01fév 10
J’ étais au meeting de Montpellier organisé par notre liste d’union de l’autre gauche! Grosse affaire ! La presse annonce 3000 participants, les organisateurs 3500. De toute façon c’est le plus grand meeting jamais réalisé pour une élection régionale dans ce quartier de France. La veille et le jour même nous étions saturés d’informations à propos de la grande manœuvre de la rue de Solferino contre Frèche. Il aura fallu passer la journée à répondre à une apparence de situation, « le PS sauve son âme plutôt qu’une région », alors même que nous en connaissions tous le dessous des cartes, lequel n’a rien à voir avec les versions officielles rabâchées jusqu'à la nausée comme d’habitude. Qu’il s’agisse des apparences, ou des coups tordus de cette partie, tout est absurde! Et cela suffit à signaler un grand non dit. Je vais donner mon avis. Pour le reste, ne boudons pas notre satisfaction cependant. Cette histoire avec Frèche est pain béni (ça c’est catholique), pour notre liste d’union de toute l’autre gauche «à gauche maintenant», en Languedoc Roussillon et notre premier de cordée sur place René Revol. Car Il faut bien voir le tableau tel qu’il se présente, vu de notre balcon qui n’est pas celui de l’agitation autour du sempiternel thème des abus de langage du Néron de Septimanie. Pour nous cette région est l’épicentre de la recomposition de la gauche, notre laboratoire, notre matière première à penser.
Nous y travaillons, sur cette carte du Languedoc Roussillon, depuis des semaines, des mois, et de bien des façons depuis des années. Jusque là nous avions bien avancé et réuni deux conditions essentielles au succès de notre stratégie. Voyez plutôt ! Union de toute l’autre gauche, accord préalable avec les Verts pour le deuxième tour. La scission du parti socialiste autour d’Hélène Mandroux ajoute un ingrédient décisif qui fait du secteur un cas d’école quasi chimiquement pur. En Languedoc-Roussillon la lutte pour arracher l’hégémonie à gauche à l’organisation traditionnelle de la social démocratie décomposée est bien avancée ! En vain m’objecte-t-on que le cas serait spécial du fait des frasques de Georges Frèche ! Erreur. D’abord parce que Frèche est bien moins atypique qu’il y parait dans le petit monde des potentats socialistes. Ce qui lui est reproché est de la petite bière par rapport aux flots des horreurs qu’il dit à haute voix et que les autres pensent tout bas. Mais ensuite il faut savoir utiliser un cas particulier au nom de principes généraux ! Pour moi, une action politique qui se propose de faire bouger les lignes se nourrit exclusivement de cas spéciaux. Nulle part et jamais, les évènements novateurs n’avancent en ligne droite et sur mer calme. La nouveauté se nourrit des incidents et failles qui lui permettent de se propager dans le champ politique. Pour ce que j’ai à faire avec mes amis, c’est l’occasion qui fait le larron, vingt quatre heures sur vingt quatre, sept jours sur sept. Le tableau du Languedoc Roussillon, à gauche, cristallise tout ce dont nous avons besoin pour atteindre notre but. Je le sais depuis le début. A la direction du Parti de gauche nous savons qu’il y a deux failles visibles dans le tableau politique que domine le Parti Socialiste : le Languedoc Roussillon et l’Auvergne. Sous ces deux failles un abondant gisement d’énergie bouillonne. Des éruptions ont commencé aux deux endroits. En Languedoc, le forage est bien avancé. Les outils sont en place.
