19fév 10
J e me trouvais ce jeudi matin à l’Université de Nanterre avec Pierre Laurent, notre chef de file régional, en région parisienne, et Pascale Le Néouannic notre tête de liste sur place, dans les Hauts de Seine! Ambiance militante, au beau fixe, compte tenu des sondages qui nous sourient par rapport à ceux publiés par CSA en début de semaine. Donc dans cette note, il est question de sondages et d’Université.
LES HAUTS JE LES MEPRISE, LES BAS JE LES REPRISE !
Les copains sont incorrigibles et continuent de regarder ce que dit CSA comme si c’était autre chose que du CSA! C’est pourtant le grand spécialiste de la sous évaluation du Front de Gauche. Souvenons nous qu’il nous avait placés nettement en dessous de 5 % pendant les européennes, jusqu’au dernier jour ! On attend toujours l’explication depuis qu’on a fait 6,5% ! Je me souviens de mon interview publiée dans «Vingt Minutes », avec un encadré à côté qui donnait un sondage CSA à 4%, deux semaines avant le vote ! C’est étudié pour, les gars ! D’ailleurs cette fois-ci aussi, à Dimanche Plus madame Lapix ne m’a pas raté : « avec 4%, vous n’êtes pas déçu ? » Elle est bonne, hein, celle-là ! Deux jours avant on était côté à six pour cent, mais ça le faisait moins pour madame Lapix. Et la question ? Génialement cruelle ! On imagine le pauvre type en train de ramer en partant de 4% ! « non madame, c’est six ! » «On ne va pas faire des histoires pour si peu pas vrai ! ah ! ah ! ah !» Tant pis pour les malheureux camarades qui guettent chaque apparition comme un moment de visibilité qui les aide ! Ah la la ! Le pire c’est que ces gens là ne comprennent même pas pourquoi on est révolté. Notons que 4% c’est plus que les parts de marché de bien des narquois télévisuels et passons à autre chose.
PROBLEME DE COMPTES
D’une façon générale les sondeurs ont un problème avec nous. Je parle des gens sérieux. Pas de CSA. Le problème est le suivant : comment compter les trois listes où le Front de gauche est allié au NPA. Croyez-le si vous voulez: elles sont comptées "à part". Le résultat est alors reporté sur vingt deux régions. Et ça vous donne dans le résultat final « liste de l’autre gauche : 0,5 % ! Ca pas du c’est du sérieux ça ? Les boites sérieuses elles nous évaluent donc à partir des 16 régions où nous existons comme Front de Gauche. Ce cirque va durer jusqu’au dernier jour. Notamment le soir des résultats quand le ministère de l’intérieur va additionner les seize régions et les reporter sur vingt deux. On voit le prix que nous coûte la pleutrerie des communistes qui sont partis en liste avec le PS et nous interdisent donc de nous appeler Front de Gauche dans ces régions ! Bon. Jeudi 18 février, «Le Monde», titre sur les régionales en Ile de France. Trois listes apparaissent en "une" du journal, avec photo du candidat. Trois. Pas quatre. Parce que si c’était quatre, il aurait fallu y mettre la photo de Pierre Laurent ! A la une du «Monde», un communiste, vous rêvez ? Et pourquoi pas l’inviter à un débat sur les régionales à France 2 pendant que vous y êtes ! Heureusement il n’y a pas de débat sur les régionales à France 2 ! La une du « Monde » c’est sérieux ! Si ca avait été le Modem, l’Obama à la française et gna-gna-gna, alors là oui ! Mille fois oui ! Mais un communiste ! Jamais. C’est déjà assez déprimant pour toutes les belles personnes que la quatrième force en Ile de France ce soit le Front de gauche ! Et que dire quand on fait le total Front de gauche plus NPA ! Horreur ! Ca nous met à deux chiffres, sur les talons d'Europe Ecologie. Rassurez vous brave gens, on ne fera pas d’addition. L’Ile de France n’est pas le Limousin, ni le Languedoc ni Pays de la Loire ! Hélas !
