31mar 10
U ne certaine caste médiatique se déchaîne contre moi! J’ai commis le crime de lèse vache sacrée. Je suis donc mis au pilori médiatique. Il est vrai qu'a force de dénoncer les méthodes d'Arlette Chabot, je devais m'attendre à une réplique de la confrérie des griots. C'est fait! Dix jours après son tournage, un film pris sous le masque d'un travail "d'étudiant en journalisme" est diffusé sur la toile, suivi aussitôt d'une mise en une du "Monde.fr" et d'une dépêche AFP. Puis, par imitation, sans vérifications ni retenue, la dépêche passe sur tous les médias! Une belle opération. Mais l’arrosage se retourne contre les arroseurs. Je jubile. Une pluie de commentaires qui me sont favorables vilipende les utilisateurs de ce chef d’œuvre de manipulation. Vive le buzz! J'attends la consécration : la diffusion de cet important document sur France 2. Pourquoi pas une émission sur le sujet?
Le 19 mars dernier, il y a 10 jours, avant le deuxième tour des élections régionales, à l’occasion d’une diffusion de tracts du front de gauche au village de Bercy, un « étudiant en journalisme » m’a interrogé. Je n’avais guère envie de répondre. Trop fatigué, trop pressé. Mais bon ! Allons-y. c’est un jeune, il apprend, faisons l’effort car on est tous passés par là. J’ai cru que c’était un étudiant. J’ai cru qu’il étudiait le journalisme. J’ai cru qu’il avait des enseignants qui s’occupaient de lui et parlaient avec lui de son travail et des règles de son métier! Non ! C’était une sorte de caméra visible/cachée ! Ruse. Au mépris de toutes les règles de ce métier, sans mon accord, sans dire où, quoi, comment, le film volé est mis en circulation… dix jours plus tard ! Pour moi ce n'était pas un interview mais un essai d'interview qui tournait à la discussion puis a l'engueulade. Je me suis fait piégé. ca me mets en colère. Mais quand j'y pense, ca va m'aider. En fait je ne me plains pas. Vous allez voir pourquoi.
Donc, de façon spontanée et tout à fait innocente, dix jours après la prise de vue, parait spontanément sur internet un extrait de mon « entretien » avec cet « étudiant en journalisme ». Une meute se jette sur moi et consacre à cet « entretien » au contenu, d’une importance fondamentale, la une de leur site. Il s’agit bien sûr de me disqualifier. Car sinon quel intérêt à un tel document ? Il y a même une dépêche de l’AFP selon laquelle je déclarerai que le métier de journaliste est «un métier pourri» ! Tel quel, hors contexte, une fois de plus ! Une dépêche de l’AFP ! Cela revient à faire d’une phrase dans un film d’amateur une déclaration officielle de ma part. Savoir qui a écrit cette dépêche nous assurera sur les motivations de son auteur(e). Aussitôt, tous mes autres «amis» sont là pour relayer la nouvelle : « le monde.fr », le nouvel «obs.fr», et cerise sur le gâteau, même «Ouest France» qui comme chacun le sait suit toujours avec beaucoup d’intérêt mes prises de position! Et même le journal de LCI s’ouvre sur l’évènement !
Vous avez compris le mécanisme. On sort un bout de film sans donner aux visionneurs une indication de contexte ni d’origine. Le site « le monde.fr » valide. Ca classe. Aussitôt une dépêche sort. Ca devient une info pour toute la presse comme si j’avais fait une déclaration officielle. Personne ne vérifie rien. Le reflexe pavlovien fonctionne. La corporation est outrée. Haro sur l’iconoclaste ! Que n’ont-ils téléphoné à Robert Ménard et "Reporters sans frontière" pour terminer le tableau ! Comme je suis en congés, je ne peux pas me rendre compte de tout l’impact de l’affaire. Mais je suis enchanté. Tout simplement enchanté.
Pour moi c’est un buzz inespéré dans une semaine où je ne suis pas là du fait de mes congés. Mais, plus sérieusement, l’incident m’intéresse. Je crois que nous pouvons en profiter si nous l’utilisons correctement. Que l’occasion fasse les larrons. C’est surtout un exercice de démonstration par la preuve de ce que j’avance à propos des dérives de ce métier. Car cette vidéo a immédiatement suscité, m’a-t-on dit, des centaines de témoignages qui me donnent raison et dire que cette profession est en train de sombrer. Il est très important, pour la lutte que nous menons, de faire en sorte que les gens se décomplexent à l’égard des médias et rétablissent un rapport critique à ceux-ci.
La libération des médias dont a besoin notre pays pour sa respiration démocratique ne pourra pas se limiter à quelques arrangements de tuyauteries comme nous le pensions dans le passé (fin du monopole de l’émission, libéralisation des ondes) ni par des restrictions sur le droit de propriété à l’égard de certains. Cela ne peut suffire. Il y faudra une révolution culturelle qui repense ce que sont ces métiers, leur éthique, leur finalité, leur responsabilité. Il y faudra des régulations démocratiques adaptées à chaque cas. Par exemple l’élection du président de France télévisions par les téléspectateurs du service public. La libération culturelle des médias est en soi un front de lutte qui doit bénéficier des mêmes méthodes que les autres. Et d’abord de la bataille culturelle. Il faut donc ouvrir la bouche, décoincer les esprits, ferrailler. De cette façon dans le public mais aussi dans la profession la peur que le corporatisme pavlovien fait régner reculera. Pour cela il faut créer les situations ou les utiliser. Au cas concret il en va ainsi. Notre premier média à propos des médias, c’est nous, nous même. Il faut parler, zapper, écrire, boycotter à bon escient. Je me demande si nous ne devrions pas inventer un système de punitions du genre de celles que le marché que ces gens adorent tellement inflige aux gens. Par exemple des boycotts sélectifs. Des dénonciations sur le site des annonceurs publicitaires et ainsi de suite. Il faut lutter ! Car dans nombre de cas concrets, nous ne sommes pas dans un rapport de coopération en vue de donner une information aux citoyens mais dans un rapport de force, en face de manipulateurs hostiles qui «mettent en scène» leur discours politique.
Arlette Chabot est un monument du genre. Avez-vous vu l’autre soir le « débat » sur les retraites sur France 2 (non pas l’émission de voyeurisme sur la torture) ? Un de droite (la retraite à 65 ans), un socialiste (la retraite à 62 ans), deux experts (la retraite entre 62 et 65 ans) ! Beau comme pendant le référendum de 2005. Et sur un strapontin « en duplex», comme moi le dimanche de élections, donc n’ouvrant la bouche que quand on lui demande de le faire et qu’on lui donne la parole, Bernard Thibaud, le secrétaire général de la CGT première organisation de travailleurs du pays… Pas d’illusions à avoir ! Donc pas de concessions.
L’épisode de « l’étudiant en journalisme » doit donc être cultivé. Il est important que ceux qui ont compris la manipulation le disent à haute et intelligible voix. J’invite tous ceux qui ont de la jugeote politique à se saisir de cet épisode très concret comme d’un cas d’école. Diffusez de tous côtés la séquence, faites connaître vos commentaires, encore et encore sur les médias qui publient cette vidéo édifiante. Au premier degré il y à tous ceux qui sont d’accord avec moi. Mes propos leur feront du bien. Plus mes paroles seront diffusées plus elles se banaliseront et seront reprises par d’autres au quotidien, en toutes circonstances. Ma parole les encouragera à se lâcher, comme on dit en média. Leur clameur contribuera à faire réfléchir. Car la vérité c’est qu’à côté des voyous, comme toujours, il y a les gens bien. Ceux qui aiment leur métier, que ces trafics écœurent et qui sont scandalisés de voir que c’est justement à un étudiant que ses maitres ont enseigné de telles méthodes aussi contraires à la déontologie du métier. Quelques amis du métier m’ont déjà appelé. Sous le sceau de la confidence, car telle est l’ambiance de terrorisme corporatiste aujourd’hui ! Ils m’ont appelé pour me dire qu’ils n’étaient pas d’accord. Donc on ne doit pas désespérer. Il ne faut pas globaliser ni faire un cas général des agissements de quelques puissants manipulateurs. C'est le panneau dans lequel on nous pousse: généraliser notre critique pour encourager le corporatisme. Ce ne serait d'ailleurs pas juste. Je viens de le dire, la ressource professionnelle existe pour que cessent un jour les façons de faire actuelles. D’ici là : feu sur le quartier général !
Que mes amis ne se soucient pas outre mesure pour moi. Je ne suis pas du tout affecté par cet assaut. Il m’amuse trop. Que mes amis soient rassurés j’en tire la leçon qui compte dans le contexte de lutte que nous menons : je ne me laisserai plus jamais approcher par un étudiant en journalisme, ni un journaliste stagiaire. Car il m’est impossible de distinguer entre un étudiant qui fait son apprentissage et un vulgaire provocateur du type de celui qui a abusé de ma disponibilité. Au téléphone je ne leur réponds plus (navré pour la poignée d’entre eux qui chaque semaine m’interrogeait) et dans les manifestations mes accompagnateurs les tiendront à distance. Je vous recommande d’en faire autant si vous êtes sollicités. Ne répondez plus. C’est trop risqué car ils ne respectent aucune règle. Ignorez-les, comme vous le faites avec ces jeunes en haillons qui viennent dans le métro vous proposer de signer une pétition contre l’exploitation des enfants mineurs ! D’ailleurs je crois qu’il faut vérifier à chaque fois qu’il s’agit bien d’un étudiant réel. Car dans le cas de celui qui m’a escroqué je ne suis même pas certain que cela en soit un. Et si s’en est un, je me demande s’il n’est pas militant politique car il m’a dit qu’il était de gauche comme argument pour m’apitoyer tandis que je le rabrouais.
Dorénavant au buzz va correspondre un contre buzz. C’est une règle élémentaire de l’espace de communication politique. Donc des milliers de gens sauront que je suis en effet tout à fait hostile à la façon dont est pratiqué aujourd’hui par certains voyous ce métier qui a été le mien il y a longtemps. Ceux qui voudraient en savoir davantage aux arguments de ma critique à ce sujet peuvent se référer à ce que j’ai écrit sur ce blog il y a déjà quelques temps, et notamment à l’occasion d’une table ronde à l’école de journaliste de Strasbourg. Pour éviter de fastidieuses recherches (plus de trois clics à faire en effet), je reproduis plusieurs textes sur la question comme la fin pour cette note. On verra que je suis constant dans mes formules et analyses. Elles méritent meilleures répliques que des provocations bas de gamme comme celle dont je viens de faire l’objet.
