24nov 10

Congrès du PG, Parti socialiste, Irlande, Audrey Pulvar

« Send them away! » « Fichez les dehors! »

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C eci est une note spécialement longue. Commencée par petits bouts au fil des jours, elle a grossi au point que j’ai du la découper en plusieurs morceaux pour en régler la diffusion. Je pense et je fixe mes recherches en écrivant, comme vous le savez. Je traite ici du congrès du Parti de Gauche, de nos rapports avec les socialistes, de la situation en Irlande et au Portugal, du rôle des américains dans ce contexte. Puis je viens sur ce qui est arrivé à Audrey Pulvar. J’allais éditer ma note quand m’est arrivé le contenu du discours du premier ministre. Il a annoncé son intention de déposer une proposition de loi organique pour rendre possible le référendum d’initiative populaire. J’avais demandé la chose de toutes les façons et notamment dans mon discours dimanche. J’estime que maintenant il ne faut pas trainer et commencer tout de suite la collecte des signatures pour un référendum sur la réforme des retraites.

Le congrès du Parti de gauche s’est déroulé d’une façon remarquable. Je ne dis pas qu’il était parfait ni que tout fut aussi bien calé qu’il aurait fallu. Je veux juste souligner que ceux qui y participaient avaient en commun de vouloir réussir le congrès et de faire tout le temps et en toutes circonstances ce qu’il fallait pour qu’il en soit ainsi. Non pour eux-mêmes, mais parce qu’ils étaient conscient de ce que représente ce petit parti aux yeux de ceux qui scrutent la gauche pour y trouver une issue. Notre parti n’est rien ou presque. Juste une modeste passerelle lancée sur le vide. Mais parce qu’elle est là tout est de nouveau possible. La coalition du Front de Gauche ne prend son sens que parce que ce petit quelque chose donne une forme concrète au rassemblement. Faute de quoi le Parti communiste qui a aussi souhaité ce rassemblement ne pourrait rien faire d’autres qu’agiter un slogan face à un NPA volontairement isolé qui fait de sa solitude un argument identitaire. Voila ce que j’ai voulu dire a propos de notre rôle singulier. C’est ce qui a été fielleusement reproduit dans « Le Monde » comme une auto célébration, dans la veine provocatrice et méprisante des articles de ce quotidien à notre sujet. Reste que dans ces conditions, libéré des traditionnels enjeux internes nous avons pu faire de notre congrès un moment spécial de notre identification.

Notre décision la plus spectaculaire en la matière est d’avoir, peut-être exagérément, ouvert nos travaux à des personnalités extérieures dans des conditions d’exceptionnelle écoute. Il y a eu dix sept invités prenant la parole en trois jours. C’était peut-être trop dans la mesure où cela nous couta en temps de parole disponible pour les congressistes eux-mêmes, ce qui créa une certaine frustration. Mais la démonstration a été faite de ce que pourrait-être un parti organisé comme un mouvement davantage que comme une phalange, fédérant des domaines d’intervention plus ou moins autonomes mais complémentaires. Ce qui frappait dans les prises de paroles « extérieures » c’est précisément qu’elles n’étaient pas ressenties comme extérieures. Elles faisaient partie du tableau auquel chacun est confronté dans sa vie militante ou sa réflexion. Il y a beaucoup à attendre, selon moi, de cette façon de faire. Il s’agit d’un tournant à prendre où l’on passerait moins de temps à généraliser le débat et davantage à le particulariser et à le contextualiser. Illustrer une idée par le récit d’une pratique en modifie et en éclaire la perception davantage que mille batailles de verbes ou d’adjectifs sur les concepts qui s’y rapportent.

Une autre innovation vint à la fin. Ce fut la décision prise en bureau national de créer une co-présidence du parti, mixte, homme-femme. Notre intention est d’aller, à notre rythme, vers une généralisation de cette pratique. Il s’agit d’intégrer complètement et totalement la seule différence universelle, celle des genres. Cela veut dire assumer cette différence pour la libérer du lien dominateur non dit, et donc caché, que le patriarcat a introduit dans la relation de genres. Nous sommes le premier parti politique à faire ce pas et je suis certain que nous ne serons pas les derniers. Mais nous avons innové davantage que maints bavards sur ce thème. L’heureux concours de circonstances qui ajoute à la portée symbolique de notre décision, c’est que nous illustrons aussi, tels que nous sommes, Martine Billard et moi, deux aspects fondateurs  de la personnalité culturelle du parti, le socialisme et l’écologie.

La troisième nouveauté est d’ordre doctrinal. Elle se trouve formulée dans mon discours final. Il s’agit de la prise en compte  de la place du « précariat » dans les sociétés libéralisées. Je suis venu à cette question en décrivant ce qu’est « le peuple » dans notre discours. Il me faut dire qu’il s’agit d’une reconstruction de ma propre vision de l’action de gauche pour faire bifurquer le système capitaliste de notre temps. Je veux nommer quel est l’acteur de notre action, son « héros ». il s’agit du « peuple » en tant qu’acteur de l’histoire. J’ai rédigé le passage à ce sujet et je l’avais introduit dans cette note. Celle-ci, alors a explosé en longueur. J’ai donc préprogrammé son installation en ligne pour ce dimanche. J'y traiterais aussi des interventions du dimanche matin et spécialement de celle de Clémentine Autain.

Après tout cela il faut bien reconnaitre une erreur dans ce congrès. C’est celle de notre système de communication à son sujet.  Ni nos innovations, ni la co-présidence n’ont retenus l’attention des médias présents. Et pas davantage le travail sur le concept de peuple exprimé dans mon discours. Pourtant le thème avait  donné lieu à de belles polémiques finalement très abstraites. La Marseillaise finale, après l’Internationale, ni le passage sur le lien entre souveraineté nationale et souveraineté populaire n’a été retenu non plus… Et pas davantage le débat sur « l’impasse stratégique » à laquelle peut conduire le double refus qui est le notre de l’alliance avec les socialistes d’un coté et de la ligne de « l’extrême gauche plurielle » de l’autre. Le vrai sujet du congrès était tout de même : «que faire avec les socialistes et les verts ? ». Il n’en est rien apparu. Tant pis.

Ce qui a retenu l’attention c’est le supposé conflit avec le PCF  à propos du populisme. J’ai même lu que j’avais « mis le concept en sourdine »… Mais quand en ai-je fais un argument de campagne ? Je ne le saurais jamais. Par contre j’ai tout de même consacré un bon quart du discours de clôture à la question du « peuple » comme acteur politique nouveau en relation avec l’émergence du « précariat » et il n’en est rien resté. C’est le moment de dire qu’aucun conflit entre le PCF et nous n’est possible sur la question de l’élection présidentielle. Cela ne tient pas à notre amitié réciproque. Les faits commandent. Et nous le savons tous depuis le premier jour du lendemain de notre percée aux élections européennes. Le Front de Gauche n’existe que par sa diversité. Un seul parti ne peut avoir toutes les candidatures. A partir de là c’est comme ça qu’il faut lire ce que dit avec tant d’insistance le PCF sur la nécessité d’être « collectif ». L’injonction fonctionne autant comme une évidence pour nous tous, à propos de la campagne électorale présidentielle, qu’en particulier pour les adhérents du PCF troublés par les sirènes du repli sur l’identité partidaire du communisme. Mais contre nous agit une propagande incessante. Celle des gens de médias favorables aux socialistes. Ceux là ont besoin des identitaires de tous poils, inclus ceux du NPA, pour jeter de l’huile sur le feu tous les jours.

Le thème a été écrit noir sur blanc dans un argumentaire du PS lors de la création du Parti de Gauche : nous voudrions faire une OPA sur le PCF. Depuis, le disque tourne en boucle. L’autre volet est : « mon impatience » d’être candidat. Il sert à réduire tout ce que nous entreprenons à un plan de carrière personnel. Mais quelle carrière aurais-je en vue ? Comme les mêmes ne peuvent aussi écrire que je vais gagner l’élection présidentielle, alors il leur faut produire un argument complémentaire: je ferai tout cela pour être ministre de leur fichu gouvernement. C’est le maximum d’imagination politique d’un bureaucrate ordinaire du PS qui fait sa carrière. Ainsi Benoit Hamon s’est spécialisé dans les petites confidences, les indiscrets comme ils disent, où l’on apprend que « tout cela finira par l’entrée de Jean Luc au gouvernement ». Air entendu du vieux squale qui en a vu d’autres. J’ai trouvé ça dans trois ou quatre médias sous des formes différentes. Une fois pondu leur œuf les poules caquettent de satisfaction. J’ai eu des poules, je sais de quoi je parle. Donc les indiscrets font les paons. Puis, mille diables, les voila bien embarrassés aussitôt. Si je vais aller faire la gauche du gouvernement à quoi sert la gauche du parti ? Misère ! Voila Hamon sans emploi ! Et comment tendre la main aux centristes en compagnie d’épouvantail de notre acabit ? Seule la stigmatisation peut être efficace. Huchon et Valls ont fait le travail. Mais mille diables, comment concilier ça avec l’appel à se regrouper au deuxième tour ?

Car ils ont vu les sondages. Ca les agace. Quel moyen pour eux de se passer des points que nous représentons ? Et pire encore du total que cela fait avec le NPA ! A nous deux, Front de gauche et NPA cela fait treize points ! Ca craint pour se faire élire contre nous au deuxième tour. Et comment dire en même temps que je vais aller dans leur gouvernement si nous sommes les diables dans leur bénitier? Retour à la case départ ! Donc le bon plan c’est de nous affaiblir en nous divisant. Pour eux, le bon feuilleton ce n’est donc pas eux et nous mais nous et le PCF. Diversion sans effet ? Non, il y a un effet. Ca m’énerve. Ca ne va rien arranger. Car je suis mal disposé à l’égard du PS.

J’ai une sérieuse raison. Avec les Verts, ils ont décidé de présenter des candidats communs contre nos sortants. D’habitude ce genre de coalition est réservé aux cas où il y a le Front National. C’est d’autant plus scandaleux, dans ce cas, que les intéressés siègent dans les mêmes exécutifs. L’idée des socialistes est de nous passer devant de cette façon et de nous obliger à voter au deuxième tour pour eux. Je ne crois pas, si cela se produisait, que nos électeurs seraient convaincus. Au contraire ! Le dégout gagnerait d’autres cantons où nos électeurs seront rendus témoins du procédé. Je m’en chargerai personnellement dans mon ancienne commune, Massy, où l’injure bat un record puisque le candidat commun vert socialiste est celui qui m’avait fait perdre le siège cantonal en 1992 en se maintenant au deuxième tour. J’avais repris le canton en 1998. Et Marie-Pierre Oprandi, qu’ils veulent éliminer, l’a repris à son tour contre le maire de droite ! Je ne pense pas que ce Vert de convenance puisse être élu cette fois-ci davantage qu’aucune autre dans le passé puisqu’il est candidat battu à toutes les élections depuis 1983 dans le cadre du renouvellement de la politique chère aux verts. D’une façon générale je crois que partout ou cette méthode nous est appliquée comme dans la Seine Saint-Denis, le Val de Marne et l’Essonne, il faut rendre les coups. Dans les cantons concernés et autour.

«Send them away.» Ce cri, c’était vers dix heures du matin, dans un reportage sur France Inter. Je ne l’ai pas entendu. C’est un ami qui écoutait la station. Il a été tellement impressionné qu’il a ressenti le besoin de m’en parler tout de suite. Des irlandais étaient interrogés. Un micro trottoir. Il s’agissait de l’arrivée de l’armée d’occupation européenne de « l’Europe qui protège » venue sur place pour tondre les irlandais au profit des banques. Le « hold up des banques » comme le titre sur un mode quasi bolchevik le tranquille journal « Libération ». Donc le journaliste interrogeait les passants. On entendit alors de la bouche d’un indigène la version locale de « que se vayan todos », le «  qu’il s’en aillent tous ». « Send them away !» répondait en effet une personne interrogée. « Fichez les dehors ! » Ach ! Encore un populiste ! Cohn-Bendit au secours ! Huchon ! Valls ! Venez vite expliquer à tous ces gens qu’ils sont un danger pour la démocratie, des antis boches, et qu’ils sont pire que leur fascistes locaux ! Enseignez-leur vite comment baisser le nez et les yeux devant les puissants. Ce serait peine perdue. Trêve d’ironie. Le temps qui passe va montrer, hélas mille fois hélas, que le mot d’ordre surgit tout seul. Spontanément. Ici, des millions d’irlandais à qui on a fait obligation de voter une deuxième fois en référendum pour avoir droit à « l’Europe qui protège » découvrent l’ampleur de la farce. C’est l’Europe qui les frappe en pleine face pour les obliger à sauver une deuxième fois des banques parasites. Ces gens voient la servilité de leurs dirigeants, ceux de droite comme les sociaux démocrates. Ils exploseront. Déjà le gouvernement est emporté par une crise politique dont le pays ne va pas sortir simplement.

