05nov 10

Je suis de retour au clavier! Retraite, Dollar, Drucker

Entre Drucker et Figeac

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D’ abord un mot sur la lutte : elle continue. Ne jouez pas votre petit journaliste.  Ne commencez pas à vous faire des mines inspirées sur le reflux de la mobilisation, la victoire du gouvernement et tout ce saint frusquin des muscadins du pouvoir. La mobilisation est intacte ! Dans les cœurs et les esprits elle s’est enracinée et élargie. Le six novembre : la manifestation. Moi je serai à Brive ce jour là, car il y a un salon du livre où parait-il je dois être absolument. Il faut dire que mon bouquin se vend comme un feu dans l’herbe sèche. En voila quarante mille d’édités. Je suis dans toutes les listes des meilleures ventes et pas peu fier de ça ! Bonne occasion aussi pour voir les copains de Corrèze et du Limousin. Je manifesterai avec eux samedi. Et la veille je suis dans le Lot, à Figeac, pour un banquet républicain.

J’ai tellement de retard sur ce que je veux dire sur ce blog ! Je laisse donc la parole à mon ami Eric Coquerel pour dire ce que nous inspire l’incroyable déclaration où Jean Paul Huchon dit qu’il préfère Le Pen à moi ! Je vous demande si vous voulez nous aider à desserrer cet étau spécial de mépris, si dangereux pour la gauche, d’agir aussi, chacun d’entre vous, sur vos socialistes locaux pour que cette mode soit tuée dans l’œuf !

Pendant les jours où vous n’avez rien lu sur ce blog, j’ai vécu la préparation et le tournage de l’émission « Vivement dimanche » chez Drucker. Ma détente a été d’écrire sur deux sujets. L’un à propos de la « stratégie médiatique », l’autre sur l’état de la crise. Cette fois ci je publie ma note sur la crise. C’est le plus urgent selon moi. En fait je recule cette publication depuis mon entretien avec Pedro Paez, l’ancien ministre de l’économie de l’équateur, actuel responsable pour ce pays de la nouvelle banque du sud. En lisant cela je ne vise pas à désespérer madame Laurence Ferrari ni les autres grands esprits qui ont décrété que je n’avais ni idée ni programme. Non. Au contraire, qu’ils restent dans leur ignorance et suffisance méprisante. Ca ne nuit qu’à eux. Par contre, je veux permettre à ceux qui ont bien compris que j’ai l’un et l’autre, d’accord ou en désaccord, de réfléchir. Et de comprendre pourquoi je plaide pour une politique économique de définanciarisation de l’économie française et son dételage d’avec l’économie américaine. Toutes choses qui imposent une révolution citoyenne pour avoir le rapport de force. Je veux aussi prendre date. Le cadre intellectuel de notre analyse n’est pas celui des gros malins du FMI et des autres brutes européennes qui prétendent guérir le malade de la dette publique. Eux vont nous faire mourir guéris ! Leur politique ne vaut rien car elle fait comme si existait un monde économique pur et parfait là où règne une obscure pétaudière dominée par un voyou très violent : les Etats-Unis d’Amérique source de tous nos maux ! Après ça deux mots s’agissant de l’émission de Drucker.

 La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Je parle de ce qui est dans les têtes et dans les cœurs. Les grèves sont en pause, me dit-on, du fait des vacances. Je ne sais pas. A Brive, a l’arrivée j’ai trouvé une manifestation sur le sujet à la gare. A Figeac où je vais il y a deux ou trois actions par jour sur le même thème. Hier c’était un blocage du centre commercial Leclerc de Capdenac. Et des barrages filtrants. Aujourd’hui il y a barrage filtrant et tractage au rond point de l’usine Ratier. Puis action des cheminots. Je parle juste de ce que je vois, d’accord. Ce n’était pas au journal télévisé, ça ! Le vote de la loi ne veut rien dire pour la plupart des gens qui ont vu avec quelles méthodes ces votes ont été obtenus. A l’assemblée : en brutalisant tout le monde sous la houlette de la présidence UMP. Au Sénat, où le règlement ne le permettait pas, grâce à la fourberie des centristes. A présent nous avons une consigne d’action pour samedi. Il faut réussir ce rendez vous et ne pas traîner les pieds. Il faut absolument réussir ça. La droite ne doit pas être lâchée d’une semelle.

Le simple fait de nous voir par million va leur mettre le bourdon. Il est essentiel qu’ils sachent que nous les attendons au tournant. Evidemment, ca posera aussitôt la question : « et maintenant on continue comment ? ». Ne cherchez pas midi a quatorze heures ! On fera ce que les syndicats nous diront de faire. Je continue de proposer, avec le Parti de Gauche, l’idée d’une manifestation nationale monstre à Paris. Un évènement comme il y en a un tous les vingt ans dans ce genre. Comme notre manifestation contre la loi Falloux. Le temps de préparer ça sur le terrain, de collecter les sous, d’organiser les transports c’est une immense agitation et conscientisation qu’on organiserait de tous côtés. Evidemment ce sont les syndicats qui peuvent organiser ça et donner les consignes. Pas nous. On verra donc ce qu’ils nous disent de faire. Et ce qu’ils nous disent on le fera, parce qu’ils sont unis et qu’ils ont dirigé le mouvement au bon rythme jusque là, d’après ce que je vois. 

L’échec des démocrates aux élections intermédiaires des Etats-Unis est un désastre mondial. Non parce que la politique démocrate est mise en panne. C’était une petite bibine à peu près indétectable compte tenu des problèmes à régler. Mais parce que maintenant, il y a trop de monde dans la cabine de pilotage : les militaires les démocrates de gauche et de droite, les républicains. Si bien que c’est comme s’il n’y avait plus de pilote du tout dans l’avion. Au consensus politique avec les républicains voulu par Obama, cette illusion mortelle,  suit à présent un consensus subi. Rien ne peut plus se faire sans leur accord. C’est déjà grave. Mais comme eux-mêmes sont sous la pression de l’extrême droite, c’est pire. Ce sera donc la loi du plus petit commun dénominateur libéral. Dans le contexte,  le désastre est assuré.

Les USA vont être engloutis par la masse de capitaux fictifs qu’ils ont engendrés et sur laquelle flotte de plus en plus en plus mal le vaisseau amiral du capitalisme mondial. Car la ligne du moins d’état, et moins d’impôts, moins de solidarité, pour relancer la production qui, parait-il, épongera les dettes a déjà prouvé mille fois son inanité. Le déclenchement de guerres régionales type Afghanistan ou Irak, pour faire tourner artificiellement la production à partir de l’économie d’armement a aussi atteint sa limite. Que reste-t-il ?  Pour colmater la brèche qui s’est déjà ouverte à plusieurs reprises depuis vingt ans la seule parade utilisée avait  consisté à injecter des milliards de dollars de crédit pour empêcher l’activité réelle de s’effondrer. Après la dernière crise c’est ce qui a été fait, encore une fois. Au niveau mondial, on se souvient de ce G20 ou avaient été annoncés mille milliards de dollars fabriqués dans la joie et la bonne humeur sous la houlette du FMI. Aux Etats-Unis, des centaines de milliards de dollars avaient déjà été injectés par l'administration Obama, après celle de Bush, Georges, l’idiot. D'abord pour sauver les banques américaines, ensuite pour relancer la croissance. En vain. L'économie des Etats-Unis tourne à vide. Alimentée depuis des décennies en dettes et capitaux fictifs, elle a franchi le cap où plus aucune dose supplémentaire de drogue ne suffit à la maintenir hors d’état de manque. Il en est ainsi parce que c’est une « loi » de l’économie réelle : vient toujours le moment ou la masse des signes monétaires doit s’accorder avec la réalité qu’elle est sensée représenter. Mais cette « loi » se vérifie dans des conditions d’exceptionnelle gravité. 