L’EPICENTRE DE LA RECOMPOSITION DE LA GAUCHE
Quels outils ? D’une part l’union de toute l’autre gauche qui permet de proposer un projet qui ne soit pas immédiatement discréditée par l’éparpillement des forces qui le portent.. Deuxièmement nous avons un accord «préalable» avec les Verts pour le deuxième tour. Quoiqu’il arrive nous fusionnerons nos listes. Celui des deux qui sera arrivé en tête du premier tour mènera la liste alors fusionnée. Dès lors, le tandem que nous formerons peut dominer le second tour de l’élection. Revol ou Roumégas, unis peuvent battre Frèche puisque les deux blocs sont a quasi égalité dans les sondages. La compétition pour le nouveau leadership face au PS est donc en place. La dessus arrive l’affaire Frèche –Mandroux. En Languedoc, la scission du PS est certes un fait local. Mais les condiments qui l’ont provoqué ne le sont pas et la dynamique interne de cette scission lui donne une pente sur la gauche qui est exactement celle que nos cherchons à obtenir pour disloquer la domination social libérale dans le PS. Au cas particulier, c’est la cerise sur le gâteau dans notre dispositif local. La sortie de Mandroux et de ceux qui la suivront va affaiblir le camp Frèche au point de le faire passer derrière le total du bloc Revol-Roumegas. Si elle présente une liste socialiste, au deuxième tour elle s’intégrera dans notre dispositif. Sa liste fusionnera avec les nôtres. Cela augmentera nos chances de battre à la fois Frèche et la droite. Et si tout cela se fait la contagion est garantie en vue des prochaines élections locales. Cela fait sans doute beaucoup de «si». C’est vrai. Mais un chemin existe. Un chemin de crête certes. Mais il est là. Il est possible de faire jouer l’autre gauche dans la cour des grands qui peut participer a la formation d’une nouvelle majorité électorale de gauche ! C’est pourquoi j’ai dit que cette région est dorénavant l’épicentre de la recomposition de la gauche.
UN ATOUT ESSENTIEL
J’entre dans le détail. D’abord l’union de toute l’autre gauche. L’épisode de l’absence personnelle d’Olivier Besancenot au meeting de Montpellier n’a rien changé à cette donne. Sur place la jonction est faite et rien ne l’ébranle désormais car elle a été préparée avec soin et formée sur des bases claires. L’oratrice qui a tenu le rôle d’Olivier Besancenot, Myriam Martin est une dirigeante du NPA qui n’a pas la réputation d’être une tendre à l’égard de l’union avec le Front de Gauche. Mais son discours fut parfaitement solidaire et de surcroit très efficace en argumentation sur le fond des programmes. Cette union de toute l’autre gauche c’était l’objectif général. Certes nous n’y sommes pas parvenus nationalement. Mais dans le Languedoc-Roussillon c’est dorénavant la réalité. Sa force propulsive lui vient également de la longue histoire qui, depuis le référendum de 2005, va de réunions monstres en meetings de masse ! Celui de Montpellier, ce 29 janvier n’a pas démenti la tradition. 3500 personnes ! C’est le plus important meeting jamais réuni pour une élection régionale ! Cette alliance est ancrée dans le paysage mieux que bien des coalitions électorales ordinaires dans la mesure où s’y impliquent des centaines de syndicalistes et associatifs de toutes sortes, en plus d’un grand nombre d’élus locaux. Je le mentionne pour faire comprendre ce qu’est une force électorale de ce style qui va sa vie avec une légitimité qui est un trait mal connu des zones où nous sommes peu nombreux. Cette méconnaissance je la vois aussi là où « la société civile », comme en région parisienne, est extrêmement diluée et où l’action politique est assez largement déconnectée de ses assises sociales du fait de l’organisation du territoire, de l’éclatement des lieux de vie et de travail.
