, toutes les personnes humaines, je ne suis pas d’accord pour que l’une ou l’autre soit dégradée du fait de sa religion.
Roselyne FEBVRE.- Dernière question, qui concerne le droit de vote aux élections locales. On a l’impression que c’est un vieux serpent de mer. Tous les gouvernements successifs en ont parlé, comme par hasard, avant les élections. C’était dans les 110 propositions de François Mitterrand en 1981, mais personne ne l’a fait. Martine Aubry, finalement, coupe l’herbe sous le pied d’Eric Besson, qui s’est dit d’accord ‑ le Ministre de l’immigration ‑ tout en disant que Nicolas Sarkozy n’y était pas prêt. Que faut-il faire là-dessus ?
Jean-Luc MELENCHON.- Moi, j’en suis partisan et de longue date. J’ai observé, comme vous, que tout cela donnait souvent lieu à des utilisations pas très correctes. Parce que l’on sort cela au bon moment… Mais là, je ne sais pas si c’est le cas. Tous, ce que nous voulons arriver à démontrer, c’est l’hypocrisie d’individus du type Eric Besson et compagnie, qui sont, vous savez, comme les chauves-souris. Voyez mes ailes, je suis oiseau. Voyez mes pattes, je suis souris. Donc, voyez mes ailes et je sors du PS, voyez mes pattes je suis à droite et au gouvernement de droite. Nous voulons faire la démonstration, tous, à gauche, de l’hypocrisie de ces gens, parce que l’on prend au sérieux ce qu’ils font et ce qu’ils disent. Maintenant, il y a un aspect, pour répondre à votre question, qui est évidemment un peu manœuvrier. Elle cueille au passage, Besson, qui a l’air d’un idiot dans cette circonstance. Mais, pour autant, doit-on reléguer cette question au seul aspect folklorique et politicien de l’affaire ? Non. Je crois qu’une question de fond est posée. Les immigrés qui vivent parmi nous, qui paient des impôts ont le droit de participer aux élections notamment.
Roselyne FEBVRE.- Dernière question avant de nous quitter : Eric Besson a été comparé, par un de vos anciens camarades socialistes, à Pierre Laval. Une telle comparaison est-elle justifiée ?
Jean-Luc MELENCHON.- Nous sommes tous, à gauche, en général, très amateurs d’histoire. Donc, nous nous souvenons des personnalités qui ont marqué. Nous, dans le mouvement socialiste, nous avons quelques figures de grands criminels : Déat, Doriot, qui ont quand même fini dans la collaboration. Mais, avant de finir dans la collaboration, ils avaient commencé par la capitulation intellectuelle et Eric Besson est sur la pente de la capitulation intellectuelle, qui est déjà passée. Il est dans un au-delà de la droite et de la gauche et en France, l’au-delà de la droite et de la gauche, cela a toujours été l’extrême droite.
Roselyne FEBVRE.- Merci à vous d’avoir été là, Jean-Luc Mélenchon et bonne chance, donc, pour les élections et votre mariage avec le Parti communiste pour les élections régionales. Merci, on se retrouve plus tard sur France 24
@Darthé-payan post 600 : tu dis "C’est école proposée comme entreprise, l’éducation un produit, la religion le produit dérivé, la jouissance, l’argent, le mystique enrobant le tout. C’est le degré zéro de l’éducation et de l’instruction. L’école publique et laïque en mourrait et la république" et j'en profite pour recommander la saine lecture de 2 livres sur l'éducation en général :
- À l'école des compétences : De l’éducation à la fabrique de l’élève performant de Angélique del REY http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-__l_ecole_des_competences-9782707159380.html
- Petit cours d'autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon et illustré par Charb http://www.mediapart.fr/club/blog/dianne/220709/petit-cours-d-autodefense-intellectuelle
Comme le dirait Chomsky, on bon système d'éducation serait apprendre l'auto-défense intellectuelle aux élèves, lycéens et étudiants, et comme l'a très bien développé finement Del Rey (toute aussi philosophe de formation que Jean-Luc Mélenchon) ici http://malgretout.collectifs.net/spip.php?article104 ça n'en ferait pas une anti-chambre de l'idéologie dominante, et un conditionnement pour le transformer en "ressource humaine" et non en citoyen émancipé.
