16nov 10
Cette note parle du remaniement. Bof ! Et de la lutte pour la retraite à soixante ans. Et du G20. Et des répliques aux agressions dont je fais l’objet. En cadeau un document. La retranscription de l’entretien de Dominique Strauss Kahn sur France Inter, établie par mes camarades. Un rude travail de décryptage. Un document exclusif. Vous ne trouverez ça nulle part ailleurs. L’objectif est de vous inviter à faire du commentaire argumenté. Les meilleurs morceaux serviront dans nos argumentaires.
Communiqué après l'entretien télévisé de Nicolas Sarkozy. "Nicolas Sarkozy a cherché à cacher ses griffes, ce qui a donné un long bavardage souvent confus. Ainsi avons-nous appris qu'il a changé de gouvernement pour ne pas changer de politique et sans changer les principaux ministres pour garantir la stabilité. Comprenne qui pourra. Après quoi il est lamentable que chaque fois qu'il évoque un aspect antisocial de sa politique, il puisse se réclamer de Dominique Strauss-Kahn ou de l'exemple d'un gouvernement social-démocrate quelque part en Europe.
Mais de fait la tradition des interventions du Président est respectée, un nouveau cadeau pour les riches est annoncé, avec la suppression de l'ISF et du bouclier fiscal : 3 milliards de ristournes pour les plus riches. La politique d'austérité et d'appauvrissement de l'Etat est confirmée : pas d'augmentation des recettes fiscales mais diminution des dépenses publiques. Du FMI "expressis verbis", comme dirait le Président."
Ce remaniement n’est guère excitant. On en fait le tour en constatant que c’est un gouvernement de combat. C’est une banalité de dire qu’il est conçu comme une machine pour 2012. C’est presque savoureux de voir la continuité dans l’art du débauchage que cultive cet homme. Piquer la porte parole de Villepin ça fait riche tout de même ! Ce type a l’art de sentir le traitre qui sommeille dans chaque carriériste qui gémit de désir en passant devant la vitrine des pâtissiers de la politique. C’est plus sérieux de noter que ce gouvernement est un beau bras d’honneur au mouvement social et de souligner la hâte qu’ont beaucoup, à la faveur de l’agitation que permettent les commentaires et sous pesage de ministres et vice ministres, de parler d’autres choses, enfin ! Ce ne doit pas être notre cas, j’y reviens dans un instant. Cependant on voit bien la force que se donne Nicolas Sarkozy avec cette formation gouvernementale de chasse en meute. Son analyse est que la situation, et notamment le choc de la crise, ne laisse place à aucun « Centre », ni au demi mesure en général. Ce n’est pas non plus seulement un inconvénient pour lui d’avoir pulvérisé le prétendu Centre. Le voila à présent encombré de trois candidats déclarés, au moins. Mon pronostic est que, menés par des chefs de circonstances aux convictions flottantes ces gens n’iront pas loin. Trop compromis. Ils ont tout avalé et notamment le plus infâme de la politique sécuritaire et xénophobe comme des moments antisociaux les plus brutaux du Sarkozysme. Qui va les croire quand ils vont réapparaitre en chevalier blanc de la cohésion sociale et de l’humanisme chrétien ? C’est dire comme il est contre performant de leur faire des ronds de jambes. Ces gens là ne sont pas de notre camp. Ces gens sont l’adversaire. Comptons sur nous pour rappeler sans cesse leurs états de service. Quiconque s’en approche sera donc contaminé par les maladies les plus virulentes de la scène politique décomposée de notre temps: opportunisme, politicailleries, carriérisme, mépris total du peuple pris pour une masse confuse sans cervelle que l’on peut abuser en retournant sa veste. Le rôle de la gauche est d’entrainer toute la société derrière sa vision d’un futur collectif. Dans cette façon de voir les combines d’appareils et appareillons n’ont aucun espace. Raison de plus pour scotcher à temps sur leurs erreurs ceux qui se risqueraient à fréquenter les amuse gueules usés du Sarkozysme.
Je ne suis pas d’accord pour tourner la page de la lutte pour défendre la retraite à soixante ans. D’abord parce qu’un nouveau rassemblement est convoqué le 23 prochain. Il serait stupide de le laisser passer sur l’air de la résignation. Qu’y gagnerait-on ? A l’inverse si nous sommes, une fois de plus, bien mobilisés nous envoyons un message tous azimut : nous ne lâchons pas, notre détermination est intacte. C’est ce message qui est essentiel. J’adjure qu’on ne se laisse pas abasourdir et que l’on tienne bon. Notre propre démobilisation ne doit pas être l’argument qui permet de « passer à autre chose ». Tant que nous sommes présents à l’appel, notre importune obstination reste sur les genoux de tous ceux qui pourraient se sentir tellement mieux si on allait voir ailleurs !
Ca n’empêche pas de réfléchir et de proposer. J’ai bien noté que notre proposition à propos du référendum connait une écoute nouvelle. Le journal « Politis » qui en a fait son affaire de longue main mène une brillante campagne sur ce thème. Je vois que l’écoute est meilleure, y compris chez ceux qui avaient commencé par dire que ce serait une diversion. Je ne leur en veux pas. Je sais trop bien combien décider quoi faire dans ces circonstances est difficile et que tout se discute en effet. A présent nous partons du point où nous sommes rendus. Et à ce point comment continuer utilement et concrètement ? Le référendum est une proposition concrète. Dans le même état d’esprit, je pense que l’on pourrait considérer d’un œil nouveau l’idée d’une manifestation nationale sur le thème. Je connais et comprends l’argument selon lequel une telle manifestation était du quitte ou double, dans le contexte précédent. Mais à présent ? N’est-ce pas plutôt un outil de relance et d’ancrage de la lutte et de ses mots d’ordre ?
Un G20 en vain. Pourtant, c’est à peine s’il en est question dans l’actualité. Tous les grands chefs des pays qui cumulent l’essentiel de la richesse du monde se sont réunis. Et quoi ? Pschiiiit ! Il est vrai que la rengaine du « sommet magique » a fait long feu. Les participants eux-mêmes, comme notre cher président, n’arrivent pas tous au début et beaucoup partent avant la fin. Et puis, c’est tellement répétitif ! Le G20 de Séoul est le cinquième sommet de ce type organisé en 2 ans ! Cela fait en moyenne deux sommets par an. A chaque fois, ces réunions coûtent affreusement cher. Et elles entraînent la mobilisation de véritables armadas policières ! Une nouvelle fois, 50 000 policiers ont été mobilisés pour sécuriser le G20 de Séoul. Sans oublier les armées particulières comme celle du président des Etats Unis, d’heureuse mémoire à Strasbourg pour sa brutalité, son arrogance et son mépris des services et polices nationaux. Pour quel résultat : un communiqué cousu de généralités et de bonnes intentions qui n’engagent à rien. Le bilan tiré par Sarkozy lui-même en dit long sur l’inutilité de ce sommet : « accord qui vaut mieux qu'un désaccord et qui ne résout pas suffisamment les problèmes qui sont posés ». Fermez le ban ! Un aller retour Paris Séoul pour ça !
Le communiqué final sonne creux comme jamais. « Le G20 s’engage à prendre toutes les mesures, y compris de consolidation budgétaire, pour renforcer la reprise, soutenir la croissance et assurer la stabilité des marchés financiers, notamment en adaptant le système de changes, davantage influencés par les marchés financiers, en renforçant la flexibilité des taux de change, pour mieux refléter les fondamentaux économiques et s’abstenir de dévaluations compétitives. » Consolider les budgets ! Bon sang mais c’est bien sur ! Comment n’y avaient-ils pas pensé jusque là ? Renforcer la flexibilité des taux de change ! C’est ça leur trouvaille ? Mais en assurant la stabilité des marchés financiers ! Ouf ! Allez restons calme ! De toute façon, aucune mesure concrète d’aucune sorte ça n’est prévu pour appliquer. Autant peindre la girafe !
N’empêche que si on voulait prendre au sérieux ces numéros de Bla Bla, on pourrait trouver matière à ricanements affligés. Signée par les Etats-Unis, cette déclaration revient à dire « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». En effet, comme je l’ai (trop) longuement détaillé dans deux précédentes notes, les Etats-Unis viennent justement de procéder à une dévaluation de sauvetage en s’achetant pour 600 milliards de sa propre dette ce qui est une monstrueuse création monétaire décidée par leur banque centrale. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas vraiment. Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine a reconnu le 11 novembre dans le Financial Times que « les Etats-Unis poursuivent une politique d’affaiblissement de leur monnaie. » Mais s’ils ne respectent pas leurs engagements, les USA prétendent pourtant imposer aux autres des règles contraignantes. Selon eux les Etats exportateurs devraient être contraints de limiter leurs excédents commerciaux. Leur ministre des finances prétendait interdire tout excédent commercial dépassant les 4 % du PIB d’un Etat. Ma parole de la planification des échanges internationaux ? Et le libre échange dans tout ça ? Après tout ceux qui achètent ici plutôt que là ont leurs raisons, non ? Ce n’est pas ça qu’on nous explique tous les jours ? Quelle idée bizarre pour des dérégulateurs forcenés comme ceux là ! Personne ne sait d’ailleurs comment elle pourrait être appliquée quand un Etat franchit ce seuil. Les USA seraient d’ailleurs les premiers pénalisés si la Chine ou l’Arabie Saoudite cessaient leurs exportations dès que leur excédent aurait franchi les 4 % de leur PIB. Eh oui ! Car cela voudrait dire que les états-uniens cesseraient alors d’acheter des habits et des ordinateurs et ne consommeraient pas d’essence pour le reste de l’année ? Ou bien ces pays devraient-ils faire cadeaux de leurs exportations aux américains pour qu’ils continuent à se la couler douce ? On voit à quel point cette demande est grotesque venant des USA. D’ailleurs qui viserait-elle ? Quatre pays du G20 : la Chine, la Russie, l’Allemagne et l’Arabie Saoudite. Cours toujours ! D’ailleurs madame Merkel a vite répliqué devant le congrès du parti Chrétien qu’elle dirige: « je ne nous laisserai pas punir parce que nous produisons des bons produits qui se vendent ». Ca va de soi. Cette proposition ridicule des USA a d’ailleurs été bien envoyée au tapis par le président brésilien, notre camarade Lula. C’est lui qui a enjoint aux pays riches de s’occuper de la santé économique intérieure de leur population plutôt que de donner des leçons de politique économique aux pays du sud. Ce qu’il a dit est aussi simple qu’une de mes sorties sur ce thème ! : « Si les pays riches ne consomment pas et veulent que leurs économies exportent, le monde court à la faillite parce qu’il n’y aura plus personne pour acheter et tout le monde voudra vendre ». Cette phrase résume parfaitement bien la situation de surproduction chronique qui est à la racine des crises. Et quelle cause ? L’exploitation grandissante du travail et la contraction forcée de la demande solvable. Les gens crèvent. Le malheur des uns ne fait le bonheur d’aucun autre, voila tout.
En prenant pour un an la présidence du G20, habilement conquise, Nicolas Sarkozy a affiché trois priorités : la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité des cours des matières premières, la réforme de la gouvernance mondiale. Hum, le dernier point est juste un peu absurde, mais passons. Pour atteindre ces vertigineux objectifs, Nicolas Sarkozy a affirmé que l’objectif était d’ « obtenir des consensus sur des sujets centraux ». Hé ! Hé ! Fine mouche. A ce niveau de généralité on se demande où on finira ! De toute façon il a déjà, souscrit une assurance Bla Bla de première classe. Car il a aussitôt précisé qu'il s'agissait de « chantiers colossaux qui ne pourront être achevés en une seule année ». Non ? Sans blague ! Trêve de rigolade. Si même lui doute du résultat alors qu’il est censé s’occuper du problème, c’est que c’est vraiment mal parti. Où est celui qui proclamait en novembre 2008, juste avant le sommet du G20 de Washington, il décrétait que « le dollar ne peut plus prétendre être la seule monnaie du monde ». Une phrase qui n’a été suivie d’aucun acte concret. Bien sur ! Pas plus que ses engagements pour « la fin des paradis fiscaux ». Au G20 de Washington en septembre 2008 il trompettait : « S’agissant des paradis fiscaux, c’est parfaitement clair. Il y aura une obligation pour les banques de déclarer tout ce qu’elles investissent ou tout ce qu’elles font dans les paradis fiscaux ». Le 23 septembre 2009 sur TF1 et France 2 : « les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé ». Depuis on a vu la suite ! Enorme, non ? Mêmes paroles en l’air pour la Taxe Tobin. Devant l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 septembre 2010, Sarkozy disait que « la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici, pourquoi attendre ? ». Mais ce qui est bon pour l’ONU, n’est plus à l’ordre du jour du G 20 qui est silencieux sur une telle taxation. L’affaire est entendue, hélas. Il ne se passera rien. Dès le lendemain de la réunion chacun est retourné à ses petites affaires comme si de rien n’était et le monde est abandonné, en roue libre, à la rapacité et la cupidité des malfaisants des salles de marché.