L’accord préalable avec les Verts
Comme on s’est gaussé de moi! Vous vous souvenez? Quand je me suis adressé aux Verts dans le débat avec Cohn Bendit, en parlant sur ce thème à France Inter? Ma thèse de « l’accord préalable avec les Verts" avant le deuxième tour aurait même brouillé l’image du PG selon un gros titre psalmodiant de l’«Huma dimanche » qui illustrait cette fine appréciation d’une photo de votre serviteur avec l’air piteux du gosse pris en faute ! Quelle intelligence des situations ! Je n’y reviens pas. Ce qui se passe en Languedoc est la démonstration concrète de ce que je veux dire et faire. Des intégristes, pourtant souvent fins observateurs, m’ont fait le reproche de préparer de cette façon une nouvelle centralité politique, celle des Verts, remplaçant celle du PS. La centralité des écologistes ? Nous en serions l’appoint ? Et de souligner que les Verts sont dans Europe Ecologie, Europe Ecologie est lié au centre et donc…. suivez mon regard ! Ha ! Ha ! Jamais un socialiste ne peut être guéri de sa pente vers la trahison ! Cette façon de voir méconnait absolument l’effet du mouvement dans la sphère politique. Supposons que cela se fasse comme on le raconte à cet instant. Qui ne voit pas ce que signifierait la fin du «vote utile», qui est aujourd’hui garanti au PS par le fait que tout le monde se dit qu’il est le parti qui sera présent au deuxième tour ? Ce serait un tremblement de terre à gauche. Le parti socialiste serait obligé de revoir de fond en comble son dispositif et surtout sa doctrine et son programme pour reconquérir sa place ! Je doute que cette révision le mène vers le centre et la droite ! Ce sera plutôt tout le contraire ! Premier avantage ! Deuxième avantage : il n’est pas vrai que l’arrivée des Verts en première ligne doit être marquée d’un signe égal avec celle du PS. Sur le plan des thèmes à l’ordre du jour et de la prise en compte de la crise écologique ce n’est pas vrai du tout ! On peut au contraire parler d’une bifurcation de l’espace idéologique de la gauche. Nous l’avons engagé pour notre part. Non par calcul électoral mais parce qu’il est évident que le socialisme du nouveau siècle doit s’ancrer dans l’intérêt général humain tel que l’écologie politique le montre. Pour ma part j’estime que la bonne synthèse idéologique entre les traditions et les approches qui composent l’idéal de gauche est celle que veut porter le Parti de Gauche avec son tryptique « Ecologie, Socialisme, République ». Je crois que nous serions mieux placés avec le Font de gauche pour porter la réorientation de la gauche. Et d’ailleurs nous y travaillons. Notre candidature à ce rôle est active. Pour autant nous ne sommes pas une secte avant gardiste. Nous nous appuyons sur toutes les situations et toutes les forces qui font avancer les idées et le mouvement du côté du but. Nous ne tirerons donc pas dans le dos des Verts parce que nous ne sommes pas d’accord sur un certains nombre affligeants de leurs choix. Au contraire en se montrant partenaires loyaux quoique intransigeant sur le fond des programmes nous gagnerons ces galons d’estime et de respect qui nous permettront de passer en tête des l’attelage dans l’esprit des électeurs de gauche.
Solferino se réveille
L’indignation de Solferino sent le prétexte. La phrase de Frèche date de décembre. Elle a été publiée à l’époque dans le « Midi Libre ». Pas de réaction du PS ni local ni national. Notre tête de liste René Revol a protesté à l’époque contre la phrase sur les ondes de « Radio France bleue». Pas de réaction du PS local ou national. Et le 23 janvier, à la suite d’un article dans «l’Express» : branle bas de combat des indignés de commande. Et toute la meute emboite le pas, sans réfléchir. Tant mieux pour nous ! Mais avant de donner le décryptage de cette magnifique indignation spontanée, commençons par dire tout ce qui devrait mettre la puce à l’oreille des observateurs un tant soit peu sérieux ! Quoi ! Quand ce sont les noirs de l’équipe de France, les arabes harkis, la dignité des élus insultés, un pasteur protestant comparé à un nazi que fait le PS ? Contraint et forcé il finit au bout de mois de parlotes par exclure le grand délirant. Au bout de mois et de mois de lutte interne, sous forme de pétitions et motions proposée par mes amis de l’époque, car c’étaient les miens et aucuns autres des grands indignés du jour, Frèche est exclut. Le président de la commission des conflits qui l’annonce au premier secrétaire fédéral est aussi un de mes très proches amis, mon ancien conseiller spécial de la période où j’étais ministre, Bernard Pignerol. Il s’entend répliquer par le petit parrain local, le sieur Robert Navarro sénateur du département, « si tu remets les pieds chez nous on te casse les deux rotules ! » Que dit-on à ce ramassis de maffieux répugnant? Que leur dit-on, quand après avoir une fois de plus bourré les urnes ils mettent Georges Frèche à la tête de leur liste régionale ? Solferino « prend acte » ! Après que Frèche ai trouvé a son gout la réforme territoriale de Sarkozy ? Après qu’il ai approuvé la retraite à soixante deux ans ? Après qu’il ai dit qu’il y avait mille employés communaux de trop à la ville de Montpellier ? La Convention Nationale toute entière prend acte ! Mais quand il s’agit d’une attaque contre un dirigeant du PS, tout change ! C’est intolérable ! L’argument de l’antisémitisme, tirés par les cheveux dans ce cas précis, est censé faire taire tout le monde ! Ce qui a coincé la belle mécanique du renoncement c’est Hélène Mandroux. Rien d’autre.
