23juin 10

Un entretien avec l'hebdomadaire le Point et un rapport inaperçu du FMI sur la France

Les retraites et le cas Strauss-Kahn

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J e publie cette note à quelques heures du début de la journée de défense de nos retraites. Je forme le vœu que nous soyons nombreux,  très nombreux, ce 24 juin dans les rues. Il le faut. Il n’y a pas d’autres limites à la déferlante libérale qui s’abat sur nous que notre capacité de résistance. « La meilleure forteresse des tyrans, dit Machiavel, est l’inertie des peuples »! « ils ne sont forts que de notre faiblesse » ajoute La Boétie dans « De la servitude volontaire »…

Mais je parle aussi de Strauss Kahn. Car mes sorties à son sujet provoquent des débats, je le sais bien. Et je l’espère bien. Ne suis-je pas en train de faire preuve d’a priori sectaire ? Ne suis-je pas en train d’insulter l’avenir ? Je présente mes premières pièces dans ce débat que je veux provoquer chez les socialistes. Cette semaine vient de sortir un entretien croisé que j'ai réalisé avec le journal "L'express". Lundi est paru celui que j'ai donné à Michel Revol du journal "Le Point".  Je le publie ici. C'est en quelque sorte l'introduction de cette note. Puis, pour argumenter, je vous fais le récit d’une mission du FMI qui vient de s’achever en France, ce 15 juin. Une mission dont les conclusions sont une véritable gamelle. La gauche devrait la trainer pendant toute la campagne présidentielle! C'est ce que les socialistes provoqueraient s’ils faisaient la sottise de choisir le candidat que leur recommandent les sondés de droite. Sans oublier que leur étrange système de primaire pourrait bien leur imposer cette candidature du fait des électeurs de droite et d’extrême droite si l’on en croit les calculs présentés par les deux anciens ministre socialistes Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann. Je sais qu'il y aura de très nombreux socialistes, militants ou électeurs, pour défendre le droit à  la retraite. Je veux leur dire qu'ils seront une nouvelle fois roulés s'ils se laissent faire. C'est à dire s'ils se laissent tordre le bras pour choisir comme champion le directeur du FMI. Celui ci leur tire dans le dos, dés aujourd'hui, en recommandant le contraire de tout ce à quoi ils croient et pour quoi ils se mobilisent avec les autres ces jours ci.

 Le point - « A quelques jours de leur congrès les communistes vous reprochent votre agressivité envers les socialistes. L’ennemi pour vous c’est la droite ou le PS? »

« Pour moi, pour battre la droite, il faut changer la gauche. Donc mettre fin à l’hégémonie du PS. Aussi longtemps que le PS peut utiliser le chantage au vote utile, il ne bouge pas idéologiquement, il s’encroûte, il attend que les suffrages pleuvent comme tombe la neige en hiver.  Il nous faut donc secouer le cocotier pour gagner la confiance populaire. » 

Le Point - « Ça semble lui sourire : avec Aubry ou DSK, le PS est en bonne position pour gagner l’Elysée ! »

« Sarkozy est loin d’être battu d’avance ! Les socialistes finiront par lui donner un air protecteur s’ils font la bêtise de choisir le représentant de commerce universel du libéralisme, Dominique Strauss Kahn. C’est aujourd’hui l’homme qui impose les pires politiques antis sociales en Europe ! »  

Le Point - « Il n’est pas un homme de gauche ? »

« Strauss-Kahn est membre du Parti socialiste. Et alors ? Ce qui compte c’est ce qu’il fait. Il ne pourra pas s’en dédire ! C’est la pire politique libérale jamais appliquée en Europe ! Partout où il passe, il arrive avec la même boîte à outils: une grosse machine pour cajoler les riches, et une tenaille pour les autres. Cet homme est en train de provoquer une catastrophe universelle : la contraction de la première économie du monde, l’Europe, en imposant à tous la même médecine de rebouteux qui ne débouchera sur rien. » 

Le Point - « Mais la crise est un moment de l’histoire où il faut agir en urgence… »

« Il faut surtout agir à bon escient ! Le moment est venu de faire la relève des solutions à droite et à gauche. La social-démocratie des Schroeder et des Blair et maintenant celle des larbins du FMI, les Papandreou, Zapatero, Socratès, est totalement épuisée. Elle est incapable d’affronter des crises de cette nature. Le PS se fond dans le moule de cette recette au moment précis où elle échoue. En pleine crise du capitalisme, le PS adopte un programme en retrait sur  les précédents et il opte pour un socialisme compassionnel anglo saxon, le « care »! Au secours ! » 

Le Point - « Vous vous êtes dit « capable » d’être candidat à l’Elysée. Qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer ? »

« L’étrange serait de me dire incapable de représenter mes idées. Une première dans ma vie ! Mais je ne me sens pas prédestiné, comme la plupart des envoutés que je vois gesticuler sur la scène de la présidentielle. Il y a des gens ivres de pouvoir. Ces élèves des grandes écoles qui ont l’habitude de se battre jusqu’au dernier sang pour avoir la première place ! Ils constituent l’aristocratie des partis de pouvoir. Ces gens sont dressés dans l’habitude du « moi je » et de la compétition. Mauvaise éducation ! »

Le Point - « Pas vous ? »

« Ma culture est celle du collectif. Je viens du rang commun. Je suis un homme d’assemblée, j’ai été parlementaire pendant plus de vingt ans. Le régime parlementaire peut être stable : regardez l’Allemagne aujourd’hui. Je rappelle que nous avons gagné la Grande Guerre avec un régime d’assemblée. Je doute qu’un système ramassé sur un homme isolé soit plus efficace. De toute façon, même dans un système de pouvoir parlementaire, à la fin il y a une responsabilité individuelle du chef du gouvernement. Mais elle est confrontée à un collectif : l’assemblée nationale. Tandis que le système de la 5e république, c’est l’organisation de la déresponsabilisation du premier responsable. C’est ce processus pervers qui finit par monter à la tête de tous les compétiteurs. Moi, il ne me contamine pas ! Dans mon cinéma personnel, il n’y a pas le perron de l’Elysée mais la tribune de l’Assemblée nationale. Notre programme c’est que le candidat du Front de Gauche soit le dernier président de la cinquième république ! Passons vite à la VIème ! » 

Le Point - « Pourquoi croyez-vous  aux chances du Front de Gauche ? »

« Les circonstances historiques peuvent nous donner notre tour. On peut sourire quand je dis ça. Les élites voient l’Histoire comme un mouvement linéaire, tranquille, comme l’est leur propre existence. Mais il y a ceux qui savent que l’Histoire de France est  tragique. Dans les moments de grandes secousses, les français se tournent vers les audacieux qui n’ont pas la main qui tremble, ceux qui savent ce qu’ils veulent. Par temps calme, quand une douce brise gonfle mécaniquement les voiles, le pays a moins besoin de gens comme nous. Mais quand il y a un avis de grosse tempête, alors nous sommes mieux adaptés à la situation que les marins d’eau douce qui sont aujourd’hui à la barre. » 

Le Point – « La crise vous sert ? »

« Je ne suis pas un cynique. Mais je crois à l’imminence d’une révolution citoyenne. Vous verrez qu’en France, ça se terminera aussi par ce message : « qu’ils s’en aillent tous » ! Les gens sont exaspérés par des élites incapables de faire face à la situation, mais  parfaitement capables d’organiser le confort de leur propre vie. Vous regrettez la révolution de 1789, vous ? Aujourd’hui, pour abolir les privilèges, il va bien falloir que ça secoue un peu. De l’ouvrier à l’ingénieur tous ceux qui produisent vont se liguer contre la tyrannie de la finance. Dans ce cas, vous aurez un choix: la violence de l’extrême-droite, ou la sortie maîtrisée dans le cadre de la révolution citoyenne que je défends. Mais vous pouvez aussi acheter un fer à cheval UMP ou quelques pattes de lapin socialiste… Pas sur que ca vous porte chance ! » 

Propos recuellis par Michel Revol. 

Donc, vous ne le saviez pas ! Le FMI est venu faire un tour en France. Ballots ! Vous étiez scotchés aux aventures du foot, je parie. Et pendant ce temps heureusement que les camarades du Parti de Gauche veillent, pas vrai ! Parce que le compte rendu de la mission de ces braves "experts" vous pouvez toujours en chercher la trace dans vos médias préférés…Il existe pourtant et nous l’avons lu! Nous sommes vigilants, compte tenu de notre sensibilité aux travaux de ce cher Dominique que l’on nous accuse de secouer trop vertement. Il est daté du 15 juin courant. Tout frais ! Ce compte rendu part d'un constat aussi bateau que redondant : la difficile reprise économique. Bien sûr.  Le FMI lui apporte trois solutions : la réduction des déficits publics, la nécessité pour le secteur financier de "retrouver [sa] vigueur". Mais dans un "cadre réglementé", scrogneu gneu ! Enfin un programme de réformes structurelles « nécessaire à la France ». Voila un joli programme présidentiel, non ? Ces thèmes sont malheureusement d’une terrible banalité puisque ce sont les quatre angles d'attaque néolibéraux prêchés par le FMI partout dans le monde et dévotement repris à son compte par notre chère « Europe qui protège ». Après ces généralités voyons le détail des injonctions. 

