29nov 10

Le populisme, le peuple, le précariat

Le populo et le populaire

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C ette note n’a pas de rapport avec l’actualité immédiate. J’y reviens sur un thème de mon discours de clôture au congrès du Mans. Il s’agit du précariat et du « peuple » comme acteurs de notre histoire actuelle. Non que je propose de découvrir la précarité.

Je veux montrer comment la généralisation de la précarité en affectant toutes les couches sociales du salariat oblige à installer un acteur politique nouveau : « le peuple », qui se substitue aux anciennes catégories sociales du discours traditionnel de la gauche tout en les incluant.

Il va de soi que la plaisante polémique que j’ai provoquée, en utilisant une interview de l’Express à propos du « populisme », appelait cette explication. On me concèdera que rien n’est plus difficile que de lancer un débat « théorique » dans notre pays. Pourtant les gens qui proposent des débats intéressants sont légion. Ils ont peu d’écoute, et moins encore de rebonds dans la sphère médiatique. Et donc, la sphère politique qui l’accompagne n’en a même pas conscience. Nous sommes quelques poignées à nous tenir au courant, à lire et à échanger sur la base de leurs travaux. Il y a cependant un moyen facile d’allumer la lumière quand on est sur la scène politique. C’est de donner quelque chose de saignant à la meute qui gémit d’excitation à l’idée qu’elle va pouvoir vous dévorer. Jetez un os et aussitôt la clameur des chiens qui se battent pour le déchirer remplit le silence d’avant. Ainsi du populisme si l’on veut faire parler du peuple. Le mot « populiste » lui-même n’a aucun intérêt. C’est son usage qui compte. Que lui fait-on désigner ?

Qu’est ce que le populisme ? On ne sait pas. Les définitions varient à l’infini. Cela montre bien que le mot fonctionne seulement dans une mission péjorative. Il doit flétrir ceux qu’il désigne. On affronte ce mépris facilement dans la polémique : il suffit de demander ce que le mot veut dire. Confusion assurée pour l’imprécateur. Pour ma part j’ai construit ma compréhension du sujet en lisant, il y a déjà quelques temps, Alexandre Dorna, son livre sur le thème et ses publications dans « Le Monde Diplomatique », à l’époque où le label refit surface pour décrire Poutine puis Chavez et ainsi de suite. Dorna parvient dans le meilleur des cas à une phénoménologie du populisme plutôt qu’à une définition par les contenus programmatiques. En réalité, à cette heure, l’accusation de populisme ne fait que révéler la peur ou la haine du peuple de celui qui profère la dénonciation. J’ai assumé, par bravade, le terme, après qu’Elise Karlin et Christophe Barbier m’aient suggéré dans une question pour une longue interview dans l’Express que je voulais « rendre ses lettres de noblesses au populisme de gauche » (sic).

Cela m’a paru être une formidable opportunité. Et ce fut le cas, même si j’ai du attendre près de quinze jours pour que le feu prenne. N’importe quelle personne sensée se serait arrêtée un instant pour mesurer que ce mot n’a aucune définition communément admise. Personne d’ailleurs ne s’est jamais donné le mal de le définir une seule fois en croyant m’en accabler. Qui a tenu compte du fait qu’il contient des contradictions disqualifiantes ? Le journal « Marianne »  les a scrutées des dizaines de fois dans le détail ? Qui s’en est soucié ? Personne ! Mes amis et moi, si ! En convoquant « le peuple », autant que la « classe ouvrière et les employés » ou « les ingénieurs, les professeurs et les architectes » autres figures de référence de mes discours, mon intention est de parvenir à une nouvelle formulation de la latéralisation du champ politique.

Le but premier, la méthode de notre combat, est de rétablir la logique de discorde. De la contradiction. Le tableau actuel ne le permet pas ou bien seulement très mal. Pourtant nous avons besoin du débat clivant pour réveiller l’esprit civique et le confronter à des choix tranchés. Certes, les mots de « droite » et de « gauche » gardent toute leur pertinence. Mais les titulaires officiels de ces deux marqueurs ont volontairement brouillé les cartes et fait tomber les barrières. Pour ne vexer personne je vais chercher un exemple lointain. Je me souviens de cet ami, président du Sénat bolivien. Je lui confiais mon malaise : pourquoi n’utilisait-il jamais le mot « gauche ». Il me répondit : « mais je suis de gauche, évidemment ! Je sais très bien quelle est la différence ! J’ai payé cher pour ça dans le passé ! Mais ici la droite et la gauche ont été aussi cruelles et corrompues l’une que l’autre et les gens ne font plus la différence entre eux. Donc je dis que je suis d’en bas. » Cette confusion n’est pas partout, cela va de soi. Mais il est vain de se la cacher. Pour un nombre considérable de gens, il n’y a pas deux gauches, l’une idéale et rêvée qui serait magnifique et l’autre, décevante, réelle et actuelle. Pour beaucoup de gens, la gauche c’est le PS et tout le reste c’est l’extrême gauche. Et pour les mêmes une telle gauche c’est un problème car elle n’est pas crédible. Elle est même ressentie au pire comme hostile, au mieux comme un pis aller. «  Ce sont tous les mêmes » dit-on de tous côtés. « Ils ne feraient pas mieux », dit-on des socialistes, en les comparant à la droite. Le vocabulaire courant reprend ce refrain qui souligne l’équivalence entre droite et gauche. La presse s’acharne à leur répéter cette vision du monde entre pareil et presque même : « la seule politique possible » fournit les couplets et « Sarkozy ou Strauss-Kahn » le refrain.

Ce n’est pas seulement du fait d’une prostitution des mots par la poignée de carriéristes de la politique et de la communication s'il en est ainsi. Certes ceux là ont inventé la transgression des frontières sémantiques comme une ruse de propagande. Ce fut la fameuse « triangulation » chère aux blairistes et leurs spin’doctors. Il y a une raison de fond à la confusion. C’est que dans l’attelage social que la gauche menait sous la direction du PS à l’issue des années quatre vingt, il s’est produit une rupture et une nouvelle organisation du champ des représentations. Les classes moyennes supérieures se sont identifiées aux valeurs du modèle libéral qui révolutionnait les rapports sociaux. Elles ont entrainé à leur suite l’étage immédiatement suivant. Ce ralliement a pris la forme d’une incorporation des normes de vie et de consommation, des valeurs et des signes de reconnaissance, bref de tous les marqueurs culturels d’une appartenance. L’histoire de la « moyennisation » promise à la société tout entière s’est achevée en réalité dans le ralliement fantasmatique des « moyens » aux puissants. Cette évolution a pu se croire autonome. Le vocabulaire en rend compte. On n’a jamais tant parlé du « décrochage des classes populaires ». On a mis en cause les retards de formation, leur inertie sociale et ainsi de suite. Jamais on n’a évoqué le décrochage, la fuite en avant, des classes moyennes supérieures ni celle de leur suite fascinée, les « moyens-moyens », dont la corruption s’est payée au prix fort social. Les stocks options n’ont pas été réservée aux seuls bénéficiaires de retraite chapeau ! Les élites payées pour leur aptitude à « produire de la valeur » ont trahi leur classe d’origine, leur usine, leur canton qui en vivait et même leur patrie, chaque fois au nom de la raison supérieure de « la contrainte extérieure », euphémisme contemporain de la capitulation sans condition.

Mais la pluie de bienfaits que les "moyens" ont cru gouter du fait de leur performance sociale se payait d’une destruction générale du lien social. Les premières victimes ont été évidemment ceux qui survivaient grâce à feu le « filet social ». La dislocation du « bloc social majoritaire » que les socialistes s’efforçaient d’accompagner est dans ce mouvement. Je ne suis pas surpris de voir dorénavant les chefs socialistes assumer un discours réduit à une doctrine compassionnelle, « le care », sorte d’invitation faite aux retraités nantis d’avoir à prendre en charge le soin de leur descendance engloutie dans la précarité. Mais, je vais trop vite dans mon exposé.

Parler de droite et de gauche, dans les conditions actuelles, ne suffit plus à latéraliser le champ politique dans l’esprit du grand nombre. Surtout après le référendum de 2005, davantage encore depuis que le gouvernement Sarkozy a compté jusqu'à 20% de membres issus du Parti Socialiste. Surtout depuis que le nombre des désorientés a grimpé jusqu'à trente pour cent de l’électorat, à moitié dilués dans l’abstention et à moitié évaporé dans le nuage d’électeurs volatils. Notre projet, s’il vise à devenir majoritaire, doit nommer son héros et son ennemi dans le vocabulaire qui correspond au ressenti du grand nombre. Quel est donc cet acteur de l’histoire qu’il faut nommer pour l’appeler au mouvement et lui faire prendre conscience de soi ? Pour nous, c’est « le peuple ». Je ne parle pas de ce « peuple de gauche » qu’invoquaient sans cesse autrefois les bonnes consciences social démocrates pour convoquer tout un chacun à l’obligation du « vote utile ». Il faut donc dire de qui il s’agit. Et surtout expliquer comment il peut se constituer en bloc majoritaire. Car le peuple, cette fois ci pas davantage que dans le passé n’est réductible à une catégorie sociologique ni a une somme de couches sociales décrites par de simples statistiques. Il n’existe qu’en devenant un acteur politique. L’acte par lequel il se constitue le définit.

Ce genre de réflexion n’est pas le propre de notre parti. Chacun la mène, chacun à sa manière. En général la méthode consiste à définir la base sociale puis à cerner quelles sont les idées ou les propositions qui peuvent l’unifier dans une dynamique commune. Penchée sur le gouffre de l’abstention cette réflexion depuis plusieurs années prend une tournure assez angoissée. Pour ma part j’y avais travaillé avant de quitter le Parti socialiste dans le cadre de l’association « Pour la république sociale » avec François Delapierre. Lui et moi buttions sur la définition du bloc sociologique majoritaire sur lequel appuyer un vrai projet de gauche. Voici pourquoi. Nous savions bien qu’une pure définition statistique ne voudrait rien dire. Le salariat est la classe hyperdominante de notre société. C’est un fait nouveau dans l’histoire longue, mais c’est un fait. 90 % de la population active est de condition salariale, active ou au chômage. L’unification des lieux de vie et les mécanismes d’interdépendance que cela suppose est également un fait nouveau, et il est de toute façon extraordinairement structurant des mentalités collectives. 85 % de la population française vit en ville ou en milieu urbain. Dans un livre que j’ai écrit au début des années quatre vingt dix, « A la conquête du Chaos », j’avais pointé que ces faits fondaient une base de masse disponible pour le projet socialiste. C’est juste. Et c’est faux.

