27fév 10
L’EPREUVE DU FEU
La journée en Poitou Charente commence donc avec de la barbouille au ventre. En campagne électorale, les petits aléas de santé font de gros ennuis d’organisation. On doit donc tenir bon. Autant qu’on peut. Car la cadence est sévère. Elle l’est pour tous. Chaque tête de liste départementale et davantage souvent la régionale, est aussi soumise à une cadence d’enfer. Je ne pense pas avoir la plus mauvaise part. Car on prend mieux soin de moi que ce n’est le cas souvent pour celle ou celui qui au plan départemental doit tout faire en même temps. Tenons compte du conjoint qui souvent paye cher aussi l’engagement de son partenaire de vie commune. Je vois que partout des équipes se forment et s’endurcissent à l’épreuve. Sur le plan humain, tout cela me semble d’une grande richesse et densité. Sur le plan politique, une campagne permet d’apprendre plus vite que jamais ce qu’est l’état de notre pays. Il y a tellement à faire pour ramener à l’action politique les milliers de désorientés et désemparés qui se détournent de tout parce que la seule survie dévore leur énergie ! C’est la priorité de l’action politique de gauche! C’est la notre. Au Parti de Gauche, tous improvisent, découvrent, apprennent. Je suis conscient de l’ampleur de l’épreuve que subit notre toute jeune formation. Ici où là, dans un mélange de bonheur de situation et d’épuisement, on me dit aussi l’angoisse du résultat. Il est bien certain qu’une nouvelle fois nous allons jouer l’existence politique d’un très grand projet sur une élection. Mais ce risque est la marque de notre situation. La flamme que nous animons est fragile. Mais sa contagion est évidente. Les salles pleines, les réseaux mis en mouvement, tout l’atteste. Bien sur la tache semble disproportionnée. Mais c’est un tel bonheur de l’accomplir ! Nous combinons la présence dans les luttes sociales et un intense effort d’intervention politique dans le but de regrouper sur nos listes un maximum d’électeurs. Si nous le faisons, le reste nous sera donné par surcroit. Surtout que la marche des évènements en Europe et dans le pays fait entendre de grands orages qui avancent vers nous.
LA THEORIE DU BLOCAGE
Comme vous le savez, la ligne de «la révolution par les urnes» qui résume (un peu en auto-simplification) la méthode de notre projet de refondation du pays, part d’un constat : la société est mise en impasse par la domination des intérêts particuliers. Le capitalisme et le productivisme sont deux figures à bout de souffle. Littéralement. L’image ne vise pas seulement à pointer le caractère absurde de la logique bornée que le système contient. Accumuler, accaparer, créer de la rareté ; tout marchandiser : le moteur de cette société est spécialement frustre. Mais l’idée d’impasse va plus loin. Cela veut dire que sous cet empire la société se disloque peu à peu, dans une régression générale. Des comportements individuels à ceux des rouages de la production et de l’échange «tout fou le camp» comme le dit l’expression populaire. Jusqu'à atteindre ici ou là des points de blocage, des effondrements. En géopolitique on parle de zone grise. L’équivalent moderne des « terra incognita » de jadis. Vastes territoires qui sombrent dans l’anomie. Ces zones grises se reproduisent, invariante d’échelle, à l’intérieur de nos sociétés avancées, non seulement par territoires mais par compartiment d’activité. Des services s’interrompent, des fonctions ne sont plus remplies. La fragilité de la chaine des petites choses qui font la vie tous les jours se révèle aux yeux de tous. Alors le stress qui accompagne la peur du néant gagne de partout et s’infiltre dans toute activité. Même le médiateur de la République l’écrit. Je m’ébahis de voir la puissance du système pour récupérer le résultat de ses propres turpitude. Ainsi le journal «La nouvelle république» en Poitou Charente.
LE STRESS C’EST LA FAUTE A L’ETAT
La une de la « Nouvelle République » rend compte de cette montée du stress et de l’alerte lancée par le médiateur. Il le fait avec un dessin à prétention humoristique. On voit des gens grimaçant qui font la queue devant un bureau où se tient une préposée au téléphone. Elle rétorque au plaignant « vous n’avez pas fait tamponner le formulaire B-143 bis qui atteste de l’acharnement de l’administration contre vous. » Et hop ! L’administration voila l’ennemi. L’état ! Les fonctionnaires. Tout le stress vient de là, c’est bien connu. Il est probable que le dessinateur n’en pense pas un mot. Il est juste payé pour sourire dans le sens du poil de la haute direction qui l’emploie. Mais, lui aussi, a du connaître un de ces fournisseurs voyous avec sa soi-disant « hot line » qui vous fait poireauter des heures au téléphone, vous embrouille la demande la plus simple, vous prélève arbitrairement avant de vous proposer au centième appel de protestation un « geste commercial » qui ressemble à un doigt d’honneur, vous expédie vers des plate forme téléphonique au Zanzibar pour régler le problème d’une installation défectueuse par le revendeur de votre impersonnelle grande surface ! Et ainsi de suite. Partout où je passe, les discussions avec le tout venant, à la frontière de la politique, me montrent les mêmes symptômes : entre abattement total et rage noire. En ce qui concerne le dessinateur de la «Nouvelle république», je l’invite à lire la dernière page de son journal. On y lit une enquête passionnante concernant le sort des gens qui paient des «extensions de garantie» à leurs fournisseurs et qui se trouvent marrons quand celui-ci pose la clef sous la porte et disparait. L’état, lui au moins, il est toujours là ! Et quand il fonctionne mal, on dispose d’un bulletin de vote pour sanctionner les fautifs. Ce dont rend compte à sa façon un autre dessin sur cette page. On y voit un client qui propose à son fournisseur : «vous pouvez me signer une déclaration sur l’honneur garantissant votre existence dans cinq ans ?». Non bien sur il ne le peut pas. Ca s’appelle l’économie de marché. Mais que faire ?
LE FLOU
Que faire ? La gauche plutôt que la droite ? Dans l’esprit du grand nombre, la gauche c’est la gauche visible à la télé et à la mairie. C’est surtout le PS et ses disputes de personnes. Et sinon ce sont les visages familiers de la collectivité du coin. La France est couverte de collectivités gérées à gauche. Parfois tous les niveaux sont de gauche : la mairie, le département, la région Il s’y fait de bonnes choses le plus souvent. Mais qu’est ce que ça change par rapport à l’idée qu’on pourrait tourner la page du présent angoissant que nous vivons? En quoi est-ce que cela illustre qu’on pourrait faire vivre un autre modèle de société ? Au plan local les élus ne cherchent pas du tout à faire cette démonstration. Au contraire ils veulent être consensuels.. Dans mon journal du jour, «La Nouvelle République», je découvre un article ou un élu local en épectase assumée devant Ségolène Royal déclare « je ne suis pas un ayatollah du PS ». Ah bon ? Juste un dévot de la madame. Il la célèbre avec des accents de culte de la personnalité qui prouvent que le «fréchisme» est une maladie bien répandue. Et la légende de la photo qui illumine l’article précise la pensée de ce grand audacieux. Il s’est toujours orienté d’après «le bons sens et le respect des autres». Roule bouboule, l’histoire te mord la nuque ! Leurs critiques de la droite sont techniciennes. Ils accusent les «insuffisances de financement», le «manque de concertation», « les transferts de charge non financés». C’est juste. Mais où est le contre-modèle ? Il n’y en a pas. Au plan national cela ne vaut guère mieux. La gauche social libérale, dont le parti domine la gauche, est incapable de formuler quelque solution de rechange que ce soit. Sa critique reste à la surface des problèmes, sur la forme des décisions. Sur le fond elle semble le plus souvent d’accord. On se souvient de l’épisode de la retraite à soixante deux ans. Cela accroit le sentiment de décomposition de tous les repères. Des séquences comme celles de l’ouverture, la mise sur le pavois de grandes figures de renégats type Besson, et, à présent, les nominations au Conseil Constitutionnel et à la tête de la cour des comptes achèvent de brouiller le tableau en diluant tous les traits du dessin.
L'IMPLOSION
Ce fond de scène n’est pas un à côté de la situation que nous vivons. Il en est le cœur. On a vu en Amérique latine comment cela pouvait finir par se combiner en un tout. Ici ou là un disfonctionnement bloque la machine du quotidien et par contagion la société se paralyse dans son ensemble. Alors le système politique implose lui aussi car il n’était que la seconde peau de cette organisation de la société. Une "implosion" c'est un autre processus qu'une "explosion". Je crois qu'on sent la différence pour cette description. En France, la paralysie qui a menacé venant de l’affaire de la raffinerie Total du nord, a donné une illustration de ce que peut vouloir dire le scénario du « blocage » dont j’ai parlé. Je n’en dis pas davantage ici puisque le conflit court toujours et que le choix du Parti de Gauche est de soutenir les décisions des syndicalistes dans les conflits sociaux. En tous cas, pour moi, la démonstration est faite qui permet de comprendre comment un scénario réputé impossible peut se concrétiser. C’est pourquoi je pense que le pouvoir de droite capitulera sans condition sur ce coup. Trop dangereux. Reste que je vous invite à ne pas perdre des yeux la Grèce ou l’Espagne. Là bas, c’est une certitude, le point de blocage approche. La violence de la saignée réclamée par les banques, la capacité de résistance manifestée sur le terrain par des manifestations monstres dans les deux pays sont de sacrés signaux politiques ! La vitesse à laquelle les gouvernements sociaux démocrates s’usent et se discréditent dans de telles circonstances ouvrent une brèche béante. Le point suivant de montée de température est celui ou l’on entendra le célèbre « que se vayan todos » (qu’ils s’en aillent tous) qui a été le mot d’ordre de départ de toutes les révolutions démocratiques en Amérique latine.
SYSTEMES CRITIQUES AUTO ORGANISES
Seuls demeurent totalement imprévisibles le «où» et le «comment». Une banque qui craque ? Un train qui déraille ? Un barrage qui cède ? Un manifestant malmené ? Quoi ? On ne sait pas. On sait juste que toutes les conditions sont remplies pour qu’un évènement déflagrateur ait lieu. S’il y a parmi vous des amateurs d’analogie entre sciences dures et sciences humaines je les renvoie pour la compréhension de ce que je décris à ce que l’on appelle les «systèmes critiques auto organisés». J’en donne un exemple. Imaginez un petit tas de sable sur un petit plateau.. Des grains de sable continuent à tomber dessus, un par un. A certains moments une avalanche a lieu. Une partie du tas de sable dévale la pente et des grains sont chassés hors du plateau. On ne sait pas prévoir ni quand ni de quelle ampleur sera cette avalanche. On sait juste, avec certitude, qu’elle aura lieu. On est capable de repérer l’état « sur critique » où la probabilité de l’avalanche augmente terriblement et l’état «sous critique» qui en est le contraire. De tels systèmes pullulent autour de nous. Ils ont même une «signature » qui permet de les reconnaitre disent les scientifiques. Ils sont à l’œuvre, dans leur splendide simplicité, dans des milliers de phénomènes dit complexes. Le croirez-vous : la propagation d’un incendie de forêt, la percolation de l’eau dans une roche perméable et ainsi de suite. La société fonctionne comme ce tas de sable dont tous les éléments sont corrélés les uns aux autres et qui continue à recevoir des éléments supplémentaires continuellement. Peu importe le genre d’éléments supplémentaire qu’on voudra considérer. Nombre de chômeurs ? Informations ? Dans une vision matérialiste des crises sociales, l’effet de système est déterminant. Nous y sommes ?
PLUS FORT QUE LES COTERIES.
Le soir à Niort, dans cette zone des congrès gaie comme une plaine de permafrost, la salle est pleine. Pourtant le meeting a été préparé en cinq jours. La tête de liste régionale et une femme, Gisèle jean, syndicaliste enseignante, la tête de liste départementale est une femme, Christine Antoine, militante féministe de première ligne. Dans la salle beaucoup de socialistes sont présents. Ils viendront me voir et me parler à la fin. D’aucuns ont de l’âge. Mais d’autres sont vraiment très jeunes ! Normal ce sont des MJS ! Il y a même deux candidats de la liste Royal ! Le plus remarquable de ce Front de gauche c’est qu’il est vraiment plus fort que tout. Vérification faite ici de façon spectaculaire. D’obscures raisons personnelles et d’appareil ont conduit le groupe dirigeant du PCF en Charente Maritime à quitter le Front de Gauche en dernière limite, deux jours avant le dépôt de la liste. Il faut dire alors que la colère et l’angoisse furent grandes. Puis vint aussitôt le soulagement. La colère parce que ce groupe avait eu un comportement très agressif dans la négociation préalable, contribuant largement à faire échouer la négociation avec le NPA. L’angoisse était de voir le dispositif du Front de Gauche ébranlé dans la région car ce départ de dernière minute, sans crier gare, était évidemment destiné à plomber la liste. Le soulagement c’est évidemment qu’aussitôt, dans des conditions incroyables d’énergie militante, des communistes du département ont occupé le créneau déserté par ces dirigeants. Ils ont courageusement assumé la tête de liste départementale et fourni le quota de douze candidats qui revenait au PCF, principale force militante de la coalition dans le département. La jeunesse communiste a emboité le pas. La brèche est comblée, aux applaudissements de tous et surtout des communistes des autres départements ! Au meeting, c’étaient les stars de la soirée à l’applaudimètre! Car le PCF, ici comme ailleurs est au cœur du dispositif du Front de Gauche. Depuis, piqués au vif, les sympathisants et adhérents communistes de Charente Maritime multiplient les initiatives et soutien à la liste départementale. Par contre les dirigeants félons multiplient les déclarations publiques contre la liste du Front de gauche, et parasitent les réunions publiques. Le principal résultat est de stimuler l’ardeur des nôtres. Leur défi est de faire meilleur score, ici aussi, qu’il a été fait aux européennes. J’y crois. Le mouvement et la dynamique du Front de Gauche sont plus forts que toutes les coteries. Ségolène Royal va se rendre compte elle aussi qu’il est vain de mener cette sorte de manœuvre car elles ne débouchent sur rien.
LE CAS HEULIEZ
Quand je suis arrivé sur place, le sujet du jour c’était le feuilleton de la reprise de l’équipementier automobile Heuliez. Comme on le sait, nous ne nous mêlons pas de la conduite syndicale des luttes. Donc je n’ai répondu à aucune question posée sous cet angle. Ségolène Royal venait en effet d’annoncer que la mutuelle MACIF acceptait d’entrer au capital de l’entreprise. Et le matin où j’arrivais sur place, la mutuelle démentait. Je ne voulais ni participer au cœur des railleries qui se leva aussitôt contre cet effet d’annonce, ni ajouter a l’exaspération du syndicat CFDT de l’entreprise, ni cautionner non plus la gestion médiatisée et étroitement compassionnelle de la présidente de région. Ni, non plus, lui dénier la part de solidarité appréciable de son action. Mais la vérité de fond est que nombre de gens et de syndicalistes sont très mal à l’aise devant la façon dont l’affaire est conduite. Le matin j’avais fait le point avec Gisèle Jean pour préparer l’entretien que m’a proposé la radio France Bleue. J’ai passé ensuite un bon moment à discuter avec les communistes du secteur. Ils connaissent évidemment leur affaire sur le bout des doigts. Ce qu’ils disent me parait très significatif de ce que nous pouvons craindre dans de telles circonstances. Je trouve la situation de bien des façons très exemplaire. C’est le texte de leur journal que je reprends en large extrait, à présent.
