29nov 10
C ette note n’a pas de rapport avec l’actualité immédiate. J’y reviens sur un thème de mon discours de clôture au congrès du Mans. Il s’agit du précariat et du « peuple » comme acteurs de notre histoire actuelle. Non que je propose de découvrir la précarité.
Je veux montrer comment la généralisation de la précarité en affectant toutes les couches sociales du salariat oblige à installer un acteur politique nouveau : « le peuple », qui se substitue aux anciennes catégories sociales du discours traditionnel de la gauche tout en les incluant.
Il va de soi que la plaisante polémique que j’ai provoquée, en utilisant une interview de l’Express à propos du « populisme », appelait cette explication. On me concèdera que rien n’est plus difficile que de lancer un débat « théorique » dans notre pays. Pourtant les gens qui proposent des débats intéressants sont légion. Ils ont peu d’écoute, et moins encore de rebonds dans la sphère médiatique. Et donc, la sphère politique qui l’accompagne n’en a même pas conscience. Nous sommes quelques poignées à nous tenir au courant, à lire et à échanger sur la base de leurs travaux. Il y a cependant un moyen facile d’allumer la lumière quand on est sur la scène politique. C’est de donner quelque chose de saignant à la meute qui gémit d’excitation à l’idée qu’elle va pouvoir vous dévorer. Jetez un os et aussitôt la clameur des chiens qui se battent pour le déchirer remplit le silence d’avant. Ainsi du populisme si l’on veut faire parler du peuple. Le mot « populiste » lui-même n’a aucun intérêt. C’est son usage qui compte. Que lui fait-on désigner ?
Qu’est ce que le populisme ? On ne sait pas. Les définitions varient à l’infini. Cela montre bien que le mot fonctionne seulement dans une mission péjorative. Il doit flétrir ceux qu’il désigne. On affronte ce mépris facilement dans la polémique : il suffit de demander ce que le mot veut dire. Confusion assurée pour l’imprécateur. Pour ma part j’ai construit ma compréhension du sujet en lisant, il y a déjà quelques temps, Alexandre Dorna, son livre sur le thème et ses publications dans « Le Monde Diplomatique », à l’époque où le label refit surface pour décrire Poutine puis Chavez et ainsi de suite. Dorna parvient dans le meilleur des cas à une phénoménologie du populisme plutôt qu’à une définition par les contenus programmatiques. En réalité, à cette heure, l’accusation de populisme ne fait que révéler la peur ou la haine du peuple de celui qui profère la dénonciation. J’ai assumé, par bravade, le terme, après qu’Elise Karlin et Christophe Barbier m’aient suggéré dans une question pour une longue interview dans l’Express que je voulais « rendre ses lettres de noblesses au populisme de gauche » (sic).
Cela m’a paru être une formidable opportunité. Et ce fut le cas, même si j’ai du attendre près de quinze jours pour que le feu prenne. N’importe quelle personne sensée se serait arrêtée un instant pour mesurer que ce mot n’a aucune définition communément admise. Personne d’ailleurs ne s’est jamais donné le mal de le définir une seule fois en croyant m’en accabler. Qui a tenu compte du fait qu’il contient des contradictions disqualifiantes ? Le journal « Marianne » les a scrutées des dizaines de fois dans le détail ? Qui s’en est soucié ? Personne ! Mes amis et moi, si ! En convoquant « le peuple », autant que la « classe ouvrière et les employés » ou « les ingénieurs, les professeurs et les architectes » autres figures de référence de mes discours, mon intention est de parvenir à une nouvelle formulation de la latéralisation du champ politique.
Le but premier, la méthode de notre combat, est de rétablir la logique de discorde. De la contradiction. Le tableau actuel ne le permet pas ou bien seulement très mal. Pourtant nous avons besoin du débat clivant pour réveiller l’esprit civique et le confronter à des choix tranchés. Certes, les mots de « droite » et de « gauche » gardent toute leur pertinence. Mais les titulaires officiels de ces deux marqueurs ont volontairement brouillé les cartes et fait tomber les barrières. Pour ne vexer personne je vais chercher un exemple lointain. Je me souviens de cet ami, président du Sénat bolivien. Je lui confiais mon malaise : pourquoi n’utilisait-il jamais le mot « gauche ». Il me répondit : « mais je suis de gauche, évidemment ! Je sais très bien quelle est la différence ! J’ai payé cher pour ça dans le passé ! Mais ici la droite et la gauche ont été aussi cruelles et corrompues l’une que l’autre et les gens ne font plus la différence entre eux. Donc je dis que je suis d’en bas. » Cette confusion n’est pas partout, cela va de soi. Mais il est vain de se la cacher. Pour un nombre considérable de gens, il n’y a pas deux gauches, l’une idéale et rêvée qui serait magnifique et l’autre, décevante, réelle et actuelle. Pour beaucoup de gens, la gauche c’est le PS et tout le reste c’est l’extrême gauche. Et pour les mêmes une telle gauche c’est un problème car elle n’est pas crédible. Elle est même ressentie au pire comme hostile, au mieux comme un pis aller. « Ce sont tous les mêmes » dit-on de tous côtés. « Ils ne feraient pas mieux », dit-on des socialistes, en les comparant à la droite. Le vocabulaire courant reprend ce refrain qui souligne l’équivalence entre droite et gauche. La presse s’acharne à leur répéter cette vision du monde entre pareil et presque même : « la seule politique possible » fournit les couplets et « Sarkozy ou Strauss-Kahn » le refrain.
Ce n’est pas seulement du fait d’une prostitution des mots par la poignée de carriéristes de la politique et de la communication s'il en est ainsi. Certes ceux là ont inventé la transgression des frontières sémantiques comme une ruse de propagande. Ce fut la fameuse « triangulation » chère aux blairistes et leurs spin’doctors. Il y a une raison de fond à la confusion. C’est que dans l’attelage social que la gauche menait sous la direction du PS à l’issue des années quatre vingt, il s’est produit une rupture et une nouvelle organisation du champ des représentations. Les classes moyennes supérieures se sont identifiées aux valeurs du modèle libéral qui révolutionnait les rapports sociaux. Elles ont entrainé à leur suite l’étage immédiatement suivant. Ce ralliement a pris la forme d’une incorporation des normes de vie et de consommation, des valeurs et des signes de reconnaissance, bref de tous les marqueurs culturels d’une appartenance. L’histoire de la « moyennisation » promise à la société tout entière s’est achevée en réalité dans le ralliement fantasmatique des « moyens » aux puissants. Cette évolution a pu se croire autonome. Le vocabulaire en rend compte. On n’a jamais tant parlé du « décrochage des classes populaires ». On a mis en cause les retards de formation, leur inertie sociale et ainsi de suite. Jamais on n’a évoqué le décrochage, la fuite en avant, des classes moyennes supérieures ni celle de leur suite fascinée, les « moyens-moyens », dont la corruption s’est payée au prix fort social. Les stocks options n’ont pas été réservée aux seuls bénéficiaires de retraite chapeau ! Les élites payées pour leur aptitude à « produire de la valeur » ont trahi leur classe d’origine, leur usine, leur canton qui en vivait et même leur patrie, chaque fois au nom de la raison supérieure de « la contrainte extérieure », euphémisme contemporain de la capitulation sans condition.
Mais la pluie de bienfaits que les "moyens" ont cru gouter du fait de leur performance sociale se payait d’une destruction générale du lien social. Les premières victimes ont été évidemment ceux qui survivaient grâce à feu le « filet social ». La dislocation du « bloc social majoritaire » que les socialistes s’efforçaient d’accompagner est dans ce mouvement. Je ne suis pas surpris de voir dorénavant les chefs socialistes assumer un discours réduit à une doctrine compassionnelle, « le care », sorte d’invitation faite aux retraités nantis d’avoir à prendre en charge le soin de leur descendance engloutie dans la précarité. Mais, je vais trop vite dans mon exposé.
Parler de droite et de gauche, dans les conditions actuelles, ne suffit plus à latéraliser le champ politique dans l’esprit du grand nombre. Surtout après le référendum de 2005, davantage encore depuis que le gouvernement Sarkozy a compté jusqu'à 20% de membres issus du Parti Socialiste. Surtout depuis que le nombre des désorientés a grimpé jusqu'à trente pour cent de l’électorat, à moitié dilués dans l’abstention et à moitié évaporé dans le nuage d’électeurs volatils. Notre projet, s’il vise à devenir majoritaire, doit nommer son héros et son ennemi dans le vocabulaire qui correspond au ressenti du grand nombre. Quel est donc cet acteur de l’histoire qu’il faut nommer pour l’appeler au mouvement et lui faire prendre conscience de soi ? Pour nous, c’est « le peuple ». Je ne parle pas de ce « peuple de gauche » qu’invoquaient sans cesse autrefois les bonnes consciences social démocrates pour convoquer tout un chacun à l’obligation du « vote utile ». Il faut donc dire de qui il s’agit. Et surtout expliquer comment il peut se constituer en bloc majoritaire. Car le peuple, cette fois ci pas davantage que dans le passé n’est réductible à une catégorie sociologique ni a une somme de couches sociales décrites par de simples statistiques. Il n’existe qu’en devenant un acteur politique. L’acte par lequel il se constitue le définit.
Ce genre de réflexion n’est pas le propre de notre parti. Chacun la mène, chacun à sa manière. En général la méthode consiste à définir la base sociale puis à cerner quelles sont les idées ou les propositions qui peuvent l’unifier dans une dynamique commune. Penchée sur le gouffre de l’abstention cette réflexion depuis plusieurs années prend une tournure assez angoissée. Pour ma part j’y avais travaillé avant de quitter le Parti socialiste dans le cadre de l’association « Pour la république sociale » avec François Delapierre. Lui et moi buttions sur la définition du bloc sociologique majoritaire sur lequel appuyer un vrai projet de gauche. Voici pourquoi. Nous savions bien qu’une pure définition statistique ne voudrait rien dire. Le salariat est la classe hyperdominante de notre société. C’est un fait nouveau dans l’histoire longue, mais c’est un fait. 90 % de la population active est de condition salariale, active ou au chômage. L’unification des lieux de vie et les mécanismes d’interdépendance que cela suppose est également un fait nouveau, et il est de toute façon extraordinairement structurant des mentalités collectives. 85 % de la population française vit en ville ou en milieu urbain. Dans un livre que j’ai écrit au début des années quatre vingt dix, « A la conquête du Chaos », j’avais pointé que ces faits fondaient une base de masse disponible pour le projet socialiste. C’est juste. Et c’est faux.
