20jan 10
On entend monsieur Zapatero ce matin au Parlement européen. Il présente le programme de la présidence tournante de l'Union européenne. J’écoute, j’en parle. Mais j’ai la tête ailleurs. Les yeux sur la presse du matin qui reprend sur les suites de la capitulation de Martine Aubry sur les retraites. Quel désastre!
Pluie de truismes
C’est un art. Le parler européen est un art raffiné. Mercredi matin parlait le premier ministre espagnol Zapatero. Puis Barroso et enfin le président Busek. Pluie de truismes ! Un méli mélo de phrases tièdes et de refrains usés jusqu'à la corde. Mais la façon de faire compte plus que tout. Il faut bouger les bras avec vigueur, froncer les sourcils, enfoncer le doigt dans l’air avec énergie. Ce qui est comique c’est de rapprocher le son et l’image. Imaginez une phrase aussi brillante que « nous devons travailler avec en vue de fournir des efforts soutenus pour parvenir a des objectifs portés avec la méthode communautaire ! » proférée en faisant des moulins avec les bras et les poings martelant l’air. Martin Schultz, le président du groupe des socialistes et démocrates est aussi très bon dans ce style. Il vocifère des phrases catégoriques du type « vous avez pris le bon chemin dans l’objectif de faire des efforts et pour cela nous saluons votre résolution » en hurlant comme un type mis hors de lui par je ne sais quelle indignation. Ce qui est remarquable est que la liste des accolades rituelles s’est considérablement allongée dans les salamalecs coutumiers. Aux congratulations et compliments au président de la commission et à la présidence tournante il faut à présent rajouter pour mémoire le président du conseil («présidence permanente») la «haute représentante» ce qui fait du commencement de toute intervention rituelle un torrent de miel et sucrerie écœurants. Donc l’Espagne prend la présidence tournante de l’union européenne. Devant un hémicycle à moitié vide, le socialiste Zapatero nous a évidemment régalé d’un discours excitant sur les petites entreprises et la compétitivité indispensable des entreprises en général et en particulier, sans un mot sur les droits sociaux ni un soupir sur la situation sociale des victimes de la crise. Mais (ouf !) il nous a rassurés avec des projets aussi formidables qu’un marché commun de l’énergie en Europe et un marché commun du commerce en ligne. Un marché, des marchés. Et aussi des voitures électriques. La totale. Fermez le ban. Ce que monsieur Zapaterro appelle «innover l’Europe». Et en réponse à la droite il déclare « je suis un partisan du pacte de stabilité et de la réduction des déficits, c’est ma conviction politique ». C’est noté.
UNE BALLE DANS LE PIED
Ce matin la presse vibre du sujet des retraites et de la capitulation de Martine Aubry. La digue est tombée. Elle mégote sur des nuances dans la meilleure tradition des effaceurs de pistes dans les bons westerns, juste après l’attaque de la banque. Je déplore autant le moment de cette annonce que son contenu. Pourquoi ? Quelle que soit ses intentions, Martine Aubry a porté un mauvais coup au mouvement social et donc à toute la gauche. Elle nous a tiré une balle dans le pied. Il est désastreux, quand on est partisan comme elle de la négociation avec les syndicats comme méthode de régulation sociale, d’agir comme elle le fait. Car avant que la discussion commence Martine Aubry donne à voir un « front des politiques » qui isole toute résistance sociale face à Sarkozy. Commencer une négociation en annonçant qu’on est d’accord avec l’objectif de la partie adverse est désastreux pour le rapport de force syndical. Je lui fais le crédit de croire qu’elle ne le voulait pas. Mais après tout est-elle aussi naïve que cela ? C’est peut-être moi qui le suis à son sujet.
UNE BALLE DANS LE DOS
Elle devait évidemment savoir aussi qu’aussitôt les chiens seraient lâchés. C’est sans surprise qu’on trouve l’ultra droite du PS sur la muraille de combat dès ce matin. Voici donc une fois de plus dans le rôle de tireur dans le dos Manuel Valls. Evidemment pour lui, «la gauche ne doit pas avoir de tabous». On avait compris. Et la CFDT qui se tenait dans l’ombre sort aussitôt du bois pour porter un mauvais coup cette fois ci contre les fonctionnaires. Elle veut rapprocher les régimes publics et privés. Evidemment le rapprochement ne se fait pas dans le sens du mieux placé mais du moins disant. Evidemment il faut y réfléchir « sans tabou » dit la CFDT. Quel type formidable ce Tabou ! Dès qu’un coup tordu est en vue, une trahison ou une infamie, les fourbes disent que tabou ne doit pas être là et que ça doit se faire sans lui. J’avais déjà un a priori favorable avec Tabou. Depuis la nuit des temps et le tabou de l’inceste, on sait que les sociétés ont besoin de tabous. Mais c’est sans doute parce que comme l’a dit Valls j’appartiens à une génération qui n’a pas le même sens que lui de la règle et de la loi en ce qui concerne les interdits.
Descartes
"Mais Mazan s’est trompé autant que moi", excellent.
La date de Lénine : 25 septembre 1919, rien à voir avec le contexte dont parle Marx. 1919, ravage et destruction économiques, tout est détruit cause guerre impérialiste et Lénine ne fait pas référence au "stade" communiste, mais à la nécessité urgente de travailler pour produire de quoi manger car il n'y a rien à manger.
A Michel,
comme je le disais j'ai repris la formule de 4 Août en précisant que le "nous" représentait la politique défendue et qu'il ne fallait pas y voir un quelconque aspect partisan.
En ce sens je maintiens mon propos que je vais reformuler ainsi : il est pour moi hors de question que mon parti aide le ps dans l'application de sa politique sociale libérale, par contre je ne vois aucun problème à ce que des élus du ps travaille avec le npa ou tout autre force réellement de gauche pour défendre un politique de gauche au service des citoyens.
J'estime que le ps a assez fait la preuve que sa politique n'était pas celle à laquelle j'aspire. si je pensais que le ps et sa politique était la solution; je ne serais dans le parti auquel j'ai adhéré...
Je n'ai pas l'impression que nous parlons de la même chose, je ne parle pas de place, je m'en moque, je parle de mesures utiles aux citoyens... A partir du moment où la politique défendue par le ps est contraire à l'intérêt citoyen qui a -t-il à négocier ? Je vais poser la question ainsi : Qu'êtes-vous, au niveau politique, prêt à négocier ? Que leur accordez-vous par exemple en échange par exemple de la gratuité des transport ?
Qu'êtes vous prêt à cautionner dans leur politique social libérale ? les subventions - qui sous couvert de subvention à l'innovation - permettent de financer des grands groupes qui licencient, celles aux écoles privées, la privatisation du service des eaux ou du moins la non réclamation du retour de ce service dans le giron public ? l'ouverture d'un débat sur la retraite à 62 ans, la ratification du traité de Lisbonne....
Vous faisiez remarquer que le pg vient du ps, c'est exact... pendant longtemps des militants sincèrement de gauche au ps ont "négocié" avec la politique de leur direction, certains comme Filoche négocient encore et le pc a négocié et pour quel résultat ?,
Si hors l'infléchissement de la politique du ps point de salut, alors pourquoi le quitter ? Si hors de la stratégie déployée par le pc depuis de nombreuses années, il n'y a pas de solution alors pourquoi ne pas le rejoindre?
Cordialement
désolée je n'ai encore une fois pas relu
travaille NT
toutE
unE politique
transportS
et j'en oublie sûrement
@Descartes
je répondrais sur le reste plus tard (enfin si tu peux pas comprendre que quand un phénomène a à voir avec une religion la loi qui s'y applique a à voir avec la laïcité ...)
"En 1983, l'équipe du Professeur Jean Claude Chermann de l'Institut Pasteur, sous la direction de Luc Montagnier, découvre et isole le VIH." Pour tourner en boucle. Ça te va?
Si tu veux d'autres contre-exemple il me faudrait des exemples dans la bonne periode (ben oui si tu te donnes un demi siècle (et en l'occurence même plus) pour chercher tu peux utiliser divers états de la science, de son niveau de massification et de vulgarisation. C'est un peu facile...
@ MYRIAM 251
Pouvez-vous me citer le nom d'une commune (dans n'importe quel pays et n'importe quel continent) administré par un mouvement trotkyste (n'importe lequel) pendant cinq ans minimum depuis 1930 ? (Je ne demande pas de minimum de taille pour la commune, même 1.000 habitants font l'affaire).
A Michel
Mais que vient faire Trotsky dans l'histoire ?
C'est vous qui en faites un querelle de chapelle.....Je ne cherche pas des trotskystes, je cherche des gens de gauche qui veulent défendre leur idée sans concession au capitalisme, au libéralisme ou au social libéralisme.Par exemple, je ne reproche pas au PC son nom, les leaders dont il se réclame, je lui reproche ses choix politiques.
