12jan 10
Au moment d’installer cette note sur mon blog, j’ai appris la mort de Daniel Bensaïd. Il s’agit d’un des fondateurs de la Ligue Communiste Révolutionnaire, et du NPA. De nombreuses personnes sont très affectées par cette disparition, bien au delà du cercle des membres de ces deux organisations. En effet, il s’agit d’un intellectuel dont le travail théorique a enrichi la pensée et les manières de voir de gens extrêmement divers à gauche. En cela il était davantage qu’un homme de parti au sens strict du terme, même si son engagement militant effectif ne peut être séparé d’aucune façon de ce qu’il pensait. En ce moment, quand tant de marionnettes sans consistance saturent l’espace médiatico politique, il est angoissant de voir partir un des manieurs d’idées qui entretiennent le terreau commun de tous ceux qui essaient d’être fidèles à l’exigence d’une pensée construite. Daniel Bensaïd était marxiste et donc un contributeur actif à la pensée matérialiste. Il manquera donc à tous ceux qui s’alimentent à cette source. Le 23 janvier le NPA lui rend un hommage militant. Je m’y trouverai d'une certaine façon comme dans ma famille.
Dans cette note je parle de madame Ashton, que j’ai auditionnée avec mes collègues au parlement européen. Et d’une discussion sur le voile intégral en secrétariat du Parti de gauche. Comme le journal gratuit "Direct matin" a fait sa une avec notre meeting de lancement de campagne du Front de gauche et publié un papier reportage, l'interview que je devais y avoir a dû être bien réduite. Pourtant le travail était de qualité. Comme je pense qu'elle a de l'intèrêt au delà du jour concerné, je la publie en intégrale en fin de note
LA BARONNE EST GLUANTE
J’ai fait l’aller retour lundi à Bruxelles pour participer à l’audition de la madame Ashton, la nouvelle vice présidente de la Commission Européenne, en charge des affaires étrangères. Elle planchait devant la commission des affaires étrangères. Il y avait foule ! Photographes, journalistes super triés sur le volet, invités des autres commissions en nombre contingenté et ainsi de suite. Je suis le vice président de cette commission et je faisais donc partie des premiers intervenants autorisés à lui adresser la parole. Une minute pour moi pour une question et une seule. Deux pour elle pour répondre. Puis de nouveau une minute pour moi pour réagir et poser une autre question. Et une minute pour elle de conclusion. C’est ce que l’on appelle un débat contradictoire au parlement européen. Bon ! Pourquoi pas. Le résultat a été assez consternant. Qu’on en juge. Je lui fais remarquer qu’elle n’a rien dit du partenariat transatlantique dans son propos liminaire alors que la Commission, le Conseil et le parlement l’ont déclaré prioritaire. Je lui demande ce qu’elle compte faire pour la formation du grand marché transatlantique dont le Parlement et le conseil ont souhaité l’achèvement pour 2015. Je pousse la courtoisie jusqu’à lui préciser que je ne soutiens pas du tout ce projet pour lui éviter de faire du zèle le cas échéant. Il y a quelques rires amusés. Réponse stupéfiante. Elle dit qu’elle n’a jamais entendu parler de ce marché mais qu’elle veut confirmer que le partenariat transatlantique est prioritaire ! Je lui réplique que je suis désolé qu’elle ne connaisse pas ce projet et que je la renvoie pour le connaître aux nombreux textes de la commission, du conseil et du parlement. Elle me remercie de les lui envoyer ! Je crois qu’elle se moque de moi, tout simplement ! Mais quand je lui demande si elle peut me dire quel est, d’après elle, l’adversaire qu’affrontent les troupes européennes en Afghanistan, si elle peut le nommer, et nous dire où nous en sommes par rapport aux buts de guerre poursuivis ça devient surréaliste. Elle me dit que l’Europe fait bien son travail et que de nombreux hôpitaux ont été construits. Mais « il reste beaucoup a faire pour la population » ! A ce moment je me dis qu’en réalité elle ne connait rien aux sujets qui nous occupent. La suite me confortera dans cette impression. Quand l’italien de droite Mario Mauro lui demande à quelle position elle se rattache en ce qui concerne les nombreux points de vue à propos du siège de l’Union européenne au conseil de sécurité de l'ONU, elle répond qu’elle sèche car elle ne connaît pas le dossier ! Quand un autre dit que les tensions, avec la Moldavie, la Biélorussie, les Balkans et ainsi de suite et même la Turquie ont pour dénominateur commun l’action de la Russie et qu’elle lui demande ce qu’elle compte faire, elle répond qu’elle va aller sur place pour connaître les motifs de ces tensions. Quand on lui demande ce qu’elle pense du partenariat privilégié avec le Maroc, et ce qu’elle compte faire, elle déclare que c’est très important et qu’il faut réfléchir tous ensemble à ce sujet. A une nouvelle question sur l’Afghanistan elle rappelle que de nombreux résultats sanitaires ont été obtenus et répète qu’il reste beaucoup à faire car le pays manque souvent de l’essentiel ! Par exemple est-ce que nous savons que dans certains ministères il n’y a pas de téléphone ? Quand il lui est demandé comment elle pense que s’appliquerait la clause d’obligation d’assistance mutuelle en cas d’agression militaire contre un des membres de l’Union, elle répond en nous lisant l’article 42.7 qui le prévoit et nous affirme qu’il faut que le Conseil et la commission y réfléchissent sérieusement pour dire comment cela doit se faire selon les circonstances. En Bosnie elle dit que le vrai problème c’est que les gens veulent seulement vivre en paix. Mais comment ? Bien sûr la question est posée et nous devons y réfléchir tous ensemble ! D’une façon générale, cette femme n’est en rien une pauvre innocente qui serait bizutée par une assemblée de vieux renards. Elle ne sort pas de l’œuf davantage qu’aucun de nous. Elle a été commissaire au commerce extérieur. Elle manie donc sciemment la langue gluante de l’Europe des élites qui agissent sans contrôle. Elle manie cette langue prétexte comme personne ! Toutes ses réponses sont des esquives brodées de bonnes intentions affirmées sur le ton passionné d’une dame catéchiste. « Nous devons absolument dialoguer (prout prout !) et trouver ensemble (prout prout !) une réponse sur ce point » « Nous ne devons pas relâcher nos efforts (scrogneugneu !) en vue d’aboutir à une solution qui convienne sur ce point » « Tous ensemble (ouf !), nous avons le devoir de réfléchir (ollé !)pour dire comment continuer notre travail (ollé !) en vue de voir le succès de nos nouveaux efforts (ollé !) » etc… Jusqu'à la nausée ! J’ai fini par me lasser et je suis parti, mort d’ennui et sidéré par cette scène ou la démocratie parlementaire n’est plus qu’une comédie sans objet ni dignité. Je n’ai même pas eu l’envie de participer à la séance d’évaluation par le bureau de la commission. Je lui donne pourtant 20 sur 20. Personne n’a mieux démontré l’ineptie de sa fonction que cette femme. Sur un plan personnel je lui mets aussi 20 sur 20 car elle ne peut que nous surprendre agréablement à l’avenir parce qu’elle part de zéro et qu’il n’y pas de raison qu’elle ne finisse par apprendre quelque chose, chemin faisant.
LE VOILE EN DEBAT
Hier soir au secrétariat du parti de gauche, parmi bien d’autres sujets, il y avait la discussion de la trame de réponse à faire à la commission parlementaire qui travaille sur la question du voile intégral. J’estime que ce fut un très beau moment intellectuel et d’intelligence collective car à l’exception d’une ou deux personnes dont la conviction était faite, tous les autres s’efforçaient de réfléchir à voix haute en examinant avec minutie les arguments qui étaient mis sur la table, sans aucun des excès qui d’habitude envahissent la discussion de ce genre de thème. Quelqu’un s’est même risqué à dire qu’il se sentait capable d’être d’accord avec le dernier qui a parlé tant ce type de sujet soulève d’argumentation bien construite et passionnante ! On a ri ! Et tout le monde était d’accord pour dire qu’en effet c’était bien ce que chacun ressentait souvent ! A la fin nous sommes convenus de notre réponse. Son intérêt est dans l’ordre du raisonnement qu’elle produit. Je vais le résumer en notant les étapes, au risque de la lourdeur d’exposition.
1) Nous ne nous intéressons pas au fait en raison de sa singularité. Toutes sortes de gens portent des accoutrements étranges, y compris religieux et nombre d’entre eux sont ridicules.
2) Nous nous y intéressons parce qu’il se donne lui-même une signification particulière concernant le statut de la femme. Ce statut diminué et diminuant se manifeste notamment par le refus de permettre une identité visible à la femme. De plus il la réduit ostensiblement au statut de proie sexuelle qui se défend du regard des hommes.
3) En cela le port du voile est un traitement dégradant pour les femmes. De plus il porte atteinte à notre exigence d’égalité totale entre hommes et femmes.
4) Il détruit aussi la possibilité de vivre ensemble qui est le fondement d’une société ouverte. Il est en effet impossible de faire société quand « on ne sait pas qui est là ». En ce sens c’est le droit de tout un chacun à connaitre l’identité de la personne à qui il s’adresse ou qui s’adresse à lui qui est nié.
A ce point donc nous sommes tous d’accord sur le fait générateur du débat et la caractérisation est la même pour tous. De nombreuses interventions ont complété l’argumentaire dans des directions parfois très surprenante et originale comme lorsque quelqu’un évoque l’idée que la maitrise des images dans l’espace public et des incitations qu’ils contiennent est déjà réglementé comme pour la publicité et que la gauche a toujours préféré neutraliser cette espace notamment quand elle se montre anti-pub.
5) La loi a le droit d’intervenir sur ce sujet mais il lui faudrait alors respecter de nombreuses conditions très précises. Pourquoi en a-t-elle le droit ? Quelles seraient ces conditions ?
