17sept 10

Je vais chez Ségolene samedi et à SOS dimanche

Ma fin de semaine, bien pleine

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M on samedi dimanche est bien chargé compte tenu de la tenue du Conseil national du Parti de Gauche à Bagnolet. Je vais pourtant aller et venir entre les manifestations politiques. Je commence par ce qui va vous surprendre le plus. J’ai répondu positivement à une invitation de Ségolène Royal pour participer samedi à 15h30 à un débat dans sa « Fête de la Fraternité », organisée à Arcueil. Vous savez que j’ai le temps, puisque je ne suis pas invité chez Benoit Hamon. Non, je plaisante.  Ma participation est justifiée par le thème et un but. Au lieu de faire le énième meeting plus ou moins unitaire alors que les syndicats et les parlementaires font en réalité tout le travail, je suis partisan de ce que les partis politiques assurent leur rôle et proposent, en plus de leur appui au mouvement social une issue politique démocratique. Depuis le début de la mobilisation je pense et dis que le mot d’ordre du retrait de la réforme doit être prolongé par un outil d’action démocratique. Vous avez lu ce que j’ai écrit ici à plusieurs reprises sur la nécessité d’un référendum. Evidemment, pour qu’il y ait un référendum, il faut d’abord que le projet ait été retiré. C’est le même épisode. Mais maintenant que l’Assemblée Nationale a voté c’est encore plus vrai. Ségolène Royal défend la même idée depuis des semaines et elle l’a rappelé à l’émission de France 2.  Nous faisons front ensemble pour que cette idée avance. Je sais qu’à gauche, d’autres y pensent aussi j’en suis sur des initiatives pourraient avoir lieu. Je m’y joindrai aussi, si on me le propose. L’idée est largement développée cette semaine par le journal « Politis ». C’est pourquoi Denis Sieffert le directeur de sa rédaction lui aussi sera chez Ségolène Royal pour cette table ronde intitulée "Respect du peuple : un référendum sur les retraites !" Je suis informé de ce que deux responsables syndicaux de Poitou-Charentes seront également présents à ce débat sous la présidence de Delphine Batho.

 Et le lendemain dimanche,  comme je suis signataire, avec tous mes camarades du Parti de gauche, de l'appel "Touche pas à ma nation" lancé par SOS Racisme et le journal « Libération » qui en a assez curieusement rectifié la liste des signataires, j’interviendrai, à partir de 18 heures, au meeting-concert organisé au Théâtre du Chatelet, en compagnie d'autres « personnalités du monde politique, artistique et associatif ».

Petite panique à bord du yacht présidentiel. En témoigne ce propos de Nicolas Sarkozy rapporté par le « Canard Enchaîné » : "Nous entrons dans une phase décisive. C'est un quitte ou double. Si l'on ne sort pas trop amochés de cette rentrée sociale, on sera en situation de l'emporter en 2012". "Il faut à tout prix éviter une mobilisation des jeunes. Pour un gouvernement, il n'y a pas pire qu'une jonction social-éducation. Je ne parle pas des profs qui font grève dès leur retour de vacances, mais des lycéens et des étudiants. Il faut les surveiller comme le lait sur le feu." Hé ! Hé ! Avec ce que j’ai entendu dire par Jean Baptiste Prévost au meeting de Toulouse, je crois bien que le lait est déjà sur le feu et déjà bien bouillant. En effet les étudiants savent compter et raisonner. Le report de l’âge de départ va bloquer toutes les hiérarchies professionnelles, et geler des centaines de milliers d’emplois. Autant de moins pour l’élite en formation. Et autant de chômage de plus. Et autant d’années de travail supplémentaires pour les étudiants qui doivent ajouter quarante deux ans à leur âge de sortie d’études, pour avoir accès à la retraite. Quand on se souvient de la façon avec laquelle ont été traités les doctorants jusqu'à ce jour, on a idée de la stupidité d’une politique qui dissuade autant d’améliorer le niveau de formation des générations montantes !

La réunion du Conseil européen du jeudi 16 Septembre 2010, a été plus riches que nous ne l’avons appris par les grands médias fascinés par l'échange "musclé et viril" de Messieurs Sarkozy et Barroso à propos des expulsions de Roms. Les conclusions de ce Conseil n'ont pourtant rien à voir avec la question des Roms. Qu'y trouve-t-on? D’abord une émouvante ode à la mondialisation et aux politiques sécuritaires de l'UE "première puissance commerciale du monde" capable de "partager les responsabilités pour une sécurité globale" face à la crise. Mais oui ! A l'heure où les peuples européens souffrent le plus de la crise et se faire seriner avec la «menace terroriste croissante », ça ne manque pas de sel! Ensuite nous trouvons une belle célébration du Traité de Lisbonne "qui va permettre à l'Europe de prendre tout son poids sur la scène internationale". Mais comment? Peut-être grâce au triumvirat qui "représente" l'UE, les ébouriffants Barroso, Van Rompuy et lady Ashton ? Non: "par la sécurisation des étapes nous menant à des accords de libre échange avec nos principaux partenaires" et par la "maximisation des bénéfices potentiels du partenariat transatlantique". Coucou, revoilà le grand marché transatlantique (GMT) dont il est impossible de parler en France. Et pourtant ! Mazette ! Ce partenariat est intronisé "cœur du système international", rien que ça! Enfin le conseil, ami de l’argent et de ceux qui le possède achève sa prose par une grande révérence au système européen de surveillance financière. Crèvent les travailleurs ! Ils ne sont pas le sujet de la pièce en cours. Car les principaux objectifs du magnifique système européen de surveillance financière sont bien loin d’eux. Il s’agit pour lui de protéger les investisseurs, les épargnants et les assurés et d’assurer « l’intégrité, l’efficience et le bon fonctionnement » des marchés financiers. Fermez le ban. Voila pourquoi la madame Viviane Reeding, commissaire à je ne sais quoi qui nuit aux gens, peut se permettre de faire des grosses remarques à Sarkozy alors qu’elle représente un état voyou de la finance et des banques. Le Luxembourg !, Un pays irréel, montré du doigt même par le G 20 pendant quelques heures, avant que les maîtres chanteurs aient sans doute fait taire tout ceux qui ont des comptes offshores au Luxembourg repeint aussi sec en Etat vertueux ! 