Car c’est une chose d’appartenir à une catégorie sociale, et une autre de s’y identifier. Le mécanisme par lequel se fait cette identification est tout à fait essentiel. Le mot « mécanisme » désigne ici l’ensemble des conditions concrètes dans lesquelles se construit une conscience politique. Cela inclut au premier chef les mots mis en circulation et surtout ceux choisis pour parler de soi. Certes la situation objective de la population lui enjoint de penser un intérêt général. Et sans doute le peut-elle plus facilement, du fait de sa situation matérielle, qu’à l’époque où les prolétaires formaient un archipel dans l’océan de la paysannerie et des boutiquiers. Mais ce n’est pas cela qui se passe. Une catégorie sociale peut exister sans conscience de soi. Elle ne s’institue sur la scène qu’à partir de ses mots et projets communs.
Dans l’antiquité romaine, le peuple c’était la plèbe. Celle qui s’opposa dans la Rome antique aux patriciens. Elle se constitua en force politique en se retirant sur le mont Aventin à Rome organisant ainsi la première grève populaire de l’histoire. L’expression « se retirer sur son Aventin » vient de là. Puis, se fut la « sans culotterie » urbaine et les petits paysans de la grande révolution rassemblés par la lutte contre les féodaux d’ancien régime autour du projet d’instituer la liberté. A la suite, le peuple, dans le discours de gauche c’était les prolétaires et souvent aussi, suivant les auteurs, les petits paysans et les petites gens de la ville. Puis dans les années qui ont entouré les « trente glorieuses », le peuple, dans les discours et les programme électoraux ce sont les ouvriers et les classes moyennes urbaines. Le programme commun se proposait d’unifier ces populations différentes. Elles avaient au moins en commun d’être fortement structurées autour de statuts sociaux et culturels clairement définis. Le programme commun unifiait en proposant une ligne d’horizon politique mêlant conquêtes sociales et conquêtes faisant symbole comme l’abolition de la peine de mort. C’est ce projet commun qui unifiait. Ce n’était pas seulement la collection des changements qui faisait le sens du programme commun mais le destin commun promis. Le peuple dans ce cas, c’était l’ensemble des gens censé avoir un intérêt à faire appliquer ce programme et assumer ce destin. Je résume, bien sur. Mon propos est juste de montrer comment on se représentait la notion de "peuple" à ce moment là.
Mais une autre idée travaillait le système des représentations sociales. J’ai déjà évoqué le moment ou contre l’idée d’une hégémonie sociale des prolétaires dans le peuple se formulaient l’idée que la société se « moyennisait ». La « moyennisation » de la société, c’était l’idée qu’émergeait un grand bloc social central dans la société. C’était l’objet de toutes les discussions et théorisations. Giscard d’Estaing d’un côté, les socialistes de l’autre, vont se disputer et capter cette représentation culturelle et symbolique de l’évolution dans la vision que la société avait d’elle-même. C’est au nom de la « moyennisation » promise que les deux vont prendre le pas sur les partis qui incarnaient l’ancienne représentation des classes sociales. Le PS « moyennisé » prend l’avantage progressivement sur le PCF identifié à la classe ouvrière stricto sensu. Et l’UDF de Giscard supplante le RPR, identifié aux anciennes catégories intermédiaires : paysans, boutiquiers et agents de maitrise.
La « moyennisation » a été une construction très largement idéologique. Mais elle correspondait aussi au ressenti d’un mieux social dans la chaine des générations. Tout un appareil symbolique et une mise en scène culturelle l’a accompagné. Elle reposait néanmoins sur une base objective. L’extension du salariat à toutes les professions, l’urbanisation massive de la population et l’élévation des qualifications requises par la production étaient bien des réalités. Pour faire simple. Revenant en souvenir à cette époque, je me souviens des gens que le PS attirait alors en masse dans la nouvelle classe cultivée des villes. Ceux là créaient des associations, avaient un avis sur tout et venaient en masse aux réunions des comités de quartiers alors fort à la mode. Quoiqu’il en soit le thème de la moyennisation permit à ceux qui s’en sont saisi d’en vendre une déclinaison politique. Puisque la société était menée par son groupe central, il lui fallait ou un parti de même nature ou une coalition qui lui ressemble. Déjà il fut beaucoup question de se passer de l’alliance avec les communistes et de chercher à s’allier avec le centre. C'est-à-dire de se passer de la satisfaction des revendications ouvrières pour construire le projet de la nouvelle société qui se dessinait à partir de l’hégémonie du « bloc central moyen ».
Bien sur, la situation et le discours empruntaient, comme toujours, à la période antérieure ses symboles, ses drapeaux, ses catégories mentales et ainsi de suite. Et elle en habillait de mots la situation nouvelle. Je me souviens du rôle que jouait des mots d’ordre comme celui de « l’autogestion ». Tout le monde comprenait cela comme un partage du pouvoir entre producteurs au détriment de la monarchie patronale. D’autant que celle-ci était à l’époque encore lourdement marquée par le paternalisme. Dans cette ambiance les exigences libertaires de mai 68 entraient parfaitement en résonance avec la protestation sociale. Le mot d’ordre d’autogestion était cependant investi de façon bien différente suivant la place de chacun dans l’entreprise. Celui d’en bas l’entendait à l’ancienne, comme une libération collective. Celui d’en haut l’entendait comme un partage du pouvoir de la décision technique avec le patron, sur la base de la compétence professionnelle. J’évoque ce modeste épisode pour montrer comment un mot d’ordre peut être transversal au point d’être fédérateur politiquement en dépit de l’hétérogénéité du bloc social dans lequel il fait écho. Ici, l’ambigüité de toute cette imagerie c’est qu’elle se vivait aussi comme de la cogestion dans la bonne tradition social démocrate. Et qu'elle n’était pas du tout inclusive pour la classe ouvrière en tant que telle, effacée du tableau des futurs désirables, alors même que celle-ci restait la classe la plus nombreuse. Cet exemple permet d’illustrer l’idée que le glissement des gros bataillons de votes de gauche du PC vers le PS et sa dynamique conquérante sur les nouveaux arrivants de la société se lit comme l’extension d’une représentation culturelle se substituant à une autre. Comme la population des campagnes s’était autrefois rêvée urbaine et ouvrière, la population ouvrière urbaine se rêva classe moyenne de centre ville puis urbaine. Là encore je résume au prix d’une certaine caricature mais je veux souligner le rôle des représentations collectives comme sous bassement de l’action politique et moyen par lequel ceux qui entrent en action se définissent socialement eux-mêmes.
Dans la période récente, au cours des vingt dernières années, tous les penseurs du PS, ne riez pas il y en avait pas mal, se sont concentrés sur la dispersion sociale résultant de la « modernisation » et de « l’essor des nouvelles technologies ». Ils théorisèrent une « individualisation » volontaire et désirée des rapports sociaux. La moyennisation s’est alors doublée d’un adjectif qui en dégageait le sens : « l’individualisation ». L’hégémonie du message publicitaire, producteur de norme comportementale, semblait accompagner un mouvement qu’en réalité il produisait. Période héroïque du vocabulaire égotique : le « sur mesure » et « l’individu » devinrent la norme de toute chose en tout domaine. Derrière les faits qui montraient en effet une atomisation croissante des rapports sociaux de production, les théoriciens socialistes ne voulaient voir que la satisfaction d’une irrésistible pulsion individualiste. Pour eux elle rejoignait à point nommée, l’évolution des rapports de production du futur faits de « télé travail » et de production du « soft » tandis que le « hard » irait se faire produire chez les sous développés. Dans l’ordre politique, le contrat devint l’idéal de la relation sociale plein de la vertu du gré à gré. La loi devenait la contrainte archaïque par son égalitarisme et sa tendance à tout niveler.
Ils n’ont pas vu venir la précarité comme mode transversal de réorganisation des rapports sociaux et humains dans le nouvel âge du capitalisme. Ils ont cru qu’elle ne les concernait pas. Ils ont cru que c’était le nom de l’entre-deux provisoire d’une société enfin libérée de la monotonie du « bol de fer ». A présent, les enquêtes d’opinion montrent une jeunesse qui aspire d’abord à travailler dans la fonction publique. Ceux là demandent de la durée, de la stabilité et du sens. Le contraire de la génération de gogos que forment leurs parents dépités.
Bref, tant que le haut du panier passait d’un poste à l’autre sans période de chômage durable, tout le discours de la moyennisation individualiste resta en place. Le chômage de masse fut largement interprété comme une conséquence douloureuse chez les gens d’en bas de l’inadaptation de leurs formations professionnelles aux évolutions et Bla Bla. Puis les penseurs ont bien dû observer « la coupure entre classe moyenne et classe populaire ». Ce fut le refrain des années 90 et 2000. Evidemment les classes populaires ainsi désignées furent accablées de toutes les tares. Le référendum de 2005 fut un sommet de stigmatisation. Ceux qui avaient des illusions sur le futur radieux du système regardèrent de très, très, haut ceux qui n’en avaient plus aucune, compte tenu de leur quotidien. Si l’on veut avoir une idée du mépris qui accabla le peuple il faut lire les discours du conseil national des socialistes qui suivi la déroute des oui-ouistes. Ou n’importe lequel des éditoriaux de la presse des belles personnes. La racine de la coupure ne fut pas davantage comprise que par le passé. Pour les grands esprits, il s’agissait d’une crise de l’adaptation de la société à l’accélération de l’histoire. Rien de moins, mais rien de plus.
