24oct 10
D ans cette note, je commence par la collecte du Front de gauche en solidarité avec les grévistes du pays. Puis je parle de la violence dans le mouvement social actuel. La tension provoquée par l’équipe Sarkozy donne l’impression de connaitre une escalade dont on ne voit pas le terme. Le président veut-il lui-même créer les conditions lui permettant l’application de l’article seize ? Ensuite j’évoque la fronde au PS contre le positionnement de Martine Aubry sur les durées de cotisations, et sa rapide mise au pas. Puis je me donne une petite respiration en publiant le texte d’une interview donné à un hebdomadaire régional parce qu'elle traite des thèmes de mon livre. Enfin, je survole mes dernières démêlées avec la médiacratie. Je ne dis rien des consignes de l’intersyndicale sinon que j’appelle à les suivre. L’unité intersyndicale tient bon, en dépit de toutes les rumeurs. A nous chacun de nous montrer à la hauteur. Marchons groupés sans faille.
La cadence de mon propre engagement m’empêche de suivre sur le clavier celle des évènements. Tout s’accélère. Ce moment est celui d’évènements qui marqueront la conscience collective de notre peuple d’une façon qui ne s’effacera pas avant longtemps. L’impact mondial de ce que nous sommes en train de faire se vérifie et nul ne se trompe, dans les deux camps sur ce qu’il faut en penser. Les messages affluent à présent, venus de tous pays, pour nous dire des mots d’encouragement pour la lutte. Et les amis de l’argent roi, après avoir brocardé notre pays qu’ils détestent du fait de sa tradition révolutionnaire républicaine, commencent à craindre la contagion.
Ce samedi nous avons lancé notre opération de collecte de fonds pour la solidarité matérielle avec les grévistes. Lancée jeudi dernier à partir d’une conférence de presse, l’idée a fait son chemin à la vitesse d’une trainée de poudre. Le Front de gauche s’est donc déployé un peu partout dans le pays dès que le communiqué de presse a été connu. Les jours prochains, la même opération va se dérouler un peu partout car j’ai bien vu que tout le monde veut en être. Ce qui est spectaculaire c’est le montant des sommes qui sont données de cette façon. J’ai vu des billets de cinquante euros versés dans la caisse à Beaubourg. Cela veut dire que l'impact est au delà de nos rangs sociaux. le devoir de fraternité humaine parle au coeur comme les mots d'ordre à l'esprit! Et sinon beaucoup de billets de dix et de vingt. A l’heure où j’écris, je n’ai pas compris si c’est six mille ou si ce sont mille euros qui ont été collectés à Beaubourg. Mais de toute façon les témoignages convergent. Par exemple, une dizaine de collecteurs à Toulouse ont ramassés cinq cent euros. C’est beaucoup. Sur place, à Beaubourg, il y a eu des prises de paroles de représentants des mouvements sociaux, étudiants, enseignants, personnels de santé, professionnel de la culture. Un moment spécial pour moi a été celui ou l’on a donné la parole à Nicole Borvo, la présidente du groupe du Front de gauche au Sénat, visiblement marquée par l’effort de ces jours et de ces nuits d’inlassables combats. Je crois que chacun sentait bien le travail accompli et les applaudissements furent très nourris.
Puis nous avons pris le micro à tour de rôle, les trois responsables du Front de Gauche, Pierre Laurent parlant le premier. Il a résumé magistralement la situation et le moment politique. De son propos il faut retenir l’appel à rester vigilant et mobilisés pour être prêt à agir sitôt que l’appel en arrive. Ce point est essentiel. Nous ne sommes pas dans un moment ordinaire. Nous marchons à des évènements de profonde portée. L’unité et la discipline de l’action sont essentielles face à un adversaire qui recherche la faille avec acharnement. Et de même l’intransigeance sur le fond. Le secrétaire national du PCF a rempli de joie et d’adhésion les membres du PG présents et toute l’assistance lorsqu’il a lancé que notre mot d’ordre est la retraite à soixante ans, à taux plein, sans augmentation de durée de cotisation. Il a précisé en détachant les mots, tandis que nous applaudissions tous, que cet impératif concernait aussi bien ce gouvernement que n’importe quel autre dans le futur. Parler de cette manière ce n’est pas faire du maximalisme mais protéger l’unité du mouvement qui ne peut se réaliser sur aucune autre base.
Cette manifestation était la troisième ou quatrième action de la journée pour notre parti en région parisienne. Les visages creusent de fatigue. Les militants étaient sur tous les fronts. Collecte pour les retraites à Beaubourg, défense des mal logés de la place de Vosges, Existrans, préparation du programme partagé du FDG en matière d'implication populaire à l'assemblée nationale, délégation de soutien a la raffinerie de Grandpuits, diffusion du tract culture au FIAC! Quel samedi! Le dimanche sera aussi dense, avec le barbecue du piquet de grève au SYCTOM de Paris et une nouvelle délégation à la raffinerie! Si bien que j'irai tout seul à l'émission de France inter, I télé et "Le Monde". Si j'évoque cette activité parisienne, je sais que l'agenda de province est aussi chargé. Je veux montrer que notre activité est dans la réalité et pas dans le virtuel médiatique, qu'elle est le fait d'un collectif humain et non d'un porte parole. Et que si elle est aussi déterminée c'est parce que nous croyons que notre combat va aboutir.