6) La pratique de n’importe quelle liberté peut recevoir une limite si son exercice contrevient à un droit fondamental. La déclaration universelle des droits de l’homme le prévoit et les textes de références de l’union européenne en la matière le rappellent. Le port du voile intégral en tant que traitement dégradant et en tant que négation des droits du public à connaitre l’identité des gens qui compose la société qui les entoure nie des droits essentiels de la personne humaine
7) La loi ne sanctionne pas des croyances mais des pratiques lorsqu’elles sont illicites du point de vue du droit commun.
8) une loi dont l’origine serait le port du voile intégral ne pourrait cependant être une loi sur le voile car la loi doit être égale pour tous et fixer des normes impersonnelles.
9) si une loi devait être proposée elle ne pourrait donc viser une communauté religieuse mais sanctionner un comportement du point de vue des droits fondamentaux lorsqu’ils se trouvent mis en cause. Si une loi devait être mise en débat elle devrait donc inclure l’ensemble des cas qui voient mis en en cause l’égalité des hommes et des femmes et des pratiques de discrimination entre eux. Ainsi à propos des horaires d’ouverture des établissements de sport. Ainsi des pratiques de refus d’intervention du personnel soignant en raison du sexe de ceux-ci.
10) Il existe un doute légitime sur la cohérence des motivations féministes et laïques de ceux qui proposeraient une loi sur ce sujet dès lors qu’ils seraient en même temps partisans de la « laïcité positive » prônée par le pape puisque celle-ci demande le retour du droit a la pratique en public des rites religieux. Ce doute se confirme au vu du fait que les mêmes sont responsables de la fermeture de nombreux centres d’IVG acte qui ont pour conséquence la réduction effective d’accès à l’exercice d’un droit fondamental pour les femmes.
11) Comme suite à ces prémices l’appréciation du Parti de gauche se résume ainsi : la loi serait fondée à agir à la condition qu’elle respecte scrupuleusement les conditions qui la rendrait légitime et conforme aux motifs qui la conduise elle-même à condamner certaines pratiques.
LA FAUTE AU CALENDRIER
Voici donc l'interview intégrale donnée au journal gratuit "Direct matin".
Le Front de gauche a lancé sa campagne dimanche. Pourquoi avoir mis autant de temps à conclure un accord national ?
La faute au calendrier ! Au Parti de gauche, nous avions décidé dès mi-juin de partir en liste autonome dans tout le pays et notre programme était prêt fin septembre. Le Parti Communiste a arrêté sa position fin novembre. Nos nouveaux partenaires plus tard encore. On a donc du faire en cinq semaines ce que d’autres ont fait en cinq mois. Cela aiguise les difficultés traditionnelles pour composer ce type de listes
L’Ile de France a notamment été un sujet de discorde ?
Bof ! J’avais proposé ma candidature au moment de l’affaire Jean Sarkozy. Je lançais un défi à la droite ! J’aurais aimé et su mener cette campagne car j’ai été un élu de la région parisienne durant 17 ans. Les communistes sont très attachés à la candidature de Pierre Laurent. Mon devoir est d’aider au rassemblement. Nous ne devons pas reproduire les luttes de personnes du PS. Je ne serais donc pas celui par qui la discorde arrive. Pierre Laurent est dorénavant notre premier de cordée en Ile de France! Je le félicite et je vais l’aider autant que possible. Dans cette région, trois des principaux dirigeants du Parti de gauche seront tête de liste départementale. Nous allons donc mener une campagne très ardente.
Vous ne serez donc pas candidat ?
Non, j’avais dis que ce serait l’Ile de France ou rien parce que c’est là que je maitrise la connaissance des dossiers locaux. Dès lors, mon rôle sera national. La droite va me trouver sur son chemin partout dans le pays. Et on me verra beaucoup en Languedoc Roussillon, au côté de René Revol qui y mène une liste formidable de l’autre gauche rassemblée !
Dans cette région, le front de gauche a conclu une alliance avec le NPA. Pourquoi ?
Cette région devient un symbole. Toute l’autre gauche est unie, dès le premier tour. Et un accord est conclu avec les Verts : celui des deux qui arrivera en tête mènera la liste de fusion du deuxième tour. Nous voulons faire barrage à la droite et écarter Georges Frêche. Ce n’est pas simple. La droite tire sa force de la division que Georges Frèche a installé à gauche. Le PS joue un jeu dangereux. Il croit qu’il va gagner 30 régions sur 22 en fermant les yeux sur toutes les combines.…. C’est dangereux : Nicolas Sarkozy est un chef de guerre. Il ne se laissera pas faire. Il a créé une ambiance épouvantable avec le débat sur l’identité nationale et le retour du sécuritaire. Je mets en garde solennellement toute la gauche. Entrer en campagne comme si c’était gagné d’avance est très dangereux!
Alors pourquoi ne pas avoir fait d’alliance nationale avec le NPA ?
Bien sûr, cela aurait été tellement mieux ! Mais l’union de l’autre gauche a quand même progressé depuis les européennes ! Le PCF soit autonome avec nous dans 17 régions : c’est un évènement dans la vie de la gauche. L’accord avec le NPA se fait dans 8 régions. C’est formidable ! Au total, le jeune Parti de Gauche, partout autonome et unitaire à la fois, joue le rôle de trait d’union.
Quid du second tour ?
Le Front de Gauche et le NPA disent la même chose : il y aura une fusion des listes de gauche pour battre la droite. Mais pas question de Modem là dedans: c’est un parti avec une histoire et un programme de droite.
Avez-vous déterminé un objectif global pour cette campagne ?
D’abord ramener au vote la France qui souffre, lutte, mais s’abstient. Améliorer notre score des européennes, passer devant le Modem et le Front National ! C’est possible. Les élections régionales nous rapprochent du terrain et nos militants y sont très présents.
Quels seront vos thèmes de campagne ?
Répondre à l’urgence écologique et sociale ! La vie est encore plus dure depuis la crise. Donc, la gauche routinière doit être remplacée par une gauche de combat. Certaines politiques doivent complètement changer. Exemple : il faut sortir totalement les services publics des appétits du marché. L’aide aux entreprises ne peut plus être à guichet ouvert. Elle doit être exceptionnelle et sous condition d’engagements sur l’emploi et l’environnement. Assez de cadeaux clientélistes ! L’école de tous d’abord ! Pour les établissements scolaires confessionnels, les régions doivent s’en tenir aux obligations légales, sans un centime de plus. Bref : l’intérêt général d’abord.
Mes condoléances aussi aux très proches de Daniel qui ne pourront pourtant pas être à son enterrement. A tous ceux qui l'aimaient, qu'il aimait car il avait un grand coeur et a tant donné. Ils sont nombreux.
A Flo en particulier dont je partage l'immense tristesse.
mercie pour ce blog de M.jean Luc
Et allez, une affaire qui marche, un bon plan, une fine arnaque.
La preuve, encore deux escrocs sur le coup :
Fillon se rallie à l'idée d'un texte de loi sur la burqa
Voile : Valls pour une loi et une amende
Monsieur Mélenchon, Sauvez-vous !
J’ai bien aimé les règles pour organiser le débat, le débat est trés détaillé,très instructif…
Hé là hé là tout doux l'ami (Hub, ci-dessus, 0h16) : la de la haute qu'a foutu les morpions à Brassens c'était Madame la marquise... Faudrait voir à pas mélanger les torchons et les serviettes, sacré bordel de vierge enceinte !
D'autre part, excusez maître si je, suis bougrement coupeur de cheveu, mais, pour bien connaître "l'oiselle" en question, ce n'est pas qu'elle demandait à tonton Georges de lui réciter du Claudel, ô non, mais elle-même qui en récitait (elle m'a du reste assuré que c'était pour se venger du fait que tonton Georges, peu avant et fort inélégamment, lui avait dit qu'il regrettait ses amours avec la p'tite enfant de Marie que lui avait soufflé l'évêque, quel muffle !)
Une autre vidéo sympa de Bensaïd, juste avant la création du NPA.
@Annie sur le fil précédent
Je vais tenter de répondre à tes remarques le plus synthétiquement possible en regrettant par avance le temps qui me manque pour mieux expliquer mes vues.
J'ai qualifié de laïcarde la position de Jean-Luc Mélenchon dans cette affaire, j'assume le sens dépréciatif de ce mot, être intégralement laïque ne veut pas dire
limiter la religion alors même qu'elle reste confinée à la sphère privée.
Or, c'est bien le cas, la burqa que je sache reste interne à l'ordre républicain, aucune loi chez nous n'impose cette pratique
tandis que Jean-Luc Mélenchon au contraire, parle d'une"fonction idéologique et politique", d'un "viole de la norme laïque" ou de "violence symbolique".
C'est l'accusation vague, faible et répendue: "elles testent la république". Des minarets, d'autres disaient la même chose.
Dirons-nous aussi des femmes voilées en général qu'elles testent la république?
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon reprend ces arguments pour appuyer sa conviction puisqu'ils étaient déjà ceux des anti-minarets?
Jean-Luc Mélenchon peut bien sincèrement affirmer que l'islam n'est pas en question mais de fait, en réduisant la burqa à un symbole finalement
islamiste, Jean-Luc Mélenchon confond islamisme et rigorisme ou fondamentalisme et assimile une pratique islamique à une pratique islamiste.
C'est une confusion courante, l'islamisme mêle la religion à la politique et est incompatible avec la laïcité tandis que le rigorisme (car pour elles,
la burqa est bien une expression rigoureuse de l'islam, ce qui est leur liberté interprétative et pas notre affaire) n'est pas par lui même incompatible
avec la laïcité.
Voilà pour la première jambe de sa démonstration, prenons l'autre jambe: un sujet à un visage.
Conviction de filiation curieusement religieuse, croirons-nous que le regard est le miroir de l'âme? A la suite de Lévinas, dirons-nous
que c'est par le visage d'autrui que s'ouvre à moi l'expérience de l'Autre, pierre angulaire de toute éthique?
Souvenons-nous de la volupté qu'il y a dans nos conversations amicales ou amoureuses cerclées de nuit ou de pénombre, ici-même, nous dialoguons
sans connaître nos visages, nos pseudos sont nos masques et rien n'est retiré à notre qualité humaine pour autant.
