17sept 10
M on samedi dimanche est bien chargé compte tenu de la tenue du Conseil national du Parti de Gauche à Bagnolet. Je vais pourtant aller et venir entre les manifestations politiques. Je commence par ce qui va vous surprendre le plus. J’ai répondu positivement à une invitation de Ségolène Royal pour participer samedi à 15h30 à un débat dans sa « Fête de la Fraternité », organisée à Arcueil. Vous savez que j’ai le temps, puisque je ne suis pas invité chez Benoit Hamon. Non, je plaisante. Ma participation est justifiée par le thème et un but. Au lieu de faire le énième meeting plus ou moins unitaire alors que les syndicats et les parlementaires font en réalité tout le travail, je suis partisan de ce que les partis politiques assurent leur rôle et proposent, en plus de leur appui au mouvement social une issue politique démocratique. Depuis le début de la mobilisation je pense et dis que le mot d’ordre du retrait de la réforme doit être prolongé par un outil d’action démocratique. Vous avez lu ce que j’ai écrit ici à plusieurs reprises sur la nécessité d’un référendum. Evidemment, pour qu’il y ait un référendum, il faut d’abord que le projet ait été retiré. C’est le même épisode. Mais maintenant que l’Assemblée Nationale a voté c’est encore plus vrai. Ségolène Royal défend la même idée depuis des semaines et elle l’a rappelé à l’émission de France 2. Nous faisons front ensemble pour que cette idée avance. Je sais qu’à gauche, d’autres y pensent aussi j’en suis sur des initiatives pourraient avoir lieu. Je m’y joindrai aussi, si on me le propose. L’idée est largement développée cette semaine par le journal « Politis ». C’est pourquoi Denis Sieffert le directeur de sa rédaction lui aussi sera chez Ségolène Royal pour cette table ronde intitulée "Respect du peuple : un référendum sur les retraites !" Je suis informé de ce que deux responsables syndicaux de Poitou-Charentes seront également présents à ce débat sous la présidence de Delphine Batho.
Et le lendemain dimanche, comme je suis signataire, avec tous mes camarades du Parti de gauche, de l'appel "Touche pas à ma nation" lancé par SOS Racisme et le journal « Libération » qui en a assez curieusement rectifié la liste des signataires, j’interviendrai, à partir de 18 heures, au meeting-concert organisé au Théâtre du Chatelet, en compagnie d'autres « personnalités du monde politique, artistique et associatif ».
Petite panique à bord du yacht présidentiel. En témoigne ce propos de Nicolas Sarkozy rapporté par le « Canard Enchaîné » : "Nous entrons dans une phase décisive. C'est un quitte ou double. Si l'on ne sort pas trop amochés de cette rentrée sociale, on sera en situation de l'emporter en 2012". "Il faut à tout prix éviter une mobilisation des jeunes. Pour un gouvernement, il n'y a pas pire qu'une jonction social-éducation. Je ne parle pas des profs qui font grève dès leur retour de vacances, mais des lycéens et des étudiants. Il faut les surveiller comme le lait sur le feu." Hé ! Hé ! Avec ce que j’ai entendu dire par Jean Baptiste Prévost au meeting de Toulouse, je crois bien que le lait est déjà sur le feu et déjà bien bouillant. En effet les étudiants savent compter et raisonner. Le report de l’âge de départ va bloquer toutes les hiérarchies professionnelles, et geler des centaines de milliers d’emplois. Autant de moins pour l’élite en formation. Et autant de chômage de plus. Et autant d’années de travail supplémentaires pour les étudiants qui doivent ajouter quarante deux ans à leur âge de sortie d’études, pour avoir accès à la retraite. Quand on se souvient de la façon avec laquelle ont été traités les doctorants jusqu'à ce jour, on a idée de la stupidité d’une politique qui dissuade autant d’améliorer le niveau de formation des générations montantes !
La réunion du Conseil européen du jeudi 16 Septembre 2010, a été plus riches que nous ne l’avons appris par les grands médias fascinés par l'échange "musclé et viril" de Messieurs Sarkozy et Barroso à propos des expulsions de Roms. Les conclusions de ce Conseil n'ont pourtant rien à voir avec la question des Roms. Qu'y trouve-t-on? D’abord une émouvante ode à la mondialisation et aux politiques sécuritaires de l'UE "première puissance commerciale du monde" capable de "partager les responsabilités pour une sécurité globale" face à la crise. Mais oui ! A l'heure où les peuples européens souffrent le plus de la crise et se faire seriner avec la «menace terroriste croissante », ça ne manque pas de sel! Ensuite nous trouvons une belle célébration du Traité de Lisbonne "qui va permettre à l'Europe de prendre tout son poids sur la scène internationale". Mais comment? Peut-être grâce au triumvirat qui "représente" l'UE, les ébouriffants Barroso, Van Rompuy et lady Ashton ? Non: "par la sécurisation des étapes nous menant à des accords de libre échange avec nos principaux partenaires" et par la "maximisation des bénéfices potentiels du partenariat transatlantique". Coucou, revoilà le grand marché transatlantique (GMT) dont il est impossible de parler en France. Et pourtant ! Mazette ! Ce partenariat est intronisé "cœur du système international", rien que ça! Enfin le conseil, ami de l’argent et de ceux qui le possède achève sa prose par une grande révérence au système européen de surveillance financière. Crèvent les travailleurs ! Ils ne sont pas le sujet de la pièce en cours. Car les principaux objectifs du magnifique système européen de surveillance financière sont bien loin d’eux. Il s’agit pour lui de protéger les investisseurs, les épargnants et les assurés et d’assurer « l’intégrité, l’efficience et le bon fonctionnement » des marchés financiers. Fermez le ban. Voila pourquoi la madame Viviane Reeding, commissaire à je ne sais quoi qui nuit aux gens, peut se permettre de faire des grosses remarques à Sarkozy alors qu’elle représente un état voyou de la finance et des banques. Le Luxembourg !, Un pays irréel, montré du doigt même par le G 20 pendant quelques heures, avant que les maîtres chanteurs aient sans doute fait taire tout ceux qui ont des comptes offshores au Luxembourg repeint aussi sec en Etat vertueux !
Trois déclarations sont annexées aux conclusions du Conseil Européen. Trois merveilles. L'une concerne la politique extérieure de l'Union. Elle soutient le principe d’une voix unique de l'Union au niveau international. Pas moi. Elle demande la mise en place rapide du Service Européen d'Action Extérieur qui remet tout le pouvoir de nomination et d'application de la représentation diplomatique entre les mains de Mme Ashton. Cet enterrement de notre indépendance internationale et de nos moyens diplomatiques dans les mains d’un pur suppôt des américains me révulse. Une autre déclaration annonce une aide humanitaire pour le Pakistan. Dans ce document le Conseil glisse subrepticement la nécessité pour le Pakistan de mettre en place des politiques commerciales ambitieuses et conformes aux règles de l'OMC. Ceux qui ne comprennent pas du premier coup apprennent quelques lignes plus loin que le conseil affirme sa volonté de mettre en place des mesures libre-échangistes plus poussées entre l'UE et le Pakistan. Pour une fois pas de prêchi prêcha sur la démocratie et les droits de l’homme. Cet article là est réservé à Cuba et à la Chine et ne saurait être appliqué au modèle démocratique qu’est le Pakistan. La dernière résolution porte sur le processus de paix au Proche Orient. Le Conseil réitère sa volonté de voir à terme deux Etats viables. Ca ne mange pas de pain. Elle demande à ce que la Palestine soit un Etat démocratique. Evidemment. Bien sur on peut se demander ce que cela vient faire dans une déclaration sur la paix. Et pourquoi au passage les abus innombrables des ultras religieux hébreux dans la société et au gouvernement ne méritent pas le moindre mouvement de sourcil de madame Viviane Reeding championne des indignations sélectives. Ce beau document enfin renvoie les deux Etats dos à dos en demandant qu'ils "s'abstiennent d'actions qui pourraient affecter gravement le processus de paix". Sans un mot explicite pour demander la levée du blocus de Gaza et comme si les palestiniens étaient en train de coloniser Jérusalem ouest. En Israël l’opposition des artistes et créateurs à la colonisation illégale est mille fois plus courageuse que le ramassis des eurocrates qui écrivent ces documents. Heureusement personne ne les lit. Pas mêmes ceux qui les signent. Ils ne coutent qu’à ceux qui les payent.
Bouclier fiscal : on vient d’apprendre le montant des reversements. La honte ! Les chiffres définitifs donnés montrent un tableau qui met en, colère les gens normaux. En 2009, 679 millions d'euros ont été rendus par l'Etat, pour 563 millions en 2008. 19.000 contribuables pleins aux as ont touché le chèque du père noël Sarkozy. Les réactions n’ont pas tardées. Voici ce qu’en dit l’AFP. « Le NPA et le Parti de gauche ont demandé vendredi la suppression du bouclier fiscal après la publication des montants restitués en 2009, le parti d'Olivier Besancenot le jugeant "scandaleux", celui de Jean-Luc Mélenchon "intolérable". "Ces privilèges fiscaux sont scandaleux alors que dans le même temps, la nécessité des économies budgétaires est déclamée sur tous les tons par le gouvernement Fillon pour justifier les suppressions de postes dans l'éducation, la destruction de la retraite à 60 ans", estime dans un communiqué le NPA pour qui le bouclier fiscal est "le symbole de l'injustice sociale". Dans un autre communiqué, Martine Billard, porte-parole du Parti de gauche, déplore que "les contribuables les plus riches se soient vus attribuer 91% des montants du bouclier fiscal" et que la ministre de l'Economie "Christine Lagarde continue de trouver juste que 1.169 familles se voient restituer 423 millions d'euros quand il s'agit du montant exact de la facture prise aux Français pour leurs dépenses de santé". "La justice ce n'est pas que les pauvres paient pour les rentiers" et "les députés du Parti de gauche déposeront un amendement de suppression du bouclier fiscal", affirme la députée, jugeant ces pratiques "intolérables".
Le site Médiapart m’a fait l’honneur d’un entretien la semaine passée, paru juste avant la Fête de L’Humanité. Je pense que le délai d’exclusivité est clos après une semaine, non ? Car le site et c’est bien normal est payant (zut, je ne me suis toujours pas abonné !). le travail de Stéphane Alliès, le journaliste qui m’a interrogé est assez vaste pour mériter une deuxième vie, certes plus modeste, sur ce blog. Je publie donc le texte de notre échange.
