04sept 10

Retraites, Energie, Benoit Hamon

Manifester pour deux

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Je poste cette note tard de nuit car j’ai travaillé sans relâche ces temps derniers et le temps d'écriture a dû être bien étalé pour tenir dans l'emploi du temps. Neuf jours d'affilée sans pause, c'est rude. Demain, c’est jour de manifestation contre la xénophobie d’Etat, à l’appel de 102 organisations et à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme. Je suis sûr qu’on va être nombreux. C’est essentiel pour construire un rapport de force dans un domaine où les victimes ne peuvent pas se défendre elles-mêmes. Mais c’est aussi une affaire d’honneur. Je pense qu’il faut montrer à tous ceux qui regardent la France que nous ne sommes pas un peuple Sarkozyste. C'est-à-dire que nous n’avons pas un terrain vague dans la tête. Bref chacun manifeste pour deux. Une fois pour l'autre, le persécuté qui ne peut se défendre, une deuxième fois pour l'idée qu'on se fait de soi et de son pays.  

Dans cette note, je tiens une promesse de brièveté. Je parle des retraites à propos de notre chère Europe qui protège. Et de la précarité énergétique. Enfin, je vous charge d’une commission pour Benoît Hamon que je n’arrive pas à joindre.

Il va être question de retraite et tout est déjà dit entre nous sur le sujet. J’y ajoute  cependant un mot pour vous donner des nouvelles de cette « Europe qui protège » et se soucie donc de vos retraites comme la vraie providence qu’elle est.  Son intérêt prend la forme d’un Livre vert paru au début de l’été, le 7 juillet, à l’initiative de la Commission européenne : Vers des systèmes de retraite adéquats, viables et sûrs en Europe. Vert, le livre ?  On va voir si c’est la bonne couleur.  Mais sur ce thème, qu’est-ce qui peut  bien  motiver notre chère protectrice ? De nobles passions comme toujours. Son intérêt amandin pour la vie des gens ?  Jugez plutôt l’objectif :  « la levée des obstacles qui entravent l’achèvement du marché unique, ce qui peut se faire par exemple en rendant le marché intérieur des produits financiers plus sûrs et mieux intégré et en facilitant la mobilité de tous les travailleurs ». Doux et délicat. Sans oublier le parler faux-cul si typique de la maison: « L’objectif (…) en matière de taux d’emploi (75 %) nécessite d’atteindre des taux d’emploi nettement plus élevés qu’actuellement dans la population âgée de 55 à 65 ans. »  Traduction : tout le monde doit travailler au moins jusqu’à soixante-cinq ans.  C’est écrit mais ce n’est pas dit. Telle est la novlangue des eurocrates.

Il existe une synthèse écrite de ces deux aspects fondamentalement bienveillants que sont l’achèvement du marché unique pour les produits financiers et l’allongement de la durée du travail jusqu'à 65 ans. Elle est même brillamment associée à l’art de se moquer du monde en prétendant que c’est pour leur bien si cette politique inhumaine est promue. Elle  se trouve dans le texte de ce bon monsieur Barroso, ci-devant monte-charge de l’Europe libérale, dans la présentation de ses  « orientations politiques » le 3 septembre 2009. Lisons ce beau morceau : « Des millions d’Européens n’ont pas d’autre revenu que leur pension de retraite. La crise a montré l’importance de l’approche européenne en matière de régimes de retraites. Elle a démontré l’interdépendance des différents piliers des régimes de retraite au sein de chaque Etat membre et l’importance d’approches communes au niveau de l’UE en matière de solvabilité et d’adéquation sociale. Elle a mis en évidence que les fonds de pension étaient un élément important du système financier ». Et voilà le travail ! Un ami à qui je parlais de tout cela pour solliciter de lui une expertise approfondie de ce « livre vert » a commencé par me dire « ça n’ira pas bien loin car les retraites ne sont pas de la compétence européenne ». C’est un naïf, et je le lui ai dit. Tout peu devenir de compétence européenne dès lors qu’il y a un peu d’argent à prendre. Ici, la prose de Barroso illustre la méthode. Puisque les fonds de pensions existent et qu’ils impliquent les retraites et que les retraites doivent pouvoir bénéficier de la concurrence libre et non faussée, abracadabra, le sujet est de compétence européenne. Lisez : « Au niveau de l’UE, les systèmes nationaux de retraite sont soutenus par un cadre d’action allant de la coordination politique à la réglementation. Certains thèmes communs doivent être en effet traités de manière coordonnée ; c’est le cas, par exemple, du fonctionnement du marché intérieur, des exigences résultant du Pacte de stabilité et de croissance, ainsi que des réformes des retraites, qui doivent être cohérentes avec la stratégie «Europe 2020». Vu ? C’est ça l’Europe libérale.  Il ne peut venir que du mal de cette Europe, tenez-vous le pour dit.

Bon, maintenant vous brûlez de connaitre les trouvailles européennes en matière de prescriptions sur les retraites. J’avoue que j’ai été bluffé ! C’est tellement neuf ! Tellement imaginatif ! On voit que quand le monde change les modernes savent se renouveler pendant que les archaïques ne font que répéter les formules du passé qui ne marchent pas.  Faisons donc un résumé de ces propositions. D’abord « l’allongement de l’âge effectif de départ à la retraite » ! Waouh ! Ensuite « la réduction des dépenses publiques » ; enfin du neuf.  Et aussi, je n’en crois pas mes yeux, « le développement et renforcement des capacités des régimes par capitalisation ». Enfin, le développement des régimes complémentaires et d’une offre assurantielle individuelle pour les travailleurs. Emotion. Instauration d’un régime de retraite privé à l’échelle des Vingt-sept  coexistant avec les systèmes nationaux sous la rubrique « consolidation du marché des retraites ». N’oublions pas la pieuse référence au renforcement de l’efficacité de la réglementation des marchés financiers mais seulement «compte tenu du rôle croissant des fonds de pension». Et pour le cas où il y aurait doute sur la volonté de se mêler de ce qui ne le regarde pas, le « livre vert » prône une « amélioration de la gouvernance des retraites » à l’échelle de l’Union Européenne. Qu’est ce à dire ?   D’abord une riche trouvaille : l’établissement d’une comparabilité des statistiques, notamment sur les fonds de pension. Flanqué d’une inquiétante mise en place : celle d’une plateforme commune de suivi des politiques de retraites. Où vont-is chercher tout ça? Je suis sur que le FMI est d’accord.