J’ai dit que les casseurs roulaient pour Sarkozy. Aussitôt l’UMP a répliqué par la voix de son porte parole, Dominique Paillé. C’est bien son droit. Ce qui est frappant dans cette réponse c’est qu’elle reprend tout le registre de l’argumentation des médiacrates et la technique du rideau de fumée qu’elle contient. Que me reproche monsieur Paillé de l’UMP ? De manquer de « dignité ». Et bien sur il se réfère à « l’apprenti journaliste » et ainsi de suite selon le déroulé de l’argumentaire qui tourne en boucle dans les bonnes sphères. Du moins connait-on maintenant la source d’inspiration. Pendant ce temps, on ne parle pas de ceux que j’ai pointés. Qui sont ces gens qui cassent ? Que font parmi eux des policiers, agissant sur ordre ? Quels sont ces ordres et qui les leur donne ? Et les autres. Ceux qui sortent tout soudain pour venir casser ? Qui sont ces gens ? A mes yeux ils n’ont aucune excuse, d’aucune sorte.
J’ai lu dans "le Parisien" un entretien qui dit avoir été réalisé avec un « casseur réel ». Je ne sais pas si je dois le croire compte tenu des exercices bidon de ce style dont la presse s’est déjà rendue responsable. Le souvenir de l’interview du soi-disant polygame est trop récent. Donc, dans cet entretien, on apprend que le casseur « veut se venger » de sa situation. Je n’accepte pas cette bouillie d’argument. Ou est la vengeance ? Casser des voitures de monsieur madame tout le monde, c’est une vengeance contre qui ? Salir le mouvement qui défend, pour l’avenir, les droits des jeunes et, pour le présent, ceux de leurs parents, c’est se venger de qui ? Je suis révolté de voir les commentaires de ceux qui justifient ces âneries en prenant prétexte une nouvelle fois des clichés sur les banlieues et les pauvres. Personne n’est obligé d’être nul et de se comporter comme une marionnette du système. D’ailleurs 99, 05 % des gens concernés par la banlieue, ou par la pauvreté, en général, ne cassent rien et ne le feront jamais. Nous, les militants politiques, nous ne devons pas avoir de complaisance. Politiquement les casseurs sont des ennemis ! Ils servent nos adversaires et eux exclusivement. En les traitant d’agents de Sarkozy mon intention n’est naturellement pas de dire que les militants de l’UMP se mettent des cagoules pour aller casser dans la rue. Je veux dire ce que tout le monde comprend : il est inutile que ces encagoulés se la jouent « super contestataire de Sarkozy » quand ils cassent car ce n’est qu’à lui que ce genre de comportements rend service.
Tout autre est la question de "la violence ouvrière". La violence organisée des travailleurs répond à la violence du système, de ses agressions sociales, de ses violences légales. Celle là est légitime. Elle est explicable, raisonnée. Par exemple, ce sont les Molex qui avaient raison de séquestrer les cadres de l’entreprise, car la justice a depuis condamné ces cadres pour les agissements que leur avaient reprochés les ouvriers de Molex. Mais personne ne voulait écouter les ouvriers. Personne ne tenait compte de leurs mises en garde. Aucune autorité n’a réprimé le comportement illégal du propriétaire nord-américain de l’entreprise pourtant condamné par la justice française. Et maintenant le même propriétaire foule aux pieds les pauvres engagements pris a l'époque et se moque du gouvernement français. Trop tard pour réagir, il n'y a plus personne pour combattre. Dans ce cas, et combien d’autres similaires, il n’est d’ailleurs pas exact de parler de violence ouvrière. Il s’agit de légitime défense. Bien plus, ces actions incarnent l’intérêt général bafoué par un intérêt particulier.
A présent ce sont les ouvriers de la raffinerie de Grandpuits qui ont raison et non le ministre qui les fait expulser par la force et en envoie trois à l’hôpital sous les coups. C’est ce que dit la justice quand elle donne raison à la thèse ouvrière selon laquelle la réquisition est une atteinte au droit de grève. La réquisition peut porter sur des cas d’application particulier comme les véhicules prioritaires. Mais pas comme moyen de limiter la grève elle-même. Au cas particulier, les grévistes de Grandpuits sont en droit de dire que c’est le gouvernement qui était dans l’illégalité et ses violences sont dès lors des délits. Non seulement parce que les dispositions d’expulsions sont prises au nom de fumeux impératifs de défense. Mais aussi parce que le droit international prévoit et condamne le recours à la force dans de telles situations. J’ai reçu une précieuse démonstration juridique dont la portée va au-delà du seul cas de la raffinerie de Grandpuits.
A Grandpuits, le gouvernement viole ses obligations internationales. La convention numéro 87 de l’organisation internationale du travail (OIT), adoptée en 1948 empêche la police de briser une grève par la force. Cette Convention fait partie des « normes fondamentales du travail », c’est-à-dire qu’elle doit être mise en œuvre par les Etats membres de l’OIT même s’ils ne l’ont pas ratifiée. La question particulièrement aigüe et spécifique des piquets de grève a été discutée au sein du comité de la liberté syndicale de l’OIT. Cet organe est chargé de faire respecter la liberté syndicale. Elle l’a été par aussi par le comité des experts sur l’application des conventions et recommandations de l’OIT. L’OIT a donc pris la peine de codifier les décisions de ses organes « juridictionnels ». Voici des extraits de ses décisions. Ils forment le cadre juridique international qui s’impose à la France. Selon le comité de la liberté syndicale, les piquets de grève, s’ils sont organisés dans le respect de la loi, «ne doivent pas voir leur action entravée par les autorités publiques». Leur interdiction «ne se justifierait que si la grève perdait son caractère pacifique». Le seul fait de participer à un piquet de grève et d’inciter fermement, mais pacifiquement, les autres salariés à ne pas rejoindre leur poste de travail ne peut être considéré comme une action illégitime. Il en va [...] autrement lorsque le piquet de grève s’accompagne de violences ou d’entraves à la liberté du travail par contrainte exercée sur les non-grévistes.