Sur place, Frèche l’a condamnée à la mort politique elle et tous ceux qui l’approche. Elle est si grossièrement et si violemment mise en cause à toute occasion qu’elle n’accepte plus ! Elle est décidée à soutenir une ou plusieurs autres listes que celle dont la direction nationale « a pris acte ». C’est elle qui déclenche le tsunami par sa réaction de dignité personnelle, paramètre que personne ne croyait possible dans cette zone ! Pensez, même la presse locale, selon l’enquête de « l’express », est achetée ! Alors cette femme toute seule ! Elle se décide à franchir le pas et préviens Solferino. Là se trouve le grand organisateur des épisodes gouteux, Claude Bartelone. Depuis novembre, par un biez ou un autre, tout le monde a été approché pour savoir qui serait prêt à partir derrière un « socialiste normal » en Languedoc Roussillon. Sur le plan local il en va de même. Ce n’est pas toujours très délicat. Ainsi les grands malins de Solférino, quand ils apprennent que la liste d’union de l’autre gauche sera conduite par un membre du PG se précipitent sur les communistes en espérant les voir prêts à craquer et à entrer dans leur jeu ! Peine perdue. Toutes leurs offres buttent sur l’exaspération de tous devant ces manœuvres à dix bandes. Tout ceci s’est déroulé en décembre et début janvier alors même que la convention des socialistes avait déjà avalisé la liste Frèche ! Comment pouvoir avoir confiance dans des interlocuteurs qui d’une main votent Frèche et de l’autre téléphonent pour fabriquer une coalition contre lui ? En fait, la publication dans « l’express » tombe au moment ou Mandroux est décidée à agir, sans s’occuper de l’avis de personne. Bartolone et les autres sautent sur l’occasion que donne le papier de « l’Express ». Ils vont essayer de se donner la main et de la garder pour éviter la débandade sur place. C’est de cette façon que Mandroux se trouve investie d’une mission de « rassemblement de la gauche » à laquelle personne n’avait songé jusque là, pas même elle. Le plan média est bien monté. Au passage Fabius est repeint en juif. Cela ne trouble personne alors même qu’il ne l’est pas. Ses parents l’étaient. Pas lui. Alors que signifie ce fait de lui attribuer la religion de ses parents ? Les accusateurs de Frèche me semblent aussi ethnicistes que lui dans cette circonstance ! En tous cas Frèche peut s’offrir une deuxième occasion de se moquer de tout ce petit monde en écrivant une lettre à Fabius ou il affirme que sa phrase n’a pas de signification religieuse alors même qu’en toute hypothèse Laurent Fabius, dirigeant socialiste athée n’est concerné par aucune religion dans cette histoire ! Frèche continue les provocations dans le « midi libre » quand il explique qu’il n’est pas antisémite parce que lui est le meilleur ami d’Israël au PS. Ainsi donc le refus de l’antisémitisme se prouve par l’amitié pour Israël ! Voila une définition qui serait catastrophique si elle était confirmée ! Et son renversement logique est tout aussi désastreux et inacceptable ! Le dégât ne s’arrête pas là
GROS MUSCLES ?
