29nov 10
C ette note n’a pas de rapport avec l’actualité immédiate. J’y reviens sur un thème de mon discours de clôture au congrès du Mans. Il s’agit du précariat et du « peuple » comme acteurs de notre histoire actuelle. Non que je propose de découvrir la précarité.
Je veux montrer comment la généralisation de la précarité en affectant toutes les couches sociales du salariat oblige à installer un acteur politique nouveau : « le peuple », qui se substitue aux anciennes catégories sociales du discours traditionnel de la gauche tout en les incluant.
Il va de soi que la plaisante polémique que j’ai provoquée, en utilisant une interview de l’Express à propos du « populisme », appelait cette explication. On me concèdera que rien n’est plus difficile que de lancer un débat « théorique » dans notre pays. Pourtant les gens qui proposent des débats intéressants sont légion. Ils ont peu d’écoute, et moins encore de rebonds dans la sphère médiatique. Et donc, la sphère politique qui l’accompagne n’en a même pas conscience. Nous sommes quelques poignées à nous tenir au courant, à lire et à échanger sur la base de leurs travaux. Il y a cependant un moyen facile d’allumer la lumière quand on est sur la scène politique. C’est de donner quelque chose de saignant à la meute qui gémit d’excitation à l’idée qu’elle va pouvoir vous dévorer. Jetez un os et aussitôt la clameur des chiens qui se battent pour le déchirer remplit le silence d’avant. Ainsi du populisme si l’on veut faire parler du peuple. Le mot « populiste » lui-même n’a aucun intérêt. C’est son usage qui compte. Que lui fait-on désigner ?
Qu’est ce que le populisme ? On ne sait pas. Les définitions varient à l’infini. Cela montre bien que le mot fonctionne seulement dans une mission péjorative. Il doit flétrir ceux qu’il désigne. On affronte ce mépris facilement dans la polémique : il suffit de demander ce que le mot veut dire. Confusion assurée pour l’imprécateur. Pour ma part j’ai construit ma compréhension du sujet en lisant, il y a déjà quelques temps, Alexandre Dorna, son livre sur le thème et ses publications dans « Le Monde Diplomatique », à l’époque où le label refit surface pour décrire Poutine puis Chavez et ainsi de suite. Dorna parvient dans le meilleur des cas à une phénoménologie du populisme plutôt qu’à une définition par les contenus programmatiques. En réalité, à cette heure, l’accusation de populisme ne fait que révéler la peur ou la haine du peuple de celui qui profère la dénonciation. J’ai assumé, par bravade, le terme, après qu’Elise Karlin et Christophe Barbier m’aient suggéré dans une question pour une longue interview dans l’Express que je voulais « rendre ses lettres de noblesses au populisme de gauche » (sic).
Cela m’a paru être une formidable opportunité. Et ce fut le cas, même si j’ai du attendre près de quinze jours pour que le feu prenne. N’importe quelle personne sensée se serait arrêtée un instant pour mesurer que ce mot n’a aucune définition communément admise. Personne d’ailleurs ne s’est jamais donné le mal de le définir une seule fois en croyant m’en accabler. Qui a tenu compte du fait qu’il contient des contradictions disqualifiantes ? Le journal « Marianne » les a scrutées des dizaines de fois dans le détail ? Qui s’en est soucié ? Personne ! Mes amis et moi, si ! En convoquant « le peuple », autant que la « classe ouvrière et les employés » ou « les ingénieurs, les professeurs et les architectes » autres figures de référence de mes discours, mon intention est de parvenir à une nouvelle formulation de la latéralisation du champ politique.
Le but premier, la méthode de notre combat, est de rétablir la logique de discorde. De la contradiction. Le tableau actuel ne le permet pas ou bien seulement très mal. Pourtant nous avons besoin du débat clivant pour réveiller l’esprit civique et le confronter à des choix tranchés. Certes, les mots de « droite » et de « gauche » gardent toute leur pertinence. Mais les titulaires officiels de ces deux marqueurs ont volontairement brouillé les cartes et fait tomber les barrières. Pour ne vexer personne je vais chercher un exemple lointain. Je me souviens de cet ami, président du Sénat bolivien. Je lui confiais mon malaise : pourquoi n’utilisait-il jamais le mot « gauche ». Il me répondit : « mais je suis de gauche, évidemment ! Je sais très bien quelle est la différence ! J’ai payé cher pour ça dans le passé ! Mais ici la droite et la gauche ont été aussi cruelles et corrompues l’une que l’autre et les gens ne font plus la différence entre eux. Donc je dis que je suis d’en bas. » Cette confusion n’est pas partout, cela va de soi. Mais il est vain de se la cacher. Pour un nombre considérable de gens, il n’y a pas deux gauches, l’une idéale et rêvée qui serait magnifique et l’autre, décevante, réelle et actuelle. Pour beaucoup de gens, la gauche c’est le PS et tout le reste c’est l’extrême gauche. Et pour les mêmes une telle gauche c’est un problème car elle n’est pas crédible. Elle est même ressentie au pire comme hostile, au mieux comme un pis aller. « Ce sont tous les mêmes » dit-on de tous côtés. « Ils ne feraient pas mieux », dit-on des socialistes, en les comparant à la droite. Le vocabulaire courant reprend ce refrain qui souligne l’équivalence entre droite et gauche. La presse s’acharne à leur répéter cette vision du monde entre pareil et presque même : « la seule politique possible » fournit les couplets et « Sarkozy ou Strauss-Kahn » le refrain.