SAUVER HEULIEZ ! OUI MAIS ……
« (…) Depuis plus d’un an, la marche chaotique du sauvetage de l’entreprise Heuliez défraie périodiquement la chronique médiatique. Cette histoire mérite quelques éléments d’analyse et de réflexion.
Si l’on s’en tient aux proclamations d’auto satisfaction, l’entreprise Heuliez est sauvée. Pourtant, presque quotidiennement, des informations viennent indiquer que l’affaire est malheureusement loin d’être terminée. Pour la deuxième fois, le repreneur choisi par le tribunal de commerce « peine » à remplir ses obligations financières. Mais, il fallait être naïf pour croire que le seul objectif de ces prédateurs est de sauver une entreprise. Après Argentum Motors, voilà donc BKC (Bernard Krieff Consultant) qui repousse de mois en mois l’abondement financier permettant de recapitaliser Heuliez, élément pourtant essentiel du dossier présenté au tribunal.
Pas d’étonnement à avoir ; nous sommes face à un comportement devenu classique de ces « repreneurs » d’entreprises dont l’objectif unique demeure la prédation financière. Pour preuve, le fait que, si BKC n’a toujours pas mis les 15 millions d’€uros prévus, il a par contre déjà récupéré la même somme en vendant 10% de l’entreprise. Et aujourd’hui, on annonce la recherche d’un plan « B », dans le cas plus que probable où BKC viendrait à jeter l’éponge.
Le débat qui secoue le Landernau politique régional autour de la participation des fonds publics (nos impôts) dans le sauvetage d’Heuliez, mérite aussi réflexion. Comment peut on se lancer tête baissée dans une démarche qui, de fait, exonère totalement le principal actionnaire, la famille Heuliez, de ses responsabilités ? En voilà pourtant qui ont su se servir au passage, puisque, si l’on en croit le site Internet du journal Challenge, peu connu pour ses penchants collectivistes, la fortune de la dite famille est passée de 28 à 100 millions d’€uros entre 2003 et 2008. C’était bien là la première et la plus importante lutte à mener, plutôt que de sombrer dans la facilité de faire payer des contribuables qui n’en peuvent mais.
Nous sommes devant une situation particulière qui se traduira, si les choses vont à leur terme, par le fait que cette entreprise sera plus capitalisée par les deniers publics que par ses propriétaires. Et la question ne se poserait pas de savoir qui doit y détenir le pouvoir ? Les communistes pensent le contraire : à fonds publics, gestion et propriété publiques.
Au total, le gâchis qui se joue tout les jours devant des salariés aux abois, pris en otage de démarches qui les oublient complètement, se consomme un peu plus à chaque instant. Si nous formulons des vœux pour que l’irréparable ne se produise pas, nous en appelons aux collectivités pour qu’elles prennent leurs responsabilités, en faisant preuve envers ceux qui sont les premières et principales victimes de la situation, de la même prodigalité dont elles ont fait bénéficier l’entreprise et ses actionnaires. (…)».
L’EMBROUILLE, LA DEBROUILLE !
En Poitou Charente, la veille, il y avait déjà eu des files d’attente aux stations essence. Et il y avait eu quelques cas de rupture de stock. J’apprends que si la situation durait, un plan est prêt. Huit stations seront réquisitionnées et une hiérarchisation de priorité serait mise en œuvre pour trois catégories d’utilisateurs. Je passe les détails. J’en reste à l’intérêt que l’existence de ce genre de plan me suggère. Je vois à cela que le scénario de l’auto-blocage de la société n’est pas qu’un thème de réflexion pour le président du Parti de Gauche. C’est aussi un contre plan préfectoral. Mais c’est une chose que les dispositions matérielles pour contrebalancer un blocage d’approvisionnement énergétique et une tout autre que de parer à son équivalent politique. En faisant de sa région et de sa campagne le laboratoire de l’alliance au Centre avec le Modem, Ségolène tord tant le champ politique qu’elle le fractionne et pousse à sa dislocation. Le Modem lui-même se fractionne entre ceux qui veulent s’allier au premier tour et ceux qui veulent le faire au second seulement. Le Parti socialiste se fractionne. Deux cent socialistes signent une pétition pour protester contre cette stratégie d’alliance. Le secrétaire de la section socialiste d’Angoulême vient sur la liste du Front de Gauche. Des responsables de tous niveaux de ce parti viennent récupérer du matériel à distribuer auprès des militants du Parti de Gauche. Aussitôt d’autres radicalisent leur allégeance et entretiennent un culte de la personnalité absolument ahurissant. Pendant ce temps Europe Ecologie explose entre ceux qui vont dès le premier tour et ceux qui s’enragent au point de parler du deuxième tour comme nous le faisons nous même : « nous ou le centre mais pas les deux ». La jeune troisième de liste quitte l’attelage des Verts, adhère au Parti de Gauche et rejoins le Front de Gauche. Ségolène sait ce qu’elle fait. Cette dislocation participe de sa stratégie. Elle pense pouvoir la dominer, l’instrumentaliser. Elle n’envisage pas l’hypothèse où elle ferait tout imploser, dans des conditions où elle-même serait emportée. Elle pousse donc les feux, à fond. Ici elle refait toute une liste départementale dans son bureau pour éliminer qui lui déplait en fonction de dosage politique que forme sa seule intuition. Là, elle annonce que, s'il ya de la triche (comment n’y en aurait-il pas) pour les primaires, elle ne se laissera pas faire et il y aura des «recompositions». Cette offensive fonctionne en parallèle avec la concentration de ses moyens et hommes liges en soutien à Frèche. Lequel Frèche écrit un livre qui vient de paraitre et que pas un des amateurs de scandales médiatique n’a été lire ! Et pourtant ! Frèche y dit noir sur blanc que son modèle politique est le modèle « démocrate ». Il décrit pour se l’approprier mot pour mot ce que j’ai analysé dans mon livre «enquête de gauche». Je vous renvoie pour en savoir davantage au blog de mon ami Alexis Corbières qui en a fait l’analyse. Eux, poussent leurs pions. L’agitation médiatique n’y voit que du feu, que des questions de personne, rien de la grave affaire de fond qui se joue à gauche en France après le reste de l’Europe ! Et nous aussi, nous avançons. Parce que nous avons créé à temps le Parti de Gauche et fondé avec les communistes le Front de Gauche. Ainsi, en parallèle à la décomposition Frécho-Ségoléniste de la gauche une réorganisation complète s’opère. Je la vis comme une course de vitesse entre les deux, face à la crise et à ce qu’elle déchaine. Et à mesure que je vois les salles se remplir, les militants apparaitre, les gens jeter aux orties leurs vieux uniformes de la comédie sociale libérale pour mettre le blouson de combat, je me dis que nous sommes dans les temps. Si les urnes nous mettent en progression la dynamique ne s’arrêtera plus.
@Ermler post 247 : tu oublies qu'avant ce PIR, il y a eu un "parti" créé par la mouvance Soral/Dieudonné, et qui lui proposait déjà une liste"tolérante" aux européennes avec des gens exibant leurs signes religieux... Il n'y a pas eu de "lynchage" de notre part contre la personne Ilham Moussaïd, mais volonté de préserver le consensus habituel dans la scène politique française qui fait que la parade des convictions spirituelles n'est pas admise. Ce serait le comble de voir qu'une "erreur" commise à droite (l'Abbé Pierre en soutane) serait reprise à gauche.
Et avant hier, à la Mutualité, Jean-Luc Mélenchon a très bien su faire le lien entre le monde rêvé par Samuel Hutington quand il a parlé de la laïcité, pour lui la meilleure arme contre ces idéologues.
Dommage que Jacques Généreux n'ait pas pris la parole d'ailleurs, lui qui définit très bien la République Sociale comme un espace public laïc transcendant toutes les appartenances singulières, non pour aliéner le droit à la différence, mais pour créer un monde commun à tous les différents, un monde où s’enracine le désir de vivre ensemble;, parce que l’individu en chair et en os ne s’émancipe pas en détruisant les liens sociaux, mais au contraire en les multipliant et en les diversifiant ; concilier d’une part, l’intensité des liens sociaux entre les individus au sein des multiples communautés singulières où s‘enracine leur vie, et d’autre part, l’unité la plus grande entre ces communautés. Préserver des segments dans la sociétés sans la segmenter, préserver des communautés sans virer vers la dissociété communautarisée.
La crainte de la Dissociété telle que l'a pensée Généreux se retrouve très bien dans le constat fait par Darthé-Payan post 228 et que je partage : Je pense qu’il y a une volonté commune à des partis de gauche et de droite et des écologistes de détruire l’industrie française comme ils ont détruit en grande partie l’agriculture de notre pays. Faire de la France, un pays de services, de sièges sociaux, de tourisme, de centre boursiers et de consommations communautaires, de grands centres commerciaux voilà le pays « entrepôt commercial »- ouvert à tout vent et à tout mode – que l’on nous proposera demain. L’Europe et le GMT y poussent.
@Ermler post 246 : je respecte totalement l'affection qu'a Jean-Luc Mélenchon pour Mittérand ceci dit. Comme je n'ai "connu" ce dernier qu'en différé du fait de l'âge, pour moi FM = cohabitation et pilotage de Maastricht, d'où mon a priori négatif. Je suis tout à fait prête à croire à la bonne foi de certains socialistes mittérandiens qui ont pensé que le renforcement de l'Europe piloté par un pays comme la France serait à la fois bénéfique pour le pays et pour ses voisins, au lieu de relire leurs vaches sacrées visionnaires comme Pierre Mendès-France qui avait voté contre le Traité de Rome, quand on arrive après coup, c'est trop facile de jeter la pierre.
Lettre d’un Juif à Michèle Alliot-Marie
Serge Grossvak
44 rue Carnot
95410 Groslay
à
Ministère de la Justice
Madame Alliot-Marie
13 place Vendome
75042 Paris
Lettre
Recommandée
Groslay, le 22 février 2010
Madame la Ministre,
Je l’avoue,
Je l’avoue, je boycotte les marchandises d’Israël. Je ne veux pas de ces
produits poussés dans le sang et la domination. Ils puent la haine et
l’oppression. Je les refuse et je pense à mes parents m’enseignant le
martyr nazi. Cette géhenne qui avait dévoré notre famille. « Plus jamais
ça » était la clameur venue du cœur au sortir du malheur. « Plus jamais
ça » avaient dit les survivants. Enfant de juifs immigrés, j’avais
entendu cette leçon comme un devoir d’humanité, comme un engagement de
solidarité, comme une exigence de vie. Je boycotte, aujourd’hui, pour
que les petits enfants d’un grand martyr sortent du chemin assassin,
pour que l’État d’Israël et son peuple égaré dans un grandissant
extrémisme sorte de sa tyrannie.
Je l’avoue, j’appelle au boycott des produits de ce pays aujourd’hui
guerrier, conquérant et oppresseur, de ce pays abdiquant toute morale.
Je l’avoue, c’est de toute ma voix et de tout mon cœur que je convie à
cet acte de résistance. Acte pacifique. Acte raisonné. Mon appel est une
clameur contre l’indignité des crimes commis, la pratique des colonies.
Mon appel est pour peser et faire renoncer à la guerre. Lorsqu’un pays a
renoncé à l’intelligence et à la morale, c’est le porte monnaie qui oblige.
Je l’avoue, j’y étais. J’étais dans ce supermarché de Cormeilles pour
sortir les produits israéliens des rayons et les déposer en vrac à
l’entrée des caisses. J’y étais et j’y ai pris la parole. Les services
de police peuvent en attester, j’avais donné mon nom. Lorsqu’on agit
pour l’honneur, nul n’est besoin de se cacher.
Je l’avoue, j’y étais et j’ai accompli tout cela pour mon humaine
dignité et l’honneur de mes ancêtres. Parce que je ne peux supporter
d’abandonner dans la souffrance et l’injustice le peuple de Palestine.
Parce que je suis juif descendant de Marek Edelman, de Joseph Epstein et
de Raymond Aubrac, ma racine juive est du côté des opprimés, de tous les opprimés.
Madame la Ministre et gardienne des sceaux de justice et des lettres de
cachet, condamnez moi, pas Sakhira ! Madame la Ministre, puisque vous
avez accompli votre vœux de châtiment de ces gestes de résistance et
d’honneur, oubliant qu’ils visent un Etat désigné comme relevant de «
crime de guerre, voir crime contre l’humanité » par le juge Goldstone
(juif comme moi), condamnez moi, pas Sakhira. Madame la Ministre, je ne
redoute pas vos geôles et vos invectives, je suis prêt à affronter vos
fureurs comme mon père avait du affronter l’internement par une police
mise aux ordres d’un pouvoir totalitaire. J’y suis prêt, lâchez Sakhira.
Madame la Ministre, rien ne me fera renoncer à mon engagement pour la
Paix et la justice, pour que le peuple palestinien recouvre sa dignité
dans son pays indépendant, aux frontières de 67 et à la capitale en
Jérusalem-est. Que les criminels soient traduits devant un tribunal
international. Que cette page de haine se tourne, enfin !
Madame la Ministre, je vous prie d’agréer toute ma détermination à
combattre vos menaces à l’encontre d’une lutte juste et votre soutien à
un extrémisme nationaliste qui fait honte à ma culture juive.
Serge Grossvak
Cette missive est également destinée à être rendue publique. "
http://www.jennar.fr/index.php/lettre-dun-juif-a-michele-alliot-marie/
Les sites du PG et de Ensemble pour des régions à gauche sont toujours indisponibles (précédente tentative, hier à 21 h). Attaque virale ?
Parti communautariste
Pour revenir sur ce post (226) il ne s'agit que d'une information méritant d'être diffusée et commentée.
Je trouve bien entendu que c'est une mauvaise solution. Pour paraphraser "une mauvaise réponse à une bonne question".
En effet, si tous ici nous sommes opposés à une approche communautaire de la société, il n'en reste pas moins que les derniers arrivés dans notre pays tendent néanmoins à s'organiser plus ou moins spontanément en "communautés". Le nier n'aboutit à rien.
La question est alors de comment additionner l'intégration républicaine et les particularités culturelles de ces derniers arrivés pour qu'ils accèdent pleinement à la citoyenneté.
C'est un enjeu politique essentiel qui passe par l'emploi, l'école, le voisinage résidentiel etc..
Ce que les partis de gauche et singulièrement le PCF ont su réaliser dans l'après-guerre et notamment en région parisienne.
Et ce qu'ils ne savent plus ni ne peuvent plus faire aujourd'hui.
Nous somme passé du temps de Billancourt à celui de la burqa...
Et c'est bien regrettable et dangereux.
Pour info, le site du PG est toujours de rade.
jennifer tu t'enflammes,
Il n'y a problème de mon point de vue que quand le porteur ou la porteuse de signes religieux ostentatoires sollicite un mandat électif.