Les factures  de la rentrée sont sévères. Et je vois bien que ma note vire au noir à force de mauvaises nouvelles. Si je le fais, ce sera seulement pour certaines ardoises d’autant plus pénibles à payer qu’elles sont le résultat d’un pillage délibéré. Je lis que l’électricité augmente de 3,4 % en moyenne pour les ménages au 15 août 2010 et 5 % pour les entreprises, avec des pics de 10 % d’augmentation selon les types de consommateurs. Pourquoi ? Qu’est-ce qui justifie ces augmentations en dehors de la volonté de prendre de l’argent ? Cette hausse, qui représente près de 2 fois l'inflation. On a eu déjà la même l’an passé, à l'été 2009. Un mystère. Non. Pas vraiment. Et même pas du tout. Il s’agit d’aligner les prix sur ceux du marché. Je ne surprends pas en le disant je suppose mais il me parait essentiel de rappeler sans cesse que tout cela, l’ouverture du capital, la concurrence libre et non faussé, le marché étaient censés nous donner de performances techniques, de la souplesse de gestion et des baisses de prix. Telle était la promesse du rêve libéral et social libéral. Pour nous tous, ceux de gauche il est important de monter avec des faits simples et quotidiens que leur système « ça ne marche pas ». Ce n’est pas seulement la douloureuse en main que nous le faisons mais en regardant tout simplement à quoi en sont réduit les gens qui ne peuvent plus faire face. Tenez : vous savez que le gaz a augmenté de 5 % en juillet. Après les 9,7 % en avril, cela fait près de 15 % de hausse en un an ! Et pourquoi ? Il n’y a pas de cause à part l’appétit de lucre. Le résultat est effroyable. GDF-Suez prévoit de couper le gaz à 300 000 foyers en 2010 pour impayés. Sachez que c’est 30 fois plus qu’il y a  2 ans auparavant car il y a eu 10 000 coupures en 2008. Et sur les seuls 5 premiers mois de l'année, GDF-Suez a coupé le gaz à 110 000 foyers. C’était une société nationalisée. En 2009, GDF-Suez a dégagé 4,5 milliards de profits pour ses actionnaires. Leurs maudites privatisations font que tout coûte plus cher et marche moins bien. Le résultat social de ces gros pillages est le suivant. Notre riche pays ne connaissait aucun problème d’approvisionnement individuel. Maintenant avec les hausses cumulées de l'électricité, du gaz et du fioul, 3,4 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique. Elles doivent consacrer plus de 10 % de leurs revenus à régler leurs factures d'énergie domestique. Ce n’est pas moi qui le dit, mais le rapport alarmant du médiateur de l'énergie qui s'inquiète de l'envolée des coupures pour impayés. 

Vous connaissez Hamon ? Benoit. Le gars du PS. Le porte parole du PS. Si vous le voyez, vous pouvez lui dire une commission de ma part et de celle de mes copains ? Voilà : j’ai lu dans le journal que j’étais invité à son université d’été. Et son copain Gérard Filoche a dit à un de mes camarades très officiellement que le Parti de Gauche était invité. Aussitôt, j’ai préparé dans ma tête ce que je mettrai dans la valise pour faire le voyage. Parce que je sais que c’est un coin très sympathique que celui où a lieu cette réunion : au Boucau. C’est dans ma circonscription européenne. Et aussi parce que le sujet de la réunion, il s’agit des retraites, m’occupe déjà bien depuis plusieurs mois. Là-dessus, je lui téléphone au gars Hamon. Pas de réponse. Mon camarade Eric Coquerel en fait autant. Pas de réponse. Trois sms : il est collant mon camarade Eric Coquerel, pas vrai ? Pas de réponse. Ce soir, j’ai reçu le programme de cette université d’été de Hamon avec Emmanuelli. Ploc ! Pas de trace de nous ! Pierre Laurent, Besancenot, Jean Vincent Placé, oui. Mélenchon ou Billard ? Non. Rien. Et même pas un coup de fil de courtoisie ou quelque chose comme ça. Entendons nous bien : nous ne demandons rien. D’ailleurs, nous ne sommes pas surpris. L’an passé c’était déjà comme ça. Mais justement l’an passé nous sert de leçon. Après nous avoir traité avec le même mépris de fer, les grands seigneurs avaient gaussé notre demande de confirmation. Avant de répandre le bruit selon lequel nous aurions refusé d’aller leur rendre visite.

Donc, voici la commission à faire à Benoit Hamon : « Si vous nous invitez, on viendra. Je viendrai. Si vous ne me supportez pas, ce sera un autre parmi nous qui viendra. Mais si vous ne nous invitez pas, ce qui est bien votre droit, ayez au moins l’amabilité de répondre à nos messages pour qu’on organise nos emplois du temps et la répartition des déplacements  tranquillement car la même fin de semaine, nous avons plusieurs réunions à assumer ». Après quoi on devra quand même se demander ce que signifie cet ostracisme. Mes lecteurs ont-ils une idée sur le sujet ? Ne manquez pas de me le dire dans vos commentaires. Car cette année nous ne souhaitons pas garder pour nous ces sortes d’affaires, somme toute dérisoires, mais tellement révélatrices des dégâts que peuvent faire à gauche les sectarismes et les blessures d’égo que l’on ne veut pas cicatriser. Le pire étant de se la jouer « unité sans limite à gauche » avec la bouche en faisant le contraire dans les faits. Le reste de ce que je pense je me le garde pour ne rien compromettre. 


329 commentaires à “Manifester pour deux”
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  1. le Prolo (PG 01) dit :

    @ 132 - Descartes

    Fermer les frontières ou pas.

    Mais il faudra expliquer aux citoyens que les T-shirts, les téléphones portables, les fruits, les automobiles et toute une série de produits qu'ils achètent aujourd'hui bon marché seront demain beaucoup plus chers, puisque les gens qui les fabriquent devront être payés au dessus du SMIC. Il faudra être très persuasif pour convaincre les français que le jeu en vaut la chandelle.

    Qu'est-ce qui est moins cher ?
    L'importation de télés chinoises + le chômage des salarié français du secteur + gaspillage d'énergie pour le transport, ou des télés françaises sans le chômage correspondant à financer ?
    Le calcul reste à faire, mais de toute façon doit l'être du point de vue de la société en son entier.

    Et pas comme le système actuel le fait d'habitude en attribuant d'un côté le bénéf à l'importateur et d'un autre côté le coût du plan social à la collectivité.

    D'autre part, quand la France sera désindustrialisée et toute sa population sans ressources, nous n'aurons même pas le choix entre acheter français ou acheter chinois.
    Personne n'aura plus la possibilité d'acheter ni l'un ni l'autre.

    Le rôle d'un politique c'est de lancer une alerte à ses concitoyens avant que n'arrive cette catastrophe.
    Pas de renoncer en pensant qu'ils ne pourront jamais ni comprendre ni accepter.

    P.S.
    J'aime bien la phrase: "on ne leur avait pas dit que c'était impossible, alors ils l'ont fait"...

  2. Bonjour à tous,

    Au regard de ce que je viens d'écouter aux infos ce soir, veille de manif du 7, après une grève des profs dont on parle à mots couverts, alors qu'il s'agit de l'avenir des mômes dans ce pays, une seule solution, il faut les vider au gouvernement!
    Il faut demander au PS qu'il revienne sur toutes les mesures liberticides, femmicides, travailleuricides de ce gouvernement s'il est élu (en l'absence d'une lame de fond qui nous balaye tout ça, ces idées nauséabondes qui enflamment les vieilles idées xénophobes les plus atroces).

    Sans engagement, on ne votera pas pour eux... qu'ils se le disent! Ou dites-leur, vous, M.Mélenchon, qui les croisez dans les couloirs.
    Ils doivent revenir sur tout ce que CE gouvernement a fait.
    C'est en tout cas mon avis, et je le livre à votre réflexion à tous... je ne voterai pas sinon, ou blanc, au 2ème tour, ou "m****"...

    Nous ne voterons au deuxième tour que s'ils reviennent sur TOUT!
    ça suffit, en gros, les attaques sans précédent. On n'en veut plus.

    C'est où l'humanité ?

  3. Pulchérie D dit :

    En avant demain !
    Le droit des peuples est pour vous !
    Avanti !

