02fév 10
H ier soir lundi, j'étais à Sciences po pour une conférence richement fréquentée. Il y était question de la guerre d'Afghanistan. Ca me fait un entre acte avant de parler de l'étonnante semaine passée en politique intérieure. Mais la guerre perdue des américains c'est aussi de la politique intérieure, non?
SCIENCES PO, MAZETTE ! QUELLE BONNE TRIBUNE !
Je ne me rappelle plus quand j’ai reçu l’invitation pour participer à cette conférence à Sciences Po. J’ai dit oui. Le sujet c’était l’Afghanistan. Je crois que j’ai eu confiance parce que le modérateur, comme on dit a présent, était le journaliste David Abiker que je n’ai encore jamais vu dans le rôle du poseur de piège à loups. Et là, que se passe-t-il ? Toc ! ça me revient ! Qui était aussi de la partie ? Siiiii ! Dominique de Villepin ! Lui-même ! Tout fraîchement décrucifié ! On imagine la cohue ! Journalistes, photographes, plus une nuée d’étudiants et même quelques lycéens. Jean Glavany représentait le PS, Josselin de Rohan l’UMP. Je suppose qu’il doit y avoir quelque part sur la toile un film de cette soirée. On le trouvera dans les commentaires qui suivent cette note si un ami lecteur-acteur de ce blog l’a trouvé. Et moi, sitôt que j’en dispose, j’ajouterai le lien à cet endroit. Je trouve cette soirée très intéressante. Jean Glavany et Josselin de Rohan ont défendu un point de vue voisin. En gros, un : on a bien fait de commencer ça. Deux : ce n’est pas une réussite du tout que cette opération (ça c’est davantage Glavany que De Rohan ). Trois : on ne peut pas partir comme ça « tout d’un coup ». Quatre : donc on doit rester mais prévoir de s’en aller. Je laisse le lecteur se demander si de Rohan a répondu à la question de savoir pourquoi le président alors candidat avait dit que, lui élu, il retirerait les troupes d'Afghanistan. Je laisse de même le silence plutôt que de demander à Glavany pourquoi s'il s'agit de stabiliser la région et si tous les pays riverains nous demandent, selon lui, de rester pourquoi aucun d'entre eux n'a pris la moindre participation à l'intervention et à l'actuelle "pacification".
De l’autre côté de la scène, à la gauche du président modérateur David Abiker, de Villepin et moi. De fait, Villepin et moi, chacun dans notre langue comme l’a dit Abiker, avons dit de même des choses encore plus voisines. Je laisse les spécialistes approfondir l’étude comparée de nos propos. Je vais me contenter de donner quelques uns de mes arguments en faveur du retrait des troupes françaises hors d’Afghanistan.
GEOPOLITIQUE DU REEL
En géo-politique, la géographie commande la politique. Géographie physique, géographie des ressources disponibles, géographie des puissances. Et la politique vient en appui ou en révolution de ces hiérarchies. On ne peut rien comprendre à la guerre d’Afghanistan si on ne commence pas par voir que ce pays est le point de passage obligé pour sortir le gaz et le pétrole de la caspienne vers les zones sous contrôle «occidental» plutôt que vers la Russie, ou la Chine ! Chacune des puissances a sa stratégie qui correspond au parcours du pipe line qui le concerne. Je suppose qu’il n’est pas nécessaire d’expliquer pourquoi l’accès aux réserves d’énergie est devenu une question encore plus brûlante depuis que la Chine et l’Inde, puissances régionales du conflit Afghan, en sont devenues de grands demandeurs ? Suivez les pipes et vous suivez la route de la guerre. Pour nous européens atlantisés, le pipe ouest sort par la Géorgie…. Clair ? Cette réalité non dite mais si primordiale explique le vide des arguments débités a longueur d’années en faveur de cette guerre. Pour s’en convaincre il suffit d’interroger les arguments mis en avant.
QUELS SONT LES BUTS DE GUERRE ?
Quels sont les motifs de guerre qui ont justifié l’intervention armée ? La réplique aux attentats du onze septembre. Mais quel rapport entre les deux ? Colin Powell avait annoncé qu’il remettrait au Conseil de sécurité de l’ONU les preuves à ce sujet. Il ne l’a jamais fait. Bien sûr. Colin Powell a une bonne tête mais c’est un menteur de première ! C’est lui qui était venu justifier la guerre d’Irak avec ses preuves bidons sur les armes de destruction massives. Donc depuis le début la légitimité de l’action militaire est plus que discutable. Dès qu’on creuse un peu on a vite fait de trouver que c’est vraiment très peu légitime. L’attentat du 11 septembre dans le cas de l’Afghanistan a fonctionné comme un prétexte. Les américains et les anglais ne se sont pas cachés d’avoir pré positionné leurs moyens un an avant l’intervention. A l’époque les négociations de la compagnie pétrolière UNOCAL venaient de se bloquer avec le gouvernement taliban. Cette compagnie peut penser être mieux considérée depuis que son consultant sur place est devenu président de la république. Les buts de guerre mille fois rabâchés étaient aussi le rétablissement des droits de l’homme, surtout ceux de la femme, et la démocratie. En ce qui concerne les droits de l’homme ça va aussi longtemps qu’ils sont compatibles avec la charia, car la cour suprême créée par la nouvelle constitution a le devoir de vérifier que les lois sont conformes à l’Islam. Comme la Constitution a été rédigée par une assemblée traditionnelle des chefs de tribus et chefs religieux on comprend que la peine de mort soit applicable aux personnes qui voudraient quitter la religion islamique. En ce qui concerne les droits des femmes il faut dire que ce n’est pas fameux et que la législation ne s’est pas améliorée ces derniers temps. Certes le viol conjugal n’a finalement pas été légalisé. Mais la version modérée de cette affaire laisse pantois. Le mari a le droit de refuser soins et nourriture à sa femme si elle lui refuse des rapports sexuels. Je ne sais pas comment un tel dispositif peut être contrôlé mais le simple fait qu’on est cru bon de légiférer de cette façon en dit long sur le genre de liberté sur lesquelles veillent nos vaillantes troupes et celles de l’empire du bien. De toute façon les femmes, depuis la libération de l’Afghanistan ne peuvent pas davantage qu’avant avoir un travail, un compte en banque sans l’autorisation expresse des hommes. Elles ne peuvent pas hériter. Mais peut-être est-ce seulement une question de coutumes locales diront les moins regardant.
LES STANDARDS OCCIDENTAUX
D’ailleurs dans le débat à sciences po, Jean Glavany a dit qu’il ne fallait pas espérer voir la mise en œuvre de nos standards démocratiques occidentaux être la condition de notre retrait d’Afghanistan sinon on serait condamné à rester là bas longtemps, très longtemps ! L’idée d’appeler ce que nous défendons des «standards occidentaux» commence une pente glissante. Je n’en fais pas la démonstration. De toute façon ce ne sont pas nos «standards» à propos de démocratie qui s’appliquent à l’heure actuelle. Loin s’en faut. On peut même se demander quel genre de standard c’est là. Il faut dire que la situation est spécialement lamentable. Les observateurs des élections présidentielles de 2009 on constaté une fraude portant sur plus d’un million et demi de bulletins de vote. Il a fallu plusieurs semaines de palabres pour que le président sortant accepte de ne pas se déclarer vainqueur de l’élection dés le premier tour. Mais, pour finir, il n’y a pas eu de deuxième tour, le challenger ayant refusé d’y participer. A présent, à l’issue de la neuvième conférence internationale sur l’Afghanistan, la ligne fixée consiste à faire un pacte avec les «talibans modérés». Est considéré comme «modéré» celui qui accepte l’argent des «occidentaux» pour arrêter de faire la guerre ! Cette politique de l'achat de la collaboration est une trouvaille très discutable, non seulement sur le plan moral mais aussi sur le plan pratique. Les commentateurs craignent qu'elle commence par provoquer une recrudescence de l'activité par tous ceux qui veulent toucher de l'argent… Grand, n'est-ce pas?