L'expérience de Marinelda qui est décrit dans un article est repris sur le site du NPA me semble un bon exemple de l'absence de concession et je pense qu'en Amérique Latine il y a également assez d'expériences qui pourrait illustrer ce propos.
Cordialement
http://www.npa2009.org/content/marinaleda-un-%C3%AElot-d%E2%80%99anticapitalisme
Voici le lien, le maire est réélu depuis 30 ans et ils sont 2670 habitants
Cordialement
« Sarko est tellement con » : Augustin Legrand poursuivi ?
« On va réussir à casser l'ignorance, communiquer, expliquer aux gens qu'on se fait enculer cent fois plus qu'on peut l'imaginer. C'est ça qui va pousser les gens à l'insurrection, je vois pas comment ça va pas venir. Avec un un mec comme Sarko, tout est possible. Il est tellement con, tu te souviens des banlieues au Kärcher, il est capable de faire une énorme connerie qui mette le feu aux poudres. »
« Il est tellement con… » Et voici un joli (ou moche, c'est selon) délit d'offense au président de la République, puni « d'une amende de 45 000 euros » par l'article 26 de la loi du 29 juillet 1881.
L'application du délit d'offense au président de la République fait toutefois débat. L'avocat Maître Eolas avait noté sur son blog qu'il « était tombé quasiment en désuétude », avant que « le procureur de la République de la Mayenne nous le ressorte du formol », lorsqu'un habitant du même département Hervé Eon avait brandi une pancarte « Casse-toi pov » con » au passage de la voiture de Nicolas Sarkozy, en août 2008 à Laval.
http://www.rue89.com/regionales-2010/2010/01/21/sarko-est-tellement-con-augustin-legrand-poursuivi-134887
(PS: qu'est-ce qu'il fout au MODEM ?)
@ myriam 256
Comme le dit l'article un ilot anticapitaliste de 2670 habitants au milieu de 6 milliards d'habitants.
Mes objectifs sont plus larges. C'est toute notre différence. Je n'ai pas envie d'en rester à 3 ou 6 % de voix dans 50 ans en France ou à 2.670 habitants en Andalousie. Il faut viser plus grand. Plus haut. La majorité et s'en donner les moyens. (Rappel le PSU qui représentait toute l'extrème-gauche électorale en 1968 faisait déjà ces pourcentages).
A Michel,
Vous exagérez ce me semble, relisez votre message, vous me demandiez de citer une commune avec comme critère :
au moins 1000 habitants et depuis plus de 5 ans, je vous en donne 2600 et depuis 30 ans et vous faites la fine bouche N'ai-je pas répondu à vos demandes ?
Personnellement moi aussi je vise la majorité mais je ne regarde pas de haut loin de là une expérience comme celle de l'Andalousie, d'autant qu'avec nos rêve de majorité, nous ne sommes même pas capables -vous comme moi - de mettre cela en place pour l'instant.
Ceci étant, nos but étant les mêmes, pouvez-vous m'expliquer en quoi votre stratégie diffère de celle menée par le PC depuis de nombreuses années avec les résultats que l'on sait ?
Je serais ravie d'apprendre.
Cordialement
Descartes 247
Contre sens total et falsificateur. Le texte de Lénine avec son contexte :
"On nous accuse, nous représentants du pouvoir des Soviets, nous bolchéviks‑communistes et partisans du pouvoir des Soviets, on nous accuse constamment d'avoir violé la démocratie et, pour le prouver, on dit que les Soviets ont dissous la Constituante. A ces accusations, nous répondons ordinairement ceci : la démocratie enfantée sous le régime de la propriété privée du sol, alors que les gens n'étaient pas égaux, que celui qui possédait un capital était le maître et les autres ses esclaves salariés, cette démocratie n'a aucun prix pour nous. Elle ne servait qu'à masquer l'esclavage, même dans les pays les plus avancés. Nous, socialistes, nous sommes pour la démocratie dans la mesure où elle allège le sort des travailleurs et des opprimés. Le socialisme se donne pour but de combattre dans le monde toute exploitation de l'homme par l'homme. La seule vraie démocratie pour nous est celle qui sert les exploités, les opprimés. C'est quand ceux qui ne travaillent pas sont privés des droits électoraux qu'existe la véritable égalité entre les hommes. Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger."
"Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger" est en relation avec "celui qui possédait un capital était le maître et les autres ses esclaves salariés" et "Le socialisme se donne pour but de combattre dans le monde toute exploitation de l'homme par l'homme".
"Celui" désigne les propriétaires (d'entreprises, terriens, actionnaires) qui ne travaillaient pas de leur propres travail mais en exploitant la force de travail des autres. L'expression de Lénine signifie que c'est fini. Qu'il n'y a pas de place pour les rentiers et les exploiteurs et que s'ils veulent "manger", ils doivent faire comme tout le monde, travailler à la libération du système qui leur permettait de ne pas travailler.
"Ceux qui ne travaillent pas sont privés des droits électoraux" : désigne la classe capitaliste et les propriétaire féodaux. Ton interprétation veut faire oublier, au contraire, que le pouvoirs des soviets étend les droits électoraux à l'immense majorité de la population et, sortie de son contexte, où pour se maintenir au pouvoir, les soviets ont besoin de mobiliser toutes leurs forces face à la guerre civile (Dekinine, légionnaires tchécoslovaques, Koltchak...)
Rien à voir avec la signification qu'un salarié ne travaillant pas ne mangerait pas.
Pour comparer : Situation et contexte qu'à du vaincre la révolution de 1789 sans charité pour le régime féodal.
Vais revenir sur ce texte car il est passionnant de modernité.
@ claude PG35
@ 4 oôut
Merci pour vos tuyaux !
J'ai installé "using smiles" sur ma barre personnelle. l
Le problème, c'est qu'après, je ne sais pas comment ont fait pour sélectionner le soleil pour l'insérer dans mon post.
J'ai bien vu qu'il y avait un processus en trois points. Mais comme c'est en anglais, j'y pige que dalle.
Bon soit je me procure un dico, soit l'un de vous aura la gentillesse de m'expliquer ça en français.
Merci à vous
l'intervention de Jean-Luc Mélenchon (et de tous les autres) au rassemblement contre la taxation des indemnités en cas d'accident du travail : "nous devons avoir l'insolence de dire que ce n'est pas une question d'argent"
http://vimeo.com/7996642
Descartes 247
La citation de Lénine par Descartes escamote complètement le sens du discours de Lénine. Chacun jugera sur le texte qui est un texte qui parle de la libération des femmes à un moment où la guerre civile et la ruine de l'économie se conjuguent.
On verra qu'on est loin des citations et des interprétation du "Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger" à la petite semaine de Descartes.
Lénine : Les objectifs généraux du mouvement féminin (« Pravda » n° 213, 25 septembre 1919. Discours prononcé à la Conférence des ouvrières sans-parti de Moscou (23 septembre 1919).
"Camarades,
Je suis très heureux de saluer la conférence des ouvrières. Je me permettrai de ne pas aborder les sujets et les problèmes qui, bien sûr, inquiètent avant tout, à l’heure actuelle, toute ouvrière et toute personne consciente appartenant aux masses laborieuses. Les problèmes les plus brûlants ce sont ceux du blé et de notre situation militaire. Mais comme me l’ont appris les comptes rendus de presse relatifs à vos réunions, ces problèmes ont été exposés à fond ici par le camarade Trotsky pour les affaires militaires et les camarades Iakovléva et Sviderski pour le blé ; aussi me permettrez-vous de ne pas en parler.
Je voudrais dire quelques mots des objectifs généraux du mouvement ouvrier féminin dans la République des Soviets. De ces objectifs, les uns sont liés à la réalisation du socialisme, les autres s'imposent comme une nécessité urgente.
Le pouvoir des Soviets, dès ses débuts, s'est occupé du sort de la femme. Il me semble que la tâche de tout gouvernement ouvrier allant vers le socialisme sera double. La première partie en est relativement simple et facile. Elle concerne les vieilles lois qui ont placé la femme dans une situation d'inégalité par rapport à l'homme.
Depuis bien longtemps, depuis des siècles, tous les mouvements émancipateurs d'Occident ont réclamé l'abolition de ces lois vétustes et l'égalité des deux sexes devant la loi. Mais pas un Etat démocratique, pas une république avancée, n'a pu opérer cette réforme, car là où existe le capitalisme, là où subsiste la propriété privée de la terre, des fabriques et des usines, là où subsiste le pouvoir du capital, l'homme conserve ses privilèges.
(...) Le but des Soviets, c'est que les travailleurs organisent leur existence sans cette propriété privée sur la terre, les fabriques et les usines, qui, partout dans le monde, même dans les républiques les plus démocratiques, a réduit les travailleurs à un état de misère et d'esclavage salarié, et la femme à un double esclavage.