L’agression de Cohn-Bendit contre moi ne lui vaut pas que des compliments dans sa famille politique. La réplique de Jean Vincent Placé est courageuse car elle tombait à la veille d’un moment délicat, la fusion des Verts et d’Europe Ecologie face auquel les frères Cohn-Bendit multipliaient les provocations. Je pense que l’agression contre moi procédait de cette stratégie de tension interne. J’ai lu sur Médiapart la tribune d’Alexis Corbière sur ce sujet et j’ai trouvé, une fois de plus, son argumentation bien écrite et très méthodique. D’un autre côté, j’ai été assez ému par cette information donnée par une commentatrice de ce blog, rappelant que ce même Cohn Bendit avait aussi déjà traité Oskar Lafontaine, le co-fondateur de Die Linke, de « Haider » allemand. Haider étant le néo nazi autrichien. Oskar en néo nazi ! C’est à vomir ! On commence à voir cependant que la sortie de Jean-Paul Huchon n’avait rien d’improvisé. La réponse faite à nos camarades conseillers régionaux persiste et signe dans le style gluant du personnage. Mais la vanne de la haine a été ouverte. Tous les lâches se sont sentis des ailes. Cela, je le comprends. Ils sont comme ça. Je menace leurs rentes, ils me haïssent, c’est dans l’ordre. Il faut bien qu’ils mangent. Mais ce qui le plus surprenant c’est l‘apathie et le silence des autres, ceux avec qui j’ai milité plusieurs décennies pour certains. Je ne parle pas de ceux que j’ai moi-même fait manger, beaucoup et bien, du temps où j’étais un seigneur féodal socialiste comme les autres. Ceux-là aussi doivent manger encore, les pauvres et ils ont pris des habitudes. Mais les autres ? Ceux avec qui j’ai fait équipe politiquement ? Et ceux qui lisaient mes textes et des fois mêmes les votaient. Ceux-là voient bien que le contenu n’est changé en rien. Ceux-là savent bien l’inanité de cette accusation de lepénisme. Rien. Silence radio. On donne des noms ? Pas aujourd’hui. J’ai le cœur au bord des lèvres. Je suppose que ça fait partie de l’apprentissage qu’il me reste à faire nonobstant mon âge et mon parcours déjà long à propos de la veulerie à laquelle la jalousie et le cri de l’estomac peuvent conduire. N’empêche, on ne se refait pas et chaque jour qui passe je guette à l’horizon comme s’il pouvait en être autrement. Je crois qu’on ne peut pas être vraiment de gauche sans garder toujours confiance dans le fond positif de la nature humaine. Par delà les moments glauques. Et celui-ci en est un. La politique n’a jamais été un jeu pour moi.
Heureusement il y a mieux. Ian Brossat le président communiste du groupe du Front de gauche à l’Hôtel de ville de Paris ne s’est pas laissé intimider. On me dit que Patrice Bessac en aurait fait autant. J’ai été très touché aussi de voir que la « Gauche Unitaire » a été la première organisation en tant que telle à exprimer un point de vue politique argumenté sur les injures dont on m’accable. Je reproduis donc, pour conclure, le texte de son communiqué.
« Gauche Unitaire est solidaire de Jean-Luc Mélenchon face aux insultes d’un certain nombre de responsables socialistes et écologistes Gauche Unitaire membre du Front de Gauche exprime sa solidarité pleine et entière à Jean-Luc Mélenchon et à nos camarades du Parti de Gauche victimes d’attaques indécentes de la part de responsables politiques de gauche. Aux propos de Jean-Paul Huchon qui dans l’Express explique que le président du Parti de Gauche a un « langage [est] proche de celui de l’extrême droite, mais c’est plus grave que Le Pen ! », et à ceux de Manuel Valls jugeant, dans le Parisien Dimanche, que Jean-Luc Mélenchon est « un danger pour la démocratie », s’ajoutent ceux de Daniel Cohn-Bendit qui juge qu’il « va même jusqu’à labourer les terres du Front national ». Maintenant, ça suffit ! Ce n’est pas comme cela qu’on débat à gauche. Quels que soient les désaccords que ces responsables socialistes ou écologistes peuvent avoir avec Jean-Luc Mélenchon, quoi qu’on pense de la manière dont il exprime ses idées politiques, il n’est pas acceptable de procéder à un tel amalgame. Ceux qui profèrent de telles insanités se rendent-ils réellement compte de ce qu’ils disent ? Tous les désaccords ne peuvent justifier qu’un homme de gauche, et à travers lui son parti et les militantes et militants qui le composent, soient assimilés ainsi à ce que par leur engagement ils combattent au quotidien. Au demeurant, c’est concourir à la banalisation de l’extrême droite que de se livrer à de tels amalgames odieux. Il est certes bien plus aisé de manier l’anathème que d’engager réellement le débat sur les conditions du changement dans notre pays. Cela demanderait de répondre aux propositions du Front de Gauche: pour une autre répartition des richesses en s’attaquant au capital, pour une refondation républicaine, pour une autre Europe et contre le traité de Lisbonne, pour les services publics, l’emploi et la retraite à 60 ans à taux plein, pour la planification écologique… C’est sur ce terrain que nous entendons nous situer. » Le Bureau National de Gauche Unitaire. Le 15 novembre 2010.
Ce blog se hisse sur la barre des neuf à dix mille consultations quotidiennes. Je m’efforce de ne pas trop y penser pour lui conserver le ton qui me convient et le choix éditorial de ne tenir compte que de ce qui m’intéresse dans le moment où j’écris. Cependant je voudrais bien faire profiter de cette notoriété d’autres que moi. J’ai donc l’idée de proposer à ceux que cela intéresserait d’illustrer mes notes avec leur photos. Ce serait une sorte d’exposition et on renverrait au site où ces amis présentent le reste de leurs œuvres. Aucun besoin que le thème des photos ait un rapport avec le texte. J’explique ça mieux bientôt. Pensez y.
Strauss Kahn dans le texte, à France inter. Lundi 15 novembre 2010.
Première partie.
Patrick Cohen : Bonjour Dominique Strauss-Khan.
DSK : Bonjour.
PC: Les banques renouent avec les supers profits, les traders avec les supers bonus. Les grandes puissances avec leurs intérêts ou leurs égoïsme nationaux. On vient de le voir à Séoul, la spéculation, les produit dérivés les paradis fiscaux se portent bien. Est ce que les belles promesse des précédents G20 sont à oublier? Est ce que comme le pense sans doute la plupart de ceux qui nous écoutent ce matin rien n'a changé depuis la crise ?
DSK: Quel est le grand problème aujourd'hui dans l'économie mondiale ? Ceux que vous venez de ce décrire, on pourrait d'ailleurs continuer la liste. Ca vient d'où? Ca vient d'une économie qui est devenue mondialisée, tout le monde le comprend bien aujourd'hui et puis de pouvoirs politiques, de pouvoirs d'encadrement du marché qui eux sont restés des pouvoirs nationaux. Ce déséquilibre là est latent depuis longtemps. Il est accentué par la monté en force de pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil, et donc on est devant une sorte de questionnement: est-ce qu'on laisse les marchés faire tout seul. Les gens de droite diront volontiers "ben oui l'économie est mondiale les marchés vont régler tous ça, ça va très bien".
PC: Ce qui est le cas aujourd'hui.
DSK: Exactement. Les gens de gauche diront :" non pas du tout" ce qu'on a réussi au XIX ème et en plus au XX ème siècle c'est de faire que les pouvoirs publics représentant l'intérêt collectif arrivent à dominer le marché, à lui imposer des règles. Il faut le faire au niveau mondial et c'est bien ça.
PC: Donc l'idée d'une gouvernance mondiale.
DSK : Pas exactement.
PC: ça n'est pas une utopie Dominique Strauss-Khan ?
DSK : ça n'est pas une utopie que l'idée d'une gouvernance de l'économie nationale comme elle c'est affirmé pendant le XXème siècle. Le grand pari du XXIème siècle c'est l'invention comme vous venez de le dire d'une gouvernance mondiale. Elle prend aujourd'hui, l'embryon en prend aujourd'hui la forme du G20. Et au cœur de cette gouvernance mondiale, il y a le nouveau FMI. Et c'est ça le rôle qu'il faut jouer aujourd'hui. Il faut fournir au G20 des analyses de politique économique à suivre. Pour ça il fallait que je réforme le FMI pour qu'il en soit capable. Ce qui a été fait.
PC: Le FMI comme modèle ou comme embryon de la gouvernance mondiale?
DSK: Non non, pas vraiment. Le G20 comme embryon de la gouvernance mondiale, le FMI comme moteur de ce G20. Aujourd'hui ce qui fait la différence entre le G20 et le G7 c'est pas tellement qu'il a augmenté de taille. C'est très important qu'il y ait les émergents d'autre pays qui soient membre évidement, et nécessaire. Mais c'est aussi que le G7 est devenu un salon où l'on cause et il n'y avait aucun suivi, aucun matériel, aucun document aucun rapport. Là le FMI fournit à l'entrée du G20, on travaille sur les rapports du FMI et à la sortie du G20 on confie au FMI les travaux dont on a besoin pour la prochaine fois. Et donc le moteur, le cœur du système est devenu ce FMI qui n'a plus grand chose à voir avec le FMI d'avant. D'ailleurs peut-être qu'un jour il faudra faire évoluer son nom. Et qui aide à construire cette gouvernance mondiale? Et donc à la question qui est souvent posée de dire: "c'est quand même bizarre, regardez dans cette crise, on a mis en œuvre des politiques qui étaient assez souvent considérées comme des politiques de gauche : le soutien publique à la demande, plus de déficit budgétaire parce qu'il fallait éviter la catastrophe etc… Je lisais souvent dans les colonnes comment ce fait-il que nul part la gauche n'en ait tellement profité finalement et que les gouvernements de droite se fassent élire margé cela. Et bien parce que la gauche elle est là, elle est là en train de travailler à la construction de la gouvernance mondiale. Il y a eu une première phase, ça a été la crise aiguë. Vous vous souvenez quand on a été vraiment au bord du gouffre et la tout le monde était assez d'accord pour aller dans le même sens.
PC: Ben oui tout le monde était menacé
DSK: Voila, tout le monde avait peur, les chefs d'Etat et de gouvernement avaient pas vraiment envie de se singulariser d'être le mouton noir. Le consensus, la coopération étaient relativement faciles à construire. Avec Séoul on rentre dans la deuxième phase, non pas que la crise soit terminée, il reste beaucoup de conséquences à la crise économique qui n'est pas terminée, des conséquences sociales surtout sur le chômage, mais quand même les chefs d'Etats et de gouvernement ils ont un peu le sentiment ma foi que le pire est derrière eux, ils reviennent vous le disiez tout à l'heure …
PC: … au chacun pour soi.
DSK: Exactement, à leurs égoïsmes nationaux, c'est normal, ils sont élus, enfin la plupart d'entre eux. Ils ont des comptes à rendre à leurs électeurs. Donc ils reviennent à leurs petites affaires de politique nationale. Et donc ils ont un peu tendance à laisser de coté la coopération. C'est pour ca que je dis qu'on rentre dans une deuxième phase de la gouvernance mondiale plus compliquée, plus longue, ça va être plus dur. Il va y avoir des hauts et des bas. On va avancer parfois, parfois reculer. Ca va pas se faire en une nuit. Construire cette gouvernance mondiale, dominer l'économie mondiale, ne pas la laisser entièrement sous la domination des marchés c'est pas quelque chose qui va se faire en une réunion de deux jours à Séoul ou ailleurs. Chaque G20 sera une étape dans cette direction
PC: Mais si je vous ai bien entendu : c'est la gauche ou en tous cas les idées de gauche qui font bouger le monde et qui peuvent faire avancer vers une gouvernance mondiale.?
DSK : C'est ma conviction mais si je devais aller jusqu'au bout de ma conviction je dirais que c'est comme ça depuis très longtemps.
Patrick Cohen : Est-ce qu'il y a un modèle économique de sortie de crise pour nos Etats surendettés ? Est-ce qu'à vos yeux de directeur du FMI les Etats, les politiques publiques doivent accompagner la croissance quitte à s'endetter un peu plus ou bien donner la priorité des priorités à l'assainissement des finances publiques ?