LA TÊTE A CLAQUE
Retour à Nanterre. C’est la tête à claque de la droite cette université. Juste à côté il y a la fac Léonard de Vinci, gouffre à pognon public et à contre performance universitaire. La droite cajole son coûteux jouet tout en serrant à la gorge Nanterre à qui elle coupe les vivres. Sans doute à cause du symbole. On a les « mai soixante huit à l’envers » qu’on peut ! En janvier 2010, le Conseil général du
TRISTE ETE
Bon. Donc nous voila tous en rangs serrés pour aller tenir cette réunion en amphi. Je n’y suis pas resté jusqu’au bout car je prenais le train pour le meeting de Bordeaux. C’est dans le train que j’ai décidé de faire ce point de situation sur la loi Liberté et Responsabilité des Universités (LRU), deux ans et demi après qu’elle a été votée et que je m’y suis opposé, longtemps bien seul, au groupe socialiste du Sénat dans lequel je siégeais. La moitié du groupe était pour. L’autre voulait s’abstenir ! Nous étions trois contre. Trois. A la fin du débat, l’abstention était devenue intenable. La majorité du groupe socialiste passa donc au vote "contre". Mais la droite évidemment a eu le dernier mot ! Elle venait de gagner la présidentielle. L’université était un test de son « mai soixante huit à l’envers ». La loi a été votée en plein été 2007. Quasi sans résistance détectable pendant ce mois de juillet déprimant au lendemain d’une défaite.
BÊTE A PLEURER !
Depuis, 18 universités sont passées à l’autonomie en 2008 et 2009. Et 21 universités le font en 2010. Cela signifie donc 39 établissements en régime d’autonomie sur 81 universités en France. Le système est donc en place. Et sa conséquence aussi : désengagement de l’Etat et universités à plusieurs vitesses. Parmi les gros malins qui s’y voyaient, plusieurs ont déchanté dès la première vague de 18 universités « autonomes » en 2008. Le désengagement financier de l’Etat sous couvert e « nouvelles marges de manœuvre de « gestion » accordées aux établissements » est proprement bestial. 900 postes ont ainsi été supprimés dans le budget 2009 de l’enseignement supérieur. Aberration : le nouveau système de répartition des moyens « à la performance », a conduit à un sous financement généralisé et pénalise en particulier les universités à fort potentiel de recherche ! Les chercheurs sont assez solitaires il est vrai ! Alors là où ils sont nombreux et actifs l’établissement est considéré comme moins performant, puisque le même nombre de gens produit moins d’heures de cours par élève ! Bête à pleurer ! Ce système vise à pousser les présidents d’universités à moduler le service des enseignants –chercheurs. La loi le leur permet ainsi que le nouveau décret statutaire des enseignants chercheurs. Objectif : leur faire faire plus d’heures d’enseignements et moins d’heures de recherches. Pas besoin de faire un dessin sur ce que ça va produire. Au final, cette logique d’économies à courte vue va amputer lourdement la capacité de recherche des universités.
UN HABILE MAQUILLAGE
Voyons de près cette histoire de moyens en baisse spectaculaire. Pour le masquer en affichage on insiste sur le bond extraordinaire des sommes allouées par l’Etat. Comment est-ce possible ? Facile, il s’agit du transfert des sommes correspondant aux salaires qui sont dorénavant à la disposition et à la discrétion de chaque chef d’établissement. Ce transfert permet d’afficher un gonflement extraordinaire des sommes venant de l’Etat. Et par la même occasion se trouve masquées les diminutions de postes opérées au passage. Par exemple, l’université Paris 6 Jussieu, passée à l’autonomie en 2008-2009 et première université scientifique de France a ainsi perdu 5 millions d’euros de dotations en 2009. Et il lui manque 400 postes. Si les scientifiques sont traités de cette façon on imagine ce qui arrive, par principe, aux universités de lettres et sciences humaines ! Conséquence immédiate, une hausse des frais d’inscription spectaculaire. Et généralisée. C’est ainsi que 40 % des universités pratiquent désormais des sur-frais d’inscription. Bien sûr c’est illégal. Mais ça ne le restera pas longtemps, vous verrez parce que c’est l’objectif et la logique de la création du marché du savoir que vise cette loi LRU. En tous cas dans 6 universités, les frais d’inscription dépassent déjà les 1 500 euros pour certaines filières. C’est tendance ! En 2010, l’université Paris Dauphine a décidé d’augmenter les droits d’inscription de ses 40 masters les plus prestigieux pour les faire passer entre 1 500 à 4 000 euros selon les revenus des parents des élèves. Jusqu'à présent il en coûtait 232 euros de droits d’inscription, tarif légal et national. Et pour bien enfoncer le clou, l’université a transformé ces 40 masters de diplômes nationaux en diplômes d’université. Car pour qu’il y ait un marché il faut qu’il y ait des producteurs concurrents (les universités autonomes) vendant une marchandise différente (des diplômes particuliers). Bien sûr cette transformation a été validée par le ministère.