Car c’est une chose d’appartenir à une catégorie sociale, et une autre de s’y identifier. Le mécanisme par lequel se fait cette identification est tout à fait essentiel. Le mot « mécanisme » désigne ici l’ensemble des conditions concrètes dans lesquelles se construit une conscience politique. Cela inclut au premier chef les mots mis en circulation et surtout ceux choisis pour parler de soi. Certes la situation objective de la population lui enjoint de penser un intérêt général. Et sans doute le peut-elle plus facilement, du fait de sa situation matérielle, qu’à l’époque où les prolétaires formaient un archipel dans l’océan de la paysannerie et des boutiquiers. Mais ce n’est pas cela qui se passe. Une catégorie sociale peut exister sans conscience de soi. Elle ne s’institue sur la scène qu’à partir de ses mots et projets communs.

Dans l’antiquité romaine, le peuple c’était la plèbe. Celle qui s’opposa dans la Rome antique aux patriciens. Elle se constitua en force politique en se retirant sur le mont Aventin à Rome organisant ainsi la première grève populaire de l’histoire. L’expression « se retirer sur son Aventin » vient de là. Puis, se fut la « sans culotterie » urbaine et les petits paysans de la grande révolution rassemblés par la lutte contre les féodaux d’ancien régime autour du projet d’instituer la liberté. A la suite, le peuple, dans le discours de gauche c’était les prolétaires et souvent aussi, suivant les auteurs, les petits paysans et les petites gens de la ville. Puis dans les années qui ont entouré les « trente glorieuses », le peuple, dans les discours et les programme électoraux ce sont les ouvriers et les classes moyennes urbaines. Le programme commun se proposait d’unifier ces populations différentes. Elles avaient au moins en commun d’être fortement structurées autour de statuts sociaux et culturels clairement définis. Le programme commun unifiait en proposant une ligne d’horizon politique mêlant conquêtes sociales et conquêtes faisant symbole comme l’abolition de la peine de mort. C’est ce projet commun qui unifiait. Ce n’était pas seulement la collection des changements qui faisait le sens du programme commun mais le destin commun promis. Le peuple dans ce cas, c’était l’ensemble des gens censé avoir un intérêt à faire appliquer ce programme et assumer ce destin. Je résume, bien sur. Mon propos est juste de montrer comment on se représentait la notion de "peuple" à ce moment là.

Mais une autre idée travaillait le système des représentations sociales. J’ai déjà évoqué le moment ou contre l’idée d’une hégémonie sociale des prolétaires dans le peuple se formulaient l’idée que la société se « moyennisait ». La « moyennisation » de la société, c’était l’idée qu’émergeait un grand bloc social central dans la société. C’était l’objet de toutes les discussions et théorisations. Giscard d’Estaing d’un côté, les socialistes de l’autre, vont se disputer et capter cette représentation culturelle et symbolique de l’évolution dans la vision que la société avait d’elle-même. C’est au nom de la « moyennisation » promise que les deux vont prendre le pas sur les partis qui incarnaient l’ancienne représentation des classes sociales. Le PS « moyennisé » prend l’avantage progressivement sur le PCF identifié à la classe ouvrière stricto sensu. Et l’UDF de Giscard supplante le RPR, identifié aux anciennes catégories intermédiaires : paysans, boutiquiers et agents de maitrise.

La « moyennisation » a été une construction très largement idéologique. Mais elle correspondait aussi au ressenti d’un mieux social dans la chaine des générations. Tout un appareil symbolique et une mise en scène culturelle l’a accompagné. Elle reposait néanmoins sur une base objective. L’extension du salariat à toutes les professions, l’urbanisation massive de la population et l’élévation des qualifications requises par la production étaient bien des réalités. Pour faire simple. Revenant en souvenir à cette époque, je me souviens des gens que le PS attirait alors en masse dans la nouvelle classe cultivée des villes. Ceux là créaient des associations, avaient un avis sur tout et venaient en masse aux réunions des comités de quartiers alors fort à la mode. Quoiqu’il en soit le thème de la moyennisation permit à ceux qui s’en sont saisi d’en vendre une déclinaison politique. Puisque la société était menée par son groupe central, il lui fallait ou un parti de même nature ou une coalition qui lui ressemble. Déjà il fut beaucoup question de se passer de l’alliance avec les communistes et de chercher à s’allier avec le centre. C'est-à-dire de se passer de la satisfaction des revendications ouvrières pour construire le projet de la nouvelle société qui se dessinait à partir de l’hégémonie du « bloc central moyen ».

Bien sur, la situation et le discours empruntaient, comme toujours, à la période antérieure ses symboles, ses drapeaux, ses catégories mentales et ainsi de suite. Et elle en habillait de mots la situation nouvelle. Je me souviens du rôle que jouait des mots d’ordre comme celui de « l’autogestion ». Tout le monde comprenait cela comme un partage du pouvoir entre producteurs au détriment de la monarchie patronale. D’autant que celle-ci était à l’époque encore lourdement marquée par le paternalisme. Dans cette ambiance les exigences libertaires de mai 68 entraient parfaitement en résonance avec la protestation sociale. Le mot d’ordre d’autogestion était cependant investi de façon bien différente suivant la place de chacun dans l’entreprise. Celui d’en bas l’entendait à l’ancienne, comme une libération collective. Celui d’en haut l’entendait comme un partage du pouvoir de la décision technique avec le patron, sur la base de la compétence professionnelle. J’évoque ce modeste épisode pour montrer comment un mot d’ordre peut être transversal au point d’être fédérateur politiquement en dépit de l’hétérogénéité du bloc social dans lequel il fait écho. Ici, l’ambigüité de toute cette imagerie c’est qu’elle se vivait aussi comme de la cogestion dans la bonne tradition social démocrate. Et qu'elle n’était pas du tout inclusive pour la classe ouvrière en tant que telle, effacée du tableau des futurs désirables, alors même que celle-ci restait la classe la plus nombreuse. Cet exemple permet d’illustrer l’idée que le glissement des gros bataillons de votes de gauche du PC vers le PS et sa dynamique conquérante sur les nouveaux arrivants de la société se lit comme l’extension d’une représentation culturelle se substituant à une autre. Comme la population des campagnes s’était autrefois rêvée urbaine et ouvrière, la population ouvrière urbaine se rêva classe moyenne de centre ville puis urbaine. Là encore je résume au prix d’une certaine caricature mais je veux souligner le rôle des représentations collectives comme sous bassement de l’action politique et moyen par lequel ceux qui entrent en action se définissent socialement eux-mêmes.

Dans la période récente, au cours des vingt dernières années, tous les penseurs du PS, ne riez pas il y en avait pas mal, se sont concentrés sur la dispersion sociale résultant de la « modernisation » et de « l’essor des nouvelles technologies ». Ils théorisèrent une « individualisation » volontaire et désirée des rapports sociaux. La moyennisation s’est alors doublée d’un adjectif qui en dégageait le sens : « l’individualisation ». L’hégémonie du message publicitaire, producteur de norme comportementale, semblait accompagner un mouvement qu’en réalité il produisait. Période héroïque du vocabulaire égotique : le « sur mesure » et « l’individu » devinrent la norme de toute chose en tout domaine. Derrière les faits qui montraient en effet une atomisation croissante des rapports sociaux de production, les théoriciens socialistes ne voulaient voir que la satisfaction d’une irrésistible pulsion individualiste. Pour eux elle rejoignait à point nommée, l’évolution des rapports de production du futur faits de « télé travail » et de production du « soft » tandis que le « hard » irait se faire produire chez les sous développés. Dans l’ordre politique, le contrat devint l’idéal de la relation sociale plein de la vertu du gré à gré. La loi devenait la contrainte archaïque par son égalitarisme et sa tendance à tout niveler.

Ils n’ont pas vu venir la précarité comme mode transversal de réorganisation des rapports sociaux et humains dans le nouvel âge du capitalisme. Ils ont cru qu’elle ne les concernait pas. Ils ont cru que c’était le nom de l’entre-deux provisoire d’une société enfin libérée de la monotonie du « bol de fer ». A présent, les enquêtes d’opinion montrent une jeunesse qui aspire d’abord à travailler dans la fonction publique. Ceux là demandent de la durée, de la stabilité et du sens. Le contraire de la génération de gogos que forment leurs parents dépités.

Bref, tant que le haut du panier passait d’un poste à l’autre sans période de chômage durable, tout le discours de la moyennisation individualiste resta en place. Le chômage de masse fut largement interprété comme une conséquence douloureuse chez les gens d’en bas de l’inadaptation de leurs formations professionnelles aux évolutions et Bla Bla. Puis les penseurs ont bien dû observer « la coupure entre classe moyenne et classe populaire ». Ce fut le refrain des années 90 et 2000. Evidemment les classes populaires ainsi désignées furent accablées de toutes les tares. Le référendum de 2005 fut un sommet de stigmatisation. Ceux qui avaient des illusions sur le futur radieux du système regardèrent de très, très, haut ceux qui n’en avaient plus aucune, compte tenu de leur quotidien. Si l’on veut avoir une idée du mépris qui accabla le peuple il faut lire les discours du conseil national des socialistes qui suivi la déroute des oui-ouistes. Ou n’importe lequel des éditoriaux de la presse des belles personnes. La racine de la coupure ne fut pas davantage comprise que par le passé. Pour les grands esprits, il s’agissait d’une crise de l’adaptation de la société à l’accélération de l’histoire. Rien de moins, mais rien de plus.