DSK : Je vais vous faire une réponse qui va vous sembler une réponse de Normand, mais ça dépend. Partout il fallait augmenter les déficits publics pour soutenir une demande qui s'était effondrée. Le FMI y a invité dès janvier 2008 et il a fallu attendre presqu'un an pour que les pays nous suivent. Finalement ils l'ont tous fait, à des degrés divers, selon leurs capacités, et c'est ce qui a évité une crise qui aurait pu être aussi grave que la crise de 29, avec des dizaines de millions de chômeurs en plus que ce qu'on a eu. Je dis pas qu'on n'a pas eu de crise, on a eu une crise, mais on n'a pas eu un effondrement comme celui de 29 grâce à cette politique. Evidemment le coût de cette politique c'est que ça a augmenté les déficits donc ça a augmenté la dette publique. Dans certains pays elle était relativement faible, pour ceux-là il reste des marges de manœuvre. Dans d'autres elle était déjà élevée, elle devient quasi insupportable, c'est pour ça que je vous disais, ça dépend. Dans les pays qui sont au bord du gouffre, l'exemple le plus connu en Europe ça a été celui de la Grèce, il n'y avait pas d'hésitation, il fallait absolument arrêter la fuite sinon les fonctionnaires n'auraient plus été payés trois semaines plus tard. Il n'y avait pas d'autre moyen que de restreindre les dépenses budgétaires. Dans d'autres pays qui ont encore des marges, pas énormes, mais qui ont des marges, il faut soutenir la demande. Et donc c'est un peu un faux débat, un peu simpliste de laisser dire que soit il faut couper les dépenses, soit il faut soutenir la demande. Ca dépend. Ce que je constate moi quand même, avec honnêtement pas mal de plaisir, c'est que dans les pays dans lesquels il a fallu couper les dépenses durement – et c'est toujours les plus démunis, les plus pauvres qui en souffrent dans ces cas là-, les nouveaux programmes du FMI, et je pense à la Grèce en particulier, ont été construits de telle manière qu'on revienne à l'équilibre mais que ça se fasse en protégeant les plus démunis, les plus vulnérables. Quand je disais cela, on me disait, oui cause toujours, on dit toujours ça, mais la réalité on sait bien que le FMI il est libéral, c'est sa vieille image etc. La réalité c'est qu'il vient d'y avoir des élections en Grèce et que la gauche au pouvoir a gagné. Cela aurait été la droite, ça aurait été pareil. Ce qui m'intéresse ce n'est pas que la gauche ait gagné c'est que le gouvernement en place avec le programme du FMI a été compris par l'opinion et que l'opinion est derrière le gouvernement. Ce n'est jamais arrivé dans le passé. Ce n'est jamais arrivé dans le passé qu'avec un programme aussi dur que celui que les Grecs sont amenés à supporter – parce que la situation est très difficile – on arrive à faire comprendre à la population que c'était nécessaire et que finalement en majorité, elle soutienne le gouvernement en place.
Patrick Cohen : Donc on peut conjuguer réduction des déficits et justice sociale ? Et maintien des missions du service public ?
DSK : Je crois qu'en effet partout dans tous les pays, quand on explique à la population pourquoi on doit prendre une mesure même quand elle est parfois difficile, on arrive à la prendre, ça ne veut pas dire que tout le monde est content, mais on arrive à avancer. Regardez dans tous les pays où il a fallu travailler sur les retraites par exemple. C'est un acquis pour beaucoup les retraites, pour tous. Dans tous les pays le problème de l'allongement de la durée de la vie a conduit à vouloir remettre en cause le système de retraites tel qu'il existait parce qu'il fallait bien l'adapter. Et bien selon les pays ça s'est passé plus ou moins facilement selon que cela a été plus ou moins expliqué.
Patrick Cohen : On vous écoute ce matin Dominique Strauss Kahn, depuis quelques mois on lit les paroles du FMI, vous savez ça n'a pas dû vous échapper qu'on s'est beaucoup envoyé les rapports du FMI à la figure ces derniers temps lors du débat sur les retraites en France. L'un des derniers rapports indique sans citer de pays que le relèvement de l'âge de départ est la meilleure solution pour sauver le système sans casser la croissance. C'est une conclusion signée par le directeur du FMI ?
DSK : Alors j'ai bien vu, bien sûr j'ai vu ça, ça m'a pas échappé et ça m'a un peu amusé. Ce qui m'a réjoui c'est que partout dans le monde on lit beaucoup plus les rapports du FMI. ça c'est sûr.
Patrick Cohen : en France ?
DSK : partout dans le monde. En France aussi, il n'y a pas de raison que ça soit différent.
Patrick Cohen : grâce à vous, depuis que vous êtes à la tête du FMI ?
DSK : non, non, c'est parce que sans doute le FMI aujourd'hui occupe une place très différente que dans le passé et donc ça intéresse plus. Inévitablement les majorités et les oppositions dans les pays se saisissent des pages qui les intéressent. C'est normal, on n'y peut rien, c'est comme ça, et donc chacun va piocher ce qu'il veut dans les rapport. Le rapport auquel vous faites allusion, on ne va pas échapper à votre question, c'est un rapport comme il en sort plusieurs par semaine au FMI …
Patrick Cohen : rapport semestriel …
DSK : oui celui-là sur les retraites, il y en a un semestriel sur la taxe bancaire, un trimestriel sur les flux des capitaux, un semestriel sur la réglementation financière. Bref, il sort beaucoup de rapports de ce genre et ce sont généralement des rapports assez mesurés. Si je me souviens bien de celui qui concernait les retraites, il disait à la fois ce que vous venez de dire, que sans doute l'allongement de la …, l'allongement de la durée la cotisation était nécessaire parce que l'allongement de la durée de la vie est là. Mais il disait aussi que selon les pays il fallait financer ça de façon différente. Et si je me souviens bien pour la France, il disait la France dans laquelle le travail est déjà très fortement taxé, il faudrait surtout financer par des ressources venant des revenus du capital. Mais ça je l'ai moins vu cité dans le débat français et c'est un peu dommage parce que ça aurait donné peut-être une vision plus équilibrée de nos rapports.
Patrick Cohen : Est-ce que la phrase que la phrase que j'ai retenue concernant le relèvement de l'âge de départ est signée par le directeur du FMI ?
DSK : non, non le directeur du FMI assume tous les rapports qui sont publiés par le FMI, mais aucun n'est écrit par le directeur du FMI. Ce qui est la grande force du FMI, et c'est pour ça qu'il obtient la place aujourd'hui dont le monde a besoin, c'est l'indépendance des milliers d'économistes qui travaillent au FMI, qui travaillent de façon collective, qui ne sont pas tout seuls. On ne peut pas écrire des choses parce que ça nous passe par la tête, il y a des procédures de révision de ce qui est écrit par les pairs. Mais à l'arrivée l'indépendance des chercheurs du FMI est garantie par le traité et c'est justement ce qui fait la force. Comme disait Keynes lorsque le FMI a été créé en 1944, c'est la puissance de dire la vérité, c'est ça l'arme du FMI. Donc le directeur du FMI il est bien incapable de corriger un rapport qui a été revu à l'intérieur, surtout quand il s'agirait de la France. Puisque vous le savez, le directeur du FMI a par tradition presque … euh pas presque, totalement, interdiction de s'occuper de son propre pays. Pour éviter s'il est du côté de la majorité qu'il aide la majorité, s'il est du côté de l'opposition qu'il nuise à la majorité. Et donc mes prédécesseurs comme moi, nous nous sommes toujours interdits de commenter ou d'intervenir ou même de faire des corrections ou de proposer des corrections ou même de discuter des questions qui ont un rapport avec son propre pays.
PC: Vous ne vous occupez pas de votre pays mais selon la formule consacrée votre pays s'occupe de vous, en tous cas s'intéresse à vous. Les sondages, les Français voient en vous le meilleur candidat de Gauche pour 2012. C'est ce que disent la plupart des enquêtes. Est-ce que ça vous fait plaisir? Ca vous fait réfléchir? Est-ce que ca vous oblige, Dominique Strauss khan.
DSK: Ecoutez, ne pas vous dire que je suis touché par ces sondages ce serait mentir. Mon égo n'est pas inférieur à celui de certains autres. Et donc lorsque je vois que les Français m'apprécient, j'en suis ravi. Est ce que c'est moi qu'ils apprécient? Est ce que c'est le rôle de l'institution que je dirige je ne sais pas. Alors …
PC: Vous pensez qu'il y a un amour pour le FMI?
DSK : Ben écoutez, regardez à la suite du sommet de Londres en avril 2009, Libération titrait :"Et le vainqueur est le FMI". Y a trois jours à la suite du somment de Séoul, le New York Times titre :"Le grand vainqueur est le FMI". Donc finalement peut-être que ça joue un peu.
PC: Et NewsWeek quand il vous met à la une, c'est pas l'image de la porte d'entré du FMI a Washington, c'est vous le top guy …
DSK : Vous êtes gentil …
PC: c'était il y a 10 jours
DSK : je suis touché par ces sondages. Je suis très attentif à la situation française. A la foi à la situation de ses finances publiques mais au moins autant à sa cohésion sociale. Mais je fais mon travail aujourd'hui est c'est la seule chose qui m'importe.
PC: Les statut du FMI vous oblige à une réserve absolue. Mais les statuts du FMI ne vous interdisent pas de dire que vous n'avez pas envie de revenir dans la vie publique française.
DSK : Mais les statuts du FMI ne m'interdisent pas de dire des tas de choses pourtant je ne les dis pas. Ils ne m'interdissent pas de dire que j'adore les pates à la sauce tomate et pourtant je ne le vous dis pas. Le fait que l'on ne m'interdisse pas de dire quelque chose ne me force pas à le dire.
PC: Mais vous ne le direz pas ce matin parce que ce n'est pas le moment.
DSK : Aujourd'hui j'ai un travail, et je vous ai dit tout à l'heure combien il est important, combien je pense que pour la gauche mondiale il était important d'organiser de la régulation. C'est le FMI aujourd'hui qui est au cœur du dispositif. Ca occupe tout mon temps.
2ème partie – Interactive
Philipe Lefébure, service économie, Bernard Guetta, Thomas Legrand, service politique, Patrick Cohen, + auditeurs.
Auditeur, Guy de Paris : bonjour Monsieur Strauss Khan
DSK : Bonjour Monsieur
Auditeur Guy de Paris: Quel que soit le moment que vous choisirez pour revenir à la vie publique française, vous allez vous heurter à un sentiment, justifié ou pas au sein de la gauche. Sentiment que vous êtes plus soucieux des intérêts des banquiers que des gens de condition modeste. Que comptez vous faire pour modifier cette image entre guillemet de sociale démocrate de droite ? Merci
Dsk : Monsieur je ne sais pas si j'ai cette image mais si vous la ressentez de telle manière c'est important. Je crois que l'image est erronée. Les intérêts des banquiers n'ont jamais été mes intérêts, ce ne sont même pas les intérêts de l'institution que je dirige le FMI. L'intérêt du FMI c'est de toujours mettre la croissance en marche et les banquiers ne sont pas obligatoirement ceux qui sont les mieux placés pour cela. D'ailleurs je rappelle que nous avons proposé au G20, c'était à Toronto il y a 6 mois au précédent, une taxe sur le système financier. A vrai dire même deux taxes sur le système financier. Au motif que c'était un système qui faisait prendre des risques à tout le monde et qu'il fallait qu'il paie, qu'il contribue à redresser sa situation parfois difficile. Certain pays veulent nous suivre, je dois reconnaitre que la majorité des pays n'ont pas voulu suivre le FMI et que donc il y a aura peut être une taxe mais malheureusement elle ne sera pas mondiale et dans ces conditions elle n'aura pas l'effet escompté. Donc voyez; le FMI et moi le premier, ne sommes en rien les défenseurs des banquiers comme vous dites. Maintenant dans l'autre sens, il faut aussi être honnête, les banques ça sert le développement économique, y a des banquiers qui peuvent être crapuleux comme y a des épiciers, des médecins qui peuvent être crapuleux, la majorité des banquiers font leurs travail qui est de fournir des ressources, soit aux particuliers comme vous lorsque vous voulez acheter un appartement par exemple, une maison, soit surtout au entreprises pour créer de l'emploi. Donc le métier de la banque n'est en rien un métier scandaleux mais il est vrai que le système financier dans son ensemble, plus d'ailleurs ce qui n'est pas bancaire que ce qui est bancaire, les fameux HedgeFunds et tout cela qui ne sont pas des banques. Eux sont les plus dangereux et donc le système financier dans son ensemble fait courir des risques à l'économie mondiale. Il faut remettre le système financier au service de l'économie réelle, c'est a dire au service de l'emploi et de la croissance et c'est exactement de travail que nous essayons de faire. Je dois reconnaitre qu'on ne réussit pas toujours.
Thomas Legrand : pour rebondir sur la question de notre auditeur à propos de l'image. On sent bien dans la première partie de l'interview que l'image d'homme de gauche en tous cas vous préoccupe, vous avez cité le mot gauche plus que d'habitude. Le FMI qui a l'air d'être une institution de gauche. Alors je sais bien qu'on aura pas d'information sur votre retour ou pas dans la vie politique française ce matin, mais est-ce que je sur-interprète quand je remarque que vous avez un peu gauchi votre discours, en tous cas utilisé plus souvent qu'à l'habitude le mot gauche, comme pour montrer qu'il y avait deux façons finalement et donc une alternative. Et donc peut-être vous pouvez représenter une branche de cette alternative pour gérer la crise.