Stéphane Alliès, Média part. « Après les manifestations du 7 septembre, on a le sentiment diffus que malgré une énorme mobilisation populaire, les lendemains sont ambigus. Les syndicats restent prudents et tous les partis de gauche se plient à leur agenda, quitte à freiner l’enthousiasme de la rue? »
D’abord, il faut se tenir à distance des « bêtes à chagrin ». On doit déjà se féliciter d’avoir réussi notre coup le 7 septembre. On a fait avancer la conscientisation du peuple français, pas seulement sociale, mais aussi politique ! Il est vrai qu’on a été incroyablement servis dans nos démonstrations par le feuilleton Woerth-Bettencourt, qui a duré tout l’été. Il y a quelque chose qui a cristallisé dans les esprits. Prenons déjà ça! Imaginez si on avait subi une défaite dans la rue, on ne serait même pas en train de se demander s’il faudrait en faire davantage. Ensuite, sur le front que nous occupons, tout le monde n’est pas au même niveau d’évaluation du rapport de force. Les syndicats sont dos au mur, ils ne peuvent pas se tromper. S’ils se trompent de date ou sur la capacité à mobiliser, le gouvernement prendra immédiatement l’avantage. Rappelez-vous la manifestation succédant aux européennes en juin 2008… Quand vous vous trompez sur ce front, vous le payez cher. Là, l’intersyndicale a jugé nécessaire de prendre deux semaines pour réussir le coup suivant. Moi, je ne sais pas sur quelles bases elle travaille, mais je pense que ce n’est pas raisonnable pour un parti politique de vouloir se substituer aux syndicats pour faire le cahier des revendications et dire les moyens à mettre en œuvre. C’est aux syndiqués, dans leur syndicat et leurs entreprises de dire ce qui est le mieux. Il y a dans l’air l’idée de grèves reconductibles, soit. Mais on n’a jamais vu dans ce pays de tels mouvements se déclencher autrement que depuis la base. Donc nous verrons.
« Quant aux partis, quels qu’ils soient à gauche, on a presque le sentiment qu’ils sont davantage tournés vers 2012 que vers une réelle démarche unitaire… »
Quelle est notre conception aujourd’hui de notre participation à ce front social? On appelle tous à participer aux manifs, mais ce sont les syndicats qui sont aux premières lignes. Nos représentants mènent la bataille à l’Assemblée. Bon, c’est un front à tenir. Mais il y a une carence. Les partis de gauche ne font aucune proposition commune. Ni sur le fond du dossier, ni sur l’action à mener. De notre côté on a décidé de faire semblant d’être d’accord avec tout le monde. Ce n’est pas le cas avec le PS. En réalité, les durées de cotisations sont aussi importantes que celles de l’âge légal de départ à la retraite, puisqu’elles déterminent l’âge nécessaire pour partir à la retraite avec des pensions à taux plein. Or, l’inflexion du PS sème le doute, puisqu’il préconise un allongement de ces durées de cotisations. Déjà que Fillon se fait un malin plaisir de gifler l’opposition parlementaire et Jean-Marc Ayrault en rappelant que le PS n’a jamais abrogé les réformes précédentes…
Ce jeudi après-midi, le Nouveau Centre a soumis un amendement proposant un système de retraite par point, que les Verts ont voté et sur lequel les socialistes se sont abstenus, tout en l’approuvant. Donc il faut admettre que les syndicats n’ont pas la partie facile, car on ne peut pas vraiment dire qu’ils bénéficient d’un soutien sans faille de la gauche politique. De mon côté, je suis étonnée que personne n’ai retenu mon idée…
« En effet, alors que vous avez proposé dès mai dernier une mobilisation unitaire pour réclamer un référendum, personne ne vous a suivi (à part Ségolène Royal)? »
Cela permettait de laisser ouvert la forme de l’action politique. Soit on refaisait un référendum citoyen sur le modèle de celui organisé contre la privation de la Poste. Soit on, exigeait un référendum en bonne et due forme. La constitution le permet, mais le décret d’application du référendum d’initiative populaire n’a toujours pas été publié. Cela permettait en outre de renvoyer Sarkozy à l’absence de légitimité démocratique de cette réforme. Il l’a reconnu lui-même en 2008 pour ne pas la faire, puisqu’elle n’était pas inscrite à son programme présidentiel. Contrairement à l’abaissement de la retraite de 65 à 60 ans en 1981, qui était une proposition phare du programme commun de Mitterrand. A mon sens, les partis politiques doivent proposer des débouchés civiques aux situations de crise. Je suis très déçu d’être resté seul sur cette idée, et je ne comprends pas pourquoi. Que les syndicats ne l’évoque pas, c’est normal, ce n’est pas dans la culture de la démocratie sociale française. Mais les partis?! Que proposent-ils alors, comme débouché unitaire? D’attendre 2012?
« N’est-ce pas le cas? A la réunion unitaire de Montreuil, mercredi soir, le président d’Attac vous a tous interpellé, en estimant que «2012 se gagnait maintenant»… »
Je suis d’accord avec lui. Si nous subissons un revers, il va y avoir beaucoup de démoralisation, de démotivation. Et je trouve que les socialistes jouent la déprime. Ils sont dans une logique où ils interprètent les bons résultats de Dominique Strauss-Kahn dans les sondages comme une demande politique de centre droit. Alors qu’on nous avait annoncé que le PS tournait à gauche, et que certains reprochaient même à Martine Aubry de se «mélenchoniser», on est en train de les voir tout d’un coup tourner. Et prendre le cours exactement inverse. L’interview de Fabius dans Le Monde juste avant La Rochelle, avec ses «longs efforts financiers» nécessaires. François Hollande est de plus en plus dur dans la modération, si j’ose dire. Et tout le monde a remarqué que malgré l’attente maximale autour du discours d’Aubry à La Rochelle, elle a été assez évanescente sur les thèmes sociaux. Par contre elle a salué l’action du premier ministre grec, qui est le zélé metteur en œuvre des mesures d’austérité imposé par le président du FMI, lui aussi socialiste.
En réalité, les socialistes pensent qu’on ne peut pas affronter le pouvoir de la finance. Ce n’est en fait que la continuité des sornettes sur la «mondialisation heureuse» et «l’Europe qui nous protège». Au final, c’est l’idée que le temps des solidarités sociales est fini. Nous serions dans celui des «responsabilités individuelles» matinées de compassion pour autrui. C’est le « care » de Martine Aubry. Je crois que c’est ça que le PS a dans la tête.
« Cela ouvre-t-il un espace pour «l’autre gauche»? »
La droitisation du PS n’est jamais une bonne chose. Nous, on reste dans une posture difficile, tant que nous ne parviendrons pas à être crédibles aux yeux de la majorité des travailleurs. Mais ce sont les événements qui commandent, et il faut pouvoir apporter à des citoyens en quête de sens l’image de gens qui savons où nous allons, tout en apportant aussi quelque chose de ferme à laquelle les électeurs de gauche peuvent s’accrocher. C’est aussi pour cela que j’assume volonté une fonction tribunicienne, qui a parfois aussi des inconvénients.
Il y a un risque dans la situation actuelle, c’est que le front social et syndical soit miné de l’intérieur par une coupure entre une aile qui se radicaliserait, excédée par ce qu’elle juge être des atermoiements, et une autre aile qui dirait «Attention, il ne faut pas aller trop vite, car c’est trop dangereux, on n’a pas les moyens». Je trouve que la position de Bernard Thibault colle bien au besoin du moment, puisqu’il garde le souci de faire en sorte que tout le monde reste groupé, en tenant compte de la difficulté du syndicalisme de terrain dans les entreprises françaises.
« Mais cela ouvre-t-il un espace politique, pour «l’autre gauche»? »
Sur le plan politique, c’est l’inverse du front social qui doit se produire. Surtout pas de confusion! Si on n’est pas clair, alors là on dégoûte tout le monde! Ce n’est pas pour rien que je prends le risque de relever le double jeu des socialistes. Je veux que ceux qui m’écoutent sachent que j’ai vu. Je ne me fais pas duper, mais je choisis l’unité pour ne pas leur donner les moyens d’aller au bout de leur logique. Sinon ils pourraient croire que je suis complice, mais ce n’est certainement pas le cas.
« A la Fête de l’Humanité, le Parti de gauche organise un débat de trois heures sur le «modèle limousin», où PCF, PG et NPA s’étaient alliés aux régionales, obtenant 20% des voix au second tour). Vous êtes au courant que le PCF et le NPA vous ont adressé une fin de non-recevoir. Vous vous rêviez trait d’union de l’autre gauche, mais vous ramez dans le désert… »
Pour moi, il n’y a rien d’autre à faire. J’essaie de tenir un cap, qui n’est pas évident, je le reconnais. Après chaque élection, je pense qu’on a fait la démonstration que l’unité permettait de progresser. Mais on recommence à zéro à chaque fois. Mais personne n’est capable de me montrer qu’une autre stratégie ne fonctionne mieux que celle-là. Dans le Limousin, il n’y a pas seulement les 20% aux régionales, on est aussi passé devant le PS dans deux cantonales, dont une gagné à la droite.
« Le contexte géographique est tout de même particulier dans cette région, une terre éminemment de gauche, imperdable à la droite, ce qui diminue l’effet de vote utile… »
Des endroits où l’on ne peut pas perdre dans tous les cas, on en a connu d’autres, qui sont finalement tombés à droite… Mais oui, c’est compliqué, ça peut prendre du temps pour que ça prenne ailleurs. Et il faut bien commencer quelque part! Pour le reste, on ne peut pas dire que l’autre gauche est sans cesse divisée ! Ce n’est pas vrai : il existe le Front de gauche ! C’est un acquis formidable.
« La Fête de l’Huma doit être l’occasion de lancer le «programme partagé» du Front de gauche. Cela signifierait-il qu’il ne serait plus seulement un cartel électoral? »
Je l’espère. A tous ceux qui nous reprochent de n’être qu’un cartel, je leur dit «venez, et faites en sorte que ce ne soit plus seulement que cela!» Prenons l’exemple des dernières régionales, où d’autres mouvements nous ont rejoint. Première exigence: changez de nom. Ça a été un bordel pas possible, et finalement l’appellation «Front de gauche» est resté, parce que sinon c’était inaudible… En même temps, on ne peut pas dire que nous ayons été particulièrement flambards. L’initiative du « front de gauche des économistes », lancé avant les européennes, n’a pas été suivie dans les autres secteurs. Moi, je propose que des Fronts de gauche de professionnels de santé, de l’éducation, et je ne sais quoi encore, se créent ! Que les gens se l’approprient. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Tout est à faire.