Au total les Français n’ont rien à faire en Afghanistan. Les buts de guerre ne sont ni énoncés ni leurs résultats dès lors mesurables. La situation ne conforte aucune des valeurs au nom desquelles nous sommes censés être présents. Chaque mois nos avions tirent des munitions à trois cent mille euros pièces sur des charrettes et d’improbables grottes, comme on le lit dans maints témoignages. Nous français y dépensons donc dorénavant quatre cent millions d’euros par an alors que nous en étions seulement à cent au début de l’intervention. Un argent qui serait plus utile ailleurs ou autrement, même sur place. L’aide à l’Afghanistan est dans le rapport de un à cent entre l’aide civile et l’aide militaire. L'argent européen qui va par là-bas est le cinquième poste dans l'aide mondiale de l'Union. Pour quoi faire d'utile? L’intervention a couté la vie à onze mille civils afghans et mille six cents combattants de la coalition. Bombes au phosphore et à l’uranium appauvri ont été copieusement déversées. Voila le bilan. Pour quel résultat ? Partir est légitime et urgent. D’ailleurs Obama a annoncé le début du retrait pour 2011. De quoi parle-t-on alors quand on fait mine de s’interroger sur le point de savoir s’il faut rester ! La guerre est perdue. Les «occidentaux» vont mettre en place n’importe quel équilibre précaire le temps de s’en aller. Puis aussitôt après le départ un dictateur quelconque s'installera qui se chargera du maintien de l’ordre et des bons accords à propos de pipe line. Comme en Irak.
UNE SEMAINE SANS FIN
Je veux à présent faire un petit retour en arrière sur la semaine passée en France. J’ai trouvé cette semaine tellement significative de ce qu’est devenue la scène politique en France ! Lundi : Sarkozy sur TF1. L’affaire Proglio dévore de l’intérieur la parole présidentielle. Vient ensuite une séquence grotesque de contact soit disant direct avec des personnes censées être des experts de leur dossier. Mardi, on commente. Mais personne n’a vraiment le temps de travailler le flot de bobards débités pendant la séquence où le président parlait aux « vrais gens » invités sur le plateau avec un journaliste en proie à une lourde crampe des zygomatiques. Excellent pour sourire sans trêve le bonhomme ! Mais nul pour parler. De toute façon voici déjà mercredi : nouveau sketch ! Cette fois ci le président de la République française s’exprime à Davos. C’est tout juste un titre dans le Figaro le lendemain. Pluie de truismes, cataracte de refrains éculés. Passons sur les salades à propos de la moralisation du capitalisme ! Personne ne prend ça pour autre chose qu’une parlote. Plus drôle le moment où il se plaint : «en mettant la liberté du commerce au-dessus de tout, nous avons affaibli la démocratie ». Cool ! C’est l’homme qui a écrit (puisqu’il s’est vanté de l’avoir fait à l’époque !) 47 fois le mot «concurrence» et 109 fois le mot «marché» dans le traité de Lisbonne qui parle ! Oublions car voici jeudi. C’est la fin du tome 1 de l’affaire Clearstream et, presque aussitôt le début du tome 2. Un, la relaxe de Villepin. Sarkozy furieux annonce qu’il pousse la bonté jusqu'à ne pas faire ce qu’il n’aurait pas le droit de faire de toute façon : faire appel. Dès le lendemain le parquet le fait à sa place. Deux décisions de justice deux râteaux pour le président. Pendant ces quelques jours si emblématiques, que pèse la parole surabondante du chef de l’état ? Rien. Tout le monde s’en moque. Un coup chasse l’autre. Ne flotte à la surface des souvenirs qu’une impression générale d’agitation. Il faut placer ce constat dans l’ensemble qui l’entoure. La crise s’étend. Le système politique qui repose sur le président est bloqué. Ce que dit le premier responsable du pays est considéré comme n’ayant pas de valeur. Donc pas d’importance. Personne ne se souvient de ce qu’il a dit. Et personne ne croit ce qu’il promet au hasard de son humeur et des circonstances. Tel est le contexte. Et il va encore se dégrader pour l’autorité du pouvoir. Dans quelques semaines, le camp présidentiel va subir une lourde défaite, si l’on en croit ce qui est annoncé. La magie du verbe ne fonctionnera plus puisqu’elle est usée jusqu'à la corde. Il ne sera donc pas possible de recommencer le coup des européennes. La droite et Sarkozy avaient alors fait passer l’arrivée en tête de leurs listes comme une victoire d’autant plus grande que le PS avait subi une terrible défaite. Pourtant l'UMP avait perdu sept millions de voix depuis la présidentielle. Mais cette fois ci ? Quoi ? D’autant que le PS considère qu’il a déjà gagné les vingt deux régions. Supposons que ce soit le cas, quand bien même les Verts ou nous, le Front de Gauche, pouvons cependant espérer prendre parfois l’avantage. Alors ? Qui peut croire que la droite va rester collée unie ? Surtout maintenant qu’elle dispose d’un martyr d’aussi grande classe que monsieur de Villepin. Il est donc à prévoir que la situation politique soit très instable d’ici seulement quelques semaines. Très. Car, de ce fait même, le sieur président va en rajouter. Et avec les retraites au menu, sa méthode du "rentre dedans" va faire du bruit ! Et des secousses!
Magistrale démonstration. De géopolitique, en matière aussi de droits de l’homme, n’en déplaise aux partisans du relativisme culturel, qui reproduisent, au fond, l’éternel mépris arrogant des gavés face aux opprimés et qui, maintenant, n’hésitent plus à couvrir leur morgue par un langage « de gauche » dénonçant l’impérialisme culturel « ethnocentré ».
En conclusion logique votre « Partir est légitime et urgent. ».
Mais alors pourquoi avoir appelé à manifester sur le seul « refus des renforts en Afghanistan » ? cf site du PG.
Oui aussi sur la crise au sommet réduit à une seule tête ce qu’autorise ces institutions de la V° république. L’omni président s’agite stérilement, comme vous le dites, sa magie du verbe ne produit plus d’effet. Lui, dont le pouvoir repose sur le fait qu’il avait réunit presque tout son camp derrière son unique autorité se retrouve bien fragile face à cette vague de refus qui monte y compris de son propre camp qui ne veut pas laisser la place.
« Colin Powell a une bonne tête » Clin d’œil malicieux à certaine affaire en « Septimanie » (sic !) ?
Le peuple n'écoute plus Sarkozy et regarde à Gauche. Faisons en sorte qu'il regarde vers nous en continuant la proximité et la pugnacité.
Il serait bien que vous interpelliez les médias qui ont du mal à nous passer malgré des sondages positifs comme en Corse à 12%, en Midi Pyrénée avec une alliance avec les Verts souhaité par Onesta, en Langdoc Roussillon ou dans le Nord et le Limousin. Et je ne parle pas de Chassaigne ou Marie France Beau-Fils.
Jamais aucune région n'est passé au rouge. Nous pouvons mettre sur la carte de France un peu rouge.
Sur le plan intérieur, un article intéressant qui en dit long sur la vision du président Sarkozy:
http://www.rue89.com/2010/01/26/sarkozy-dit-m-bertheloot-mais-martine-et-rex-135652
"Lundi soir, à la télévision, si vous étiez une femme, un Arabe ou un Noir, vous aviez une chance plus grande que le président de la République vous appelle par votre prénom." :)
Un suisse grand lecteur de votre blog
Dans son billet précédent, Jean-Luc Mélenchon parle d'un accord "préalable" avec les Verts en Languedoc-Roussillon pour le second tour
En réalité, l'accord "préalable" actuellement recherché par EE (et non Les Verts) est un accord en vue du premier tour avec...le PS (d'Hélène Mandroux et de MA).