    Pulchérie D

  4. le Prolo (PG 01) dit :

    @ 158 - DP

    "soutien aux exportations"

    Comme on fait avec les céréales subventionnées vendues en-dessous de leur prix réel et qui font crever les paysans en Afrique ?
    Nous on se protège, mais on a le droit d'envahir les autres pays ?

    Peut être à affiner comme concept...

  5. Utopiste dit :

    Je reviens uniquement sur l'épisode Hamon. Quel dommage qu'il n'y ai pas d'entente! Hamon est pour moi un des plus compétents au PS et il y a largement moyen de trouver des points de convergence avec le PG...

    J'espère que la situation va s'arranger!

  6. Eric Alain dit :

    A Paris, la manifestation principale partira de la place de la République à 14h. Force Ouvrière (qui exige le retrait du texte et ne fait donc pas partie de l'intersyndicale) donne, quant à elle, rendez-vous à l'angle de la place de la République et de la rue du Temple à 13h30.

    Un rassemblement PG est-il prévu ?

    Osons et restons motivés, même si...

  7. Descartes dit :

    @Le Prolo (#154)

    Qu'est-ce qui est moins cher ? L'importation de télés chinoises + le chômage des salarié français du secteur + gaspillage d'énergie pour le transport, ou des télés françaises sans le chômage correspondant à financer ?
    Le calcul reste à faire (...)

    En d'autres termes, tu admets que tu n'en sais rien. Bien. Mais comment peux tu proposer qu'on ferme les frontières avant d'avoir fait ce calcul ? Est-ce raisonnable de proposer aux citoyens d'abandonner un schéma productif pour un autre avant d'avoir "fait le calcul" pour savoir si la substitution leur est favorable ?

    Voilà ce qui me gêne dans le discours du PG en particulier et de la "gauche radicale" en général. Qu'elle se limite à faire des propositions qui sont des pétitions de principe, sans jamais s'interroger sur la faisabilité et sur le rapport coût/avantages de ce qu'elle propose. Comme si le fait que quelque chose soit "juste" le rendait automatiquement possible.

    Si l'on veut sortir notre peuple de sa torpeur, il faut lui proposer des alternatives crédibles. Pas des châteaux en l'air...

  8. jean-marc dit :

    "Est-ce raisonnable de proposer aux citoyens d'abandonner une monnaie pour un autre avant d'avoir "fait le calcul" pour savoir si la substitution leur est favorable ?"

    "Est-ce raisonnable de proposer aux citoyens d'abandonner une constitution pour une autre avant d'avoir "fait le calcul" pour savoir si la substitution leur est favorable ?"

    Est-ce raisonnable de proposer aux citoyens d'abandonner des services public pour d'autre avant d'avoir "fait le calcul" pour savoir si la substitution leur est favorable ?

    etc...etc...

    et pourtant tout cela à été proposer en raison des avantages comparatifs sérieusement argumenter, sauf que la crise à tout mis bas.
    Descartes relit Moliere, faire le calcul c'est souvent en devenir dingue, justement parce que c'est une façon de manquer de mesure. On ne peut faire de calcul " réel " que dans un monde ou l'équilibre est le but recherché et non pas l'avantage, si l'on place par définition "la concurence libre et non faussée" et bien tout calcul est justement impossible. Les financiers, les calculateurs et la plupart des économistes raisonnent en terme d'avantage, rarement en terme d'équilbre.

    La notion d'avantage, de favorable etc.... est toujours lié à son opposé, pour les financiers il est favorable d'avoir une liberté de circulation la plus grande possible, mais pour ceux qui sont dépendant de la finance sans avoir cette meme liberté cela l'est moins. Le politique reste entre les deux, s'il ne reste pas entre les deux il devient une simple courroie de transmission non pas de ceux qui votent pour lui, mais de ceux qui le finance. Le mieux est de regarder la commission européenne et sa façon de gerer la retraite de ces "employés"
    http://www.lepoint.fr/economie/les-retraites-en-or-de-l-europe-19-05-2009-344867_28.php

    Eux il trouvent des moyens.

  9. Descartes dit :

    @jean-marc (#163)

    et pourtant tout cela à été proposer en raison des avantages comparatifs sérieusement argumenter

    Si je comprends bien, pour toi, la monnaie unique, la constitution européenne ou l'abandon des services publics étaient "sérieusement argumentés" ? Et si "la crise n'était pas venue mettre tout bas", ces arguments auraient été valables ? Crois-tu vraiment qu'il a fallu attendre la crise pour "invalider" les arguments des partisans de la monnaie unique, de la constitution européenne ou de l'abandon des services publics ? Tu devrais relire les débats sur ces questions des trente dernières années.

    J'ai du mal à comprendre quelle est ta vision de la décision politique. Si tu rejettes l'idée de faire un choix en fonction d'un "calcul" du rapport coût/avantage, et même de la tentation de faire un tel calcul (qui selon toi rend "dingue" le calculateur), alors sur quel critère tu proposes qu'on prenne les décisions politiques ? En fonction de l'intuition ? Du caprice du jour ? Qu'on consulte les oracles ? Si, comme tu le dis, le "calcul" est impossible, comment distinguer une bonne d'une mauvaise décision ?

    Pendant que je suis ton conseil et relis Molière, suis le mien et relis Marx: le moteur de l'histoire ce n'est pas l'idée, mais l'intérêt. Si la bourgeoisie a pris le pouvoir sur l'aristocratie, c'est par intérêt. Et si le prolétariat un jour défait le pouvoir de la bourgeoisie, ce sera là encore par intérêt. Et donc par un calcul de ce que le changement lui rapporte versus ce qu'il lui fait perdre. Ta vision d'une société holiste où "le but serait l'équilibre" (le but de qui, par parenthèse ? est-il imaginable que tous les individus d'une société aient le même "but", et donc le même intérêt ?) est une chimère. L'équilibre entre quoi et quoi, d'abord ?

  10. Jean Jolly dit :

    @ Descartes.

    Quand je te lis camarade j'ai l'impression d'entendre du Minc ou du Attali qui nous expliquent avec le plus grand calme que nous sommes dans une voiture dont l'accélérateur est bloqué, que les freins ne répondent plus et que nous allons gaiement vers le mur sans possibilité de descendre du véhicule et les seuls qui s'en sortiront seront ceux qui possèdent un airbag (les plus fortunés)... mais que ce système étant le seul que nous connaissons le rendrait incontournable.

    Bravo mais hélas le manque d'imagination et la soumission ne convainquent plus grand monde. Il existe toujours des solutions mais il faut avoir le courage politique de les appliquer, ce que proposent de faire les véritables partis humanistes dont le PG.

  11. le Prolo (PG 01) dit :

    @ 162 - Descartes

    Le calcul reste à faire

    Les analyses dans le cadre de ce blog et des réponses rapides qu'il impose sont forcément "lapidaires" et incompletes, ne joue pas sur les mots une fois de plus.

    Le calcul reste à faire par les gouvernements en place, cela va de soi, et non par nous.

    Qui en dehors d'eux peut encore douter que le coût d'une délocalisation tous effets ajoutés (pollution et gaspillage des transports, coûts sociaux en France et chômage, conséquences sur la santé des chômeurs et de leurs familles, déstabilisation de régions entières, désindustrialisation du pays, etc, etc..) soit plus coûteuse que le maintien d'une production en France ?

    Toi, sans doute...

    On te voit à la manif tout-à-l'heure ?