DSK : écoutez sur le nombre de fois ou j'ai cité le mot gauche je ne peux pas rien dire, il faudra faire une statistique, je n'en sais rien. Peut être est ce que c'est vous …
PC: on est encore en train de compter …
DSK: C'est vous qui sur-interprétez. Maintenant s'il s'agit de dire en effet que la crise et l'après crise, il y a deux manières de la gérer, y a deux visions de l'économie mondiale. Aujourd'hui la mondialisation ce n'est plus un thème de colloque, de discussion, de thème à l'université, c'est une réalité, chacun le comprend bien et chacun voit bien que même lorsqu'il y a une crise grave dans un petit pays, je reprend l'exemple de la Grèce. La Grèce c'est 1% du PIB de la zone euro c'est quand même pas énorme, d'un autre coté ça à fait trembler la planète. Parce que les conséquences, les ramifications, la contagion sont la caractéristique même d'une économie mondialisée. Et bien face aux risques de cette économie mondialisée, il y a je le crois, oui, deux visions.
un Chroniqueur: Est ce que la France est sous le coup d'une vision de droite actuellement?
DSK : non c'est plus compliqué que ça. Y a deux visions. Il y a une vision qui fait plus confiance voire parfois totalement confiance aux marchés pour réguler tout ça. Et il y a une vision qui est traditionnellement la vision de la gauche, et y a pas mal d'hommes de droite en France qui seraient d'accord pour me suivre là-dessus. Qui pensent qu'il faut que l'Etat intervienne, mette en place des régulations. La difficulté encore une fois c'est comme il n'y a pas d'Etat mondial, et je suis même pas sur qu'il soit souhaitable qu'il y en est un. Qui va mettre en place les régulations au niveau mondial, puisque l'économie elle est devenue mondiale ? C'est bien ça le rôle qu'il faut que cette nouvelle gouvernance mondiale arrive à construire. Et c'est pas facile et ça va mettre du temps.
Philippe Lefébure : Là où ça se brouille, là où le message se brouille, c'est pour la Grèce. Elle va demander un prolongement finalement du paiement du prêt accordé par le FMI. On parle de privatisations en Grèce, c'est toujours les même recettes finalement que le FMI impose au pays qui …
DSK : D'abord le FMI n'a jamais imposé aucune privatisation. Le FMI dit à un pays bon voilà votre déficit est de, par exemple 10 %, selon nos calculs, nos estimations, on discute avec le pays, on se met d'accord, vous devez revenir à par exemple 2 % en 4 ans. Comment vous allez faire ? Proposez-nous des mesures
Un chroniqueur : y a pas d'autre solutions que de privatiser?
DSK: Non non.
Un chroniqueur: vous ne le dites pas mais
DSK: justement pas
Un chroniqueur : c'est implicite
DSK : Privatiser c'est des ressources qui viennent qu'une fois, c'est un coup, ça résout pas le problème structurel à long terme. Ca vous donne de l'argent un coup. Donc c'est sûrement pas des bonnes mesures pour arriver à revenir structurellement à un déficit plus faible. Ce qu'il faut … il faut généralement couper dans des dépenses en essayant de choisir celles qui sont le moins douloureuses pour la population. Quand c'est inévitable il faut le faire et il faut augmenter les recettes. Et là, la plupart du temps, le FMI propose d'augmenter l'impôt sur le revenu par exemple, ou de créer un impôt sur le revenu progressif quand il n'existe pas, comme ça à été le cas par exemple dans le programme qu'on avait en Lettonie. Si le gouvernement vient en disant, ben écoutez d'accord mais en plus on a un problème de dette publique qui est grosse, même si on réduit notre déficit, notre dette publique va rester trop grosse, pour la réduire on va utiliser des entreprisse publiques qu'on a en grand nombre pour les vendre, les privatiser et par la même diminuer la dette publique c'est un choix du gouvernement. Donc une chose doit être bien claire, même si je comprends évidement que la population en générale ne le sait pas. C'est que le FMI lui ne choisit pas les mesures, c'est le gouvernement, il les discute, il n'est pas complètement à l'écart. Mais c'est le gouvernement du pays, quand on lui a fixé le cadre dans lequel il doit se tenir qui vient nous proposer des mesures. Et il arrive d'ailleurs que le FMI refuse ces mesures en disant "Ecoutez vraiment ça c'est pas possible" Je vous citais à l'instant l'exemple de la Lettonie. Les Lettons sont venus nous voir, c'était y a 2 ans et demi maintenant, en disant "bon il faut vraiment qu'on fasse des économies, ça on a compris que ça pouvait plus continuer comme ça." On va repousser l'âge de la scolarité de 3 ans à 5 ans. Là on leur à dit non, y a des trucs c'est pas possible. Il y a des limites à ce qu'on peut faire de couper dans les dépenses sociales et ils ont reculé. Et on leur A dit en revanche que ce qu'on pense qu'on peut faire c'est mettre en place un impôt progressif sur le revenu. Donc cette image un peu brutale du FMI d'ou vient-elle? Ben on voit bien d'où elle vient. C'est que lorsque que le gouvernement à choisi l'ensemble des mesures qu'il doit mettre en œuvre, forcé par la conjoncture à faire des choses difficiles. Evidement la tentation de dire c'est pas de notre faute, c'est la faute du FMI, elle est grande. Comme dans tous les pays européens on a toujours tendance à dire c'est pas notre faute, c'est la faute de Bruxelles. Oh je comprends bien que tous les responsables politiques ont tendance à fuir comme ça. La réalité c'est que le contenu des programmes du FMI est à la dernière minute choisi par le gouvernement lui même.
PC: Dominique Strauss Khan invité de France inter avec une question pour vous Dominique Strauss-Khan d'André depuis Lyon. Bonjour André
Auditeur André de Lyon : Voilà bonjour, merci la gauche toujours la gauche Monsieur Strauss Khan, comment peut-on être de gauche en étant depuis 3 ans à la tête du FMI ? J'explique un peu par deux petites questions. Qu'a fait le FMI pour tenter de remédier à la misère galopante en Afrique ? Première question. Qu'a fait le FMI pour endiguer la pauvreté dans les pays développés comme la France et d'autres pays? Parce que l'histoire de la Grèce qui vote à gauche combien d'électeurs grecs ont-ils voté aux dernières élections ? Il faudrait le préciser. Un abstention massive. Donc j'ajoute et je termine que vous avez été nommé en partie grâce à Nicolas Sarkozy à ce poste bien rémunéré. Voilà des réponses simples vous honoreraient.
DSK: Réponse simple à un ensemble de questions. Qu'est que le FMI a fait pour l'Afrique ? Le FMI a mis en place pendant cette crise, pour la première fois dans l'histoire, quelque chose qui n'avait jamais existé, qui sont des prêts à taux zéro. Le FMI est une institution qui prête, ce n'est pas une institution qui peut faire des dons et donc la meilleure manière de prêter, la plus généreuse possible, c'était de faire des prêts à taux zéro. Ca n'était jamais arrivé, ca a été mis en place et nous avons prêté des milliards à l'Afrique pendant cette crise à taux zéro. Vous êtes intéressés par l'Afrique, vous devez rencontrer des journalistes, peut être des dirigeants, peut être des chefs d'entreprise ou des dirigeants d'associations ou de partis politiques, vous leur demanderez ce qu'ils pensent aujourd'hui de la politique du FMI. Deuxièmement qu'est-ce que le FMI a fait pour la pauvreté qui peut exister en France, et ben vous avez raison, pas grand chose. Pas grand chose parce que nous n'avons pas de programme avec la France et je ne souhaite pas que l'on en ait un tant que la France continuera à aller à peu près bien. Même si elle ne va pas très bien quand même, comme tous les pays européens. Il n'y aura pas de programme. Et donc quand il n'y a pas de programme, il n'y a pas d'intervention directe en France. Les Grecs, abstention. Oui l'abstention à été forte en Grèce …
PC: Plus de 50 %
DSK : Mais s'ils avaient voulu voter contre, ils se seraient déplacés pour voter contre. Donc on peut pas considérer que parce qu'un vote à été acquis avec une forte abstention c'est comme s'il y avait eu un rejet. Y a pas eu un rejet pour la première fois depuis 20 ans, je crois 25 ans. Athènes la ville capitale est passée à gauche. Si les gens avaient été à ce point opposés à ce que fait le gouvernement – je dis pas qu'ils apprécient, qu'ils trouvent ça bien, qu’ils trouvent ça heureux, mais ils comprennent que c'est nécessaire -, ils seraient venu voter contre.
Je suis à la tête du FMI, en partie dites-vous, grâce à Nicolas Sarkozy. C'est à la fois vrai et faux. On ne peut pas être candidat à une institution internationale si votre pays le refuse et je sais gré à Nicolas Sarkozy d'avoir été bon joueur et de ne pas l'avoir refusé. Mais la proposition ne venait pas de lui, elle venait des Européens. Et donc il faut rendre à César uniquement ce qui lui appartient, pas plus.
Patrick Cohen : … c'est pas Nicolas Sarkozy …
DSK : enfin, vous aviez une dernière question qui était comment est-ce qu'on peut être de gauche en ayant la rémunération que l'on a à la tête du FMI. J'ai trouvé à la tête du FMI la rémunération qu'avait mon prédécesseur, elle n'a pas bougé depuis, elle n'a même pas été augmentée en aucune manière. Elle est comme elle est, elle est très importante, c'est la rémunération des dirigeants d'institutions internationales, ça ne change en rien les convictions que je porte depuis plus de 35 ans de vie politique.
Patrick Cohen : au standard de France Inter, Marie, depuis les Landes. Bonjour Marie.
Marie : Bonjour Monsieur Cohen, bonjour Monsieur Dominique Strauss Kahn. Alors question toute simple et peut-être compliquée pour vous : si vous aviez le pouvoir quelle mesure prendriez-vous ou conseilleriez-vous de prendre pour dynamiser l'économie française, réduire les déficits du commerce extérieur qui se creusent et maintenir cette protection sociale qui me semble s'effriter de mois en mois ?
DSK : je ne peux répondre en me mettant dans le cadre de votre question "si vous aviez le pouvoir". Ca me conduirait à me mettre en scène dans la vie politique française, ce que mon statut m'interdit. Mais je peux vous répondre ce que le FMI préconise à tous les pays européens qui sont finalement un peu dans la même situation, celle que vous venez de décrire, à part l'Allemagne un peu spéciale. Ils ont tous ce même problème, un commerce extérieur difficile, des innovations qui patinent, une cohésion sociale qui recule. Et dans tous ces pays-là, je crois que le modèle européen qui est justement fait de progrès économique mais aussi de progrès social peut être maintenu. Il n'y a aucune raison de considérer qu'il doit être remis en cause. Simplement pour ça, il y a des efforts à faire, des efforts en terme économique et notamment, vous l'avez dit, sur les questions de l'innovation, de la productivité. Ce qui est terrible en Europe, c'est que finalement le nombre de gens qui sont au chômage crée un gâchis de forces de travail incroyable et que si cette force de travail là travaillait véritablement, alors la compétitivité serait bien supérieure. Donc il y a un problème de ce côté là, vous avez absolument raison. Du coup la solution souvent trouvée c'est de revenir en arrière dans un ensemble de pays sur la protection sociale mais je ne crois pas que ce soit obligatoire. Qu'il faille faire évoluer la protection sociale, tout le monde en est d'accord. D'ailleurs dans toutes les manifestations que j'ai vu, dans tous les pays, à propos des systèmes de retraites, les syndicats de façon générale sont d'accord sur l'idée qu'il faut revoir, réformer. Mais il y a bien des manières de le faire. Et donc l'objectif européen à mon avis doit rester ce modèle particulier qui n'est ni les pays émergents, ni les Etats-Unis, mais cet alliage historique entre avancée économique, performance économique et social, ça ça peut continuer mais il faut être capable, des deux côtés, de mettre en place les avancées nécessaires. Et pour ça il faut dire la vérité aux gens. Je crois que la crise a changé beaucoup de choses. Elle a changé une chose c'est que les citoyens, notamment dans des pays évolués comme les nôtres, sont plus éduqués qu'ils ne l'étaient avant, comprennent mieux l'économie qu'ils ne la comprenaient avant et que le temps est passé où on pouvait leur raconter des histoires.
Patrick Cohen : dire la vérité, ça veut dire faire moins de promesses en période électorale ?
DSK : ça veut pas obligatoirement dire de faire moins de promesses, mais ça, veut dire de faire que des promesses qu'on peut tenir …
Thomas Legrand : et justement, vous regardez en ce moment ce que promettent les socialistes, ou pas ?
DSK : je regarde ce que disent les uns et les autres, oui je m'intéresse à ce qui se passe en France.