Voulons-nous d'une société intégralement gouvernée par un principe de dévoilement uniforme? Nous sommes également citoyens, mais
ce n'est pas mon visage ou mon dévoilement qui me désigne comme tel.
Pas plus que la laïcité n'est le laïcisme, l'égalité n'est l'égalitarisme. Uniforme dont la seule norme est au fond un monisme culturel,
celui du dévoilement.
Une injonction singulièrement conforme aux exigences capitalistes de consommation des corps.
Je ne saurais pour moi même dire de dieu qu'il existe, mais les religions considérées autrement que sous leur capacité réactionnaire réelle sont à l'occasion
aussi des entreprises d'émancipation.
Nos amies carmélites peuvent bien vivre libres et en retrait, et nous comprenons que cela dérange l'injonction consumériste.
Et tandis qu'ordinairement, religions et capitalisme marchent main dans la main, reste l'exception.
L'islam, qui pour lui ignore le monachisme peut à son tour déroger à la règle capitaliste ordinaire du "tout montré": la burqa comme une objection intolérable
aux vendeurs de nudité.
Une telle dissidence ne peut pas déplaire à JLM!
Pierre L (0h46) : Il faut en rajouter un troisième (escroc) en la personne (si on peut dire...) de l'allumé jobard du Figaro le Ivan (! en fait : hi-han) Rioufol itself...
J'avais écrit, sur un post du précédent fil que la burqua nous avait fracturés, mais que la triste disparition de Bensaïd nous avaient ressoudés.
C'était évidemment sans compter sur le triste sire qui a dû trouver fort drôle d'écrire ceci :
Descartes dit
12 janvier 2010 à 23h16
@lola (#606)
Bensaid, mort? Pas facile à digérer!
Ça doit être l’extrême gauche cannibale…
Pour les masos c'est là, dans cette émission de radio particulièrement gerbante (pourtant y'a de la concurrence) présentée par un bonimenteur encore plus vomitif.
Essayez de tenir 5 ou 6'le temps d'entendre Jennifer, euh, non, Rokhaya Diallo, de l'association Les Indivisibles.
@ermler
Disons que ne saisissant pas exactement la subtilité de ce post, j'ai préféré le laisser en suspend.
Bensaïd a été pour moi un professeur admirable de rigueur et d'engagement, la tristesse commande de ne pas en rajouter.
Quelqu'un aurait-il des articles et des sources de fonds sur les fermetures de centre IVG?
C'est intolérable ! et je suis d'ailleurs convaincu que ce sujet mobiliserait tout aussi bien les débats que la burqua. Il s'agit de lutter pour conserver un droit fondamental qui, comme la plupart des conquêtes sociales, n'a pas été acquis sans douleur et sans combat. Le droit de diposer de son corps est un droit inéliénable saremise en cause touche silencieusement plus d'une femme, plus d'un couple.
Voilà du moins à mon sens un thème que l'on peut substituer à celui de la burqua pour "éviter" l'asphixie par enfumage nauséabond du "débat" sur d'identité nationale.
@lola57
DES EXEMPLES : ! ?
Je ne saurais pour moi même dire de dieu qu’il existe, mais les religions considérées autrement que sous leur capacité réactionnaire réelle sont à l’occasion aussi des entreprises d’émancipation.
Quoiqu'il en soit très amusant...
Une telle dissidence ne peut pas déplaire à JLM!
Est-ce que je comprends bien que votre raisonnement vous conduit à suggérer que la burqa est un acte de "dissidence " anticapitaliste en ce qu'il invite à "déroger à la règle capitaliste ordinaire du « tout montré »" ? Est-ce qu'il y a pas un second degré que je loupe ? Vous êtes sérieuses ?
PS: Entre "tout" et "rien" "monter", semble se nicher la sagesse de l'agnostique sur le chemin de l'athéisme...
@ Reykj-on-Thames (n°49) : "Vous portez un jugement sur Mme Ashton mais on apprend rien sur l’essentiel. C’est quoi au juste le contenu du projet trans-atlantique ? Quels sont les différents points de vue au PE ? Tant pis ce n’est pas grave, on ira s’informer ailleurs. Une chose est sûre, contrairement à vous, Mme Ashton se consacre à temps plein à sa fonction européenne, je ne l’ai pas entendue dans les débats nationaux de son pays."
Si je puis me permettre, Mélenchon est le premier et pratiquement le seul à avoir évoqué ce sujet dans les médias français. Le fait est que personne à part lui ne semble disposé à en parler. Plusieurs paragraphes y sont consacrés à cet endroit du blog : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2009/05/680/ (§ 5 à 11). Allez vous informez ailleurs si vous voulez au sujet de ce projet de grand marché transatlantique, mais ça m'étonnerait que vous y trouviez la moitié des informations présentes sur ce blog. Je trouve assez amusant le fait que vous attaquiez Mélenchon sur son investissement dans les dossiers nationaux, intimement liés à sa fonction de député européen, pour défendre une personne qui non seulement ne s'implique pas dans les débats de son pays, mais en plus n'est pas foutue de maîtriser les dossiers sur lesquels elle est censée bosser à plein temps. Vous vous interrogez sur les différents points de vue exprimés sur ces dossiers au Parlement européen (en 1 minute bien sûr), c'est très bien. Mais est-ce que ça vous paraît normal que la personne chargée des affaires étrangères ne sache même pas de quoi il retourne ?
Cette lecture de la polémique sur le voile intégral est finalement extrêmement idéaliste (au sens fort) et bien peu matérialiste. Le contexte historique et politique dans lequel prend place se débat est totalement ignoré. On ne tient aucun compte, par exemple, du fait que ce débat arrive dans un moment de racisme généralisé et institutionnalisé en France; que la laïcité n'est plus utilisée en France QUE contre les musulmans; et que la laïcité, dans des pans entiers de notre pays (et ce sont ceux qui sont au pouvoir, pas de bol !), n'est plus qu'un joli mot pour habiller des intentions ouvertement racistes.
Je viens d'adhérer au PG. Je ne cacherai pas que le fait que le PG fasse un tel contresens sur la situation historique et politique de la France me fait me poser beaucoup de questions.
@Reykj-on-Thames post 49 : pour compléter lemexicain post 64, et pour votre information, à propos du GMT :
http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=video&id_rubrique=9&id_departement=18&id_video=80&tag=marché transatlantique
Visiblement, vous auriez préféré comme Jean-Luc Mélenchon emploie un ton plus politiquement correct pour manifester son respect et pour parler de son agacement devant le ton douçoureux et fuyard de la baronesse ; si vous aviez bien lu son billet, vous auriez compris qu'il ne la prend pas du tout pour une idiote ni une ignare sur les questions concernant les européens. Ensuite, que vous subodoriez que la dame bosse plus et mieux, et est plus engagée que Jean-Luc Mélenchon envers les européens, qui se permet de la moucher, mouais, ça fait revandications "féministes" gegnardes et de mauvaise fois à la ELLE et autres mags féminins.
En tant qu'européenne, vous feriez mieux de vous poser la question de savoir quelle légitimité a cette dame pour parler au nom de nous au sujet des affaires étrangères : elle n'a pas été élue au suffrage universel direct, ne s'est jamais confrontée au débat contradictoire avec nous électeurs européens, fait semblant de ne pas avoir de programme, et nous fait du Obama-like (il faut discuter, négoocier ! tout est sujet à réflexion !). Bref, pour moi, c'est qu'une femme de paille de puissants lobbies, aucune confiance en elle donc. Et je ne manifesterai pas la moindre "solidarité féminine" avec des femmes de paille.
@lola post 57 : j'en arrive à la même impression que claude2 post 63, et trouve que tu mélanges "lutte anticapitaliste radicale" et "soustraction plus ou moins volontaire du regard d'autrui" (regard qui ne serait que concupiscent ? alors que pour moi, la non dissimulation du visage telle que définie par Jean-Luc Mélenchon vise à combattre ce type de regard qui met mal à l'aise certaines femmes, en élevant ces dernières au rang de sujet).
Certains islamistes d'ailleurs reprennent à leur compte la dialectique d'extrème-gauche et savent habilement permuter "Occident" (en fait tout ne qui ne ferait pas partie du dar-al-islam) avec "Capitalisme". Je ne dis pas que c'est ce que tu as dit, mais la fin de ton post mélange des luttes à mon sens.
On en revient à l'interrogation de ces femmes : as-tu discuté avec certaines d'entre elles qui t'aurait objecté "Caitalisme !" pour défendre leur volontariat ? Celle chez Ardisson a-t-elle parlé de capitalisme ?
Je me retrouve bien dans le post N° 48 de louise,qui parle de réaction de repli, pas de choix. Tu as parlé de dissidence, mais entre une Lola Montès (du film d'Ophuls) qui choisit volontairement d'être une freak qui remet en scène sa vie privée dans un cirque, et qui fait acte de transcendance artistique une fois déchue et de dissidence réelle, et quelqu'un qui se replit pour des raisons diverses (et je doute que le capitalisme ait à voir dans les motivations de certaines), je pense qu'il y a un gouffre.
oui, mr melenchon, tout ça me saoule aussi et le reste avec! je viens d'emmener mon gamin, ce matin,à sa première journée d'aliénation,alors je vous cache pas que je ressents comme un déchirement,mais ça permet aussi de relativer tout le reste,toutes cette mélasse,pour rester poli. Et j'en apprends beaucoup plus de ma p'tite soeur mélanie quand elle s'adresse au chef des exploiteurs de la misère humaine(etmême que sa femme c'est une "mangeuse d'homme"et même que beaucoup aimerait bien s'la n.... et que même que lui il est fier de ça?) <> et que même dans toute cette désolation linguistititicienne qui c'est qui va la protéger ma p'tite soeur si ce n'est moi?
tien! et pour tout les<> et autres sculpteurs d'excréments et tueurs d'espoir en tout genre, une petite poésie chantée(p'tain c'est une gamine qui m'aide à rester droit et pas me tromper de cible!) elle porte le voile?...rien à f----! j'écoute ce qu'elle dit avant tout.
Et je rajouterais,ne trouver vous pas qu'il y a comme une fâcheuse tendance à brûler toutes nos icônes? dans quelle but? là est peut-être la vrai réflexion à mener!
bien à vous.