Dans cette vision il n’y a pas de lutte de classes. C’est une vieillerie idéologique sans aucune réalité spontanée. Et l’hyper accumulation de la richesse, comme tous les excès du capitalisme, est un dérèglement. Il se résout dans la « régulation », « la concertation », « le dialogue ». Bien sur, « le contrat » est le maitre mot de cette régulation par les bonnes intentions. Comme s’il s’agissait d’un malentendu que la raison suffirait à faire reculer. Les journaux supprimaient la rubrique sociale au profit de la rubrique « économie » ou « argent » et tout ce qui faisait lutte s’engloutissait dans la rubrique des « problèmes de société ». Cette « régulation concertée » est proposé comme issue aux problèmes de notre temps et comme idéal social. Dans cette vision, le précariat est une maladie regrettable lamentable qui affecte les jeunes et les « famille monoparentales ». Pour ceux-là, la réalité de masse du précariat, sa production et les conséquences de son extension à tous les compartiments de la société n’en font pas un sujet de l’histoire mais un objet de commentaires. Dans le meilleur des cas…
Le précariat n’est pas la marge du système social actuel. Il en est le cœur. Le moteur de la dynamique sociale du présent ce n’est plus l’espoir d’une montée de tous vers la classe moyenne mais la peur de chacun de se voir absorber par le précariat. Le précariat n'est pas un sadisme spécial des possédants : c’est un mode d’exploitation correspondant à la période des taux de profit à deux chiffres. Faire de la politique à gauche comme si on parlait à une armée de travailleurs sous statuts qui pensent à l’amélioration de leur fin de mois et à une cohorte de cadres supérieurs s’éclatant au boulot est une vue de l’esprit sans contact avec le réel. Surtout cela fait passer à côté d’un fait essentiel : du fait de la prise de conscience de l’extension du précariat peu ou prou dans la vie de chacun, l’une et l'autre de ces deux catégories ont en commun une même détestation des injonctions de leur temps qui fonctionnaient hier comme le moteur de la promotion attendue : fais plus vite, davantage, et prouve ta débrouillardise !
Le précariat est un mot de sociologue construit avec les mots précarité et prolétariat. Il nomme la catégorie sociale des gens qui subissent la précarité comme un destin social durable et non comme un « entre deux » provisoire. La précarité est un rapport social global. Elle ne concerne pas que le type de contrat de travail mais tous les aspects de la vie qui pour finir en dépendent : logement, accès au ressources essentielles comme l’eau et l’énergie, et ainsi de suite. Le précariat s’étend dans la société mais également dans la vie de ceux qui le subissent en précarisant petit à petit tous les aspects de leur vie personnelle et même intime… Ce n’est vraiment pas un hasard si madame Parisot a pu dire : « l’amour est provisoire, le travail peut bien l’être aussi». Le précariat est une catégorie transversale. Il relie et parfois dissout en son sein toutes les catégories du salariat. Il implique aussi bien les ouvriers que les cadres supérieurs. Il fédère par les caractéristiques de mode de vie qu’il confère. La précarité n’est certainement pas un fait nouveau. Elle mine la société depuis des comptes d’années. Ce qui importe dorénavant c’est d’accepter de penser comme un fait politique ce qu’elle produit dans le rapport de force entre l’ordre établi et la volonté de le renverser. Non seulement du point de vue des obstacles que la peur du lendemain soulève mais en point d’appui pour entrainer ceux qu’elle dévore dans le projet de la révolution citoyenne.
On peut mettre des chiffres de population en face de cette réalité sociale. Huit millions de personne vivant en dessous du seuil de pauvreté y figurent à coup sur. Et parmi elles quatre millions de travailleurs. Soient 13,4 % de la population active du pays. Il est important cependant de ne pas confondre précarité et grande pauvreté même si la précarité l’inclut. 23 % des emplois sont précaires, toutes catégories confondues de contrats : CDD, intérim, contrats aidés etc. Il y a ainsi 2,1 millions de salariés en CDD. Un nombre en hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. Il y a 550 000 intérimaires : encore une hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. La moitié des salariés de moins de 25 ans ont un emploi précaire. Et, à chaque fois, il faudrait préciser qu’il s’agit d’une écrasante majorité de femmes. On peut l’observer clairement dans la fonction publique. Il faut dire que c’est une ramée de précaires qui croupit là dans l’insécurité sociale. Il y a 842 000 non titulaires dans la fonction publique sur 5,3 millions de personnels publics. Cela signifie qu’il y a 16 % de précaires dans l’ancien royaume du bol de fer ! Dans l’Education nationale il y a 47 000 non titulaires. Dans ce nombre, il faut distinguer 70 % de femmes. Et comme si ce n’était pas assez on y trouve 44 % de temps partiel, d'où des salaires très faibles. Ici commence un autre océan de précarité. Celui qui résulte du temps partiel imposé. Il y a 1,4 millions de salariés à temps partiel contraint. Dont évidemment 80 % de femmes ! En hausse de 27 % depuis 2003. Dès lors 40 % des salariés à temps partiel vivent sous le seuil de pauvreté ! La pauvreté atteint 20 % des jeunes de moins de 25 ans, c'est-à-dire près d'un million de personnes ! Précaires, pauvres, jeunes et femmes, quatre mots qui se font écho dans la réalité quotidienne et qui la structurent en profondeur.
La seule stabilité sociale des précaires est leur situation instable autrefois qualifiée d’atypique et qui est la règle à présent. Il faut de huit à onze ans à un jeune pour acquérir un contrat a durée indéterminée (CDI) ! Le précariat est une réalité qui déborde évidemment très largement les cadres de la seule masse des personnes directement concernées. Elle implique aussi les familles, les descendants cela va de soi car les enfants sont en première ligne pour subir les conséquences des carences que le précariat implique. Mais aussi les ascendants, bien obligés de s’impliquer. Elle touche aussi ceux qui en ont peur comme d’un futur immédiat redouté. Elle affecte aussi bien l’ouvrier très qualifié que le smicard. Mais aussi le cadre supérieur au chômage, contraint de devenir un « auto entrepreneur » parfois même par l’entreprise qui l’a licencié ou par celle qui emploie son travail.
La précarité est le mode dominant sous lequel se fait l’accès aux biens et services élémentaires. Elle contamine tous les compartiments de la vie quotidienne. Ainsi du logement. Il y a dorénavant 10 millions de mal logés dans notre pays. Parmi eux 100 000 personnes sans domiciles fixes. Cent quarante mille personnes vivent en camping ou en habitat de fortune. Cinquante mille personnes vivent à l'hôtel. Et la menace frappe largement. Il y a deux cent vingt mille personnes en instance d'expulsion suite à une décision de justice. Ces expulsions vont croissantes en nombre, de près du tiers depuis 2002. A quoi s’ajoutent plus d’un million trois cent mille demandes de logement social, en attente interminable et en hausse d’un quart depuis 2002 ! Je pourrai allonger la liste des catégories de précarisation. Santé, accès à l’énergie énergie, tout est touché. Il y a 8,5 millions de personnes en situation de précarité énergétique. 1,5 millions de logements sans chauffage. L’augmentation du chiffre des coupures d'énergies exprime une nouvelle extension du champ de la précarité. Trente fois supérieure en deux ans ! Pour le Gaz on est passé de 10 000 coupures il y a deux ans à 300 000 en 2010. Pour l’électricité il s’agit de 200 000 coupures par an selon la CGT. 37% des gens coupés seraient des travailleurs pauvres, 15% des familles avec enfant. Et l’eau ! L’eau aussi ! Eau : 130 000 coupures par an. Voyons la santé. Il y a cinq millions d'habitants sans complémentaire santé. Par conséquent 15 % des Français disent avoir déjà renoncé à se faire soigner. J’arrête là une énumération que je prolongerai au fil de mes interventions des prochains mois.
L’émergence du précariat fait davantage qu'obliger à redéfinir le « peuple ». En réalité elle exige le retour de ce concept pour décrire l’acteur historique de notre projet politique. Celui-ci ne peut plus être décrit ni sollicité sous la forme d’une alliance de catégories sociales homogènes comme l’était l’ancienne « alliance des couches moyennes et des couches populaires » dans les rengaines social-démocrate, ou le « front de classes » des années soixante dix au PS. Pour autant on ne peut faire de l’explosion de ces anciennes catégories le prétexte d’une relégation dans l’anomie de toute cette partie de la population que l’on inviterait à se penser comme un intervalle provisoire qu’elle n’est pas. Nommer le peuple c’est déjà faire exister politiquement tous ceux qui le composent dans une catégorie qui les intègre en tant qu’acteur politique positif direct.
Le peuple ne concerne donc pas seulement ceux que l’on nommait jusque là « les inclus ». Il ne « tend pas la main » aux exclus dans le cadre du «care». Le peuple est la catégorie politique qui se constitue dans la lutte contre la précarisation de toute la société. Le mot désigne donc tous ceux qui ont intérêt à la victoire de cette lutte, les travailleurs sous statuts, les cadres à temps pleins comme les intermittents. Il y a un ennemi du peuple qui doit être abattu politiquement : l’oligarchie. L’oligarchie est l’ensemble de ceux qui profitent du système et font de sa défense une fin en soi. Il s’agit des possédants du CAC 40 et de leur « suite dorée », les médiacrates, trader, yuppies, publicitaires, eurocrates et ainsi de suite dont la caractéristique est le parasitisme et l’inutilité sociale. L’oligarchie règne par la peur du lendemain qu’elle injecte dans le peuple en répandant l’impuissance à maitriser sa vie. Le peuple se constitue dans et par l’opposition aux oligarques. Résister c’est déjà vaincre l’idée que le précariat est une fatalité ou que chacun est personnellement responsable de sa détresse. C’est la politique qui fait le peuple. Comme l’Aventin institua la plèbe ou la prise de la bastille la sans culotterie, la grève la classe ouvrière. Désigner l’ennemi avec des mots qui réorganisent le champ politique dénoue et renoue les sentiments d’appartenance ou d’indifférence politique antérieurs, voila le but de notre propagande et des polémiques à déclencher pour faire réfléchir.
