20jan 10

Retraites et Parlement européen

Une balle dans le pied, une autre dans le dos !

On entend monsieur Zapatero ce matin au Parlement européen. Il présente le programme de la présidence tournante de l'Union européenne. J’écoute, j’en parle. Mais j’ai la tête ailleurs. Les yeux sur la presse du matin qui reprend sur les suites de la capitulation de Martine Aubry sur les retraites. Quel désastre!

Pluie de truismes

C’est un art. Le parler européen est un art raffiné. Mercredi matin parlait le premier ministre espagnol Zapatero. Puis Barroso et enfin le président Busek. Pluie de truismes ! Un méli mélo de phrases tièdes et de refrains usés jusqu'à la corde. Mais la façon de faire compte plus que tout. Il faut bouger les bras avec vigueur, froncer les sourcils, enfoncer le doigt dans l’air avec énergie. Ce qui est comique c’est de rapprocher le son et l’image. Imaginez une phrase aussi brillante que « nous devons travailler avec en vue de fournir des efforts soutenus pour parvenir a des objectifs portés avec la méthode communautaire ! » proférée en faisant des moulins avec les bras et les poings martelant l’air. Martin Schultz, le président du groupe des socialistes et démocrates est aussi très bon dans ce style. Il vocifère des phrases catégoriques du type « vous avez pris le bon chemin dans l’objectif de faire des efforts et pour cela nous saluons votre résolution » en hurlant comme un type mis  hors de lui par je ne sais quelle indignation. Ce qui est remarquable est que la liste des accolades rituelles s’est considérablement allongée dans les salamalecs coutumiers. Aux congratulations et compliments au président de la commission et à la présidence tournante il faut à présent rajouter pour mémoire le président du conseil («présidence permanente») la «haute représentante» ce qui fait du commencement de toute intervention rituelle un torrent de miel et sucrerie écœurants. Donc l’Espagne prend la présidence tournante de l’union européenne. Devant un hémicycle à moitié vide, le socialiste Zapatero nous a évidemment régalé d’un discours excitant sur les petites entreprises et la compétitivité indispensable des entreprises en général et en particulier, sans un mot sur les droits sociaux ni un soupir sur la situation sociale des victimes de la crise. Mais (ouf !) il nous a rassurés avec des projets aussi formidables qu’un marché commun de l’énergie en Europe et un marché commun du commerce en ligne.  Un marché, des marchés. Et aussi des voitures électriques. La totale. Fermez le ban. Ce que monsieur Zapaterro appelle «innover l’Europe». Et en réponse à la droite il déclare « je suis un partisan du pacte de stabilité et de la réduction des déficits, c’est ma conviction politique ». C’est noté.  

UNE BALLE DANS LE PIED

Ce matin la presse vibre du sujet des retraites et de la capitulation de Martine Aubry. La digue est tombée. Elle mégote sur des nuances dans la meilleure tradition des effaceurs de pistes dans les bons westerns, juste après l’attaque de la banque. Je déplore autant le moment de cette annonce que son contenu. Pourquoi ? Quelle que soit ses intentions, Martine Aubry a porté un mauvais coup au mouvement social et donc à toute la gauche. Elle nous a tiré une balle dans le pied.  Il est désastreux, quand on est partisan comme elle de la négociation avec les syndicats comme méthode de régulation sociale, d’agir comme elle le fait. Car avant que la discussion commence Martine Aubry donne à voir un « front des politiques » qui isole toute résistance sociale face à Sarkozy. Commencer une négociation en annonçant qu’on est d’accord avec l’objectif de la partie adverse est désastreux pour le rapport de force syndical. Je lui fais le crédit de croire qu’elle ne le voulait pas. Mais après tout est-elle aussi naïve que cela ? C’est peut-être moi qui le suis à son sujet.

UNE BALLE DANS LE DOS

Elle devait évidemment savoir aussi qu’aussitôt les chiens seraient lâchés. C’est sans surprise qu’on trouve l’ultra droite du PS sur la muraille de combat dès ce matin. Voici donc une fois de plus dans le rôle de tireur dans le dos Manuel Valls. Evidemment pour lui, «la gauche ne doit pas avoir de tabous». On avait compris. Et la CFDT qui se tenait dans l’ombre sort aussitôt du bois pour porter un mauvais coup cette fois ci contre les fonctionnaires. Elle veut rapprocher les régimes publics et privés. Evidemment le rapprochement ne se fait pas dans le sens du mieux placé mais du moins disant. Evidemment il faut y réfléchir « sans tabou » dit la CFDT. Quel type formidable ce Tabou ! Dès qu’un coup tordu est en vue, une trahison ou une infamie, les fourbes disent que tabou ne doit pas être là et que ça doit se faire sans lui. J’avais déjà un a priori favorable avec Tabou. Depuis la nuit des temps et le tabou de l’inceste, on sait que les sociétés ont besoin de tabous. Mais c’est sans doute parce que comme l’a dit Valls j’appartiens à une génération qui n’a pas le même sens que lui de la règle et de la loi en ce qui concerne les interdits.
 


429 commentaires à “Une balle dans le pied, une autre dans le dos !”
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  1. Reykj-on-Thames dit :

    @ 306 – Myriam

    Désolée, mais je ne suis pas une groupie de parti politique, je suis une citoyenne qui suit l’actualité dans les médias et les blogs entre autres. Le NPA n’a pas dû parler aussi fort que d’autres (médias et stopthewarcoalition) qui ont attiré mon attention sur cette députée afghane expulsée du Parlement afghan et qui réclame le retrait des troupes de l’OTAN depuis bien des mois. Est-ce que Besancenot a tenté d’escalader les grilles de l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait des troupes françaises d’Afghanistan ?

  2. ermler dit :

    @ jennifer (381)

    Bonsoir jennifer.
    Moi aussi j'admire ta manière de "faire face" sur ce blog, et pas seulement contre Descartes.
    Tu le sais, je te l'ai déjà dit plusieurs fois.
    J'en profite pour te renouveler toute ma sympathie.
    Même si je te trouve parfois un peu excessive et pas toujours nuancée dans l'affirmation de tes convictions, je pense vraiment que tu es l'une des personnes les plus sincèrement ouvertes au débat sur ce blog. C'est peut-être cette ouverture qui dérangent les esprits les plus sectaires... (Il y en a plusieurs sur ce forum). Je suis impressionnée comment, face aux insultes intolérables de certains, tu sais, toi, rester digne...
    Garde ta combativité autant que ta dignité. Ils font honneur à ce blog.