Trois déclarations sont annexées aux conclusions du Conseil Européen. Trois merveilles. L'une concerne la politique extérieure de l'Union. Elle  soutient le principe d’une voix unique de l'Union au niveau international. Pas moi. Elle demande la mise en place rapide du Service Européen d'Action Extérieur qui remet tout le pouvoir de nomination et d'application de la représentation diplomatique entre les mains de Mme Ashton. Cet enterrement de notre indépendance internationale et de nos moyens diplomatiques dans les mains d’un pur suppôt des américains me révulse. Une autre déclaration annonce une aide humanitaire pour le Pakistan. Dans ce document le Conseil glisse subrepticement la nécessité pour le Pakistan de mettre en place des politiques commerciales ambitieuses  et conformes aux règles de l'OMC. Ceux qui ne comprennent pas du premier coup apprennent quelques lignes plus loin que le conseil affirme sa volonté de mettre en place des mesures libre-échangistes plus poussées entre l'UE et le Pakistan. Pour une fois pas de prêchi prêcha sur la démocratie et les droits de l’homme. Cet article là est réservé à Cuba et à la Chine et ne saurait être appliqué au modèle démocratique qu’est le Pakistan. La dernière résolution porte sur le processus de paix au Proche Orient. Le Conseil réitère sa volonté de voir à terme deux Etats viables. Ca ne mange pas de pain. Elle demande à ce que la Palestine soit un Etat démocratique. Evidemment. Bien sur on peut se demander ce que cela vient faire dans une déclaration sur la paix. Et pourquoi au passage les abus innombrables des ultras religieux hébreux dans la société et au gouvernement ne méritent pas le moindre mouvement de sourcil de madame Viviane Reeding championne des indignations sélectives. Ce beau document enfin renvoie les deux Etats dos à dos en demandant qu'ils "s'abstiennent d'actions qui pourraient affecter gravement le processus de paix". Sans un mot explicite pour demander la levée du blocus de Gaza et comme si les palestiniens étaient en train de coloniser Jérusalem ouest. En Israël l’opposition des artistes et créateurs à la colonisation illégale est mille fois plus courageuse que le ramassis des eurocrates qui écrivent ces documents. Heureusement personne ne les lit. Pas mêmes ceux qui les signent. Ils ne coutent qu’à ceux qui les payent.  

Bouclier fiscal : on vient d’apprendre le montant des reversements. La honte ! Les chiffres définitifs donnés montrent un tableau qui met en, colère les gens normaux.  En 2009,  679 millions d'euros ont été rendus par l'Etat, pour  563 millions en 2008. 19.000 contribuables pleins aux as ont touché le chèque du père noël Sarkozy. Les réactions n’ont pas tardées. Voici ce qu’en dit l’AFP. « Le NPA et le Parti de gauche ont demandé vendredi la suppression du bouclier fiscal après la publication des montants restitués en 2009, le parti d'Olivier Besancenot le jugeant "scandaleux", celui de Jean-Luc Mélenchon "intolérable". "Ces privilèges fiscaux sont scandaleux alors que dans le même temps, la nécessité des économies budgétaires est déclamée sur tous les tons par le gouvernement Fillon pour justifier les suppressions de postes dans l'éducation, la destruction de la retraite à 60 ans", estime dans un communiqué le NPA pour qui le bouclier fiscal est "le symbole de l'injustice sociale". Dans un autre communiqué, Martine Billard, porte-parole du Parti de gauche, déplore que "les contribuables les plus riches se soient vus attribuer 91% des montants du bouclier fiscal" et que la ministre de l'Economie "Christine Lagarde continue de trouver juste que 1.169 familles se voient restituer 423 millions d'euros quand il s'agit du montant exact de la facture prise aux Français pour leurs dépenses de santé". "La justice ce n'est pas que les pauvres paient pour les rentiers" et "les députés du Parti de gauche déposeront un amendement de suppression du bouclier fiscal", affirme la députée, jugeant ces pratiques "intolérables".

Le site Médiapart m’a fait l’honneur d’un entretien la semaine passée, paru juste avant la Fête de L’Humanité. Je pense que le délai d’exclusivité est clos après une semaine, non ? Car le site et c’est bien normal est payant (zut, je ne me suis toujours pas abonné !). le travail de Stéphane Alliès, le journaliste qui m’a interrogé est assez vaste pour mériter une deuxième vie, certes  plus modeste, sur ce blog. Je publie donc le texte de notre échange.

Stéphane Alliès, Média part. « Après les manifestations du 7 septembre, on a le sentiment diffus que malgré une énorme mobilisation populaire, les lendemains sont ambigus. Les syndicats restent prudents et tous les partis de gauche se plient à leur agenda, quitte à freiner l’enthousiasme de la rue? »

D’abord, il faut se tenir à distance des « bêtes à chagrin ». On doit déjà se féliciter d’avoir réussi notre coup le 7 septembre. On a fait avancer la conscientisation du peuple français, pas seulement sociale, mais aussi politique ! Il est vrai qu’on a été incroyablement servis dans nos démonstrations par le feuilleton Woerth-Bettencourt, qui a duré tout l’été. Il y a quelque chose qui a cristallisé dans les esprits. Prenons déjà ça! Imaginez si on avait subi une défaite dans la rue, on ne serait même pas en train de se demander s’il faudrait en faire davantage. Ensuite, sur le front que nous occupons, tout le monde n’est pas au même niveau d’évaluation du rapport de force. Les syndicats sont dos au mur, ils ne peuvent pas se tromper. S’ils se trompent de date ou sur la capacité à mobiliser, le gouvernement prendra immédiatement l’avantage. Rappelez-vous la manifestation succédant aux européennes en juin 2008… Quand vous vous trompez sur ce front, vous le payez cher. Là, l’intersyndicale a jugé nécessaire de prendre deux semaines pour réussir le coup suivant. Moi, je ne sais pas sur quelles bases elle travaille, mais je pense que ce n’est pas raisonnable pour un parti politique de vouloir se substituer aux syndicats pour faire le cahier des revendications et dire les moyens à mettre en œuvre. C’est aux syndiqués, dans leur syndicat et leurs entreprises de dire ce qui est le mieux. Il y a dans l’air l’idée de grèves reconductibles, soit. Mais on n’a jamais vu dans ce pays de tels mouvements se déclencher autrement que depuis la base. Donc nous verrons. 