Or y a-t-il eu un quelconque acte de violence de la part des grévistes des raffineries ? Clairement non. Poursuivons la lecture des décisions :relevant que « les piquets de grève visent à assurer le succès de l’action en persuadant le plus grand nombre possible de gens de ne pas se présenter au travail », la commission d’experts constate ce qui suit: « les tribunaux ordinaires ou spécialisés sont généralement chargés de régler les problèmes qui peuvent se poser en la matière. Peut-être plus que pour tout autre sujet, la pratique nationale est importante à cet égard. Simple moyen d’information dans certains pays excluant toute possibilité d’empêcher l’entrée au travail des non-grévistes, le piquet de grève peut être considéré ailleurs comme une modalité du droit de grève et l’occupation des lieux de travail comme son prolongement naturel, [actions] rarement remis[es] en cause dans la pratique, sauf cas extrêmes de violence sur la personne ou de dommages aux biens. [...] les [restrictions] aux piquets de grève et à l’occupation des locaux devraient être limitées aux cas où les actions perdent leur caractère pacifique ». Conclusion : non seulement c’est à un tribunal indépendant de décider de toute restriction au piquet de grève, mais encore cette restriction doit elle être justifiée au par la perte du caractère pacifique dudit piquet. En délogeant les grévistes pacifiques de leurs piquets de grève devant les raffineries, la France viole ouvertement ses obligations internationales. Le raisonnement vaut pour tous les cas similaires. Faites le savoir.
Donc tous les arrêtés de réquisitions des raffineries sont illégaux. Je suis certain que les Sarkozystes vont répliquer. Mais ils viennent de subir un rude très rude revers. Ce n’est pas le dernier selon moi. Le nombre de gens dans les grands appareils régaliens qui refusent de se faire utiliser pour servir la politique d’affrontement voulu par le pouvoir va aller croissant. J’ai connaissance d’un nombre remarquable de cas où des policiers font valoir leur droit de retrait compte tenu de leur état de fatigue et de la faible motivation à aller au contact. Je sais que dans plus d’un cas ça traine sévèrement la patte pour y aller. Les exceptions de violents qui ne se contrôlent pas ne doivent pas faire perdre de vue que les policiers ne sont pas une armée d’occupation et ne doivent pas être regardés ni traités comme tels. Nombre d’entre eux sont d’ardents républicains. Leur obéissance devrait bien sur connaitre une limite si des ordres contraires aux droits de l’homme leur étaient donnés. Mais pourtant, ne perdons pas de vue que personne ne demande que la police apprécie librement l’opportunité des ordres qui lui sont donnés ! Ce serait un comble ! Car sinon nous ne serions plus en démocratie bien longtemps. Son devoir est de servir et d’obéir. Et nous sommes tout autant dans notre devoir lorsque nous nous opposons au gouvernement par les moyens que nous utilisons comme la grève et la manifestation qui sont des droits constitutionnels.
J'en reviens aux casseurs et aux mystères qui les entourent. Les casseurs ! Figure récurrente des fins de manifestation. Toujours là à point nommé pour faciliter les bonnes opérations de propagande sécuritaire et dénaturer les mouvements sociaux qu’ils parasitent. Leur présence et leurs activités, sans rime ni raison, suffit à montrer qu’ils ne sont là que pour provoquer les désordres qui servent de prétexte à créer l’ambiance sécuritaire sur laquelle compte cette équipe en perdition pour se maintenir à flot dans les évènements. Nous sommes très nombreux à être très troublés par ce que nous avons vu. Un récent exemple m’a confirmé dans l’inquiétude que j’exprimais dans une précédente note après avoir croisé une de ces étranges colonnes de gens en blousons, sac à dos et sweat trop propres, encagoulés jusqu’aux yeux, organisant des saccages méthodiques. Mardi, à l’heure de la manifestation, tandis que nous installions les points fixes où notre Parti organise ses distributions de tracts, un étrange manège se fit autour des nôtres, place Denfert Rochereau. Passaient et repassaient des groupes de deux trois personnes en cagoules qui prenaient des autocollants. Ils tentèrent de nous confisquer un drapeau du parti. Etrange look. On leur demande de rendre les autocollants dont ils se sont affublés, on fait monter des renforts de notre service d’ordre depuis l’autre point fixe, avec des consignes de fermeté. Eux nous rient au nez. Ils s’éloignent enfin, à mesure que les nôtres se font plus nombreux autour d’eux. Un camarade les suit en se fondant dans le décor. Il voit l’un des bizarres sortir un talkie-walkie de sa poche…. Très étrange. La consigne est de filmer dorénavant et de photographier. La capture serait utile. Et la mise hors d’état de nuire aussi, évidemment. Dans ce cas il faut s’assurer d’abord d’avoir correctement isolé le bizarre ou de couvrir correctement l’opération. La vidéo qui circule sur le net montre comment quelqu’un qui empêchait un « casseur » de démolir une vitrine a été sauvagement agressé par d’autres « bizarres ». Tenez-vous le pour dit. Une capture significative serait évidemment une démonstration accablante pour les instigateurs de ces saccages.