    Quant à notre ami Descartes et sa manière bien à lui de débattre... que te dire?
    Il faut reconnaître que ce garçon a de la persévérance et même une certaine vaillance à demeurer sur ce blog, malgré la volée de bois vert qu'il se ramasse quotidiennement depuis deux mois.
    C'est vrai qu'il commence lui aussi à pratiquer l'insulte. Moi, par exemple " je dégouline d'hypocrisie"!
    Sa légendaire courtoisie commence à prendre du plomb dans l'aile.
    Reconnaissons que c'est un cas. Il sait en effet nous "accaparer" et même moi qui m'étais engagé à ne plus ferrailler avec lui, me voilà repris dans "la nasse".
    Faut croire que sa manière de débattre, aussi déplaisante soit-elle, avec toute sa mauvaise foi, ses dénis, ses "pinailleries", ses esquives... doit avoir quelque chose de stimulant pour nous ! Que ça nous oblige à affiner nos arguments, mieux interroger nos convictions. Dans ce cas sa présence sur ce blog, pourrait ne pas être totalement inutile. Même si on sait très bien que - aussi affinés qu'ils soient - nos arguments seront inlassablement "détruits".

    Bien sûr qu'il a le droit de débattre sur ce blog. Il le fera aussi longtemps qu'il aura des interlocuteurs qui lui répondront.
    Débattre ou ne pas débattre avec Descartes ? That is the question !... Certains ont fait leur choix et ont choisi le boycott. D'autres comme moi, hésitent.
    Pour toi, jennifer, fais le comme tu le sens. S'il se met à devenir trop insultant, laisse peut-être tomber (comme les
    autres "enragés" de la fratrie post-jacobine). Car une chose est sûre : Tu ne le convaincras jamais de RIEN !
    Quant à savoir ce que cherche Descartes, lui seul le sait. Ce qui est sûr, c'est qu'il se régale.
    Est-il là par calcul, pour déstabiliser les militants de l'autre gauche ? Est -il un troll ? Est-il en service commandé ?
    Personnellement, je ne le pense pas. Mais je suis peut-être un grand naîf.

    Salutations sincères et fraternelles à toi, jennifer

  3. Claude PG35 dit :

    @Michel Matain (351):

    Merci pour ton éclairage... Je vais voir comment ajouter cela à mon article, à moins que j'en fasse un second plus axé sur ce point particulier et sur le statut trompeur d'auto-entrepreneur auquel tu fais allusion post 353. J'avais d'ailleurs commenté les chiffres sur la création d'entreprises en 2009. A mettre en rapport avec les chiffres du chômage puisque le statut d'auto-entrepreneur est aussi une stratégie pour faire baisser artificiellement les chiffres de sans-emplois !

  4. Descartes dit :

    @myriam (#398)

    Personnellement les nudistes ne me gênent absolument pas et l’interdiction de se balader à poil ne me paraît pas plus légitime que cela même si je reconnais ne pas le faire car je suis formatée par la société et complexée par cette même société mais tant qu’on ne me force pas à le faire…
    Un corps nu ne me gêne pas quand c’est juste un corps nu et franchement qu’il soit nu ou recouvert par un minuscule triangle avec une ficelle qui est sensée couvrir des fesses masculine ou féminine d’ailleurs, quelle est la différence ? !

    Aucune. J'imagine donc que tu ne verrais aucun inconvénient à confier ta fille à un instituteur qui serait nu en faisant sa classe... Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ?

    (#398)

    Pendant longtemps, la « sensibilité moyenne » des blancs aux Etats unis et en Europe a été de considérer que les noirs n’étaient pas vraiment des êtres humains, ou bien qu’ils n’avaient tout simplement pas avoir les mêmes droits civiques que les blancs (la lutte pour les droits civiques des noirs américains n’est pas si vieille que cela)

    Et alors ? Faut bien lire ce que l'autre écrit. Qu'on puisse interdire les comportements qui heurtent la "sensibilité moyenne" du public n'implique pas qu'il faille faire correspondre la loi dans tous les aspects à la "sensibilité moyenne".

    (#400)

    En ce qui concerne la pornographie je précise que ce qui me gêne c’est l’atteinte à la dignité humaine qui rabaisse le corps humain à un morceau de viande et l’être humain, la femme en particulier, comme un simple sex toy.

    C'est curieux: tu évoques là une question de "sensibilité". Après tout, ce que chacun considère "pornographique" est une pure question culturelle. Dans certaines cultures, le simple fait de montrer son visage est considéré un attentat à la pudeur, alors que dans d'autres le fait de danser complètement nu n'est nullement considéré impudique. Si tu rejettes l'idée de "sensibilité moyenne", tu n'as aucun moyen de savoir ce qui est pornographique de ce qui ne l'est pas...

  5. abenmerdealors dit :

    Question qui fâche ;

    Le 9 décembre dernier, Nicolas Sarkozy a remis la Légion d'Honneur au comédien Dominique Farrugia. Cérémonie à laquelle avait assisté l'animateur radio Marc-Olivier Fogiel.

    Or, celui-ci avait eu l'outrecuidance, quelques jours plus tôt, de demander à Carla Bruni si elle aurait quand même épousé le Petit Nicolas s'il n'avait pas été président. Celui-ci n'a pas du tout apprécié.

    Selon des témoins cités par le Post, le président français aurait vigoureusement apostrophé Fogiel, achevant la conversation par cette phrase dans le droit fil de son célèbre "casse-toi pauv'con" : "Si je n'avais pas été président de la République, je t'aurais démonté la gueule".

    Sarko commence à vivre dangereusement. Quand le CRIF le dénoncera-t-il pour agression antisémite ?

    Source

  6. myriam dit :

    a Reykj-on-Thames

    "Désolée, mais je ne suis pas une groupie de parti politique" pas de pb ni de quoi être désolée...
    "Le NPA n’a pas dû parler aussi fort que d’autres" c'est possible mais mon message ne disait aucunement cela, il réagissait à votre message sur le réveil enfin arrivé du NPA, ce qui ne correspond pas à la réalité car comme visait à le rappeler mon message : ce n'est pas le première fois que le NPA se soucie de cette région du monde. Libre à vous ensuite de penser que ce n'était pas suffisant
    Est-ce que Besancenot a tenté d’escalader les grilles de l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait des troupes françaises d’Afghanistan ? non. Pourquoi ? quelqu'un l'a fait ?

  7. ermler dit :

    @ descartes (390)

    Allez un tout dernier pour la route !

    On peut être atteint de "gâtisme patriotique", même à trente ans.
    En politique, le gâtisme, n'est pas une question d'âge.
    Ce n'est donc pas l'âge de X... qui est visé en tant que vieillissement des cellules.
    Mon expression n'est donc pas une attaque personnelle, mais politique !
    (D'autant que je suis moi-même d'un âge un peu avancé).

    Je note que tu confirme que je suis dans la détestation irrationnelle et que tu n'exprime aucun regret sur le "dégoulinant d'hypocrisie".