Mais avant d’aller plus loin à propos de l’Irlande, observons la situation du point de vue de ceux qui prétendaient la dominer. De quoi part-on ? Du « mécanisme européen de stabilisation » tel qu’adopté le 7 mai dernier. Il est doté de 440 milliards par les Etats de la zone euro. Sa mise en œuvre est assortie d’un arsenal de mesures d’austérité dont on connait le refrain : moins d’état et de dépenses sociales. Cette méthode n’a nullement enrayé la crise dans laquelle est plongée la Grèce. Mais comme les spéculateurs ont été grassement récompensés pour leurs audaces, les banques ont pris le gout de ces spéculations contre les peuples. Un scénario de crise identique s’applique désormais à l’Irlande et au Portugal. A tel point que le plan européen, lui-même assis sur de l’endettement public, pourrait être rapidement dépassé. Rien qu’en aidant la Grèce puis l’Irlande et le Portugal, on serait à près de 300 milliards consommés … Dès lors cela rendrait impossible dans l’enveloppe prévue un éventuel sauvetage de l’Espagne qui est le pays suivant dans la ligne de mire des spéculateurs. Pourquoi en est-il ainsi ? L’arrivée du FMI égale toujours un plan d’austérité. Et celui-ci en contractant l’économie aggrave la difficulté initiale car il réduit les recettes de l’état. De plus le plan du FMI s’applique par tranche comme un étranglement lent. Il laisse toujours une part du déficit à découvert pour que le pays concerné ne puisse se défiler et sente le souffle et la morsure des taux bancaires du marché privé toujours sur sa nuque.  La preuve par la Grèce.

La Grèce ne s’en sort pas avec le plan du FMI. 110 milliards d’aide avait été promis en mai dernier. La Grèce n’a touché à ce jour que 29 milliards du FMI et de la Commission européenne. D’abord les taux exigés pour financer la dette grecque sur le marché ont d’abord  baissés, tout en restant scandaleux. Après être redescendu autour de 9 % à la fin de l’été, dès l’activation du plan d’aide européen, les taux de la dette grecque à 10 ans ont repris leur envolée depuis mi-octobre, pour atteindre 11,5 % jeudi 11 novembre. Retour à la case départ, c'est-à-dire des niveaux proches du record de 12 % atteint au printemps. La conséquence directe de ce relèvement des taux est qu’elle complique la situation budgétaire de l’Etat grec. En effet le plan de « l’Europe qui protège » ne lui a pas permis de s’affranchir totalement des marchés pour financer sa dette. Rappel : Aubry dans son discours le 29 août 2010 à l’université d’été  du PS à la Rochelle, avait salué « le courage de notre camarade Papandréou pour affronter la crise ». Il avait en effet avalé tout rond et sans une protestation le plan de son camarade Dominique Strauss Kahn. Pourtant dimanche 14 novembre Papandréou, l’ectoplasme social démocrate local, a fini par évoquer pour la première fois la possibilité d’ « un rééchelonnement du remboursement ».

Ca n’a pas duré. Evidemment la BCE s’étrangle de rage. La Grèce s’était engagée auprès de la zone euro et de la BCE à ne pas dépasser un déficit de 8,1 % du PIB en 2010 et avait même envisagé un déficit à 7,8 % du PIB. Or elle est aujourd’hui sur une trajectoire de déficit de 9,2 à 9,3 % du PIB, après révision de son déficit 2009 à 15,5 % du PIB et de la dette à 127 % du PIB. Rien de dramatique en réalité si on le rapporte en proportion de la richesse totale de l’Union Européenne. Face à ce qu’ils considèrent comme un non respect des objectifs assignés au gouvernement grec, une mission spéciale du FMI, de la Commission et de la BCE s’est rendue sur place. On ne saurait mieux montrer combien  le pays n’a plus de souveraineté réelle. Comme l’état major d’une armée d’occupation la troïka a félicité le zèle des gouvernants indigènes. « Jusqu’ici tout va bien. Le programme a été mené a un rythme impressionnant et reste dans l’ensemble sur la bonne trajectoire » aurait déclaré au journal « Le Monde » le proconsul du FMI un danois qui co-gouverne la Grèce, Poul Thomsen. Fourbe comme un journal de France 2, le monsieur identifie après cette caresse, une urgence spécialement cruelle : « mettre fin aux dépenses abusives dans le secteur de la santé améliorer encore la collecte des impôts et réformer les entreprises publiques qui paient des salaires très élevés » On se pince en lisant cela !

Cette cruelle politique, on doit s’en souvenir à chaque instant, n’est destinée qu’à permettre à la Grèce de payer les taux usuraires qu’exigent les banques ! C’est un choc d’une incroyable brutalité qui a déjà provoqué un recul de quatre pour cent de l’activité économique. Autant en moins de salaires, d’impôts et de taxes. Le nouveau train de mesures devrait créer un choc au moins aussi important. Il y en a encore pour 4 milliards d’euros. Ces économies seraient réalisées par les ministères de la santé et du travail. Conclusion ? La Grèce ne peut pas s’en sortir. Je veux dire que le plan et sa logique sont inapplicables ailleurs que sur un bout de papier. Le bug va arriver comme ce fut le cas dans toute l’Amérique latine face aux mêmes politiques du FMI.

Les nouvelles coupes sont impraticables. Il n’y a plus rien à vendre et la fiscalité est au point mort du fait de la récession de l’économie. Les conditions politiques en sont au même point. Lors des élections locales des 7 et 14 novembre qui ont fait la joie du seul Dominique Strauss Kahn, les deux partis dominants, sociaux-démocrates et droite conservatrice, responsables de la situation budgétaire, ont brutalement reculés dans les urnes. Les sociaux-démocrates ont perdu près de 10 points en un an tandis que la droite a atteint un de ses plus bas niveaux historiques. Ce rejet des partis dominants s’exprime surtout de façon spectaculaire dans l’abstention et le vote blanc et nul. La proportion est sans précédent en Grèce. Il s’agit désormais de plus d’un électeur sur deux. En dépit du vote obligatoire, il a eu 53 % d’abstention au second tour et plus de 11 % de blancs et nuls. Ce sont donc 64 % des électeurs qui ont refusé les candidats en présence. L’autre gauche, seule force politique à avoir combattu le plan d’austérité enregistre une forte progression, totalisant plus de 15 % des voix contre environ 11 % aux précédentes élections. Si elle ne fait pas un score plus élevé c’est sans aucun doute du fait qu’elle ne se présente pas comme une alternative de gouvernement et reste divisée, à mort, entre les communistes « orthodoxes » et le reste de l’autre gauche. C’est une leçon essentielle pour nous. Il ne suffit pas d’être une force protestataire connue et reconnue. Il faut être un outil à disposition du peuple. La radicalité doit être à la fois unitaire concrète et gouvernementale. Cela n’existe pas en Grèce aujourd’hui.

A présent les vampires se sont abattus sur l’Irlande. Depuis début octobre 2010, l'Irlande a vu sa note dégradée en cascade par les agences de notation. Et pourquoi ? A cause du coût du sauvetage public des banques irlandaises. C’est le comble ! Ce sauvetage est payé par les contribuables qui n’ont aucune responsabilité  dans le désastre. L’opération a du être réévaluée de 23 milliards à 45 milliards d'euros. Telle est la raison pour laquelle, le déficit public a bondi de 12 % du PIB à 32 % du PIB. Et le total de la dette s’est gonflé comme un ballon passant de 78 % du PIB à 99 % du PIB. Tout cela exclusivement à cause de la gestion hasardeuse des banques. Et pourtant on ne cesse d’entendre parler du « déficit de l’Etat», du gouffre de la dette publique comme s’il s’agissait des conséquences d’une orgie d’avantages sociaux et de dépenses publiques somptuaires. Après la dégradation par les agences de notation, l’Irlande subit exactement le même mécanisme infernal que la Grèce. Jeudi 11 novembre, les taux à 10 ans sur la dette irlandaise ont atteint le niveau record de 9 %. Et à 2 ans l’Irlande emprunte désormais à plus de 7 %. Réaction en cascade, les fonds souverains norvégiens et russes, gros investisseurs en obligations, ont décidé de stopper tout achat de dette irlandaise. Les responsables de la situation n’assument pas ses conséquences. « L’Europe qui protège » non plus, évidemment.

Cette situation dramatique a été précipitée par les déclarations provocantes de l’Allemagne. Il doit surement y avoir une réaction de messieurs  Cohn Bendit-frères sur le sujet. Le gouverneur de la Bundesbank, Axel Weber a fustigé les rachats de dette publique – pourtant timides – par la BCE. Il a obtenu de celle-ci qu’elle cesse tout rachat de dette irlandaise. Quant à Angela Merkel, elle continue d’avancer sur l’idée d’une procédure de mise en faillite d’un Etat et donc de mise sous tutelle économique par l’UE en cas d’appel aux aides financières de l’Union Européenne. La situation irlandaise devenant explosive, l’aide de l’UE a été quasiment imposée aux dirigeants irlandais peu pressés de se faire mettre en tutelle. C’est pourtant un véritable abandon de souveraineté nationale qui a été imposé.  Dans un pays qui est indépendant depuis moins de cent ans, c’est une gageure qui va se payer cher, je l’espère bien. Dés à présent, le comportement des banques, des libéraux et des proconsuls européens fait notre propagande mieux que des millions de tracts. Là-dessus l’arrogance des entreprises nord américaines qui annoncent qu’elles plieront bagages d’Irlande s’il leur faut payer des impôts terminent le tableau de ce que le peuple doit comprendre pour engager sa libération politique.

On peut ricaner devant ce désastre. Car l’Irlande comme on le sait était présentée depuis une décennie comme un modèle. Un modèle libéral, of course, une merveille de flexibilité et de compétitivité grâce au dumping fiscal. Le taux de 12,5 % d’imposition sur les sociétés contre 33 % en France est présenté comme le cœur de la politique d’attractivité de l’Irlande. Bref le moteur de cette économie est le dumping fiscal. Donc un coup tordu ! Il a été mis en place avec un accord en béton armé entre les libéraux et le parti travailliste irlandais. En même temps ces gens bombaient le torse à propos de leur pseudo rigueur budgétaire. Ils se gardaient bien de dire qui payait le « miracle irlandais » pour ce qui est des infrastructures qui poussaient comme champignons. Car tout cela a été payé par des torrents de subventions européennes ! Nombreux étaient donc ceux qui enrageaient de voir les libéraux au pouvoir à Dublin faire les marioles à la télé sur le thème « no tax », alors que c’étaient les impôts européens qui payaient à la place des fameuses taxes. Chaque irlandais a ainsi reçu neuf mille euros par an et par tête pendant dix ans d’affilé ! Au début de l’année 2010 l’Irlande était citée comme le modèle que devrait suivre la Grèce pour affronter la crise comme le raconte le dossier du numéro d’octobre du Monde Diplomatique. 

Le Portugal, prochaine victime ? En grave difficulté budgétaire, le pays est lui aussi vivement attaqué par les « marchés ». Pourquoi s’en priveraient-ils ? Mercredi 10 novembre, lors d’une émission de 1,2 milliards d’euros, l’Etat portugais a été contraint par les vampires de porter les taux de ses obligations à 6 et 10 ans à des niveaux jamais atteints jusque là. Les taux à 10 ans sont passés de 6,2 % lors de la précédente émission à 6,8 %. Si elle se confirme, cette envolée des taux suffira à mettre par terre le plan de rigueur budgétaire adopté par le Portugal au prix d’une hausse de TVA et de baisses des salaires des fonctionnaires. Samedi 13 novembre, le ministre des affaires étrangères portugais Luis Amado a même envisagé dans l’hebdomadaire «Expresso», la sortie du Portugal de l’Euro si le pays ne parvient pas une union nationale pour de nouvelles mesures d’économie : « la solution de rechange à la situation actuelle serait de quitter finalement l'euro.  C'est une situation qui peut nous être imposée par les marchés ». Hum ! C’est une rude menace. Trop rude pour être honnête.