ET MAINTENANT LA FINANCE !
C’est le moment d’en venir au dernier volet actuel de cette grande mutation de l’enseignement supérieur en France en voie de normalisation anglo saxonne. C’est au moment où il a été question du volet universitaire du grand emprunt que ca s’est mis à puer particulièrement l’odeur de fric qui caractérise toute américanisation de la vie en général. Sur les 11 milliards d’euros du « grand emprunt » dédiés à l’enseignement supérieur, 8 milliards seront versés à « une dizaine de campus d’excellence ». Souvenons nous qu’il y a 81 universités ! La hiérarchisation de « l’offre de formation » sans laquelle il n’y a pas de marché vient bien d’en haut. En proportion du total de l’enveloppe universités du grand emprunt, cela représente 73 % des moyens pour 13 % des universités ! Toujours sur le modèle américain, ces dotations, environ 1 milliard par « campus d’excellence », seront versées en « capital ». Tiens, tiens ! Et pourquoi cette soudaine liquidité ? Ce milliard, emprunté et déjà payé par des intérêts sera placé par les universités. Les banques voient donc revenir en placement l’argent qu’elles ont déjà prêté. Les universités, elles, installeront ces fonds dans les Fondations prévues par la loi LRU. Des fondations à créer en lien avec des entreprises et leurs projets de formations et de recherches évidemment ! Les revenus annuels de ce « capital » abonderont les budgets des universités, à hauteur de 400 millions par an environ. Soit 40 millions environ par campus d’excellence ! Ce modèle américain, d’ « universités acteurs financiers » a conduit à un véritable désastre aux Etats-Unis. Avec la crise financière : les universités américaines ont perdu 90 milliards de dollars ! Dont 12 milliards rien que pour Harvard, la plus prestigieuse d’entre elles ! Elle a dû supprimer 275 postes en juin 2009 et geler tous ses salaires. Bien fait pour les petits génies de la finance et du business qui sont formés là dedans et qui ont été incapables de prévoir le désastre que leurs théories économiques fumeuses ont déclenché.
@dorant (#89)
Descartes : « gang des lesbiennes » – en plus, vous êtes homophobe?
On peut parler du "clan des siciliens" sans être sicilianophobe. On peut parler de la "bande de gringny" sans être grignyphobe. En quoi parler du "gang des lesbiennes" ferait de quelqu'un un "homophobe" ?
D'ailleurs, ce n'est pas moi qui a inventé l'expression "le gang des lesbiennes". Ceux qui connaissent les arcanes du PCF sauront très bien de qui je veux parler.
@marc.malesherbes (#91)
Je dirai même que je le souhaiterai, car dans ce cas ils mèneraient une politique « efficace », et pas seulement à court terme, car ils doivent se préserver à moyen terme.
Mais... les dirigeants nationaux du PCF mènent une politique très "efficace". Seulement, il faut juger de l'efficacité à l'aune de leurs intérêts, et pas des tiens. Pour le moment, j'en vois aucun qui pointe au chômage...
Pour aller plus loin, il y a ceux qui pensent que le PCF n’a pas d’avenir, type R Hue, Gayssot etc.., et ils quittent le navire. Les autres que disent-ils ? que proposent-ils ? C’est important, y compris pour leur « préservation ».
Mais... ils proposent quelque chose de très clair: une idéologie "molle" qui puisse servir de couverture à n'importe quelle alliance (avec le PS, avec la "gauche radicale", avec le Modem), et des accords tactiques locaux "à la carte" selon les rapports de force et la puissance du "notable" du coin. Quand les communistes d'Aubagne ont fait des accords avec le Modem, je n'ai pas vu les Bessac, Laurent et compagnie protester.
Comme je perçois le vide de leur position, je m’inquiète : y a-t-il un avenir pour la gauche ? Si, eux, qui sont au cœur de la question, ne voient pas de solution, c’est peut-être qu’il n’y en a pas.
Encore une fois, cela suppose que ces gens chercheraient une "solution" pour l'avenir de la gauche, alors qu'ils ne font que chercher une solution pour leurs petits problèmes personnels. S'il y a un avenir pour "la gauche", ce n'est certainement pas des Bessac, Laurent et Co. qu'il viendra. Crois moi que cela m'attriste plus que tu ne peux l'imaginer, mais c'est comme ça.