D'abord, j'ai apprécié la relation que Jean-Luc Mélenchon a faite de la prestaion de l'européenne baronne, mes zygmatiques ont eux aussi bien travaillé.
Reykj-on-Thames a l'air de s'être vertueusement indignée devant un tel irrespect.
Et ici, je pose la question : ne croyez-vous pas que Descartes et Reykjtrololo ne forment qu'une seule et même entité ?
Quand plus personne ne leur répondra, ils (elles) entameront des dialogues pour se maintenir sur ce blog.
Ils sont ici en service commandé, les pauvres. Si la Gauche était riche et leur offrait une rémunération supérieure à celle des droites, ils casseraient du Nain, de la Commission et de la Baronne avec autant d'entrain.
Ce n'est pas drôle d'être pigiste, et d'attendre que le Monde accepte de temps en temps un p'tit papier.
Ensuite, j'ai apprécié les inquiétudes de Claude2 (62) au sujet de la fermeture des centres IVG, problème aussi important que celui de la burqua. Qui pourrait nous en dire plus ?
Enfin, il ya la grève des chômeurs que nous signale abenm****alors (47).
Voilà des thèmes brûlants !
Bonjour à tous ! Un article savoureux :
Allez, courage, on est près de l'unité !
GG
Non, vous n'apprendrez rien de plus que Jean-Luc Mélenchon nous a raconté sur la prestation de la baronne.
Le Monde du 12 janvier titre :Les débuts laborieux de Catherine Ashton à la tête de la diplomatie des Vingt-Sept.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/12/les-debuts-laborieux-de-catherine-ashton-a-la-tete-de-la-diplomatie-des-vingt-sept_1290593_3214.html.
Extraits choisis:
Non sans mal, Catherine Ashton a réussi son examen de passage devant le Parlement européen, lundi 11 janvier à Bruxelles. Face aux élus, la haute représentante des Vingt-Sept pour les affaires étrangères a tenté de montrer qu'elle avait préparé son grand oral. Mais la Britannique a eu du mal à préciser ses positions sur les principaux dossiers où elle affirme vouloir porter une "parole forte au nom de l'Europe" - le Proche-Orient, l'Iran, l'Afghanistan ou l'Irak.
« …avec sa double casquette de vice-présidente de la Commission et de haute représentante au service des Etats membres, la travailliste a du mal à asseoir son autorité. »
Il faut voir la bouille boudeuse de la bonne femme. Adolescente, cela lui aurait peut-être réussi, mais elle a pris l’expression d’une vieille secrétaire rabrouée (voir photo dans le Monde).
Dans Libération, la tronche est encore moins attirante.
Même auprès de ses concitoyens britanniques, Catherine Ashton ne convainc pas tout le monde. “Ashton n'est pas faite pour ce travail...." (Euronews, 11 janvier.)
Libération : Lady Ashton, une audition à périr d'ennui
Jean-Luc Mélenchon et Dominique Baudis ont craqué au bout de deux heures, à peine : les deux vice-présidents français de la commission des affaires étrangères du Parlement européen, l’un du Front de gauche, l’autre de l’UMP, ont déserté quasiment de conserve la tribune, au vu et au su des journalistes du monde entier venu assister à l’audition de Catherine Ashton, la ministre européenne des affaires étrangères. On ne peut guère leur jeter la pierre, la travailliste britannique ayant manié avec application, durant trois heures, une langue du plus parfait bois diplomatique :
La baronne a réussi à faire passer un message : : "Je resterai anglaise avant tout".
@Rostom Mesli
Parfaitement d'accord avec la clause matérialiste que tu invoques.
@ Fabien poste 25
salut et fraternité mon frère !
ce matin encore à chambéry le soleill n'éclaire pas les toits des maisons et la neige continue à tomber !
Je parcours ce blog et,si j'approuve le texte de Mélenchon, je dois constater, avec tristesse, rage et amertume, que certains continuent à s'obstiner et à s'enfermer dans les contradictions, les bêtises, la mauvaise foi !
Ce qui me fait encore plus régretter les billets de Gilles dont l'analyse, la profondeur et la pertinence m'encouragent à continuer le combat. Je lui souhaite vivement de réprendre sa place de combattant infatigable !
J'approuve ton initiative pour l'adresse à Mélenchon : le PG devrait être un creuset de débat et d'éducation populaire !
J'attends avec impatience la fin de cette campagne électorale qui a faussé la nature du PG, pour quelques places ephémères dans des conseils régionaux qui détruisent la République; j'attends pour savoir si je pourrais réprendre ma place au PG. Mais surtout j'attends le retour de Gilles pour réprendre avec lui les thématiques qui me tiennent à coeur ! dans cette attente je te prie de lui témoigner ma fraternité
demetrio
@ Claude2
@ Pulcherie D
Sur la fermeture des centres IVG, voir par exemple ici : http://75.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=583:petition-pour-le-maintien-du-centre-ivg-de-tenon&catid=315:actualite&Itemid=364
C'est par la casse de l'hôpital que ressurgit la lutte contre l'avortement.
Renault va-t-il être renationalisé?
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/13/m-sarkozy-convoque-le-pdg-de-renault_1290988_3234.html
Monsieur J.L Mélenchon,
Par civilité démocratique, il était inconvenant de monopoliser qq minutes ce blog pour faire part d'un ressenti d'homme de Gauche et sympathisant P.G. J'ai,laissé la place à vos militants.
Mais en 70 ° post, je vais vous dire en quoi le P.G. me déçoit, ou plutôt la commission qui a rédigé la trame
.
Je déplore que ce jeune parti soit dirigé par des vieux, et qu'il reste dans le schéma traditionnel de communication, d'analyse, de proposition archaique.
Je souhaitrais trouver dans ce creuset, plus de caractère, plus de personnalité, de l'innovation, de la hardiesse, du dynamisme entrainant, de la vitalité, l'envie de gagner, cette foi qui abat les montagnes.
Je pensais qu'un nouveau parti allait proposer de faire de la politique d'une façon différente,d'animer, de donner envie, de s'engager, de se démarquer tout en gardant les fondamentaux.
La nomenclature présenté, par la commission du PG, des 11 commandements, n'est pas tonique, c'est du café réchauffé. C'est jouer petit bras, c'est l'équipe qui rentre sur le terrain pour faire match nul.
Sur votre blog, il y a eu débat, et ça continue; il y a des idées fortes, intelligentes, vous aviez la possibilité de vous les accaparer, de les synthétiser, d'en sortir une quintessence Républicaine et Laique.
Je n'ai pas le sentiment que la démocratie participative, soit dans ce cas une dimension du P.G.
Mon doute réside dans cette maxime " chasser le naturel, il revient au galop "
Veuillez croire à tout mon espoir de voir triompher une vraie Gauche.
@ André Assiétoi 17
Mmmmmmhhh !... J'adore cette blague...
@Ermler (#59)
J’avais écrit, sur un post du précédent fil que la burqua nous avait fracturés, mais que la triste disparition de Bensaïd nous avaient ressoudés. C’était évidemment sans compter sur le triste sire qui a dû trouver fort drôle d’écrire ceci :
Encore une fois, tu sembles avoir une certaine difficulté à admettre que tout le monde ne partage pas tes idées. Je croyais que ton "la triste disparition de Bensaïd nous a ressoudés" était une constatation, je vois qu'en fait c'était une injonction: et celui qui ne pleurera pas assez fort, il aura droit à un coup de règle sur les doigts ?
Je n'avais pas une grande estime pour Bensaïd quand il était vivant. Je ne vais donc pas le pleurer maintenant qu'il est mort.
moi ce sont les partisans du voile qui me saôulent....
"Lettre ouverte à André Gérin
Lundi 23 novembre 2009 Par Djemila Benhabib
auteure de "Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes" aux éditions VLB Permalien vers cet article
Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes1, consacrée dans la catégorie “Femmes debout”, a adressé une lettre au député André Gérin, président de la Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral.
Monsieur,
J’ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d’être perçue comme celle venue d’ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ». Au diable les convenances, je n’ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu’elle est au service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s’il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n’aurais rien fait de ma vie ou si peu. Lorsqu’il s’agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l’essentiel. L’essentiel étant : la liberté, l’égalité et l’émancipation des femmes. J’entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Étrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film d’Almodovar, Parle avec elle, où dès les premiers instants le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d’une femme, celui de Pina Bausch. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphies crûment la violence exercée à l’encontre des femmes.
Monsieur Gérin, c’est à vous que je m’adresse, je voudrais vous parler, vous dire la peur que j’ai connue le 25 mars 1994 alors que j’habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce jour-là, j’ai marché la tête nue ainsi que des millions d’autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée, planait sur nos têtes nues. Il y a des événements fondateurs dans une vie et qui donnent une direction particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est un pour moi. Depuis ce jour-là, j’ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa, niqab, tchador, jilbab, khimar et compagnie. Or, aujourd’hui vous êtes à la tête d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur le port du voile intégral en France.
En mars dernier, je publiais au Québec un livre intitulé Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu’est devenue ma vie en termes d’engagements politiques en écrivant ceci : « j’ai vécu les prémisses d’une dictature islamiste. C’était au début des années 1990. Je n’avais pas encore 18 ans. J’étais coupable d’être femme, féministe et laïque. » Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègnent mon corps, car je ne peux me résoudre à voir l’islamisme politique gagner du terrain ici même et partout dans le monde. Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.
Il fut un temps où on s’interrogeait en France sur le port du voile islamique à l’école. Aujourd’hui il est question de voile intégral. Au lieu d’élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ? Demain, c’est peut-être la polygamie qui sera à l’ordre du jour. Ne riez pas. Cela s’est produit au Canada et il a fallu que les cours s’en mêlent. Car après tout la culture a bon dos lorsqu’il s’agit d’opprimer les femmes. Ironie du sort, j’ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et disparaissent peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C’est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film La Journée de la jupe. Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la république française, le voile est devenu la norme. Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade ?
Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l’identité collective musulmane ». Or, il n’en est rien. Il est l’emblème de l’intégrisme musulman partout dans le monde. S’il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l’avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l’on ne s’y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leurs corps, de leur liberté et de leur sexualité.
Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j’essayais de me rappeler à quel moment précisément, en Algérie, j’ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu’à mon entrée au lycée, c’est-à-dire en 1987, le port du voile islamique était marginal autour de moi. À l’école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, surtout pas parmi les élèves.
Voilà 12 ans que j’habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques d’immatriculation des voitures est « je me souviens ». A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Qu’elle est porteuse des Lumières. Que des millions de femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha. C’est peu dire. Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des responsabilités et des devoirs envers nous tous, les petits. C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers votre Commission et que nous attendons de vous que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.
Pour notre part, au Québec, on se souvient qu’en 1961, pour la première fois dans l’histoire, une femme, une avocate de surcroît, est élue à l’Assemblée législative lors d’une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre. En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port du chapeau pour se présenter à l’Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C’est le scandale. Un journal titre : Une femme nu-tête à l’Assemblée législative ! Elle résiste et obtient gain de cause.
Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et qu’ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagés des millions de femmes et d’hommes épris de liberté et de justice. J’ose espérer, monsieur Gérin que la Commission que vous présidez tiendra compte de tous ces sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles.
Veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de mon respect le plus profond. "
Plus ça va plus je me demande ce que Descartes fait sur ce blog.
Pour les autres, quelques liens pour qu'ils se rendent compte par eux même de la richesse de sa réflexion :
http://www.marxau21.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=27:l-les-sauts-les-sauts-les-sauts-r-sur-lenine-et-la-politique&catid=46:lenine-vladimir-illitch-oulianov-dit&Itemid=72
http://www.marxau21.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=42:sur-le-retour-de-la-question-politico-strategique&catid=60:marx-en-politiques&Itemid=83
Il était aussi un excellent orateur et un très bon pédagogue. Les ateliers de formation de Bensa de l'université d'été de la LCR puis du NPA étaient des petits bijoux:
http://www.radio-rouge.org/index.php/2007/09/14/337-la-propriete-a-partir-du-texte-de-marx-sur-le-quotvol-du-boisquot-1
Et pour finir l'un de ces tout derniers textes où il réaffirme son attachement indéfectible à la merveilleuse idée du communisme. Désolé si ça fait un peu long mais la mort de Daniel vaut bien une exception.
Puissances du communisme (par Daniel Bensaïd)
Ce texte, probablement un des derniers que Daniel ait écrit, fait partie du dossier du dernier numéro de la revue Contretemps dont il était un des 3 directeurs de publication, consacré à la question du communisme ("De quoi le communisme est il le nom ?") en lien avec le colloque du même nom organisé les 22 et 23 janvier à l'université de Paris 8, colloque auquel Daniel tenait beaucoup....et auquel nous vous convions...
Dans un article de 1843 sur« les progrès de la réforme sociale sur le continent », le jeune Engels (tout juste vingt ans) voyait le communisme comme « une conclusion nécessaire que l'on est bien obligé de tirer à partir des conditions générales de la civilisation moderne ». Un communisme logique en somme, produit de la révolution de 1830, où les ouvriers «retournèrent aux sources vives et à l'étude de la grande révolution et s'emparèrent vivement du communisme de Babeuf ».
Pour le jeune Marx, en revanche, ce communisme n'était encore qu'« une abstraction dogmatique », une «manifestation originale du principe de l'humanisme ». Le prolétariat naissant s'était« jeté dans les bras des doctrinaires de son émancipation », des «sectes socialistes », et des esprits confus qui «divaguent en humanistes» sur « le millenium de la fraternité universelle» comme «abolition imaginaire des rapports de classe ». Avant 1848, ce communisme spectral, sans programme précis, hantait donc l'air du temps sous les formes « mal dégrossies» de sectes égalitaires ou de rêveries icariennes.
Déjà, le dépassement de l'athéisme abstrait impliquait pourtant un nouveau matérialisme social qui n'était autre que le communisme: « De même que l'athéisme, en tant que négation de dieu, est le développement de l'humanisme théorique, de même le communisme, en tant que négation de la propriété privée, est la revendication de la vie humaine véritable. » Loin de tout anticléricalisme vulgaire, ce communisme était« le développement d'un humanisme pratique », pour lequel il ne s'agissait plus seulement de combattre l'aliénation religieuse, mais l'aliénation et la misère sociales réelles d'où naît le besoin de religion.
De l'expérience fondatrice de 1848 à celle de la Commune, le «mouvement réel» tendant à abolir l'ordre établi prit forme et force, dissipant les «marottes sectaires» et tournant en ridicule «le ton d'oracle de l'infaillibilité scientifique ». Autrement dit, le communisme, qui fut d'abord un état d'esprit ou «un communisme philosophique », trouvait sa forme politique. En un quart de siècle, il accomplit sa mue: de ses modes d'apparition philosophiques et utopiques, à la forme politique enfin trouvée de l'émancipation.
1.Les mots de l'émancipation ne sont pas sortis indemnes des tourments du siècle passé. On peut en dire, comme des animaux de la fable, qu'ils n'en sont pas tous morts, mais que tous ont été gravement frappés. Socialisme, révolution, anarchie même, ne se portent guère mieux que communisme. Le socialisme a trempé dans l'assassinat de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, dans les guerres coloniales et les collaborations gouvernementales au point de perdre tout contenu à mesure qu'il gagnait en extension. Une campagne idéologique méthodique est parvenue à identifier aux yeux de beaucoup la révolution à la violence et à la terreur. Mais, de tous les mots hier porteurs de grandes promesses et de rêves vers l'avant, celui de communisme a subi le plus de dommages du fait de sa capture par la raison bureaucratique d'Etat et de son asservissement à une entreprise totalitaire. La question reste cependant de savoir si, de tous ces mots blessés, il en est qui valent la peine d'être réparés et remis en mouvement.
2. Il est nécessaire pour cela de penser ce qu'il est advenu du communisme au xx· siècle. Le mot et la chose ne sauraient rester hors du temps et des épreuves historiques auxquelles ils ont été soumis. L'usage massif du titre communiste pour désigner l'Etat libéral autoritaire chinois pèsera longtemps beaucoup plus lourd, aux yeux du plus grand nombre, que les fragiles repousses théoriques et expérimentales d'une hypothèse communiste. La tentation de se soustraire à un inventaire historique critique conduirait à réduire l'idée communiste à des « invariants» atemporels, à en faire un synonyme des idées indéterminées de justice ou d'émancipation, et non la forme spécifique de l'émancipation à l'époque de la domination capitaliste. Le mot perd alors en précision politique ce qu'il gagne en extension éthique ou philosophique. Une des questions cruciales est de savoir si le despotisme bureaucratique est la continuation légitime de la révolution d'Octobre ou le fruit d'une contre-révolution bureaucratique, attestée non seulement par les procès, les purges, les déportations massives, mais par les bouleversements des années trente dans la société et dans l'appareil d'Etat soviétique.
3. On n'invente pas un nouveau lexique par décret. Le vocabulaire se forme dans la durée, à travers usages et expériences. Céder à l'identification du communisme avec la dictature totalitaire stalinienne, ce serait capituler devant les vainqueurs provisoires, confondre la révolution et la contrerévolution bureaucratique, et forclore ainsi le chapitre des bifurcations seul ouvert à l'espérance. Et ce serait commettre une irréparable injustice envers les vaincus, tous ceux et celles, anonymes ou non, qui ont vécu passionnément l'idée communiste et qui l'ont fait vivre contre ses caricatures et ses contrefaçons. Honte à ceux qui cessèrent d'être communistes en cessant d'être staliniens et qui ne furent communistes qu'aussi longtemps qu'ils furent staliniens !
4. De toutes les façons de nommer «l'autre », nécessaire et possible, de l'immonde capitalisme, le mot communisme est celui qui conserve le plus de sens historique et de charge programmatique explosive. C'est celui qui évoque le mieux le commun du partage et de l'égalité, la mise en commun du pouvoir, la solidarité opposable au calcul égoïste et à la concurrence généralisée, la défense des biens communs de l'humanité, naturels et culturels, l'extension d'un domaine de gratuité (démarchandisation) des services aux biens de première nécessité, contre la prédation généralisée et la privatisation du monde.
5. C'est aussi le nom d'une autre mesure de la richesse sociale que celle de la loi de la valeur et de l'évaluation marchande. la concurrence «libre et non faussée» repose sur «le vol du temps de travail d'autrui». Elle prétend quantifier l'inquantifiable et réduire à sa misérable commune mesure par le temps de travail abstrait l'incommensurable rapport de l'espèce humaine aux conditions naturelles de sa reproduction. Le communisme est le nom d'un autre critère de richesse, d'un développement écologique qualitativement différent de la course quantitative à la croissance. La logique de l'accumulation du capital exige non seulement la production pour le profit, et non pour les besoins sociaux, mais aussi « la production de nouvelle consommation », l'élargissement constant du cercle de la consommation « par la création de nouveaux besoins et par la création de nouvelles valeurs d'usage» : d'où «l'exploitation de la nature entière» et «l'exploitation de la terre en tous sens». Cette demesure dévastatrice du capital fonde l'actualite d'un éco-communisme radical.
6. La question du communisme, c'est d'abord, dans le Manifeste communiste, celle de la propriété: « Les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique: suppression de la propriété privée» des moyens de production et d'échange, à ne pas confondre avec la propriété individuelle des biens d'usage. Dans «tous les mouvements », ils « mettent en avant la question de la propriété, à quelque degré d'évolution qu'elle ait pu arriver, comme la question fondamentale du mouvement». Sur les dix points qui concluent le premier chapitre, sept concernent en effet les formes de propriété: l'expropriation de la propriété foncière et l'affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat; l'instauration d'une fiscalité fortement progressive; la suppression de l'héritage des moyens de production et d'échange; la confiscation des biens des émigrés rebelles; la centralisation du crédit dans une banque publique; la socialisation des moyens de transport et la mise en place d'une éducation pu,blique et gratuite pour tous; la création de manufactures nationales et le défrichage des terres incultes.