Enfin, il y a le programme. Et là je pense que pour créer une vraie dynamique, il faut montrer que nous sommes capables de gouverner. Il faut donc entrer dans une logique de la radicalité concrète. Au Parti de gauche, on a travaillé tout l’été, pour que l’on puisse ensuite discuter et écrire noir sur blanc ce qu’on va faire, et avec quelle méthode on va le faire. On a déjà rédigé 177 fiches, plus de 1.000 propositions. C’est une première contribution, qui ne touche pas tous les domaines, mais un point de départ. Tout se fera sur le terrain.
Après, moi, j’appelle à la création de Fronts de Gauche thématiques, afin d’éveiller une conscience populaire collective. Car il faut que les gens comprennent que si jamais nous gouvernons, ça va être rude, il y aura une sacrée confrontation avec ceux qui ne se laisseront pas prendre ce qu’ils ont. Moi, je voudrais quand même récupérer en une législature10 points de richesses que le Capital a pris au Travail ces dernières années. Ça représente tout de même 195 milliards d’euros! Il faudra aller les chercher, et il est peu probable qu’ils se laissent faire. En Amérique latine, là où ça s’est passé, ce fut assez chaud.
« On vous voit arriver… Vous allez nous parler de votre «révolution par les urnes» inspirée du modèle sudaméricain. Mais on ne peut pas dire que votre amour de la démocratie référendaire ait gagné beaucoup d’esprit dans le reste de la gauche… »
Désormais, on a décidé de l’appeler «la révolution citoyenne». De cette idée comme des autres, disons qu’il faut que ça infuse lentement, pour que ça diffuse largement ensuite. C’est clair que je voudrais que ça aille plus vite qu’actuellement. Mais regardez « la planification écologique ». Plus personne dans l’autre gauche n’est contre, et ça s’est fait finalement assez vite. La «révolution citoyenne», au début en Equateur, personne ne pensait que Correia allait la faire. Et il l’a fait. Et je pense que ça va prendre en France. Car cette idée que le but et la méthode sont la souveraineté populaire a tout pour être comprise et entrainer les gens. Et contrairement à d’autres révolutions, où les notions d’assemblée constituante et de restitution politique du pouvoir ont été absentes, on parle ici d’une révolution où le mot citoyen prendrait tout son sens. C’est quelque chose d’audible, de crédible. La crédibilité n’est pas un rabais de l’ambition.
« Les communistes ne semblent pas avoir abdiqué de vous laisser la place à la présidentielle. Après avoir évoqué Patrick Le Hyaric, Didier Le Reste, Gérard Aschiéri, voilà qu’ils mettent ce week-end en orbite le député André Chassaigne, comme prétendant à la présidentielle… »
C’est normal. A un moment donné j’ai été exaspéré, car on me reprochait de vouloir être candidat. A la question légitime des journalistes me demandant si je pourrais représenter le front de gauche, j’ai dit que je me sentais capable. Je croyais botter en touche. J’ai d’abord été accusé de m’autoproclamer ! Marie-George a desserré l’étau autour de moi en proposant l’idée d’autres candidatures possibles émanant du PCF. Tout cela est normal. Bien sûr qu’il n’y a pas qu’un candidat qui serait seul capable de nous représenter. Chacun devra faire valoir ce qu’il apporte à l’affaire. D’ailleurs, les propos de Pierre Laurent (dans Libération de jeudi) sont extrêmement réconfortants, car il dit se porter garant qu’il y aura de toute façon un atterrissage unitaire. Ce qui est fondamental. Et il dit qu’il n’exclut pas la mienne, et de manière aimable, pas «faute de mieux». Donc ce n’est pas si mal engagé que ça, même si ça peut encore complètement déraper.
« Vous pensez qu’il doit falloir trouver un candidat par consensus, au risque de se retrouver dans les impasses de la désignation d’un candidat unitaire de la gauche antilibérale en 2007? Pourquoi pas une primaire avec les militants du Front de gauche? »
Sous une forme ou un autre, il faudra évidemment faire voter les militants de nos partis. Il est exclu qu’il n’y ait pas de vote. Mais il ne faut pas non plus revivre la comédie de 2007. Les partis doivent prendre leurs responsabilités. Si on est incapable de proposer un nom, c’est un désastre. Soyons francs du collier, faisons une proposition et soumettons là au vote de nos adhérents. Une primaire, entre nous ce serait destructeur. On n’est pas si fort que ça. Regardez les socialistes dans quel état ça les met. Et puis qu’a-t-on à dire de très différent, Chassaigne, Le Hyaric et moi, par exemple? Sur tous les thèmes, on est d’accord. On va choisir entre celui qui a une moustache et celui qui vient du Midi? Il ne peut pas y avoir de querelles d’égo dans une gauche qui peut à tout moment être rayée de la carte. C’est ce qui s’est passé en Grèce ou en Italie. Il n’y a que Die Linke et le Front de gauche pour entretenir la petite flamme qui peut mettre le feu à la plaine. Encore faut-il la faire vivre.
« Vous êtes tricard à la gauche du PS, le courant de Benoît Hamon ayant décidé d’organiser à ses universités d’été un meeting unitaire avec Olivier Besancenot (NPA), Pierre Laurent (PCF), Jean-Vincent Placé (Verts), mais pas vous… »
C’est du niveau de la cour de récréation. J’ai voulu juste vérifier que nous étions officiellement invité, comme Gérard Filoche nous l’avait dit, pour pas qu’on me refasse le coup de l’année dernière, au même endroit, on avait dit que je n’était pas venu, parce que j’étais sectaire, etc. Ils invitent qui ils veulent, mais qu’ils me disent clairement que je ne le suis pas. Après plusieurs textos et messages sur le répondeur, j’ai eu Benoît, Hamon qui aurait, dit-il, changé de portable. Il m’a dit qu’il «voulait voir ceux-là». C’est du jargon socialiste, une façon euphémisée de dire «on n’a pas envie de te voir». Je comprends ça. Et ça m’est égal…
« Vous ne craignez pas de devenir un repoussoir à la gauche de la gauche? »
Il n’y a qu’à voir dans les manifestations, je ne suis pas un repoussoir pour tout le monde. Il y a surtout dans cette histoire un paquet de mesquineries et de jalousies, et divisions mal recuites de la vie interne du PS. Je me suis juste débrouillé pour leur remettre cette inélégance sur les genoux.
Ça va bientôt faire deux ans que vous avez créé le Parti de gauche. Où en est-il, à un mois de son troisième congrès de fondation?
Faux c’est le deuxième. Il le faut. Le parti n’est pas terminé, les statuts n’ont pas encore été adoptés, nous n’avions pas encore officiellement voté d’éléments de programme, ni de manifeste. On me reproche de ne pas avoir tout bouclé en deux ans ce que d’autres partis mettent parfois dix ans à finaliser! On n’allait pas ficeler tout de suite un parti avec des gens qui ne se connaissaient même pas. On a rapidement été 4.000, puis 5.000, aujourd’hui 7.000. Je sais qu’on m’attribue des vertus d’organisation que je n’ai pas toujours, mais ce n’est pas l’armée non plus! Sans oublier les incidents de parcours. Car on a vu débarquer des fractions de sous-marins trotskystes, des candidats PS recalés voulant continuer à l’être, des grands blessés. On a eu régulièrement des incidents de parcours, parce que si on ne discutait pas la moindre virgule, ce ne serait pas démocratique. Mais tout ça se règle de façon très simple. Pas besoin de se traiter de stalinien, quand on s’est juste trompé de parti. Ça te plaît pas, bon ben tant pis, au revoir! Moi je ne suis pas un fétichiste du parti, et je n’ai pas envie que le PG se fossilise avant l’heure, par des rites en acier trempé, des procédures tortueuses. Je ne suis pas un gauchiste, je le reconnais, et je reconnais que je pratique le régime de la bonne franquette, bien préférable à des tas de formalismes excessifs. Je privilégie l’action. Mais en même temps quel autre parti a produit autant d’idées et de documents au cours des deux dernières années. Lequel ?
« A l’heure où toutes les organisations politiques s’interrogent sur le renouvellement de la forme parti, la militance à la carte et Internet, vous privilégiez le parti à l’ancienne des années 1970… »
J’assume totalement. Cependant, le PG est certainement le parti qui fonctionne le plus par Internet, au point que nous sommes parfois bien totalement débordés par la situation, et que les consignes du parti passent plus vite par Facebook que par le canal interne. Qui a une télé internet, une blogosphère comme la notre ? Et je crois à ça, à la liberté, à l’autonomie.
A côté de ça, c’est vrai que chez nous c’est très militant à l’ancienne, les affiches, les tracts, les drapeaux, le porte à porte… Et puis on a réhabilité les commandos culturels. Il y a une chorale du PG, le théâtre militant, les crieurs dans le métro. Ok, je comprends ceux qui sont traumatisés par la forme parti, mais il y en a aussi qui ne le sont pas. Moi, j’ai passé les plus belles années de ma vie au PS des années 70. C’était gai, c’était vivant. On faisait confiance. J’étais devenu secrétaire adjoint de la section à laquelle je venais d’adhérer, qui était la plus grosse du département. Le PG c’est pareil. On avance et on voit. Le parti appartient à ceux qui font.
« Le PG, toute proportion gardée, c’est le PS avant qu’il ne soit un parti d’élus, en somme… »
Si vous voulez. Quand vous voyez les sections d’aujourd’hui. C’est un ramassis de petits bourgeois qui viennent faire carrière, où les jeunes sont tous assistants et collaborateurs d’élus, qui n’aspirent qu’à être candidats. Il n’y a aucune joie là-dedans. Ils ne militent pas, il gère un capital et un seul argument, un seul : le vote utile. Si on arrive à mettre une brèche là-dedans, ce machin s’effondrerait à 24h.
« On a le sentiment qu’il y a surtout un chef, et peu de démocratie interne… »
Mais on n’arrête pas de voter. Sur tous les textes, il y en a pour des jours de débats. Au dernier congrès, 3.000 amendements… On vote sur tout. Encore une fois, grâce à Internet, tout le monde donne son avis, ses réflexions, et il n’y a plus qu’à piocher. Après, il peut y avoir un décalage entre mon temps médiatique et celui de la vie du parti. J’ai un rythme de dingue, là je reviens de Strasbourg, je sors de chez Europe 1, je vous vois. Et je n’ai consulté personne avant de parler. Pour que cela ne pose pas de problème, il faut qu’il y ait une grande cohérence idéologique en amont, pour que quand je m’exprime, je puisse résumer les réflexions de tous.