La notion de précarité peut être étendue dans tous les domaines pour être bien combattue. J’ai évoqué de nombreux aspects de la vie quotidienne que la précarité contamine. Mais il faut voir toute la dimension de cette contamination. La précarité n’atteint pas seulement les conditions de la vie du travail mais le contenu de la vie et du travail. Dans la production, quand elle atteint par exemple la constitution des équipes de travail, sans cesse changeante. Quand elle mine les projets industriels, sans cesse remis en cause, reformulés, repris et abandonnés du fait de la précarité des décisions de l’actionnaire, des changements de propriétaires. Je ne cite là que quelques exemples, bien sur. Dans la vie mentale, quand sont enjointes des modes aussi harcelantes que celle de l’éternelle jeunesse précarisant toute idée du bonheur durable. Ou bien celle de l’ouverture et de la transparence qui interdisent toute maturation et construction intime. Toutes ces injonctions sont des arborescences, inavouées comme telles, des principes auto-organisateurs du capitalisme de notre temps : flexibilité, accessibilité permanente, instantanéité.
J’ai assez retenu mon lecteur. Je n’entre donc pas dans une description plus longue à propos du lien fondamental entre lutte contre la précarité et accomplissement humain. Je rappelle seulement que la lutte contre la précarité commence la société humaine elle-même. La lutte contre la précarité de la cueillette fait inventer l’agriculture, la lutte contre la précarité de la chasse fait découvrir l’élevage. Et ainsi de suite jusque dans l’ordre intime. Jusqu'à la lutte contre la précarité des règles de vie et de la condition humaine qui fait inventer les dieux et leurs commandements. Sans oublier la précarité insupportable que répandirent les crises et les destructions à répétition du premier âge du capitalisme industriel. D’où naquirent les doctrines socialistes qui, en proposant des clefs de compréhension, permettaient de nommer, de comprendre et donc d’affronter.
@ - 141- gabreau
"et moi je n'emplois pas de pseudos pour faire des commentaires".
Quel courage...
Mais après tout avez-vous des preuves de ça ? Avez-vous mis votre carte d'identité en pièce jointe ? "Gabreau" est peut-être également un pseudo...
Savez-vous d'autre part qu'on n'a pas forcément envie d'être tracé sur Google pour les 10 années à venir, de se faire gauler par son patron parce-qu'il aura lu un commentaire qui ne lui plairaît pas, de faciliter le travail de listing des R.G., etc... ?
Bonne nouvelle camarades nous entrons dans le monde de demain.
La preuve par un mensuel postcapitaliste qui porte un certain "Regards" en posant la bonne question: Avons-nous besoin des riches?. Tout un programme!
http://clementineautain.fr/wp-content/uploads/2010/11/une-regards-4.bmp
@cassius, oui effectivement, j'ai la même interrogation : est-ce que Montebourg ne devrait pas rallier directement J jLM; dans la mesure où ce dernier défend ces idées depuis des années sans être entendu, voire sans être dénigré, et d'un seul coup, voilà Montebourg qui s'approprie ce capital intellectuel comme étant nouveau, comme étant le sien et bénéficie d'une audience médiatique respectueuse comme on en rêverait pour Jean-Luc Mélenchon et ses idées.*Comme les idées se propagent plus qu'elles n'appartiennent à qui que ce soit, il faudrait maintenant interpeller Montebourg sur sa position politique réelle face au FdG dont il se sentirait brutalement solidaire ? Peut il coopérer sincèrement, permettre à nos idées de prendre corps ? s'agit il d'une récupération politique pour casser la crédibilité du PG et finalement le marginaliser ? Il serait intéressant de ne pas vouer Montebourg aux gémonies sans savoir vraiment ce qu'il en est. Après tout, c'est aussi le but de Jean-Luc Mélenchon, socialiste : pousser le ps à gauche. MOntebourg en est peut être la première vague. En tout cas j'ai l'impression qu'il pioche directement dans le fonds politique du PG (sémantique et le reste). Qu'en pensent nos militants ? Pitié, soyez nuancés et sincères dans vos réactions....;et vigilants bien sûr.
Jean-Luc Mélenchon sur RMC
http://podcast.rmc.fr/channel38/20101201_invitebourdin_0.mp3
@Emmanuel l'echassier (#134)
@Obelix (#138)
Voir un ingénieur et un ouvrier manuel comme faisant partie d'un même peuple, préoccupés qu'ils sont de refuser la précarité, et la cause de leur malheur sera toute désignée: le capitalisme accumulateur
C'est lorsqu'on lit des choses comme ça qu'on se dit qu'il faudrait demander l'avis de Marx avant toute chose. Cette idée de l'ingénieur et "l'ouvrier manuel" (les "ouvriers intellectuels" seraient-ils exclus ?) refusant ensemble "la précarité" et trouvant une source commune à leurs "malheurs" nous ramène aux visions irénistes du socialisme idéaliste. L'immense apport du matérialisme a été justement d'avoir déchiré ces visions larmoyantes en démontrant que les gens se battent en fonction de leurs intérêts (individuels ou de classe). "L'ouvrier manuel" et l'ingénieur ne se battront ensemble que s'ils y ont un intérêt commun.
Or, on a du mal à voir où se trouve cet intérêt: les ouvriers ont un intérêt à combattre la précarité des ouvriers. Mais quel est leur intérêt à défendre la stabilité de l'emploi de leurs cadres ? Et réciproquement: si la précarité ouvrière permet à l'entreprise de faire plus de profit (et donc de mieux payer ses cadres, car le capital a toujours eu l'intelligence de partager avec les classes moyennes...), pourquoi les ingénieurs se battraient-ils contre la précarité ouvrière ? Pour la beauté du geste ?
Il n'y a rien à faire: les classes moyennes veulent vivre bourgeoisement mais avoir la justification morale des prolétaires. De ce point de vue, l'image utilisée par Mélenchon de la plèbe retirée sur l'Aventin est assez révélatrice. Parce que la plèbe d'aujourd'hui, ce ne sont pas les ouvriers, mais les classes moyennes. Dans la Rome ancienne, pour faire le boulot, il y avait les esclaves. La plèbe était cette couche pas assez privilégiée pour être patricienne, mais suffisamment pour éviter les travaux pénibles. Ça...
@ 155 jorie @cassius
oui effectivement, j'ai la même interrogation : est-ce que Montebourg ne devrait pas rallier directement J jLM
Pourquoi rallier Jean-Luc Mélenchon et pas rejoindre le Parti de Gauche ? Ca serait plus clair, on a souvent l'impression sur ce blog que sans Jean-Luc Mélenchon le Parti de Gauche n'aurait plus qu'à se dissoudre !
Par delà ce problème (qui n'est pas anecdotique), il me semble que la question est plus large et rejoint la problématique de la création du PG qui se proposait à l'époque de fédérer tous les courants de la gauche avant que de créer un Die Linke à la française. Donc, avant de réver à Montebourg ou Hamon, pourquoi Christian Piquet, Clémentine Autain, le Mpep, la FASE,... ne se fondraient-il pas dans le PG ?
Et ça rejoint peut être la première question ? S'agit-il de créer un grand PG rassembleur de tous ces courants divers ? Ou s'agit-il de rallier Jean-Luc Mélenchon ? Est-ce pour cette raison que tous ces groupes et toutes ces personnalités restent en dehors du PG ?
Je reposte à qui de droit une remarque qui me sont faites par beaucoup de personnes de mon entourage, de ma sensibilité politique (qui est la même que celle de Jean-Luc Mélenchon), de gens qui ne sont pas loin de nous rejoindre, mais aussi de personnes qui ne te connaissent pas bien.
Cette remarque me semble importante, vu les échéances électorales qui s'avancent.
Ces personnes me disent que Jean-Luc Mélenchon a de très bonnes idées, ils apprécient un homme politique qui ose dire la vérité au peuple, mais aussi ils ajoutent souvent que son message est brouillé par le ton qu'il emploie dans ses prises de parole.
Le message passerait tout autant et même aurait un impact plus fort avec un ton plus calme, image d'un homme sûr de lui, qui n'a pas besoin de hausser le ton pour dire ce qu'il pense.
J'ai été, comme de nombreux camarades transporté par ton discours de fin de congrès du PG, mais ton auditoire était un public de convaincus. Pour progresser dans l'opinion, il va falloir peut-être évoluer dans ta posture lors de tes interventions publiques.
Jean-Luc, je pense que tu aurais tout à gagner en donnant une image plus calme et sereine, tout en conservant cette force dans tes opinions et ton raisonnement qui est lumineux.
Il est bien difficile de dire ce que l'on va faire si on est élu, quand tant de choses peuvent changer d'ici là, qu'il faut faire une plate-forme commune avec le PCF...
Toujours est-il que pour l'instant, pas de prise de position sur l'euro, et une orientation "faire payer les banques" (pas plus de précisions, mais implicitement pas de nationalisation).
Le point le plus précis a concerné le traité de Lisbonne (que JL Mélenchon refuse). Il a indiqué le premier point de "sortie": la mise en concurrence des services publics avec le privé, et la tenue, en cas très probable de refus, de la tenue d'un référendum.
J'ai trouvé cette position un peu dangereuse: car cela prendra du temps, surtout si il procède "sujet par sujet". il me semble que les grands changements doivent être pris rapidement après les élections (voir 1981).