  12. Abel dit :

    @ jean ai marre
    Tu m'as attribué un post qui ne m'appartient pas ! Et j'en profite pour faire remarquer que personne n'a donné suite à mes réflexions.

  13. Paco Alambron dit :

    Jean Joly

    A la lecture de Descartes, je n'ai pas la même impression que toi.
    D'abord, je note que depuis son retour ses commentaires se sont espacés, mais surtout raccourcis, ce qui donne de l'intérêt et de la facilité à leur lecture.
    Je ne perçois rien de réactionnaire dans son discours.

    Autant je suis un grand amateur des slogans mobilisateurs "il faut faire payer les riches", "l'ultra-richesse n'est pas légitime", etc... parce qu'ils réchauffent le coeur, autant je souffre de voir tant de camarades motivés se fourvoyer dans des impasses idéologiques qui ne trouveront aucun écho dans la population au moment de glisser un bulletin dans une urne.
    Il est bien beau de déclarer que "le peuple" veut ceci ou cela, en attendant le peuple a élu Sarkozy. Nous savons que sa politique est désastreuse et conduit obligatoirement à plus de précarité et plus de pauvreté mais pourtant, il a convaincu. Et c'est cela qui compte, en démocratie. Et se prétendre victimes d'une dictature en ressortant à tout propos de vagues analogies historiques n'en fait pas une réalité pour autant.

    Bien entendu, nos discussions ne sont que le caquetage du microcosme que constituent les "habitués" de ce blog et ne sont pas le reflet d'une véritable alternative à gauche. Pour autant, nous sommes tous plus ou moins les ambassadeurs de cette alternative auprès de nos proches, de nos collègues de travail...
    Je dois avouer que si je me donne la peine de lire les commentaires c'est dans l'espoir d'y trouver, en plus des excellents billets de Jean-Luc Mélenchon et des argumentaires "hors série" qui accompagnent le petit Courrier, des formulations différentes pour me permettre de structurer mes propres arguments.
    Et des "arguments" tels que «il faut sortir de l'UE, revenir au Franc, fermer nos frontières, subventionner nos exportations, augmenter notre taux de croissance (ben voyons!), partager le PIB à égalité entre tous les citoyens» ne m'aident pas beaucoup. En revanche, les commentaires parfois "rabat-joie" de Descartes m'évitent souvent un excès d'enthousiasme qui me ferait prendre des vessies pour des lanternes.

    Heureusement, la lecture des billets de Jean-Luc Mélenchon ainsi que d'autres lectures me donnent à penser qu'il existe pourtant une alternative crédible à gauche, et que le PG en fait partie. Et c'est ce qui compte à mes yeux.

  14. Descartes dit :

    @Jean Jolly (#165)

    Quand je te lis camarade j'ai l'impression d'entendre du Minc ou du Attali qui nous expliquent avec le plus grand calme que (...) mais que ce système étant le seul que nous connaissons le rendrait incontournable.

    Alors, il faut me lire avec plus d'attention... ;-)
    Je n'ai jamais dit que "le système soit incontournable". Aucun système ne l'est. Ce que j'ai dit, c'est que si l'on veut le "contourner", il faudra bien proposer quelque chose d'autre, et que ce quelque chose doit être crédible. Ce qui suppose qu'il soit soutenu par une analyse rationnelle, et non pas par des "valeurs" plus ou moins vagues.

    Il faudrait bien un jour se demander pourquoi le discours de Minc ou d'Attali, que tu résumes schématiquement, a autant de résonance dans l'opinion publique. Comment un discours selon toi si ridicule arrive tout de même à emporter une aussi large adhésion dans les faits ? Pourquoi le discours "TINA" ("there is not alternative") a été largement retenu par les électeurs depuis trente ans alors que les discours "alternatives" font des scores a un chiffre ? Si l'on ne se pose pas ces questions, alors on continuera comme depuis trente ans à répéter comme des gramophones une musique qui ne parle qu'à une toute petite frange de la société.

    La vilification des médias et le débat permanent sur les alliances (faut-il plutôt aller avec X au risque de s'aliéner Z ou plutôt aller avec Z qui propose plus de postes éligibles au risque de se fâcher avec Y ?) obscurcit un point fondamental: le discours de la gauche radicale, aussi plein de bonnes intentions qu'il soit, n'est pas crédible. Et il n'est pas crédible parce que la gauche radicale ne travaille pas suffisamment avec méthode et pragmatisme ses propositions pour leur donner une réalité. Et cela, pour une raison simple: dès qu'on parle de réalité, il faut faire des choix, et faire des choix implique se fâcher avec des gens. On préfère donc se contenter de catalogues de bonnes intentions qui conviennent à tout le monde, sans jamais se demander si ce qu'on propose est réalisable, ou même si nos propositions sont cohérentes les unes avec les autres.

    Bravo mais hélas le manque d'imagination et la soumission ne convainquent plus grand monde.

    Dans tes rêves. Dans la réalité, les partis qui prêchent le manque d'imagination et la soumission aux idées libérales "convainquent" 90% des électeurs. Aussi longtemps qu'on ne regardera pas en face cette réalité, et qu'on continuera sur le discours du faux triomphalisme, on n'arrivera à rien. C'est Sarkozy qui a gagné en 2007, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué...

  15. Jean Jolly dit :

    @ Paco Alambron.

    Tout d'abord il apparait que l'élection de Sarkozy puisse être remise en cause au regard des fonds secrets de sa campagne, mais bon, il est clair que nous ne le saurons jamais. Ensuite, les français sont frileux dès qu'il s'agit de changer de système, ils ne connaissent que le "libéralisme"et les média martèlent sans cesse que c'est le seul système viable sans laisser la parole à des économistes sérieux tel que Jacques Généreux qui expliquerait clairement comment il est possible d'améliorer la vie de l'ensemble par un principe équitable.

    Ce qui me désole c'est que peu de français ne prennent conscience que si ce système reste inchangé, non seulement nous courons à la catastrophe mais aussi vers une dictature mondiale où les ouvriers et salariés devront accepter des mutations à l'autre bout de l'Europe, voire même sur un autre continent pour satisfaire les envies toujours croissantes du capitalisme.

  16. Descartes dit :

    @Le Prolo (#166)

    Le calcul reste à faire par les gouvernements en place, cela va de soi, et non par nous.

    Mais "vous", vous l'avez fait, ce calcul ? Si c'est le cas, aurais-tu une référence ou l'on peut trouver les hypothèses utilisées, la méthode pour le faire et les conclusions auxquelles cette réflexion a abouti ?

    Qui en dehors d'eux peut encore douter que le coût d'une délocalisation tous effets ajoutés (pollution et gaspillage des transports, coûts sociaux en France et chômage, conséquences sur la santé des chômeurs et de leurs familles, déstabilisation de régions entières, désindustrialisation du pays, etc, etc..) soit plus coûteuse que le maintien d'une production en France ?

    Qui ? Et bien... un paquet d'économistes et d'experts, pour commencer. Paul Krugman, pour ne donner qu'un exemple. Le recours rhétorique du "qui peut douter que..." (appelé par les connaisseurs "la fausse unanimité") est habituellement utilisé lorsqu'on n'a pas d'arguments sérieux pour soutenir un point...

    On te voit à la manif tout-à-l'heure ?

    Ce serait avec plaisir, mais je t'ai déjà expliqué que certains personnels ne bénéficient du droit de grève que dans la mesure où ils ne sont pas réquisitionnés... alors cela ne dépend pas de moi, mais de mon chef. Et comme la grève a l'air très suivie chez nous...

