31mar 10
U ne certaine caste médiatique se déchaîne contre moi! J’ai commis le crime de lèse vache sacrée. Je suis donc mis au pilori médiatique. Il est vrai qu'a force de dénoncer les méthodes d'Arlette Chabot, je devais m'attendre à une réplique de la confrérie des griots. C'est fait! Dix jours après son tournage, un film pris sous le masque d'un travail "d'étudiant en journalisme" est diffusé sur la toile, suivi aussitôt d'une mise en une du "Monde.fr" et d'une dépêche AFP. Puis, par imitation, sans vérifications ni retenue, la dépêche passe sur tous les médias! Une belle opération. Mais l’arrosage se retourne contre les arroseurs. Je jubile. Une pluie de commentaires qui me sont favorables vilipende les utilisateurs de ce chef d’œuvre de manipulation. Vive le buzz! J'attends la consécration : la diffusion de cet important document sur France 2. Pourquoi pas une émission sur le sujet?
Le 19 mars dernier, il y a 10 jours, avant le deuxième tour des élections régionales, à l’occasion d’une diffusion de tracts du front de gauche au village de Bercy, un « étudiant en journalisme » m’a interrogé. Je n’avais guère envie de répondre. Trop fatigué, trop pressé. Mais bon ! Allons-y. c’est un jeune, il apprend, faisons l’effort car on est tous passés par là. J’ai cru que c’était un étudiant. J’ai cru qu’il étudiait le journalisme. J’ai cru qu’il avait des enseignants qui s’occupaient de lui et parlaient avec lui de son travail et des règles de son métier! Non ! C’était une sorte de caméra visible/cachée ! Ruse. Au mépris de toutes les règles de ce métier, sans mon accord, sans dire où, quoi, comment, le film volé est mis en circulation… dix jours plus tard ! Pour moi ce n'était pas un interview mais un essai d'interview qui tournait à la discussion puis a l'engueulade. Je me suis fait piégé. ca me mets en colère. Mais quand j'y pense, ca va m'aider. En fait je ne me plains pas. Vous allez voir pourquoi.
Donc, de façon spontanée et tout à fait innocente, dix jours après la prise de vue, parait spontanément sur internet un extrait de mon « entretien » avec cet « étudiant en journalisme ». Une meute se jette sur moi et consacre à cet « entretien » au contenu, d’une importance fondamentale, la une de leur site. Il s’agit bien sûr de me disqualifier. Car sinon quel intérêt à un tel document ? Il y a même une dépêche de l’AFP selon laquelle je déclarerai que le métier de journaliste est «un métier pourri» ! Tel quel, hors contexte, une fois de plus ! Une dépêche de l’AFP ! Cela revient à faire d’une phrase dans un film d’amateur une déclaration officielle de ma part. Savoir qui a écrit cette dépêche nous assurera sur les motivations de son auteur(e). Aussitôt, tous mes autres «amis» sont là pour relayer la nouvelle : « le monde.fr », le nouvel «obs.fr», et cerise sur le gâteau, même «Ouest France» qui comme chacun le sait suit toujours avec beaucoup d’intérêt mes prises de position! Et même le journal de LCI s’ouvre sur l’évènement !
Vous avez compris le mécanisme. On sort un bout de film sans donner aux visionneurs une indication de contexte ni d’origine. Le site « le monde.fr » valide. Ca classe. Aussitôt une dépêche sort. Ca devient une info pour toute la presse comme si j’avais fait une déclaration officielle. Personne ne vérifie rien. Le reflexe pavlovien fonctionne. La corporation est outrée. Haro sur l’iconoclaste ! Que n’ont-ils téléphoné à Robert Ménard et "Reporters sans frontière" pour terminer le tableau ! Comme je suis en congés, je ne peux pas me rendre compte de tout l’impact de l’affaire. Mais je suis enchanté. Tout simplement enchanté.
Pour moi c’est un buzz inespéré dans une semaine où je ne suis pas là du fait de mes congés. Mais, plus sérieusement, l’incident m’intéresse. Je crois que nous pouvons en profiter si nous l’utilisons correctement. Que l’occasion fasse les larrons. C’est surtout un exercice de démonstration par la preuve de ce que j’avance à propos des dérives de ce métier. Car cette vidéo a immédiatement suscité, m’a-t-on dit, des centaines de témoignages qui me donnent raison et dire que cette profession est en train de sombrer. Il est très important, pour la lutte que nous menons, de faire en sorte que les gens se décomplexent à l’égard des médias et rétablissent un rapport critique à ceux-ci.
La libération des médias dont a besoin notre pays pour sa respiration démocratique ne pourra pas se limiter à quelques arrangements de tuyauteries comme nous le pensions dans le passé (fin du monopole de l’émission, libéralisation des ondes) ni par des restrictions sur le droit de propriété à l’égard de certains. Cela ne peut suffire. Il y faudra une révolution culturelle qui repense ce que sont ces métiers, leur éthique, leur finalité, leur responsabilité. Il y faudra des régulations démocratiques adaptées à chaque cas. Par exemple l’élection du président de France télévisions par les téléspectateurs du service public. La libération culturelle des médias est en soi un front de lutte qui doit bénéficier des mêmes méthodes que les autres. Et d’abord de la bataille culturelle. Il faut donc ouvrir la bouche, décoincer les esprits, ferrailler. De cette façon dans le public mais aussi dans la profession la peur que le corporatisme pavlovien fait régner reculera. Pour cela il faut créer les situations ou les utiliser. Au cas concret il en va ainsi. Notre premier média à propos des médias, c’est nous, nous même. Il faut parler, zapper, écrire, boycotter à bon escient. Je me demande si nous ne devrions pas inventer un système de punitions du genre de celles que le marché que ces gens adorent tellement inflige aux gens. Par exemple des boycotts sélectifs. Des dénonciations sur le site des annonceurs publicitaires et ainsi de suite. Il faut lutter ! Car dans nombre de cas concrets, nous ne sommes pas dans un rapport de coopération en vue de donner une information aux citoyens mais dans un rapport de force, en face de manipulateurs hostiles qui «mettent en scène» leur discours politique.
Arlette Chabot est un monument du genre. Avez-vous vu l’autre soir le « débat » sur les retraites sur France 2 (non pas l’émission de voyeurisme sur la torture) ? Un de droite (la retraite à 65 ans), un socialiste (la retraite à 62 ans), deux experts (la retraite entre 62 et 65 ans) ! Beau comme pendant le référendum de 2005. Et sur un strapontin « en duplex», comme moi le dimanche de élections, donc n’ouvrant la bouche que quand on lui demande de le faire et qu’on lui donne la parole, Bernard Thibaud, le secrétaire général de la CGT première organisation de travailleurs du pays… Pas d’illusions à avoir ! Donc pas de concessions.
L’épisode de « l’étudiant en journalisme » doit donc être cultivé. Il est important que ceux qui ont compris la manipulation le disent à haute et intelligible voix. J’invite tous ceux qui ont de la jugeote politique à se saisir de cet épisode très concret comme d’un cas d’école. Diffusez de tous côtés la séquence, faites connaître vos commentaires, encore et encore sur les médias qui publient cette vidéo édifiante. Au premier degré il y à tous ceux qui sont d’accord avec moi. Mes propos leur feront du bien. Plus mes paroles seront diffusées plus elles se banaliseront et seront reprises par d’autres au quotidien, en toutes circonstances. Ma parole les encouragera à se lâcher, comme on dit en média. Leur clameur contribuera à faire réfléchir. Car la vérité c’est qu’à côté des voyous, comme toujours, il y a les gens bien. Ceux qui aiment leur métier, que ces trafics écœurent et qui sont scandalisés de voir que c’est justement à un étudiant que ses maitres ont enseigné de telles méthodes aussi contraires à la déontologie du métier. Quelques amis du métier m’ont déjà appelé. Sous le sceau de la confidence, car telle est l’ambiance de terrorisme corporatiste aujourd’hui ! Ils m’ont appelé pour me dire qu’ils n’étaient pas d’accord. Donc on ne doit pas désespérer. Il ne faut pas globaliser ni faire un cas général des agissements de quelques puissants manipulateurs. C'est le panneau dans lequel on nous pousse: généraliser notre critique pour encourager le corporatisme. Ce ne serait d'ailleurs pas juste. Je viens de le dire, la ressource professionnelle existe pour que cessent un jour les façons de faire actuelles. D’ici là : feu sur le quartier général !
Que mes amis ne se soucient pas outre mesure pour moi. Je ne suis pas du tout affecté par cet assaut. Il m’amuse trop. Que mes amis soient rassurés j’en tire la leçon qui compte dans le contexte de lutte que nous menons : je ne me laisserai plus jamais approcher par un étudiant en journalisme, ni un journaliste stagiaire. Car il m’est impossible de distinguer entre un étudiant qui fait son apprentissage et un vulgaire provocateur du type de celui qui a abusé de ma disponibilité. Au téléphone je ne leur réponds plus (navré pour la poignée d’entre eux qui chaque semaine m’interrogeait) et dans les manifestations mes accompagnateurs les tiendront à distance. Je vous recommande d’en faire autant si vous êtes sollicités. Ne répondez plus. C’est trop risqué car ils ne respectent aucune règle. Ignorez-les, comme vous le faites avec ces jeunes en haillons qui viennent dans le métro vous proposer de signer une pétition contre l’exploitation des enfants mineurs ! D’ailleurs je crois qu’il faut vérifier à chaque fois qu’il s’agit bien d’un étudiant réel. Car dans le cas de celui qui m’a escroqué je ne suis même pas certain que cela en soit un. Et si s’en est un, je me demande s’il n’est pas militant politique car il m’a dit qu’il était de gauche comme argument pour m’apitoyer tandis que je le rabrouais.
Dorénavant au buzz va correspondre un contre buzz. C’est une règle élémentaire de l’espace de communication politique. Donc des milliers de gens sauront que je suis en effet tout à fait hostile à la façon dont est pratiqué aujourd’hui par certains voyous ce métier qui a été le mien il y a longtemps. Ceux qui voudraient en savoir davantage aux arguments de ma critique à ce sujet peuvent se référer à ce que j’ai écrit sur ce blog il y a déjà quelques temps, et notamment à l’occasion d’une table ronde à l’école de journaliste de Strasbourg. Pour éviter de fastidieuses recherches (plus de trois clics à faire en effet), je reproduis plusieurs textes sur la question comme la fin pour cette note. On verra que je suis constant dans mes formules et analyses. Elles méritent meilleures répliques que des provocations bas de gamme comme celle dont je viens de faire l’objet.