Ce n’est pas seulement du fait d’une prostitution des mots par la poignée de carriéristes de la politique et de la communication s'il en est ainsi. Certes ceux là ont inventé la transgression des frontières sémantiques comme une ruse de propagande. Ce fut la fameuse « triangulation » chère aux blairistes et leurs spin’doctors. Il y a une raison de fond à la confusion. C’est que dans l’attelage social que la gauche menait sous la direction du PS à l’issue des années quatre vingt, il s’est produit une rupture et une nouvelle organisation du champ des représentations. Les classes moyennes supérieures se sont identifiées aux valeurs du modèle libéral qui révolutionnait les rapports sociaux. Elles ont entrainé à leur suite l’étage immédiatement suivant. Ce ralliement a pris la forme d’une incorporation des normes de vie et de consommation, des valeurs et des signes de reconnaissance, bref de tous les marqueurs culturels d’une appartenance. L’histoire de la « moyennisation » promise à la société tout entière s’est achevée en réalité dans le ralliement fantasmatique des « moyens » aux puissants. Cette évolution a pu se croire autonome. Le vocabulaire en rend compte. On n’a jamais tant parlé du « décrochage des classes populaires ». On a mis en cause les retards de formation, leur inertie sociale et ainsi de suite. Jamais on n’a évoqué le décrochage, la fuite en avant, des classes moyennes supérieures ni celle de leur suite fascinée, les « moyens-moyens », dont la corruption s’est payée au prix fort social. Les stocks options n’ont pas été réservée aux seuls bénéficiaires de retraite chapeau ! Les élites payées pour leur aptitude à « produire de la valeur » ont trahi leur classe d’origine, leur usine, leur canton qui en vivait et même leur patrie, chaque fois au nom de la raison supérieure de « la contrainte extérieure », euphémisme contemporain de la capitulation sans condition.
Mais la pluie de bienfaits que les "moyens" ont cru gouter du fait de leur performance sociale se payait d’une destruction générale du lien social. Les premières victimes ont été évidemment ceux qui survivaient grâce à feu le « filet social ». La dislocation du « bloc social majoritaire » que les socialistes s’efforçaient d’accompagner est dans ce mouvement. Je ne suis pas surpris de voir dorénavant les chefs socialistes assumer un discours réduit à une doctrine compassionnelle, « le care », sorte d’invitation faite aux retraités nantis d’avoir à prendre en charge le soin de leur descendance engloutie dans la précarité. Mais, je vais trop vite dans mon exposé.
Parler de droite et de gauche, dans les conditions actuelles, ne suffit plus à latéraliser le champ politique dans l’esprit du grand nombre. Surtout après le référendum de 2005, davantage encore depuis que le gouvernement Sarkozy a compté jusqu'à 20% de membres issus du Parti Socialiste. Surtout depuis que le nombre des désorientés a grimpé jusqu'à trente pour cent de l’électorat, à moitié dilués dans l’abstention et à moitié évaporé dans le nuage d’électeurs volatils. Notre projet, s’il vise à devenir majoritaire, doit nommer son héros et son ennemi dans le vocabulaire qui correspond au ressenti du grand nombre. Quel est donc cet acteur de l’histoire qu’il faut nommer pour l’appeler au mouvement et lui faire prendre conscience de soi ? Pour nous, c’est « le peuple ». Je ne parle pas de ce « peuple de gauche » qu’invoquaient sans cesse autrefois les bonnes consciences social démocrates pour convoquer tout un chacun à l’obligation du « vote utile ». Il faut donc dire de qui il s’agit. Et surtout expliquer comment il peut se constituer en bloc majoritaire. Car le peuple, cette fois ci pas davantage que dans le passé n’est réductible à une catégorie sociologique ni a une somme de couches sociales décrites par de simples statistiques. Il n’existe qu’en devenant un acteur politique. L’acte par lequel il se constitue le définit.