16 octobre 2009
VIE MEDIATIQUE ET VIE SOCIALE
Le débat au parlement européen a donc opposé les partisans du bien et ceux du mal à propos de liberté de la presse et tout ça. Il me parait cependant assez artificiel ! Certes, je partage les critiques sur la concentration des médias comme risque avéré pour la démocratie et la citoyenneté. Ca se comprend facilement. 80 % des informations dont disposent les citoyens viennent des télévisions. Qu’elles soient en mêmes mains et les citoyens ne disposent plus d’aucun moyen de former leur conviction de façon autonome. Mais cette façon de voir est tout à fait formelle. La concentration n’est pas l’unique cause de l’uniformisation de la parole médiatique. Loin de là. Il suffit de voir comment les choses se passent en France pour en avoir idée. Le miracle quotidien qui voit les deux grandes chaines hiérarchiser exactement de la même manière exactement les mêmes sujets doit faire réfléchir. D’ailleurs les partisans de Berlusconi s’amusent de faire des statistiques accablantes pour les imprécateurs : il y a quarante deux chaines de télé et radios et plus de cent journaux en Italie. «Comment expliquez-vous alors qu’il n’y ait qu’une tonalité » raillent-ils. On comprend l’abus que cet argument comporte. Quelle commune mesure entre une chaine nationale et une télé de communauté ? Mais soyons honnête. Comment expliquons-nous l’homogénéisation de la forme et du fond dans nos propres médias ? Quel effet de système est à l’œuvre ? Ensuite, si on veut entrer dans le détail des situations, pourquoi faisons-nous comme si la responsabilité individuelle n’était jamais engagée ? Les journalistes sont-ils des êtres humains ou des créatures d’essence pure et parfaite en contact intime avec la vérité.
BIENTOT LES FAILLITES
On comprend le mécanisme assez rustique qui bloque ce débat. Un corporatisme de mules bloque toute approche sur ce terrain. Les intéressés eux-mêmes ne se sentent plus aucune limite. Ainsi ai-je été appelé au téléphone et fait l’objet de messages longuement injurieux de l’intéressée pour avoir mis en cause la façon dont était présentée comme « liste communiste » à Corbeil la liste du Front de Gauche. Comme si la liberté de parole critique d’un élu politique sur un blog public était par nature illégitime, en face des caractérisations manipulatoires, en tous cas jusqu’au point de mériter une intervention dans la sphère privée qu’est une messagerie téléphonique. Cet épisode conforte l’idée que je me fais de l’immense malaise social et de confusion intellectuelle qui règne dans ce secteur. A présent tout cela va s’aggraver par les défaillances d’entreprise de presse qui vont bientôt se manifester. Aux Etats unis, royaume du Bla Bla sur le pluralisme et la liberté d’être tous d’accord sur tout, plus de cent journaux ont du fermer leurs portes et je ne sais combien de radio. Le papier de Ramonet dans « le Monde diplomatique » décrit tout cela très bien, je crois. La vague passera bientôt sur la France. Ce fait extrême nous rappelle qu’il est absurde de faire comme si la production de l’information n’était pas aussi une activité menée par des personnes socialement déterminée par leur environnement. Et donc que le principe de la responsabilité individuelle est, dans ces conditions, engagé dans cette profession comme dans les autres. Mais avec des conséquences sur lesquelles il est légitime que la société demande des comptes puisque c’est son propre pouvoir d’intervention qui est conditionné par cette responsabilité des professionnels qui la rendent ou non possible.
Jeudi 8 octobre 2009
PERSONNEL ET COLLECTIF
Jeudi après midi j’ai pris l’avion depuis Bruxelles pour aller à Strasbourg. C’est stupide d’aller à Strasbourg depuis Bruxelles un jour où il n’y a pas de session, non ? Pourtant je le fais. Reprenons notre réflexion, mon cher, puisque tu es assez sot pour te faire embarquer dans un aller retour de plus en avion. Donc disais-je, à présent, tout se passe comme si, au contraire de n’importe quelle autre activité humaine, dans les métiers de médias, personne ne serait responsable de rien personnellement. C’est dommage de laisser ainsi bloquer la réflexion. Pourtant elle nous conduirait sur un terrain plus rationnel. Il vaudrait mieux que les généralités débitées pour une confrontation qui oppose des vaches sacrées antagoniques, collées au sol par leurs ruminations dogmatiques. D’un côté les purs et honnêtes journalistes, indépendants, éthiques, et ainsi de suite, de l’autre une dénonciation aveugle et absurdement globalisante au nom d’une improbable liberté de la presse, hors sol social et culturel. Pour moi, la dimension invisible de la vie médiatique est celle de la condition sociale des professionnels des médias d’une part et des conditions matérielles de l’exercice de leurs métiers d’autre part. Eux-mêmes sont le plus souvent incapables de le formuler. C’est bien sur d’abord le fait de l’idéologie dominante dans la profession et dans les écoles de journalistes. Ensuite de l’extrême compétition entre les personnes qui règne dans la profession, bloquant toute introspection raisonnée. Mais surtout, il faut donner leur rôle essentiel aux conditions matérielles de l’exercice de leur profession. Ce sont elles qui rendent impossible la mise à distance que cette réflexion suppose. Telle jeune journaliste qui m’interroge un samedi après midi, après m’avoir couru après dans Paris dans son véhicule qu’elle ne sait où garer, et qui en surgit avec en charge sur les bras la caméra, le micro et la fiche, qui sert à la fois à faire le réglage du blanc et noter les questions, n’est pas en état d’avoir un recul critique sur ce qu’elle accomplit. Surtout quand questions et réponses sont préformatées, surtout quand elle doit encore faire la course à trois autres personnes sur trois autres sujets, surtout quand ca dure depuis le début de la semaine sans pause ni temps de lecture, surtout quand son CDD lui interdit une attitude revendicative quelconque, même d’ordre professionnel.
8 janvier 2010
A STRASBOURG, PETIT JOURNALISTE DEVIENDRA GRAND
Ce sujet là c’était le débat auquel j’ai participé à Strasbourg, à l’ENA. A l’arrivé mon accueil se demandait si j’allais prendre le taxi où le tram. Elle a opté pour le taxi et ça tombe très mal car j’ai horreur de la bagnole. Une fois sur place on tombe sur une petite rangée de bœufs du Front National qui distribuent des tracts contre Frédéric Mitterrand. En fait ils l’attendaient lui ! Mais c’était le jour de son passage sur le plateau de TF1. Donc il n’est pas venu. Dans les murs, devant la salle il y avait un groupe de jeunes qui tiraient vaguement la clope. C’était des apprentis journalistes. Plusieurs ont filmé ce qui se passait. Je pense qu’ils ont mis ça sous plastique et ensuite sur leur télé dans le salon. Ou va savoir quoi. Les gens ne s’expliquent même plus quand ils filment. On croirait que c’est naturel. J’ai chauffé des arguments avec eux avant de descendre au sous sol où se tenait la conférence. Je n’aime pas les sous sol, non plus. La bagnole, plus les sous-sols, plus le Front National ça commence à me chauffer comme séjour ! Mais sur le plateau, devant les jeunes apprentis journalistes, Clémentine Autain, Catherine Trautman, et Jean-Marie Cavada. On était les trois sur les mêmes thèmes, chacun dans son registre, bien sûr. Le plus sévère finalement c’était Jean Marie Cavada, sur le fond, sur ce qui concerne l’exercice du métier. Je dois dire que j’étais assez heureux d’entendre une telle convergence de diagnostics. Je me sentais tout rabiscoulé. Comme dirait monsieur Elkabbach, j’en avais marre de me dire que j’avais raison tout le temps. Tel quel. Il y avait un thème supplémentaire sur le plateau c’était le sexisme dans le métier de journaliste, dans leur rapport aux femmes politiques. Catherine Trautmann et Clémentine Autain ont bien disséqué cet aspect de la réalité et j’avoue que j’écoutais à grand pavillon car je découvrais. Pour ma part j’ai évoqué d’autres dimensions invisibles. Par exemple la composition sociale de l’origine des jeunes journalistes. Donc leurs préjugés idéologiques. Hum ! Mais la salle était si typiquement composée que j’ai eu droit aux applaudissements qui montrent une forte concentration d’esprits frondeurs. Ca c’est bon signe, compte tenu du métier auquel ils se préparent…. Non ? Un peu d’optimisme. Sans doute que demain sera meilleur.
Jeudi 10 janvier 2010
Dimanche soir, une aventure média m’a bien fait rire. En effet, j’ai donné un entretien dans « Le Parisien dimanche », qui est l’équivalent en ile de France des pages saumon du Figaro chez un notaire de province : une référence que personne ne peut effacer du tableau. Ca passera, bien sûr, quand la direction de ce journal aura réussi à faire partir le tiers des effectifs de la rédaction comme elle le prévoit. Mais pour l’instant c’est presque aussi couru que pour une interview dans un gratuit du matin. J’étais donc spécialement satisfait. Donc, dans cet entretien, je dis, pour illustrer mon propos et plaisanter (genre je ne parle pas la langue de bois) : « Avec les lois qu’il a fait voter, Nicolas Sarkozy ne pourrait pas être français ! Il ferait bien d'y réfléchir. Qui sait si un jour il ne trouvera pas plus sauvage que lui, quelqu'un qui contestera la carte d'identité de ses petits-enfants, puisque maintenant il est grand-père ! ». Malheureusement la journaliste a oublié de noter aussitôt « attention ! C’est une vanne (rire) ». Du coup l’agence Associated Press lance une dépêche : «Jean Luc Mélenchon s’interroge : selon les lois en vigueur le président est-il bien français ? » Même un bourrin voit bien que ce n’est pas du tout ce que j’ai dit, mais à quoi bon ergoter ? Encore un journaliste d’agence, de garde le dimanche, avec un contrat d’intermittent du spectacle qui écrit des dépêches avec les pieds pendant que ses mains tournent un reportage en direct ! J’exagère bien sûr. Cette année il y a encore cinquante pour cent des cartes de presse qui ont été attribuée à des journalistes en CDI. Mais c’est une première qu’il y en ait cinquante pour cent en pleine précarité !
Fin mot de l'histoire. Mon message adressé à Hold-up et Descartes n'est définitivement pas passé. Pensant que Hold-up ou Descartes ne sont pas des sujets tabous, je me fait une idée de ce qu'il ne faut pas dire. Ou en tout cas des sujets qu'il ne faut pas mentionner en les associant (même indirectement) avec quelques noms d'hommes politiques. Ce n'est pas très réjouissant... Peut-être ai-je blasphémé malgré moi finalement ?