Mis à part ce moment particulier de la vie démocratique qu'est la délégation de pouvoir par les élections il n'y bien évidemment aucun inconvénient à ce que chacun vive selon ses croyances (contraintes ou non) ou sa non croyance. Il n'est pas demandé aux candidats de laisser au vestiaire ce qui est leur intimité d'être; il leur est demandé aux candidats de ne pas envoyer des signaux qui pourraient être mal interprétés.
Pour moi la liberté de chacun n'est garantie que dans le cadre de la laïcité qui fait de la République Française une originalité.
Pour cela une seule règle intangible: Liberté, Egalité, Fraternité dans la Laïcité..
Beaucoup sont morts pour que ces trois mots soient inscrits au fronton de nos mairies. Je ne voudrais pas qu'ils soient morts pour rien.
Un vent mauvais souffle sur nos institutions le laisser-faire serait délétère.
@ Descartes (181)
sur l'immigration
vous écrivez:
Tes propositions sur l’immigration n’ont qu’un défaut: elles sont inapplicables. Elles reposent sur une fermeture étanche des frontières, et un contrôle absolu de ceux qui rentrent avec des visas de tourisme. Puisque tu « assumes » le fait que celui qui « passe les mailles du filet » est absout, le système n’est viable que si les mailles du « filet » sont très étroites. Autrement, autant ouvrir les frontières complètement et se dispenser de contrôles.
Une fois que l'on est d'accord sur l'objectif (une immigration aussi faible que possible tant qu’il y aura un chômage significatif en France; ce qui me paraît être l'objectif de la pluspart des gens de gauche), votre objection est centrale: la méthode proposée (voir mon post 101), sera-t-elle "efficace" ?.
D'après les chiffres "officiels": il y aurait environ 135 000 immigrés légaux par an et environ 50 000 illégaux par an (voir ci-dessous) (1). Ma proposition est donc recevable si elle abaisse significativement ces chiffres. Le point sensible concerne les visas touristiques. Ces visas existent déjà, et ce n'est nullement une "innovation", "un contrôle absolu". Le risque est la "disparition du touriste" dés son arrivée. Comme j'imagine donner un délai de 3 mois à la police avant "d'absoudre", il faut disparaître pendant "délai du visa + 3 mois", ce qui ne peut se faire qu'avec un réseau de "passeurs". ok, il y en aura. Mais je vois mal organiser la "planque" de même 1000 personnes par an (il faudrait une grosse logistique, indétectable par la police). Admettons 500 par an: on est loin de 200 000 ! (500 auquels il faut dans ma logique rajouter les demandes d'asile recevables, les regroupements familiaux recevables, les non-réexpulsables; on arrive à un total trés inférieur à 200 000). Et pour tous ceux-là, et les clandestins actuels, une très grande amélioration des conditions de vie et de dignité. Comme quoi on pourrait fort bien concilier humanité et préservation de l'emploi.
(1) art de Wikipedia "immigration" qui donne le chiffre d'environ 135 000. Pour les "illégaux", par définition, le chiffre est plus flou. N Sarkozy a indiqué "officiellement" un chiffre compris entre 80 et 100 000. Le Sénat, dans un rapport d'oct 2005, disponible sur son site, indiquue autour de 50 000. C'est ce chiffre que j'ai repris (on peut discuter et prendre N Sarkozy au sérieux, mais j'avoue que c'est difficile !).
C'est tout Jean-Luc Mélenchon au salon de l'agriculture.
http://twitter.com/Libe_Regionales/status/9873576414
@Darthé-Payan (#227)
Tu me redonnes l’occasion de revenir sur ce point. Je précise que les banques coopérative ou mutualistes actuelles ou qui avaient précédemment ce statut ne seront pas nationaliser. Elles garderont leur statut de coopérative et d’établisssemnt mutualiste ou le retrouverons.
Ca j'avais compris, mais tu réponds pas à la question. Pourquoi faire une différence entre les banques ordinaires et les banques mutualistes ? En quoi la recherche du profit serait "illégitime" lorsqu'elle est le fait d'actionnaires, mais serait parfaitement légitime lorsqu'elle est le fait d coopérateurs ?
« Ça ne veut rien dire. Rungis est un marché dont les règles ne sont pas très différentes de celles qui régissent le marché boursier. » Le marché d’intérêt national de Rungis a des caractéristiques qui permettent la mutualisation de certaines dépenses. L’Etat intervient et fixe aussi le cahier des charges du bon déroulement de l’établissement d’intérêt national.
Exactement comme pour la Bourse. Aucune différence là dedans: la Bourse elle aussi est une organisation qui "permet de mutualiser certaines dépenses" et dont le fonctionnement est réglementé par l'Etat. J'ai la très nette impression que tu confonds le "marché" (qui est un mécanisme économique) avec le lieu ou s'échangent les marchandises.
Le citoyen dans un système capitaliste dans lequel la concurrence est libre et non faussée est une personne abstraire. Mais dans le cadre de la république sociale de la pleine souveraineté et de la pleine citoyenneté, cette personne devient un citoyen et un souverain. Il passe de l’abstraite personne à la personne humaine concrète s’émancipant des servitudes et des obscurantismes. Elle devient acteur de son propre destin et de celui de la collectivité nationale qu’est la république.
Non. Le "citoyen" est par construction une entité abstraite. L'idée que la "République sociale" transformera magiquement l'homme en le débarrassant de ses intérêts et passions particulières est non seulement fausse, mais extraordinairement dangereuse. Il faut toujours se méfier des projets politiques qui reposent sur une transformation volontariste de l'homme lui même: c'est là ou se trouve le germe du totalitarisme. Rousseau avait tort: l'homme n'est pas "naturellement" bon, et ce n'est pas la société qui le corrompt.
Dans une véritable "République sociale", nous voulons que l'homme soit libre, n'est ce pas ?. Et bien, la liberté inclut nécessairement le fait de "faire le mal", c'est à dire, de ne pas se comporter en suivant les règles établies par d'autres. Et donc de rechercher son profit individuel et de défendre ses intérêts particuliers. On peut faire des lois pour empêcher le profit individuel et les intérêts particuliers de l'emporter sur le bien général, mais on ne peut pas, on ne doit pas compter sur un changement qui ferait de l'homme un doux agneau.
C'est pourquoi il nous faut penser les mécanismes qui permettent de faire fonctionner notre "République sociale" avec des hommes imparfaits, égoïstes et individualistes. Faire fonctionner la société idéale avec des saints, ce serait facile...
Je suis pour un contrôle des subventions et leur destination, mais aussi des interventions dans le marché. Il y a la cour des comptes, il y a le parlement, il y a les organismes de consommateurs et puis il y a les citoyens qui doivent utiliser leur pouvoir de citoyen et se saisir de la loi.
Chacune des sources de contrôle que tu proposes pose des problèmes. La Cour des Comptes ? Elle peut vérifier la légalité du processus (c'est à dire que l'argent va bien là où il a été décidé qu'il aille). Mais peut-on laisser à un corps non élu et irresponsable le pouvoir de décider qui doit bénéficier d'une "intervention" ? Le Parlement ? Pourquoi pas... mais cela veut dire que les interventions seront essentiellement politiques: chacun poussera pour que les "interventions" aident sa base électorale, sans tenir aucun compte de l'intérêt général. Avec ce genre de fonctionnement, on aurait encore des fabriques de diligences et de lampes à huile. Les "organismes de consommateurs" ? Je ne peux pas croire un instant que tu veuilles donner au "consommateur" le pouvoir sur l'appareil économique (c'est le rêve des ultra libéraux). Le "citoyen" enfin ? Mais par quel canal ferait-il connaître sa volonté ?
Je persiste: il ne suffit pas de dire "il faut du contrôle". Encore faut-il préciser qui et comment prendra les décisions. C'est là qu'on réalise qu'un mécanisme aveugle (comme le marché) a bien des avantages...
Je ne trouve pas que la gauche soit devenue industriellement conservatrice.
Dans les faits, elle l'est devenue, essentiellement parce que la politique industrielle de la gauche a été pilotée par la politique sociale. Or, en période de désindustrialisation, la politique sociale pousse au maintien du statu quo, à la préservation des activités obsolètes pour maintenir l'emploi plutôt qu'à une politique conquérant de définition de nouvelles activités. Il n'y a qu'à voir: pratiquement tous les grands programmes industriels ou d'équipement ont été lancés par la droite. Et je ne parle pas seulement de ceux lancés pendant les périodes fastes des trente glorieuses. Même après le début de la crise, la droite "industrialiste" a continué sur sa lancée: le programme nucléaire date de 1974, celui du TGV date de 1976, de même que les plans télécom. La gauche n'a fait que des constructions de prestige (les "grands travaux"), mais du point de vue des programmes industriels, elle s'est contenté de s'efforcer à conserver l'existant. Et sans grande conviction.
Par contre, je pense qu’il y a une volonté commune à des partis de gauche et de droite et des écologistes de détruire l’industrie française comme ils ont détruit en grande partie l’agriculture de notre pays. Faire de la France, un pays de services, de sièges sociaux, de tourisme, de centre boursiers et de consommations communautaires, de grands centres commerciaux
Le pays rêvé par les classes moyennes... de droite comm de gauche, d'ailleurs. Et tu peux ajouter à la liste les "centres culturels"...
La gauche à partir de 1984 n’a pas conservé les choses en l’état elle a employé la manière forte pour fermer les puits de charbon et les hauts fourneaux de la sidérurgie.
Mais moins par volonté que parce qu'elle ne savait quoi faire d'autre.
La classe ouvrière en a voulu à la gauche (PCF – PS) et à ce jour elle lui en tient encore rigueur.
Et elle a bien raison. Parce que la gauche n'a guère tiré les leçons de cet échec, et elle est toujours prête à recommencer les mêmes erreurs.
Le programme commun était un beau programme certes rédigé avant la crise. C’est la non réalisation de ce programme qui pour moi me pose problème.
Le programme commun était un programme magnifique. Dommage que personne ne se soit posé la question de sa faisabilité. Quant on le lit aujourd'hui on se rend compte que même "avant la crise", il fait des paris sur le comportement des acteurs économiques qui sont aberrants. En tout cas, en 1981 il était devenu clairement irréalisable. Que la gauche ne s'en soit pas rendue compte montre à quel point le dogmatisme et la pensée grégaire de la gauche sont un danger pour elle même.
Je ne partage pas ton appréciation. Le programme commun de 1972 et même le projet socialiste pour les années 80 allaient dans un sens volontariste de transformation.
Mais... on partage tout à fait cette appréciation. Le seul petit problème, c'est que ce projet "volontariste de transformation" était irréalisable. La grande maladie du volontarisme, c'est qu'on finit par s'autoconvaincre que tout est possible à condition de le vouloir. Et ce n'est pas vrai.
C’était l’inverse de ce que la gauche au pouvoir a fait à partir de la seconde partie de l’année 1982. C’est à dire plutôt le sociétal que le social, plutôt l’individu que le citoyen, plutôt la communauté que la république. C’est la tendance « classes moyennes » qui après mai 68 appliquaient leur vision au pouvoir à partir de 1981. Le programme commun et le projet socialiste adopté à Alforville ne tiendront pas le choc et mourront.
Les deux périodes font partie du même phénomène, et toutes deux portent la marque des "classes moyennes" post 68. La première a consisté à demander l'impossible, et à réduire au silence de cette façon toutes les voix qui auraient pu défendre un "volontarisme de changement" plus raisonnable. La seconde a été de profiter de l'échec programmé de la première phase pour "casser" la revendication sociale et lui substituer le sociétal.
@ toto
On pourrait te suivre " toto " et on aurait sans doute plein de choses à rajouter...mais...mais... il nous faut avoir maintenant le sens des réalités et donc aussi et surtout celui des PRIORITÉS !
"Un vent mauvais souffle sur nos institutions, le laisser-faire serait délétère"...dit tu... certes.
Oui, mais voilà ! Celui qui nous le crache dans la gueule - ce vent mauvais - c'est l'UMP et pas la nana en Burka qui flippe et se réfugie dans ses lubies et se recroqueville dans sa dite " communauté " comme tu dis si bien... On nous a dit pourtant qu'il n'y en avait qu'une de "communauté" et qu'elle s'appelait "république ", alors quoi ?
Faut -il qu'il y ait une sacré couille dans le potage pour avoir laisser les enfants de Papon prendre les rennes du pays en 2007 ! En 2005 les insurgés montraient leur carte d'identité Françaises mais on leur a encore dit pour la Troisième Génération consécutive de bien vouloir encore un peu plus " s'intégrer "et on leur a envoyé les flics après que ceux-ci avaient butté deux gamins au retour d'un match de foot !
Puis ils ont eu droit à une couvre -feu ! Il y a de quoi devenir complètement fou à force, c'est vrai. Rend- toi compte, ça ne te rappelle rien quand même ? A qui disait-on hier que certains Français n'était pas vraiment " Français " ou pas assez ? Ou comme il aurait fallu l'être... à qui ?
Une seule priorité maintenant. Virer le plus vite possible l'UMP des ors de la dite République, fissa ! fissa ! Ils nous salit tous, ces types ! Ils nous salissent ici et ils tuent des civils en Afghanistan. réfléchis- y bien.
Et si peu à peu nous devenions tous avec la crise - Toutes et Tous - des " Indigènes de la République " ? Je ne fais que faire une supposition....ce qui m'amène précisément à la 6° à venir... et oui !
Je viens d'apprendre qu'après la taxation des accidentés du travail, on va prélever 3 % sur le RSA des personnes qui ont une maigre économie en cas de coup dûr... On va leur piquer 3% sur leur peccadilles ! C'est
l'O.P.A de 4 sous ! Et c'est l'UMP qui a ces idées de psychopathes et qui fait le Hold-up sur les pauvres !
Si c'est pas joli, ça, à l'heure des milliards de milliards qui volent dans les cieux capitalistes, les bonus, les parachutes dorés qui permettent à des gens de rafler une mise de pognon qui fait l'équivalent du Smic gagné par une personne depuis l'Egypte ancienne ! Hein c'est pas du joli- joli ça ? Après le droit à la retraite si élastique que cela correspondra bientôt à son annulation, etc, etc.... et pendant que tout le monde a donné aux banques de SA POCHE !
Question : Qui détruit la République et les Français aujourd'hui ?
La nana en burka qui va de son HLM de proximité au Lidl du coin ou ceux qui ont les rennes du pays, qui nous tuent à petit feu, ici, et en grande pompe en Afghanistan ? Qui est dangereux pour nous toutes et nous tous ? J'ai idée que c'est plutôt l'UMP moi ! Pas vous ?
Il est clair que c'est l'UMP qui est le danger ! Il nous faut arrêter les conneries, cesser de nous mélanger les pinceaux et aller voter pour chasser ce pouvoir de gros beaufs de l'Elysée. On commence par les empêcher d'envahir les régions, on relève la tête et on continue le COMBAT !
Certes ce serait épuisant, mais quel dommage qu'il faille attendre la proximité d'élections ou de référendum pour que les salles se remplissent et qu'il y ait débats. N'y a-t-il donc que dans l'urgence que des actions soient possibles? Les activités des uns, les non activités des autres, les petits écrans domestiques mangent-ils à ce point la disponibilité des cerveaux?