Cette stratégie -purement électoraliste- d'un accord "privilégié" avec Les Verts (via DCB) n'est décidément pas cohérente. Souhaitons qu'elle ne coûte pas de voix en Languedoc-Roussillon à la liste d'union FdG-NPA qui réalise la forme d'alliance qui doit être "privilégiée".
"En ce qui concerne les droits des femmes il faut dire que ce n’est pas fameux et que la législation ne s’est pas améliorée ces derniers temps"
Quoi! Le port de la burqa n'a toujous pas été interdit?8)
"Qui peut croire que la droite va rester collée unie ? Surtout maintenant qu’elle dispose d’un martyr d’aussi grande classe que monsieur de Villepin."
Un "accord préalable" avec l'homme du CPE se dessinerait-il en vue du second tour de la présidentielle de 2012? 8)
L'affaire clearstream à évidemment un rapport avec les USA.
Gergorin est membre de la Fondation Franco Américaine, EADS finance cette fondation dont le but est de conserver le coté atlantiste de la france.
http://www.frenchamerican.org
Il ne Faudrait pas se tromper et réduire ce combat à un simple conflit d’ambition. C’est de l’opposition entre deux courants de la droite française dont il s’agit ; une opposition qui divise le pays depuis l’affrontement entre Edouard Balladur et Jacques Chirac, un choc qui dépasse les enjeux franco-français depuis le discours de Dominique de Villepin au Conseil de sécurité de l’ONU pour défendre le droit international face, tandis que Nicolas Sarkozy affichait sa proximité avec George W. Bush.
Cette affaire a été montée de toutes pièces par le cabinet londonien Hakluyt et Co. Il est désormais établi que l’un des condamnés, Jean-Louis Gergorin, tenait ses informations de ce cabinet, pourtant les juges d’instruction n’ont pas voulu envisager qu’Hakluyt et Co ait pu organiser la manipulation. Et pour cause : ce cabinet, notoirement lié à la CIA et au MI6, est notamment administré par le beau-père par alliance de Nicolas Sarkozy.
Actualités afghanes
Je remercie Jean-Luc Mélenchon d’avoir rappelé sur son blog l’existence, l’importance et l’incohérence de la guerre afghane.
Etant seule à en parler, j’ai souvent eu l’impression d’introduire un chignon dans dans la soupe des commentaires de ce forum.
Et de n’intéresser personne.
L’incohérence est bien démontrée par Jean-Luc Mélenchon.
Cette guerre humanitaire, comme les précédentes, vise à créer de nouveaux parcours de pipe-lines en provenance de la Caspienne et en direction de l’Océan Indien, dans une région extrêmement accidentée. Les facilités de sabotage y sont poussées au maximum.
Une autre guerre humanitaire avait été déclenchée par Clinton le 24 mars 1999, soi-disant pour sauver d’un génocide des dizaines de milliers d’Albanais Kosovars. En réalité, il fallait un pipe permettant d’éviter que le pétrole de Bakou qui transitait par la mer Noire, puis par le piège à pétroliers de la mer de Marmara, soit pris en charge par le port bulgare de Bourgas, traverse la Macédoine, le Kosovo pour déboucher en Albanie dans le port de Vlores, sur l’Adriatique. Avec, pour protéger le pipe, deux routes de part et d’autre et une ligne de chemin de fer. Les plans de ce qu’on a appelé Corridor VIII ont été conçus bien des années avant l’attaque héroïque et humanitaire de Clinton, en mars 1999.
Il s’est avéré que le maintien de l’ordre dans ces régions montagneuses était extrêmement difficile. Les Américains en profitèrent pour construire une de leurs bases les plus fortes de la planète : Camp Bondsteel. La Bulgarie et la Macédoine s’étaient mis à la besogne pour commencer les travaux du Corridor. L’instabilité de la voie a fait, au moins momenanément, abandonner le projet. Si le Corridor VIII vous intéresse, visitez le site Secretariat Corridor 8 ; les Bulgares y croient toujours. Entretemps, cette voie a été remplacée par la construction d’un très long pipe traversant la Turquie et réunissant directement Bakou
au port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée ; cet oléoduc est en plein fonctionnement.
Tout ce rappel pour montrer la jobardise de ceux qui voudraient créer une sorte de corridor VIII traversant l’Afghanistan, où les difficultés de protection rencontrées au Kosovo devraient être envisagées sur une échelle beaucoup plus grande.
Je reprends le texte de Jean-Luc Mélenchon : « Au total, les Français n’ont rien à faire en Afghanistan. »
Je me permettrai de compléter : « Et l’Europe non plus ».
La guerre d’Afghanistan est un mauvais prétexte pour justifier le maintien de l’OTAN, qui coûte à l’Europe, et particulièrement à la France, des dépenses qui vont suivre une progression géométrique, sinon exponentielle.
Tout ceci sans parler du drame humain qui se joue dans les populations afghanes qui n’ont ien fait pour mériter leur situation.
En attendant, les Occidentaux s’attirent la haine des peuples musulmans (voir dans le forum précédent les phrases du regretté Howard Zinn à ce sujet (post 100).
D’après AFP, Villepin a appelé la France à engager un processus de retrait d'Afghanistan (titre). Jean-Luc Mélenchon ne l’a peut-être pas suffisamment précisé dans son texte.
Sur le terrain :
Lundi, quatre soldats étrangers, dont un Américain, ont été tués hier lundi.
« l'insurrection des talibans, qui gagne en intensité et s'étend dans tout le pays. »
(Romandie News
http://www.romandie.com/infos/news2/100201193731.3h0a5eik.asp)
Rassurons-nous sur les buts humanitaires de cette guerre :
Anders Fogh Rasmussen, Secrétaire général de l’OTAN assure que 40.000 soldats arriveront en renfort pour soutenir l’ISAF (Force internationale d'assistance et de sécurité en Afghanistan), qui « a pour mission d'aider le gouvernement afghan à maintenir "un environnement sûr et sécurisé" et à "faciliter la reconstruction" du pays. ».
http://fr.rian.ru/world/20100201/185971666.html
bonjour,
la guerre n'a jamais rien résolu ! Cette guerre n'aura fait que des morts et de la destruction.................mais les idées profondément ancrées au fin fond des mémoires en ressortent confortées et démultipliées, et tout cela n'apportera rien de positif dans l'avenir !
Pour en revenir à la politique interne, il n'y aura pas que le sujet des retraites pour alimenter le foyer de la résistance, car ce matin a été annoncé sur les ondes que : "Les FOCTIONNAIRES seraient licenciables et ceci même sans motif grave !
Il va y avoir su sport dans le pays !! :)
J'étais présent à la conférence et vous m'avez convaincu ! Merci pour votre sens du discernement et du mot juste. Un verbe clair et argumenté qui se différencie de l'habillage villepiniste ou des approximations rohanistes (qui s'est d'ailleurs trompé sur le nombre de morts en Afghanistan).
On m'a envoyé la vidéo de l'intervention de villepin : http://www.dailymotion.com/video/xc2td0_il-faut-engager-un-processus-de-ret_news
@ caponeal
"L’affaire clearstream à évidemment un rapport avec les USA."
Voulez-vous dire que c'est avec l'homme de clearstream qu'un "accord préalable" est envisageable en vue du deuxième tour de la prochaine présidentielle?
D’après la source étasunienne « gauchiste » Clearing House, 123 civils pakistanais ont été tués en janvier 2010 par des drones prédateurs, pour abattre 3 leaders d’Al-Qaida.
La même source affirme que 1,618 soldats étrangers sont morts depuis 2001 en Afghanistan, en se référant au site http://icasualties.org/oef/
« Il n’y a pratiquement aucunes espèces d’outrage – torture,emprisonnement sans procès, assassinat, bombardement de civils - qui ne changent de couleur morale lorsqu’elles sont
commises par « notre côté ». Les nationalistes non seulement ne désapprouvent pas les atrocités commises par
« leur côté », mais ont une remarquable capacité pour ne jamais en avoir entendu parler ». Georges Orwell.