Commençons par l’actualité. Les retraites. Que dit monsieur FMI ? "La réforme des retraites et du système de santé doivent constituer la pierre angulaire de la stratégie budgétaire de moyen terme". Vous lisez bien. Le régime des retraites et l’assurance maladie sont ciblés. C’est eux qui doivent faire l’objet du rabotage préconisé. "Il convient toutefois de résister aux pressions qui conduiraient à ne pas corriger les déséquilibres fondamentaux et à s’appuyer démesurément sur des mesures d’accroissement des recettes". Depuis 2002 il n’y a eu que des réductions de recettes mises en place par la droite ! Il n'y a eu aucune mesure d'accroissement des recettes. Et bien il faut continuer comme ça dit le FMI. Ici cependant il ya une perle dont nous pourrions faire notre miel. "Il est important qu’une consultation publique ait lieu sur une telle réforme décisive » mais on se demande bien pourquoi. Car pour le FMI et son directeur, "Le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, inclus dans la réforme des retraites annoncée, constitue un facteur décisif de l’accroissement du taux d’emploi des seniors". Dans ces conditions, pourquoi discuter. Ici, quand même, on a envie de hurler davantage qu’ailleurs. Non que le reste soit davantage sympathique. Mais parce que c’est tellement grossier d’asséner de telles affirmations sans l’ombre du début d’une démonstration alors même que nous avons cent fois démontré le contraire !  

Voici maintenant plus juteux. Lisons :"D’importantes réformes de long terme (en particulier concernant les retraites et le système de santé), ne produiraient que des économies limitées dans l’immédiat, mais auront des effets positifs et significatifs en termes de crédibilité auprès des marchés financiers et sur la demande intérieure" ! Vous avez bien lu. La réforme des retraites ne servira pas à grand-chose mais elle fera plaisir aux « marchés ». Donc, peuple à genoux devant votre nouveau dieu : le marché financier. Vous avez noté ce que dit aussi ce texte ? Il affirme : que des gens soient privés de ressources à cause de la réduction des dépenses sociales va avoir des effets positifs sur la demande intérieure ! On se demande comment. On peut au contraire penser que les ménages vont épargner pour se payer leurs soins de santé et de retraites ! A moins qu’il soit ici question des dépenses forcées que les gens devront faire pour s’assurer… ? 

Mais là où la bande à Strauss Kahn fait fort c’est quand elle parle de la dépense sociale publique. "La maîtrise des dépenses sociales est cruciale. Les mesures de rigueur prises par les administrations centrales, notamment la poursuite de la réduction des effectifs des fonctionnaires (avec le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux) et l’annonce récente des gels des dépenses publiques en valeur nominale, permettront de maîtriser la hausse des dépenses des administrations publiques." Vous imaginez tout ça en direct pendant une campagne présidentielle ? Chaque fois qu’il ouvrira la bouche, l’autre lui dira : « mais monsieur Strauss-Kahn, vos services me félicitaient il y a deux ans ! ». Et si par hasard il faisait une quelconque proposition ? Le petit Nicolas lui jetterait à la figure ses propres recommandations : "La proposition d’interdire l’introduction de nouvelles dépenses fiscales et exonérations de cotisations de sécurité sociale (mesure appliquée de fait à compter de mi-2010 et destinée à être, inscrite par la suite dans la Constitution) constitue un progrès encourageant dans l’amélioration de la discipline budgétaire".

Il y a pire. Décidément ces pauvres socialistes n’ont pas fini de souffrir s’ils font le mauvais choix. Le programme de réformes structurelles proposé par le FMI est « énooorme » Lisez : "Une comparaison avec d’autres pays européens montre qu’en France le marché du travail et le marché des produits se caractérisent par d’importantes restrictions ainsi qu’un taux d’emploi relativement faible. De nouvelles réformes des marchés du travail et des produits, qui permettraient à la France d’adopter les meilleures pratiques existantes en Europe, pourraient améliorer le taux de croissance annuel du pays de plus de 0,75 pour cent". Je suis sur qu’il reste des naïfs qui me lisent. Ils avalent le chiffre de croissance sans regarder avantage. Comment trouve-t-il ces 0,75 % de taux de croissance supplémentaire, Dominique ?  Au doigt mouillé mon colon ! Et c’est quoi ce truc des « nouvelles réformes des marchés du travail et des produits, qui permettraient à la France d’adopter les meilleures pratiques existantes en Europe » ? Une trouvaille formidable. Transformer les CDI restant en CDD. Génial non ? Et comme d’habitude, au nom de « l’équité ». C'est-à-dire du nivellement par le bas. Voici le texte : "Des mesures visant à réduire la dualité entre les CDD et les CDI permettraient de renforcer à la fois la motivation à travailler et l’équité sociale".

Et comme si ca ne suffisait pas, voici le chapitre sur les bas salaires. On va y trouver tout le cynisme des riches qui donnent des leçons de courage aux pauvres.  "La modération du salaire minimum (SMIC) en l’absence de « coup de pouce » devrait être poursuivie, afin de rétablir progressivement une échelle des salaires incitative pour les jeunes et les travailleurs peu qualifiés » Et pour clore cette ordonnance de remèdes barbares, voici la touche finale : la directive Bolkestein. "Dans le secteur des services, il conviendrait de mettre en œuvre les dispositions de la directive services européenne afin de parvenir à une plus grande libéralisation, notamment dans les services aux entreprises et les services de santé" 

Je viens maintenant aux analyses générales de ces chers experts du FMI. " La reprise est fragile et se trouve à présent confrontée à l’affaiblissement de la demande domestique et européenne", écrit le FMI. "Le taux de chômage élevé, le retrait progressif des mesures de relance et l’effort de consolidation des finances publiques, imminent en France comme chez ses partenaires commerciaux, vont peser sur la demande ; tandis que la dépréciation de l’euro aura des retombées positives." En peu de mots c’est beaucoup de dit. D’abord, le FMI reconnait que les effets de la crise (taux de chômage élevé), la fin des mesures de relance et les mesures d'austérité conjugués vont étouffer les possibilités de reprise économique. Ensuite il souligne lui aussi que la dépréciation de l'euro est une bonne chose. Donc ce cher Trichet, gouverneur de la banque centrale européenne, qui nous a étranglés pendant des années au nom du principe contraire est mis au piquet ! Ce n’est pas tout. 

Le programme d’austérité pourrait être absolument contre productif. Cela est énoncé par le compte rendu du FMI, juste avant de proposer pourtant de le mettre en pratique ! Tel quel ! "Une consolidation importante des finances publiques dans l’ensemble de la zone euro pourrait (tout en renforçant la confiance) se traduire par des tensions supplémentaires à court terme sur la reprise". Et voila. Là encore, peu de mots mais bien des choses de dites. Le FMI reconnait le cercle vicieux dans lequel sa politique enferme les économies. On se demande quel est le sens de tels balancements ! Pourtant on doit les constater. Ce qui permettra aux rebouteux qui dirigent ce FMI de faire les malins, le moment venus, en disant qu’ils avaient tout prévu ! 

Résumons le refrain néolibéral du FMI. Premièrement il faut rassurer les « marchés » sinon les Etats ne vont plus pouvoir emprunter à des taux soutenables. Deuxièmement pour rassurer ces « marchés » il faut réduire la dette et mettre en place des mesures d'austérité. Troisièmement il faut bien admettre que ces mesures d'austérité vont ralentir la croissance et aggraver la situation des dettes publiques. Tel est le cercle vicieux qu’ils ont eux même amorcé ! Plus simplement on dirait que le serpent du modèle économique de Strauss Kahn se mord la queue. Ses solutions nous mènent vers une grave récession ! 

Après quoi voyons les préconisations pour la France.  Un satisfecit à Sarkozy pour commencer. " Les mesures de relance budgétaire mises en œuvre en 2009-2010, temporaires et bien ciblées, ont contribué à maintenir la demande intérieure et à éviter une récession plus marquée". Mais, hélas, la dette a augmenté, déplore ensuite le FMI sans se demander s’il ya un lien avec la politique pratiquée. Donc ? " Pour la France [...] il convient de trouver l’équilibre délicat entre d’une part, la soutenabilité budgétaire et les mesures propres à renforcer la confiance et, d’autre part, l’objectif de croissance". Et voila ! Il n’y a plus qu’à faire ! Mais voyez le point de départ ! Le FMI avoue donc lui même que les politiques de rigueur budgétaire ne sont pas compatibles avec un soutien de la croissance !!!!