Pedro Paez, ancien ministre de l’économie de l’Equateur m’avait montré des graphiques économiques très alarmants sur ce thème, au début du mois, a l’occasion d’une rencontre a Bruxelles. Il publie bientôt un article sur ce thème. Que voit-on sur ses graphiques ? D’abord que les USA ont essayé une politique de décroissance lente de la masse monétaire. Ils épongeaient en douceur. Lentement. La masse du crédit disponible accompagnait le mouvement. On peut dire qu’ils jouaient l’assainissement, dans la durée. Mais la courbe de la production suivait aussi le mouvement. Là était le risque : que le moteur s’éteigne. On voit alors, sur  ces graphiques, soudainement, s’envoler le crédit. On comprend que le niveau de ralentissement de l’activité a été jugé inquiétant et qu’il s’agissait de le stimuler de nouveau. Trop fort. Le coup d’accélérateur a emmené le véhicule dans une direction aberrante : les logements construit sous « subprime » en sont l’emblème. Des gens insolvables ont pris en charge la relance de l’économie. A première vue c’était tout bénéfice. Un pauvre croit qu’il va devenir riche en achetant à crédit. Puis il tombe à terre. Son bien est revendu avec une belle marge du fait de l’envolée de l’immobilier. Le préteur est remboursé. Le pauvre est mort. Le riche est plus riche encore. Pas belle la vie ? Ajoutez à ça la guerre d’Irak et celle d’Afghanistan. Elles permettent de collecter et dépenser un maximum qui revient a domicile à quatre vingt pour cent comme le montre le rapport dont je vous ai déjà parlé ici. Tout allait comme d’habitude. Mais cette maudite courbe du crédit, comme les arbres, ne pouvait pas monter jusqu’au ciel comme le dit l’adage. L’accident a eu lieu. Celui de subprime. Tout le système s’est bloqué par la contagion de « papier pourri » dans les caisses et les bilans d’entreprise.

On voit alors sur les courbes de Pedro Paez le crédit et la production s’écrouler. Une courbe alors s’élève aussitôt brutalement : celle de la masse monétaire ! Ce sont les milliards d’argent fictifs créés par la réserve fédérale. Et là: stupeur ! Le crédit aurait du repartir aussi violemment et la production suivre. Tout cela aurait du se voir sur les graphique avec juste un effet de décalage dans le temps lié à la circulation de l’eau dans les tuyaux. C’est cela qu’on avait observé dans les précédentes crises. Comme dans un feu qui s’éteint, faute de buches, la banque jetait du papier et cela faisait une belle flambée qui faisait assez illusion pour que tout ronronne à nouveau. Mais cette fois ci le rebond a été timide. Une deuxième injection a suivi. Pschitt ! Effet quasi nul. Le moteur n’est pas  reparti. On n’en est pas sorti. On en est toujours là. La production des USA a reculé. Que faire à présent ?

Naturellement aucun dirigeant n’a l’intention de proposer une relance par la consommation populaire aux USA. Cela voudrait dire de la relance salariale ou sociale avec des systèmes de sécurité sociale dont les américains, chauffés à blanc par leur presse éthique et indépendante, considèrent que c’est le début du communisme.  Mais ce n’est pas tout. Relancer pour acheter quoi ? Tant de choses sont produites ailleurs. L’économie productive réelle, c’est presque rien aux USA. L’agriculture c’est 1% du PIB. L’industrie ? 10 %.  Les USA sont un fantôme dans l’ordre de la production. L’essentiel du chiffre ce sont des « services » comme le disent les ravis de la modernité ! Du papier, des bureaux qui brassent des papiers à propos d’autres papiers : de l’assurance, de la banque et ainsi de suite. Il y a donc deux lignes d’action chez les belles personnes nord américaines. Les unes veulent un dollar faible pour relancer la production en la faisant remorquer par le reste du monde et ralentissant l’import par une élévation de son cout. Le modèle grotesque du libre échange mondial. Celui qui oblige à admirer l’économie allemande qui vend des machines à la terre entière mais laisse dans la pauvreté le quart de sa population. Ou le modèle français des champions internationaux et du déménagement général de tout le reste. Ceux là vont finir par avoir le dernier mot on dirait. Mais pas volontairement. Le dollar baisse parce que le monde sait que c’est une bulle ! Malheur !

C’est ce que veulent à tout prix éviter les amis du dollar fort. Ces gens savent que leur économie repose sur la valeur reconnue à cette monnaie ! Ceux là savent que plus le dollar baisse plus ceux qui en possèdent les vendent car c’est le gros des actifs de leur bilan. A quoi bon stocker un papier qui fond à vue d’œil ? Il n’y a qu’une raison de le faire : c’est qu’il n’y ait rien d’autre à la place. Mais justement il y a. L’euro par exemple. Les USA sont donc dans une tenaille. D’un côté les chinois, avec leur monnaie pas chère, étouffent la production yankee avec leurs produits. De l’autre les européens cocoonent les rentiers avec une monnaie chère et stable que protègent des politiques d’austérité sadiques. Les nord américains jettent donc des millions de dollars supplémentaires dans les tuyaux. En vain. Normalement le moteur va s’éteindre. Si vous avez des dollars, vendez ! Achetez des valeurs matérielles réelles. D’ailleurs, les gros bonnets, qui n’ont pas lu Marx, font pourtant ce qu’il a prévu il y a longtemps. Acheter d’abord quelque chose qui tienne en peu d’espace beaucoup de valeur. De l’or. Le cours a augmenté de 20% depuis le début de l’année. C’est un indice de la course au réel qui va prendre la finance à la gorge.

Quand Pedro Páez m’a montré ses graphiques il a souligné que depuis 2006, les USA ne publient plus d’informations sur leur masse monétaire. Pour autant tous les gens sérieux se réfèrent aux chiffres disponibles par les agences économiques qui continuent à savoir que ce genre d’information est essentiel. Ceux là ont vu ce qui vient de se décider. C’est une nouvelle injection massive de dollars qui a été choisie banalement comme solution. La banque centrale, la FED, a décidé de racheter elle-même la dette du pays. Une opération de passe passe. Les bons du trésor ainsi achetés n’ont pas davantage de valeur que les dollars émis en contre partie. C’est la deuxième fois en très peu de temps. La fin s’approche qui verra le système couler dans l’océan de papier qu’il a engendré.  La bête s’asphyxie, étouffée dans son venin. Mais soyons honnêtes : de toute façon les USA ne peuvent rien faire d’autre. Le peuple américain est incapable de se désintoxiquer par une méthode maitrisée et collective. Il y sera contraint par la force des évènements. La forme politique que prendra alors cette contrainte sera horrible, faute de parti de gauche en état de relever le gant du désastre. Tel est mon pronostic. Celui sur lequel se base une bonne partie de mon analyse de la réalité internationale. Les USA ne sont pas la solution mais le problème. Qu’il s’agisse d’économie ou de paix qui sont les deux faces de la pièce mondiale qui se joue. 

L'emballement de la planche à billets est un phénomène qui finit toujours mal en économie. La dernière fois que les dirigeants de la FED avaient ouvert les vannes à dollars, ils avaient juré que c'était exceptionnel et qu'ils ne le feraient plus à moins d'un risque extrême de déflation, comme en attestent encore des déclarations de son gouverneur cet été 2010. En 2008 la FED avait injecté 1 750 milliards de liquidités au profit des institutions financières et immobilières et des banques américaines, soit presque l'équivalent de la richesse produite par la France en un an ! Et pour soutenir les plans publics de sauvetage bancaire et de relance, elle avait directement acheté des bons du trésor et autres titres de dette d'agences fédérales. En à peine deux ans, le total des actifs détenus par la FED est ainsi passé de 800 milliards à 2340 milliards de dollars. Soit une hausse de 195 %. Cela donne un aperçu de l'ampleur de la création monétaire à laquelle la FED a recours pour acheter ces actifs. On comprend beaucoup mieux pourquoi dans ce contexte les autorités américaines ne publient plus depuis 2006 les chiffres de la masse monétaire en dollars. La FED détient aujourd'hui pour 968 milliards d'euros de titres de dette publique états-unienne … soit plus de 40 % de ses actifs ! 40 % bidon ! C'est dire quelle est déjà la fragilité de la première banque centrale du monde.

Ils ont pourtant décidé maintenant d'aller encore plus loin. Voila un nouveau plan de 600 milliards de dollars supplémentaires de rachats de titres de dette publique d'ici 2011 ! Cela représente 75 milliards par mois de rachats supplémentaires de dette publique. Attention : ils s'ajoutent aux 35 milliards que la FED rachète déjà chaque mois en vertu du précédent programme qu'elle avait annoncé. Résultat, ce sera pour 900 milliards de dollars supplémentaires de dette publique que la FED va acheter d'ici fin 2011. Cela implique un quasi doublement de son exposition sur la dette publique états-unienne. Si la part des autres actifs de la FED reste constante, cela signifie que fin 2011, les titres de dette publique pourraient représenter jusqu'à 60 % des actifs de la FED ! 60 % d’argent bidon comme garantie de la valeur de la monnaie numéro un du monde ! Imaginez la même chose chez les grecs !  