Orwell est surtout connu pour 1984. Mais il avait participé activement à la guerre d’Espagne, du côté républicain, bien entendu.
La carte de la démocratie...
@Le prolo du biolo (#110 fil précédent)
Tout militant ayant un peu de bouteille connaît très bien ces ratonnades au faciès et post-manifs contre les manifestants (ou supposés tels) isolés
Encore un fantasme qu'il serait probablement intéressant d'étudier en profondeur. En dehors des casseurs de tout poil, il y a à chaque manif quelques dizaines d'interpellations tout au plus sur plusieurs milliers de manifestants (et si tu inclus les "supposés tels", là t'es dans les centaines de miliers). La plupart des militants, quelque soit leur "bouteille", ont une probabilité fort réduite d'expérimenter une telle interpellation.
Ces deux camarades devaient avoir le look de l’emploi dans l’esprit des policiers (pourquoi sinon contrôler ces deux consommateurs attablés pacifiquement à une table de café ? les autres clients ont-ils été contrôlés eux aussi ? …)
Mais c'est quoi "le look de l'emploi" ? Qu'est-ce qui rend si différents le "look" des "militants pour l'unité de la Bretagne" par rapport aux autres consommateurs attablés pacifiquement à une table de café ?
Le fait qu’ils demandent pourquoi ils étaient contrôlés n’impliquait pas une « rebellion », tout citoyen est motivé à poser cette question sans se condamner aussi sec à une garde-à-vue.
Tout à fait. Reste à savoir s'ils se sont contentés de "poser la question", et sur quel ton. D'ailleurs, si "tout citoyen est motivé à poser cette question", rien n'oblige les forces de l'ordre à y répondre sur le champ.
C’est sans doute cette question qui a augmenté l’hostilité des policiers et déclenché ponctuellement les représailles, mais il est clair qu’ils étaient déjà très « énervés » pour réagir d’une façon aussi disproportionnée.
"Sans doute" ? Tu sais pas ce qui s'est passé exactement, tu sais pas qui a dit quoi à qui... et tu peux tirer "sans doute" des conclusions et attribuer des responsabilités ? Chapeau...
@Claude PG35 (121 dernier fil)
Mais, pour avoir fait l’objet il y a des années de ce genre de contrôle (y compris à la terrasse d’un café alors que les autres consommateurs n’étaient pas contrôlés, eux), je suis bien placé pour savoir sur quels critères se font lesdits contrôles.
Je serais passionné de savoir "sur quels critères se font ces contrôles". Pourrais-tu nous éclairer ?
@ carlo
Pour bien comprendre l'enjeu de clearstream il faut analyser les 2 droites que nous avons en france, l'une est gauliste et s'oppose à l'atlantisme et l'autre lui est complétement soumise, c'est d'ailleurs cette dernière soumise qui fréquente les think thank américain, à cela on peux y ajouter ceux de la gauche bobo ou les anciens troskystes recrutés après la guerre froide afin de lutter contre l'empire russe.
L'europe est une création américaine, les USA utilisent de toute leur influence pour maintenir cette europe sous son commandement. Pour en savoir plus je vous invite vivement à consulter les confrences de Francois Asselineau, ancien proche de pasqua : http://www.dailymotion.com/playlist/x17954_CAPONE13000_qui-gouverne-le-france
Attention c'est sans appel !
Au-delà de l'enjeu Sarko-Villepin, Atlantistes-gaullistes, Clearstream ça reste d'abord le symbole du capitalisme financier triomphant... le plus opaque. J'en profite pour remercier Denis Robert pour tout ce qu'il a fait.
Clearstream, en Europe, dans un pays où le ministre de la justice est aussi celui de l'économie...
Je viens d'écouter le speech de de Villepin à Sciences Po (merci à Philippe) et je comprends mieux pourquoi Jean-Luc Mélenchon n'a pas insisté sur son contenu. Effectivement, de Villepin a parlé de la nécessité d'un processus de retrait de la France, comme le titre AFP.
Mais le tout était enrobé, comme un médicament trop amer, d'une sorte de gluten où il est question de départ sous condition, et de maintien d'une coopération qui pourrait quand même être militaire.
Cela, je crains fort que les insurgés, Talibans et autres, ne l'accepteront pas.
Le départ devrait, selon eux, être total et sans condition, avec éventuellement un retour de coopérants vraiment pas militaires.
Enfin, c'est un premier pas.
@JLM
De fait, Villepin et moi, chacun dans notre langue comme l’a dit Abiker, avons dit de même des choses encore plus voisines.
Bravo! Encore une fois, on arrive à la même conclusion: un homme "de gauche" (car Jean-Luc Mélenchon a droit sans conteste à cette étiquette, n'est pas ?) déclare lui même être plus proche d'un homme "de droite" (car nul ne contestera à Villepin cette étiquette, je suppose) que d'un homme "de gauche" comme Glavany. Savoir que X et Y sont "de gauche" tandis que Z est "de droite" ne me permet pas, en pratique, savoir si X et Y sont plus proches entre eux qu'ils ne le sont de Z... alors, à quoi ça peut bien servir ?
Les étiquettes sont en train de mourir, camarades... et si nous ne le comprenons pas, nous mourrons avec elles.
@ Descartes
Bof. On va pas refaire le coup de celui qui dit que le soleil est jaune... tu connais la musique.
Je t'attendais plutôt là-dessus: "Je laisse les spécialistes approfondir l’étude comparée de nos propos."
@ Descartes
Concernant les "étiquettes", tu le situes à quel niveau, toi, le clivage ?
Vitales toutes ces pertinentes analyses pour comprendre de moins en moins et ainsi chercher de plus en plus à voir clair. Appétit excité.
Une bonne respiration; oui ringard de parler gauche-droite, il s'agit plutôt d'être clairvoyant. Tant que chaque individu pensera compétition plutôt que coopération, instant présent plutôt que futur, objet plutôt que sujet, consommation plutôt que connaissance il y aura la guerre.
Comment ne pas se laisser entraîner par les manipulations actuelles? Il est temps d'inclure dans les débats tous ceux qui se sentent abandonnés, ils sont légions en nombre croissant, ils n'appartiennent pas à des catégories sociales distinctes, sont disséminés mais muets, abasourdis par l'absurdité ambiante, la mollesse pensante, réagissante, alors l'abattement les gagnent aussi. Les dictatures arrivent ainsi.
Il serait urgent d'utiliser des mots qui aident à retrouver le goût du combat mais pas forcément pour qu'une usine ne ferme pas si elle doit fermer, le goût du combat pour repenser une société plus saine, plus simple une sobriété matérielle s'appuyant sur la réflexion, la connaissance partagée autrement dit montrons tous ces projets locaux qui fonctionnent et réunissent les êtres vivants au lieu de les laisser se massacrer dans le seul but de vendre des armes, de s'accaparer des richesses qui s'épuisent.
Devenons imaginatifs l'utopie c'est ce qui n'est pas encore réalisé. Nous sommes à un tournant de civilisation, prenons en la mesure, les actualités sont des objets entre les mains des manipulateurs. Inventons des actions pour être digne de notre humanitude, voyons d'abord que la FRANCE est en liquidation mentale et matérielle, la sauver c'est aussi sauver l'espèrance des autres.....
Un bel article de Howard Zinn traduit en français : La légalisation de l'injustice
"Il est communément admis aux Etats-Unis que pouvoir politique et richesse sont inégalement répartis entre les citoyens. Par contre, inculquée par l’éducation dès la prime enfance et entretenue par les mass média, la conviction y est largement répandue que l’égalité devant la loi constitue l’un des principes fondamentaux du système américain, l’ultime recours. "
Lire la suite :
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2519:la-legalisation-de-linjustice&catid=6:articles&Itemid=11
Voici le lien avec la vidéo de la soirée : http://www.dailymotion.com/video/xc2td0_il-faut-engager-un-processus-de-ret_news
Réflexions autour d'un sondage.