Se réjouir des salles pleines, mais qu'adviendra-t-il quand il s'agira de se séparer du rectangle glissé dans l'enveloppe bleue, de la décision à prendre?
La peur qui fait peur et trouble la vue, derrière le rideau tendu va s'inviter. Sauf si elle a été tranquillement combattue auparavant et transformée en prise de risque assumée, oser penser que tous les partis politiques ne se valent pas, qu'il est grand temps d'accepter d'autres projets et de faire confiance en restant soi-même actif. Travail au corps à corps, montrer à chaque individu, en particulier aux malmenés (ées) qu'ils ont à être acteurs de la politique, qu'il n'y a pas de fatalisme des crises. S'appuyer sur Celles et Ceux qui ont l'habitude de se battre.
Tout édifice se construit sur une base et sans liant les grains de sable se la joue perso, mais les dunes avancent.
Quant au long texte intéressant de Jean-Luc Mélenchon, le plaisir des mots surnagent, mais pour chaque texte il y a tj un ou deux mots énigme(s) : "épectase" pas dans mon dico, je vais pousser ma recherche et trouver, mais il ne faut laisser personne sur la route... Vive le rail, mais pas forcément à grande vitesse (vivent les brevets vendus par Alsthom et qui rattrapent à grande vitesse les marchés). Bradages et courts termes!
Descartes 186
Un peu de sérieux SVP. En tout cas, votre attitude m'encourage dans mon opinion extrêmement négative concernant Ségolène Royal et ses méthodes. Ses machinations ne sont pas plus brillantes que celles que je dénoncais plus tôt de la part du PG17. Kif kif.
@Annie (#230)
Il faudra bien se rendre compte, nous les gauchistes, que l’électorat du F-HAINE n’est pas composé QUE de nostalgiques de l’Algérie française et du salut hitlérien, c’est le parti du borgne qui nous souffle le plus de voix parmi les classes populaires et ouvrières (et l’abstention massive). Il faut parler aux gens qui sont tentés par le vote protestataire FN, et surtout pas en leur rentrant dedans dans une position de petit Saint-Juste gauchiste moralisateur.
Tout à fait d'accord avec toi. Mais en disant cela, tu ne vas pas te faire des amis chez "nous les gauchistes". Le déplacement de l'image du prolétaire (devenu le beauf) remplacé par celui de la victime (femme battue, sans papiers) a une fonction, et cette fonction est d'imposer l'univers mental des classes moyennes, qui comme autrefois les dames patronnesses sont pleines de compassion pour la souffrance de la "victime" et à se battre pour elle, parce qu'elles savent que ce combat n'a aucune chance de bouleverser l'ordre de la société. Le prolétaire, lui, est dangereux parce qu'il veut récupérer le fruit de son travail. La "victime", elle, se contente d'une aumône...
D'ailleurs, pour ceux qui ont été au meeting du FdG à la mutualité lundi, c'était flagrant: tous les orateurs (à quelques rares exceptions) ont parlé longuement des femmes battues et des sans-papiers. Pas un n'a parlé de la condition ouvrière.
L’un me dit qu’il est tout à fait pour la construction de logements sociaux, la réquisition de logements vides, etc, pour lâcher un « mais bon de toute façon, ce sont les personnes d’origine immigrée qui vont en profiter les 1er… ». Hum, grrr ! Ces personnes et ce type de remarques sont très répandues, et je ne suis pas d’accord pour les prendre de haut et leur faire le couplet culpabilisateur « Vous êtes un gros raciste ! » (même si perso, ma première réaction c’est de trouver ce genre de remarques beauf), c’est la meilleure façon de les faire se précipiter dans les bras de Marine LP.
Tout à fait. Mais on pourrait commencer peut-être par se demander si leur perception n'est pas exacte. Il n'y a qu'à regarder les tracts et les documents des partis de gauche: il y a des propositions pour les immigrés, pour les femmes battues, pour les sans-papiers, pour les SDF... mais qui s'occupe des français blancs, qui ont des papiers, et qui pourtant sont exploités dans les usines ou vivent avec des retraites infimes ? Dans sa passion pour les "minorités", la gauche a oublié qu'il existe une "majorité" populaire qui ne se reconnait pas dans ce discours. Le seul parti qui a eu l'intelligence de détecter cette couche en déshérence c'est le FN.
Il faut écouter ce qu’ils disent (très souvent, ils enchainent sur les galères persos), et déconstruire leur impression que la Gauche s’occupe plus des « autres » que d’eux.
Là, tu fais fausse route. Il n'y a pas à "déconstruire" une impression qui est essentiellement exacte. Ce qu'il faut "déconstruire", c'est bien le comportement d'une "gauche radicale" plus intéressée par les "minorités" que par la "majorité".
Je ne vois pas l’intérêt de rester entre gens convaincus, en tant que militante, ou de discuter une demi-heure avec quelqu’un qui a déjà un a priori positif sur le FdG ou Jean-Luc Mélenchon, mais plus utile de parler à ceux qui ont des réactions que je trouve « connes » au 1ers abords.
Bravo! Mais attention, n'oublie pas que "réflechir, c'est déjà désobéir". Si tu commences à discuter avec des gens qui ne sont pas convaincus, tu as plus de chances de gagner des gens à ta cause... mais aussi plus de chances de "laisser saper tes certitudes" (pour utiliser le mot inoubliable de Pulchérie) et de découvrir que certains articles de foi que tu tiens pour évidents ne le sont pas.
D’ailleurs, quand tu parles avec eux, tu peux te rendre compte qu’ils ne sont pas fondamentalement racistes, mais cette manie de toujours s’auto-comparer à d’autres induite par le libéralisme compétiteur à l’échelle mondiale, fait penser à beaucoup de gens que les autres sont mieux lotis que vous.
Moins que la comparaison, c'est le sentiment d'abandon qui prime. Le sentiment que dans le monde politique personne ne s'occupe d'eux, que personne ne s'intéresse à leurs problèmes. Et là encore, ils n'ont pas tout à fait tort: l'invasion du "sociétal" reflète ce désintérêt.
Je pense que dans l’autre gauche, le discours de Jean-Luc Mélenchon tel qu’énoncé à RFI sur de grands projets volontaristes industriels avec l’accent sur la participation populaire et républicaine, et la confiance témoignée aux ingénieurs, techniciens et ouvriers, a plus de chance de faire mouche et de susciter la solidarité entre cols blancs et bleus qui s’épient, que le disque rayé de la Génération Julien Dray/SOS racisme.
Ce n'est pas faux. Encore faudrait-il étoffer ce discours et le rendre cohérent. On ne peut pas d'un côté manifester la "confiance" aux ingénieurs, techniciens et ouvriers, et ensuite descendre en flamme les programmes que ces mêmes "ingénieurs, techniciens et ouvriers" ont réalisé et dont ils sont si fiers, comme il l'a fait pour le nucléaire. Je pense aussi qu'il ne faut jamais oublier que les couches populaires sont économiquement progressistes mais socialement conservatrices...
Marc.Malesherbes, immigration
Par définition, il n'est pas possible de comptabiliser les "clandestins", ni même d'avoir une estimation !
Les "chiffres" donnés ont seulement un objectif politique.
Sur l'immigration, lisez donc Gildas SIMON, "La planète migratoire", ça répondra à certaines de vos interrogations.
@ à tous Qui perd gagne
Je suis perplexe sur la conduite des débats publics organisés par les partis de gauche pendant les régionales.
C'est bien sur la grande messe, où vont en principe les militants et les sympathisants, entendre ce qu'ils pourraient dire.
Si la gauche est jacobine, donc les régions sont seulement acceptées et leur programme est le palliatif des missions qui devraient être faites par l'Etat.
Mettre en exergue les carences en matière de transport collectif, de logements sociaux, d'Etablissements Scolaires, est indispensable.
Mais où le débat n'a plus sa place, c'est de définir les actions que doivent faire la région sur l'aide de toutes sortes aux Entreprises, sur les carences en matière de sécurité, etc..
Nous avons l'impression d'avoir à faire à deux gouvernements.L'Etat et la Région.
Les gouvernances apparaissent en opposition, une qui gère depuis Paris et l'autre qui gère au plus près des citoyens, sur le terrain.
Sur le plan de l'idéologie politique, ça ne me convient pas.
Le citoyen va voter à droite à la Présidentielle et à la députation et à gauche aux régionales !
Il joue à qui perd gagne
Il me semble que le temps est venu pour les partis politique de recentrer les missions des uns te des autres..
@ermler (#236)
@Darthé-Payan (#241)
Mitterrand au delà des divergeances notamment sur la connerie que fut la décentralisation et le tournant (parenthèse jamais refermée de l’extrème gauche à la droite et en passant par le PG et les verts) libérale européiste fut sur le plan républicain et humaniste comme sur la laïcité (et malgré l’échec du GSPLUE) un élaireur et un homme d’une immense culture.
Un homme de culture, oui. Mais pour le reste, c'est une figure néfaste. Et il faut arrêter de raconter (et se raconter) des histoires. Mitterrand ne fut pas un "grand résistant", comme tu le dis. Ce fut un fin joueur qui mit la moitié de ses oeufs dans le panier de Vichy et l'autre moitié dans le panier de Londres. D'un côté le "réseau" (qui ne lui a valu aucun désagrément avec la police, une coïncidence surement), de l'autre le travail à la "Légion des volontaires de la révolution nationale" puis au "Commissariat aux prisonnier de guerre", la francisque et les amitiés avec les hauts responsables de la police vichyssoise (dont Bousquet). Si Vichy avait gagné, il aurait certainement été un "grand collaborateur". Mais comme ce fut Londres, il est devenu un "grand résistant".
On peut critiquer le bilan de Mitterrrand mais on ne peut pas le salir ou faire des interprétations hasardeuses.
Pas besoin "d'interprétations hasardeuses". Son bilan personnel est suffisant pour en faire un sale type. C'était (et il l'est resté jusqu'au bout) un opportuniste fasciné par le monde interlope des barbouzes et des hommes d'argent. Ce "républicain" a utilisé les services secrets en toute illégalité pour ses intérêts personnels, a couvert une escroquerie contre le bien public (l'affaire Pelat), fit de sa maîtresse un premier ministre, d'un entrepreneur failli un ministre et d'un avocat véreux le président du conseil constitutionnel. Et je ne rentre pas dans son bilan politique, ce serait trop pénible...
tu devrais lire ou relire ce que Jean-Luc Mélenchon a dit sur Mitterrand et soutien sans affection et son admiration.
Sans doute. Jean-Luc Mélenchon admire en Mitterrand le stratège génial, et la figure du "père" a qui il doit, après tout, sa carrière. Jean-Luc Mélenchon ferait d'ailleurs bien de relire le Dr Freud, il comprendrait peut être l'importance que le meurtre symbolique du père joue dans la formation de la personnalité...
@Descartes
Lutte Ouvrière a un discours quasi-exclusivement à destination des couches populaires ("Ouvriers, employés, chômeurs, retraités des couches populaires" en tête de leurs affiches officielles pour cette élection, si je me souviens bien.) Tu en penses quoi, par curiosité ?
@marc.malesherbes (#258)
D’après les chiffres « officiels »: il y aurait environ 135 000 immigrés légaux par an et environ 50 000 illégaux par an (voir ci-dessous) (1).
Admettons. Mais ces chiffres tiennent compte du fait qu'il existe un "matelas" de quelques centaines de milliers d'immigrants en situation irrégulière. Or, ce "matelas" joue un rôle important dans la réduction de l'immigration clandestine. Il existe en effet dans notre économie un réservoir d'emplois qui peuvent être exercés par des clandestins, et ce réservoir n'est pas illimité. Une fois saturé, il devient de plus en plus difficile aux nouveaux clandestins de trouver un emploi. La situation de ce marché "réservé" est connue dans les pays d'origine, et joue un rôle dans la propension des candidats à l'émigration à sauter le pas.
C'est pourquoi la régularisation en masse des sans-papiers, essayée par certains pays européens, produit des effets désastreux: en vidant le "matelas", on recrée une demande de main d'œuvre, dont une incitation à émigrer... et le "matelas" se reconstitue rapidement. Le chiffre de 50.000 immigrés clandestins par an est le chiffre constaté alors que le "matelas" et plein. Mais comme tu te proposes de le vider...
Le point sensible concerne les visas touristiques. Ces visas existent déjà, et ce n’est nullement une « innovation », « un contrôle absolu ». Le risque est la « disparition du touriste » dés son arrivée. Comme j’imagine donner un délai de 3 mois à la police avant « d’absoudre », il faut disparaître pendant « délai du visa + 3 mois », ce qui ne peut se faire qu’avec un réseau de « passeurs ».
Ce n'est absolument pas nécessaire. Il suffit de compter avec des complicités familiales ou claniques, par exemple. Dans ton système, il suffirait de trouver un "cousin" qui t'héberge pendant trois mois (car il suffit de "disparaître" à la fin de la période de validité du visa) pour être "absous" et pouvoir rester sur le territoire sans avoir à craindre une expulsion. Un tel hébergement est "indétectable" parce qu'il est diffus. La seule manière de le poursuivre serait pour la police d'exercer un contrôle permanent sur qui couche chez chaque citoyen. Est-ce raisonnable ?
En fait, la limitation de l'immigration se fait par deux mécanismes: d'un part, une législation qui limite sérieusement les activités que peuvent exercer les clandestins (c'est la mécanique du "matelas" expliquée plus haut), d'autre part une précarité de situation qui est en elle même dissuasive. De ce point de vue, la publicité faite aux expulsion et l'insistance sur les éléments les plus violents et sordides de celles-ci est positive, parce qu'elle augmente ce pouvoir dissuasif.
Pays de la Loire
sondage Figaro-OpinionWay-Fiducial
1002 personnes, 26 février-1er mars
Intentions de vote au premier tour :
Liste UMP-NC : 32 %
Liste PS (+ qq sortants communistes) : 30 %
Liste EE : 15 %
Liste Modem-Alliance Ecolo indépendante : 7 %
Liste FN : 7 %
Liste FdG-NPA : 6 %
Liste LO : 3 %
Liste "Bretagne" : 1 %
Au second tour le sondage "prédit" une victoire de la liste du président sortant, quelque soit la configuration de celle-ci, forte probabilité PS-Verts puis ensuite Modem ou FdG-NPA ?
@marc23 (#263)
Un peu de sérieux SVP.
Je t'ai cité les statuts du PCF. Imagine-t-on un document plus sérieux ?
Malheureusement, je suis très sérieux. Le PCF est, au fil des congrès, devenu un auberge espagnole ou chacun fait ce qui lui plait. Trop facile, après coup, de décréter qu'untel "n'est pas membre du PCF" quand ça arrange électoralement. Les camarades du PCF qui ont voté les textes des derniers congrès doivent assumer leurs responsabilités. Parce que ce sont ces textes qui permettent qu'aujourd'hui on trouve des "membres du PCF" sur toutes sortes de listes en fonction des bisbilles de "courants" ou des caprices de tel ou tel "notable".
En tout cas, votre attitude m’encourage dans mon opinion extrêmement négative concernant Ségolène Royal et ses méthodes. Ses machinations ne sont pas plus brillantes que celles que je dénoncais plus tôt de la part du PG17. Kif kif.