Car les socialistes portugais ne sont pas davantage patriotes que leurs congénères des autres pays. Pour eux les lois du marché et autres dogmes libéraux sont plus important que toute autre réalité. Quand ils renoncent à la souveraineté de leur pays et acceptent d’obéir à des proconsuls en gilet de notaire comme le sont les Strauss-Kahn boys du FMI, ils n’ont pas l’impression de trahir le cœur de l’idéal démocratique. Ce qu’ils constatent quand ils obéissent, ils ne le vivent pas comme un drame car pour eux c’est seulement du réalisme, « la seule politique possible » et ainsi de suite. La nouvelle trahison des peuples a le visage d’une bonne conscience absolue qui fait perdre de vue tout sentiment de responsabilité humaine à l’égard des gens qui subissent les remèdes de Diafoirus de cette équipe d’écorcheurs.

Je dois dire que ces spéculations contre les Etats Nations ne me paraissent pas guidées que par l’appétit de lucre et la cupidité bancaire habituelle. Ces motivations sont là et bien là en effet. Mais je soupçonne autre chose. Je sais que les Etats Unis d’Amérique ont intérêt à la pulvérisation de la zone euro. D’une part elle redonne au dollar une place centrale puisque sans équivalent. C’est un élément décisif pour contrer l’actuelle fuite devant l’argent bidon des américains. Deuxièmement cela prépare utilement la mise ne place du grand marché transatlantique (GMT) sous la domination des billets verts que nous serons ainsi appelés à valider.

Les soupçons s’appuient sur de curieuses coïncidences. Dans le cas grec, la main des Etats-Uniens se voit. Plusieurs grandes banques américaines ont conseillé la Grèce dans la gestion de sa dette : Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merill Lynch, Morgan Stanley. C'est Goldman Sachs qui a joué le rôle principal en faisant mine d'aider la Grèce à s'endetter puis en contribuant à la plomber. A partir de 2001, Goldman Sachs a aidé la Grèce à maquiller une partie de sa dette, en ayant recours à des produits dérivés. Notamment en jouant sur les devises qui ont rapporté 300 millions de dollars de commissions à Goldman Sachs. Goldman Sachs a aussi servi d'intermédiaire à l'Etat grec pour placer ses titres de dette sur les marchés non européens, notamment chinois. Puis à partir de 2010, Goldman Sachs a spéculé contre la dette grecque. Elle utilisait manifestement sa bonne connaissance de la réalité de l'endettement grec. La banque misa donc sur l'envolée de ses assurances-défaut, les CDS, et spécula sans vergogne sur la hausse des taux des obligations grecques.  Goldman Sachs jette de l'huile sur le feu des crises irlandaise et portugaises. Le 10 novembre, Goldman Sachs fut un des premiers acteurs à réclamer un plan de sauvetage de l'Irlande et du Portugal, alors qu'à cette date, ni ces pays, ni aucun dirigeant de l'UE ne l'avaient évoqué. Cet appel a amplifié la spéculation contre ces dettes et l'envolée des taux. Toujours dans le rôle d'affoleur, le chef économiste de Goldman Sachs a affirmé dans une note largement reprise par les médias que la Commission européenne avait secrètement rencontré le Portugal pendant le week-end des 13-14 novembre pour préparer un plan de sauvetage. Rien de tel pour casser un pays.

Goldman Sachs est le géant américain de la banque d'investissement avec 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Goldman Sachs est étroitement liée aux gouvernements états-uniens successifs à travers ses anciens dirigeants. Le ministre des finances de Bush Henry Paulson, qui a renfloué les banques, était auparavant PDG de Goldman Sachs. La banque a d'ailleurs reçu 10 milliards de dollars de fonds publics lors du sauvetage du secteur bancaire états-unien. Elle a aussi été le premier contributeur privé de la campagne de Barack Obama avec prés d'un million de dollars de dons effectués par ses dirigeants.  La révélation du rôle de Goldman Sachs dans la crise des subprimes et sa collaboration avec Madoff a momentanément terni son image. Et pourtant la banque recyclait des créances pourries dans des produits dérivés. Elle les plaçait massivement sur le marché. Puis en bonne connaissance ce que contenait ces titres elle a ensuite spéculé contre eux sachant qu'ils étaient pourris. Mais la banque a réussi à obtenir du gouvernement le retrait des poursuites pour fraude, contre le versement d'une indemnité de 550 millions de dollars. Moins les gains, reste une superbe prime au crime économique. La banque continue d'être présente dans l'administration Obama, à travers Mark Patterson, actuel directeur de cabinet du ministre des finances Timothey Geithner. Lui-même  était lobbyiste pour Goldman Sachs. Et il y a encore Gary Gensler, qui était directeur financier de la banque. Il dirige désormais une des principales agences de régulation boursière américaine, la US Commodity Futurs Trading Commission, chargée de réguler les marchés dérivés.

Cette influence ne va pas diminuer. Goldman Sachs vient de caser un des siens au FMI pour s'occuper de l'Europe ! En effet DSK vient de nommer à la tête du département Europe du FMI, Antonio Borges, qui était de 2000 à 2008 un des dirigeants de la filiale londonienne de Goldman Sachs, chargée de développer les activités de la banque en Europe. Et Antonio Borges était précisément chargé de représenter la banque américaine dans ses relations avec les gouvernements et institutions en Europe, rôle où il a dû suivre de prés les manipulations de la banque dans la crise grecque. Personne ne peut nous faire croire que ces gens se disposent au hasard et qu’ils ne savent pas ce qu’ils font en agissant de concert. Ce n’est pas tout. Goldman Sachs a aussi un de ses anciens dirigeants au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE. Il s’agit de Mario Draghi, gouverneur de la banque d'Italie. Il fut Vice-président Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005. Il a donc trempé lui aussi de très prés dans les montages hasardeux de la banque en Grèce. Cela ne l'a pas empêché d'être choisi par le G20 pour présider le Forum sur la stabilité financière qui supervise les réformes des marchés financiers. C’est comme ça ! Actuellement, Mario Draghi est aussi en concurrence avec l'allemand Axel Weber pour succéder à Jean-Claude Trichet  à la tête de la BCE. On sait donc à quoi s’en tenir.

Ce n’est pas le seul point d’entrée direct des étatsuniens dans la crise européenne. Le rôle des agences de notation américaines est central. Deux agences de notations de Wall Street, Standard and Poor's et Moody's contrôlent 80 % du marché mondial des notations. En faisant rapidement descendre leurs notes contre la Grèce, elles ont accru ses difficultés de financement et alimenté la spéculation sur les CDS. A noter que l’opération a directement servi les banques américaines avec lesquelles travaillent ces mêmes agences. Impitoyables avec la Grèce, Standard and Poor's et Moody's l’a été beaucoup moins dans d’autres circonstances. Ainsi avaient-elles couvert jusqu'au bout Lehmann Brothers ou Enron, dont elles avaient maintenu la note triple A jusqu'à l'aube de leurs faillites. Moody's a abaissé successivement la note de l'Irlande en juillet 2009, juillet 2010 et a annoncé un "placement sous surveillance" de la note en octobre 2010, laissant présager un nouvel abaissement de la note. De son côté Standard and Poor's a dégradé à trois reprises la note de l'Irlande de mars 2009 à septembre 2010, et a aussi annoncé fin septembre 2010 une mise sous surveillance préparant un nouvel abaissement de la note qui tue. Ce faisceau de présences intéressées montre que les opérations de notations et prêts n’ont rien à voir avec l’objective appréciation des faits à laquelle on veut nous faire croire. Tous les intervenants ont partie liées avec un système global dont aucun des paramètres ne peut les laisser indifférents dans la mesure où ils en sont directement protagonistes. Le cœur de la partie qui se joue n’est pas l’Europe mais le dollar. Tout y revient et il faut tout penser en considérant que tout est rapport de force et grand danger pour le monde du fait des étatsuniens qui le dominent.

France 2, c’est le sujet de rigolade dans mon équipe, je l’ai déjà dit. On se souvient que j’en étais à cinq invitations à la matinale, annulées coup sur coup. Le pompon fut la sixième. Invité tandis que nous étions en train d’enregistrer « Vivement Dimanche », je fus désinvité moins d’une heure plus tard. La nouvelle fut donnée pendant la pause au public de mes amis. Tout le monde hurla de rire, tellement le mépris pour cette sorte de pratiques est grand parmi le tout venant.  Ce dimanche ci nous avons eu le plaisir de voir ce que valent les déclarations recueillies avec componction  par les confrères enamourés et béats d’admiration lorsque la rédaction de France 2 déclara qu’elle n’avait pas l’intention de me boycotter ! Cela alors que j’avais « sartrisé » Pujadas un jour où Pierre Carles me montrait comment ce médiacrate avait essayé de  dresser en public un ouvrier rebelle.  Quelle noblesse ! Quel fair play ! Quelle générosité ! Quel exemple d’ouverture de l’esprit rapportée aux mœurs féroces du populiste anti boche, dangereux pour la démocratie, que je serai pour ces gens là! Dimanche soir chacun qui s’y intéressait, pouvait voir que toutes les chaines de télévision sans exception, inclue TF1 et France 3, traitaient un sujet sur le congrès du Parti de Gauche. D’ailleurs LCI et La Chaine parlementaire avaient retransmis mon discours final. 57 journalistes avaient demandé une accréditation. Mais pas France 2. Ni journaliste, ni caméra, ni reprises de France 3. Rien. Jamais ! Pas une fois en trois jours. Même pour raconter les saloperies habituelles ou poser les questions perfides d’usage ! Rien. Un boycott franc et massif. L’exact contraire des déclarations auto-promotionnelles. Pourtant aucun récitant de la corporation ne pointera l’énormité du procédé, cela va de soi.

La meute n’aboie que pour mordre les horsins. Une telle prétention, un tel niveau d’appropriation personnelle de la télé publique pour des motifs aussi bas de vendetta montre l’urgence d’une profonde et lessivante révolution citoyenne là dedans. Et souvenez vous, vos autres  les gens qui me lisez, que ce sont des menteurs à qui vous ne devez jamais faire confiance qui font ce journal. Regardez autre chose. France 2 n’informe pas, elle saupoudre ses affections. Répandez de tous côtés le mépris pour eux. Car plus le temps passe et plus de gens se méfient. On gagne du temps pour les prochaines occasions où leur sale propagande mensongère viendra nous tirer dans le dos comme en 2005 ou pendant la bataille pour défendre le droit à la retraite. Il est très important de priver de toute autorité ces gens tout au long de l’année et pas seulement dans les moments où leur propagande sournoise ou bien ouverte fonctionne à plein régime. C’est très facile à faire de bouche à oreille, vu le niveau de grossièreté de leurs manipulations. Il faut le faire avec humour pour que ça s’installe mieux dans les esprits. La bonne technique c’est la leur. Associer, sur un mode péremptoire et sans démonstration, une chose à une autre, pour la disqualifier. Par exemple, on dira de quelque chose que c’est « louche comme un journal de France 2 », ou bien « sournois comme un reportage de France 2 ». L’idée est de fixer dans les esprits que quoiqu’il en soit France 2 ment et triche avec la vérité. Ca nous fera gagner du temps. Et ça lance une mode. Avez-vous remarqué comment depuis que je m’y suis mis nombre de responsables de tous bords se décomplexent et ne se laissent plus marcher sur les pieds dans les interviews ? C’est excellent. Il faut mener une lutte contagieuse.

Je ne suis pas d’accord avec la décision prise à propos d’Audrey Pulvar. J’estime qu’une jurisprudence insupportable s’installe : une personne serait inapte à faire son métier correctement du fait de l’activité de son conjoint. Le cas est spécialement lamentable ici. Je lis dans le journal « Le Parisien » que la décision ne signifierait aucune suspicion ni prévention à l’égard de madame Pulvar. Ce serait seulement le risque qu’un invité vienne lui reprocher sa vie privée qui serait la cause de la décision. Le directeur de la rédaction, Albert Ripamonti aurait déclaré selon «Le Parisien » : « « imaginez qu’en direct un élu vienne lui balancer dans les gencives ses relations avec un candidat à la présidentielle… Ce serait destructeur ! » Je pense que ce directeur se trompe. Il attribue aux élus et aux débatteurs d’une façon générale les mœurs désastreuses de sa profession qui a en effet beaucoup de mal à respecter vie privée des personnalités politiques.  Ce ne sont pas les élus qui achètent les photos des paparazzis, ni eux qui publient des informations sur les journalistes qui les interrogent. Sauf moi, bien sur, qu’on se le dise, car je suis près à publier en représailles jusqu’au prix du repas de communion du premier journaliste qui se mêlerait de près ou de loin de ma vie privée. En attendant, au cas précis, l’idée qu’une femme soit inapte à faire son métier du fait de l’activité de son compagnon est une affreuse régression intellectuelle et un recul lamentable pour la cause de l’égalité. Que les êtres humains soient influencés par leurs engagements affectifs et même par leur environnement est vrai, cela va de soi. Mais précisément, leur personnalité, et même surtout leur citoyenneté, se construit dans la capacité à se mettre intellectuellement à distance de leurs conditionnements et de leurs préjugés. Affirmer que quelqu’un en serait incapable c’est le traiter comme un enfant. Car les enfants, en effet, se distinguent notamment des adultes sur ce point du fait qu’ils sont des personnes en construction sur les aspects essentiels de leur personnalité.