Autrement dit, JL Mélenchon se prépare-t-il à ne rien faire...(on se rappelle comment L Jospin a tourné casaque sur l'Europe, à peine élu)
@Kalamar31,
Il faut écouter le discours de Jean-Luc Mélenchon à la clôture du parti de gauche au Mans. Il a parlé pendant près d'une heure et demi sans hausser le ton, il a pu développer ses idées et dire clairement ce qu'il avait à dire mais quand il se retrouve dans une émission de TV ou à la radio soit avec un journaliste politique soit avec d'autres invités, on lui coupe sans arrêt la parole et on essaie, en lui posant une foule de questions sans intérêt ou en répondant à sa place, de le museler, de l'empêcher d'expliquer sa politique, son programme, les propositions du parti de gauche, les propositions du front de gauche. S'il ne hausse pas le ton et s'il ne force pas ses interlocuteurs à recentrer le débat sur l'essenciel c'est à dire sur la politique qu'il préconise, il ne placera pratiquement aucune idée, ne donnera aucune explication pendant le temps qui lui est imparti et il a tout à fait raison de s'imposer.
Mr Mélenchon j'ai une question à vous poser -
Je suis sympathisante Front de Gauche - Ce qui ne me donne droit à aucune carte -
Je voudrais bien prendre une carte à chaque parti : PG, PCF, GU, (NPA j'espère bientôt) mais cela me couterait trop financièrement.
A quand une carte pour nous les sympathisants ? cela ferait de l'argent pour travailler ensemble, ce n'est pas négligeable -
Et puis nous aurions un drapeau commun dans les manifestations, ce qui serait bien aussi car les gens questionnent très souvent "où trouver le front de gauche", je vous assure que beaucoup sont perdus -
J'espère avoir une réponse du Fde G très prochainement -
Merci à tous le F de G pour tout le travail qui se met en place -
Une autre lecture de la précarité, en jetant un coup d'oeil à l'origine latine: "precarius, obtenu par prière".
Cela éclaire en direction d'une idée de croyance, de soumission par impuissance..
Une des origines de cet état qui s'installe insidieusement est dans la raréfaction évidente des ressources fossiles mais que l'on masque par des croyances dans la toute puissance de la science, des techniques, enrobée de mensonges mielleux politiques, le miel issu de la finance ilimitée.
Remplacer la pseudo transparence félonne par des actions de transition réelles, discrêtes comme le pollen transporté par chaque insecte pollinisateur, serait une bonne initiative. Ainsi les habitants pourraient initier la transition des villes, soutenus par des projets politiques intelligents.
Rester modestes dans ses actions ne signifie pas effet nul à plus grande échelle. Lorsque l'électricité manque (grand froid), la dépendance vitale est claire.
Faudrait-il donc toujours manquer, être privé de pour se rendre compte que d'autres choix sont possibles?
137
@clarke (#137)
Le rouleau compresseur avance : précariat pour tous, y compris les fonctionnaires. La "sacro-sainte mobilité" installée par les néo-libéraux fait partie intégrante du problème : un fonctionnaire se verra proposer un poste ailleurs (y compris vers le privé), qu'il pourra refuser une fois, deux fois; la troisième fois, il sera licencié. (...) Voir le décret n° 2010-1402, paru il y a quelques jours, rattaché à la LMPP
Faudrait arrêter le terrorisme intellectuel. Va voir le décret que tu cites, et tu constateras qu'il ne dit pas ce que tu lui fais dire. En cas de suppression de son emploi, le fonctionnaire se verra mettre en situation de "réorientation professionnelle". Cette situation prend fin soit par la nomination sur un nouveau poste, soit, en cas de refus de trois offres d'emplois publics (art 44 quater de la loi du 11 janvier 1984 modifiée, ton "y compris vers le privé" est un fantasme) qui de plus doivent correspondre "à son grade et à son projet personnalisé d'évolution professionnelle, et tenant compte de sa situation de famille et de son lieu de résidence habituel". Dans ce dernier cas, il n'y a pas de licenciement, mais une mise en disponibilité d'office sans limite de temps. Le fonctionnaire en disponibilité peut à tout moment demander sa réintégration. Dans ce cas, il se voit proposer les trois premiers postes qui se libèrent dans son corps et grade. S'il les refuse tous les trois, et seulement dans ce cas, il peut être licencié.
Voilà pour les faits. Franchement, je ne vois pas en quoi ce dispositif est déraisonnable. Le statut du fonctionnaire est fait pour protéger la fonction publique des pressions politiques, et non pas pour rendre le fonctionnaire propriétaire de son poste ou pour empêcher toute réorganisation. Et le texte tel qu'il est offre des garanties raisonnables. Faut arrêter de fantasmer...
@Michel Matain
Je suis d'accord que la multiplications des organisations à la gauche de la gauche n'est pas une bonne chose pour la puissance de la lutte contre ce système capitaliste. Mais c'est une réalité incontournable et la meilleure réponse à cet éparpillement a été le Front de Gauche, qui permet à chaque entité de garder son identité et d'apporter au collectif.
Pourquoi le PG serait-il dépositaire de LA vérité, plus que le PCF, la GU, le NPA ?
Je suis d'accord que la création du PG a été le catalyseur du réveil de la gauche et du peuple de gauche, mais cela n'est pas suffisant pour démontrer qu'il a toujours raison, gardons tous une certaine humilité et agissons.
Je crois que notre rôle le plus important, collectivement, est d'avancer ensemble, dans le respect des différences et tenter de mettre en mouvement les citoyens, tous ces précaires, afin que ceux-ci prennent en charge leur destin.
Les comparaisons systématique entre les partis, et une vision de la politique au travers des personnes n'est certainement pas une avancée vers le but final : Remettre en cause fondamentalement le Système capitaliste financiarisé.
Faisons vivre le Front de Gauche, l'avenir nous appartient, collectivement
@ Descartes 156
Pour poursuivre dans votre raisonnement j'ai l'occasion d'une petite histoire vraie.
Nous avions 20 ans en 68, nous avons combattus le système, avons convaincus, souvent, les gens de notre idéal politique, avons collés des affiches, martelés notre façon de changer la vie de l'époque et ça de 68 à 81.
13 ans de "combat"
Nous avons gagné.
Entre temps dans mon village on avait réussi à faire élire maire mon pote d'atelier, dans les départements étaient élus des gens qui défendaient notre cause et l'assemblée nationale était devenu rose foncé.
Le programme commun existait. Mitterrand, Mauroy, Badinter, Fiterman, Savary, Auroux,ça avait de la gueule...
C'est après que ça se gate...
Aux "municipales" suivantes "on" a fait comprendre à mon pote que l'instituteur socialiste du coin allait se présenter et qu'il serai préférable de laisser la place (sous entendu, toi qui sait à peine écrire pousse toi de la....)
Cette manœuvre a eue lieu dans beaucoup d'endroits en France et à tous les niveaux de l'exécutif.
Et c'est comme ça que médecin, avocats, notaire, instituteur(beaucoup) sont devenus maire ou député socialistes.
Et qu'aux élections Jospin a rassemblé que les Bobos.
Vous comprendrez que si par bonheur on gagne encore en 2012 et pour la génération qui suit, de grâce, il ne faut pas que ça recommence.
Jean-Luc Mélenchon sur RMC, c'est mieux en vidéo...
http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/jean-luc-melenchon-682774/
Au début de l'hiver quoi de plus naturel que nos parlementaires aillent faire des réunions à l'autre bout du monde,
Nouvelle-Calédonie pour les uns, New-York pour les autres, ces voyages seront bien payés par quelques uns (pas toujours les mêmes qui se serrent la ceinture, un peu à nous de la serrer... ça nous arrive pas souvent faut dire...)
Allez, je reste zen
Plus que jamais, vive le parti de gauche et ses alliés
@ 167 peppone
C'est pourquoi je suis très septique avec le "qu'ils s'en aillent tous" trop proches de "tous pourris". En effet, si tu suis régulièrement ce blog et les articles de Jean-Luc Mélenchon, tu t'apercevras que lui-même et d'autres du Parti de Gauche vont régulièrement en Amérique Latine. Et ils ont raison de le faire ! Et il fait aussi chaud qu'en Nouvelle Calédonie et il y a des villes aussi intéressantes que New-York !
Avec ton raisonnement, ils devraient rester en France et communiquer uniquement par e-mail, skype,... avec les partis de la gauche latino-américaine ?
J'ai bien peur oui d'être un peu "hors sujet" et d'être sanctionné ma foi à juste titre au vu du sujet présent, mais je viens d'apprendre la privatisation des archives publiques et ça m'a sidéré.
Je voulais vous laisser imaginer ce que nous devrons payer demain pour consulter, nous simples citoyens curieux ou chercheur, historiens etc... notre patrimoine national. Imaginons le business qui sera fait de ces archives hier encore patrimoine commun abandonné à des cupides en tous genres. On peut aussi imaginer les barrages qui se dresseront face à certaines archives et la multiplication des frais à payer pour lever tous les obstacles de consultation. Etc.
Je pense aussi au personnel dévoué des Archives Nationales qui sera précarisé sans que la molle idéologie du CARE ne vienne en rien les aider dans leur descente sociale et la destruction de leur condition de vie - " Précarisez, précarisez, l'argent reconnaitra les siens."