Ce sont les mêmes méthodes partout, Marc. Si Gatignon peut aller boire la soupe chez Cohn-Bendit, pourquoi pas d'autres chez Ségolène ?
@dorant (#265)
Par définition, il n’est pas possible de comptabiliser les « clandestins », ni même d’avoir une estimation !
Ah bon ? "Par définition", rien que ça ?
Non content de réinventer les statuts du PCF, tu veux maintenant réinventer la statistique ? Il est parfaitement possible d'estimer le nombre de clandestins. Je te propose une méthode: tu tires 10.000 personnes au hasard sur l'annuaire des abonnés au téléphone (portable et fixe). Tu demandes à chacune de ces personnes leurs papiers. Tu comptabilises la proportion de ceux qui sont en situation irrégulière. Tu multiplies ce chiffre par 6000 (pour ramener à une population de 60 millions) et le tour est joué...
@Michel Matain (158):
"Si un salarié épargne sur un plan d’épargne salariale d’entreprise, l’organisme de gestion de ces fonds (choisi jusqu’à aujourd’hui uniquement par le patronat) peut décider d’acheter des actions BNP. Si on nationalise par expropriation, l’épargne du salarié sera plombée par l’expropriation du titre BNP."
Pourquoi le serait-elle ? Aujourd'hui, c'est le casino : le titre BNP (pour rester sur ton exemple, parce qu'en fait, les gestionnaires de fonds investissent dans des titres différents et ne prennent pas que des actions, mais aussi des obligations - privées ou d'État - des CDS et autres SWAPS). L'action qui vaut 100€ aujourd'hui peut très très bien n'en valoir que 80 demain et 10 dans 3 mois... Tout comme elle peut en valoir 300 (chiffres tout à fait arbitraires, je ne suis pas trop les cours de la bourse en ce moment ;)
La nationalisation de la BNP changerait une chose seulement : le cours de l'action ne serait plus déterminé par la spéculation boursière sur le titre (la valeur future qu'est sensé avoir l'action) mais par sa valeur réelle aujourd'hui. Et cette valeur d'aujourd'hui est celle des actifs financiers de la banque, du montant de ses dépots, de ses investissements...
A contrario de ce qui se passe aujourd'hui avec l'assurance-vie (par exemple) où l'on n'est même pas sûr de récupérer à terme ce qu'on a versé tous les mois, la réorientation des investissements vers des finalités sociales et économiques assurerait un taux d'intérêt minimal garanti. L'épargnant pourrait gagner plus mais jamais moins !
Cependant, ce mécanisme ne peut être que transitoire parce qu'il ne s'agit pas pour nous de "gérer" l'épargne et les entreprises en bon père de famille capitaliste mais bien de promouvoir une socialisation du système bancaire. Il est vrai qu'il faut travailler sur les mécanismes qui permettront de passer du système prédateur actuel à un système assurant un revenu digne à tout un chacun mais ce système n'est pas non plus une fin en soi : il n'est qu'une réponse transitoire à une situation donnée. Lorsque cette situation évoluera, le système évoluera lui aussi vers plus de socialisme et plus de démocratie (notamment, la publicité des comptes qui permettra à chacun de savoir où va son argent et pour quoi faire).
Bon, je résume mais il y a un point sur lequel je peux te rassurer : oui, c'est complexe à mettre en place à cause de l'imbrication de la finance avec l'économie réelle et oui, il faudra "de la souplesse et du doigté". clairement, cela ne se fera pas en un jour, ni même en un mois. Lorsqu'il y a eu la privatisation des banques, je travaillais à la Société Générale : au bout de 6 mois, l'audit du périmètre de la boite n'était pas fini... Mais, on a fait "un lot" parce que personne n'était fichu de dénombrer exactement le nombre de filiales financières (il s'en crée presque tous les jours que ce soit des filiales propres, des filales de filiales ou des filiales en collaboration avec d'autres établissement financiers, assurances et autres GIE).
@Ifig (#268)
Lutte Ouvrière a un discours quasi-exclusivement à destination des couches populaires (»Ouvriers, employés, chômeurs, retraités des couches populaires » en tête de leurs affiches officielles pour cette élection, si je me souviens bien.) Tu en penses quoi, par curiosité ?
Formellement, LO reste la plus "ouvriériste" des organisations politiques de gauche, celle qui a le moins sombré dans le "sociétal". Mais il ne suffit pas de préfacer ses discours "travailleurs, travailleuses" pour s'adresser effectivement aux travailleurs. Encore faut-il parler un langage qui leur soit compréhensible est surtout, surtout, offrir une réponse aux questions qu'ils se posent. Or, les questions que les "travailleurs, travailleuses" se posent sont les questions de la sécurité, de l'emploi, du logement, de la protection sociale. Pas celle de la grève générale révolutionnaire demain et de la prise du palais d'hiver après demain.
La force du PCF d'antan était sa capacité à mélanger une eschatologie révolutionnaire ("les lendemains qui chantent") avec des propositions de changement ici et maintenant. C'est le syncrétisme culturel qui avait fait la force du PCF, et c'est son absence qui fait la faiblesse de LO. LO parle à la classe ouvrière, mais à une classe ouvrière idéalisée, pas telle qu'elle est vraiment aujourd'hui. Et c'est pourquoi son discours est froid et lointain, là où celui du PCF était charnel. Comme disait un de mes maîtres, "pour faire de la politique, il faut aimer les gens".
pfffffffffff, j'ai une crise d'angoisse... je trouve que Descartes dit pas que des conneries... c'est grave docteur ?
Plus sérieusement, sur le phénoméne "petit blanc" les minorités opprimées etc je partage assez...
On a glissé doucement de la solidarité de classe à la bondieuserie compassionnelle... réfléchissez y... et en plus n'est ce pas une nouvelle forme d'affirmation de supériorité raciale ou de genre ?...
Quand je vois ma boite mail inondée par le PG de mon département des communiqués de RESF concernant des situations à 500 km de chez moi, alors qu'il me faut trouver un entrefilet dans la presse locale pour découvrir les réalités sociales du monde ouvrier à 3km de chez moi... quand j'entend l'incompréhension de la gauche face à la grogne du monde ouvrier qui se sent oublié de tous... euh... j'ai des putains de doutes sur notre capacité au boulot de reconquéte...
j'ai la facheuse impression d'un décrochage entre la tête du PG et sa base, la tête ayant plus de contact avec le sol que la base... c'est pas stable comme pyramide...
Descartes
Ton post est sans aucun doute ironique. Mais par définition, oui, un "clandestin" est clandestin, donc pas comptabilisable.
Quant aux statuts du PCF que j'ai cité, ce sont du 23 ème Congrès - dont les principes sont toujours valables- et il y a dans ma région toujours et heureusement ! des réunions de remise de cartes, ce qui permet de recontacter des gens ayant un peu "décroché".... ce qui est visiblement ton cas.
Autre son de sondage sur les pays de la Loire
Le PS Pays de la Loire a commandé il y a quelques jours un sondage :
PS : 26 % - UMP : 25 % - Région Ecologie : 13 % - NPA/FdG : 8 % - Modem : 5
Et en prime déclaration d'Auxiette, président de région PS, qui fait les yeux doux à la droite
Appel paru le 23 février 2010 dans Libération
Faire converger la gauche
La gauche et singulièrement les socialistes doivent être les artisans d’une vaste coalition de progrès. L’heure n’est pas à la division, à la collection narcissique des différences et encore moins au sectarisme. Nous aurons à faire des choix qui marqueront notre véritable entrée dans le XXIe siècle. Nous n’avons pas à traverser une mer calme ; les vents sont contraires, souvent violents et des économies entières et même des Etats menacent déjà de faire naufrage. Le monde globalisé est une addition de mondes fragmentés. Le fiasco de Copenhague est symptomatique des limites de la gouvernance du monde.
Comme toujours dans ces périodes d’épreuves, il faudra faire l’inventaire du principal et de l’accessoire. Que ce soit sur la question essentielle du maintien des retraites, de l’emploi et de la formation, du droit des salariés à un patrimoine, du droit à l’éducation et de l’accès aux soins pour tous, de la prise en charge du grand âge comme de la sauvegarde de notre environnement, les défis à relever sont connus et immenses. Seule une puissante et large majorité politique pourra les relever. Si des adaptations de notre système social sont à accomplir, ce ne peut être que pour l’améliorer. On ne sauvegarde pas le progrès au prix d’une régression marquée par la précarité des statuts et des revenus. Une réforme fiscale ambitieuse et équitable devra garantir l’effort de tous et d’abord de ceux qui peuvent le plus. La solidarité n’est pas une punition. La mobilisation sociale exigée demandera une démocratie partagée. Une nouvelle République, appelons-la VIe, doit mettre un terme à l’hyperprésidence et instituer un véritable pouvoir parlementaire, donner enfin son indépendance à la justice et traduire le pluralisme des médias dans les faits, associer enfin les citoyens à la prise de décision publique.
Le temps n’est plus aux pusillanimités politiciennes, ni aux jeux d’appareils artificiels, ni aux polémiques dégradantes. Nous aurons besoin de l’énergie de tous.
Il faut s’unir ! Nous devons réfléchir et proposer, tous ensemble, enfin dégagés des rapports de force qui n’ont rien à voir avec l’exercice de la pensée. L’élection présidentielle de 2012 et l’élection législative doivent être gagnées par tous ceux qui souhaitent réformer la société, la gauche, toute la gauche, socialistes, radicaux, communistes, les écologistes, les démocrates du centre et jusqu’à ceux pour qui le gaullisme signifie le refus de la soumission de l’Etat aux intérêts particuliers. C’est la question démocratique qui détermine les alliances, pas l’inverse. La question démocratique gouverne la question sociale. Le dire ainsi rompt avec un confort du passé, devenu conformisme. Les régionales doivent être le banc d’essai de cette convergence pour que le rassemblement de toutes les forces au deuxième tour permette une victoire qui en annonce d’autres.
Signataires : Jacques Auxiette, Jean-Louis Bianco, Frédérique Bredin, Gérard Collomb, Thierry Coursin, Marc Daunis, Jean-Yves Le Drian, Vincent Feltesse, Aurélie Filippetti, Gaëtan Gorce, Jean-Pierre Masseret, Jean-Pierre Mignard, Jean-Jack Queyranne, François Rebsamen, Thierry Repentin, Monique Saliou, Gilles Savary, Jean-Marc Todeschini.
@claude PG35 (#273)
La nationalisation de la BNP changerait une chose seulement : le cours de l’action ne serait plus déterminé par la spéculation boursière sur le titre (la valeur future qu’est sensé avoir l’action) mais par sa valeur réelle aujourd’hui. Et cette valeur d’aujourd’hui est celle des actifs financiers de la banque, du montant de ses dépots, de ses investissements…
Je crois que tu fais une erreur en croyant qu'un actif peut avoir une "valeur réelle". Un investissement, par essence, est un pari sur le futur. Sa "valeur" dépend donc du bénéfice qui sera réalisé à un horizon plus ou moins lointain. Mais comment connaître à l'avance cette valeur ? C'est bien là le problème...
A contrario de ce qui se passe aujourd’hui avec l’assurance-vie (par exemple) où l’on n’est même pas sûr de récupérer à terme ce qu’on a versé tous les mois, la réorientation des investissements vers des finalités sociales et économiques assurerait un taux d’intérêt minimal garanti. L’épargnant pourrait gagner plus mais jamais moins !
Et qu'est-ce qui t'assure qu'un "investissement vers des finalités sociales et économiques" aura un taux de rentabilité minimum garanti ? Si un tel investissement fait des pertes, d'où sortira l'argent pour assurer à l'épargnant son "taux minimal garanti" ?
Comment la France, puis les Etats-Unis et enfin le FMI ont créé l’état de catastrophe « non naturelle » dans lequel se trouve Haïti par Jean Ziegler
Courts extraits de
Haïti. : Les plans du FMI ont été meurtriers
« Jusqu’en 1883, la France s’est fait rembourser une dette énorme négociée contre le « préjudice » causé par… la libération des esclaves. L’extorsion pratiquée explique — en grande partie — l’abyssale misère actuelle du peuple haïtien. À la conférence mondiale de l’ONU contre le racisme à Durban, en 2001, le président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, demanda à la France le remboursement de cette somme. La délégation française refusa toute entrée en matière. En 2004, Aristide fut renversé par un coup d’État… Je signale aussi que les banques suisses détiennent toujours une part du butin que Jean-Claude Duvalier, résidant en France, a volé au Trésor haïtien. »
« Les États-Unis ont fortement poussé le FMI à imposer à Haïti les trois derniers plans d’ajustement structurel qui se sont révélés meurtriers pour le peuple haïtien. Ces programmes successifs ont réduit les droits de douane d’Haïti de 50 % à 3 %, en privant l’État d’une des rares ressources à sa disposition. Au début des années 1980, le pays était autosuffisant en riz. Aujourd’hui, il importe 75 % de ses besoins. Le riz subventionné en provenance de l’étranger a inondé le pays, ruinant des dizaines de milliers de familles paysannes, les chassant de leurs terres vers les bidonvilles (1). En un peu plus de deux générations, Port-au-Prince, par exemple, est passé de 50 000 à plus de 2 millions d’habitants. Mais en 2007, brusquement, les prix ont flambé : 65 % d’augmentation pour le riz, 83 % pour la farine. Ce sont les spéculateurs des Bourses de matières premières agricoles qui fixent les prix. Les Haïtiens paient ou meurent. De plus, la privatisation de pratiquement tous les secteurs publics et la presque totale libéralisation des mouvements de capitaux, de marchandises et de services ont aussi ouvert grand la porte aux sociétés transnationales privées américaines. »
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17763
(1) Ce fut le coup de Nestlé avec son lait en poudre, en Afrique : cela s’appelle « l’aide humanitaire » (Note de Pulchérie).
@dorant (#276)
Ton post est sans aucun doute ironique. Mais par définition, oui, un « clandestin » est clandestin, donc pas comptabilisable.
Mon post n'avait rien d'ironique: le fait d'être "clandestin" n'implique nullement qu'on ne soit pas "comptabilisable". Je t'ai donné un exemple de méthodologie (pas forcément la plus pratique à mettre en œuvre, mais néanmoins tout à fait utilisable) pour estimer le nombre de clandestins. Et il y a des quantités d'activités clandestines qu'on estime par des techniques d'échantillonnage tout à fait similaires.
Quant aux statuts du PCF que j’ai cité, ce sont du 23 ème Congrès – dont les principes sont toujours valables- et il y a dans ma région toujours et heureusement !
Depuis le 23ème congrès, les statuts ont été modifiés trois fois (aux 28ème, 31ème et 33ème congrès). Tu ne peux pas rationnellement faire comme si ces modifications n'avaient pas eu lieu. Tu ne peux pas non plus répéter que "les principes restent valables" alors que la lecture des nouveaux statuts montre sans la moindre ambiguïté que ce n'est pas le cas. Sauf à considérer que "les principes du PCF" ne sont pas ceux qui figurent dans les textes votés lors des congrès successifs...
des réunions de remise de cartes, ce qui permet de recontacter des gens ayant un peu « décroché »…. ce qui est visiblement ton cas.