« On a quand même du mal à imaginer un Parti de gauche dont le président ne serait pas Jean-Luc Mélenchon… »
Pour l’instant, sans doute. Mais ça se fera. D’abord parce que la relève est prête, et qu’on a des militants qui sont arrivés à maturité. Je ne suis pas éternel, je construis un outil. Mais je sais comment je veux le construire. Et ce ne sera pas un parti où la faiblesse des dirigeants fait qu’il n’y a plus de décisions possibles, seulement des rites gothiques coulés dans le bronze. On est présent, certes de façon très inégale, dans tous les départements et en Outre-Mer. Maintenant, il faut faire confiance à la vie et a l’autonomie des militants. Je pense qu’on a fini de manger notre pain noir dans notre gauche.
« Vous ne serez plus président du PG après 2012? »
Clairement oui. Il faut savoir passer la main. Vous savez, c’est une épreuve physique, cette vie-là. Et puis, comme j’ai créé une relation délibérément conflictuelle avec les journalistes, c’est le grand oral permanent. On essaie de me sécher à chaque question. C’est le jeu, si j’avais voulu qu’ils soient complaisants, je n’avais qu’à l’être. Et comme j’ai la langue qui pique, ils savent qu’ils peuvent me faire passer la ligne jaune parfois. Ça m’est déjà arrivé.
« N’y-a-t-il pas une contradiction entre cette croisade contre les «médias manipulés» et votre participation à l’émission de Michel Drucker, celui qui fait du vélo avec Sarkozy? Quand Besancenot l’avait fait, tout le monde l’accusait de donner dans le «pipolitique»… »
Le goût de la lumière, c’est quand même mieux que celui de l’ombre… Ce n’est pas le premier paradoxe dans ma vie. Je suis contre le bicamérisme, j’ai été sénateur presque 20 ans. Je suis au Parlement européen, et je ne crois pas au traité de Lisbonne. Cela dit, j’ai toujours été mieux traité par les « amuseurs », comme Ruquier ou Ardisson, qui m’ont toujours donné plus de temps pour exprimer mes idées que les journalistes politiques. Avec Drucker, le contact a été agréable. Il ne m’a pas tout de suite sauté à la gorge, comme d’autres le font continuellement. Eux ne se la pètent pas en politique, comme d’autres, qui sont pourtant ignorants comme des peignes sur le sujet.
Drucker, c’est 9 millions de personnes, pas forcément ceux à qui je parle d’habitude. Et je veux leur montrer qu’on peut aimer son pays et être profondément de gauche, sans avoir le couteau entre les dents ni manger des petits enfants comme me décrivent les laquais du social-libéralisme du genre du Nouvel Observateur. C’est vrai que j’ai eu des alertes de copains et de militants pour cette émission. On me dit : «fais attention». Je crois qu’ils ont peur que je devienne gentil. Mais je leur réponds: «Soyez tranquille, regardez bien mon cou, il n’y a pas de traces de laisse».
@descartes 25
Désolé si le mot lutte ou combat ne semble pas te convenir pour le concert "bercy rock sans papiers". Il est vrai que 6 heures de concert d'artistes engagés, ponctuées d'interventions pour dénoncer le projet de loi Besson et manifester la solidarité pour les sans papiers, ne peut pas se comparer avec une grêve ou une manifestation...Une fois de plus il serait bénéfique, au lieu de ne voir que la forme, de s'attacher au fond....
amicalement
49
Jean Jolly dit:
19 septembre 2010 à 1h43
"C'est incroyable, personne ne demande à quiconque d'adhérer à Ségolène ni à son "désir d'avenir", il s'agit seulement de discuter sur le principe du référendum, ce droit constitutionnel qui nous échappe... c'est un crime ?"
Est-ce que c'est la position du PG de réclamer un référendum ou celle de Jean-Luc Mélenchon ? Parce que j'ai de très bons copains qui sont au PG et qui trouvent que c'est une connerie de réclamer un référendum illusoire, qui ne peut pas se faire pour des raisons institutionnelles (il n'y a pas de décrets d'application qui le permettent), alors que l'heure est à la mobilisation dans la rue. Comme moi, ils sont surpris par ce qui risque d'apparaître comme une diversion. L'argument, c'est que l'énergie dépensée pour un référendum fantasmé va à l'encontre de la mobilisation du 23 septembre.
Peut-être serait-il raisonnable de réclamer un référendum une fois que le projet de loi néfaste du gouvernement sera retiré ? L'heure est, pour l'instant, à la mobilisation sociale.
Embrassons nous Folleville...
réf. Ydaho, Vlasta, notamment.
Je suis bien évidemment partisan de l'unité des forces de Gauche moi aussi, mais elle n'est pas une fin en soi.
Elle ne sert à notre combat et n'est justifiée que si l'on sait pour quoi faire et quel type de société on souhaite construire ensemble.
Désolé je n'ai pas adhéré au P.G. et je ne milite pas prioritairement pour l'unité de "l'autre Gauche" pour à terme me retrouver, sous prétexte d'unité, à soutenir les positions du P.S., fut-il représenté par Ségolène Royal.
On a déjà donné !
D'autant que compte-tenu des nombreux revirements de la Dame (une fois au Centre, une fois à Gauche, une fois dans la 4ème dimension) il me semble qu'on a le droit d'être prudent et de demander un peu plus de clarté avant de s'emballer.
La confusion des idées et des objectifs, et prétendre concilier des idées contraires sous prétexte de préserver l'unité, ne mène qu'à un ventre mou et à l'échec.
Cela fait 20 ans qu'on le constate, peut-être pas la peine de continuer ?...
Je reviens sur le concert de ce soir où parlera Jean Luc: touche pas à ma nation. Ils ont expliqué que la raison c'est que les valeurs de la république sont en danger (entre autres elles le sont depuis longtemps car la colonisation s'est bien faite au nom de la république). Mais la nation c'est la nation française, à savoir les français, donc les immigrés non français on en fait quoi? J'ai l'impression que les valeurs antiracistes se resserrent autour des français. Les roms qu'ont-ils à voir avec la nation? Les sans papiers aussi? Par contre oui ils ont beaucoup à voir avec les droits de l'homme si tant est que la France serait vraiment le pays des droits de l'homme (sur le papier oui mais dans les faits on peut vraiment en douter sur plein de domaines). Oui les êtres humains sont égaux à la naissance et doivent jouir des mêmes droits: les roms et les sans papiers aussi. C'est la question du droit et des droits égaux dont doivent pouvoir jouir tout être humain pas celui de la nation française.
Je trouve aussi que la presse française s'est vite rangée aux arguments de sarkozi comme quoi ce n'était pas juste de comparer ce qui se passait maintenant avec les années 40. Et bien oui c'est juste. OK ils ne sont pas envoyés en camps de concentration ce qu'avait tenté la bulgarie en créant des camps avec couvre feux le soir pour les roms il y a peu. Mais ils sont chassés massivement de la france. C'est le côté rejet de cette communauté, et rejet en bloc qui fait que cette comparaison tient la route.
Moi je suis très contente que Sarkozi est discrédité sur cette affaire et la France isolée. Je ne comprends pas pourquoi les medias viennent à sa rescousse quand la comparaison tient vraiment la route (à part sur les camps de concentration mais Reding n'a jamais dit cela. Elle a eu le tort de s'excuser et il s'est engouffré dans la brèche avec ses façons de bulldozer tout puissant selon lequel il a toujours raison quoi qu'il en soit et avec sa grossièreté habituelle: les roms tu les veux toi! faisant passer ainsi son message raciste par cette expression, selon lequel les roms sont indésirables partout, n'ont aucun droit.
@Nipontchik (#34)
Je vois mal le programme commun entre PG, désirs d'avenir et 1 quotidien récemment racheté par le groupe Rothschild.
Pourquoi ? Moi, au contraire, je vois un fil conducteur très fort entre le PG, Désirs d'Avenir, et "Libération": tous les trois tirent l'essentiel de leur force de l'appui des classes moyennes. Tous trois ont le cœur à gauche (et même à l'extrême gauche) mais le portefeuille désespérément à droite. Tous trois vivent dans le monde doré et "postmoderne" des revendications "sociétales" et négligent de parler des questions véritablement sociales. Tous trois travaillent sur l'indignation morale et pourfendent les bienpensants au nom de leur propre bienpensance. Tous trois méprisent le travail sérieux sur les sujets et les "experts" et préfèrent le dilettantisme intellectuel et l'à-peu-près quitte à dire n'importe quoi (Ségolène et les fonctionnaires de police pour raccompagner les femmes policier chez elles, Jean-Luc Mélenchon et ses sorties sur la géothermie ou sur Yasuni).
Si j'écris cela, c'est que je suis très déçu par le comportement de Jean-Luc Mélenchon. J'ai la plus grande estime pour lui personnellement, mais politiquement je suis obligé de constater qu'il dérive de plus en plus vers le n'importe quoi. On ne peut pas d'un côté soutenir les valeurs de la République, et de l'autre côté se commettre avec les communautaristes de SOS-Racisme et de Libération. On ne peut pas en même temps militer pour une étique politique à gauche et aller ensuite faire des mamours à Ségolène Royal, caméléon politique prêt à n'importe quoi (y compris l'utilisation de sa vie personnelle) pour "arriver". Ce n'est pas possible.
@vaz jean-philippe (#51)
Désolé si le mot lutte ou combat ne semble pas te convenir pour le concert "bercy rock sans papiers".
Et moi, désolé si le mot lutte ou combat te convient pour le concert "bercy rock sans papier". Parce que cela signifie que tu n'as toujours pas compris la différence qu'il y a entre la lutte, la vraie, et le "militantisme festif" genre SOS-Racisme, dont la spécialité a été justement de donner l'illusion aux jeunes des classes moyennes qu'ils devenaient des "militants antiracistes" parce qu'ils allaient écouter pendant deux ou trois heures de la bonne musique (entrecoupés de discours "fusionnels").
Une fois de plus il serait bénéfique, au lieu de ne voir que la forme, de s'attacher au fond...