Si la FED se mobilise autant c'est que la masse de dette publique des Etats-Unis s'emballe. Début 2010, elle représentait 10 124 milliards d'euros, soit 92 % du PIB américain. C’était « seulement » à peine 62 % en 2007 ! Cela veut dire que cette dette a fait un bond sans précédent de 30 points de PIB en 3 ans ! En Europe on est livré au FMI pour moins que ça ! D’ailleurs la situation des USA est beaucoup plus préoccupante que celle de l'Union européenne du point de vue habituellement rabâché par les pères la rigueur du vieux continent. Là, la dette publique représentait à la même période 73 % du PIB, ou même de la France qui était à 82 % du PIB. Et pourtant ce sont les dettes publiques européennes qui sont attaquées sur les marchés et pas la dette américaine ! On voit ce que valent les soi disant fondamentaux objectifs de l’économie dont on nous rebat les oreilles. Ca ne va pas s’arranger. En atteste le programme de rachat de la FED. A horizon 2020, les prévisions officielles situent la dette publique états-unienne à 21 500 milliards de dollars ! Sans compter avec les 56 000 milliards de dollars de dette sociale non provisionnée. Il s’agit des engagements de retraites non finançables à ce jour par les différentes caisses de retraites américaines. Ca vous dit quelque chose ces caisses de retraite par capitalisation ? Les vieux américains sont ruinés et ils ne le savent pas encore ! Sauf si les européens ou les chinois rachètent des titres des sociétés de retraites par capitalisation d’une façon ou d’une autre….  

Une question se pose. Mais où va tout cet argent ? Qu’il soit fictif on l’a compris. Mais pourquoi, alors qu’il est réellement mis en circulation, on n’en retrouve pas la trace dans la production ? En fait, tout part dans la bulle financière, dans la spéculation. Censée prévenir les difficultés de financement de l'Etat et toute déflation de l'économie, cette politique de création de liquidités fictives aggrave en fait le mal qui explique la crise. En effet ce nouvel afflux de liquidités ne profite pas à l'économie réelle. 1 000 milliards de dollars de liquidités sont déjà en réserve dans les banques états-uniennes. En réserve, oui. Ils ne sont pas prêtés ! Pourquoi ?? Faute de projets d'investissements d’une part. Faute d'intérêt des banques pour l'économie productive. Ces masses de liquidités servent donc à alimenter les marchés financiers. Comme la FED rachète elle-même des obligations de l’Etat elle ne les rémunère guère. Normal : pourquoi le ferait-elle vu que le client c’est elle ? Il y a donc un afflux de capitaux sur les marchés boursiers et les marchés dérivés notamment de matière première. Après l'annonce du nouveau programme de rachat de la FED, les principales bourses étaient ainsi euphoriques (près de 2 % de hausse à New-York, Paris, Londres et Francfort), alors que la même journée tombaient des indicateurs économiques réels très négatifs notamment sur le taux de chômage aux Etats-Unis. Et le comble c'est que Ben Bernanke, le patron de la FED, s'est réjoui de cette remontée des marchés boursiers, censée redonner du pouvoir d'achat aux ménages américains !

Cette embellie boursière montre à quel point les bourses européennes sont d'ailleurs déconnectées de la santé de l'économie européenne elle-même ! Car les achats de la FED sont une mauvaise nouvelle pour les entreprises européennes. Elles vont subir de plein fouet  la baisse du dollar et la hausse de l'euro qui vont en résulter. Et comme par hasard, en tête de ces profiteurs et spéculateurs boursiers, on trouve bien sûr les banques ! Au sein du CAC 40, les cours de BNP, Société générale et Crédit Agricole ont ainsi grimpé de près de 5 % en une journée. Et alors que l'économie est atone, BNP Paribas a annoncé un nouveau chiffre de profits mirobolants : un bénéfice net de 1,9 milliards d'euros au 3ème trimestre 2010, en hausse de 46 % ! 

La chute du dollar provoque une envolée toxique de l'euro. Résultat direct de l'emballement de la planche à billets états-unienne, le dollar a reculé face à la plupart des devises du monde. C’est pas bon signe. L'euro a accéléré sa remontée en dépassant les 1,4 dollars. Cela représente une hausse de 20 % par rapport à son niveau de 1,19 dollars en juin dernier. Cela réjouit le rentier. Mais cela renchérit d'autant et de manière catastrophique les prix des entreprises européennes et françaises exportatrices. A notre tour d’ajouter le refrain habituel …. « et donc à terme pour l'emploi ». Cette situation n'a que des inconvénients. Elle ne protège même pas les Etats européens contre les attaques dont font l'objet les dettes publiques. Depuis la semaine dernière, les marchés poursuivent en effet leurs attaques contre le Portugal et l'Irlande dont les taux d'intérêt de la dette continuent de grimper. On va dans le mur en klaxonnant gaiement ! 

La complaisance lamentable de la BCE est en passe de devenir un argument de notre côté… Complètement alignée sur les USA, la BCE a déployé par l'intermédiaire de son président Jean-Claude Trichet des trésors d'hypocrisie et de langue de bois pour soutenir une politique monétaire dont elle combat pourtant les principes au niveau européen. Trichet a ainsi déclaré jeudi 4 novembre : "je ne dispose d'aucune indication me faisant douter de ma conviction que ni le président de la Réserve fédérale ni le secrétaire d'Etat au Trésor – sans parler du président des Etats-Unis – n'ont adopté de stratégie ou de tactique d'affaiblissement du dollar." "Je n'ai aucune raison de ne pas leur faire confiance. Une fois de plus, j'ai confiance en leur affirmation et dans le fait qu'il est dans l'intérêt des Etats-Unis d'avoir un dollar fort." 

Donc, la BCE pense que le dollar fort est possible avec un surendettement de l’Etat américain représentant des milliers de fois la production réelle du pays. Mais elle pense le contraire à propos de l’Union européenne et de sa monnaie quand un Etat comme la Grèce a une dette représentant le 1% du PIB européen !!! Complaisance invraisemblable vis à vis des Etats-Unis et de leur laxisme budgétaire et monétaire, rigueur en Europe ! Car on pourrait dire a monsieur Trichet pourquoi ne faites vous pas au moins la même politique de rachat des dettes publiques des états que celle des Etats-Unis si vous pensez que cela ne s’oppose pas a une monnaie forte ? Voyons de plus près. On constate alors que le programme de rachat de titres de dette publique de pays européens, commencée en juin, est resté marginal. 63,5 milliards de titres de dette publique détenus fin octobre 2010, soit à peine 3 % des actifs détenus par la BCE. C’est sans effet pour donner de l’air aux Etats européens.  

La BCE continue donc au niveau européen de faire de la surenchère dans l'austérité. C’est elle qui pousse pour la mise en place de mécanismes de contrôle et de sanction automatique des politiques budgétaires des Etats. C’est elle qui refuse tout rééchelonnement des dettes publiques permettant de desserrer la contrainte de court terme qui étouffe certains Etats. Au demeurant, le président de la BCE Jean-Claude Trichet a aussi fait jeudi 4 novembre, deux aveux troublants et inquiétants sur la persistance, voire l'aggravation des facteurs qui ont conduit à la crise financière de 2008 : "Que des établissements financiers soient, mettez les guillemets, accros, aux fonds de la BCE ne correspond pas à une situation normale. Nous réfléchissons en permanence aux moyens de régler ce problème de manière progressive." Et d'ajouter qu'"il y a toujours des inquiétudes persistantes au sujet d'un éventuel retour des tensions sur les marchés financiers". Un mélange de prophéties et de menaces, en quelque sorte. 

La guerre des monnaies est ainsi relancée par les Etats-Unis. On va voir qu’il y a sur le sujet deux poids, deux mesures. Quelques jours après la polémique sur la fameuse "guerre des monnaies", cet épisode montre la lourde responsabilité des Etats-Unis dans le creusement des déséquilibres monétaires mondiaux. Mais, bizarrement, c’est la Chine qui est systématiquement montrée du doigt pour sa politique de change jugée trop "nationaliste". La politique monétaire américaine jouit au contraire d'une quasi impunité, à l'échelle internationale.  Gageons que c’est en raison de la qualité du respect des droits de l’homme aux USA. Personne ne trouve rien à redire quand les USA pratiquent de manière aussi bestiale qu'aujourd'hui la dévaluation compétitive. Mais la Chine est jugée irresponsable quand elle pilote prudemment le taux de change du yuan. Pourtant c’est elle qui éponge déjà l'essentiel de la dette américaine. Sans la Chine les USA s’effondreraient. Rappelons que la Chine détient à elle seule plus de 2 000 milliards de titres de dette publique états-unienne, soit le quart de celle-ci.