Et maintenant voici une remarque des hommes de Dominique qui ne va pas faire plaisir aux camarades élus locaux. "La stratégie budgétaire devra également veiller de façon adaptée à limiter la hausse disproportionnée des dépenses des collectivités territoriales » On connait cette antienne. C’est directement celle des officines Sarkozystes. Elle est radicalement fausse. Ce sont les collectivités territoriales qui investissent aujourd'hui ! Limiter leurs dépenses c'est ralentir l'économie et accélérer la récession. 

A ce moment vient une de ces propositions comme seule une officine technocratique peut les imaginer. "Le programme d’ajustement budgétaire devrait reposer sur des prévisions macroéconomiques validées par un conseil indépendant. De plus, les autorités devraient préparer un ensemble de mesures contingentes prédéfinies susceptibles d’être mises en œuvre en cas de reprise plus lente que prévu". Un conseil indépendant ! Le rêve des technocrates libéraux ! Etre débarrassé des élus, des gouvernements et de tout ce qui sent la politique ! Juste des experts, des techniciens. Indépendant par nature, cela va de soi. Il est vrai que des pouvoirs publics ne peuvent venir que des mensonges. C’est à peine croyable, mais c’est écrit. "De même, une communication appropriée et coordonnée quant à l’exposition aux principaux risques, de préférence dans un contexte européen, pourrait fournir des orientations plus pertinentes aux marchés que celles des données publiques parfois trompeuses".

Voila. Vous voila prévenus. Ce texte est celui du FMI. Il n’est pas possible au directeur de cet organisme de dire « je ne savais pas » ou bien « ce n’est pas moi ». Mais plus grave. Le moment venu, quand il faudra bien rompre avec cette politique absurde, comment le demander à celui qui a proposé de la renforcer et d’en étendre l’application ? C’est pourquoi nos mises en garde à l’égard des socialistes font appel à leur sens des responsabilités. Ce n’est pas une affaire de personne. C’est une question politique grave qui nous oppose à la candidature de Strauss-Kahn. Cela n’est pas contradictoire de le dire, de le répéter, tout en faisant campagne pour nos propres candidats. C’est au contraire refuser la politique du pire. La politique des petites et grosses boutiques concurrentes où chacun se réjouit des erreurs que les autres font en se disant qu’elles vont lui profiter.  


198 commentaires à “Les retraites et le cas Strauss-Kahn”
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  1. Annie dit :

    @Descartes post 43 : tu dis que le PG, ou la gauche de transformation de manière générale, ne sait pas proposer d'alternative crédible et a peur de mécontenter des gens.
    Le programme du PG est en cours de construction, as-tu lu le document "gouverner face aux banques" ? Il est vrai qu'à la fin, il admet que toutes les propositions ne sont pas recencées, il donne surtout de grandes lignes sur 2 axes : les actions sur le long terme (dans le cadre européen), en fait l'idéal, et les actions de court terme qui à mon sens devraient être les plus creusées, car elles sont les plus réalistes, qui admettent une nécessaire reprise de la souveraineté (comme par exemple s'inspirer du Compromis de Luxembourg). Et Généreux lui-même a admit que la question de l'euro devrait être sérieusement débattue, mais elle semble encore reportée... Sur ce point, je te rejoins.
    Par contre, sur la question de vous-savez-quoi, Jean-Luc Mélenchon a été à contre courant d'une grande partie de la gauche radicale, engendrant des "débats" à n'en plus finir sur son blog.

    @Sylvie, tu demandes une alternative aux marchés pour l'investissement : pourquoi pas une ponction prélevée sur le PIB et des caisses, comme pour la retraite par répartition ?

  2. Éric Artois dit :

    @ Pulchérie D
    Si je ne regardais pas de temps à autre la télé jamais je n'aurais prêté attention à Jean Luc Mélanchon et par suite aux idées qu'il défend avec quelques autres. Que j'espère de plus en plus nombreux. Je suis simple électeur communiste par tradition familiale. Je vois dans le FdG une force qui ne peut que monter en puissance dans les années à venir.

  3. marco polo dit :

    Le mérite de la clarté ! mais la lumière s'allumera-t-elle pour tous et y compris pour ces militants socialistes qui semblent avoir des "ray-ban" à la place des yeux. Enfin je souhaite ardemment me tromper ! Mais, si par aventures, décidées par le ps, JE NE VOTERAI JAMAIS pour un DSK à un deuxième tour.

  4. jean-marc dit :

    @Hold-up

    pense par exemple à la "concurence libre et non faussée " c'est un choix culturel (et non pas économique) qui est destructeur de valeur, donc contraire à une idée de l'europe il serait important de le faire comprendre, comment un systeme qui est basé sur l'addiction, la publicité, etc... n'est pas en lui meme un outil pour fausser ? la pub fait vivre la culture à travers la telé, et cela fini par véhiculer uniquement des valeurs commerciales ou qui n'ont pas de réalité avec les enjeux réels de la vie. Confier les médias à des personnalités authentique cela me semble important, ce qui fait changer la société c'est la reflexion, c'est cela l'inovation qui faut retrouver au pc au front de gauche etc... des liens de reflexion

  5. burner dit :

    Qu'ajouter à cette belle analyse... il n'y a d'ailleurs pas besoin d'analyse, la lecture de l'original suffit! donc: tous avec Jean-Luc!

  6. le Prolo (PG 01) dit :

    @ Hold Up - 19h33

    Des manifs qui donnent envie
    De la télépathie effectivement...

    En allant jusqu'au lieu de départ de la manif, j'ai croisé des tas de gens qui allaient dans l'autre sens, ou assis peinards aux terrasses des cafés, qui apparemment ne se doutaient de rien ou ne se sentaient pas du tout concernés.

    J'avais aussi en mémoire ces remarques de camarades qui se forcent à venir mais qui en ont marre des slogans cucu la praline et sans pédagogie.
    Les copains de Lutte Ouvrière qui étaient devant nous dans le défilé ont justement fait très fort là-dessus, se sont sans doute fait très plaisir (genre plus révolutionnaire que moi, tu meurs), mais je doute qu'ils aient convaincu un seul passant...

    Faudra bien qu'un jour on trouve le moyen de transformer ces manifs en autre chose qu'en un repoussoir pour les gens qui passent et pour les non-politisés qui nous croisent.

  7. Hold-up dit :

    N°103@jean-marc

    "la pub fait vivre la culture à travers la telé, et cela fini par véhiculer uniquement des valeurs commerciales ou qui n'ont pas de réalité avec les enjeux réels de la vie."

    Oui, c'est tout à fait ça. C'est le point essentiel et central : " Aucune réalité avec les enjeux de la vie " - On monte le mirage en neige. Le second point dans la foulée c'est que du coup la " culture " au lieu d'être centrale est devenue périphérique et elle aussi se " démonétise " symboliquement. (pas pour tout le monde hein !) - On jette la Princesse de Clèves à la poubelle (ou on fait semblant pour mieux se la garder) et on ringardise du coup
    " la culture" au yeux du " peuple " - Place aux affaires : C'est la publicité et la com'qui deviennent centrales dans une société marchande. Tout se vend et tout s'achète. Dès lors tout s'enchaine. Les lieux de la dite "culture" du fait de sa relégation en affiliée subalterne du système, sont devenus pour la plupart, de grands hôpitaux pour les grands blessés de "la guerre économique" qui fait rage " naturellement " dans le monde. Tout cela se paie au prix fort. On le voit tous les jours.

  8. Annie dit :

    @Descartes post 50, tu dis que Pour qu'elle le devienne, il faudrait transcender le fossé gauche/droite, pour pouvoir gagner l'électorat populaire qu'on a perdu. Et cela, les militants du FdG ne le veulent pas.

    Je suis d'accord sur l'idée que la gauche a perdu l'électorat populaire, mais pas à cause de l'idée qu'elle "n'ait pas transcendé le clivage gauche/droite", mais plus parce qu'au lieu de parler des structures sociales, de la socialisation des moyens de production (qui ne veut pas forcément dire nationalisation), elle s'est lancée dans le sociétal et a transféré les pouvoirs vers la bureaucratie européenne.
    Je ne vais pas généraliser sur "le vouloir ou pas" des militants du FdG, mais parler juste en mon nom : reconquérir cet électorat populaire qui s'abstient massivement est dur, TRES DUR sur le terrain.

    Par contre, sur ce que tu dis sur le refus de "transcender les clivages", je trouve que quand Jean-Luc Mélenchon parle des cas d'Airbus ou autres, et ces capitaines d'industrie, ces productifs, qui ont été progressivement mis sur la touche, pour laisser la place aux financiers, et le danger que cela représente pour le manque d'innovation sur les moyen et long termes, qu'il tente de faire passer un discours pour leur reprise de pouvoir, je trouve qu'il a un discours plus intelligent que certains de ses camarades dans l'autre gauche. Il est néanmoins évident qu'il est peu probable que ces capitaines d'industrie (je parle des vrais, pas de ces misérables actionnaires qui ne créent rien) appartiennent aux classes les plus paupérisées, mais s'il y en a qui sont à la retraite et qui avaient participé à de grands projets industriels français, je pense qu'ils pourraient être sensibles à ses arguments. Tout comme des ouvriers, si on sait leur proposer des perspectives industrielles entrainant l'ensemble du pays.