Tant pis. Continuons...
@Descartes
"Il faut faire gaffe au mouvement général de dé-symbolisation qui est pour moi un cancer de la politique. A force de « démythifier », on finit par dégoûter les citoyens (et surtout les jeunes). On a détruit le symbole qui était la Résistance (»40 millions de pétainistes »…), on détruit le symbole qu’est la République (un ramassis de machistes racistes colonialistes…). Tout mouvement historique et politique est nécessairement ambigu. Les révolutions linéaires, ou les « bons » sont parfaitement bons et les méchants parfaitement méchants, cela n’existe pas. Mais nous avons besoin pourtant de croire…"
Tout à fait d'accord. On a aussi détruit le symbole -comme tu dis- de la Révolution française 1789-1793 (les jacobins et l'Incorruptible tous des tyrans sanguinaires) ; On a finti par détruire la poltiique volontarisme sur le plan économique notamment celle des gaullistes sur le plan industriel et agricole et sur l'aménagement du territoire national en équipements et de l'ardente obligation du plan ; On a fini par détruire le rôle essentiel de l'Ecole publique, l'Ecole de la république émancipatrice et transmettrice et passeuse de savoirs ; on a fini par détruire le concept de métier qui structure le parcours de vie des hommes et des femmes et qui est un patrimoine commun universel et aujourd'hui on ne parle que d'emploi et de compétences volatiles et maléables et puis pour terminer on a fini par détruire le terme ou le concept de laïcité d'abord en lui accolant un qualificatif "ouverte" puis maintenant en définissant la laïcité comme un racisme, une xénophobie, une islamophobie. Et la république une et indivisible abandonnée et détruite au profit de la décentralisation, la régionalisation, l'Europe et les communautés ; Je n'oublie pas le mot protectionnisme honis par beaucoup dans la gauche "gaucharde libertarienne" qui le défini comme un nationalisme, une xénophobie, un racisme, "un choix d'Albanie".
Avec cette démythification et cette destruction de symboles républicains et universels il faut pas s'étonner que la gauche radicale échoue depuis quarante ans, que le PS et EE dominent (tout en prendant des claques depuis 13 ans aux élections législatives et depuis 15 ans aux présidentielles) en dérivant vers cette idélogie "gaucharde libertarienne" commune aussi avec la droite, que l'UMP et Sarkozy gagnèrent la bataille culturelle et idéologie et que le FN retrouve toute sa vigueur en prospérant sur les anciennes bassins ouvriers abandonnés par la gauche et dans les zones rurales ignorées par la Gauche et abandonnées par la droite. Non rien de surprenant dans ce qu'il arrive aujourd"hui ! Détruire les symbole est pour la gauche se détruire elle même. Detruire la république et l'universalité pour notre pays c'est détruire la France. Ne pas s'en rendre compte c'est que quelque chose cloche dans les têtes et les coeurs des politiques comme ceux des citoyens !
Sarkozy lit Gramsci, Jaurès, Blum et nous la gauche que lisons-nous ?
@marc.malesherbes (#410)
En effet une société qui s’enrichie globalement aura tendance à approuver le système en place, puisque, bon an, mal an, cela va mieux.
C'est une idée séduisante... mais de toute évidence fausse. La contestation du "système en place" a été bien plus forte dans les années 1950 et 1960 (dans une société qui s'enrichissait rapidement) que dans les années 1980 ou 1990, lorsque la croissance s'est ralentie. En fait, il est difficile d'établir des corrélations entre la "contestation" et l'enrichissement d'une société. Ainsi, la "contestation" a été bien plus forte dans les sociétés "riches" d'Europe et des Etats-Unis que dans beaucoup de sociétés "pauvres" d'Afrique...
Maintenant, je reste persuadé que la mondialisation, avec la crise et ses conséquences, va nous amener à une situation avec dégradation pour la masse des Français sur la période 2007-2017, même mesurée par l’INSEE (ce que conteste Descartes, mais comme il s’agit d’une prévision, il n’a pas forcément raison, je n’ai pas forcément tort; il faut juger de nos arguments)
Jugeons donc sur les arguments. Qu'est ce qui te fait penser que les dix années qui viennent verront une "dégradation pour la masse des Français" ?
(un exemple: pendant des années l’INSEE, la grande majorité des économistes (sauf M Allais, notre seul prix Nobel d’économie, qui a été conscieusement marginalisé dans l’espace public), ont nié contre toute évidence que la mondialisation supprimait progressivement des emplois chez nous. Maintenant tout le monde le reconnaît)
Pourrais-tu m'indiquer une référence de l'INSEE niant que "la mondialisation supprime des emplois chez nous" ? Faudrait pas faire dire à l'INSEE ce qu'il ne dit pas.
@ Hold-up (452)
Merci pour ce long développement que j'approuve sans réserve.
@ Hold-up et à tous
Actualités afghanes (suite)
Une belle image qui disparaît
C’est celle que voulait se donner, il y a quelques semaines, le général Stanley McChrystal, commandant en chef des troupes (de moins en moins) alliées en Afghanistan.
La troupe devait aller vers la population, se comporter avec civilité, caresser les cheveux des moutards et, surtout, ne plus effectuer des raids de nuit dans les habitations pour y chercher le taliban caché. Des night raids qui terrifiaient les femmes, faisait hurler les gosses et serrer les poings aux mâles. La doctrine de McCrystal fut dès lors focalisée sur le thème « "winning over civilians rather than killing insurgents" (gagner les civils plutôt que tuer des insurgés).
Après les maigres succès obtenus lors de la dernière offensive, les raids nocturnes sur des habitations privées, exécutés par des éléments de la SOF (Special Operations Forces), d’une manière de moins en moins soft, ont repris avec une ampleur sans précédent, spectaculaire (dramatically) écrit Gareth Porter, dans le numéro du 2 avril 2010 d’Asia Times.
Ces night raids entraînent la mort de nombreux civils.
D’où l’entrée en résistance de nouveaux insurgés.
Nos parents ont connu une situation semblable lorsque le STO (Service de Travail Obligatoire)
a commencé à sévir en 1941.
Si vous lisez l’anglais, voici le lien : http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/LD02Df01.html
@ydaho (#450)
Merci pour le cours de math … c’est vrai que j’étais pas très fort en classe.. Mais il y a des pauvres, il y en a de plus en plus,
Si cela te fait plaisir de le répéter, tu peux continuer. Mais faut que tu sois conscient que tu répètes quelque chose d'inexact. Et que si tu fondes ton analyse de la société sur cette croyance, faut pas t'étonner après si tes analyses te conduisent à adopter des politiques qui ne marchent pas.
Où l'on peut lire Pierre Marcelle qui comme Mélenchon a la plume de mécréant médiatique bien trempée :
http://www.liberation.fr/chroniques/0101627997-guillon-et-zemmour-face-a-face-pas-dos-a-dos
A michel Matain 375
Et il faut rejoindre autant que possible les associations de mémoire de la République Espagnole. Comme ici, en Tarn et Garonne avec MER 82 (http://www.mer82.eu) qui, entre autres, milite pour l'achat de la Gare de BORREDON, près de Caussade, qui a vu transiter les républicains espagnols vers le camp de concentration de Septfonds.
Descartes (459), ce type de réponses ne me laisse que deux choix :
- Soit de t'envoyer te faire sodomiser chez les Grecs.. En ce moment vu leur humeur pas chatouilleuse ça ne devrait pas être trop difficile..
- Soit de te conseiller de continuer d'essayer d'enculer les mouches.. Avec des chiffres qui eux ne mangent pas !
tient... C'est drôle c'est passé.. :-)
Ydaho post 461
Attention à des expressions induisant (et légitimant) l'homophobie! - "sodomie" et "enculer" -
On utilise bien trop ces verbes avec légèreté sans prendre en compte qu'il s'agit des pratiques sexuelles d'une "communauté" qui a toute sa place dans le vivre-ensemble.
@ dorant : il faudrait nuancer ton propos. Grâce à l'action télévisuelle de Thierry Ardisson, cette pratique s'est surement généralisée et étendue aussi à la "communauté" hétérosexuelle. Ne voyons pas le mal partout. :mrgreen:
Bonjour
Courage camarade Mélenchon.
Je suis d'accord avec vous. On a le droit de critiquer un médecin, un artisan, un ouvrier, etc, qui font mal leur travail, mais un journaliste, jamais...
Je suis délégué syndical SUD et j'ai été plusieurs fois interrogé par des journalistes sur des conflits sociaux : ils ne rapporte qu'une partie des propos tenus qui sortis du contexte et du discours complet, peuvent être sujet à interprétation, et finalement dire qu'une partie voire l'inverse des positons défendues, et ainsi dénigrer l'action des salariés aux yeux des lecteurs. Je ne dis pas qu'ils sont tous mauvais (il y a de très bon journalistes au Monde Diplo, à Politis, et beaucoup d'autres encore) mais certains ne sont que les sbires du pouvoirs économique.
Bref tant que les médias parlent de "l'affaire Mélenchon", ils taisent des infos importantes pour comprendre la société ; des infos telles que : la hausse de 70% des revenus de plus de 500 000 € depuis 2007, les 82 milliards par an d'éxonérations de charges pour les entreprises les plus riches, l'évasion fiscale et la fraude fiscales d'un montant supérieur à tous les déficits cumulés de l'état et de la CPAM, le scandale du bouclier fiscal, etc.
A propos d'évasion fiscal, je propose une réflexion sur la nationalité. Je considère comme étant français toute personne qui contribue à la vie de la nation par le paiement de cotisations sociales et d'impôts. A contrario, je considère que les foyers fiscaux qui fuient la France pour se fiscaliser en Suisse, en Belgique, à Monaco ou tout autre paradis fiscal, devraient automatiquement perdre la nationalité française, et ne plus pouvoir se faire soigner en France ou faire éduquer leurs enfants dans une école française. Si un jour la gauche prend le pouvoir, j'aimerais qu'une réflexion plus poussée soit faite sur ce thème. Est citoyen, donc citoyen français pour celui qui habite en France, celui qui contribue à la vie de la citée.
alain matrat
ydaho (461)
Avec dieucartes on doit dire sodomiser la drosophile et non pas "enculer des mouches".
Mais sur le fond tu as tout à fait raison.
@ Inquiet (463)
+1 :-D
@ Inquiet
Que dis-tu là ? reprends toi. Je ne sais pas pourquoi ton message ne passe pas. Dis-moi ce que tu veux me dire sans pour autant imaginer quelques malices obscures. Je te rappelle que les modérateurs sont bénévoles, qu'ils travaillent la semaine et qu'ils ont droit au repos, etc... comme tout le monde. Ne te fais pas de fausses idées. Reposte ton message en faisait varier une lettre dans le lien, parfois il est dit qu'il y a "doublon " et ça ne passe pas. Cela arrive à tout le monde. Pourquoi toi " Inquiet " que nous avons plaisir à lire serais -tu censuré ? M'enfin ?