« Quant aux partis, quels qu’ils soient à gauche, on a presque le sentiment qu’ils sont davantage tournés vers 2012 que vers une réelle démarche unitaire… »

Quelle est notre conception aujourd’hui de notre participation à ce front social? On appelle tous à participer aux manifs, mais ce sont les syndicats qui sont aux premières lignes. Nos représentants mènent la bataille à l’Assemblée. Bon, c’est un front à tenir. Mais il y a une carence. Les partis de gauche ne font aucune proposition commune. Ni sur le fond du dossier, ni sur l’action à mener. De notre côté on a décidé de faire semblant d’être d’accord avec tout le monde. Ce n’est pas le cas avec le PS. En réalité, les durées de cotisations sont aussi importantes que celles de l’âge légal de départ à la retraite, puisqu’elles déterminent l’âge nécessaire pour partir à la retraite avec des pensions à taux plein. Or, l’inflexion du PS sème le doute, puisqu’il préconise un allongement de ces durées de cotisations. Déjà que Fillon se fait un malin plaisir de gifler l’opposition parlementaire et Jean-Marc Ayrault en rappelant que le PS n’a jamais abrogé les réformes précédentes…

Ce jeudi après-midi, le Nouveau Centre a soumis un amendement proposant un système de retraite par point, que les Verts ont voté et sur lequel les socialistes se sont abstenus, tout en l’approuvant. Donc il faut admettre que les syndicats n’ont pas la partie facile, car on ne peut pas vraiment dire qu’ils bénéficient d’un soutien sans faille de la gauche politique. De mon côté, je suis étonnée que personne n’ai retenu mon idée…

« En effet, alors que vous avez proposé dès mai dernier une mobilisation unitaire pour réclamer un référendum, personne ne vous a suivi (à part Ségolène Royal)? »

Cela permettait de laisser ouvert la forme de l’action politique. Soit on refaisait un référendum citoyen sur le modèle de celui organisé contre la privation de la Poste. Soit on, exigeait un référendum en bonne et due forme. La constitution le permet, mais  le décret d’application du référendum d’initiative populaire n’a toujours pas été publié. Cela permettait en outre de renvoyer Sarkozy à l’absence de légitimité démocratique de cette réforme. Il l’a reconnu lui-même en 2008 pour ne pas la faire, puisqu’elle n’était pas inscrite à son programme présidentiel. Contrairement à l’abaissement de la retraite de 65 à 60 ans en 1981, qui était une proposition phare du programme commun de Mitterrand. A mon sens, les partis politiques doivent proposer des débouchés civiques aux situations de crise. Je suis très déçu d’être resté seul sur cette idée, et je ne comprends pas pourquoi. Que les syndicats ne l’évoque pas, c’est normal, ce n’est pas dans la culture de la démocratie sociale française. Mais les partis?! Que proposent-ils alors, comme débouché unitaire? D’attendre 2012?

« N’est-ce pas le cas? A la réunion unitaire de Montreuil, mercredi soir, le président d’Attac vous a tous interpellé, en estimant que «2012 se gagnait maintenant»… »

Je suis d’accord avec lui. Si nous subissons un revers, il  va y avoir beaucoup de démoralisation, de démotivation. Et je trouve que les socialistes jouent la déprime. Ils sont dans une logique où ils interprètent les bons résultats de Dominique Strauss-Kahn dans les sondages comme une demande politique de centre droit. Alors qu’on nous avait annoncé que le PS tournait à gauche, et que certains reprochaient même à Martine Aubry de se «mélenchoniser», on est en train de les voir tout d’un coup tourner. Et prendre le cours exactement inverse. L’interview de Fabius dans Le Monde juste avant La Rochelle, avec ses «longs efforts financiers» nécessaires. François Hollande est de plus en plus dur dans la modération, si j’ose dire. Et tout le monde a remarqué que malgré l’attente maximale autour du discours d’Aubry à La Rochelle, elle a été assez évanescente sur les thèmes sociaux. Par contre elle a salué l’action du premier ministre grec, qui est le zélé metteur en œuvre des mesures d’austérité imposé par le président du FMI, lui aussi socialiste.

En réalité, les socialistes pensent qu’on ne peut pas affronter le pouvoir de la finance. Ce n’est en fait que la continuité des sornettes sur la «mondialisation heureuse» et «l’Europe qui nous protège». Au final, c’est l’idée que le temps des solidarités sociales est fini. Nous serions dans celui des «responsabilités individuelles» matinées de compassion pour autrui. C’est le « care » de Martine Aubry. Je crois que c’est ça que le PS a dans la tête.

« Cela ouvre-t-il un espace pour «l’autre gauche»? »

La droitisation du PS n’est jamais une bonne chose. Nous, on reste dans une posture difficile, tant que nous ne parviendrons pas à être crédibles aux yeux de la majorité des travailleurs. Mais ce sont les événements qui commandent, et il faut pouvoir apporter à des citoyens en quête de sens l’image de gens qui savons où nous allons, tout en apportant aussi quelque chose de ferme à laquelle les électeurs de gauche peuvent s’accrocher. C’est aussi pour cela que j’assume volonté une fonction tribunicienne, qui a parfois aussi des inconvénients.

Il y a un risque dans la situation actuelle, c’est que le front social et syndical soit miné de l’intérieur par une coupure entre une aile qui se radicaliserait, excédée par ce qu’elle juge être des atermoiements, et une autre aile qui dirait «Attention, il ne faut pas aller trop vite, car c’est trop dangereux, on n’a pas les moyens». Je trouve que la position de Bernard Thibault colle bien au besoin du moment, puisqu’il garde le souci de faire en sorte que tout le monde reste groupé, en tenant compte de la difficulté du syndicalisme de terrain dans les entreprises françaises. 

« Mais cela ouvre-t-il un espace politique, pour «l’autre gauche»? »

Sur le plan politique, c’est l’inverse du front social qui doit se produire. Surtout pas de confusion! Si on n’est pas clair, alors là on dégoûte tout le monde! Ce n’est pas pour rien que je prends le risque de relever le double jeu des socialistes. Je veux que ceux qui m’écoutent sachent que j’ai vu. Je ne me fais pas duper, mais je choisis l’unité pour ne pas leur donner les moyens d’aller au bout de leur logique. Sinon ils pourraient croire que je suis complice, mais ce n’est certainement pas le cas.

« A la Fête de l’Humanité, le Parti de gauche organise un débat de trois heures sur le «modèle limousin», où PCF, PG et NPA s’étaient alliés aux régionales, obtenant 20% des voix au second tour). Vous êtes au courant que le PCF et le NPA vous ont adressé une fin de non-recevoir. Vous vous rêviez trait d’union de l’autre gauche, mais vous ramez dans le désert… »

Pour moi, il n’y a rien d’autre à faire. J’essaie de tenir un cap, qui n’est pas évident, je le reconnais. Après chaque élection, je pense qu’on a fait la démonstration que l’unité permettait de progresser. Mais on recommence à zéro à chaque fois. Mais personne n’est capable de me montrer qu’une autre stratégie ne fonctionne mieux que celle-là. Dans le Limousin, il n’y a pas seulement les 20% aux régionales, on est aussi passé devant le PS dans deux cantonales, dont une gagné à la droite.