  9. Hold-up dit :

    N°105@le Prolo (PG 01)

    "Faudra bien qu'un jour on trouve le moyen de transformer ces manifs en autre chose qu'en un repoussoir pour les gens qui passent et pour les non-politisés qui nous croisent."

    Là, tu va plus loin que moi et tu tapes plus fort sans prendre de gants. Cependant, je t'approuve. La lucidité a du bon. Idem pour les slogans " plus-révolutionnaire-que-moi-tu-meurs" braillés par certains qui ne convainquent personne en ce qui concerne les passants alentours. Quand une méthode ne marche pas, on en change. On essaie surtout de comprendre pourquoi ça ne marche pas. On se met à plusieurs pour ça. Personne ne peut comprendre tout seul. La question que je me pose, c'est si dans l'intersyndicale il y a en même temps que des syndiqués de tous les métiers, aussi des artistes. J'imagine que oui. Est-ce que les organisations représentatives des précaires de " l'intermittence du spectacle" rencontrent les autres syndicats ? Ma pensée apparaitra bien naïve à certains, peut-être, mais la culture réinvente précisément les formes afin que les fonds puissent toujours encore s'exprimer, se goûter différemment, s'entendre et permettre d'en appréhender d'autres. Ce n'est pas pour rien que "le monde de la Culture" et "le monde du Travail " (comme si les premiers ne travaillaient pas et que les seconds ne se cultivaient pas) ont été séparé en partie par l'Histoire. Nous savons bien pourquoi. Mais voilà, un cycle est achevé et un autre commence. Que les uns apprennent à regarder les autres et vice versa. Tout le monde a changé. Et au delà de l'Histoire, tout le monde subit désormais le précariat. Personne n'est au dessus de l'autre. Tout cela, ça peut aussi changer la forme des manifs parce que le fond politique aura été enfin pris en compte. Faire le constat contemporain de l'ancienne séparation et solder les comptes. Mais j'imagine que tout n'est pas aussi simple. Quand la CFDT met en procès la compagnie " Jolie môme " parce que celle-ci a occupé ses locaux pour manifester sa colère au vu de certains accords pourris signés par la célèbre centrale, on a de quoi douter des rapprochements dans le futur. Que ceux qui ont envie de le faire le fasse. Les autres suivront.

    La journée syndicale fut une réussite. Je ne l'oublie pas. 2 millions dans les rues de France, c'est quatre millions de coup pieds dans le c-- à N****** S*******.

  10. Annie dit :

    @Hold-up post 108, tu dis : Là, tu va plus loin que moi et tu tapes plus fort sans prendre de gants. Cependant, je t'approuve. La lucidité a du bon. Idem pour les slogans " plus-révolutionnaire-que-moi-tu-meurs" braillés par certains qui ne convainquent personne en ce qui concerne les passants alentours. Quand une méthode ne marche pas, on en change. On essaie surtout de comprendre pourquoi ça ne marche pas. On se met à plusieurs pour ça.

    J'attends d'avoir la confirmation, mais il me semble que c'est globalement un succès.
    En fait, je ne pense pas que les gens soient fanatisés par les agitations de la cour du Roitelet actuel, ou qu'ils soient convaincus par le projet de (contre)réforme des retraites, car l'avant-projet du gvt maintenant publié est clair sur l'austérité. Il y a eu la crise et les banques sauvées par milliards, les plans de rigueur de nos voisins, les actuelles affaires d'héritière qui fait des chèques en blanc aux politicards, etc. Pour qu'il y ait une dynamique, il faut maintenant vraiment proposer une alternative audible et crédible. Et des manifs tous les mois, ça ne suffit pas.

    En tout cas, merci aux bleus d'avoir lamentablement perdu et d'avoir ridiculisé la France, on a cependant plus l'excuse d'opium du peuple pour proposer cette alternative.

  11. le Prolo (PG 01) dit :

    @ Annie - 21h14 / Descartes

    "Transcender le clivage Gauche/Droite"

    C'est beau comme du Bayrou...

    En fait la méthode pour retrouver la partie de l'électorat populaire qui nous a quitté n'est pas de tenter de concilier l'inconciliable et de créer un monstre à deux têtes.
    Ni de rejoindre cet électorat sur des positions qui ne sont pas les nôtres.

    Mais de lui rendre nos propositions suffisamment attractives et évidentes pour que lui nous rejoigne sur nos positions.

    Même chose quand on prétend qu'on ne peut réussir sans le PS et qu'il faudra donc composer avec lui.

    En fait la solution n'est pas dans un accord avec la hiérarchie de ce parti, mais là aussi dans le fait de rendre nos positions plus attractives que les siennes à ses électeurs.
    Les rapports de force ne sont pas fixées une fois pour toutes et pour l'éternité.

    Non ?

  12. le Prolo (PG 01) dit :

    @ Annie - 21h56

    C'est vrai, les manifs de ce Jeudi ont été un succès.
    Et comme toi je ne boude pas mon plaisir.

    Mais je crois juste qu'on pourrait faire encore mieux (on est encore loin du succès des manifs de 2003).
    Avec un peu plus d'imagination.

    Mais ça va venir...

  13. Hold-up dit :

    N° 110 @ Annie

    Heu.... Annie c'est un malentendu, là. Il faut remonter dans le fil des messages pour comprendre ce dont je parlais avec "N°105@le Prolo (PG 01) " - Bien sûr que c'est un succès ! 2 millions ! Oui c'est magnifique, bravo aux syndicats et aux citoyens !

    Ce dont nous parlions avec N°105@le Prolo (PG 01) c'est de la Forme " manif " telle qu'elle se représente encore, et non pas une remise en cause de son succès du jour.

    On peut trouver ça " annexe " ou pas comme sujet. Ok, Mais c'était un échange avec N°105@le Prolo (PG 01) sur la question. Retrancher certaines de mes paroles de l'ensemble du déploiement des messages, c'est vachement rude et je ne m'y reconnais pas; là présenté comme ça, ce n'est pas moi.

  14. Annie dit :

    @Prolo : c'est pour ça que j'ai mis des guillemets à l'expression.
    Je ne suis pas vraiment dans le même esprit que ces militants de l'autre gauche affolés à l'idée que DSK quisse être le candidat du PS en 2012, car pour moi c'est LA grande chance unique du FdG de se faire entendre. Et si le FdG n'arrive toujours pas à faire la différence face à DEUX programmes de droite, j'estimerai ce sera de notre faute, il faudra s'en prendre à nous-mêmes (on pourra pas encore sortir l'excuse des medias qui nous snobent, à une présidentielle, même Arlette passait souvent à la Télé). On m'a dit que j'étais perverse car je suis pour DSK comme candidat du PS (ça aura le mérite d'être moins hypocrite sur ce qu'est devenu ce parti), mais pour moi, le but à atteindre c'est d'arriver en premier, d'être le 1er parti de la gauche pour lequel les autres devront se désister, et tout miser sur notre programme à bétonner d'enfer, et savoir le défendre devant les classes populaires.
    J'ai déjà choisi que je m'abstiendrai (ou voterai blanc) pour la 3ème présidentielle consécutive au 2ème tour, qu'elle que soit le candidat PS (même Aubry). Quant au chantage du genre "faschisme à nos portes", je m'en moque, je savais raisonnablement que Chirac avait plus d'électeurs que LePen, et qu'il n'avait donc pas besoin de ma voix.

  15. Descartes dit :

    @sylvie broussand (#88)

    Sacré Descartes ! Moi non plus, je n'ai pas les moyens de faire grève, mais je le fais quand même.

    Je parlais pas de "moyens". Certaines catégories d'agents publics n'ont pas le droit de quitter leur poste.

    Sinon, pour le cahier n°13, tu as du louper certains passages :(...) Personnellement, cela me rappelle quelque chose.

    Moi aussi: "Le Prince" de Niccolo Machiaveli... franchement, il n'y a rien de bien original dans ce "cahier"...

  16. Descartes dit :

    @Annie (#101)

    tu dis que le PG, ou la gauche de transformation de manière générale, ne sait pas proposer d'alternative crédible et a peur de mécontenter des gens. Le programme du PG est en cours de construction, as-tu lu le document "gouverner face aux banques" ?