Thomas Legrand : vous avez du mal à ne pas réagir ?
DSK : écoutez, vous me parlez des socialistes, vous pourriez me parler de l'UMP, me parler des uns et des autres, mais puisque vous me parlez des socialistes, je vais vous répondre sur les socialistes. Je fais totalement confiance à Martine Aubry, sur la façon dont elle conduit son parti, auquel j'appartiens. Et je pense que le débat dans notre pays n'est pas de nature très différente du débat qui a lieu en Allemagne avec Mme Merkel et les socialistes allemands, ou bien du débat qui a lieu en Norvége où c'est le contraire, où les socialistes sont au pouvoir et où c'est la droite qui critique. Le débat européen …
Thomas Legrand : Les propositions sur l'égalité réelle qui ont été adoptées par le PS ?
DSK : vous ne voulez pas me laisser finir. Le débat européen, je disais, est assez le même, est assez semblable dans tous les pays. Honnêtement je n'ai pas lu ce texte sur l'égalité réelle, je le lirai.
Thomas Legrand : Est- ce que vous avez rencontré Martine Aubry pendant votre séjour à Paris ?
DSK : écoutez, ça ce sont des relations privées, je ne suis pas absolument sur que je vous réponde.
Thomas Legrand : bah c'est politique …
DSK : ça ne regarde que nous.
Patrick Cohen : vous n'avez pas vu le texte sur l'égalité réel mais vous avez noté que cette expression ne vous ait pas complètement étrangère ?
DSK : ah oui, j'ai écrit un petit livre sur l'égalité réelle, il y a de ça 7 ou 8 ans, je pourrais en parler longuement mais j'ai peur de vous ennuyer.
Thomas Legrand : non mais les strauss-kahniens ont signé ce texte …
DSK : l'idée de l'égalité réelle c'est qu'il y a beaucoup de mouvements, de décisions, de lois, qui augmentent l'égalité formelle mais pas obligatoirement l'égalité réelle. Et l'égalité réelle si on veut la faire bouger, il faut attaquer les inégalités à la racine, c'est à dire là où elles se créent. C'est quasiment impossible ensuite de les corriger. C'est dans le fonctionnement de l'économie même qu'il faut lutter contre les inégalités et pas seulement par la redistribution. Bien sûr il faut de la redistribution pour compenser celles qu'on aura pas réussi à éviter. Mais il faut essayer d'éviter l'apparition des inégalités plutôt que les laisser créer par le marché pour ensuite simplement les compenser en versant de l'argent. C'est ça le thème de l'égalité réelle, que j'ai développé il y a de ça quasiment une dizaine d'années et que je crois extrêmement important.
Thomas Legrand : dernière tentative : on sait qu'on ne saura pas tout de suite, mais est-ce que vous pouvez nous dire quand est-ce qu'on saura est-ce que vous voulez vous présenter aux primaires ou à la présidence de la République ?
DSK : écoutez il n'y a pas d'émission où on ne me pose cette question, donc je ne peux pas vous en vouloir de me la poser.
Patrick Cohen : comme vous ne faites pas beaucoup d'émissions, il y a bien une émission où vous allez y répondre, donc ça peut tomber aujourd'hui, on ne sait jamais
DSK : comme je vous le disais, il n'y a pas seulement les émissions en France. Quand je vais au Brésil, en Inde ou en Chine, on me pose la même question. Il n'est pas dit que le jour où je donnerai ma réponse à cette question, je le ferai à travers un média. En tout cas, il faut voir les choses simplement. Le Parti socialiste a prévu des procédures à un moment où il ouvrira les candidatures. Et bien à ce moment là, tous ceux qui ont envie d'être candidats le diront et ceux qui n'ont pas envie d'être candidats le diront aussi. Il n'y a aucune raison que je me singularise par rapport aux autres.
Thomas Legrand : c'est en avril ça …
Patrick Cohen : vous ne vous singulariserez pas, donc vous êtes dans la règle commune du Parti socialiste …
DSK : bien sûr.
@Jake #41
Beaucoup de bon sens dans tes propos.
Pour consolider "l'état providence" (ou plutôt l'état solidaire et fraternel, je n'aime pas le terme providence) il faut qu'il y ait des richesses à partager, et pour qu'il y en ait il faut les produire en quantités suffisantes (pardon si cet axiome marxiste et productiviste heurte certaines sensibilités).
Je pense qu'il est donc fondamental de reconquérir notre tissu industriel et agricole, et ça passe par un petit peu de protectionnisme intelligent et coordonné. En 1948 on n’est pas passé loin de l'OIC avec la charte de la havane :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/omc/pdf/doclahavane.pdf
A la place on a eu l'OMC et le libre échange, mais ce n'est pas gravé dans le marbre. Pour ce qui est des moyens, la France est un pays riche avec beaucoup de potentiel.
L’état n’est pas endetté, c’est lui le créancier. Ce qu’on appelle la dette (1200 Milliards €) c’est :
- Des crédits d’impôts accordés en dépit du bon sens à l’oligarchie
- Beaucoup de fraude fiscale, (voir l’affaire Woerth-Bettancourt)
- Des dépenses obscènes pour sauver les spéculateurs qui nous ont mis dans la panade
Il est grand temps que l’état fasse "un reset" sur la dette en spoliant l’oligarchie (elle s’est suffisamment gavée) et en rétablissant l’imposition ad hoc pour qu’il n’y ait plus de dette à l’avenir. Mais bien sur il ne faut pas compter sur l’UMP/PS pour prendre ce cap, il faut donc donner du poids et de la crédibilité à la gauche radicale (pas assez d’intellectuels et de scientifiques qui s’engagent dans ses rangs, ce qui est bien dommage). En 2012 nous avons une opportunité de changer de cap.
J ai vu la vidéo sur France inter de DSK. simple constat d ambition personnelle flagrante. d'affirmer aussi ouvertement en raccourci "on dit.. le FMI c est bien ici là, je suis le FMI donc le FMI est à gauche" de qui se moque t on ? on a écrit sur le sujet, actions du FMI et de l'OCDE dans l'accession des pays en voie de développement dans le systême international des échanges au détriment de politiques de suffisance interne aux pays, pour faire simple, est ce que je me trompe. à l'ambition personnelle ne p
C'est un peu long, je n'en suis pas désolé. Mais Jean-Luc il a dit "inviter à faire du commentaire argumenté", alors moi ben c'est ce que j'ai compris, hein.
C'est en plusieurs parties, et je vais le coller sur le blog de moi, en plus d'ici, pour tout rassembler tout bien.
"... le grand problème (...) ça vient d'une économie (...) mondialisée..."
Etalage d'idées pré-digérables pour parvenir à la conclusion que face à la mondialisation de l'économie, il faut une gouvernance mondiale, sans expliquer que les Etats sont déjà soumis aux marchés financiers puisqu'ils en sont eux-mêmes usagers (emprunts obligatoires aux banques privées, pour ne citer qu'un seul exemple), ni en conclure qu'a priori, il n'y a pas de raisons qu'il en aille différemment d'un gouvernement mondialisé : il sera soumis à l'économie mondiale, voilà tout, et les problèmes aujourd'hui locaux deviendront alors les problèmes de toute la planète. Un autre individu, de très sombre mémoire, certes avec d'autres arguments autrement plus infects, en a rêvé, sans doute, de la gouvernance mondiale : il m'apparait d'autant plus effarant que ce soit DSK qui nous la vende avec autant d'aisance. Et de complaisance, pour un individu à qui le mot "statistique" n'apparait pas un brin fat quand il s'agit de compter les occurrences du mot "gauche" dans sa bouche en quelques minutes.
...
DSK et les leçons du passé:
" DSK : Privatiser c'est des ressources qui viennent qu'une fois, c'est un coup, ça résout pas le problème structurel à long terme. Ca vous donne de l'argent un coup. Donc c'est sûrement pas des bonnes mesures pour arriver à revenir structurellement à un déficit plus faible..."
On s’en doutait un peu, mais ce n'est guère en accord avec ce qu'a fait DSK au pouvoir:
En 1981, les nationalisations avaient complété le programme entamé par le CNR en 1945, en acquérant toutes les sociétés stratégiques, pour une facture modérée faisant passer la dette publique de 21 à 25%.
A l'inverse, la législature Jospin et le ministère des finances Strauss-Kahn feront plus de privatisations que Chirac, Balladur et Juppé réunis entre 1986 et 1996, liquidant totalement l'héritage 1945 + 1981.
Au total, prés de 31 milliards d’Euros de cession d’actifs:
Le Crédit Lyonnais, Le GAN, Le CIC, L’UIC, CNP Assurance, La Société Marseillaise de Crédit, DASSAULT, l’AEROSPATIALE, THOMSON-CSF, THOMSON Multimedia, EADS, ASF, TDF, La SFP, Les Autoroutes du Sud de la France, FRANCE TELECOM et AIR FRANCE,
qui ne firent diminuer la dette qu'une année, de 1%.
Parmi les cessions depuis 1986, figurent les poids lourds du secteur financier dont le seul profit engrangé annuellement dépasse les 30 milliards, et dont l'étatisation aurait évité la crise !
" DSK: ll faut essayer d'éviter l'apparition des inégalités plutôt que les laisser créer par le marché pour ensuite simplement les compenser en versant de l'argent."
Pourtant, les sociaux-democrates à l’oeuvre ont bien suivi la logique libérale (et délibérée): on commence par appauvrir l’Etat en lui otant ses fleurons pour les offrir au privé.
Lorsqu’il ne restera plus que des charges, ça ira tout seul pour invoquer le besoin de privatiser les services publics: d’abord les Télécommunications, puis les autoroutes, l'électricité, le gaz, la Poste, et maintenant l’Education avec l’autonomie des...
Bon, en fait c'est BEAUCOUP trop long, je vous invite donc à aller lire tout le commentaire à cette adresse : Un DSK n'en cache pas un autre.
<ce remaniement inutile et tres mediatise nous met en face d un gros paquet de parasites qui vont continuer pendant 18 mois a nous pourrir la vie avec leurs reformes de m... et leurs magouilles politiciennes ! qu ils s en aillent ! vite !
cohn bendit n est plus depuis longtemps dany le rouge et ses sympathie liberales vont petit a petit le detacher d europe ecologie..
quand au g20 ce "machin" aurait dit degaulle, il ne servira a rien si ce n est a couter tres cher et a provoquer des pertes de memoire chez sarko qui a oublie mme parizot sur le quai ! mort de rire, qu elle rentre a la rame ca nous fera des vacances !
dsk : verbeux chaffouin et faux cul, pas plus de gauche que bayrou,esperons qu il reste au fmi en 2012, voir sa tronche essayer de nous enfumer me donne des boutons !
@ 32 - Seydou
"Je doute franchement de votre capacité à mobiliser sur vos idées et à convaincre les groupuscules de la "vraie" gauche /....... / Et pour moi, un homme politique qui n'a d'autre ambition que de devenir un aboyeur de la cause populaire (ou un apport de voix au second tour d'une élection) n'est plus si digne d'interêt que je le croyais."
Où avez-vous vu que notre ambition était celle-là ?!
Faut-il donc se taire parce-que le combat est difficile, et rallier toute affaire cessante les rangs de ceux qui ne changeront jamais rien, sous prétexte que eux sont la majorité ?
La résignation est mauvaise conseillère. Les majorités et les rapports de force ne sont pas issus d'un théorème mathématique ni établis pour l'éternité, nous pouvons réussir.
Vous vous réclamez d'un libéralisme "bon teint".
Je ne savais pas les "libéraux" si fatalistes, eux qui nous rasent à longueur de temps avec leur prétendu esprit de "risque et d'initiative"...
Je viens d'écouter l'interview de DSK. Voix mielleuse et sourire généreux. On a presque envie de le croire. cet homme arrive presque à vous convaincre que la punition qu'il inflige aux grecs et à toute l
Sur DSK :
"Le G20 comme embryon de la gouvernance mondiale, le FMI comme moteur de ce G20"
... et sans les peuples, cela va de soi.
"on a mis en œuvre des politiques qui étaient assez souvent considérées comme des politiques de gauche : le soutien publique à la demande, plus de déficit budgétaire parce qu'il fallait éviter la catastrophe etc…"
"la plupart du temps, le FMI propose d'augmenter l'impôt sur le revenu par exemple, ou de créer un impôt sur le revenu progressif quand il n'existe pas,"
Il a des exemples de cela ?
Une tranche marginale d'impôt à 91%, comme c'était le cas aux USA jusqu'à Reagan ?
"les nouveaux programmes du FMI, et je pense à la Grèce en particulier, ont été construits de telle manière qu'on revienne à l'équilibre mais que ça se fasse en protégeant les plus démunis, les plus vulnérables."
Ce seraient donc les plus favorisés qui sont descendus dans la rue, qui ont fait grève pendant des semaines...
"Donc on peut pas considérer que parce qu'un vote à été acquis avec une forte abstention c'est comme s'il y avait eu un rejet."