Je crois que madame Pulvar ne doit pas être traitée comme une enfant mais comme une adulte. Si bien qu’elle seule est qualifiée pour dire si l’exercice de son métier est empêché ou rendu plus difficile dans le contexte matrimonial qui est le sien. Parmi tous les conditionnements qui s’exercent sur elle comme sur tout être humain pourquoi avoir décrété que ses sentiments à l’égard  de son compagnon annuleraient la perception que les autres ont de son autonomie de pensée ? Parce qu’elle est une femme. Il n’y a pas d’autres réponses suggérées par cette décision. Cela rappelle cette déclaration de Jean-Marie Le Pen qui avait déclaré, à l’occasion d’une rupture politique avec l’une de ses filles, qu’il était normal qu’entre père et mari une femme choisisse toujours son mari. Alors qu’il s’agissait de choix idéologiques et comme si les femmes étaient incapables de choix personnels autonomes. Si je cite Le Pen, ce n’est pas pour rendre infâme son jugement du seul fait de ses idées dans d’autres domaines. Je veux juste souligner que cette façon de voir est très typique du vieux conservatisme qui s’appuie sur une vision de la vie où les êtres ne peuvent jamais être davantage que ce que leur supposée condition naturelle est censé leur assigner : noir, blanc, homme, femme, fort, faible. Je ne dis pas que ceux qui ont pris la décision à propos d’Audrey Pulvar l’aient fait au nom de considérations consciemment sexistes. Non. Je crois au contraire qu’ils ne s’en sont même pas rendu compte. Dès lors ils ont eux-mêmes prouvé que les conditionnements les plus puissants sont ceux dont on ignore qu’ils sont à l’œuvre en soi.

Connaitre ses déterminismes permet de les maitriser ou de les mettre au service de ses choix de vie. Les ignorer c’est en être esclaves au sens littéral, c'est-à-dire ne pouvoir en être maitre d’aucune façon. Pour ma part, je suis davantage inquiet des raisonnements que suggèrent à un journaliste le niveau de sa paye que ses amours. Je crois que les médiacrates sont incapables de se mettre à distance de leur réflexes d’appartenance de classe comme l’a prouvé le comportement de David Pujadas en face de Xavier Mathieu, parce qu’ils sont persuadé que leur réaction sont libres et non faussées puisque leur origine est cachée à leur yeux. Je crois que la sympathie politique fausse la qualité du travail journalistique quand elle est cachée. Madame Myriam Lévy, quand elle était journaliste à L’AFP, ou au Parisien devait déjà être dans les idées qui lui ont permis ensuite de diriger depuis 2007 toute la communication du premier ministre. On pourrait citer d’autres noms. Cela compte davantage à mes yeux, pour soupçonner ce qu’elle faisait alors, que de savoir avec qui et comment elle vit ses sentiments amoureux. De même je récuse qu’une journaliste, femme de policier, soit inapte à parler de délinquance. Et que, si elle n’a pas d’enfant, elle ne puisse parler de puériculture. Et ainsi de suite, pour l’un et l’autre sexe. Raison pour laquelle je crois, pour finir, que la décision prise à propos d’Audrey Pulvar est une grande régression. D’autant plus grande que la scène est publique et qu’elle est donnée à voir comme l’expression d’un comportement éthique alors qu’il s’agit de l’exaltation d’un préjugé inconscient directement enracinée dans l’idéologie patriarcale. Car cette décision ne voit que la compagne en elle, là ou il ne faudrait voir que la professionnelle. Et ceux qui n’ont vu que cela ne se sont pas rendus compte qu’ils mettaient en œuvre la forme d’aveuglement qu’il craignait de lui voir reprocher à elle. Cela s’appelle un préjugé. Madame Pulvar est victime d’un préjugé…

Je dis ce que je dis sur la tentation permanente des médias à empiéter sur la vie privée des personnes engagées dans la vie publique. Je le dis, instruit que je suis par ce même journal « Le Parisien » à mon sujet. Ce journal en effet  fit mon portrait d’une façon spécialement obviée sur deux pages à charge. Se régalant de pouvoir dire que « ma compagne » était « dans les coulisses » de l’émission « vivement dimanche », invention pure et simple, qui n’eut pour effet que d’embarrasser les femmes qui s’y trouvait en effet. Puis, se croyant bien inspiré, après avoir relevé mon refus de répondre à madame Lapix à propos de ma supposée appartenance à la franc maçonnerie, de « révéler » mes soi disant fonctions dans la dite association d’après d’impossible confidences d’un soit disant membre de cette respectable association. Les gens de presse franc maçons ont apprécié, j’en suis certain. C’est évidemment un viol manifeste de ma volonté sur ces sortes de sujets de ne jamais exposer le moindre signe d’appartenance religieuse ou philosophique aussi longtemps que je serai élu.  En agissant de cette façon provocatrice, il s’agit de me pousser à démentir ou à confirmer c'est-à-dire dans les deux cas à me déjuger.

Je le répète ici et je mets en garde une fois de plus s’agissant de moi : il est interdit de parler d’une quelconque façon des miens ou de quoi que ce soit à mon sujet qui concerne si peu que ce soit ma vie privée. Non parce que j’aurai quelque chose d’indigne à cacher. Mais pour deux raisons. La première est que selon moi un élu en République est l’élu au nom de tous. Il est élu lui et non sa famille. De plus, il ne doit d’aucune façon marquer une appartenance autre que politique puisque c’est sur elle et elle seule que porte le vote de ses concitoyens. Il doit donc s’interdire scrupuleusement toute ostentation concernant sa vie privée dans tous les aspects de celle-ci. Et notamment pour celles qui pourraient induire qu’une décision est prise au nom d’autres considérations, que celles exposées en public. Seconde raison : les êtres qui m’entourent et me sont chers restent libres et ne doivent pas être assujettis à mes choix et activités.  Ils ne m’imposent rien et je ne dois rien leur imposer de plus que ce qu’ils subissent déjà du fait de l’impudence ordinaire de la vie médiatique et publique.


312 commentaires à “« Send them away! » « Fichez les dehors! »”
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  1. peppone dit :

    @ Abel #190
    hélas je ne suis pas devin et je n'ai pour ainsi dire qu'une petite tête.

    Celà dit pour avoir vu de quoi était capable " le petit ", des suites forts désagréables sont à attendre d'ici la fin de son quinquénat, car enfin il m'a semblé que nous ne faisions pas parti de ses trés " cher " amis auxquels toute son attention se focalise pour faire bénéficier de largesses incalculables et qui donnerai pour moins que ça le " bourdon " à un essaim de guêpes enragées...

  2. CAT dit :

    Je reprends là l'écrit d un internaute : reprenant Descartes, un changement de société est possible lorsque les classes moyennes, menacées dans leur intérêts, se solidarisent de la classes ouvrières, employés (toujours plus par intérêt que par une subite conversion à l'idéal de justice sociale). Nous sommes face à des évènements historiques dans notre nation tout d'abord qui impactent notre pacte national social (voir les écrits de S. Hessel, "indignez vous !) C'est un fait historique. Autour de nous les catastrophes s'enchaînent, crises financières de l'argent dette (voir la vidéo de vulgarisation sur Daily motion "l'argent dette de P. Grignon, visionnée que par 500 000 personnes), l'écologie qui peinent encore a s'inscrire naturellement dans un ensemble économique et politique à programmer. L'Union européenne qu'on ne comprend plus et ou la démocratie a été dévoyée.
    Tout çà constitue le terrain, "blog à part" d'O. Dartigolles, a ce qu'un large débat ait lieu dans notre pays pour qu'une majorité de gauche ait dès 2012, les capacités de mettre en œuvre des proposition d'avenir, sur lesquelles se serait prononcée une majorité dans le pays. les conditions historiques sont bien présentes à ce que soit opposé à la pensée unique une autre société. J. Généreux : l'économiste Galbraith, acteur et contemporain du New Deal, appelait çà une "république des satisfaits" (on peut rapprocher çà de nos taux d abstention), cette pseudo-démocratie bloquée par le contentement matériel et trompeur de la seule majorité de consommateurs nécessaire à la survie du système. Le " majoritaire " typique est un individu pas trop mécontent de son propre sort, et qui en tire la conclusion que la société ne va pas si mal. Ah ! tant que le malheur n'arrive qu'aux autres. Mais quand ce malheur qui détruit des vies n'est ni accident ni hasard, mais l'effet d un processus social et politique général, organisé,...

  3. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    195 - Ana Sailland

    "On attend du PG que /.../ on attend que /.../ on attend que / etc..."

    Tu fais comme tu veux, mais peut-être un rien consumériste comme conception de l'engagement politique, non ?
    On dirait que tu te plains à La Redoute de ne pas avoir reçu ta commande...

    Le PG n'a que 2 ans et ne compte pas encore assez de militants pour pouvoir tout t'offrir sur un plateau et clé en main. Tu trouves que cela ne va pas assez vite? Alors n'hésites pas à venir donner un coup de main...
    C'est autant à toi qu'à nous d'agir.

    "Râler c'est bien, et nécessaire. Construire est plus difficile".
    J'allais le dire...

  4. girard dit :

    Plus je vous lis, plus je suis convaincu de l'urgence et que votre voie est la bonne, il faut rassembler des gens qui veulent en effet qu'ils s'en aillent tous, que le peuple reprenne tous ses droits et que nous échappions à la catastrophe que subit en ce moment l'Irlande, si Strauss-Kahn se présente que ferons nous au deuxième tour?

  5. Tonya dit :

    AG91

    Eh bien on peut dire que vous n'avez rien compris à la lutte des femmes. C'est comme Christian Piquet qui dans son discours au congrès du PG faisait remarquer je le cite"un nouveau mouvement social, le féminisme".
    Militante féministe de plus de 40 ans, j'ai beaucoup apprécié (rire jaune). Le PC au début des années 1960 considérait que la lutte des femmes et la lutte des classes se confondaient. Et vous aussi, en 2010, ressortez cet argument ?
    Y'a encore du boulot, mais je sature !

    Bravo à Jean-Luc Mélenchon de saisir d'emblée ce que l'éviction de Audrey Pulvar démontre.

  6. fabrice loi dit :

    Bon, on ne va quand même pas s'attarder sur l'éviction d'une journaliste "star", qu'elle soit femme ou pas, qu'elle soit compagne ou pas d'intel, elle aura l'occasion, comme tout le monde aujourd'hui, de rebondir et de s'enrichir ailleurs. Je parle bien sûr d'enrichissement humain. Le mouvement c'est la vie, non ? Allez savoir pourquoi, je ne me fais aucun souci pour elle !
    Monsieur Mélenchon, bons ou méchants, honnêtes ou pas, les hommes et les femmes sont après tout, et toujours, de leur classe. Pas de pipeau s'il vous plaît.
    Bravo pour les précisions au sujet de la politique des banques américaines.

  7. Descartes dit :

    @CAT (#202)

    Je reprends là l'écrit d'un internaute : reprenant Descartes, un changement de société est possible lorsque les classes moyennes, menacées dans leur intérêts, se solidarisent de la classes ouvrières, employés (toujours plus par intérêt que par une subite conversion à l'idéal de justice sociale)

    Désolé, mais cette "théorie" n'est absolument pas la mienne. Et l'histoire ne donne pas un seul exemple de cette "solidarité des classes moyennes" avec les ouvriers ou les employés. Au contraire: lorsque les classes moyennes sont menacées dans leurs intérêts, elles se "solidarisent" au contraire avec la bourgeoisie. On oublie trop souvent aujourd'hui le rôle des classes moyennes apeurées dans la prise de pouvoir de Pinochet au Chili, de Videla en Argentine ou même de Hitler en 1933.