    Oui, je l'ai lu. Et j'insiste, le mot important ici est "crédible". N'importe qui peut faire une liste de propositions. Le problème est montrer que ces propositions sont a) réalisables et b) à quel coût. Et je n'ai pas trouvé de démonstration convaincante dans le document en question sur la faisabilité et le coût des propositions.

    tu demandes une alternative aux marchés pour l'investissement : pourquoi pas une ponction prélevée sur le PIB et des caisses, comme pour la retraite par répartition

    C'est quoi une "ponction sur le PIB" ? Par exemple une "TVA investissement" ?
    Le système que tu proposes a été utilisé dans certains secteurs. Par exemple, lors de la construction des autoroutes dans les années 60 les péages étaient en partie versés à une "caisse nationale des autoroutes", qui servait à financer les nouvelles constructions. Mais il est difficile de voir comment on pourrait généraliser ce processus.

  17. Descartes dit :

    @Annie (#108)

    Je suis d'accord sur l'idée que la gauche a perdu l'électorat populaire, mais pas à cause de l'idée qu'elle "n'ait pas transcendé le clivage gauche/droite", mais plus parce qu'au lieu de parler des structures sociales, de la socialisation des moyens de production (qui ne veut pas forcément dire nationalisation), elle s'est lancée dans le sociétal et a transféré les pouvoirs vers la bureaucratie européenne.

    Oui. Mais dans ce processus, la gauche s'est enfermée dans un système de valeurs et laissé à la droite des principes comme l'ordre, la discipline, le mérite, la responsabilité, l'effort, et même, comble des combles, le travail. Or, ces valeurs sont cardinales pour l'électorat populaire. C'est dans ce sens que je parlais de "transcender le clivage gauche/droite". Si elle veut reconquérir sa base populaire, la gauche doit reprendre un certain nombre d'idées qu'aujourd'hui elle qualifie "de droite". En d'autres termes, elle doit remettre en cause ce que veut dire "être de gauche".

    reconquérir cet électorat populaire qui s'abstient massivement est dur, TRES DUR sur le terrain.

    L'électorat populaire ne s'abstient pas "massivement". Lors de l'élection présidentielle, il a voté à plus de 70%. Ce n'est pas l'abstention qui rend "dur, très dur" de reconquérir l'électorat populaire sur le terrain, c'est l'absence d'alternative crédible.

    Je trouve que quand Jean-Luc Mélenchon parle des cas d'Airbus ou autres, et ces capitaines d'industrie, ces productifs, qui ont été progressivement mis sur la touche, pour laisser la place aux financiers, et le danger que cela représente pour le manque d'innovation sur les moyen et long termes, qu'il tente de faire passer un discours pour leur reprise de pouvoir, je trouve qu'il a un discours plus intelligent que certains de ses camarades dans l'autre gauche.

    Tout à fait d'accord. Le discours du volontarisme industriel, du modernisme, la revalorisation de la production et du travail, tout cela va dans le bon sens. Mais ensuite, le PG va manifester avec les obscurantistes de "sortir du nucléaire" à Fessenheim ou à Penly. Et là, on voit le décalage entre un discours "gaullien" destiné aux classes populaires et un discours soixante-huitard destiné aux classes moyennes...

  18. Descartes dit :

    @Le Prolo (#111)

    Mais de lui rendre nos propositions suffisamment attractives et évidentes pour que lui nous rejoigne sur nos positions.

    J'ai répondu ailleurs sur le sens que je donne à l'expression "transcender la division droite/gauche". Il ne s'agit pas pour la gauche de faire on ne sait quelle alliance contre nature. Il s'agit de mettre en question quelques uns des dogmes sur lesquels est construite la fameuse "division".

    Faut quand même revenir un minimum au matérialisme. Les classes populaires ont des intérêts. Or, les "valeurs" qui définissent la gauche aujourd'hui ne prennent pas en compte ces intérêts. Pour le faire, on sera bien obligés de reprendre un certain nombre d'idées qu'aujourd'hui tu qualifierais certainement comme étant "de droite". Parce que si tu crois que tu vas attirer les couches populaires avec le discours sociétal, misérabiliste et victimiste qui caractérise la gauche aujourd'hui...

  19. Zapping dit :

    L'excellent Henri Peña-Ruiz publie cet article sur la régression sociale en cours avec la "réforme" des retraites :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/06/24/retraites-mal-traitees-un-scandale-deguise-en-realisme_1378064_3232.html#ens_id=1305816

    Et pour ceux que la pensée de ce philosophe membre du PG intéresse, voici une conférence tournée vendredi 18 juin 2010 sur la question de la Laïcité :
    http://www.dailymotion.com/video/xds4nb_laicite-ou-guerre-des-dieux-l-heure_news

  20. orero ramon82 dit :

    Bon, cette manifestation a été un succès par le nombre(souvent divisé par 2 par nos "autorités" policières), mais pour ce qui est de la détermination, il faudra revoir les attitudes et les mots d'ordres souvent trop bon enfant et quelque fois débiles, dans une ambiance plus proche de la kermesse que d'une action revendicative ! C'est une vrai colère qu'il faut montrer et qui doit s'exprimer par le bruit et les comportements, sans sombrer dans l'inexcusable et la violence, ou peut-être même par un silence assourdissant de réprobations...
    Et maintenant, la question qui se pose, comment procéder pour poursuivre, conserver ou conforter l'avantage....
    Les commentaires, dès demain, des chroniqueurs habituels risquent encore une fois de nous surprendre par leur inanité.
    Et les manifestants risquent encore une fois d'être déçus....

  21. Nuno dit :

    Bravo Jean Luc,

    Il faut ce battre, j'étais à la manif contre la réforme des retraites place république. Je ne suis pas très CGT, mais je dois reconnaître heureusement qu'ils sont là, car ils arrivent à mobiliser des bataillons de salariés; pour cela je les en remercie.

    Sinon sur Strauss-Khan; De Gaulle disait "je n'aime pas les socialistes car ils ne sont pas socialistes, je n'aime pas les gens de mon milieu car ils aiment trop l'argent" Strauss khan c'est pareil, il est au socialisme ce que le canada dry est à l'alcool. Et maintenant comme Monsieur FMI, il poursuit la politique de l'ajustement structurel issue du consensus de Washington, qui n'a jamais démontré d'efficacité nulle part (au contraire) comme Stiglitz la raconté après son passage dans cette institution.

    Encore bravo pour vos interventions dans les médias, dont je suis très friand, vous êtes un des rares qui conteste avec brio le discours dominant de nos éditocrates, qui me révulse tant (Calvi, Baverez, Barbier, Minc, Apatie, Duhamel, etc..)

  22. penserpourvoir dit :

    Le FMI joue plus que jamais un rôle de gardien et de soigneur du capitalisme mondialisé, tel que les États-Unis l'ont imposé au reste de la planète. Le FMI est à ce point l'un des bras de l'Amérique que rien ne peut être remis en cause au niveau de sa charte sans l'accord des USA qui détiennent à eux-seuls la minorité de blocage. Dans ces conditions, quiconque postule en toute connaissance de cause à la Direction Générale d'un tel organisme, sait qu'il servira, de facto, les intérêts américains qui, nous le savons tous, sont aux antipodes de toute forme, même, embryonnaire de visée socialiste. Une fois ceci posé, il devient beaucoup plus facile de répondre à la question : DSK est-il socialiste ?

  23. Monique Roques dit :

    le Prolo (PG 01) 106 et @ Hold-up 109

    Conserver la séparation entre manifestations et « agit’prop ».

    Je crois que vos idées d’innover en mettant à contribution les militants intermittents du spectacle s’appliquent à l’agit’prop. Quelques liens sur des actions agitatives « innovantes » vues sur le net :

    Contre la précarité avec portraits de Mona Lisa au MacDo du Louvre
    http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=14&id_video=212&tag=precarite

    Opération en chansons contre le travail du dimanche dans un centre commercial http://www.dailymotion.com/video/xci0j4_le-dimanche-on-ne-travaille-pas-on_news

    Jeu de tir à la corde à l’occasion de l’anniversaire du 29 mai 2005 – pas retrouvé le lien vers la vidéo. L’annonce est sur le site du PG, extrait : Vendredi 28 mai à 18h00 Place Saint Michel, Paris 5ème par une action choc innovante : Un jeu de "tir à la corde" sera organisé entre des militants des commandos culturels incarnant les banquiers et les patrons de la finances, DSK le patron du FMI, N. Sarkozy, A. Merkel et à l'autre bout de la corde d'autres militants incarneront les peuples à qui ils veulent faire payer la crise. Le but du jeu : inviter les citoyens à choisir leur camps et faire gagner les peuples...
    http://www.lepartidegauche.fr/en-france/138-actualites/2787-5-ans-du-29-mi-2005-leurope-liberale-cest-toujours-non