  17. Paco Alambron dit :

    Jean Joly

    Ce qui me désole c'est que peu de français ne prennent conscience que si ce système reste inchangé, non seulement nous courons à la catastrophe mais aussi vers une dictature mondiale où les ouvriers et salariés devront accepter des mutations à l'autre bout de l'Europe, voire même sur un autre continent pour satisfaire les envies toujours croissantes du capitalisme.
    Je crois, au contraire, que beaucoup de Français en ont parfaitement conscience. En revanche, ce qui n'est pas clair dans leur esprit, c'est ce que nous proposons pour que ça change. Et même s'ils ont une vague idée de ce qu'est notre projet, nous n'avons pas encore su les convaincre que ce projet était viable.
    En dans ces conditions, ils votent pour celui qui se présente comme le mec qui a tout compris et qui va tirer notre épingle du jeu dans le contexte que tu décris. Une sorte de "foi" aveugle, en quelque sorte.

    Sortons du domaine de la foi pour rentrer dans celui de la raison. Et pourtant je ne suis pas Descartes !
    Ce qui n'empêche pas le discours militant et les slogans rassembleurs. A condition qu'entre nous on n'essaie pas de se gruger et qu'on comprenne que ce ne sont que des slogans.

  18. Jean Jolly dit :

    @ Descartes.

    Je n'ai jamais dit que "le système soit incontournable". Aucun système ne l'est. Ce que j'ai dit, c'est que si l'on veut le "contourner", il faudra bien proposer quelque chose d'autre, et que ce quelque chose doit être crédible. Ce qui suppose qu'il soit soutenu par une analyse rationnelle, et non pas par des "valeurs" plus ou moins vagues.

    Et bien lis et écoute le programme du PG, il n'existe rien de plus cohérent actuellement.

    Il faudrait bien un jour se demander pourquoi le discours de Minc ou d'Attali, que tu résumes schématiquement, a autant de résonance dans l'opinion publique. Comment un discours selon toi si ridicule arrive tout de même à emporter une aussi large adhésion dans les faits ?

    Comme je l'explique à Paco Alambron, les média appartenant aux capitalistes il va de soi qu'ils ne vont pas faire de publicité pour un système qui ne leur est pas favorable. La même propagande était utilisée par Goebbels "le travail rend libre" est l'équivalent du "travailler plus pour gagner plus" sauf que c'est un peu plus soft dans la manière de le dire de nos jours. Non seulement ce sont toujours les mêmes qui bossent pour des clopinettes mais aussi pour engraisser des personnes qui n'ont d'humain que l'apparence.

  19. Descartes dit :

    @Jean Jolly (#173)

    Et bien lis et écoute le programme du PG, il n'existe rien de plus cohérent actuellement.

    Quel programme ? A ma connaissance, le PG n'a à l'heure actuelle élaboré aucun "programme". Le seul document disponible sur leur site, "Lignes d'horizon", n'est qu'un document de travail soumis au débat. Et si c'est sur ce document que les citoyens sont appelés à juger la crédibilité des propositions, on n'est pas sortis de l'auberge.

    Comme je l'explique à Paco Alambron, les média appartenant aux capitalistes il va de soi qu'ils ne vont pas faire de publicité pour un système qui ne leur est pas favorable.

    Finalement, tu est bien plus pessimiste que moi... car si la possession des médias garantit au propriétaire l'adhésion des électeurs à ses idées, le système capitaliste est assuré de rester en place du moins aussi longtemps que le régime démocratique subsiste: aussi longtemps qu'ils ont les médias, on ne pourra pas les battre, et aussi longtemps qu'on ne pourra pas les battre ils auront les médias. Il ne resterait donc que la lutte armée...

    Heureusement, l'histoire a réfuté largement ton hypothèse. On ne compte plus les régimes qui, malgré le contrôle des médias, ont été battus dans les urnes. Faire des médias la cause de l'hégémonie des idées néo-libérales n'est qu'un prétexte, une façon de cacher les responsabilités politiques. Les médias étaient bien plus agressifs envers le PCF en 1969 qu'en 2007. Et pourtant, Jacques Duclos fit plus de 20% aux élections présidentielles, et Marie-George Buffet n'est pas arrivée à 2%. Si la "gauche radicale" fait un score à un chiffre, ce n'est pas chez les médias qu'il faut chercher le problème.

  20. marsouin dit :

    bonjour,

    Et oui mon cher J.Luc quand tu écris ceci : "ce soir, j’ai reçu le programme de cette université d’été de Hamon avec Emmanuelli. Ploc ! Pas de trace de nous ! Pierre Laurent, Besancenot, Jean Vincent Placé, oui. Mélenchon ou Billard ? Non. Rien. Et même pas un coup de fil de courtoisie ou quelque chose comme ça. "

    Je crois qu'au PS il commence à avoir la trouille que Tu ne leur fasse de l'ombre, ils ont compris "le danger" que tu représentais pour leurs abattis et de là, éloignement, distance, mépris............... ça ne devrait pas t'étonner de la part de cette bande d'arrivistes (tel Moscocici hier à Mots croisés)!

    IL faudra faire sans EUX./

  21. Jean Jolly dit :

    @ Descartes.

    Quel programme ? A ma connaissance, le PG n'a à l'heure actuelle élaboré aucun "programme". Le seul document disponible sur leur site, "Lignes d'horizon"

    Entre autres :

    http://www.lepartidegauche.fr/editos/arguments/2870-comment-gouverner-face-aux-banques-

    Et puis prend le temps de visionner les vidéos proposées sur la page d'accueil ainsi que les brochures à télécharger et autres mémos.

    Finalement, tu est bien plus pessimiste que moi... car si la possession des médias garantit au propriétaire l'adhésion des électeurs à ses idées, le système capitaliste est assuré de rester en place du moins aussi longtemps que le régime démocratique subsiste: aussi longtemps qu'ils ont les médias, on ne pourra pas les battre, et aussi longtemps qu'on ne pourra pas les battre ils auront les médias. Il ne resterait donc que la lutte armée...

    Malheureusement nous vivons une époque où les média (surtout audio-visuels) ont pris une telle importance que la majorité reste hypnotisée par les débilités qu'ils véhiculent, c'est un fait, une constatation indéniable. Ceux qui disent le contraire sont de mauvaise foi (pour rester poli). Sans cet outil, je ne vois pas très bien comment convaincre le plus grand nombre.

    Heureusement, l'histoire a réfuté largement ton hypothèse. On ne compte plus les régimes qui, malgré le contrôle des médias, ont été battus dans les urnes.

    Oui, quand le peuple arrive au bout du rouleau et qu'il prend conscience de sa piètre condition, seulement, il vote "socialiste"...tu sais, le "bonnet rosacé contre le blanc bonnet" comme le disait Jean-Luc Mélenchon, donc retour à la case départ.

    Faire des médias la cause de l'hégémonie des idées néo-libérales n'est qu'un prétexte, une façon de cacher les responsabilités politiques.

    Non, c'est l'outil de propagande par excellence. Tu peux toujours distribuer des tracts (ce qui coûte cher) tu ne toucheras qu'une infime partie de la population.

    les médias étaient bien plus agressifs envers le PCF en 1969 qu'en 2007. Et pourtant, Jacques Duclos fit plus de 20% aux élections présidentielles, et Marie-George Buffet n'est pas arrivée à 2%. Si la "gauche radicale" fait un score à un chiffre, ce n'est pas chez les médias qu'il faut chercher le problème.