Ces mesures tendent toutes à établir le contrôle de la démocratie politique sur l'économie, le primat du bien commun sur l'intérêt égoïste, de l'espace public sur l'espace privé. Il ne s'agit pas d'abolir toute forme de propriété, mais « la propriété privée d'aujourd'hui, la propriété bourgeoise », « le mode d'appropriation» fondé sur l'exploitation des uns par les autres.
7. Entre deux droits, celui des propriétaires à s'approprier les biens communs, et celui des dépossédés à l'existence, «c'est la force qui tranche », dit Marx. Toute l'histoire moderne de la lutte des classes, de la guerre des paysans en Allemagne aux révolutions sociales du siècle dernier, en passant par les révolutions anglaise et française, est l'histoire de ce conflit. Il se résout par l'émergence d'une légitimité opposable à la légalité des dominants.
Comme «forme politique enfin trouvée de l'émancipation », comme «abolition» du pouvoir d'Etat, comme accomplissement de la République sociale, la Commune illustre l'émergence de cette légitimité nouvelle. Son expérience a inspiré les formes d'auto-organisation et d'autogestion populaires apparues dans les crises révolutionnaires: conseils ouvriers, soviets, comités de milices, cordons industriels, associations de voisins, communes agraires, qui tendent à déprofessionaliser la politique, à modifier la division sociale du travail, à créer les conditions du dépérissement de l'Etat en tant que corps bureaucratique séparé.
8. Sous le règne du capital, tout progrès apparent a sa contrepartie de régression et de destruction. Il ne consiste in fine «qu'à changer la forme de l'asservissement ». Le communisme exige une autre idée et d'autres critères que ceux du rendement et de la rentabilité monétaire. A commencer par la réduction drastique du temps de travail contraint et le changement de la notion même de travail: il ne saurait y avoir d'épanouissement individuel dans le loisir ou le «temps libre» aussi longtemps que le travailleur reste aliéné et mutilé au travail. La perspective communiste exige aussi un changement radical du rapport entre l'homme et la femme : l'expérience du rapport entre les genres est la première expérience de l'altérité, et aussi longtemps que subsistera ce rapport d'oppression; tout être différent, par sa culture, sa couleur, ou son orientation sexuelle, sera victime de formes de discrimination et de domination. Le progrès authentique réside enfin dans le développement et la différenciation de besoins dont la combinaison originale fasse de chacun et chacune un être unique, dont la singularité contribue à l'enrichissement de l'espèce.
9. Le Manifeste conçoit le communisme comme «une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ». Il apparaît ainsi comme la maxime d'un libre épanouissement individuel qu'on ne saurait confondre, ni avec les mirages d'un individualisme sans individualité soumis au conformisme publicitaire, ni avec l'égalitarisme grossier d'un socialisme de caserne. Le développement des besoins et des capacités singuliers de chacun et de chacune contribue au développement universel de l'espèce humaine. Réciproquement, le libre développement de chacun et de chacune implique le libre développement de tous, car l'émancipation n'est pas un plaisir solitaire.
10. Le communisme n'est pas une idée pure, ni un modèle doctrinaire de société. Il n'est pas le nom d'un régime étatique, ni celui d'un nouveau mode de production. Il est celui du mouvement qui, en permanence, dépasse/supprime l'ordre établi. Mais il est aussi le but qui, surgi de ce mouvement, l'oriente et permet, à l'encontre des politiques sans principe, des actions sans suites, des improvisations au jour le jour, de déterminer ce qui rapproche du but et ce qui en éloigne. A ce titre, il est, non pas une connaissance scientifique du but et du chemin, mais une hypothèse stratégique régulatrice. Il nomme, indissociablement, le rêve irréductible d'un autre monde de justice, d'égalité et de solidarité; le mouvement permanent qui vise à renverser l'ordre existant à l'époque du capitalisme; et l'hypothèse qui oriente ce mouvement vers un changement radical des rapports de propriété et de pouvoir, à distance des accommodements avec un moindre mal qui serait le plus court chemin vers le pire.
11. La crise, sociale, économique, écologique, et morale d'un capitalisme qui ne repousse plus ses propres limites qu'au prix d'une démesure et d'une déraison croissantes, menaçant à la fois l'espèce et la planète, remet à l'ordre du jour «l'actualité d'un communisme radical» qu'invoqua Benjamin face la montée des périls de l'entre-deux guerres.
Dans la catégorie crapules connaissez-vous le Bono (bo) ?
Tout le monde peut pas s'appeler Roger Waters...
@ langue rouge (80).
Un grand merci pour ces textes.
Pour D., il suffit de sauter ses vomis. Cela vaut mieux que les erreurs d'Anastasie.
Tribulations buissonnières.
http://www.liberation.fr/.../0101603729-bienvenue-dans-le-capitalisme-culturel -
Obscène…Encore ce mot. Pour être honnête en fait c’est ce mot qui m’a conduite à cet article.
Mes recherches aujourd’hui :
Repli. Se cacher, se retirer. Burqa. Je pense : Erémitisme et de là Ascétisme.
Je pense Ascétisme moderne je pense : Anorexie. M’effleure grève de la faim.
Anorexie, je trouve écran à l’obscénité du corps et Nom du Père pour faire écran.
Nom du Père, je pense Lacan et au plus-jouir de Lacan par rapport au capitalisme, vidéo je me souviens que Lacan parle du plus-jouir et du rapport du psychanalyste à l’argent de la consultation. Je cherche Lacan+capitalisme.
Je trouve :
http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?... -
Où Lacan s’inscrit dans la pensée de Marx.
J’ai l’idée : capitalisme et obscénité.
Je cherche définition obscène, obscénité. Définitions qui ne font pas levier pour moi. Je cherche éthymologie, ob-scène ?
Je trouve Percolateur.
w3.lepercolateur.info/?p=193 –
J’y lis :
Obscène : « […] ce qui reste d’un homme quand il ne se met plus en scène (ob : à la place, en « échange de »), quand s’exhibe ce que l’on doit cacher ou éviter […]. »
[…]Régis Debray […] « Appelons donc obscène, sans esprit polémique et au sens étymologique, une société qui, parce qu’elle ne supporte plus la coupure scénique, confond le surmoi et le moi, le nous et le je, l’ambition collective et l’ambitieux tout court. Qui fait passer la personne de l’écrivain avant son écriture, l’homme d’action avant son action et le musicien devant la musique…[…].
Je trouve le site officiel de Dado et les pensées de Jean Dessanti, 1983.
http://www.dado.fr/dado-desanti.pdf
J’y lis :
« Il est connu que le latin obscenus est un mot de la langue des augures : il désigne le mauvais signe, le présage le fâcheux. Ce peut être un vol d’oiseaux, des entrailles de poulet, quelque événement insolite, qui se passe du mauvais côté. Encore faut-il s’entendre sur le mauvais côté : ce qui vient du côté gauche, sinister, peut-être favorable ou défavorable selon qu’on regarde le sud ou le nord. De quel côté regarder ? Le rituel en décide. Les Etrusques regardaient le sud, les Grecs le nord. De toute manière est de bon augure ce qui vient de l’est. Le côté de la nuit est fâcheux : obscenus dira-t-on. Pris en ce sens oublié, l’obscène n’est pas un objet de spectacle : pas pour tous le monde en tout cas : seuls les maîtres du rituel s’y attardent pour scruter. Les autres, les gens du commun, se dépêchent de détourner les yeux. Ils pressent le pas, le regard baissé : qui sait quelle horreur habite ces lieux maudits ! Ne pas chercher à voir. S’en remettre aux experts. Là est le refuge, l’oeil doit demeurer pudique. Franchir la frontière est dangereux. Ce qui repousse la vue et pourtant se montre. Ce qui doit rester secret et pourtant s’exprime. Objet obscène, parole obscène, geste obscène. C’est en ce sens banal et quotidien qu’il est parlé aujourd’hui d’obscénité. Comme si le comble de l’obscénité était aujourd’hui de montrer son cul à la tribune d’un congrès de phisosophie ! Inoffensive incongruité cependant ; sauf sur un point : elle fait violence à l’ordre des choses, ou pour parler autrement, elle dérange le déroulement attendu du spectacle.[…].
Et aussi j’y lis dans les « fausses étymologies » :
[…] Rien ne nous empêche, sinon les exigence de la lexicographie, de jouer aux fausses étymologies.[…]Platon[…] « ob-scène »[…] obscaenus (obscenus) est indécomposable en latin. […] il existe en latin un autre adjectif qui sonne presque comme obscenus :scaevus, qui veut dire lui aussi, « de mauvais augure »[…] Il est difficile de dire comment les gens qui ont parlé latin entendaient obscaenus. Il est probable qu’ils n’entendaient pas scaena. Plutôt cae-num, qui veut dire « fange », « fumier », et évoque quelque chose de gluant et de dégoûtant[…].
[…] Je lis obscène et j’entends ob-scène. Et quand j’entends « obscène », je crois comprendre quelque chose du sens oublié d’ » obscène ». Qu’il y ait un sens oublié cela veut dire sans doute que le sens usuel témoigne pour un autre qu’il dissimule cependant. Un sens assez inquiétant pour être dissimulé ou (exiger de l’être). Et c’est peut-être le poids propre de ce sens refoulé qui me porte à entendre « ob-scène » sous « obscène », et à prendre au sérieux une homophonie de hasard. Pourquoi m’est-il si difficile de résister à une telle tentation, au point qu’il me semble tout naturel d’y céder ? Sans doute parce que je crois savoir d’expérience que l’obscène concerne de très près le sens de la vue, le devenir visible de ce qui se dissimule : on pense au rideau qui se lève, et qui peut être un rideau de scène, mais aussi un voile qui recouvre la vérité d’un corps, parfois vivant parfois mort. « Obscène » désignerait-il l’unité de la dissimulation et du dévoilement ?[…] »
Ou suis-je allée après ? Arrivée là j’ai appris et compris beaucoup de choses, et en ai vérifiées aussi. Et ça tourne, ça tourne.
Ah oui ! Je ne perds pas l’objectif de vue : le capitalisme.