L'autre conséquence de l'emballement de la création monétaire américaine est l'envahissement – et le pourrissement – des économies émergentes par des masses de liquidités dont les banques ne veulent rien faire d’autres que des outils de spéculation pour faire vite des profits de court terme. Pour en maîtriser les risques et même la freiner, les économies émergentes remontent donc leurs taux. Elles renforcent les dispositifs de contrôle de l'entrée des capitaux. Le Brésil vient ainsi de relever à 6 % la taxe appliquée à tout achat depuis l'étranger de titre de dette brésilienne. C'est une manière de se prémunir contre la volatilité de ces liquidités et aussi une forme de défiance face au dollar. C'est aussi un bon exemple des armes dont disposent les Etats pour frapper au portefeuille les banques et autres établissements qui spéculent sur les dettes publiques. Pour avoir d’autres idées de répliques sur ce sujet je renvoie au document du Parti de Gauche « gouverner face aux banques »

« Vivement dimanche ». Drôle d’évènement. Quelle prise de tête pour moi et les miens. On racontera les coulisses dès que je pourrai. Ce qui ressort de tout ça c’est qu’il existe un monde médiatique qui ne fonctionne pas sur le registre du ring ou du catch. Je ne vous dis pas que j’y suis spécialement bien préparé. Mais si je risque un mot sur l’émission que nous avons enregistrée mercredi de treize heures à vingt heures quarante, ce ne sera pas pour la déflorer. Mais pour la situer. Les amis qui me haranguent comme si l’enjeu de l’émission était de faire naître un rapport critique à son sujet se trompent d’objet. La cible de l’émission ce n’est pas Drucker mais ceux qui regardent la télévision et cette émission. Ensuite l’objet n’est pas d’y réciter des tracts mais de faire vivre une idée par l’illustration. C’est un mode particulier d’expression et il est inutile de s’y dérober. Il s’agit d’être contagieux davantage que d’être convaincant. Il s’agit de sortir notre culture de gauche de la marge. De rendre sa façon d’être visible. Voila comment j’ai compris ce que j’avais à faire. Et vous verrez que personne ne m’a obligé à dire le nom de mon chat ni la race de mes serins en contrepartie du message politique que j’ai voulu faire passer. Un message non pour mes amis et partisans mais pour les autres, ceux qui hésitent, ne savent plus, ne veulent plus. Et mon idée ce n’est pas seulement de m’aider moi dans mon combat que d’aider des idées de façons de voir à exister, à être vues. Vous me direz si j’y suis arrivé. Je vous le répète je préfère mille fois une émission comme celle là à ces innombrables pugilats où on me coupe la parole toutes les quarante secondes sur des sujets  qui sont rarement ceux sur lesquels on a travaillé avant.  Une autre idée fausse est qu’Olivier Besancenot serait en difficulté depuis qu’il serait passé à cette émission. C’est donner à l’émission un pouvoir qu’elle n’a pas. Ni dire en quoi consistent les difficultés d’Olivier Besancenot. Je crois moi au contraire que c’est sa ligne et non sa personne qui est en difficulté.

Un dernier mot. Ne me saoulez plus avec ces histoires de « posture de force tranquille », look de présidentiable, mes cravates, mes dents, mes cheveux, et tout ce bla bla mal digéré de l’imagerie d’Epinal des hommes d’état revus et  colorisés par la cinquième République et ses mythes monarchiques débiles. Je suis le bruit et la fureur. Comme mon époque. Et on n’aura besoin de nous que parce que nous sommes incorruptibles, que nos mains ne tremblent pas, que notre manière d’être montre que nous n’avons pas peur. Tout ce qui fait de nous des rustres pour la bonne société fait de nous des valeurs sures pour les nôtres. Surtout quand la plupart de nos donneurs de leçons n’ont pas encore prouvé en quoi ils valaient mieux que nous tous, et que moi s’il faut en parler, sur le plan de la culture, du savoir, de la valeur humaine. 

 


504 commentaires à “Entre Drucker et Figeac”
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  1. Delbrayelle Gilbert dit :

    Encore du monde à Lille !
    Au point fixe du PG, ils brandissaient fièrement le "Qu'ils s'en aillent tous" !
    Grosse agitation et pancartes sur les murs de l'immeuble "Malakoff-Médéric", rue Nationale.

  2. laurent dit :

    Et Jean-Luc, si tu descend sur cannes,je serais heureux de t'offrir une mousse sur la croisette !
    On a qu'une vie,et celle que ce petit ringard nous fait subire,fait super mal !l
    Prend bien soin de toi.

  3. j.lou dit :

    Rassemblement important à st-Etienne en gare de Chateaucreux avant de rejoindre la préfecture. Pas assez de drapeaux front de gauche, alors que le véritable relais politique se trouve dans ce rassemblement. Tous mes encouragements à Jean-Luc pour poursuivre son nomadisme et nous apporter ses arguments passionnés et éclairés.

  4. serge dit :

    Du monde aussi sur Lyon ! toujours une bonne ambiance ! le point fixe du Front de gauche n'a pas faibli ! bien au contraire. J'ai pris un petit autocollant. C'est plus spontané que chez les socialos.
    Bravo encore aux syndicats qui d'en l'union ont réussi cette 8ème journée.
    On finira par y arriver si les gens restent solidaires et si le PS ne nous crache pas à la figure en mettant DSK sur sa dead list.

    Courage !

  5. lambda dit :

    La meilleure forme possible d'action maintenant semble l'idée d'une giga manifestation populaire à Paris.
    Il faut parvenir à rassembler toutes les forces du ras le bol, et ce potentiel est phénoménal!

  6. Carlos dit :

    Beaucoup de monde à Paris. Deux trajets, plein de parapluies. Le trajet passant par le boulevard Diderot (par où passait la CGT) s'est terminé aux alentours de 18h00. Réussite totale. C'est bien parti. Sarko et sa clique ont perdu la battaille idéologique. La résignation fait pschitt mais les médias nous remettent des rappels de vaccin. Avant de partir à la manif j'écoutait les infos à France Culture; à vomir... du genre y'a plus rien à faire, la loi est déjà votée, les syndicats sont divisés, le nombre de manifestants est à la baisse au fur et à mesure que le temps passe, c'est un baroud d'honneur, etc. Je vois pas la différence qu'il y a entre l'intox du journaleux de FC (plus approprié de dire le censeur, le mercenaire, la voix de son maître) et le NODO pendant la dictature de Franco.

  7. Michel S. dit :

    Une bonne vieille chanson (qui s'appliquait au Kaiser à l'époque...) à reprendre en choeur devant les immeubles Malakoff-Médéric :
    Guillaume, si tu continues, tu seras pendu par la peau des fesses, Guillaume, si tu continues.....(pas besoin de donner la suite !)

  8. rodfab dit :

    Superbe explication. Merci.

  9. marco polo dit :

    Sur Tours pas mal de monde, un peu moins, mais de la détermination. Il faut continuer !
    Pareil à Tours, le PG et le Front de gauche ne sont pas très présents, dommage ! c'est le moment ou jamais !

  10. philippe dit :

    Très bonne conclusion.
    Au diable les postures hiératiques des seigneurs du paraître et autre souverains pontifes.
    Tel qu'en toi même, le compte est bon.

  11. bruno dit :

    Ah ben mince... Si on m'avait dit qu'un mec de gauche me redonnerait espoir je l'aurrais pas cru ! Mais bon je crois que la lucidité mais aussi la fourberie (pour certain) n'est ni de droite ni de gauche non ?
    A+ et merci.

  12. Voxel dit :

    Une vraie saloperie droiteuse de base que cet article du Figaro. Vous etes candidat pour 2012 au fait pour le Figaro, mais Andre Chassaigne lui, non... malgré qu'il s'est auto-proclamé candidat...
    Sans parler du "micro-parti" qu'est le parti de gauche selon eux...
    Bref un ramassis d'idioties.
    http://www.lefigaro.fr/politique/2010/11/05/01002-20101105ARTFIG00631-jean-luc-melenchon-commence-a-irriter-le-pcf.php

  13. le Prolo (PG 01) dit :

    Fausses vérités et sauce mielleuse.

