04mar 10

De l'agriculture, de la Grèce et de Vincent Peillon

Carnet de campagne du nord au sud

Cette semaine est dense comme du béton pour ce qui est de l’emploi du temps. 26950_105444376147544_100000459474010_142940_6462984_nJe ne compte d’ailleurs plus en lieux où je me trouve mais en haltes militantes pour me faire une idée de l’effort à fournir et du nombre de fiches à avaler entre les séquences. Dans cette note je survole mon parcours. J’entrerai dans les contenus à mesure que j’aurais le temps d’écrire. Ici je veux aussi et surtout parler de ce qui se passe en Grèce. Et dire un mot à propos de la reculade de Vincent Peillon face à madame Chabot.

 

DE SEQUENCE EN SEQUENCE, OSMOSE.

Ca doit être l’équivalent politique du syndrome de Stockholm. En campagne on s’identifie à tout ce qu’on voit. L’osmose n’est pas forcément mauvaise conseillère. On a le sentiment de vivre de 24519_383205289045_789689045_5166631_3784210_nl’intérieur ce qu’on découvre. On apprend donc plus vite et mieux. J’ai eu mon compte. Donc lundi une séquence Meeting à la Mutualité. Difficulté : éviter de se répéter alors qu’il n’y a pas de coordination du thème des prises de parole. Puis mardi sept haltes au salon de l’agriculture. Pur bonheur idéologique de voir l’incroyable glissement des paysans vers la critique du système du libre échange. La conférence de presse permet de faire constater le sérieux de notre travail de préparation programmatique sur les questions agricoles. Laurent Levard notre secrétaire national a fait un travail de fond avec sa commission et le cheminement du texte parmi les gens du terrain fait merveille. Au stand de la confédération paysanne nous recevons le plus beau des compliments : «peu de partis ont autant travaillé que vous sur la question ces temps ci ». On casse la croute au stand du Limousin. Nous sommes une trentaine de membres du Parti de Gauche et sept têtes de liste départementales du Front de gauche sont là. Rien n’y fera pour ce petit malin du « Républicain Lorrain ». Je ne l’ai pas vu sur place. Mais lui affirme que je suis venu au salon pour la première fois et que je fais ça à cause de 2012 ! Il est fort, le malin ! Il a tout compris. Admirable travail d’investigation. Tant pis pour le fait que nous étions déjà là l’an passé et que nous sommes venus présenter notre programme. Le lecteur du «Républicain Lorrain» ne pourrait pas comprendre. On lui sert la mouise qui est dans la tête du pisse copie qui décrit depuis son bureau des évènements auxquels il ne participe pas. C’est ça le respect du lecteur, coco ! 

GENS DU METIER

Départ en train pour Creil et diffusion sur le parvis de la gare. Forte délégation de sans papier à la situation inextricable depuis que leurs dossiers ont été dispersés entre les préfectures des lieux de résidence. Tiens ! Il y a France trois ! C’est la Picardie. Le Front de gauche est confronté à la dissidence de Maxime Gremetz. Tant pis. Le travail de recomposition de la gauche est ralenti mais il ne sera pas stoppé. Le temps travaille pour nous. Maxime a ses mérites mais c’est 24519_383205129045_789689045_5166622_3198578_nle passé.  Enfin meeting le soir à Amiens. Notre tête de liste régionale, Thierry Aury, a le pas tranquille et le cœur serein. Le reste lui sera donné par surcroit. Mes camarades du parti de gauche ont le sourire. A Amiens,  nouvel accueil en gare par le comité des camarades. Le parti de gauche est ici un parti ouvrier. Une bonne équipe dans le style posé et méthodique de cette contrée. Les camarades sont jeunes. Ceux qui me pilotent sont de jeunes agents de maitrise à la production. L’une dans une coopérative laitière ce qui me permet de reprendre le fil des questions du matin cette fois-ci sous l’angle des incroyables performances de rendement de l’agro alimentaire. L’autre dans le conditionnement de légumes. Ils aiment tous les deux leur boulot. Ils doivent trouver un peu étrange leur président de parti qui s’intéresse aux techniques de leur métier qui sont pour eux d’une totale banalité puisque c’est leur quotidien. Comme d’habitude les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils m’apprennent. On arrive sur place. Un signe : la salle est mieux remplie que pour les européennes. Sur le parvis de la réunion je serre la main à François Ruffin, l’inventeur du « fakir », le journal «local» qu’il vend avec d’autres à la porte du meeting. J’achète. Une chorale des jeunes de la gauche unitaire chante pour accueillir les participants. L’oratrice étudiante de cette formation est particulièrement brillante. Marie Georges Buffet est en forme. Comment fait-elle ? Je n’entendrais pas la suite. En effet, je suis  le troisième intervenant et sitôt fini de parler je quitte la tribune. En effet il faut courir pour attraper le train du retour, le dernier, la nuit venue. Total neuf séquences pour la journée.

L’HORLOGE COMTOISE

Mercredi matin, train pour la descente vers le sud. La lecture de la presse et des fiches pour la journée dévore mon temps et j’ai à peine le temps d’écrire. A l’arrivée le comité des camarades a le sourire un peu crispé car il va falloir rallier très vite le point de rendez vous et tout le monde sait que j’ai horreur de la voiture et de la vitesse. Moi j’aurai mauvaise grâce à raller car tous ont un métier et prennent sur leur temps pour accomplir toutes ces taches avec la précision d’horloge comtoise que mon équipe parisienne s’efforce de mettre en tout. Il est 26950_105444396147542_100000459474010_142946_1457538_nvrai que le désordre épuise. Et pour moi, l’enjeu numéro un est de tenir le coup le plus longtemps possible. On fonce vers le marché Pissevin de Nîmes. Un quartier populaire dans lequel je reconnais tant de banlieues ! Il y a  une conférence de presse à propos de la manifestation qui aura lieu samedi contre l’installation de l’entreprise Agrexco qui commercialise des produits agricoles venus des territoires occupés en Palestine. C’est un plan signé Georges Frèche. Le PS Mandroux vient de rallier le collectif qui s’y oppose. Il est vrai que la situation est étrange. Les produits importés sont en concurrence directe avec l’agriculture locale. C’est donc le contraire exact de la politique de relocalisation de l’agriculture. De plus leur compétitivité repose sur le fait qu’ils sont produits à vil prix social parce qu’ils viennent des territoires occupés. Par conséquent le label « produit d’Israël » qui permet à Agrexco de bénéficier des droits d’entrée privilégiés reconnus par la communauté européenne à Israël est usurpé. En effet l’union européenne restreint les facilités accordées à Israël lorsqu’il s’agit de produits issus des zones occupées. Il s’agit là d’une pratique constante du droit international : on n’encourage pas une occupation que l’ONU déclare illégitime. Evidemment ces arguments rationnels sont immédiatement instrumentalisés par les frèchistes qui aimeraient bien se donner le beau rôle dans un procès 26950_105444402814208_100000459474010_142948_5788288_nen antisémitisme. Ici on lève les yeux au ciel et on passe à autre chose quand les agents fréchistes essaient d’amener la discussion sur ce terrain. Avant cette conférence de presse, il y a eu une  rencontre avec des travailleurs d’une boucherie en lutte. Cinq camarades de galère que leur patron maltraite et exploite de façon lamentable les exposant pour un salaire de misère à aller et venir en chambre froide sans aucun vêtement de travail adapté. Leur courage et leur détermination sont émouvants. La discussion est si prenante que je n’ai pas réalisé qu’il pleuvait un petit crachin glacial. Je dois rentrer d’urgence à l’intérieur du café. France trois et le midi libre ne sont pas venus. Tant pis pour eux. On remonte en voiture.  

LA MISERE CACHEE

La prochaine halte est au village à Montignargnes.  Le maire et les adjointes m’accueillent. Le buffet campagnard regroupe une trentaine d’amis souriant. Ici terres communistes. On a cartonné aux élections européennes. Car depuis Nîmes, je suis ici chez moi. Je suis le député européen du coin. Ah ! Voila France trois ! C’est bon pour nous. Ils vont faire quelques images de mon camarade Revol à propos de la viticulture.  En 2008, le revenu net moyen par actif agricole a chuté de 61 % en Languedoc-Roussillon, soit le record de France de baisse Dans le Gard c’est ahurissant : -76 %. C’est la plus forte baisse de revenu par actif des départements français. Cette baisse s’ajoute aux baisses de la période 2004-2007 où le revenu net moyen par actif s’était déjà contracté de – 13 % pour la région Languedoc-Roussillon, avec une baisse de – 16 % dans le Gard. Résultat : le revenu net moyen par actif agricole est descendu à 8 000 euros par an en Languedoc-Roussillon, soit 26950_105444389480876_100000459474010_142944_8118551_nle plus bas de France (65 000 euros en Ile de France, et entre 10 et 15 000 euros dans la plupart des régions). Cela signifie qu’une majorité de viticulteurs de la région a désormais des revenus sous le seuil de pauvreté (908 euros mensuels). C’est à peine croyable mais le revenu moyen, en euros constants, est inférieur de 70 % à ce qu’il était en…. 1990 ! Donc l’étape suivante à la coopérative viticole à Montagnac est un moment particulièrement dense. On y conditionne le vin dit de pierre bleue. J’aurais mon carton de trois bouteilles pour me faire une idée. N’oublions jamais : ici c’est la première région viticole de France, en volume et en surface : 260 000 hectares. Mais il n’y a que 40 000 hectares classés en appellation contrôlée (AOC). L’essentiel de la production est donc encore en vin de pays ou de table. La région est ainsi concentrée sur les vins à petits prix et faible valeur ajoutée. Pour autant la mesure du problème posé ne se comprend qu’en comprenant  que 60 % des exploitations agricoles de la région sont des vignobles, qui occupent 30 % des surfaces agricoles de la région. Pour un Frèche, c’est trop, beaucoup trop. Il l’a dit. Pour lui deux caves sur trois doivent disparaitre. Un peu comme la pêche. Pour lui la côte à vocation à construire des «marinas pieds dans l’eau». C’est le modèle bien connu de reconversion des territoires qui conduit au désastre écologique et économique dont se régale actuellement l’Espagne ! Mais il ya aussi une dimension politique. Ici la paysannerie vigneronne est très solidaire. 70 % de la production s’effectue en coopératives ! C’est le record de France !  Environ 300 coopératives pour 3 500 caves particulières. Et derrière cette réalité politique une autre qui ne l’est pas moins, la viticulture génère ici 25 000 emplois directs. Le vin et la lutte de classe marchent ensemble. Et de même la lutte contre l’Europe libérale et Georges Frèche, l’autre calamité agricole après le capitalisme. Le président de la coopérative et les membres de son bureau qui nous ont accueillis nous font visiter. Puis on s’installe dans une petite pièce coude à coude. Le président a préparé un discours sobre et argumenté. Son débit de parole est tranquille et souriant comme toute sa personne. Mais à mesure sa voix se noue quand il dit ce qu’il a à dire de la misère qui menace. Et ses derniers mots sont pour dire qu’ici on a su faire du vin avant que l’écriture n’arrive. Tout le monde comprend que le savoir faire est un savoir. Et qu’il peut se perdre aussi. Je dis mon mot et René Revol de même avec une égale gravité. On se touche la main. Hop, c’est l’heure presque dépassée. On repart ! Le train n’attendra pas. On s’embrasse avec René et Martine et salut, chacun de son côté. 030320102974

MARSEILLE MET LE FEU !