    Mais les manifestations doivent conserver leur forme « traditionnelle ».
    En rangs serrés, structurés en cortèges, avec banderoles et slogans tranchés : les slogans ne sont pas censés être pédagogiques, mais revendicatifs. Avec le slogan « Retrait du projet de loi » nous avertissons le gouvernement de notre détermination à continuer jusqu’à ce qu’il cède.
    La manifestation ne s’adresse pas aux badauds sur les trottoirs, mais au gouvernement.
    Sa force et sa détermination sont aussi un encouragement pour les salariés hésitants et pour les peuples confrontés aux mêmes politiques d’austérité que nous.
    La manifestation est une forme de la lutte de classe. Le tract du Front de Gauche diffusé aujourd’hui l’exprime en une phrase :
    AVEC LES MOBILISATIONS DU 24 JUIN, LA PEUR VA CHANGER DE CAMP
    http://www.pg12.fr/2010/06/23/les-actionnaires-doivent-payer-la-crise/

  24. xcell1 dit :

    Non à DSK
    on n'en veut surtout pas qu'il reste au FMI

  25. A Dijon, entre 3000 et 4500 manifestants d'après les sources officielles, mais moi, je disais plutôt six-sept mille... vous allez dire que je suis optimiste... non, c'est mon compteur personnel qui s'affole quand je vois que personne n'est encore parti de telle place quand la tête arrive à telle autre... et ça, ce n'est pas le compteur "gégène" des flics qui me le dit, c'est ma longue expérience des manifs dans cette ville (38 ans d'expérience...ça fait!). Donc voilà, moi, je dirais entre 6 et 7 mille avec des gens timides au bord, qui aimeraient bien mais qui n'osent pas, des gens qui viennent et qui repartent, et beaucoup qui s'ajoutent en cours de route après leur boulot... des filles, dans des bureaux administratifs que je ne nommerais pas mais qui d'habitude ont leurs fenêtres fermées au public qui répondaient à nos coucous... etc.
    Bref, je reconnais, il y a eu plus de monde que je ne le pensais... mais la question, c'est: et après? Car la dissolution a eu lieu dans la plus grande pagaille, sans rendez-vous, sans rien qui nous dise qu'encore une fois, ça sert à quelque chose...
    Si rien ne vient plus nettement, moi, je pense que la prochaine fois, je reste chez moi.
    Quel intérêt de manifester si on ne voit pas où ça va, où on va?
    Je suis d'accord avec le Prolo 85 et Holdup 91 il faudrait faire une sorte de grosse fête politique au centre des villes sans bouger, en faisant des groupes de discussion partout, dans toutes les rues, des groupes, et faire éventuellement des prises de contact de gens qui autrement, après, se perdent dans la nature.
    Celui qui proposera ce mode d'action aura peut-être des chance de fabriquer un vrai Front de gauche. Et puis, il faudrait savoir quelle tâche on remplira, etc... bon, vous me direz, ça ressemble à des barricades finalement...

    Mais... vous serez d'accord, en haut, ils sont trop vulgaires, faut les vider, comme l'équipe de France...
    j'ai cru rêver en voyant la grosse voiture noire de parrain qui a emmené Thierry Henri à l'Elysée... ça faisait peur, j'espère qu'ils l'ont laissé repartir sans cocards...
    Bon, ça ne tourne pas rond à l'Elysée, il préfère s'occuper des joueurs de football que des gens, Bling-Bling...
    Il n'a pas bien compris l'enjeu... risible!
    J'espère qu'il va quand même parler Thierry... sinon, ce sera louche...

  26. Désolée, je n'avais pas vu au bas du tract du Front de gauche une invitation à une rencontre "après-manif" dans une salle proche du centre-ville.
    Position très juste à mon avis, même si j'ai raté le coche cette fois...

  27. bastille dit :

    Les manifestations ont réellement rassemblé beaucoup de monde et c’est rassurant. Ce qui l’est moins, c’est ce au nom de quoi elles ont été appelées : désolé d’insister mais l’appel, qui n’a pas été modifié par les responsables de syndicats et qui date du 31 mai n’a que pour seul objectif le maintien de l’âge légal de la retraite à 60 ans, désolé encore mais c’est une fumisterie si comme Monsieur Chérèque (et le gouvernement), ont approuvé l’allongement de la durée de cotisation. Les frères Prévert intervenaient dans les bals populaires du 14 juillet en disant : « prolétaires ! C’est le 14 juillet, vous dansez, vous avez raison. Mais demain, c’est la fête du propriétaire etc… ». Je ne veux dire, par là, que demain ce seront eux les interlocuteurs et, ficelés par le pacte réduit au seul âge légal, la CFDT et ceux qui la suivront pourraient fort bien nous torpiller comme en 2003. Merci de bien vouloir y réfléchir.
    Question non subsidiaire : pourquoi, seule, FO demande le retrait de l’avant projet de loi ?

  28. Delbrayelle Gilbert dit :

    Orero ramon82 dit :
    Bon, cette manifestation a été un succès par le nombre(souvent divisé par 2 par nos "autorités" policières), mais pour ce qui est de la détermination, il faudra revoir les attitudes et les mots d'ordres souvent trop bon enfant et quelque fois débiles, dans une ambiance plus proche de la kermesse que d'une action revendicative ! C'est une vrai colère qu'il faut montrer et qui doit s'exprimer par le bruit et les comportements, sans sombrer dans l'inexcusable et la violence, ou peut-être même par un silence assourdissant de réprobations...
    Et maintenant, la question qui se pose, comment procéder pour poursuivre, conserver ou conforter l'avantage....

    Tout à fait d'accord. La manifestation de Lille était aussi dans cette ambiance : simple défilé et de la musique style kermesse d'école. La mobilisation est bonne mais pourquoi diable les organisateurs ne lancent-ils pas de slogans sérieux. Il n'y avait même pas de banderoles. Chacun traîne sur son dos nonchalamment le drapeau de sa fédération et discute de tout et de rien. Non, franchement, il y a de quoi désespérer.
    Et puis, c'est vrai : et maintenant ?
    Pourquoi n'y a t-il pas de conférence de presse solennelle du front de gauche AUJOURD'HUI ?
    On est là ! On attend ! Vous allez nous désespérer !
    On dirait que vous rentrez dans leur jeu et que vous acceptez qu'on passe à autre chose : le G20, le Tour de France, les vacances...
    J'ai arrêté un moment les manifs traditionnelles annuelles du mois d'octobre dans l'éducation à cause de ça. J'ai repris espoir depuis l'année dernière grâce au volontarisme de Jean-Luc Mélenchon.
    Mais on fait quoi là ?
    On va me dire : s'investir... collectif retraite... etc.. Mais qui connaît tout ça dans le grand public ? Personne. Le résultat est limité.
    Il faut du costaud, du grand, du voyant :
    > Conférence de presse importante
    > Votation citoyenne
    > Il semble qu'on ne puisse encore demander le référendum mais on devrait quand même faire une grande campagne pour demander les 4,5 millions de signatures.

  29. le Prolo (PG 01) dit :

    Retraites, la suite...

    Des apéro-retraites prévus sur les places principales de chaque ville le 1er Juillet prochain.

    P.S.
    Par ex. à Lyon, place des Terreaux à 18h30

  30. daniel COMTE dit :

    Retraites.....Retour de manif... nombreux..tres nombreux... mais pensons à ceux qui n'ont pas pu y aller... des retraites, des personnes isolées en campagne, des salariés dans des petites entreprises..... Alors ? comment peuvent-ils s'exprimer..?! Organisons une vaste petition nationale... et pas seulement sur Internet..! Ca ne demande pas plus de mobilisation que d'organiser une grève ou même une manif... Inspirons nous de la pétition de la Poste.. Imaginons.... chaque manifestant (qu'on peut considérer comme motivé) faisant signer 10 personnes autour de lui.... ça doit faire pas mal de monde...non?! Et tous ceux qui n'ont pas pu manifester mais qui sont prêts à se mobiliser...!
    On a tout l'été pour le faire..draguer sur les plages les lieux de vacances les maisons de retraite.. on a tous les outils pour le faire avec juste :
    - un appel intersyndical
    - un appel des partis de toute la gauche
    - une adresse pour recueillir les petitions
    - quelques gouttes de sueur en plein été pour les comptabiliser

    ... et si on atteignait plus de 10 millions de signatures ..?! hmmmm ? (1 million de manifestants au bas mot x par 10 petitions chacun).. Aux politiques pour en tirer les conclusions à la rentrée parlementaire !

  31. pichenette dit :

    Ne pas s'emmêler les pinceaux, le thème de cette envolée réaliste toujours si bien imagée. A chaque image, un slogan (du court pour toucher au coeur de la cible). Le peintre qui donne à voir l'horizon. Les couleurs qui réenchantent. Les tuyaux, la boite aux lettres, boutons d'or. Prendre le temps de poser le chevalet!

    Et les maux qui courent sous la houlette de monarques enjôleurs!
    Heureux les mots qui détricotent les mailles pour éclairer le chemin de ceux qui encore veulent voir où va le chemin tracé, bordé de barbelés!