    Quant à ma petite fiction, comme tu t'obstines à faire semblant de ne pas en saisir le sens, je vais abréger tes souffrances et les miennes en te faisant plaisir:
    Oui Descartes, c'est TOI et rien que TOI qui était visé !
    Te v'là content, maintenant ? Ton ego est satisfait ?
    (C'est dur la vie! Parfois il faut se forcer à mentir pour ne pas passer pour un hypocrite !) ;-)

    PS Exhibition sexuelle, masturbation, nudité = atteinte à la pudeur (avec conséquences traumatisantes pour les enfants), donc touble à l'ordre public et atteinte à la dignité d'autrui..
    Tu as auras du mal à me prouver qu'être trop habillé... est impudique.
    Mais à Descartes, rien d'impossible ! ;-) ,-)

  8. André Assiétoi dit :

    Un accord en vue pour « L'autre Gauche » Burito-Salamentaise

    Par Petaramesh le mardi 19 janvier 2010, 10:48 - Politique infiniment dualiste - Lien permanent

    De notre correspondant en Buriterie-Salamentaise[1]

    Ce vendredi, les représentants du Parti Comiste, du Garbi de Tauche et de la Gauche Locale Unitaire (GLU), des Alternatifs, du PLOF et de la Prise de Terre (FASE) se rencontraient pour la 176e fois pour finaliser un accord sur l'ensemble de la région Burito-Salamentaise.

    Malgré quelques crispations, ça avance.

    Les représentants du Parti Comiste ont proposé une position éligible en 17e place (si la liste dépasse les 25%) pour les Alternatifs ainsi qu'une "forte lisibilité" pour leur porte-parole (en dernière position sur la liste).

    Ils ont proposé au PLOF d'intégrer gratuitement leur logo sur les tracts et affiches (qui sont d'ailleurs déjà disponibles dans les locaux régionaux du Parti Comiste).

    Les 14 représentants de la Prise de Terre (FASE) ont exigé la moitié des têtes de listes, eû égard à la nécessité de montrer l'ouverture et la diversité des listes. Ils ont souligné que ces têtes de listes putatives étaient d'ailleurs toutes présentes dans la pièce.

    Le représentant du PLOF s'est interrogé sur un usage qui lui paraissait inapproprié du terme "putatif".

    Pour le Parti Comiste, il n'est pas question de laisser quoi que ce soit à la Prise, qui d'ailleurs n'existe pas. "Et même, je ne vois même pas à qui je parle, là. En fait, je parle tout seul." a conclu le représentant du Parti Comiste, debout sur la table.

    Le représentant du Garbi de Tauche s'est interrogé sur la répartition des têtes de listes départementales (9 têtes de listes PC, 2 GLU, rien pour les autres). Il a continué son intervention couvert par le brouhaha général.

    Le représentant du PLOF s'est, quant à lui, interrogé sur l'absence de représentant de la GLU dans cette réunion.

    Pour le PC, la GLU étant en voie de constitution dans le département, il ne doutait nullement qu'ils enverraient des représentants dès qu'ils auraient des adhérents burito-Salamentais. "De toute façon" a-t-il ajouté "leurs 2 têtes de listes sont conditionnées à l'existence d'au moins deux adhérents, ou sympathisants, dans la région".

    Les Alternatifs réservent leur réponse après consultation de leurs adhérents.

    Le représentant du Garbi de Tauche annonce que face à la menace de mise sous tutelle de son groupe local, il quittait le Garbi de Tauche pour créer la Tauche en Nouvement. Cette nouvelle organisation est disponible pour un accord.

    Pour la Prise de Terre, si c'est comme ça, ils vont écrire un billet cinglant sur leur blog.

    Pour le porte-parole du Parti Comiste, "on va pas commencer à se faire emm****r par des vipères lubriques".

    Les Alternatifs réservent, quant à eux, leur réponse.

    La Tauche en Nouvement annonce sa dissolution. Ses "principaux animateurs" locaux rejoignent les "Obtempéreurs de Plaisance".

    Pour la PdT, "on va pas se laisser traiter de vipères lubriques par des staliniens à la con".

    Pour le PLOF, faudrait finir la réunion, là.

    Le représentant du PC empoignant à la gorge celui de la Prise, le PLOF entonne "A Tirana, on l'aime bien Enver Hoxha !" (les Alternatifs refusent de se prononcer en l'état sur ce débat).

    Les Obtempéreurs de Plaisance se disent disponible pour une tête de liste.

    La réunion se finit en pugilat.

    Notes

    [1] Texte mystérieusement parvenu jusqu'à Ma Sainteté qui, se pissant parmi de rire, ne peut se retenir de le publier ici. De par les complexes circonvolutions empruntées par ce texte jusqu'à Ma Sainteté, il m'est difficile de le sourcer avec une totale certitude, mais il n'est pas impossible qu'il faille l'attribuer à un certain Mathieu Colloghan, gôchiste à courant alternatif et graphiste pas tenté de son état, si toutefois cette personne existe. Rien n'est moins sûr.

  9. Reykj-on-Thames dit :

    @ 408 Myriam/ 409 Vergnes

    Est-ce que Besancenot a tenté d’escalader les grilles de l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait des troupes françaises d’Afghanistan ?

    non. Pourquoi ? quelqu’un l’a fait ?

    Oui Besancenot a semble t-il tenté d'escalader les grilles de l'AN, mais pas pour le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, plutôt pour les caméras de TV. Donc, tout à fait ridicule, gratuit et inutile.
    Quant à d'autres comme M. Joya qui refuse l'ingérence, elles/ils prennent des risques pour le droit à régler leurs problèmes entre eux.

  10. Descartes dit :

    @ermler (#410)

    Allez un tout dernier pour la route !

    Pour quelqu'un qui m'avait magnanimement laissé le dernier mot il y a trois échanges, je trouve que tu ne tiens pas trop tes promesses... ;-)

    On peut être atteint de « gâtisme patriotique », même à trente ans.
    En politique, le gâtisme, n’est pas une question d’âge.
    Ce n’est donc pas l’âge de X… qui est visé en tant que vieillissement des cellules.

    Te fous pas de moi, quand même...

    Mon expression n’est donc pas une attaque personnelle, mais politique !

    C'est ça, mon cochon. Traiter quelqu'un de "gâteux" ne serait pas une attaque personnelle, mais une attaque politique. Franchement, mieux vaut entendre ça que d'être sourd...

    Je note que tu confirme que je suis dans la détestation irrationnelle et que tu n’exprime aucun regret sur le « dégoulinant d’hypocrisie ».

    Pourquoi le devrais-je ? Je continue à penser que dans ton message original (#133) tu as procédé d'une façon haineuse et que dans ton message suivant, lorsque tu as écrit "ne lui jettez pas la pierre", c'était une déclaration dégoulinante d'hypocrisie. Je serais donc extraordinairement hypocrite si je te disais le contraire. Je suis bien entendu prêt à changer d'avis... devant des arguments sérieux.