    Dans "le Figaro", une Sophie de Ravinel tente avec beaucoup d'insistance de planter un coin entre le PC et le PG, en titrant que "Jean-Luc Mélenchon commence à irriter le Parti Communiste".

    Elle a vu ça où la grande reporter ?

    Aujourd'hui dans la manif à Lyon tout le monde était très soudé: PCF+GU+PG.
    Les Alternatifs nous ont même rejoints.
    Et bonne ambiance avec L.O. et le NPA.

    Mme de Ravinel, pour faire l'intéressante essayez donc autre chose !...

  14. georges70et25 dit :

    Moins de monde à Besançon, et pourtant aucun signe de découragement ; une culture du cortège se fait : le trajet, la place des uns et autres (syndicats, professions, partis...), le rythme de la marche, tout cela change d'une fois à l'autre dans une alchimie mystérieuse où dominent la persévérance obstinée et non agressive, une sorte de "gandhisme" ou comment l'appeler, se détachant des rituels militants trop moutonniers ou trop sectaires. Les lycéens ont été mis devant, 2 fois, pour les canaliser... Les étudiants ont fait tout au plus de la figuration, les anarchistes sont intégrés au rituel et recueillent une sympathie somme toute méritée, les commerçants n'ont jamais baissé leur rideau et les forces de police ont surveillé sans abuser, bref tout s'est passé 9 manifs durant dans une ambiance bon enfant, responsable et moyennement festive...
    Quelque chose de peu spectaculaire en somme, mais assurément profond.
    Je ne pense pas que le cas des manifs de Besançon soit isolé : la révolution citoyenne, ici, a fait un pas, à mon humble avis, et la présence, sensible aux anciens, d'un Charles Piaget (lip), a sûrement trouvé son équivalent symbolique dans bien des villes de province.
    Evidemment, ce n'est pas a priori ce que les grands media mettront en avant, comme "analyse" à chaud ou "témoignage sur le vif". Pourtant cela aura été comme aura été, aussi, le "non dit" (pour l'instant) de la révolution citoyenne, la pensée latente de tous les participants ou presque à ces actions "non-violentes" :
    "Qu'ils s'en aillent tous"
    Vivement la prochaine action de masse (l'idée de la méga manif à Paris n'a qu'un défaut : celui des armes à un seul coup - et à énorme coût) et vivement demain - car je suis sûr que l'émission, même décalée, ne fera pas "plouf". Confiance, force, courage.

  15. Amaru dit :

    J'ai lu dans un article sur Le Grand Soir ceci :

    "Le Parti de gauche (PG) est celui, parmi toutes les organisations, qui ose briser le tabou de l’impuissance nationale en voulant la « restauration des marges de manœuvre nationales vis-à-vis de l’Union européenne ». Il est quasiment le seul, ainsi, à proposer des mesures concrètes d’application immédiate très élaborées, en France ou dans un autre pays, pour amoindrir la « dictature » des marchés financiers. Toutefois, ce parti reste marqué par des ambigüités qui l’empêchent de déployer pleinement cette perspective. Il reste encore trop paralysé par le mythe européen et envisage, par exemple, des mesures aussi baroques que le contrôle du Parlement européen sur la Banque centrale européenne ! "

    http://www.legrandsoir.info/CONSENSUS-EUROPEISTE.html

    J'aimerais avoir la réponse de Jean Luc Mélenchon, s'il le peut. Il me semble que c'est très important dans le contexte de cet article.
    Merci.

  16. Martin dit :

    Il a fallu que j'attende ma 52 ieme année pour me décider à soutenir un homme et une politique qui m'inspire dignité et confiance. Merci au parti de Gauche!
    Je ne saurais trop conseiller à chacun de visionner le film "Walter retour en résistance", admirable de dignité, précisément! Gardons la tête haute!

  17. Hergè dit :

    Une belle manif ce samedi à Brive !
    Et merci au camarade Mélenchon venu salut les O.S., dont les différents SUD réunis au sein des Solidaires.

  18. j-jour dit :

    @ Rosa 100 (et à tous les lecteurs bien entendu :-))

    Surtout pas attendre 2012, c'est comme cela que nous avons creusé notre tombe, c'est comme cela que la démocratie a creusé sa tombe, à faire croire que les moments de votes sont les moments forts de "démocratie". C'est tout le reste du temps qu'il faut réanimer le corps social, qu'il faut encourager la parole pour tout le monde, il faut que chacun s'empare de la parole, fasse entendre SA voix, ce qu'il a à dire, lui ou elle, ne soit pas bêtement conduit à la fermer parce que d'autres parlent mieux et plus fort, ou sont labellisés par un parti ou un syndicat quelqu'il soit, parce qu'il croit qu'eux savent quelque chose que lui ou elle ne saurait pas.
    Je dis ça, en partie parce que je viens de comprendre en suivant une AG d'une coordination interpro intersyndical (et même autres) à Chambéry à quel point c'est cela qui est bon, lorsque ce sont des gens qui parlent, osent parler pour certains pour la première fois, que ce qui est dit est bien reçu, écouté par les autres avec attention, et respect, et que des avis mêmes différents se complètent plus qu'ils ne s'opposent ou se concurrencent. Et que les personnes sortent de leur bocal, de telle ou telle maison (parti, syndicat etc...) sans pour autant les quitter, mais qu'elles sont paradoxalement comme personnes plus grandes, plus entières que leur parti. (d'ailleurs même le langage le laisse entendre)
    Il y a plusieurs coordinations de ce genre qui se sont mises en marche sur le combat impulsé par la réforme des retraites (qui va sans doute s'élargissant) sur le terrain localement dont des participants mandatés se sont rencontés à Tours aujourd'hui.
    Ce sont les hommes et des femmes que nous sommes chacun qui pourront leur donner la force de croître et de continuer la mobilisation et l'enracinement du débat politique et de la construction d'autre chose. Et décideront ensemble des moyens à initier pour ne rien lâcher mais élargir...

  19. Michel Matain dit :

    A Manosque, du monde mais nettement moins que les deux précédents samedi. Sont surtout visibles la CGT, le PCF et le NPA. Les autres (syndicats ou partis) font le service minimum.

    Confirmation d'une bonne nouvelle : le Front de Gauche et le NPA ont signé un communiqué commun pour les prochaines cantonales. Il y aura une candidature commune dans tous les cantons renouvelables des Alpes de Haute-Provence. Je crois que c'est le premier département où se fait jour un accord de ce type.

    Y en-a-t-il d'autres ?

  20. jp33 dit :

    Post 115 - très bonne question de Amaru
    L'Europe nous regarde, il ne faut décevoir aucun espoir d'émancipation chez nos voisins. Moi aussi je voudrais bien avoir la réponse de Jean-Luc Mélenchon (ou du PG) à cette question : le contrôle de la BCE par le parlement européen, est-ce ou non une idée farfelue ? Il y va de la crédibilité des propositions du Front de Gauche.

  21. catherine dit :

    Grenoble manif

    Beaucoup de monde, moins que d'habitude, mais beaucoup sous un très beau soleil. Et aussi beaucoup de flics, mais là, plus que d'habitude. Groupés dans les petites rues en tortue comme les formations romaines ou en défense rugby, alignés contre Mac Do (les pauvres) ou serrés derrière la porte de l'entrée de l'immeuble du MEDEF, la BAC en tenue civile jeans et blouson (on les a reconnus..). C'est maintenant que je comprends : il paraît que Grenoble c'est dangereux. Eh oui, Villeneuve, les voyous, la violence. En tout cas ça fait peur tous ces flics, pardon, çà réjouit tous ces gens qui en ont assez de se faire plumer.

    Je suis bien d'accord Jean Luc Mélenchon, on n'est jamais si écouté que lorsque l'on est sincère et soi-même, quelle que soit la couleur de la cravate et des chemises. Le bruit et la fureur j'adore dans ce monde si politiquement correct, si lisse et mensonger.

  22. Denis dit :

    Encore du monde à Villefranche, beaucoup d'exaspération, ce ne sera pas sans suite !

    Pour illustrer la note d'hier, cet article du "quotidien de référence" : http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/06/la-fed-est-notre-banque-centrale-et-votre-probleme-par-pierre-antoine-delhommais_1436391_3232.html#ens_id=863164j
    Notez bien que le pilotage est assuré par un des hommes les plus intelligent et compétent du monde. Que serait-ce sans eux ?