@gregoire (#95)
Allez donc sur le site du PCF, prenez le temps de lire attentivement les documents de Congrès (C’est vrai,c’est plus long qu’une dépêche AFP…), et on en reparle après !
On peut parler tout de suite, alors. Parce que je n'ai pas attendu ton invitation pour lire "attentivement" non seulement les documents du dernier congrès, mais aussi ceux des précédents. Et dans le genre bouillie pour les chats, on fait difficilement mieux: formules vagues, pétitions de principe, expressions creuses... et tout ça à grands renforts de -é-s...
Mais peut-être que quelque chose m'a échappé. A quel texte du congrès fais-tu référence ? Page et paragraphe ?
La campagne électorale ne m'intéressant pas du fait entre autres que je ne voterai pas, je ferai juste une petite remarque sur les universités.
"C’est le moment d’en venir au dernier volet actuel de cette grande mutation de l’enseignement supérieur en France en voie de normalisation anglo saxonne".
C’est vrai et en GB la situation se serait encore dégradée. La presse titrait dernièrement que des dizaines de milliers de jeunes risquaient de ne pas pouvoir poursuivre leurs études en raison des frais d'université de plus en plus élevés.
@ Descartes
Je n'ai pas battu le pavé comme Mr Jean-Luc Mélenchon l'a fait semble t-il ces derniers jours de campagne mais je vous avais balancé deux pavés code # 651 et 654 en réponse à votre commentaire sur le blog qui est fermé.
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/02/neron-le-temeraire-et-meme-estrosi/all-comments/#comments
Descartes dit:
21 février 2010 à 20h57
Alors, comme ça, vraiment… si A doit reverser 60% pour atteindre le salaire de B cela ne veut pas dire que A gagne 60% de plus que B ? Qui l’eut cru…
Qui l'eut cru? Mais quiconque réfléchit plus de dix secondes! Et a obtenu son brevet des collèges! Voire son certificat d'études dans les années soixante..
Et il insiste en plus!
@Reykj-on-Thames (#105)
Je n’ai pas battu le pavé comme Mr Jean-Luc Mélenchon l’a fait semble t-il ces derniers jours de campagne mais je vous avais balancé deux pavés code # 651 et 654 en réponse à votre commentaire sur le blog qui est fermé.
Bon, je vais chercher et je vous réponds:
(#651)
Toutefois, je pense qu’un système parallèle n’est pas utopique
Je pense que tu ne te rends pas compte de la complexité d'un appareil d'Etat. Il faut des décennies, quelque fois des siècles pour en construire un.
Le nombre de produits financiers devrait être limité car les banques ne cessent d’en créer de nouveaux auxquels la plupart des clients ne comprennent rien ou pas grand chose, et se font ainsi arnaqués. Ces produits devraient être simples et la solvabilité des clients bien établie.
Je vais me faire l'avocat du diable, mais si les clients achètent des produits "auxquels ils ne comprennent rien", pourquoi le font-ils ? Par appât du gain, certainement. Et du coup, n'est-il pas raisonnable qu'ils partagent une partie de la responsabilité de ce qui leur arrive ?
Je pense que l'idée d'interdire la spéculation est illusoire. La spéculation est un comportement humain aussi vieux que le monde. Ce qu'on peut faire, par contre, c'est de mieux éduquer le public pour qu'il comprenne que la spéculation, c'est le casino. On ne peut pas gagner à tous les coups, et la banque gagne plus souvent que les autres joueurs... Après, chacun choisit. Si j'autorise le Loto (qui est une spéculation...), pourquoi pas les Hedge Funds ?
Ce qu'il faut absolument faire, par contre, c'est de réglementer les activités bancaires de façon à ce que la spéculation ne crée pas de risque systémique, qui conduirait les contribuables à payer pour ceux qui ont joué au casino.
Les banques et la Poste pourraient en revanche créer des solutions avec de très faibles taux d’intérêt ou sans intérêt pour les plus modestes de façon à ce qu’ils ne soient pas exclus des prêts mais ne soient pas non plus exposés au risque d’endettement.