    PS Exhibition sexuelle, masturbation, nudité = atteinte à la pudeur (avec conséquences traumatisantes pour les enfants), donc trouble à l’ordre public et atteinte à la dignité d’autrui.

    L'idée que la nudité et même la masturbation seraient par essence "traumatisantes pour les enfants" est une invention. Il y a plein de cultures ou les adultes se promènent nus, et on ne sait pas que les enfants soient particulièrement traumatisés. Le traumatisme vient du fait que dans notre culture la nudité est un interdit. On revient donc une fois encore au problème de la "sensibilité moyenne". Dans une culture ou la nudité ne choque pas la "sensibilité moyenne", il n'y a pas de risque que cela "traumatise les enfants".

    Dans notre société, le fait de se couvrir complètement le corps et ne pas montrer le visage peut aussi être considéré traumatisant au même titre (mes enfants, par exemple, ont peur des deux femmes en burqua qui habitent l'immeuble). Est-ce une raison suffisante pour l'interdire, alors ?

  11. Descartes dit :

    @André Assiétoi (#411)

    Génial ! Ca capture parfaitement l'ambiance !

    Sur ce, au pieu!

  12. André Assiétoi dit :

    @ ermler

    "Reconnaissons que c’est un cas. Il sait en effet nous « accaparer » et même moi qui m’étais engagé à ne plus ferrailler avec lui, me voilà repris dans « la nasse ».
    Faut croire que sa manière de débattre, aussi déplaisante soit-elle, avec toute sa mauvaise foi, ses dénis, ses « pinailleries », ses esquives… doit avoir quelque chose de stimulant pour nous ! Que ça nous oblige à affiner nos arguments, mieux interroger nos convictions. Dans ce cas sa présence sur ce blog, pourrait ne pas être totalement inutile. Même si on sait très bien que – aussi affinés qu’ils soient – nos arguments seront inlassablement « détruits »."

    Euh, excuse-moi, je ne voudrais pas me pousser du col, mais il me semble, avec d'autres, avoir démont(r)é la façon de procéder du cuistre, qui utilise tout l'arsenal du malhonnête : mauvaise foi, déformation des propos du contradicteur, syllogismes foireux... Tout comme toi, je ne sais pas ce qu'il cherche ici, sinon peut-être expier le fait d'avoir été au PC. Il me fait un peu penser à Alexandre Adler, qui fut responsable de la formation des cadres au PCF avant de virer sa cuti. Ce genre de personnages, lorsqu'ils changent de camp, renient tout leur passé, rejettent toutes les valeurs qu'ils défendaient hier, sous prétexte que la réalité ne colle pas tout à fait au bréviaire qu'on leur faisait ingurgiter. Ou simplement par intérêt de parvenu (tard venu, disait Bourdieu, car ce genre de personnes en font des tonnes parce qu'ils ont tout à prouver à leurs "nouveaux amis").
    Le problème, avec ces nouveaux convertis, c'est qu'ils gardent la même rigidité stalinienne, qu'ils mettent au service de leurs nouveaux maîtres. C'est pour ça qu'il est difficile d'échanger avec eux. Et c'est aussi pour ça que j'ai choisi de ne plus "nourrir le troll", comme on dit.

  13. myriam dit :

    A Descartes


    "J’imagine donc que tu ne verrais aucun inconvénient à confier ta fille à un instituteur qui serait nu en faisant sa classe… Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ?"

    Non parce que je n'ai jamais dit ça
    Pour l'instituteur ou trice d'ailleurs, honnêtement non je me poserai des questions sur sa santé mentale et cela me retiendrait d'emblée, ensuite peut-être que je serai choquée (comme je l'ai dit, je suis formatée comme tout à chacun par la société) j'avoue que je n'y ai pas réfléchi alors que pour la plage la situation s'est produite...bref, il y aurait un problème - pb qui viendrait je pense en partie à mon avis de mon conditionnement sociétal... Comme je vous l'ai dit je n'ai pas vraiment réfléchi à la question mais mon premier réflexe et certainement mon dernier en l'état actuel des choses serait de ne pas laisser ma gamine ou mon gamin ....Mais la loi existe déjà et elle m'a formatée, j'ai été éduqué dans cette société...


    Et alors ? Faut bien lire ce que l’autre écrit. Qu’on puisse interdire les comportements qui heurtent la « sensibilité moyenne » du public n’implique pas qu’il faille faire correspondre la loi dans tous les aspects à la « sensibilité moyenne ».
    Ca a l'air de vous énerver et j'en suis désolée mais j'ai du mal à voir où la ligne passe. Vous disiez tout à l'heure qu'il était envisageable avec ce système d'avoir une société qui imposent à ses femmes d'être voilées mais ce n'est pas possible avec l'esclavage, ce qui c'est déjà produit ne peut pas se reproduire ? pourquoi ?

    C’est curieux: tu évoques là une question de « sensibilité ». Après tout, ce que chacun considère « pornographique » est une pure question culturelle. Dans certaines cultures, le simple fait de montrer son visage est considéré un attentat à la pudeur, alors que dans d’autres le fait de danser complètement nu n’est nullement considéré impudique. Si tu rejettes l’idée de « sensibilité moyenne », tu n’as aucun moyen de savoir ce qui est pornographique de ce qui ne l’est pas…
    C'est pour ça que j'ai essayé de préciser ma pensée, en revenant sur la pornographie (sujet que j'ai abordé pour faire le contre-point au naturisme dont vous vouliez que je vous parle) : ce n'est pas une histoire de "pudeur", c'est la marchandisation de l'humain et donc sa négation dans cette industrie qui est pour moi un problème. Et certes c'est un avis personnel mais je ne suis pas en train d'essayer d'obtenir une loi là-dessus.

    J'ai un peu l'impression que la discussion part dans tous les sens.