Ah... mais la forme et le fonds sont indissolublement liés par un rapport dialectique. Lorsqu'on choisit certains types de "formes", en général c'est parce qu'il y a des déterminants au fonds. Ce n'est pas par hasard si l'on sort 2,7 millions de personnes dans la rue pour les retraites, mais on fait un "concert" pour les sans-papiers.
C'est un bel article, camarade!
Mais j'ai quand même au moins 2 réserves :
1) Et le lendemain dimanche, comme je suis signataire, avec tous mes camarades du Parti de gauche, de l'appel "Touche pas à ma nation"
Et bien, non! Comme militant actif du PG, je ne signerai pas cet appel : sur le fond, il est ambigu. Et parmi ses initiateurs, certains sont fort peu fréquentables : puisque tu le cotoieras certainement, demande donc à Bernard Henri Lévy pourquoi sa revue "La règle du jeu" s'obstine à qualifier d'antisémite toute critique de la politique du gouvernement israélien, et approuve les poursuites judiciaires en France contre les militants pour la paix en Palestine. Parle lui de son soutien à Yann Moix contre les cinémas Utopia à ce sujet. Demande lui pourquoi il trouve normal que les cinémas soient assignés pour avoir écrit "milice juive" (c'est "honteux" parait-il), et anormal qu'ils répliquent en poursuivant Moix et Le Fiagaro pour injures (Je cite : "les gens anonymes d’Utopia, car ce qui suit, évidemment, n’est pas signé. Au moins, dans Je suis partout, Brasillach signait, lui. Il signait « Robert Brasillach » et c’était un salaud mais un salaud qui signait. Il faut toujours opérer une distinction entre un salaud qui signe et un salaud qui ne signe pas. La haine persiste toujours, mais tantôt elle signe et tantôt elle ne signe pas. Utopia, c’est de la haine qui ne signe pas : c’est de l’utopie de groupe, du paraphe de lâche, du ratonage intellectuel. C’est de la lettre anonyme, et fière de l’être.")
2) sur le fonctionnement du Parti : personne ne peut le trouver satisfaisant à l'heure actuelle. Ce n'est pas surprenant compte-tenu de son jeune âge, de son absence de moyens financiers et de sa grande ambition. Mais faire semblant de croire que "la bonne franquette" est une méthode viable pour organiser un parti qui se veut de gouvernement, ce n'est pas très sérieux. On dira que c'était la fatigue.
C'est très bien ! tout cela va dans le bon sens, il ne faut jamais oublier qu'en 2012 l'objectif sera de battre Sarkozy qui depuis cet été est en campagne pour sa réelection.
Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, pas de naïveté ! il faut se préparer au combat dès aujourd'hui, donc il faut débattre et constituer ce que certains appellent l'arc républicain cher à JFK.
C'est pourquoi je te félicite Jean-Luc Mélenchon d'aller chez Ségolène, malgré les désaccords de fond, et tu as raison on ne peut que déplorer ta non-invitation dans les Landes, mais il faut dépasser tout ça !
N'importe comment l'ardente obligation des dirigeants de la gauche est de rassembler les citoyens, sans exclusive !
Car l'échec du pouvoir actuel est total : économique, social, politique et plus grave encore moral !
Devant un tel désastre il faut retrouver l'esprit du CNR ! et au diable les querelles de chapelles !
pour la première fois je vais regarder drucker sur la 2!
j'essaie d'imaginer si 53 % des français avaient voté jl mélanchon quelle vie aurions-nous en france aujourd'hui certainement moins de cancers du au stress et à la honte d'être français en 2010!
@Descartes Post 45. A propos de la Candidature Chassaigne
Cher Descartes,
Lisez donc l'interview d'André Chassaigne dans le journal "La Montagne" du 15 septembre 2010 et vous verrez qui dénigre qui.
Bien à vous.
Jean Vallessin et Blaise Pascal - Clermont-Ferrand
Je suis malheureusement d'accord avec Descartes - posts 55 et 56 -
J'ai l'impression d'un délitement accéléré de la conception et de la réalité du Front de Gauche.
Et le PG est-il autre chose qu'un fan-club ? A lire certains commentaires...
En tous cas, on est très loin d'une accroche sérieuse avec les milieux populaires. Et on retrouve effectivement les thèmes très ordinaires de l'antisyndicalisme, de l'anticommunisme - un post sur André Chassaigne est particulièrement abject - et de l'exaltation des valeurs banales que, oui, on retrouve dans Libé.
Certains ici se préparent d'amères désillusions...
@ DESCARTES
Sur les posts 55 et 56 je partage ton point de vue et j'ajoute que les discours sur une étroite conception de la laïcité, et sur le nationalisme me laissent songeur. Quant à la France pays des droits de l'homme, parlons en ; Elle qui pratiqua l'esclavage et qui fut un des pires états colonisateurs (je pense au reportage d'Albert Londres intitulé " Terre d'ébène "), dont on a oublié l'attitude vis à vis des émigrés polonais et Italiens qui venaient " Prendre nos filles et nos emplois ".
Ne me jetez pas la pierre, mais j'aimerais comprendre!
J'habite dans un quartier d'immigration récente et je suis quotidiennement confrontée aux différences culturelles qui séparent les communautés. Soutenir les sans-papiers, c'est adhérer au principe d'une main-d'oeuvre bon marché qui satisfait totalement le libéralisme. C'est réduire les jeunes non diplômés au chômage, parce qu'ils prétendent ne travailler que 35 heures pour le smic. C'est ignorer les problèmes de cohabitation inter-communautaires. Non pas de ghetto voulu par un "méchant" pouvoir, mais bien de ghetto voulus par les habitants. A qui aura le pouvoir sur un pâté de maison. A qui torturera le Chinois ou le petit blanc, rendant les écoles de quartier infréquentables pour toutes personnes croyant encore possible la mixité sociale. Au delà de la compassion, j'aimerais comprendre quel est le modèle de société fondé sur le soutien inconditionnel aux sans-papiers.
Je serai d'accord avec quelques uns sur une chose ou deux =) je sens depuis un bon moment une certaine ambiguité chez SOS racisme : sous couvert de bonnes intentions - il y a comme partout des gens sincères - une grande ambiguité : pour qui roulent-ils exactement, et qui est à la manoeuvre là-derrière ?
Quant au journal Libération, il n'a rien d'un journal défendant sérieusement la vraie gauche depuis longtemps...Les bons sentiments, et certaines personnalités pipolisées à fond, et se rendant "indispensables" là où on ne leur demande rien (urbi et orbi),et qui donnent leur opinion sur tout et n'importe quoi, exaspèrent au plus haut point les personnes vraiment en difficultés, qui n'en ont rien à cirer du baba-coolisme résiduel des trop-friqués-qui-s'ennuient-tellement-qu'il-faut-bien-qu'ils-existent...(je mets personnellement à part Daniel schneiderman et son équipe, qui dans son site arrêt sur images, n'hésite pas à inviter des personnes "dérangeantes", et se positionne de plus en plus clairement.) ;
N'ayant pas le portefeuille à droite, je ne suis pas abonnée à Médiapart, ni à Politis, mais je le regrette....
Je réitère ma question. Je ne sais pas si finalement Jean-Luc Mélenchon finira par être choisi pour se présenter en 2012 au nom du Front de gauche. J'avoue que sa candidature me tente bien. J'aimerais toutefois que quelqu'un au fait de le programme du Front de gauche sur cette question, veuille bien me répondre. Merci à vous.
@ 55 Descartes,
"aller ensuite faire des mamours à Ségolène Royal,"
Qu'est ce qui te fait écrire cela ?
JL Mélenchon n'est pas allé faire des mamours, il est allé la rencontrer parce que tous les deux sont les seuls à proposer une sortie politique par le haut.
Faut arrêter de déblatérer.
Bonjour martine.
Je ne sais pas si tu obtiendras ici une réponse autre qu'une collection de noms d'oiseaux...M. Mélenchon semble s'aligner sur les positions NPA-Verts-EE à ce sujet. C'est surement une déception pour certains qui ont été enthousiasmés par ses prises de position sur d'autres sujets, mais c'est ainsi. Quitte à ne rien voir, ne rien entendre et ne pas parler de ces problèmes que tu évoques, le moins aurait été de ne pas participer à cette "manifestation" subventionnée.
Mais ne désespérons pas, nous obtiendrons peut-être des réponses. En attendant, "The show must go on".
Cordialement.
Merci Inquiet de m'avoir répondu. Je ne savais pas que demander ce qui fondait un slogan comme "soutien aux sans-papiers" comme projet politique, impliquait obligatoirement une mise au ban. Mais j'arrive sur ce blog et en ignore les us et coutumes. j'entendais simplement approfondir un point de programme qui m'est inconnu. Histoire de ne pas gonfler les rangs des abstentionnistes. Histoire que la machine politique ne tourne pas à vide. Bien que... s'abstenir c'est laisser les autres décider. Alors je ne sais pas.
Ce que je voudrais dire, c'est que je n'entends absolument pas quitter mon quartier. d'abord, parce que je n'en ai pas les moyens. Mais aussi parce que je crois à autre chose. Peut-être, mais c'est un débat d'idée. je voudrais comprendre, pourquoi, dans ses quartiers populaires, l'on arrête pas de rajouter une couche de misère à une autre misère. Pourquoi l'on ne se dit pas : stop. attendons, le temps qu'il faut pour enseigner les vertus du vivre ensemble. pourquoi, fondamentalement, l'on en respecte pas les sans grade. Ou bien alors, il nous faut reconnaître les vertus et la supériorité du système anglo-saxons et sa juxtaposition de communautés. Mais ne plus plaider la mixité des quartiers et des valeurs qui se trouvent nichées derrière : l'intégration par le haut. Dans une idée républicaine et française de la culture. Peut-être effectivement, tout cela n'est qu'un bluf. et que les terres ne sont pas terres d'histoire, mais de passage. Je ne sais pas. Toutefois, puisque ma culture, ma communauté se targue de sang versé dans la construction de ce pays, pourquoi en devrais-je nier la grandeur culturelle? Puisque c'est aussi mon pays, avec ses moeurs, sa culture, son histoire?
64
Marie dit:
19 septembre 2010 à 13h52
"Je serai d'accord avec quelques uns sur une chose ou deux =) je sens depuis un bon moment une certaine ambiguité chez SOS racisme : sous couvert de bonnes intentions - il y a comme partout des gens sincères - une grande ambiguité : pour qui roulent-ils exactement, et qui est à la manoeuvre là-derrière ?"