PS : je rejoins carole G post 586 sur le ton assez injurieux et répétitif du triumverat que tu formes avec tes camarades pour t'opposer à certains de tes contradicteurs (alors que vos apports sont intéressants). Je pense qu'il est plus du à un ahurissement de voir l'état de délabrement de l'idéal républicain qui nous vient de la Révolution, et la méfiance illégitime qu'il inspire dans les rangs de l'autre gauche, qu'à une réelle méchanceté de votre part. Mais tu ne convaincra pas certains coeurs égarés qui sans se rendre compte, ont (j'ai l'impression) une vision de la vie commune dans un pays finalement pas très éloignée de l'esprit du melting-pot à l'américaine (des tas d'ingrédients pour former une salade, mais rien ne se mélange), quand bien même ils adopteraient les postures les plus critiques vis-à-vis des USA. La République n'est pas le melting pot à l'anglo-saxone (même délesté de la libre circulation du port d'armes et les références à dieu), son esprit est émancipateur, solidaire et universaliste, pas le cotoiement tolérant et libertaire de toutes les différences et des individualités, ni l'erradication uniformisatrice des différences bien sûr. Mais avec le ton de votre triumverat, et le côté marteau lourd, vous n'aiderez pas Jean-Luc Mélenchon ;-)
Par contre, pour des personnages comme le frère de DCB dont j'ignorais l'info sur Faurisson, faut pas se gêner pour se défouler (mais sur les idées, pas les personnes). Bon courage à Gilles sinon.
@Lettre aux aveugles
Je pense qu'il y a quelque chose que tu ne comprends pas: c'est le libre choix des femmes. Quand on parle d'avortement, on dit que c'est à elles de décider si oui ou non elle garde une grossesse. On ne dit pas que l'avortement c'est bien et doit être préconisé comme moyen de contraception. Le principe général c'est sous jacent: c'est aux femmes de choisir et le droit à l'avortement existe.
Je pense que cette notion de choix pour les femmes, tu ne le vois pas du tout. Tu dis qu'une loi c'est général mais justement c'est ce qu'on a compris avec la loi sur l'avortement c'est que c'est aux femmes de choisir. Que c'est cela qui est essentiel. leur permettre, leur donner les moyens de ce choix et que ce ne soit ni le médecin, ni leur homme, ni l'Etat qui décide pour elle. La liberté de choisir est au coeur de la libération des femmes.
lola dit: (18 janvier 2010 à 20h44)
"Vu que certaines personnes proposent tout bonnement sans sourciller l’interdiction de tous les voiles."
Bon, moi je change d'avis, je suis pour l'interdiction du voile, de la burka, du fichu, de la cagoule, des chapeaux, des casquettes et des capuches.
(Et je vais convertir tout mon pognon en actions chez les fabricants d'ombrelles et parapluies, héhé...)
@ Annie
Quel ton injurieux ai-je employé ? C'est un peu fort le café !
C'est plutôt les républicains laïques (Jean-Luc Mélenchon, Gilles, Demetrio, José Angel et moi-mëmes) qui ont eu leurs propos dénaturés et qui a dit à certain que ce qu'il affirmait allait entraîner la troisième guerre mondiale ou le port de l'étoile jaune ?
Qui ne cesse de faire des amalgames douteux et traitent d'islamophobes les républicains laïques que nous sommes ?
Qui a affirmé que les propositions de Jean-Luc Mélenchon vont aller jusqu'à lancer des pogrons anti-musulmans ? Qui ?
Qui donne l'image d'un Jean-Luc Mélenchon du même accabit que Copé ou Marine le Pen (je te renvoie au post de Ermler) ? Qui ?
Allors je te remercie pas de faire croire que j'utilise un ton ordurier et qui a parlé à mon propos de'fils de Gilles" et que c'est pour me vanger et le reste... qui ? Moi peut-être ? ! Si tu penses ce que tu as écris c'est pas la peine de m'adresser de nouveau et de faire semblant comme certains de compartir pour mon père. Je suis écoeuré !
Fabien
Ermler
De toute façon cela repose la question. La République est-elle de gauche ou de droite? Je ne pense pas qu'il y ait une république "neutre". La République du Vénézuela, la République des Soviets, la 5ème République fondée par De Gaulle. Il y a une sacrée différence!