    Pour faire court, je suis intervenue parce que votre conception de la justification législative sur un ressenti me posait pb et de fait, j'ai du mal avec cette notion de "sensibilité moyenne" notamment parce que je n'arrive pas à voir ce qui détermine quand on la suit ou pas...quand elle est légitime ou non et que cela me paraît dangereux.
    Donc peut-être que si vous m'éclairiez sur les critères ça irait mieux

  14. Reykj-on-Thames dit :

    @ 300 - ermler
    Je ne peux résister à l’envie de vous rappeler ce petit échange de commentaires sur l'un des textes précédents de Jean-Luc Mélenchon "Je parle du voile integral"

    • 638
    julie dit:
    12 janvier 2010 à 23h34
    @ermler
    désolée si je ne suis pas assez claire et que tu ne comprends pas….
    je répète: à ta question comment faire pour éviter des descartes, reykj-on-thames il y a des solutions tout simple:
    le vide.
    et il y en a qui l’ont suggéré avant moi et le pratique
    à toi de de jouer

    • 643
    ermler dit:
    13 janvier 2010 à 1h17
    @ julie (638)
    Si tu suggères que le « vide » serait de déserter le blog pour le laisser à des Descartes ou des R.on;T… Pas
    d’accord ! Il ne manquerait plus que ça !
    En tous cas ce n’est pas la position de Rollinat puisque Rollinat… c’était moi. (J’ai déjà expliqué que c’était un pseudo provisoire que j’ai dû employer du fait que mes poste « ermler » ne passaient plus).
    J’avais, au contraire, écrit à Pulchérie D qu’il suffirait d’ignorer les posts de Descartes et autres pour qu’ils aillent exercer leurs « talents » ailleurs. Hélas, certains s’obstinent à entretenir avec eux ce petit jeu de « joutes » interminables dont les bougre raffolent !
    Je te dit, Julie, la même chose qu’à Pulchérie.
    Alors, quitte à passer pour un « crétin » qui tombe dans le le piège du chantage au « suicide virtuel » (dixit D.) :
    « Julie, reviens ! «

    Reykj-on-Thames :
    12 janvier 2010 à 22h51
    en réponse @ 619 – Ermler qui disait :
    "Modérateur.
    On ne pourrait pas aménager uns sorte de « deuxième piste » sur ce blog ? Une deuxième voie de circulation, réservée à Descartes, Reyjk on Thames et à ceux que ça amuse encore de jouer avec eux à « à toi – à moi » ?
    Franchement, on y gagnerait en fluidité."

    Je sais cette petite missive est adressée au modérateur de ce site mais comme je suis « ciblée », je me permets d’user de la liberté d’expression qui m’est octroyée pour vous dire que ce que vous proposez est tout simplement de « l’ostracisme«. « Deuxième piste » cela sonne comme citoyen de seconde classe ou encore… on ne mélange pas les torchons et les serviettes…pas de mixité sociale…une voie pour l’aristocratie du blog et une « deuxième voie de circulation » pour la caste des « intouchables »…l’apartheid…
    Vous pouvez réclamer la création d’une voie pour les parias, je m’en moque car je suis libre de l’emprunter ou de choisir un autre itinéraire !
    Bon voyage Ermler !

    • 652
    Reykj-on-Thames dit:
    13 janvier 2010 à 21h55
    @ 644 – ermler qui disait :
    "Mon adresse au modérateur était une sorte de… « boutade » !
    Forme d’humour particulière qui visiblement ne vous est pas familière.
    Je ne vous considère pas comme un « paria ». Ni comme un « troll ».
    Juste comme un égaré circulant sur un blog ou se retrouvent des gens de diverses sensibilités, unis, néanmoins, par un minimum de valeurs communes.. Valeurs qui, apparemment, vous sont étrangères.
    Mais circulez tant que vous voudrez… si ça vous chante. Ce n’est pas moi qui demanderais votre censure."

    Visiblement ma forme d’humour ne vous est pas familière non plus car c’était aussi une forme de boutade bien sûr !Une égarée dîtes-vous, non, je me sens à l’aise quand je circule sur la toile.
    En revanche, vous avez raison, je n’ai pas identifié ce « minimum de valeurs communes » que vous n’avez pas pensé à détailler. En fait, j’ai surtout remarqué des idées nébuleuses sur divers sujets de la part de groupies qui ont pour maître à penser Mr Jean-Luc Mélenchon qui tente désespérément de sceller une alliance pour gagner les prochaines élections. Maître et groupies ont seulement oublié que ce sont les « égarés » qui font le succès ou l’échec d’une élection, à moins bien sûr qu’on soudoie des « égarés » ou que l’on bourre les urnes.
    Vous avez raison, ces valeurs me sont en effet complètement étrangères !

    Je rajoute qu'il y a quelques jours j'ai vu une video de LCI sur laquelle le socialo Moscovici disait à propos des commentaires sans doute dérangeants de certains internautes sur son blog, qu'ils les zappaient.

    J'ai découvert que c'était bien une attitude de gôôche mais ce n'est pas un problème car en 2012 et peut-être même en 2010 ce sont les citoyens zappés qui zapperont la gôôche. Zappera bien qui zappera le dernier !

  15. ermler dit :

    @ Reykj - on thames (416)

    Merci pour ce petit rappel.
    j'adore relire mes oeuvres ! ;-)

    Vous voulez démontrez quoi ?
    Que j'ai changé ma position en renouant le "dialogue" avec Descartes ?
    Et après ?
    Je n'ai jamais demandé à ce qu'on chasse Descartes ou vous de ce blog.
    Quant on s'adresse à moi, j'ai en général la courtoisie de répondre.
    Quant à mes propres contradictions sur l'opportunité du débat avec certains je l'ai exprimé dans mon post à jennifer.
    On a le droit à la contradiction même quand on est de gôôôche ! Non ?

  16. ermler dit :

    @ Descartes

    :-?

  17. ermler dit :

    @ andré assietoi (414)

    Oui, andré, on est d'accord sur le diagnostique.

    Pour la question du boycott intégral du "troll", chacun fait comme il veut !
    Moi je suis une sorte de boycotteur intermittent...

    Si un jour je croise Adler, je refuserai pas forcément de lui parler.
    En plus, j'aurais plein de choses à lui dire. Je l'ai un tout petit peu connu du temps qu'on fréquentait le même parti.

    Ne sois pas top dur avec les anciens du PC. Sont pas tous devenus des Adler ou des Descartes... ;-)

  18. lola dit :

    Il est vrai qu'étant donné la contiguité particulière entre la vieillesse et la réaction, je me demande.

    Les morts sont-ils de droite?

  19. lola dit :

    Je précise que les vieux de gauche n'en sont que plus admirables.

  20. lola dit :

    Jean-Luc Mélenchon est pour l'interdiction du FN, j'ignorais cette position.

    Autant ma détestation du FN est grande, islamophobe, antisémite, mysogine, chauvin, traditionaliste, populiste. Encore?
    christianiste (néologisme sur islamiste), fachiste (Jospin a tort), homophobe, libéral (en dépit de sa pose anticapitaliste) en bref un parti sacrément identitaire.

    MON patrimoine, MES gènes, MA culture, MON dieu.

    Autant je ne vois pas outre le problème de la rupture d'égalité face à la liberté politique, en quoi une interdiction permettrait de vaincre le FN idéologiquement.

  21. Louise dit :

    Quelques jours sans passer, tous ces posts…j’ai pas tout lu. Je me suis arrêtée à une réponse qui m’a été faite.