    Eclairage en renouvelable, l'intelligence, l'imagination :du soleil et du vent source de mouvements.
    Du fond, il y en a dans les analyses de Jean-Luc Mélenchon, pas des paroles en l'air, bien sûr (au passage si ces lignes sont lues, un accent circonflexe adéquate sur le "sûr", m'éviterait de relire les propos de JlM, oui quelle mesquinerie en regard de toute la pertinence des actions du maître des lieux) donc dans les propositions du PG qu'il y aient des débats, c'est inévitable, tout est dans le devenir et dans ce que chacun y apportera. Les commentaires sont une mine à ciel ouvert.

    Quant à la manif ! Du compact, de la diversité, de la symbolique dans les organes touchés et réactifs. La participation ravit, réjouit, remplit, puis vient le temps du après, du soufflet qui sorti retombe, (mais savoureux à manger) et lors de la digestion quelles transformations?
    Des pistes: soutien aux collectivités locales qui se démènent pour compenser les divers broyages dont ils sont victimes (sous quelles formes?), réactiver les liens humains, même si l'on sait que la plupart des individus ne valent pas grand chose, espoir dans la désespérance, car on est mal barré!

  32. pichenette dit :

    C'est une erreur d'axer les démarches sur la Présidentielle, c'est le temps de la réflexion, de la préparation du terrain, de l'observation, des questions, des débats impliquant le plus grand nombre de catégories de personnes, de la sélection des graines...
    Informer pour former. Toucher pour susciter des réactions, combattre le fatalisme.
    S'appuyer sur le local, l'humain.
    Ou lançons des paris sur qui sera candidat au PS, ce ne sera pas DSK, il sera passé à l'UMP entre temps!

  33. Delbrayelle Gilbert dit :

    Retraites, la suite...

    Des apéro-retraites prévus sur les places principales de chaque ville le 1er Juillet prochain.

    Non mais je rêve ! Ce n'est pas à la hauteur.

  34. Abel dit :

    Et une GRANDE Manif'le 14 juillet à la place des défilés militaires qui n'ont rien à voir avec cette date historique ?

  35. marsouin dit :

    bonjour,

    Tu as complètement raison J.luc sur ton analyse faite sur DSK...............et le pire reste à venir car en ce moment petit à petit le gouvernement, Fillion, Lagarde, ainsi que Guéant annonce du bout des lèvres l'austérité qui se met en place..................et vous allez voir qu'en plein mois de Juillet ça va tomber et ça va faire mal !
    Alors là le peuple va réellement comprendre sa douleur......pendant que des copains de la bande des coquins du gouvernement continuent à s'en mettre plein les poches, continuent ouvertement leur fraude au fisc en toute impinité; là Il va y avoir matière à mettre Sarkokarcher 1er à genoux !

    Le temps travaille pour le FdG et nombreux seront les français de gauche comme d'ailleurs à comprendre et nombreux de gauche rejoindront le Front de Gauche !

  36. Descartes dit :

    @Delbrayelle Gilbert (#128)

    Et puis, c'est vrai : et maintenant ? Pourquoi n'y a t-il pas de conférence de presse solennelle du front de gauche AUJOURD'HUI ?

    Pour faire une "conférence de presse solennelle", il faut avoir quelque chose à dire d'intéressant. Qu'est ce que le Front de Gauche a à dire sur les retraites qu'on n'ai déjà entendu mille fois ?
    On revient toujours au même problème: on peut faire des grandes manifestations sur le thème "on n'est pas content" ou "on ne veut pas de ça". Mais pour donner à ces mouvements une sortie politique, il faut aller plus loin et présenter un projet qui ne peut pas se limiter à un maintien du statu-quo. On a maintenant une longue expérience: les batailles qui se limitent à une "défense des acquis" sont toujours perdues dans le long terme, parce que les partisans du mouvement finissent toujours par l'emporter sur les partisans de la stabilité.

    Les changements sociaux, économiques et démographiques posent un certain nombre de problèmes aux régimes de retraite. Dire que ces problèmes n'existent pas, comme le fait un certain nombre de sociologues-qui-se-prennent-pour-des-économistes à gauche ne sert qu'à bloquer toute réflexion. Quelles sont les propositions du Front de Gauche pour traiter ces problèmes ? Voilà le sujet qu'on devrait être en train de travailler sérieusement, au lieu de sacrifier à une forme de "primat de l'action" qui veut qu'on manifeste d'abord et qu'on réfléchisse ensuite.

    Si la gauche n'élabore pas de propositions concrètes, ce n'est pas par hasard. La gauche est sociologiquement très diverse, et discuter des problèmes de la retraite implique mettre à jour de profondes divisions dans la gauche. Car la problématique de la retraite n'est pas du tout la même pour la caissière de supermarché et pour l'enseignant universitaire, pour le cadre informatique et pour l'ouvrier métallurgiste. Et si l'on veut prendre en compte les contraintes du réel, on ne peut pas faire plaisir à tout le monde.

    La question des retraites pose les problèmes de transfert entre la jeunesse et la vieillesse, et entre les différentes couches sociales. Le système de retraites est un pacte par lequel les jeunes dans leur ensemble renoncent à une partie de la valeur qu'ils produisent pour faire vivre les vieux dans leur ensemble, en échange de la promesse qu'ils bénéficieront de la même renonciation lorsqu'ils seront vieux eux mêmes. Mais comme tous les vieux ne se ressemblent pas (notamment en espérance de vie...) et comme certaines classes d'age sont plus fournies que d'autres... ce compromis implique un transfert de valeur non seulement entre les âges, mais aussi entre les groupes sociaux...

  37. jjezfm dit :

    Pour ceux qui ne l'avaient pas encore compris, cet article montre que le FMI est le bon toutou des tenants du "libéralisme" -qui n'est pas une idéologie, mais un prétexte pour entretenir le confort d'une poignée de happy few.
    DSK me semblait déjà bien peu à gauche avant d'aller à la gamelle que lui tendait notre Président, mais quand on prend la tête du FMI c'est qu'on n'a ni états d'âmes ni convictions.

    Parce qu'il y a plus grave que les rapports à la noix illustrant les contradictions du système. Il y a surtout les populations des pays "en voie de développement" qui ont souffert et souffrent encore énormément à cause des politiques préconisées.

    Sinon hier on étaient très nombreux. Le soir, pour une fois, j'ai voulu regarder le JT. Je me suis souvenue pourquoi je ne le regardais plus ! "C'est la galère", "y en a marre d'être pris en otages", bref, que des reportages objectifs et documentés...

  38. Pulchérie D dit :

    @ Éric Artois (102)
    Pour quelqu'un qui est habitué à s'informer sur la Toile, il n'est pas possible d'ignorer Mélenchon.
    Moi aussi, je fus inscrite au PC, jusqu'en 92. Le parti a évolué vers une sclérose qui le paralyse progressivement.
    Je retrouve dans le PG (et le FdG) de Jean-Luc Mélenchon l'esprit de combat qui m'avait attiré au PC, et surtout, une vision du marxisme adaptée aux temps actuels.
    Si ce n'est pas pour 2012, la victoire de Mélenchon sera pour 2017.
    Mais qu'il soit ménager de ses forces.

  39. le Prolo (PG 01) dit :

    @ Delbrayelle Gilbert - 10h11

    "Les apéros-retraites pas à la hauteur"

    J'ai eu l'info par Attac. Ils ont du y réféchir un peu...

    Et puis ceci n'empêche pas cela. C'est juste une proposition d'intervention parmi d'autres.
    Histoire que le problème soit visible le plus souvent possible sur la voie publique et de multiplier les occasions d'en faire causer dans le poste....

    Le Grand Soir moi je veux bien, mais me semble encore un peu prématuré, non ?

  40. Steph dit :

    La journée d'hier mérite qu'on y réfléchisse!

    On peut créer les conditions de la grève générale en septembre et fabriquer sa courroie de transmission politique totalement anticapitaliste et indépendante des sociaux-libéraux qu'ils se nomment DSK ou pas.

    4650 chercheurs travaillent aujourd'hui à ce laboration public.
    Et ça recrute à tour de bras ;-)

    Ripostons, Ensemble, Maintenant!

  41. le Prolo (PG 01) dit :

    @ Abel - 10h31

    "Une grande manif le 14 Juillet à la place du défilé militaire qui n'a rien à faire là"

    Et en plus a l'avantage d'être un jour férié.

    Permettrait donc peut-être de faire le lien avec tous ceux qui sont solidaires, mais qui ne peuvent se permettre de perdre un jour de salaire (enfants à charge, sur-endettés,...) ou risquer de se fâcher avec leur patron sans parachute (petites boîtes,...) ?

  42. Delbrayelle Gilbert dit :


    ...Pour faire une "conférence de presse solennelle", il faut avoir quelque chose à dire d'intéressant...
    ... il faut aller plus loin et présenter un projet qui ne peut pas se limiter à un maintien du statu-quo...
    ...au lieu de sacrifier à une forme de "primat de l'action" qui veut qu'on manifeste d'abord et qu'on réfléchisse ensuite...