Apparemment, partageant la même sensibilité politique que "Kalamar31", ci-dessous, je ne suis néanmoins pas d'accord, mais alors pas du tout, avec son analyse à propos du ton utilisé habituellement par Jean-Luc Mélenchon… Lequel serait, selon lui et ses amis, improductif car trop vif et emporté ! Justement, c'est ce ton-là qui plaît - et qui, à moi, me plaît en particulier ! -, car il tranche avec le discours policé trop-entendu (à tel point qu'on n'écoute plus rien…). C'est celui d'un tribun du peuple sincère à l'indignation bonne conseillère, et non celui, qui, de Hollande en passant par Moscovici, Valls ou Strauss-Kahn, n'est que le reflet pâlichon de l'appartenance à une caste oligarchique codifiée, conventionnelle et ronronnante, même si elle tend encore à vouloir parfois s'afficher "de gauche" ! J'ai même pu constater - et cela est vigoureusement encourageant - que certains égarés particulièrement maltraités de la classe ouvrière, détournés un temps par un certain discours "populiste" (dans le sens démagogique du terme, il s'entend) et compatissant du Front National qui, hélas, faisait mouche il n'y a pas si longtemps, de par leur mal-vivre au quotidien superbement méprisé par les politiciens prétendument "progressistes", commençaient à tendre une oreille bienveillante, du fait même des saines colères publiques du camarade Jean-Luc, relayées dans un sens positif échappant totalement à la contemption des médias à la botte… Il est peut-être utile de rappeler que lorsque le très populaire et "coléreux" Père Duchêne se tut en 1794, la grande Révolution commença sérieusement à battre de l'aile, socialement parlant… Donc, en conclusion, garde ton ton, camarade Mélenchon, y compris et surtout vis-à-vis de la caste mimétique des journalistes complaisants, car il tond sur leur dos la laine frileuse des moutonniers bien-pensants !
@jc de Seraing
C'est justement du discours de clôture dont je parlais et qui a suscité les réactions que je raporte.
Ce discours était très enthousiasmant et m'a personnellement donné un sacré coup de peps.
C'est ce que les convaincus et un grand nombre de membres de notre parti ont ressenti, mais, je me répète, le ressenti des gens de la rue n'est sensiblement pas le même, il va falloir élargir notre auditoire..
Jean-Luc, à force de hausser la voix est catalogué comme une grande gueule par les gens qui ne le connaissent pas et il est vrai que les grandes gueules, on finit par ne plus les écouter, car ça lasse.
Le titre des unrockuptibles est sur ce point symptomatique : "Mélenchon l'emm****ur". je me demande s'il faut vraiment en être fier. Un emm****ur est souvent quelqu'un de négatif, qui agace.
je suis d'accord pour qu'il dénonce les scandales et turpitudes du système capitaliste, mais il est un fait que l'on ne retient que ce côté là. Les médias et pas seulement les médias ne se privent pas de dire qu'il ne propose pas (ce qui est faux, mais c'est le signe que le message est brouillé)
Hold-Up
J'ai bien peur oui d'être un peu "hors sujet" et d'être sanctionné ma foi à juste titre au vu du sujet présent, mais je viens d'apprendre la privatisation des archives publiques et ça m'a sidéré. Je voulais vous laisser imaginer ce que nous devrons payer demain pour consulter, nous simples citoyens curieux ou chercheur, historiens etc... notre patrimoine national.
Encore un interprétation personnelle sans aucun fondemment, comme le coup de la retraite par capitalisation obligatoire pour les contrats aidés, ou d'autres dont tu as le secret!
Et lorsque tu dis "je voulais vous laisser imaginer", il me semble bien que tu fais exactement le contraire.
Je n'ai aucune information sur la question, mais puisqu'on en est à imaginer, j'imagine que le service des Archives a été concédé au privé dans le cadre d'une Délégation de Service Public, et que les règles habituelles d'accès aux documents administratifs font partie de cette délégation.
Ce n'est pas la première fois qu'une prestation technique est privatisée pour des raisons de coût technologique ou de savoir-faire, et la gratuité des prestations au public n'a jamais été remise en cause.
Ton information en est probablement une, mais ce qui suit n'a aucun intérêt.
@Richard Caux
Je te rassure, j'aime moi aussi ce ton de tribun que Jean-Luc Mélenchon sait si bien manier. Il me motive et me sort les tripes.
Je voulais simplement me faire l'écho de réflexions entendues autour de moi à ce sujet et venant souvent de personnes qui ne veulent plus voter pour le PS et qui cherchent un programme et un leader à gauche, qui pensent qe Jean-Luc Mélenchon leur parle un language qu'ils apprécient, mais qui trouvent qu'il "devrait se calmer" et qu'il en fait un peu trop.
Je pense qu'il faut écouter ce que les gens disent et ne pas seulement suivre ses sentiments. C'est à ce prix que nous progresseront dans l'opinion et que nous convaincrons.
Bonjour Mr Mélenchon,
Merci pour votre cours de philo.
Merci de mettre à la disposition des citoyens, sur votre blog ou celui du parti de gauche votre programme.Avant de voter pour le pdg je veux savoir, connaitre la position du parti de gauche par rapport à l'euro, les traités européens,l'otan, l'afganistan, etc...
Continuez à parler du peuple comme vous l'avez toujours fait.Pour le peuple, parler de ses problémes ce n'est pas du populisme.Ceux qui vous accusent de populisme sont vos anciens amis, ceux qui ont trahi le peuple, et qui ne parlent de lui que quand il y a des élections.
Bon alors voilà, je me dis que d’intelligence ici ! Dans l’exposé très didactique et forcément réducteur du Parti de Gauche, bien sûr, mais tout autant dans les commentaires. Je les ai tous lus (jusqu’au 174 inclus) et me suis dit que bien sûr si synthèse est foutaise, au moins il faudrait un « best of », forcément subjectif. Je me suis dit que le rôle de webmestre, pour éviter que toute cette intelligence ne sombre, billet après billet, dans le puits sans fond de « l’internet », serait de distiller d’une façon ou d’un autre toutes ces réactions, dans le grand alambic du combat.
Car elle aussi là la classe moyenne qui veut se battre ! Et si ses mots sont assez simples (éviter « iréniste », Descartes 156, par exemple…), si ses maux sont dicibles, alors on peut se battre, car nommer c’est déjà guérir un peu. Allez, exercice :
77 références à populiste ou populaire
68 références à « ouvrier »
29 références à Marx ou au marxisme
28 références à « cadre »
... et 85 références à "travail"
Mes propositions :
- un effort de définition (wiki ou autre, cf. marc Malesherbes 49, lyendith 34, bastille 86, jeanlouis 32 pour une critique…)
- un effort de repérage des lignes de controverses (à mettre sur la table, pour nourrir et infléchir le nécessaire effet « parole du chef »),
- l’instruction sans tabou de ces controverses.
Exemple : point à mon avis focal de bien des misères, racines du précariat, le travail. Posez la question : « A quelles conditions puis-je bien faire mon travail ?», et déjà vous relèverez (dans l’ordre de mes copier-coller) : argelès39 (50), jc de Seraing (47), Valdo 45, bélatar 44, tralala 42, Descartes 35, berdagué 30, Gaëtan 11, Delbrayelle Gilbert 8, raphael juy 1, Descartes 98, holdup 82, Lucas 75 – à lire ! – suticos 73, marj 64, marc malherbes 56, …
Comment faire qu'après tant d'autres, la réponse 175 (ou à peu près) ne se noie pas tout à fait dans le flot des commentaires et des colères ?
@Kalamar31
C'est justement parce que nous prêtons l'oreille aux gens qui nous entourent, ou que nous sommes amenés à côtoyer fraternellement, que nous osons affirmer, "en écoutant ce que les gens disent tout en suivant (aussi) nos sentiments" (...), que si Jean-Luc Mélenchon se calme (hypothèse fausse), il risque au contraire de ne pas progresser en terme de popularité, loin de là, mais à l'inverse de se fondre dans la masse des habituels policés de la forme (et, eux, tellement creux du fond qu'on les confond tous...), ceux qui communiquent par un lassant verbiage au lieu d'informer... Ceux-là ennuient bien davantage que les "grandes gueules" présupposées ! Les indignations de pure forme de la caste médiatique, de ne pas jouer mollement le jeu théâtral aux contours de questions fixés à l'avance des plateaux TV, seront, dès lors et à notre sens, de peu de poids dans la balance... Il faut rester soi-même pour plaire véritablement aux autres ; prendre le contrepied de la politique du paraître "à l'américaine", et, l'être avec enthousiasme, pugnacité et tempérament ne peut représenter qu'un plus !
Précariat et licenciement des fonctionnaires : Par le décret cité, la hiérarchie dispose de la Fonction du salarié et la soumet aux seuls objectifs de rentabilité qui ne prévalent pas dès lors qu'il s'agit des services publics et de l'intérêt général. La "ré-orientation professionnelle" dont il est question constitue une impasse pour le salarié attaché -justement- à sa fonction et non pas accroché à son poste comme le sous-entend le commentaire 163 (je pense à Villepin qui disait que les fonctionnaires étaient accrochés à leur poste comme une moule sur son rocher...). Ré-orientation signifie orientation vers le formatage des techniques managériales anglo-saxonnes qui traitent le salarié comme une variable d'ajustement, ce qui n'est en rien "raisonnable". L'orientation est loin d'être neutre, elle est toujours politique (cf par exemple la "ré-orientation" de la police républicaine) et son application est un des symptômes des politiques libérales. La "ré-orientation" va de pair avec la mobilité, la flexibilité, l'adaptabilité, les techniques d'évaluation, jusqu'aux propositions de mettre sur la touche des fonctionnaires au titre du "handicap" pour mieux les remplacer par des précaires tenus en laisse par leur contrat d'insécurité salariale. Le système est pensé, organisé, pour faire passer des mesures et décrets de fer dans un enrobage langagier doucereux et attiser les braises de l'individualisme en cassant les solidarités et les luttes de classes. Si les missions des services publics doivent être bien gérées, elles ne doivent pas sacrifier l'intérêt général au profit des dividendes et de la rentabilité. La casse des secteurs publics est une orientation droitière et quand des professeurs se regroupent pour ne pas appliquer des programmes moins-disants, ils pointent la contradiction entre leur fonction et la...
Je rejoins le commentaire de Bergil (n° 174). En effet je consulte plus ce blog que le site du Parti de Gauche. Serait-il possible de constituer ce que l'on nomme pas très élégamment dans les sites intranet des entreprises "FAQ — c-a-d foire aux questions", qui permettrait de définir et d'exposer, d'abord en synthétique puis en détail, le point de vue et les propositions du PG sur chacun des thèmes : euro, Europe, Afghanistan, USA, déficit public, etc...