Marie,
J'ai voulu éclairer les participants à ce forum sur les côtés pour le moins obscurs de SOS racisme, une association créée de toutes pièces par Julien Dray pour servir le PS. J'ai pour cela aiguillé vers un site libertaire qui évoque le bouquin de Serge Malik, l'un d'un des fondateurs de SOS Racisme. Le webmestre a jugé que ce site était douteux et a supprimé mon commentaire. Libre à lui. Il a tout pouvoir pour juger ce qui est acceptable ou non (j'aurais cependant apprécié qu'il nous disent en quoi un site libertaire est plus douteux que la plupart des sites dont on donne des liens sur ce forum).
Comme je ne doute pas que le webmestre ne prend pas les lecteurs de Jean-Luc pour Mélenchon pour des enfants, il devrait vous laisser chercher vous-même le petit topo sur la naissance de SOS Racisme. Il vous suffit pour ça de taper dans Google : "libertaire Serge Malik SOS racisme". Cette précaution est prise pour éviter les sites vraiment douteux (d'extrème-droite ou identitaires) qui font bien sûr leur miel d'informations qui peuvent gêner le PS.
PS : j'ai moi-même gravité dans cet environnement et "couvert" le grand concert de la Concorde de 1985 (300 000 personnes) organisé par SOS racisme. Si Serge Malik a une vison un peu complotiste en faisant intervenir les Francs maçons, par exemple, l'essentiel de ce qu'il raconte est juste.
Aujourd'hui, SOS Racisme est toujours une coquille vide, ce qui ne l'a pas empêché, tout comme son alter ego "ni putes ni soumises", de recevoir une aide appréciable du Conseil régional d'Ile-de-France sous la forme d'un paquet d'emplois tremplin.
@ Martine # 63
Soutenir les sans-papiers, c'est adhérer au principe d'une main-d'oeuvre bon marché qui satisfait totalement le libéralisme.
Je ne comprends pas bien ce postulat.
Par complément d'idée, combattre les sans papiers ce serait donc adhérer au principe d'une main-d’œuvre bien rémunérée, totalement en conformité avec les exigences d'une civilisation de type socialiste ? Hortefeux et Besson seraient donc des marxistes?
@descartes 56
La lutte, la vraie, celle dans la rue avec 2.7 millions de personnes, n'existerait pas si l'injustice n'existait pas....La lutte, la fausse, celle pour les sans papiers, n'existerait pas sans l'injustice...La lutte, la fausse, celle contre le racisme, n'existerait pas sans l'injustice...Qu'importe quelle forme revêt la lutte, c'est de la lutte. Quand on est 2.7millions dans la rue est-ce que celà veut dire que le reste de l'année on ne lutte pas contre des injustices? Est-ce que si l'on va à un concert pour soutenir les sans papiers, on ne fait rien le reste de l'année? Est-ce que si l'on se rend à un rassemblement de sos racisme, on ne lutte pas le reste de l'année contre le racisme? La lutte, la fausse, celles des députés au sénat, contre l'injustice, s'arrète-t-elle à la sortie de l'hémicycle? On ne lutte pas les uns contre les autres, on lutte contre l'injustice, pour nos droits. C'est en étant sectaire que l'on donne toute puissance à la maxime "diviser pour mieux régner". Que ces luttes soient imparfaites, qu'elles n'aient, pour le moment, pas pu aboutir, implique-t-il qu'elles soient illégitimes? C'est l'unité, dans la diversité, qui rassemble et permet d'avancer. Celà requiert que l'on soit ouvert, que l'on discute, qu'on propose, qu'on se rejoigne sur des axes principaux...Critiquer c'est bien, mais insuffisant. C'est, en partie, sur cette base que ce situe le front de gauche, certes imparfait, sur la forme, mais cohérent sur le fond. Alors si on pouvait, ne serait-ce qu'un moment, arrêter de pinailler sur des détails, on pourrait avancer, non? Ce qui nous rassemble peut être plus important que ce qui nous divise.
amicalement
jean-philippe
@ Enée martine
Non pas de ghetto voulu par un "méchant" pouvoir, mais bien de ghetto voulus par les habitants.
Tu veux dire que tu connais des immigrés qui ont les moyens de s'acheter un hôtel particulier à Neuilly, et qui préfèrent s'installer dans un quartier populaire ?
J'ai écouté Jean-Luc Mélenchon sur Canal+. Personnellement,je trouve sa réaction aux déclarations de "la commissaires européenne du Luxemburg" etrangement proche de celle des Sarkozyste("ses propositions sont totalement insultantes pour le peuple français"). Et mieux encore. Jean-Luc Mélenchon justifie sa proposition d'un referendum comme sortie politique par le haut ainsi:" la grève,cela coûte de l'argent et c'est fatiguant"! Après avoir justifie son refus de voir les politiques s'immiscer sur le terrain des luttes sociales en participant au débat sur les formes d'action, débat qui doit être selon lui réserve aux syndicats.
71
argeles3
Je ne comprends pas bien ce postulat.
Par complément d'idée, combattre les sans papiers ce serait donc adhérer au principe d'une main-d’œuvre bien rémunérée, totalement en conformité avec les exigences d'une civilisation de type socialiste ? Hortefeux et Besson seraient donc des marxistes?
Hortefeux et Besson ne sont pas des marxistes. La politique de l'immigration actuelle soutient surtout le patronat qui profite ainsi d'une main-d'oeuvre malléable. Mon ami Houcine, tunisien sans-papiers, travaille ainsi plus de 70 heures dans les cuisines d'un restaurant pour fort peu d'argent. Pendant ce temps, mon beau-fils, Léo, formé à l'école française de la restauration ne peut trouver de travail sinon à bosser 35 heures plus une vingtaine d'heures de travail sup non rémunéré pour le smic.
Mais votre réponse n'est pas une réponse de programme politique, d'espérance sociale.
Tu veux dire que tu connais des immigrés qui ont les moyens de s'acheter un hôtel particulier à Neuilly, et qui préfèrent s'installer dans un quartier populaire ?
Non. Je veux dire qu'entre pauvres la guerre fait rage pour un bout de trottoir. mais cela sans doute vous échappe. Nonobstant le fait que je n'ai toujours pas de réponse de l'ordre d'un programme politique. La seule chose qui vous importe c'est d'éloigner l'habitante que je suis des quartiers pauvres de vos convictions confortables. Ce n'est pas une discussion, c'est un règlement de comptes. Cachez ce pauvre que je ne saurais voir. et là je m'énerve un peu. Si les gens 9 3 vous emm****, il faut le dire
@76 Enee Martine
Soutenir les sans papiers dans leurs revendications de régularisation et d'égalité des droits avec les autres salariés, ce n'est certainement pas favoriser la politique patronale de les mettre en concurrence sur les salaires et les conditions de travail (diviser pour régnier).
Quant à la fable de l'immigré qui vient voler le travail (et le pain) des français, c'est la "com" des racistes, des xénophobes et du FN. Ma "com" à moi,c'est depuis 40 ans la même: Français, immigrés, même patron, même combat !
@55 Descartes:
oui, les classes moyennes, qui peuvent se retrouver sur 1 certain mode de vie et de prise en compte des problème de la société, plus que sur des intérêts communs (que les diverses classes moyennes n'ont pas), d'où souvent du confusionnisme
mais il faut parfois faire l'effort de distinguer parmi les couleurs de l'arc-en-ciel; aller voir et complimenter Ségolène (mais pas de PACS signé à ce jour à ma connaissance ni même sans doute en discussion-ce qui nécessiterait 1 large débat démocratique à l'intérieur du PG sans phénomène de groupies) ce n'est pas la fin du monde si tu considères que la politique c'est (aussi) l'art du possible (Jean-Luc Mélenchon s'est peut-être rendu compte-4 ans après JPC- que la madone fouettarde sécuritaire Ségolène ça pouvait, dans certaines circonstances-restriction de rigueur, être moins pire qu'Aubry ou DSK.
Sur le fond je suis + critique sur l'appel de Libé, les déclarations de Cohn Bendit et appels de ce genre laissent 1 boulevard à Sarko pour qu'il se présente comme résistance au parti de l'étranger. Enfin n'oublie pas que Jean-Luc Mélenchon a longuement côtoyé Mitterrand et Jospin, qu'il leur doit 1 partie de sa carrière; et que ça déteint que ce soit l'idéologie de SOS racisme ou le fricotage élyséen avec Brice Lalonde et ses idées réactionaires antiproductivistes.
Jean-Luc Mélenchon est il capable de se débarrasser de ses parents idéologiques?
@ Martine # 75
Mais votre réponse n'est pas une réponse de programme politique, d'espérance sociale.
Je n’ai pas les compétences pour pouvoir proposer une réponse susceptible d'être actée dans un programme politique, mais je veux bien essayer de donner une piste de réflexion.
Houcine travaille 70 heures/semaine, si on le régularise et qu'on lui fait signer un contrat de travail, il ne travaille plus que 35 heures et il libère 35 heures pour l'embauche de Léo.
Léo et Houcine ne sont plus concurents et ne sont plus contraints de brader leur force de travail, ils deviennent des compagnons de travail et peuvent adhérer à un syndicat pour défendre leurs intérêts communs de classe.
77 guillot
Soutenir les sans papiers dans leurs revendications de régularisation et d'égalité des droits avec les autres salariés, ce n'est certainement pas favoriser la politique patronale de les mettre en concurrence sur les salaires et les conditions de travail (diviser pour régner).
En sommes, un peu comme les Conti. Solidarité avec les travailleurs de Roumanie. et vive les 400 euros que leur patron leur a proposé pour aller travailler là-bas. L'Europe est bien un seul et même pays.
Quant à la fable de l'immigré qui vient voler le travail (et le pain) des français, c'est la "com" des racistes, des xénophobes et du FN. Ma "com" à moi,c'est depuis 40 ans la même: Français, immigrés, même patron, même combat
C'est aussi ma com à moi. Ce qui ne présage en rien de la vie de quartier, après. lorsque les gamins préfèrent casser la gueule au blanc plutôt que d'apprendre à l'école, la rue leur fournissant un avenir bien plus chatoyant, en plein dans le capital, dis- donc... et que je te consomme de la marque à en crever, grâce au trafic de came.
@ Enée martine
Non
Donc tu comprends bien que les immigrés qui vivent dans ton quartier, c'est aussi parce qu'ils n'ont pas forcément le choix.