Si je te prête de l'argent pour dix ans, cela veut dire que je renonce à l'utiliser pour consommer pendant cette période. L'intérêt que tu auras à verser est le "prix" de ce renoncement. Il me dédommage du fait que je ne puis dépenser mon argent. Dans ton schéma de prêts gratuits pour les plus modestes, il faut donc que quelqu'un accepte de renoncer à dépenser son argent gratuitement pour que les "plus modestes" le dépensent à sa place. Il n'y a pas en économie de diners gratuits. Lorsque quelque chose est gratuite, cela veut dire que quelqu'un est en train de la financer en coulisse...
Simplifié et plus socialement responsable, un système financier devrait logiquement être plus facile à réguler et contrôler.
Oui. Mais serait-il efficient ? That's the question...
Concernant Billy Bragg : j’approuve son action parce que la pression est l’un des rares moyens dont les citoyens ordinaires disposent pour faire changer de politique les gouvernements et les banques. D’ailleurs, le big boss de la banque Barclays aurait paraît-il finalement renoncé aux bonus, ce qui devrait rajouter à la pression exercée sur les autres banques qui ont directement reçu de l’argent des contribuables. Du côté des entreprises aussi, suite à de vives critiques de ses actionnaires, la compagnie Shell devrait finalement geler les salaires de ses directeurs et restreindre les bonus. Donc la pression semble efficace.
Ok, tout ce beau monde n'aura pas ses bonus tant que le furore médiatique dure, et l'auront ensuite discrètement quand l'affaire sera calmée. Et alors ? Qu'est-ce qui aura changé ? Rien.
Les initiatives comme celles de Bragg m'énervent parce qu'elles donnent l'illusion du changement, en s'attachant à des questions purement symboliques, et qui appellent des réponses symboliques. Crois-tu vraiment que le gel des salaires des directeurs de Shell (ce qui veut dire que cet argent ira aux actionnaires, pas aux salariés...) change quelque chose ?
(#654)
Comme les éléments de cet accord sont transcrits dans le droit français et le droit d’autres pays, on peut logiquement en déduire que les institutions bancaires n’auraient donc pas respecté ce droit national.
Pas vraiment: il te resterait encore à démontrer qu'elles sont descendues au dessous du ratio de solvabilité inscrit dans ce droit, et c'est loin d'être évident. Le problème, c'est que les fonds propres des banques ne sont pas forcément sous forme d'argent liquide. Ils peuvent aussi être sous forme de titres de diverses qualités. Des règles complexes fixent pour chaque type de titre un taux de "liquidité" auquel il doit être comptabilisé. On peut donc changer considérablement le ratio de solvabilité en fonction de l'interprétation qu'on fait de ces règles et de l'estimation de la "liquidité" d'un titre...
Prenons un exemple, pour clarifier: supposons qu'une banque a un encours de prêts de 100 Md€, et des fonds propres de 9 Md€ en monnaie (qui est une créance sur la BCE). On dira sans problème que le ratio de 8% est respecté. Mais imaginons maintenant que ces 9 Md€ ne soient plus sous forme de monnaie, mais de bons du trésor (qui sont une créance sur l'Etat). Le ratio est-il toujours respecté ? Imaginons maintenant que ces 9 Md€ soient sous forme de titres immobiliers. Selon l'état du marché immobilier, la possibilité de transformer ces titres en argent rapidement (c'est à dire, sa "liquidité") sera plus ou moins grande. Suis-je toujours en train de respecter le ratio de Bâle ?
"Pour le reste, je crois que tu ne te rends pas compte des siècles qu’il faut pour donner à un Etat sa cohérence administrative. Il n’y a qu’à voir les énormes difficultés des nations qui ont du créer des Etats ex nihilo. Je trouve d’ailleurs ta dernière phrase intéressante: « on peut reprendre… ». C’est qui ce « on » ? A qui déléguerais-tu le pouvoir de choisir et recruter cette nouvelle fonction publique ?". Je ne sais pas à qui je le délèguerais mais le gouvernement a bien mis en place une structure de sauvetage des banques et un ministère de la relance en peu de temps…
Mais on ne parle pas dans notre cas de "mettre en place une structure de sauvetage" ou d'un ministère chargé de distribuer de l'argent. On parle de mettre un place un système fiscal complet, capable de se substituer à l'Etat dans la perception et la répartition de l'impôt. Est-ce que tu te rends compte de ce que cela implique ?
Cela a peut-être pris des siècles pour donner à un Etat sa cohérence administrative mais cela ne veut pas dire qu’il est interdit de remettre les systèmes en question et de réformer en profondeur.