Dans cette vision il n’y a pas de lutte de classes. C’est une vieillerie idéologique sans aucune réalité spontanée. Et l’hyper accumulation de la  richesse, comme tous les excès du capitalisme, est un dérèglement. Il se résout dans la « régulation », « la concertation », « le dialogue ». Bien sur, « le contrat » est le maitre mot de cette régulation par les bonnes intentions. Comme s’il s’agissait d’un malentendu que la raison suffirait à faire reculer. Les journaux supprimaient la rubrique sociale au profit de la rubrique « économie » ou « argent » et tout ce qui faisait lutte s’engloutissait dans la rubrique des « problèmes de société ». Cette « régulation concertée » est proposé comme issue aux problèmes de notre temps et comme idéal social. Dans cette vision, le précariat est une maladie regrettable lamentable qui affecte les jeunes et les « famille monoparentales ». Pour ceux-là, la réalité de masse du précariat, sa production et les conséquences de son extension à tous les compartiments de la société n’en font pas un sujet de l’histoire mais un objet de  commentaires. Dans le meilleur des cas…

Le précariat n’est pas la marge du système social actuel. Il en est le cœur. Le moteur de la dynamique sociale du présent ce n’est plus l’espoir d’une montée de tous vers la classe moyenne mais la peur de chacun de se voir absorber par le précariat. Le précariat n'est pas un sadisme spécial des possédants : c’est un mode d’exploitation correspondant à la période des taux de profit à deux chiffres. Faire de la politique à gauche comme si on parlait à une armée de travailleurs sous statuts qui pensent à l’amélioration de leur fin de mois et à une cohorte de cadres supérieurs s’éclatant au boulot est une vue de l’esprit sans contact avec le réel. Surtout cela fait passer à côté d’un fait essentiel : du fait de la prise de conscience de l’extension du précariat peu ou prou dans la vie de chacun, l’une et l'autre de ces deux catégories ont en commun une même détestation des injonctions de leur temps qui fonctionnaient hier comme le moteur de la promotion attendue : fais plus vite, davantage, et prouve ta débrouillardise !  

Le précariat est un mot de sociologue construit avec les mots précarité et prolétariat. Il nomme la catégorie sociale des gens qui subissent la précarité comme un destin social durable et non comme un « entre deux » provisoire. La précarité est un rapport social global. Elle ne concerne pas que le type de contrat de travail mais tous les aspects de la vie qui pour finir en dépendent : logement, accès au ressources essentielles comme l’eau et l’énergie, et ainsi de suite. Le précariat s’étend dans la société mais également dans la vie de ceux qui le subissent en précarisant petit à petit tous les aspects de leur vie personnelle et même intime… Ce n’est vraiment pas un hasard si madame Parisot a pu dire : « l’amour est provisoire, le travail peut bien l’être aussi». Le précariat est une catégorie transversale. Il relie et parfois dissout en son sein toutes les catégories du salariat. Il implique aussi bien les ouvriers que les cadres supérieurs. Il fédère par les caractéristiques de mode de vie qu’il confère. La précarité n’est certainement pas un fait nouveau. Elle mine la société depuis des comptes d’années. Ce qui importe dorénavant c’est d’accepter de penser comme un fait politique ce qu’elle produit dans le rapport de force entre l’ordre établi et la volonté de le renverser. Non seulement du point de vue des obstacles que la peur du lendemain soulève mais en point d’appui pour entrainer ceux qu’elle dévore dans le projet de la révolution citoyenne. 

On peut mettre des chiffres de population en face de cette réalité sociale. Huit millions de personne vivant en dessous du seuil de pauvreté y figurent à coup sur. Et parmi elles quatre millions de travailleurs. Soient 13,4 % de la population active du pays. Il est important cependant de ne pas confondre précarité et grande pauvreté même si la précarité l’inclut. 23 % des emplois sont précaires, toutes catégories confondues de contrats : CDD, intérim, contrats aidés etc. Il y a ainsi 2,1 millions de salariés en CDD. Un nombre en hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. Il y a 550 000 intérimaires : encore une hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. La moitié des salariés de moins de 25 ans ont un emploi précaire. Et, à chaque fois, il faudrait préciser qu’il s’agit d’une écrasante majorité de femmes. On peut l’observer clairement dans la fonction publique. Il faut dire que c’est une ramée de précaires qui croupit là dans l’insécurité sociale. Il y a 842 000 non titulaires dans la fonction publique sur 5,3 millions de personnels publics. Cela signifie qu’il y a 16 % de précaires dans l’ancien royaume du bol de fer ! Dans l’Education nationale il y a  47 000 non titulaires. Dans ce nombre, il faut distinguer 70 % de femmes. Et comme si ce n’était pas assez on y trouve 44 % de temps partiel, d'où des salaires très faibles. Ici commence un autre océan de précarité. Celui qui résulte du temps partiel imposé. Il y a 1,4 millions de salariés à temps partiel contraint. Dont évidemment 80 % de femmes ! En hausse de 27 % depuis 2003. Dès lors 40 % des salariés à temps partiel vivent sous le seuil de pauvreté ! La pauvreté atteint 20 % des jeunes de moins de 25 ans, c'est-à-dire près d'un million de personnes ! Précaires, pauvres, jeunes et femmes, quatre mots qui se font écho dans la réalité quotidienne et qui la structurent en profondeur.

La seule stabilité sociale des précaires est leur situation instable autrefois qualifiée d’atypique et qui est la règle à présent. Il faut de huit à onze ans à un jeune pour acquérir un contrat a durée indéterminée (CDI) ! Le précariat est une réalité qui déborde évidemment très largement les cadres de la seule masse des personnes directement concernées. Elle implique aussi les familles, les descendants cela va de soi car les enfants sont en première ligne pour subir les conséquences des carences que le précariat implique. Mais aussi les ascendants, bien obligés de s’impliquer. Elle touche aussi ceux qui en ont peur comme d’un futur immédiat redouté. Elle affecte aussi bien l’ouvrier très qualifié que le smicard. Mais aussi le cadre supérieur au chômage, contraint de devenir un « auto entrepreneur » parfois même par l’entreprise qui l’a licencié ou par celle qui emploie son travail.

La précarité est le mode dominant sous lequel se fait l’accès aux biens et services élémentaires. Elle contamine tous les compartiments de la vie quotidienne. Ainsi du logement. Il y a dorénavant 10 millions de mal logés dans notre pays. Parmi eux 100 000 personnes sans domiciles fixes. Cent quarante mille personnes vivent en camping ou en habitat de fortune. Cinquante mille personnes vivent à l'hôtel. Et la menace frappe largement. Il y a deux cent vingt mille personnes en instance d'expulsion suite à une décision de justice. Ces expulsions vont croissantes en nombre, de près du tiers depuis 2002. A quoi s’ajoutent plus d’un million trois cent mille demandes de logement social, en attente interminable et en hausse d’un quart depuis 2002 ! Je pourrai allonger la liste des catégories de précarisation. Santé, accès à l’énergie énergie, tout est touché. Il y a 8,5 millions de personnes en situation de précarité énergétique. 1,5 millions de logements sans chauffage. L’augmentation du chiffre des coupures d'énergies exprime une nouvelle extension du champ de la précarité. Trente fois supérieure en deux ans ! Pour le Gaz on est passé de 10 000 coupures il y a deux ans à 300 000 en 2010. Pour l’électricité il s’agit de 200 000 coupures par an selon la CGT. 37% des gens coupés seraient des travailleurs pauvres, 15% des familles avec enfant. Et l’eau ! L’eau aussi ! Eau : 130 000 coupures par an. Voyons la santé. Il y a cinq millions d'habitants sans complémentaire santé. Par conséquent 15 % des Français disent avoir déjà renoncé à se faire soigner. J’arrête là une énumération que je prolongerai au fil de mes interventions des prochains mois.

L’émergence du précariat fait davantage qu'obliger à redéfinir le « peuple ». En réalité elle exige le retour de ce concept pour décrire l’acteur historique de notre projet politique. Celui-ci ne peut plus être décrit ni sollicité sous la forme d’une alliance de catégories sociales homogènes comme l’était l’ancienne « alliance des couches moyennes et des couches populaires » dans les rengaines social-démocrate, ou le « front de classes » des années soixante dix au PS. Pour autant on ne peut faire de l’explosion de ces anciennes catégories le prétexte d’une relégation dans l’anomie de toute cette partie de la population que l’on inviterait à se penser comme un intervalle provisoire qu’elle n’est pas. Nommer le peuple c’est déjà faire exister politiquement tous ceux qui le composent dans une catégorie qui les intègre en tant qu’acteur politique positif direct.

Le peuple ne concerne donc pas seulement ceux que l’on nommait jusque là « les inclus ». Il ne « tend pas la main » aux exclus dans le cadre du «care». Le peuple est la catégorie politique qui se constitue dans la lutte contre la précarisation de toute la société. Le mot désigne donc tous ceux qui ont intérêt à la victoire de cette lutte, les travailleurs sous statuts, les cadres à temps pleins comme les intermittents. Il y a un ennemi du peuple qui doit être abattu politiquement : l’oligarchie. L’oligarchie est l’ensemble de ceux qui profitent du système et font de sa défense une fin en soi. Il s’agit des possédants du CAC 40 et de leur « suite dorée », les médiacrates, trader, yuppies, publicitaires, eurocrates et ainsi de suite dont la caractéristique est le parasitisme et l’inutilité sociale. L’oligarchie règne par la peur du lendemain qu’elle injecte dans le peuple en répandant l’impuissance à maitriser sa vie. Le peuple se constitue dans et par l’opposition aux oligarques. Résister c’est déjà vaincre l’idée que le précariat est une fatalité ou que chacun est personnellement responsable de sa détresse. C’est la politique qui fait le peuple. Comme l’Aventin institua la plèbe ou la prise de la bastille la sans culotterie, la grève la classe ouvrière. Désigner l’ennemi avec des mots qui réorganisent le champ politique dénoue et renoue les sentiments d’appartenance ou d’indifférence politique antérieurs, voila le but de notre propagande et des polémiques à déclencher pour faire réfléchir.

La notion de précarité peut être étendue dans tous les domaines pour être bien combattue. J’ai évoqué de nombreux aspects de la vie quotidienne que la précarité contamine. Mais il faut voir toute la dimension de cette contamination. La précarité n’atteint pas seulement les conditions de la vie du travail mais le contenu de la vie et du travail. Dans la production, quand elle atteint par exemple la constitution des équipes de travail, sans cesse changeante.  Quand elle mine les projets industriels, sans cesse remis en cause, reformulés, repris et abandonnés du fait de la précarité des décisions de l’actionnaire, des changements de propriétaires. Je ne cite là que quelques exemples, bien sur. Dans la vie mentale, quand sont enjointes des modes aussi harcelantes que celle de l’éternelle jeunesse précarisant toute idée du bonheur durable. Ou bien celle de l’ouverture et de la transparence qui interdisent toute maturation et construction intime. Toutes ces injonctions sont des arborescences, inavouées comme telles, des principes auto-organisateurs du capitalisme de notre temps : flexibilité, accessibilité permanente, instantanéité.