Les Soviets, pouvoir des travailleurs, dès leurs premiers mois d'existence, ont accompli dans la législation touchant la femme une révolution radicale. Des lois qui plaçaient la femme dans une condition subalterne, il n'est pas resté pierre sur pierre. Je veux parler des lois qui profitaient de la faiblesse de la femme pour lui faire un sort inférieur et souvent même humiliant, c'est‑à‑dire des lois sur le divorce, sur les enfants naturels, sur la recherche de la paternité.
C'est justement dans ce domaine que la législation bourgeoise, même dans les pays les plus avancés, abusait de la faiblesse de la femme. Et c'est aussi dans ce domaine que les Soviets n'ont pas laissé le moindre vestige des anciennes lois iniques, intolérables pour les représentants des travailleurs. Nous pouvons le dire avec fierté et sans crainte d'exagération, il n'y a pas un seul pays au monde, en dehors de la Russie des Soviets, où la femme jouisse de tous ses droits et ne soit pas placée dans une position humiliante, particulièrement sensible dans la vie familiale de chaque jour. C'était là une de nos premières et plus importantes tâches.
(Ici passage Descartes rectifié par moi même)
(...) Nous voyons dans toutes les républiques démocratiques l'égalité proclamée, mais dans les lois civiles, dans les lois sur la famille et le divorce, nous voyons à chaque pas l'inégalité et l'humiliation de la femme. Or c'est là une violation de la démocratie à l'égard d'opprimés. La Russie soviétiste, plus que tout autre pays, même plus avancé, a réalisé la démocratie en ne laissant pas dans ses lois, la moindre allusion à l'inégalité de la femme. Je le répète, pas un Etat, pas une seule législation démocratique n'a fait pour la femme la moitié de ce qu'a fait le pouvoir des Soviets dès les premiers jours de son existence.
Naturellement, les lois ne sont pas suffisantes, et nous ne nous contentons pas de décrets. Mais, dans le domaine législatif, nous avons fait tout le nécessaire pour élever la femme au niveau de l'homme et nous pouvons en être fiers. La situation de la femme dans la Russie des Soviets peut servir d'idéal aux Etats les plus avancés. Pourtant, ce n'est encore là qu'un commencement.
La femme dans le ménage reste encore opprimée. Pour qu'elle soit réellement émancipée, pour qu'elle soit vraiment l'égale de l'homme, il faut qu'elle participe au travail productif commun et que le ménage privé n'existe plus. Alors seulement, elle sera au même niveau que l'homme.
Naturellement, il ne s'agit pas ici de comparer la femme à l'homme en ce qui concerne la productivité, la quantité, la durée, les conditions de travail, etc.
Ce qu'il faut, c'est que la femme ne soit plus opprimée par sa situation économique par rapport à l'homme. La femme a beau jouir de tous les droits, elle n'en reste pas moins opprimée en fait, parce que sur elle pèsent tous les soins du ménage. Le travail du ménage est généralement le moins productif, le plus barbare et le plus pénible de tous ; il est des plus mesquins et n'a rien qui puisse contribuer au développement de la femme.
Nous voulons la réalisation intégrale du socialisme, et c'est là que s'ouvre pour la femme un large champ d'action. Nous déblayons le terrain pour l'édifice socialiste, mais la construction ne commencera que le jour où nous l'entreprendrons en collaboration avec la femme jouissant de l'égalité complète, libérée de ce travail mesquin, abrutissant et stérile. Nous avons là de l'ouvrage pour de longues années.
(...)
Nous créons des institutions modèles, des restaurants, des crèches, pour affranchir la femme du ménage. Il faut reconnaître qu'à l'heure présente en Russie ces institutions, qui permettent à la femme de sortir de sa condition d'esclave domestique, sont très rares. Leur nombre est infime et les conditions militaires et alimentaires actuelles sont un obstacle à leur accroissement. Il convient cependant de dire qu'il en surgit partout où s'offre la plus petite possibilité.
Nous disons que l'émancipation des ouvriers doit être l’œuvre des ouvriers eux‑mêmes. De même, l'émancipation des ouvrières sera l’œuvre des ouvrières elles‑mêmes. Les ouvrières doivent veiller elles‑mêmes au développement de ces institutions ; elles arriveront ainsi à changer du tout au tout le sort qui leur était fait dans la société capitaliste.
Pour s'occuper de politique, sous l'ancien régime capitaliste, il fallait une préparation spéciale. C'est pourquoi la participation des femmes à la politique, même dans les pays capitalistes les plus avancés et les plus libres, était insignifiante. Notre tâche est de rendre la politique accessible à toute femme laborieuse. Depuis que la propriété privée du sol et des fabriques est abolie, depuis que le pouvoir des seigneurs et des capitalistes est renversé, la politique devient simple et accessible à tous les travailleurs, les femmes y comprises. (...)
Et ici la participation de l'ouvrière communiste et consciente, ou même sans‑parti et inconsciente, est absolument nécessaire. Le pouvoir des Soviets lui ouvre un large champ d'action.
Nous avons eu bien du mal à lutter contre les forces hostiles à la Russie des Soviets. Nous avons eu du mal à résister militairement à ceux qui font la guerre au pouvoir des travailleurs, à combattre les spéculateurs : tout cela, parce que nous manquions d'hommes, de travailleurs qui nous aident de leur propre initiative. Il n'est rien que les Soviets apprécient tant que le concours de la masse des femmes laborieuses. Sans doute, dans l'ancienne société bourgeoise pour jouer un rôle politique, il fallait une préparation compliquée que la femme ne pouvait pas avoir. L'activité politique de la République des Soviets, au contraire, a pour objectif principal la lutte contre les propriétaires fonciers, contre les capitalistes, contre l'exploitation, et c'est pourquoi l'ouvrière a accès à la politique des Soviets, elle aidera l'homme par son habileté d'organisatrice.
Ce qu'il nous faut, ce n'est pas seulement l'organisation en grand. Il nous faut aussi l'organisation en détail.(...) Elles doivent prendre une part active à ce travail (...)
Voilà où l'ouvrière joue un véritable rôle d'organisatrice. Sa participation est également nécessaire dans nos grandes fermes‑modèles, pour qu'elles ne restent pas à l'état d'exception. (...)
Après avoir supprimé entièrement la propriété privée du sol, et presque entièrement la propriété privée des fabriques et des usines, les Soviets veulent que tous les travailleurs, communistes et sans‑parti, hommes et femmes, prennent part à l'édification économique. L’œuvre entreprise par les Soviets ne pourra avancer que lorsque des millions et des millions de femmes, dans toute la Russie, y participeront. Alors, nous en sommes convaincus, le socialisme pourra s'établir. Alors les travailleurs montreront qu'ils peuvent vivre et administrer l'Etat sans propriétaires et sans capitalistes. Alors le socialisme sera si fort en Russie que nul ennemi extérieur ou intérieur ne fera peur à la République des Soviets.
Ca marche? :-)
Merci 4 août, ;-)
Ermler tu fais, comme ils disent à savoir (là je les espace donc ça ne doit pas marcher) deux points, un tiret une parenthèse : -) pour :-)
@vindicte (#253)
(enfin si tu peux pas comprendre que quand un phénomène a à voir avec une religion la loi qui s’y applique a à voir avec la laïcité …)
Mais d'où sorts-tu que la burqua ait quelque chose à voir avec la religion ? Je pourrais te répondre que les plus hautes autorités de l'Islam affirment que la burqua n'est pas une prescription religieuse. Les femmes qui défendent ces tenues nous parlent de "pudeur", or la "pudeur" est un concept social, et non religieux.
La burqua, en tant symbole religieux, ne me pose aucun problème. Après tout, je vois de temps en temps des soeurs en cornette, des curés en soutane, des juifs pratiquants avec leurs kipas. La burqua me gêne en ce qu'elle est une manifestation de rejet de nos valeurs du "vivre ensemble". C'est un façon de dire "vos règles de politesse, vos codes de communication entre les personnes, je n'en ai rien à foutre". C'est cela qui me gêne. Si les femmes qui portent la burqua étaient toutes parfaitement athées, cela me poserait le même problème. Voici pourquoi je dis que pour moi la laïcité n'a rien à voir là dedans.
En faisant de la burqua un problème de laïcité, on s'interdit du même coup de l'interdire dans les lieux publiques (sauf lorsqu'ils risquent de menacer la neutralité du service publique) puisque rien ne s'oppose à l'exhibition des signes religieux par le public dans la rue, dans les bureaux, dans les commerces...
« En 1983, l’équipe du Professeur Jean Claude Chermann de l’Institut Pasteur, sous la direction de Luc Montagnier, découvre et isole le VIH. » Pour tourner en boucle. Ça te va?
