14avr 10
Ils sont de retour ! La meute de 2005, l’année du référendum sur la constitution européenne s’est reformée à propos des retraites. D’un côté tous les biens pensants avec leurs arguments en béton armé en faveur de la « seule politique possible », la stupéfaction à peine feinte en face de qui tient tête, et la raillerie au bord des lèvres pour qui n’est pas d’accord. Le système médiatique, évidemment, s’est aussitôt mis en boucle pour mouliner du sensationnel, au mépris de la vérité, dans un bel exercice de bourrage de crane qui avait déjà fait la gloire de la séquence référendaire. Premier prix de mauvaise foi au journal « Le monde.fr » qui présente une addition de 2600 milliards d’ici 2050 pour le « besoin de financement » supplémentaire pour le système de retraite. « L’info » ainsi prémâchée est aussitôt moulinée à perte de vue chez les collègues qui évoquent «le trou d’environ trois mille milliards». Il est clair que cette vague de propagande est le lever de rideau du débat sur les retraites. Cette mise en scène catastrophique est un conditionnement politique sans fondement. Il est donc urgent dans ces premières heures de commencer tout de suite à tenir le choc et d’engager la contre argumentation. Je l’ai fait ce matin sur «I télé » du mieux que j’ai pu, à partir de ce que mon équipe a pu repérer dans la journée d’hier alors que nous ne disposions que des échos donnés par « Le Monde » et « Le Figaro ». Je donne juste de quoi répliquer aux premières salves de bourreurs de crane. Je sais que de partout, nos amis, les syndicalistes et les associations notamment Attac et la Fondation Copernic vont maintenant étudier de près le texte et que nous aurons très vite des argumentaires serrés et complets ! Sur ce blog on retrouvera aussi de quoi se battre avec les notes déjà consacrées au sujet.
Le rapport du COR est callé à l’horizon 2050. Il est piquant d’interroger scientifiquement cette prétention à prédire l’avenir économique dans 40 ans. Mais d’abord on ironisera à propos de ceux qui montrent du doigt notre « planification écologique » à l’horizon 2020 mais s’autorisent une planification de la régression sociale pour trente ans de plus ! Engrangeons le résultat et proclamons que l’esprit de planification est plus répandu qu’il y paraissait d’abord. Ensuite ironisons sans complexe ! Dire que l’on calcule pour 2050 c’est comme si on affirmait qu’en 1970 on aurait pu prévoir l’état de la société en 2010. Nous serions donc capables de prédire aujourd’hui des événements comme ceux qui ont eu lieu depuis 1970 : disparition du camp socialiste et réintégration dans l’économie de marché de 100% de la population humaine, la révolution informatique qui a permis des bonds de la productivité, le recours massif à l’énergie nucléaire, l’existence d’une industrie spatiale et des technologies de la communication, la réduction à 2% de la population active paysanne et la montée à 85 % de la population urbaine. Et ainsi de suite… Comme si en 1900 on pouvait prévoir deux guerres mondiales, la massification de l’automobile, la généralisation de l’électrification et ainsi de suite. Bref, nous tournant vers le futur, nous sommes capables de prévoir l’impact sur la production de l’émergence des biotechnologies, de l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, du changement climatique et ainsi de suite ! Quelle foutaise ! La prévision économique à 2050 est grotesque ! Elle déshonore ceux qui s’y livrent en faisant croire à une autorité du savoir « objectif » totalement infondée. J’ajoute, pour les connaisseurs, que ce genre de vision linéaire de l’histoire tourne le dos à tout ce que la science contemporaine donne à connaitre à propos des « phénomènes linéaires », qui sont une ultra minorité de phénomènes tandis que les phénomènes discontinus sont la quasi totalité des systèmes dynamiques. La bande de joyeux huluberlus qui prétendent ainsi s’être aussi débarrassés du principe d’incertitude dans l’étude de la dynamique de l’histoire humaine est consternante ! Ils feraient mieux de nous dire ce qui se passera dans six mois ! Mais là, personne ne s’y risque ! Car tout le monde sait que c’est impossible. La preuve avec le débat sur la date de la reprise annoncée de l’économie !