Je saute dans le train après qu’on a fait un mini crochet pour ramener à domicile Paulette, une figure historique du communisme viticole et rural qui nous accompagnait pendant toute cette séquence. Puis c’est le train et ensuite le métro pour aller au meeting à Marseille. Sur place Jean-Marc Coppola est impérial. Sa partie est rude dans ce secteur. Mais la mobilisation est  orchestrée au millimètre. Ca va payer. Les socialistes n’ont rien à dire à part le vote utile et Vauzelle qui a une bonne tête et des pratiques tranquilles ne soulève pas davantage de passion contraire que partout ailleurs. De toute façon les socialistes sont certains de gagner et leur principal souci est de ne déclencher aucune vague. On occupe donc  le terrain tous seuls. Marie George Buffet qui conclut le meeting est en phase avec son petit monde si nombreux dans la salle qui boit ses paroles. Total cinq séquences dans la journée. Retour au pas de course pour être sûr de dormir sept heures cette nuit.

RETOUR RAPIDE

Le train encore ! Merveilleuse campagne de France qui défile à ma fenêtre ! Mes amis, l’hiver n’est pas fini, je vous le dis! Ca reste bien mouillé et froid de partout. Même dans le sud où il tombe une eau glacée qui gicle sur les vitres du train ! Le diable l’emporte ! Aujourd’hui jeudi, travail au siège du parti, note de blog et courses pour la maison car il n’y aura pas de pause cette fin de semaine. Pour l’instant la fatigue est effacée par les bons échos de campagne. S’il y a ici ou là quelques ratés je trouve que c’est un petit miracle d’être encombré de si peu de blocages alors que tout cela est si nouveau et que l’attelage des organisations unies dans notre coalition est si divers. Le fait est que ça carbure. En Languedoc Roussillon, René Revol m’explique que nous en sommes à deux cent réunions. J’ai trouvé René métamorphosé. Complètement dans le rôle et même dans la fonction. Il fera un président de région convaincant. Il n’y a plus un sujet qui lui échappe. Et en situation la poignée de main vient simplement, la blague facilement et le discours cadre bien ramassé vient comme un gant sur la main. Dans le Gard, la poigne tranquille de Martine Gayraud, la fédérale du Parti Communiste fait merveille. Les communistes coupent le souffle. Ils sont partout à la fois, village par village, rue par rue. En Provence Alpes côte d’azur il ya des paires de gifles qui se perdent vu la quantité de fachos au mètre carré ! Mais la gauche a tenu bon. Si bien que les rangs ne se sont pas rompus en face du Front national. Il y a donc ici un capital de combativité que le Front de Gauche incarne sans discussion possible. C’est le parti des travailleurs. On peut dire qu’on aura été cherché le score avec les dents !

LA DETTE, CETTE MAUVAISE BLAGUE

Cette semaine au fil des hasards de mes lectures je pêche ici et là les bonnes blagues à propos de la dette publique des Etats dans la presse. Palme d’or du mariole à monsieur Balladur, fraichement extrait de la naphtaline pour faire connaitre sa profonde pensée sur le sujet. Selon « le Figaro », grâce auquel nous sommes régalés de ce beau morceau, l’important appelle à avoir le courage d’affronter l’explosion de la dette publique. Je comprends bien qu’il s’agit d’un coup de pied de l’âne à Nicolas Sarkozy. Mais je m’ébahis que le journaliste n’ait pas pensé à faire le travail d’aller vérifier les titres de gloires de sa splendeur, Edouard le courageux, du temps qu’il était le premier ministre. Il aurait alors mesuré le culot de fer du monsieur ! Car c’est sous son autorité de premier ministre, entre 1993 et 1997 que la dette publique de la France a progressé de vingt points de PIB. Ses successeurs de droite ont vidé les caisses avec une même efficacité. Messieurs Raffarin et Villepin entre 2002 et 2007 ont fait grimper la 24064_321185427403_702252403_3564583_523403_ndette de dix points. Seuls les actuels Fillon Sarkozy ont fait mieux en moins de temps puisqu’entre 2007 et 2010, trois petites années, ils ont augmenté la dette de 17 points de PIB. Je ne mentionne ces chiffres que pour attirer une nouvelle fois l’attention sur le fait que les libéraux appliquent une stratégie méthodique d’appauvrissement de l’Etat. L’explosion de la dette publique ne figure pas comme une calamité subie dans la stratégie libérale mais comme un outil délibéré. La racine de cette explosion est un programme délibéré de diminution des ressources. L’addition en France, dans ce domaine, est prodigieuse ! Trente milliards d’allégement de cotisations sociales à la charge de l’Etat, trente autre milliards de baisses d’impôts cumulés pour les hauts revenus, soixante treize milliards de niches fiscales dont quatre vingt cinq pour cent bénéficient aux dix pour cent des foyers les plus riches. La liste est loin d’être close. Mais il y en a déjà pour plus de deux fois le déficit annuel de l’Etat.

LE CAS GREC

C’est en partant de ce genre de constat là que l’on comprend mieux quelle honte est à l’œuvre dans le cas de ce qui se passe en Grèce où les mêmes mécanismes ont fonctionné à plein régime. L’écœurement s’accroit quand on constate que le montant en cause est un besoin d’emprunt de vingt milliards d’euros de l’Etat grec ! C’est pour cette somme que les soit disant «marchés» ont déclenché un assaut pour prendre à la gorge des millions de retraités et fonctionnaires grecs ! Rien ou presque. Pour prendre un repère dans l’ordre des sommes concernées notons que c’est moins que la somme consacrée par le groupe Total au rachat de ses propres actions pour augmenter leur rendement boursier. Mais le comble est que dans le même temps, les Etats unis d’Amérique lèvent sans histoire deux mille milliards de dollars d’emprunts alors que leurs comptes publics sont dans un état cent fois pire que celui des grecs.  Et s’il fallait encore ajouter au tableau de ces turpitudes, on constatera que «les marchés» qui ont parait-il sanctionné le mauvais état de santé des compte publics grecs sont composés des même personnes qui ont aidé cette Etat à présenter ses comptes et qu’ils ont de surcroit spéculé eux-mêmes sur la chute de crédit de ces comptes ! Tel est le libéralisme et sa soi-disant main invisible bienfaisante ! Une main de voleur, rien de plus.

UN BON TEST

Ici ou là je lis que cette affaire grecque serait un test. Je le crois. Pour «l’ordre globalitaire» mondial c’en est un. Les grecs ainsi pris à la gorge peuvent-ils parer le coup qui leur est porté ? Si c’est non l’opération sera reproduite en Espagne, puis en Italie et 26950_105444399480875_100000459474010_142947_6193185_ninéluctablement en France. Il faut donc lire les évènements grecs comme un moment majeur de politique à l’intérieur de la séquence ouverte par la crise du système financier mondial. De notre côté la question posée par ces évènements ne met pas seulement au défi notre capacité à penser correctement ce qui se passe mais à nous projeter en nous demandant ce que nous ferions en situation de responsabilité. Pour moi c’est une composante incontournable du moment. Car une première analyse permet de constater que comme prévu ce système est capable de s’enrichir à partir des conséquences de ses propres turpitudes. La finance ne trébuchera pas sur ses propres dégâts. Elle ne peut recevoir de coups que par la politique. Soit les Etats se défendent et frappent soit ils baissent la tête et se soumettent. Dans ce dernier cas ce sera une punition sans fin pour les peuples concernés.

DENT POUR DENT

Sous un gouvernement du Front de Gauche, si le pays faisait l’objet d’une attaque de 040320102975cette sorte, il ne faudrait pas  considérer qu’il s’agit d’un problème économique mais d’un problème politique de rapports de force. Cela veut dire qu’il faudrait frapper à la tête, c'est-à-dire le système bancaire et les super profits. Dent pour dent œil pour œil ! La loi du talion ! En le disant à l’avance on prévient et on s’épargne bien des souffrances. Cela s’appelle la dissuasion. C’est une affaire de souveraineté nationale. Les Grecs ont consacré trop d’argent à s’armer contre les Turcs et pas assez à s’organiser pour frapper la cyber finance. Leur souveraineté nationale est davantage menacée par les banques et spéculateurs que par les Turcs ! Si les Turcs avaient violé l’espace grec comme les banques l’ont fait les Grecs auraient répliqué. Là ils ont été frappés et c’est le gouvernement lui-même qui transmet le coup sur chaque tête de citoyen ! Dans cette situation il aurait dû au contraire rendre les coups pour dissuader l’adversaire d’avancer davantage. Deuxième conséquences de ce que nous voyons. J’ai dit et répété que l’Europe du traité de Lisbonne n’était pas la solution mais le problème. A présent on voit que cette Europe là est non seulement le problème du fait de son ouverture sans entrave et par principe mais l’aggravation garantie du problème que rencontrerait un de ses Etats membres. La Grèce a eu la tête enfoncée dans l’eau par les commentaires et exigences sans fin de la Commission, et elle est empêchée de recevoir de l’aide des autres Etats à cause  du traité de Lisbonne qui l’interdit. Par conséquent dans un nouvel épisode de crise qui arriverait à notre pays, nous disposerions d’une situation où l’évidence nous permettrait de remettre en cause le traité et de proposer aux Français d’en sortir, ce qui serait beaucoup plus difficile à réaliser à froid. Troisième leçon de choses. Selon moi, compte tenu de l’état de délabrement de l’Etat grec du fait des politiques libérales de ces dernières décennies, constat qui vaut pour l’Espagne, le Portugal et l’Italie, la nouvelle saignée fragilise ces pays d’une manière qui les conduit à une situation de type latino américaine. Un bug mineur peut conduire à un blocage total. 