Et je suis tombée sur le capitalisme culturel.
Et ces mots :
« […] l’aliénation dans la vie quotidienne, la réification de la consommation, l’inauthenticité de la société de masse, l’oppression, sexuelle. Le nouvel esprit du capitalisme a récupéré triomphalement la rhétorique égalitaire et antihiérarchique de 1968 en se présentant comme une révolte libertaire réussie contre les organisations sociales oppressives (capitalistes comme socialistes). Cet esprit libertaire est incarné par ces capitalistes «cool» et décontractés - Bill Gates, les fondateurs des glaces Ben and Jerry.[…] »
Réification. Réifier. Et j’y ajoute obscénité.
Et je tombe sur Philippe Meirieu : « […] Dépister ou Eduquer : Paradoxe difficile pour le clinicien et le pédagogue : la réification structure…[…] ».
J’ouvre la page et je trouve :
« […]ntervention de Philippe Meirieu dans le cadre du meeting organisé à Bruxelles le 14 juin 2008 par la Cause freudienne : « Touche pas à ma conduite… Écoute d’abord ce qu’elle tait. » Texte réécrit et complété.[…] »
Je ne sais pas vous mais moi…
Ca me ramène aux vertus du verbe, de la parole, du lien social, l’éducation, le « père » qui dit non et donne son nom, nous qui disons non, ce système là ne nous convient pas, nous ne voulons pas nous fondre et nous confondre, nous voulons être, arrêtons ce système qui nous nie et nous piétine.
C’est l’idée que plutôt que de prendre de la Ritaline pour calmer l’énergie que nous dépensons à refuser d’être confondu à des rôles, des places, des lieux qui nous annulent, disons non et luttons. Par du lien, de la parole, du verbe, une main tendue, qui re-lie, allie et rend visible ce qui était hors scène, pour que NOUS soyons sur scène, plutôt que soit cette chose confondue et qui est en échange de nous. Socialisme, solidarité, communisme, fraternité, égalité, partage, multiplicité, rencontre, joyeuseté, liberté, pluriel, poésie, création, perspective, avenir, ensemble marchons, luttons, pour la Cité.
Amitiés fraternelles.
Grève des chômeurs à Rennes, je n’y suis plus mais je sais combien les Rennais sont estimables de solidarité. Par Rennais j’entends plus que le simple habitant de Rennes bien sûr. Merci ahbenm****alors OH12
Il souffle par la Bretagne un vent de bonne augure.
On me dit qu'en Pays de Loire le vent souffle aussi?
PS: c'est fou ce qu'on peut trouver sous les buissons. Surtout par vent d'Ouest.
Bon, faut que je lise le Bensaïd de langue rouge.
Anasthasie, l'ennui m'anesthésie tsoin tsoin
Bono, capitaliste libertaire?
Je crois bien qu'Eva Joly lui taille un costard
et soulève aussi quelques contradictions.
Je vais retrouver ça.
Je sais que depuis je boude U2.
@lola (#22)
Tu juges « plus que positifs » les résultats de la loi sur les signes ostentatoires (en fait sur le voile) à l’école. C’est un peu comme déclarer qu’une guerre est gagnée parce que l’ennemi est vaincu.
En général, il y a un large consensus pour estimer que les guerres sont gagnées quand l'ennemi est vaincu... mais dans le cas de la loi sur les signes religieux à l'école (je refuse ton "en fait sur le voile"), les résultats sont "plus que positifs" parce que tout le monde y a gagné, à l'exception des cercles intégristes (de toute confession, d'ailleurs). La loi sur les signes religieux est une victoire pour tout le monde: pour la République, parce qu'elle a réaffirmé un principe important, pour les musulmans de France, parce qu'ils ont montré qu'ils avaient la maturité nécessaire pour accepter que la loi civile passe devant les prescriptions religieuses.
Ce dernier point mérite d'être souligné. Avant la loi, on nous avait fait les mêmes commentaires apocalyptiques que pour la question de la burqua. Que l'interdiction du voile à l'école allait réduire la scolarisation des filles des familles musulmanes, que ça allait traumatiser des populations entières, et que sais-je encore. Le fait est que cela n'a pas eu d'effet mesurable sur la scolarisation, que personne n'a l'air d'être traumatisé, que les rapports dans les établissements scolaires sont bien plus détendus puisque la règle est claire et qu'elle n'est pas négociable.
Force est restée à la loi, c’est tout.
Et c'est beaucoup. Que les musulmans de France dans leur immense majorité aient accepté que la loi civile passe devant la prescription religieuse ou la pression familiale, c'est une énorme victoire. C'est une bonne claque pour une extrême droite qui soutient que les musulmans ne peuvent être intégrés à la Republique. Rien que pour cela, la loi peut être considérée un grand succès...
Les voiles ont été retirés tandis que les esprits ont été davantage troublés.
Les "esprits" de qui ? Ceux des bobos du 7ème arrondissement, peut-être. Mais qu'est-ce qui te permet de dire que les musulmans de France ont aujourd'hui "l'esprit troublé" par la loi sur les signes religieux ?
Répondant à ma question sur l’opportunité d’interdire le voile, tu la déclares conditionnée au principe de la république. Ce que je comprends aussi c’est qu’à tes yeux, cette interdiction n’est pas à cette heure, justifiée. Donc que le voile, n’est pas un problème ou un problème suffisant pour la république l’interdise.
Précisément. Aujourd'hui, le voile simple n'est pas vécu par la majorité de nos concitoyens comme un défi aux valeurs du vivre ensemble qui fondent notre République. Il n'y a donc pas d'atteinte à l'ordre public, et donc pas de raison de l'interdire. Est-ce que cette situation peut durer ? Oui, si les musulmans ont l'intelligence de ne pas en faire un élément d'exclusion et de défi. Si demain commencent à se multiplier des situations où ce serait vécu comme un défi (par exemple, dans l'exercice de fonctions ou de responsabilités publiques), l'interdiction deviendra peut-être nécessaire. C'est pourquoi les provocations des extrémistes sont si dangereuses.
Ma position est que le voile en tant que tel ne saurait jamais être unilatéralement réduit à une provocation antirépublicaine et quand bien même s’il il l’était nous ne pourrions en conclure par ce fait qu’il faille l’interdire.
J'aimerais bien savoir comment tu arrives à cette conclusion. Le "voile en tant que tel" n'est qu'un carreau de tissu porté sur la tête, et évidement il ne peut être "en tant que tel" provocateur. C'est la manière, le lieu et l'intention avec laquelle on le porte qui en fait une "provocation".
Ce qui est plus intéressant, c'est ton idée selon laquelle il ne faudrait pas conclure à l'interdiction même s'il était établi qu'il s'agit d'une provocation. On tombe ici dans la discussion sur ce qui constitue une "provocation tolérable". Après tout, on tolère beaucoup de provocations, depuis les vêtements "punk" jusqu'à des chansons qui glorifient le rejet de la république (voir la chanson de Diam's, qui a fait couler tant d'encre). Pourquoi pas le voile, après tout ?
J'estime personnellement qu'il est très dangereux de tolérer des provocations dans des domaines ou il existe des forces puissantes et dangereuses prêtes à les exploiter. Si les vêtements "punk" pouvaient alimenter une idéologie de rejet de l'autre, il faudrait certainement faire quelque chose contre eux. Le voile (et à plus forte raison la burqua), lorsqu'ils sont vécus comme provocation, alimentent l'idée que les immigrés musulmans sont inassimilables, qu'au fond ils ne souhaitent pas intégrer la communauté nationale. C'est pourquoi on ne peut pas permettre ces provocations de s'installer, et cela dans l'intérêt même des musulmans (ce que la plupart d'entre eux ont d'ailleurs parfaitement compris...).
Rapidos j'ai trouvé ça, je connais pas le site mais ils parlent de son livre et surtout de ce qu'il y a dedans.
http://www.servicesmontreal.com/.../l.desherosordinaires.evajoly.php -
Zut le lien marche pas.
Des héros ordinaire, Eva Joly,
Transparency International
@ Louise - Post N° 84.
- merci pour ces " Tribulations buissonnières " et tes commentaires fort à propos...
Bonjour à tous,
je trouve dommage que Jean-Luc Mélenchon se soit entêté à vouloir être tête de liste en Ile de France,
je pense qu'il aurait mieux valu qu'il le soit en Languedoc Roussillon où un accord
a été trouvé avec le NPA et où le score du Front de Gauche aux Européennes a été un
des meilleurs de France. La région peut être conquise par la vraie gauche et son aide
nous aurait été précieuse.
Pendant ce temps les Conti..................
Extraits d'un entretien de l'Huma avec Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, qui dénonce un procès partisan.
- Vous témoignerez aujourd’hui devant la cour d’appel d’Amiens. Pourquoi votre syndicat soutient-il les « Conti » ?
Matthieu Bonduelle.
Ce n’est pas un procès comme les autres, en particulier vu la manière dont l’État s’est constitué partie civile. Le gouvernement négociait depuis des mois avec les « Conti ».
Après le débordement à la sous-préfecture, il a finalement décidé de traiter ce conflit par la voie pénale, en multipliant les déclarations appelant à la sévérité. Comme celle de François Fillon qui a parlé d’une « minorité violente », alors qu’il n’y a pas eu de violence.
L’objectif est devenu de punir les « Conti » pour l’exemple et d’intimider l’ensemble du mouvement ouvrier. Or, le droit pénal est un outil de régulation de la société. Faut-il y recourir dans le cas présent ?
Nous ne le croyons pas. Il faut aussi rappeler que les dégradations commises par les agriculteurs l’année dernière n’ont donné lieu à aucune poursuite pénale.