Franchement si tu regardes bien ici, au vu des contributeurs, la censure si elle existe ne doit s'appliquer vraiment qu'aux fous furieux insulteurs. Reprends ton post, et réenvoie- le. J'ai plein de problèmes techniques personnellement pour atteindre ce blog depuis plusieurs semaines. ça rame, ça s'essoufle, mes "posts" parfois ne passent pas, etc... les modérateurs n'y sont pour rien, rien du tout. C'est technique.
@ Thaumasios, toto, Inquiet et Dorant..
Ben j'ai utilisé ces terme dans le respect de toutes les communautés.. Sauf, bien sur, ces pauvres drosophiles.. Et je m'étonne tout de même que vous ne pensiez pas aux Grecs... Je n'ai pas réussi a trouver quelqu'un d'autre sans être offensant.. Je regrette mes propos envers les Grecs..
Devant ces choix pénibles, j'en ai oublié le barbelés et le gravier... c'est tout dire si j'ai essayé de peser mes mots..
Vergnes:
Je te cite:.................Il semblerait que certains aient du mal à comprendre que l’on puisse appartenir à un parti par conviction et non pour le « charisme » de son leader médiatique.................
Il est vrai que pour ce qui est du charisme l'éternel ado à l'accent faubourien en manque quelque peu. L'art ne suffit pas il faut qu'il y ait la manière.
Nous faisons la critique des médias lorsque la communication prend outrancièrement le pas sur l'information et la connaissance.
Nous sommes impitoyables à juste titre lorsque cette dérive marchande est outrancièrement employée comme un moyen politique par ceux qui ont intérêt à ce que la lobotomie continue imperturbablement, car elle sert leur intérêts immédiats et lointains.
Les journalistes fidèles à la Charte de Munich ont toute notre admiration. Nous savons que beaucoup meurent en faisant leur métier avec abnégation et honneur sur les différents théâtres d'opération du monde.. Nous ne les oublions pas ni ne les confondons avec les marchands de frites médiatiques ni avec des animateurs télé qui attisent la haine pour vendre leurs mauvais livres aussi rances qu'eux mêmes.
C'est pourquoi il est bon d'écouter cette incroyable émission de France Culture et de savoir que des journalistes œuvrent de façon indépendante et apportent une admirable richesse et contribution à l'humanité. Je dis " l'humanité" oui, car le sujet de l'émission suivante parle bien de ça. En l'écoutant, vous verrez que mes mots ne sont pas exagérés.
"Mille Collines au Rwanda : archives sonores d’un génocide 1" -
Mégahertz par Joseph Confavreux
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/megahertz/
Merci à Joseph Confavreux et à tous ses invités.
@carlo (#455)
Sur la base de constats objectifs, il est souvent tout à fait possible de présumer une intention subjective. C’est ce que nous faisons tous les jours. Lorsque je vois une personne entrer dans une boulangerie, je n’ai aucune difficulté à me représenter ses intentions. Dans cette situation, je me fonde bien sur des critères objectifs (entrer dans une boulangerie) pour en induire une intention subjective (acheter du pain).
Mais encore une fois, cela ne me permet pas de définir des "critères objectifs" permettant de déduire les intentions. Celui qui entre dans une boulangerie peut rentrer avec l'intention d'acheter du pain, de braquer la caisse ou d'effectuer un contrôle sanitaire ou fiscal. Je n'ai aucun "critère objectif" qui me permette de connaître ses intentions.
Parce que vous faites comme si un choix intégrait nécessairement toutes les conséquences prévisibles qui en découlent. Or, ceci n’est pas vrai. Si je choisis de marcher vite parce que je suis pressé, je ne choisis pas pour autant, à proprement parler, de transpirer.
Si la transpiration est une conséquence prévisible, oui, vous avez choisi une situation d'ensemble dont la transpiration fait partie. Je vous le répète, nous ne choisissons pas individuellement des éléments d'une situation, nous choisissons entre situations.
« Vous ne répondez pas à la question. Dans le contexte hypothétique de mon exemple, est ce que vous « présumeriez » que l’objet en question est utilitaire ? » Dans cet exemple, il est évident, comme je vous l’ai déjà dit, que l’objet serait d’abord perçu en tant qu’objet utilitaire. L’arme effraierait en effet certainement davantage que le symbole.
Et donc, suivant votre critère, la personne qui le porterait ne saurait être poursuivie pour avoir exhibé un symbole nazi, puisque l'objet est essentiellement "utilitaire" ? Franchement, je ne pense pas que ce serait la position qui serait retenue par n'importe quel juge...
« On peut toujours refuser une utilité, mais cela n’empêche pas que pour qu’elle soit refusée, il faut préalablement qu’elle existe. » Non.
En d'autres termes, on peut refuser une utilité qui n'existe pas ?
Si je ne vais pas chercher mes gains, le fait d’avoir joué n’aura produit aucune utilité et tout le monde dirait, à juste titre, que j’ai joué inutilement.
Mais tout le monde aurait tort. Si j'ai joué, c'est que le geste produit une utilité pour moi. Si je ne vais pas chercher mes gains, c'est que le geste produit aussi une utilité (un avantage moral, par exemple) suffisant pour que je le préfère aux gains.
« Quant à « préférer ne pas être apprécié par son chef », c’est clairement une préférence absurde » Peut-être, mais les comportements humains ne sont pas tous rationnels.
Je n'ai pas dit "irrationnel", j'ai dit "absurde". Ce n'est pas la même chose...
« QED. Je répète donc: avec votre définition d’utilité, le concept perd tout son intérêt puisqu’il n’existe rien qui puisse être dit « inutile ». » Vous n’avez rien démontré du tout. Une chose peut être plus ou moins utile, elle peut être utile à ceci mais pas à cela ; elle peut être utile ici mais inutile là-bas etc. « Ma » définition de l’utilité est donc tout à fait utile.
Eh non... votre définition d'utilité ("permettre l'accomplirssement d'un acte") est une caractéristique intrinsèque, qui ne dépend pas de la situation. Ce n'est pas non plus une définition qui permette une gradation: soit une chose permet d'accomplir un acte, et alors elle satisfait votre définition, soit elle ne le permet pas, et alors elle est en dehors. Mais on ne peut pas "permettre d'accomplir plus ou moins un acte".
« La question n’était pas de savoir si l’objet était « utilitaire » ». Vous ne contestez donc plus que le voile puisse être un objet utilitaire.
Je n'ai jamais contesté que le voile puisse être un objet utilitaire. Ce que j'ai contesté, c'est que porté par une femme consciente de la valeur symbolique de l'objet, il le soit.
Je n’ai jamais admis cette règle bien qu’elle s’applique parfaitement au cas du voile. Pour que le caractère utilitaire d’un objet soit prédominant, il n’est requis ni que l’objet ait une utilité très grande ni qu’il n’y ait pas d’alternative. Dans le cas d’un prie-dieu, la fonction utilitaire est prédominante et pourtant il est tout à fait possible de s’en passer.
Certainement pas. Si une personne qui se promènerait avec son prie-dieu sur la voie publique et dans les transports en commun, je soutiens qu'il deviendrait un objet essentiellement symbolique. Dans un domicile privé ou dans une église, c'est un objet utilitaire au même titre qu'une lampe de poche, sans aucune signification symbolique.
« Et en quoi « le fait de se promener nu en public cause un dommage à la société » ? Allez-y, essayez de construire un argument sans faire appel aux « habitudes » ou à la « tradition », vous verrez que c’est impossible… » S’il était envisagé d’autoriser la nudité publique, je présenterais des arguments en faveur du maintien de cette interdiction. A ma connaissance, ce débat n’est pas d’actualité.
Vous tortillez devant l'obstacle... et je vous comprends. Il est pratiquement impossible de construire une argumentation qui se tienne contre la nudité publique sans s'appuyer sur des arguments qui soit relèvent de l'ordre de la tradition et de la coutume, soit vont à l'encontre de l'idée que chacun peut s'habiller comme il l'entend (qui est la base de votre défense du droit à porter le voile).
« Ah bon ? Maintenant il faut que quelqu’un conteste une interdiction pour se poser les questions de son fondement ? » Les fondements d’une interdiction importent peu lorsque celle-ci est incontestée.
Au contraire... lorsqu'une interdiction est "incontestée" (ce qui n'est pas le cas de l'interdiction de la nudité publique, mais passons...), il est au contraire passionnant de se demander quels sont les "fondements" si puissants qu'ils rendent une interdiction incontestable...
Vous avez écrit très exactement ceci : « il faut bien revenir sur le déroulement de l’expérience de Milgram pour voir qu’on ne peut pas faire accomplir n’importe quel acte et dans n’importe quelles conditions (c’est moi qui souligne) simplement parce qu’une autorité estimée comme légitime le demande ». Or, ce que montre l’expérience de Milgram c’est que la plupart des personnes sont tout à fait prêtes à accomplir n’importe quel acte dès lors que celui-ci leur est ordonné par une autorité perçue comme légitime.
Pas du tout. L'expérience de Milgram ne vérifie cette hypothèse que pour un seul acte (celui d'envoyer des décharges électriques). Pour généraliser à "n'importe quel acte", il faudrait un travail expérimental qui va bien au delà de l'expérience de Milgram. De même, Milgram assurait chacun de ses cobayes au début de l'expérience que celle-ci n'était pas de nature à provoquer des dommages irréversibles à la "victime". On ne sait pas si, en l'absence de cette garantie, l'expérience aurait donné les mêmes résultats. Milgram lui même pense que non, puisqu'il a jugé que sans cette assurance la situation ne serait pas "vraisemblable"...
Milgram n'a donc réussi à faire accomplir qu'un seul acte bien déterminé, et certaines certaines conditions. Il a essaye lui même d'ailleurs plusieurs variantes qui montrent que dès que certaines conditions ne sont pas remplies (présence de l'autorité, unicité de l'autorité, etc.) le taux d'obéissance diminue considérablement. De même, lorsqu'on modifie la nature de l'acte (par exemple, lorsque le cobaye "voit" la victime se débattre) l'obéissance devient plus difficile. Faire dire à l'expérience de Milgram que "la plupart des personnes sont tout à fait prêtes à accomplir n’importe quel acte" et que la seule condition est "que clui-ci est ordonné par une autorité perçue comme légitime" me paraît pour le moins abusif.