    @ qui veut/éducation/poésie/difficultés de lecture.
    //Claude2.post 60//post 15

    Donc je dis ce qui m’intéresse et me préoccupe, écrivant pour préciser ma pensée plutôt que pour répondre. Ecrire pas pour être compris mais pour ne pas être incompris. Peut-être. Car je ne comprends pas trop la ligne de débat proposée. Fatigue ? Entourloupe ? Ignorance ? M’en fiche au fond. Je dis ce que je pense et n’attends pas de commentaires.

    Faut-il aborder absolument la poésie par des biais rationnels ? (question que je me pose)

    Je dirais que l’essentiel est de permettre à l’élève d’y investir si possible quelque chose de lui-même. (toujours cette idée de subjectivité).

    Si ça passe par des biais rationnels comme par exemple identifier une comparaison ou une métaphore pour découvrir un sens caché, l’utiliser pour en inventer soi-même une, et par là, y mettre de soi et un sens qu’il ne faut pas forcément conscientiser, ça me paraît intéressant dans la mesure où la technique sert de levier à quelque chose de la subjectivité (d’une culture partagée ou pas), sachant que la « pratique » culturelle de la langue (y compris scolaire) met en jeu à mon sens la culture de cette subjectivité.

    L’écueil serait de faire disparaître la subjectivité du texte et celle de l’élève derrière des techniques. Ce qui peut par exemple faire croire que pour progresser en lecture il suffirait de se faire redresseur de torts syntaxiques et orthographiques par exemple. Ou bien que le français se résumerait à un savoir sur la langue qu’il faudrait transmettre plutôt que constitué de pratiques qui font transmission culturelle.

    Donc, proposer des poèmes même et surtout pour leur valeur subjective me paraît essentiel.
    Alors je me dis quand même que des textes dont les références sont trop codifiées culturellement sur des codes adressés à des initiés (multiplication des références à la mythologie par exemple ou que sais-je, un poème où chaque nom propre par exemple ne peut faire levier dans l’esprit ou le coeur du lecteur que si ce lecteur baigne de par son univers culturel dans ces références) risque de créer une certaine imperméabilité (au sens d’une rencontre impossible entre le texte et l’élève). Je ne dis pas qu’il faudrait éviter absolument tout poème ayant de telles références, mais veiller peut-être à une certaine « perméabilité » du texte au moins au senti, notamment en l’accompagnant pourquoi pas d’un récit sur mettons les exploits d’un héros mythique dont il serait fait référence pour ouvrir sur ce qu’il peut représenter dans le poème. Et en proposant des choses variées pour multiplier les chances de rencontre.

    Mais il me semble parallèlement qu’un poème contient quelque chose de « mystérieux », de « non commun », d’un « supplément de sens » et que par là, l’effet de surprise, l’étonnement ou la gêne possible sont un parti pris poétique si ce n’est l’essence poétique et non d’un déficit de l‘élève à comprendre. Et faut-il le comprendre ?
    La terre est bleue comme une orange, sachant que terre (implicitement forme sphérique), bleue (couleur…), orange (couleur, fruit…), qui sont des références simples, me semble contenir cette part de mystère.
    Le sens poétique doit-il être expliqué? L’enjeu est moins d’expliquer que d’aménager une rencontre possible entre le texte et l’élève pour permettre que le poème puisse être éventuellement « senti ».
    Ah tiens un lien qui dit le « problème » avec la poésie. Je le trouve après avoir rédigé ma réponse. Tant pis.

    http://www.printempsdespoetes.com/file_base/pjs/PJ123_pb_poesie.pdf

    La création est-elle un processus tout à fait conscient ? (question que je me pose)

    Je prends l’exemple de l’Angelus de Millet. Ce tableau qui représente un paysan et sa femme,
    mains jointes, têtes baissées qui prient dans un champ de blé, au dessus d’un panier de pommes de terre. Salvador Dali a peint soixante-quatre fois L’Angelus de Millet à sa façon
    dans des sortes de remake.
    Quand on a passé le tableau de Millet au rayon X, on a découvert sous le panier de pommes de terre un pentimento, un « repentir de peintre » : il y avait le cercueil d’un jeune enfant. Dans ses Mémoires, Millet raconte que lorsqu’il a voulu exposer ce tableau à l’enfant mort, un ami lui a conseillé de changer de sujet car trop triste, il ne serait pas vendu. Il a donc recouvert le cercueil d’un panier de pommes de terre. Dali, second fils d’une fratrie dont l’aîné était mort trois mois avant la naissance, raconte qu’il allait se recueillir avec sa mère deux fois par semaine, racontant aussi qu’il faisait le pitre pour se démarquer de ce petit ange mort et enterré. (Entretien sur cassette au Centre Pompidou lors d’une exposition Dali dans les années 80 à Paris ; et ouvrage autobiographique : Comment on devient Dali.)
    Quand plus tard on lui a raconté l’histoire du tableau de Millet, Dali a répondu : « J’ai toujours subodoré la mort d’un enfant dans ce tableau ».
    Je donne cet exemple car il dit à la fois le sens que produit ce tableau dans l’esprit de Dali, un sens qui est le sien, qui lui appartient quand il y saisit quelque chose qui fait écho à lui-même, à sa propre histoire. Et puis parce qu’on voit comment sa propre inspiration créative s’est fait sur du « senti » (« subodore »), et pas sur une démarche consciente et rationnelle, même s’il a pris appui sur une maîtrise technique du matériel de création (peinture, dessin…ou même références et pratiques culturelles de son époque).

    Par ailleurs, ce qui m’intéresse dans la démarche de cette didacticienne (Catherine Tauveron) c’est l’idée que l’échec dans la lecture vient d’un rapport de soumission au texte et de désinvestissement du sujet dans son apprentissage. C’est l’élève « sujet » qui m’intéresse dans sa démarche (Bon mais je découvre son travail et n’en suis pas du tout spécialiste ni experte, c’est juste que ce qu’elle dit m’interpelle et je dis où).
    En plus, elle met à jour les paradoxes des nouveaux programmes et leur caractère gratuit, en ce sens qu’ils peuvent s’avérer dépourvus d’arrière-plans théoriques ou bien entrer en contradiction avec les objectifs visés. Ce qui peut paraître normal puisqu’on tâtonne toujours plus ou moins dans les approches mais devient alarmant compte-tenu des impasses faites sur ce qu’on sait, avec un caractère régressif qui va de pair avec une politique gouvernementale et des partis pris idéologiques et philosophiques présidentiels assez alarmants. Du style, il y aurait des déterminismes génétiques à la délinquance…Au secours !

    Et je vois qu’elle s’intéresse à l’articulation entre pratique de lecture et pratique de l’écriture.
    Et notamment à des pratiques d’écriture qui ont pour vocation de faire levier de lecture chez des élèves ayant des difficultés à lire (page 5 et 6 du texte suivant) :

    http://www.bienlire.education.fr/01-actualite/document/tauveron.pdf

    Elle parle notamment du dialogue solitaire de l’élève avec le texte tel qu’il est filtré par sa voix pour dire ses émotions affectives et esthétiques (page 6).