ATTENTION A LA DENIERE LIGNE DROITE

Dans la dernière ligne droite de la campagne électorale,  attention au 040320102989coup de Trafalgar. Et spécialement dans la dernière semaine. C’est là que va sortir l’affaire, le truc, «l’évènement de la campagne». Classique. En fin de campagne un os est jeté aux chiens. Des mois de travail sont anéantis par une émotion fabriquée sur un plateau de télé et gonflé à dessein pour des raisons d’audimat. Pendant les européennes, deux jours avant la fin  ce fut le fameux plateau de France deux avec le merveilleux système de la machine à faire des incidents mis en place par madame Arlette Chabot.  Passant d’un ring à l’autre comme une toupie, la prétendue arbitre poussait au crime, sans relâche, avec ses matchs opposant quatre séries de «face à face». Bayrou y a laissé sa chemise. Le coup monté pour faire de l’audience à n’importe quel prix avec de l’information réduite au spectacle était magistral. Avant même la diffusion de l’émission, qui avait été enregistrée en début d’après midi, sur France 2 le soir, toutes les autres rédactions avaient déjà reçu une tranche de steak saignant. Et je me vis comme les autres priés de commenter, deux heures avant la diffusion, sur une autre antenne, l’affrontement qui avait été sélectionné pour racoler les passants. Je dis bien «sélectionné» car il y avait eu plusieurs séquences « spécial chiens enragés», comme par exemple cette grosse mise en cause par Marine Le Pen et Philipe de Villiers des instituts de sondages et une altercation sur le plateau avec l’homme qui les représentait tous en quelque sorte.  

VINCENT PEILLON A TORT DE S’HUMILIER DEVANT CHABOT

Pour ma part, pour avoir dit « allez au diable » à Madame Chabot sur 040320102987ce plateau, incroyable attentat contre sa magnificence, je fus traité comme je le méritais : non seulement elle m’accabla ensuite de ses grands airs de duègne offensée sur le plateau de "Canal Plus" où je ne pouvais répondre, non seulement elle confirma sa détestation très peu professionnelle à l’occasion d’un déjeuner que je lui avais offert pour sceller la paix des braves, mais elle me rangea au mitard médiatique dont elle garde la clef dans sa cave.  J’ai disparu de cet écran de, comment dites vous, «service public», et je suis bien obligé de dire que sans les chaines privées je n’aurais accès à rien. Compte tenu des mauvais traitements et indignités qui nous sont faites sur le réseau des chaines de « France 3 » dans maintes régions il va de soi que ce n’est plus à mon adresse qu’il faut chercher quelqu’un pour défendre ce machin. Et je n’ai pas peur. Je dis à Vincent Peillon d’en faire autant ! Il gémit et se tortille pour obtenir le pardon des vaches sacrées ! Au point que le journal "le monde" lui-même rend compte de son abjuration et repentance! Quel évènement! Il devrait savoir que ça ne sert à rien, en plus d’être indigne d’un élu national ! Au cas particulier ce sera en vain. Et comme nombre de professionnels ont une pauvre estime de la madame et n’hésitent pas à le dire, on se discrédite doublement en s’humiliant pour lui complaire. Il faut tenir tête. Et taper ! D’autant qu’à force de taper dessus, de rencontre en rencontre, de post en post, de faire huer dans chaque meeting nominalement ceux qui nous agressent et se croient hors de portée, on construit leur image dans l’esprit public. Et ça paye dans le rapport de force ! J’estime que j’ai bien participé à la pression qui nous a permis d’obtenir que nous soyons présents sur France 2 non seulement à « Mots croisés » où Marie Georges Buffet nous a brillamment représenté lundi soir, mais même au journal de vingt heures samedi prochain où Marie Georges nous représentera de nouveau. Comme cette préférence de Chabot pour la femme de notre tandem du Front de gauche m’a été présentée comme une forme de représailles à mon endroit, je m’amuse de cette intimidation à deux 24064_321185427403_702252403_3564583_523403_nballes. En fait je me réjouis de voir comment la sottise vient en renfort des exigences du CSA pour permettre que les communistes soient enfin reconnus par les griots qui voulaient les faire disparaitre des écrans. Le fait que « les quatre vérités » de France 2 du matin aient annulé ses rendez vous avec moi à quatre reprises depuis un an, et que je n’ai été invité nulle part sur «France 2» pendant cette campagne ne m’impressionne pas pour un gramme. Vincent Peillon a tort de baisser les yeux. Est-il privé de parole ? Par qui sinon par ses «camarades» de parti ? Il faut tenir tête. Si l’on n’assume pas ses propres revendications quel genre de responsabilité est-on capable d’assumer ?

ELIRE LE PATRON

Vincent Peillon écrit que son fils est "meilleur que lui en politique" parce que ce dernier lui aurait recommandé de ne pas dire qu’il demandait la démission de Chabot ! Quelle dôle d’idée ! Si le député Peillon a demandé la démission de Chabot on doit penser que c’est au  nom de l’intérêt général qu’il l’a fait. S’il change d’avis c’est qu’il a des raisons de le faire et il doit dire lesquelles. La peur du vide médiatique n’est pas un motif d’action politique ou alors c’est le pire. Pour ma part j’ai soutenu Vincent Peillon plantant l’émission de promotion de Marine Le Pen parce que ses arguments et notamment sa présentation de la longue série d’émissions tendancieuses sur la présence de l’islam en France organisée sous l’autorité de madame Chabot  m’avait convaincu. Ces arguments sont-ils faux ? Y a-t-il eu du neuf depuis ? L’énormité du procédé de Peillon plantant le déroulement d’une émission était à mettre en rapport avec l’énormité de ce qu’il mettait en lumière. Sinon il aurait ét26950_105444409480874_100000459474010_142950_2351024_né inacceptable. Pour autant je ne l’ai pas soutenu dans sa demande de démission d’Arlette Chabot et j’avais dit pourquoi. Sûrement pas par faiblesse pour la dame !  J’estime que nous n’avons pas à nous mêler des nominations dans le service public, même pour remplacer des gens qui sont en état de forfaiture avancée. Ce système médiatique du service public est vicié dans son principe même. L’art des gens de cette sorte est de créer des incidents parallèles avec tantôt la droite et tantôt la gauche pour se victimiser et se draper des oripeaux du «juste milieu» : «la preuve que je ne suis ni de droite ni de gauche c’est que les deux me tapent dessus ». Habile manière de se situer hors du champ de toute critique, et de droit à la critique. La preuve de la divinité de la vache sacrée c’est justement qu’elle décide seule de s’arroger le droit de ruminer en travers de la rue. La pagaille qu’elle crée, sans conséquence pour elle, est la preuve de son statut. Pour ma part je suis partisan du fait que le directeur des chaines publiques, et son équipe, soit élu par les citoyens téléspectateurs inscrits au rôle de la redevance, qu’ils la paient effectivement ou qu’ils en soient exemptés. Je suis certain que le respect du public passera alors avant la complaisance à l’égard des puissants du moment, les règlements de compte personnels ou le noir corporatisme en vigueur. Et du moins le mandat serait-il clair, et chacun saurait à quoi s’en tenir. Quand à moi, les foucades de la matinale de «France Deux»  ne m’impressionnent pas davantage que l’ostracisation permanente par Arlette Chabot. Car, de toute façon, heureusement, j’ai accédé honnêtement aux autres matinales télévisées, celles où les responsables de l’information ne règlent pas de comptes personnels. Ceux qui s’intéressent à ce que j’ai à dire me retrouvent sans difficulté là où l’on m’invite. Par exemple dimanche soir prochain sur BFM avec Olivier Mazerolle. Pour une demi-heure. BFM est une télé où l’information monte en audience. Comme le Front de gauche. Mais pas comme les émissions de Chabot sur les minarets, les femmes voilées, et tutti quanti sur "France 2". 

Les illustrations photos de cette note sont faites avec des photos transmises par face book par des amis et camarades divers qui me les ont adressées séance tenante. Si vous avez envie d'en faire autant, n'hésitez pas. Mais de grace, assez de photo de moi, notamment à la tribune! Photographiez plutôt les gens dans la salle, les scénettes étonnantes ou émouvantes. C'est cela qui est intéressant et non pas la sempiternelle image de gesticulations que l'art du tribun (c'en est un) impose! Merci d'avance à tous!


190 commentaires à “Carnet de campagne du nord au sud”
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  1. BA dit :

    Etats-Unis : les travailleurs découragés (= discouraged workers) sortent des statistiques officielles du chômage.

    Les travailleurs découragés n'apparaissent pas dans les chiffres du chômage.

    Février 2009 : les travailleurs découragés étaient 731 000.
    Décembre 2009 : les travailleurs découragés étaient 929 000.
    Janvier 2010 : les travailleurs découragés étaient 1 065 000.
    Février 2010 : les travailleurs découragés étaient 1 204 000.

    Concernant les destructions d'emplois :

    En janvier 2010, 26 000 emplois ont été détruits.
    En février 2010, 36 000 emplois ont été détruits.

    Nonfarm payroll employment was little changed (- 36 000) in February, and the unemployment rate held at 9.7 percent, the U.S. Bureau of Labor Statistics reported today.

    Among the marginally attached, there were 1.2 million discouraged workers in February, up by 473,000 from a year earlier.

    http://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf

    Les données corrigées des variations saisonnières (= Seasonally adjusted) montrent que le taux de chômage réel est en février 2010 de 16,8 %.

    1- Le chiffre officiel : 9,7 % de chômage. C’est la rubrique « U-3 ».

    2- Le chiffre réel : 16,8 % de chômage. C’est la rubrique « U-6 ».

    http://www.bls.gov/news.release/empsit.t15.htm

  2. BA dit :

    Etats-Unis : les travailleurs découragés (= discouraged workers) sortent des statistiques officielles du chômage.