« Donc, en transposant à la question du voile, la femme voilée serait considérée responsable du message transmis. » Je n’ai jamais dit le contraire. Je soutiens seulement qu’on ne pas peut lui reprocher d’avoir choisi (décidé, eu l’intention) de transmettre un message.
J'avoue avoir du mal à comprendre comment vous faites pour considérer quelqu'un "responsable" de quelque chose qu'il n'a pas choisi. Mais bon, admettons. Nous sommes donc d'accord que la femme voilée doit assumer la responsabilité du message qu'elle transmet. Dès lors, rien ne s'oppose à l'interdiction du port du voile dès lors que ce "message" est considéré comme portant atteinte à l'ordre public...
En tout état de cause, Milgram était à l’évidence persuadé que l’obéissance à une autorité légitime peut conduire à tuer.
Milgram est dans son livre très ambigu sur ce point. D'un côté, vous avez raison de dire qu'il était persuadé idéologiquement de cette possibilité. Mais d'un autre côté, il a jugé nécessaire de préciser à ses cobayes que l'expérience n'était pas susceptible de causer la mort de la "victime" pour rendre la situation vraisemblable, ce qui revient à admettre que dans la tête des cobayes la croyance dans la "légitimité" de l'institution n'allait pas jusqu'à lui donner un "droit à tuer", même s'ils étaient prêts à lui reconnaître un "droit à torturer"...
« J’aimerais bien connaître un exemple. Mais attention, l’expression clé est « quelque soient les conséquences »… » Des croyants pourraient, par exemple, refuser de blasphémer, quelles que soient les conséquences.
Un croyant qui "refuserait de blasphémer" sachant que ce refus provoquerait une guerre nucléaire et la destruction de la moitié de la planète, par exemple, relèverait à mon avis de la psychiatrie... Encore une fois, l'idée d'un individu dont la position serait inchangée quelque soient les conséquences a de quoi faire peur...
« Dans le cas du voile, le « message » est une « conséquence prévisible ». » Certes, mais il ne s’ensuit nullement qu’un message soit intentionnellement transmis. Si je mange des sucreries, il est prévisible que je grossirai. Mais il ne s’ensuit pas que j’ai l’intention (ou que j’ai choisi) de grossir.
On revient sur notre dissension de base sur ce que veut dire "choisir". Pour vous, on choisit indépendamment des actes, pour moi on choisit des situations. Au moins, nous sommes d'accord sur notre désaccord.
« D’où sortez vous que la loi soit l’expression de la souveraineté ? » La loi est l’expression de la volonté générale et la volonté générale n’est autre que celle du Peuple Souverain.
Si la loi est l'expression du "peuple souverain", on voit mal comment le contrôle de constitutionnalité serait possible. Est-il concevable que les décisions d'une autorité, quelqu'elle soit, puissent primer sur la "volonté du peuple souverain" ? Bien sur que non...
Je n’ai jamais proposé la banalisation d’une telle procédure. En langage « cartésien », où avez-vous lu que j’ai proposé une telle chose?
Dès lors que vous proposez de l'inscrire dans le droit, la "banalisation" ne dépend plus de vous, mais des citoyens. Et étant donné le climat de judiciarisation galopante des rapports sociaux et politiques, on peut prévoir que dès lors que la procédure de destitution est possible, elle sera systématiquement engagée.
« Pour moi, cela rentre pratiquement dans la logique de l’article 16. » Tout à fait d’accord. Raison de plus pour constitutionnaliser un tel droit.
Vous me surprenez. Je pensais que vous adhériez à la doctrine prédominante dans la gauche qui exige la "déconstitutionnalisation" de l'article 16...
Dans le cas où le pouvoir constituant est délégué à une assemblée, l’acte « qui met en place [les] institutions » n’est pas direct,
Faut bien. Dans un tel système, l'acte constituant "originaire" est celui qui délègue le pouvoir constituant à une assemblée. Et cet acte doit être direct (car s'il est accompli par un autre organisme, il faut rechercher l'acte de délégation à cet organisme... et ainsi successivement jusqu'à l'acte initial, qui reste "direct")
La Constitution de la 5ème République prévoit d’ailleurs expressément que la souveraineté puisse être exercée directement par le Peuple..
Pas vraiment. La constitution prévoit que le peuple peut exercer directement la plénitude du pouvoir constituant mais sans en avoir l'initiative (art 89), et le pouvoir législatif dans certaines matières ("organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent", art 11) toujours sans en avoir l'initiative. Mais la constitution ne prévoit aucun exercice direct du pouvoir exécutif ou judiciaire, qui font aussi partie de la "souveraineté"...
@ydaho (#459)
Descartes (459), ce type de réponses ne me laisse que deux choix : (...)
Tu sais, tu n'est ni le premier ni le dernier qui préfère ses illusions et ses croyances à la réalité. Comme je te l'ai dit, si cela te fait plaisir de croire que la terre est plate, fais toi plaisir, après tout, on ne vit qu'une fois. Mais ce n'est pas de cette façon-là qu'on arrive à changer le monde...
@ Hold up.
J'ai l'occasion de faire beaucoup de voiture...(a mon corps défendant).... J'habite a plus de 150 bornes de mon boulot.. Et bizarrement j'écoute ces émissions que ce soit sur France culture ou France inter (las bas si j'y suis par exemple) et je me rend compte que de plus en plus les personnes que je fréquente les écoute aussi.. Ce qui est un réel "retournement" par par rapport aux années passées... et les décibels que nous écoutions avant.. Le monde change je crois depuis ces 3 ou 4 dernières années..
Si nous parlions d'un Programme Politique Clair, Précis, Concis en 10 pages maximum,
Si nous parlions d'une véritable école de formation des militants
Si nous parlions de nos objectifs politiques jusqu'à 2012 en recrutement,
Prendre des objectifs c'est parler d'avenir, c'est se donner des moyens d'animation
Animer c'est donner la Vie !
RG
@ Hold-up
Je ne sais pas ce que tu as compris dans mon message, cher Hold-up, mais tu n'es pas en cause. Mon post s'adressait à toi et à Descartes. Ça ne veut pas dire que j'insultais l'un ou l'autre. Tout le monde est témoin ici que ce n'est pas mon style. J'ai expliqué que j'avais découpé mon commentaire en plusieurs parties pour le re-poster et il y a une partie bien précise qui ne passe pas. Je crois comprendre que le message est mis en attente de manière automatique parce que pourquoi les autres postés au même moment passeraient et pas celui-là ? Je déduis donc, quitte à me tromper, qu'il y a une association de mots clés (qui ne concernent pas la vulgarité ou l'insulte) qui mettent le message en attente. Ça me paraît logique. Et j'en déduis aussi, qu'après vérification, ce n'est pas passé.
Je n'ai pas sauvegardé mon message et vu que la survie de l'humanité n'est pas en cause, je ne vais pas le reprendre sans me rappeler exactement de ce que je disais car je réagissais à vos messages que je n'ai plus en tête. (Et puis c'est le ouikènde, je récupère de ma fin de semaine chargée)
Je sais aussi que la fonction de modérateur est pénible et fatigante, donc je ne les blâme pas, je n'en fais pas un fromage, et je m'en tiendrai là. Cordialement.
Bonjour M. Mélenchon,
Vous n'êtes pas le seul à critiquer nos bons journalistes aux ordres, Mme Bruni vous rejoint dans votre analyse.
N'a-t'elle pas dit " Le monde médiatico-politique est absolument violent. Ce n'est pas un monde que j'apprécie, je le trouve injuste et assez incompétent". Alors tout le monde est d'accord !
Ne faites pas marche arrière. Vous avez dit juste. Et je vous en félicite.
Si seulement vous étiez un peu plus nombreux à le faire, cela ferait peut être évoluer le comportement des journalistes. Eux aussi deviendraient peut être un peu plus courageux, moins aux ordres, plus critiques...
Mais les temps sont difficiles et ils ne veulent pas perdre leur emploi...
Je vous encourage dans votre rude entreprise...
@ 450 ydaho
Comme vous avez pu le lire dans mes post, je ne suis pas d’accord avec Descartes sur la période actuelle et à venir, et je partage votre avis :
Mais il y a des pauvres, il y en a de plus en plus, et le plus terrible c’est que parmi eux il y ait des salariés ! C’est une « grande descente » qui commence !
En effet depuis 2007 la crise s’est accentuée, et les effets négatifs de la mondialisation sont de moins en moins bien compensés par la redistribution et les services publics (qui sont une forme de redistribution) (l’exemple que vous donnez du retard des versements d’allocation chômage est typique, ainsi que la situation dramatique des chômeurs en fin de droit)
Maintenant Descartes me demande d’appuyer le constat que nous pouvons faire autour de nous par des estimations d’ensemble, et par une prévision à quelques années ; Il n’a pas tort de faire cette demande, car il est sans doute persuadé comme les dirigeants politiques de gauche, et comme beaucoup de gens de gauche, que c’est un mauvais moment à passer, et que la reprise permettra de redresser la situation. C’est pour cela qu’y compris le PG, le NPA, le PCF ne font aucune proposition d’ensemble alternative. Leur credo : cela ira mieux, et avec une meilleure redistribution on va régler le problème. Ou encore : de toute façon c’est inéluctable, alors il n’y a rien à faire (rappelez vous la déclaration fataliste de F Mitterrand « on a tout essayé contre le chômage, on n’y peut rien »).
Cela va me prendre un moment pour argumenter, car je ne suis pas économiste, mais j’ai un grand atout : je fais mes courses, et je regarde ce qui se passe autour de moi.
469Hold-up
"Nous faisons la critique des médias lorsque la communication prend outrancièrement le pas sur l’information et la connaissance."
Je pense que notre critique est quasi permanente. Les émissions de radio, ont un concept un peu différent de celles de la télé. Pensons qqs instants à ceux qui rentrent du boulot et qui pour s'informer ne regardent que la télé !
Suite à mon post @ 449 pour ceux qui s'intéressent aux émissions politiques dépolitisées. <
Imaginons une personne, férue de politique et passionnée de débats télévisés, qui, tombée dans un profond coma en 1980, en sortirait aujourd’hui. Imaginons que, à son réveil, depuis son lit, elle regarde « Le Grand Journal ». Il y a tout lieu de craindre que, sous le choc, elle rechute cette fois dans un coma définitif.
En effet, l’apparition du tout publicitaire, des reportages montés comme des clips et de la mise en scène spectaculaire de l’affrontement d’idées ; le choix de l’instantané, la primauté de la forme sur le fond, et l’impertinence comme gage d’indépendance sont des ingrédients qui peuvent faire défaillir quiconque a pu, un jour, se passionner pour la politique.