  23. chat dit :

    Bonsoir,

    J'ai découvert Mélenchon il y a une quinzaine de jour, dans une émission de I-télé. Depuis, j'ai adhéré au P.G. et j'ai regardé de nombreuses vidéos. J'aimerais retrouver une phrase par laquelle Mélenchon illustrait la façon dont le Parti socialiste et les sociaux-démocrates ne font qu'accompagner le capitalisme en mettant des "pansements" après son passage. Si quelqu'un sait par hasard de quelle vidéo il s'agit...
    J'aimerais aussi savoir quelle est la stratégie du parti pour "passer devant le P.S" car j'ai peur qu'une gauche divisée en deux ne profite à l'extrême droite et ne passe pas le premier tour...

    Merci !

  24. boubu dit :

    Au lieu de vivement Dimanche, je dirais vivement le PC ! Et oui je suis un nostalgique des pays communistes..
    Heureusement qu'il nous en reste quelques uns dans le monde.. Bon dimanche à vous !

  25. AG91 dit :

    Une journée nationale à Paris à demander tous ensemble le retrait de la loi qui casse nos retraites, cela s'impose en ce jour de manif du 6 novembre sous la pluie nous n'avons pas défailli.
    Pour celui qui posait la question sur la rétroactivité de la loi : au moment de la liquidation de son dossier de retraite,
    c'est la loi en cours qui s'applique et non pas la loi au moment où tu as commencé à cotiser. Ainsi si tu es déja à la retraite, cette loi ne modifiera pas tes droits bien entendu, donc la loi s'applique bien pour l'avenir et quand on va liquider notre retraite c'est celle là qui s'appliquera ou une pire encore si ils restent au pouvoir ces prédateurs de cotisations sociales. Alors faut il attendre 2012 pour les virer, est ce que ce n'est pas assez toute cette casse, ces lois racistes, jusqu'où pouvons nous supporter ? et en 2012 nos voix feront l'objet de quels marchandages, de quelles alliances, quels épouvantails extrème droitistes agiteront ils ?

  26. AgentK dit :

    Appel du pied de Nicolas Dupont-Aignan :
    http://www.youtube.com/watch?v=1wF6eoghNnc

    Quel succès ! et si les Républicains Jacobins de Droite avaient trouvé leur champion ? (mais bon, il est un peu de gauche... mouai mais faut bien que quelqu'un redonne le ballon aux Français...)

    Perso, je trouve ça énorme...la tactique "le bruit et la fureur" à l'air de marcher ! lol

  27. Thérèse dit :

    Clarté des explications, pédagogie innée (?) rendent la lecture de ton blog toujours aussi riche et intéressante...
    Je ne suis toutefois pas d'accord avec la phrase : "Tout ce qui fait de nous des rustres pour la bonne société fait de nous des valeurs sures pour les nôtres. "...
    Qu'ils s'en aillent, tous !
    (encore du monde à Boulogne sur Mer, en valeur absolue, la bataille de l'opinion semble acquise)

  28. vaz jean-philippe dit :

    Belle mobilisation à Marseille, peut être en baisse, je ne sais pas...L'important est que nous soyons toujours là. Les pancartes individuelles fleurissent ca et là, donnant le sentiment d'une révolte qui s'ancre, se diversifie...J'ai quand même le sentiment qu'il faudrait être beaucoup plus nombreux, que nombres d'exclus le sont aussi de nos manifestations, non par nous-mêmes, mais de part ce sentiment d'exclusion...
    En chechant à analyser la situation, je me dis que jusqu'ici nous avons été sur la défensive, tentant de répondre aux coups donnés...Mais avec des "standards" d'antan...Or, ce pouvoir en place n'a rien de "traditionnel", il mène carrèment une "guerre" contre son peuple, et nos réponses sont trop faibles au regard de ces attaques.
    Le combat pour les retraites a cristallisé le mécontentement généralisé, et je comprenais la position du front de gauche, en appui et relai des syndicats(ceux-ci étant débordés par leur base).
    Pour autant, il me semble que ce serait au tour des politiques, notamment bien sûr le front de gauche, d'être à l'initiative en "ratissant" plus large, et de passer à l'offensive.
    En effet, au vu de ce qui se passe, il ne s'agit plus uniquement des retraites, et demain notre protection sociale, mais aussi et surtout, de nos libertés. Pour moi, nous sommes en dictature. Un pouvoir qui nie la souffrance de son peuple, qui viole le suffrage universel (vote pour le traité constitutionnel européen), qui ose remettre en cause le droit de grève, qui dicte sa loi en s'affranchissant de notre constitution, espionne des journalistes et intimide leurs sources, brutalise sa jeunesse, ment corrompt, etc...En comparaison de tout cela, que sont nos 8 manifestations?
    Je pense que le jour où nous serons 10, 15 millions dans la rue, le rapport de force sera alors à la hauteur. Et vous verrez les médias tourner casaque, les soutiens à sarko et sa clique se faire plus distants, la majorité se lézarder et prendre peur...

  29. bernie_liege dit :

    Salut à tous, salut aux camarades.

    Un bonjour spécial à Thérèse qui dit que dans son patelin, l'opinion semble enfin décidée.. Quelle chance fabuleuse que vous avez! En final, venir ici me permet de me remonter le moral, car j'y crois plus guère. Les néo-libéraux sauvages ont une équipe de com'plus que du tonnerre. Hé! Aux States, ils ont utilisé l'équipe de Goering à la sortie de la 2emeWW. On verra après Drucker, certains, j'en suis certains, diront comme conclusion, préférer Le Pen. "Tout va s'écrouler"! Certes, mais les gens n'y croient pas ou ne veulent pas y croire, ils s'accrochent à leurs trois bouts de papier, ils sont riches, ils ont travaillé! (sic), et puis, si tout s'écroule, les ceusses au pouvoir auront et ont l'armée, les armées. Et gaffe quand même à ta peau J.C, ça, pour les schtroumpfs de jardin, ça reste une soluce! En tout cas, bien le courage et bravo, même si en te lisant, j'ai bien l'impression que tu ne fais qu'enfoncer les portes ouvertes, mais t'as raison, les gens oublient si vite mais encore faudrait qu'ils aient compris! Et ça, c'est pas sûr: "Nous, on est des gens honnêtes, on travaille" (re-sic). Un question? On sait regarder l'émission sur internet? J'ai pas la télé, je hais cet engin, je l'ai explosé il y a quelques années, et m'en porte à ravir.
    Bon dimanche.

  30. Delbrayelle Gilbert dit :

    J'ai oublié de préciser qu'à la manif de Lille, il y avait plusieurs centaines de manifestants belges (Anvers, Mons...).
    Et si la révolte s'européanisait ? C'est peut-être là, la clé du succès ?

  31. piero dit :

    Encore beaucoup de monde aussi à Rouen hier, même si on était moins nombreux.. malgré le vote de la loi, l'usure, le samedi, la pluie.... je lis toujours avec intérêt ce blog... merci... j'attends de voir l'émission de Druker pour savoir si c'était ou pas une bonne idée d'y aller... Attention quand même au excès de langage qui sont utilisés ensuite conte toi et contre le parti...

  32. serge dit :

    Nicolas dupont aignan, n'a pas réellement convaincu chez l'ump. alors il essaie à gauche.
    Il peut d'une certaine manière représenter les gens de droite dégoutés de Sarkozy. Mais je pense que le plus dangereux reste de Villepin qui tout en étant à l'ump parle comme un socialiste.
    En réalité ces politiciens sont des égocentriques qui ne vivent que de leur propre importance.
    Où sont en réalité leur apport à la lutte des retraites.
    Villepin ou NDA ont ils accompagnés les Francais dans cet abandon d'un acquis social ? Non ? ils restent dans l'anti-Sarko sans même à réussi ce que le front de gauche porte : l'Union.
    Car sans union c'en est fini de la lutte. Que çà baisse c'est pas grave si l'unité ce poursuit ! on cherche pas à faire du chiffre ! on est pas banquier ! on cherche à se regrouper !
    Pour l'instant 3 partis ont intelligemment réussi à ce regrouper en gardant leur identité propre. Après le choix d'un leader pour l'élection de 2012 et je peux vous dire que les socialistes peuvent se faire du souci. En effet en abandonnant les travailleurs, les chômeurs, les précaires, les sans papiers, sans logement et sans perspective, ils les ont pousser à partir vers le front de gauche. C'est vrai que Huchon et DSK travaillent plus facilement à conforter les banquiers et les assureurs que les gens d'en bas.
    En réalité Sarkozy à réussi à détruire le PS ! Pas la peine de tortiller la question. les Kouchner, Besson, Lang, Rocard sont la démonstration de la prise des clés du PS par l'ump. A tel point que je trouve les ténors du PS hyper silencieux et translucides sur la lutte.
    Pour organiser notre affaire, il est important que le DAL, les Don Quichottes, les immigrés savent sur qui compter pour exister enfin dans la structure du pays. Il est urgent que le PG pose les basses d'un rassemblement politique des déçus de l'UMP et du PS ! Même si cette stratégie peut nous couter, elle me semble la seule réaliste pour rassembler.