Celle-là, elle est pas mal: c'est toi qui ignore tout ce qui s'est passé depuis le 23ème congrès (trente ans, rien que ça), et c'est moi qui a "visiblement décroché" ? Heureusement pour toi le ridicule ne tue pas. Et j'attends toujours tes excuses.
Hold-up 261
Tout à fait d'accord pour ce que tu dis de la priorité des priorités et fou qui fait le délicat comme le disait Aragon dans ce poème:
extrait,
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Je ne songe pas à des querelles au coeur du commun combat je veux savoir avec qui je m'engage dans ce commun combat. Il vaut mieux se dire tout avant pour ne pas avoir la mauvaise surprise au bout du commun combat quand les blés sont sous la grêle.
Rien n'est plus sensible que le sentiment religieux qui n'est ni de droite ni de gauche et ou chaque confession a son dieu, le seul le vrai, l'authentique.
La liberté de croyance ou non pour tous et pour chacun a pour seule garantie la laïcité. Ne lui faisons pas offense avec des signes extérieurs équivoques.
@Annie (#239)
Argh, t’as pas compris l’hommage à « La Haine » de Matthieu Kassovitz et à hum, hum, « Taxi Driver » de Martin Scorsese (you talking to me ?).
J'ai compris la référence (parler de "hommage" serait excessif...). D'ailleurs je n'ai aucun mérite parce que l'animateur de la soirée a insisté lourdement... mais je ne vois pas l'intérêt de la référence ou du film dans un meeting politique. Gueuler en permanence "je hais Sarkozy" ça défoule, mais ça fait pas beaucoup avancer le shmilblick.
Les sondages actuels sur les PDL et le Languedoc Roussillon ne traduiraient donc aucune dynamique unitaire pour les listes FdG-NPA. Mais ce qui est assez étonnant, ce sont les intentions de vote pour les listes LO: rarement en dessous de 2%, quels que soient les cas de figure: liste NPA seule ou listes NPA-FdG ou PG.Y-aurait-il un vase communiquant entre NPA et LO ?
J'observe aussi que si les tendances sondagières se confirment, même un FdG au dessus de 5% aura encore beaucoup de mal à négocier dans de bonnes conditions des majorités de gestion avec un PS aussi fort.On repart dans les mêmes conditons qu'en 2004.
Des luttes sociales persistent, mais à l'exception d'Ikéa ou de Creuzet chez moi, elles restent très souvent sur le terrain défensif (pour de meilleurs plans sociaux). Elles sont éparpilliées, non coordonnées. Il est vrai que, comme l'a remarqué Jean Marie Colombani (l'ex directeur du Monde) sur France Info il y a 10 jours:"Depuis le début, et c'est un évènement, syndicats et Sarkozy co-gèrent ensemble la crise, c'est extraordinaire !"
Au sujet de la crise du capitalisme, Slavoj Zizek, le philosophe slovène écrivait dans son dernier livre ("après la tragédie, la farce ! Ou comment l'histoire se répète") :
"Ainsi, lorsque certains gauchistes naïfs espèrent que l'actuelle crise financière et économique va nécessairement ouvrir un espace pour la gauche radicale, il font sans aucun doute preuve d'une myopie dangereuse. L'effet immédiat et premier de la crise sera non pas l'essor des mouvement d'émancipation radicaux, mais plutôt la montée du racisme populiste, l'éclatement d'autres conflits, une misère accrue dans les pays du tiers monde les moins développées, et des divisions plus creusées entre les riches et les pauvres de toutes les sociétés".
Nous en prenons hélas le chemin.
Coup de gueule...
Je viens de voir que les retraités Grecs sont dans la rue, devant la résidence du premier ministre. Ce dernier vient de justifier ses mesures anti-sociale pour "éviter la spéculation"... et Bruxelles qui applaudit !
Combien de temps allons nous laisser les finances gouverner les gouvernements ?
Quand allons-nous enduire les banksters de goudrons et de plumes, et les pendre à des crocs de boucher ?
Quand allons-nous demander des comptes aux traitres qui leurs ont permis de prendre le pouvoir ?
Ca suffit comme ça ! J'espère que les Grecs vont tous les dégager !
Quelques information à propos de la lutte des intermittents et précaires. Le portail rezo.net a repris l'article du Monde "Unedic, zone de non-droit : nous portons plainte". Il renvoie aussi à la même rubrique du 3 mars à un article sur les recalculées " Etre mère et intermittentes du spectacle". Et on y trouve également (rubrique "et aussi") un article du site de la CIP-IDF : Y-aura plus de plein emploi. On a faim de droits !
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À propos, il faut soutenir la lutte des intermittents et précaires, menacés d'expulsion par Delanoë (qui leur fait un procès le 9 mars.
Explications et pétition à signer ici :
http://soutien-cipidf.toile-libre.org/
@ 283 Guillot
C'est vrai il n'y a aucun automatisme à voter vraiment à gauche. C'est le résultat d'une conscience politique. Le système français est façonné de façon à limiter une grande part du débat à des combats de personne (surtout à la présidentielle). Ce système permet des votes sans lendemain pour des personnes mises en avant pour les besoins de la cause (dans le passé on a eu Tapie qui avait fait jusqu'à 10 %, les différents écolos dont Daniel le dernier en date, Arlette en 2002,...). Je l'ai vérifié encore l'année dernière aux régionales : c'est vote par vote, et jusqu'au dimanche matin des élections, dans les discussions avec les copains qu'on arrache le bulletin Front de gauche. Le vote Front de gauche n'est pas un vote facile, à l'émotionnel de l'évenement ou à l'image du bonhomme, c'est un vote réfléchi qui demande réflexion. La contrepartie est que c'est un vote solide. Pas un vote volatile du genre "un coup je vote pour toi ta tête me revient bien, demain je ne vote plus pour ton parti j'ai trouvé une meilleure tête ailleurs". C'est pourquoi le Front de Gauche peut espérer un meilleur résultat cette année aux régionales que l'année dernière aux européennes.
@des pas perdus (254):
Non, pas d'attaque virale mais un problème de matériel : serveur grillé apparemment (c'est revenu à la normale il y a peu de temps)... Faut pas voir le H1N1 partout :D
122
Darthé-Payan
" Pour que cela soit bien clair, je le redis ici je suis pour la nationalisation ou la renationalisation des banques (à l’exception des véritables établissements qui ont un caractère coopérateur ou mutualiste : Crédit mutuel, crédit agricole, crédit coopératif, banque populaire), des établissements financiers, de crédit foncier et immobilier, de crédit bail, d’affacturage ainsi que les compagnies d’assurances."
Je me permet de réitérer ma question :
Pourquoi à : (à l’exception des véritables établissements qui ont un caractère coopérateur ou mutualiste : Crédit mutuel, crédit agricole, crédit coopératif, banque populaire), »
Soit on nationalise tout le tissu bancaire, ou on ne nationalise pas !
Les banques de dépôt seront les banques des salariés, ce sont ces banques qui recevront les revenus, intéressements, prime de participation etc..des salariés. Elles gèreront l'épargne.
@ Descartes (269)
sur l'immigration
Vous écrivez:
Il suffit de compter avec des complicités familiales ou claniques, par exemple. Dans ton système, il suffirait de trouver un « cousin » qui t’héberge pendant trois mois (car il suffit de « disparaître » à la fin de la période de validité du visa) pour être « absous » et pouvoir rester sur le territoire sans avoir à craindre une expulsion. Un tel hébergement est « indétectable » parce qu’il est diffus. La seule manière de le poursuivre serait pour la police d’exercer un contrôle permanent sur qui couche chez chaque citoyen. Est-ce raisonnable ?
Chaque fois que je suis allé aux USA, on m'a demandé ou j'allais loger, et je n'ai pas considéré cela comme "indigne".
Sur cette base la police peut très bien exercer un contrôle ciblé à plusieurs niveaux
1- au moment de l'attribution des visas, vérifier le niveau des revenus du demandeur. On imagine mal un Chinois du fond de sa province, sans revenus "avoués", aller faire du tourisme à Paris.
2- vérifier préventivement dans les cas "suspects" que l'adresse fournie est "réelle"
3- demander à l'hébergeur indiqué son accord, en lui précisant qu'en cas de "disparition" il aura une amende forfaitaire de 10 000 euros (à préciser). C'est comme cela que les Anglais ont mis quasiment mis fin au transport des clandestins par conteneur. Le transporteur avait une amende, quelque soit sa responsabilité. Du coup ils ont fait attention.
Enfin, je répète qu'il faut un contrôle strict du travail illégal, avec par exemple fermeture de l'établissement pour trois mois ou paiement d'une amende significative.
Souvent on prétend que quelque chose est "impossible", uniquement pour faire perdurer la situation actuelle qui vous arrange. Et puis, tout d'un coup, miracle, cela devient possible si on y est "obligé" (exemple célèbre: les congés payés). Je vous rappelle que les premiers "intéressés" à ce qu'il y ait des clandestins sont les patrons du BTP, les restaurateurs, les agriculteurs (pour la cueillette), les ateleirs clandestins...
@marc.malesherbes post 156 et @carlo post 168 : vous dîtes "Mais le problème, c’est que s’il veut être entendu, il va falloir qu’il dénonce sérieusement le libre échange, et pas seulement du bout des lèvres ».
En critiquant le libre échange, Jean-Luc Mélenchon pourrait espérer conquérir les voix des électeurs de la gauche du PS ainsi que celles des électeurs écologistes qui ont compris que la protection de l’environnement est incompatible avec le principe du libre échange. De toutes façons, je ne vois pas comment on peut dénoncer la concurrence libre et non faussée à l’échelle européenne et ne pas la dénoncer à l’échelle du monde. Jean-Luc Mélenchon critique à juste titre l’action de DSK au FMI mais il me semble qu’il devrait également dénoncer systématiquement, et symétriquement, l’action de P. Lamy à l’OMC.", et je suis bien d'accord (mais il me semble bien que Jean-Luc Mélenchon a déjà dénoncé le libre échange mondial, en fait il le fait quand il parle d'immigration, causée par l'ouverture des pays moins développés qui avaient des recettes par les taxes aux importations - l'accent mis sur DSK est plus du au fait que cet individu sinistre est moussé par les meRdias comme "socialiste" présidentiable).
Pour faire écho avec la perception de François Mittérand plus haut par Darthé-Payan, Descartes, Lettre aux Aveugles, Ermler et d'autres, on peut remarquer la constance de personnalités françaises pour promouvoir le libre échange en Europe. Outre la bande Mittérand/Delors/Rocard pour l'Acte Unique et Maastricht (et la suite pour ceux qui ne sont pas encore morts), qui se poursuit avec le binome Lamy/DSK à l'OMC et le FMI. Lisez cet article de la Fondation Schuman sur la présence très importante de français dans les institutions européennes http://www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=qe-159
Qu'on se souvienne des grands classements des "français qui comptent" de revues du type Challenge, et le chauvinisme qu'on essaie de nous inspirer par tous ces "grands français bâtisseurs aux postes si importants" et ces articles cocorico du genre "influence française" du fait que tel franchouillard est à la tête de telle institution libérale.
La constance et la promotion de français est bien jouée car notre pays a eu la reconstruction après-guerre la plus "originale" (alliance De Gaulle/communistes), dans le sens la plus attachée à sa liberté et à sa souveraineté. Attaquer l'idéal républicain français en louvoyant avec des franchouillards qui font carrière et les médias qui promeuvent notre soi-disant influence est donc très habile.
@ Shmilblick
A l'heure où Pôle emploi,selon ses propres chiffres, procède à plus de 500 000 radiations par an par procédure informatisée, la vidéo du Front de Gauche est parfaitement en accord avec la réalité de l'attaque contre les classes populaires dans son ensemble. Bravo ! La façon dont en plus le pouvoir nous parle est effectivement hallucinant.
http://www.dailymotion.com/video/xc65xw_front-de-gauche_news
@ Descartes
"Ca j’avais compris, mais tu réponds pas à la question. Pourquoi faire une différence entre les banques ordinaires et les banques mutualistes ? En quoi la recherche du profit serait « illégitime » lorsqu’elle est le fait d’actionnaires, mais serait parfaitement légitime lorsqu’elle est le fait d coopérateurs ?"
D'abord la diffèrence entre les banques « ordinaires » et les banques mutualistes et coopératives sont sur le mode du statut et du détenteur du capital. Dans le cadre des banques publiques c'est l'Etat donc la collectivité c'est à dire l'ensemble des citoyens qui détient la totalité du capital. Dans le cadre des banques coopératives c'est le sociétaire et le client qui sont sociétaires et administrateurs et qui élisent leurs dirigeants. Voici brièvement comment est organisé une banque coopératives.
Les banques coopératives, bien que soumises aux mêmes règles (juridiques, fiscales, prudentielles) que leurs concurrents, ont un mode de fonctionnement organisationnel original. Ainsi, elles présentent comme principales caractéristiques :
le sociétaire et le client sont une seule et même personne qui élit les dirigeants selon le principe « une personne, une voix » dans un gouvernement démocratique d’entreprise ;
l’organisation des banques coopératives renforçe la proximité avec le sociétaire permet une bonne connaissance des besoins, induit une prise de décision à la base et une maîtrise des risques, tout en contribuant significativement au développement local ou de l'économie sociale et participe à la cohésion sociale ;
les banques coopératives sont, depuis leur création, des acteurs du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises. Elles participent au quotidien à la lutte pour l’emploi et au combat contre les exclusions ;
les banques coopératives ont une forte capacité d’innovation au service de leurs sociétaires. Après avoir inventé la bancassurance elles sont en pointe dans les technologies les plus modernes, notamment dans le domaine des moyens de paiement ;
Les banques coopératives ou mutualistes seront soumis à la planification et aux contrats de plan au même titre que les banques publiques.
"« Ça ne veut rien dire. Rungis est un marché dont les règles ne sont pas très différentes de celles qui régissent le marché boursier. » Le marché d’intérêt national de Rungis a des caractéristiques qui permettent la mutualisation de certaines dépenses. L’Etat intervient et fixe aussi le cahier des charges du bon déroulement de l’établissement d’intérêt national. "
"Exactement comme pour la Bourse. Aucune différence là dedans: la Bourse elle aussi est une organisation qui « permet de mutualiser certaines dépenses » et dont le fonctionnement est réglementé par l’Etat. J’ai la très nette impression que tu confonds le « marché » (qui est un mécanisme économique) avec le lieu ou s’échangent les marchandises."
Je ne confonds rien. Je voulais te dire que l'intérêt national et général doit entrer concrètement dans le « royaume » de la bourse. Il est hors de question que dans ce que j'appelle la république sociale et l'économie socialiste d'intérêt général ce système ne soit pas soumis aux lois républicaines et à l'intérêt général. Je sais très bien que le marché c'est le lieu de fixation des prix et de l'allocation de ressources. La marché est aussi fait de pression, de spoliation, d'entente, de concurrence féroce, de toxiques, de spéculations... Faire que le marché soit soumis aux règles de l'intérêt général. Le marché ne doit plus être le renard libre dans le poulailler libre géré par une main invisible. Il est temps que là la république soit jusqu'au bout.