Sans oublier ce cynisme terrible qui veut que les patrons voyous s’en sortent en général très bien.
eh oh LR c'est quoi ce "délire"? Descartes me semble bien plus proche idéologiquement et par ce qu'on peut savoir de leurs parcours de ces 30 dernières années de Jean-Luc Mélenchon que toi
donc si on utilisait ce critère de proximité idéologique-ce qui heureusement n'est pas le cas- s'il y en avit 1 des 2 qui serait ejecté ce ne serait pas Descartes
c'est bien triste la mort de Bensa, 1 des rares dirigeants du SU à penser selon la tradition de marx à Trotsky...c'est 1 des dceniers fils vivants qui reliaient le NPA au trotskysme (et tout simplement à 1 marxisme qui ne soit pas qu'1 cache-sexe du "politiquement correct" différentialiste) qui disparaît
autant dire que je ne donne pas cher de l'évolution idéologique à venir du NPA....
"J’estime personnellement qu’il est très dangereux de tolérer des provocations dans des domaines ou il existe des forces puissantes et dangereuses prêtes à les exploiter. Si les vêtements « punk » pouvaient alimenter une idéologie de rejet de l’autre, il faudrait certainement faire quelque chose contre eux. Le voile (et à plus forte raison la burqua), lorsqu’ils sont vécus comme provocation, alimentent l’idée que les immigrés musulmans sont inassimilables, qu’au fond ils ne souhaitent pas intégrer la communauté nationale. C’est pourquoi on ne peut pas permettre ces provocations de s’installer, et cela dans l’intérêt même des musulmans (ce que la plupart d’entre eux ont d’ailleurs parfaitement compris…)."(Descartes)
Tout à fait d'accord là dessus. Le PG vient de faire un grand progrès en commençant à nettoyer les écuries d'augias différentialistes-communautaristes, ce qui en plus est courageux, car ça ne va pas arranger ses affaires immédiates avec ses "camarades" du PCF et du NPA
à moyen terme certes ce devrait être rentable
Bonjour à tous,
Je m'excuse de vous dérangez, mais permettez moi une toute petite intrusion parmi vos très intéressantes analyses sur l'inden.... et sur la Bur...
L'énorme piège tendu par le petit président c'est refermé sur nous !
Qui parle du Front de gauche et des élections régionales, mis a part quelques petites allusions.... ?
Descartes 87
La bêtise, c'est l'ignorance quand elle se voile du masque du voile intégral de la connaissance.
Descartes : « La loi sur les signes religieux est une victoire pour tout le monde: pour la République, parce qu’elle a réaffirmé un principe important, pour les musulmans de France, parce qu’ils ont montré qu’ils avaient la maturité nécessaire pour accepter que la loi civile passe devant les prescriptions religieuses. »
Descartes ne dit pas de quelle loi il s'agit. Il s'agit de la loi du 15 mars 2004 sur sur les signes religieux dans les écoles publiques.
Tout est dans le champ d'application de cette loi que Descartes occulte, les écoles publiques. Pas la rue, pas les écoles privées ou confessionnelles.
La bêtise procède par amalgame d'autant que Descartes en petite frappe de l'intelligence occulte une autre réalité de cette loi, son exception dans l'enceinte scolaire publique. Les signes ostensibles (le hijab musulman, la kippa juive, le turban Sikh, les croix chrétiennes encombrantes) sont interdits mais les symboles discrets de foi religieuse, donc y compris les symboles discrets de l'athéisme.
Un train peut en cacher un autre mais soyez certains que Descartes peut affirmer 2 bêtises en une seule.
La loi de 2004 respecte l'impératif laïc, l'esprit et la lettre de la loi de 1905, la séparation de l'école publique de l'école privée ou religieuse.
Dans l'enceinte de l'école publique tout n'est pas possible du point de vue du respect de la loi de laïcité mais dans l'école privée, il en est différent.
L'école publique, ce n'est pas la rue, fût-elle publique. La loi de 2004 ne statut pas la dessus comme le glissement sous entendu de Descartes voudrait le faire croire.
Conclusion : L'application pleine et entière de la loi de 1905, confirmée par la loi de 2004, permet de régler le problème du voile intégral à l'école. Le libre choix de l'école publique implique la contrainte alors libre de se « soumettre » à ses règles.
Mais cette soumission à la loi de 1905 dans l'enceinte de l'école publique ne soumet pas le libre choix. Chacun a le droit dans notre république de faire le libre choix de ne pas s'y soumettre par le libre choix d'un autre choix qui est la possibilité d'aller ou de financer l'école religieuse de son choix, dont le droit d'existence est reconnue par la république.
Chaque citoyen est libre d'assumer ses responsabilités face à l'éducation.
Et l'ineffable professeur d'imbécilités de dire en lien avec l'école publique : « Précisément. Aujourd’hui, le voile simple n’est pas vécu par la majorité de nos concitoyens comme un défi aux valeurs du vivre ensemble qui fondent notre République ».
Cette vérité va dans le sens inverse de ce que le crétin de service veut démontrer. L'école publique, dans le cadre de la laïcité, rempli parfaitement sa mission d'intégration laïque et formidablement parce que c'est elle qui éduque à se dévoiler ensuite dans la rue sans porter ce problème à un niveau hystérie religieuse dans la rue. C'est toute la subtilité de la loi de 1905.
C'est ça la laïcité étant entendu que ça passe par le principe de séparation qui implique la lutte pour le respect de l'article 2 de la loi de 1905 : « La république ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ».
Le véritable combat est à ce niveau. L'amalgame avec le voile intégral dans la rue n'est que la tentative de déplacer cette urgence en fomentant les germes de la division sur un autre terrain.
Lire : mais pas les symboles discrets de foi religieuse, donc y compris les symboles discrets de l’athéisme.
@maxou (#94)
L’énorme piège tendu par le petit président c’est refermé sur nous !
Qui parle du Front de gauche et des élections régionales, mis a part quelques petites allusions…. ?
Au moins la question de la burqua où celle de l'identité nationale ouvre des fenêtres sur des questions de fonds, des questions politiques au bon sens du terme. Pour le moment, le FdG n'ouvre des fenêtres que sur les petites magouilles politiciennes de la "gauche de la gauche", qui n'ont guère changé depuis vingt ans. Pas très enrichissant de discuter si untel aurait fait un meilleur candidat qu'untel, s'il vaut mieux avoir avec soi la FASE ou les Alternatifs, et qui du PCF ou du NPA porte la plus grande part de responsabilité.
Si tu veux qu'on "parle du Front de Gauche et des élections régionales", vas-y, écris un message intéressant sur la question, je suis sur qu'il aura l'écho qu'il mérite. Bon courage.
@ tous et @ Jean-Luc Mélenchon en particulier
ce week end dernier se réunissaient à Nanterre Peillon, Gabriel CON BIEN DIT, en compagnie de Sarnez du Modem.
D'après le Blog marianne 2, voilà ce qu'a déclaré le Gabriel CON BIENDIT à propos de l'école :
" Il faut faire de la publicité comparative entre les méthodes de l'école traditionnelle et les nôtres et on verra les resultats ! Moi à l'école je veux le petit avec la kippa, la petite avec le voile. J'en ai marre de républicains. J'aime les monarchies du Nord ! C'est ça qui marche !"
Je sais que Bayrou défend une autre idée de l'école que celle du Con Bien DIT, mais qu'attends Jean Luc Melebchon
pour désavouer les propos du CON BIEN DIT et faire acte de pénitence pour avoir osé proposer une alliance à ceux qui veulent buter les républicains hors de l'école?
Les frères CON BIEN DIT sont le soutien de l'abaissement et de la négation de toutes les valeurs républicaines. Peut -on s'allier à des néolibéraux de cette encablure? Laissons les se rouler dans leur fange !
Donc je reposte
96
Mazan dit: Your comment is awaiting moderation.
13 janvier 2010 à 16h04
Lire : mais pas les symboles discrets de foi religieuse, donc y compris les symboles discrets de l’athéisme.
@Mazan (#95)
La bêtise, c’est l’ignorance quand elle se voile du masque du voile intégral de la connaissance.
Cette autocritique étant faite, passons à la suite, ou Mazan effectivement démontre par la pratique ce que bêtise et ignorance veulent dire:
Descartes : « La loi sur les signes religieux est une victoire pour tout le monde: pour la République, parce qu’elle a réaffirmé un principe important, pour les musulmans de France, parce qu’ils ont montré qu’ils avaient la maturité nécessaire pour accepter que la loi civile passe devant les prescriptions religieuses. » Descartes ne dit pas de quelle loi il s’agit. Il s’agit de la loi du 15 mars 2004 sur sur les signes religieux dans les écoles publiques.
Et ce n'était pas la peine de le dire, puisque mon message faisait partie d'un long échange avec Lola sur la loi en question. Il n'y a jamais eu la moindre ambiguïté sur la loi dont nous étions en train de parler. Mais puisque tu insistes sur la référence exacte, tu aurais pu au moins la vérifier sur le Journal Officiel. Il ne s'agit pas, contrairement à ce que dit Mazan, de la loi "sur les signes religieux dans les écoles publiques", mais de la loi "encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics" (JO du 17 mars 2004).
Tout est dans le champ d’application de cette loi que Descartes occulte
A aucun moment le champ d'application de la loi n'a été "occulté". Comme je l'ai dit plus haut, mon message faisait partie d'un échange avec Lola. C'est moi qui a introduit cette loi du 15 mars 2004 en disant que "on l’a fait dans les établissements éducatifs, avec des résultats plus que positifs" (message #605 du fil précédent). Lola a rebondi en demandant "Tu juges « plus que positifs » les résultats de la loi sur les signes ostentatoires (en fait sur le voile) à l’école" (#22). Là encore, pas la moindre occultation: de toute évidence, Lola et moi avions bien compris ou se trouvait la limitation du champ d'application de la loi.
Ton procès d'intention n'a donc pas lieu d'être, et du coup la bordée d'injures que tu te crois autorisé a débiter n'en devient que plus ridicule. Tu aurais pu t'éviter le ridicule si tu avais pris le temps de suivre le débat, au lieu de japper comme un roquet à la première opportunité. Avec des débatteurs de ton niveau, le PG est dans de beaux draps...
Je note d'ailleurs que si "occultation" il y avait eu, elle aurait été autant de la part de Lola que de la mienne... et pourtant, tu n'as pas cru nécessaire de t'adresser à elle. Une coïncidence, sans aucun doute.
@Descartes (96),
Vous avez raison.