J’ai assez retenu mon lecteur. Je n’entre donc pas dans une description plus longue à propos du lien fondamental entre lutte contre la précarité et accomplissement humain. Je rappelle seulement que la lutte contre la précarité commence la société humaine elle-même. La lutte contre la précarité de la cueillette fait inventer l’agriculture, la lutte contre la précarité de la chasse fait découvrir l’élevage. Et ainsi de suite jusque dans l’ordre intime. Jusqu'à la lutte contre la précarité des règles de vie et de la condition humaine qui fait inventer les dieux et leurs commandements. Sans oublier la précarité insupportable que répandirent les crises et les destructions à répétition du premier âge du capitalisme industriel. D’où naquirent les doctrines socialistes qui, en proposant des clefs de compréhension, permettaient de  nommer, de comprendre et donc d’affronter.


298 commentaires à “Le populo et le populaire”
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  1. marc malesherbes dit :

    Le précariat...rien compris

    J'ai essayé de comprendre le long billet de JL Mélenchon, mais je n'ai rien compris: au secours.
    Si JL Mélenchon veut dire que de plus en plus de nos concitoyens ont une vie précaire, OK.
    Mais il en fait une définition tellement extensive (il y inclus les cadres supérieurs alliés inconditionnels de la classe dominante, que je m'interroge; pour un peu va-t-il y associer les patrons "précaires", débarqués avec parachutes dorés ?)
    D'autre part ce concept "misérabiliste" ne dessine aucun projet d'avenir ou d'identification valorisant. Il était valorisant de se dire ouvrier, producteur, travailleur.. mais il ne l'est pas beaucoup de se dire "précaire".
    Le billet laisse entendre que c'est le produit de la réflexion de JL Mélenchon et F Delapierre. Cela a-t-il été discuté lors du Congrès récent du PG ?

  2. Rudy dit :

    Bonjour,

    La stratégie visant à identifier une figure sociale pour l'invoquer et la mobiliser est pertinente. D'ailleurs, cela a toujours été ainsi. La "classe ouvrière" n'est pas la simple manifestation discursive d'une réalité extra-linguistique inscrite dans la matérialité de la vie. La classe ouvrière est aussi une classe qui a sa réalité par le travail discursif opéré par différents acteurs (Marx, les syndicats, la social-démocratie, le patronat). Je m'explique : A la sortie de la révolution industrielle, les rapports sociaux nouveaux étaient encore flottants. En effet, la vie sociale n'est pas faite de frontière étanche. Elle est faite de continuum, de rupture et de discontinuité. Ce sont les luttes mais aussi le travail intellectuel des syndicats, de Marx, Engels, Proudhon... qui ont façonné ce concept de classe ouvrière. Ce concept prenant réalité dans les corps et les esprits par le travail de ses mobilisateurs. La notion servant donc à comprendre le réel, en tant que travail humain de compréhension des rapports sociaux, a transformé ces mêmes rapports sociaux.
    Le travail militant est un travail normatif, visant à définir les découpages du monde social. Et le militant entre en lutte avec d'autres acteurs du monde social, et même d'autres groupes sociaux pour l'imposition du modèle dominant et légitime de découpage du monde social.

  3. JCM dit :

    OUI! Je le proclame moi aussi, haut et fort !
    Je suis du peuple, et fait parti des gens simples, fondus et engagés dans la renaissance de la patrie républicaine, qui ne supportent plus les privilèges et la tyrannie de l’argent et du présidents des riches ! Basta ! ça suffi ! stop ! Vivement le révolution citoyenne ! Vivement le 4 août 2012 !
    Je ne supporte plus, ce capitalisme,qui détruit tout sur son passage en commençant par notre planète, qui broie tous ceux qui tentent d’y vivre dignement et simplement et qui poursuivra à presser le fruit tant qu’il y aura une goutte de profit à réaliser. Ce système achève de détruire la chose la plus noble qui donnait encore un sens à notre vie « Le travail avec toute la conscience professionnelle qui l’accompagnait de fait» Avec cela, comme si ca ne suffisait pas les droits sociaux et du travail chèrement conquis, suivent le même chemin(tous les jours des pages entières sont arrachées du code du travail et autres.)Tout y passe et va y passer, les services publics n’y coupent pas. Par tout ou la privatisation a jeté son grappin, il n’y a que régression dans la qualité du service&travail,mais les couts, eux, ne cessent d'augmenter.Les rapports humains deviennent détestables voir insupportables. L’outil de travail ne devient qu’une vulgaire marchandise, sacrifié sur l’autel de la rentabilité et du profit, entre les griffes des spéculateurs, tout cela sans aucun états d’âmes et scrupules, tout cela, pour satisfaire le comportement de quelques actionnaires, dont l’addiction au pognon et sans fin&faim. Tout fou le camp ! Il ne se passe pas un jour sans qu’un fait, lié à de la délinquance financière, magouilles&corruptions viennent faire l’actualité. Le mot restriction et devenu quotidien, pendant que des spéculateurs se gavent à pleine gorge et qu’un luxe indécent s’affiche sans complexe sous nos yeux, alors que beaucoup de gens n’y arrivent plus et certains même, sont à l’agonie et jetés à la rue. Comment...

  4. dagoodtown dit :

    Bonjour ! Juste un petit commentaire concernant la forme : ne conviendrait-il pas de légender ou de citer la source des images d'illustration ?
    Bon courage et bonne continuation. A.D

  5. marc malesherbes dit :

    définition classe moyenne à revoir

    @ Descartes 52
    vous écrivez
    "Pour résumer (et c'est la définition que j'ai déjà proposé) on peut dire que les classes moyennes sont celles qui ont suffisamment de capital (matériel ou immatériel) pour ne pas fournir de la plusvalue, et pas assez pour pouvoir en extraire"

    Voilà une définition complétement "improuvable". Comment savoir qu'un patron emploie un salarié, mais qu'il n'en extrait pas de plus-value, ou plus simplement qu'il ne gagne rien de plus que le prix qu'il le paie ! Impossible de le calculer !

    D'autre part vous écrivez:
    "Alors que l'ouvrier offre une "force de travail" indifférenciée"
    Vraiment non, sauf pour le cas des ouvriers à la chaîne et quelques autres cas. La plupart des ouvriers professionnels, des techniciens, ont des capacités tout à fait spécifiques. A moins que vous ne les considériez comme faisant partie de la classe moyenne. Mais alors, selon vous, pauvres patrons: ils n'ont presque plus personne pour faire de la plus-value (des profits)

  6. JCM dit :

    JCM suite:
    Comment peut-on supporter tout cela ?Combien de temps encore ? Merci Jean-Luc de nous montrer le chemin. Merci pour ce discourt du Mans qui va rassemblé je l’espère, toute la classe ouvrière et bien au delà tous ceux qui on n’ont, ras le bol de constater l’avenir et le monde que le capitalisme nous réserve. « Le capitalisme porte en lui, la guerre, comme la nuée porte l’orage » Jean Jaurès. Comme ces quelques mots sont évocateurs et semblent sonner juste en ce moment. Comme ils ont sonné juste malheureusement, par le passé. Plus que jamais, il faut que le peuple « les peuples » prennent leur destin en main. Vite ! La révolution citoyenne ! Vite et vive le 4 août 2012. N’arrêtons pas de le proclamer, de le diffuser. A vos claviers ! JCM

  7. vaz jean-philippe dit :

    @ Marc 53

    Je ne pense pas qu'il s'agisse de se valoriser ou de se dévaloriser quand on parle de précariat. Il s'agit de décrire une réalité.
    La précarité nait de l'incertitude de "l'aujourd'hui"qui se projette "à demain"sans entrevoir d'améliorations possibles..
    Pas besoin de rebrosser le tableau de notre société, chacun, à son niveau, ressent ou vit cette incertitude du quotidien et de son lendemain...
    Quand Jean-Luc fait référence aux classes moyennes supérieures, c'est pour montrer qu'elles non plus, ne sont pas à l'abri de la précarité. Non pas qu'il faille se montrer les comptables de la précarité, en disant, "je suis plus précaire que toi", mais de regarder la situation dans sa globalité.
    Les classes moyennes d'antan, sont venues grossir les rangs des précaires. Elles se croyaient à l'abri, elles ne le sont plus, doit-on s'en réjouir? Leur dire, bien fait pour ta gueule, moi ça fait 20 ans que je morfle?
    Des classes sociales, qui auparavant, n'avaient pas les mêmes réalités, ouvriers/cadres par exemple, se retrouve dans cette même incertitude, à des degrés divers.
    Cette précarité n'est pas uniquement matérielle, même si c'est celle qui est la plus visible, c'est le sentiment de peur, et d'impuissance. Ce n'est pas toi ou moi, qui sommes précaires, c'est la société...
    Quand de plus en plus de monde "tombe" dans la précarité visible, ce n'est pas par choix personnel, ni par manque d'ardeur au travail, mais bien du fait de l'organisation même de cette société...
    Le Front de Gauche n'agite pas la précarité comme un chiffon rouge, il prend acte d'une réalité, et propose de la changer avec l'ensemble des acteurs de la société, c'est à dire le peuple. C'est l'inverse du misérabilisme puisqu'il incite, au contraire, à l'action et au changement.
    Lutter contre la précarité concerne tout le monde, exception faite des oligarques, c'est "déprécariser" la société...Voila, entre autre le programme.

  8. argeles39 dit :

    @ Descartes # 52

    La classe moyenne ne loue pas tout à fait sa force de travail, mais sa compétence
    La compétence permet de fournir un travail, ne jouons pas sur les mots!

    plus que "louer sa force de travail", elle vend un service
    Oui mais ce service correspond à un travail intellectuel.....

    Heureusement qu'elles peuvent compter sur des gens intelligents comme toi pour leur dire où sont leurs vrais intérêts...
    L'intelligence c'est relatif, moi je ne prétends pas être intelligent, je ne fais que donner mon point de vue avec le risque de me tromper.

    Les classes moyennes ont suivi leurs intérêts, et leurs intérêts ne coïncident pas avec ceux du prolétariat, au contraire. Et si elles prennent conscience du risque de déclassement, leur première réaction sera pousser hors du bateau ceux qui pourraient les concurrencer. Pas manifester une solidarité avec eux...
    Je prends acte que nous sommes en désaccord, ce n’est pas grave.
    Moi je pense que sur le bateau de "l'état providence", celui qui va être secoué par la crise du capitalisme, celui de la sécurité sociale par exemple, les classes moyennes ont le même intérêt que la classe ouvrière (Quand tu as un grave problème de santé, tu as beau avoir bien "réussis" dans la classe moyenne, sans la solidarité tu coules.....).