Le rapport du COR comporte des hypothèses démographiques qui posent question. Pourquoi avoir choisi comme taux de fécondité des françaises un chiffre d’ores et déjà démenti. En effet le rapport se réfère au taux de 1,9 enfants par femme ? Ce chiffre était déjà celui des projections de 2007 ! Pourtant, l’évènement, largement signalé et amplement commenté ce fut précisément le passage a un taux de fécondité de 2,1 enfants par femme. Cet indicateur a une importance tout a fait essentielle sur l’évaluation de la population active du futur. En particulier il fixe aussi la façon dont se succèderont les générations creuses et pleines dans le futur. Cette succession est vitale pour évaluer le nombre d’actifs par rapport aux inactifs à chaque séquence de la vie du régime des retraites par répartition.
L’évaluation de la population active dans le rapport mérite sévère examen. Pour quelle raison suppose-t-on une population active stable ? Pas d’immigrés à l’horizon ? Pas d’enfants supplémentaires devenant adultes au-delà du seuil de renouvellement de la population ? Evidemment ça ne tient pas debout. Autre chose non moins étrange. Le rapport suppose, sans le dire, que la proportion des femmes présentes au travail salarié restera au niveau actuel, quinze points en dessous de celle des hommes ! Il n’y aura pas davantage de femmes au travail ? L’énorme effort de rattrapage qu’elles ont d’ores et déjà fait dans la formation et la qualification universitaire et professionnelle, au point de les placer en tête pour l’acquisition des diplômes devant les garçons n’aura donc aucun impact sur l’entrée ou non dans la vie active ? Voila une nouvelle qui mérite d’être étudiée de près. Car, quoiqu’en pensent de tels analystes, il se pourrait, même si cette pente était une pente « naturelle », que l’action publique, l’évolution des mœurs et les luttes féministes en plein regain actuellement conduisent à un tout autre résultat. N’est-ce pas là une façon de sous entendre que le problème du chômage se règle en poussant les femmes à rester à la maison, hypothèse économique qui permet aussi de faire baisser les coûts sociaux de garde de la petite enfance, du travail domestique et de la garde des personnes âgées dépendantes, selon le bon vieux modèle archaïque de la répartition sexuée des taches ? Reste que ce paramètre impacte lui aussi la population active finale. Mais surtout la dynamique du système de la répartition sur lequel repose notre système de retraite. Si le pic d’insertion des femmes dans la vie active correspond au pic de la population retraitée le rapport actif inactif est différent. Et l’on voit alors qu’il est de l’intérêt du pays que les femmes puissent travailler et donc que l’accueil des enfants et des personnes âgées soit pris en charge par la collectivité. Cette question ne se résume donc pas un simple raisonnement mathématique. C’est de la politique à l’état pur.
« Le besoin de financement » mis en scène par les affoleurs qui n’hésitent pas à le repeindre en « trou », ou « scénario catastrophe » est grossièrement truqué. Il faut prendre la mesure du trucage que représente le chiffre du titre du « monde.fr » qui proclame : « sans réforme il faudrait 2600 milliards d’euros pour sauver les retraites en 2050 ». Pour arriver a ce chiffre fantastique, « le monde » a additionné le déficit « prévisible » pendant quarante ans comme s’il était possible de ne prendre aucune mesure d’ici là. Ce chiffre n’a donc aucun autre sens que de faire peur. Cette absurdité est confortée par le rapport du COR qui présente ce système des déficits cumulés comme si la répartition ne se faisait pas par années, et même par mois. Si cette stupidité était acceptée il faudrait mettre alors en toute logique mettre en regard les PIB cumulés. En supposant qu’il n’y ait aucune augmentation de celui-ci (ce que le rapport du COR contredit lui-même), le déficit de 2600 milliards serait à comparer aux 80 000 milliards de PIB cumulés sur 40 ans ! Tout cela est ridicule ! Comment les commentateurs font-ils pour ne pas le voir ? « Le Monde.fr » peut-il faire le calcul et constater que ses 2600 milliards rapportés au 80 000 milliards représentent bien seulement 3 % du total !