    Les travailleurs découragés n'apparaissent pas dans les chiffres du chômage.

    Février 2009 : les travailleurs découragés étaient 731 000.
    Décembre 2009 : les travailleurs découragés étaient 929 000.
    Janvier 2010 : les travailleurs découragés étaient 1 065 000.
    Février 2010 : les travailleurs découragés étaient 1 204 000.

    Concernant les destructions d'emplois :

    En janvier 2010, 26 000 emplois ont été détruits.
    En février 2010, 36 000 emplois ont été détruits.

    Nonfarm payroll employment was little changed (- 36 000) in February, and the unemployment rate held at 9.7 percent, the U.S. Bureau of Labor Statistics reported today.

    Among the marginally attached, there were 1.2 million discouraged workers in February, up by 473,000 from a year earlier.

    http://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf

  3. jennifer dit :

    Marc Malesherbe
    Non, tu te trompes, je ne suis pas pour le libre échange. Je pense juste qu'il est impossible de l'empêcher vu que toutes les économies sont interliées, que le capitalisme est transnational. Dire qu'on est contre, ne change rien à l'affaire. On ne peut pas abolir le capitalisme mondial, la mondialisation qui sont là depuis quasiment le début du capitalisme, à part une petite période de concurrence libre et non faussée du début du capitalisme (début du 19ème siècle), par décret. La division internationale du travail est quasiment l'essence même du capitalisme, et en soi-même si elle respecte l'écologie, elle n'a rien de négatif (sauf à être hypernationaliste ce que nous ne sommes pas. C'est d'ailleurs mon seul point d'accord avec Descartes et aussi Darthé Payan: oui le capitalisme a amené une progression des forces productives qui a sorti l'humanité de la misère et de la rareté). En tant que socialistes, socialisons cette division internationale du travail, en y introduisant le respect de l'environnement et la planification écologique. Mettons la au service des travailleurs et des pays pauvres (les peuples non les elites). Cela fait plus d'un siécle que la division internationale du travail fonctionne ainsi. Je suis pour rêver et avoir des utopies mais là c'est un peu trop dans l'idéalisme. C'est pourquoi la taxe tobin je n'y ai jamais cru. C'est gentillet et ça fait rêver les gens mais c'est complètement irréaliste et impossible à appliquer. Ce sont les monopoles et les transnationales qui dominent le monde. Et puis la division internationale du travail si elle est faite intelligemment, si elle est planifiée mondialement ça pourrait plutôt être positif par exemple pour résoudre la faim dans le monde. Car si nous on surconsomme (pas pour très longtemps avec la crise), il y a encore une majorité de l'humanité qui est très pauvre et beaucoup qui meurent de faim, de maladies guérissables etc...

    Je suis peut être aussi idéaliste en pensant au 3/4 du monde qui survit dans la misère (et Descartes me traiterait de "misérabiliste) lui qui ne s'intéresse qu'au 1/4 restant pour s'assurer que ce 1/4 occidental garde bien son niveau de vie et ses privilèges) mais je considère que quand on est socialiste on ne construit pas son bonheur sur le malheur de la majorité de la planète.

    Quant au protectionisme oui s'il protège de petites économies en développement, des économies socialistes mais quand même pas la France! Moi je ne défendrais pas les boîtes françaises contre les boîtes tunisiennes, venezueliennes ou chinoises. Ca ne me dit rien. Je n'ai pas cette culture de défendre le capitalisme français contre un autre. Premièrement ça ne marche pas car la loi du marché est la plus forte, deuxièmement ça engendre le chauvinisme.

    Excuse-moi, Marc, mais je ne suis pas d'accord avec ce que tu as dit sur fermer les frontières aux immigrés. J'y vois un lien avec le protectionisme. Mais je n'ai pas trop le temps d'engager un long débat là-dessus. Désolée si j'apparais un peu lapidaire.

    Cordialement

    Jennifer

  4. marj dit :

    @marc.malesherbe

    "Simplement, il y a des différences sur ce qu’on entend par régulation (être pour la « suppression » du capitalisme » voudrait dire, pour moi, vouloir supprimer toute propriété privé des moyens de production, et du capital « argent »; voir URSS de Staline, Cambodge de Pol Pot, Chine de Mao)."

    Non, être contre le capitalisme c'est pas forcément ça et non le capitalisme ne se régule pas , il se combat !D'ailleurs les 3 que tu sites n'ont pas trop de points communs à part d'avoir été des dictatures.
    D'autre part, il peut y avoir échange de biens, il peut y avoir des marchés ,sans pour cela réduire l'ensemble de la société au marché,sans pour cela qu'il y ait accumulation capitaliste . Je pense que dépasser le capitalisme ça se fera pas en un soir, mais c'est un processus qui demande de s'opposer sans concession aux logiques du capitalisme par ex en développant les services publics dans de nombreux secteurs et notamment les banques, en développant la démocratie et les prises de décision à tous les niveaux et d'abord dans l'entreprise, je pense aussi que la France est un pays qui justement grâce à ses services publics, la sécu etc est sans doute dans un mouvement de dépassement du capitalisme (même si nous sommes dans une phase de recul)...

  5. claude PG35 dit :

    Suppression d’une prime de 300 € au Centre Hospitalier Guillaume Régnier de Rennes

    Le lundi 8 mars 2010, à 14h, l’intersyndicale SUD, CGT, CFDT appelle tous les salariés du CHGR à se rassembler à l’occasion du Comité technique d’établissement.

    Forcer les salariés à financer les emplois manquants ?

  6. charlie dit :

    Madame Chabot n'a rien à faire sur le service public, elle n'a aucune équité, et par conséquent n'a pas sa place pour "orchestrer" un débat politique.
    http://www.dailymotion.com/video/xcgkvd_clash-Mélenchon-vs-chabot-décortiqu_news
    Si vous voulez écouter une émission de gauche : Daniel Mermet, du lundi au vendredi 15H-16H, cela s'appèle "là-bas si j'y suis" sur France Inter. Pour les AMG (auditeurs modestes et géniaux), il ya le répondeur téléphonique...
    Toujours sur France Inter, un éloquent reportage sur la garde à vue.
    http://ondemand.tv-radio.com/france_inter/AUTRES/AUTRES20100226.ram

  7. max dit :

    allez jean juc,comme tu dis c'est la derniere ligne droite
    fermons la tele,la radio,utilisons les journeaux pour allumer le feu,et n'ecoutons que les gens qui souffrent et qui se battent pour faire changer les choses.
    et nous arriverons completement remontes a ces election.
    etant en LANGUEDOC j'espere un sursaut des citoyens face a la "mafia'frechiste !
    et on peut compter sur RENE REVOL pour conduire ce renouveau !

  8. lepierrot dit :

    "là-bas si j'y suis" du 2 février, l'entretien avec Frédéric Lordon
    un super moment qu'il faut écouter "si on fermait la bourse ?"
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1898

  9. Claude PG35 dit :

    @Pulchérie D (18):

    T'inquiètes... Je me doutais bien qu'en plus d'être expert reconnu en mines d'uranium, en chimie, en industrie nucléaire (et en industrie tout court d'ailleurs), en démographie, en statistiques, en économie, en politique, en révolutions tiers-mondiste (il a - il nous l'a glissé - été détenu plusieurs années dans des geoles argentines), en gestion de l'eau, des transports, de l'histoire, de philosophie... et j'oublie certainement quelques-unes de ce qu'il nomme fort bien lui-même "peaux d'ânes", il ne pouvait qu'être forcément aussi expert en comptabilité.

    Bref un vrai journaliste de terrain qui collabore au Monde - il aime à s'en vanter sur son blog - mais qui doit rester dans l'anonymat de peur que son employeur, terrorisé par un si grand génie n'en prenne ombrage et le frustre de son maigre salaire :D

  10. marc.malesherbes dit :

    @ Jennifer (55)

    sur le libre-échange

    merci pour ta longue réponse, et merci de ne m'avoir ni insulté ni caricaturé.

    tu écris
    "je ne suis pas pour le libre échange"
    Si c'est bien le cas, il me paraît possible d'échanger des points de vue.

    tu écris
    "Je pense juste qu’il est impossible de l’empêcher"
    En fait c'est la question clé en politique: que pensons-nous utile et possible à un moment donné ?

    Il me semble que tu juges le protectionnisme impossible (comme la taxe Tobbin) parce que tu raisonnes au niveau mondial.
    Bien sûr que si nous attendons l'accord des USA, inutile de rêver, ce sera pas de notre vivant.

    Maintenant, il existe encore (un peu) une nation Française, avec un parlement qui peut prendre des décisions, si il le veut. Toutes mes propositions se placent à ce niveau.

    Avant de poursuivre, je vois ton objection majeure
    "mais je considère que quand on est socialiste on ne construit pas son bonheur sur le malheur de la majorité de la planète"

    Sans vouloir être désagréable, c'est exactement le discours que nous inculque le pouvoir en place (UMP et PS). Nous serions des privilégiés, des nantis, et il faudrait bien "partager" avec les peuples démunis. Tant que notre niveau de vie sera supérieur à la médiane mondiale, il ne faut pas se plaindre (tu imagines ce que cela signifie concrètement, mais je n'en suis pas sûr, car beaucoup de gens "généreux", de militants de gauche, ne seraient pas prêts à accepter de vivre aussi pauvrement, sauf en paroles. Adieu voitures, téléphones portables, trois repas par jour, et bienvenue aux taudis, à la violence, aux maffias, au chômage de masse, au machisme, au Sida sans trithérapie...).

    Mais je comprends fort bien la force de ce discours dominant. Aussi je vais essayer de l'aborder de front: est-ce le libéralisme qui a permis et va permettre de sortir les peuples de la misère ?

    Comme toujours il faut voir des réalités contradictoires. Il n'y aucun doute que la situation des Chinois, Indiens, et autres s'est améliorée. C'est apparemment un actif considérable de la mondialisation telle qu'elle a eu lieu. Mais comme toujours, il faut regarder de plus prés les "évidences".