Ce genre de réflexion n’est pas le propre de notre parti. Chacun la mène, chacun à sa manière. En général la méthode consiste à définir la base sociale puis à cerner quelles sont les idées ou les propositions qui peuvent l’unifier dans une dynamique commune. Penchée sur le gouffre de l’abstention cette réflexion depuis plusieurs années prend une tournure assez angoissée. Pour ma part j’y avais travaillé avant de quitter le Parti socialiste dans le cadre de l’association « Pour la république sociale » avec François Delapierre. Lui et moi buttions sur la définition du bloc sociologique majoritaire sur lequel appuyer un vrai projet de gauche. Voici pourquoi. Nous savions bien qu’une pure définition statistique ne voudrait rien dire. Le salariat est la classe hyperdominante de notre société. C’est un fait nouveau dans l’histoire longue, mais c’est un fait. 90 % de la population active est de condition salariale, active ou au chômage. L’unification des lieux de vie et les mécanismes d’interdépendance que cela suppose est également un fait nouveau, et il est de toute façon extraordinairement structurant des mentalités collectives. 85 % de la population française vit en ville ou en milieu urbain. Dans un livre que j’ai écrit au début des années quatre vingt dix, « A la conquête du Chaos », j’avais pointé que ces faits fondaient une base de masse disponible pour le projet socialiste. C’est juste. Et c’est faux.
Car c’est une chose d’appartenir à une catégorie sociale, et une autre de s’y identifier. Le mécanisme par lequel se fait cette identification est tout à fait essentiel. Le mot « mécanisme » désigne ici l’ensemble des conditions concrètes dans lesquelles se construit une conscience politique. Cela inclut au premier chef les mots mis en circulation et surtout ceux choisis pour parler de soi. Certes la situation objective de la population lui enjoint de penser un intérêt général. Et sans doute le peut-elle plus facilement, du fait de sa situation matérielle, qu’à l’époque où les prolétaires formaient un archipel dans l’océan de la paysannerie et des boutiquiers. Mais ce n’est pas cela qui se passe. Une catégorie sociale peut exister sans conscience de soi. Elle ne s’institue sur la scène qu’à partir de ses mots et projets communs.
Dans l’antiquité romaine, le peuple c’était la plèbe. Celle qui s’opposa dans la Rome antique aux patriciens. Elle se constitua en force politique en se retirant sur le mont Aventin à Rome organisant ainsi la première grève populaire de l’histoire. L’expression « se retirer sur son Aventin » vient de là. Puis, se fut la « sans culotterie » urbaine et les petits paysans de la grande révolution rassemblés par la lutte contre les féodaux d’ancien régime autour du projet d’instituer la liberté. A la suite, le peuple, dans le discours de gauche c’était les prolétaires et souvent aussi, suivant les auteurs, les petits paysans et les petites gens de la ville. Puis dans les années qui ont entouré les « trente glorieuses », le peuple, dans les discours et les programme électoraux ce sont les ouvriers et les classes moyennes urbaines. Le programme commun se proposait d’unifier ces populations différentes. Elles avaient au moins en commun d’être fortement structurées autour de statuts sociaux et culturels clairement définis. Le programme commun unifiait en proposant une ligne d’horizon politique mêlant conquêtes sociales et conquêtes faisant symbole comme l’abolition de la peine de mort. C’est ce projet commun qui unifiait. Ce n’était pas seulement la collection des changements qui faisait le sens du programme commun mais le destin commun promis. Le peuple dans ce cas, c’était l’ensemble des gens censé avoir un intérêt à faire appliquer ce programme et assumer ce destin. Je résume, bien sur. Mon propos est juste de montrer comment on se représentait la notion de "peuple" à ce moment là.
Mais une autre idée travaillait le système des représentations sociales. J’ai déjà évoqué le moment ou contre l’idée d’une hégémonie sociale des prolétaires dans le peuple se formulaient l’idée que la société se « moyennisait ». La « moyennisation » de la société, c’était l’idée qu’émergeait un grand bloc social central dans la société. C’était l’objet de toutes les discussions et théorisations. Giscard d’Estaing d’un côté, les socialistes de l’autre, vont se disputer et capter cette représentation culturelle et symbolique de l’évolution dans la vision que la société avait d’elle-même. C’est au nom de la « moyennisation » promise que les deux vont prendre le pas sur les partis qui incarnaient l’ancienne représentation des classes sociales. Le PS « moyennisé » prend l’avantage progressivement sur le PCF identifié à la classe ouvrière stricto sensu. Et l’UDF de Giscard supplante le RPR, identifié aux anciennes catégories intermédiaires : paysans, boutiquiers et agents de maitrise.