(post 40, 4 août, fil précédent)
Font confiance pour gouverner le pays :
- A la droite : 16%
- A la gauche: 14%
- Ni à l'une ni à l'autre : 67 %
En voilà une surprise... qui n'est pas une surprise ! (Et qui confirme que, depuis 2006, rien n'a changé).
Pour la "révolution" Sarkozyste, c'est un sacré claque ! " la droite décomplexée, la droite qui agit, qui réforme, qui ose enfin !", la droite " pragmatique" comme dirait l'autre, et bien ça ne marche pas ! 16% de confiance : le bide!
Ca prouve que, fondamentalement, les gens rejettent une politique de droite qui sous couvert de "courage politique", organise la régression sociale et accentue les inégalités et que ça d'abord cela qui est jugé. ! Sans appel.
Quant à la confiance accordée à la "gauche"... tu m'étonnes ! Avec un PS définitivement incapable de proposer une alternative au désastre libéral et une "autre gauche" invisible, inapte à se rassembler, ambigüe dans ses alliances, incapable encore de faire passer un vrai projet politique auprès de l’opinion publique…..
J'en entends déjà qui vont dire: " Vous voyez bien ! ceci prouve que le clivage droite/ gauche est dépassé ! Qu'il faut le remplacer par autre chose ! "
Je suis le premier à admettre que, tel qu'il est perçu aujourd'hui, le clivage droite / gauche, en France comme partout en Europe, a perdu son sens. Puisque partout la « gauche « de gouvernement est devenue libérale, elle a perdu ses fondamentaux., sa raison d’être.
Faut-il donc « saborder « la gauche ? Comme en Italie (on a vu avec quel succès !), comme le suggère Manuel Valls…ou Descartes ?
Pour les uns, il s'agirait de substituer au libéralisme autoritaire, démonstratif, d’un Sarkozy ou d’un Berlusconi, un libéralisme plus « social », plus tempéré, plus tolérant ?
Vaste blague ! Cette fausse alternative libéralisme ferme / libéralisme souple, ça fait 25 ans qu’on nous la sert, dans toute l’ Europe. 25 ans qu’on la subit.
Cette « alternative » est clairement discréditée, rejetée … par 67 % des français.
D’autres, y compris à gauche, rêveraient de former une sorte d’arc "républicain, jacobin, patriote " face un coalition « démocrate, libérale » … Réunir en quelque sorte la France du NON au TCE, contre la France du OUI. Autre manière de faire sauter le clivage droite/gauche.
Autre illusion., selon moi, même si je reconnais qu’elle a pu un instant me tenter;
Outre que je ne suis pas prêt à abandonner le mot " démocrate " à nos adversaires, il y a entre certains « républicains -patriotes » et moi des incompatibilités éthiques, « culturelles », d’identité profonde qui me semblent, pour l’instant, indépassables.
Alors « à gauche quand même « ? « A gauche toute ! » ? « Revitaminer la gauche »,? comme dirait le PCF.
La gauche n’a pas besoin d’être revitaminée. Elle a besoin de se réinventer, de sortir de ses contradictions et - j’en conviens - de ses propres caricatures, de ses réflexes « pavloviens » comme l’a dit fort justement Descartes.
(Parfois, il lui arrive de dire des chose justes).
Vaste chantier pour cette autres gauche à la fois " retrouvée " et " réinventée. "
Sur cette question, je tenterai de prolonger ma modeste réflexion dans un prochain post. Pour ceux que ça intéressent…
(Faut bien essayer d'assumer son rôle de "citoyen engagé" ! Même quand la Science et les lumières vous manquent un peu...)
Sondages...
"L’affaire des enquêtes d’opinion payées par l'Elysée n’aura finalement pas droit de cité à l’Assemblée nationale, malgré les efforts des socialistes pour décrocher une commission d’enquête. C’est donc devant la justice que l’on en saura plus: OpinionWay et Patrick Buisson ont en effet attaqué Marianne. Procès aujourd’hui et vendredi…"
http://www.marianne2.fr/Sondages-elyseens-le-tribunal-remplace-le-Parlement_a184605.html
@ Descartes
Autant je suis d'accord sur le fait que les étiquettes "droite" ou "gauche" ne sont plus signifiantes, autant je pense qu'il s'agit pourtant de redonner sens à ce qui est d'un discours de gauche (ou de droite, mais ce n'est pas notre problème, quoi que...). N'est ce pas une volonté délibérée du libéralisme, enfin du capitalisme dans son propre déclin, de gommer tout ce qui d'une structure puisse donner sens? Ta proposition ne va-t-elle pas dès lors abonder dans la destruction?
Ensuite, je suis malheureusement d'accord sur le constat que tu fais de l'échec de la création du PG. Est-ce que pour autant le projet du PG ne reste pas pour autant pertinent: faire le lien entre la radicalité et la responsabilité qui traversent les courants de la gauche?
Autre question: est-ce que la structure "parti" est - pour le moment - opérationnelle? Doit-on privilégier des structures plus souples, peut-être locales, qui puissent unir lien au mouvement social (je sais, l'expression n'est pas la bonne) et réappropriation culturelle d'un processus révolutionnaire?
@4 août (#22)
Concernant les « étiquettes », tu le situes à quel niveau, toi, le clivage ?
Bonne question, comme dirait l'autre...
Je pense que le clivage "droite/gauche" avait un sens lorsque la droite et la gauche portaient des projets politiques différents. La droite, c'étaient les valeurs traditionnelles, les institutions constituées (l'armée, l'église, l'université, etc.), le maintien d'un "ordre" ou chacun avait sa place et chacun restait à sa place. La gauche, c'était le progrès, la contestation des hiérarchies traditionnelles, la recherche du nouveau. Tout ça a été bouleversé à partir des années 1970: la droite a progressivement abandonné le positionnement conservateur pour devenir résolument "moderne" et on peut dire même "révolutionnaire". La gauche, sous les coups de la crise, est apparu au contraire conservatrice et nostalgique d'un "ordre ancien". Au final, gauche et droite ont convergé, dans les faits sinon dans le langage, vers les mêmes politiques.
Du coup, le grand clivage droite/gauche, qui était si l'on peut dire un clivage entre deux cosmogonies, a laissé la place à des multiples clivages. Et il ne suffit donc plus d'une seule étiquette pour caractériser le positionnement politique. Aujourd'hui, la position du curseur sur les gammes jacobin/girondin, républicain/démocrate, individu/collectivité, social/sociétal, nation/europe et surtout raison/sentiment nous disent beaucoup plus sur le positionnement politique d'un individu que son étiquette sur le spectre "droite/gauche".
A l'univers unidimensionnel "droite/gauche" a succédé un univers multidimensionnel. Ce qui oblige à raisonner d'une manière bien moins manichéenne, et surtout à hiérarchiser les différents paramètres. Moi qui suis un jacobin social, puis-je m'allier avec un jacobin sociétal pour lutter contre la décentralisation ?
Je n'ai pas trouvé la bonne vidéo de l'intervention à Science Po, mais les recherches m'ont fait découvrir une interview de Jean-Luc Mélenchon sur Sciences Po TV :
Quelqu'un qui se demande aussi depuis quand le Président de la RATP n'a pas pris le métro (on devrait le faire vivre sur la ligne 3bis, ou prendre la ligne 13 de la Place de Clichy en direction du nord), cela fait plaisir à voir.
@ Chaloup (27)
Non, la fondation du PG n'est pas un échec. Il est simplement en avance. Les gens qui ne savent plus distinguer entre gauche et droite sont ceux qui vivent en Europe occidentale, où une apparente prospérité semble inamovible.
Mais pour peu que les faillites se multiplient, que nous entrions dans le marasme de l'Italie ou de la Grèce, si nous ne savons faire le distinguo entre droite et gauche, pour déterminer d'où viennent les maux sociaux, nous risquons de tomber dans une phase fascistoïde qui pourrait être fort douloureuse, bien que temporaire.