Une forte abstention est tout de même le symptôme d'un désintérêt, donc que le bulletin de vote ne changera quasiment rien. Renforcé quand des élus disent, par exemple "Mais nous avons voté cette réforme ; elle est donc parfaitement légitime"... suggérant qu'un bulletin de vote est un chèque en blanc; qu'un élu peut faire ce qu'il veut, sans en rendre compte au peuple, suggérant aussi que la démocratie se résume au seul acte de voter.
Idée dangereuse, qui rejoint la "gouvernance mondiale" DSKienne.
Vous dites :
"Je crois qu’on ne peut pas être vraiment de gauche sans garder toujours confiance dans le fond positif de la nature humaine."
C'est même fondamental, à mon avis. Ca n'empêche pas qu'il existe aussi une part de négatif, et que le système social favorise, selon le cas, le négatif ou le positif. Après, certains...
Désolé j'ai envoyé sans le vouloir. Je disais donc que la punition qu'il inflige à toute l'Europe est un mal nécessaire mais un mal moins mauvais que s'il n'était pas là. Cet homme là est très fort et Jean Luc avait bien raison de nous prévenir. Personellement je ne me sens pas du tout capable de démonter toute ses astuces stratégiques. Je pense qu'il vaudrait mieux confier cette tâche à quelqu'un comme Jacques Généreux qui me semble tout aussi brillant que DSK. Mais je vais lire avec attention les décryptages proposés sur ce blog.
À propos de "l'écoute nouvelle" concernant le référendum, il serait trop facile de tirer comme conclusion que ceux qui l'ont proposé, ce référendum, avait raison avant tout le monde.
Si l'on reparle du référendum, c'est parce que les circonstances ont changé. Ceux qui mettaient en avant le référendum disaient également qu'il fallait suivre, quoi qu'elles décident, les directions syndicales, qui savaient ce qu'elles faisaient. On a vu le résultat !
L'unité pour l'unité, c'est pas forcément positif. Surtout si cette unité se fait aux conditions d'un syndicat qui a déjà trahi et qui est toujours prêt à trahir de nouveau.
La meilleure preuve en est ce document ahurissant : CFDT Magazine. Si vous cliquez sur le PDF, vous verrez que la 4ème de couverture est une publicité pour Malakoff médéric, la société du frère de Nicolas Sarkozy, prête, maintenant que le financement des retraites n’est plus assuré pour les salariés, à vendre ses produits de retraite complémentaire.
Le siège de cette société a été occupée il y a peu par Sud et la CNT.
L'argent n'a décidément pas d'odeur !
"...Et il y a une vision qui est traditionnellement la vision de la gauche, et y a pas mal d'hommes de droite en France qui seraient d'accord pour me suivre là-dessus."
ça signifie qu'il a déjà pris des consultations, et qu'il prépare une candidature, en ouverture à droite, qui en doutait ?
New Marianne pour le Front de Gauche
Je vois que Jean-Luc fait un appel aux photographes pour collaborer à son blog.
Je pense aussi (modestement) que la Révolution Citoyenne doit aussi être créatrice, innovante et gaie en s'appuyant sur tous les artistes (musiciens, peintres, graphistes, poètes, vidéaste, humoristes,...), penseurs (Onfray et autres) et bien sûr sur l'humour inné du Peuple.
Je vous propose donc cette splendide Marianne New look que j'ai trouvée un peu par hasard sur le site de Pascal Colrat (il est aussi l'auteur d'autres belles affiches utilisées dans les manifestations).
Je précise que je n'ai aucun pourcentage, que je ne suis pas son cousin, qu'il ne me prête pas sa voiture, etc...
Le Front de Gauche doit se réapproprier et ré-inventer les symboles de la République trop longtemps galvaudés par la droite (et le front national !).
Bonjour,
Des vessies pour des lanternes :
" La politique du FMI en Grèce comprise par le peuple grec qui reconduit le gouvernement socialiste "
C'est oublié, Mr DSK,un peu vite l'abstention record de cette élection plus de 50 %.
" Le FMI applique une politique de gauche " Pauvre de nous! Mr DSK quel culot ! quel mépris! quel cynisme ! pour tous les gens qui souffrent sous cette politique ultra libérale.
Pour 2012 un seul vote Mr MELENCHON et aucun vote utile pour ces gens
Bonjour,
Je viens de lire ce passage de l'intervention de M. DSK "Partout il fallait augmenter les déficits publics pour soutenir une demande qui s'était effondrée. Le FMI y a invité dès janvier 2008 et il a fallu attendre presqu'un an pour que les pays nous suivent. Finalement ils l'ont tous fait, à des degrés divers, selon leurs capacités, et c'est ce qui a évité une crise qui aurait pu être aussi grave que la crise de 29, avec des dizaines de millions de chômeurs en plus que ce qu'on a eu. Je dis pas qu'on n'a pas eu de crise, on a eu une crise, mais on n'a pas eu un effondrement comme celui de 29 grâce à cette politique. Evidemment le coût de cette politique c'est que ça a augmenté les déficits donc ça a augmenté la dette publique."
Tien donc, la dette publique ne vient-elle pas, comme le rappelle l'Insee et autres économistes, d'une baisse généralisée des impôts des entreprises, de l'amendement Copé... donc d'une baisse sensible dès 2008 des recettes de l'Etat.
Elle est pas belle la vie avec DSK, donc la Grèce c'est pas lui, la lethonie il a été moins méchant que le gouvernement, la France tout va bien les banquiers font leur boulot et la gouvernance mondiale ça devrait fonctionner d'ici 3 siècles. Le bonheur à Marakech quoi!
En ce moment même, Une perruche, un larbin et un métronome préparent leur cirage de pompes....
(reviens PPDA!)
@64, Michel
"Certains économistes" dont ceux qui ont écrit le "Manifeste d'économistes atterrés" (à mettre entre toutes les mains); ils ne doivent pas faire partie du panel diversifié qui oriente le FMI...
Gilbert Duroux 59
J'avais du mal à y croire, je suis allée voir.
Hallucinant, la CFDT avec qui nous avons fait des manifs fait de la pub dans son magazine pour le groupe Malakoff.
Je suis abasourdie, mais dans quel monde vivons-nous ?
Sympathisante Front de Gauche
Il faut revenir à des monnaies indexées sur de vraies valeurs refuges (l'inverse de ce qu'à fait le président Nixon en permettant d'accroitre de manière inconsidérée les réserves fractionnaires des banques). Ce sur quoi tout le monde c'est aligné, comme d'habitude, les "cop" de la planète ont imposé leur système à bon nombre de pays. Etant les plus inconsicents de tous, ils en sont les premières victimes, mais attention, ils n'hésiteront pas à bouffer les autres pays pour s'en sortir. Ils peuvent même nous accuser d'être l'origine des maux.
Il faut créer de la richesse non virtuelle mais basée sur la production. Il faut Inventer, créer, produire.... De là et là seul sort une vraie richesse, non virtuelle, de celle qui ne s'en va pas en fumée au premier coût de vent, et qui ne se dévalue pas à coût de papier Q imprimé où l'on peut lire "In god we trust". Il faut pour cela tordre le cou aux financiers en promulgant des lois à leurs encontres et stopper cette embolie. Il faut pour cela choisir les bonnes politiques. Il faut forcer ces sangsues à réinjecter l'argent dans la recherche et la production et non dans leurs poches.
C'est le travail des chercheurs, des ingénieurs, des ouvriers, c'est à dire tous ceux qui travaillent et qui forment l'élyte de la france, et non tous ces parasites périphériques qui spéculent avec. Le problème est que l'algorythme créé par les financiers possède une mauvaise boucle: Celle qui consiste à récupérer la richesse pour la mettre dans la bulle.
Comment voulez-vous que DSK soit contre ce système puisque c'est celui-ci qui le faire travailler et vivre grassement.
Si tout le monde allait demain chercher son argent au guichet, les banques seraient incapables de fournir puisqu'elles ont prêtés 10 fois plus que ce qu'elles ne possèdent. Dans ce cas, chacun verrait alors instantanément partir ses économies en fumée. Et on crèverait de faim !
Quant à ceux qui croient que la guerre est toujours loin et pour les...
Mr Sarkozy mérite symboliquement de voir son taux d'audience baisser en proportion de sa cote de popularité.
Un Président qui n'écoute pas son peuple ne mérite pas qu'on l'écoute ! On aura bien assez de résumés et d'analyses de la masse de perroquets exubérante ce soir et demain !
Eteignez votre poste ce soir pour protester contre ses méthodes indélicates d'autopromotion répétée devant 3 interlocuteurs indignes du qualificatif de journaliste ! Et sinon, faites le les prochaines fois
Ah si cela pouvait vraiment arriver et que même les politiques d'opposition interviewés de tous bords disent : "Non cette fois on n'a pas regardé le Président à la télé... il n'en vaut vraiment plus la peine !".
Question remaniement :
L'exercice du pouvoir le plus absolu depuis bien longtemps n'a trouvé son atténuation dans nos esprits naïfs qu'en y insérant l'idée d'un gouvernement d'ouverture dès le début. Mais à quoi bon l'ouverture quand le Parlement est servile et ne manifeste pour sa grande majorité plus aucun esprit de contradiction ?
Faites comme vous voulez ! Mais parfois l'indifférence dans la consommation médiatique est plus saine que l'indifférence dans le vote ! Car il faudra bien aller voter et surtout dès le premier tour afin de ne pas être dans la tragique situation de nos amis grecs, pour qui l'interprétation médiatique ou Strauss khanienne de leur abstentionnisme se retourne encore contre eux !
Pour revenir à des fondamentaux philosophiques et économiques : Frédéric Lordon et son oeuvre récente sont incontournables pour assimiler la crise financière qui se répète. Depuis plus de 10 ans et encore aujourd'hui dans le Monde diplo ! Bonne lecture !
Cher Jean-Luc
Pour une fois j'ai regardé la télé de Drucker, et j'ai passé un excellent moment. Vous avez remis les pendules à l'heure pour certains. J'ai bien cru que pauvre Coffe allait s'étouffer dans son tapioca, dessert pas cher pour les gueux (apparemment il ne sait pas que les gousses de vanille coûtent cher).
J'ai lu votre livre et comme nulle part je n'ai vu les horreurs que colporte Con-Bandit, j'en déduis qu'il ne l'a pas lu... Je comprends en voyant comment fonctionne le système merdiatique et ses "mouches à m..." que sont les Aphatie, Chabot, Pujadas et autres, que nous n'avons guère à espérer pour voir enfin une information digne de ce nom.
La gauche libérale incarnée par DSK a désespéré la classe des petites gens, et je pense qu'aujourd'hui vous représentez l'espoir pour des millions de gens dans ce pays. Sûr que ça doit secouer de se voir aussi férocement attaqué. Il faut croire que les idées du Front de Gauche commencent à les inquiéter. (Bon ça! très bon!)
Charlebois disait dans une chanson "Je me fous pas mal des critiques, ce sont des ratés sympathiques."
Ne rien lâcher. Qué se vayan todos !
Pour ma part, j'avoue être dubitatif. Après les échanges de DSK avec les journalistes et les auditeurs, S. Aram a posé la bonne question, sous un air faussement badin et de façon subtile : "êtes-vous de gauche" ? Car on finit par en douter.
L'idée directrice, c'est la "gouvernance mondiale".
Au niveau européen, la régulation est déjà une vraie gageure, alors, je n'ose pas imaginer ce que cela peut donner à l'échelle du monde...
Il faudrait donc être patient et, en attendant, souffrir. Combien de temps ? Combien de parcours sacrifiés dans l'intervalle ?
Si des Grecs se sont abstenus, c'est probablement parce que de toute manière, ils savaient que leur vote n'aurait pas de valeur.
Comment peut-on être de gauche et justifier une politique qui fait porter la plus grande part des sacrifices aux moins fortunés sans exiger de contrepartie à ceux qui sont principalement en cause dans ce qu'on a appelé "la crise" ?
J'ai cru un moment que DSK était devenu le porte parole du gouvernement Fillon : dans le passage sur les retraites, on note que l'allongement de la durée de la vie est un "problème", qu'il a fallu gérer les réticences ("plus ou moins facilement") à avaler la doxa et les réfractaires sont finalement soit ignorants soit stupides ("selon que cela a été plus ou moins expliqué").
Rhétorique libérale habituelle. Le principe est d'ailleurs le même dans la démonstration concernant la Grêce (l'unique solution, le caractère péremptoire, la condescendance) :
- "Il n'y avait pas d'autre moyen que de restreindre les dépenses budgétaires"
- "On arrive à faire comprendre à la population que c'était nécessaire"
- "Je crois qu'en effet partout dans tous les pays, quand on explique à la population…"
Voilà pour ma (modeste) contribution à l'exercice crtitique. J'essaierai de poursuivre si j'ai le temps.