La décision de Solferino est une pure galéjade. Tout simplement parce qu’elle est inapplicable ! Si Hélène Mandroux est à la tête d’une liste elle ne peut l’être que par un organe compétent du PS. Le prochain bureau national du PS a-t-il mandat de la Convention pour le faire ? Comptez sur les membres du bureau national issu du Languedoc pour le rappeler ! S’il le fait, s’il investit Hélène Mandroux, appliquera –t-il le reste du règlement en la matière ? Tout socialiste qui soutient une autre liste que celle autorisée par le Parti est exclu. Je ne le sais que trop ! Le PS va-t-il exclure les cinq fédérations et tous les élus qui soutiennent la liste de Frèche ? Non bien sur. Alors qu’est-ce que cette liste de « rassemblement de la gauche » que veut faire Martine Aubry sous la direction que n’a jamais demandé jusque là Hélène Mandroux ? Celle-ci avait prévu de donner son soutien à toutes les listes de gauche indépendante. Elle s’était exprimée à ce sujet dans la presse locale. Elle aurait changé d’avis ? Pourquoi ? Nous avons réservé six places sur nos listes dans cette hypothèse. Pourquoi n’en est-il plus question nulle part ? Les écolos en ont fait autant en proposant deux places éligibles. Tout cela est bien connu des coulisses depuis des semaines. Le coup d’opportunité médiatique a paru balayer tout cela. Mais sur place personne n’a bronché. On a attendu que la vague passe. Mais il faudra bien revenir au sérieux. En Languedoc Roussillon les citoyens ont droit à une élection sérieuse, débarrassée des coups fumants et des coups tordus. Une élection où l’on puisse au moins de temps en temps confronter des programmes et des idées. Aussi longtemps que d’une façon ou d’une autre Frèche est personnellement visé ou mis en centralité, c’est sa victoire idéologique qui est consommée. Car ce n’est plus une élection mais un plébiscite.
@abenm****alors
Oui, j'y pensais.......un escroc Algérien proche du pouvoir en place et grand ami de Gérard. Un mafieu poursuivit par la Justice Française... pendant que le peuple Algérien crève.... Sacré Gérard, on l'aime, même quand il dit plein de conneries et qu'il a plein d'amis à la con........mais ôtez -moi d'un doute.....car quand même.... il ne faudrait pas trop charrier Gérard.... il manquerait plus que tu deviennes un vrai con !...
Je confirmel'excellent travail de Actimed indiqué dans le post n° 148 de Abenm****alors
http://www.acrimed.org/article3301.html
et l'enregistrement des propos de Frêche du 22122009 qu'il faut écouter.;
http://www.montpellier-journal.fr/2010/01/freche-fabius-lenregistrement.html
J'attends des critiques politiques sur les actions de Georges Frêche et du PS. Mais cette affaire pas très catholique tourne au lynchage médiatique qui ne sera pas sans conséquence.La Direction du PS va devoir réfléchir davantage.
Cher Jean-Luc Mélenchon, comme c'est compliqué de bâtir un Front de gauche. J'admire votre énergie, votre science politique dans cette entreprise indispensable. Il y a aussi d'autres choses très compliquées, comme, par exemple, qu'est-ce que c'est qu'être juif. Ce petit peuple nomade à l'origine, systématiquement persécuté, qui aurait dû, en bonne logique, disparaître de la surface de la terre, et qui est toujours là, pourquoi? C'est trop simple de résumer « être juif » à l'appartenance à une religion. Ce'est pas non plus une peinture !
Moi aussi, comme Fabius,je suis athée et néanmoins juive. Entre autre, parce que que mon grand-père, socialiste russe, est sorti par la cheminée. Moi aussi, je chante l'Internationale, bien que je ne pense pas qu'il faille faire table rase du passé...jamais ! Bon, nous n'avons pas le temps de développer, je dois distribuer les tracts du Fde G et aller soutenir les travailleurs sans-papiers.
Je persiste et signe: Camille, juive, athée, partisane du PG.
@ Camille
- "Je persiste et signe: Camille, juive, athée, partisane du PG."
Très heureux de vous lire Camille. Revenez-vite nous écrire.
Un peu déçu cher Jean-Luc par l'enthousiasme tactique et l'esprit d'opportunité qui parcourent votre billet. La pseudo affaire Frêche (car pseudo affaire il y a : http://www.acrimed.org/article3301.html) témoigne d'une déliquescence de la vie publique (médias et politiques) qui devraient vous inspirer de toutes autres réflexions. Mais il est vrai qu'on est dans l'action, pas vrai? A bientôt, peut-être?
Cette affaire Frêche commence à m'agacer car tous les projecteurs des médias sont braqués sur cette région (qui est la mienne) et sur la "petite phrase" du Monarque à qui on donne une importance qu'elle ne mérite certainement pas. Non seulement parce que je ne peux pas croire que Frêche soit antisémite et je crois qu'on lui fait ici un mauvais procès. Mais aussi et surtout d'une part, parce que cette phrase, dans le meilleur des cas vulgaire et insignifiante, a été prononcée par Frêche contre un membre de son propre parti; d'autre part, son exploitation médiatique a suffi, avec le précieux concours de Martine Aubry, à nous détourner encore une fois des vrais problèmes qui intéressent les Français et les Languedociens, un peu comme le gouvernement le fait avec son stupide "débat" sur l'identité nationale ou encore l'incontournable burqa.