    Je ne comprends pas ton acharnement à venir ici dénigrer l'action du parti de gauche et de la gauche en général

    Les changements sociaux, économiques et démographiques posent un certain nombre de problèmes aux régimes de retraite. Dire que ces problèmes n'existent pas, comme le fait un certain nombre de sociologues-qui-se-prennent-pour-des-économistes à gauche ne sert qu'à bloquer toute réflexion.
    Quelles sont les propositions du Front de Gauche pour traiter ces problèmes ?

    Bien sûr que ces problèmes n'existent pas. Il ne s'agit que de choix politiques.
    Il suffit d'adapter chaque année les cotisations aux besoins.
    Quant aux propositions du Parti de gauche, contrairement à ce que tu répètes à l'envi, elles sont très claires.
    > http://www.pg12.fr/2010/06/23/les-actionnaires-doivent-payer-la-crise/

    Si la gauche n'élabore pas de propositions concrètes
    Encore ! C'est une obsession. Le PS a proposé un projet très financé et qui tient la route.
    Et le PG aussi (voir ci-dessus)

    La question des retraites pose les problèmes de transfert entre la jeunesse et la vieillesse,
    C'est tout à fait malsain de le présenter comme de cette manière en laissant entendre que les jeunes paient pour les vieux et en provoquant ainsi une opposition des générations.
    Je répète qu'il n'y a pas de "problème des retraites. Il suffit d'adapter les cotisations de manière juste aux besoins.


    ...un certain nombre de sociologues-qui-se-prennent-pour-des-économistes à gauche...

    Eh bien, je pense au contraire qu'il est tout à fait louable et sain qu'on se préoccupe de l'humain (et donc le sociologue a ici toute sa place dans la réflexion) dans la gestion du pays et de son peuple.

  43. Delbrayelle Gilbert dit :

    Le post précédent est en réponse à Descartes (post 136)

  44. turmel j michel dit :

    Olivier militant coco comme moi ,je suis de ton avis.Candidature unique FdG, Mélenchon J ESPERE QUE MES CDES ne serons pas bornés,et que le NPA rejoindra le FdG Et si cela devait se passer mal,alors que les 134000 adhérents communistes se prononcent à bulletin secret! Cela ne veut pas dire qu au PCF nous n ayons pas de candidats de talents,mais pour ce genre d élection, depuis le feu défunt Duclos nous ne céssons de décliner.Vite 1 programme partagé.

  45. Delbrayelle Gilbert dit :

    le Prolo (PG 01)

    Le Grand Soir moi je veux bien, mais me semble encore un peu prématuré, non ?

    Je ne suis en aucun cas partisan du Grand Soir. J'ai repris grand espoir avec Jean-Luc Mélenchon et sa révolution citoyenne par les urnes. Mais je pense que la gauche de la gauche doit être plus présente et proposer des actions percutantes qui vont forcément fédérer (conférence de presse, votation, demande de référendum) plutôt que des machins-gadgets.
    Jean-Luc Mélenchon est très crédible quand il prend une posture d'homme d'état et demande du respect pour nos idées.
    Le Front de gauche doit prendre la même posture. Les manifs folkloriques bon enfant, les aperos/barbecue mobilisateurs ou les sittings devant des pneus qui brûlent, ça ne fait pas avancer nos idées dans l'opinion
    Qu'en pensez-vous ?

  46. Michel Matain dit :

    134
    Abel dit:

    25 juin 2010 à 10h31
    Et une GRANDE Manif'le 14 juillet à la place des défilés militaires qui n'ont rien à voir avec cette date historique ?

    Excellente idée ! Jusqu'en 1953,les partis de gauche et les syndicats défilaient civilement le 14 juillet. Le défilé militaire date seulement de 1954.

    Le 14 juillet 1953, à Paris, la police a tiré sur les manifestants algériens qui s'étaient joint au cortège de la gauche syndicale et politique pour réclamer l'indépendance de leur pays. Bilan : 6 morts. Ce fut la dernière tentative algérienne de demander l'indépendance pacifiquement. L'année d'après, la guerre d'Algérie commençait.

  47. Le webmestre dit :

    André Assiétoi

    qui s'étonne de la disparition de ses posts et qui hurle à la censure au nom de son droit à exprimer des vérités premières:

    - Réclamer la tête de je-ne-sais-qui au bout d'une pique sur un commentaire de fin de soirée (2 heures du matin quand même) qui fleure bon le désœuvrement et l'envie de s'amuser n'est pas un argument, mais un "troll". Son effacement ne relève donc pas de la "censure", mais du simple "nettoyage"....
    - Exhorter quelqu'un qui n'est pas de votre avis à se déclarer "de droite" après l'avoir couvert d'insultes n'est pas un argument non plus, mais relève du même principe que le précédent auquel s'ajoute l'attaque personnelle...

    Si vous n'arrivez pas à dormir la nuit, comptez les moutons ou relisez la charte du blog !

  48. HYBRIS dit :

    Essayez donc pour voir…

    Deux mots sur la relance de l’opération DSK
    DSK candidat PS en 2012 serait-il présent au second tour? Rien n’est moins sûr…
    Vainqueur final ? C’est encore plus aléatoire….
    Les sondages ? De la carabistouille, à grande distance de l’échéance électorale (voir 2007).
    Dans ma proche famille - une dizaine d’adultes peu disposés à différencier au microscope deux praticiens majeurs du libéralisme - personne ne ferait le choix de voter DSK au second tour d’une présidentielle.
    Même pour Martine Aubry certains traîneraient les pieds, alors DSK….
    Plusieurs signes, comme le beau succès des manifs d’hier par exemple, nous permettent de penser que sous le poids des reculs sociaux les classes populaires se conscientisent davantage. Il sera de plus en plus difficile de les abuser.
    Caciques de la gauche frelatée, manipulateurs d’opinion, amateurs de maroquins et autres prébendes, vous voilà prévenus.
    Toute ma confiance et ma solidarité politique à Jean-Luc Mélenchon, au PG et à la stratégie du Front de Gauche.

  49. Prolo (PG 01) dit :

    @ Delbrayelle Gilbert - 12h28

    Grand Soir

    Je te charriais, je sais bien que tu ne parlais pas de "grand soir". Mais je crois par contre qu'il ne faut pas mépriser chaque occasion de se faire entendre, et surtout comprendre.
    Et que cela ne passe pas seulement par des trucs solennels.

    Ce qui fait avancer notre cause et nos idées, c'est qu'elles soient vues et entendues.
    Partout, et par tous les moyens. Sans exclusion. Petits ou grands.

    Pas forcément bon-enfant/barbecues, les adapter aux situations simplement, et surtout les multiplier.

  50. ermler dit :

    @ monsieur le webmestre

    Je comprends votre point de vue.(147). Réclamer la tête de je ne sais qui n'est pas un argument, c'est un troll. On efface. D'accord.
    Mais il y a d'autres manières, plus subtiles, (quoi que..) de faire le troll.
    Celui que vous aviez fort justement qualifié de "prédateur" - avant de vous en excuser - et que vous avez généreusement invité à reprendre la parole sur ce blog, pratique à sa manière un "trollage" permanent. Tous ses messages, aussi nombreux et bavards soient-ils, n'ont qu'un objectif, un seul : Dénigrer, discréditer le Front de Gauche ! C'est à dire dénigrer ce qui fait le fondement même du combat du propriétaire de ce blog.
    Ce monsieur a certes le droit d'être contre le Front de Gauche.Mais qu'il vienne depuis des mois, à coups de centaines de posts hebdomadaires, et sous couvert de "débats" enfoncer inlassablement le même clou, précisément sur le blog du principal porteur du Front de Gauche - et nulle par ailleurs ! - voilà qui est plus discutable. Surtout quand les arguments employés sont fréquemment fondés sur des falsifications ou des caricatures grossières. Alors, forcément, sur un blog composé essentiellement de militants"passionnément de gauche" (comme Jean-Luc Mélenchon), un tel travail de sape, ça peut en énerver certains. Et quand ils s'expriment un peu rudement, c'est eux qu'on efface, tandis que le vrai troll sévit toujours.

    Vous aviez une bonne intuition en demandant à ce monsieur de la "mettre un peu en veilleuse". Hélas "libéré"par vos encouragements, le voilà reparti de plus belle, plus omniprésent et "prédateur" que jamais, malgré vos appels à la modération dont il n'a évidemment que faire.
    La goujaterie et le manque de savoir vivre, ce n'est pas qu'une affaire de langage. S'emparer sans vergogne d'un espace pour s'autoriser à y prendre la parole plus que les autres, est une marque d'irrespect bien plus choquante que les emportements verbaux d'un andré assietoi.

    Merci de me permettre de m'exprimer sur ce point. Je vous serais gré de ne pas effacer ce message qui ne contient pas d'injures personnelles et qui ne me semble pas "hors-sujet", puisque vous même avez abordé ce point.
    Ceci dit, c'est vous le maître à bord.


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