Pour ce qui concerne le site du PG, nous sommes le 1er décembre et la présentation, pour ne citer qu'un exemple, du bureau national n'est pas à jour : où figure Martine Billard, élue co-présidente ? Faire plus de place aux expériences de tous les membres du parti, leurs portraits, leurs expériences...
Bien à vous, tous.
@Philippe Reignier (#175)
Et si ses mots sont assez simples (éviter « iréniste », Descartes 156, par exemple…), si ses maux sont dicibles, alors on peut se battre, car nommer c’est déjà guérir un peu.
Et pourquoi faudrait-il éviter "iréniste" ? Après tout, si "nommer c'est guérir un peu", alors utiliser le bon mot, celui qui s'adapte le mieux à ce qu'on veut désigner, c'est utiliser le bon remède, non ?
Pourquoi les mots "difficiles" devraient-ils être réservés à "la France d'en haut" ? L'idée des classes moyennes soixante-huitardes qui veut qu'on parle au "peuple" avec des "mots simples", comme si le peuple était un imbécile incapable de comprendre ou d'apprécier la belle langue de Molière me révolte. Brighelli raconte dans "La fabrique du crétin" que lorsqu'il était enseignant de français dans un "quartier difficile", il choisit comme sujet la poésie de la renaissance. Et que ses élèves l'ont suivi avec enthousiasme, justifiant la remarque du Cyrano de Rostand: "c'est bien plus beau quand c'est difficile". Et en plus, "irénique" est un mot beau...
"Irénique": Attitude d'esprit selon laquelle on tolère de façon tranquille des erreurs graves, inacceptables, par désir exagéré de paix et de conciliation. "[L’irénisme est] une représentation de la politique comme une activité qui serait appelée à se déployer dans un espace lisse, sans aspérité, sans clivage ni conflit, orientée vers une intersubjectivité pacifique et sans problème" (Michel Abensour, « politique critique et émanciation? »). Est-ce que "irénisme" ne définit pas l'attitude de bien des participants à ce forum lorsqu'il s'agit d'aborder les rapports entre les différentes composantes du Front de Gauche et de la "gauche radicale" ?
Reçu ce matin d'une amie irlandaise, installée à Dublin, dont le mari est prof :
"(...) La crise irlandaise? Cela touche tout le monde et certains de nos amis ont perdu leur emploi ou craignent de le perdre bientôt. Gavin a de la chance d'être rattaché au secteur public mais du coup son salaire va encore être diminué cette année (on parle d'un salaire mensuel d'un mois par an) et les allocations enfants (ndlr : mes amis en ont 4) vont sans doute disparaître. Le nouveau budget passe au parlement le 7 déc et les gens ne parlent plus que de cela, ils sont en colère contre le gouvernement bien sur, mais aussi contre l'Union Européenne qui a imposé des mesures encore plus sévères pour protéger les autres banques européennes (notamment les banques allemandes) qui avaient investi dans les banques irlandaises...
Ceci dit le jour se lève sur notre jardin couvert d'une couche toute fraîche de neige et je me dis que les enfants vont avoir une autre journée de vacances... il faut dire que notre petite route n'est pas traitée et devient vraiment dangereuse... "
Bonjour à tous,
En lisant les commentaires sur le mot populisme, il me vient une remarque: ne pourrait on pas dire que le populisme est au peuple ce que l'humanisme est à l'homme?
Alors qui, parmi les beaux esprits prompts à dénoncer le populisme, est prêt à faire de même pour l'humanisme.
Ne respectent ils pas plus l'individu qui ne présente pas de grande menace que le groupe d'individus qui lui commence à menacer l'ordre établi par ces mêmes beaux esprits. Divisons pour régnier, c'est bien connu.....
Je trouve excellente l'idée de 175 Phillipe Reignier sur une mutualisation des réflexions, une sorte de petit Wikipedia de la sphère FdG.
176- Alceste Rigod
Vous dites : "Pugnacité et tempérament ne peuvent représenter qu'un plus " - Tout à fait d'accord avec vous. D'ailleurs Emmanuel Todd le dit très bien aussi :
"Sarkozy est violent. Est-ce simplement verbal ? Je ne sais pas. Cela pourrait préfigurer pire. Il y a une asymétrie dangereuse dans le système. Les socialistes ne sont pas violents. Ils restent porteurs de la bonne éducation de la période précédente. Ils sont dans une posture de communiant. Sans doute n'ont-ils pas bien compris à quoi et à qui ils avaient affaire. Le langage de droite de Sarkozy est dans son époque, les socialistes n'y sont pas. Mélenchon, avec tout son côté brouillon, est dans son époque. Pour la première fois, on voit des gens de gauche se mettre au niveau de violence, réel ou virtuel, de la société. C'est pour cela que moi, consciemment, je m'astreins à parler brutalement, pour être en phase avec l'époque et l'adversaire "
A lire les excellents textes de M.Mélenchon sur son blog, on ne verra aucun côté " brouillon " fantasmé par Emmanuel Todd - Au delà de cette erreur d'analyse de la part du célèbre démographe, on remarquera cependant que ses vues confirment les nôtres. On ne joue pas à l'agneau devant le loup. On ne lui donne pas ce plaisir là. On se défend, on mute. On mute ensemble car on doit sauver nos peaux collectivement si on veut encore pouvoir survivre personnellement.
Tu marques le point, Descartes, et au fond je suis assez d'accord. Mais ce n'était pas mon propos.
Mon propos, c'était que les intelligences s'exprimant ici ne se perdent pas. Après, chacun y va de sa musique (j'ai parcouru ton blog, et y ai apprécié ton sens critique) ; mon propos, donc, était un souci qu'il y ait un clavier collectif, où chacun écrive sa mélodie, et que ça soit audible quand même. Donc de décomposer les groupes d'instruments (ie. les grandes thématiques).
J'ai entendu Mélenchon ce matin sur BFM (il faut avoir lu Bourdieu pour aller provoquer le loup dans sa gueule policée, que tous les patrons écoutent), quel talent !
Manier (et là tu as raison, pour ce qui est des mots "riches") la clarté de la pensée et la qualité des travaux de l'intelligence (en gros la recherche, cf. Généreux, mais bien, bien d'autres) ne peut être efficace qu'à travers une parole qui vient du coeur et qui parle du coeur... Oh cette envolée de Jean-Luc Mélenchon sur l'agriculture, l'élevage, les dieux ! dans son discours de clôture : ça vaut toutes les thèses de sociologie, parce que ça s'appuie sur toutes les thèses de sociologie. Sur fond de constat rationnel, c'est un exercice que seuls ceux qui vivent le combat dans leur "âme" peuvent réussir. Tout le reste (débat de mots, arguties..) n'est que le fait de ceux qui n'ont pas assez "travaillé leur pâte", et ce Jean-Luc Mélenchon l'a travaillée, sa pâte, ça c'est sûr.
Plus concrètement, adresse au webmestre (is there anybody out there ?) - on peut peut-être dégager 3 ou 4 thèmes de controverses ?
@ 179 Descartes
C'est bien la première fois que je lis avec intérêt un commentaire venant de vous et avec plaisir :-) L'accident est trop rare pour mériter la peine de le dire :-) J'ai appris un mot et le sens, je vous le confirme, ne me semble pas difficile à comprendre.
Philippe Reigner
Puisque vous m'interpelez...
"qu'il y ait un clavier collectif, où chacun écrive sa mélodie, et que ça soit audible quand même. Donc de décomposer les groupes d'instruments (ie. les grandes thématiques)."
Merci d'employer un langage moins ésotérique. Je ne suis qu'un modeste informaticien et je ne comprends pas ce que vous avez à l'esprit...
Plus concrètement, adresse au webmestre (is there anybody out there ?) - on peut peut-être dégager 3 ou 4 thèmes de controverses ?
Vous dégagez très exactement ce que vous voulez.
Je crois toutefois utile de vous rappeler que vous êtes ici sur le blog personnel de Jean-Luc Mélenchon, qui ne m'a pas donné consigne de faire votre plumard d'une façon ou d'une autre.
Je vous suggère donc de créer un forum du discussion où vous pourrez "dégager" à votre guise, où d'utiliser celui qui vous a maintes fois été proposé ici même sans que personne ou presque n'y fasse le moindre écho.
Dans l'immédiat, nous nous en tiendrons à des commentaires, si possible dans le sujet du billet et obligatoirement conformes à la charte.
@webmestre
Vous avez parfaitement raison
il ne faut pas transformer un blog en forum
j'avais essayé il y a quelque mois d'en créer un, mais les visites étaient rares.
Il semble que les gens préfèrent venir papoter ici.
C'est bien aussi, car JL peut y puiser des idées et des réflexion souvent pertinentes.
Le revers de cet exercice, c'est que les messages intéressants se perdent dans les méandres du blog.
@ 179 Descartes
Tu as parfaitement raison et c'est d'autant plus vrai sur ce blog. Je me souviens très bien qu'un certain Jean-Luc Mélenchon à Vivement Dimanche nous a fait part de son expérience de prof dans un lycée professionnel qui allait tout à fait dans ce sens.
Quand on est de gauche, on veut le meilleur pour le peuple, même si c'est apparemment compliqué et que ça demande un travail d'apprentissage.
A la Fête de l'Huma, il y a longtemps, sur la grande scène, un orchestre était venu joué la 9eme de Beethoven. Le public populaire en majorité découvrait la musique classique et applaudissait à contre-temps. Et alors ? C'était un moment merveilleux !
@177 Clarke
Excellent ! de mémoire me rappelle un chapitre du bouquin "L'Etat démantelé" de L. Bonelli sur les méthodes d'évaluation des fonctionnaires et de ces ravages dans la police notamment.