Comprenez-vous pourquoi j'affirme que le PG est en avance ?
Parce que le peuple croit encore être heureux et qu'il va sortir de la crise sans trop de dommages.
@Ermler
Pour se faire une idée des proximités de NDA
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/08/06/%C2%AB-La-petite-soupe-%C2%BB
http://www.marianne2.fr/Dupont-Aignan-rallie-a-Villepin_a182631.html
De proche en proche, il ne faudrait pas se retrouver à côté de de Villiers non plus, tu en conviendras.
Ma conviction est que NDA n'est pas plus républicain que DSK.
Ni les identitaires capitalistes (fétichisme propriétaire), ni les identitaires ethnocentristes (fétichisme national ou ethnique) ne sont républicains. Pas plus les uns que les autres.
Seule la gauche VERITABLE relève le projet d'une république VERITABLE.
Le reste est une singerie, après tout, Staline a prétendu tout sa vie être communiste.
Comme quoi un énorme mensonge peut avoir beaucoup de succès.
C'est même la règle de l'histoire.
Vive la gauche!
American Nightmare :
Les Haïtiens ne sont pas morts du séisme mais de la politique américaine
"Si le désastre que connaît aujourd'hui Haïti est largement lié à la pauvreté de ce pays, les États-Unis ne sont pas étrangers à cet état de fait. Deux poids, deux mesures. Pourquoi un tremblement de terre de la même amplitude fait 60 morts en Californie, et 200.000 en Haïti ?"
Article : http://www.contre-feux.com/international/les-haitiens-ne-sont-pas-morts-du-seisme-mais-de-la-politique-americaine.php?cmpid=C03-020210-une
C'est très vrai que le coup du dépassement de la dialectique émancipation/réaction est un vieux truc fasciste.
Mon parti n'est pas la france, je ne suis pas du parti des français.
Le communisme n'est pas la xénophobie nationale, je suis plus proche d'un socialiste australien que d'un "souverainiste" français.
Quand on écoute les interviews de Cécile Duflot, quand on lit les déclarations de Noël Mamer à l'Huma Dimanche ou l'intervention de Gérard Onesta (Verts - Midi Pyrénées, vice président du Parlement européen), il est clair que les Verts sont potentiellement bien plus proches du Front de Gauche que du PS. Le distingo établi par Jean-Luc Mélanchon entre Verts et Europe Ecologie est tout à fait justifié.
Darthé-Payan, SVP peux tu me dire : que signifie pour toi » insurrection civique » ?
Merci.
@ Descartes
"Je pense que le clivage « droite/gauche » avait un sens lorsque la droite et la gauche portaient des projets politiques différents."
Justement, c'est bien parce que l'UMP et le PS (parti unique ?) a décidé de faire un programme commun depuis 83 qu'il faut refuser le ni-gauche-ni-droite !
Je te donne mon point de vue, et on pourrait demander aux participants de ce blog de faire de même:
Je reprends le gauche-droite d'il y a 200 ans: le clivage se faisait par rapport au véto du Roi. Roi/peuple.
Je remplace "Roi" par "oligarchie" (qui représente l'Argent Roi) et j'obtiens un clivage oligarchie/peuple, et par extension néo/anti-libéral, oui/non à l'Europe du fric, et même socialisme/barbarie...
@ermler (#25)
Je suis le premier à admettre que, tel qu’il est perçu aujourd’hui, le clivage droite / gauche, en France comme partout en Europe, a perdu son sens. Puisque partout la « gauche « de gouvernement est devenue libérale, elle a perdu ses fondamentaux, sa raison d’être.
Si ce n'était que ça... mais tu remarqueras que le sondage auquel tu fais référence ne parle pas seulement de la "gauche de gouvernement". La "gauche de non-gouvernement" ne paraît pas non plus inspirer beaucoup de confiance à nos concitoyens... et pourtant, difficile de lui reprocher d'être "devenue libérale", non ?
Le problème de la gauche, de toute la gauche, c'est qu'elle n'a pas de projet. Elle n'a que des "valeurs" et des pétitions de principe. Elle nage dans un idéalisme bisonoursien ou tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, à l'exception d'une poignée de méchants capitalistes à particule. Et elle évite soigneusement de se coltiner les problèmes du réel. Comment pourrait-on lui faire confiance dans ces conditions ?
Faut-il donc « saborder « la gauche ? Comme en Italie (on a vu avec quel succès !), comme le suggère Manuel Valls…ou Descartes ?
Encore une falsification ? Moi je n'ai jamais suggéré de "saborder la gauche". D'ailleurs, on ne saborde pas un bateau qui est en train de couler de lui même. Pour moi, les étiquettes "droite" et "gauche" ont perdu leur sens, que cela nous plaise ou pas. A nous de nous adapter à cette situation de fait.
Cette fausse alternative libéralisme ferme / libéralisme souple, (...) est clairement discréditée, rejetée … par 67 % des français.
Que 67% ne fassent confiance ni à la droite ni à la gauche pour gouverner le pays n'implique nullement qu'ils rejettent cette "alternative". Après tout, il se trouve dans la "gauche" comme dans la "droite" des organisations qui rejettent le libéralisme (qu'il soit ferme ou souple). Comment expliques-tu alors que ce 67% qui rejettent cette "fausse alternative" n'aient pas confiance dans ces organisations non plus ? Qu'est-ce qu'ils attendent pour prendre leur carte au NPA ?
il y a entre certains « républicains -patriotes » et moi des incompatibilités éthiques, « culturelles », d’identité profonde qui me semblent, pour l’instant, indépassables.
Ce commentaire appelle deux remarques. La première, est une question: penses-tu que les "incompatibilités" qui te séparent des libéraux "de gauche" soient plus profondes et "indépassables" que celles qui te séparent des "républicains-patriotes" de droite ? Et la seconde est un constat: si tu ne peux pas faire alliance avec les libéraux de gauche ni avec les républicains de droite, alors avec qui comptes tu t'allier pour peser dans la vie politique ?
Elle a besoin de se réinventer, de sortir de ses contradictions et – j’en conviens – de ses propres caricatures, de ses réflexes « pavloviens » comme l’a dit fort justement Descartes.(Parfois, il lui arrive de dire des chose justes).
Flatteur, va... ;-)
Hors plaisanterie, je suis ravi de voir que tu partages une idée qui me tient à cœur. Si l'on veut reconstruire une "gauche" qui ait un sens, la priorité aujourd'hui me semble-t-il est - plus que de travailler sur un "projet" - de réfléchir à une méthodologie de travail. Il nous faut retrouver des références idéologiques partagées tout en donnant aux militants les outils et l'envie de la spéculation et de la polémique raisonnée.
Pour cela, il nous faut arrêter avec cette dérive perverse (et oh combien démagogique) qu'est la glorification de l'ignorance. Il faut arrêter de porter aux nues la "parole authentique" et de rabaisser d'autant la "parole savante": le fait d'être exploité, discriminé ou opprimé ne donne pas la science infuse, et celui qui a travaillé sérieusement une question a des choses bien plus intéressantes à dire que n'importe quel "vécu". Loin de stigmatiser "ceux qui savent", il faut au contraire créer les conditions pour que leur "savoir" soit mis au service de tous. Parce que sans une véritable formation politique, les "débats" et "réunions de réflexion" ne servent strictement à rien. Et quand je dis "véritable", cela veut dire que je ne me contente pas d'une formation qui enseigne les slogans du Parti, je veux une formation qui donne les instruments de la réflexion.