Pas vraiment. Tu me parlais des jeunes chercheurs "hypernovateurs" qui peuplent nos laboratoires aujourd'hui. Montagnier a aujourd'hui 77 ans, Chermann 71, ils sont en fait de la même génération que Watson (né en 1928). Et leur découverte date de plus de vingt-cinq ans... Et finalement, je trouve curieux de comparer la découverte de la structure de l'ADN (qui a révolutionné la biologie) avec la découverte d'un virus particulier, qui ne change pas fondamentalement la compréhension qu'on a du domaine.
Si tu veux d’autres contre-exemple il me faudrait des exemples dans la bonne periode
Ok: Andrew Wiles, qui démontre en 1994 que le "grand théorème de Fermat". Le résultat de ses recherches est connu de n'importe quel bachelier section S...
http://www.lefigaro.fr/le-talk/2010/01/21/01021-20100121ARTFIG00506-jean-luc-melenchon-invite-du-talk-orange-le-figaro-.php
Jean Luc va parler.
Descartes
"Après tout, je vois de temps en temps des soeurs en cornette, des curés en soutane, des juifs pratiquants avec leurs kipas.
En revanche, il est vrai que l'on rencontre en tout temps et partout des burka.
Descartes
"En faisant de la burqua un problème de laïcité, on s’interdit du même coup de l’interdire dans les lieux publiques (sauf lorsqu’ils risquent de menacer la neutralité du service publique) puisque rien ne s’oppose à l’exhibition des signes religieux par le public dans la rue, dans les bureaux, dans les commerces…"
Bourré le gars, y'a pas longtemps prétendait le contraire à l'aide d'une certaine loi
@ermler (261):
T'as pas regardé les tableaux dans l'article de wikipedia ? Un soleil (sourire) c'est : un - et une). MDR, c'est le même avec un D à la place de la). Un clin d'oeil c'est ; un - et une). etc. etc. :P (celui-là se fait avec : + - + P). Allez, vas relire l'article >-)
@Mazan (#269)
En revanche, il est vrai que l’on rencontre en tout temps et partout des burka.
Cela dépend du quartier... dans le mien, j'en vois très souvent. Il y a deux femmes qui portent la burqua dans mon immeuble (la mère et la fille), et on les voit très souvent au supermarché où à la sortie de l'école, lorsque la fille va chercher ses enfants. Et il doit y avoir trois ou quatre autres dans le quartier. Peut être que dans le tien on en voit moins... mais tout le monde n'habite pas Versailles, tu sais ?
(#270)
Bourré le gars, y’a pas longtemps prétendait le contraire à l’aide d’une certaine loi
De quelle loi ? Ou ? Tu délires, comme d'habitude...
Communiqué intersyndical
Pour la défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche, de ses personnels : dans l’action le 21 janvier 2010 ! Le Gouvernement persiste à attaquer l’enseignement supérieur et la recherche, l’ensemble de la Fonction publique et des services publics. Ainsi, cette politique conduit à supprimer plus de 100 000 emplois dans la fonction publique d’Etat depuis 2007, dont 30 000 annoncés pour cette année (16 000 dans l’Education Nationale).
L’Enseignement Supérieur et la Recherche sont frappés de plein fouet par des réformes (Pacte Recherche, loi LRU…) et des restructurations aux conséquences désastreuses sur l’emploi, les conditions de travail des personnels, d’études des étudiants et sur la qualité du service public rendu à la population :
Communiqué intersyndical sur la journée du 21 janvier 2010
@Mazan post
N° 260 Merci pour l'explication de texte ! Elle est plus que bienvenue. A la lire à l'envers on en a une lecture fasciste, lecture que " Descartes " a plaisir à formuler. Ici à longueur de journée sur le blog de Jean-Luc Mélenchon. A suivre.
D'un autre côté, la prise de position quasi débile (Quel est l'état de mort du PS !) des sociaux démocrates sur les retraites peut peut-être jouer en faveur du Front de Gauche...Mais quand même ! Allez faire voter des gens pour les régionales les deux pieds dans c'bordel ! Faudra vraiment qu'y fasse pas beau...
Mazan post 260
On pourrait même en déduire que les immigrés au chômage n'ont pas le droit de vote et les français aussi donc.
Mais Lénine voulait-il dire que les anciens propriétaires n'avaient pas le droit de voter? Je ne comprends pas et je n'ai jamais entendu parler de cela, à moins que ce soit une métaphore.
@ lola N° 268 - merci - Excellent Jean-Luc Mélenchon !
@ Claude PG 35
Salut camarade et partisan,
Merci d'avoir posté le communiqué intersyndical sur la journée d'action d'hier.
Oui le service public de l'éducation, l'enseignement supérieur, l'enseignement professionnel et la recherche sont frappés comme jamais par une politique réactionnaire, ultra libérale qui ne fait plus de l'instruction, de l'éducation, des métiers et de la recherche un objectif majeur prioritaire. Ce gouvernement supprime là postes d'enseignants, là fillières, lois encore des financement du fonctionnement comme des investissements. La loi LRU, le pacte recherche, les réformes des lycées ne sont là que pour paracherver l'oeuvre de destruction. Les méthodes libérales de gestion (baisses des coûts, baisse des dépenses publiques, rédéploiement budgétaire, suppression de personnel et de postes de fonctionnaires sont le fer de lance des RGPP et autres LOLF (d'ailleurs décidées par la droite et la gauche en 2001).
Pour ce qui est des universités, la loi d'autonomie est une catastrophe doublée d'une tromperie. En effet, l'autonomie administrative et de gestion sans moyen c'est soit organisé patiemment le démantèlement du service public de l'enseignement supérieur, soit préparer la privatisation rempante avec les appels au privé, à la constitution de fondation et de financements d'entreprises mais dans tout les cas c'est le service public de l'éducation, ce sont les étudiants, le personnel enseignant, de recherche, administratif, de service qui seront doublement floués et touchés.
A quand une gauche unie pour défendre le service public de l'éducation, le service public de l'enseignement professionnel et de l'enseignement supérieur, la recherche.... bref l'école publique ? Nombreux sont ceux qui se battent mais trop peu nombreux (ce n'est qu'un flagrent paradoxe) pour faire échec à la politique du gouvernement. La gauche devrait proposer un projet sur ce service public de l'éducation et de la recherche et que font certains sur ce blog qui préfèrent défendre le voile intégral en traitant JL Mélenchon de quasi islamophobe ! On pourrait dire LE SURSAUT OU LE DECLIN de l'école publique et de la république.
Mettons nos pas dans ceux de JL Mélenchon et devenons des ardents républicains.
Salut fraternel à toi
Fabien
@ Demetrio, mon frère républicain
Salut à toi,
Oui, tu as eu raison de moucher la dame patronnesse !
Et en plus cela tourne à la gaminerie et à la puérilité chez certaines et certains. Ils ou elles savent de qui je cause....
Car ils ou elles réagissent au quart de tour... Pour quelqu'un à qui on ne devrait pas adresser c'est contradictoire comme tout leur raisonnement et leurs arguments amalgameux et frelatés, leur ignorance et leur inculture. Pas moment certain(e)s me rappellent les enfants dans la cour de l'école !
Cogite bien au séminaire de l'Ufal. Tu nous apporteras un bagage idélogique et politique utile et raffraichissant car ici la lourdeur de l'anti républicanisme et de l'anti laïcité des avocats de Tariq Ramadan et du voile intégrel saoulent hyper grave !
Avec d'autes camarades et frères républicains, nous mettont noir sur blanc et perspectves une école de formation au sein du PG. Une université populaire, permanente, républicaine, laïque et socialiste pour donner fondation et dynamisme à l'autre gauche. Dès que le projet sera finalisé, nous l'enverrons à Jean Luc Mélenchon et à Alexis Corbières et nous solliciterons. Je vais proposer un rendez-vous.
Voilà cher Demetrio.
Mon père rentre ce weekend et nous en profiterons tous.
Aller bon weekend républicain à toi mon frère républicain.
Salut et fraternité
Fabien
@ Jennifer
- Non, mais que s'il voulaient avoir eux aussi un droit de vote dans la nouvelle société, et bien ils devaient se mettre eux aussi à bosser pour en jouir. Tandis qu'autrefois ils - (les propriétaires, exploiteurs, actionnaires) - étaient les seuls à l'avoir (le droit de vote) et à jalousement le conserver ; et tandis que le peuple bossait pour eux et tandis que lui - le peuple - ne l'avait pas. [sous-entendu : tout pouvoir de décision quel qu'il fut.]
Bon, mais après, nous ne sommes plus exactement dans ce cas de figure aujourd'hui et de l'eau a coulé considérablement sous les ponts de l'Histoire car il ne s'agit plus aujourd'hui de coupler le droit de vote à celui qui a du travail et le refuser à celui qui ne travaille pas - car cela lèserait précisément ceux qui sont déjà exclu du système et récompenser ceux qui ont déjà le pouvoir de décision, la fortune et le pouvoir extrême de nuisance qu'il lui est attaché quand cette fortune devient démesurée. Ce serait effectivement une régression sans nom.