« Le contexte géographique est tout de même particulier dans cette région, une terre éminemment de gauche, imperdable à la droite, ce qui diminue l’effet de vote utile… »

Des endroits où l’on ne peut pas perdre dans tous les cas, on en a connu d’autres, qui sont finalement tombés à droite… Mais oui, c’est compliqué, ça peut prendre du temps pour que ça prenne ailleurs. Et il faut bien commencer quelque part! Pour le reste, on ne peut pas dire que l’autre gauche est sans cesse divisée ! Ce n’est pas vrai : il existe le Front de gauche ! C’est un acquis formidable.

« La Fête de l’Huma doit être l’occasion de lancer le «programme partagé» du Front de gauche. Cela signifierait-il qu’il ne serait plus seulement un cartel électoral? »

Je l’espère. A tous ceux qui nous reprochent de n’être qu’un cartel, je leur dit «venez, et faites en sorte que ce ne soit plus seulement que cela!» Prenons l’exemple des dernières régionales, où d’autres mouvements nous ont rejoint. Première exigence: changez de nom. Ça a été un bordel pas possible, et finalement l’appellation «Front de gauche» est resté, parce que sinon c’était inaudible… En même temps, on ne peut pas dire que nous ayons été particulièrement flambards. L’initiative du « front de gauche des économistes », lancé avant les européennes, n’a pas été suivie dans les autres secteurs. Moi, je propose que des Fronts de gauche de professionnels de santé, de l’éducation, et je ne sais quoi encore, se créent ! Que les gens se l’approprient. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Tout est à faire.

Enfin, il y a le programme. Et là je pense que pour créer une vraie dynamique, il faut montrer que nous sommes capables de gouverner. Il faut donc entrer dans une logique de la radicalité concrète. Au Parti de gauche, on a travaillé tout l’été, pour que l’on puisse ensuite discuter et écrire noir sur blanc ce qu’on va faire, et avec quelle méthode on va le faire. On a déjà rédigé 177 fiches, plus de 1.000 propositions. C’est une première contribution, qui ne touche pas tous les domaines, mais un point de départ. Tout se fera sur le terrain.

Après, moi, j’appelle à la création de Fronts de Gauche thématiques, afin d’éveiller une conscience populaire collective. Car il faut que les gens comprennent que si jamais nous gouvernons, ça va être rude, il y aura une sacrée confrontation avec ceux qui ne se laisseront pas prendre ce qu’ils ont. Moi, je voudrais quand même récupérer en une législature10 points de richesses que le Capital a pris au Travail ces dernières années. Ça représente tout de même 195 milliards d’euros! Il faudra aller les chercher, et il est peu probable qu’ils se laissent faire. En Amérique latine, là où ça s’est passé, ce fut assez chaud.

« On vous voit arriver… Vous allez nous parler de votre «révolution par les urnes» inspirée du modèle sudaméricain. Mais on ne peut pas dire que votre amour de la démocratie référendaire ait gagné beaucoup d’esprit dans le reste de la gauche… »

Désormais, on a décidé de l’appeler «la révolution citoyenne». De cette idée comme des autres, disons qu’il faut que ça infuse lentement, pour que ça diffuse largement ensuite. C’est clair que je voudrais que ça aille plus vite qu’actuellement. Mais regardez « la planification écologique ». Plus personne dans l’autre gauche n’est contre, et ça s’est fait finalement assez vite. La «révolution citoyenne», au début en Equateur, personne ne pensait que Correia allait la faire. Et il l’a fait. Et je pense que ça va prendre en France. Car cette idée que le but et la méthode sont la souveraineté populaire a tout pour être comprise et entrainer les gens. Et contrairement à d’autres révolutions, où les notions d’assemblée constituante et de restitution politique du pouvoir ont été absentes, on parle ici d’une révolution où le mot citoyen prendrait tout son sens. C’est quelque chose d’audible, de crédible. La crédibilité n’est pas un rabais de l’ambition.

« Les communistes ne semblent pas avoir abdiqué de vous laisser la place à la présidentielle. Après avoir évoqué Patrick Le Hyaric, Didier Le Reste, Gérard Aschiéri, voilà qu’ils mettent ce week-end en orbite le député André Chassaigne, comme prétendant à la présidentielle… »

C’est normal. A un moment donné j’ai été exaspéré, car on me reprochait de vouloir être candidat. A la question légitime des journalistes me demandant si je pourrais représenter le front de gauche, j’ai dit que je me sentais capable. Je croyais botter en touche. J’ai d’abord été accusé de m’autoproclamer ! Marie-George a desserré l’étau autour de moi en proposant l’idée d’autres candidatures possibles émanant du PCF. Tout cela est normal. Bien sûr qu’il n’y a pas qu’un candidat qui serait seul capable de nous représenter. Chacun devra faire valoir ce qu’il apporte à l’affaire. D’ailleurs, les propos de Pierre Laurent (dans Libération de jeudi) sont extrêmement réconfortants, car il dit se porter garant qu’il y aura de toute façon un atterrissage unitaire. Ce qui est fondamental. Et il dit qu’il n’exclut pas la mienne, et de manière aimable, pas «faute de mieux». Donc ce n’est pas si mal engagé que ça, même si ça peut encore complètement déraper.

« Vous pensez qu’il doit falloir trouver un candidat par consensus, au risque de se retrouver dans les impasses de la désignation d’un candidat unitaire de la gauche antilibérale en 2007? Pourquoi pas une primaire avec les militants du Front de gauche? »

Sous une forme ou un autre, il faudra évidemment faire voter les militants de nos partis. Il est exclu qu’il n’y ait pas de vote. Mais il ne faut pas non plus revivre la comédie de 2007. Les partis doivent prendre leurs responsabilités. Si on est incapable de proposer un nom, c’est un désastre. Soyons francs du collier, faisons une proposition et soumettons là au vote de nos adhérents. Une primaire, entre nous ce serait destructeur. On n’est pas si fort que ça. Regardez les socialistes dans quel état ça les met. Et puis qu’a-t-on à dire de très différent, Chassaigne, Le Hyaric et moi, par exemple? Sur tous les thèmes, on est d’accord. On va choisir entre celui qui a une moustache et celui qui vient du Midi? Il ne peut pas y avoir de querelles d’égo dans une gauche qui peut à tout moment être rayée de la carte. C’est ce qui s’est passé en Grèce ou en Italie. Il n’y a que Die Linke et le Front de gauche pour entretenir la petite flamme qui peut mettre le feu à la plaine. Encore faut-il la faire vivre.