Je viens de lire sur le site de Marianne 2 un article signé "Variae" qui crie au génie suite à la déclaration de candidature de Royal. Tous les goûts sont dans la nature, mais ce qui m'a fait bondir c'est la considération suivante concernant le Parti de Gauche : "... gauche populiste -« fromage qui pue »-, incarnée par un Mélenchon mettant même mal à l’aise ses alliés communistes."
Voilà le PG vu du PS... Je me suis fait un devoir de remettre très vertement à sa place Variae (post 18) et invite en renfort, sans vouloir les commander, mes camardes de tranchées sur ce site, Jean Jolly, l'arsène et 4 août à monter eux aussi en ligne, baïonnette au canon !
@Michel Matain (#187)
Quand on est de gauche, on veut le meilleur pour le peuple (...)
Oui enfin... je connais beaucoup de gens dits "de gauche" qui considèrent que dans les banlieues il vaut mieux enseigner NTM que Racine. L'idéologie soixante-huitarde qui veut que la "culture populaire" soit égale (voire supérieure) à la "culture savante" fait encore des ravages à gauche...
De ce point de vue (comme de beaucoup d'autres d'ailleurs), les termes "gauche" et "droite" ne veulent plus dire grande chose. On trouve "à droite" des gens qui veulent le meilleur pour le peuple (un certain De Gaulle, par exemple) et on trouvera "à gauche" des gens comme Jack Lang qui ont consacré des politiques culturelles à deux vitesses: des "fêtes" pour le peuple, et la culture, la vraie, pour l'élite.
Vouloir le meilleur pour le peuple, oui. Mais aussi vouloir un peuple meilleur... voilà ce qui devrait distinguer la gauche de la droite. On n'en est pas là...
A la Fête de l'Huma, il y a longtemps, sur la grande scène, un orchestre était venu joué la 9eme de Beethoven.
Oui. Il fut un temps où chaque année la grande scène finissait son programme par un concert classique. Et pas que des œuvres faciles: je me souviens une année où ce fut le Requiem de Mozart, joué devant une pelouse pleine de monde alors que la nuit était tombée. C'était magique. Et chaque année, il y avait aussi une exposition de peinture ou de sculpture au stand du Comité Central. Je me souviens encore de l'exposition Picasso: on voyait des gens qui probablement n'allaient jamais dans une exposition ou dans un musée regarder consciencieusement, respectueusement et en famille les œuvres exposées "parce que c'est le Parti qui dit qu'il faut y aller". Et découvrir qu'on pouvait y prendre plaisir. Tout ça, c'était avant que triomphe l'idéologie du "chacun est très bien comme il est et doit en être fier" de l'époque Robert Hue...
@webmestre, ok
Une analyse claire qui permet de prendre de la distance. Cependant sur le terrain encore beaucoup trop de personnes pour me dire " ouai il a raison ton Mélenchon mais y va pas faire bsef en 2012, en France y a deux partis qui peuvent l'emporter c'est l'UMP ou le PS". Alors continuez Mr Mélenchon à produire encore et encore des analyses comme celles-ci parcequ'il ya encore plein de gens à convaincre. Merci encore pour vos productions pleines de bon sens et d'intelligence. Ca change de la crasse politico médiatique entretenue.
J'ai regardé "le grand journal" sur canal+. BHL et Valls s'y sont mis à deux pour rentrer dans le lard de Jean-Luc Mélenchon. Populisme, meilleur allié de Sarko, blablabla...
ça y est, Jean-Luc Mélenchon,les bien pensants se coalisent contre toi. Ce soir, à Canal plus au grand journal, M.Levy et M. Valls se sont autorisés à te lyncher pour ta violence contre les journalistes et Levy est allé jusqu'à prétendre qu'au fond ton but c'était de faire gagner Le Pen pour assassiner la gauche ! j'aurai tout entendu ! Rien sur ton programme, rien sur tes idées, juste un lynchage collectif sous les yeux bienveillants et le sourire béat de....M.Aphatie, bien sûr. Aucune des andouilles présentes qui font tapisserie n'ont objecté quoique ce soit à ce flot d'affirmations subjectives et sans aucune justification théorique. C'est ça la honte, lyncher un homme sans même être capable de le contrer sur ses idées. Nouveau consensus médiatique : sus à Mélenchon, à n'importe quel prix !
Alors, Jean-Luc Mélenchon, quel plaisir si à la prochaine émission, tu pouvais "calmement" et vertement remettre leurs pendules à l'heure en dénonçant cette supercherie, ce mépris des clercs et cette ignorance crasse de tes idées, tes idéaux et même ton parcours.
@ Descartes - 190
"Vouloir le meilleur pour le peuple, oui. Mais aussi vouloir un peuple meilleur..."
Le FdG devrait adopter cette phrase riche de sens (slogan de campagne ?). Elle résume à elle seule un projet de société et pourrait en être le socle idéologique.
Un projet = le but à atteindre
Un programme = la boussole permettant de l'atteindre
Cher Jean-Luc Mélenchon, je ne sais pas où poser ma question...je ne suis pas douée avec les blogs...Je m'inquiète de connaître votre programme concernant l'éducation nationale, les jardins d'enfants....Comme l'a dit une des blogeuses "un peuple meilleur"...donc "un peuple éduqué"
Merci de votre réponse et de votre énergie au service de la gauche ! on compte sur vous !
Le grand journal s'est livré pour la deuxième fois à un véritable lynchage contre Mr Mélenchon. Avant celà, plusieurs piques avaient été lancées au passage par ci par là. Et on nous dit que les médias sont indépendants. Marx disait "Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes" C'est entre autres un des points sur lequel il faut axer la lutte, lorsque le système médiatique sera mis à nu, les hypocrites et la caste au pouvoir le seront aussi (si seulement tout le monde pouvait lire Chomsky et Bourdieu). Jusqu'à présent Mr Mélenchon est malheureusement isolé même dans l'autre gauche et est le seul à véritablement oser affronter les médias puissants.
C'est quand même indécent que celui qui a paradé sur un char israélien pendant le carnage à Gaza vienne donner des leçons de morale! Mais rien n'est surprenant de la part de celui qui nous a appris l'existence de Jean Baptiste Botul. Et avec en compagnie Manuel Valls, le "socialiste" qui fut le premier à proposer de supprimer l'ISF en même temps que le bouclier fiscal avant même la droite!
Bonsoir à tous,
Chers amis, camarades, vous ne vous trompez absolument pas de soutenir , à coeur et à cris J.L.M., envers et contre tous, poursuivez vous êtes dans la vérité.
Salut et Fraternité. Rosay. à +
Manuel Valls et Bernard Henry Levy ont encore une fois sonné la charge contre Jean Luc, comparé à Marine Le Pen, factieux anti journaliste accusé de travailler à la défaite de la gauche et d'être en fait le meilleur allié de Sarkozy.
Quelle pitié que d'entendre ces tristes sires et leurs sinistres insultes (on a évoqué pêle-mêle populisme, fascisme, années 30)....Oui j'ai pitié pour ces individus qui font salon en aspirant à la création d'un grand parti du cerveau vide et se perdent en calculs électoraux en dénigrant un homme qui travaille, propose, informe et agit alors que ces mêmes zozos ne peuvent critiquer une seule fois le travail accompli, le discours de fond, les idées
C'est consternant.
Je suis aussi écœurée par BHL et Valls, mais c'est devenu une habitude à Canal + de taper ou d'inciter à taper sur Mélenchon. Canal + est clairement contre Mélenchon, Aphatie demande toujours une réaction sur Mélenchon et pour être sûr d'être invité à nouveau, mieux vaut en rajouter sur lui.
En tout cas, ça ne marche plus sur moi, j'ai voté Sarkozy en 2007 (je sais, c'est dommage), justement car je ragardais les infos à la télé au lieu de me renseigner par moi-même et j'ai l'impression d'avoir été manipulée.
Maintenant, je décode beaucoup mieux les infos et je vois clair dans le jeu du Grand Journal de Canal + et des autres médias.
Pour Descartes(commentaire 190):
Je vous rejoins à 100% dans votre propos et votre analyse de la vie culturelle actuelle. Dans les écoles et conservatoires ceci a pris des proportions dramatiques (à mon sens) au point que les défendeurs d'une vraie et grande culture, celle qui élève la conscience de l'individu, lui donne les clés et les moyens d'une liberté de penser, lui donne l'envie d'échapper à une médiocrité de raisonnement et de désir et diffuse dans sa vie une beauté et un idéal qui ne se monnayent jamais, sont traités d'élitistes (à comparer à l'utilisation du mot "populiste" attribué à J L Mélenchon dans le désir de tuer tout débat).
Chacun a droit à une Culture pour tous. Reste à ouvrir les yeux du plus grand nombre et leur faire découvrir que tout cela est accessible, eux à qui on a fait mélanger toute valeur (ex:propos d'un représentant du ministère de la culture se félicitant de l'existence de la star académie comme apport essentiel à l'enseignement artistique...Authentique! Je peux en témoigner!).
Faites le parallèle avec la politique, les médias et les propos de ces hommes politiques fourbes, irrespectueux et sans vision (ex: Mélenchon=Le Pen, l'énorme et l'invraisemblable mélange de valeurs si éloignées au possible!) vous constatez alors que la culture est au coeur du problème de notre société.
Souvenons nous de Frédéric Chopin composant une de ses polonaises avec la foi qu'elle pourrait libérer sa chère Pologne. L'art n'est pas bourgeois ni consensuel, il a toujours été...une révolution citoyenne!
Jean Luc Mélenchon, pourriez vous, lors d'un prochain écrit nous faire part de votre vision sur ce sujet? Je me tiens à votre disposition pour en discuter si vous le souhaitez.
Pour précision je suis concertiste classique.... et un de ceux qu'on a appelé "beur de la deuxième génération", ce qui se pose là pour "l'élitisme" et donne du poids et du sens à mon avis et mon témoignage par évidence.