En fait, à l’instant « t », il s’agit de 72 ou 100 milliards de plus à trouver en 2050, selon les données du rapport du COR lui-même. Cette somme elle-même est présentée dans le vide, sans comparaison qui permette de l’évaluer dans son environnement économique de l’époque. Le ministre du travail a même rapporté cette somme au montant actuel de l’impôt sur le revenu pour montrer qu’elle était impossible à financer par la fiscalité. Une escroquerie intellectuelle que le journaliste n’a pas relevée. Car les 72 ou 100 milliards, c’est en 2050 ! C’est donc à la richesse de l’époque qu’il faut se reporter pour faire des comparaisons. Quelle sera-t-elle ? Personnellement je n’en sais rien. Mais le COR le sait ! Il affirme même que cette somme à trouver représentera au maximum 3% de la production de richesse du moment. Ca mérite qu’on s’y arrête. D’abord pour dire que ce n’est rien, 3 % ! Pas grand chose en tout cas. Quand les puissants ont déplacé en trente ans dix points de richesse produite des poches du travail vers celles du capital, comment peut on dire que la manœuvre inverse, limitée à trois points et étalée sur quarante ans serait impossible ou ruinerait l’économie ? Et comment ne pas observer qu’au jour d’aujourd’hui, la part des retraites sur la richesse produite est de 13,3 %. Mais la population des plus de 60 ans représente 22,6 % de la population. Ce qui veut dire que la population concernée prélève moins que sa part dans la population sur la richesse produite. Trois point de plus ne modifierait pas ce déséquilibre !
J’en reste ici pour cette salve de réplique aux certitudes des docteurs de la foi libérale et de leurs griots ! Il est urgent de ramener sans cesse le débat là où il est en réalité : à la question du partage des richesses. La seule question posée est celle de la part des richesses produites qui ira en salaires et celle qui ira au capital. Le modèle économique dans lequel, en 2050, 115 milliards d’euros seraient prélevés sur 3800 milliards produits est parfaitement viable. Il est même plus performant que celui qui prévoit d’enfoncer dans la pauvreté une part croissante de la population qui alors ne produit ni ne consomme. Pour ceux qui ne suivent pas le calcul et qui se laissent intimider notons que cela laisse 1785 milliard de richesses supplémentaires par rapport à aujourd’hui à partager pour les profits, les salaires et les investissements et les cotisations sociales ! Enfin notons sans relâche l’absurdité du raisonnement sur les économies à faire : ceux qui ne seront pas retraités seront obligatoirement à l’assurance chômage, en préretraite et à tous coups à la maladie. Et rien de tout ça n’est gratuit. Qui paiera ? Retour à la case départ, messieurs les intelligents ! Pour finir méditons sur le monde que nous prévoient pour dans 40 ans les bons esprits de notre temps. Il y règnera un chômage de 7 % de la population active, les femmes n'auront pas amélioré leur situation, les gens de 65 ans seront dans la rue en attendant de liquider des pensions de misère! Je crois que ça vaut la peine d'essayer la révolution citoyenne que je propose plutôt que de vivre sans broncher pour préparer ce futur à nos enfants !
@ julie (n° 194) :
Mine de rien "Pierre L" est en train de se constituer un vrai fan club... Je suis partant pour présider l'antenne locale, apparemment on habite dans le même coin lui et moi !
@ 4 Août (n° 198) :
Effectivement il effectue un véritable travail de titan ! Pour ceux qui ont Facebook, la même personne met toutes les vidéos (ainsi que quelques articles) sur le compte "Télé Mélenchon". N'hésitez pas à le rajouter dans vos "amis" !
Un article de Marianne 2 à visiter ici (signé Reversus) :
http://www.marianne2.fr/Retraites-les-medias-manipulent,-mais-la-gauche-se-trompe_a191777.html
Reversus affirme qu'il ne faut pas taxer le capital, car cela entraîne des baisses de salaire. Une université anglaise l'aurait démontré.