    Les classes moyennes font semblant de se "solidariser avec les ouvriers" pour utiliser la colère ouvrière à leur avantage. Mai 1968 en est peut-être le meilleur exemple: "solidaires" des ouvriers lorsqu'il s'est agi de détruire l'ascenseur social que constituait le système éducatif (celui-là même qui permettait à quelques fils d'ouvrier de concurrencer les enfants des classes moyennes), on a vu les plus "enragés" d'entre eux se reconvertir rapidement dans l'économie de marché. L'ennemi juré pour les soixante-huitards des classes moyennes n'était pas la bourgeoisie, mais le PCF et la CGT, qui persistaient bêtement à défendre les intérêts des classes ouvrières au lieu de se ranger à la révolution "libérale-libertaire" des étudiants...

    Il n'y a rien à attendre des classes moyennes. Tout simplement, parce que leurs intérêts sont liés à ceux de la bourgeoisie. C'est pourquoi la "gauche radicale" qui court derrière les revendications "sociétales" n'a que peu de probabilités de changer quoi que ce soit.

  8. vvvv dit :

    Le 7 décembre: appel européen au retrait massif de l'argent des clients des banques. L'idée est de provoquer une prise de conscience des pouvoirs financiers qu'un tel retrait peut mettre en déroute le système bancaire. Ce mouvement s'est plus ou moins greffé sur la fameuse interview de Cantona appelant les gens à retirer leur argent des banques tous en même plutôt que de manifester. Cette vidéo est visible sur le net très facilement.

    C'est une initiative à creuser il me semble même si les conséquences sont bien à mesurer. En tout cas, c'est une nouvelle voie d'action possible et, semble t il, terriblement efficace..Visiblement les banques craignent vraiment ce genre de mouvement..
    Si cette idée vous intéresse renseignez vous sur le net en tapant "bankrun" ou "retrait du 7 décembre".

  9. Tonya dit :

    Je n'ai pas l'intention de polémiquer sur la cause des femmes. J'ai déjà beaucoup donné. Comme je l'ai dit, y'a encore du boulot, mais je sature - mon âge sans doute : 68 ans-
    Les féministes appellent dinosaures les machos qui ne comprennent rien à la lutte des femmes et qui renvoient d'un revers de main méprisant toute tentative de protestation.
    Pas de pipeau. Vous ne vous rendez pas compte du mépris que cela trimballe ?
    Pour l'heure, je compte 2 dinosaures (mais je viens seulement de commencer à compter)

    Dinosaures : AG et fabrice loi

  10. fabrice loi dit :

    A "Descartes" (qui de fait, là, me paraît plus être Lénine mais bon, les deux ont de l'envergure!), non, non, c'est vrai que les classes moyennes lorsqu'elles sont mis en danger de mort par la prédation des financiers et des industriels peuvent épouser un temps (et très sincérement) la cause des plus pauvres. C'est vrai et logique. On peut après débattre de la sincérité, mais là c'est compliqué et il n'y a pas de quoi rire...
    Quant à la défense des classes ouvrières par le PC (que je respecte en tant que parti des Fusillés) il y a un très beau docu sur ce qui s'est passé à citroën en 1968, lorsque les ouvriers en AG remettaient en question le travail même, dans son principe, et prétendaient se soulever pour avoir une autre vie et pas seulement pour des salaires ! Il faut voir comment la CGT leur a rabaissé le caquet !
    La politique c'est compliqué ! Et la gauche aussi est responsable du tournant matérialiste qu'a pris la société.

  11. guillot dit :

    Pierre34 @193

    Sur le programme partagé, il y a le discours plein d'ambiguïtés que tiennent plusieurs résponsables du PCF et il y a leurs actes qui en disent long aussi sur la "largeur" à donner à cette gauche avec Olivier Dartigolles, même s'il a cherché ici à forcer la main du PS Extraits:
    "C'est un peu à mon insu qu'Olivier Dartigolles a suggéré ma candidature à Aramits. Et au niveau départemental du PS, cette proposition a été accueillie très favorablement », souligne Robert Bareille[pcf] qui se déclare donc publiquement disponible pour être le candidat de toute la gauche sur ce canton" Lien avec: http://www.sudouest.fr/2010/11/26/disponible-pour-etre-le-candidat-unique-a-gauche-249784-3949.php

    Si je suis au NPA

  12. argeles39 dit :

    @ Descartes # 207

    Je suis relativement d'accord avec ton analyse. On en trouve actuellement l'illustration dans de nombreux blogs, où on peut observer des gens, appartenant visiblement à la classe moyenne, qui ont la trouille face à la crise du libéralisme qui menace leurs petites économies et leur train de vie (guerre des monnaies, politiques d'austérité face au poids de la dette, risque de déclassement.......), mais qui en même temps sont viscéralement opposés à un changement de civilisation et à tout système qui viserait à répartir les richesses de façon plus juste. Des gens qui expriment beaucoup de mépris pour la classe ouvrière et ses dirigeants.
    Mais attention, la classe moyenne ce n'est pas un bloc homogène, elle est aussi composée de gens qui ont des racines populaires et qui n'oublient pas d'où ils viennent, des gens qui souhaitent réellement le progrès social pour tous. N'oublions pas non plus qu'à la tête de nombreuses révolutions il y a souvent eu des leaders issus des classes moyennes supérieures ou de la bourgeoisie. C'est le cas de Fidel Castro par exemple, ont peut penser beaucoup de mal de Castro, mais cet homme était riche avant la révolution cubaine, il n'avait aucun intérêt personnel à déboulonner Batista, aujourd'hui il ne possède plus rien.

  13. fabrice loi dit :

    Tonya, je ne vois pas trop ce que le fait que vous comptiez (comme vous dites) ceux qui ne sont pas d'accord avec vous apporte comme argument. Il n'y a aucun mépris pour quiconque, en ce qui me concerne. Bien entendu, vous ne me croirez pas. Tant pis.
    Ce que dit AG91 (que je suis allé lire sur vos conseils) est bien mieux dit encore. Il y a bien d'autres femmes pour lesquelles se mobiliser qu'Audrey Pulvard. Et je ne retire rien à ce que j'ai dit, écrit à ce sujet, qui n'est ni irrespectueux ni méprisant. Je n'aime pas les faux débats, c'est tout. Arnaud serait journaliste et Audrey politique, la conclusion serait la même. On est contre les corporatismes dans ce blog ou pas ? On croit rêver, là !

  14. Pierre34 dit :

    @guillot

    C'est bien pour cela que notre intervention collective, à la base et la création de comités locaux du Front de Gauche très élargis permettra d'éclaircir ce genre de situation et d'intervenir sur les dérives et le manque de transparence de certaines pratiques.
    Il faudra bien que certains élus se fassent à l'idée qu'il sont là pour représenter le peuple et non pour faire carrière. Ce devrait être un des points importants du programme partagé : éviter le carriérisme politique, non ?

    Je ne suis d'aucun parti
    simplement sympathisant du Front de Gauche

  15. guillot dit :

    Pierre34 @193

    Sur le programme partagé, il y a le discours plein d'ambiguïtés que tiennent plusieurs résponsables du PCF et il y leurs actes qui peuvent en lever quelques unes. Même s'il cherche ici à forcer la main du PS, Olvier Dartigolles lève un voile pour savoir avec qui il cherche à ouvrir le Front de gauche.

    "C'est un peu à mon insu qu'Olivier Dartigolles a suggéré ma candidature à Aramits. Et au niveau départemental du PS, cette proposition a été accueillie très favorablement », souligne Robert Bareille[pcf] qui se déclare donc publiquement disponible pour être le candidat de toute la gauche sur ce canton" Pour en savoir plus avec le lien: http://www.sudouest.fr/2010/11/26/disponible-pour-etre-le-candidat-unique-a-gauche-249784-3949.php

    Si je suis au NPA, c'est aussi parce qu'il attache plus d'importance aux actes qu'aux discours ou écrits. Et puisque beaucoup pensent que la meilleure façon de faire bouger le PS, ce n'est pas à partir de l'intérieur mais de l'extérieur (c'est ce que pense aussi Mélenchon, puisqu'il en est sorti; D'après RM Jennar, ce serait même une loi de la sociologie des organisations), tu ne me reprocheras pas de pensez la même chose du Front de gauche. Le meilleurs moyen de le faire évoluer sur l'indépendance par rapport au PS, cela reste encore à partir de l'extérieur.
    Prochain test d'indépendance: :le vote des budgets en décembre dans les conseils régionaux.

  16. Suticos dit :

    Pfiou, c'est lavant de lire ce blog, et 68, et la classe ouvrière et mes combats d'il y a trente ou quarante ans et le PC à l'époque et le PS social traître, m****....On est fin 2010, l'indépendance politique est menacée, la souveraineté populaire piétinée, la planète très menacée, la régression sociale politique écologique que nous vivons est sans précédent et menace de détruire jusqu'aux liens les plus basiques de solidarité humaine et quoi....?

    On ergote, on nous ressort les sempiternelles querelles typiques qui plombent toutes velléités d'engagement, et puis on s'étonnera sans doute que l'abstention ne cesse de progresser et on ne manquera ensuite, pour les uns de stigmatiser une radicalité trop forte et pour les autres de reprocher un manque de réalisme inquiétant....

    Je lis avec effarement de fins analystes disserter sur la classe ouvrière, la classe moyenne bourgeoise mais rem****, et les chômeurs, vous en faites quoi, et les gosses totalement dépolitisés et acculturés qui n'ont aucune chance de trouver le moindre emploi on dit quoi ? et tous les précaires ? et tous les surendettés, surmenés, harcelés, licenciés de tout poil, ils sont où ? dans la classe ouvrière ou moyenne.....?

    Une seule certitude, ils sont la majorité et ls risquent de ne pas voter ou alors très mal, alors qu'est ce qu'il faut faire ? Certainement pas se regarder le nombril et yoyoter, mais continuer inlassablement à expliquer dans quel monde on vit, informer, diffuser et tenter de convaincre qu'il y a des solutions politiques, qu'il faut remettre la souveraineté au peuple, que la révolution citoyenne est possible et qu'elle se manifestera dans les urnes.

    Vive la révolution citoyenne, qu'ils s'en aillent tous (y compris les liquidateurs d'espérance)

  17. Pierre34 dit :

    @guillot

    Tu n'a pas du bien lire ce que je disais, je proposais de faire vivre des comités locaux du Front de Gauche de base, assez ouverts pour que la pression populaire oblige à une approche concrète et positive des objectifs de transformation.

    Pour moi c'est un apport indispensable aux simples accords partisans, Nous ne pouvons plus rester dans une vision dépassée de l'action politique, la forme "Parti" n'est qu'un outil de promotion de l'intervention populaire, mais si elle devient un frein alors je me pose la question de son utilité.

    Ceci est valable pour l'ensemble des partis de gauche, et chacun devrait se poser cette question fondamentale.

    La tradition française de tendances multiples de la gauche ne doit-elle pas être enfin dépassée pour réussir une révolution populaire capable de dépasser ce capitalisme financier obsolète et dangereux.

  18. j.lou dit :

    Simplement merci Jean-luc pour la lumière que vous apportez à la lecture du fonctionement d'un monde en dérive financière. Continuez et prenez soins de vous car le genre humain a besoin de vous.

  19. CAT dit :

    Point media : La télévision en l'état offre au 20 h une information trop trempée avant usage pour ne pas rendre pessimiste ou rendre compte de manière réaliste des clivages et de l'état de notre climat de société et de ses besoins croissant d informations sans langue de bois et non orientée d ores et déjà. les bassesses tapis rouge faites à JFK dont l'action politique est absente sur notre territoire et dont on nous abreuve d'hypothétiques résultats électoraux par sondage. l'interview de notre président qui n en fut pas une mais la démonstration d'une bête à pouvoir dans un exercice de justificatif et sacrificiel "moi je fais même si impopulaire" en nous mentant tout gros sur financement de son plan retraite ! de très bonnes émissions type "ce soir ou jamais" mais programmé trop tard pour une large audience, et visiblement qui ne s oriente pas à pas comptés sur débat orienté l'avenir et projet de société réaliste et faisable, si cette émission ne fait que de réagir sur l'actualité sans projection, elle perdra son énergie et sa dynamique. il est indigne que le reportage "fric, krack : le roman de la crise" ininitialement prévu justement ce 16/11 n'a fait l'objet d'aucune information de reprogrammation (il y a t il là matière à suspect et indignation, je le pense. tout en notant qu'aux 20 h on fait l'éloge des discours de G20 de notre président et qu'à bien s informer sur des témoignages vidéo d euro députés, Mr Canfin et par la presse écrite nous découvrons tous les jours qu'il ne passe rien et que l'europe se transforme en passoire aux 4 vents incapable de protéger ses rêgles et lois de contrôles relatifs de ses flux de capitaux financiers (voir de ce qu'il adviendra des produits toxiques financiers que sont les hedge funds site voltairenet.org " L'UE et les hedge funds : régulation ou abandon du territoire européen ?")
    Rendre compte de ces faits est de la responsabilité des rédactions...