  9. Bonjour Monsieur Mélenchon. Le parti socialiste est à la recherche de la raison.Ils ont l'air d'avoir perdu toute logique.Ils savent très bien qu'ils n'appliqueront pas leur malheureux programme. Ils se retrouvent donc face à leur image déjà terni par le ridicule.Entre un strauss kahn venant au secoure du titanic, et une aubry ayant les pieds dans l'eau. Pour Madame Ségolene il est tant de quitter cette mascarade,et de retrouver une équipe à la hauteur de ses ambitions . Et je pense à vous monsieur Mélenchon. Mais les histoires du ps ne sont pas vraiment intéressantes , ces pourquoi je ne mi attarderais plus. Merci encore et bravo.

  10. Descartes dit :

    @argeles39 (#59)

    Moi je pense que sur le bateau de "l'état providence", celui qui va être secoué par la crise du capitalisme, celui de la sécurité sociale par exemple, les classes moyennes ont le même intérêt que la classe ouvrière (Quand tu as un grave problème de santé, tu as beau avoir bien "réussis" dans la classe moyenne, sans la solidarité tu coules....).

    Excellent exemple, regardons-le de plus près. La sécurité sociale est financée par des cotisations proportionnelles au salaire. Mais les dépenses, elles, sont inversement proportionnelles au niveau de salaire: un ouvrier a plus de chance d'avoir une cirrhose, un infarctus, un cancer du poumon qu'un cadre. La sécurité sociale est donc une machine redistributive: les classes moyennes payent plus qu'elles ne retirent, les classes populaires retirent plus qu'elles ne payent.

    Maintenant, imaginons qu'au lieu du système "solidaire", on mettait en place un système d'assurance. Là, chaque groupe payerait pour son risque. Et donc plus de transferts des classes moyennes vers les couches populaires. Conséquence: pour le même niveau d'assurance, les classes moyennes payeraient moins... est-tu toujours convaincu que "pour la sécurité sociale, les classes moyennes ont le même intérêt que la classe ouvrière" ? Pourquoi crois-tu que l'idée d'une couverture assurantielle soit si populaire parmi les électeurs des classes moyennes ?

    Encore une fois: quand il s'agit de solidarité, il est toujours profitable d'exclure du système les plus pauvres que soi. Voilà pourquoi on ne peut pas compter sur les classes moyennes pour défendre les systèmes de redistribution, que ce soit l'école publique, l'impôt progressif ou la sécurité sociale universelle...

  11. jean louis dit :

    D'après les médias, être raisonnable, c'est accepter ce monde libéral et capitaliste. Aucune chance pour une autre voie. DSK est presque déjà président. Grâce à N. Sarkozy et à ses contre-mesures anti-crises débouchant sur une dette amplifiée, les Français ont pu en ignorer les causes et en arriver à croire que ce n'était qu'une question de mauvaise gestion. Au secours DSK le sauveur.
    Cela me fait penser à la grenouille dans le bocal. On chauffe très lentiment l'eau. L'animal se sent bien, vraiment bien quoiqu'un peu chaud. Et quand l'eau devient très chaude, c'est trop tard pour sauter. Elle ne peut plus. Cuite ! Manifestement, on croit toujours au système malgré les événements. Dans ces temps incertains, pas d'aventurisme.

  12. Cathar dit :

    Le peuple islandais qui reprend les choses en main avec l'élection d'une Constituante ce 27 novembre et dont aucun media n'a parlé; c'est ici...

  13. marj dit :

    Celui qui vend "sa force de travail" est, par définition, le salarié au sens large,et l'expansion du capitalisme va de perd avec celui du salariat.
    Le petit entrepreneur est une espèce en voie de disparition dans une société capitaliste avancée car le propre du capitalisme est d'aller vers une concentration de plus en plus accrue, bref, les capitalistes se mangent entre eux pour survivre.Les petits entrepreneurs qui arrivent à sortir la tête de l'eau s'autoexploitent carrément et/ou exploitent encore plus leurs salariés que les autres pour répondre aux donneurs d'ordre, s'adapter aux concurents et aux technologies nouvelles et se retrouvent bien souvent asphyxiés par les banques. Même si certains s'en sortent, ils sont bien peu et paraîssent anachroniques...
    Quant aux différentes professions libérales qui arrivent encore à bien vivre, elles le peuvent parce qu'elles sont protégées, règlementées par les résidus de lois mais ces verrous sautent les uns après les autres sous les coups du capitalisme débridé! Les cadres salariés trinquent comme les autres et plus encore car ils n'ont pas de culture collective, ils ont été élevés au biberon de la réussite individuelle et du mépris syndical, du coup, qd ils sont pris ds la nasse,ils ne comprennent pas et s'en prennent à eux-même...certains vont jusqu'au suicide ! Ce qui se passe dans le secteur des nouvelles technologies, dans les SSI est d'ailleurs assez éloquent comme degré de précarité avancée :lire le bouquin "Derrière l'écran de la révolution sociale" de Nicolas Séné. Respublica Éditeur 2010.

  14. redline69 dit :

    Bonsoir,
    je viens d'apprendre que Ségolène Royal est partante pour la primaire du PS. sachant quel est son parcours dans son territoire, sachant qu'elle a une forte fibre sociale, sachant qu'elle à invité Jean-Luc Mélenchon lors de son colloque, sachant qu'elle était sorti leader de la précédente primaire (haut la main devant Fabius et DSK) je suis content de la savoir dans les starting block ! en effet à choisir un candidat au second tour si nous n'étions pas devant ! je serais content d'avoir Ségo plus honnête avec le PG, et le FdG que certains gugus du PS qui nous tirent dessus sans retenu.
    j'aimerais avoir le sentiment de Jean-Luc Mélenchon sur cette candidature à la candidature.
    cordialement

  15. Il y aurait tant à dire sur la société actuelle, livrée sur un plateau avec la bénédiction de nos gouvernants, et jeté dans les griffes des terribles prédateurs de la finance sans scrupules. Ils n'ont pas hésité à soumettre le peuple, et à détruire la moral,en nous faisant croire que tout est perdu, et qu'il n'y a plus rien à faire.Je pense surtout que ces maitres penseurs ont oubliés l'histoire,et que la goutte d'eau de trop arrivera bien assez tôt .Monsieur Mélenchon vous êtes sans doute l'homme du moment, l'élément déterminant qui réconciliera le peuple avec la politique. Merci encore, et grand bravo !

  16. VERGNES dit :

    La précarité devient une constante qui se développe.
    Depuis une vingtaine d’années la jeunesse est éduquée et préparée psychologiquement à la mobilité professionnelle et géographique comme un avenir incontournable. Et cette jeunesse en fait rapidement l’expérience, petits boulots, stage, chômage …Cela est devenu la norme, le passage obligatoire voire initiatique pour obtenir un hypothétique sésame vers un emploi moins précaire jusqu’à 50 ans. Vivre moins bien que la génération précédente, retour vers le passé.

    Cette incertitude sur l’avenir, bouche tout projet de vie, interdit toute utopie au nom du « réalisme » que nous oppose les tenants de l’économie et leurs relais médiatiques. Le résultat, toutes générations confondues, c’est l’accentuation du chacun pour soi, non pas pour réussir socialement (années Tapie) mais pour ne pas sombrer.

    Difficile dans ce cadre de s’identifier à une classe porteuse d’avenir dans la mesure où les organisations cataloguées à gauche ne sont plus porteuses d’un projet alternatif de rupture qui puisse laisser envisager qu’un autre type de société est possible.

    Le mur de Berlin est tombé, mais il ne faisait que masquer celui du capitalisme qui nous bouche toute vue sur un horizon différent, encore mal défini certes mais qui peut à nouveau faire place à l’ « utopie » génératrice d’un projet collectif à construire en s’appuyant sur la capacité matérielle et intellectuelle déjà existantes mais utilisées à des fins ne profitant qu’à une minorité.

    Le préalable c’est d’abattre ce mur, de dégager l’horizon…
    Et cela passe dés maintenant à ne plus entretenir les illusions d’éventuelles alliances avec ceux qui accompagnent le capitalisme. D’ailleurs nombreux sont ceux qui n’ont plus d’illusions dans ce genre d’alliances, alors pourquoi continuer à les envisager.
    Rompre ou ne pas rompre, là est la question…et le début de la réponse.

  17. Antoine dit :

    @Descartes

    La sécurité sociale est financée par des cotisations proportionnelles au salaire. Mais les dépenses, elles, sont inversement proportionnelles au niveau de salaire:

    M'étonnerait beaucoup. Déjà, culturellement, les classes moyennes et supérieures recourent plus à la médecine (parce qu'elles connaissent mieux leurs droits, parce qu'elles se soucient plus de leur corps, et aussi pour des raisons économiques comme la capacité à payer la part non remboursée) ; mais en plus ces catégories vivent plus longtemps et vont donc demander plus de soins en fin de vie...

    (il serait aussi intéressant de savoir dans quelle catégorie sociale se recrutent le plus les consommateurs de psychotropes ; je ne pense pas que ce soit les ouvriers)

  18. ddmm dit :

    @ Descartes

    Merci de nous donner la sources officielle dont a été tiré cette statistique et pour quelle raisons les ouvriers ont plus de chance d’avoir ces maladies qu’un cadre.
    Je ne l’ai pas trouvé sur le site de l’Insee.
    Il y figure en revanche que les cadres ont sept ans d’espérance de vie en plus, donc sept anuités en plus de pension de retraite.

  19. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 65 - Redline

    "La candidature de Ségolène Royale"

    Super :-(
    Et Boorlo 1er ministre ? (aux dernières nouvelles elle lui tendait la main grand ouverte au pauvret après son éviction...)

    P.S.
    Plutôt que de s'occuper de Présidentielles dont on a compris qu'elles sont un piège mortel (lutte d'égos et de chapelles autour d'une seule place à prendre, notamment) pourquoi ne pas tout miser sur les législatives qui suivront dans la foulée.

    Hors d'état de nuire le Sarko-Dsk avec un chambre 6ème République en face de lui...

  20. Née un 19 Août dit :

    Encore un superbe article ! Merci Mr Mélenchon, de faire grandir notre prise de conscience par une si belle analyse.

    Il ne faudrait pas oublier que ce sont les classes moyennes qui contribuent le plus à la démocratie. Pas de classes moyennes, pas de démocratie possible. Ce phénomène avait déjà été observé par un historien antique, Thucydide (si ma mémoire me sert bien).