« Vous êtes tricard à la gauche du PS, le courant de Benoît Hamon ayant décidé d’organiser à ses universités d’été un meeting unitaire avec Olivier Besancenot (NPA), Pierre Laurent (PCF), Jean-Vincent Placé (Verts), mais pas vous… »

C’est du niveau de la cour de récréation. J’ai voulu juste vérifier que nous étions officiellement invité, comme Gérard Filoche nous l’avait dit, pour pas qu’on me refasse le coup de l’année dernière, au même endroit, on avait dit que je n’était pas venu, parce que j’étais sectaire, etc. Ils invitent qui ils veulent, mais qu’ils me disent clairement que je ne  le suis pas. Après plusieurs textos et messages sur le répondeur, j’ai eu Benoît, Hamon qui aurait, dit-il, changé de portable. Il m’a dit qu’il «voulait voir ceux-là». C’est du jargon socialiste, une façon euphémisée de dire «on n’a pas envie de te voir». Je comprends ça. Et ça m’est égal…

« Vous ne craignez pas de devenir un repoussoir à la gauche de la gauche? »

Il n’y a qu’à voir dans les manifestations, je ne suis pas un repoussoir pour tout le monde. Il y a surtout dans cette histoire un paquet de mesquineries et de jalousies, et divisions mal recuites de la vie interne du PS. Je me suis juste débrouillé pour leur remettre cette inélégance sur les genoux.

Ça va bientôt faire deux ans que vous avez créé le Parti de gauche. Où en est-il, à un mois de son troisième congrès de fondation?

Faux c’est le deuxième. Il le faut. Le parti n’est pas terminé, les statuts n’ont pas encore été adoptés, nous n’avions pas encore officiellement voté d’éléments de programme, ni de manifeste. On me reproche de ne pas avoir tout bouclé en deux ans ce que d’autres partis mettent parfois dix ans à finaliser! On n’allait pas ficeler tout de suite un parti avec des gens qui ne se connaissaient même pas. On a rapidement été 4.000, puis 5.000, aujourd’hui 7.000. Je sais qu’on m’attribue des vertus d’organisation que je n’ai pas toujours, mais ce n’est pas l’armée non plus! Sans oublier les incidents de parcours. Car on a vu débarquer des fractions de sous-marins trotskystes, des candidats PS recalés voulant continuer à l’être, des grands blessés. On a eu régulièrement des incidents de parcours, parce que si on ne discutait pas la moindre virgule, ce ne serait  pas démocratique. Mais tout ça se règle de façon très simple. Pas besoin de se traiter de stalinien, quand on s’est juste trompé de parti. Ça te plaît pas, bon ben tant pis, au revoir! Moi je ne suis pas un fétichiste du parti, et je n’ai pas envie que le PG se fossilise avant l’heure, par des rites en acier trempé, des procédures tortueuses. Je ne suis pas un gauchiste, je le reconnais, et je reconnais que je pratique le régime de la bonne franquette, bien préférable à des tas de formalismes excessifs. Je privilégie l’action. Mais en même temps quel autre parti a produit autant d’idées et de documents au cours des deux dernières années. Lequel ?

« A l’heure où toutes les organisations politiques s’interrogent sur le renouvellement de la forme parti, la militance à la carte et Internet, vous privilégiez le parti à l’ancienne des années 1970… »

J’assume totalement. Cependant, le PG est certainement le parti qui fonctionne le plus par Internet, au point que nous sommes parfois bien totalement débordés par la situation, et que les consignes du parti passent plus vite par Facebook que par le canal interne. Qui a une télé internet, une blogosphère comme la notre ? Et je crois à ça, à la liberté, à l’autonomie.

A côté de ça, c’est vrai que chez nous c’est très militant à l’ancienne, les affiches, les tracts, les drapeaux, le porte à porte… Et puis on a réhabilité les commandos culturels. Il y a une chorale du PG, le théâtre militant, les crieurs dans le métro. Ok, je comprends ceux qui sont traumatisés par la forme parti, mais il y en a aussi qui ne le sont pas. Moi, j’ai passé les plus belles années de ma vie au PS des années 70. C’était gai, c’était vivant. On faisait confiance. J’étais devenu secrétaire adjoint de la section à laquelle je venais d’adhérer, qui était la plus grosse du département. Le PG c’est pareil. On avance et on voit. Le parti appartient à ceux qui font.

« Le PG, toute proportion gardée, c’est le PS avant qu’il ne soit un parti d’élus, en somme… »

Si vous voulez. Quand vous voyez les sections d’aujourd’hui. C’est un ramassis de petits bourgeois qui viennent faire carrière, où les jeunes sont tous assistants et collaborateurs d’élus, qui n’aspirent qu’à être candidats. Il n’y a aucune joie là-dedans. Ils ne militent pas, il gère un capital et un seul argument, un seul : le vote utile. Si on arrive à mettre une brèche là-dedans, ce machin s’effondrerait à 24h.

« On a le sentiment qu’il y a surtout un chef, et peu de démocratie interne… »

Mais on n’arrête pas de voter. Sur tous les textes, il y en a pour des jours  de débats. Au dernier congrès, 3.000 amendements… On vote sur tout. Encore une fois, grâce à Internet, tout le monde donne son avis, ses réflexions, et il n’y a plus qu’à piocher. Après, il peut y avoir un décalage entre mon temps médiatique et celui de la vie du parti. J’ai un rythme de dingue, là je reviens de Strasbourg, je sors de chez Europe 1, je vous vois. Et je n’ai consulté personne avant de parler. Pour que cela ne pose pas de problème, il faut qu’il y ait une grande cohérence idéologique en amont, pour que quand je m’exprime, je puisse résumer les réflexions de tous.

« On a quand même du mal à imaginer un Parti de gauche dont le président ne serait pas Jean-Luc Mélenchon… »

Pour l’instant, sans doute. Mais ça se fera. D’abord parce que la relève est prête, et qu’on a des militants qui sont arrivés à maturité. Je  ne suis pas éternel, je construis un outil. Mais je sais comment je veux le construire. Et ce ne sera pas un parti où la faiblesse des dirigeants fait qu’il n’y a plus de décisions possibles, seulement des rites gothiques coulés dans le bronze. On est présent, certes de façon très inégale, dans tous les départements et en Outre-Mer. Maintenant, il faut faire confiance à la vie et a l’autonomie des militants. Je pense qu’on a fini de manger notre pain noir dans notre gauche.