    Il ne faut pas comparer deux époques qui ne sont pas comparables selon le contexte.

  22. Descartes dit :

    @Jean Jolly (#176)

    En réponse à ma question sur le programme du PG, tu me proposes le document "gouverner face aux banques" (ici). As-tu lu le texte ? Parce qu'il fournit justement un excellent exemple de liste de pétitions de principe sans qu'on ait travaillé sérieusement sur leur contenu réel et leurs conséquences. Permets moi de prendre un simple exemple:

    Dans le paragraphe 324, il est proposé d'établir des "Nouvelles procédures pour traiter les défaillances des établissements financiers (...), incluant, entre autres, la nationalisation sans indemnisation des établissements défaillants...)".

    Or, l'article 17 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui dispose que "La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité". Pour mettre en place la mesure proposée par le PG, il faudrait donc modifier la Constitution en remettant en cause soit la référence que le préambule fait à la Déclaration, soit le contenu de la Déclaration lui même. Est-ce que le PG est vraiment prêt à proposer et soutenir une modification constitutionnelle qui permettrait à l'Etat de se saisir de la propriété des citoyens sans aucune indemnité ? Si tel est le cas, il faut le dire clairement. Je doute qu'on trouverait beaucoup de citoyens pour appuyer une telle monstruosité. Et si ce n'est pas le cas, alors il faudrait m'expliquer comment on met en œuvre de manière réaliste la proposition du PG sans toucher à la constitution.

    Voilà un bon exemple pour illustrer pourquoi ce genre de "programmes" ne sont pas crédibles. Parce qu'on propose, avec toute la bonne volonté du monde, des choses dont on n'a évalué ni la faisabilité, ni surtout les conséquences.

    Oui, quand le peuple arrive au bout du rouleau et qu'il prend conscience de sa piètre condition, seulement, il vote "socialiste"...tu sais, le "bonnet rosacé contre le blanc bonnet" comme le disait Jean-Luc Mélenchon, donc retour à la case départ.

    Ce n'est pas gentil pour Chavez ou pour Morales, tous deux élus démocratiquement malgré le contrôle total des médias par leurs opposants. Pense aussi au référendum sur le TCE. Je pense que tu surestimes l'influence des médias. Si les idées de la "gauche radicale" n'emportent pas l'adhésion, c'est que le discours n'est pas convaincant. Pas la peine de se chercher des boucs émissaires ailleurs.

  23. Jean Jolly dit :

    @ Descartes.

    Oh la belle affaire que voilà que de changer une partie de la constitution qui protège des voleurs, peut être est-il préférable de la violer comme ce fut le cas lors du passage forcé du TCE ?

    Arrêtons de nous cacher derrière le petit doigt, si nous voulons atteindre un système plus équitable il faudra bien changer certains pans de la constitution et même changer de République, alors les états d'âme du grand banditisme que représente le capitalisme me laisse de marbre.

    A moins de vouloir continuer à bêler en chœur tout en se faisant tondre à outrance, je ne vois pas d'autre solution que de prendre le pognon qui nous revient de droit, et pour ce faire il faudra bien y toucher à cette constitution.

  24. Jean Jolly dit :

    Et en parlant de Chavez, il a nationalisé la production de pétrole... les capitalistes en sont restés pour leurs frais, ils peuvent toujours crier dans le vide sidéral si ça leur chante.

  25. ydaho dit :

    Mardi noir pour le pouvoir !

    Nous étions 20 000 ! pitin 20 000 sous la pluie ! mais 20 000 quand même ! Une foret de parapluie ! J'ai marché au milieu du "peuple" qui n'a pas un terrain vague dans la tête ! Il fallait voir le sourire jusqu'aux oreilles des responsables syndicaux qui dénombrait les manifestants tout du long du cortège... C'était jouissif de voir leur sourire !
    Et l'ambiance presque comme dans les années 78/79 ! du bruit, des pétards, des vuvuzelas, des drapeaux partout ! ils ne manquaient que les rideaux baissés en guise de solidarité et quelques semailles sur les routes pour que je retrouve me 30 ans ! ça va venir... ça va venir !
    Pitin il pleuvait et nous étions 20 000 !
    A ceux qui ont leurs manifs après 14 heures : foncez y ! allez rejoindre les "rebelles" ! que le locataire de l'Élysée vous voit !

  26. laforcedupeuple dit :

    A Grenoble, ma ville, plus de 60.000 manifestants dans la rue et je ne compte pas tous ceux qui étaient à leur fenetre avec casserolles et cuillères. Aujourd'hui dans la rue et demain ont continus.
    Un mot d'ordre : DEMISSION de ce "gouvernement" et election anticipée. Nous ne lacherons RIEN !
    Sarkozy et les siens...DEHORS !

  27. Brive la gaillarde, sous une pluie battante : 18000 manifestants...
    pour rappel l'agglo c'est 68 000 habitants soit 26,5% de la population de l'agglo dans la rue...

  28. yannick dit :

    12 000 ce matin, à Boulogne sur mer (un chiffre totalement ubuesque de 6000 selon la police !), le plus grand défilé jamais organisé dans cette ville à ma connaissance, des jeunes, des vieux des gars des filles, et tous l'envie de voir avorter la réforme !
    Et tous la motivation pour recommencer, si on se moque de nous.

  29. Descartes dit :

    @Jean Jolly (#178)

    Arrêtons de nous cacher derrière le petit doigt, si nous voulons atteindre un système plus équitable il faudra bien changer certains pans de la constitution et même changer de République,

    Probablement. Mais là n'était pas la question. La question était plus précise: la mise en œuvre du "programme" du PG (tel que tu le conçois) implique un changement qui permettrait à l'Etat de confisquer sans aucune indemnisation la propriété d'un citoyen s'il l'estime nécessaire. Est-ce que tu te vois aller défendre devant les citoyens une telle proposition ? Oui ou non ?

    La question, au fonds, est celle de la conception qu'on a de l'Etat. La "gauche radicale" n'aime pas l'idée que la politique soit contrainte par le droit. On veut pouvoir faire "ce qui est juste" en s'affranchissant si nécessaire des règles et garanties qui fondent un état de droit. Le problème, c'est que ce genre de pensée ouvre la voie à toute sorte d'excès, puisque chacun a sa propre idée de "ce qui est juste", et du coup la vie des citoyens se trouve à la merci des opinions de celui qui détient le pouvoir à un moment donné. Est-ce ce genre de société qu'on propose à nos concitoyens ?

    L'Etat de droit est une conquête populaire, à laquelle les gens tiennent, et à juste titre. Les "révolutionnaires" ont payé très cher le fait d'avoir ignoré ce point capital. Le document du PG que tu as cité propose rien de moins que de porter atteinte à cette conquête. Avec la meilleure des intentions, je n'en doute pas un instant. Mais c'est un bon exemple de proposition faite sans vraiment examiner les conséquences. A terme, ce genre d'erreur sape la crédibilité du programme qu'on défend.

  30. FredeSud dit :

    Bonjour à tous,

    Selon la Préfecture (chiffre "plancher"), nous étions 18.000 à manifester ce matin à Tours (Indre-et-Loire), contre 10.000 le 24 juin dernier.

    Salut et Fraternité.