Défaillir devant la mise en spectacle de la politique à la télévision… dont le « Grand journal » est certainement l’exemple le plus abouti.
Lors de la venue de Jean-Luc Mélenchon et Frédéric Lefebvre (5 octobre 2009), Donnet les présente ainsi : « deux gros clients, deux têtes de lard de la vie politique. (…) Venus pour s’étriper autour d’un mets de choix : la Poste. » « S’étriper »… c’est bien le sens que donne Canal Plus à la politique.
Débattre, non. Se battre, oui. Et si tel est le cas, ce n’est pas parce que la question le mérite, mais parce que la personnalité des combattants le justifie [6].
En définitive, si l’on fait le calcul, l’invité n’est sollicité que pendant une bonne quinzaine de minutes (sur quarante), mais, répondant à des questions, s’exprime beaucoup moins longtemps. Difficile, donc, de développer des idées
.
Mais le pire est ailleurs. A la structure de l’émission correspond son contenu : l’émission s’est armée d’une équipe de journalistes dont les interventions contribuent à dépolitiser la politique en faisant ressortir les jeux politiciens plus que les enjeux politiques.
Le sommet est atteint une fois par semaine, chaque vendredi : ce soir-là, « le Grand journal » cède, comme de nombreuses émissions, aux sirènes du spectacle de la polémique en utilisant les grosses ficelles des joutes verbales entre éditorialistes [4].
Mais c’est quotidiennement que Michel Denisot et ses acolytes contribuent à transformer les questions politiques en sketches de cabaret. Selon deux modalités principales : d’abord, mélange des genres oblige, en badinant avec l’invité ou en se moquant de lui ; ensuite, en se préoccupant de cuisine politicienne, pimentée de tentatives de « se faire » l’invité, c’est-à-dire de le piéger afin de déposer un trophée sur sa cheminée.
http://www.acrimed.org/article3246.html
@ marc.malesherbes
Oui, tient parlons des courses... Aux caisses des grandes surfaces.. Qui n'a pas vu quelqu'un devant lui essayer de régler avec une carte qui s'obstine a être refusé par le terminal ?
Qui n'a pas vu ces gens qui vont au distributeurs bancaires et qui ne retire rien sauf un "ticket" genre "opération annulé", ou pire... ceux qui se désespèrent de ne pas voir leur carte revenir ?... Vous me direz, eux ils ont encore une carte bleue..
ça va très vite, tellement vite qu'on assiste a ces scènes ! alors qu'en d'autres temps les "gens" avaient le temps de compter.. Ou avaient déjà perdu l'espoir que "ça fonctionne" qd même..
« Françaises, Français, Ne vous lamentez pas trop sur votre sort actuel, car le plus dur reste à venir. D’abord, le chômage ne va pas baisser. Les Chinois, avec leur coût du travail vingt fois plus faible et leur yuan sous-évalué, vont s’attaquer à de nouveaux produits et monopoliser de nouveaux marchés. Ce qu’ils vont gagner en niveau de vie, vous allez le perdre. Les délocalisations vont s’accélérer. La seule chance, pour la France, d’améliorer sa compétitivité et de rester dans la course, ce sera de se serrer très fort la ceinture sur les salaires, comme le font les Allemands depuis des années. Vous allez gagner moins, mais vous allez devoir travailler plus et plus longtemps, pour espérer toucher une retraite à peine décente. Avec une protection sociale réduite, car l’Etat-providence, étant donné notre niveau de dette publique, c’est terminé. Terminé. Pour réduire nos déficits et rembourser nos emprunts, vous allez aussi devoir payer plus d’impôts. Vous, mais aussi vos enfants et vos petits-enfants. C’est à peu près le seul moyen d’échapper, et ce n’est même pas sûr, au sort de la Grèce. »
@ ydaho
C'est bien beau de constater ou de dénoncer mais que proposes-tu ? Quels sont les outls politiques d'une réappropriation de l'économie et des marchés par le politique, le citoyen, le salarié que tu envisages ? Aller un petit effort pour être constructif et pas simplement dans la contestation du système en crise. Quelles sont les ruptures en envisager ? quel est le programme de transition ? Quid de la France dans l'Union Européenne ? Aller franchir le seuil du simple postulat et s'engager sur la voie des propositions et du débat !
@ 457 Descartes
vous écrivez
La contestation du « système en place » a été bien plus forte dans les années 1950 et 1960 (dans une société qui s’enrichissait rapidement) que dans les années 1980 ou 1990, lorsque la croissance s’est ralentie. En fait, il est difficile d’établir des corrélations entre la « contestation » et l’enrichissement d’une société. Ainsi, la « contestation » a été bien plus forte dans les sociétés « riches » d’Europe et des Etats-Unis que dans beaucoup de sociétés « pauvres » d’Afrique…
je ne veux pas entrer dans une discussion sans fin sur l'interprétation historique des mouvements de contestation depuis l'époque Romaine avec Spartacus ou depuis Akhenaton, en passant par la riche histoire Grecque (cela n'a pas sa place sur ce blog).
Je resterai en France contemporaine pour distinguer deux sortes de contestation : celle qui remet en cause le système économique dominant, et celle qui s’inscrit dans ce cadre. Depuis la Libération (1944) jusqu’à grosso modo mai 68, la principale force de contestation était le PCF. Or celui-ci s’est inscrit clairement dans la « modernisation » du système (« plus de salaires pour les ouvriers »), sans jamais envisager la remise en cause de celui-ci. En effet il y avait une amélioration constante du niveau de vie des salariés, et ceux-ci souhaitaient simplement que cela soit encore plus rapide.
Certes le « discours » du PCF était contre le système dominant, mais aucune de ses actions (pour moi, c’est les actions qui comptent). Les accords de Grenelle entérinant la fin du mouvement de grève de mai 68 contre des avantages sociaux importants est tout à fait typique.
Loin de moi l’idée de critiquer le PCF de l’époque : c’était une position réaliste, responsable, compte tenu de l’époque et du contexte géopolitique.
Simplement, pour moi, cette position n’est plus « réaliste » : le système est à bout de souffle tant économique qu’écologique : il n’y a plus grand-chose à partager, et l’environnement se dégrade. Il faut donc remettre en cause le système. C’est donc une autre sorte de contestation que celle couvrant les années 1944-1968.
Darthé-payan ! Je croyais te faire plaisir avec ce texte !
J'ai pas de propositions, je ne suis pas un homme politique... Mais j'ai des idées oui..
Le politique, s'il était courageux il y a longtemps qu'il aurait pris les décisions qui lui permettent d'avoir un levier sur l'économie ! Donc déjà "qu'ils s'en aillent tous !" Ceux qui les remplaceront feront plus attention...
La rupture, c'est la rupture avec le mini traité... Il faut le refonder et y introduire la notion de justice sociale ! a tous les niveaux !
Rester dans l'union Européenne oui, il le faut, c'est le moyen d'avoir "un grand marché" et de résister aux pays qui nous concurrence directement.. Il faut cesser de brader tous les pans de notre industrie et se gausser de l'idée que la France pourrait ne vivre que du "tourisme"..
Il faut cesser d'agrandir l'Europe dans un "délire" de grandeur.. Je suppose que ce sont les adversaires économiques de cette Europe qui leurs soufflent une idée aussi stupide.. Les américains et d'autres doivent bien connaitre les fables de la fontaine, et attendre avec impatience que le bœuf éclate !
Il faut procéder immédiatement a un relèvement (proportionnel) de tous les minimas sociaux et de tous les salaires pour relancer l'économie ! tout le monde dit que cela ne marcherait pas, mais personne n'a encore vraiment essayé ! On trouve des milliards pour les banques, on aurait du trouver ces milliards pour les peuples ! Ceux-ci de toutes façons mettent leur argent a la banque !
Plus de subventions pour les entreprises sans un contrat écrit qui stipule qu'elle bossent sur le même sol que celui du contribuables qui payent ! Sinon remboursement !
Il faut faire cesser la mécanique des emplois aidés (avec précaution), ce système a permis au patronat de paupériser une grande partie de la population en fabricant des "petits" boulots a 20 ou 25 heures, tout en se goinfrant de l'argent du contribuable !
Il faut revoir tout le système des impôts et privilégier la "ponction" a la source !
Et il faut le courage politique d'affronter les libéraux en face, sans concessions !
@ 478 ydaho
parfaitement d'accord, Voila ce qui nous attend.
J'attend les propositions du PCF, du NPA, du PG.
Je ne parle pas de l'écologie, il le faudrait bien sur, mais ce serait trop long.. Les libéraux nous piège avec l'écologie, ils font croire que ça les intéresse, mais ne traduise cela que par de nouvelles taxes.. :-(
Au fait le "reste" est la... :-)
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article581
En ces temps d'incertitude et de radiations massives de Pôle-Emploi, la décision du Tribunal administratif du 10 mars 2009 a de quoi faire réfléchir...
Soutenue par AC! Marseille et l'équipe du site recours radiation, une demandeuse d'emploi radiée abusivement pour absence à convocation a porté son affaire devant le Tribunal administratif. Et non seulement, le Tribunal administratif a condamné Pôle emploi mais il a en plus jugé que la rétroactivité de la décision de radiation était illégale, remettant en cause la légalité des 500 000 décisions de radiation prononcées pour absence à convocation...
500 000 radiations illégales ?
#480 @ marc.malesherbes
le système est à bout de souffle tant économique qu’écologique :
Malade, certes, mais à bout de souffle je n'en suis pas sur (Le capitalisme a de la ressource......)
il n’y a plus grand-chose à partager, et l’environnement se dégrade.
L'environnement se dégrade sans doute, mais il y a beaucoup à partager. On est dans un pays riche, avec beaucoup de potentiel, beaucoup de talents......A mon sens notre problème c'est que les richesses sont très mal réparties, et que ceux qui dirigent notre pays (l'élite politique, mais surtout financière) on une vision de court terme, plus soucieux de plus values rapides que de l'avenir du pays et le bien être de tous.
La mondialisation est une catastrophe pour l'écologie et pour la justice sociale. En délocalisant notre production indistrielle en chine on "se tirre une balle dans le pied", et ça ne profite qu'à une minorité (y compris en chine).
il faut donc remettre en cause le système.
Je suis d'accord, mais le chemin sera long et tortueux....