  33. vertpomme dit :

    Je me demande et de grosses manifs dans la capitale et les capitales de provinces?
    ça divise les moyens policiers.

  34. carlo dit :

    MA a déclaré que le pays n'est plus gouverné. Mais c'est exactement le contraire: depuis son élection, NS a réussi à faire passer toutes ses réformes (même celles dont le peuple ne voulait manifestement pas) : bouclier fiscal, autonomie des universités, Traité de Lisbonne, service minimum, réforme des retraites.
    Avec des opposants tels que MA, NS n'est pas prêt d'être battu en 2012.

  35. maria dit :

    J'écris d'Espagne. Vous êtes le seul espoir qui nous reste en Europe, je ne parle pas du parti mais des grévistes et des manifestants. Tenez bon, et inspirez-nous, ne vous laissez pas avoir par le chant des sirènes du PS (ici on sait de quoi on parle). Dans toute la presse espagnole, même celle soi-disant de gauche, il y a une suivie presque imperceptible des mobilisations en France. La peur que le mouvement soit contagieux atterre tous les secteur sociaux libéraux d'Europe (en fait laquais des néolibéraux). Vous l'avez dans d'autres occasions, continuez, je crois que le mouvement peu prendre de l'ampleur, on sent que les secteur "bien-pensant" d'Europe vous observent avec préoccupation.
    Merci pour donner un peu d'espoir aux gens.

  36. Ababrame Linnecolle dit :

    Moi, Ababrame Linnecolle, j'ai pété un câble en lisant les infos de Yahoo!
    Vu :
    http://fr.buzz.yahoo.com/article/1:yahoo_france_175:1255fe158be867187a0437715dc31c3e/Jean-Luc-Melenchon--Je-vais-prendre-750-000-euros-a-Laurence-Ferrari-sur-son-million-annuel--La-video-buzz
    J'ai commis un commentaire :
    Je nous trouve admirables nous qui commentons l'actualité. Et je trouve merveilleux qu'il s'en trouve autant pour être de bons moutons qui s'enflamment et défendent tant leurs bergers que leurs bouchers. Leurs bergers leur tondent la laine sur le dos. Les bouchers finissent par les égorger quand toute la bonne laine a été prise.
    La tonte c'est l'exploitation des travailleurs, moins de revenus, moins de protection sociale, moins de santé, moins d'éducation, moins de retraite, plus de compétition entre les travailleurs. Juste plus de religion ; ça ça rapporte...
    L'égorgement c'est le chômage, la délocalisation du tissu industriel, la baisse de qualité des soins, l'abandon progressif des malades, des vieux et des handicapés, la criminalisation de la maladie mentale.
    Et il y en a qui dansent de joie à l'annonce de ces violences qui leurs sont faites, juste parce que de beaux parleurs leurs disent que cela est bien, que cela est bon ; parce qu'on leur chante que les larbins sont du coté de leurs maître et qu'ils profitent ensemble de la misère des esclaves.

  37. Pour une fois, je reste sur la 2 cet après-midi…
    Me suis inscrite sur figaro.fr, quelques petits tacles à mettre et mis, en particulier sur le micro-parti… de Woerth !
    Petit miracle, com modéré mais accepté.
    Bon, plus important, le congrès. J'espère rencontrer au Mans certains d'entre vous, commentateurs…
    Bon dimanche à tous !

  38. toto dit :

    Je m'associe volontiers à la dithyrambe quasi générale concernant Jean-Luc Mélenchon sur ce blog. Cet homme vaut bien l'excès de louanges tant il suscite d'espoir.
    Cependant ma lecture du moment " La Grande Régression" de Jacques Généreux m'amène à penser qu'il y a une extraordinaire complémentarité de ces deux personnalités. Cela saute aux yeux quand on lit ce livre dans la "foulée" après le "Qu'ils s'en aillent tous" qui fait florès en ce moment.
    Ce bouquin "La grande régression" comme "La Dissociété" et bien d'autres ainsi que bon nombre de vidéos donnent à voir un homme d'une grande sagesse et ferme dans ses convictions. Il mérite d'être mis en lumière et le "Vivement dimanche" de ce jour aurait été une formidable opportunité!

    Pour J.L.M le bruit et la fureur. Pour J.G la force tranquille

  39. Pulchérie D dit :

    «L’économie des Etats-Unis tourne à vide. » nous annonce J-LM.
    Les conséquences : des restrictions budgétaires sévères pour le peuple.

    Le « Thanksgiving Day » est la fête la plus importante du calendrier américain. Il est célébré le quatrième jeudi de novembre.
    Chaque année, les familles US consacrent une part non négligeable de leur budget à l’organisation de cette fête, invitant des dizaines d’amis et des étrangers de passage à un grand festin fastueusement arrosé, comprenant près de vingt plats où domine la dinde.
    Cette année, nous annonce CNN, 40 % des ménages US feront des coupes sérieuses dans les dépenses de cette célébration et donne l’exemple d’un jeune Etasunien, qui l’an passé avait encore invité 150 personnes à ces agapes, et qui cette fois, se limitera à l’invitation d’une poignée d’amis.

    Symptômatique, non ?

  40. Alin dit :

    @ 137 toto : je suis d'accord avec ce que vous dites. Quand j'avais vu Jacques Généreux faire partie des fondateurs du PG, j'étais très content. Un parti entre des bonnes mains dès le début, quel bonheur :-)

    Quant à Mélenchon, il est "le bruit et la fureur" comme vous dites et comme il dit, mais c'est aussi une "force tranquille" dans d'autres circonstances. C'est quand il a l'occasion de s'exprimer avec la "force tranquille" qu'on se rend compte encore plus de sa culture générale.

  41. vivement aujourd'hui dit :

    Le Monde.fr 07/11/2010
    Sa haine des “médiacrates”, il l’a réserve pour la seconde partie de l’émission où, face aux chroniqueurs Jean-Pierre Coffe et Claude Sérillon, le ton monte un peu. “Ne soyez pas méchant comme ça”, lui lance ainsi Coffe, lui rappelant au passage le motif premier de sa présence sur le canapé rouge : “Vous êtes venu ici pour transformer votre image”. On attend avec curiosité les commentaires que Jean-Luc Mélenchon fera dans quelques jours, sur cet exercice et son aimable hôte, une fois les sunlights éteints…

    Sylvie Kerviel

    Kerviel...ça s'invente pas et ça parle de soi-même.

  42. Jean Jolly dit :

    Je rejoins l'avis de vaz jean-philippe, il faudrait passer à la vitesse supérieure. Un rassemblement national sur Paris serait déjà spectaculaire mais faire monter les provinciaux sur Paname juste pour une ballade de santé serait du gâchis. Je ne parle pas d'une prise de la Bastille, il n'y a plus de prisonniers à libérer là-bas, je verrais plutôt cette masse populaire se rendre à l'Élysée ou à Matignon (ces bâtiments appartiennent au peuple, ceux à l'intérieur ne sont que des locataires), nos portes-parole en tête (politiciens, syndicaux etc.) pour exiger une entrevue avec les responsables de cette colère, et pas un commis non, Sarkozy en personne ou au minimum Fillon.

    Cela aurait un effet médiatique sans précédent et réveillerait les français résignés.

  43. Michel Matain dit :

    @ 130 Delbrayelle Gilbert dit:

    J'ai oublié de préciser qu'à la manif de Lille, il y avait plusieurs centaines de manifestants belges (Anvers, Mons...).
    Et si la révolte s'européanisait ? C'est peut-être là, la clé du succès ?

    Le 26 novembre la DGB allemande organise une journée de mobilisation sur les retraites (parce que chez eux non plus ce n'est pas encore plié même si la loi a été votée).

    Et si les syndicats en France organisait une journée d'action le même jour que nos amis allemands ? Il n'est pas impossible que les Grecs, les Espagnols, les Belges et les Portugais suivent aussi.