« Vous ne serez plus président du PG après 2012? »

Clairement oui. Il faut savoir passer la main. Vous savez, c’est une épreuve physique, cette vie-là. Et puis, comme j’ai créé une relation délibérément conflictuelle avec les journalistes, c’est le grand oral permanent. On essaie de me sécher à chaque question. C’est le jeu, si j’avais voulu qu’ils soient complaisants, je n’avais qu’à l’être. Et comme j’ai la langue qui pique, ils savent qu’ils peuvent me faire passer la ligne jaune parfois. Ça m’est déjà arrivé.

« N’y-a-t-il pas une contradiction entre cette croisade contre les «médias manipulés» et votre participation à l’émission de Michel Drucker, celui qui fait du vélo avec Sarkozy? Quand Besancenot l’avait fait, tout le monde l’accusait de donner dans le «pipolitique»… »

Le goût de la lumière, c’est quand même mieux que celui de l’ombre… Ce n’est pas le premier paradoxe dans ma vie. Je suis contre le bicamérisme, j’ai été sénateur presque 20 ans. Je suis au Parlement européen, et je ne crois pas au traité de Lisbonne. Cela dit, j’ai toujours été mieux traité par les « amuseurs », comme Ruquier ou Ardisson, qui m’ont toujours donné plus de temps pour exprimer mes idées que les journalistes politiques. Avec Drucker, le contact a été agréable. Il ne m’a pas tout de suite sauté à la gorge, comme d’autres le font continuellement. Eux ne se la pètent pas en politique, comme d’autres, qui sont pourtant ignorants comme des peignes sur le sujet.

Drucker, c’est 9 millions de personnes, pas forcément ceux à qui je parle d’habitude. Et je veux leur montrer qu’on peut aimer son pays et être profondément de gauche, sans avoir le couteau entre les dents ni manger des petits enfants comme me décrivent les laquais du social-libéralisme du genre du Nouvel Observateur. C’est vrai que j’ai eu des alertes de copains et de militants pour cette émission. On me dit : «fais attention». Je crois qu’ils ont peur que je devienne gentil. Mais je leur réponds: «Soyez tranquille, regardez bien mon cou, il n’y a pas de traces de laisse».


216 commentaires à “Ma fin de semaine, bien pleine”
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  1. jean ai marre dit :

    @ 192 bastille dit:

    "Je n’ai pas compris la partie de phrase suivante : « ces réformes sont tolérables que si elles sont des forces sociales. ».

    Merci pour ta réponse.
    Concernant la phrase, je voulais dire que : Il est normal que les politiques proposent des réformes, c'est leur job. Mais les réformes doivent aller dans les sens du social. Permettre aux citoyens d'avoir des avancées sociales.
    Dans ce cas les réformes sont tolérables, même si elles ne satisfassent pas le plus grand nombre.

    Elles deviennent intolérables lorsque elles sont désavouées par une majorité, qui en plus s'exprime contre.

  2. jean ai marre dit :

    @ 78 Nipontchik,

    "Jean-Luc Mélenchon est il capable de se débarrasser de ses parents idéologiques? "

    Lui seul peut y répondre, mais en y regardant de près je propose cette réflexion :

    La gauche incarnée par le PS a modifié sa perception du monde, elle a voulu faire du politiquement correct.
    En voulant se rajeunir, se moderniser, plaire au plus grand nombre, elle a perdu ses dogmes.
    Elle s'est éloignée de la vision étatiste jacobine où l'état dirigeait tout.
    Oublié la lutte des classes,dont le mot faisait peur à la classe moyenne,
    Elle a glissé, sans prendre la précaution de remplacer sa rigidité par d'autres principes.
    L'électoralisme a été souvent privilégiée.

    C'est aussi le cas de notre société qui a abattu des barrières sans proposer d'autres limites idéologiques,

    On en vient même à se poser la question : Le socialisme, est il une manière particulière de gérer le capitalisme ?

    JLMelenchon est sorti du PS il a eu le courage de braver l'opinion est de créer un parti qui pense fondamentaux,
    Il propose la conception d'un monde démocratique, où le citoyen a le contrôle du politique et peut exercer un contre-pouvoir dans la société civile militante,

    Pour avoir regardé de près ses déclarations je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon se soit débarrassé de ses parents idéologiques, il a pris tout simplement un autre chemin tout en restant fidèle aux fondamentaux de la vraie Gauche.
    C'est peut être ça qui nous le rend sympathique et c'est pour cette raison que certains en ont peur.

  3. vaz jean-philippe dit :

    @ Martin 197

    J'espère que tu as aussi adressé ce message directement à jean-luc, celà ne peut que l'aider et nous aider. Il est important à tous niveaux de parler vrai et de pointer les dérives qui desservent. Le difficile exercice des médias ne peut pas se permettre l'aproximation. Malgrè la nécessité de porter une parole, le message ne doit pas être un fourre-tout, dans lequel se mélange tout et n'importe quoi au risque de le brouiller et de nuire à l'ensemble. Ta démarche s'inscrit dans celle d'un réveil citoyen, la désacralisation de l'individu. J'apprécie ce que dit Mélenchon quand il argumente, dépasse l'image et les fausses contreverses, quand il est clair. S'il est fatigué, qu'il se repose, qu'il sélectionne ses interventions.... Les médias sont friands de politique spectacle, nous le savons, il le sait, qu'il ne tombe pas dans le piège. Notre rôle est de l'interpeller, de le recadrer, de le soutenir mais pas aveuglément.

  4. serge dit :

    bonjour

    je reviens une seconde sur les calamiteuses prestations de Sarkozy.

    en effet sur plusieurs sujets, on découvre une droite anti-nationale, voir anti-républicaine. exemple du traitement des sujets sérieux liés à la justice et à la sécurité.n'oublions pas que malgré l'appel de Grenoble le personnage désigné comme délinquant est maintenu en liberté. c'est que la police ne devait pas avoir grand chose. voulait elle plaire au Prince. en Accusant la Justice les policiers voulaient se dédouaner d'une enquête sous pression politique direct de Sarkozy (le vrai donneur d'ordre)

    sur l'Europe, c'est encore pire.le combat des capricieux et des nantis (barroso et Sarkozy) est venu cacher l'inutilité d'une Europe des banques et des assureurs, alors que les sujets sérieux sont ignorés (pauvreté, déclin social, racket financier organisé par l'europe, atteinte au Liberté de déplacement des membres de l'UNION, etc)

    a écouter Sarkozy, lui et barroso s'est une histoire d'amour. un président c'est pas çà ! un président fixe des caps, met en place des équipes pour contruire une Nation, une Europe ! pas pour la démolir. même Chirac avait ce doigté de créer les conditions d'une harmonie dans le dialogue.