    Je retrouve l’idée d’implication personnelle (y compris affective) dans le fait d’apprendre et de produire du sens. Et je retrouve l’idée de l’enseignant qui trouve à élaborer le cadre de la rencontre entre le texte et l’élève, l’enseignant « passeur ».

    Donc elle nous fait part de l’intérêt qu’il y a à ce titre à articuler lecture et écriture et dont l’enjeu semble trouver à engager concrètement l’élève dans la production de sens. Ce qui me renvoie à l’idée, en matière de langue, de « pratique » culturelle comme lieu de transmission.

    Pour ce qui est du poème de Ponge, le Pain. J’ai fait ce choix pour suivre aussi un fil métaphorique dans mes posts dans lequel ce poème trouve là une valeur centrale pour moi.
    Mais pour ce que ça inspire aux uns et aux autres ma foi…J’espère juste avoir fait découvrir un poème.

    @
    Je commence à trouver autour de moi des gens que cette perspective politique intéresse. Bonne nouvelle, non ? On en cause. Ca démarre lentement mais sereinement. On s'en fout. Pourquoi je raconte ça.
    Je quitte quand même le « champ de bataille » et chevauche casques et pointes pour gagner la sortie. Je me sens mal depuis quelques temps sur ce blog et monsieur je-sais-tout qui m’en rappelle un autre ne fait qu’ajouter à ce malaise.
    A plus dans un rôle parfait. Lassitude. Fatigue.
    'Me force à venir, c’est pas normal.
    Fatigue.

  22. toto dit :

    A lola 381

    Je te cite............."Par exemple, je ne pourrais le suivre (Besancenot) dans sa conception « syndicaliste » du parti quand maintes fois il fait valoir que des élus seraient autant de représentants du personnel
    Tandis que je suivrais plus volontiers Bensaid disant que le parti ne saurait être un super syndicat.".............

    Toute la problématique du NPA est là qui en fait un parti stérile n'existant que pour lui même. En cela il est le digne héritier de la LCR.

  23. toto dit :

    A myriam 351

    Le PS est une réalité que vous occultez. Vous ne voulez pas voir que sans l'aile gauche du PS il n'y a pas de majorité électorale possible à gauche.
    Alors vous me demandez en quoi cette union avec le PS ne serait pas une nouvelle mouture du bien triste programme commun avec ses échecs. La garantie pour que l'Histoire ne repasse pas les plats c'est construire un pôle de gauche dont le poids soit suffisant pour contrebalancer les dérives social-démocrate.
    L'histoire n'est pas écrite d'avance, il faudra s'organiser en marchant au sein des exécutifs territoriaux ou nationaux.
    Et c'est justement là que vous faites défaut pour contrebalancer l'hégémonie du PS et le faire se rapprocher d'authentiques valeurs de gauche.
    C'est pourquoi je dis qu'agissant ainsi vous ne risquez pas de vous salir pas les mains tout en conservant votre virginité politique et tout en regardant passer les trains de l'Histoire.
    Pour faire bonne mesure j'ajoute que toute la problématique du NPA est là qui en fait un parti stérile n’existant que pour lui même. En cela il est le digne héritier de la LCR.

  24. Claude PG35 dit :

    @lola (422):

    Si j'ai bien compris, Jean-Luc Mélenchon est pour l'interdiction des partis anti-républicains, ce qui est conforme à la ligne de sa pensée telle qu'on la connait, non ? Tu le dis toi-même, le FN est fortement fascisant ce qui est en opposition flagrante avec les concepts de démocratie et même de république (ou alors, cela signifie que république = chef de l'État). La position de Jean-Luc Mélenchon ne devrait donc pas t'étonner...

    En ce qui me concerne, je ne suis pas sûr que l'interdiction soit une bonne chose : d'abord parce qu'il renaîtrait aussitôt sous un autre nom ou passerait dans la clandestinité (ça s'est déjà vu dans les années 70 avec l'Ordre nouveau. Au pire, cela reviendrait à fabriquer des martyrs et des groupuscules qui, privés de tout moyen d'expression se réfugieraient dans le terrorisme "pour qu'on parle d'eux" (ce qu'on a déjà vu aussi).

    Par ailleurs, dans le contexte actuel, le gouvernement se charge très bien de "remuer" les idées que le FN n'a même plus besoin d'amener par lui-même : il lui suffit d'attendre que l'on reconnaisse sa paternité sur elle... Faut-il interdire l'UMP ? :P

  25. Descartes dit :

    @myriam (#415)

    Pour l’instituteur ou trice d’ailleurs, honnêtement non je me poserai des questions sur sa santé mentale et cela me retiendrait d’emblée, ensuite peut-être que je serai choquée (comme je l’ai dit, je suis formatée comme tout à chacun par la société)

    Voilà, nous y sommes. Dans ta réponse se trouve résumé l'essentiel de ma position.

    Je crois que ça vaut la peine, pour éviter que la discussion parte "dans tous les sens" comme tu dis, de préciser la question de la "sensibilité moyenne".

    Le principe général dans notre ordre juridique est que "la liberté consiste en pouvoir faire ce qui ne nuit pas à autrui". Dès lors, la question essentielle est de déterminer ce qui constitue une "nuisance à autrui". Il y a certaines nuisances qui sont évidentes: un dommage physique, le fait de priver autrui de ce qui lui appartient, etc. D'autres sont plus subtiles. Parmi ces dernières, se trouve ce qui porte atteinte à notre droit de vivre dans une société ordonnée, réglée, ou nos droits mais aussi notre possibilité d'établir des rapports harmonieux avec ceux qui nous entourent sont protégés. Il est donc légitime d'empêcher les individus d'avoir des comportements qui portent atteinte à cette organisation de la société. C'est ce que recouvre le terme "atteinte à l'ordre public".

    Parmi les composantes de l'ordre public, il y a celle qu'on désigne souvent par la "décence public". C'est à dire, pour schématiser, la possibilité de sortir dans la rue en étant assuré de ne pas être témoins d'actes qui pourraient nous choquer, nous traumatiser. Le problème, c'est qu'il est très difficile de définir dans la législation ce qui "choque". D'une part, parce que tout le monde n'a pas la même sensibilité: il y a des gens que la mort d'un animal laisse indifférent, alors que d'autres en sont bouleversés; alors peut-on légitimement sacrifier un animal en public ? Et d'autre part, parce que la sensibilité des individus dans une société évolue dans le temps: des choses qui auraient paru extrêmement choquantes en 1900 ne le sont plus en 2000, et vice-versa.