Il n'est pas question de revenir à une antiquité " Travailliste " qui ferait du " Travail" la question suprême qui exclurait des millions de personnes dans une double peine et qui conditionnerait les droits divers et variés à l'aune de cette possibilité en voie de raréfaction mais bien d'étendre les droits divers et variés à tout le monde pour ainsi transformer le concept de " Travail " lui- même.
Qu'est ce que le "Travail " ? Qu'appelons-nous " Travail " ? Telle est la question cruciale.
@ descartes
@ ceux qui ont fait l'effort de lire mon post 133
Bien vu Descartes ! En décrivant le parcours de X... je parle aussi de moi.
Un portrait "imaginaire'inspiré d'exemples réels porte forcément "en creux", une manière d'auto-portrait.
Je dis clairement que j'ai avec X, un début de parcours commun... Que j'aurais pu, moi aussi être ce X...
Que X ait dérivé vers le "néo-conservatisme" et pas moi... est un constat qui ne me donne aucune supériorité objective sur X.
Je ne crois pas que le monde, même en politique, se divise en "bons" ou en "mauvais", en "salauds" ou en
"héros". Ca c'est la position que Descartes nous attribue (à nous les gens de" gauche"). En tous cas, moi, je ne pense pas la politique en ces termes.
La grande "désillusion" de l'homme de gauche, on a tous connu ça ! C'est aussi vieux que 1789 et ça n'a pas cessé depuis....
Alors, je me dis que, dans cette désillusion, moi aussi, comme X, j'aurais pu dériver - qui sait- dans une sorte de "détestation expiatoire" (et un peu masochiste, je crois) de toutes les valeurs, principes, idéaux, "slogans" qui avaient nourri mes espoirs d'homme de gauche. Que dans cette sorte d'autodafé personnel, j'aurais fini, tout en conservant le "vernis républicain", par faire surgir la part "d'homme de droite" qui, peut-être, sommeille en moi. Et alors, dans un bras d'honneur adressé à mon propre passé autant qu'à mes nouveaux adversaires, j'aurais fini par cracher le morceau :
- OUI, le capitalisme est indépassable !
- OUI les inégalités sociales sont inévitables et peut-être même nécessaires !
- OUI il faut cesser d'entretenir les paresseux et les parasites !
- OUI les étrangers, surtout les musulmans, menacent notre identité nationale etc. etc.
Il y a, sans doute, une petite part de "droite" qui sommeille en chacun. Une part d'intolérance, de refus, de peur de l'autre, de racisme peut-être.. J'en suis convaincu. l'homme de gauche que je suis et veut demeurer, n'est pas fait d'un bloc. Aucun être humain n'est fait d'un bloc. Tout l'enjeu, est comment on travaille ces contradictions cette dualité.. et qu'est ce qui peut faire que contrairement à X, je suis resté - et plus que jamais - un homme de gauche.
Question de parcours personnel, sans doute. De rencontres humaines, d'écoute de l'autre, de découvertes sur le terrain....de conscience de la complexité de la "vraie vie"....et bien d'autres aventures personnelles.
Peut-être aussi que, contrairement à moi, notre X a mené une brillante carrière professionnelle qui a fait de lui un "nanti',..; un privilégié économique et qu'une sorte de réflexe de classe l'a conduit à détester tous ces "partageux, qui veulent entretenir les "fainéants" et les "parasites"....et tous ces "sans papiers" qui viennent profiter de nos avantages sociaux....
Et ce X me ferait penser alors à toutes ces personnalités, stars de show-biz, intellectuels médiatisés qui, pendant des années, ont déclaré "avoir le coeur à gauche" et qui ont, subitement, comme un troupeau de nantis entendant sonner le tocsin libérateur, rejoint...SARKOZY ! Leur vraie famille, quoi.
J'en arrive donc à la question fameuse du "coeur et la raison" !
Descartes écrit ceci :
Ce parallélisme est intéressant parce qu’il montre à quel point tu estimes difficile de rester « de gauche » dès lors qu’on se laisse guider par « sa cervelle »....
L’histoire de X., finalement, c’est un peu la démonstration que l’usage de la raison ne peut finalement que nous attirer vers la droite, et qu’il est donc urgent d’abolir la raison pour pouvoir rester « à gauche ».
Eh, non Descartes ! Tu as, encore une fois, TOUT FAUX !
La phrase : "Qui à 20 ans n'est pas de gauche, n'a pas de coeur !... Qui à quarante ans n'est pas de droite, n'a pas de cervelle !" n'est évidemment pas de moi ! C'est un vieil adage éculé, fréquemment utilisé par les vieux c... de droite et les bourgeois enrichis. Je l'utilisais, ici, à tître ironique. Ce n'est évidemment pas ce que MOI, je pense.
Mélenchon, moi et de nombreux participants à ce blog ont largement dépassé la quarantaine....et je pense que notre cervelle vaut bien la tienne.
Je crois, pour rester dans ce cliché et simplifier un peu, que coeur et raison doivent rester inséparables. Que la "raison", débarassé du "coeur" conduit aussi sûrement à la "déraison", à l'irrationnel qu'un coeur sans raison.
Désolé pour la banalité du propos et son schématisme, mais je ne pouvais évidemment pas laisser passer ta "brillante conclusion" sans la démentir formellement.
C'est La RAISON DEMOCRATIQUE au moins autant que la "générosité" du coeur qui m'a fait demeurer homme de gauche.
Bien sûr ont peut aussi penser que le démocratie et les idées de 1789 sont "une pure folie"!
Dans ce cas, il faudrait assumer que la "raison" c'est le retour à l'obscurantisme de la monarchie d'ancien régime, celui de l'arbitraire de droit divin, de la torture et des bûchers dressés pour brûler les sorcières et les hérétiques.
Descartes, sans te blesser, j'ai vu surgir de tes argumentaires d"'homme de raison", des propos qui me semblaient à moi de pures imbécilités.
La division entre" travailleurs et fainéants", le foulard islamique interprété, à priori, comme un" acte d'agression" à ton égard, l'obstination à déclarer le productivisme capitaliste comme facteur indépassable du progrès social, sans parler de toutes les contre-vérités, arguments de mauvaise foi ou contradictoires qui ont été maintes fois pointés sur ce blog par tes contradicteurs. Ta psycho-rigidité pseudo républicaine qui te rend incapable de distinguer l'esprit de la loi, ta fixation obsessionnelle sur tout ce qui te parait trop "gauchiste".... tout celà, n'est pas vraiment marqué du sceau de la "raison". Et tout cela, Descartes, devrait t'inciter à plus de modestie et moins de mépris vis à vis de tes contradicteurs, et notamment moi... quand tu m'attribues grotesquement l'idée qu'il faudrait, pour rester de gauche, "abolir la raison" ! (Par la guillotine, sans doute !).
Quand à moi, je me débrouille comme je peux pour essayer de vivre intelligemment cette part d'homme de gauche que je partage fraternellement avec certains intervenants de ce blog.
Oui, je me sens parfois ballotté entre coeur et raison, dans la vie, comme en politique. Comme beaucoup d'entre nous. Toi, visiblement, tu as cessé de balloter.
Tu as donc le droit de te sentir plus "intelligent que nous tous".
Je suis sincère quand je dis "ne jetez pas la pierre à cet homme là !"
Ton "positionnement politique" a le droit d'exister, y compris sur ce blog, si ça t'amuse. Et je sais bien que ça t'amuse. Et nous aussi, sans doute. Puisqu'on te répond.
Quant à ton "frère en hypocrisie", garde-le !. C'est une fraternité que je récuse.
J'ai peut-être des contradictions politiques, mais moi, je ne les dissimule pas hypocritement, derrière le pseudo-refus des" étiquettes."
Vive le Parti de Gauche !
Vive le front uni de toute la gauche anti-libérale !
@ Ermler
Tu pratiques joliment l'amalgame et le procès en sorcellerie envers Descartes. Ca m'étonne fort peu comme tu pratiques l'amalgame, la dénaturation des propos et des arguments des autres à l'instar de tes copines Lola, Jennifer et Mélina.
Donc Descartes est fiéfé réactionnaire comme JL Mélenchon était un quasi islamophobe.
Et après cela toi comme le beau monde "défense du vole intégral" crie aux vierges éffarouchées et au leçon de tolèrence. Basta, hypocrite !
"Grattez un peu le communiste et vous trouverez le philistin".........(Lénine)
Dans la littérature allemande du XIXe siècle en particulier, les philistins (allemand : Philister) sont les personnes étrangères aux universités, les bourgeois. Ce mot désigne plus généralement une personne à l'esprit obtus
Un livre apparement utile à nos échanges sur le visage voilé vient de sortir aux puf:
"Les anthropologues sont-ils seuls à mettre en cause l’opposition classique du masque, comme fausse identité, et du visage nu, comme reflet d’une intériorité qui s’offre au regard d’autrui ? Le dispositif de la cure psychanalytique, sa manière d’absenter les visages en face-à-face et, du coup, de brouiller les identités, ne la questionne-t-il pas aussi ?