    Ce développement s'est fait grosso modo par le développement dans les pays émergents d'une économie tournée vers l'exportation, mais à un triple prix:
    - au prix d'un grand gaspillage des ressources naturelles, et d'une grande détérioration de l'environnement. Au point que l'on ne sait même pas si cela pourra durer (ex: le réchauffement climatique, les ressources en pétrole). Il est possible, mais pas certain, que le progrès technique nous permette de continuer de cette manière.
    - au prix d'un appauvrissement et d'un transfert du chômage vers les pays développés (c'est ce qui arrive progressivement aux USA, en Europe...)
    - au prix de guerres, massacres permanents pour accéder aux ressources naturelles de plus en plus rares (ex: Irak...)

    Ce mode de développement ne me paraît pas du tout "optimal", et il me semble qu'il faut donc le remettre en cause, et commencer par chez soi.

    Maintenant ton objection principale: mettre en place un protectionnisme en France va se faire aux détriment des travailleurs Chinois et autres.
    C'est vrai si les pays émergents continuent à se développer comme aujourd'hui, par l'exportation. Mais qu'est-ce qui les empêchent de développer leur marché intérieur, en améliorant les salaires, les conditions de travail...

    Il y a donc une solution qui leur permettrait de vivre mieux, comme nous. Si ils ne veulent pas de cette solution "raisonnable", pourquoi demander aux Français de payer pour leurs mauvaises décisions ? (avec ce type de raisonnement lorsque les Allemands nous on envahis en 1940, on ne ferait pas de résistance, car ce sont de pauvres soldats allemands qui se font tuer).

    Si ces préalables de fond te conviennent, j'examinerai la "faisabilité" en m'appuyant sur J Généreux et autres.

  11. bluefacetoo dit :

    Grand merci à toi Jean-Luc de t'obstiner dans cette lutte si juste,et pourtant si souvent caricaturée ou détournée par les médias,bravo pour cette énergie communicative,continue ton entreprise de rassemblement,ton propos est limpide!

  12. marc.malesherbes dit :

    @ marj (54)

    en fait je suis d'accord avec ce que tu écris, c'est une question de vocabulaire.
    ci-dessous, je précise mon vocabulaire (mais c'est vraiment pour la forme, et je suis prêt à accepter un autre vocabulaire)

    nb1: tu écris
    "D’ailleurs les 3 que tu cites n’ont pas trop de points communs à part d’avoir été des dictatures"
    Si j’ai cité "l'URSS de Staline, le Cambodge de Pol Pot, la Chine de Mao", c’est parce qu'ils ont en commun d'avoir supprimé le capitalisme (plus de propriété privée des moyens de production, plus de propriété privée de capital argent) Et même je crois que le Cambodge de Pol Pot a supprimé partiellement le marché (au sens plus de monnaie d'échange) (à vérifier, je ne suis pas sûr)
    Il se trouve que cela a été également des dictatures sanglantes, mais je n'ai pas fait de lien de cause à effet, quoiqu’il y en ait sans doute un.
    nb2: je te trouve bien optimiste pour la France "sans doute dans un mouvement de dépassement du capitalisme" Il me semble au contraire qu'après le tournant de la rigueur des socialistes en 1983, on a été toujours plus loin vers le capitalisme mondialisé, y compris avec Jospin.

  13. claude PG35 dit :

    Puisque certains grands experts en comptabilité vantent les actifs normés par l'IFRS, lison un peu ce qu'en pensent d'autres experts - financiers ceux-là - de la Chronique Agora :

    "John Edwards gagna le titre de "l'homme le plus stupide d'Amérique" quand la presse eut vent qu'il trompait sa femme et se lançait dans la course à la présidence en même temps. Mais en 2007-2008, Edwards avait encore plus de défis quotidiens. En janvier 2007, l'industrie financière estima la valeur de Lehman Bros. -- une compagnie qu'elle connaissait bien -- à 48 milliards de dollars. Le 15 septembre 2008, l'offre s'effondra à zéro. Alors vinrent de plus inquiétantes nouvelles : la compagnie d'assurance la plus importante du monde, AIG, faisait faillite. Martin Sullivan l'avait mise au tapis, disaient les analystes. Elle avait besoin d'un renflouement de 85 milliards de dollars."

    ... "Depuis 1980, les profits du secteur financier américain en part du PIB représentèrent jusqu'à 200%. Les industriels et les dirigeants auraient pu empocher la mise et se retirer dans leur manoir de Greenwich. Mais dans le dos de ce succès hors norme grandissait une monstrueuse bosse d'auto-illusion ; les maîtres de l'univers commencèrent à croire en leur propre rire grotesque. Les marchés financiers étaient parfaits, disaient les universitaires. Omniscients et clairvoyants, ils ne pouvaient faire erreur ! Les patrons des grandes compagnies financières ont dû croire qu'ils dînaient à la table des dieux ; ils avaient l'addition pour preuve.

    Bien sûr, certains patrons de Wall Street furent plus malins que les autres. En se vendant à Bank of America, Merrill Lynch par exemple échappa à l'échafaud ; mais elle devint une pupille de la nation, à peu près comme Fannie et Freddie avant qu'ils ne soient absorbés complètement.

    L'Ancien Régime à Wall Street était dominé par seulement cinq grandes compagnies d'investissement. En à peine quelques semaines, à l'automne 2008, leurs bombes de dettes ont explosé... et la totalité de l'industrie bancaire d'investissement indépendante a disparu."

    vive l'IFRS et le glorieux Marché qui a toujours raison - tout comme son prophète, le mal (sur)nommé Descartes.

  14. Descartes dit :

    @Claude PG35 (#63)

    Puisque certains grands experts en comptabilité vantent les actifs normés par l’IFRS, lison un peu ce qu’en pensent d’autres experts – financiers ceux-là – de la Chronique Agora :

    T'as raison... quand le "site de référence" de la DGI est en panne, faut se rabattre sur quelque chose d'autre...

  15. Hold-up dit :

    @ Pierre L - Trop Cool - Merci.

  16. Hold-up dit :

    GRECE : Le pays était complètement paralysé vendredi...

    A lire :http://www.20minutes.fr/article/388982/Monde-Grece-le-chef-d-un-syndicat-a-ete-blesse-par-des-jeunes.php

  17. marj dit :

    @marc.malheserbe

    Je ne sais pas si je suis optimiste (peut-être que tous ceux qui se battent pour une société plus juste le sont de fait), mais lorsque je parle de la France, je situe cette évolution sur une période plus longue même si nous sommes, dans une phase momentanément régressive.

  18. Annie dit :

    @jennifer post 33 Donc le mettre mot est l’investissement et non le repli frileux sur le protectionisme qui s’articule avec le racisme. Tous les pays non développés sont contre le protectionisme car c’est la mort de leur économie: que ce soit en Amérique latine ou en Afrique. Instaurer le protectionisme dans l’Europe (je veux dire l’Europe riche) c’est juste permettre que le capitalisme français, allemand soit protégé des autres transnationales: c’est le protectionisme des riches. C’est aussi utopique à moins de fermer hermétiquement les frontières et replonger dans l’erreur de 29 aux USA qui a précipité encore plus la crise économique et l’a généralisée au monde. Mais les grands ne sont pas aussi stupides que cela. Dommage que notre gauche ne comprenne pas cela (à part le NPA) et se fasse la défenseuse du protectionisme qui pousse aussi au racisme.

    Je ne suis pas du tout d'accord avec le lien que tu fais entre un protectionnisme économique et le racisme, et comme te l'a pointé Marc Malesherbes, je trouve aussi que tu finis par défendre le libre échange. Nous sommes bien d'accord sur le fait que le capitalisme est transnational, d'où le mot de Jean-Luc Mélenchon dans le billet plus haut : "Le politique DOIT prendre le pas sur la finance".
    Je ne sais pas si tu as lu le livre de Emmanuel Todd "Après la démocratie" où à la fin, il argumente en faveur du protectionnisme au niveau européen : il l'articule comme développer les conditions de la remontée des salaires, car pour lui le continent européen est économiquement auto-suffisant. Il fustige les illusions de croissance infinie, et plus particulièrement l'obsession allemande pour ce qui est de la croissance chinoise. Rien de "raciste" là dedans.
    Je suis d'accord avec les revers de la médaille développés par Marc post 60 des économies de pays entièrement tournés vers l'exportation ; que dire du vol et de la fuite des cerveaux ! La bourgeoisie compradore de ces pays soutient totalement le libre échange et n'y développe pas les forces productives.
    Je trouve que fermer le débat sur le protectionnisme par anti-racisme est très simpliste.
    Sapir lui propose que la France prenne des mesures unilatérales (comme des taxes fondées sur des critères sociaux et environnementaux), qui vont dans le sens du protectionnisme, afin de lancer un immense débat au niveau européen. Ebranler les fondations européennes (et la France a le potentiel pour cela) serait un acte politique allant vers la solidarité avec les PIGS, beaucoup mieux que les raisonnements liant protectionnisme et racisme.

  19. André Assiétoi dit :

    Aux militants du PG

    Est-ce que le Parti de Gauche va également soutenir les intermittents et précaires ? Les Verts viennent de rédiger un communiqué de soutien à la CIP-IDF et à d'autres collectifs (voir ci dessous). C'est simplement un peu dommage qu'ils focalisent sur les "artistes" alors que les intermittents et précaires défendent avant tout les droits sociaux. Comme ils disent : "pas de culture sans droits sociaux !"

    Comme vous le savez sans doute, la Coordination des intermittents et précaires va être expulsée par Bertrand Delanoë, qui avait promis de la reloger. Au lieu de ça, il a porté plainte, par l'intermédiaire de la SEMAVIP (une Société d'économie mixte) avec une astreinte de 9 000 € par mois, ce qu'un mouvement de précaires est bien sûr dans l'incapacité de payer. Le procès aura lieu le 9 mars prochain.
    Vous trouverez les renseignements et vous pouvez signer la pétition de soutien ici.
    Samedi 6 mars, vous êtes tou(te)s invité(e)s à une rencontre de soutien. Programme dans l'agenda du site de la CIP-IDF.

    Et pour aller directement sur le site de la pétition, c'est ici :
    http://soutien-cipidf.toile-libre.org/

    Un lien à faire circuler par tous les moyens pour montrer lors du procès que les intermittents et précaires ne sont pas isolés.

    Voici un extrait du communiqué des Verts :

    Communiqué de presse du 04 mars 2010

    "Paris doit soutenir les artistes et non les assigner en justice.