Je dois dire que je suis assez surpris que Jean-Luc parle déjà d'alliance avec le PS au second tour... car Madame Mandroux est au PS, il ne faut pas l'oublier. Une alliance sur quelle base, pour mener quelle politique ? Il est évident que gérer une région n'a pas forcément la même connotation politique que gouverner un Etat ou l'Europe. Toujours est-il que le FG risque en cas d'alliance et de victoire au second tour, de se retrouver pris en ôtage par le PS et les Verts, et cette idée ne me plait pas du tout. En tout cas elle vient en totale contradiction avec l'attitude très claire prônée jusque là, qui était celle de la fermeté, pour défendre avec conviction les idées et les principes de la gauche, de la "vraie" gauche si j'ose dire. Si cette alliance est simplement destinée à battre Frêche, ce que je crois, et sans se demander ce qu'il y aura après, je dois dire que personnellement elle ne me convainc pas du tout.
Je ne dis pas cela par sectarisme, attitude chère à l'extrême gauche. Au contraire, j'aimerais (ou j'aurais aimé) que plus de membres du PS ou des écologistes viennent discuter avec le PG pour voir ce qui les divise ou les unit et que l'on avance concrètement sur le chemin des idées, si cela est possible. De même, il est évident que la chose la plus importante est bien de battre la droite.
Mais je pense que la social-démocratie n'apportera jamais aucune réponse courageuse et satisfaisante face aux enjeux que constituent les inévitables dérives d'un capitalisme mondialisé et spéculatif qui nous conduit dans le mur à petit feu. Dès lors, quel sens aurait cette alliance, même simplement pour la gestion d'une région, avec ce parti "socialiste" dont une bonne partie des militants rêvent d'adouber DSK pour contrer Sarko à la présidentielle...
L'analyse de la situation est parfaite. Les hommes (et les femmes)de gauche du languedoc roussillon sont fatigués de des caciques socialistes. Je souhaite de tout coeur votre reussite dans notre region.
Trop drôle
Mélenchon : « La drôle d’affaire Frèche - L’EPICENTRE DE LA RECOMPOSITION DE LA Gauche : Quels outils ? D’une part l’union de toute l’autre gauche qui permet de proposer un projet qui ne soit pas immédiatement discréditée par l’éparpillement des forces qui le portent.. Deuxièmement nous avons un accord «préalable» avec les Verts pour le deuxième tour. Quoiqu’il arrive nous fusionnerons nos listes. Celui des deux qui sera arrivé en tête du premier tour mènera la liste alors fusionnée. Dès lors, le tandem que nous formerons peut dominer le second tour de l’élection. Revol ou Roumégas, unis peuvent battre Frèche puisque les deux blocs sont a quasi égalité dans les sondages. La compétition pour le nouveau leadership face au PS est donc en place. La dessus arrive l’affaire Frèche –Mandroux. En Languedoc, la scission du PS est certes un fait local. Mais les condiments qui l’ont provoqué ne le sont pas et la dynamique interne de cette scission lui donne une pente sur la gauche qui est exactement celle que nos cherchons à obtenir pour disloquer la domination social libérale dans le PS. Au cas particulier, c’est la cerise sur le gâteau dans notre dispositif local. La sortie de Mandroux et de ceux qui la suivront va affaiblir le camp Frèche au point de le faire passer derrière le total du bloc Revol-Roumegas. Si elle présente une liste socialiste, au deuxième tour elle s’intégrera dans notre dispositif. Sa liste fusionnera avec les nôtres. Cela augmentera nos chances de battre à la fois Frèche et la droite. Et si tout cela se fait la contagion est garantie en vue des prochaines élections locales. Cela fait sans doute beaucoup de «si». C’est vrai. Mais un chemin existe. Un chemin de crête certes. Mais il est là. Il est possible de faire jouer l’autre gauche dans la cour des grands qui peut participer a la formation d’une nouvelle majorité électorale de gauche ! C’est pourquoi j’ai dit que cette région est dorénavant l’épicentre de la recomposition de la gauche. »
Ce matin est paru le sondage TNS Sofres-Logica pour Midi Libre, L'Indépendant et France Bleu sur la situation en Languedoc Roussillon.