Pour les anthropologues, la fonction du masque, qui rend matériellement présente une entité normalement invisible, interroge le système des identifications et des différenciations. Dans la psychanalyse, cette capacité de médiation revient à Eros qui, à la différence de Narcisse, ne se fige pas dans sa propre contemplation mais invente les masques afin d’animer le théâtre intérieur et d’accepter la rencontre avec l’autre.
Masque-déformation ? Masque-transformation ? Quel pouvoir conférer à ce qui peut faire passer du visage à l’identité ?"
http://www.puf.com/wiki/Autres_Collections:Psych%C3%A9,_visage_et_masques
@ Dorant
Moi, je me cache pas... Darthé-Payan, j'ai dis qui ils étaient.
Puis j'ai dis mon nom et mon prénom et j'ai même donné mon adresse email pour Claude du PG 35 sur l'autre note.
Alors le troll, risque d'être bien celui que l'on ne croit pas.
Nous publions sous notre nom des contributions sur le forum interne.
Nous avons, mon père et moi, d'excellentes relations de travail miliant et d'analyse avec des camarades du SN, du BN et du CN dont j'en ai été membre, il y a encore quelques semaines, alors arrête ton char Dorant. Idem que pour Ermler Houst Basta !
@ Lola
Intéressant ton livre et nul envie de renflammer ce blog, mais il ne faudrait pas confondre ce qui est du privé, de "l'identité personnelle", des codes sociaux globaux d'une société à un instant " t ", de l'espace public et du cadre législatif qui règle celui-ci et des résistances de chacun plus ou moins prononcées envers lui.
Si on suit ton lien et tes vues on pencherait plus en fait vers un hyper-narcissisme pathologique qu'à un quelconque Eros. Mais le risque ultime en fait viendrait d'ailleurs :
Celui de psychologiser et de psychiatriser toute personne vivant dans la société, et la société entière par la même occasion, ce qui je sais, est en bonne voie avec les TCC et le fascist-management de l'évaluation scientiste de l'humain pour maximiser le capital en en faisant un pur objet de la production elle-même.
La psychanalyse est une affaire privée. Bien heureusement. Cela ne regarde que les intéressés.
L'extrême droite en Israel avec Liberman: mort aux arabes
http://www.youtube.com/watch?v=EccCa7Iiols
Hold-up
De toute façon la question de ceux qui sont au chomage est intrinsèquement liée à ceux qui ont un travail. L'armée de réserve du capital, disait Marx. C'est ce volant de travailleurs tenus sous la main du capital qui les exclue du travail afin de faire mieux pression sur ceux qui ont des salaires et qu'ils acceptent soit des baisses, soit des conditions de travail de plus en plus difficiles car si on n'est pas comptant, on nous montre la porte derrière laquelle se pressent des milliers de personnes au chômage prêtes à accepter un salaire moindre, pourvu qu'elles aient au moins un salaire. Voilà à quoi on en est réduit. Et cette pression, je la sens même dans le secteur public où je travaille, où j'ai vu des salariés se voir signifier d'accepter ou de prendre la porte. Par ailleurs j'ai autour de moi un certain nombre de chômeurs qui n'en peuvent plus de ne rien trouver. Donc nous on travaille de plus en plus comme des dingues et en plus on veut nous faire travailler encore plus tard en reculant l'âge de la retraite. On est crevés et j'entends mes amis s'angoisser sur l'absence totale d'offres d'embauche.
Le système de diviser pour régner. Des gens qui ne prennent même plus les tracts car ils sont trop crevés, n'ont plus le temps de lire etc...
Ca suffit! Et eux ils se paient des doubles salaires, parlent de relance, de sortie de la crise!
post 288
lire: si on n'est pas contents
Bonnet 1 Bourragué 0
@ Hold- up
Et si le sytème capitalisme organisé une décroissance ou un quasi rationnement de la production et de la consommation ou si tu préfères une mise au ralenti des forces poductives et une mise au ralenti de la mobilisation des facteurs de production pour sa propre survie.
Contrairement, à ce que les médias et les économistes l'économie monde ne repart pas. Bien au contraire. La seule production c'est les services et produits dérivés des banques. C'est à dire de la plus value ou de la rente selon les types de produits.
Le système capitaliste est dans l'impasse. Nos grands managers, nos grands patrons de transnationales, nos "brillants" chancelier ou trésorier n'envisagent -ils pas la baisse continuélle de la valeur (chez eux) coût de la force de travail afin d'augmenter la rentabilité du capital investi ? N'envisagent-ils pas le chômage de masse en continu pour un rationnement du pouvoir d'achat et donc de consommer ? N'envisagent-ils pas la baisse des salaires, des revenus de transferts et des retraites (salaire différé) pour un rationnement du pouvoir d'achat et donc de consommer ?
Le rationnement du pouvoir de consommer entraîner par ricochet un rationnement de la production et de l'investissement. C'est pas absurde, vu le manque de pétrole dans quelques temps et la saturation mondiale de la mobilisation des forces productives qui produisent aussi bien des produits finis, des biens durables, des services publics que des produits bancaires spéculatifs ou toxiques.
Le sytème capitaliste organise sa propre survie en décidant une décroissance qui sera en fait un rationnement. Les capitalistes continueront à faire fructifier actions et revenus de la rente. Le salariat se verra confisquer la juste rémunération de sa force de travail et sa capacité d'émancipation par le progrès social et matériel. A réfléchir à la question : Et si le capitalisme devenait antiproductiviste par survie. Cet antiproductivisme et cette décroissance serait en fait du rationnement (genre économie de guerre de survie pour le système).
Bien à toi.
Fabien
Oui Lola, c'est très intéressant que la psychanalyse ait découvert que le face-à-face et le regard de l'autre sont souvent plus une gêne pour la révélation de choses plus intimes. OK Hold up c'est une expérience de sujet à sujet mais en tant que telle aussi une "sorte" de relation sociale particulière, une relation à l'autre. En tout cas, cela montre que voir le visage de l'autre ne facilite pas toujours la communication, qu'au contraire cela peut justement brouiller le message, parasiter en quelque sorte une communication plus profonde. Le regard de l'autre peut nous objectifier nous racontait Sartre avec ses mots plus complexes, et du coup être un obstacle dans une relation vraie de sujet à sujet intersubjective). Cela remet en cause les assertions de Jean-Luc Mélenchon sur la question, sur la nécessité absolue de voir le visage de l'autre pour communiquer. En l'affirmant, il s'est lui-même positionné sur un terrain qui n'est pas forcément politique ou social, mais plutôt psychologique de mon avis.
De toute façon, ils vont voter leur résolution sur la burqâ au parlement et attendent la fin des régionales pour relancer l'offensive sur la nécessité d'une loi interdictrice. La question rejaillira, qu'on le veuille ou non.
14/11/2007
Sarkozy et les musulmans
L’histoire se raconte dans les chancelleries européennes. Nicolas Sarkozy, recevant le Premier ministre irlandais, Bertie Ahern, le 21 septembre, puis suédois, Fredrik Reinfeldt, le 3 octobre, se serait livré à une véritable diatribe anti-musulmane devant ses invités. Selon mes sources, le chef de l’Etat (photo: Thierry Monasse) s’est lancé dans un monologue confus d’une vingtaine de minutes, « dans un langage très dur, très familier, choquant pour tout dire», contre le « trop grand nombre de musulmans présents en Europe » et leurs difficultés d’intégration. Il a aussi décrit de façon apocalyptique le « choc de civilisation » qui oppose les musulmans à l’occident. Le tout, manifestement, pour justifier son opposition à l’adhésion de la Turquie à l’Union. Mais ses interlocuteurs, qui n’en sont toujours pas revenus, ne sont même pas sûrs de l’avoir bien compris, tant le discours était décousu et surtout hors de propos avec l'objet de ces rencontres, la préparation du Sommet de Lisbonne des 18 et 19 octobre. Ils en ont, en tout cas, retiré la désagréable sensation que Sarkozy, non seulement avait un sérieux problème avec les musulmans, mais avait du mal à maîtriser ses nerfs.