Je joins ici ma réponse (débarrassée d'une faute grossière de calculette de tête) :
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Extrait de l'article :
"Bref, taxer les revenus tirés du capital n’a rien de la solution rêvée : à savoir celle qui n’aurait aucun effet sur les salariés. Elle ne peut donc à cet égard être considérée comme la seule source d’ajustement du déficit de financement des retraites…" etc.
C'est du pipeau intégral.
Sans avoir besoin d'études d'experts sur 50 ans, je peux déjà vous affirmer que toutes choses égales par ailleurs, si on continue sur la lancée actuelle les spéculateurs s'approprieront un part toujours plus grosse du gâteau et que les salariés seront de moins en moins bien payés.
Hier, les actionnaires s'octroyaient 100. Aujourd'hui 150. Demain, ce sera 200. Et si à ce moment-là on envisage de leur reprendre 50, ce qui les ramènerait aux 150 d'aujourd'hui, ils crieraient au scandale et menaceraient d'aller placer leurs pépettes ailleurs, parce qu'avec 150, il est impossible de survivre. En oubliant qu'hier les salariés avaient 10, qu'ils ont aujourd'hui 8, et que demain ils auront 6.
Il serait peut-être temps d'arrêter le foutage de gueule !
Autre extrait de l'article :
"Elles convergent toutes sur le fait qu’une hausse des impôts sur les sociétés aboutit toujours à une diminution des salaires. Une étude réalisée par la Oxford University Centre for Business Taxation sur 55 000 entreprises européenne montre par exemple que pour une hausse de de 1€ de l’impôt sur les sociétés, les salaires diminuent de 92 centimes sur le long-terme. Si l’on se base sur des données américaines, le résultat est plus faible mais reste dans un ordre de grandeur important."
La suite du pipeau, les violons en plus.
"Soit une entreprise de 1000 salariés. On lui prend 100 € par salarié pour financer les retrait (chiffres bidons, pour faciliter les calculs).
D'après l'étude à la con d'Oxford Ultraliberal et sons citée plus haut, sur le long terme le salaire des salariés baissera de 92 €. Il était de 1000 €, il passera donc à 908 €.
Rappel des ordres de grandeur :
Le court terme, c'est dans les 3 mois ou les 2 ans.
Le moyen terme, c'est dans les 5 ou 10 ans.
Le long terme, c'est entre 30 ans et quand nous serons tous morts.
Autrement dit, le salarié verra passer son salaire de 1000 € à 999 €. Puis un certain temps plus tard à 988€. Au bout de plusieurs années, il sera passé à...
2050? Mais j'espère bien que l'on sera débarrassé du capitalisme bien avant!
La suite de mon post :
...Autrement dit, le salarié verra passer son salaire de 1000 € à 999 €. Puis un certain temps plus tard à 988€. Au bout de plusieurs années, il sera passé à 948 €. S'il vit assez vieux et qu'il oublie de prendre sa retraite, il verra peut-être le 908 € de la mort qui tue.
Hypothèse pessimiste, puisque les américains prédisent une diminution moins importante du salaire.
Pendant ce temps, la productivité aura augmenté et aura largement compensé le montant du prélèvement. (Sinon cela signifierait que l'entreprise a un rendement tellement faible qu'aucun actionnaire ne voudrait se risquer à y placer ses pépettes). Les actionnaires sont plutôt satisfaits et les salariés pas trop mécontents.
Par conséquent, les salariés pourront avoir sur la totalité de leur carrière un salaire moyen tournant aux alentours de 950 ou 960€, plus près de 950 s'ils tiennent le coup jusqu'au long terme. Sur 40 ans de carrière, ça leur fait un manque à gagner entre 1600 € et 2000 €. (Non, moins que ça, disent les américains. Plutôt 100 ou 1200 €).
Maintenant,p, examinons l'hypothèse les libéraux : on ne prélève rien sur les revenus du capital (ON NE DOIT JAMAIS RIEN PRÉLEVER SUR LES REVENUS DU CAPITAL SINON ON PART REMPLACER LES PATRONS AMÉRICAINS, BORDEL, VOUS ÊTES BOUCHÉS OU QUOI ?)