    Pour renouer le dialogue et aider les initiatives créatives,
    la Ville doit nommer un médiateur

    La Ville de Paris a été condamnée en février à ne pas utiliser le nom « la forge de Belleville » pour le local de la rue Ramponneau. La justice a estimé que ce nom appartenait au collectif d'artistes "la forge de Belleville". La décision de la Ville de faire appel de cette condamnation atteste une nouvelle fois de la coupure entre elle et de nombreux artistes.

    Cette coupure est également attestée par l'assignation au tribunal le 9 Mars de la coordination des intermittents et précaires afin d'obtenir un jugement d'expulsion du local municipal du 14 quai de Charente.

    Danielle Fournier, co-présidente du groupe des éluEs Verts au Conseil de Paris déclare : « Plus que de procédures judicaires contre les artistes, Paris a besoin de créativité. Paris a envie d’une vitalité culturelle émanant de lieux nouveaux, sortant du conformisme et l'embourgeoisement, mêlant activités artistiques, associatives et citoyennes. »

    Hervé Morel, secrétaire des Verts Paris renchérit : « Le vœu voté par le Conseil de Paris au printemps dernier pour que Paris soit pionnier dans la mise en œuvre de l’article 101 de la loi Boutin sur l’utilisation temporaire des bâtiments en attente de projet doit être mis en œuvre »".

  20. jennifer dit :

    Marc Malesherbe

    Comme je t'ai dit je n'ai pas de temps mais je te cite un passage de Sabado du NPA qui exprime bien ce que je pense. C'est une position politique du marxisme bien connue, dont je n'ai donc pas l'exclusivité. Par ailleurs je ne suis pas d'accord avec bien des choses de cet article de Sabado. Mais voilà le passage en question:

    "3.3. Un tournant protectionniste est-il à l’ordre du jour ?

    La crise aiguise automatiquement la concurrence, pouvant la transformer même en guerre économique. Le commerce et les échanges mondiaux tendent à se contracter.

    Des déclarations de l’administration nord-américaine sur la nécessité « d’acheter américain », du gouvernement espagnol sur le « achetez espagnol » sont une indication. Les critiques de l’Union Européenne et de la présidence tchèque contre les aides de 6, 7 milliards du gouvernement français à son industrie automobile traduisent aussi cette tentation. Les contradictions internes à l’Union européenne ont empêché la mise sur pied d’un plan européen coordonné. La gestion économique en Europe est devenue avec la crise, plus nationale qu’elle ne l’était avant ; le pacte de stabilité a été mis de côté. Les oppositions Allemagne, Grande-Bretagne, France, liées aux positions spécifiques des économies de ces pays dans la division internationale du travail et sur le marché mondial, expliquent ces contradictions.

    Nous allons donc avoir des pressions, des pulsions, des tentations « protectionnistes » qui, dans des situations d’urgence, vont pousser les dirigeants de chacun des pays à préserver leurs positions, notamment au travers des initiatives politiques nationalistes, réactionnaires, voire xénophobes mais le choix des dirigeants de ce monde de poursuivre une orientation qui défende leurs intérêts de classe, implique, justement pour préserver leurs positions dans un monde globalisé, de poursuivre leur intégration dans l’économie mondiale et les institutions internationales.

    Les expériences historiques poussent d’ailleurs les classes dominantes à réfréner leurs pulsions protectionnistes. Mais l’approfondissement de la crise peut entraîner, sur ce plan, des modifications. Et cela peut provoquer des basculements dans les classes populaires où les idées nationalistes, réactionnaires, d’extrême droite peuvent resurgir. Les réactions de certains secteurs, heureusement minoritaires, du mouvement ouvrier anglais reprenant les slogans réactionnaires de « british jobs for british workers » l’indiquent.. Les « rondes » de nuits autorisées par le gouvernement Berlusconi et organisées par la droite italienne contre les immigrés, en particulier les Roumains, témoignent aussi de la poussée des idées racistes et xénophobes de l’extrême droite.

    Le mouvement ouvrier doit en tout cas se garder de toutes ces politiques « protectionnistes » ou nationalistes. Toute politique de pénalisation des peuples du sud, en particulier au travers des politiques douanières ou de taxes diverses, doit être écartée. Il faut aussi rejeter toute concurrence entre travailleurs de tel ou tel pays. La solidarité autour de revendications communes sur le plan international est une des questions décisives face à la crise."

    http://www.npa2009.org/content/crise-%C3%A9conomique-une-contribution-de-fran%C3%A7ois-sabado

  21. jennifer dit :

    Marc

    Je ne sais pas si les préalables me conviennent et comme je dis je n'ai pas trop le temps de discuter. Deux remarques: oui la Chine était tournée vers l'exportation mais depuis la crise, elle a changé d'orientation et s'est tournée vers son marché intérieur. Deuxièmement le développement de la Chine n'est pas le produit de la mondialisation mais d'une économie planifiée qui sait utiliser le capitalisme (une bonne combinaison des deux systèmes) mais le côté planifié est prépondérant et les capitaux libres marginaux à l'échelle (immense) de la Chine.
    Par ailleurs oui l'environnement a souffert et la Chine essaie maintenant de faire dans le vert, elle semble avoir compris quelque chose de cela. Mais par tête d'habitant, comparé aux USA la pollution est beaucoup moindre. C'est ce qui se dit de plus en plus dans les réunions internationales, altermondialistes et autres mais je n'ai plus les chiffres.

    Donc peut être on n'a pas assez de préalables communs pour entamer une discussion et surtout pour moi pas de temps.

  22. jennifer dit :

    désolée je voulais dire "les capitaux privés"

  23. lamotte alain dit :

    je souhaiterais plus d'explications de ta part sur le cas de la Grèce...
    d'accord, j'ai bien compris que les Etats-unis, plus endettés, pouvaient emprunter alors que les grecs non, mais quid de l'Europe?

  24. Annie dit :

    @Jennifer post 70, à propos du texte quoté du NPA : personnellement je ne le trouve pas rigoureux, car il réagit sur des slogans populistes effectivement entendus comme "achetez américain, anglais ou autre".
    Or une analyse rigoureuse de la part d'un parti anticapitaliste serait de déconstruire ces slogans en montrant qu'ils sont faux : même si tel pouvoir politique enjoint d'acheter "national", si on se réfère à la traçabilité des produits ou services et les conditions dans lesquels ils sont mis en oeuvre, on s'apercevrait de l'escroquerie du slogan (exemple des voitures françaises, dont la production et les services sont tellement morcellés, qu'on pourrait se demander comment on peut lui donner une nationalité). Comment peut-on enjoindre à relocaliser l'économie et à refuser tout débat sur le protectionnisme ?

    Ensuite quand il dit que Toute politique de pénalisation des peuples du sud, en particulier au travers des politiques douanières ou de taxes diverses, doit être écartée. Il faut aussi rejeter toute concurrence entre travailleurs de tel ou tel pays. La solidarité autour de revendications communes sur le plan international est une des questions décisives face à la crise. , je ne peux pas être d'accord.
    Déjà le premier point : les taxes qui ont été progressivement abandonnées dans les pays du Sud leur permettaient d'avoir des recettes pour financer des programme publics. Si on promouvait en France des taxes basées sur des critères sociaux et environnementaux, faudra m'expliquer comme un parti à gauche pourrait être contre ce principe. C'est dans l'idée la même chose que la clause la plus favorable qui a été mise en avant au niveau européen. Les taxes ne sont pas les causes de la conccurence entre les travailleurs, c'est leur abolition !
    Et il faudra que le NPA m'explique concrètement comment on peut faire avancer des revandications légitimes sur le plan international, même question qu'aux euro-sceptiques qui râlent contre la bureaucratie européïste, mais ne proposent pas de mesures concrètes pour sortir de ce blocage.

  25. MM dit :

    A quand un mouvement de protestation pan-européen pour protester TOUS ENSEMBLE contre les diktats de la finance qui imposent PARTOUT les mêmes mesures de destruction sociale ?
    Un même jour partout en Europe où les citoyens de chaque pays diraient enfin "BASTA ! cette crise n'est pas la nôtre, nous n'acceptons pas de la payer".
    En ce moment historique, CHAQUE peuple européen doit se sentir visé par l'offensive à l'oeuvre et y répondre COLLECTIVEMENT sans quoi, c'est chacun à son tour, dans les frontières de leurs états, que les peuples européens courberont l'échine... un à un.

  26. Reykj-on-Thames dit :

    De séquence en séquence l'osmose

    Ah oui, l’osmose …à travers la dégustation.


    A propos de la production viticole

    Le développement de la viticulture est-il compatible avec la lutte contre l’alcolisme ?

    Ces viticulteurs ont-ils essayé de créer d’autres produits à partir du raisin et de la vigne, ont-ils essayé de se reconvertir dans un autre type de culture ou d’activité préservant la nature ?

    On peut dire qu’on aura été cherché le score avec les dents !

    C’est curieux, il me semble bien que cette petite phrase a été prononcée par un homme politique de droite il y a quelque temps, un homme politique qui a réussi à se hisser au sommet.

    La dette cette mauvaise blague

    Qu’ont fait les partis de gauche pour stopper le sauvetage des banques et donc l’endettement colossal du pays ? Ne se sont-ils pas abstenus de voter au lieu de s’opposer en votant contre le sauvetage et en proposant un autre plan ?


    La Grèce


    Soit les Etats se défendent et frappent soit ils baissent la tête et se soumettent.

    Mais comment doivent-ils se défendre ?
    Je pensais que c'était la BCE qui n’était pas autorisée à intervenir et non les pays ?

    Les eurodéputés

    V. Peillon et JL Mélenchon ne sont pas invités dans les médias ? Ah bon, ce n’est pas l’impression que j’ai eue. Si V. P. et Jean-Luc Mélenchon sont moins invités en ce moment c’est parce qu’ils sont eurodéputés et qu’ils ne devraient pas s’immiscer dans la champagne électorale car il s’agit d’élections régionales, en France.

    C'est tout pour aujourd'hui.

    @ 2 - F. Parot-Abellard

    J’oubliais : vous avez raison, il ne faut jamais s’excuser face aux medias..

    Je pense que l’on doit aussi respecter les personnels des médias et leurs téléspectateurs électeurs.