Cette idée du "choc des civilisations" a déjà été développée, de façon plus policée, par le chef de l'Etat, dans une indifférence assez étonnante, le 27 août dernier, dans son discours aux ambassadeurs. Il avait alors expliqué que le "premier défi, sans doute l'un des plus importants" auquel doit faire face la France est : "comment prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident? Ce n'est pas la peine d'employer la langue de bois : cette confrontation est voulue par les groupes extrémistes tels qu'Al Qaeda qui rêvent d'instaurer, de l'Indonésie au Nigéria, un khalifat rejetant toute ouverture, toute modernité, toute idée même de diversité. Si ces forces devaient atteindre leur sinistre objectif, nul doute que le XXIe siècle serait pire encore que le précédent, pourtant marqué par un affrontement sans merci entre les idéologies". Pour Sarkozy, "nous aurions tort de sous estimer la possibilité" "d'une confrontation, entre l'Islam et l'Occident": "l'affaire des caricatures en a été un signe avant-coureur". Dès lors, la surprise de Bertie Ahern et de Fredrik Reinfeldt s'explique: ils n'avaient sans doute pas lu ces quelques lignes.
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2007/11/sarkozy-et-les-.html
Hypatie (Hypatia), scientifique, philosophe, est mise à nue, découpée vive, brûlée par les fanatiques chrétiens de Saint Cyrille à Alexandrie d’Egypte en mars 415
Ce 6 janvier 2010 vient de sortir en salle, AGORA, un film d’Alejandro Amenábar sur un meurtre dans les jours précédant Pâques 415 (grand carême) qui marque la fin de la culture grecque antique.
1) Alexandrie, héritière d’Athènes, foyer mondial de la culture pendant 7 siècles
Fondée par Alexandre le Grand, développée par les Ptolémée, Alexandrie s’enorgueillit durant 7 siècles d’un Musée, d’une Bibliothèque, d’une "école" incomparables à l’époque. Placé en bord de mer, devant le port, près des palais royaux, le Musée comprend une grande colonnade couverte pourvue de sièges, un grand réfectoire, plusieurs salles pour les cours et expériences pratiques. La Bibliothèque proche est la plus riche de l’Antiquité avec plusieurs centaines de milliers de rouleaux de papyrus ; des dizaines de personnes travaillent à recopier les livres déposés.
Parmi les grands scientifiques illustrant Alexandrie à cette époque, citons :
* Démétrius qui donne au Musée son orientation scientifique
* Eratosthène, géographe et mathématicien du 3ème siècle avant notre ère
* Euclide et les treize volumes de ses Eléments, fondements de la géométrie
* Diophante, professeur à Alexandrie, père de l’algèbre, selon les historiens des sciences
* Appolonius, mathématicien, précurseur de Kepler et de Newton
* Archimède, en contact fréquent avec plusieurs savants d’Alexandrie
* Ctesibius, un inventeur, mécanicien génial
* Hérophile, fondateur de l’école de médecine, auteur de traités estimés sur la chirurgie, l’obstétrique, la gynécologie
* Erasistrate, autre grand médecin, précurseur de la neurophysiologie et de la neurologie, qui distingue et donne la fonction du cerveau (facultés mentales), du cervelet (coordination motrice), des nerfs rachidiens, du sang...
* Oribase et ses Collections médicales (70 livres) dans lesquelles il rassemble tout le savoir médical antique.
* Straton, fondateur de l’école d’astronomie d’Alexandrie
* Aristarque, autre astronome célèbre
* Hipparque de Rhodes dont le catalogue astronomique compte plus de 1000 étoiles, qui découvre la précession des équinoxes.
* Claude Ptolémée, auteur d’un traité d’optique, astronome et géographe
* Hypatie...
2) Christianisme et sciences sur la fin de l’Antiquité
Dès sa fondation institutionnelle par Constantin, le christianisme essaie de devenir la principale force sociale et politique dans chaque province de l’Empire romain, dans chaque cité. Qui y pousse ? les grands propriétaires désireux de s’affranchir de la tutelle et des impôts impériaux. Sur qui s’appuie-t-ils ? sur leur clientèle domestique, leurs esclaves et ceux de l’Eglise.
Dans l’évolution générale de l’Antiquité, ce christianisme présente un aspect obscurantiste, régressif, de repli sur la croyance au Seigneur des Seigneurs régnant au Ciel, de privatisation de la société, avec des aspects anti-féminin, anti-scientifique et anti-culturel.
Que devient Alexandrie ?
" Malgré les assauts livrés à la culture et à la science "païennes" par les chrétiens fanatiques, Alexandrie offrait encore (sur les derniers siècles de l’Antiquité, y compris le Bas-Empire) des ressources aux esprits curieux ; c’est ainsi qu’Oribase, né à Pergame vers 325, put y recevoir une solide formation médicale... Sans être un grand savant, il joua un rôle important en consacrant la suprématie de Galien, dont il exposa les théories de manière systématique...
" Les premiers chrétiens manifestaient à l’égard des sciences une réserve allant de l’indifférence à une franche hostilité ; elles étaient englobées, au même titre que la philosophie et la littérature, dans leur défiance haineuse pour la culture païenne... Dans certains milieux turbulents comme ceux d’Alexandrie, le fanatisme (chrétien) finit par saccager les trésors de la Bibliothèque et du Musée et par éteindre le glorieux foyer scientifique que les "païens" continuaient à y entretenir aux environs de l’an 400." (Histoire Générale des Sciences Tome 1, PUF, 1966)
3) Hypathie d’Alexandrie
Fille de Théon, dernier directeur du Musée d’Alexandrie, éditeur et mathématicien, Hypatie apparaît dans les textes antiques comme une très forte personnalité.
" A Alexandrie, vivait une femme du nom d’Hypatia... Tous l’admiraient et la respectaient pour son intelligence exceptionnelle et sa grande force de caractère" (Socrate le Scolastique)
" Je m’émerveille, ô Vierge sage, et je crois voir briller au fond des nuits l’autre vierge stellaire" (Palladas, poète)
" Nous avons vu, nous avons entendu celle qui préside aux mystères sacrés de la philosophie. Elle est sainte et chère à la divinité, ma bienfaitrice, mon maître, ma soeur, ma mère." (Synésius, son disciple, qui deviendra plus tard évêque de Cyrène)
Les écrits des contemporains vantent la beauté d’Hypathie. Ils apportent surtout plusieurs précisions concernant ses activités ; quelles conclusions en tirer ?
"Hypathie partagea les travaux de Théon sur le système astronomique et les coniques d’Apollonius, l’Almageste de Ptolémée et l’Arithmétique de Diophante... Avec son père, elle a rédigé une nouvelle version des Eléments de géométrie d’Euclide. Elle serait à l’origine de l’invention de l’aéromètre, instrument permettant de mesurer la densité des liqueurs." (Monique Zalmanski dans la revue scientifique Tangente n°30).
* elle a donc écrit des ouvrages de mathématiques commentant les travaux de Diophante et d’Apollonius
* conformément à la tradition des scientifiques d’Alexandrie, elle se passionne pour l’astronomie et consigne ses conclusions dans un "canon astronomique"
* elle poursuit également des expériences en physique et sait fabriquer des appareils scientifiques (planisphère, hydrosope) comme en témoigne son disciple Synésius de Cyrène
* elle est surtout connue comme professeur et animatrice de l’école de philosophie d’Alexandrie. "A ses origines, on rencontre la célèbre philosophe Hypatie qui, avant de connaître une fin tragique, forma des disciples enthousiastes, parmi lesquels le futur évêque Synésius de Cyrène." (Encyclopeia Universalis)
4) Quatre causes probables de l’assassinat d’Hypatie par les sbires de Saint Cyrille
4a) Quels travaux poursuivis par Hypathie ont pu susciter la haine de l’Eglise ?
Ce sont certainement ses recherches en astronomie car la connaissance par Hypatie des découvertes réalisées précédemment par des astronomes d’Alexandrie remettent en cause certains dogmes imbéciles :
* Aristarque de Samos (environ -310 à - 230) a défendu un système cosmologique où la Terre tourne autour de son axe et autour du Soleil.
* Eratosthène a mesuré avec précision la circonférence de la Terre.
* Hipparque de Rhodes a découvert une méthode de détermination des longitudes
Hypatie savait construire un astrolabe plan, matériel extrêmement pratique pour relever les positions des planètes, des étoiles et du soleil. Nous en avons la preuve par les lettres de Synésius de Cyrène où celui-ci lui demande des conseils pour la construction d’un tel instrument. Il semble aussi, d’après les revues scientifiques spécialisées "qu’elle ait pris position pour l’héliocentrisme (le soleil au centre du système solaire) contre le géocentrisme."
Les recherches d’Hypatie sur les lois qui régissent le déplacement de la Terre autour du Soleil cherchaient probablement à pousser plus loin les recherches précédentes des savants. Galilée en est mort plus de mille ans plus tard... alors en 415, la vie d’un tel astronome, femme en plus, ne tenait qu’à un fil.