LE SUJET CEST:
MELENCHON REPRIS PAR TOUS LES MEDIAS
PIRE
IL NE S'EXCUSE PAS
IL REDEMANDE
IL ACUSE LES DERIVES
DU POUVOIR DES MEDIAS
PIRE ENCORE
IL DEMASQUE ARLETTE
UNE FOIS DE PLUS
QUI, ALLIE A UX AUTRES
CACHE DERRIERE LES PROSTITUES ET DE DEBATS BIDON
LE VIDE DU POUVOIR PAR MANQUE DE LEGITIMITE DE SARKO
QUI DEVRAIT DISSOUDRE L'ASSEMBLEE
POUR SAUVER LA REPUBLIQUE
je suis avec vous, vous l'avez remis à sa place comme un enfant et c'est bien
vous n'etes pas vraiment insulatant mais très agacé et il y a de quoi
vous dites ce que vous pensez sans langue de bois
on a pris une meme claque avec l'affaire du voile au NPA
tout est dans l'apparence
c'est trop stupide
une adhérente au NPA
Un article assez passionnant
http://www.legrandsoir.info/Internet-et-la-Revolution.html
l'emploi ne reviendra que quand les salaires seront à niveau avec les couts salariaux les plus bas
délocalisations = chomage = baisse des salaires = pauvreté = emploi = salaire de misère
Super
Ca fait de la pub pour Mr Mélenchon et il semble q'il y ait pléthore de commentaires favorables
Mr Mélenchon dérange, bouscule les habitudes, dénonce les discours bien policés
On spolie, licensie, vole, appauvrit, abêtit, et j'en passe mais cela il ne faudrait pas en parler
Que Mr Mélenchon continue à tous les remettre en place vaillament tous ces nantis bien planqués, bien tranquilles
Le peuple sait qui est de son côté
Soutien franc, entier, plein et massif à JLM
@marc.malesherbes (#474)
Comme vous avez pu le lire dans mes post, je ne suis pas d’accord avec Descartes sur la période actuelle et à venir, et je partage votre avis : Mais il y a des pauvres, il y en a de plus en plus, et le plus terrible c’est que parmi eux il y ait des salariés ! C’est une « grande descente » qui commence !
Franchement, ça veut dire quoi "je ne suis pas d'accord" ? T'as vu les chiffres de l'INSEE: elles montrent que la pauvreté relative est stationnaire (après avoir décru considérablement jusqu'au milieu des années 1980), et que la pauvreté absolue continue de reculer. Les statistiques de l'INSEE ne te plaisent pas ? Mais alors, sur quelles données tu te fondes pour affirmer que "il y a de plus en plus de pauvres" ? Sur ton petit doigt ?
Il faut un minimum de sérieux, Marc. On ne peut pas, au prétexte que les données ne correspondent pas à nos préjugés, jeter les données par dessus bord pour pouvoir garder nos préjugés. C'est même à mon avis dangereux: si l'on veut pouvoir analyser pourquoi, malgré la crise, la société ne se révolte pas et ne penche pas vers des solutions radicales, il faut regarder les faits tels qu'ils sont.
Maintenant Descartes me demande d’appuyer le constat que nous pouvons faire autour de nous par des estimations d’ensemble, et par une prévision à quelques années ; Il n’a pas tort de faire cette demande, car il est sans doute persuadé comme les dirigeants politiques de gauche, et comme beaucoup de gens de gauche, que c’est un mauvais moment à passer, et que la reprise permettra de redresser la situation.
Non. Je te demande d'appuyer le "constat que tu peux faire autour de toi" par des données parce que c'est la seule manière de savoir si tes "constats" ont un rapport au réel ou si au contraire ils sont le fruit de tes préjugés. Que je sois persuadé de telle ou telle chose ne rentre pas en ligne de compte: les faits, rien que les faits.
Cela va me prendre un moment pour argumenter, car je ne suis pas économiste, mais j’ai un grand atout : je fais mes courses, et je regarde ce qui se passe autour de moi.
Je ne vois pas où est l'atout. A partir de ce que tu "regardes autour de toi" quand tu vas faire tes courses, tu ne peux que produire une généralisation à l'ensemble du pays à partir d'une toute petite fraction. Ce n'est pas comme ça qu'on peut aboutir à une analyse sérieuse.
Bordel! (excusez, mais cela m'énerve). Grâce à l'internet, nous pouvons tous accéder en trois clicks aux meilleures bases de données statistiques du monde. Il nous est possible donc de vérifier nos intuitions en les confrontant à un trésor de données. Et au lieu de faire ce travail, on continue à croire que regarder autour de soi en faisant ses courses apporte une "vérité" supérieure, à laquelle l'INSEE n'aurait pas accès...
@ AGUSTIN MORENO
Si Sarkozy dissous l'assemblée... Alors le "piège" commencera a être en place..
Que se passe t'il lorsqu'on "regarde autour de soi".. : A priori nous voyons la réalité, et chacun bien sur a sa réalité.. Un patron du cac quarante voit que sa "caste" s'enrichit et prospère de jour en jour.. Un smicard voit que ses amis, sa famille, ses "relations" s'appauvrissent de jours en jours.. Un type de la classe moyenne voit ses revenus sans cesse grignotés par les impôts et taxes divers.. (tout augmente dit il...)
Que se passe t'il lorsque nous regardons les chiffres : Tout va bien disent ils ! On risque pas de les contredire, c'est les suppots du cac 40 qui alimentent les chiffres..
Que se passe t'il lorsque nous regardons téefun : Dormez bonnes gens nous serinent ils ! regardez nous ! nous allons vous lobotomisez en douceur !
........ :-)
@marc.malesherbes (#480)
Simplement, pour moi, cette position n’est plus « réaliste » : le système est à bout de souffle tant économique qu’écologique : il n’y a plus grand-chose à partager, et l’environnement se dégrade. Il faut donc remettre en cause le système. C’est donc une autre sorte de contestation que celle couvrant les années 1944-1968.
Admettons. Mais ce n'est pas parce que tu dis "il faut" que les faits te suivent. Et le fait est que, contrairement à ton idée, la force de la contestation n'a pas vraiment de corrélation avec l'enrichissement de la société. Et si une telle corrélation existe, elle semble être plutôt au contraire de celle que tu anticipes: la contestation est plus forte lorsque la société s'enrichit vite.
J'entends ta vision des deux types de contestation. Mais la contestation "radicale", elle aussi, a été bien plus forte dans les années 1960 qu'elle ne l'est aujourd'hui. En fait, le moment actuel est probablement celui de la plus faible contestation (dans les actions, car comme tu dis, ce sont les actions qui comptent) depuis les années 1920.
Quant à ton idée selon laquelle "le système est à bout de souffle"... il faudrait peut-être regarder de plus près. Tu sais, je me souviens que mon grand-père disait en 1948 que "le système est au bout de souffle, la révolution est à portée de main". Faut croire que "le système" avait plus de ressources que mon grand-père n'avait anticipé. Je crains qu'à force de refuser de regarder les faits, tu soies en train de t'auto-intoxiquer: il est faux qu'il n'y ait "plus rien à partager". Au contraire, l'économie continue à croitre, et on ne voit aucun signe que cette croissance aille s'arrêter. Il est faux de dire que "l'environnement se dégrade". Ceux qui ont connu la pollution de la Seine dans les années 1960, les pluies acides des années 1970 ou le plomb dans l'essence des années 1980 ne peuvent au contraire que constater que nos rivières sont aujourd'hui plus propres et notre air plus sain qu'il y a vingt ans.
Désolé, mais il faudra bien un jour finir par se demander pourquoi le langage catastrophiste et misérabiliste de la gauche (et de la gauche radicale en particulier) ne prend pas. Et s'il ne prend pas, c'est parce qu'il est en complet déphasage avec l'expérience des gens. En fait, ce langage ne fait que matérialiser les peurs des classes moyennes. On l'a bien vu avec la question de la taxe carbone...
J'insiste lourdement: si l'on veut changer les choses, il faut partir des réalités. Et donc aller fouiller les données recueillies par les scientifiques, sociologues ou statisticiens. On ne peut pas se contenter de préjugés.
L'agonie d'une nation..
Minuit. Des cavaliers vêtus de noir et montés sur des chevaux blancs, se dirigent vers un manoir en ruine, isolé au fond d'une forêt. Ils sont éclairés par la torche d'un guide.
"Dans un petit sentier chevauche un groupe sombre,
Ce sont dix cavaliers baignés de la lueur
D'une torche que porte un homme en éclaireur.
Comme un astre captif qui vacille et tremblote,
Un œil cyclopéen qui dans l'ombre clignote
La braise rougeoyante en avant les conduit
Et le groupe muet des cavaliers la suit."
Les cavaliers s'arrêtent devant l'immense véranda d'un grand bâtiment vide, ancienne demeure coloniale. Il entrent dans la maison. Une table basse et large sera bientôt remplie de mets que les dix avaient acheté avec leur dernier sous.
"Le souper attendait arrangé de la veille;
Et c'étaient les derniers sous des Dix, convertis
En légumes, poulets froids et dindons rôtis."
Ce sont des hommes désespérés qui se préparent pour un suicide collectif après un dernier repas copieux..
Qui sont les dix hommes ?
Le premier est un opposant. Il a vingt-cinq ans. C'est une âme meurtrie, un patriote qui, en trois fois, a conspiré contre un chef tyrannique. Malgré sa misère le sens de l'honneur l'empêche de ".....ployer des genoux peu flexibles". On ne vit pas au sein d'un peuple en agonie. Il choisit de mourir.
"............................. vaincu, mais indompté
Pauvre, mais noble encore et l'âme en liberté!"
Le deuxième est un orphelin, un enfant de la misère. Il tombe amoureux d'une jeune fille et son amour est partagé mais hélas, il est en chômage. Pour comble de malheur, elle meurt et le laisse dans un océan de désespoir. Il fait le même choix que le premier.
Le troisième est un musicien incompris. Il a "la douleur poignante, affreuse, d'être artiste,........hélas! Il "porte son cœur comme un luth en désaccord". "Oh je veux en finir " déclare-t-il.
Le quatrième est un désespéré. Il ne voit aucun motif de vivre dans le pays.
Le cinquième est un poète qui sent que la nation le traite comme les griots mal nés de l'Afrique. C'est un barde infortuné qui en assez de vivre parmi "Un peuple d'épiciers, sans dieu, sans cœur, sans flamme"
Le sixième est un jaloux, un homme trompé par une femme qu'il adore. Elle est capricieuse, volage, et pourtant, il ne peut vivre sans elle. Il choisit la mort pour cesser de souffrir
Le septième est trahi par son meilleur ami. Inventant un complot son ami le dénonce au pouvoir tyrannique. On se saisit de lui. Il est jeté dans une oubliette. Après sa libération, il apprend qu'un ministre avait séduit sa femme.