  27. bastille dit :

    @jennifer Annie
    Une vulgate marxiste considérant que « les prolétaires n’ont pas de patrie » voudrait que toute suppression des frontières soit « progressiste ». Outre que ces gens là n’ont rien compris aux propos de Marx, ils ne veulent pas voir que la dite ouverture à été réalisée par les sommets de la bourgeoisie internationalisée pour qui la seule patrie est celle de son profit maximum et via des outils qu’elle s’est forgée : OMC, U.E., Banque mondiale, FMI …
    De cette économie mondialisée, partout les peuples souffrent qu’ils soient européens ou africains. A remarquer que souvent, dans ces pays, les cultures pour nourrir la population locale ont fait place à une quasi monoculture suite à la division du travail impulsée par « l’ordre économique » relayé par les gouvernements sur place, empêchant un développement harmonieux et livrant brutalement le pays au caprice du cours mondial de la production.
    Que quelques pays y aient trouvé le moyen d’un « développement » : Brésil, Inde, Chine ne change rien à l’affaire, seule une bourgeoisie (fut-elle « rouge ») grande ou moyenne y trouve son profit. Nous sommes là loin des conquêtes ouvrières : retraites, sécu, assurance chômage etc.… pour tous les salariés.
    Sauf à être très naïf, il n’y a RIEN à attendre de la mondialisation capitaliste sinon l’alignement sur le plus bas coût de production.
    Dans ce cadre, le protectionnisme sélectif qui a fourni historiquement la base du développement tant du Royaume Uni que des Etats-Unis, de chacun des pays est nécessaire, non pas pour devenir l’impérialisme dominant mais pour assurer un niveau de vie correct aux populations.
    N’es-ce pas ce que le Venezuela réalise lorsqu’il nationalise le pétrole et pousse l’OPEP à sa hausse ?

  28. Hold-up dit :

    @ M. Jean - Luc Mélenchon

    Je repensais à vos discours de meetings. Très bons. Plus particulièrement Sur vos exemples pour trouver 5 pauvres milliards pour les Retraites. N'oubliez - pas M. Mélenchon aussi d'informer les citoyens sur l'ineptie Sarkozysto- Umpiste qui voit grossir nos dépenses militaires sous la pression de l'OTAN et des USA.

    "En France, la nouvelle loi de programmation militaire 2003-2008 se donne pour objectif de faire passer la part des dépenses militaires de 1.8% à 2.2% du PIB. Le budget de la défense 2003 augmente de 6.1% par rapport à 2002, avec un montant global de 39.96 milliards d’euros. "

    Il faut qu'on cesse oui de raconter n'importe quoi aux Français. La reconquête idéologique a sonné. Elle ne s'arrêtera plus maintenant.
    Je vous recommande vivement la lecture de l'article suivant. Il renseigne sur ce qui vient si nous ne réagissons pas maintenant. Je ne vous apprendrais sans doute rien mais l'article lui a le mérite de bien exactement nous situer au point présent de l'histoire contemporaine (Merci) -

    Robert Gates : le troisième homme, le monsieur guerre des États-Unis
    http://www.legrandsoir.info/Robert-Gates-le-troisieme-homme-le-monsieur-guerre-des-Etats-Unis.html#reactions

  29. Annie dit :

    @Bastille post 75 : voilà tu as très bien cmpris c'est ce qu'ai voulu exprimer dans mes posts 68 et 73, le protectionnisme sélectif articulé autour de la défense et la promotion des clauses les plus favorables dans les droits des salariés.
    Le raisonnement du NPA considérant que des taxes douanières sont des représailles à l'égard des peuples du sud est irresponsable. Bien sûr que je suis contre les manoeuvres d'intimidation et d'embargo envers certains peuples (Cuba, Iran et autres) car ils seraient "terroristes", mais le protectionnisme sélectif ce n'est pas ça !
    Bien sûr on entend des populistes défendre le "protectionnisme culturel ou identitaire", mais aucun de ces populistes ne conçoit le protectionnisme dans le cadre de la défense des conquêtes sociales historiques.
    La bourgeoisie compradore mondialisée a eu un puissant promoteur à travers les médias et la pub mettant en avant la "tolérance Benetton" ou "coopération Benetton", mais qui n'est qu'un écran de fumée oeuvrant au dépeçage de tout ce que les luttes sociales ont conquis après guerre (chez nous le CNR).

  30. jennifer dit :

    Appel à ce que la baronne Ashton aille à Gaza au cours de son voyage au Moyen orient en mars.

    http://www.amnesty.org.uk/news_details.asp?NewsID=18653

  31. jennifer dit :

    Vidéo de Jean Luc sur la question d'Agrexco. Agrexco ce sont des agrumes et des légumes aussi et en particulier les très célèbres oranges Jaffa et avocats Carmel. Faites bien gaffe quand vous achetez de regarder la marque et de demander au magasin s'ils proviennent d'Israel. D'habitude il suffit de ne pas acheter ou de faire quelques actions de boycott symboliques dans les supermarchés. Mais là, Gearges Frêche avec son arrogance bien connue a pris l'initiative personnelle et très provocatrice de permettre l'implantation d'Agrexco dans le port de Sète.

    http://www.dailymotion.com/video/xcgqld_régionales-languedoc-roussillon-mel_news

    Juste un détail Jean Luc. Il faudrait bien préciser que les produits des territoires occupés ce n'est pas simplement la question de l'occupation qui est en cause mais surtout celle de la colonisation. 500 000 colons sont maintenant implantés dans les territoires occupés. C'est cette colonisation illégale dont même Mahmoud Abbas, le dirigeant de l'Autorité Palestinienne demande le gel immédiat pour commencer à évoquer des négociations de paix.

    Ces colonies sont prises de force par les israéliens dans les territoires occupés, avec armes et aussi le soutien de l'armée israélienne. C'est un vol des terres. Et ce sont sur ces terres volées qu'ils implantent des boites comme Agrexco. Nous ne soutenons pas la colonisation et donc nous appelons au boycott de tous les produits venant de ces terres colonisées.

    La marche contre Agrexco partira du conseil général de Montpellier aujourd'hui à 8h (déjà trop tard). C'est une manif nationale et il y a déjà 2 à 3 cars qui sont partis hier soir de Paris.

    Puis à 14H rassemblement Place Aristide Briand à Sète

    16H meeting avec notamment des palestiniens et des israéliens

    17H30 Manif au port de Sète

    Pour plus de détails:

    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8426

  32. Pulchérie D dit :

    @ Hold-up (79) et à tous les « blogueurs en général

    Il faut absolument lire l’article du Grand Soir dont tu as fourni le lien.
    Mais il est bon de rafraîchir les mémoires quant à la nature du Complexe militaro-industriel, dont Robert Gates défend les intérêts.

    Le complexe militaro-industriel
    Le danger représenté par l’évolution de l’industrie américaine vers un surarmement continu, devant être sans cesse perfectionné et augmenté, fut révélé par le Président Eisenhower, le 17 janvier 1961, lors de son discours d’adieux à la Nation. Ce fut lui qui employa pour la première fois le terme « militaryindustrial complex ».

    « In the councils of government, we must guard against the acquisition of unwarranted influence, whether sought or unsought, by the militaryindustrial complex. The potential for the disastrous rise of misplaced power exists and will persist. »
    « We must never let the weight of this combination endanger our liberties or democratic processes. We should take nothing for granted »
    (Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l'acquisition d'une influence illégitime, qu'elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d'un développement désastreux d'un pouvoir usurpé existe et persistera. Nous ne pourrons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en péril nos libertés ou nos processus démocratiques. Nous ne prendrons rien pour de l’argent).
    Ce discours, désormais historique, fut appelé le « military-industrial Complex Speech.
    Vous pouvez écouter la partie du speech où Ike exprime ses craintes sur vidéo :
    http://www.youtube.com/watch?v=8y06NSBBRtY

    Aux Etats-Unis, le complexe militaro-industriel (CMI) américain constitue un lobby composé des chefs militaires et de diverses agences gouvernementales, des responsables des industries de l'armement de l'économie des États-Unis et des parlementaires des commissions sur la Défense du Congrès des États-Unis. L'ensemble des interactions façonne l'évolution des forces armées des États-Unis par l'intermédiaire du passage des contrats de défense (Wikipedia).

    (à suivre)

  33. Pulchérie D dit :

    Suite de 84

    Evolution du complexe M-I tel que le département d’état nous la présente
    Robert Gates a annoncé en avril 2009 d'une part vouloir réduire la part des contrats privés du Département de la Défense (contrats avec les sociétés militaires privées, etc.), et d'autre part annuler une partie des programmes d'armement engagés par les administrations précédentes. Il a ainsi déclaré vouloir annuler la partie du Future Combat Systems concernant les véhicules (qui représentent 87 milliards de dollars, le programme total représentant 150 milliards).
    http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/04/06/AR2009040604049.html?wpisrc=newsletter
    (article de Dana Hedgpeth, Contracting Boom Could Fizzle Out, Washington Post, 7 avril 2009 (page A01).

    (à suivre)

  34. Pulchérie D dit :

    Suite de 85

    Robert Gates et le complexe M-I

    Nous commençons à connaître Pascal Sacré, ce médecin polygraphe qui s’est fait connaître par ses articles dans mondialisation.ca. Il est plutôt irrévérencieux vis-à-vis de la médecine, puisqu’il cite en exergue d’un de ses articles sur la »pandémie » 2009 la boutade d’Aldous Huxley :
    « La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n'est en bonne santé. »
    Cet adorateur d’Asklepios vient de publier un article dans le Grand Soir, qui me semble du plus haut intérêt : « Robert Gates : le troisième homme, le monsieur guerre des Etats-Unis », comme vous l'a annoncé Hold-up.
    http://www.legrandsoir.info/Robert-Gates-le-troisieme-homme-le-monsieur-guerre-des-Etats-Unis.html

    Résumé de ce long article

    Gates, républicain, est le ministre de la Défense d’Obama. C’est le grand copain de Rumsfeld, grand acteur dans la farce du Complexe M-I.
    Il est le troisième homme dans la ligne de succession au pouvoir suprême des Etats-Unis. Le numéro 3 de la chaîne de commandement étatsunien.
    « Le Département de la Défense, pour mener toutes ces guerres préventives contre tous ses ennemis qui veulent sans raison tant de mal à l’Occident, dilapide et vampirise une bonne partie des ressources mondiales, énergétiques (4), naturelles (eau, terres) (5), et encombre toutes les routes, toutes les voies et tous les systèmes de transport et de communication. »

    Coût de la défense :
    « Aux Etats-Unis, avant 2001, le budget de la défense restait assez stable, autour de 280 milliard de dollars entre 1998 et 2001 (7), ce qui représentait déjà dix fois le budget guerrier de la France. »
    « En augmentation constante depuis 2002, le budget du Pentagone s’approche aujourd’hui du trillion (mille milliard) de dollars, en 2010. »
    Remarque incidente : la baisse des fonds alloué au Complexe, telle qu’annoncée en avril 2009, ne semble pas aussi importante (Pulchérie).