16 octobre 2009
VIE MEDIATIQUE ET VIE SOCIALE
Le débat au parlement européen a donc opposé les partisans du bien et ceux du mal à propos de liberté de la presse et tout ça. Il me parait cependant assez artificiel ! Certes, je partage les critiques sur la concentration des médias comme risque avéré pour la démocratie et la citoyenneté. Ca se comprend facilement. 80 % des informations dont disposent les citoyens viennent des télévisions. Qu’elles soient en mêmes mains et les citoyens ne disposent plus d’aucun moyen de former leur conviction de façon autonome. Mais cette façon de voir est tout à fait formelle. La concentration n’est pas l’unique cause de l’uniformisation de la parole médiatique. Loin de là. Il suffit de voir comment les choses se passent en France pour en avoir idée. Le miracle quotidien qui voit les deux grandes chaines hiérarchiser exactement de la même manière exactement les mêmes sujets doit faire réfléchir. D’ailleurs les partisans de Berlusconi s’amusent de faire des statistiques accablantes pour les imprécateurs : il y a quarante deux chaines de télé et radios et plus de cent journaux en Italie. «Comment expliquez-vous alors qu’il n’y ait qu’une tonalité » raillent-ils. On comprend l’abus que cet argument comporte. Quelle commune mesure entre une chaine nationale et une télé de communauté ? Mais soyons honnête. Comment expliquons-nous l’homogénéisation de la forme et du fond dans nos propres médias ? Quel effet de système est à l’œuvre ? Ensuite, si on veut entrer dans le détail des situations, pourquoi faisons-nous comme si la responsabilité individuelle n’était jamais engagée ? Les journalistes sont-ils des êtres humains ou des créatures d’essence pure et parfaite en contact intime avec la vérité.
BIENTOT LES FAILLITES
On comprend le mécanisme assez rustique qui bloque ce débat. Un corporatisme de mules bloque toute approche sur ce terrain. Les intéressés eux-mêmes ne se sentent plus aucune limite. Ainsi ai-je été appelé au téléphone et fait l’objet de messages longuement injurieux de l’intéressée pour avoir mis en cause la façon dont était présentée comme « liste communiste » à Corbeil la liste du Front de Gauche. Comme si la liberté de parole critique d’un élu politique sur un blog public était par nature illégitime, en face des caractérisations manipulatoires, en tous cas jusqu’au point de mériter une intervention dans la sphère privée qu’est une messagerie téléphonique. Cet épisode conforte l’idée que je me fais de l’immense malaise social et de confusion intellectuelle qui règne dans ce secteur. A présent tout cela va s’aggraver par les défaillances d’entreprise de presse qui vont bientôt se manifester. Aux Etats unis, royaume du Bla Bla sur le pluralisme et la liberté d’être tous d’accord sur tout, plus de cent journaux ont du fermer leurs portes et je ne sais combien de radio. Le papier de Ramonet dans « le Monde diplomatique » décrit tout cela très bien, je crois. La vague passera bientôt sur la France. Ce fait extrême nous rappelle qu’il est absurde de faire comme si la production de l’information n’était pas aussi une activité menée par des personnes socialement déterminée par leur environnement. Et donc que le principe de la responsabilité individuelle est, dans ces conditions, engagé dans cette profession comme dans les autres. Mais avec des conséquences sur lesquelles il est légitime que la société demande des comptes puisque c’est son propre pouvoir d’intervention qui est conditionné par cette responsabilité des professionnels qui la rendent ou non possible.
Jeudi 8 octobre 2009
PERSONNEL ET COLLECTIF
Jeudi après midi j’ai pris l’avion depuis Bruxelles pour aller à Strasbourg. C’est stupide d’aller à Strasbourg depuis Bruxelles un jour où il n’y a pas de session, non ? Pourtant je le fais. Reprenons notre réflexion, mon cher, puisque tu es assez sot pour te faire embarquer dans un aller retour de plus en avion. Donc disais-je, à présent, tout se passe comme si, au contraire de n’importe quelle autre activité humaine, dans les métiers de médias, personne ne serait responsable de rien personnellement. C’est dommage de laisser ainsi bloquer la réflexion. Pourtant elle nous conduirait sur un terrain plus rationnel. Il vaudrait mieux que les généralités débitées pour une confrontation qui oppose des vaches sacrées antagoniques, collées au sol par leurs ruminations dogmatiques. D’un côté les purs et honnêtes journalistes, indépendants, éthiques, et ainsi de suite, de l’autre une dénonciation aveugle et absurdement globalisante au nom d’une improbable liberté de la presse, hors sol social et culturel. Pour moi, la dimension invisible de la vie médiatique est celle de la condition sociale des professionnels des médias d’une part et des conditions matérielles de l’exercice de leurs métiers d’autre part. Eux-mêmes sont le plus souvent incapables de le formuler. C’est bien sur d’abord le fait de l’idéologie dominante dans la profession et dans les écoles de journalistes. Ensuite de l’extrême compétition entre les personnes qui règne dans la profession, bloquant toute introspection raisonnée. Mais surtout, il faut donner leur rôle essentiel aux conditions matérielles de l’exercice de leur profession. Ce sont elles qui rendent impossible la mise à distance que cette réflexion suppose. Telle jeune journaliste qui m’interroge un samedi après midi, après m’avoir couru après dans Paris dans son véhicule qu’elle ne sait où garer, et qui en surgit avec en charge sur les bras la caméra, le micro et la fiche, qui sert à la fois à faire le réglage du blanc et noter les questions, n’est pas en état d’avoir un recul critique sur ce qu’elle accomplit. Surtout quand questions et réponses sont préformatées, surtout quand elle doit encore faire la course à trois autres personnes sur trois autres sujets, surtout quand ca dure depuis le début de la semaine sans pause ni temps de lecture, surtout quand son CDD lui interdit une attitude revendicative quelconque, même d’ordre professionnel.
8 janvier 2010
A STRASBOURG, PETIT JOURNALISTE DEVIENDRA GRAND
Ce sujet là c’était le débat auquel j’ai participé à Strasbourg, à l’ENA. A l’arrivé mon accueil se demandait si j’allais prendre le taxi où le tram. Elle a opté pour le taxi et ça tombe très mal car j’ai horreur de la bagnole. Une fois sur place on tombe sur une petite rangée de bœufs du Front National qui distribuent des tracts contre Frédéric Mitterrand. En fait ils l’attendaient lui ! Mais c’était le jour de son passage sur le plateau de TF1. Donc il n’est pas venu. Dans les murs, devant la salle il y avait un groupe de jeunes qui tiraient vaguement la clope. C’était des apprentis journalistes. Plusieurs ont filmé ce qui se passait. Je pense qu’ils ont mis ça sous plastique et ensuite sur leur télé dans le salon. Ou va savoir quoi. Les gens ne s’expliquent même plus quand ils filment. On croirait que c’est naturel. J’ai chauffé des arguments avec eux avant de descendre au sous sol où se tenait la conférence. Je n’aime pas les sous sol, non plus. La bagnole, plus les sous-sols, plus le Front National ça commence à me chauffer comme séjour ! Mais sur le plateau, devant les jeunes apprentis journalistes, Clémentine Autain, Catherine Trautman, et Jean-Marie Cavada. On était les trois sur les mêmes thèmes, chacun dans son registre, bien sûr. Le plus sévère finalement c’était Jean Marie Cavada, sur le fond, sur ce qui concerne l’exercice du métier. Je dois dire que j’étais assez heureux d’entendre une telle convergence de diagnostics. Je me sentais tout rabiscoulé. Comme dirait monsieur Elkabbach, j’en avais marre de me dire que j’avais raison tout le temps. Tel quel. Il y avait un thème supplémentaire sur le plateau c’était le sexisme dans le métier de journaliste, dans leur rapport aux femmes politiques. Catherine Trautmann et Clémentine Autain ont bien disséqué cet aspect de la réalité et j’avoue que j’écoutais à grand pavillon car je découvrais. Pour ma part j’ai évoqué d’autres dimensions invisibles. Par exemple la composition sociale de l’origine des jeunes journalistes. Donc leurs préjugés idéologiques. Hum ! Mais la salle était si typiquement composée que j’ai eu droit aux applaudissements qui montrent une forte concentration d’esprits frondeurs. Ca c’est bon signe, compte tenu du métier auquel ils se préparent…. Non ? Un peu d’optimisme. Sans doute que demain sera meilleur.
Jeudi 10 janvier 2010
Dimanche soir, une aventure média m’a bien fait rire. En effet, j’ai donné un entretien dans « Le Parisien dimanche », qui est l’équivalent en ile de France des pages saumon du Figaro chez un notaire de province : une référence que personne ne peut effacer du tableau. Ca passera, bien sûr, quand la direction de ce journal aura réussi à faire partir le tiers des effectifs de la rédaction comme elle le prévoit. Mais pour l’instant c’est presque aussi couru que pour une interview dans un gratuit du matin. J’étais donc spécialement satisfait. Donc, dans cet entretien, je dis, pour illustrer mon propos et plaisanter (genre je ne parle pas la langue de bois) : « Avec les lois qu’il a fait voter, Nicolas Sarkozy ne pourrait pas être français ! Il ferait bien d'y réfléchir. Qui sait si un jour il ne trouvera pas plus sauvage que lui, quelqu'un qui contestera la carte d'identité de ses petits-enfants, puisque maintenant il est grand-père ! ». Malheureusement la journaliste a oublié de noter aussitôt « attention ! C’est une vanne (rire) ». Du coup l’agence Associated Press lance une dépêche : «Jean Luc Mélenchon s’interroge : selon les lois en vigueur le président est-il bien français ? » Même un bourrin voit bien que ce n’est pas du tout ce que j’ai dit, mais à quoi bon ergoter ? Encore un journaliste d’agence, de garde le dimanche, avec un contrat d’intermittent du spectacle qui écrit des dépêches avec les pieds pendant que ses mains tournent un reportage en direct ! J’exagère bien sûr. Cette année il y a encore cinquante pour cent des cartes de presse qui ont été attribuée à des journalistes en CDI. Mais c’est une première qu’il y en ait cinquante pour cent en pleine précarité !