  31. julie dit :

    le gigolo de dame l'oréal se fout de notre gueule:


    quelle démonstration du cynisme ambiant!

  32. JC dit :

    à 186 Descartes

    Dans le document cité "gouverner face aux banques", lorsqu'il est question "d'établissement défaillants",cela ne concerne-t-il pas les banques qui peuvent aller jusqu'à la faillite si l'argent public ne les renfloue pas (imaginons combien de banques, en cascade se seraient retrouvées dans cette position récemment si les états ne les avaient pas secourues). Alors dans ce cas, lorsque cette banque fait faillite, combien vaut-elle? Quelle propriété les actionnaires peuvent-ils revendiquer? N'est-ce pas juste de nationaliser sans indemniser?

  33. ydaho dit :

    Je peux pas résister de vous montrer "ça" ! Tarbes ! une petit ville des Hautes Pyrénées !

    http://www.dailymotion.com/video/xeq277_tarbes-retraite-des-milliers-de-man_news?start=461#from=embed

  34. jean-marc dit :

    "J'ai du mal à comprendre quelle est ta vision de la décision politique. Si tu rejettes l'idée de faire un choix en fonction d'un "calcul" du rapport coût/avantage, et même de la tentation de faire un tel calcul (qui selon toi rend "dingue" le calculateur), alors sur quel critère tu proposes qu'on prenne les décisions politiques ? En fonction de l'intuition ? Du caprice du jour ? Qu'on consulte les oracles ? Si, comme tu le dis, le "calcul" est impossible, comment distinguer une bonne d'une mauvaise décision ?"

    En ce qui concerne le programme du PG, il semble, si tu suis les choses, que tout cela est en cours d'élaboration. Je fais confiance à l'avenir pour le voir sortir. Mais Descartes j'ai l'impression que tu confond décisions politique et décisions économique. Et que tu n'est pas le seul. Si l'état et ses décisions n'est que la résultante d'un avantage économique, tu oublie que la devise de la république n'est pas liberté avantage et interet, mais liberté égalité fraternité. Si a l'heure actuelle les gens sont dehors ce n'est pas pour défendre un avantage (il y en a) c'est tout simplement parce qu'il juge la réforme inégalitaire.

  35. Descartes dit :

    @JC (#189)

    Alors dans ce cas, lorsque cette banque fait faillite, combien vaut-elle?

    Une banque peut être en état de faillite et valoir quand même beaucoup d'argent. Prend l'exemple simplifié suivant: imagine toi une banque qui reçoit des dépôts à vue pour 1 MdE, et qui en prête 900 millions à d'autres clients sur 10 ans à un taux d'intérêt de 10% (elle garde 10% des dépôts en caisse, conformément à ses obligations). Imaginons que 9 ans plus tard, les clients propriétaires du dépôt à vue se présentent pour retirer leur argent. En temps normal, la banque serait obligée d'emprunter pour leur rendre, puisqu'elle n'a guère de liquidité. Mais en temps de crise, elle ne trouve personne pour lui prêter.

    Dans une telle situation, la banque est en faillite, puisqu'elle ne peut faire pas payer une dette échue. Cependant, sa valeur n'est pas nulle pour autant. Un investisseur qui aurait 900 millions pourrait la racheter pour cette somme, ce qui permettrait de payer les déposants, et un an après de récupérer 990 millions. Soit une plus-value de 10% d'un coup... Comment un investissement qui te permet de faire un tel bénéfice pourrait être ans valeur ?

    D'ailleurs, c'est bien ainsi que l'entendent ceux qui ont rédigé le texte "gouverner face aux banques": pourquoi prendre la peine de préciser qu'il s'agit de "nationaliser sans indemnisation" si la valeur de ce qu'on nationalise est nulle ? Et d'ailleurs, à quoi peut-il bien servir de "nationaliser" un bien qui n'a pas de valeur ?

    @Jean-Marc (#191)

    En ce qui concerne le programme du PG, il semble, si tu suis les choses, que tout cela est en cours d'élaboration. Je fais confiance à l'avenir pour le voir sortir.

    Moi, après avoir vu le "congrès programmatique" reporté deux fois, et au vu de la pauvreté du débat sur ces questions, je commence à perdre espoir.

    Mais Descartes j'ai l'impression que tu confond décisions politique et décisions économique (...) Si l'état et ses décisions n'est que la résultante d'un avantage économique, tu oublie que la devise de la république n'est pas liberté avantage et intérêt, mais liberté égalité fraternité.

    La devise de la République est "liberté, égalité, fraternité", mais la fonction de l'Etat, si ma mémoire ne me trahit pas, est la défense de l'intérêt général. Faudrait pas pousser l'idéalisme trop loin: Marx a bien montré que les grandes idées n'avances que lorsqu'elles ont une base matérielle.

    Si a l'heure actuelle les gens sont dehors ce n'est pas pour défendre un avantage (il y en a) c'est tout simplement parce qu'il juge la réforme inégalitaire.

    Tiens donc... et pourquoi sont-ils dix fois plus nombreux que le 4 septembre ? Peut-être trouvent-ils le racisme bien moins "inégalitaire" ?

  36. ydaho dit :

    Bordeaux : « Sacré manif, hein ? »

    A Bordeaux, la pluie est battante. Les manifestants aussi. Un cortège de 6 kilomètres de long s’est étendu des allées de Tourny à la Place de la Bourse. Selon la CGT, près de 110 000 personnes ont défilé, dont une forte proportion de salariés du privé, contre 70 000, le 24 juin.
    (http://www.humanite.fr/07_09_2010-bordeaux-un-cort%C3%A8ge-de-6-kilom%C3%A8tres-453018)

    Ma journée de grève avec Jean-Luc Mélenchon

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ma-journee-de-greve-avec-jean-luc-melenchon_917692.html

  37. argeles39 dit :

    @Descartes # 118

    Oui... à condition d'accepter que le "doublement du PIB" ne profite pas aux actifs. C'est là, à mon avis, que se trouve le vrai problème. La question de la retraite est au fonds est une question de répartition du revenu tout au long de la vie. Les jeunes sont ils prêts à voir leur niveau de vie stagner pour financer une retraite plus longue ? Ou préfèreront-ils vivre mieux leur jeunesse quitte à avoir de plus faibles retraites ? Ou encore de travailler plus longtemps pour avoir une retraite plus courte mais plus riche ? La question n'est pas simple.

    Le doublement du PIB peut bénéficier aux actifs comme aux inactifs, l'enjeu c'est le partage entre la capital et le travail. Tous les économistes, ou presque, s'accordent pour dire que depuis 30 ans la part du capital s'est fortement accrue (de mémoire, 10 à 20 % de PIB) au détriment des salaires (et de facto des retraites), même Joseph Stiglytz fait ce constat dans "triomphe de la cupidité", une des causes selon lui de l'actuelle crise du capitalisme (et pourtant l'homme est loin d'être un affreux marxiste.......).
    En 1960 le PIB (euros constants) était de 750 milliard, 5 % de ce PIB était consacré aux retraites, il restait donc 710 milliards pour le reste (dont la part des actifs). Supposons que en 2040 avec un PIB de 3000 milliards € (pente observée depuis 1960, en euros constants) on consacre 20 % aux retraites, il resterait 2400 milliard pour le reste (dont la part des actifs).
    Sincèrement, je ne pense pas que le problème des retraites ce soit "la taille du gâteau", mais plutôt la "juste répartition de ce gâteau".
    Je ne sais pas ce que vont préférer les jeunes, peut-être vont-ils avoir la tentation du court terme et briser la solidarité entre génération. Mais si on en arrive là ce sera un terrible recul de civilisation (et le MEDEF aura encore gagné du terrain dans sa volonté "d'en finir avec le programme du CNR").