Aurélien L., de Savoie, adresse au siège du parti, avec des photos à l’appui, dont je publie un exemplaire, ces quelques lignes qu’il titre « De l'usage de la violence dans les conflits sociaux ». Elles résument bien la perplexité qui nous gagne tous face à de tels spectacles. « Dans toute enquête criminelle, écrit Aurélien, on commence par se demander : « à qui profite le crime ? ». Brusquement à l'approche de la sixième journée nationale d'action contre la réforme des retraites il y a des violences. Alors que pour les cinq précédentes, tout était calme. Bizarre. Bernard Thibault appelle au "dialogue". Eric Woerth répond : "le temps du dialogue est terminé, il y a de la violence, il nous faut la combattre." [France Info, 19/10/2010, 19:00] Il faut faire un dessin, ou tout le monde a compris ? » Puis, Aurélien donne son témoignage direct. « Chambéry 19/10/2010, 18h00, avenue De Boigne, des jeunes encagoulés jettent des pierres sur un cordon de robocops (CRS ou gendarmes mobiles). Ça dure un bon moment… Puis trois des ces jeunes, l'instant d'avant les plus hardis à jeter des pierres, remontent un brassard orange sur leur manche droite, foncent sur l'un d'entre eux et l'immobilisent. Remarquable coordination car immédiatement surgissent une dizaine de robocops qui protègent le groupe. Et devant les commerçants médusés, on voit trois jeunes encagoulés embarquer un de leurs potes sous la protection des robocops. Sur la photo jointe, un de ces "brassards oranges", sweat à cagoule gris et bandeau noir, APRÈS l'interpellation ci-dessus racontée. Petite parenthèse : Je me trouvais là pour montrer à un petit jeune comment les choses se passent. En gros j'étais un peu dans le rôle du vieux mustang qui montre à un jeune poulain quelle herbe ne pas brouter. Avec un peu d'expérience et les policiers étant si prévisibles, je savais où me mettre pour montrer, en toute sécurité, la fameuse scène à mon jeune protégé. Merci aux policiers d'avoir été fidèles au rendez-vous. Sans quoi la leçon n'aurait pas été complète. Posons la question de la poule et de l'œuf, ou de la déduction politique logique : les mecs en brassard orange, ils entraînent quelques écervelés pour provoquer les violences dont le gouvernement a besoin pour casser la protestation contre une réforme injuste ? Ou sont-ce de gentils policiers "infiltrés" pour arrêter de vilains et bêtes "casseurs" ? En tous cas, je vous le dis, ces "casseurs", ils tombent chaque fois rudement bien pour arranger les affaires d'un gouvernement désapprouvé par 71% des Français sur ce projet des retraites, mais certainement approuvé par une majorité pour "maintenir l'ordre". NB : Pour sembler "maintenir l'ordre" et rassurer les citoyens, encore faut-il qu'il y ait désordre … non ? … ».
En effet. Comme tout cela n’est pas isolé si j’en crois ce qu’on me dit, j’invite à faire ce qu’il faut pour parer le coup que l’on veut nous porter. Filmez, photographiez, publiez sur les réseaux sociaux. C’est notre meilleure protection. Et c’est une façon de faire vivre dans l’esprit public le contre poison à la propagande gouvernementale qui amalgame notre mouvement à ces actions des casseurs.
Autre facteur de division : les prises de position du PS. J’ai relevé à plusieurs reprises dans mes notes, comme on le sait, le coup que porte la direction du PS à la cohérence du mouvement contre la réforme des retraites. Lorsque les dirigeants socialistes reprennent à leur compte l’argumentation de la droite sur la nécessité d’allonger les durées de cotisations. J’avais proposé que l’on fasse semblant de ne pas voir le problème pour éviter de donner de l’impact à cette position de division du front social. En même temps il fallait bien le relever pour éviter de donner le sentiment de la connivence. J’étais dans cet entre deux jusqu'à ce que ce soit une offensive frontale de l’intérieur du Parti socialiste qui libère notre parole. S’il en est qui le disent eux-mêmes pourquoi devrions nous amortir le choc. Dès lors, lundi soir au meeting parisien du PG, au théâtre Dejazet, dans mon discours, j’ai relevé le texte du blog de Pascal Cherki maire socialiste du 14 ème arrondissement de Paris et surtout membre du bureau national du Parti Socialiste.
Comme il est membre du courant Hamon, on mesure la hardiesse du propos car le discours officiel du courant est clair comme du jus de chaussette sur ce thème. Et encore, je dis cela… par amitié pour eux. Reste que je connais bien cet élu. Il a été longtemps un proche de Julien Dray du temps de la « Gauche Socialiste » avant de prendre ses distances avec ce dernier. Ce fut aussi un dirigeant étudiant de la tendance de gauche du syndicat. Progressivement il a évolué jusqu’à un réformisme social démocrate assumé, dont je ne manque pas de sourire me souvenant de ses reproches de jeune homme qui m’estimait trop… conventionnel. Pour autant, l’homme est assez direct et sait utiliser les méandres et les convenances du petit monde du PS. Bien sur, il ne manque jamais de rentrer dans le rang, comme tout un chacun dans ce parti, sitôt que les nominations et désignations approchent. Cela ne le stigmatise pas. Au bal, on danse. Sinon à quoi bon y aller ? Sa déclaration solennelle marque une étape dans les débats internes du PS où, à l’exception de Gérard Filoche, un silence soumis régnait dans les rangs. On se souvient que depuis déjà quinze jours tous les tracts du PS mentionnent, sans faux semblant, cette soi disant « nécessité d’allonger les durées de cotisations ». Ce n’est donc pas une nouveauté liée à l’émission où, somme toute, Martine Aubry n’a fait que répéter ce qui était déjà connu voté et diffusé par le PS. La déclaration de l’élu socialiste souligne donc plutôt une prise de conscience de la radicalisation des esprits et du risque de division que porte la position socialiste. Benoit Hamon avait donné le sentiment d’emboiter le pas à cette critique dès le lendemain dans le point de presse du PS. Il a été sèchement démenti, remis à sa place et il a aussitôt obtempéré. La déclaration de Pascal Cherki n’en est que plus frappante du fait même de sa précision.