Hier soir France Info dans la voiture vers 18h30.... le journaliste (?)," le buzz Mélenchon etc...
Jean-Luc Mélenchon sort de son silence, sur son blog dont le dernier billet datait d'octobre 2009...."
Que dire après tant de professionnalisme ?
Les plus hauts responsables de l'état mentent impunément, mais les journalistes sont censés vérifier leur sources ?
Suite à ce qui se disait à la radio à propos de cet interview, j'ai regardé cette vidéo. Je suis d'accord, c'est un coup de gueule certainement justifié suite à des questions qui n'avaient pas être posées.
Sur Canal+ ce soir avec JLM
Et Denisot qui en rajoute une couche....
En substance :"et alors pour la Présidentielle vous vous présentez en 2012 ? blabla".
En voilà une question urgente.
Rien appris de l'histoire de l'apprenti journaliste le mec... Strictement rien compris.
Même pas vu passer le train.
Plus que jamais sur le coup pour le scoop ou la petite phrase qui tue.
Chacune de vos interventions mérite d'être entendue pour le réconfort qu'elle apporte. Vous évoquez une profession en pleine déliquescence et nous sommes nombreux à partager votre constat.
J'étais à l'instant en train de réagir à un de ces nombreux articles publicitaires qui envahissent désormais nos plus grands quotidiens.
Comment pourrions-nous en effet ne pas être affligés par tout le tapage journalistique organisé autour de sorties commerciales comme l'Ipad et autres conneries.
Si nos journaux décident désormais de faire leur beurre en s'engouffrant dans une démarche publicitaire, leur disparition devient inévitable.
Il devient extrêmement difficile de s'informer, non parce que les sources sont trop nombreuses et incontrôlables, mais parce que celles dans lesquelles nous avions légitimement foi s'écartent indubitablement de leur mission.
Les journalistes ont de moins en moins l'esprit critique et font pleuvoir des louanges sur les navets qui sortent au cinéma, sur des ouvrages d'analphabètes et sur de foutus gadgets, sans s'apercevoir que leur langage perd totalement sa substance en se fourvoyant dans des éloges systématiques.
Ils créent des évènements autour de babioles ou de débat inutiles et conservent toute leur arrogance comme si leur mission gardait toute son importance.
Je les vomis dans leur grande majorité, même si certains irréductibles demeurent vitaux pour le débat public.
Vous semblez justifier votre sortie par la fatigue et l'énervement... C'est pas plus mal. Continuez de vous énerver, ça n'enlève rien à votre lucidité.
N° 191- Mario Morisi
Merci pour la critique de l'émission. Je vais essayer de trouver le moyen de voir ça.
@ydaho
Le peuple bouge en Grèce mais la dure loi de l'économie rationnée s'impose. Le peuple morfle et il y a aucune solidarité des peuples européenns et encore moins de solidarité des salariés des pays européens. L'Europe du Marché commun au traité de Lisbonne a désarmé les nations, les peuples et le monde salarié. Les attentats en Grèce servent le gouvernement Papandréou et les droites dures. Ceux qui font cela sont des idiots et détruisent toute action politique et sociale unitaire, en prise avec les citoyens. La gauche doit proposer la dislocation de l'union européenne et le FdG et notammment mon parti le PG doit mettre dans son projet et aussi en perspective la sortie de notre pays de l'union européenne. Attendre c'est accepter comme c'est déjà fait le grand marché transatlantique qui fait de la France et de l'Europe des petits vassaux des Etats unis. La République aura péri. L'europe des régions et des communautés permettra au capitalisme transnational d'imposer sa loi de la concurence libre et non faussée et cela avec l'aval d'un parlement transatlantique sans pouvoir soumis au Congrès et à la Maison Blanche. Dire que l'on s'en fout c'est tout simplement accepter cet état de fait et surtout ne rien vouloir que cela ne change !
Le capitalisme est en crise et comment va t-il s'en sortir en imposant une économie de rationnement économique, financier, social. Un peu genre économie de guerre. La Grèce expérimente à l'échelon européen cette nouvelle tendance. La gauche social démocrate du PASOK démantèle les services publics, l'état providence, les retraites, diminue les salaires et les revenus de transfert, augmente la TVA, limité les crédits et réduit de +18 % son masse monétaire ! C'est du rationnement !
Sur le fait que Sarkozy reçoit des députés de l'ump et uniquement eux (il reçoit sans doute des députés de gauche mais ils s'arrangent pour passer par la porte du côté jardin et non pas pas le 55 de la rue du Faubourg Saint Honoré !
Et alors Sarko reçoit les députés qu'il veut ! De tout temps les uns et les autres reçoivent des députés de chacun de leur camp. Il y a plus grave !
Je ne crois pas que la Vième république soit agonisante et je trouve que malgré toutes les retouches (élection du président de la république au suffrage universel, mai 1968, l'échec du reférendum de 1969, le pouvoir personnel, les problèmes du mandat de Pompidou dus en grande partie à la maladie et aussi à la division du parti gaulliste, puis l'arrivée de giscard, puis la Gauche et deux cohabitations, les mandats de Chirac, une nouvelle cohabitation et la droite dure avec Sarko. La cinquième république a subi dès son naissnce la fin du conflit algérien, l'indépendance de l'Algérie. Il y a aussi la perte de sa souveraineté avec l'Europe puis le lent démantèlement de la république avec à la fois l'Europe, la décentralisation, la société de consommation, l'individualisme, le communautarisme, la mondialisation et toute pussance des USA faisant suite à la guerre froide. Il y a aussi le lent dépérissement de l'école et des corps de coopérants. Et la cinquième est toujours là. Le referendum de 2005 ne l'a fort peu ébranler. Le quinquenat renforçant le pouvoir présidentiel n'a rien affaibli du tout.
Donc elle vivra de longues années encore et la droite et la gauche sont-elles prêtes pour la supprimer ? A vrai dire, j'ai des doutes. Trop de poltiques souhaitent sont maintien.
Pour ma part, je suis pour l'abolition du pouvoir présidentiel et souhaite une république démocraitqiue, parlementaire, soicale, laïque une et indivisible; Je suis pour un exécutif collégial (comité de la républqiue et collège gouvernemental qui forme le conseil de la république) émanation d'un vote du parlement au rôel et aux pouvoirs renforcés. Je suis aussi pour les ateliers civiques et le referendum.
Ydaho, il ne faut pas avoir une vision binaire et caricaturale de la vie poltiqiue et faite d'anathémes et d'exclusives envers certains comme tu as procédé hier à l'égard de Gilles et de mo-même. Je soutiens JL Mélenchon et aussi Zemmour, je fais des démarches unitaires sur les retraites, je monte avec des dizaines et dizaines de citoyens et de miltiants un mouvement d'educaton populaire, je propose des pistes de réflexion et d'action concrète.
Bravo Jean-Luc Mélenchon. J'admire votre audace et votre courage politique.A travers vous hommes et femmes politiques de l'autre gauche, c'est tout le peuple de gauche qui est sanctionné par ce système qui empêche la démocatie de s'exprimer.
Le soir du deuxième tour des élections régionales au journal de 20 h auquel vous étiez invité, France 2 soit disant chaine publique vous a systématiquement effecé du plateau pour donner la parole à l'UMP et au PS. C'est une méthode honteuse, scandaleuse, inadmissible, révoltante et indigne.
Ne vous laissez pas indimider par ces guignoles de l'info donneurs de leçon de démocratie. Pas besoin de chercher d'où vient cette manipulation. Ils sont tellement habitués à manger dans les mains du CAC 40 et du politiquement correct qu'à leurs yeux vous êtes le grain de sable qui risque de bloquer lleur belle "machine" à gagner les élctions.
(citoyens, citoyennes, vous pouvez dormir tranquille les médias veillent sur le vapitalisme et la sociale démocratie)
Le moment arrivera pour eux de répondre de leurs et de leur sectarisme devant la sanction du suffrage universel.
Tout faire, pour que ces lèche-bottes de lèse majesté soient remplacés par l'expression démocratique dont notre pays à tellement besoin.
Ce combat, nous le porterons sur le terrain.
+1 ! :-D
Au fait, mon +1 était à Mario Morisi… J'adore le ton épique que tu as donné à sa prestation sur Canal…
@ 197 nanard
"Je les vomis dans leur grande majorité, même si certains irréductibles demeurent vitaux pour le débat public."
Une pensée pour les irréductibles :
Sur les Docks / France Culture : Henri Pézerat, l’homme de l’amiante – 2ème partie : le temps de la lutte
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture/emissions/sur_docks/
@ Tous
Une très bonne analyse de nos amsi de la Sociale animée notamment par Denis Collin et Jacques Cotta
De la France à l'Italie: différences et ressemblances
Après les régionales italiennes
Par Denis Collin • Internationale • Mercredi 31/03/2010 • 0 commentaires • Lu 57 fois •
En apparence tout oppose les régionales italiennes qui se sont tenues les 28 et 29 mars dernier et les régionales françaises des 14 et 21 mars. Alors que les élections françaises se soldent par une écrasante victoire de la gauche (23 régions sur 26) et la défaite sans appel du parti au pouvoir, en Italie au contraire, le centre-gauche perd 4 des 11 régions qu’il détenait, dont 2 au profit du parti xénophobe de la Ligue du Nord qui gagne haut la main la Vénétie et moins nettement le Piémont qui ne tombe dans son escarcelle que grâce à la présence de la liste du « Mouvement des 5 étoiles » du comique Beppe Grillo, qui réalise 3,7% des voix dans cette région sur la base de sa campagne anti-TAV (c’est-à-dire anti-TGV). Le parti de Berlusconi (le PDL issu de la fusion de Forza Italia et de l’Alleanza Nazionale de Gianfranco Fini) recule en voix sauf au sud. En résumé : il y a un vainqueur: la Ligue de Bossi et un recul de tous les autres grands partis et une crise persistante à gauche. Je donne ci-dessus les principales conclusions de l’institut Catteneo (publiées dans L’Unita) qui ne se contente pas des pourcentages mais calcule en voix et prend ainsi en compte un abstentionnisme très fort pour l’Italie – en progression de plus de 8% par rapport à 2005.