    Si on réfléchit sérieusement, on arrive toujours au même problème: chaque individu produit une certaine quantité de valeur pendant sa période d'activité, et il faut repartir cette valeur sur l'ensemble de sa vie pour payer les besoins que l'individu aura à chaque âge (le système par répartition reporte cette couverture sur la génération suivante, mais en termes abstraits cela revient au même).

    La productivité et le ratio PIB/habitants augmentent dans le temps, j'ai donc du mal à suivre ton raisonnement car un individu ne consomme jamais 100 % de sa production, quelque que soit le régime politique.
    Encore une fois la crise des retraites n'est pas une crise matérielle, c'est un bras de fer entre les salariés et une petite oligarchie financière.

  38. Delbrayelle Gilbert dit :

    Très grosse manifestation à Lille aussi !

  39. Bilan pour la Corréze :
    Brive 18 000
    Tulle 12 000
    Ussel 2000
    Pompadour 200
    et pourtant dieu sait qu'il flottait...

  40. jean ai marre dit :

    Mediapart:
    Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche, chargé des relations extérieures et unitaires: «Le test est passé haut la main. Le gouvernement ne peut plus espérer s'en tirer avec de petites négociations. Il doit retirer le projet. D'autant que ce projet n'a aucune légitimité car il n'a jamais été annoncé en campagne. S'il veut sa réforme, qu'il fasse un référendum.
    Aujourd'hui on sent le fumet des grands moments, comme le CPE ou 1995. Si jamais il y avait un recul, il faudrait en tirer les conséquences politiques. Maintenant, les syndicats ont la main. Nous espérons que personne ne gobera de fausses avancées, car une défaite de Sarkozy est désormais possible.» Recueilli à Paris par Stéphane Alliès.

  41. JC dit :

    @193 Descartes

    Oui entièrement d'accord avec toi si un investisseur à 900 millions la rachète elle a cette valeur.
    Mais si personne ne la rachète elle ne vaut rien et les déposants ne récupèrent pas leur dépôt total
    alors pourquoi l'argent public devrait soutenir ces banques sans contrepartie (ce qui a été le cas récemment) et pourquoi l'Etat ne pourrait pas les nationaliser sans indemniser puisque c'est justement son soutien qui conserve de la valeur à cette banque?

  42. jean ai marre dit :

    qqs chiffres source http://www.mediapart.fr/

    entre 8.500 et 20.000 à Roanne
    16.000 et 35.000 à Lyon
    10.000 à St Etienne
    10.000 à AMIENS
    30.000... au Havre
    15.000 à Brive
    30.000 à Nice historique!
    30.000 à Orléans
    60.000 à Grenoble
    270.000 à Paris
    30.000 à Poitiers

  43. Jean Jolly dit :

    Je reviens tout juste de la manif. A Saint-Nazaire, 20 000 personnes ont défilé pour une ville de 75 000 habitants selon les syndicats... donc 151 personnes comptées par la police (et encore ils ont fait un effort pour en compter une de plus) ;-)

  44. jean ai marre dit :

    40.000 à Nantes
    100.000 à Bordeaux
    200.000 à Marseille.
    Les 2.000.000 seront dépassés.

  45. jean ai marre dit :

    @ info

    JL Mélenchon serait présent au G.J. de canal.
    Bonsoir.

  46. Abel dit :

    Parlons un peu de la retraîte de M.Chirac (39.000 euros/mois) et de nombreux parlementaires qui sont dans des cas similaires. Et ces grands patrons qui partent avec des parachutes dorés et qui vont toucher des retraîtes qu'il vous faudra plus de 1.000 ans pour gagner. Parlons des fonctionnaires de l'OCDE qui sont dispensés d'impôt sur le revenu et qui vont toucher des retraîtes mirobolantes. Parlons des Généraux qui touchent leur salaire d'active tout au long de leur retraîte. Parlons des officiers supérieurs de l'armée qui partent à la retraîte vers l'âge de 48 ans avec un emploi réservé qui leur rapporte 2 ou 3 fois ce qu'ils gagnaient avant. Enfin, les petits patrons montreraient plus de courage à s'attaquer à ces privilégiés plutôt qu'aux salariés qui gagnent beaucoup moins. Hélas, je n'entends aucun parlementaire, ni aucun responsable syndical parler de ces chiffres là qui sont autrement significatifs que les références au PIB, à la pénibilité et à l'espérance de vie. C'est la misère analytique !

  47. Descartes dit :

    @JC (#197)

    Oui entièrement d'accord avec toi si un investisseur à 900 millions la rachète elle a cette valeur.
    Mais si personne ne la rachète elle ne vaut rien et les déposants ne récupèrent pas leur dépôt total

    Aïe, aïe, aïe... une sérieuse révision avec un livre de comptabilité s'impose. Je ne veux pas trop insister parce que ce blog n'est pas le lieu pour ce genre d'explication et déjà le webmestre a été très tolérant et je ne veux pas abuser. Mais je te donne quelques éléments. Si je te propose d'acheter un titre de dette dont la maturité se situe à un an (ce qui est le cas pour les actions de la "banque" de mon exemple), quelle est sa valeur ? Et bien, c'est la valeur de la dette diminuée du taux d'actualisation à un an. La banque de mon exemple "vaut" bien 900 millions. Si elle est en faillite, ce n'est pas parce qu'elle "ne vaut rien", mais parce qu'elle a un problème de liquidité. Il ne faut pas confondre: une entreprise qui ne trouve pas de liquidité à un moment donné pour payer ses dettes est en faillite. Mais cela ne veut pas dire qu'elle "ne vaut rien".

    alors pourquoi l'argent public devrait soutenir ces banques sans contrepartie (ce qui a été le cas récemment)

    D'où tu sors que l'argent public a soutenu les banques "sans contrepartie" ? Que je sache, l'argent prêté aux banques l'a été à un taux d'intérêt consistant, au point que les banques ont cherché à rembourser l'argent en question dès qu'elles ont pu le faire. Pourquoi l'auraient-elles fait si les crédits en question avaient été gratuits ? En France, l'Etat a fait au contraire une excellente affaire: les garanties apportées aux banques n'ont couté un centime, elles ont au contraire rapporté 2 Md€.

    Le cas est différent dans les pays ou la menace sur les banques n'était pas une crise de liquidité, comme en France, mais un la défaillance de leurs débiteurs. Parce que dans ce cas-là il ne s'agit pas de prêter à la banque pour la sortir d'une mauvaise passe temporaire, mais de la renflouer. Ce fut le cas par exemple de la Northern Rock, en Grande Bretagne. Dans ces cas-là, la valeur de la banque est non seulement proche de zéro, mais négative, puisqu'il faut rendre l'argent aux déposants sans espoir de récupérer plus tard l'argent prêté.

  48. Jean Jolly dit :

    Merci @ jean ai marre pour l'info, c'était pile poil pour que je suive l'émission... En même temps je dis bravo à Jean-Luc pour avoir le courage de se rendre à ce genre d'émission et de parler 5 minutes, c'est toujours ça de pris sur l'adversaire.


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