Donc (on se caaâaalme), ce sont les prélèvements des salariés que l'on augmente (ou on augmente le nombre d'annuités, ce qui revient au même à l'arrivée).
Autrement dit, le salaire des travailleurs passe immédiatement de 1000 € à 900 €, sur toute leur carrière. Sur 40 ans, ça leur fait un manque à gagner de 4000 €. (Exact, disent les américains).
Pendant ce temps, la productivité a continué à augmenter et les actionnaires sont heureux de s'en être mis de plus en plus dans les fouilles. Mais les salariés finissent par foutre le feu à la boîte après avoir fait des nœuds avec les tripes des cadres sups (le patron est virtuel, on ne l'a jamais vu).
Hey ! baby, il faut toujours un perdant !
Alors vous, je sais pas, mais moi cette étude d'Oxford et Associated thieves, je trouve qu'elle démontre bien que taxer les revenus du capital, c'est la meilleure solution. Celle qui satisfait à peu près tout le monde à l'arrivée.
@kiosk
Pour répondre sur une partie de ton post,
Cette énième crise du capital à commencée par la crise du crédit.
Les salaires ayant stagné depuis des décennies, on s'est rabattu sur le crédit, or à un moment donné badaboum plus personne ne peux payer.
Pas 36 solutions soit on poursuit la fuite en avant et on entre à plein pot dans la déflation, crise de la demande,
Une fois entré dans la déflation pour en sortir bonj'our m'sieurs dames parce que si la dette augmente on resserre les budgets et si on veux créer de la croissance on fabrique du déficit.
Alors soit ça continue on applique les recommandation libérale avec pour horizon 2050 le MUR (avant 2050 le mur) et d'ores et déjà les compagnies d'assurances se frottent les mains.
Et pour ceux qui ne peuvent pas payer et bien il reste les hospices où l'hôtel dieu comme dans le sacrè bon vieux temps.
Avec une crise d'une telle ampleur « la grande panique » sur les bras c'est pain béni si je puis dire pour essayer de racler le fond de tiroir social.
Et si on écoute les libéraux si on ne prélève rien on continue la politique du prix babel d'économie M Freidman c'est à dire pour faire simple le siphonnage complet de l'économie vers une poignée de gros nabab.
L'autre solution consiste à taxer les transactions financières et au pire à faire circuler à fond la monnaie et empêcher la thésaurisation qui en période de crise favorise encore plus la déflation.
Taxer ceux qui bossent revient in finé au capital à se tirer une balle dans le pied où quèque part comme dirait ma grand mère,
Fraternel salut camarades !
1975
13 cotisants pour 4,1 retraités
2008
17,3 pour 11,9
Estimations actuelles
20 millions de cotisants
+
3 millions de chômeurs
soit 23 millions d'actifs potentiels, il me semble qu'en réalité c'est plutôt entre 23 et 24, je prendrai donc 24.
nombre de retraité estimé sur cette base (20 millions de cotisants, rapport de 2008): 13,7 millions de retraités
Pour revenir au taux de de 1975, il faudrait...
43,4 millions de cotisants (autrement dit un taux de plein emploi -femmes + hommes - et même plus puisqu'il n'y a que 63 millions d'habitants : vingt millions de mineurs, 14 millions de retraités... ça laisse 29 millions d'actifs à comparer aux 43 millions...).
Ce que j'aime c'est que l'on passe sous silence l'effet papyboom qui a commencé en 2008. Pour l'instant, le nombre de naissances reste stable, on ne peut donc envisager un rattrapage à court terme.
Il faudrait compter vingt ans en moyenne pour voir apparaître les effets d'un nouveau babyboom (qui n'a actuellement pas lieu). Si on compte le déficit depuis 1980 et que l'on compte vingt ans pour un rattrapage (hypothèse d'un nouveau babyboom miraculeux à partir de maintenant), la tendance actuelle s'inverserait au mieux à partir de 2030... sachant que la fin du papyboom est pour 2054 (si je me fie à la pyramide des âges http://www.ined.fr/fr/pop_chiffres/france/structure_population/pyramide_ages/ + espérance de vie de 80 ans).