Si la gauche a des "réflexes pavloviens", c'est parce qu'elle suit une règle d'économie bien connue des ethologues: lorsque qu'une espèce est incapables d'analyser une situation, sa "survie" dépend de ses réflexes. On peut quitter nos réflexes et élaborer des réponses plus fines à notre environnement à partir du moment ou l'on est capable d'analyser. Et cela vaut aussi en politique: lorsque les militants sont capables d'une analyse personnelle, les "réflexes pavloviens" tombent d'eux mêmes. Si la gauche veut "sortir de ses contradictions", il faut qu'elle commence par les analyser. Et cela, une fois encore, implique des militants capables de prendre conscience de ces contradictions et de les dépasser collectivement. Et une fois encore, on tombe sur la question de la formation et de l'éducation des militants.
Or, comme disait Roger Scruton, la condition nécessaire de toute éducation est le consensus sur un point fondamental: que le professeur sait des choses, que l'étudiant ne les sait pas, et que ces choses méritent d'être connues. La gauche se tire une balle dans le pied lorsqu'elle persuade ses militants que toutes les paroles se valent. Car si toutes les paroles se valent, à quoi bon perdre son temps à étudier ? Il doit y avoir une hiérarchie des paroles, et c'est la hiérarchie de la connaissance. Aussi longtemps qu'on n'aura pas incorporé ce fait, toute politique sérieuse de formation sera impossible. Et les militants continueront à dire n'importe quoi sans être en mesure de prendre un peu de distance et d'analyser leur propre discours.
Nous, les "vieux", nous avons une énorme responsabilité. Une responsabilité que nous trahisons lorsque nous caressons la jeunesse dans le sens du poil en lui expliquant que tout est "inédite" (remember ? le mot préféré du père UbHue), et que par conséquence ils n'ont rien à apprendre du passé. Ce n'est pas vrai: c'est l'histoire qui nous constitue. Et c'est nous, les "vieux", qui sommes gardiens de l'histoire...
Le clivage gauche droite est toujours pertinent sauf que certaines "choses" ont tendance à le rendre moins évident...
D'un côté, la droite sarkoziste brouille et enfume le débat politique en pratiquant d'une part une novlangue libérale faussement sociale et en débauchant des gens qui étaient classés à gauche d'autre part.
De l'autre côté, vous avez un PS qui est incapable de proposer une politique alternative au néo-libéralisme. L'exemple sur les retraites est frappant avec les déclarations et le rétropédalage d'Aubry... Le PS est enfermé dans le carcan de l'Union européenne, question tabou, à tel point que les directives néo-libérales de l'UE ne sont pas contestées par la direction du PS.
Enfin, n'oublions pas l'influence des médias dominants et toute cette idéologie de la surconsommation dans une Union européenne, forcément démocratique... qui organisent, au hasard, des débats Lagarde-DSK ou Copé-Lamy !
@chaloup (#27)
Autant je suis d’accord sur le fait que les étiquettes « droite » ou « gauche » ne sont plus signifiantes, autant je pense qu’il s’agit pourtant de redonner sens à ce qui est d’un discours de gauche
Je ne suis pas contre (même si je suis assez sceptique sur la possibilité de ressusciter des cadavres, et encore plus lorsque le cadavre est un squelette...). Je n'ai jamais dit que "redonner sens à un discours de gauche" fut inutile. Je me contente de constater que, hic et nunc, l'étiquette "de gauche" n'a plus aucun sens.
N’est ce pas une volonté délibérée du libéralisme, enfin du capitalisme dans son propre déclin,
Certainement pas. Le "libéralisme" et le "capitalisme" ne sont pas des êtres doués de volonté. Il faut arrêter de prêter une "intentionnalité" à des catégories qui ne peuvent pas en avoir. Cela ne fait qu'introduire un degré supérieur de confusion. Seules les personnes ont une "volonté". Les modes de production ne peuvent avoir que des mécanismes.
Ensuite, je suis malheureusement d’accord sur le constat que tu fais de l’échec de la création du PG. Est-ce que pour autant le projet du PG ne reste pas pour autant pertinent: faire le lien entre la radicalité et la responsabilité qui traversent les courants de la gauche?
Je ne sais pas. Il y a des organisations qui ont commencé sur un échec et qui ont réussi plus tard à redresser la barre. Malheureusement, je pense que le PG a un handicap sérieux pour l'avenir, qui est sa base sociologique. Toute organisation politique tend à faire plaisir d'abord aux couches d'où sont issus ses militants. Sans une véritable base ouvrière, avec une implantation minime parmi les techniciens ou les ingénieurs, le PG risque d'être l'otage des "inconnus de toujours"... c'est à dire, des classes moyennes implantées dans les secteurs de l'éducation, de la culture et des services. Ce n'est pas un très bon point de départ pour aller conquérir l'électorat populaire.
Autre question: est-ce que la structure « parti » est – pour le moment – opérationnelle? Doit-on privilégier des structures plus souples, peut-être locales, qui puissent unir lien au mouvement social (je sais, l’expression n’est pas la bonne) et réappropriation culturelle d’un processus révolutionnaire?
Personnellement, je pense que tout le discours autour des "structures souples" et du "mouvement social", c'est du pipeau. Parmi les fonctions d'un parti politique se trouve la mise en place de moyens et la garantie de l'unité dans l'action. Et cela nécessite une organisation capable d'élaborer des décisions et ayant la légitimité pour les faire appliquer.
Les "structures locales souples" c'est une expression codée pour "chacun fait, fait, fait / c'qui lui plait, plait, plait" chez lui. Et ce genre de systèmes font le jeu des "notables" locaux, qui ont l'accès aux médias.
@ lola (30)
Ton texte me ravit, et le blog de Dupont-Aignant aussi.
Car il apparaît clairement que la droite, elle aussi se divise, donc s'affaiblit.
Cet émiettement de l'opinion n'est donc pas une propriété de la gauche.
Les chances s'égalisent.
Avec toi : Vive la Gauche (la vraie)!
@lola (#32)
je suis plus proche d’un socialiste australien que d’un « souverainiste » français.
Mais dirais-tu que tu es plus proche d'un socialiste français que d'un souverainiste français ? Pourtant, lors du vote sur le traité de Maastricht, j'imagine que tu as voté (ou que tu aurais voté) comme le souverainiste, et non pas comme le socialiste... Alors pourquoi cette "proximité" avec le socialiste australien, et pas avec le socialiste français ?
Moralité: pour lola, plus le socialiste est lointain, plus elle en est proche...
@4 août (#35)
Justement, c’est bien parce que l’UMP/PS (parti unique ?) a décidé de faire un programme commun depuis 83 qu’il faut refuser le ni-gauche-ni-droite !
Lorsque les deux tiers de "la gauche" décident de faire la même politique que deux tiers de "la droite", on peut raisonnablement conclure que les étiquettes "gauche" et "droite" ne veulent plus dire grande chose. On peut le regretter ou s'en réjuir, mais c'est un fait. Et je ne vois pas l'intérêt de "refuser" les faits.
Je reprends le gauche-droite d’il y a 200 ans: le clivage se faisait par rapport au véto du Roi. Roi/peuple.
C'est une vision extraordinairement schématique des problèmes. Il y a deux cents ans, la majorité du "peuple" était royaliste. La République n'était une évidence que pour une toute petite minorité d'agitateurs parisiens. Le clivage ne se faisait pas entre le Roi et le peuple, mais entre des conceptions différentes de la souveraineté (monarchie absolue vs. souveraineté de la nation), du statut des personnes ("ordres" et "privilèges" vs. égalité devant la loi), sur les rapports entre pouvoir politique et individu (arbitraire vs. état de droit) et des rapports entre centre et périphérie (la France des "pays" vs. la nation unitaire). Et les clivages entre la droite et la gauche ont beaucoup bougé sur ces questions au cours de la révolution.
Je remplace « Roi » par « oligarchie » (qui représente l’Argent Roi) et j’obtiens un clivage oligarchie/peuple,
Et si tu remplaces "oligarchie" par "crème fouettée", tu auras un clivage "crème fouettée/peuple". Et alors ?