Les chiffres : l’analyse de l’institut Cattaneo
La Ligue du Nord : elle double presque ses soutiens, passant de presque 1 million 380000 voix en 2005 (seulement dans les 13 régions qui viennent de voter les 28 et 29 mars) à 2 millions 750 mille voix aujourd’hui. Il s’agit d’une avancée générale dans toutes les régions du Nord mais dans les régions « rouges ». Une très forte croissance dans les Marches [une de ces régions « rouges »] – avec des voix multipliées par six !) et en Toscane (multipliées par trois), même si dans ces régions la Ligue partait de niveaux relativement bas. Mais aussi dans les régions où la Ligue d avait déjà une présence enracinée, on enregistrée des progressions notables, spécialement là où le candidat à la présidence du centre-droit était un représentant de la Ligue : +134% en Vénétie (+450 mille voix), +83% au Piémont (+144 mille), +61% en Lombardie (+424 mille).
Le Pdl (Popolo della Libertà) : relativement à ses résutas précédents de 2005 (Forza Italia et Alleanza Nazionale), il a perdu 1 million 600 mille votants (soit 15%). Comme cela était prévisible, une part consistante de cette chute s’enregistre dans le Latium (-600 mille voix) en raison de l’exclusion de la liste Pdl dans la province de Rome et donc elle ne peut pas être attribuée à une moindre attractivité du parti dans l’électorat. En 2005, An et Forza Italia avaient recueilli 610 mille voix dans la province de Rome. Mais le Pdl connaît pourtant un recul marqué dans les régions du Nord – Piémont (-178 mille, -27%), Lombardie (-162 mille, -11%), Vénétie (-154 mille, -22%) : et dans les régions « rouges » – Émilie-Romagne (-99 mille voix, -16%), Toscane (-95 mille, -19%). Dans deux régions du Sud, au contraire, le Pdl progresse : +224 mille voix en Campanie (+35%) et +47 mille voix en Calabre (+21%) – régions prises au centre-gauche sans l’apport de la Ligue. Globalement, le Pdl et la Ligue ont gagné 300 mille voix dans les 13 régions où on a voté (près de 900 mille si on exclut du compte la province de Rome. Cette avancée se concentre dans les régions de Lombardie (+262 mille voix), de Vénétie (+ 297 mille voix), de Campanie (+224 mille voix), d’Émilie-Romagne (+80 mille) et de Calabre (+47 mille). On assiste à l’inverse à un recul des soutiens au Piémont (-35 mille) et en Toscane (-19 mille).
L’avance du centre-droit a été accompagnée d’une notable rééquilibrage du centre-droit dans les rapports de force internes au centre-droit : si en 2005 les votes pour Forza Italia et l’Alleanza Nazionale étaient 5,1 fois plus nombreux que pour la Ligue, en 2010 le rapport est descendu à à peine 2,2. Autrement dit, si en 2005 la Ligue du Nord pesait pour 16% dans les soutiens de l’alliance de centre-droit (dans son acception la plus restreinte), elle pèse maintenant pour 31%, c’est-à-dire qu’elle a pratiquement doublé son poids à l’intérieur de la coalition.
Le Parti Démocratique (Pd) perd 2 millions de voix par comparaison avec la coalition des Démocrates de gauche (DS) et de la Marguerite en 2005, soit environ le quart (-26%) des électeurs de ses prédécesseurs. Il s’agit d’une retraite généralisée, avec des accents différents : très marquée en Calabre (-52%), prononcée en Campanie (-36%), Basilicate (-35%) et Piémont (-30%). Inversement les pertes ont été contenues dans le Latium (-14%), en Lombardie (-18%) et en Vénétie (-19%).
L'Italia dei valori (Idv, le parti de l’ex-juge Di Pietro) manifeste une forte croissance, quadruplant pratiquement ses soutiens de 2005: + 1 million 227 mille voix. Il s’agit d’une croissance qui s’observe dans toutes les régions, mais moins au sud qu’ailleurs. Particulièrement remarquée: la réussite en Toscane (+127 mille, huit fois le score de 2005) et dans le Latium (+18 mille voix, multiplication par six des résultats de 2005). Au sein du centre-gauche aussi, il y a donc un fort rééquilibrage des rapports de force: si en 2005 les soutiens des DS et de la Marguerite étaient 23,4 fois plus nombreux que ceux d’Idv, en 2010 ce rapport est tombé à 3,7. Autrement dit, si en 2005 Idv pesait pour 4% dans le total des soutiens du centre-gauche (dans l’acception restreinte de la coalition), aujourd’hui elle pèse pour 21% et a multiplié par 5 son poids dans la coalition.
L'Udc de Pier Ferdinando Casini [issu de la vieille démocratie chrétienne] a perdu des voix relativement à 2005: -227 mille voix, soit -15%. Le recul paraît être indépendant des alliances nouées dans les différentes régions, que ce soit en Ligurie (ou l’Udc appuyait le candidat de centre-gauche), en Toscane (où elle courait seule) et en Campanie (où elle appuyait le candidat de centre-droit).
La gauche radicale sort défaite par rapport à 2005. En tout, les partis de la gauche radicale ont perdu 1 million 274 mille voix, c’est-à-dire presque la moitié de leur électorat d’il y a cinq ans. Il s’agit d’un phénomène diffusé uniformément, avec l’exception des Pouilles où les partis de gauche gagnent 72 milloe voix (+38%).
Enfin le résultat du Movimento 5 stelle-Beppe Grillo, qui a recueilli 390 mille électeurs dans les cinq régions où il se présentait. Il est possible que le rôle le plus marquant ait été celui du Movimento 5 stelle au Piémont, où il a rassemblé 3,7% des suffrages et où le candidat de centre-gauche a perdu avec une marge d’à peine 0,42%.
Le vainqueur et les vaincus
Le vainqueur incontestable de l’élection est donc la Ligue du Nord. L’Espresso titre « Re Umberto » (le roi Umbert Ier était le fils de Victor-Emmanuel, le premier roi de l’Italie unifiée avec le Risorgimento). Bossi se félicite : la gauche a voté pour la Ligue ! Le succès de son parti dans les régions les plus ouvrières de l’Italie, Piémont (Turin, c’est ou c’était la FIAT), la Lombardie ou Vénétie confirme les déclarations du chef de la Ligue du Nord. À la grande époque (fin des années 60, début des années 70) rien qu’à la FIAT, le PCI avait des milliers d’adhérents. Il n’en reste rien, pas seulement parce qu’il n’y a plus de PCI mais aussi parce que la « fédération de la gauche » - un « front de gauche » à l’italienne qui regroupe les deux fractions du PCI « canal historique », le PRC et le PDCI – fait des scores groupusculaires dans cette région. Pourquoi la Ligue – qui progresse aussi dans ce bastion « rouge » qu’est l’Émilie-Romagne – peut-elle capter le vote ouvrier, alors que le « parti communiste maintenu » y échoue complètement ?
Toujours dans L’Espresso, Massimo Cacciari, philosophe et ancien maire DS (ex-PCI) de Venise, analyse la « formidable machine de guerre » qu’est la Ligue du Nord, dont le fonctionnement est « stalinien » et a permis de constituer une « nouvelle classe dirigeante ». La Ligue est en train de « devenir un parti national ». Il peut recueillir les soutiens des patrons du Nord qui emploient massivement des immigrés mais qui, comme le dit Cacciari, veulent « des esclaves et non des employés », et d’autre part des ouvriers, dont l’organisation collective a été méthodiquement détruite à partir de la « contre-révolution » de la fin des années 70 qui a vu la destruction des bastions comme la FIAT, et qui cherchent à se protéger contre la mondialisation en se protégeant contre la concurrence de la main-d’oeuvre immigrée.
En tout cas, la victoire de Bossi déplace nettement vers la droite le centre de gravité de la coalition au pouvoir. En dépit des déclarations du Premier ministre, c’est bien le chef de la Ligue du Nord qui peut maintenant dicter l’ordre du jour. Mais, et la contradiction est énorme, le parti qui prétend diriger l’Italie est un parti anti-italien, un parti antinational qui se veut surtout le parti des riches régions du Nord et considère les Italiens du Sud presque aussi mal qu’il considère les immigrés. Un parti qui prendrait au sérieux la question sociale et la lierait avec la question nationale, c’est-à-dire un parti qui assumerait fièrement l’héritage de l’unité italienne, de Garibaldi et du risorgimento, un parti qui s’en prendrait sérieusement à l’arrogance des dirigeants européens à l’encontre des « PIGS », un tel parti donc, national et populaire au sens gramscien, pourrait sérieusement faire reculer la Ligue. Mais évidemment, ce n’est pas dans le centre-gauche ni dans la « fédération de la gauche » perclue de gauchisme sociétal qu’on pourra trouver un tel parti.
Le Pdl va voir se décupler les tensions internes d’autant que la succession de Berlusconi va bientôt s’ouvrir, son mandat se terminant en 2013 et le « Cavaliere » risquant fort d’être à ce moment politiquement affaibli et atteint par la limite d’âge. Une partie du Pdl, son aile la plus droitière pourrait être tentée de rejoindre Bossi alors que l’aile libérale sera conduite à résister aux ambitions du chef de la soi-disant « Padanie ». Contrairement à ce que croit la presse française, le Pdl n’est simplement un rassemblement de sicaires payés par Berlusconi. C’est un véritable parti, parfois un parti de masse, très varié et aussi capable de gérer l’État et les régions que le centre-gauche – qui, par exemple, a perdu la Campanie parce que nombre de ses chefs étaient en prison pour collusion avec la Camorra... Le ministre de l’économie Tramonti n’est pas un idiot, et, si on compare Tramonti, disons à DSK, le plus à gauche des deux n’est peut-être pas celui que l’on pense... Dans le Latium, c’est une syndicaliste, Renata Polverini, ancienne dirigeante de l’UGL (Union générale des travailleurs), qui avait le soutien de Berlusconi et qui a battu Emma Bonino, soutenue par le centre-gauche. Bonino, ancienne ministre de Prodi et ancienne dirigeante du parti radical-libertarien de Pannella est une libérale sur le plan économique alors que Polverini a fait campagne en promettant de réformer le système de santé sans fermer un seul lit d'hôpital...