    Il faut relire l'analyse d'Hannah Arendt dans son ouvrage sur les "Origines du Totalitarisme" : elle y explique que les révolutions finissent par balayer les classes perçues comme parasites et inutiles (ici les oligarques). En 1789, c'était la monarchie, l'aristocratie et le haut-clergé qui étaient ainsi dans le collimateur des populations réellement productives : la bourgeoisie, la paysannerie. On a vu ce qu'il en est advenu pour eux.

    Il se pourrait bien qu'il en soit de même bientôt pour les oligarches et leurs larbins que Mr Mélenchon cite dans son article. Car qui fait tourner notre pays ? Le CAC40 ? Les financiers ? Les rentiers ? Non. C'est nous, les gens qui vivent de notre travail : salariés de toutes conditions (cadres ou pas, publics et privés), les commerçants, les artisans, les indépendants, les entrepreneurs de PME/PMI.

    Les pauvres, ce sont ceux qui n'ont que leur force de travail (manuelle ou intellectuelle) pour seul richesse. Les autres (je pense aux rentiers), sont les riches, les possédants, les nantis. Malheureusement, je crois que la précarité est devenue un system d'exploitation, un "mal nécessaire", mais qui en arrange plus d'un parmi les nantis. Au fait, un "mal nécessaire", c'était aussi comme ça qu'on appelait le system de l'esclavage dans les Etats du Sud des Etats-Unis avant la Guerre Civile de 1860. Et si la précarité était le nouvel esclavage du 21ème siècle ? Car il ne faut pas oublier que l'esclavage, s'il n'est pas le system le plus productif, est de loin le plus rentable.

  21. Henri Brosse dit :

    Je ne voudrais pas souffler à l'oreille de Jean-Luc Mélenchon une évidence à laquelle lui et ses camarades du PG ont certainement déjà pensé. Pourquoi ne pas reprendre dans un ouvrage conséquent et largement diffusé un certain nombre d'analyses pertinentes, argumentées et brillamment énoncées par Jean-Luc Mélenchon sur ce blog. Je pense aux développements récents sur la crise financière, sur la politique américaine, sur le fonctionnement technocratique de l'Europe, et maintenant sur cette tentative de formulation d'un concept de rassemblement populaire autour d'une perspective politique possible. Elles sont à mon avis souvent d'une ampleur de vue bien supérieure au livre de propagande un peu simpliste qu'est le "Qu'ils s'en aillent tous". Leur publication organisée serait un démenti cinglant à tous ceux qui cherchent à enfermer Jean-Luc Mélenchon dans la figure d'une sorte de Chavez à la française. Elle pourrait constituer une arme redoutable sur la scène politique, notamment en direction des intellectuels et de tous ceux qui attendent une argumentation construite et étayée à la hauteur des problèmes redoutables que pose la crise globale du capital qui est à la fois une crise financière, économique, une crise politique et morale, une crise écologique et une crise de civilisation.

  22. Suticos dit :

    La notion de "précariat" évoquée ici par Jean-Luc Mélenchon me paraît des plus justes pour décrire une part grandissante de la vie sociale. Malgré les gardes fous du droit social, la précarité a gagné un peu partout. C'est ainsi que des secteurs entiers sont organisés comme le nettoyage que même les entreprises publiques sous traitent à des boites esclavagistes...

    Mais partout, il y a ainsi des flopées d'extras, de vacataires, d'intermittents, d'interimaires y compris dans le secteur public où le sort des contractuels vivant sans grandes garanties n'émeut pas grand monde.

    Comparés à ce monde précaire, ceux qui ont encore des emplois stables dans l'industrie (de moins en moins, c'est vrai) pourraient faire figure de "privilégiés".

    C'est précisément la réflexion qui me venait à l'esprit en participant aux récents cortèges de manifestants....

    Nous étions nombreux et c'était très bien, j'y voyais des réprésentants des dernières grandes industries, des derniers grands établissements publics, des salariés vivant et travaillant dans des structures où il y a encore une représentation syndicale et des élus du personnel, c'était très bien.....mais il n'y avait pas les femmes de ménage qui nettoyaient les locaux de tous les autres. Il n'y avait pas non plus leurs enfants ou des anciens qui vivent au minimum vieillesse.

    Je n'y ai pas vu, tous les fantômes du "précariat" qui pour beaucoup, ne sont pas ou ne se sentent pas défendus par personne et qui pour beaucoup n'ont plus envie de voter.

    Ce sont tous ces jeunes, toutes ces personnes isolées, souvent des femmes, qu'il faut aller chercher. Ce devrait être une urgence et une priorité.

  23. Thierry dit :

    Super article !
    Ca structure l'image plus confuse que je me faisais de la chose...

    ENFIN... un personnage politique qui est bien autre chose qu'une vaine boursouflure médiatique mâchouilleuse de langue de bois !
    OUF !

    Je repense à Cornelius Castoriadis qui avait une piètre estime de ceux qu'il appelait les'politicards', ça lui aurait peut-être fait plaisir d'avoir le temps de voir émerger ce vrai parti de gauche.

    M. Mélenchon, vous n'êtes pas fait du même bois que ces'politicards', et c'est décidé : j'adhère de ce pas !

  24. Lucas dit :

    Très stimulant, cet article de Jean-Luc Mélenchon sur le peuple et le précariat.
    Deux remarques:
    1) A-t-on observé l'extension du vocabulaire psychiatrique ou carrément médical pour désigner les "maux" (!) de la société? poussée de fièvre, anxiété, corps social, France malade de ceci ou de cela, symptômes, syndrome, etc. Telle est la vision du peuple malade qu'a l'oligarchie bien portante. C'est bien le corollaire d'une vision anti-politique, faussement scientifique et objective. C'est aussi le langage d'une idéologie totalitaire. La post-démocratie qui essaie de s'imposer en ce moment est totalitaire.
    2) A propos de la précarité. Dans l'entreprise, l'un des mots-clés, mots-cultes est "l'amélioration continue". En clair, (une fois évacués les détails d'organisation) l'amélioration continue de l'exploitation. Rien n'est jamais acquis, et l'instabilité est érigée en valeur suprême. A l'opposé, il y a la "résistance au changement", considérée comme une maladie (voir ci-dessus) plus ou moins curable. Pour l'éviter, on manie en novlangue la "conduite du changement", devenue discipline à part entière. Les conduites du changement se succèdent et se chevauchent, car le changement chasse sans cesse celui de la veille. La "création de valeur" (l'expression complète est: "création de valeur pour l'actionnaire", mais on élide volontiers la fin, parce que cela peut soulever une résistance au changement), affamée, exige sans cesse un changement nouveau.
    Si ce changement était dû à une évolution technologique, à un "progrès", soit! Qu'il en soit ainsi! Le progrès technique, bébé qu'il ne faut pas jeter avec l'eau du bain, a parfois des répercussions difficiles à prévoir et encore plus à assumer, mais au moins il est stimulant. Mais ce cas est marginal. Dans la plupart des cas le "changement" n'a rien à voir avec une donnée objective, technique ou scientifique, il est juste lié à une remise en cause des rapports de force. Le management finit par en...

  25. PATRICK F 32 dit :

    A propos de précariat, vous savez qu'aujourdh'ui c'était le début de la campagne (comme disent les médias pour les soldes) des Restos du Coeur...c'est un peu passé en deuxième position: c'est vrai qu'avec 105.000.000 de repas programmés ça va ça vient, on s'y habitue.Ce n'est plus une info...ouf il y eu des chutes de neige importantes! Et Une et Deux et Trois...sauvées!
    Deux sans abri morts de froid...il pourrait attendre un peu on n'est pas encore décembre !... ouf Ségolène le retour! Et Une et Deux et Trois...sauvées!
    Mais quand admettra t-on que les Restos du Coeur doivent disparaître car ils ne font qu'entretenir la misère et la seule survie indigne? Au fait combien rapporte annuellement l'ISF qui va être supprimé?

  26. Vincent Laupies dit :

    Merci pour cette longue et précise analyse avec cette définition éclairante et fondatrice : "Le peuple est la catégorie politique qui se constitue dans la lutte contre la précarisation de toute la société. Le mot désigne donc tous ceux qui ont intérêt à la victoire de cette lutte".
    Les médecins ne sont pas souvent vus comme faisant partie du peuple mais je me retrouve dans votre définition et j'en éprouve une certaine fierté.
    Je rejoins le premier commentaire sur ce point : un nouveau livre serait bienvenu (je vois à quel point vos analyses m'ont aidé à faire mûrir ma conscience personnelle).

  27. Charles dit :

    @ Patrick F 32 : attention à ne pas confondre les causes et les conséquences (à propos de ton point de vue / les restos du coeur qui " devraient disparaitre, car entretiennent misère et survie ") : ils sont l une des solutions d urgence à des situations qui, en effet, ne devraient, ne doivent exister. Je te l accorde, ils ne sont pas la solution idéale, très loin de là !, mais c est la misère qui explique leur existence.

    Quant à la précarisation des professions médicales et para médicales, ont ils bien réléchi avant de voter P.M.U. ??

  28. Zora dit :

    née un 4 Août - 71

    "1789...balayer les classes parasites, monarchie, aristocratie..." remplacées par la bourgeoisie. Lutte pour le pouvoir et non pour l'instauration d'une République fraternelle et sociale.

    2010 : la boucle est bouclée. Juste les étiquettes à changer (nouvelle monarchie, nouvelle aristocratie) pour un nouveau tour de piste ? Les "dindons de la farce" peuvent finir par trouver la répétition amère.

    S'accrocher aux mythes n'aide pas à se poser les bonnes questions pour trouver les bonnes réponses.

    Quant à l'affirmation (un rien prétentieuse) "classes moyennes qui contribuent le plus à la démocratie, pas de classes moyennes, pas de démocratie" : leur rôle social réel est de servir de "tampon stabilisateur" à l'oligarchie pour se prémunir du peuple (diviser pour régner) et empêcher l'émergence d'une vraie démocratie.

  29. Yves Resse dit :

    A quoi ca sert tous ces commentaires sur le peuple et la précarité ?
    Même si ca nourrit l'intellect ca ne fait pas le pain du "peuple".
    + de 99% des français s'en tape.
    D'accord avec Rachid @40 Il nous faut des outils (surtout sur internet) pour mieux faire connaitre la nouvelle alternative politique du PG ou du FdG.
    Encore un exemple concret: pas plus tard que ce soir sur France 3, Little Bob, invité de "Ce soir ou jamais" déclare (avec tristesse) qu'il n'existe pas d'autre gauche que le PS !