Tout à fait. Mais cela interdit de mettre en question et de réformer rapidement. Cela ne peut pas se faire d'un claquement de doigts. D'ailleurs, la plupart des révolutions ont conservé en les adaptant des structures administratives anciennes (prend par exemple les Préfets, successeurs des Intendants de l'ancien régime). Les pays qui ont fait "table rase" de leur administration en ont payé un prix énorme. L'idée (d'ailleurs très anglosaxonne) qu'un groupe de citoyens peut avec de la bonne volonté se substituer à l'Etat est une pure utopie...
A DESCARTES
Résumer les documents de congrès du PCF à une "bouillie de chat" n'est ni un point de vue, ni l'ébauche d'une analyse critique mais une affirmation vide de contenu donc non susceptible d'être discutée.
Au fait, c'est quoi votre boulot de tous les jours, blogeur sur le site de Mélenchon ?
Au fait, c'est quoi votre engagement militant à part donneur de leçons à la manière de "Monsieur je sais tout mieux que tout le monde,d'ailleurs je vais vous expliquer" ?
Au fait,à part une grande modestie, c'est quoi votre plus grande qualité ?
@Descartes
Ton post 100 sur précédente note.
Ais-je besoin de souligner la contradiction logique qu’il y a entre ces deux phrases ? D’un côté tu dis « les partis ou élus proposent », de l’autre « chaque citoyen (…) devrait proposer ses solutions »…
Certes cela peut paraître contradictoire mais vu la faiblesse des organisations politiques en terme d'adhérents et même de sympathisants et vu le taux d'abstention massive (à pat la présidentielle), je pense que les citoyens doivent aussi proposer ce qui constitue l'intérêt général. Mais au final, le peuple citoyen et souverain dans son ensemble disposera par son vote des choix de tous.
"Faut être sérieux: penser des solutions, des propositions, un projet, ce n’est pas a la portée de tout le monde. Il n’y a rien d’élitiste dans ce commentaire: Pour penser valablement, il faut être prêt à y consacrer du temps et à bosser dessus. Il faut être prêt à lire des bouquins et des textes, à passer sont temps dans des réunions. Ce boulot, tout le monde n’a pas envie de le faire. Et sans ce boulot, les « solutions, propositions et projets » que peuvent proposer les citoyens risquent d’être des banalités.é
Certes, mais il faut essayer de mieux faire appréhender au peuple citoyen et souverain ce qu'est concrètement la res publica. Oui, il faut consacrer du temps et je suis un farouche partisan du financement par des « billets civiques citoyens » qui financerait ce nouvel exercice de la citoyenneté pour le dégagement d'horaires, l'aménagement du transports, la garde des enfants, les dépenses relatives à l'acquisition ou la location de livre ou de formation. C'est fort complexe en mettre en place dans le cadre de ces ateliers civiques. J'y travaille avec des associations civiques et d'éducation populaire, des professeurs de droit public et constitutionnel, des comptables, des élus locaux. Le travail est énorme et vraiment passionnant car on part de rien sur ce projet.. Il n'y a pas d'antécédents. Ce projet doit être bien pensé car au final les ateliers civiques doivent déboucher sur du concret.
"Cessons de croire (et de faire croire) que les citoyens, magiquement, vont fabriquer des « solutions, propositions et projets ». Le génie, comme disait Einstein, c’est 5% d’inspiration et 95% de transpiration."
Je te rassure, je ne demande à personne d'être des génies mais de simplement de prendre à bras le corps leur «rôle» de citoyen et de souverain.
"Oui. Mais il faut être conscients de la limite de cet exercice. Pour être « acteurs et actifs », faut que les citoyens bossent leurs sujets. Certains – à mon avis une minorité – auront envie de le faire. D’autres préféreront dépenser leur temps dans d’autres poursuites, et c’est leur droit."
Je me fais pas d'illusions. Je sais qu'une faible participation civique de citoyens à ces ateliers peut-être ce qui arrivera. Peut-être y aura t-il un sursaut. Mais pour un militant politique quequ'il soit quel est notre but ? C'est certes convaincre le citoyen de voter pour une idée, un projet, un parti ou trop souvent pour une personne mais cela devrait être aussi de convaincre notre frère égal et citoyen de se transcender (sortir de sa personne et de sa position sociale) pour définir, construire et servir l'intérêt général.
tres bon discour;bourer de veriter; il a la patatte jean luc;