  20. fabrice loi dit :

    Merci pour la leçon de pragmatisme, sutico !
    qui suppose que certains ici ne se soucient pas de l'action, ni de son efficacité ! Honte à eux! Autocritique !
    Chacun fait ce qu'il peut ! Moi quand je peux je vais tracter ou dans les manifs avec le PG. Comme toi je pense, vu que tu es pour la rev. citoyenne! Voilà. Maintenant, autre chose: discuter, échanger et écrire, spécialement à propos de l'histoire, est bon. C'est justement la crise dans laquelle on est qui tente de réduire les gens (et pas le peuple, le peuple, ah la la le peuple!) à leur colère et à leur angoisse. Tu dis : les chomeurs vous en faites quoi ? Et toi tu en fais quoi ? Si on parle de 1968 et des anars chez Citroen, c'est peut-être pour dire que tous partis confondus, dès qu'on parle de réduire le temps de travail pour vraiment le partager, et de vivre autrement qu'en cavalant la majorité des gens s'angoisse. C'est quoi ? La peur du vide ? Sinon, oui, la planète est mal barrée. Et alors ? on va se rencontrer pour se le dire ? Super !
    Quant à la manie d'en revenir sans cesse à l'historique de la gauche, je te suis, c'est vrai que c'est une maladie. Mais comme toutes les maladies, elle a ses raisons. Eh oui, nous ne sommes pas en Bolivie...Et je me dis la chose suivante: fragmenter les initiatives ne fait que renforcer le problème. Il vaut mieux se mettre dans un parti qui a des racines politiques historiques, et causer. Causer c'est humain, m...., comme tu dis! Même si des fois on dit un peu les mêmes choses.

  21. violette dit :

    Aujourd'hui belle analyse de la catastrophe financière d'états européens, à lire ici :
    http://www.mediapart.fr/journal/economie/271110/comment-la-zone-euro-sest-retrouvee-face-labime#comment-744899

    Et à J.luc Mélenchon, c'est maintenant, aujourd'hui qu'il faut taper, marteler les esprits des français et........de tous les autres peuples de cette Europe pourrie par et pour le fric !
    Il faut s'unir aux Irlandais, Grecs, Portugais, Espagnols, Italiens..à tous pour combattre et dénoncer la mise en place de leur stratagème où comme aujourd'hui en Irlande ils vont oser baisser le salaire minimum !
    et c'est ce qui arrivera chez nous, en France avec augmentation de la TVA antisociale (c'est comme ça qu'il faut l'appeler)

    Demain il sera trop tard./

  22. CAT dit :

    bravo Violette 221 !

    Il fait soutenir le mouvement, et oui tout comme toi, je le crains qu'un mouvement européen ne s'élève et que la paix sociale si contrariée et mise à contribution aussi outrageusement ne viennent brûler les pieds, l'entendement et la raison de nos politiques actuelles. n avais tu pas senti ce malaise en 2005 à l'occasion du vote au suffrage universel, sans que cette situation actuelle soit la même, pour 55 % des votants et nous n'étions même pas le seul pays à en dire autant, nous avons eu comme dans un inconscient de notre lien au niveau société au niveau européen d un très mauvais choix proposé ? Le front de gauche animait ce bon sens, envers et contre tout : la pensée unique est un fléau. même à droite il faut aller sur les forum en vidéo car l'europe sera au coeur de nos questionnement aux programmes politiques.

  23. vincent (vost) dit :

    @ Descartes 207

    Cette analyse historique ne prends pas suffisamment en compte certains aspects. Beaucoup de choses ont changé, dans le champs même du banal, du quotidien de l'individu.

    Il me semble aussi que de nos jours les classes sont bien plus multiples que celles des époques cités.
    Il existe toute une tranche de la population qui flotte entre les différents espaces, ouvrant un champ à la dualité bourgeoisie/classe ouvrière (qui n'est pas niée). Les caractéristiques nouvelles de nos sociétés sont à prendre en compte si on veut faire son petit pronostique. Par exemple, les époques dont tu parles étaient aussi des époques où l’accès à l'information pour le citoyen était plus restreint. Les doxas du moment étaient façonnées par "de grands journaux" (Le Monde, le NY Times...) dont le prestige (l'autorité) suffisait à faire foi.
    Notre époque nous a fourni un nouvel outil (médium) étrange et influent à travers le réseau internet. Beaucoup de comportements nouveaux sont induits par ce nouveau paramètre. Je peux enfin donner une image de moi, un avatar idéal et maîtrisé qui me permet enfin de m'exposer à la communauté avec ma liberté d'expression, mon avis en bannière.
    Il me permet aujourd'hui de débattre avec Descartes (qui c'est qui coupe ?), c'est incroyable. De plus je peux poursuivre la discussion avec Tuveuxvoirmesmiches123 (une amie boulangère, voyons). C'est énorme !
    L'information, les idées et les constats se partagent plus vite et mieux, un léger changement épistemique.

  24. Descartes dit :

    @fabrice loi (#210)

    Quant à la défense des classes ouvrières par le PC (que je respecte en tant que parti des Fusillés) il y a un très beau docu sur ce qui s'est passé à citroën en 1968, lorsque les ouvriers en AG remettaient en question le travail même, dans son principe, et prétendaient se soulever pour avoir une autre vie et pas seulement pour des salaires ! Il faut voir comment la CGT leur a rabaissé le caquet !

    "Les ouvriers remettaient en question le travail même" ? Allons, soyons sérieux: ce n'est pas parce qu'une poignée de militants syndicaux anarchistes faisaient des discours enflammés en AG que "les ouvriers" les suivent. Et si la CGT a pu si facilement leur "rabaisser le caquet", c'est justement pour cela: parce qu'ils ne représentaient pas grande chose.

    Il est utile ici de rappeller une anecdote racontée par Georges Seguy après mai 1968: alors que les étudiants manifestaient devant les grilles de Renault Billancourt, l'un des manifestants devant les grilles gueulait "laissez nous rentrer pour détruire les machines du capital !". Et lorsqu'un un ouvrier a demandé "mais alors, sur quoi on va travailler ?", les étudiants lui avaient répondu "vous irez cultiver la canne à sucre".

    "Mettre en cause le travail dans son principe", ce n'est pas défendre les intérêts de la classe ouvrière. Précisément parce que ce qui constitue la classe ouvrière en tant que classe, c'est le travail. Dévaloriser le travail (et diviniser le loisir...), cela a toujours été la marotte des classes moyennes. Il n'y a qu'à voir l'expérience des 35 heures: saluées avec joie par les classes moyennes, elles ont été boudées par les ouvriers qui ont de loin préféré le "travailler plus pour gagner plus" de qui vous savez...

  25. Kévin dit :

    Je n'en reviens pas que Jean-Luc Mélenchon tombe dans le piège de la défense Audrey Pulvar... Lui qui traque et dénonce (à juste titre) les collusions entre journalistes et politiques (ce qui ne l'empêche pas de squatter les médias et notamment le canapé de Drucker mais personne n'est parfait), voilà qu'il défend l'une des plus grosses collusions qui puisse exister !

    Comment peut-on faire confiance à un journaliste qui vit avec un responsable politique majeur ? Comment peut-on ne pas le soupçonner de nous cacher des infos confidentielles qui lui sont fatalement livrées chaque jour en privé ? Comment ne peut-on pas le soupçonner de défendre les intérêts ou la position de son compagnon / sa compagne ? Les journalistes doivent-ils être du côté du peuple ou du côté du pouvoir ? Alors il faudrait foutre tout le monde dehors, sauf Audrey Pulvar ?

    Et halte au pseudo-féminisme qui soulage bien des consciences dans cette affaire, alors qu'il s'agit d'un hors-sujet complet... Comme le disait Natacha Polony dans "Ce soir ou jamais", on peut éventuellement s'interroger, d'un point de vue sociologique, sur le fait que dans les couples journalistes-politiques, le journaliste est très souvent une femme et le politique un homme, mais ça n'a rien à voir avec une question de sexe ! Le problème serait exactement le même dans le sens inverse !

  26. argeles39 dit :

    @ kevin # 225

    Je n'ai pas trop entendu N. Polony, ni quelconque journaliste du Figaro, s'interroger sur un autre type de connivence qui discrédite bien plus les journalistes, mais pas seulement.
    Dans certains club de l'oligarchie il y a des strapontins pour les journalistes, les politiques et mêmes pour d’anciens responsables syndicaux.
    Tous ces « happy few » nous tiennent le même langage, très connoté Medef, il y là aussi matière à se poser quelques questions

  27. Gilbert Duroux dit :

    "Précisément parce que ce qui constitue la classe ouvrière en tant que classe, c'est le travail. Dévaloriser le travail (et diviniser le loisir...), cela a toujours été la marotte des classes moyennes. Il n'y a qu'à voir l'expérience des 35 heures: saluées avec joie par les classes moyennes, elles ont été boudées par les ouvriers qui ont de loin préféré le "travailler plus pour gagner plus" de qui vous savez...

    Toujours les mêmes raisonnements tordus du pseudo philosophe. Si les 35 heures (ou plutôt les journées de RTT censées les compenser) étaient appelées de leur vœux par les cadres, c'est avant tout parce que ceux-ci ont "des responsabilités qui font qu'ils ne doivent pas compter leur temps" (c'est du moins le discours qu'on leur fait intégrer.
    Alors pour eux, l'occasion était belle de récupérer un peu du temps dont ils font cadeau aux patrons habituellement.
    Par ailleurs, faudrait pas prendre les ouvriers pour des crétins finis. S'ils ont été sensibles au discours du "travailler plus pour gagner plus", c'est d'abord la deuxième proposition qui les intéressaient : à savoir "gagner plus". Quand on est étranglé par les crédits, que le pouvoir d'achat stagne quand il ne régresse pas, et bien oui, on ne voit qu'une seule chose : avoir la possibilité de gagner plus. Et si on leur avait proposé l'inverse : "travailler moins et gagner plus" je ne suis pas sûr qu'ils se seraient précipité au chagrin (tiens, le chagrin, c'est justement une belle expression ouvrière qui dit bien ce qu'elle veut dire).
    C'est pas parce qu'ils ont été cocus que ça change quelque chose. La valeur travail est déconsidérée aujourd'hui, et c'est pas une mauvaise chose.
    Puisque le PG semble découvrir les questions liées à la précarité, il serait bon, au lieu de réinventer la lune, de s'intéresser aux travaux de ceux qui ont planché sur la question.

  28. fabrice loi dit :

    Formidable, Descartes !
    Nous revoilà au coeur de ce que disait suticos (216). 1968=2010=1917=1936=1848=1793=2005 ? Figeons donc tout, puisque la majorité des gens (selon vous)veut toujours la même chose. J'ai le sentiment que vous le dites pour eux ! Est-ce que je me trompe?
    Certains ouvriers et les employés ont été contre les 35 heures (pas tous, loin s'en faut) parce que cela faisait des baisses de salaires, et c'est normal. C'est le projet politique qui est à perfectionner, et selon moi à radicaliser ! Evidemment que si on propose 32 heures ou 25 heures par semaine avec un salaire décent les gens seront pour. Repenser le travail ce n'est pas être contre le travail, c'est être pour. C'est justement parce que vous êtes solidaire de la souffrance des gens que cette question peut vous intéresser. Les amis que j'ai vu sombrer dans l'alcool pour tenir à la chaine, je ne vois pas quoi faire d'autre que de faire qu'ils soient moins souvent chaque jour à la chaine. Désolé c'est pas de la théorie. Sinon...quoi ?
    L'horreur bourgeoise dont vous parlez est là : du travail, il n'y en a plus ! Alors...canne à sucre ? Ou partage ? Sans blague ?!

  29. Christian d'Alayer dit :

    Erreur de communication : non, il n'y a pas eu d'erreur car les journalistes présents n'avaient nullement l'intention de dire du bien du PG : ils cherchaient essentiellement la posture du couteau entre les dents... Il faut savoir que les médias d'aujourd'hui, se disant de gauche y compris, sont tous sous la coupe des libéraux via les centrales d'achat d'espaces. Et si l'on veut réformer nos médias (c'est plus qu'urgent !), il faut d'abord supprimer les dites centrales et transformer en crime toute tentative d'un annonceur d'influer sur la ligne du média dans lequel il se propose de faire de la pub et son acceptation par l'éditeur. Ainsi rendra-t-on au lecteur (auditeur ou téléspectateur) la primauté qu'il n'aurait jamais dû perdre dans la confection de l'information et des loisirs. Le premier ennemi, avant même les marchands de canon éditeurs, c'est Carat Espaces et confrères !