    sur le plan mondial, pour finir. quel est l'intérêt d'aller promette une augmentation de moyen de 30% quand son propre gouvernement démonte les structures médicales de son propre pays. mr Sarkozy aime tellement garantir les soins (son discours) qu'il brade la médecine (la réalité).une politique construit sur des mot ! voilà la réalité de Sarkozy. sauf que les mots se transforment chaque jour en Maux.

    l'Europe, la France sont en panne avec le Sarkozysme. un premier ministre juste bon à faire la visite des monuments publics pour les journées du patrimoine.

    cordialement

  5. nini dit :

    Demain tous ensemble dans la rue contre la reforme honteuse et injuste des retraites le pouvoir d'achat les loyers trop cher les salaires trop bas les mesures prisent à la va vite les mensonges les retraites des senateurs deputés etc...marre de tout ses gens malveillants nini

  6. Gilbert Duroux dit :

    Pour revenir sur la question des médias, il faut tout de même relever la faiblesse insigne des journaux favorables à la gauche. Ainsi Le Nouvel Obs', qui se présente toujours comme un journal de gauche. Aujourd'hui il appelle non pas à faire grève, comme on pourrait l'attendre d'un "grand hebdomadaire" de gauche, mais à s'organiser face à la grève.
    Comme si la grève c'était l'ennemie.

  7. carole dit :

    bonjour à tous, je viens de lire dans le POST, une interview d'eva JOly, qui dit que le nucléaire n'est plus leur cible primordiale pour le moment mais les économies d'énergie, l'efficacité et les énergies renouvelable, bon, mais ensuite le commentateur tient ces propos:le front de gauche serait totalement pro-nucléaire il faudrait remettre les pendules à l'heure la-dessus et faire de la comm la-dessuscar cela evicte tout un ensemble de personnes qui luttent contre le nucléaire. Moi_meme, jusqu'a présent je n'ai pas voté front de gauche à cause des communistes pro_nucléaire, maintenant que je me suis renseignée notamment grace aux prises de position de Corinne Morel-Darleux qui dit clairement qu'il y aura sortie progressive du nucléaire car volonté d'en sortir, eh bien non seulement je voterai parti de gauche, mais je vais prendre ma carte, à plus les amis

  8. argeles39 dit :

    @Carole # 208

    Corinne Morel-Darleux dit clairement qu'il y aura sortie progressive du nucléaire car volonté d'en sortir

    Si tout est clair elle propose surement quelque chose à la place du nucléaire? Quoi? La géothermie?

  9. vaz jean-philippe dit :

    Parler de riches et de pauvres est un racourci dangereux et stérile. Tout d'abord celà met en exergue l'argent, comme étant le seul déterminant de la réussite (bon lavage de cerveaux du capitalisme) et celà pose une question : à partir de combien est-on riche? On peut, à tous les niveaux, etre le riche ou le pauvre par rapport à quelqu'un d'autre. C'est pour celà que le message "prendre l'argent aux riches" a du mal à passer, il fait peur. Il serait bon de trouver un terme plus parlant qui aiderait à faire évoluer le curseur du déterminant de la réussite. Je ne sais pas, quelque chose comme " ceux qui gardent tout pour eux", "qui jouent perso"...Bref agitons nos neuronnes pour inventer quelque chose d'efficace.
    Au même titre, l'opposition patronat/salarié emprunte involontairement le chemin de l'idéologie du capitalisme. Le terme patron, implique celui d'employé, alors qu'en y regardant de plus près (en fait, en prenant de la hauteur), il s'agit là, pour les 2 niveaux, de travail et donc de travailleurs. Tout le monde travaille, à chaque niveau il y a des responsabilités, et tout le monde est important. Il me semble que l'expression "etre sur un même bateau" définit bien cet état de fait. Les tâches sont réparties pour la réussite de tous. Ne pas chavirer, se rendre à bon port, est le but commun, le bateau étant le bien collectif. Un capitaine qui n'aurait pour seul souci son bien être personnel, ne laissant rien à manger à son équipage, mettrait en péril le bateau. Au sein même de l'équipage, si un individu ou groupe d'individus, se mettait à faire la même chose, les effets seraient les mêmes. Il n'y a donc pas d'opposition capitaine/équipage (patronat/salarié) en tant que tel, seulement la nécessité de mettre en cohérence les moyens et actions nécessaires pour mener à bien la "mission". L'idéologie capitaliste, qui a gangréné nos sociétés, nous a éloigné de notre bien commun (la planète), et nous a fait croire que le bien-être individuel ménerait au bien être collectif. L'analogie avec le bateau est une des démonstrations possibles...
    Là encore, si nous pouvions réfléchir à des slogans, ou mots d'ordre qui fassent appel à notre propre idéologie, le message serait plus clair.
    A vos/nos neuronnes, citoyens!

  10. Nipontchik dit :

    Choisit-on ses parents? (ce pourrait être 1 question de philo au bac; si du moins ce diplôme bien franchouillard n'est pas liquidé d'ici peu-ouvertement ou en enlevant son contenu...)
    Dans mon esprit (pas tjrs pervers) parmi les parents idéologiques de Jean-Luc Mélenchon il y a Mitterrand (certes pas forcément celui de 1942, au moins celui de 1971 à 1996, en particulier celui de la gauche morale), Michel Rocard et la 2ème gauche Brice Lalonde l'antiproductiviste et la 3ème gauche.
    Oui il a rompu avec le PS (et l'internationale socialiste convertie au libéralisme) mais 15 ans exactelment après Chevènement (qui lui aussi a construit une organisation qui pense, colloque et joue 1 rôle hors de proportion avec sa taille dans le débat théorique).
    Les faits ont donné raison à JPC sur ses ruptures de 1983, 1992 (NON à Maastricht) et même d'août 2000 (question centrale de l'Etat républicain contre l'Europe des régions). Je pense aussi qu'elle lui a donné raison sur le nucléaire et l'insécurité.
    Le seul succès de Jean-Luc Mélenchon pour l'instant est d'avoir sauvé la mise électoralement au PCF -et à sa direction actuelle. Ce n'est pas forcément 1 mal absolu (1 PC encore + faible aurait encore aggravé les conditions du combat contre la réforme des retraites par ex).
    Mais il en faudra un peu + pour sauver la gauche et la France (toutes 2 très menacées, cf par ex le résultat des élections suédoises).