La pyramide des âges ne ment pas, le problème est là, réel et pour au moins 45 ans encore et rien n'est de nature à l'inverser pour l'instant.
Il est normal, dans une société qui comporte plus de retraités, d’accroître la part de la richesse produite qui leur est consacrée. Le tabou à faire sauter est non pas l’âge de la retraite, mais le refus obstiné d’augmenter le taux des cotisations dites patronales. Un tel rééquilibrage de la part des salaires dans la valeur ajoutée serait compensé par une baisse des dividendes versés aux actionnaires qui ont explosé ces dernières années (3,2 % du PIB en 1982, 8,5 % en 2007). Il ne pénaliserait pas l’investissement productif, ni donc la sacro-sainte compétitivité des entreprises. La litanie sur le renchérissement du “coût du travail” n’a pas lieu d’être.
Personnellement, je trouve les hypothèses du cor trop optimiste. Le taux de chomage est en moyenne de 8% depuis 20 ans. La situation financière des retraites avec le système actuel ne peut donc que s'aggraver. Mais ne faut-il pas utiliser cet argumentaire pour remettre à plat le système pour plus d'égalité.
Une femme et un homme travaille toute leur vie et ont un salaire dépendant d'éléments plus ou moins subjectif. Chaque individu fait en général au mieux le travail qu'il a trouvé. La justification de la différence de salaire peut-elle être justifiée humainement. Un grand chirurgien va t-il laisser mourir un malade parce qu'il n"est pas assez payé? Je ne parlerai même pas de l'actionnaire qui encaisse ces dividendes...
Mais une fois la retraite arrivée une personne gagnant 1000€ ou 10000€ par mois pourquoi aurait-elle une pension de retraite différente?
Je pense que le système doit être basée sur une allocation universelle : un homme=une femme un balayeur= un trader. La cotisation est proportionnelle au salaire, la répartition est équitable : somme cotisée/nombre de retraité.
Pour le reste, le débat est évidement faussé. Les cotisations retraites c'est de l'argent en moins pour les actionnaires, les assurances privés, les banquiers et j'en passe....
Il faudrait demander à tous les donneurs de leçon leur salaire mensuel, s'ils sont prêts à s'occuper d'une classe de maternelle à 65 ans ou aller mettre des tuiles sur un toit par temps de pluie. Pour le dernier point, je pense qu'on peut même leur proposer de le faire en télé réalité!
Affoler les gens, c'est déjà leur brandir un 10 milliards de déficit de financement des retraites sans dire par rapport à quoi, quel budget global : combien verse-t-on aux retraités en tout, chaque année. Absolument personne ne le dit, c'est ahurissant. Il me semblait seulement avoir entendu une fois, presque confidentiellement dans un débat de petite chaîne télé, que ce serait 150 milliards. Est-ce exact?
L'argent pourquoi fait-il défaut là où il nécessaire, là où il est vital. Le seul paradis que l'argent connaisse est fiscal. Là il coule à flot.
Mais qu'est-ce donc que l'argent? un moyen d'échange tout ce qu'il y a de plus symbolique, un jeux d'écriture, une virtualité électronique. Des coquillages, des bulbes de fleurs, ont servi de monnaie d'échange. Pourquoi ne pas changer notre monnaie? Nous accorderions aux capitalistes un délais raisonnable pour qu'ils convertissent leurs liquidités et leur avoir en argent civique, en argent respectueux de la vie, en argent altruiste et responsable. Pour l'instant force est de reconnaitre que ces capitaux sont irresponsables, plutôt qu'ils sont responsables de grandes misères, d'intolérable souffrances. Nous n'avons pas à nous soumettre aux lois non écrites du marché. Ce serait un retour à peine déguisé à la Providence Divine.
Les "caisses ne sont pas vides". Soit elles sont vidées par l'Etat qui se sert pour reboucher d'autres trous, soit elles ne sont pas remplies par inapplication des textes, ou manque à gagner du fait de la scandaleuse exonération des privilégiés de l'économie sauvage.