« J’ai un doute » déclare le responsable socialiste. Puis il s’explique avec précision. Je synthétise en quelques extraits. « En prenant connaissance du contenu de l’intervention de notre Première Secrétaire lors de son passage à l’émission « A vous de juger », j’ai eu un doute. Comment Martine Aubry a-t-elle pu, alors que nous sommes en pleine mobilisation contre le projet profondément injuste de remise en cause des retraites par répartition, affirmer son accord avec l’allongement de la durée légale des cotisations ? » (…) « Et comme, par sa parole, notre Première Secrétaire nous engage tous, je me demande si nous prenons bien la mesure de ce qui est en train de se passer dans notre pays actuellement : à savoir une colère de plus en plus explicite et de plus en plus importante contre un sentiment de profonde injustice qui règne depuis de nombreuses années dans notre pays. » (…) « J’avoue que je ne comprends toujours pas les motivations qui ont conduit notre Première Secrétaire à faire cette déclaration devant des millions de téléspectateurs. Qu’aurions-nous dit si, en plein mouvement contre le projet de réforme de Devaquet en 1986 François Mitterrand avait manifesté son accord avec une partie de ce projet de loi ? Qu’aurions-nous dit si en plein mouvement contre le CPE, François Hollande avait manifesté son accord avec une partie de ce projet de loi ? C’est pourquoi je ne trouve aucune explication rationnelle à cette déclaration de Martine Aubry. Tout comme je ne comprends pas l’acharnement que mettent certains de mes camarades siégeant comme moi au Bureau National du PS à se prononcer pour l’allongement de la durée des cotisations. Tactiquement cette position est une faute car elle raisonne comme une gifle claquée à la face de millions de salariés mobilisés contre le projet de Nicolas Sarkozy et de François Fillon. » (…)
« Cette position est contestable tout d’abord pour une raison de méthode. On ne peut pas vouloir à la fois construire une réforme des retraites dans la négociation avec les partenaires sociaux et afficher une position qui est rejetée par une écrasante majorité de salariés et deux au moins des principales confédérations syndicales, à savoir la CGT et FO. » Passant ensuite en revue les raisons économiques et philosophiques de son désaccord, il conclut : « (…) l’acceptation ou non de l’allongement de la durée des cotisations est un révélateur de la détermination ou non de la gauche à changer dans les vingt prochaines années la donne. Soit la gauche renonce à transformer l’ordre des choses et se place dans la seule optique de « mieux » gérer un système de plus en plus rejeté par la population et alors Martine Aubry a eu raison de donner raison à François Fillon sur l’allongement de la durée des cotisations. Soit la gauche aspire à transformer l’ordre des choses et alors doit envisager la réforme des retraites en lien avec une nouvelle politique économique favorisant le plein emploi, faisant baisser le taux de chômage des jeunes et augmenter le taux d’activité des seniors et posant de manière offensive un nouveau partage des richesses en faveur du travail et non du capital. Dans ce cas la question de l’allongement de la durée des cotisations ne se posera plus dans les mêmes termes. » (…) « C’est pourquoi je recommande fortement à Martine Aubry de rectifier très rapidement le tir et de remettre en perspective la question des retraites avec la question de la bataille pour le plein emploi et pour une nouvelle répartition des richesses. Je ne souhaite pas et ne nous souhaite pas revivre une quatrième désillusion lors de l’élection présidentielle de 2012. »
La déclaration de Martine Aubry dès le lendemain, désavouant Benoit Hamon, qui en avait dit dix fois moins, répond à la question posée. Que va faire pascal Cherki ? Rien, bien sur. Mais ce qu’il a dit et démontré perd-t-il pour autant sa valeur ? Non bien sur. Que faire ? Placer sa confiance auprès de ceux qui sont clairs et cohérents en parole et en acte. La valeur sure c'est le Front de Gauche.
« L’opinion indépendante », un hebdomadaire du Sud Ouest m’a proposé un entretien qui est paru ce vendredi . J’ai pensé que les questions et les réponses avaient un intérêt d’exposé qui me permet de résumer ma façon de voir sur plusieurs sujets que mon livre propose au débat. Dans cet esprit, j’avais déjà produit l’entretien avec Bruno Dive du journal « Sud Ouest ». Je reproduis à présent celui-ci, mené par Christian Authier. Ces entretiens ont toutes les apparences de la simplicité et de la facilité. En réalité ils représentent de nombreuses heures de travail. La discussion a lieu en face à face ou au téléphone. Il faut alors ajuster les codes d’expressions pour bien se comprendre. Le vocabulaire de l’interrogeant et le mien n’étant pas toujours synchrone pour désigner les mêmes choses. D’autre part, celui qui pose les questions se fait sa propre idée de ce qui intéresse les lecteurs et de ce que ceux-ci sont en état de digérer. De mon côté, mon but est de faire avancer ma propre vision avec ses propres exigences de vocabulaire et « d’angle d’entrée » dans le sujet. Pour le journaliste c’est donc un long temps de décryptage de l’entretien qui commence ensuite. Il a la nécessité d’en faire une sorte de synthèse car suivant le jour et l’heure je suis plus ou moins long et disert …. Quand le texte est prêt, il faut procéder à une vérification mutuelle. Je relis. Je refuse absolument les entretiens non relus. Bien sur, la relecture doit s’interdire de changer le texte des questions et même celui des réponses, sauf s’il s’agit d’un synonyme ou de l’introduction d’un point ou d’une virgule de plus ou de moins. A tout moment une des deux parties peut rompre l’accord si cette relecture contrarie la déontologie de l’un des deux. Dans ce cas le texte ne parait pas. Ensuite il y a la publication. Le secrétaire de rédaction, et non le journaliste, choisit le titre et la photo et cela ne donne lieu à aucune discussion. C’est prêt. C’est du travail. C’est du concentré. Puis chacun vit sa vie. Le journaliste est passé à autre chose, c’est son métier. Pour lui, c’est un papier parmi d’autres. Pour moi c’est dorénavant un document.