Mais le caractère de coalition du Pdl et son hétérogénéité politique le menacent à plus ou moins brève échéance. D’ores et déjà l’UDC de Casini a pris ses distances avec la coalition et soutenu le « centrasinistra » dans quelques régions. Fini laisse entendre qu’il fonderait bien un nouveau mouvement, déçu qu’il est de la fusion de l’AN avec Forza Italia. Ruse de l’histoire: c’est le leader de l’ex-MSI héritier de Mussolini qui se présente comme le véritable libéral contre le fascisant Bossi. Dans un numéro spécial de la revue MicroMega (une revue de gauche laïque qui appartient au groupe de la Repubblica), on trouve ainsi un intéressant entretien entre Fabio Granata, un ex-AN ami de Fini et Andrea Camilleri, écrivain de gauche et auteur à succès avec ses romans policiers dont le héros récurrent est le sympathique commissaire Montalbano, gastronome sicilien et esprit tourmenté.
En fait, l’idée dominante aujourd’hui est le remplacement de l’axe Bossi-Berlusconi par un axe Casini-Fini-Bersani, c’est-à-dire une coalition de l’UDC, d’une partie du PDL et du PD. Une perspective qui ne devrait guère mobiliser les travailleurs confrontés à la récession, aux fermetures d’entreprises et à l’aggravation des conditions de vie.
Le grand vaincu est évidemment le PD. Depuis la liquidation des « démocrates de gauche » héritiers du PCI et la fusion avec le ex-DC de la Marguerite, la situation de ce parti n’a fait que se dégrader. La valse des dirigeants exprime parfaitement l’état de crise permanente de cet attelage extravagant d’anciens apparatchiks communistes et de démocrates-chrétiens. Européiste jusqu’au bout des ongles, pro-américains jusqu’à l’impudeur, les enfants gâtés du communisme italien, c’est-à-dire du stalinisme à l’italienne ont gaspillé joyeusement l’héritage du parti que leurs parents avaient construit. Ce parti vit sur les beaux restes des « régions rouges », c’est-à-dire les régions du centre de l’Italie où le vote communiste était une affaire de famille, depuis les temps dont parlait le beau film de Bertolucci, « Novecento ». Mais l’évolution en Émilie-Romagne montre que les bastions eux-mêmes pourraient être touchés. Venue de la démocratie-chrétienne, l’actuelle président du PD, Rosy Bindi résume le problème du PD: il n’a su proposer d’alternative sociale.
Le seul succès du centre-gauche est la victoire dans les Pouilles où la coalition était conduite par Nichi Vendola (son prénom est l’abréviation de Nikita, prénom que lui avaient donné ses parents en l’honneur de Krouchtchev), président sortant, issu du PRC qu’il a quitté en 2009 pour fonder une coalition de gauche, la SEL. Mais le succès de Vendola est un succès personnel dans sa région, car le SEL n’a pas réussi à percer ailleurs dans le pays.
Enfin la fédération de la gauche (union du PRC, du PDCI et du petit groupe Socialismo 2000) ressort éreintée de la consultation. Dans une région comme la Toscane où les communistes « canal historique » atteignaient encore 15% des voix en 2005, le « front de gauche » à l’italienne n’atteint pas 6%. Le virage à gauche pris lors de l’assemblée Chianciano Terme en 2009 et qui a vu l’élection de Ferrero et le départ de gens comme Vendola n’a visiblement pas permis de redresser la barre d’un parti en perdition, tiraillé entre l’opportunisme électoraliste de son ancien président Bertinotti et le repli gauchiste, mais incapable de lire, comprendre et appliquer les leçons de Gramsci à la période présente.
Au lendemain de ces élections, donc, une situation incertaine, pleine de dangers, mais aussi pleine de possibilités si on regarde non plus du côté des appareils mais du côté de ce qui bouillonne dans une société civile italienne qui est loin d’être chloroformée par les émissions people de la RAI ou de Mediaset. Nous y reviendrons.
http://la-sociale.viabloga.com/news/de-la-france-a-l-italie-differences-et-ressemblances
La médiocrité intellectuelle diffusée par bien des médias est une évidence et, à ce titre, les propos que vous tenez sur les journalistes ne me font ni chaud, ni froid. Ce qui, dans cette vidéo, vous discrédite un peu à mes yeux, c'est votre indifférence assumée (ou jouée: mais cela revient en l'occurrence au même dans la conception de la politique que cela implique) à l'égard du statut social des prostitué(e)s. Comment pouvez-vous suggérer que la prostitution ne soit pas une question (en partie) politique? Comment pouvez-vous traiter avec ce mépris un tantinet puritain et ridicule la question du sort des "travailleurs du sexe"? Comment pouvez-vous, enfin, prodiguer des leçons éthiques à un étudiant alors même que vous mêlez de façon insidieuse une critique de forme (un titre raccoleur) et un parti pris sous-jacent très contestable: "les putes, on s'en fout, ça n'intéresse que des bourgeois hypocrites, pas les vrais gens de mon quartier!". Alors, seuls les riches fréquentent les prostitué(e)s? Alors, ces prostitué(e)s qui, faut-il vous le rappeler, vivent et travaillent dans des conditions que le pouvoir Sarkozyen a semble-t-il parfois dégradées, n'ont pas de place dans les réflexions d'un homme politique qui brigue des responsabilités dans la République? C'est donc ça, la "vraie gauche"? Rien de ce qui est social ne saurait être étranger à la politique, et surtout pas à la gauche. De sorte que, dans ce face à face un peu théâtral avec un jeune homme dont la vidéo ne permet pas vraiment de juger les neurones, le plus nul des deux n'est peut-être pas celui que vous croyez. C'est un peu décevant, tout ça.
@ Darthé-Payan
Je n'ai vraiment pas envie de polémiquer. De grâce. Par contre j'aimerais avoir ton avis sur cette question :
Quand M.Zemmour fait de la provocation en direct sur un plateau de télévision vis à vis d'une compatriote et demande à certaines Françaises et certains Français de changer de prénoms à consonances orientales pour en prendre des " chrétiens ", je voudrais savoir ce que tu en penses. Merci.
@ tous
Le festival de Jean-Luc Mélenchon aura eu l'effet d'un shrapnel et d'une bombe à fragmentation...
1. Le buzz contrebuzzé lui ouvre les voies du triomphe en pré prime time sur Canal
2. Arthus Bertrand lui roule des pelles s'en rendre compte...
3. Aphatie en avale son chapeau
4. Voilà ce qu'on lit sur le figaro.fr
Mélenchon satisfait d'Aubry
AFP
01/04/2010 | Mise à jour : 20:00 Réactions (3)
Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, s'est montrésatisfait de la présence de Martine Aubry à la tête du PS, estimant qu'elle était "un bon chef pour les socialistes" et qu'elle permettait "un vrai dialogue" à gauche. "Martine Aubry, ça me va comme un gant, ça fait un bon chef pour les socialistes et on peut enfin discuter avec quelqu'un sans qu'il y en ait dix autres qui disent le contraire juste à côté. Pour moi, ça stabilise le débat", a dit l'eurodéputé à Canal+.
"Il y a des gens qui ont intérêt à remettre la pagaille chez les socialistes (...) moi je suis comme beaucoup, je souhaite la stabilité des socialistes pour qu'il y ait un vrai dialogue", a ajouté l'ex-sénateur PS. M. Mélenchon a en revanche fortement critiqué le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn (PS), déclarant : "Demandez aux Roumains et demandez aux Grecs (...), on leur a taxé leur 13e, leur 14e mois, leur retraite, je peux vous dire que c'est la vraie vie pour eux, DSK!", a-t-il ironisé.
Je corrige shrapnel et bombe à fragmentation
si vous me permettez la métaphore
je dirai "orgue de staline"
Je sais, on se damnerait pour un bon mot, quand on est heureux...
et ça dure si peu, en ce moment
@ 149 - Descartes
Les colonies de vacances en baissent à cause de l'espirt 68 (en substance...)
Sur le site indiqué comme contenant la preuve par 9, apparemment les chiffres de remontent pas au-delà de 1998.
Je ne sais pas ce qu'ils recouvrent (page indisponible) mais de toutes façons on est plus proche de la période sarkosyste que de Mai 1968...
Faudrait que tu trouves d'autres sources, plus éloquentes...
Y aurait-il la patte de Pascal Manoukian sous cette vidéo ?...
Buzz:
Mais..., qui est donc Pascal Manoukian ?
Prix spécial du jury grand reporter à qui trouve.
@ tous
Retournant.
Je vous copie-colle l'article paru sur midilibre.fr...
CHU MONTPELLIER : Suite à une erreur le médecin se suicide
Publié à 12 h 40 - Mis à jour à 21 h 07 - Recherché par ses proches depuis lundi, le docteur Eric Delous, 30 ans, a été retrouvé mort dans la matinée. Il aurait mis fin à ses jours. Comme le révélait aujourd'hui le quotidien Direct Montpellier, ce jeune chef de clinique du service d'anesthésie-réanimation du CHU de Montpellier avait disparu suite à une erreur médicale. L'hôpital assure que l'incident s'est déroulé en début d'année, « après une intervention de chirurgie viscérale sur un bébé qui s'était très bien passée. C'est au cours de la phase post-opératoire de prévention des douleurs [...], qu'un accident médicamenteux s'est produit », rendant le nouveau-né tétraplégique, selon nos confrères.
Mis à pied durant quinze jours pour les besoin
de l'enquête, le docteur Delous était convoqué lundi par le directeur du CHU, Alain Manville. Un rendez-vous auquel il ne s'est pas présenté. D'après Direct Montpellier, le jeune médecin avait été vu pour la dernière fois ce lundi à 8 h dans l'établissement médical. A 9 h, son portable avait été repéré par un relais téléphonique dans le secteur de Veyrassi, au nord de Montpellier. Il restait depuis introuvable.
Lundi soir, dans son ordinateur, les enquêteurs avaient récupéré une lettre « très pessimiste » laissant présager une « issue dramatique ». Cet ancien directeur de l'internat du CHU avait beaucoup de mal à vivre l'épreuve difficile qu'il traversait.
Interrogés par Direct Montpellier, ses collègues se disent particulièrement touchés par cette disparition. « Eric était attachant, disponible et très apprécié », expliquent-ils dans les colonnes du quotidien. « Il a été mis à pied sans aucune aide psychologique », regrette un chef de service.
Dans un communiqué envoyé cet après-midi à la rédaction de Midi Libre, le président et le vice-président de la commission médicale d'établissement (CME) « font part de leur profonde tristesse [...] La responsabilité de ce drame était très lourde à porter par ce jeune praticien et l'ensemble de l'équipe [...] Durant ces semaines difficiles, l'ensemble du département d'anesthésie réanimation a apporté constamment son soutien au Dr Delous ». La direction générale et la CME affirment également avoir « rencontré à plusieurs reprises » le médecin et lui avoir proposé « un soutien psychologique ».