On se retrouve dans la situation régressive de l'Ancien Régime : les aristos et le haut clergé dispensés de l'impôt et le Tiers Etat seul visé par les fermiers généraux. On sait comment ça a fini...
Sans parler que le système ne peut "gaver" les privilégiés sans un chômage massif : seul celui-ci permet par la "peur" de maintenir les salaires de ceux qui "ont la chance" de travailler au niveau le plus bas, permettant les rémunérations extravagantes des "nouveaux aristocrates". Quant aux chômeurs ils ne peuvent remplir les caisses.
Dans une économie saine, de plein emploi, avec des écarts de revenus très encadrés, les caisses seraient mécaniquement remplies au lieu d'être mécaniquement vidées, et tout le monde pourrait partir à 60 ans et avant s'agissant des travailleurs fatigués par la pénibilité de leurs tâches.
Mais les privilégiés n'ont cure de toutes ces considérations. La "réforme", leur réforme, est en marche, c'est à dire un bond en arrière. Le cynisme est leur pain quotidien : on appelle réforme des mesures réactionnaires. Ils ne respectent plus rien, pas même le sens des mots. Ce qui est bien la marque de tous les systèmes totalitaires.
Mais ils peuvent compter sur une importante "préparation d'artillerie" : la "presse" de la "bande des trois" (fils à papa) - Lagardère, Bouygues et Dassault - va pilonner l'opinion sans relâche comme l'artillerie lourde du kaiser a pilonné les petits piou-piou français à Verdun !
Pour faire comprendre la partialité de ces prévisions, j'aimerais qu'un économiste sérieux explique ce qu'est la productivité du travail,quelle est son augmentation depuis le début du calcul de la richesse produite par le travail,pourquoi sa redistribution aux salariés est-elle de plus en plus mauvaise et pourquoi l'argument démographique dans ces conditions est très stupide.Même la dette publique fait partie de l'amélioration de la productivité du travail,puisqu'elle est affectée aux infrastructures et à leur amélioration,aux écoles et aux universités,à la recherche, ce qui fait que la litanie sur cette dette pourrait aussi être expliquée comme un argument pour faire accepter des restrictions futures.
Bonjour à toutes et tous,
constatant à ma connaissance que mon commentaire/article sur la question des retraites n'est point passé (certainement liée à la "fracture numérique" que j'essais de réduire). Je me permets de vous indiquer d que si vous faîtes une recherche sur "Google" "cours licence emmanuel Le Masson", vous trouverez une rubrique "Retraites 2010" qui est un article en format word mobilisable par l'ensemble des camarades du parti de Gauche. Le site web "emonsite" que j'ai créé est un site à l'attention des étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de la Méditerranée, vous trouverez également par conséquent quelques réflexions sur la justice sociale, un cours de science politique portant sur la question de la gouvernance (notion à bien des égards dangereuse au regard de la tradition républicaine), un article sur le traité de Lisbonne.
Emmanuel Le Masson
Adresse personnelle : chez Mme Arnaud, 4 rue du Nord, 13710 Fuveau
Mel : lemassonm@free.fr
Tel : 06.82.05.90.67
Jean-luc,
ne lâche rien, tu es soutenu par beaucoup de salariés. Le problème c'est que les média, sont à la solde de la droite et de Sarkozy et ne relaient pas d'autres idées que celles de la "pensée unique";
la révolution ce n'est pas eu qui vont la faire!
Touche pas à mes intérêts d'actionnaires, touche pas à ma psoition sociale;
Bravo pour ta ruade sur les jeunes loups du journalisme; en espérant que cet électrochoc va les faire réagir; il y adu boulot.
La liste ensemble pour les élections régionales est une initaitive majeure de ces dernières années, Enfin des perspectives politiques pour les ouvriers;
a plus
DomR
Bonjour à noter le retournement d'argument de Gérard Filoche concernant "L'espérance de vie augmente, il faut donc augmenter la durée de cotisation !" :
Certes l’espérance de vie s’allonge mais si elle s’allonge, c’est bien parce qu’on a la retraite à 60 ans ! Si vous faites travailler les gens au-delà, vous réduisez leur espérance de vie.
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