Pour« L’opinion indépendante », Christian Authier : « Parmi les propositions de votre « révolution citoyenne», vous préconisez une imposition à 100 % des revenus dépassant 30 000 mensuels. Est-ce réaliste ? »
JLM: Oui, sinon je ne le proposerais pas. Cette idée est construite sur le modèle de la revendication européenne des syndicats qui envisage qu’il n’y ait pas un écart de salaire supérieur à un rapport de un à vingt, de sorte que le meilleur salaire ne puisse augmenter sans entraîner à la hausse le plus bas. Sur ce modèle, je propose un revenu maximum qui nécessiterait la création de plusieurs tranches d’imposition supérieure. Je rappelle qu’aux Etats-Unis, jusqu’à Reagan, le taux d’imposition maximum s’élevait à 90%… Il est donc réaliste d’envisager une telle mesure. Elle contribuerait à la définanciarisation de l’économie française. De plus les dépenses des ultra-riches sont les plus irresponsables écologiquement et socialement.
C.A : « En 2007, au premier tour, les ouvriers avaient autant voté pour Sarkozy et Le Pen que pour l’ensemble des candidats de gauche. Pensez-vous que la gauche peut reconquérir l’électorat populaire ? »
Elle a vocation à être la représentation politique des ouvriers et des salariés qui constituent plus de la majorité de la population active, mais la gauche a toujours dû se battre pour conquérir les cœurs et les consciences. Il lui faut partir des préoccupations et des intérêts sociaux de ces catégories. Si la gauche a tant perdu parmi elles, c’est parce que son action n’a pas répondu à ce devoir.
C.A : « la gauche a été au pouvoir quinze ans depuis 1981. Quelle est sa responsabilité dans la situation que vous décrivez dans votre livre ? »
Elle n’a pas mené la bataille des idées comme la droite l’a fait sans complexe. Ensuite, les socialistes se sont progressivement alignés sur l’orientation libérale de l’Europe qui ne mène nulle part. Pour autant, il serait ridicule de ne pas se rendre compte que les grandes conquêtes sociales des trois dernières décennies sont dues à la gauche, notamment la retraite à soixante ans.
C.A : « Sur le plan économique, vous préconisez une relocalisation des activités. Cela passe-t-il par une certaine dose de protectionnisme ? »
Evidemment. C’est le libre-échange actuel qui est déraisonnable et irresponsable. Il aboutit à un nivellement par le bas des conditions sociales des travailleurs. L’exemple de Ryan air le démontre encore : le patron irlandais ferme son entreprise en France, mais garde ses lignes aériennes au motif que les droits sociaux des Français sont plus élevés que ceux des Irlandais…
C.A : « A propos de l’Union européenne, vous dites qu’elle fomente un «grand marché transatlantique» avec les Etats-Unis. Quel est ce grand marché ? »
La commission européenne s’est prononcée à trois reprises, le Parlement à quatre, pour la constitution d’un grand marché unique avec les Etats-Unis en 2015. En dépit de mes alertes, je suis stupéfait de voir que cette question n’est jamais évoquée ni mise sur la place publique. Cette intégration économique avec les Etats-Unis avance de mois en mois et je la juge dangereuse pour l’économie européenne, et en particulier pour l’économie française. Les Etats-Unis sont le grand corps malade de l’économie mondiale et leur comportement monétaire irresponsable menace la planète entière.
C.A : « Vous évoquez dans le livre l’éclatement sanglant de la Yougoslavie. L’Europe, qui se targue d’avoir garanti la paix sur le continent depuis 1945, a-t-elle eu une responsabilité dans cette affaire ? »
Sans aucun doute. L’empressement des Allemands, sans aucune concertation avec leurs partenaires, à reconnaître la déclaration d’indépendance de la Slovénie et de la Croatie, sans qu’aient été réglées les conditions de la séparation des différentes composantes de la Yougoslavie ou un mode d’intervention de l’Europe pour garantir la paix, a été un puissant facteur de désordre et d’incitation à la guerre. Par ailleurs, le fait qu’une majorité des Etats de l’Union européenne n’ait tenu aucun compte des mises en garde sur le danger de fractionnement ethniciste que comporte la création du Kosovo est un très mauvais signal pour l’avenir.
C.A « Vous envisagez dans le cadre d’une dislocation de la Belgique l’hypothèse selon laquelle les Wallons pourraient demander leur rattachement à la France ».
J’observe que les Flamands ont une revendication indépendantiste très forte et qu’elle s’est concrétisée par une victoire électorale dans la partie flamande. On peut donc craindre que le pays éclate. Au demeurant, il n’a déjà plus de gouvernement. Dans ces conditions, l’Histoire nous enseigne que les Wallons ont toujours été très proches de notre pays. Dans cette hypothèse, et celle-là seulement, je dis que les Wallons seraient les bienvenus dans la République française.
C.A : « Vous vous en prenez au système médiatique français. Quel est son péché majeur selon vous ? »
A l’image des autres composantes de la société, il est malade de conditions sociales terrifiantes qui sont un handicap pour la liberté de penser et d’écrire. Il faut rappeler que la moitié des personnes ayant reçu leur carte de presse l’année écoulée étaient en contrats précaires. De fait, l’application brutale de concepts de rentabilité dans les médias aboutit à une quasi impossibilité, notamment dans l’audiovisuel, d’un traitement sérieux de l’information. Or, les médias sont avec l’école les piliers sur lesquels repose la démocratie républicaine.