C'est cela qu'il faut préciser quand on parle de République. On a toujours l'impression que dans la bouche de certains c'est une valeur en soi, en dehors de la lutte des classes, alors qu'au contraire on voit très bien combien la lutte des classes traversent radicalement ces notions.
lola dit: (18 janvier 2010 à 20h44)
« Vu que certaines personnes proposent tout bonnement sans sourciller l’interdiction de tous les voiles. »
Et ça va foutre en l'air l'érotisme du mariage !
Ces gens là sont bien comme les curés, en vérité.
Bonne nuit tout le monde.
@Lola
Bonjour,
Je voulais juste de dire que les commentaires de 4 Août du genre "T’es en plein délire là, arrêtes, j’me pisse dessus ! " sont fréquents. Il ne dit rien du tout, ne démontre très rien et se moque simplement de son interlocuteur. Il utilise ce procédé de gamin de se fiche de la tête de l'autre de façon gratuite parce qu'il n'a rien à dire. Pas très malin, vraiment!
@ propos d'éducation populaire. Ce qui me préoccupe c'est le "respect de la trajectoire de chacun".
C'est en ça que je trouve l'approche de Rancière intéressante.
Je ne dis pas que les élèves n'ont rien à découvrir, tout au contraire. Ni même qu'ils doivent réinventer le fil à couper le beurre, ni même qu'ils doivent être livrés à eux-mêmes. Je suis pour l'éducation. Seulement la connaissance des choses passent par la capacité à produire du sens qu'a l'élève et plus largement nous tous. Il s'agit de restaurer la confiance en cette capacité qui est le moteur de la trajectoire. Et au-delà la confiance dans celle des autres.
Sinon je trouve pertinent les démarches qui développent le rapport au réel. Se heurter à la réalité pour apprendre quelque chose de soi, des autres et du monde. Faire l'expérience du fait que ce qui est vraisemblable n'est pas forcément vrai et inversement. Faire l'expérience de la multiplication des points de vue pour se décentrer et comprendre par là qu'on n'est pas le centre du monde. Et à ce titre, étudier l'héliocentrisme et la révolution copernicienne c'est peut-être un peu plus que d'étudier les astres.
Et je trouve pertinent les démarches qui encouragent la prise d'initiatives, l'implication dans le processus d'apprentissage comme je trouve pertinent les démarches qui permettent d'éprouver la relations aux autres en matière de solidarités, complémentarité, tout ce qui permet de chercher trouver une juste place, et de pouvoir se considérer et considérer l'autre comme sujet.
Et je trouve pertinent de multiplier les supports qui permettent de se construire et de se réaliser dans un métier (et pas seulement) mais je me méfie de la culture quand on s'en sert pour exclure.
Je ne développe pas d'exemples pour ne pas faire trop long.
EXTRAIT
« […] Une nouvelle hiérarchie utilitariste.
Dans l’esprit de ceux qui veulent aider les jeunes, la menace règne. Dès lors, celui qui exerce une responsabilité pédagogique se comporte comme quelqu’un qui se trouve face à un danger : il doit vaincre celui-ci et aider le plus grand nombre à en sortir victorieux. Ainsi, notre société se durcit chaque jour davantage : tout savoir doit être « utile », tout enseignement doit « servir à quelque chose ». Parce que, avec la victoire absolue du néolibéralisme, l’économie est devenue pour nos contemporains une sorte de seconde nature. L’économie est.
Le travail clinique, lui aussi, est affecté par cette « exigence d’efficacité ». Et ne pas s’y laisser prendre, c’est faire preuve d’une vraie résistance. Car aujourd’hui, la tendance à assimiler les hôpitaux publics à des entreprises, selon la fameuse formule « l’hôpital est une entreprise » lancée il y a quelques années, amène à raisonner quasi exclusivement en termes de logique économique et stratégique : les responsables administratifs et médicaux sont invités à traiter les problèmes de santé d’un point de vue économique et stratégique. Cela les rend prisonniers - à leur corps défendant pour beaucoup - d’une logique économique qui a tendance à exclure ou à ne pas tenir suffisamment compte de la diversité des autres logiques impliquées dans des fonctions soignantes. Certes la gestion hospitalière est une tâche nécessaire et difficile. Mais elle serait rendue plus aisée si elle s’articulait mieux à une réflexion approfondie sur les réels besoins et attentes des patients, sur les compétences et l’engagement des professionnels ainsi que sur la nature très spécifique de ce qui est à « gérer », à savoir la souffrance, souvent l’approche de la mort et de multiples autres drames humains. La productivité est loin d’être l’enjeu unique et les points de vue non économistes ne sont donc pas des discours enfantins ou chimériques. « Je n’ai pas su assez écouter », disait récemment un ancien ministre de la Santé. Il y a effectivement un problème d’écoute là aussi.