    C'est pourquoi les juges, qui ont a apprécier les plaintes pour "attentat à la pudeur" ou à la "décence publique", ont créé une notion jurisprudentielle qui est "l'individu de sensibilité moyenne" (qu'on a résumé dans cette discussion en "sensibilité moyenne"). Bien entendu, "l'individu" en question n'existe pas. Ce que le juge a voulu dire par là, est que doit être considéré "indécent" ce qui est de nature à choquer une personne dont la sensibilité serait moyenne, c'est à dire ni trop sensible, ni trop insensible. Ainsi, en 2010, l'exhibition d'un sein nu sur une plage n'est pas considérée "indécente", puisqu'elle ne choque qu'une infime minorité de gens particulièrement sensibles à ces questions. Par contre, se promener seins nus sur les Champs Elysées serait considéré choquant par une frange bien plus grande de la population. Et le fait pour un instituteur d'être nu serait considéré certainement choquant par l'immense majorité des parents.

    Tu vois donc que cette notion de "sensibilité moyenne" sert à palier le problème que pose une définition objective de la décence. Ta réponse sur la question de l'instituteur te montre que toi même tu est d'accord, au fonds, sur cette notion, et tu juges subjectivement ce qui est décent et ce qui ne l'est pas. Maintenant, si nous voulons vivre dans une société ou les rapports humains soient possibles, il faut pouvoir mettre des limites aux comportements qui choquent, et cela suppose de transformer cette perception "subjective" de la décence en une règle sociale. Autrement, ton instituteur pourrait revendiquer le droit de faire sa classe nu. Et tu serais donc obligée de lui laisser tes enfants...

    Maintenant, je pose la question: est-ce que le fait de voir évoluer parmi nous des femmes qui refusent d'établir le moindre contact visuel est de nature à "choquer un individu de sensibilité moyenne" ? Est-ce que la manifestation de ce refus constitue une agression ? Si la réponse à ces questions est positive (et à mon sens elle l'est), alors il existe une base légale pour interdire le comportement en question, qui ne fait appel ni à la notion de dignité, ni à la notion de laïcité, qui sont des notions délicates à manier dans ce contexte.

  26. Annie dit :

    @Vindicte post 37 et le reste : dans ce long débat avec Descartes concernant la Recherche en France de manière générale, tu as écrit que La question centrale de la politique de recherche n’est pas de savoir comment controler les chercheurs, mais au contraire de savoir comment favoriser leur objectivité (et donc leur indépendance vis à vis des différents pouvoirs, le statut de fonctionnaire est une réponse qui est plutot bonne voir très bonne (ça remonte à Bacon)).

    Je n'interviens pas sur le reste parce que je ne connais rien à la recherche de manière générale, mais c'est cette phrase et l'idée que tu défends qui m'intéresse. J'ai en gros compris que pour toi, ce n'est pas en précarisant les chercheurs qu'on favorise la Récherche, et que le fonctionnariat en découle (sécurité de la situation, pas de cooptation par de grands groupes, etc). OK. Mais j'aimerais bien que tu développes plus par ce que j'ai perçu chez toi comme l'esprit (j'ai pas d'autres mots dsl) qui accompagne forcément le fonctionnariat pour toi (quand tu dis, c'est une réponse), donc le sens du service public.

    Samedi 23/01/2010, le PG avait organisé un forum national sur l'agriculture, et Christian Vélot avait fait, ce qui me semblait être l'une des interventions les plus intéressantes, concernant la Recherche justement, mais dans le domaine de l'agriculture. Il montrait très bien que la politique de Recherche menée depuis 20/30 ans a des insidences sur la politique agricole. Dans le domaine de la biologie, on ne cherche même plus à le comprendre mais à le maîtriser, ce qui a amené la recherche sur la biologie à ne se concentrer que sur les gênes, comme si c'était le chef d'orchestre de tous les organismes. D'où tout ce qui découle sur la brevêtisation sur le vivant et la stérilité juridique de la plante. La problématique vient du fait qu'a été chassé tout le savoir-faire des paysans, au nom du progrès, résumé par cette phrase d'un paysan : "on nous a volé la connaissance, on nous a vendu la technologie". Ainsi Vélot pointe l'urgence d'une recherche pluridisciplinaire et participative avec le paysan, alors que pour lui, celle menée actuellement (et ce depuis des décennies) va de pair avec la simplification intellectuelle, et l'inféodation économique par une poignée de firmes de type Monsento.

    L'exposé de Vélot sur la Recherche n'évoquait pas du tout les récentes empoignades sur les mesures Précesse, mais j'ai senti en filigrane chez lui, une forme d'accusation envers les Etats de ne pas avoir "pensé" à promouvoir la mise en oeuvre de politiques de recherche pluridisciplinaires et ce depuis des décennies. Comme tu défends l'idée de fonctionnariat (que j'aimerais bien que tu développes), comment faire si les étas eux-mêmes se fourfoient (dans notre cas, la politique de la PAC) ?

  27. Reykj-on-Thames dit :

    @ 418 - Ermler

    Je vous fais seulement remarquer que vous êtes prompt à donner des leçons mais ne vous les appliquez pas. Mon rappel de certains de vos posts me concernant faisait suite à ce commentaire que vous avez fait dernièrement à un autre blogueur, car vous ne m'avez justement pas donner l'impression d'accepter que l'on ait des idées opposées aux vôtres et d'en débattre :

    Apprends à débattre vraiment au lieu d’envoyer ton catéchisme « républicain » à la tête des gens qui, quelquefois, ont un autre point de vue que toi.

  28. Descartes dit :

    @langue-rouge (#200)

    Il fut un temps ou la chère république de certains organisait des cérémonies de dévoilement pour libérer l’indigène femme.

    Et ça, ce n'est rien ! La "chère république" a même eu l'outrecuidance d'imposer l'école obligatoire, et d'envoyer des instituteurs pour faire la classe, même aux filles... l'horreur, quoi. Aucun respect pour les traditions ancestrales des indigènes...

    Certes, la plupart des laïcards ne sont pas racistes. Au pire ils n’en ont que les relents. Evidemment il y en a comme Descartes qui le sont froidement, raisonnablement, implacablement et c’est ceux là qu’il faut combattre de manière résolu pour éviter la gangrène de la gauche radicale.

    Je me permets de te rappeler que le fait de caractériser le désaccord politique comme une maladie est un trait caractéristique des régimes fascistes.

    D’une certaine manière la rage des laïcards islamophobes est le signe qu’ils sont en train de perdre des positions. Ils reculent et nous avançons. Tant mieux. Plus ils seront sur le reculoir plus nous serons en mesure de résister aux assauts de Sarkozy.

    C'est quand même drôle d'imaginer le NPA et ses armées de femmes voilées résistant aux "assauts de Sarkozy"... avec des adversaires aussi cohérents, Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles.

  29. 145
    langue-rouge: tu as raison. Je retire ce que j'ai dit. je m'excuse.


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