  30. Kévin dit :

    @argeles (226)

    Ce n'est pas parce que je n'ai pas parlé des autres types de collusion dans mon post que je ne les condamne pas également. C'est même plutôt parce que je condamne tous les types de connivence journaliste-politique que je suis scandalisé de voir que tout le monde tombe dans le panneau dans le cas d'Audrey Pulvar.

    Par ailleurs, j'attire votre attention sur le fait que M. Montebourg lui-même, il y a 4 ans (quand il était en position d'objectivité), dénonçait le conflit d'intérêts dans lequel se trouvait Mme Schönberg-Borloo... Hypocrisie ou perte de lucidité, chacun jugera.

    http://www.lespolemiques.fr/2010/11/24/quand-montebourg-critiquait-a-lepoque-le-couple-beatrice-schonberg-et-jean-louis-borloo/

  31. jorie dit :

    En ce qui concerne les médias, je suis assez d'accord avec jlm à propos de pulvar. Je m'explique. En ce moment, tous les médias reflètent une communauté idéologique assez libérale, et corporatiste, par exemple, unanimité contre Mélenchon, unanimité pour le vote "oui" au traité constitutionnel européen, l'unanimité ne me dérange pas, à condition qu'on laisse parler les autres ! or cette condition n'a jamais été remplie....sinon il n'y aurait pas eu "d'unanimité". Que pulvar soit mariée à Montebourg ne me dérange pas, si l'on admet sa capacité professionnelle à argumenter. Qu'elle soit de gauche ou de droite m'indiffère, à condition qu'elle s'en exprime, d'une part, et d'autre part, que ses invités reflètent réellement la société française (droite ET gauche). Le problème, il est là: les journalistes doivent cacher leurs opinions, soi disant pour être objectifs, mais en fait, ils ne le peuvent pas, et traduisent quasiment sans le vouloir leurs appartenances politiques : dans le type de question posée, dans l'acceptation ou non de l'interlocuteur, dans le choix des invités etc...A mon avis, il faudrait plutôt veiller à ce que les journalistes "appartiennent " à des sérails différents plutôt que traquer leurs amours personnelles. Ce qui nous tue, c'est la collusion d'intérêts de tout ce petit monde, pas leurs amours ! Or c'est cette collusion qu'il faut dénoncer (milieux, éducation, formation, situation sociale etc...). On ne peut pas résister à ces imprégnations et c'est bien normal, par contre, il faut s'assurer que différents partis et tendances de la société soient bien représentés, c'est ça la démocratie, pas cette pseudo-objectivité sans opinion qui n'existe pas. Il suffit de voir Mme Chabot pour comprendre dans la manière où elle gère ses interviews oqu'elle est beaucoup plus attentive et réservée face à un type du gouvernement que face à Mélenchon(interdit de plateau ou Aubry (sans arrêt interrompues). Idem pourDuhamel qui défend...

  32. Descartes dit :

    @Gilbert Duroux (#227)

    La valeur travail est déconsidérée aujourd'hui, et c'est pas une mauvaise chose.

    Ca dépend pour qui. Pour la bourgeoisie et les classes moyennes, c'est une excellente chose. Parce qu'une fois "la valeur travail" déconsidérée, il n'est pas difficile déconsidérer ceux qui sont constitués en classe par cette "valeur", c'est à dire, les travailleurs. Comment soutenir qu'il faut donner le pouvoir aux travailleurs, si en même temps on fait du travail une "valeur" déconsidérée ? Si tu crois que la gauche va reconquérir les couches populaires avec ce genre d'idées...

    Si les 35 heures ont fait le bonheur des classes moyennes mais n'ont pas suscité l'enthousiasme chez les ouvriers c'est parce que la préférence pour le loisir croit avec le revenu. En effet, pouvoir prendre une semaine de RTT est beaucoup plus attirant pour celui qui a la possibilité de partir une semaine au ski que pour celui qui restera jouir de ses RTT dans une cité d'Aulnay ou de La Courneuve. La gauche politique est tellement inféodé aux classes moyennes qu'elle n'a même pas vu le problème. Et après elle s'est étonné que les couches populaires aient préféré Le Pen ou Chirac à Jospin...

  33. Garah dit :

    Concernant Arlette Chabot, la déontologie n'est pas son fort et elle est loin d'arriver au niveau d'un Yves Calvi qui pose les vrais questions ne ménage personne il est avec Bourdin des exemples Arlette Chabot est un dinosaure en matière de journalisme. Elle cire les pompes des hommes politiques et les carressent dans le sens du poil. plus grave elle dirige,les débats et fait intervenir les débateurs qu'elle veut n'hésitant pas à couper les personnes. Jean luc Mélenchon vous avez raison de la critiquer. Je me souviens d'un débat sur la guerre d'Algérie les membres du FLN les pierds noirs ont eu la parole les représentants de la communauté des anciens harkis ont été coupé et agressé par la journaliste'. Ces représentants auraient du quitter le studio. Depuis ce jour là Arlette Chabot s'est déconsidérée et je ne l'écoute plus. Elle aurait du etre virée depuis longtemps !

  34. librerumeur dit :

    Bravo...j'aime quand ça bouge, et avec JL Mélenchon on n'est pas deçu.
    Merci pour l'exellente information sur la financiarisation surtout lorsqu'elle se fait prédatrice des Etats en les minant apres les avoir surendettés; toutefois la méthode n'est pas nouvelle. il y a bien longtemp, via le FMI que l'on prétent à des pays en "voie de developpement" sous pretexte de les "aider", mais comme il ne peuvent pas rembourser on leur'pique'les richesses de leur sous -sol, (qu'on avait depuis longtemp dans le collimateur!).
    Par contre là ou ça commence à faire mal, c'est que ça ce passe à notre porte, en Europe; quand c'était en Afrique on y était moins sensible. 10000 morts de Faim chaque jour en Afrique, n'oubliez pas.
    Demain ce sera le tour de la France. Déja 10 millions de pauvres en France; aussi il serait effectivement temp de faire front, avec les autres pays européen pour stoper cette ignominie créé par la finance barbare.
    Partout il faut se battre pour résister. L'internet est aussi le meilleur moyen pour soutenir, apporter notre réconfort et défendre le Peuple Européen...

  35. Tonya dit :

    Et un autre dinosaure : @Kevin 225

    Question triviale : pourquoi le fait de coucher avec Montebourg devrait enlever à Pulvar ses qualités de journaliste, capable, normalement, de faire la part des choses. S'il s'avère qu'elle ne le fasse pas, je conçois qu'on la renvoie. Mais là, on préjuge de ce qu'elle est capable de faire parce qu'elle est la femme de, et seulement pour cela. Désolée, je suis sûre que vous ne comprendrez pas, mais je prends ça comme une atteinte à la dignité des femmes.
    Halte au pseudo-féminisme dites-vous ! De quel droit vouloir nous faire taire ?
    C'est HS ? non. Le machisme existera encore après que la révolution citoyenne aura eu lieu, si personne n'y prend garde. Je suis de gauche et féministe. L'un ne va pas sans l'autre pour moi.

    Quant à Natacha Polony que vous citez, je la connais pour avoir été d'accord avec Eric Zemmour dans une autre émission, ayant pour thème la violence contre les femmes. C'est dire la qualité de "votre témoin".

  36. Kévin dit :

    @argeles

    Ce n'est pas parce que je n'ai pas parlé des autres types de connivence dans mon post que je ne les condamne pas également. Au contraire, c'est précisément parce que toutes ces collusions m'indignent que je suis scandalisé de voir que tout le monde tombe dans le panneau dans le cas d'Audrey Pulvar. Par ailleurs, j'attire votre attention sur le fait que M. Montebourg, il y a 4 ans (quand il était en position d'objectivité), ne manquait pas de dénoncer le conflit d'intérêts dans lequel se situait Mme Schönberg-Borloo... Hypocrisie ou perte de lucidité, chacun jugera.

    http:////www.lespolemiques.fr/2010/11/24/quand-montebourg-critiquait-a-lepoque-le-couple-beatrice-schonberg-et-jean-louis-borloo/

    @jorie

    Les médias contre Mélenchon ? Est-ce une blague ? Il squatte les médias en permanence, jusqu'au canapé de Drucker ! Il n'y a pas de mauvaise publicité dans les médias. Regardez Jean Sarkozy : il a été ridiculisé jusqu'au Japon lors de son affaire de népotisme, mais cela lui a permis d'acquérir malgré tout une notoriété immense, qu'il n'avait pas avant.

    Sinon, être marié à un politique n'est pas une connivence pour vous ? Vous ne pensez pas que le journaliste en question sera amené à connaître un flot d'informations en privé qu'il se gardera de révéler, alors que c'est ce que son métier ordonne de faire ? Ce n'est pas tellement une question d'opinion politique... D'accord avec vous sur la nécessaire diversité à imposer dans les médias.

  37. CAT dit :

    @ Fabrice Loi 210

    pour info Michel Rocard qui a tout plein de recul sur la politique, et, la société, paix à son âge, son dernier ouvrage "si çà vous intéresse". il conseille la lecture de l'ouvrage "le plaisir à en mourir".
    pour peut être te tenter de lire Jacques Généreux, dans son dernier ouvrage "la grande régression", essai plaisant à lire et d un beau panorama de notre société depuis plus trente ans : il dit : " La grande mutation du débat public qui s est opérée durant la grande régression est du a une nouvelle convergence des libéraux et des conservateurs. Les uns et les autres ne se reprochent plus mutuellement que l'inefficacité de leurs politiques respectives, ils s invectivent à coup de bilans et de statistiques, mais ils ne débattent plus du "système" ni des mythes qu ils ont désormais en commun : le capitalisme, l'économie de marché, le libre échange et la pseudo-démocratie représentative qui leur permet de se partager, en alternance, les postes de commande. Leur débat véritable ne porte plus que sur l'état du monde et non plus sur sa direction, sur le bilan et les politiques de gestion de la société, et non plus sur la nature et la finalité de cette société." tout du moins celà aide au diagnostic et à retrouver vouloir en politique.

  38. Kévin dit :

    @Tonya

    Il me semble que vous n'avez pas bien saisi la notion de conflit d'intérêts. Dès lors que quelqu'un est dans une situation où un intérêt privé peut corrompre un intérêt public, le soupçon s'installe, et la personne en question doit faire un choix et supprimer ce conflit ; sinon la corruption potentielle sera invérifiable, et le soupçon impossible à dissiper.

    On est en plein dedans avec Audrey Pulvar puisqu'elle aura un accès privilégié à des informations liées à un responsable politique majeur, qu'elle sera susceptible de garder pour elle-même étant donné les sentiments qu'elle lui porte, sa proximité, etc.

    Par ailleurs, je crois que je n'ai aucune leçon de féminisme à recevoir. Si vous voulez connaître mes conceptions sur la domination masculine, elles ont des chances d'aller plus loin que les vôtres, je ne m'étendrai pas là-dessus.

    Je répète en tout cas que l'argument féministe est hors-sujet en l'occurrence car le problème serait rigoureusement le même s'il s'agissait d'un couple homme journaliste - femme politique. Comme je l'ai déjà dit, on peut néanmoins s'interroger d'un point de vue sociologique sur le fait que ce cas de figure soit très rare (voire inexistant ?).

    Votre tentative de discréditer mon propos parce que je fais référence à une journaliste du Figaro quand j'estime qu'elle a raison sur un point particulier, ressemble à du terrorisme intellectuel, en tout cas quelque chose qui n'a rien à faire dans le débat d'idées.

  39. honissoit dit :

    Didier dit:
    27 novembre 2010 à 0h23
    "georges70et25 ton message n'est pas admissible. Rien ne peut cautionner la violence. Gandhi a renversé l'empire britannique par la non violence. La violence est le moteur de Sarkozy. Pas le notre ! Pour reprendre les mots de Mr Mélenchon : nous ne cassons pas !"

    Tout à fait.
    Et il n'était pas admissible que les salariés de Continental saccagent une sous-préfecture.
    Et Monsieur Pujadas a bien fait de faire la leçon au délégué CGT des Continental, Xavier Matthieu,
    Et Jean-Luc "nous ne cassons pas" Mélenchon a eu tort de traiter Pujadas de "salaud".

    N'est ce pas, Didier ?

  40. jennifer dit :

    Au Portugal c'etait 75% de la force de travail qui etait en greve (3 million sur 11 million d'habitants). En Espagne 10 million en greve.