C.A : « De la mondialisation, vous parlez d’un «système globalitaire» face auquel il faut rétablir la souveraineté populaire. Les Français vous semblent-ils sensibles à ce thème ? »
Oui, parce qu’ils en mesurent les effets. Cette globalisation les dépouille, sans qu’ils aient donné leur accord, de la plupart des acquis sociaux. C’est aussi au nom de cette globalisation que se produit une uniformisation culturelle sous influence anglo-saxonne. Le caractère tyrannique de ce processus se manifeste par le fait que toutes les procédures de désignation démocratique sont contournées. On voit même apparaître des méthodes de contrôle inédites. Je pense par exemple à l’accord «SWIFT» qui permet aux USA d’entrer dans le compte bancaire de chaque européen…
C.A : « Votre mot d’ordre est radical «Qu’ils s’en aillent tous !», mais tout cela ne finira-t-il pas à un appel à voter en 2012 pour le candidat socialiste ?
Je ne suis pas d’accord pour, qu’en octobre 2010, la campagne présidentielle si importante pour l’avenir du pays soit déjà déterminée par un appel au vote du second tour. En ce qui concerne les socialistes, je répondrai à cette question quand eux-mêmes diront si, dans le cas où le candidat du Front de gauche arrive en tête du premier tour, ils appelleront à voter pour lui. J’observe qu’en Amérique latine, ils ont toujours fait le choix de la droite plutôt que celui de l’autre gauche. »
Après la semaine Pujadas, les outragés du PAF ont commencé une nouvelle série d’indignations en chaîne parce que j’ai qualifié de « perruche » Laurence Ferrari. Une stupide trouve même le luxe de me traiter de misogyne instaurant ainsi un droit supplémentaire d’immunité pour les journalistes du moment qu’il s’agit d’une femme. Comme à l’accoutumée, ni le contexte ni l’objet de mon propos n’est évoqué. La caste des médiacrates friqués est solidaire, de toute façon, quoiqu’il en soit, quelque soit le sujet. Elle m’injurie sans trêve, vulgairement et grossièrement. Je suis sensé baisser le nez. Eux sont d’abord et avant tout tellement pleins de bonnes manières et tellement politiquement correct ! Jusqu'à cette merveille de finesse qu’est monsieur Carlier, qui me traite de « triple buse », kolossale blague ! Ainsi pas un d’entre eux ne relève qu’à moins d’un mètre de quelqu’un qui se plaint de ma dédicace sur mon livre, leur chère consœur s’exclame que je n’ai « ni idée, ni programme ». Cela est normal. Une lectrice de prompteur dit ce qu’elle veut, elle a raison par avance. Enfin elle assène péremptoire « les chaines restent les politiques passent » et pas un d’entre eux ne marque la moindre distance avec un tel propos qui pue à plein nez l’anti parlementarisme basique des ligues. Combien diront aussitôt : « elle, le vocabulaire des ligues mais vous n’y pensez pas, son grand père était carbonari ! ». Ou quelque chose d’avoisinant comme toujours en la circonstance. Les ancêtres glorieux servent aujourd’hui d’amnistie permanente pour les turpitudes des descendants.
La vérité est que le sens civique et social de ce milieu, au sommet de la pyramide, est si totalement émoussé par l’argent et les copinages de tous avec tous, que plus rien d’autre que le corporatisme le plus noir des stars du sommet de la hiérarchie ne leur sert de conscience. Et c’est ainsi qu’une Elise Lucet peut laisser passer sur son plateau des propos racistes sans même s’en rendre compte. Mais si le parfumeur en cause cette fois là avait osé dire que leur consœur qui gagne un million d’euros par an pourrait au moins faire l’effort de lire avant de parler, on peut parier que le populisme aurait été dénoncé séance tenante et répété à l’envi. Ce qui m’a amusé c’est que, évidemment, l’extrait de mon propos est toujours bien choisi. Personne ne me reproche de l’avoir traitée de « préparatrice de temps de cerveau disponible pour la pub ». Ni d’avoir évoqué son salaire de un million d’euros par an. Les ciseaux qui découpent l’extrait sont passés au bon endroit pour la propagande.
Je suis frappé à coups redoublés. Celui-ci me traite de « poisseux », « d’homme politique virtuel » alors que je suis élu de plus de deux cent mille personnes et cela ne tire pas une parole de critique ou de réserve à la caste des confrères si bien élevés. Des vieilles gloires des médias, qui ont ruiné leur rédaction, sont sortis de la naphtaline pour m’agonir de portraits qui sont des copiés collés de leur prose d’il y a vingt ans. Tout est permis. A chaque manifestation, une nuée de mouches du coche vient me poser des questions ineptes dans le but de pouvoir ensuite courir sur le net dire « moi aussi, il m’a insulté ». Ainsi de ce provocateur d’extrême droite qui vient me demander au nom de je ne sais quel obscur média ce que je pense du fait que le « régime de retraite par répartition a été instauré par Vichy ». Je réponds « dégage ! ». C’est sur le net. « Mais où s’arrêtera-t-il ? » pleurent aussitôt ses amis. Tout aussi grotesque, cette malheureuse qui tente de m’arracher à ma concentration, alors que je me dépêche pour rejoindre la tribune improvisée dehors, le soir du théâtre Déjazet. Elle essaie de me barrer le couloir. C’est urgent, elle a une question qui ne peut attendre. Recueillie en plein effort c’est encore plus fort non ? C’est une question essentielle : « alors ça y est, c’est votre discours de candidat du Front de gauche ? ». Plus tard elle revient à la charge en montant sur la scène, juste après mon deuxième discours, quand je suis vidé par l’effort, avec cette question éblouissante: « alors c’est vous le nouveau Che Guevara ? ». Je lui dis « madame est-ce que je vous l’effet d’un guérilléro ? » Mince ce n’est pas ça qu’elle avait prévu. Elle s’était dit il va péter un câble tellement la question est « impertinente » c'est-à-dire complètement con. Elle cherche donc aussitôt un autre angle tout aussi lumineux : « Pourquoi elle est pas là madame Buffet ce soir ? C’est la brouille ? » Il n’y a plus ni respect humain pour la personne qu’on interroge, ni la moindre dignité pour celui qui questionne. Il faut me traquer partout et me pousser à bout, pour courir se donner de la gloire : « moi aussi il m’a insulté, est ce que je suis augmenté, est-ce que je peux témoigner ?».