Certes ce n'est qu'un sondage mais, puisque Mélenchon se permet de faire référence aux sondages dans ce billet sur Frèche, il est alors légitime d'en saisir toute la portée, nette et sans appel dans la tendance qu'il dessine : il détruit une à une toutes les hypothèses du stratège en chambre Mélenchon.
Mélenchon écrit : « cette région est dorénavant l’épicentre de la recomposition de la gauche. » Ne serait ce pas plutôt le contraire? « L'affaire Frèche » ne va t-elle pas être l'épicentre de l'auto décomposition du PG, de Mélenchon, du Front de Gauche et du NPA?
« Affaire Frèche », affaire à suivre....
Sondage TNS Sofres-Logica pour Midi Libre, L'Indépendant et France Bleu sur la situation en Languedoc Rousillon
Au premier tour, la liste dirigée par Georges Frêche arriverait en tête dans tous les cas de figure.
Elle est créditée de 31% des intentions de vote si la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, officiellement investie par le Parti socialiste après des propos controversés de Georges Frêche sur Laurent Fabius, et Jean-Louis Roumégas, tête de liste Europe Ecologie, font chacun cavalier seul (11% et 10% respectivement).
Si socialistes et écologistes parviennent à s'entendre dès le premier tour, ils recueilleraient alors 20% des intentions de vote si la liste est conduite par Hélène Mandroux et 17% si elle est dirigée par Jean-Louis Roumégas.
La liste UMP, avec Raymond Couderc pour chef de file, oscille quant à elle entre 20% et 21% selon les différentes hypothèses, tandis que le FN est crédité de 7%. La liste Front de gauche-NPA est également créditée de 7% d'intentions de vote dans tous les cas de figure.
Au second tour, Georges Frêche gagnerait les élections avec 40% des intentions de vote, devant la gauche (30% si Hélène Mandroux conduit la liste, 29% s'il s'agit de Jean-Louis Roumégas) et l'UMP (respectivement 30% et 31%).
@Carlo (#602)
Un objet permettant de respecter une prescription religieuse peut en effet avoir une dimension utilitaire. Ainsi, certaines musulmanes portent un voile parce que leur religion leur fait obligation de se dissimuler ; certains catholiques utilisent un chapelet pour prier. Bien que ces objets aient une fonction utilitaire, ce sont aussi des symboles, mais accessoirement, spécialement dans le cas du voile.
Cette remarque et l'ensemble des échanges qui l'ont précédé m'ont fait beaucoup réflechir (comme quoi ces échanges servent finalement à quelque chose ;-)), et finalement je vous accorde le point. Un objet peut effectivement être chargé symboliquement et avoir aussi une fonction utilitaire. On ne peut donc présumer à priori qu'un tel objet (disons, le voile) soit purement ou essentiellement symbolique. Il faut le prouver. Heureusement, ce n'est pas trop difficile...
Revenons à l'analogie avec les symboles nazis. Si je me promenais avec un manteau frappé des insignes nazis, je serais certainement taxé d'apologie du nazisme. Jusqu'à quel point pourrais-je me défendre en arguant que l'objet a une fonction utilitaire d'abord (me protéger du froid) et serait symbolique seulement à titre accessoire ? Je le pourrais à deux conditions: la première, que "l'utilite" de l'objet soit très grande (par exemple, si le froid était tel que l'alternative soit mourir de froid), et la seconde, que je n'aie pas d'alternative permettant d'atteindre le même type d'utilité (si j'avais d'autres manteaux, j'aurais du mal à justifier du point de vue de l'utilité le choix de celui-là précisément). Il est clair que si ces deux conditions n'étaient pas réunies, le fait de porter un manteau frappé d'insignes nazies serait considéré comme un acte "symbolique", et puni comme tel.
Laissons de côté la deuxième condition pour le moment pour nous concentrer sur la première. On pourrait dire donc que le voile est "principalement" utilitaire et "accessoirement" symbolique si l'utilité qu'il procure était très grande (de sauver une vie, par exemple). Si l'on admet que le caractère utilitaire du voile est de permettre le respect d'une prescription religieuse, le problème se réduit donc à établir "l'utilité" produite par l'adhérence à une telle prescription.