4b) L’Eglise haïssait l’école d’Alexandrie parce qu’elle ne respectait pas ses dogmes. Ainsi, les médecins pratiquaient la dissection humaine d’où les descriptions fournies par Hérophile sur les enveloppes du cerveau, les sinus, le plexus choroïde, les ventricules, les milieux de l’oeil, l’intestin, etc, d’où également les découvertes citées plus haut d’Eratostrate. Le grand médecin Oribase a été formé à l’école d’Alexandrie ; ses traités (dont le Synopsis en 9 livres) seront enseignés à la faculté de médecine de Paris jusqu’au 17ème siècle ; or, Oribase fut un proche de l’empereur Julien qui voulait préserver les fondements de la civilisation antique contre l’Eglise et son nouveau dieu. D’après ce que nous en savons, Hypathie avait la même attitude au plan politique comme religieux.
4c) "Célibataire, refusant de prendre époux, se mêlant sans gêne aux hommes et se comportant vis à vis des autorités avec assurance (les magistrats la consultaient souvent pour les affaires de la cité), son attitude, féministe avant l’heure, devait apparaître comme une provocation.
4d) Une autre raison paraît avoir attiré sur elle la haine des chrétiens. Elle est amie, sinon l’amour du préfet Oreste. Or, en ce début du 5ème siècle, les rapports entre évêques et représentants de l’Empire, sont presque partout exécrables, l’Eglise poussant à une privatisation de la société sous sa tutelle charitable. Cette antipathie et cette contradiction totale d’intérêts opposent également à Alexandrie Oreste et le "patriarche" Cyrille.
5) L’assassinat d’Hypatie
Socrate Scolasticus, chrétien, raconte ainsi le meurtre, environ 25 ans après :
« Contre elle alors s’arma la jalousie ; comme en effet elle commençait à rencontrer assez souvent Oreste, cela déclencha contre elle une calomnie chez le peuple des chrétiens, selon laquelle elle était bien celle qui empêchait des relations amicales entre Oreste et l’évêque. Et donc des hommes excités, à la tête desquels se trouvait un certain Pierre le lecteur (moine), montèrent un complot contre elle et guettèrent Hypatie qui rentrait chez elle : elle fut arrachée de son char et traînée dans l’église de Césarion. On lui arracha ses vêtements, puis les meurtriers la rasèrent et lui déchirèrent la peau avec des coquillages aiguisés. Lorsque la vie quitta son corps pantelant, ils le brisèrent en morceaux qui furent enterrés au lieu appelé Cinéron et le brûlèrent sur un bûcher. Ce qui ne fut pas sans porter atteinte à l’image de Cyrille et de l’Église d’Alexandrie ; car c’était tout à fait gênant, de la part de ceux qui se réclamaient du Christ que des meurtres, des bagarres et autres actes semblables soient cautionnés par le patriarche. Et cela eut lieu la quatrième année de l’épiscopat de Cyrille, la dixième année du règne d’Honorius, la sixième du règne de Théodose, au mois de mars, pendant le Carême. »
D’après Damascios, Hypatie fut arrachée à sa voiture, entraînée dans une église, siège patriarcal, consacrée à Saint Michel, appelée le Caeserium quand l’édifice était le centre du culte impérial à Alexandrie. Hypatie est alors déshabillée, déchiquetée et tuée à coups de tessons. Ses restes sont promenés par les rues et brûlés.
Jean de Nikiou (Nicée), évêque, raconte l’assassinat d’une façon qui préfigure la chasse aux sorcière du Moyen Age :
« En ces temps apparut une femme philosophe, une païenne nommée Hypatie, et elle se consacrait à plein temps à la théurgie, aux astrolabes et aux instruments de musique, et elle ensorcela beaucoup de gens par ses dons sataniques. Et le gouverneur de la cité l’honorait excessivement ; en effet, elle l’avait ensorcelé par sa magie. Et il cessa d’aller à l’église comme c’était son habitude.... Une multitude de croyants s’assembla guidée par Pierre le magistrat – lequel était sous tous aspects un parfait croyant en Jésus-Christ – et ils entreprirent de trouver cette femme païenne qui avait ensorcelé le peuple de la cité et le préfet par ses sortilèges. Et quand ils apprirent où elle était, ils la trouvèrent assise et l’ayant arrachée à son siège, ils la trainèrent jusqu’à la grande église appelée Césarion. On était dans les jours de jeûne. Et ils déchirèrent ses vêtements et la firent traîner (derrière un char) dans les rues de la ville jusqu’à ce qu’elle mourût. Et ils la transportèrent à un endroit nommé Cinaron où ils brûlèrent son corps. Et tous les gens autour du patriarche Cyrille l’appelèrent « le nouveau Théophile », car il avait détruit les derniers restes d’idolâtrie dans la cité. »
L’histoire mondiale des sciences précise "En 415 après JC, la Bibliothèque d’Alexandrie fut attaquée par des émeutiers. Il semble que cette émeute fut provoquée ou de moins tolérée par Cyrille, l’évêque d’Alexandrie qui défendait l’orthodoxie contre ceux qu’il considérait comme des chrétiens hérétiques et contre l’enseignement païen. Hypatie, une mathématicienne et philosophe néo-platonicienne qui dirigeait le Musée, fut brutalement assassinée par des moines tandis qu’une populace enragée faisait brûler la Bibliothèque. Après ces évènements, Alexandrie ne retrouva jamais son prestige comme centre d’enseignement..."
L’implication de Saint Cyrille dans la campagne de haine contre Hypatie ne fait aucun doute pour tous les historiens qui ont écrit sur le sujet.
6) Conclusion
Je la laisserai à Leconte de Lisle, le célèbre auteur de la Marseillaise :
Je t’aime et te salue, ô vierge magnanime !
Quand l’ orage ébranla le monde paternel.
Tu suivis dans l’exil cet Oedipe sublime,
et tu l’enveloppas d’un amour éternel.
Debout, dans ta pâleur, sous les sacrés portiques
que des peuples ingrats abandonnait l’essaim,
Pythonisse enchaînée aux trépieds prophétiques,
les immortels trahis palpitaient dans ton sein.
Tu les voyais passer dans la nue enflammée !
De science et d’amour ils t’abreuvaient encor ;
et la terre écoutait, de ton rêve charmée,
chanter l’ abeille attique entre tes lèvres d’ or.
Comme un jeune lotos croissant sous l’ oeil des sages,
fleur de leur éloquence et de leur équité,
tu faisais, sur la nuit moins sombre des vieux âges,
resplendir ton génie à travers ta beauté !
Le grave enseignement des vertus éternelles
s’épanchait de ta lèvre au fond des cœurs charmés ;
et les galiléens qui te rêvaient des ailes,
oubliaient leur dieu mort pour tes dieux bien-aimés...
Les dieux sont en poussière et la terre est muette ;
rien ne parlera plus dans ton ciel déserté.
Dors ! Mais vivante en lui, chante au cœur du poète
l’ hymne mélodieux de la sainte beauté.
Elle seule survit, immuable, éternelle.
La mort peut disperser les univers tremblants,
mais la beauté flamboie, et tout renaît en elle,
et les mondes encor roulent sous ses pieds blancs.
Bonsoir à vous,
Rencontre avec Lilian Thuram
« La méconnaissance induit le racisme »
Dans Mes étoiles noires, le prestigieux footballeur esquisse le portrait d’hommes et de femmes à la peau noire qui ont marqué l’histoire. Nelson Mandela, Tommie Smith, Rosa Parks ou Mumia Abu-Jamal. Un véritable appel à dépasser les préjugés racistes. Entretien
http://www.humanite.fr/Rencontre-avec-Lilian-Thuram
J'espère que j'arrive pas après la bataille (désolé, je n'ai pas eu le temps de tout lire aujourd'hui) en postant une vidéo de Mélenchon à l'Express. En plus, on le coupe pas toutes les deux phrases.
http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17152
@ darthé payan (282)
- Je n'ai jamais dit que Mélenchon était islamophobe !
Par contre ton père et démétrio disaient encore il y a une semaine que Jean-Luc Mélenchon avait trahi tous leurs espoirs et qu'il faisait "exploser" le PG.
- Oui. J'affirme que Descartes est un réactionnaire néo-conservateur. Visiblement, il n'a que toi, sur ce blog, qui ne t'en n'est pas rendu compte.
Les amalgames c'est toi qui les fait. A partir d'un débat sur la seule burqa, tu dresses des paquets : jennifer, lola, miléna et moi... (basta !) Toi, démétrio et descartes, même combat !
Parle un peu avec Descartes d'autre chose que de burqa et tu verras si vous partagez le "même combat" ! t'auras des grosses surprises !
Tes insultes sans arguments envers jennifer ou moi que tu traites d"'hypocrite" ne te grandissent pas.
Un conseil. Apprends à débattre vraiment au lieu d'envoyer ton catéchisme "républicain" à la tête des gens qui, quelquefois, ont un autre point de vue que toi.
:-)
Euréka ! J'ai pigé.
Merci 4 aôut et jennifer !
C'est vraiment moi le plus ballot du blog :-) :-) :-) :-) :-) :-) :-)