Jusqu'à « Jacky- les croissants chauds », l’ancienne gloire de chez Dorothée qui appelle au siège du Parti de Gauche. Sans prévenir, après qu’il ait essayé de me joindre « personnellement », il passe en direct dans son émission, heureusement confidentielle, la réponse de la camarade qui a pris le téléphone. Et, après cela, arrive la rangée des grands penseurs : « ne craignez vous pas de vous installer dans un rôle ? ». Ben voyons ! C’est ce système qu’il s’agirait de respecter et devant lequel il faudrait baisser les yeux ? Céder un seul jour, sur un seul point, c’est l’autoriser ensuite à devenir le maitre des élégances sur toute parole. Répliquer c’est, à tous les coups, cliver l’opinion. Un point partout. Celui qui m’attaque et qui reçoit sa réplique n’en sort pas indemne. A bon entendeur, salut. Quel genre de responsable et même de candidat serais-je si je me couchais devant le premier qui me fait les gros yeux ? Je n’aiderai pas cette cléricature à maintenir son pouvoir sur les esprits. Je veux au contraire aider à détruire son autorité. Un nombre conséquent de gens de presse, écœurés par ces méthodes et par ce comportement des ultras riches de la profession me témoigne chaque jour son appui. C’est mon bâton de maréchal.
Vous avez raison M.Mélenchon, il faut les écraser, les broyer tous ces journaleux (euses) bourrés de fric qui ne pratiquent que la désinformation et l'intox. Et pour cause ils ont trop peur d'être un jour au chômage ! il faut donc défendre la caste et briser les reins de ceux comme vous qui dérangent. Continuer votre lutte J.Luc nous vous soutenons et vous encourageons à restituer cette vérité cachée au peuple
"Sarkozy donne l’impression de connaitre une escalade dont on ne voit pas le terme."
Nous avons le devoir maintenant, là, de préparer un contre-putch. En 2012 il sera vraiment trop tard !
La police et l'armée avec nous !
Si je ne me trompe pas ces brassard oranges sont maintenant numérotés par les services de police pour éviter les copies.
Chaque numéro correspond à un policier.
Il serait intéressant d'arriver à voir ces numéros pour interroger sur la place publique ces casseurs.
Je vous ai entendu sur France Inter, mercredi après midi et je suis subjuguée par votre discours clair et franc, vos idées justes et votre clairvoyance. Je ne m'intéressais que peu à la politique, mais depuis 2007, je me pose mille questions, voyant cette France bouleversée. Depuis que je vous ai entendu, j'y vois bien plus clair. J'aime votre discours, j'aime votre franchise même si cela dérange. Soyez assuré d'avoir ma voie aux prochaines élections, je ne manquerai pas de vous soutenir.
Bonjour à tous,
Je ne sais pas si ça a déjà été fait, mais ce serait bien de faire un best-of des phrases de journalistes les plus serviles.
J'ai de nombreuses vidéos. Je peux retrouver les passages, mais je n'ai pas un brin de technique pour coller tous les extraits entre eux...
Je viens d'apprendre que le Parlement européen a adopté à une très forte majorité le 20 octobre 2010 une résolution sur « La crise financière, économique et sociale : recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre », préconisant des économies budgétaires. Extraits :
« le financement des pensions ne peut être entièrement laissé au secteur public, mais doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraite publics, professionnels et privés ».En voilà une idée qu'elle est bonne!
«(le PE) prie instamment la Commission d'instaurer, dans la zone euro, un système contraignant de sanctions relevant sans ambiguïté de sa compétence, afin d'obliger les États membres à respecter les règles du pacte de stabilité et de croissance. »(sic)
Qui a voté pour? le PPE, ça c'est normal, c'est la droite. Mais aussi le PS (Peillon, Desir,...), les verts (Cohn Bendit, Joly...)
Comme quoi entre les paroles et les actes, il y a toujours une certaine distance !
La GUE a voté contre, ouf !
Que se passe-t-il Jean-Luc ? Pourquoi le PG est-il partie prenante de cet Appel du Collectif national qui déclare sans ambages préparer "les grands axes pour une juste réforme des retraites" ? Allons-nous chanter avec les sirènes de l'intox qui prête aux "Français dans leur ensemble" le désir de "réformer" la retraite - acquise de haute lutte et déjà passablement dégradée ? Allons-nous faire chorus avec des positions qui ne sont pas les nôtres (PS, PC, etc.) ?
Tu l'as dit et écrit : il faut tenir bon. Ne rien lâcher.
Pour moi tenir bon, c'est : retrait (abrogation) de cette contre-réforme.Tenir bon, c'est se battre à fond pour conserver le peu qu'il nous reste.
Je ne suis pas d'accord avec cet Appel et je m'en désolidarise.
Amitiés socialistes
et Amitié tout court
Monique