    En plus il parait que les mesures proposees ne vont qu'encore plus enfoncer l'economie

  41. Descartes dit :

    228
    @fabrice loi (#228)
    27 novembre 2010 à 17h23

    Figeons donc tout, puisque la majorité des gens (selon vous)veut toujours la même chose. J'ai le sentiment que vous le dites pour eux ! Est-ce que je me trompe?

    Oui, vous vous trompez. Pour commencer, je n'ai jamais dit que "la majorité des gens veut toujours la même chose".

    Certains ouvriers et les employés ont été contre les 35 heures (pas tous, loin s'en faut) parce que cela faisait des baisses de salaires, et c'est normal. C'est le projet politique qui est à perfectionner, et selon moi à radicaliser ! Evidemment que si on propose 32 heures ou 25 heures par semaine avec un salaire décent les gens seront pour.

    C'est loin d'être évident. D'ailleurs, si les gens étaient prêts à suivre celui qui leur proposerait 32 ou 25 heures par semaine, comment expliquer qu'aucun parti politique en dehors des groupuscules n'ait eu cette idée ? Qu'aucun démagogue (et ce n'est pas ça qui manque) ne se soit saisi du projet ? En fait, les gens ne sont pas idiots, et ils savent très bien qu'on peut difficilement partager ce qu'on ne produit pas. Personne n'a été foutu jusqu'à maintenant de démontrer, chiffes en main, qu'il est possible de travailler 32 heures ou 25 heures et payer "des salaires décents". C'est pourquoi les rares propositions de réduire encore le temps de travail tout en payant des "salaires décents" sont accueillies par l'électorat populaire comme des utopies juste bonnes à mettre dans les programmes et à oublier après l'élection.

    Repenser le travail ce n'est pas être contre le travail, c'est être pour.

    Ca dépend comment on le repense. Si on le repense en partant du dogme que le travail c'est la souffrance et que seul le loisir vaut la peine d'être vécu, c'est être contre.

  42. Pierre34 dit :

    @Kévin

    Tous ceux qui luttent, en toutes circonstance, contre les inégalités, les préjugés, les conservatismes, auront à coeur de ne pas admettre les dérives concernant le libre choix et la liberté personnelle.

    Le fait qu'une journaliste, sous prétexte d'être la compagne d'un homme politique, quel qu'il soit, ne peut avoir de libre arbitre et rester professionnelle, est un préjugé inacceptable qui porte atteinte à la dignité de la personne, plus généralement à la dignité de la femme..

    Comparer la compagne d'un dirigeant socialiste qui n'a aucune responsabilité gouvernementale avec celle d'un ministre qui vient d'être nommé au gouvernement est une forme d'hypocrisie regrettable.

    Je suis d'accord avec vous pour dire que le pluralisme est indispensable dans les médias ainsi qu'une organisation qui permettent à toutes les sensibilités de s'exprimer et de débattre.

    Cependant la concurrence économique imposée dans les médias fait que les présentateurs vedettes tentent systématiquement de faire du sensationnel. C'est souvent pour cela qu'ils invitent Jean-Luc Mélenchon, espérant à chaque fois trouver la faille et montrer à leurs patrons leur allégeance. Tant mieux si Jean-Luc Mélenchon en profite pour porter la parole du peuple au coeur de ce système répugnant d'où il est exclu.

    Je n'ai aucune complaisance pour le PS, nous devons dénoncer ses dérives mais ne nous laissons pas aller à la péri-critique qui n'apporte rien sur le fond.

  43. Kévin dit :

    Je répète encore une fois, si on veut bien me lire correctement, que le problème serait le même avec un journaliste homme et une femme politique. Le fait est que ce cas de figure ne s'est, à ma connaissance, encore jamais présenté, ce qu'il serait intéressant d'analyser sociologiquement, mais à aucun moment je ne prends en compte le fait qu'Audrey Pulvar est une femme. J'estime n'avoir aucune leçon de féminisme à recevoir.

    Iriez-vous jusqu'à dire que tout conflit d'intérêts remet en cause la dignité de la personne humaine ? A ce moment-là, il ne faudrait pas attaquer Eric Woerth puisqu'après tout, on ne dispose à ce jour d'aucune preuve formelle contre lui...

    Pour moi, Arnaud Montebourg, en tant que responsable d'un des deux plus grands partis français, et aspirant à devenir le chef de l'Etat, est incontestablement dans la sphère du pouvoir, bien que n'assumant pas de fonction ministérielle (ce qui est une vision bien étriquée du pouvoir).

  44. Alin dit :

    @ Kévin

    Les médias contre Mélenchon ? Est-ce une blague ? Il squatte les médias en permanence, jusqu'au canapé de Drucker ! Il n'y a pas de mauvaise publicité dans les médias. Regardez Jean Sarkozy : il a été ridiculisé jusqu'au Japon lors de son affaire de népotisme, mais cela lui a permis d'acquérir malgré tout une notoriété immense, qu'il n'avait pas avant.

    Ca, il fallait l'oser... En marketing on vous apprend qu'il n'y a pas de mauvaise publicité, que du moment qu'on parle du produit... Mais là, il s'agit d'une personne, Kévin. Oui, il y a une mauvaise publicité. Faites une recherche avec le nom de Mélenchon dans l'actualité de google et lisez les titres...

    Qu'il "squatte" les médias en permanence, comme vous le dites, ça ne veut rien dire en soi. Qu'on l'invite à toutes sortes d'émission tout le temps, c'est une chose, mais quand on ne l'invite pas ou on lui accorde pas vraiment la parole lors des émissions qui ont lieu en pleine campagne électorale et que là ils s'amusent à inviter les clowns qui animent les émissions de divertissement politique et de radotage politique, je peux vous dire que ça crée un déséquilibre que les invitations précédentes ne sauraient combler.

    Dans la comparaison que vous faites avec Jean Sarkozy, il y a des choses qui ne tiennent pas debout: ce ne sont pas les mêmes visées et il y a aussi une grande différence entre acquérir une notoriété et avoir une image positive. La notoriété peut être très bien à connotation négative.

  45. Gilbert Duroux dit :

    "Repenser le travail ce n'est pas être contre le travail, c'est être pour".
    Ca dépend comment on le repense. Si on le repense en partant du dogme que le travail c'est la souffrance et que seul le loisir vaut la peine d'être vécu, c'est être contre.

    C'est pas un dogme, c'est souvent une réalité. Et pourquoi toujours opposer le travail aux loisirs ? Des tas de retraités sont autrement actifs que du temps où ils subissaient le travail. Faire son jardin, c'est du boulot... dont on retire d'autres satisfactions que lorsqu'on se fait chier dans des tâches imposées. Et participer à la vie associative, ça peut être aussi du boulot. Qui n'a pas de prix.

    À propos de la diminution du temps de travail, au sujet de laquelle on (certain "philosophe" omniscient) nous dit que c'est de l'ordre de l'utopie. Tout au long de l'histoire, le temps de travail a diminué, en suivant le progrès technique et les gains de productivité. Pourquoi alors que la productivité par personne n'a jamais été aussi grande, ça devrait s'arrêter ? À cause de la concurrence mondiale qui impliquerait la délocalisation obligatoire ? D'une part, s'il fallait s'y plier, ça voudrait dire autant plier les gaules et arrêter de faire de la politique puisque ce serait l'économie mondialisée qui commande.
    Par ailleurs, c'est faux. La plupart de ce qu'on produit échappe à la concurrence mondiale. Le mythe de la mondialisation a été inventé pour nous faire fermer nos gueules en faisant du chantage à la délocalisation.

    Puisqu'on produit plus en travaillant moins, ça veut dire que le problème est ailleurs. Et qu'il faudrait peut-être regarder du côté de la répartition entre le capital et le travail. Et aussi de ce qu'on produit avec notre travail. Si on produit des tas de trucs inutiles qui rapportent surtout des dividendes plutôt que de salaire, pas étonnant qu'on reste accrochés à nos machines plutôt que faire des trucs plus intéressants.

  46. Didier dit :

    Bonsoir à tous !

    J'avais promis de faire en sorte que mon blog soit au couleur du Parti de Gauche. C'est fait ! Je publierais des notes le plus souvent possible. Un transfert pour le PG. ^^
    Faisons tous de même camarades. Formons nos blogs ! Nous devons envahir la toile ! Internet doit être à nous !

  47. argeles39 dit :

    @Descartes # 241
    Personne n'a été foutu jusqu'à maintenant de démontrer, chiffes en main, qu'il est possible de travailler 32 heures ou 25 heures et payer "des salaires décents".

    J'ai assisté il y a une dizaine d'années (avant la loi Aubry sur les 35 h) à une conférence de Pierre Larouturou où il était question de la semaine de 4 jours à 32 heures. Pierre Larouturou nous avait démontré, chiffres, courbes et calculs à l’appui, que les 35 heures étaient une erreur mais qu'en revanche les 4 jours à 32 heures étaient non seulement possibles mais souhaitables.
    L'auditoire était principalement composé de gens ayant une culture scientifique (beaucoup d'ingénieurs, certains de grandes écoles) et à priori pas acquis à la cause du socialisme. Je peux t'assurer que si beaucoup d'auditeurs ont émis des doutes sur l'acceptabilité du projet par le patronnât, personne n'avais remis en cause la démonstration.

  48. Menjine dit :

    Dénoncer les collusions, l'affairisme, le népotisme est une chose, et cela semble être une chose nécessaire. La dénonciation des compromissions, des privilèges de la naissance,de la facilité qu'ont certains d'accéder à des informations, à des relations et à des postes (voir le Bébé Jeannot Sarko en attendant le petit Louis!) ne doit jamais se relâcher, mais dans le cas d'Audrey Pulvar il s'agit bien d'une pétition de principes; autant que l'on sache, rien ne permet de penser qu'elle a pu manipuler l'opinion en faisant son métier. Je viens de découvrir ses relations avec Montebourg, ce qui ne m'intéresse en rien.
    Il s'agit ici d'une punition préventive, et ce sont les mêmes gens qui s'offusquent quand Mélenchon remet à sa place sur des points précis, des journalistes précis, avec des mots précis et ces gens -là généralisent en bon partisans de la pureté. Les femmes d'hommes politiques à la cuisine!(les hommes de femmes politiques allez je ne sais où!) Soyons purs disent-ils,ainsi on ne nous soupçonnera plus de rien.
    Nous, méfions nous de la pureté elle génère des crimes! Il vaut mieux leur dire leur fait et vertement, quitte à être taxés de populistes !
    Accuser, et punir d'un délit potentiel quelqu'un qui ne l'a pas (encore) commis ne paraît pas très démocratique.
    Non?
    Si Audrey Pulvar joue les Pujadas, je crois bien que Mélenchon le lui fera savoir, en attendant défendons- la, la raison du plus fort n'est jamais une raison, mais de la force qui se déguise en raison disait le bon Jean-Jacques. Dénonçons ce coup de force.

  49. jennifer dit :

    Une très bonne nouvelle: il y avait une élection partielle en Irlande et c'est le Sinn Fein qui a un programme comme le nôtre qui vient de la gagner. C'est à Donegal South West.

    Sinn Fein 39.7 %
    Fianna Fáil 21.2 %
    Fine Gael 18.1 %
    labour 10%

    Je pense que de plus en plus une alternative économique de vraie gauche va se construire.

  50. Zora dit :

    Descartes - 207

    Je n'ai ni votre culture (quasi-encyclopédique), ni votre expérience militante. Mon propos repose sur l'observation du moment présent.

    Le sentiment de "no future", d'aller dans le mur, "perméabilise" et déborde les classes sociales ("tous ensemble"). La crise et une conscience collective universelle en gestation engendrent une solidarité raisonnée des "peuples" (classes moyennes et même supérieures, ouvriers, chômeurs, précaires...) contre les "élites mondialisées" (politiciens dévoyés, financiers...)

    Les ouvriers sont "lessivés" depuis belle lurette, les classes moyennes "essorées" à leur tour rejoignent le camp des "râleurs".

    UMP - PS - FdG : le contenu vaut davantage que le contenant. La prime au programme qui "colle" au vécu et à l'angoisse des gens. La crise "insécurise" même le bourgeois (pour lui ou ses enfants).

    L'orientation du FdG est la seule vraie alternative au désordre actuel, le PS étant un astre mort.

    Si le pire n'advient pas, votre analyse historique resterait pertinente pour l'Après (le temps des désillusions ?) en raison de la tentation inhérente à l'homme de se refaire sur le dos des autres. A nous de trouver les remèdes à ce mauvais penchant. Si votre réponse est "mission impossible", alors le combat actuel serait un contresens.


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