Maintenant je comprends très bien que quand on débarque sans rien dans un pays qu'on ne connait pas, parfois sans maîtriser la langue, on peut avoir tendance à se regrouper avec des gens qui partagent sa langue et sa culture.
J'ai observé ce phénomène en Espagne, j'ai vu beaucoup de jeunes Français qui se fréquentaient qu'entre eux alors qu'ils étaient dans des conditions très confortables.
J'ai aussi vu le jeune Anelka s'installer à Madrid dans une maison avec tennis dans un quartier huppé peu fréquenté par les travailleurs immigrés.
Par contre, tu ne trouveras aucun propriétaire d'hôtel particulier à Neuilly qui veut venir habité dans un quartier populaire, ils préfèrent rester entre eux, dans leur "communauté" de riches qui fréquentent les mêmes premiers cercles de l'UMP, clubs de chasse ou de polo...
Le "communautarisme" c'est l'arbre qui cache la forêt de la ségrégation sociale.
La politique de l'immigration actuelle soutient surtout le patronat qui profite ainsi d'une main-d'oeuvre malléable. Mon ami Houcine, tunisien sans-papiers, travaille ainsi plus de 70 heures dans les cuisines d'un restaurant pour fort peu d'argent.
Et bien je soutiens les sans-papiers comme ton ami Houcine, j'espère qu'il pourra avoir des papiers, bénéficier d'un salaire correct, d'une couverture sociale et de tout ce dont il a besoin pour vivre dignement..
Pas toi ?
argeles39
Je n’ai pas les compétences pour pouvoir proposer une réponse susceptible d'être actée dans un programme politique, mais je veux bien essayer de donner une piste de réflexion.
Houcine travaille 70 heures/semaine, si on le régularise et qu'on lui fait signer un contrat de travail, il ne travaille plus que 35 heures et il libère 35 heures pour l'embauche de Léo.
Léo et Houcine ne sont plus concurents et ne sont plus contraints de brader leur force de travail, ils deviennent des compagnons de travail et peuvent adhérer à un syndicat pour défendre leurs intérêts communs de classe.
C'est enfin une réponse. Mais ce n'est pas tout à fait vrai, cher vous. Houcine, mon ami, est trop content de pouvoir travailler ici. Papier ou pas. Il ne libère pas 35 heures pour l'embauche de Léo. Il travaille comme une brute pour tout envoyer au pays, quitte à habiter ici dans des conditions déplorables. Il ne construit pas sa vie ici. Il bosse pour là-bas. Et sa famille, restée au pays, lui réclame, au nom du grand frère, tout de ses émoluments. Houcine ici est plus pauvre que tous.
@duroux 52
Je ne pense pas que Mélenchon ait dit "ne faites rien le 23, je m'occupe de tout". Il est, à mon avis, dans son rôle de responsable politique, à chercher une issue à une situation bloquée. En essayant de rallier l'opinion publique à la tenue d'un référundum, il permet de faire prendre conscience à tous l'illegitimité de cette réforme. Si ce référundum ne peut pas avoir lieu, comme tu le soutiens, ca aura au moins le mérite de mettre en lumière les propositions du front de gauche. Celà n'empêche pas les manifestations, bien au contraire, celà les légitime encore plus. C'est bien parce qu'il existe un gouvernement autiste, que l'on est dans la rue. Ce qui est demandé dans la rue c'est le retrait de cette réforme, ce qui est demandé par jean-luc Mélenchon, c'est un référundum pour le retrait. Ce sont 2 voies différentes qui poursuivent un même but. Il n'y a donc pas diversion, ni dispersion d'énergie, mais multiciplicité des moyens pour faire céder le gouvernement. Je suis pour le retrait de cette réforme, je soutiens donc les manifestations et la tenue d'un référundum.
Jissé
Donc tu comprends bien que les immigrés qui vivent dans ton quartier, c'est aussi parce qu'ils n'ont pas forcément le choix.
Maintenant je comprends très bien que quand on débarque sans rien dans un pays qu'on ne connait pas, parfois sans maîtriser la langue, on peut avoir tendance à se regrouper avec des gens qui partagent sa langue et sa culture.
Merci à vous de me répondre sans m'agresser. Bien sûr que, lorsqu'on débarque, l'on a tendance à se regrouper. cela me semble le minimun. Maintenant, chaque ethnie, ou groupe différent, arrive avec ses propres valeurs. Qui ne sont pas obligatoirement celles de la république.
Maintenant, l'on pourrait se poser la question du devenir de ses populations et de leur articulations avec celle de la république. Lorsque mes enfants étaient petits, au square, il me fallait déjà expliquer que non : on ne lançait pas du sable dans les yeux des autres enfants. Non, tout n'était pas possible aux petits. déjà, je confrontais mes valeurs à celles des autres.
Aussi, derrière celle qui consiste à se battre pour les sans-papiers, il nous faut considérer leur intégration ici. et savoir quelles sont les valeurs à transmettre. Si t'en est qu'on le puisse. Parce que ce que m'expliquait ce papa, celui des enfants qui lançaient du sable, c'est qu'ils ont droit de tout faire. En France, ce que nous enseignons à nos enfants, c'est qu'il n'y a pas d'agression possible.
Or, ce que je sais d'ici, c'est que la violence est supérieure, en terme de valeur de culture de rue. Alors, quid de nos valeurs pacifistes?
Je voudrais juste rappeler, que moi non plus je n'ai pas forcément le choix d'habiter ici. Sauf à croire que les souchiens peuvent toujours se regrouper sur Neuilly. Idéologie anglo-saxonne, quand tu nous tiens... C'est pire que cela pour ceux qui prône la mixité. c'est de croire que ce qui n'échappent pas à la banlieue sont des losers.
La gauche, pour moi, est un aimant idéologique très fort. surtout Mélenchon, je dois bien l'avouer. Encore faut-il que le Front de gauche prenne en considération mon quotidien. Encore faut-il qu'il puisse me donner des réponses, une analyse, un programme qui ne soit pas que le succédané de celui de la gauche morale de ces trente dernières années et de ses faillites. Mélenchon est très septique sur l'Europe, cette droite décomplexée. Cette europe pour laquelle j'ai pourtant vôté au nom du "non à la guerre", celle qui s'est baignée dans le sang de mes aieux. Alors pour eux. Mélenchon a raison. Les "belles" idées, en cette décennie, $s'arrêtent là où les dirigeants du capital entendent les enfermer. Maintenant, si l'on veut continuer à créer des idées, des idées et non pas des réponses non-A à toutes les suggestions de Sarkozy, il nous faut avoir le courage de l'analyse.
Référendum et manifs de rue pas contradictoires mais complémentaires.
D'accord avec Vas Jean-Philippe
Effectivement demander un référendum n'empêche pas les manifestations dans la rue, et au contraire les justifie et les légitimise face au refus du pouvoir de poser la question démocratiquement.
Accessoirement cette demande, qui effectivement ne peut pas aboutir puisque les décrets d'application du droit à référendum n'ont jamais été publiés, mettra également en évidence le côté attrappe-gogos de la dernière réforme des institutions.
Et le fait que seules les dispositions restrictives ou celles qui arrangent le pouvoir ont été transposées dans le droit réel.
@ Jean Jacques - 58
Visite de Jean-Luc Mélenchon à S.Royal :
et au diable les querelles de chapelles !
Ce n'est pas une question de chapelles, mais d'idées.
Si l'on veut construire une alternative viable, un minimum de cohérence dans les idées et les positions s'impose...
Il ne sortira jamais rien de bon d'un grand fatras idéologique, même sous prétexte d'"unité".
Désolé mais moi je serais moins poli avec Martine.
D’abord arrêtez avec cette façon détestable d'utiliser le fait que vous habitez un quartier populaire (perso j'ai un doute) et de vous placer d’emblée d’une posture de donneuse de leçon de celle qui subit qui sait et qui explique à ceux qui ne peuvent pas savoir:" La seule chose qui vous importe c'est d'éloigner l'habitante que je suis des quartiers pauvres de vos convictions confortables…Cachez ce pauvre que je ne saurais voir. et là je m'énerve un peu. Si les gens 9 3 vous emm****, il faut le dire."
La seule chose que je sais avec certitude de vous c’est que vous écrivez très bien ce qui ne vous place pas à priori tout en bas de l’échelle sociale, à moins d’être une intello précaire.
Ensuite, ce dont vous avez besoin ce n’est pas d’un programme mais d’abandonner vos préjugés sur les immigrés.
Ceci est évidemment faux : « Parce que ce que m'expliquait ce papa, celui des enfants qui lançaient du sable, c'est qu'ils ont droit de tout faire. En France, ce que nous enseignons à nos enfants, c'est qu'il n'y a pas d'agression possible. « Votre personnage est soit inventé soit un original. Tous ceux qui ont étudié un tant soit peu la question savent que cette conception de l’éducation est celle d’une partie des classes moyennes. Comment peut on dire une connerie pareille et espérer être crédible ?
Il suffit de connaitre un tout petit peu l’immigration maghrébine et subsaharienne pour savoir que les conceptions en terme d’éducation sont souvent très strictes pour les immigrés prolos et que certains en viennent même quand leurs enfants dérapent à les ramener de force au bled (le plus souvent ce n'est qu'une menace) où là ils seront plus contrôlés qu’en France dans une société justement qu’ils jugent plus permissive. Selon vous quels sont les enfants qui prennent des raclés chez eux régulièrement parce qu’ils ont des mauvaises notes ou qu’ils font des conneries ? Ceux de classes moyennes plutôt blancs ou les enfants de primo arrivants ?
Quant à ce paragraphe « lorsque les gamins préfèrent casser la gueule au blanc plutôt que d'apprendre à l'école, la rue leur fournissant un avenir bien plus chatoyant, en plein dans le capital, dis- donc... et que je te consomme de la marque à en crever, grâce au trafic de came. », c’est encore plus navrant de préjugés. Vous êtes sûr de vivre dans un quartier popu ? Vous ne vous nourrissez pas plutôt des discours d’une droite raciste, de tf1 ou du gros beaufs du comptoir du coin ? Les trafiquants qui réussissent si on peut dire, il y en a très peu. La plupart, les petits revendeurs, les guetteurs, ça leur fait à peine de l’argent de poche..Et quant aux vêtements de marque, il vous est arrivé d’aller aux puces ?
Au fait, il vous est déjà arrivé de vous demander pourquoi les quartiers popus du Paris du 19ème siècle peuplés de gaulois bien de chez nous imprégnés des valeurs de la république comme vous dites étaient si mal famés ?