Faut-il rire... jaune ?
Titre du dernier billet de La voix de son maître, sur son blog:
Pierre Moscovici appelle le PS à ne pas promettre la lune 2012 !
Le précédent expliquait sa position lors du vote du texte PS sur "L'égalité réelle": Abstention !
Le dit texte ne lui semblait pas assez en conformité avec les platitudes énoncées sur le sujet par son cher maître DSK dans ses notes à la fondation Jean Jaurès, que l'on peut consulter en direct sur:
http://www.jean-jaures.org/content/download/11482/105937/version/3/file/notes41.pdf
Enlevez-moi un doute:
- Texte PS sur "l'égalité réelle"
- Passage sur FI pour ne rien dire
- Suspense sur sa candidature
- Forcing de La Voix de son Maître
- Ne pas promettre la lune...
- Course de lenteur avec Aubry
Martine chaufferait-elle la place à DSK, en ratissant à gauche pour contenir les concurrents, avant de s'effacer dans la dernière ligne droite ?
@ AAA, 20h30, qui est "abasourdie" et @ gilbert duroux qui trouve ce document "ahurissant" :
Qu'est-ce qui vous étonne de la part de la CFDT ? 2003 est déjà si loin ?
Rien d"'hallucinant" ni d"'ahurissant" mais une lente dérive depuis 30 ans avec le point d'orgue 2003. J'ose à peine rappeler, tant ce devrait être bien connu de tous que ce prétendu "syndicat" a traîné devant la justice et fait condamer (dans un premier temps avant de se ramasser un fort beau râteau en appel) des précaires !
Pour qui débarque voir ici http://www.hns-info.net/spip.php?article25554
La question de la "gouvernance mondiale" demande qu'on argumente sérieusement car elle est présentée tout à tour comme un moyen de régulation qui irait donc plutôt dans le sens des peuples (ne pas laisser le loup dans la bergerie) ou comme la manifestation du pouvoir occulte de quelques puissants à la tête de multinationales ou banques (jusqu'au conspirationnisme).
L'argumentation de DSK sur ce point prend appui sur la première aspiration (plus de régulation) pour satisfaire en fait à la demande des seconds (quelques puissances financières, le pouvoir des "raisonnables" contre les peuples "enfants" et turbulents, ignorants surtout...).
Alors pourquoi ont-ils donc besoin de gouvernance "mondiale" ? DSK le dit très bien : l'obstacle dans le monde tel qu'il le rêve ce sont les peuples... qui votent. Il évoque non sans un peu de condescendance ces dirigeants qui sont "élus" et doivent donc bien penser à leurs électeurs ce qui les amènent à freiner le mouvement.
La gouvernance mondiale mode DSK c'est l'oligarchie financière au pouvoir, l'abaissement des Etats et surtout, l'élimination du facteur dérangeant : le peuple qui vote et leurs représentants défendraient leurs intérêts.
La gouvernance mondiale à la mode DSK essaie finalement de nous vendre l'après démocratie sous couvert de monde des Bisounours.
Une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on dit et fait contre ? Que signifie l'internationalisme par exemple ? Les mouvements, eux-aussi mondiaux, qui tentent de faire entendre une autre façon de penser global ? Comment allier démocratie locale, nationale et mouvement international progressiste ?
Il nous faut des arguments et proposition POUR et pas seulement contre pour lutter efficacement contre les tenants d'une "gouvernance mondiale"... sans les peuples.
AVEC LA GOUVERNANCE MONDIALE, ON NOUS REFAIT LE COUP DE L'EUROPE !
[Allocution télévisée citée in “Le Monde”, 2-3 Juillet 1967] :
"POMPIDOU: Vous avez pendant cinquante ans vécu à l’abri de protections inadmissibles.
Mais... ce marché commun,...il faut en prendre les risques, il faut dire qu’à partir de ce moment-là, il n’y a plus de repos. Nous vivrons, et l’économie française, et les commerçants français, doivent vivre désormais dans la préoccupation permanente. Nous serons donc en risque permanent et, le gouvernement en est parfaitement conscient, son rôle est de diminuer ces risques, parfois, mais son rôle n’est certainement pas d’inviter les gens à la paresse en leur créant de nouvelles protections."
[Interview à France inter. Lundi 15 novembre 2010] :
"DSK: les chefs d'Etats et de gouvernement... ils reviennent vous le disiez tout à l'heure … au chacun pour soi. Exactement, à leurs égoïsmes nationaux, c'est normal, ils sont élus, enfin la plupart d'entre eux. Ils ont des comptes à rendre à leurs électeurs... Donc ils reviennent à leurs petites affaires de politique nationale.
C'est pour ca que je dis qu'on rentre dans une deuxième phase de la gouvernance mondiale plus compliquée, plus longue, ça va être plus dur. Il va y avoir des hauts et des bas. On va avancer parfois, parfois reculer. Ca va pas se faire en une nuit, construire cette gouvernance mondiale, dominer l'économie mondiale..."
M.Seydou,
Au-delà du fait que vous vous accrochez à une idéologie discréditée, je veux juste vous dire qu'au Front de Gauche nous débattons sur des idées avant tout. Je sais qu'il y a des gens sincèrement de gauche qui n'aiment pas le style de M.Mélenchon. A ces gens, il faut dire qu'avec M.Mélenchon, on vote pour abolir le régime personnalisé de la cinquième république. Voter pour Mélenchon, c'est voter pour mettre fin à la prédation de notre peuple par des élites cleptocrates, ce n'est pas voter pour un homme. Mélenchon n'est qu'un instrument pour établir la souveraineté populaire. Mélenchon élu dernier président de la cinquième république donnerait précisément au peuple tous les moyens nécessaires pour révoquer Mélenchon chef de gouvernement de la sixième république si celui-ci ne convenait plus.
Je voulais partager avec vous une observation d'un fait de la campagne lancée contre Mélenchon sur le thème "Mélenchon = Le Pen ".
Immédiatement après l'émission Vivement Dimanche, plusieurs sources (télé et presse écrite) ont traité du sujet "Pourquoi Drucker et Ruquier n'invitent pas Le Pen alors qu'ils invitent Mélenchon?".
Je trouve le procédé lamentable et scandaleux. Il est suffisamment vache et bas pour mériter d'être souligné.
75
Traban vicit dit:
16 novembre 2010 à 20h52
"@ AAA, 20h30, qui est "abasourdie" et @ gilbert duroux qui trouve ce document "ahurissant""
On peut pas jouer les faux naïfs ? En réalité je suis d'autant moins surpris que j'ai participé à l'action qui a valu aux copains d'être poursuivis par Chérèque.
Ce que je voulais souligner, c'est que d'aucuns nous ont vivement encouragés à suivre la stratégie des "grands" chefs à plumes des syndicats, sans barguigner. Vous voyez à qui je fais allusion ?
Au passage, je souligne que ce soir Nicolas Sarkozy vient de rendre, sur 3 chaînes, un hommage appuyé à la responsabilité des responsables syndicaux... Il aurait tort d'être ingrat.
Bonsoir,
Gouvernement de combat, c'est le terme et je ne crois pas, à l'instar de Guy Mollet, que nous ayons "la droite la plus bête du monde". Les intérêts qu'ils servent sont bien trop importants, et ils sauront user de discours visqueux et réellement populiste, dans le sens péjoratif du terme, pour les faire valoir.
Un remaniement stratégique, qui pourrait laisser croire à la division de la droite... et encourager la gauche à se laisser aller à ses vieux démons de division, avec un PS qui n'a pas toujours pas compris que bon nombre de ses électeurs ne votent pour ses candidats que par défaut!
Mais la présence de Thierry Mariani aux transports m'est personnellement insupportable! Que celui qui a réussi à me faire pleurer de rage en proposant un amendement à la loi Besson sur l'immigration prévoyant la fin des droits de séjour des étrangers malades, m'insupporte. Pour mémoire, il est aussi l'auteur des amendements à la loi sur l'immigration de 2007, finalement rejetés: autorisation de recours aux tests ADN lors de la délivrance des visas de plus de trois mois au titre du regroupement familial,autorisation de statistiques raciales et ethniques, interdiction d'hébergement d'urgence aux personnes en situation irrégulière...
Le bleu foncé vire très vite au noir, la couleur est annoncée, pour la campagne de la droite ! Racolage à l'extrême-droite, encore et toujours, arguments sécuritaires et identitaires...
Merci, Jean-Luc Mélanchon, de porter avec courage et passion des idées, un vrai programme, et l'espoir, enfin, de voir renaître une vraie gauche!
Jean Luc Mélenchon constate "une meilleure écouté" chez ceux-dont je suis-qui ont parle de diversion au sujet d'un referendum sur les retraites et "je ne leur en veux pas". C'est oublie que cette proposition a été publiquement lancée par Jean-Luc Mélenchon en pleine phase de montée du mouvement contre la reforme des retraites. Jean-Luc Mélenchon l'avait même présentée sur une chaîne TV comme" une sortie vers le haut", alors que toutes les énergies étaient orientées vers l'élargissement et le renforcement des luttes sociales dans les entreprise et la rue..
Mais peut être que le désaccord sur l'opportunité de faire cette proposition entre Mélenchon et ceux qui ont parle de diversion a ce sujet provient d'un autre désaccord concernant cette fois ci les rôles respectis des institutions.et ds la rue dans un projet de transformation sociale
Jean Luc Mélenchon constate "une meilleure écouté" chez ceux-dont je suis-qui ont parle de diversion au sujet d'un referendum sur les retraites et "je ne leur en veux pas". C'est oublie que cette proposition a été publiquement lancée par Jean-Luc Mélenchon en pleine phase de montée du mouvement contre la reforme des retraites. Jean-Luc Mélenchon l'avait même présentée sur une chaîne TV comme" une sortie vers le haut", alors que toutes les énergies étaient orientées vers l'élargissement et le renforcement des luttes sociales dans les entreprise et la rue..
Mais peut être que le désaccord sur l'opportunité de faire cette proposition entre Mélenchon et ceux qui ont parle de diversion a ce sujet provient d'un autre désaccord concernant cette fois ci les rôles respectis des institutions.et ds la rue dans un projet de transformation sociale
@ Hadrien,
Petite correction :
AVEC LA GOUVERNANCE MONDIALE, DSK NOUS REFAIT LE COUP DE L'EUROPE... EN MIEUX !
dans le discours du président de ce soir, il a déclaré qu'il fallait se méfier de la monter du populisme...
décidément
Bonsoir,
Je me prête au jeu. Voici mon très jeune blog :
http://la-route-et-le-talon-de-fer.blogspot.com/
J'y met ma modeste contribution à la réalisation de l'argumentaire du front de gauche.
Il y a un autre billet satyrique (enfin j'essaie) sur Sarkozy le gaulliste.
Merci en tout cas M. Mélenchon de nous proposer si régulièrement vos analyses.
Allez !
J'ai attentivement écouté DSK lundi matin, j'avais le temps, je commençais mon boulot à 9h... c'est rare.
Il nous a fait sa déclaration subliminale de candidature. C'était clair, net, précis. A un moment, je pense que c'est lors de la question de Marie, il a achoppé sur une formule... au moment de parler de "problématique", il a bifurqué vers "problème", terme plus adapté et moins technocratique au ressenti de la condition sociale de l'auditrice.
Je dois reconnaître que ce mec est redoutable. Sarkozy s'en souvient surement... il a été pilé dans un débat !
Au moment où le FMI a viré à gauche, donc son patron est gauche, au moment où Lami (de gôche aussi) s'interroge sur la mondialisation libérale, donc Lami et l'OMC sont de gôches, on ne peut qu'être inquiet ou optimiste...
Sarkozy, de son coté, vient d'abdiquer pour 2012. Remaniement, zéro ! RPR, UDR, tout ce qu'on veut pur jus. On fait le carré, puis la tortue. Il ne reste plus qu'à appliquer le "programme" du MEDEF. Les retraites, c'est fait ! A venir, la fin du code du travail, la sécu (on va adorer), la Poste (peut-être), mais EDF surement.
La voie est libre pour DSK. Le plus gros sera fait pour une bonne "gouvernance".
Les centristes, à la porte, c'est le tout PS de droite qui se rue... venez à nous les petits enfants, ya bon ! On va faire de bonnes affaires avec papy Dominique. Portefeuilles et champagne pour tout le monde !
J'ai quelques copains (il m'en reste) à la gauche du PS. On en a tous !
Si vous avez froid, camarades, ya du feu chez nous. Pas de places, pas sinécures, pas de portefeuilles à prendre, mais une bataille pour la Sociale, le désir de faire, l'envie de changer la donne, le bonheur de pouvoir se regarder dans son miroir en se disant qu'on bosse pour des jours meilleurs comme ceux que nos parents et grands parents ont rêvé en 36, en 45, en 81...
2012, c'est demain, à gauche toute... les cocos, les trotskos, les socialos, les écolos pas convaincus par le...