Contrairement au manteau de l'analogie, le respect d'une prescription religieuse a une utilité subjective. Elle peut être immense pour le croyant: on peut après tout citer des martyrs chrétiens qui ont préféré la mort plutôt que le reniement. Mais la société laïque dans laquelle nous vivons doit-elle tenir pou réelle la perception du croyant ? Clairement, non: la liberté de cultes n'est pas absolue, mais elle est bordée par le respect de l'ordre public. Une église qui demanderait à ses fidèles de lui céder tous leurs biens en échange du paradis éternel serait certainement condamnée pour escroquerie, même si les fidèles en question croient dur comme fer que la transaction en vaut la peine. Un fidèle empêché d'accomplir ses devoirs religieux aurait bien peu de chances d'obtenir des dommages et intérêts en évoquant ce qu'il aurait pu perdre dans l'au-delà.
Ce qui nous amène à la conclusion que même si le foulard a un élément "utilitaire" (en tant qu'objet permettant le respect d'une prescription religieuse), cette "utilité" n'est pas suffisamment importante pour primer sur son caractère symbolique. Et je soutiens donc que le choix de le porter doit être regardé comme symbolique d'abord, et seulement ensuite comme "utilitaire". CQFD.
Accessoirement, je n'ai pas le moindre doute que le foulard est porté par la candidate voilée dans un but symbolique d'abord. Je ne pense pas un instant que cette personne ait un véritable problème de "pudeur" à enlever son voile. Mais c'est un sentiment personnel.
« Car la personne a le choix de dire son chapelet en privé ou de le dire en public. Si la personne choisit de le dire en public, elle sait comment son geste va être interprété. S’il fait le choix, il fait le choix de transmettre ce message. » Pas nécessairement. Je vous renvoie sur ce point à mon développement précédent sur l’euthanasie.
Je vous ai déjà expliqué pourquoi je n'accepte pas ce raisonnement. La personne qui choisit de procéder à l'euthanasie choisit de tuer. Quelque soient les motivations de cet acte, l'acte demeure. Si je vole un magasin pour faire un cadeau à ma mère, on ne peut pas prétendre que je n'ai pas choisi de voler, et que le seul choix que j'aie fait est de faire un cadeau. Le choix des moyens est aussi un choix.
Pour clarifier mon commentaire, je dis que lorsqu'on choisit de porter le voile on choisit de transmettre un message, mais on ne choisit pas forcément quel message on transmet. En effet, en matière de symboles la signification est dans celui qui regarde, et non dans celui qui montre. Le "choix" consiste en montrer ou pas montrer, en sachant comment ces actes seront interprétés.
J’imagine que votre ami ne vous dirait certainement pas cela s’il avait l’impression de vous déplaire en vous faisant une telle promesse.
Certainement. Là encore, vous faites la distinction entre l'offense intentionnelle et l'offense non-intentionnelle que j'ai établie au début de notre discussion. Évidement, un ami qui, sachant que cela me déplait, me promettrait de prier pour moi commettrait un acte inamical. Mais pourrait-on tenir rigueur à une personne qui, ne sachant pas mes convictions, me promettrait de prier pour moi simplement parce qu'il croit sincèrement à l'efficacité de la prière ?
L’organisation d’obsèques religieuses peut aussi se justifier par le désir de « faire ce qu’[on] estime le mieux » pour le salut de l’âme d’un défunt. Néanmoins, s’agissant d’une personne foncièrement athée, lui imposer des obsèques religieuses ne serait certainement pas « un geste amical » ni « un signe de respect ».
Certainement, parce que ce serait violer la volonté du défunt. Mais celui qui se signe au passage d'un cortège funèbre ne connait en général pas les intentions du défunt. Là encore, il faut regarder l'intention qui est derrière les gestes. Et la même chose s'applique au voile (ou tout autre manifestation religieuse). Je pense qu'on peut traiter avec beaucoup plus de compréhension la femme voilée qui vient de sa cambrousse et qui vient d'atterrir en France que la française d'origine musulman qui sait parfaitement comment fonctionne la société dans laquelle elle vit.