"Non. Le « citoyen » est par construction une entité abstraite. L’idée que la « République sociale » transformera magiquement l’homme en le débarrassant de ses intérêts et passions particulières est non seulement fausse, mais extraordinairement dangereuse. Il faut toujours se méfier des projets politiques qui reposent sur une transformation volontariste de l’homme lui même: c’est là ou se trouve le germe du totalitarisme. Rousseau avait tort: l’homme n’est pas « naturellement » bon, et ce n’est pas la société qui le corrompt."
La société ne corrompt pas et bien Descartes on voilà une nouvelle ?! La société qui plus est marchande est faite de corruption et altération de l'homme. L'argent, les moeurs, le pouvoir, l'alienation, etc... ont considérablement affecté et normalisé les hommes depuis la nuit des temps. Ils ont été nomades puis sédentaires, l'attrait pour, un territoire, une nourriture, un bien, une personne, de l'argent, une religion etc... bouleverse et corrompt la nature humaine.Les arts et la culture ont affecté les hommes dans le vie routinière en les libérant tout en les faisant « esclave » de nouveaux plaisirs qui corrompent la nature humaine. Je pense que Rousseau a essayé de dire cela sans vouloir le retour à l'Etat de nature car Rousseau ne voulait pas sur le plan matériel le retour à l'âge de pierre. Quand on voit l'évolution du tout marchand et de la corruption finalement Jean-Jacques Rousseau n'avait pas tort !
L'idée de république et de faire de l'individu – personne abstraite – une personne humaine concrète cherchant son émancipation.
"Dans une véritable « République sociale », nous voulons que l’homme soit libre, n’est ce pas ?. Et bien, la liberté inclut nécessairement le fait de « faire le mal », c’est à dire, de ne pas se comporter en suivant les règles établies par d’autres. Et donc de rechercher son profit individuel et de défendre ses intérêts particuliers. On peut faire des lois pour empêcher le profit individuel et les intérêts particuliers de l’emporter sur le bien général, mais on ne peut pas, on ne doit pas compter sur un changement qui ferait de l’homme un doux agneau."
La loi n'est pas là pour changer les hommes. La loi est là pour que la vie quotidienne en société soit possible (voir le problème du voile intégral dans la sphère publique, l'espace public) et que la personne humaine soit protéger de l'arbitraire. La loi est là aussi pour protéger les plus faibles. La loi est l'expression de la volonté populaire expression des représentants du peuple sis au parlement.
"C’est pourquoi il nous faut penser les mécanismes qui permettent de faire fonctionner notre « République sociale » avec des hommes imparfaits, égoïstes et individualistes. Faire fonctionner la société idéale avec des saints, ce serait facile…"
Descartes, je ne procède pas de la sorte. La république sociale n'est pas là pour trier les individus parfaits ou imparfaits. Elle est là car c'est un projet politique et institutionnel qui aura abouti. La République sociale est là pour l'ensemble des citoyens quelqu'ils soient. Elle est l'expression politique de l'ensemble des citoyens et s'exprime à travers l'intérêt général. J'ai dit qu'il y a un intérêt supérieur aux intérêts privés, particuliers, catégoriels, de classes c'est la république. Le but c'est que chaque citoyen devenu souverain se transcende pour pouvoir porter cet intérêt général qu'il aura défini par l'intermédiaire de ses représentants. Il y a la loi, chacun peut exercer ses vertus et ses talents et il y a la solidarité.
"Chacune des sources de contrôle que tu proposes pose des problèmes. La Cour des Comptes ? Elle peut vérifier la légalité du processus (c’est à dire que l’argent va bien là où il a été décidé qu’il aille). Mais peut-on laisser à un corps non élu et irresponsable le pouvoir de décider qui doit bénéficier d’une « intervention » ? Le Parlement ? Pourquoi pas… mais cela veut dire que les interventions seront essentiellement politiques: chacun poussera pour que les « interventions » aident sa base électorale, sans tenir aucun compte de l’intérêt général. Avec ce genre de fonctionnement, on aurait encore des fabriques de diligences et de lampes à huile. Les « organismes de consommateurs » ? Je ne peux pas croire un instant que tu veuilles donner au « consommateur » le pouvoir sur l’appareil économique (c’est le rêve des ultra libéraux). Le « citoyen » enfin ? Mais par quel canal ferait-il connaître sa volonté ?"
Le parlement est le meilleur endroit et institution pour procéder aux contrôles. Il faudra bien que l'intérêt général s'applique aux faiseurs de loi'les législateurs » c'est à dire nos parlementaires. Ce serait la moindre des choses ! Non ?
"Je persiste: il ne suffit pas de dire « il faut du contrôle ». Encore faut-il préciser qui et comment prendra les décisions. C’est là qu’on réalise qu’un mécanisme aveugle (comme le marché) a bien des avantages…"
La décision sera politique et votée par le parlement expression de la volonté populaire. Il y a aussi la cour des comptes qui peut auditionner. Le commissariat au plan sera aussi chargé de la stricte application des contrats de plan. Il pourrait saisir le parlement, les différents services du contrôle économique.
"Dans les faits, elle l’est devenue, essentiellement parce que la politique industrielle de la gauche a été pilotée par la politique sociale. Or, en période de désindustrialisation, la politique sociale pousse au maintien du statu quo, à la préservation des activités obsolètes pour maintenir l’emploi plutôt qu’à une politique conquérant de définition de nouvelles activités. Il n’y a qu’à voir: pratiquement tous les grands programmes industriels ou d’équipement ont été lancés par la droite. Et je ne parle pas seulement de ceux lancés pendant les périodes fastes des trente glorieuses. Même après le début de la crise, la droite « industrialiste » a continué sur sa lancée: le programme nucléaire date de 1974, celui du TGV date de 1976, de même que les plans télécom. La gauche n’a fait que des constructions de prestige (les « grands travaux »), mais du point de vue des programmes industriels, elle s’est contenté de s’efforcer à conserver l’existant. Et sans grande conviction."
Non et c'est là que nous divergeons car la gauche n'a pas conservé l'existant. Elle a fait la reconversion à marche forcée de l'ancienne industrie lourde et des mines. Mais cette reconversion s'est transformée en liquidation. La droite pompidolienne, giscardienne n'avait rien transformé de l'appareil de production. Il fallait faire des évolutions, des reconversions, des adaptations mais la gauche a sabré dans l'industrie lourde, dans les mines, dans les activités manufacturières. (la droite en suivant a fait de même). Les salariés s'en sont détournés et la gauche ne les a fort peu vu revenir dans son camp.
"Le pays rêvé par les classes moyennes… de droite comm de gauche, d’ailleurs. Et tu peux ajouter à la liste les « centres culturels »…"
Je suis d'accord avec ton rajout. L'idéologie libérale-libertaire, le libertarisme d'hier et d'aujourd'hui est nuisible à l'économie, à la république et à la classe ouvrière comme à la gauche.
"Mais moins par volonté que parce qu’elle ne savait quoi faire d’autre.
La gauche n'avait plus en tête en 1984, le projet volontariste et développpementiste du départ. Elle pratiqua notamment dans la politique industrielle une politique au jour le jour sans moyens ni convictions. Cette tendance perdure au travers des politiques de droite et de gauche au gouvernement.
"Et elle a bien raison. Parce que la gauche n’a guère tiré les leçons de cet échec, et elle est toujours prête à recommencer les mêmes erreurs."
Mais c'est toute la gauche qui semble ne pas avoir tiré le bilan de cet échéc économique, social, industriel et agricole. Jospin en 1997 fait du sopoudrage et vit au jour le jour. Il n'y a aucune volonté politique de développement industriel. Il y a aussi le carcan bruxellois, la seringue de Maastricht et le renoncement de Jospin à s'opposer au traité d'Amsterdam en est que plus flagrant. Les programmes de la gauche dans son ensemble et le discours politique de leur dirigeants montrent (à part quelques uns) qu'ils n'ont toujours pas défini ni l'intérêt général ni une politique volontariste sur le plan économique et social. Annoncer des nationalisations sans rompre avec l'Europe (c'est à dire quitter le bateau européen qui coule) débouchera sur les pires désillusions.
"Le programme commun était un programme magnifique. Dommage que personne ne se soit posé la question de sa faisabilité. Quant on le lit aujourd’hui on se rend compte que même « avant la crise », il fait des paris sur le comportement des acteurs économiques qui sont aberrants. En tout cas, en 1981 il était devenu clairement irréalisable. Que la gauche ne s’en soit pas rendue compte montre à quel point le dogmatisme et la pensée grégaire de la gauche sont un danger pour elle même. "
Il n'était pas si irréaliste que cela mais il a butté sur l'abandon du volontariste politique, la faible implication des citoyens et le choix de rester dans l'Europe et le système monétaire européen. Sans parler que c'était les fameuses « classes moyennes » qui étaient au pouvoir et dont le soucis premier était l'évolution sociétale et individuelle de leur propres intérêts de classe et pas l'évolution sociale et républicaine des intérêts du plus grand nombre et par delà le renforcement de l'intérêt général.
"on partage tout à fait cette appréciation. Le seul petit problème, c’est que ce projet « volontariste de transformation » était irréalisable. La grande maladie du volontarisme, c’est qu’on finit par s’autoconvaincre que tout est possible à condition de le vouloir. Et ce n’est pas vrai."
Je ne suis pas dans la méthode couée. Je suis dans le volontarisme politique et l'implication des citoyens. Ce que je propose c'est d'abord comprendre la réalité concrète et complexe de la situation dans laquelle nous vivons aujourd'hui puis vouloir que les choses changent et définir les objectifs puis agir c'est engager les transformations, les ruptures et les refondations pour atteindre les objectifs.
"Les deux périodes font partie du même phénomène, et toutes deux portent la marque des « classes moyennes » post 68. La première a consisté à demander l’impossible, et à réduire au silence de cette façon toutes les voix qui auraient pu défendre un « volontarisme de changement » plus raisonnable. La seconde a été de profiter de l’échec programmé de la première phase pour « casser » la revendication sociale et lui substituer le sociétal."
Les deux périodes sont fort différentes. Il y a la première période où transforme l'existant (retraite à 60 ans, 5ème de congés payés, 39 heures, services publics, nationalisations, lois Quillot sur les droits des locataires, titre de séjour de 10 ans pour les étrangers, démocratie sociale (élection de représentants aux caisses de sécurité sociale, droits pour les travailleurs, abolition de la peine de mort, office par produits.... c'est un peu pelle mêle et la liste n'est pas exhaustive. Puis il y a partir de la fin de 1982 la logique libérale et européïste qui l'emporte et c'est le retour à l'austérité, la fermeture des sites industriels et miniers, les licenciements, l'abandon du grand service public, laïc et unifié de l'éducation nationale, l'ouverture du capital des filiales des entreprises publiques, c'est le sociétal plutôt que le sociale avec sos racisme et les resto du coeur...etc..
Bref, pour moi les deux périodes sont fort différentes. Elles sont opposées dans les choix des réformes et de la gestion de l'existant. L'une transforme et maintient l'autre gère et détruit.
@ lou passejaïre
Tu dis :
"Quand je vois ma boite mail inondée par le PG de mon département des communiqués de RESF concernant des situations à 500 km de chez moi, alors qu’il me faut trouver un entrefilet dans la presse locale pour découvrir les réalités sociales du monde ouvrier à 3km de chez moi … quand j’entend l’incompréhension de la gauche face à la grogne du monde ouvrier qui se sent oublié de tous … euh … j’ai des putains de doutes sur notre capacité au boulot de reconquête …j’ai la fâcheuse impression d’un décrochage entre la tête du PG et sa base, la tête ayant plus de contact avec le sol que la base … c’est pas stable comme pyramide …"
C'est que tu t'imagines encore - à l'Heure de la Mondialisation Capitaliste - qu'IL Y A TOI et... " Eux "....Mais ce n'est pas comme ça que ça marche maintenant après le passage du G8 au G20, après la chute de Wall Street en 2008, le renflouement des banques par les contribuables, le dépeçage de l'Islande - hier " première de la classe - aujourd'hui non seulement déchue mais à qui on promet un avenir à l'identique d'Haïti quand G.Brown ne met pas ce pays sur la liste des " terroristes " pour obliger ses concitoyens à payer pour des spéculateurs... imagine si on te demandait de payer, TOI, pour le dernier Kerviel du coin...
Tout ça pour dire qu'en plein cœur de la Mondialisation Néolibérale, il n'y a pas TOI d'un côté et Eux de l'autre
(tous les misérables de la planète), non, on est plus au temps "des anciennes colonies", et le système se détruit à force de se croire immuable et " scientifique " - Il n'y a plus qu'un Tiers-État Mondial - TOI et "EUX", Vous
(Nous) êtes sur le même bateau. En fait il n'y a plus qu'une oligarchie Mondialisée qui se réunit dans ses clubs privés, ses réunions pseudo -publiques ou véritablement interdites au public dont il ne filtrera jamais rien, et TOUT LE MONDE (" Les Restes" c'est à dire plus des trois -quart de l'Humanité) - regarde. En chie grave. Les Nouveaux Féodaux après nous avoir pillé nous jettent quelques piécettes et on trouve ça EXTRAordinaire !
Tu fait partie maintenant d'" Eux " (les misérables de la planète) et tous les jours "Les Maîtres" qui ne maîtrisent plus rien mais qui font encore semblant de nous le faire croire - tant la machine infernale qu'ils ont concocté à
l'ombre des démocraties - leur explose dans la gueule. Il y a TOI dans" EUX ", il y a TOI avec "EUX" et en face une oligarchie Mondialisée Paniquée - mais Organisée - qui NOUS regarde. Pas étonnant que ta boîte mail s'engorge !
Demain ce ne sera plus ta boîte mail qui va s'engorger mais c'est TOUTE LA RÉALITÉ que nous ne reconnaîtrons
plus dans la forme où nous l'avions hier quitté...et telle qu'elle avait été inventé. A moins qu'on le l'accepte pas.
En Argentine, il y a une dizaine d'année, tout le monde a perdu ses retraites par capitalisation etc... sur une vidéo
on voit "une black" s'incendier à l'essence pour gueuler dans sa chair le Hold-up des banques qui lui avaient piqué toutes ses économies d'une vie. Un autre hurlait dans la rue que 42 ans de cotisation pour sa retraite, douloureusement épargné, étaient partis en fumée. Quand on sait orgueil des Argentins - un peu comme le tien dans ton post fait encore d'humanité mais de scepticisme supérieur - on se dit que l'Humiliation a du être immense. Se faire traiter soudainement de chien de l'Humanité du jour au lendemain est effectivement douloureux. Pour quel individu cela ne le serait-il pas ?
Oui je te l'accorde, c'est à la fois trop pour notre simple humanité en ce qui concerne la complexité du monde et notre ouverture de cœur. C'est pourquoi une conscience commune et partagée ; la solidarité ORGANISÉE RATIONNELLE et pas les pleurnicheries d'usage sont importantes pour soulager notre fardeau. C'est bien d'un PROJET POLITIQUE GLOBAL dont il s'agit. Le Front de Gauche ici en France a précisément comme fonction annexe de soulager " lou passejaïre " et bien d'autres personnes des tourments trop grands qui blessent et n'arrangent rien pour les personnes concernées et dont ton message éclairaient l'écho et les questionnements divers. Nous parlons bien de Projet Politique EN FRANCE et avec des déclinaisons par la suite avec d'autres Forces et Volontés Rationnelles ailleurs dans d'autres pays avec qui nous pourrions collaborer.