Jean-Luc Mélenchon à l'émission Dimanche+:
http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid3354-dimanche.html?vid=378136
Les élucubrations de Martine qui peut si facilement se cacher derrière les valeurs de la République pour pouvoir apparaitre malgré tout comme progressiste me rappellent pourquoi je suis si méfiant par rapport à ce discours républicain qui imprègne une certaine gauche.
Pour moi, il sert trop souvent (pas toujours heureusement) de cheval de troie aux valeurs réactionnaires et affaiblit la gauche face aux offensives racistes de Sarkozy.
Non je ne suis pas républicain. Je suis internationaliste et antiraciste. Et je ne me trompe pas d'adversaires. Mes adversaires ce ne sont pas les immigrés primo-arrivants qui subissent comme moi (et même plus que moi) la dure loi de la concurrence sur le marché du travail, ce sont les patrons qui les utilisent comme de la chair à canon, ce sont les hommes politiques qui les utilisent comme des boucs émissaires.
Je précise que je ne fais pas d'amalgame. Je sais faire la différence entre le républicanisme de Mélenchon et celui de Martine et si l'un me parait tout à fait respectable en dépit de certains désaccords, l'autre celui de Martine est réactionnaire.
@83 vaz jean philippe,
"Je ne pense pas que Mélenchon ait dit "ne faites rien le 23, je m'occupe de tout". Il est, à mon avis, dans son rôle de responsable politique, à chercher une issue à une situation bloquée"
Et pourtant, en écoutant Jean-Luc Mélenchon toute à l'heure sur Canal +, son discours n'encourageait pas a être greviste ! Ses propos: " faire grève, cela coûte, et c'est fatiguant"! Dire cela à quelques jours d'une journée de mobilisation cruciale, celle du 23, quelle maladresse ! Ainsi, il n'a pas trouvé d'autres arguments pour défendre sa proposition d'une sortie par le haut, celle d'un référendum ? Et tout cela pour expliquer ques "les politiques ne doivent pas rester les bras croisés" pendant que les syndicalistes "qui sont dans une situation difficile", gardent toute la confiance des politiques pour agir sur leur terrain propore (notamment sur leurs choix des formes'actions)
@ennee martine
"En sommes, un peu comme les Conti. Solidarité avec les travailleurs de Roumanie. et vive les 400 euros que leur patron leur a proposé pour aller travailler là-bas. L'Europe est bien un seul et même pays. "
Nous savons pourquoi des patrons délocalisent dans les pays à faible cout salariaux, comme dans l'automobile et chez ses fournisseurs. Si j'ai voté non au TCE en 2005, c'est contre l'Europe du Capital mais certainement pas contre une Europe solidaire, fédérale, sociale. Lutter pour un smic européen dans chaque branche (cela existe déjà chez les marins), de services publics européens, d'un droit du travail européen intégrant les meilleurs acquis sociaux etc.. (sans oublier les droits des femmes,notamment pour les femmes polonaises ou portugaises), c'est en effet plus difficile, mais c"est la seule solution pour extirper les courants populistes d'extrême droite qui dresse les peuples les uns contre les autres et divisent les salariés face aux patrons.
@le prolo 88
Jean-luc Mélenchon en allant voir Ségolène ne va pas faire serment d'allégeance au Ps, il va simplement rencontrer quelqu'un qui peut permettre de faire avancer l'idée d'un référundum. N'est-il pas cohérent d'essayer d'unir des forces pour obtenir un résultat? Essayons de dépasser le monde de l'image et concentrons nous sur les faits. Ne nous transformons pas en commentateurs formatés, adeptes du racourci et des apparences. On gagnera en confiance, non pas aveugle, mais éclairée par notre raison.
amitiés
Cher Langue rouge
D’abord arrêtez avec cette façon détestable d'utiliser le fait que vous habitez un quartier populaire (perso j'ai un doute) et de vous placer d’emblée d’une posture de donneuse de leçon de celle qui subit qui sait et qui explique à ceux qui ne peuvent pas savoir:"
Je ne me place pas en donneuse de leçon. Je parle comme une personne qui habite le 93 depuis fort longtemps et qui témoigne. Maintenant, mon témoignage n'engage que moi, c'est une évidence.
La seule chose que je sais avec certitude de vous c’est que vous écrivez très bien ce qui ne vous place pas à priori tout en bas de l’échelle sociale, à moins d’être une intello précaire.
Je ne comprends pas en quoi le fait que j'écrive correctement le français, enfin à peu près, disqualifie mon témoignage...
Il suffit de connaitre un tout petit peu l’immigration maghrébine et subsaharienne pour savoir que les conceptions en terme d’éducation sont souvent très strictes pour les immigrés prolos et que certains en viennent même quand leurs enfants dérapent à les ramener de force au bled (le plus souvent ce n'est qu'une menace) où là ils seront plus contrôlés qu’en France dans une société justement qu’ils jugent plus permissive.
Il suffit effectivement que votre témoignage de vie, pas ce que vous lisez ou apprenez, reflète cette réalité. Qui n'est pas celle de mon quartier, mais à chacun le sien.
Vous êtes sûr de vivre dans un quartier popu ? Vous ne vous nourrissez pas plutôt des discours d’une droite raciste, de tf1 ou du gros beaufs du comptoir du coin ?
Puisque d'emblée, au prétexte que je maîtrise la langue de voltaire vous supposez que mes analyses sortent tout droit de tf1, gros beaufe que je suis, nous ne parlerons pas des souffrances du non-vivre ensemble. Il vaut mieux ne pas voir, ne pas sentir et continuer à nourrir l'extrême droite.
Bien à vous. Dormez tranquille et surtout, jamais surtout, ne vous posez la question du rôle de la sociale démocratie allemande dans les années 30. Vous risqueriez de faire des cauchemars
Cher Guillot,
Nous savons pourquoi des patrons délocalisent dans les pays à faible cout salariaux, comme dans l'automobile et chez ses fournisseurs. Si j'ai voté non au TCE en 2005, c'est contre l'Europe du Capital mais certainement pas contre une Europe solidaire, fédérale, sociale. Lutter pour un smic européen dans chaque branche (cela existe déjà chez les marins), de services publics européens, d'un droit du travail européen intégrant les meilleurs acquis sociaux etc.. (sans oublier les droits des femmes,notamment pour les femmes polonaises ou portugaises), c'est en effet plus difficile, mais c"est la seule solution pour extirper les courants populistes d'extrême droite qui dresse les peuples les uns contre les autres et divisent les salariés face aux patrons.
Oui, mais comment? Lorsque l'on voit l'exact non pouvoir du parlement, hormis pour des virgules, et la suprématie de la commission européenne qui ne prône que le libéralisme le plus déchaîné. Comment rester maître de son destin lorsque les instances de décisions s'éloignent?
Comment alors ne pas voir l'humiliation des Conti, lorsqu'ils reçurent leur lettre de "non-licenciement" puisque cette proposition d'emploi valait reclassement?
@ 92 guillot
"Je ne pense pas que Mélenchon ait dit "ne faites rien le 23, je m'occupe de tout". Il est, à mon avis, dans son rôle de responsable politique, à chercher une issue à une situation bloquée"
Et pourtant, en écoutant Jean-Luc Mélenchon toute à l'heure sur Canal +, son discours n'encourageait pas a être greviste ! Ses propos: " faire grève, cela coûte, et c'est fatiguant" ! Dire cela à quelques jours d'une journée de mobilisation cruciale, celle du 23, quelle maladresse ! Ainsi, il n'a pas trouvé d'autres arguments pour défendre sa proposition d'une sortie par le haut, celle d'un référendum ?
Ce que Jean-Luc se tue à expliquer, c'est que le gouvernement aurait pu éviter cette pagaille en proposant le référendum qu'il a lui-même fait voter un certain 4 février 2008...
A la fête de l'Huma, il a dit "on sera là le 23, et après le 23, le 24... et ainsi de suite !"
C'est la seule chose qui importe.
Fin de semaine chargée oui mais bravo encore une fois et je suis sûre que nombre de personnes auront été touchées également en écoutant France Inter à 11h. Le propos était sérieux et le ton léger, avec des opportunités
d'identifications, par ex. vous dites, si je me souviens "quand on fait confiance à un enfant il devient intelligent". De mon côté j'ai compris mon métier en le faisant, lorsque Nordine, 5 ans, m'a répondu une phrase inouïe "Si tu me crois alors je me crois!" Cette parole inaugurale a illuminé mon métier.
Comme je m'interroge sur la manière de militer que pourrait servir mon savoir faire, je suis confortée par votre discours Jean-Luc Mélenchon dans l'idée qu'il importe d'être à l'écoute, de penser que l'interlocuteur a besoin d'être reconnu, qualifié, apprécié, besoin "de contact, de bienveillance" même et surtout quand il est loin, ainsi la confiance et l'espoir se transmettent.
Gilbert Duroux, @70
je sentais bien quelque chose de douteux, et qui n'avait rien à voir avec la généreuse proposition de départ...
et, je ne signerai pas...
d'ailleurs, je n'aime pas le marketing...quand c'est trop,c'est trop...
Ce sont les actes du quotidien qui comptent, et pas le show-biz
@Guillot 92
Quand Mélenchon dit "faire grêve, c'est fatiguant et ca coûte cher", ment-il? Il énonce une vérité qui cloue le bec à tous ceux qui pensent qu'un gréviste n'est qu'un fainéant qui n'a pour seul objectif que de faire chier les autres. Dire que les syndicats sont dans une position difficile, autre vérité, souligne les difficultés à trouver la bonne forme, la bonne date pour que les mobilisations soient efficaces. Ce n'est pas en niant les difficultés que l'on mobilise, c'est en appelant à la responsabilité de chacun, sur tous les fronts. Si tout celà te démobilises, c'est vraiment dommage, mais j'espère que d'autres auront la même lecture que moi. Quoiqu'il en soit je serais le 23 dans la rue et essaierais de ramener un maximum de monde. Et je soutiendrais Mélenchon et tout autre, quel qu'il soit, pour un référundum.
"Journées du patrimoine, Grands Hommes à l'honneur"... et voilà qu'apparaît sur l'écran tivi de Canal +:
Jean-Luc Mélenchon en chair et en paroles, après un passage sur France Inter, eh bien, voilà tout vient pour qui sait attendre.
...et il méritait bien cet honneur redonnant à la politique des lettres de noblesse, au sens de qualité!