Il en va de même dans l’Education nationale, où la recherche de l’efficacité immédiate tend à s’imposer comme idéologie sinon comme objectif accessible. Le sens de l’enseignement, le choix des programmes, ou encore l’épuration de tout savoir non utile ne semblent pas toujours reposer sur une vraie réflexion collective. Car il est clair et évident dans l’esprit de beaucoup que nous ne pouvons pas nous offrir le « luxe » d’apprendre des choses qui « ne servent pas »…Et que les efforts de tous, élèves et enseignants, doivent être tendus vers la recherche des meilleures compétences, des meilleurs diplômes, considérés comme des assurances pour survivre dans ce monde de danger et d’insécurité caractérisé par la lutte économiste de chacun contre chacun.
Du coup, se met en place une hiérarchie implicite des métiers. On ne peut plus voir un jardinier, par exemple, et se dire simplement : « cet homme a choisi ce métier parce qu’il aime son travail. » Pour les jeunes, le choix d’un tel métier signifie très concrètement une « orientation », c’est-à-dire un échec en telle année du cursus scolaire. Il en va de même pour le charpentier ou l’ébéniste par exemple : ils peuvent aimer ou non leur travail, mais, de toute manière, leur choix professionnel reste aux yeux de la société le fruit d’un moment d’échec. Dans la logique de cette sélection « naturelle », un infirmier serait ce qu’il est « à défaut d’être médecin », parce qu’il aurait échoué dans la course au sommet…
Suivant cette logique digne d’un élevage industriel, les hymnes chantés aujourd’hui à la « différence » et à la « diversité » resteront d’inutiles prières incantatoires auxquelles, évidemment, personne ne croit, tant que ne sera pas assuré le respect de la diversité des trajectoires de chacun. Cette réalité de la sélection, ou plutôt des « voies de garage », est celle dans laquelle vit et pense le jeune d’aujourd’hui. […]»
Les Passions tristes, Miguel Benasayag et Gérard Schmit, février 2003, éditions La Découverte
@ Jennifer
Le principe général c’est sous jacent
Je vois que tu as pris les tics de JM...
Sinon expliques moi, parce que je sens que ça va être intéressant:
c’est aux femmes de choisir et le droit à l’avortement existe.
leur permettre, leur donner les moyens de ce choix et que ce ne soit ni le médecin, ni leur homme, ni l’Etat qui décide pour elle. La liberté de choisir est au coeur de la libération des femmes.
Il est de notoriété publique que les femmes voilées ont droit à tout ça, n'est-ce pas ! Oui ? Non ?
J'en ai marre
Oui d'accord avec toi et surtout le point 5 semble le seul fondé! Et justement il n'a rien démontré qui satisfasse à ce point 5. C'est pourquoi dans son dernier interview il constate qu'il ne pourra pas y avoir de loi contre la burqâ. Ce qui est difficile à digérer c'est qu'il semble en être désolé. J'ai des fantasmes que si Gérin n'avait pas fait sa proposition de loi, et qu'on ne serait pas dans cette période politique où on constate que c'est une diversion face aux vrais problèmes et qu'il n'y avait pas le Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon aurait pu lui-même la proposer. Ca me rend malade. Mais j'espère me tromper (sur ce, j'en suis de moins en moins sûre). Aucun autre parti politique n'a eu l'imprudence de foncer comme Jean-Luc Mélenchon sur le sujet.
à Louise (18 janvier 2010 à 22h12)
J'avais entendu il y a quelques années, sur France Culture, le grouillot du Figaro Alain-Gérard Slama pontifier que selon lui une vie réussie était "une vie consacrée à la pensée"...