  11. jean ai marre dit :

    @ 208 carole dit:

    " Corinne Morel-Darleux qui dit clairement qu'il y aura sortie progressive du nucléaire car volonté d'en sortir, eh bien non seulement je voterai parti de gauche, mais je vais prendre ma carte, à plus les amis"

    Votre décision vous honore.

    Deux liens :

    http://www.martine-billard.fr

    http://www.lespetitspoissontrouges.org

  12. Marie dit :

    A Gilbert Duroux, @ 191, et aux autres....

    Trés intéressante video sur votre post, en ce qui concerne l'invitation de H.Maler / ACRIMED, et F.Ruffin/ FAKIR, et "là-bas si j'y suis"...lors du remue-méninges du PG, au sujet de la presse, des medias, et de l'importance majeure du développement de medias libres, inclinant au décryptage, et amenant à l'esprit critique ...à regarder +++
    Quand on voit la qualité des personnes invitées, et quel est le soucis du PG, et donc du FdG, à ce sujet, cela redonne confiance et espoir....dans toute la Vraie Gauche...
    Ruffin dit à un moment, plus ou moins, quel était le media dominant juste avant la Révolution ?, c'était l'église...il a fallu inventer autre chose !...

    Tous à la manif° =) il n'y a pas que les retraites en jeux...je le dis pour les personnes qui baisseraient les bras...vont suivre dans la foulée, la privatisation de l'Hôpital public, l'obligation de prendre des Assurances pour pouvoir se soigner/ ce qui veut dire en fait, ne plus pouvoir se soigner pour beaucoup ! (sytème US =) réécouter "Là-bas si j'y suis de ce jour : réédition d'un reportage aux USA, lors de la crise des sub-prime =) nous savons que cela va en empirant ! et, on nous impose la même chose ! [un des frères du sous-vers-rien est bien placé dans les Assurances : il est déjà sur les starting-block !]
    Ceux qui baissent les bras, grinceront des dents, ce sera trop tard !
    Dores et déjà, il faut tout reconstruire (intervention passionnante de H.Maler/ ACRIMED, pour le domaine de la presse=) c'est vrai pour tout ce qui est Bien Commun....
    Si nous baissons les bras maintenant, ce sera encore plus dur !
    enseignants, amenez vos élèves, infirmières, amenez vos médecins,jeunes, amenez vos vieux, vieux, amenez vos jeunes ! =) "on" nous emmène au désastre !
    reconstruire ensemble, cela donne du tonus, et une belle raison de vivre et d'échanger !

  13. Jean Jolly dit :

    @ vaz jean-philippe.

    Parler de riches et de pauvres est un racourci dangereux et stérile. Tout d'abord celà met en exergue l'argent, comme étant le seul déterminant de la réussite (bon lavage de cerveaux du capitalisme) et celà pose une question : à partir de combien est-on riche? On peut, à tous les niveaux, etre le riche ou le pauvre par rapport à quelqu'un d'autre. C'est pour celà que le message "prendre l'argent aux riches" a du mal à passer, il fait peur.

    Très juste, cela me rappelle ce que préconisait Louis Renault (à moins que ce ne soit André Citroën, je ne sais plus), à savoir que le salaire d'un patron ne devait pas dépasser 10 fois celui de l'ouvrier le moins bien payé. Ça peut prêter à sourire à l'heure actuelle vu les salaires exorbitants des patrons des entreprises du CAC 40 qui atteignent les 400 fois le smig. Mieux encore, lorsque Jean-Luc explique qu'il serait naturel de limiter le plus haut salaire d'une entreprise à 20 fois celui du plus bas et que ceux qui entendent cette proposition s'évanouissent comme des mouches.

    Nous vivons dans un monde qui marche sur la tête où plus aucune limite n'est acceptée en haut du panier de crabes alors que les pires limites doivent s'appliquer au "vivier" du pôle emploi.

    A croire qu'il existe deux espèces humaines.

  14. Marie dit :

    A Pulchérie D,@ 201

    Tout-à-fait d'accord, le fait d'avoir une" conscience", conscience de l'autre...de douter parfois sur la stratégie à suivre, d'engager beaucoup d'énergie, d'être lucide quant aux difficultés à franchir, et à la responsabilité engagée, voilà qui est beaucoup plus difficile,
    que d'être le leader sûr de lui, car il ne roule que pour lui-même et son propre clan, et d'être de ceux qui suivent le "Chef" -et hurlent,en se redressant, avec les petits doigts sur la couture du pantalon : "oui, Chef, bien, Chef, zavez raison chef !" ...ce type de leader - suivez mon regard - est accompagné de gens de peu de valeur : des courtisans, mais aussi de tout un réseau manipulatoire - media, écrivain public, distillant la bonne parole à qui veut l'entendre : pour ceux qui seraient encore intelligents, et un discours résolument simpliste, pour ceux qui sont des suiveurs de la force brute....Voilà comment, par un groupe de richissimes, par un groupe de courtisans, se trahissant eux-même, par des gens qui ont perdu tout esprit critique (trop de TV), voilà comment fut élu ce président....en vérité, la valeur humaine ne saurait être de ce côté...
    Il est temps d'amorcer le changement !
    A demain !

  15. Gilbert Duroux dit :

    @ Marie (et aux autres bien sûr)

    L'ami François Ruffin explique, dans le dernier numéro de Fakir (qu'on trouvera demain à la manif parisienne) comment les médias dominants fabriquent la candidature de DSK, comme une alternative à Sarkozy. Le MEDEF a ainsi deux fers au feu. Fakir rappelle aussi tous les méfaits de DSK lorsqu'il était au gouvernement (privatisations, stock-options, etc) et comment il a contaminé Jospin. Pas seulement, visiblement, puisque Martine Aubry semble avoir passé un pacte avec lui en disant que s'il était en mesure de se présenter et s'il était le mieux placé, elle ferait campagne pour lui.

    Il faut soutenir ce canard, lui donner les moyens de diffuser sur toute la France.

  16. Marie dit :

    Gilbert Duroux,@ 207

    Le nouvel Obs, même quand les socialistes étaient plus à gauche, a toujours été un journal élitiste...il roulera certainement pour DSK....

    Il y a, en effet, une certaine ambiguité dans le texte qui commence par les troubles à prévoir dans les TC...
    Mais, ne boudons pas notre plaisir,la liste des organismes appelant à la grêve-manif° : vraiment tous les secteurs sont dans le coup ! maintenant, faut y aller !
    Je retiens une phrase (tronquée) de Chérèque : plus ou moins, mieux vaut un retrait du texte, (et un redémarrage...
    de la négo ?) qu'un rafistolage ! n'y aurait-il pas une évolution ?


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