L'espoir fait vivre mais franchement en ce qui concerne les socialistes, les connaissant de l'intérieur pour avoir été chez eux, j'ai de sérieux doutes sur leur capacité à s'amender. Si un miracle se produit, on sera preneur mais au'pays PS', les miracles...
En tout cas, si DSK devient candidat du PS pour les présidentielles, de deux choses l'une, si DSK arrive au second tour, c'est Sarko qui gagnera car l'appoint de voix de l'autre gauche ne se fera pas. Soit Le FdG est au second et là tout est possible... Eh oui, j'y crois. Sinon, le PS ne tirerait pas sur Jean-Luc et donc sur le front de gauche comme ils le font maintenant.
Un nouveau FMI, plus humain, de gauche presque!
Le nouveau FMI en Algérie:
"Toutefois, selon le FMI, cette situation ne pourra être profitable que si la poursuite des réformes structurelles devient une obligation pour le renforcement de la croissance économique. Dans ce sens, il est nécessaire selon cette institution d’orienter ces réformes vers l’essor de l’investissement, la réforme du secteur bancaire et financier avec notamment la liberté de convertibilité courante du dinar ainsi que la privatisation et l’ouverture du capital des banques publiques, l’assainissement de la relation entre les banques et les entreprises publiques, la rationalisation de la fiscalité, la réduction des charges patronales pour l’encouragement de l’investissement et de la création d’emplois, la maîtrise des dépenses publiques..."
http://www.algerie-dz.com/article3473.html
Ce petit paragraphe ne semble pas trés différent de ce que j'ai pu connaitre de "l'ancien FMI" dans le bouquin de Naomi Klein "La stratégie du choc"...
Ah, il parait qu'il y avait ce soir un débat aprés l'allocution de notre petit chef d'Etat. Et ceci sous la main de fer de la douce Arlette. Qui continue à punir Jean-Luc Mélenchon, méchant garçon râleur, privé de télé! J'espére qu'elle a une pensée pour l'autographe que vous lui avez fait.. parce que ce n'est pas du vent.
Que se vayan todos!
ps: je ne résiste pas à l'envie de citer un message sur la page de l'émission:" Nous ne ne vous oublierons jamais chère Arlette. Surtout lorsque nous autres, Français humiliés, auront repris le contrôle de notre mère patrie." "E&R"
Ca gronde partout...
Sur les attaques personnelles dont vous êtes victimes, aussi basses soit-elles: elles ont lieu pour éviter de parler du fonds et vous discréditer.
j'aimerai bien avoir des contradicteurs aux pensées qui sont émises ici, mais bien souvent, c'est le vide sidéral et des outrances indescriptibles.
Quand à DSK, j'ai pas pu aller jusqu'au bout, veuillez m'en pardonner
j'ai l'impression de lire les propos d'un personnage qui vit ailleurs, qui est ailleurs, surement pas sur notre vieille Terre.
il y avait une émission sur les schizophrène ce soir à la télé, je l'ai pas vu.
DSK faisait parti du casting?
pourquoi cité mao a la matinale?au sujet de l'amour alors qu il avait un harem de seigneur feodal...entre autres casserolles malgres la grandeur du personnage.pourquoi sefforcer de rassembler les gens debats apres debat emissions apres emission alors qu en une phrase les francais peuvent senfuir...non..non...on ne rigole pas avec la communication...les coups declat brillant de jlm risque de se dissolver en quelques maladresses...
j'aurais bien voulu vous voir sur A vous de juger. Je ne sais pas si vous n'avez pas été invité ou bien si c'est Buffet qui vous représente
"Mais s'ils avaient voulu voter contre, ils se seraient déplacés pour voter contre. Donc on peut pas considérer que parce qu'un vote à été acquis avec une forte abstention c'est comme s'il y avait eu un rejet. Y a pas eu un rejet pour la première fois depuis 20 ans, je crois 25 ans. Athènes la ville capitale est passée à gauche. Si les gens avaient été à ce point opposés à ce que fait le gouvernement – je dis pas qu'ils apprécient, qu'ils trouvent ça bien, qu’ils trouvent ça heureux, mais ils comprennent que c'est nécessaire -, ils seraient venu voter contre."
Dans un pays où il y a obligation de voter, plus de 50% des citoyens ne se déplacent pas ! C'est plus qu'une simple abstention...
dissoudre pardon...la preuve! la honte et lopprobe sont plus tenace que les merites...malheuresement...
« Qu’ils s’en aillent tous », est devenu le mot d’ordre du PG, et conclu bien souvent chaque déclaration.
Un mot d’ordre ne peut avoir différentes interprétations possibles et ne peut être récupérés par l’adversaire à des fins diffamatoires.(tous pourris, coupons les têtes, expulsons les….qu’est-ce qu’on en fait ?...).
Les mots, et plus encore les mots d’ordre ont un sens, ils ont un objectif, ils créent une dynamique que chacun peut s’approprier et faire sienne.
Or ce mot d’ordre (emprunté à l’Amérique du Sud) n’a pas la même signification en français et dans la situation française. De plus il apparait plus comme une demande, une supplique qui s’adresse à ceux-là mêmes qui nous oppriment ? nous gouvernent ? nous trahissent ? nous désinforment ? Qui concrètement est visé ?
Les banquiers ? les journalistes ? les dirigeants politiques de droite, de « gauche », les dirigeants syndicaux ? les « élites » ?...
Au-delà des noms et des individus c’est d’abord un système économique et social qui doit être notre cible, même s’ils l’incarnent.
Il suffirait donc de leur demander, même avec véhémence, pour qu’ils obtempèrent.
Bien sûr que non ! On ne peut faire l’impasse sur l’inévitable affrontement social que cela implique.
Et même si électoralement, nous gagnions, cela ne suffirait surement pas à inverser durablement leur pouvoir de nuisance, si cela ne s’appuie pas sur une mobilisation de masse durable et déterminée à ne pas se contenter d’une victoire électorale dans le cadre du capitalisme et des institutions à son service.
Ce mot d’ordre s’adresse à nos adversaires, et non à notre capacité à les virer, et donc aux moyens dont l’on doit se doter pour y parvenir.
Un mot d’ordre du style « Chassons les profiteurs » aurait, me semble-t-il, été plus explicite, plus mobilisateur, plus impliquant
Et même si le « casses toi pov con » est un slogan sympa et impertinent, il recouvre le même écueil.
-Le "remaniement" donnera aussi le temps aux renégats de se refaire une "virginité"...et communication biaisée,ainsi que manipulations diverses, de les recaser, au moment opportun, au droite-centre-gauche (oh, pardon, au PS)...ou dans un poste de la "gouvernance" mondiale(où ils feront là où on leur dira de faire)...
-gouvernance : pas de représentants élus, une nébuleuse dirigée par les lobbies financiers et mégabanques : non démocratique...(sauf effondrement systémique avant, on le souhaiterait presque, ça nous pend au nez....)...
L'UE, étant depuis son départ, post 2°guerre mondiale, aux mains des USA - ce que les populations ne savaient pas -
[exception faite de la période de Gaulle, qui, ayant une vision à long terme, s'était méfié, et avait "bouté" l'OTAN hors du Pays], toutes les politiques suivies depuis nous ont amenées, peu à peu, là où nous en sommes; maintenant, c'est clair.
l'UE ne pouvait exister sans les peuples. Elle a été imposée du haut,USA voulait dire libéralisme sans freins, et moins-disant social, mais aussi mise sous tutelle de notre politique étrangère......le "monarque" a mis le paquet pour accélérer le processus. Le refus d'avoir une vraie gauche - puisqu'il faut s'aligner sur le système américain : alternance extrême-droite..centre-droit...la France a reçu l'injonction de faire de même...et l'effondrement de la vraie Gauche dans divers pays d'Europe est certainement due à cela...D'où tirer à bout portant sur tout ce qui dérange, soit JL Mélenchon lui-même, empêcheur avec ses alliés et amis, de tourner en rond.
DSK fait partie du système depuis fort longtemps(en 2002, quelques temps avant les élections, il posait pleine page - avec article conséquent à la clef - dans le Figaro): cela m'avait "choquée" déjà à l'époque : il était clair qu'il était à droite. Comme il est fort intelligent, cette prise de parole du FInter, ménage la chèvre et le chou, séduit, et
au sujet du FMI, ment...
Ce qui me choque le plus, c'est l'histoire de gouvernance mondiale.
Le Darwinisme est un constat universel des scientifiques qui étudient l'évolution de la vie.
Seule la diversité permet à une espèce vivante de progresser ou de survivre. Aucune espèce n'a pu échapper totalement au brassage des gènes, car aucune espèce n'a jamais pu survivre sans création de diversité.
Certains paysans ayant pratiqué la monoculture d'OGM s'en mordent les doigts.
Les libéraux n'auront pas de mal à admettre que la diversité de l'innovation était un des gros manques du communisme d'Etat autoritaire qui n'a pas fonctionné.
Je suis convaincu que le darwinisme s'applique aussi à un système politique. Heureusement que le 3è Reich n'était pas le seul système sur terre il y a 70 ans et que de meilleurs systèmes y ont survécu!
La présence de plusieurs systèmes différents sur la planète est indispensable, ce qui me semble exactement contraire au principe d'une gouvernance mondiale.
L'écologie est une question de survie et un problème qui ne s'arrête pas aux frontières. La dignité de l'homme est la priorité de l'action politique. Donc, sur ces points précis, on est obligés de faire une entrave au principe de diversité, et d'accepter les risques que ça implique.
Il est nécessaire, pour ces points, d'améliorer sans cesse les institutions capables de définir des objectifs de résultats au niveau mondial. Je précise bien objectifs de résultats et pas de moyens, car les moyens sont déjà de la cuisine politique pour laquelle il n'y a aucune raison d'entraver le principe de diversité et de libre arbitre.
Au-delà, plus on sort de ce cadre précis, plus l'idée d'une gouvernance mondiale me semble nuisible, et même terrifiante si elle va trop loin: en cas de dérive, il n'y a pas d'échappatoire ailleurs.
Et, comme si ça ne suffisait pas, DSK se réjouit que l'embryon de gouvernance mondiale soit une institution non-démocratique!
C'est de la folie pure et...
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Cathar dit:
16 novembre 2010 à 20h19,
Ecouter ce jour Mermet :les économistes attérés...
et, les points de vue toujours vivifiants de frédéric Lordon : sur La Pompe à phynance.
J'ai le dernier livre de Jacques Généreux, mais pas encore lu...
Mise en perspective, entre un discours langue de bois, novlangue neolibérale, cité ici même et le réel....
"Le FMI, fidèle serviteur de la finance"
http://www.france.attac.org/spip.php?article1935
et, "http://www.monde-diplomatique.fr/1998/02/LEYMARIE/10044" : "Nos amis de la Banque".
Ce qui donne un aperçu éclairant d'une "gouvernance mondiale"
où les pays "sous contrainte" actuellement verront que rien n'a vraiment changé...
L'égalité réelle ? cte bonne blague, on devine les mesures a venir :
-coté lutte contre les inégalités : trois mesurettes du genre scolarité obligatoire a 3 ans(dans les 100% des enfants de 3 ans sont déjà scolarisé,... enfin 100%- epsilon) accompagnés du recrutement de 25 enseignant de plus par an.
-et coté ca sert a rien de donner des sous aux pauvres faut les empêcher d'être pauvres : de bonne vieille mesures de réduction des allocations chômages pour combler le déficit de la caisse creusé par la "réforme" "juste" (si si vous connaissez? c'est la dernière en date), et une louche de déremboursement de la sécu (même cause, mais si la réforme je vous dit)
Sinon les esprits averti liront entres les lignes que DSK est prêt a arrêter l'hallali sur les dépenses sociales du pays, car bien sur un mensonge entre les lignes ca compte pas.
Ajoutez a ca la voix langoureuse du Monsieur et le joli minois de Mme Sinclair au Grand Journal et vous aurez la réponse a la question qui brule les lèvres de tout les journalistes en ce moment (si ca leur brûle les lèvres ca doit être parce que ca se voit).
Enfin une dernière réflexion rappelez-vous cet été : Deux jour après avoir annoncé le gel de l augmentation de la pension versé aux Handicapés, notre président, annonçait, à la télévision!, que dès la fin de la "réforme" des retraites, il lancerai le grand chantier du Handicap (pris de nausée j'avais alors éteint mon poste).
Vu que la dernière réforme en date est passé (mais si!, petit indice son nom est caché dans la phrase précédente), on est en droit de s'attendre a de nombreuses nuits blanches de la part de notre nouveau ministre de la santé, Nicolas guéant le petit.(ah c pas lui?)
De nombreuse nuits blanches donc, car comment améliorer la situation de ceux a qui ont as doublement coupé les vivres (au gel de la hausse de la pension s'ajoutant les déremboursement des années précédentes)
Allez courage a tous et a Jean-Luc, y as...