UFALParis le 17 janvier 2010
Module Laïcité : « Les enjeux du combat laïque aujourd'hui »
par Bernard Teper, le 19 janvier
Cette conférence s'inscrit dans un cycle inauguré le 12 janvier par celle de Jean-Marie Kintzler. Celui-ci a montré que l'on pouvait penser la République laïque à partir de ses éléments structurels : il est possible de mettre en évidence trois marqueurs permettant de distinguer l'État de droit de l'État totalitaire, ainsi que deux ruptures permettant de distinguer ces deux figures de l'État de droit que sont l'État communautaire et la République laïque.
En vue de la révolution républicaine que nous appelons de nos vœux et dont nous avons besoin pour rompre avec le néolibéralisme et son allié objectif, le communautarisme, il faudra franchir un pas : passer du dispositif théorique à la République sociale, qui apparaît plus que jamais comme le seul projet politique émancipateur face aux projets concurrents. Comme le soulignait Jean Jaurès, la République sociale est la république poussée jusqu’au bout. De mars à juin 2010, les questions des services publics et de la protection sociale, de l'école, de la diversité... se succéderont tous les mardi.
Mais revenons au début de ce cycle, car pour penser la République sociale, il convient de bien comprendre son principe constitutif, à savoir la laïcité. Ceci fait l'objet de quatre conférences consécutives.
Celle du 19 janvier, par Bernard Teper, a pour vocation d'exposer les enjeux politiques, mais aussi économiques et sociaux de la laïcité. Elle pourra ouvrir la voie à une réflexion sur les stratégies possibles pour promouvoir le principe de laïcité, tant au niveau national qu'international.
Si la philosophie politique permet de rendre intelligible le modèle républicain, le droit positif donne au principe de laïcité sa traduction juridique. La deuxième conférence, assurée par Charles Arambourou le 26 janvier, envisagera donc les aspects juridiques : il s'agira d'étudier d'une part la loi de 1905 (qui traduit dans le droit la rupture avec le théologico-politique) et d'autre part la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (qu'il ne faut pas confondre avec la Cour de justice de l'union européenne).
Catherine Kintzler (les 2 et 9 février) analysera ensuite la laïcité comme concept, avant de nous livrer une analyse inédite de l'articulation entre laïcité et culture.
Les cours auront lieu à Paris (XIè) au lycée Dorian, 74 avenue Philippe Auguste, métro Nation ou Alexandre Dumas, de 20h à 22h en salle des devoirs (salle fléchée).
PROGRAMME COMPLET DU CYCLE DE CONFERENCES sur le site de l'UFAL
@Jennifer
Je découvre 4 Août et en effet…peut-être que l’anonymat d’internet lui donne le courage de la vulgarité, je ne sais pas.
Il n’avait pas volé ma répnse tout à l’heure:
« Si tu me crois dupe de la malveillance méprisante que cache la jovialité affectée de tes posts, et dupe de la paresse intellectuelle que cachent tes slogans… »
Ses parties de ping pong me laissent de marbre.
@Jennifer
Et que dis-tu de la confusion sur ce qu'est le voile dont il est question, comme je l'ai dis un peu plus haut à Annie?
Lola post 709
tu dis: "Ce qui fait tomber de fait l’argument du voir sans être vu, ou de la réciprocité des regards."
Moi tous ces arguments sur le regard, voir le visage de l'autre, ne pas être pris pour un prédateur sexuel me donnent la nausée. En gros, c'est parce que cela gêne certains dans leur subjectivité et leur narcissisme (qu'on pourrait les supposer être prédateurs) ou alors autre considération philosophique sur l'échange du regard, le rôle du visage etc... Vraiment fonder une loi sur ce genre de considérations subjectives c'est vraiment même incroyable qu'ils pensent que ça puisse même marcher une seconde. Heureusement la loi est plus juste et générale et ne prend pas en compte ce genre de considérations. Elle demande qu'il y ait une atteinte réelle aux droits de l'homme!
Ah bin vi moi j'dit que c'était pas intégral pisqu'on voyait les zieux.
Putain, ça devient grave grave grave...
@ Jennifer 740
Non, ces commentaires ne sont pas fréquents, arrêtes de raconter des bobards. Ils n'arrivent que tout les 2 ou 3 ans, quand un tsunami de connerie déferle sur ce blog.
Bises.