  30. Pour clouer le bec à ceux qui nous traitent de populistes, je réponds que je suis un démocrate progressiste, partisan de la justice sociale, point final !

    Concernant la terrible dégradation de la situation du peuple (salariés, certains non salatiés comme les "agriculteurs pauvres") elle résulte de l'explosions des inégalités inhérente au capitalisme sauvage lancé par Reagan et Thatcher et ensuite mondialisé.

    Situation qui paraît devoir s'éterniser car l'oligarchie (médias,privilégiés, politiciens) n'est plus capable que d'alternances bidons (y compris hélas avec Obama, subventionné par les banquiers voyous dont il est l'otage maintenant).

    En France le Front de Gauche et le PG sont seuls à travailler à une vraie alternative ce qui explique l'offensive tous azimuts dont il est l'objet.

    Dans les autres pays d'Europe (Grèce, Irlande, Potugal etc...) les peuples sont seuls face au FMI, à la Commission Européenne et à Trichet.Il ne reste plus que la révolte et la rue. Eh bien qu'ils se révoltent, et quant à faire, de façon coordonnée.

  31. Hold-up dit :

    Merci M.Mélenchon pour cette époustouflante démonstration. L'intelligence est ce feu qui embrase les évidences et révolutionne les situations. Sans adresse les sujets n'arrivent jamais à destination. La révolution citoyenne est en marche.

    Pour informations complémentaires :

    "« Sur le site de l’APEC 1/3 des offres sont des offres de stage, » et on y trouve des demandes de « responsable RH, analyste financier, libraire, etc. [...] Un stagiaire coûte à son employeur cinq fois moins qu’un salarié au SMIC. Le choix est donc rapide, pour l’entreprise qui s’inquiète de son budget en temps de crise ! Avec 417 euros mensuels un stagiaire touche moins que le RSA et deux fois moins que le seuil minimum de pauvreté. Il n’est pas comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise, n’a pas de droits ouverts au chômage, ne cotise pas pour la retraite... Les stagiaires étaient 1, 2 millions en France en 2008 soit déjà une hausse de 50% en 3 ans. »

    Les militants de Génération Précaire dénoncent le recours massif aux stages pour occuper des fonctions qui relèvent de l’emploi. " : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3088
    Génération précaire : http://www.generation-precaire.org/

  32. Valdo dit :

    @Yves81: Ne donnez pas raison aux détracteurs du soi-disant populisme de Jean-Luc Mélenchon et duParti de gauche! Non, 99% des français ne se moquent pas de débats politiques et qui font sens, le référendum de 2005 l'a montré. et oui, le peuple aspire aussi à la réflexion sur son état et son avenir! Bourdieu disait "l'antiintellectualisme, c'est ce qui bousille le mouvement ouvrier ".

  33. Gilbert Duroux dit :

    #
    70
    le Prolo du Biolo (PG 69) dit:
    29 novembre 2010 à 20h52

    "P.S.
    Plutôt que de s'occuper de Présidentielles dont on a compris qu'elles sont un piège mortel (lutte d'égos et de chapelles autour d'une seule place à prendre, notamment) pourquoi ne pas tout miser sur les législatives qui suivront dans la foulée".

    Si le présidentialisme est une abomination, ne s'occuper que des législatives serait une grosse c... car il y a un effet quasi mécanique entre la présidentielle et les législatives qui suivent. Les électeurs donnent toujours une majorité au président fraichement élu. Toujours.

    Hors d'état de nuire le Sarko-Dsk avec un chambre 6ème République en face de lui...

  34. Nuno dit :

    Ah ! Encore du grand Mélenchon. En effet il faut une gauche de combat au libéralisme. Le problème de la gauche ce n'est pas son populisme mais plutôt son antipopulisme, et son antinationisme. L'antipopulisme est d'ailleurs surtout le problème des élites de gauche qui pensent le peuple comme intellectuellement et moralement déficient (voir certaines couvertures navrantes de charlie hebdo). Il n'y a qu'à voir le cas du oui au TCE porté par les médiacrates, les importants, les belles personnes face au non du peuple attaché au principe d'égalité.

    Pour une définition du libéralisme « cette empire du moindre mal » voir une vidéo du philosophe JC Michéa :
    http://www.dailymotion.com/video/xfnts4_entretien-avec-jean-claude-michea_news

    Face à cette gauche morale dont BHL est un digne représentant, cette citation de J.J. Rousseau :
    "Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin des devoirs qu'ils dédaignent d'accomplir autour d'eux. Tel philosophe se flatte d'aimer les Tartares pour se dispenser d'aimer ses voisins"

  35. bastille dit :

    Avant toute chose, il serait utile de donner une définition claire de ces fameuses classes moyennes. Certains utilisent le pluriel, d’autres, le singulier. Moyenne (s) notion statistique ? Par rapport à quoi ? Position par rapport à la production ? Quel (s) critère (s) un tant soir peu rigoureux ?
    Je soulève le problème car cette notion me semble un vaste serpent de mer et qu’en conséquence chacun y inclut ce qu’il veut, ce qui ne permet pas de bien se comprendre.
    J’ai lu, dans un hebdomadaire, il y quelques mois, un article relatif aux « classes moyennes » qui y classait…un facteur (qu’en pense Besancenot ?).
    Pour l’ouvrier c’est beaucoup plus clair : pour mieux préparer sa liquidation sociale, on l’a caricaturé en une espèce de beauf ‘ raciste, sexiste, alcoolique, pro-chasse, anti-écolo et j’en oublie et il a séant, disparu des médias. Sujet indigne d’intérêt sans doute.

  36. Gilles dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,

    Je te lis avec rédgularité et passion, bien que je sois opposé à tes idées. Je te lis parce que tu es un homme sincère et rebelle, loin de toux ceux qui prétendent gouverner depuis fort longtemps.
    Pourtant, mon idée est que tu commets des erreurs dogmatiques fondamentales, et que par conséquent, la révolution que tu appelle de tes voeux ne sera qu'une agitation de plus, voire dans le cas le plus extrême une vengeance sanglante qui n'aura d'autres effets que d'installer une nouvelle génération de profiteurs au pouvoir.
    L'erreur première est à mon avis celle-ci. La vie est un mouvement précaire fondamentalement. La vie est instable, et imprévisible.
    Donc, la recherche de toute forme de sécurité est une pure illusion, une faribole, un conte de fées pour immatures. Maintenant, pour survivre, il est exact que nos corps ont besoin d'une relative stabilité, d'un logement, d'eau etc etc
    Il faut donc se doter de mécanismes pouvant produire cette relative stabilité, mécanismes qui doivent eux mêmes être revus constamment pour produire leurs effets.
    Puus tu vendras de la sécurité, plus tu créeras de la peur. Les esprits qui te suivent seront désillusionnés, comme pour tout le reste, faute d'avoir établi des bases de raisonnement sain.
    Maintenant, n'oublie jamais ceci : pour des gens qui n'ont rien, il est infiniment facile de partager. Pour des gens qui ont tout, c'est infiniment plus difficile, quoi que possible. La cupidité, la convoitise sommeillent à part égales chez les riches et les pauvres. Chez ces derniers elle ne peut pas s'exprimer ouvertement, c'est la seule différence.
    Comme député tu jouis par exemple d'un système de retraite à faire pâlir un conducteur de TGV que tu t'es voté comme les autres, dont tu profites comme les autres, et que tu as bien entendu refusé de réformer comme les autres. Je ne te jette pas la pierre, et je ne porte aucun jugement moral.

  37. langly dit :

    Jean-Luc Mélenchon avez vous vu hier le JT de Monsieur Pujadas: L'Europe du populisme. Avec ce que l'on peut en retenir populisme = xénophobie et partie extrême droite. Un grand moment de n'importe quoi. Je m'arête sur ce JT car hier on a atteint des summums par exemple le traitement de Wikileaks...

    Tenez bon. Juste une chose, restez sur un discours d'idée et de solution politique pour le pays. Il y a tant de sujets encore à débattre par exemple Acta et l'avenir du web. Comment le PG envisage le web? L'augmentation de la pauvreté aussi, la fiscalité.... Beaucoup de sujet. Je pense que le sujet du populisme arrive à son terme.

  38. ninini 47 dit :

    Bravo jean luc! le moins qu'on puisse dire c est que tu n'es pas un fainéant et je te félicite pour la haute tenue de ton blog! Merci de nous tirer vers le haut! Par contre modère ton agressivité envers des catégories précises! Les choses peuvent être dites d'une autre façon qui ne te desservirait pas! Et puis fais une bonne campagne en allant sur le terrain un peu comme pour le référendum. Courage!

  39. Langlois dit :

    Bravo Monsieur Mélenchon pour cet exposé remarquable ! Il doit servir de socle rassembleur ! Le Front de gauche doit fédérer toutes les catégories sociales de notre pays en désignant notamment le précariat comme système à combattre en priorité.
    Il faut porter ces idées au-delà de ce blog, vers la plus grande audience possible.

  40. Pierre34 dit :

    @Gilles 87

    "Maintenant, n'oublie jamais ceci : pour des gens qui n'ont rien, il est infiniment facile de partager. Pour des gens qui ont tout, c'est infiniment plus difficile, quoi que possible. La cupidité, la convoitise sommeillent à part égales chez les riches et les pauvres. Chez ces derniers elle ne peut pas s'exprimer ouvertement, c'est la seule différence."

    Une tirade méprisante pour l'immense majorité de notre peuple. Il fallait oser tout de même !

    Vous instituez la précarité comme une fatalité et décrétez que la cupidité et la convoitise est une attitude également partagée par les riches et les pauvres. C'est proprement scandaleux.

    Nous ne devons pas raisonner en terme de riches et de pauvres qui sont des statuts trop vagues pour décrire notre réalité sociale d'aujourd'hui.
    Jean-Luc Mélenchon a raison de décrire ce précariat sociétal, celui qui touche l'ensemble des couches sociales à l'exception de cette oligarchie qui se gave sans vergogne. La lutte des classes est toujours d'actualité, mais la définition des classes a changé, nous devons en prendre acte et conforter notre volontépolitique de rendre la parole au peuple dans son ensemble.

  41. France Paul dit :

    Finalement, ce 30 novembre, France 2 et les 4 vérités ont bien reçu Jean-Luc Mélenchon. Et ce fut une bien belle façon de démarrer la journée, de partir travailler en se disant qu'un autre monde est possible! merci!

  42. AAA dit :

    Mr Mélenchon

    Merci encore une fois pour ce billet qui traite d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur.