Je me garderai de tirer des conclusions hâtive sans connaître les faits...
Mais l'absence de "soutien psychologique" et la mise à pied sans autre forme de procès pue la crainte du manque à gagner, l'abandon des atomes au gré à gré et l'anticipation de mauvaise pub, non ?
Mon bonheur aura été de courte durée, ce soir...
Le renouveau du Cinéma FRANÇAIS !
Après Duras et Resnais...
voici
"Zemmour mon Amour" par Darthé et Payan.
Actuellement en projection dans cette salle.
Henri Maler, le président d'Acrimed, s'inquiétait, semble-t-il, d'une possible censure sur ce forum. Le modérateur vient enfin de "libérer" un de ses messages, qui était en attente de validation.
Le problème, avec cette modération a priori de certains messages (sur quels critères, au fait ?), c'est que le fil des discussions s'est poursuivi et que le message concerné a peu de chances d'être lu.
C'est pourquoi je vous précise qu'il s'agit du message 143 de 12 H 49.
Un excellent film que ce zemmour mon amour ! La théorie de l'eugénisme appliquée.. "penser, classer, exclure"... :-)
Lu sur le blog "Hrizon" de Malakine
Lien: http://horizons.typepad.fr/accueil/2010/03/les-journalistes-politiques-et-la-dmocratie-de-march.html
Les journalistes politiques et la démocratie de marché
La vidéo de Jean Luc Mélenchon faisant la leçon à un apprenti journaliste à science-po n’a pas fini de faire parler d’elle. On y voit le leader du Front de Gauche mettre en pièce ce jeune homme sûr de lui, n’hésitant pas à qualifier sa vocation de « sale corporation, voyeuriste et vendeur de papier » ! Sûr que cela ne l’aidera pas à améliorer ses relations avec la presse, déjà compliquée depuis qu’il avait invité Arlette Chabot à « aller au diable » lors du débat des européennes …
L’incident va bien au-delà de la personnalité de Jean Luc Mélanchon, sa stratégie de communication ou l’intransigeance qui sied à tout bon républicain. Ce clash s’inscrit dans un mouvement de rébellion de l’ensemble de la classe politique face au traitement dont ils sont l’objet par les journalistes.
Deux conceptions de l’information s’opposent dans un vrai conflit de pouvoir qui tourne à l’avantage des moins légitimes. Les politiques (les plus sérieux d’entre eux en tout cas) considèrent qu’une information est un fait important pour la vie publique. Pour un journaliste, c’est ce qui intéresse son public.
L’agacement des politiques à l’égard des journalistes n’est pas nouveau. En décembre 2006, je commentais un article de Marianne2 qui recensait des déclarations de candidats se plaignant des questions superficielles et convenues des journalistes. Selon les plaignants, la manière dont ils étaient interrogés ne leur permettaient pas de développer leurs idées, ce qui risquait de creuser le décalage de politique avec les préoccupations des Français.
Depuis plusieurs mois, on assiste à un énervement de plus en plus visible du coté des politiques, y compris chez ceux qui ont tout du profil du bon élève, poli et bien élevé. Le « philosophe » Vincent Peillon qui pose un lapin à Arlette Chabot (encore elle) pour protester contre la manière dont elle a organisé son débat sur l’identité nationale. Le très gentil Xavier Bertrand qui explose un journaliste picard sur France 5 et poursuit de l’achever une fois celui-ci à terre, baignant dans la crasse indignité dont il avait été enseveli… On est face à une tendance lourde qui ne fera que s’amplifier tant la mode est à l'agressivité et à l'irrespect, quand les politiques ne sont pas sommés de se positionner par rapport aux opinions affirmées avec force par les interviewers. On attend avec jubilation celui qui saura remettre à leur place les Jean Michel Aphatie, Etienne Mougeotte et autres Nicolas Demorand !
L’arrogance des journalistes politiques, leur prétention grandissante à s'ériger comme les nouveaux porte-paroles du peuple, leur inculture politique ou leur ignorance abyssale des sujets économiques ne serait rien s'il ne cachait pas un problème structurel lié à la culture journalistique. La logique même du journalisme politique est en passe de transformer le système démocratique en marché des opinions et des affects, fonctionnant dans une pure logique commerciale. Les politiques sont condamnés à s'adapter ou à disparaître.
Pour stigmatiser l’indignité des journalistes, Mélenchon cite la une du parisien le lendemain des régionales consacrée au débat sur réouverture des maisons closes, sujet mineur et racoleur, s’il en est. La réponse du jeune homme n’est pas que la marque d’un corporatisme pavlovien caractéristique de cette profession, elle exprime ouvertement l’idéologie de son milieu : ce dont on doit parler, c’est ce qui intéressent les gens. Sous entendu : ce qui nous permet de faire de l’audience.
Mélenchon tombe d’ailleurs quelque peu dans le piège en cherchant à contester l’intérêt populaire pour les conditions de travail des prostituées. Discuter des préoccupations des gens, c’est déjà accepter l’idéologie médiatique qui définit un fait politique au regard des attentes supposées du public. Or, cet indicateur - à supposé qu’on puisse le mesurer avec objectivité - ne saurait constituer le seul et unique moteur du débat public.
Les préoccupations du consommateur de presse ou du citoyen se forment d’abords à partir de ce que leur en disent les médias, ce qui ouvre la porte à toutes les manipulations possibles. Si les médias répètent à l’unisson que le climat se réchauffe tellement que la planète en deviendra inhabitable dans un siècle, alors le citoyen va prendre peur et exiger très logiquement de ses gouvernants qu’ils déclarent l’état d’urgence écologique. Voilà comment, très simplement, par simple effet moutonnier et d’emballement les médias peuvent attirer le débat public sur n’importe quel sujet, aussi périphérique ou mensongers soit-il.
L’attente du public peut se former également à partir de son expérience sensible. Parfois les médias vont s’en faire l’écho, lorsqu’ils y voient un intérêt commercial. Mais parfois ils peuvent aussi l’occulter, soit parce qu’ils ne jugeront pas le sujet porteur, soit tout simplement parce qu’ils sont dans l’incapacité de le percevoir en raison d’une cécité géographique ou de préoccupations de classes. D’où l’hypereprésentation dans le débat des questions qui ne concernent que les milieux parisiens les plus privilégiés, les maisons closes par exemple, ou l'écologie.
Mais, même dans la meilleure des hypothèses, où les médias accèdent à une connaissance juste des préoccupations du public et que celles-ci correspondent à un vrai problème, l’approche demeure biaisée, car elle se focalise sur les conséquences des phénomènes en ignorant leur cause.
Prenons un exemple, toujours tiré de l’actualité : la Burka. On comprend que les gens qui dans leur vie quotidienne croisent des femmes revêtues de Burka ressentent un certain malaise. Cette question, parfaitement légitime, arrive donc dans le débat. Cependant, ce qui n’est que la manifestation de causes plus profondes (difficultés dans le processus d’assimilation, crispation identitaire des franco-musulmans, montée de l’islam radical…) n’est appréhendé que sous l’angle de ses manifestations les plus visibles. On se dirige donc vers une interdiction (plus ou moins symbolique) sans souci des causes ni des conséquences que cette décision pourrait entraîner. D’une manière presque générale, l’animation exclusive du débat public à partir des « préoccupations des gens » conduit le plus souvent à des politiques inefficaces, des traitements symptomatiques, des lois de circonstances dictée par l’émotion populaire ou un empilement des mesures répressives de plus en plus dures.
Cette démocratie de marché animée par des médias mercantiles, devient un régime politique à part entière qui n’a plus grand chose à voir avec la République. Il ne s’agit plus de régler par la délibération publique et la raison les enjeux collectifs auxquels la société est confrontée dans une recherche de l’intérêt général, mais de susciter dans la population un sentiment d’écoute et d’adhésion via un dialogue factice organisée par les médias autour de sujets généralement périphériques ou purement factices.
***
Il est heureux de voir quelques politiques commencer à se rebeller enfin contre cette tyrannie des médias qui s’interpose entre le politique et la population et prétend décider ce qui mérite d’être débattu ou non. Pas tous, malheureusement. La plupart de nos politiques sont devenus de purs communiquants ou des braves gestionnaires dont l’ambition se résume à coller au plus près à la demande sociale. Ceux là s’accommodent très bien de cette situation. Aux premiers, je voudrais faire la proposition suivante.
Il n’est à l’évidence pas admissible de laisser un « quatrième pouvoir », animé essentiellement par des considérations commerciales prendre une telle place dans la démocratie. Il convient donc de contenir sérieusement son influence et d’encadrer son rôle. Le préalable théorique est de refuser de voir dans les médias un « contre-pouvoir » mais davantage de les ériger en « service public » (Je tiens en effet à rappeler que la notion de service public ne se définit pas comme un service géré directement ou indirectement par l’Etat dans des conditions de monopole et par des agents sous statut, mais une activité d’intérêt général, ce qui justifie une intervention de la puissance publique). La presse remplit à l’évidence une mission de service public dans la mesure où elle participe à la formation (ou la déformation) du jugement du citoyen. Ainsi l’Etat est fondé à lui accorder des aides mais aussi (c’est la contrepartie logique) à lui imposer un cahier des charges.
Ainsi l’exercice des grands médias gagnerait à être encadré par ce que l’on pourrait appeler une « haute autorité du débat public » composée paritairement de journalistes chevronnés et de personnalités politiques de toutes sensibilités. Cette autorité serait chargée de définir les obligations minimales en matière de qualité et diversité de l’information, de sanctionner les dérives manipulatoire et d'élaborer une charte de déontologie dont elle veillerait à la stricte application. En allant plus loin, on pourrait même imaginer que cette HADP organise l’animation des campagnes électorales, avec la définition en amont de quelques questions structurantes que les médias se verraient l’obligation de traiter en leur accordant une place suffisante.
Ceci est une proposition minimale. Il me semble en tout état de cause évident que cette noble profession va devoir d’une manière ou d’une autre faire l’objet d’une régulation publique. A défaut, elle mourra, soit d’asphyxie économique par désaffection de ses « clients », soit par décision autoritaire d’un gouvernement qui n’en pourra plus de devoir se plier aux quatre volontés de petits égos incultes avide de spectacle et de sensationnel.