  44. rlm dit :

    Pour ce qui concerne Dupont-Aignand il ne faudrait quand même pas trop s'emballer. Il était une époque ou il faisait meeting avec De villiers sur des thèmes assez nauséabonds !

  45. Cyril dit :

    Bonjour,

    j'ai discuté hier soir avec une jeune journaliste de itélé, et bien...malgré qu'elle pouvait parfois prendre conscience du travail à la chaine et non recherché dans le fond de certains articles, elle considérait qu'il ne fallait pas critiquer leur travail parce que le système journalistique et sa manière de fonctionner (temps de parole court, info flash "prédécouper", interviewer avec des partis pris, etc...) était comme ça aujourd'hui et puis point. J'ai discuté un bon moment avec elle en lui faisant comprendre que la plupart des citoyens n'étaient aujourd'hui plus dupes et que le jour où on verrait enfin des débats digne de ce nom avec des interviewer aussi digne de ce nom, peut être que les gens arrêteront de taper sur les journalistes.
    Mais ce qui est intéressant, c'est que j'ai vécu en direct le côté corporatiste des journalistes. C'était incroyable. Car à peine nous commencions à discuter, et moi critique, qu'elle s'est targué d'un de ces lieux communs argumentatifs aujourd'hui compulsif chez certains journaleux : " Alors je ne supporte pas tous ces gens qui critiques notre travail et qui disent qu'on ne fait pas notre boulot". C'est fou cette réaction. Au lieu de s'ouvrir à la critique et à l'écoute, ce qui est le propre d'un journaliste, on s'indigne qu'un citoyen puisse porter un regard critique sur les médias, et on crie à l'injustice et à la diffamation.
    Je comprend mieux Mr Mélenchon maintenant...(déjà que je le comprenait avant...).

  46. Michel Darribehaude (PG11) dit :

    @144
    Oui, et que je sache Dupont-Aignan n'est totalement opposé ni au capitalisme, ni à certains aspects de la politique d'immigration actuelle.
    Enfin, il a appelé à voter Sarkozy en 2007 - ça, ça ne s'oublie pas !

  47. MAXIME dit :

    Sur la mobilisation à Montpellier, elle était au rendez-vous; pour un ancien comme moi, on sait que le noyau dur se situe entre 10 000 et 20 000 personnes avec une forte présence des jeunes et des partis politiques, quasi absence de la CFDT, FO n'était pas au rendez-vous, la CFTC et la CGC à la portion minimaliste, une forte présence CGT et des nouveaux visages, comme disent les saxons un turn over.
    J'ai participé à la manifestation la plus importante de la fin du XXème siècle, ce n'est pas celle sur la loi Falloux mais celle du 22 mars 1987 pour la défense de la protection sociale, nous avions organisé des trains entiers de l'Hérault, il nous avait fallu près de trois mois d'organisation, la manifestation était prévue en février mais la France sous la neige et la glace était paralysée pour une fois nos grèves n'avaient rien à y voir. Plus de 1,2 millions de personnes, nous étions dans le train du retour à 20 heures, on était arrivés à 12h30 que des manifestants n'avaient pas démarré.
    Le résultat, la sécurité sociale malgré tant d'attaques frontales est toujours là, à chaque fois que nous agissons nous fixons les mauvaises réformes pour un temps donné, c'est toujours ça de pris, après il faut regagner le terrain et de nouveaux droits, pour ma part je vois les choses ainsi, j'ai connu la discrimination syndicale, les menaces de mort sur mon lieu de travail, les mises au placard successives pendant des années, mais je n'ai jamais abandonné.
    Alors la désespérance ce n'est pas pour moi, tant qu'il y a de la vie, du souffle,il y a l'espoir, pour relativiser notre combat, je vous conseille de voir ou revoir sur Canal +, l'armée du crime.
    En matière économique, je souhaiterais qu'avec sa simplicité, Jean Luc Mélenchon, explique les raisons pour lesquelles les pays membres de l'Union Européenne et la BCE n'actionnent pas la planche à billets.
    Et toujours Hasta la victoria siempre.

  48. jp33 dit :

    Chacun sait que la bataille politique est aussi une bataille sémantique.

    Je voudrais donc suggérer au PG et à Jean-Luc Mélenchon de s’emparer d’éléments de vocabulaire parfaitement fédérateurs, avant que d’autres ne s’en emparent et les disqualifient. Je pense à une expression toute simple, qui n’est ni neuve ni innocente, mais qui sonne très bien en français : « libération nationale ». Voilà une formule vraiment de chez nous, qui résume exactement nos aspirations (face aux banques, au capitalisme financiarisé et mondialisé, à l’Europe du traité de Lisbonne, etc.) et qui, de surcroît, transporte avec elle un imaginaire historique acceptable par tous.

    Autre illustration de la délicate sémantique politique.
    Que se vayan todos est un bel exemple de ces expressions porteuses. Etant hispanophone, je confirme qu’en espagnol cette expression « Que se vayan todos » résonne pleinement dans le cœur des gens, comme elle fait directement écho dans la langue elle-même où l’hyperbole est vraiment chez elle.
    Qu’ils s’en aillent tous, en français, c’est moins évident car notre langue ne manie pas spontanément le superlatif et l’hyperbole (pas autant que l’espagnol en tout cas), preuve que le choix des mots et des slogans ne doit pas seulement tenir compte des idées mais aussi du style profond propre à chaque langue.

    On pourrait aussi bien examiner le très porteur « Hasta la victoria siempre » et découvrir, consternés, que « Jusqu’à la victoire toujours » n’a pratiquement aucun écho en français.

    Comme le dit très bient la philosophe Cynthia Fleury « La démocratie, ce n'est pas la réciprocité des mépris ».
    Dans cette quête sémantique, je propose donc à Jean-Luc Mélenchon et au PG d’adopter une expression bien sentie en français, et suffisamment rassembleuse : « libération nationale » (sans compter qu’un tel slogan pourrait facilement concerner chaque pays de l'espace européen).

  49. paul volfoni dit :

    Bonjour,
    Hier j'étais à la manifestation à Nevers (58). Il y avait encore du monde sachant que la manifestation a eu lieu le matin. Ceux qui étaient présents n'étaient pas si découragés que cela. Il faut reconnaître qu'ils sont généralement plutôt de gauche...
    Il me semble que localement et en bourgogne, le combat pour une alternative avec des gens défendant l'école, la république, les services publics, une vraie écologie, des entrepreneurs qui aiment leur métier et non de simples financiers, sera difficile à envisager.
    Le PC ne conçoit sa "survie" qu'en étant à la remorque du PS. Les VERTS, on ne sait pas trop. Est ce un vert rose, un vert rouge, un vert blanc, un vert bleu ou un vert bleu, blanc rouge ?
    Mais comment cela est-il possible ? :
    1-quand certains prônent 42 ans et + de cotisations ?
    2-quand certains élus gagnent des sommes inconcevables en cumulant les postes, et ne sachant même plus ce que cela veut dire vivre avec des petites sommes allant de 800 à 2000 euros ?
    3-quand certaines stars du PS ou autres participent à la cacophonie en disant le contraire ou en prônant les arguments de ce gouvernement très dur pour le quotidien des gens de toute horizon.
    La bannière front de gauche, permettra t-elle d'attirer des électeurs qui ne sont pas au départ de gauche ?
    J'ai bien aimé le livre "la Grande Régression" de J Généreux. La seule alternative possible ne pourra être que VERTE et ROUGE si on veut vivre dans un mode où le respect des autres, via la laïcité, de l'environnement, seront les règles de bases à définir. On ne peut pas vivre dans la haine générée par cette guerre (pour l'instant qu'économique..) ou on monte les gens les uns contre les autres et ou la seule la star (avec ou sans cerveau) à son mot à dire qu'il soit footballeur ou acteur ou chanteur ou commentateur de télé ou expert en tout, ou président avec un petit "p". Mais pour cela, il faut se regrouper lors des élections pour lutter contre ceux qui ont eu les manettes du pouvoir pendant 25 ans.

  50. carole dit :

    Il existe une autre banque: la Nef qui s'est mise avec une autre banque éthique, l'argent déposé chez elles n'est utilisé que pour soutenir des projets d'agriculture bio ou sociaux, chaque projet est examiné dans une optique éthique, je viens de m'y mettre, cela peut être une alternative judicieuse qui permet de mettre des bâtons dans les roues aux banques spéculatives, la Nef rend régulièrement des comptes sur se actions et sur son budget, c'est une petit goutte d'eau en tant que consommatrice utilisatrice d'un compte en banque.


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