    Je viens de regarder les 4 vérités - Bravo, bravo et encore bravo pour votre intervention - en quelques petites minutes vous avez dit encore une fois des choses très importantes, la misère en cette période de froid, Ségolène et le remue-méninges du PS (parti secondaire), la main mise des USA et la panique depuis hier face aux révélations du WikiLeaks.
    Je vous soutiens à 1000 % et voterai pour le candidat Front de Gauche en 2012. En attendant nous faisons notre petit travail de notre côté avec les réunions, ateliers et autres.....

  43. marc malesherbes dit :

    cauchemar

    cette nuit un drôle de cauchemar.
    j'ai cru que Ségolène Royale et N Sarkozy se représentaient aux prochaines élections présidentielles et que nous allions revivre leurs bouffonneries, la télé-évangéliste terrassant cette fois l'homme à la Rolex. Et qu'à peine élue, elle elle instituait une période de Carême de 5 ans, consacrée au "care" et à l'écologie.

  44. G2F dit :

    Pour répondre à l'éternel persiffleur du blog, il faut juste rappeler que la France n'est pas une somme de fiches de paye mais bien une République constituée de citoyens sans distinction d'âge, de sexe, de classe ou d'origine.
    Le système mutualiste anime en réalité l'un des fondements de notre conception du vivre ensemble à savoir la primauté à la responsabilité collective, irrémédiablement opposée à la conception anglo-saxonne de la responsabilisation individuelle.
    Ainsi, c'est sur une profonde divergence philosophique que la vague néolibérale innervée par l'école de Chicago est condamnée à se briser sur les falaises françaises.
    Plus près de la réalité des chiffres, un système mutualiste est bien entendu plus économique, avec des frais de gestion de moins de 4,5% pour la Sécu en France contre 10 à 13% en ce qui concerne le système privé américain. Un système si cher (15% du PIB aux Etats-Unis, contre moins de 11% en France) et si peu efficace (Système de santé aux USA classé en 2007 par l'OMS à la 37e place mondiale) que certains des dirigeants de grandes firmes (Ford et Général Motors notamment) avaient déclaré leur préférence pour un système d'assurance-maladie public car il leur en coûterait moins cher.
    A ceux qui ne seraient pas convaincus ou qui préfèrent peut-être se contenter de déclamer de grandes lois médicales sur la classe ouvrière toutes plus farfelues les unes que les autres, je les invite à lire cet article qui décrit précisément le petit paradis précaire vers lequel veulent nous emmener les néolibéraux.
    Par la largeur du prisme social qu'englobe le précariat, nous réactivons ainsi la Fraternité, qui n'est en aucun cas un mantra lénifiant de réconciliation chrétienne, mais le fait de faire de l'autre un frère de combat. Combat d'un peuple au sens large contre l'hyper-capitalisme. Alors combattons.

  45. fred dit :

    bonjour Mr Mélenchon

    j'ai vu votre intervention ce matin aux 4 vérités et je dois dire que comme d'habitude vous avez été très bon ceci dit je dois dire que le journalisme en général, et je vous suis a chaque fois que vous passez a la télé, est au raz des pâquerettes puisque qu'il ne parle que de la forme et vraiment très peu du fond il ne faudrait plus parler du PS laissons le imploser tranquillement et prenons sa place,donc ne plus y répondre et prendre les petites dix minutes de parler du fond,le programme,le monde en général et surtout le CAP avoir une direction les gens qui ne font encore partir de notre camp de savoir ou l'on va c'est important pour les "petites gens" comme moi aussi car les plus riches s'en moquent ils ne pensent qu'a leur compte en action du jour
    pensez y
    merci
    Qu'ils s'en aillent tous !

  46. 4 Août dit :

    Retraites...

    Bon, ça y est, le FRR (cagnotte de 36 milliards d'€) va rejoindre le Grand Casino.

    "Asset managers will have the chance to get billions of euros in mandates in the next few months for the €36bn Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR), the French reserve pension fund, after the French parliament last week passed a law to use its assets to pay off the debts of France’s welfare system."

    http://www.efinancialnews.com/story/2010-11-29/france-seizes-euro-36bn-of-pension-assets

  47. Descartes dit :

    @ddmm (#69)

    Merci de nous donner la sources officielle dont a été tiré cette statistique et pour quelle raisons les ouvriers ont plus de chance d’avoir ces maladies qu’un cadre. Je ne l’ai pas trouvé sur le site de l’Insee.

    Tu les trouveras sur le site de l'INED, et dans les rapports de l'ancienne DARES (je sais pas comment elle s'appelle maintenant, ça fait quelques années que je travaille plus ces questions). Pour répondre à ta question, il y a plusieurs raisons pour lesquelles un ouvrier a plus de chances d'avoir une maladie "chère" qu'un cadre. Il y a d'abord les modes de vie: une alimentation plus riche en graisses et sucres (l'obésité est plus fréquente en bas de l'échelle sociale qu'en haut), une consommation de tabac et d'alcool plus importante, des logements plus exigus, plus humides, plus froids, plus susceptibles de contenir des substances potentiellement dangereuses (peintures au plomb, amiante, etc.). Ensuite, il y a les conditions de travail: contact plus fréquent avec des substances chimiques corrosives, irritantes ou toxiques (acides, décapants, solvants, etc.), avec des poussières (métalliques, lithiques...). Toutes ces agressions génèrent des pathologies lourdes et coûteuses pour la sécurité sociale.

    Antoine (#68)

    Déjà, culturellement, les classes moyennes et supérieures recourent plus à la médecine (parce qu'elles connaissent mieux leurs droits, parce qu'elles se soucient plus de leur corps, et aussi pour des raisons économiques comme la capacité à payer la part non remboursée) ; mais en plus ces catégories vivent plus longtemps et vont donc demander plus de soins en fin de vie...

    En d'autres termes, tu soutiens que la sécurité sociale serait redistributive "à l'envers" (en d'autres termes, les ouvriers payeraient plus qu'ils ne reçoivent, alors que les classes moyennes reçoivent plus qu'ils ne payent). Mais alors, comment expliquer que ceux qui prétendent défendre l'ouvrier soutiennent un...

  48. Berdagué dit :

    Bonjour,
    Classes moyennes: concept sociologique pour enfumer,brouiller,ne pas faire partie du Prolétariat,se croire très proche de la classe possédante,à atteindre en imitation, identifications multiples,ne voyant pas,ou détournant le regard,se prosternant en esclave de la classe possédante des moyens de production et d'échanges et de toute la spéculation financière internationalisée de l'Argent/totémisé,érigé en Phallus,à adorer comme seule valeur'morale",et après 2008 la crise, cette spéculation qu'il faudrait,moraliser.controler,voire taxer et ainsi avoir "bonne conscience" pour fixer l'exploitation.Quelle escroquerie!
    C'est vrai que les revenus dits moyens payent plein pot,et surtout les exonérations gigantesques des milliardaires qui, par charité,créent des fondations très médiatisés,privées pour casser toute alternative en rupture de leur prédation quotidienne. A gerber tout ça.
    Le chamoine de Latran, lui qui le 8 Mai 2007, après les affres luxueuses du Fouquet's,s'est pavané sur le yatch de Bolloré, alors que nous étions en jour férié si difficilement reconnu, nous remémorant ce que représente le 8 Mai 1945.....ç parle.....ça parle.....et ces gesticulations à évoquer le résistant communiste fusillé, ainsi que ceux du bois de Boulogne,et tous les souvenirs à ne jamais oublier....mais qui est-il : un dangeureux cynique chef/guide qui décide de tout,qui nous fait le coup du "new-look" gouvernement révolutionnaire sic Lagarde,à laisser en bonne place statégique un Hortefeu de formation d'extrème-droite,et il y en a d'autres dans ce gouv.--ment,........c'est signifiant tout ça.
    Rappel : "le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi" du Préambule de 1946 à lire ou/et relire tous les art.
    Car le " travailler plus pour gagner...." fait référence à ce que tous les dictateurs/ maitres ont toujours proférer depuis des siècles : travailler....pour ne pas...

  49. marc malesherbes dit :

    compassion et politique

    @ Suticos 73
    vous écrivez:
    C'est précisément la réflexion qui me venait à l'esprit en participant aux récents cortèges de manifestants...
    Nous étions nombreux et c'était très bien, j'y voyais des représentants des dernières grandes industries, des derniers grands établissements publics, des salariés vivant et travaillant dans des structures où il y a encore une représentation syndicale et des élus du personnel, c'était très bien....mais il n'y avait pas les femmes de ménage qui nettoyaient les locaux de tous les autres. Il n'y avait pas non plus leurs enfants ou des anciens qui vivent au minimum vieillesse
    .

    Dans ma province, étaient également absents tous ceux issus des quartiers "difficiles". Tout cela illustre parfaitement ce que disait Marx sur le lumpen prolétariat. Difficile à mobiliser et facile à manœuvrer par le pouvoir. Mais notre vision politique a été tellement obscurcie par l'idéologie dominante, que nous n'osons plus le dire et le penser, au nom de la compassion nécessaire. Certes ce sont des "victimes", mais pour autant il ne faut pas ignorer leur comportement.

    nb: typique de cette approche compassionnelle Pierre34 qui écrit
    "Vous [...] décrétez que la cupidité et la convoitise est une attitude également partagée par les riches et les pauvres. C'est proprement scandaleux."
    Désolé, mais bien sûr que nous sommes tous cupides, c'est la raison même des partis politiques, "défendre nos intérêts". Pourquoi croyez-vous que les ouvriers se sont battus ? pour les congés payés, pour les salaires etc.. Certes il y a quelques "saints" dans toutes les couches sociales, même chez les riches, mais pas beaucoup.

  50. Pierre34 dit :

    @marc malesherbes 99

    Il serait temps que vous regardiez la définition du mot "cupide" ! qui s'applique parfaitement à notre oligarchie.

    Il est scandaleux, comme vous le faites, de définir comme cupides les travailleurs qui demandent simplement une juste répartition des richesses qu'ils produisent.

    Ceci n'est pas de la compassion, comme vous le dites de façon méprisante, c'est simplement une évidence sociale que je constate.
    Votre argumentation, si l'on peut dire, est encore une façon de renvoyer dos à dos les exploiteurs et les exploités, nier la nécessaire lutte des classes qui permette l'émancipation du peuple.

    Amis et camarades, ne nous laissons pas piégés par ce genre de démagogie !

    Faisons vivre le Front de Gauche


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