Malakine
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C'est de nouveau moi qui écrit:
Voila un article assez positif pour Jean-Luc Mélenchon. Et comme il l'a dit lui-même dans son dernier billet, le buzz énorme qu'il provoque lui donne une audience absolument inattendue. On savoure...La France va commencer à goûter à ce roc, ce Républicain et je pressens qu'elle va être curieuse. Cette curiosité risque de l'amener à regarder un peu plus vers nous et elle ne pourra qu'aimer ce qu'elle verra et entendra.
Merci Jean-Luc de parler haut, de parler fort, de parler clair. Merci de jeter la langue de bois si commune. Merci de dénoncer avec force les scandales, celui dont on parle depuis hier comme les autres.
Ah que je suis fier d'être du PG!
Cher Jean-Luc, vous prenez une stature qui dépasse de loin le PG!
Je reviens faire mon Don Quichotte. L'aspect monologuant du blog ne me choque pas, tout un chacun ayant besoin de se sentir entendu et compris dans un monde en plein basculement, en pleine décadence (romaine) finale.
Je partage le constat et le cri de Jean-Luc Mélenchon.
L'effet de meute permet d'envoyer le troupeau dans la gueule des loups.
Quoique vous disiez ou fassiez vous rebondissez dans les filets des strates successives des outils du vrai Pouvoir: celui de la Finance (fonds d'investissements, banques centrales et de sa corollaire les Politiques aux manettes) qui contrôle les médias, les entreprises qui comptent, et les notables (des tribunaux, des CCI...).
Quand Jean-Luc Mélenchon réagit comme il le fait, il ne fait que dire: Quand le sage pointe la lune, l'idiot regarde le doigt. Levez la tête et ouvrez les yeux, bon sang.
Je ne suis pas de votre bord politique mais vous apprecie et vous félicite pour la justesse de votre intervention. Les médias contribuent à la crétinisation des esprits.
Tenez bon face à la meute!
Cordialement
Laurent
La prose du Nouvel Obs:
Charmant, et tellement tendance...
« La douceur du printemps s’y prête : le rose redevient tendance. Les socialistes relèvent la tête, mais le visage de son (ou sa) future championne reste encore à dessiner »
Et pourtant pas écrite par un vrai-faux apprenti journaliste...
Je trouve que nos "vertueux" (selon eux-mêmes) Jacobins (Demetrio et consorts...) s'intéressent beaucoup au POI. Y aurait-il convergence de vues? Cela ne m'étonnerait pas vu ce qu'ils développent sur ce blog.
Mario Morisi dit:
1 avril 2010 à 20h52
CHU MONTPELLIER : Suite à une erreur le médecin se suicide
Quel con ce toubib !
Alors qu'il aurait pu se recycler peinard chez France-Telecom ou Disneyland Paris...
Chez Acrimed
Un article éloquent sur ce "journal":
http://www.acrimed.org/article3339.html
En substance: La presse de "Gauche" aussi con que la presse de Droite.
On est mal barrés avec des journaleux de ce genre, moi j'dis.
Pierre L
Tu as remplacé le rock par Duras maintenant? Et Zemmour en rock, ça donne quoi?
@Mario Morisi
Jean-Luc Mélenchon estime que Martine Aubry est "un bon chef pour les socialistes", que "ça lui va comme un gant". et "qu'elle permet un vrai dialogue à gauche" etc...
Je ne vois pas l'intérêt de valoriser ainsi une Martine Aubry et son parti qui défendent une orientation sociale libérale, notamment sur les retraites. Qui a-t-il de différent entre les socialistes grecs, dénoncés ce soir à juste titre par Jean-Luc Mélenchon et les français ? En quoi un DSK ou une Martine Aubry (qui gère sa commune avec le Modem) changerait-il la nature du PS ?
Certes, avec l'une, une union de la gauche PS-EE-FdG sans Modem serait sans doute plus facile à faire avaler. Mais sur quelle programme ? Ces déclarations, ça flaire un peu le parfum de la gauche plurielle bis.
Jean-Luc Mélenchon s'est bien défendu, malgré l'erreur du jour de la "Une" du Parisien. Par contre, défendre son manque de contrôle des nerfs ("je suis comme cela et on ne me changera pas"), enfoncer comme il l'a fait ce soir encore les jeunes "apprentis journalistes" reputés inexpérimentés en général, mais sans s'attaquer au (dangereux) clan des "talibans professionnels" dont il avait un spécimen en face de lui ? Y aurait-il du populisme de gauche chez Jean-Luc Mélenchon ?
ouais, ouais ouais.. Les médias, on se doute bien qu'ils sont a la solde.. y'a qu'a regarder un journal de 20 heures sur une "grand chaîne" pour voir ça... une dizaines de minutes pour, on va dire, "l'actualité du jour".. et le reste ressemble un peu a du "people".. Enfin c'est quasi sans intéret, sauf peut être pour les habitués de la star-ac ou autres... Alors Mélenchon, quand il se lache un peu.. C'est pas si grave que ça, a la limite on pourrait le taxer de populisme, mais a part ça...
Ce qui m'ennuie le plus, et c'est dans l'ordre des choses "médiatiques" aujourd'hui, c'est qu'il est passé deux fois une dizaine de minutes a la télé, sur deux "grands Médias" tout de même... Et qu'avons nous écouté ? Il a du se justifier par deux fois de cette "sortie".. quid du P.G. ? quid du FdG ? Quid de la politique ?... Rien, a part une ou deux phrases relevées plus haut et placées fort a propos.. C'est l'info du jour... C'est l'info de demain.. Et c'est l'info de tous les jours ! Pas que je le lui reproche d'ailleurs, peut être le "vers est dans le fruit", peut être ça paiera parce qu'ils vont se mettre a l'inviter dans l'espoir de gonfler leurs audiences.. Je ne sais pas il faudrait, le lui demander.. En tous les cas, c'est le reflet des médias d'aujourd'hui : Un écran de fumée, pour masquer les "autres problêmes" qui deviennent de plus en plus préoccupants.. Alors oui, le médias sont aux services des "pouvoirs" ! cela en est la meilleure preuve ! Elle se déroulent sous vos yeux en ce moment même, ici sur ce post.. et cet aprés midi sur le poste tv.. Et surement demain sera identique..
Pendant ce temps, l'intolérance avance, les ouvriers perdent leurs emplois, les femmes sont de plus en plus victimes de sexisme, les salaires baissent, l'école publique est a la ramasse...et se profile a l'horizon bien pire que cela.. (j'en laisse de coté expres : la liste est longue !
@ 227 - Jennifer
Je crois que tu as mis dans le mille.
Les petits POIs font de l'entrisme au P.G., l'air de rien.
S'imaginent que ça ne se voit pas.
A-t-on toujours besoin d'un petits POIs chez soi ? (c'est pour faire "air du temps" médiatique...)
Aubry.. Non merci.. ;-)
@ 222 - André Assietoi
Modération/Modérateur
Ce que j'en ai déduit: ce sont les nouveaux pseudos qui sont modérés à priori.
Quand le pseudo est connu, sauf gros encombrement, ça passe plus vite.
@ 234 - ydaho
Petits Pois
N'en rajoute pas trop, on va se prendre une branlée demain matin par Jupiter en personne...
POI
Si c'est ça le POI (que j'ai découvert grâce à Darthé-Payan) c'est d'un sectarisme à faire frémir.
Je n'en reviens pas de leurs positions délirantes sur Zemmour...
Jean Luc Mélenchon a raison qu’il ne ce laisse pas faire.Il y a trop de politiciens qui ont peur très peur des médias ce n est vraiment pas bon pour la démocratie.
Je lisais les commentaires : au sujet des trafic dans certains quartier et la ou les raison qui poussent certains jeunes au trafic, de nos jours ça va(pour résumer) au-delàs des misérable de Victor Hugo.
Faut bien connaitre comment fonctionne les trafic et trafiquants.De nos jour plus qu’ avant début 90 si vous voulez entrer dans un petit ou grand réseau de trafic de drogue il est préférable d être black ou magrébin.Malheureusement c’est la vérité a cause de raison géopolitique, de flux des drogue qui passe de la Colombi vers l Afrique central et le magrébe etc etc enfin c est infiniment plus complexe. Les jeunes qui trafic feront plus confiance a un black ou a un magrebin qu a un autre jeune qui ne l est pas.Moi par exemple j étais assé bien vue et on avait confiance en moi grâce ou a cause de mes origines sans forcement etre un trafiquant. Faut être honnête et sérieux a ce sujet, des journalistes (éducateurs, etc) qui fréquentent les banlieue savent trés bien ce que j essais de d écrire mais n en disent pas un mot.
D ailleurs ces journalistes(comme Mr Ploquin par ex) ou médias qui ne disent rien savez vous, vous savez bien pourtant qui on envoie pour faire des reportages (souvent bidonés)dans les banlieues où il y a des trafic ? Et bien la chaine TV enverra un ou des journalistes qui ont des origines x ou y qui correspondent aux jeunes-gens qui trafic pour que la confiance soit la.
Si ce sont des jeunes corse qui trrafic on enverra des journalistes corse ou originaire de corse.
Oui le Prolo
C'est ce que je commence à comprendre et avec les mêmes méthodes "douces" que d'hab, l'insulte faute d'user de "gros bras". De toute façon les lambertistes ont toujours fait comme cela. Ils mettent leur dévolu sur une orga et la prennent d'assaut, la contrôlent jusqu'au bout. Ici c'est un blog.
En tout cas on est prévenus... On verra comment ils vont s'organiser pour s'accaparer le blog. Jusqu'à présent ils utilisent la méthode "tu es mon frère et mon copain" et l'autre c'est l'ennemi, classant ainsi les gens, lançant des louanges à ceux qu'ils veulent attirer dans leur camp. C'est assez pitoyable comme méthode. Mais ils le font systématiquement; on sent qu'ils se sont concertés. Comme les lambertistes quoi!
Malheureusement un blog c'est plus volatile qu'une organisation. C'est virtuel quoi! Pas facile de contrôler. Ce spnt avant tout des idées.