Le huitième est rongé par le remords. Étant descendu au tréfonds de la pauvreté et de l'ostracisme social il n'a pu empêcher ses deux sœurs cadettes de se prostituer. Il décide de mourir pour laisser ce monde qui, selon lui, est responsable de leur déchéance.
Le neuvième est un solitaire, accablé par l'ennui. Il se sent étranger au monde. Il n'a pas d'amis, Il se sent perdu, sacrifié, mystifié recherchant vainement une âme sœur. "dieu qui m'a fait, se lamente-t-il, s'est trompé de planète".
Le dixième est un chrétien. Il s'appelle Franck. C'est le seul qui ne s'accuse pas. La mort, pour lui, n'est pas une solution aux problèmes et aux échecs: C'est une forme de démission. Il faut lutter, espérer, croire et aimer. Il enseigne à ses amis la voie de la foi et du sacrifice de soi pour l'autre.
Les amis de Franck ne l'écoutent et se décident d'être "l'un par l'autre à l'instant décimés." Le second frappera le premier. Le troisième frappera le précédent et ainsi de suite. Franck sera le dernier, sa main sera maîtresse de son propre sort. Ce plan fut exécuté à la lettre. Mais devant le cadavre de ses amis, Franck devient fou.
"Un gros rire effrayant fait palpiter son cou.
Tout le bois en trésaille... Il est devenu fou."
BREF, IL FAUDRAIT QUE ÇA SAIGNE !
(oui, oui, je fais dans l'excès, mais faut se à niveau avec l'ennemi).
se mettre à niveau, m**** !
@Pierre L
C'est l'émotion. ;-)
A propos du plan d"épopée esquissé au 494.
C'est très prometteur.
Une critique :"Tout le bois en trésaille…"
Je suppose que c'est : " Tout le bois en tressaille...".
Cela mis à part, l'essai ne manque pas de beauté.
Pulchérie
Ce cher Félix Briaud voulait se faire un coup, un buzz, un succès. (la vidéo a été coupée à souhaits, sans le début)
Il me fait penser à ce cher Besson avec sa pub dans le Monde, il y a très longtemps.
Comme Besson avec son interview à 20 ans après sa pub « Candidat à l’ENA recalé, cherche emploi », avec le ton arrogant de ce jeune journaliste, on sait, de prime abord, qu’il sort des pouponnières des Apha++ du ‘Meilleur des Mondes’, l’élite des élites.
Dans ce ton, on voit qu’il n’a que du mépris pour ces pauvres gauchistes d’un autre temps que nous sommes !
@ Pulchérie D : trésaille oui, désolé.. c'était a l'attention de darthé-payan, en ce qui concerne les chiffres..
(Ce n'est pas de moi, bien sur, et j'ai volontairement effacé certaines données).. :-)
Et maintenant un autre texte, toujours a son attention.. C'est pour la révolution, mais vu par d'autres révolutionnaire.. Ni voyez pas une critique de la révolution d'ailleurs, mais plutôt une "parabole"...
Ou encore on peut remplacer certains mots par ceux là : libéraux, télévision, etc...
Ou alors essayer de ressentir ce que pensait les colonisés..
Citoyens,
Ce n'est pas assez d'avoir expulsé de votre pays les barbares qui l'ont ensanglanté depuis deux siècles; ce n'est pas assez d'avoir mis un frein aux factions toujours renaissantes qui se jouaient tour à tour du fantôme de liberté que la France exposait à vos yeux; il faut, par un dernier acte d'autorité nationale, assurer à jamais l'empire de la liberté dans le pays qui nous a vus naître; il faut ravir au gouvernement inhumain, qui tient depuis longtemps nos esprits dans la torpeur la plus humiliante, tout espoir de nous réasservir; il faut enfin vivre indépendant ou mourir.
Indépendance ou la mort... Que ces mots sacrés nous rallient, et qu'ils soient le signal des combats et de notre réunion.
Citoyens, mes compatriotes, j'ai rassemblé dans ce jour solennel ces militaires courageux, qui, à la veille de recueillir les derniers soupirs de la liberté, ont prodigué leur sang pour la sauver; ces généraux qui ont guidé vos efforts contre la tyrannie, n'ont point encore assez fait pour votre bonheur... Le nom français lugubre encore nos contrées.
Tout y retrace le souvenir des cruautés de ce peuple barbare: nos lois, nos moeurs, nos villes, tout porte encore l'empreinte française; que dis-je? il existe des Français dans notre île, et vous vous croyez libres et indépendants de cette république qui a combattu toutes les nations, il est vrai, mais qui n'a jamais vaincu celles qui ont voulu être libres.
Eh quoi! victimes pendant quatorze ans de notre crédulité et de notre indulgence; vaincus, non par des armées françaises, mais par la piteuse éloquence des proclamations de leurs agents; quand nous lasserons-nous de respirer le même air qu'eux? Sa cruauté comparée a notre patiente modération; sa couleur à la nôtre; l'étendue des mers qui nous séparent, notre climat vengeur, nous disent assez qu'ils ne sont pas nos frères, qu'ils ne le deviendront jamais et que, s'ils trouvent un asile parmi nous, ils seront encore les machinateurs de nos troubles et de nos divisions.
Citoyens indigènes, hommes, femmes, filles et enfants, portez les regards sur toutes les parties de cette île; cherchez-y, vous, vos épouses, vous, vos maris, vous, vos frères, vous, vos soeurs; que dis-je? cherchez-y vos enfants, vos enfants à la mamelle! Que sont-ils devenus?... Je frémis de le dire... la proie de ces vautours.
Au lieu de ces victimes intéressantes, votre oeil consterné n'aperçoit que leurs assassins; que les tigres encore dégoûtants de leur sang, et dont l'affreuse présence vous reproche votre insensibilité et votre lenteur à les venger. Qu'attendez-vous pour apaiser leurs mânes? Songez que vous avez voulu que vos restes reposâssent auprès de ceux de vos pères, quand vous avez chassé la tyrannie; descendrez-vous dans la tombe sans les avoir vengés? Non, leurs ossements repousseraient les vôtres.
Et vous, hommes précieux, généraux intrépides, qui insensibles à vos propres malheurs, avez ressuscité la liberté en lui prodiguant tout votre sang; sachez que vous n'avez rien fait si vous ne donnez aux nations un exemple terrible, mais juste, de la vengeance que doit exercer un peuple fier d'avoir recouvré sa liberté, et jaloux de la maintenir; effrayons tous ceux qui oseraient tenter de nous la ravir encore: commençons par les Français... Qu'ils frémissent en abordant nos côtes, sinon par le souvenir des cruautés qu'ils y ont exercées, au moins par la résolution terrible que nous allons prendre de dévouer à la mort quiconque, né français, souillerait de son pied sacrilège le territoire de la liberté.
Nous avons osé être libres, osons l'être par nous-mêmes et pour nous-mêmes; imitons l'enfant qui grandit: son propre poids brise la lisière qui lui devient inutile et l'entrave dans sa marche. Quel peuple a combattu pour nous? Quel peuple voudrait recueillir les fruits de nos travaux? Et quelle déshonorante absurdité que de vaincre pour être esclaves. Esclaves!... Laissons aux Français cette épithète qualificative: ils ont vaincu pour cesser d'être libres.
Marchons sur d'autres traces; imitons ces peuples qui, portant leur sollicitude jusque sur l'avenir, et appréhendant de laisser à la postérité l'exemple de la lâcheté, ont préféré être exterminés que rayés du nombre des peuples libres.
Gardons-nous cependant que l'esprit de prosélytisme ne détruise notre ouvrage; laissons en paix respirer nos voisins, qu'ils vivent paisiblement sous l'empire des lois qu'ils se sont faites, et n'allons pas, boutefeux révolutionnaires, nous érigeant en législateurs des Antilles, faire consister notre gloire à troubler le repos des îles qui nous avoisinent: elles n'ont point, comme celle que nous habitons, été arrosées du sang innocent de leurs habitants; elles n'ont point de vengeance à exercer contre l'autorité qui les protège. Heureuses de n'avoir jamais connu les fléaux qui nous ont détruits, elles ne peuvent que faire des voeux pour notre prospérité. Paix à nos voisins! mais anathème au nom français! haine éternelle à la France! voilà notre cri.
Indigènes d'Haïti, mon heureuse destinée me réservait à être un jour la sentinelle qui dût veiller à la garde de l'idole à laquelle vous sacrifiez, j'ai veillé, combattu, quelquefois seul, et, si j'ai été assez heureux pour remettre en vos mains le dépôt sacré que vous m'avez confié, songez que c'est à vous maintenant à le conserver. En combattant pour votre liberté, j'ai travaillé à mon propre bonheur. Avant de la consolider par des lois qui assurent votre libre individualité, vos chefs que j'assemble ici, et moi-même, nous vous devons la dernière preuve de notre dévouement.
Généraux, et vous chefs, réunis ici près de moi pour le bonheur de notre pays, le jour est arrivé, ce jour qui doit éterniser notre gloire, notre indépendance.
S'il pouvait exister parmi vous un coeur tiède, qu'il s'éloigne et tremble de prononcer le serment qui doit nous unir.
Jurons à l'univers entier, à la postérité, à nous-mêmes, de renoncer à jamais à la France, et de mourir plutôt que de vivre sous sa domination.
De combattre jusqu'au dernier soupir pour l'indépendance de notre pays!
Et toi, peuple trop longtemps infortuné, témoin du serment que nous prononçons, souviens-toi que c'est sur ta constance et ton courage que j'ai compté quand je me suis lancé dans la carrière de la liberté pour y combattre le despotisme et la tyrannie contre laquelle tu luttais depuis quatorze ans. Rappelle-toi que j'ai tout sacrifié pour voler à ta défense, parents, enfants, fortune, et que maintenant je ne suis riche que de ta liberté; que mon nom est devenu en horreur à tous les peuples qui veulent l'esclavage, et que les despotes et les tyrans ne le prononcent qu'en maudissant le jour qui m'a vu naître; et si jamais tu refusais ou recevais en murmurant les lois que le genie qui veille a tes destinées me dictera pour ton bonheur, tu mériterais le sort des peuples ingrats.
Mais loin de moi cette affreuse idée. Tu seras le soutien de la liberté que tu chéris, l'appui du chef qui te commande.
Prête donc entre ses mains le serment de vivre libre et indépendant, et de préférer la mort à tout ce qui tendrait à te remettre sous le joug.
Jure enfin de poursuivre à jamais les traîtres et les ennemis de ton indépendance.