    « Robert Gates aimerait étendre la fièvre guerrière qui touche son pays à l’Europe. Depuis quinze ans, l’Europe s’est en grande partie démilitarisée. »
    « L’OTAN est en crise à cause des Européens, qui n’ont pas suffisamment investi dans la défense et sont devenus réfractaires aux forces armées ».
    Pour Gates, il faut « culpabiliser et terroriser l’Europe ».
    Pascal Sacré déclare que : « L’ OTAN est un pacte offensif, sans loi et meurtrier, qui se réserve unilatéralement le droit de répéter son agression armée dans les Balkans et en Asie du Sud sur une échelle mondiale. »

  35. Descartes dit :

    @marc.malesherbes (#45 sqq)
    @Jennifer (#71)
    @Annie (#75)

    Je pense que dans la discussion sur le protectionnisme, il faut d'abord bien voir quelle est la problématique économique, avant d'entrer dans la question politique. Au risque de me répéter: je suis d'accord sur le fait que le politique doit primer sur l'économique. Mais "primer" ne veut pas dire "ignorer": avant de pousser sur les boutons, mieux vaut savoir ce qu'il y a derrière.

    L'opposition entre protectionnisme et libre-échange est en fait très ancienne. Pour la plus grande partie de leur histoire, les sociétés humaines ont penché plutôt du côté du protectionnisme. En effet, les gouvernements ayant été constitués sur une base territoriale, les gouvernants ont toujours cherché à favoriser les activités qui se déroulaient sur leur territoire (et qu'ils pouvaient taxer) par rapport à l'importation de produits finis (dont la production était taxée par quelqu'un d'autre). Or, cette attitude poussée jusqu'au bout entraîne un étranglement du commerce puisque chaque unité territoriale (et dans l'Europe médiévale et de la renaissance ces unités étaient très petites, à l'échelle de la cité où de la "province"...) cherche à privilégier les produits locaux et taxe fortement les produits venus d'ailleurs. Le commerce ne peut se développer qu'à partir d'accords bilatéraux ("je laisse entrer tes marchands et tu laisses entrer les miens"), des monopoles commerciaux des grandes compagnies ou la contrebande, qui est florissante tout au cours de cette période.

    C'est au 18ème siècle, avec l'explosion des Lumières et l'étude plus scientifique du cycle économique qu'on commence à réaliser que le protectionnisme ne conduit pas à une utilisation optimale des ressources. En 1701, Henry Martyn publie "Considérations sur le commerce avec les indes orientales", analysant rigoureusement le libre échange et montrant notamment combien le protectionnisme permet la constitution de "rentes mercantiles" qui enrichissent les grandes compagnies commerciales, comme la Compagnie des Indes Orientales au préjudice des consommateurs.

    Ce seront Smith et surtout Ricardo (que Marx admirait tant) qui feront la véritable modélisation économique du libre échange, avec la théorie des avantages comparatifs ("Principes de l'économie politique et de l'impôt", 1817). Cette théorie (que je ne vais pas expliciter ici, on la trouve sur beaucoup de sites, notamment sur wikipédia) aboutit à plusieurs conclusions:

    1) D'abord, que le libre-échange est toujours supérieur en termes économiques à l'autarcie, et cela même pour un pays dont aucune production ne seraient à priori "compétitive" par rapport aux autres pays (c'est un résultat contre-intuitif, et néammoins logiquement incontestable).

    2) Par contre, la théorie ne démontre pas (contrairement à ce qu'on veut faire croire) que le libre-échange soit en toute circonstance supérieur en termes économiques à des politiques commerciales intermédiaires (protectionnisme sectoriel, par exemple).

    3) La théorie ricardienne montre que si la libéralisation des échanges profite économiquement à tous les pays (y compris aux moins compétitifs), elle provoque dans chaque pays des déplacements de revenu d'une couche vers une autre. En l'absence d'un mécanisme de redistribution, l'ouverture des échanges peut donc enrichir un pays tout en appauvrissant certains secteurs de sa population.

    En tenant compte de ces éléments, la question posée me semble-t-il est de choisir entre deux modèles: l'un reposant sur le protectionnisme, l'autre sur un libre-échange associé à un Etat fort redistributeur. Dans le premier cas le gâteau à partager sera plus petit mais plus "naturellement" partagé, dans le second le gâteau sera plus grand mais il faudra un Etat vigilant pour surveiller la répartition. Ou encore mieux, un panachage des deux, une protection sectorielle pour des industries ou activités jugées stratégiques (que ce soit pour des raisons politiques ou sociales), et le libre-échange avec redistribution dans les autres activités.

    Le problème est que l'optimum économique n'est pas forcément réalisable politiquement. Dans le contexte du libre échange, est-ce que les couches sociales "gagnantes" seront d'accord pour céder leurs "gains" à cet Etat redistributeur pour les partager avec les couches sociales "perdantes" ? L'expérience de ces dernières années permet d'en douter sérieusement. Le protectionnisme est moins efficient économiquement, mais en rendant ce partage "naturel" (puisqu'il est fait par un mécanisme, et non pas par une décision politique...) il le rend plus facile à accepter. Il constitue donc peut-être une meilleure solution politique.

    Cela étant dit, tout protectionnisme repose à la base sur une division du type "eux et nous". Sans une idée de frontière, il est impossible de décider que ce qui est produit d'un côté de celle-ci n'est pas soumis aux mêmes règles que ce qui est produit de l'autre côté. Les arguments contre la libre circulation s'appliquent autant aux marchandises qu'aux personnes...

  36. dorant dit :

    Islande
    Les électeurs islandais votent aujourd'hui pour un référendum "bancaire", dont il a déjà été question sur ce blog.
    Le "non " à la responsabilité collective du remboursement des spéculateurs britanniques et néerlandais semble devoir l'emporter.
    Une première démocratique en tous cas que ce vote !

  37. dorant dit :

    Le sondage de cette fin de semaine

    Ce sondage CSA a été réalisé les 2 et 3 mars par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 820 personnes âgées de 18 ans et plus.
    Intentions de vote au premier tour :
    PS : 31 % (+1) par rapport à il y a quinze jours
    UMP : 27 % (-2)
    Europe-écologie : 14 (-1)
    FN : 9 (=)
    FdG : 6 (=)
    Modem : 5 (-1)
    Autres : 8

    Selon un autre sondage TNS, la droite parviendra à conserver l'Alsace, avec néanmoins une forte poussée en faveur du PS et d'EE.

  38. Louise dit :

    Pérégrinations du samedi, le libre échange.

    "Le premier qui contestera le libre-échange cassera la baraque",
    Emmanuel Todd, Entretien à Télérama 28 février 2007.

  39. jennifer dit :

    4 août
    Menti sur quoi?

  40. jennifer dit :

    Descartes

    Oui l'argument du "eux et nous". Sur une vidéo d'un débat au cercle Louise Michel, un orateur parle, lui, d'"égoisme" (protectionisme) En gros on se garde tout pour soi. Je ne sais pas car cela me semble assez éloigné de ce que je pense et je ne sais pas non plus s'il faut opposer comme beaucoup semblent le faire libre échange et protectionisme. Je pense que le protectionisme est d'abord une erreur de jugement économique et qu'en plus cela entraîne de la xénophobie (mais bien sûr le choix n'en est pas à cause de cela, c'est juste une conséquence néfaste).

    Bon mais pas le temps de discuter car je repars pour un tractage. Ca urge on est à J-8. Très bonne réception des tracts sauf les éternels abstentionistes et désabusés, ce matin. Encourageant. C'est mieux de jour en jour et plein de gens qui disent que de toute façon ils voteront. C'est aussi mieux que ce que j'ai vécu comme réception il y a un an. Vraiment je sens une sorte de tournant dans l'ambiance et que les gens ont envie de parler avec nous. C'est pas juste un papier dans une boîte à lettres mais des militants concrets qu'ils veulent rencontrer.

  41. carole G dit :

    @ Lamotte Alain(74)
    L Europe n emprunte pas,c est chaque pays qui emprunte en son nom propre.

  42. 4 Août dit :

    @ Jennifer

    "Menti sur quoi?"

    Menti sur les zentils bisounours de chez Carmel. Si tu ne cliques pas sur le lien que je donne, tu ne sauras pas "sur quoi"...

    http://france-israel-amities-echanges.over-blog.com/article-24784140.html

  43. Nipontchik dit :

    les célibataires mis à nu par leurs mariés mêmes
    tout ce foin sur Bayrou, le PG qui se crève à écrire 1 bouquin, et pdt ce tps là Lepage (ex ministre de Juppé) va soutenir vos amis les Verts en Alsace!

    http://www.zumbazone.com/duchamp/marcel.html

    c'est ça les joies de la politique française: des alliances douteuses ou zéro conseiller régional!
    Hay que morfar...

  44. jean ai marre dit :

    @85
    Pulchérie D
    Il ne faut pas oublier que :Les américains ont toujours combattu leur inflation par la guerre.
    Il faut toujours avoir ce théorème en tête lorsque l'on parle d'eux ou lorsque l'on analyse leurs actions.
    Merci pour le lien

  45. chaloup dit :

    PACA

    Vauzelle (PS) a annoncé clairement qu’au second tour, il veut intégrer Front de Gauche et Modem à sa "coalition de l'olivier".

    Sachant que notre position est tranchée quant à une alliance avec le Modem au second tour et notre non-participation si c'est la cas,
    Sachant que Coppola et les autres éligibles PCF iront avec Vauzelle,
    Que feront nos éligibles PG?
    Que restera-t-il du Front de Gauche?

  46. André Assiétoi dit :

    Un article de l'Huma du 4 mars qui prolonge beaucoup mieux que ce que je pourrai faire, ce que je disais (commentaire 47) à propos du traitement médiatique de la politique.


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