C'est cette conscience là qui nous sépare des enfoirés qui eux rebattissent des camps de concentration à la sortie des villes pour enfermer de pauvres personnes charriées par le Capitalisme Financier. Des Humains qui furent chassés de chez eux par un système financier qui ruinent " las-bas " leur propres pays, leur propres existence comme TOI.ICI.
Dans la lignée de ces considérations...
"La finance a toujours été la puce qui sur le dos de l’économie s’abreuve de son sang. Mais comme nul ne l’ignore, quand un animal est devenu un « sac à puces », c’est sa santé-même qui est en danger. Et le parasite peut désormais tuer la bête."
"Le capitalisme (II) – Les seuils qui sont franchis" : Par Paul Jorion
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8746
L'Allemagne ne proposera aucune aide à la Grèce vendredi.
L'Allemagne ne fera aucune offre d'aide à la Grèce vendredi, qui est le jour prévu de la rencontre la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre grec George Papandréou à Berlin, a déclaré mercredi Angela Merkel.
La chancelière allemande discutera vendredi de la mise en oeuvre de ces mesures avec le Premier ministre grec. "Je précise qu'il ne s'agit pas de proposer des aides pour la Grèce lors de cette entrevue, mais d'entretenir les bonnes relations entre l'Allemagne et la Grèce." a précisé Angela Merkel, ajoutant que la Grèce n'avait pas d'autre choix que "d'accomplir son propre travai".
Face aux pressions de l'Union Européenne et des marchés, le gouvernement grec a décidé de prendre de nouvelles mesures d'austérité qui devraient générer 4,8 milliards d'euros d'économies, soit 2 % du PIB.
Le ministre des finances allemand Wolfgang Schauble a jugé que cette décision allait dans le bon sens. "Les Grecs prennent ainsi leur responsabilité face à l'Europe et à la monnaie unique" a-t-il déclaré. "Il est maintenant décisif que la Grèce mette en place rapidement ces mesures d'austérité. Cela devrait immédiatement renforcer la confiance des marchés et la Grèce pourra se refinancer sur ces marchés" a-t-il assuré.
A l'image de leurs dirigeants, la majorité des Allemands sont, à en croire des sondages, hostiles à un renflouement de la Grèce par les contribuables.
Cependant, quelques voix s'élèvent désormais pour reconnaître que l'intervention de Berlin ou de Paris pourrait être nécessaire pour sauver l'euro et la Grèce de la faillite.
Officieusement, des discussions ont lieu entre les gouvernements de la zone euro sur les différentes manières d'aider la Grèce si nécessaire, ont affirmé des sources européennes.
http://www.lesechos.fr/info/inter/reuters_00234964-l-allemagne-ne-proposera-aucune-aide-a-la-grece-vendredi.htm
BA
Merci de nous tenir si bien informés sur la Grèce (comme je remercie Pulchérie de faire de même sur l'Afghanistan et tous ses posts si bien digérés pour nous sur cette guerre).
Il me semble qu'il y a deux ordres de choses en Grèce:
1) d'une part la Grèce qui risque de couler et d'entraîner avec elle le Portugal et l'Espagne et alors la communauté européenne est en danger. Donc là la question n'est pas le "bon coeur" de l'Allemagne, mais l'intérêt. Est-ce utile de le faire pour se protéger nous? Est-on obligés de le faire? Mais si on est obligés de le faire alors il faudra aussi aider le Portugal et l'Espagne... Alors là c'est un choix difficile
2) quoi qu'il en soit c'est le peuple grec qui va trinquer. Qu'il y ait de l'aide de l'Allemagne ou non, il va falloir saigner le peuple en tout cas.
@ Descartes
@ Ermler
"Un homme de culture, oui. Mais pour le reste, c’est une figure néfaste. Et il faut arrêter de raconter (et se raconter) des histoires. Mitterrand ne fut pas un « grand résistant », comme tu le dis. Ce fut un fin joueur qui mit la moitié de ses oeufs dans le panier de Vichy et l’autre moitié dans le panier de Londres. D’un côté le « réseau » (qui ne lui a valu aucun désagrément avec la police, une coïncidence surement), de l’autre le travail à la « Légion des volontaires de la révolution nationale » puis au « Commissariat aux prisonnier de guerre », la francisque et les amitiés avec les hauts responsables de la police vichyssoise (dont Bousquet). Si Vichy avait gagné, il aurait certainement été un « grand collaborateur ». Mais comme ce fut Londres, il est devenu un « grand résistant »".
Descartes, là c'est toi qui te racontes des histoires. On a pas la même appréciation de l'homme Mitterrand. Sur la francisque, De Gaulle et la France libre de Londres puis basée à Alger recommandait aux récipiendaires de la francisque qui était passé à la résistance d'accepter.
Mitterrand était issue d'une famille catholique de la petite bourgeoisie de la Saintonge. Sa famille se situait socialement dans le catholisisme social et sur le plan politique à l'action française. Rien de surprenant qu'au retour de internement au stalag IX A, il pris contact avec des proches et des recommandés familiaux à Vichy. Mais Mitterrand a évolué de Vichy vers la résistance puis de la droite vers le centre gauche puis vers le socialisme.
Descartes, là avec des si tu fais une extrapolation à la sauce neu neu des moralistes « politiquement correct « que tu dénonces régulièrement. Mais taper sur Mitterrand est commun à la droite et à la gauche et c'est une posture de facilité qui surtout évite de réfléchir sur l'époque et sur l'évolution du bonhomme, son côté sombre, son côté ombre, son côté lumière, la complexite et l'ambivalence du personnage et du politique. L'humanisme et l'immense culture dont il était pénétrés. Et puis avec des si on mettrait Paris en bouteille ! De la rigueur camarade Descartes !
"Pas besoin « d’interprétations hasardeuses ». Son bilan personnel est suffisant pour en faire un sale type. C’était (et il l’est resté jusqu’au bout) un opportuniste fasciné par le monde interlope des barbouzes et des hommes d’argent. Ce « républicain » a utilisé les services secrets en toute illégalité pour ses intérêts personnels, a couvert une escroquerie contre le bien public (l’affaire Pelat), fit de sa maîtresse un premier ministre, d’un entrepreneur failli un ministre et d’un avocat véreux le président du conseil constitutionnel. Et je ne rentre pas dans son bilan politique, ce serait trop pénible…"
Mitterrand malgré les insuffisances, les abandons, les erreurs fut quand même celui qui fut porté au pouvoir par le peuple citoyen et en grand partie par le salariat. Aucun candidat de la Gauche n'a pu réitérer cette synergie entre le peuple citoyen et le salariat. La majorité politique à rencontrer la majorité sociale. Au pouvoir; il promulgua d'importantes avancées sociales (retraite à 60 ans, 39 heures, 5ème semaine de congés, embauche massive de fonctionnaires, nationalisations, abrogation de la peine de mort, suppression de la cour de sûreté de l'Etat, de la loi anticasseurs, des tribunaux d'exceptions notamment les tribunaux militaires en tant de paix, le droit d'association pour les étrangers, le titre de séjour de 10ans, le remboursement de l'Ivg, la départementalisation de l'hôpital public, les lois Quillot sur le logement, les lois Auroux etc...
L'oeuvre est insuffisante, parfois superficielle ou parcellaire. Mais il y avait un esprit volontaire de transformation.
Quand je vois comment la retraite à 60 ans est passé par pertes et profits à droite mais aussi à gauche. Je trouve Mitterrand'très radical et nettement plus socialiste que de nombreux petits gauchistes qui n'ont rien au tableau de bord !
Quand je vois que même JL Mélenchon parle de la retraite à 60 ans mais sur 40 années et non pas 37,5 années de cotisations comme l'ordonnance Mitterrandienne de 1983 instituant la retraite à 60 ans au premier mars 1983, je dis que Mitterrand était un grand homme politique humaniste et socialement plus à gauche que de nombreux dirigeants de l'autre gauche d'aujourd'hui.
"Sans doute. Jean-Luc Mélenchon admire en Mitterrand le stratège génial, et la figure du « père » a qui il doit, après tout, sa carrière. Jean-Luc Mélenchon ferait d’ailleurs bien de relire le Dr Freud, il comprendrait peut être l’importance que le meurtre symbolique du père joue dans la formation de la personnalité…
Le meutre du père fait par Chirac (De Gaulle) et Jospin (Mitterrand) n'ont rien apporté de bien et de bon. Comme quoi Freud peut se tromper....Tuer symboliquement le père bof bof !
Moi, je préfère que l'élève dépasse un jour le maître et là, à Gauche, dans toute la gauche, on n'a pas trouvé d'élève capable de dépasser le maître.
Et JL Mélenchon a tout à fait raison de rester fidèle à François Mitterrand et en s'en inspirer.
Depuis la mort de Mitterrand, quel est le bilan de la gauche ?
Post 275 de Lou Passejaïre
Je suis d'accord avec ce qu'en dit Hold-up en nous ramenant vers l'économie.
En effet Lou oppose la question du racisme (il parle de religion mais aussi des sans papiers, de RESF) à celle de la lutte des classes. Il le formule ainsi: "On a glissé doucement de la solidarité de classe à la bondieuserie compassionnelle"
C'est un vieux débat, aussi vieux que le mouvement ouvrier. Il n'y aurait qu'une seule contradiction: celle des classes définies sur le plan économique, et toutes les autres oppressions (femmes, immigrés etc...) seraient secondaires, voire réactionnaires. En gros lutte de classes versus luttes contre les oppressions multiples. A savoir toutes les couches sociales opprimées qui se battent pour des droits égaux. Cela a été très bien exprimé par le sans papier au meeting des régionales de lundi, disant qu'ils travaillaient, payaient des impôts et il réclamait très fortement et clairement l'égalité des droits.
Il n'y a pas à opposer classe ouvrière et couches opprimées. Les plus exploités de la classe ouvrière sont justement les femmes et les immigrés. Les immigrés font partie de la classe ouvrière . La classe dominante utilise ces oppressions pour les exploiter encore plus. Comme ils sont sans papiers, clandestins, en situation de grande précarité, il est possible de leur imposer les pires conditions de travail.
De même, les femmes ont des problèmes de garde d'enfant donc elles peuvent accepter des boulots à temps partiel qui sont de vrais attrappe-nigauds et nourrissent à peine leurs familles.
Les oppressions permettent la surexploitation. Une vraie conscience de classe, approfondie c'est comprendre cela. La solidarité de classe c'est aussi se battre à leurs côtés contre les oppressions qui divisent les travailleurs, permettent une plus grande exploitation, rendent ces couches encore plus esclaves, et affaiblissent notre combat. Je rajouterai qu'intégrer la lutte des chômeurs à la lutte des travailleurs démontrent aussi un haut niveau de conscience de classe car cette division-là est à la base de l'exploitation accrue que nous vivons aujourd'hui - pour nous faire payer la crise.
Cerise sur le gateau, on s'aperçoit que quand on arrive à s'unir dans le combat avec ces couches et qu'on intègre leurs revendications, on trouve parmi elles des combattant(e)s remarquables, de vrais dirigeant(e)s spontané(e)s issus de ces luttes. Enfin quand ils commencent à sortir un peu la tête de leurs conditions trop écrasantes et que l'idée de se battre les gagne.
@Jean ai marre
"Je me permet de réitérer ma question :"
""Pourquoi à : (à l’exception des véritables établissements qui ont un caractère coopérateur ou mutualiste : Crédit mutuel, crédit agricole, crédit coopératif, banque populaire), »"
"Soit on nationalise tout le tissu bancaire, ou on ne nationalise pas !"
Je veux la socialisation de l'économie et je propose d'atteindre cet objectif notamment par la nationalisation et par la mise en place d'un vaste secteur d'entreprise d'économie sociale (coopératives, mutuelles, entreprises associatives associations, entreprises autogérées, collectifs ruraux, collectifs locaux, ateliers sociaux). Les banques coopératives et mutualistes doivent avoir une existence aux côté du réseau des banques publiques. Elles auront les mêmes attributions et les mêmes objectifs décidés dans le cadre de l'intérêt général et du plan via les contrats de plan et la loi d'orrientation bancaire.
"Les banques de dépôt seront les banques des salariés, ce sont ces banques qui recevront les revenus, intéressements, prime de participation etc..des salariés. Elles gèreront l’épargne."
Je suis pour trop type d'établissements bancaire selon leur fonctionnalité : les banques de dépots, les banques d'investissement (une banque nationale d'investissement et les surcusales départementales), les banques d'affaires ou dites commerciales. Toute ces banques seront soumis à la même loi d'organisation et d'orientation bancaire, aux contrats de plan et à la volonté politique qui aura défini l'intérêt général.
Je te renvoie vers mon post à l'attention de Descartes où je décris le statut et le fonctionnement d'une banque coopérative.
@ Jean ai marre
Je reposte la fin de mon commentaires. Une faute de frappe, il fallait lire "je suis pour trois types d'établissements" et non " je suis pout trop types d'établissements". Désolé. Toutes mes excuses.
Je suis pour trois types d’établissements bancaire selon leur fonctionnalité : les banques de dépots, les banques d’investissement (une banque nationale d’investissement et les surcusales départementales), les banques d’affaires ou dites commerciales. Toute ces banques seront soumis à la même loi d’organisation et d’orientation bancaire, aux contrats de plan et à la volonté politique qui aura défini l’intérêt général.
Je te renvoie vers mon post à l’attention de Descartes où je décris le statut et le fonctionnement d’une banque coopérative.
@260 et@290
Debat interressant.
"Je persiste: il ne suffit pas de dire « il faut du contrôle ». Encore faut-il préciser qui et comment prendra les décisions. C’est là qu’on réalise qu’un mécanisme aveugle (comme le marché) a bien des avantages…"
Crois tu reellement Descartes à la cécité de ce mécanisme ?
Et si il est vraiment aveugle, et bien, je préfére confier la mission de contrôle un controleur borgne et imparfait (politque que mon vote pourra sanctionner), à un controleur aveugle (économique, que mon vote ne pourra pas sanctionner).
L'économie ne devrait pas diriger la société.
Marrant camarade Jean-Luc d'essayer de nous affubler d'un qualificatif social-libéral que l'on combat à l'intérieur du PS. Le social-libéralisme vois-tu est le Jospinisme et c'est notre premier adversaire vers 2012.
Ce n'est pas parce que nous sommes ouverts à toutes les bonnes volontés démocratiques et républicaines de gauche que nous sommes centristes. Nous sommes fiers d'être socialiste et le projet de SR est profondément socialiste. C'est d'ailleurs la raison essentielle qui fait que le PC, qui a participé au bilan, ne veut pas s'enterrer avec le NPA.
Bienvenue à toutes les volontés progressistes et humanistes au côté de Ségolène Royal pour un socialisme de combat!