Les clivages, ce n'est pas un jeu combinatoire. Avant d'imaginer des clivages, il te faut te demander si dans l'histoire ces clivages ont effectivement un sens. Le clivage "oligarchie/peuple" n'a pas de sens dans notre histoire. D'une part, parce que le "peuple" inclut l'oligarchie, et ensuite parce que notre système politique ne s'est jamais organisé suivant ces lignes. Il n'y a pas eu, en France, un "parti de l'oligarchie" contre un "parti du peuple". Les "oligarchies" sont en fait aussi bien représentées à droite qu'à gauche.
Si tu veux raisonner en termes de "clivages", il faut regarder ceux qui ont été structurants dans notre histoire. Le plus structurant a certainement été "centralisateurs/localistes" (après la révolution cela devient "jacobins/girondins", mais j'utilise un autre vocabulaire pour montrer qu'il est bien plus ancien), un combat qui dure au moins depuis Louis XI.
et par extension néo/anti-libéral, oui/non à l’Europe du fric, et même socialisme/barbarie…
@pulcherie
juste pour te rassurer et t'encourager à persévérer dans ta veille "guerre en Afghanistan" que tu fait si bien sur ce blog.
je lis tes posts à ce sujet et les liens assidument, j'aurais dû te l'écrire plutôt...
Surtout dans le contexte de ce blog où décidément le sujet, même mis en avant par l'hôte du blog, semble déjà épuisé au post n° 41. Comment faire?
Die Linke a mis le retrait des troupes d'Afghanistan parmi les top priorités à toutes les campagnes électorales, depuis le début de l'intervention et aujourd'hui, le débat public après la conférence de Londres la semaine dernière a complètement tourné, le SPD et les verts, à l'époque de la décision d'intervenir au gouvernement, se tortillent pour essayer de trouver des portes de sortie sans se ridiculiser (pas facile). Et même la chancelière, malgré une posture combative, semble hésitante. De toute façon, l'intervention en Afghanistan ne disparait jamais de l'agenda politique et ceci grâce à une veille systématique des adversaires de toujours ou plus récents.
Il est vrai que la problématique militaire a une toute autre connotation en Allemagne. Mais je ne peux pas accepter le désintérêt manifeste de nous tous, progressiste et anti-impérialiste convaincus, à ce combat.
C'est tout de même en notre nom que l'on envoie des soldats là-bas (pas tous des têtes brulées), ils seraient en droit de nous demander pourquoi.
Au moment du début de la guerre en Iraq, il y avait le mouvement américain "Not in our name" qui a eu beaucoup d'écho, pourquoi pas lancer quelque-chose de similaire en France?
4 aout, descartes, ermler et tutti quanti: je m'immisce dans votre débat en citant ce que Chevènement dit en réponse à ses amis (sur son site) et où perce une forme de cynisme (ce qui ne me gêne guère, au contraire, mais surtout d'opportunisme -recouvert du manteau de l'augustinisme):
"Nous avons en effet cherché à apporter à la gauche : « la République, la nation, le respect du travail et des travailleurs, la défense des valeurs de la famille, la prise en compte du droit à la sécurité, le rempart face aux offensives sans-papiéristes, le souci de l’unité nationale et de la justice sociale, la lucidité sur la question européenne et sur l’hégémonie américaine, les dangers de la mondialisation, le redressement nécessaire de l’Ecole de la République, la défense de la laïcité, le rôle de la France dans le monde. »
Beaucoup de socialistes, je le crois, l’ont compris même s’ils n’osent pas assez le dire. Aux élections régionales, le MRC ne peut contracter d’alliance qu’avec le PS. Les Verts ont rompu avec l’héritage des Lumières. Le Front de gauche est, hélas, une « queue de comète ». À Nicolas Sarkozy, je ne fais pas de procès en légitimité, mais je vois ce qui nous sépare de son projet libéral, européiste et « occidentaliste » (cf. le retour à l’OTAN et notre suivisme en Afghanistan).
Le ciel des idées brille au-dessus de nos têtes mais nous sommes sur la terre… Alors il faut choisir ou aller cultiver notre jardin. "
@descartes
Et si Le Pen vote contre Maastricht, je suis censée être plus proche de lui que de DSK?
Toujours, tu m'opposes la gauche apparente et la droite vaguement antilibérale (je dis vaguement car NDA n'est tout de même pas communiste) pour justifier le dépassement gauche/droite.
Ma réponse est invariable: Je ne m'intéresse pas aux appartenances apparentes des uns et des autres mais aux appartenances réelles.
C'est bien pourquoi je parle toujours de la gauche REELLE, inconciliable avec les identitaires capitalistes et les identitaires xénophobes
Ni DSK, ni NDA n'incarnent l'émancipation, la gauche réelle.
Toujours m'objecter cette gauche capitaliste, est vain: je ne prends pas les mots pour les choses, Dsk et Bruni peuvent bien se proclamer à gauche: ils restent profondément identitaires et partisans de l'accumulation.
Tandis que la droite trop rapidement dite "antilibérale" est à la fin elle aussi le parti de l'identité nationale.
@ Descartes
"les deux tiers de « la gauche » décident de faire la même politique que deux tiers de « la droite » (...) Et je ne vois pas l’intérêt de « refuser » les faits."
Ils l'ont fait derrière notre dos. Encore un clivage pro/anti-peuple. Tu peux l'accepter et te résigner si ça te chante. Mais ce n'est pas irréversible. Donc laisse moi le droit de refuser.
Le clivage « oligarchie/peuple » n’a pas de sens dans notre histoire. D’une part, parce que le « peuple » inclut l’oligarchie...
Tu joues avec les mots. Me coller un vice de forme parce que ->si l'oligarchie fait partie du peuple ->alors il n'y a pas de clivage possible entre oligarchie et peuple..., c'est un peu tiré par les cheveux. De là à en déduire que l'oligarchie et le peuple, c'est pareil...stop !
"Le clivage ne se faisait pas entre le Roi et le peuple"
J'ai bien écrit que le clivage s'est fait en fonction du véto du Roi, avant de simplifier Roi/peuple. Il ne s'agissait donc pas de la population en général, mais bien de la séparation qui s'est faite à l'assemblée selon que les membres étaient anti ou pro véto. (Faut tout bien t'expliquer à toi, hein !)
Par contre j'aime bien tes exemples qui finalement sont d'actualité:
(monarchie absolue vs. souveraineté de la nation): on a vu ce qu'était devenu la souveraineté de la nation.
(»ordres » et « privilèges » vs. égalité devant la loi): Proglio, EPAD, scooter, opinionway,...
(arbitraire vs. état de droit): dépénalisation des affaires, individualisation du contrat de travail, parquet aux ordres
(la France des « pays » vs. la nation unitaire): les régions-fiefs, avec leurs seigneurs et peut être bientôt leurs lois et dérogations locales.
Finalement, on a bien cerné le clivage. Même dans cette crème fouettée.
@ Pulchérie,Julie
Puchérie,je lis tes posts,et c est par ceux ci que je m informe au quotidien sur l Afghanistan.Donc,merci.
Julie,je partage ton interrogation,sur le fait que le sujet ne suscite que peu de posts...Quand on compare aux centaines de participations sur la loi sur la burqa,ça laisse songeur...
cette guerre en Afghanistan,n a amené qu un peu plus de destruction,de régression,de corruption,dans l indifférence générale:lamentable!
@ Henri Brosse(post 107 précédent) a parlé de "polémiques hargneuses",je le rejoins,et je crois que
certain(e)s,sont partis voir ailleurs...
Qui mieux que les usa ont tiré les conséquences de l'orientation identitaire?
Ils ont compris qu'impérialisme capitaliste et impérialisme culturel doivent marcher main dans la main.
L'Afghanistan est une énième illustration de cette stratégie identitaire, anticommuniste.
@ Descartes
"Les « oligarchies » sont en fait aussi bien représentées à droite qu’à gauche."
Ou plutôt dans le ni-gauche-ni-droite que tu nous vends.