Oui Dorant, sectaire mais surtout c'est le courant le plus proche de la social démocratie,malgré qu'ils se réclament de Trotsky. Mais tu sais il y a toutes sortes de trotskystes comme toutes sortes de républicains. Le mot ne fait pas la chose. par exemple les Républicains aux USA c'est fort éloigné, pour tout dire à l'opposé absolu de la République Bolivarienne du Venezuela.
Pour en revenir aux lambertistes, c'est le courant le plus droitier de l'autre gauche. Personnellement je ne les mettrais même pas dans l'autre gauche.
Jennifer (1 avril 2010 à 21h19)
Ha ben ça m'étonne pas !
Comme d'habitude Jennifer voit du sexisme partout.
« vertueux » Jacobins (Demetrio et consorts…) ,
faites fi des remarques de cette harpie,
je suis avec vous,
VIVE LE POI !
Merci et Bravo cher Jean-Luc Mélenchon. Au delà des potins pourris d’un minable provocateur professionnel surnommé Félix, il y a les méthodes de voyou de France-Télévision dont vous avez à maintes reprises éprouvé l’archarnement à vous effacer de l’information, et de la mafia médiatique aux ordres de « la société du spectacle » et de la "fabrique du consentement" qui a décidé de jouer la carte du bipartisme et des primaires avec pour objectif l’élimination tous ceux qui refusent de jouer le jeu. Vous êtes devenu depuis le NON au referendum et la constitution du Front de gauche, le SYMBOLE DANGEREUX ET LE PORTE PAROLE de tous les sans-voix, de tous ceux qui sont éliminés et invalidés jusque dans leur souffrance, au point parfois de se suicider, de tous ceux qui refusent ce monde dégueulasse, des rapaces et des gangsters autorisés comme le chantait Jean Ferrat. Dans les profondeurs populaires, on se réjouit de voir enfin un représentant politique qui a les c… d’envoyer au diable les Chabot et les misérables larbins du système qu’ils soient à la télévision, à la radio, au Monde ou à Libération. On vous approuve et on vous soutient absolument. Battons le fer quand il est chaud ! Méfiez vous quand même des pièges sournois qui vous attendent (surtout du côté du PS). Ne vous laissez pas enfermer pour autant dans un affrontement unilatéral avec les médias, même si effectivement il faut commencer par là où vous avez eu le courage de le faire. Ce sont les gros nabab de la tele qu'il faut boycotter, à moins de réussir à leur retourner leurs mensonges dans la gorge. Unifiez et élargissez la critique en revenant peut-être différemment et en distinguant bien les problèmes et les chausse-trappes (là-dessus on vous fait confiance !)…. sur la réduction des humains à leur biologie, sur la marchandisation des corps, sur l’esclavage sexuel, l’émancipation des femmes…
Bien à vous.
@ Delbrayelle Gilbert, commentaire du 1 avril à 13h16 :
Mon pauvre... Tant de naïveté fait pitié. Je vous cite :"Thierry Guerrier, journaliste intègre, sur France 5, il n’y aura pas de problème"
Vous avez vraiment cette image de ce pitre ? Allez donc faire un petit tour ici ou là ou bien ici ou bien là et puis revenez nous en sortir une aussi bonne...
#
235
le Prolo du Biolo dit:
1 avril 2010 à 21h33
"@ 222 – André Assietoi
Modération/Modérateur
Ce que j’en ai déduit: ce sont les nouveaux pseudos qui sont modérés à priori.
Quand le pseudo est connu, sauf gros encombrement, ça passe plus vite."
Pas convaincu. J'ai de bonnes raisons de ne pas l'être.
Volatile un blog c'est vrai. Mais son accaparement aussi.
Donc ne pas trop flipper...
Dorant
Il n'y a pas que sur Zemmour où ils déraillent complètement. Il y a aussi ce que Darthé Payan a expliqué à longueur de post que la colonisation française avait eu un effet "émancipateur" parce qu'elle était faite pas la France. Et comme la France a fait la révolution française, ça l'absout, sa colonisation ne peut être que républicaine, jacobine et laïque.
En gros si les impérialismes anglais et autres missionnaires ont colonisé la bible dans une main et le sabre dans l'autre, la France, elle, a colonisé avec la Constitution française dans une main et le sabre dans l'autre. Comme la Constitution française est supérieure à la bible: CQFD---> la colonisation française ne peut être entièrement mauvaise.
Le sabre accolé à la Constitution est moins sanglant que celui qui a la Bible à son côté.
@ DARTHE -PAYAN
salut et fraternité
je te remercie pour l'adresse que tu m'as donnée. j'en ferai bon usage !
Je reviens sur les retraites : comme toi je suis aussi pour le retour aux 37,5 d'annuiité.
Le passage aux 40 ans a reduit sensiblement le montant, et ceux qui comme moi viennent de partir
ont perdu pas mal d'argent. Sur une petite retraite cette mesure pèse lourd.
Je crois que le NPA, SUD et le POI sont aussi sur cette ligne. Il convient donc que le camarade JLM
prenne vite position sur les annuités de 37,5 à rétablir.
Je ne suis pas étonné qu'à la réunion où tu étais mardi soir le PS et la CFDT étaient absents.
Il y a belle lurette que les dirigéants de ces organisations ne sont plus, à mes yeux, aux côté de la classe ouvrière.
Demain soir je me rends à un banquet organisé par les Libres Penseurs pour fêter le VENDREDI GRAS !
Je ne manquerai pas de parler aux frères et aux camarades du Manifeste Jacobin.
je pense que beaucoup seront intéressés.
Samedi je poursuis la tournée des Mairies de mon district pour parler de la reforme de collectivités locales,
j'en profiterai pour parler aux maires du problème des retraites... et du Manifeste Jacobin !
salutations fraternelles pour toi et Gilles
demetrio
La gaffe...
Y'en avait encore qui étaient réveillés.
Pierre L
Pitié n'adhère pas chez eux! Ca m'étonnerait qu'ils fassent la danse du... POI, ceux-là! Il doit y avoir erreur. Ils sont "V-E-R-T-U-E-U-X" Pierre! Fais gaffe de ne pas te tromper de maison...
Oui le Prolo pour la volatilité!
@ Tous
Je me marre en vous lisant ! Car vous vous comportez comme des êtres totalement puérils. Je vous vois sautiller sur votre siège en écrivant ou criant POI.
Au moins pendant que vous vous amusez à votre nouveau passe temps, les meuglements de ydaho s'arrêtent, les inepties de Jennifer s'estompent - quoique son dernier post est bien de son niveau habituel c'est à dire bas - ensuite cela montre que vous avez rien à proposer (je parle de ceux qui s'amusent comme des petits fous), que le débat vous importe peu, que JL Mélenchon a de grands amis au POI (je rappelle que le POI a eu comme précédent parti le OCI-PCI auxquels jL Mélenchon et beaucoup d'autres ont participé durant de nombreuses années et contrairement à Jospin, ils ne l'ont point cacher !). Que lors des obsèques de Lambert en janvier 2008, il y avait une forte délégation de PRS menée par JL Mélenchon en personne avec drapeaux et oriflammes de PRS et que émue le poing levé chantait l'Internationale tandis que les oriflammes et drapeaux claquaient au vent.
Ensuite, je rappelle que le PG a rencontré à plusieurs reprises en délégation et en présence de JL Mélenchon le POI. Ensuite que beaucoup de comités locaux PG travaillent unitairement avec ceux du POI. Que lorsque Schivardi a eu son élection invalidé, il a reçu d'importants soutiens du PG avec des responsables nationaux.
Aujourd'hui, les convergeances sur les retraites et l'école sont là.
Dire que le POI fait de l'entrisme au PG c'est aussi ridicule que de dire Islamophobe un JL Mélenchon soutenant une loi sur le voile intégral.
Si demain les convergeances s'amplifiaient entre les deux mouvements, que ferez-vous ?
Vous vous déjugerez ? Vous vous rébellerz et claquerez la porte ? Vous tortillerez du derrière pour finalement dire que oui d'acoord pouquoi pas ?
Chers camarades (puérils ?) n'insultaient pas l'avenir....
Aller encore un effort pour être sevrés !
jennifer dit:
1 avril 2010 à 21h22
Pierre L
Tu as remplacé le rock par Duras maintenant? Et Zemmour en rock, ça donne quoi?
Pas grand chose.Ça manque de saturation et de romantisme.
@ VCLR
Merci d'avoir posté le texte de Malakine
" Il me semble en tout état de cause évident que cette noble profession va devoir d’une manière ou d’une autre faire l’objet d’une régulation publique. A défaut, elle mourra, soit d’asphyxie économique par désaffection de ses
« clients », soit par décision autoritaire d’un gouvernement qui n’en pourra plus de devoir se plier aux quatre volontés de petits égos incultes avide de spectacle et de sensationnel. "
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A regarder Canal + ce soir, on est effectivement halluciné par les égos hérissés sur leurs petits ergots et le pouvoir pris par ces branquignoles en rang d'oignon devant le seigneur des lieux : Le Michel Denisot, BCBG de service, le figurant nickel chrome du "capital à visage humain" qui le jour où la marée humaine grossira dans les rues de Paris demandera dans son oreillette : " c'est quoi ce bordel ? "
Une stagiaire précarisée répondra : " c'est la révolution sire "
Michel Denisot : " la quoi ? c'est quoi ces conneries encore ? "
Jean-Michel Aphatie, Ariane Massenet, Ali Baddou ont instinctivement compris ce soir qu'ils valaient mieux la mettre en veilleuse. Cramoisis par le député Européen, Jean-Luc Mélenchon ils ont fait profil bas. Affleurait cependant encore une suffisance proportionnelle à leur fonction dans l'antre du pouvoir médiatique pour classes aisées et au dessus des communs du mortel, comme de la mêlée :
Canal + ou la voix du néolibéralisme centralisé V.I.P en voie d'explosion heureuse et toujours branché jusqu'à la fin.
" Connecting people " : le dernier cri
Conclusion :
Bonne prestation et retournement de Jean-Luc Mélenchon haut la main ce soir sur Canal +. Y'a qu'au moment de la météo que ça pédalait dans la choucroute, mais on compatit. Applaudissez -moi la prochaine fois même si c'est de bonne guerre.
Ils semblerait pourtant qu'hélas les temps blonds virent au brun. 2012 est encore loin. Raison garder. La crise s'amplifie. Vous le savez. On en sera pas " fan ". Ciel bleu à l'horizon ? Y'qu'à voir.