La « moyennisation » a été une construction très largement idéologique. Mais elle correspondait aussi au ressenti d’un mieux social dans la chaine des générations. Tout un appareil symbolique et une mise en scène culturelle l’a accompagné. Elle reposait néanmoins sur une base objective. L’extension du salariat à toutes les professions, l’urbanisation massive de la population et l’élévation des qualifications requises par la production étaient bien des réalités. Pour faire simple. Revenant en souvenir à cette époque, je me souviens des gens que le PS attirait alors en masse dans la nouvelle classe cultivée des villes. Ceux là créaient des associations, avaient un avis sur tout et venaient en masse aux réunions des comités de quartiers alors fort à la mode. Quoiqu’il en soit le thème de la moyennisation permit à ceux qui s’en sont saisi d’en vendre une déclinaison politique. Puisque la société était menée par son groupe central, il lui fallait ou un parti de même nature ou une coalition qui lui ressemble. Déjà il fut beaucoup question de se passer de l’alliance avec les communistes et de chercher à s’allier avec le centre. C'est-à-dire de se passer de la satisfaction des revendications ouvrières pour construire le projet de la nouvelle société qui se dessinait à partir de l’hégémonie du « bloc central moyen ».
Bien sur, la situation et le discours empruntaient, comme toujours, à la période antérieure ses symboles, ses drapeaux, ses catégories mentales et ainsi de suite. Et elle en habillait de mots la situation nouvelle. Je me souviens du rôle que jouait des mots d’ordre comme celui de « l’autogestion ». Tout le monde comprenait cela comme un partage du pouvoir entre producteurs au détriment de la monarchie patronale. D’autant que celle-ci était à l’époque encore lourdement marquée par le paternalisme. Dans cette ambiance les exigences libertaires de mai 68 entraient parfaitement en résonance avec la protestation sociale. Le mot d’ordre d’autogestion était cependant investi de façon bien différente suivant la place de chacun dans l’entreprise. Celui d’en bas l’entendait à l’ancienne, comme une libération collective. Celui d’en haut l’entendait comme un partage du pouvoir de la décision technique avec le patron, sur la base de la compétence professionnelle. J’évoque ce modeste épisode pour montrer comment un mot d’ordre peut être transversal au point d’être fédérateur politiquement en dépit de l’hétérogénéité du bloc social dans lequel il fait écho. Ici, l’ambigüité de toute cette imagerie c’est qu’elle se vivait aussi comme de la cogestion dans la bonne tradition social démocrate. Et qu'elle n’était pas du tout inclusive pour la classe ouvrière en tant que telle, effacée du tableau des futurs désirables, alors même que celle-ci restait la classe la plus nombreuse. Cet exemple permet d’illustrer l’idée que le glissement des gros bataillons de votes de gauche du PC vers le PS et sa dynamique conquérante sur les nouveaux arrivants de la société se lit comme l’extension d’une représentation culturelle se substituant à une autre. Comme la population des campagnes s’était autrefois rêvée urbaine et ouvrière, la population ouvrière urbaine se rêva classe moyenne de centre ville puis urbaine. Là encore je résume au prix d’une certaine caricature mais je veux souligner le rôle des représentations collectives comme sous bassement de l’action politique et moyen par lequel ceux qui entrent en action se définissent socialement eux-mêmes.
Dans la période récente, au cours des vingt dernières années, tous les penseurs du PS, ne riez pas il y en avait pas mal, se sont concentrés sur la dispersion sociale résultant de la « modernisation » et de « l’essor des nouvelles technologies ». Ils théorisèrent une « individualisation » volontaire et désirée des rapports sociaux. La moyennisation s’est alors doublée d’un adjectif qui en dégageait le sens : « l’individualisation ». L’hégémonie du message publicitaire, producteur de norme comportementale, semblait accompagner un mouvement qu’en réalité il produisait. Période héroïque du vocabulaire égotique : le « sur mesure » et « l’individu » devinrent la norme de toute chose en tout domaine. Derrière les faits qui montraient en effet une atomisation croissante des rapports sociaux de production, les théoriciens socialistes ne voulaient voir que la satisfaction d’une irrésistible pulsion individualiste. Pour eux elle rejoignait à point nommée, l’évolution des rapports de production du futur faits de « télé travail » et de production du « soft » tandis que le « hard » irait se faire produire chez les sous développés. Dans l’ordre politique, le contrat devint l’idéal de la relation sociale plein de la vertu du gré à gré. La loi devenait la contrainte archaïque par son égalitarisme et sa tendance à tout niveler.
Ils n’ont pas vu venir la précarité comme mode transversal de réorganisation des rapports sociaux et humains dans le nouvel âge du capitalisme. Ils ont cru qu’elle ne les concernait pas. Ils ont cru que c’était le nom de l’entre-deux provisoire d’une société enfin libérée de la monotonie du « bol de fer ». A présent, les enquêtes d’opinion montrent une jeunesse qui aspire d’abord à travailler dans la fonction publique. Ceux là demandent de la durée, de la stabilité et du sens. Le contraire de la génération de gogos que forment leurs parents dépités.
Bref, tant que le haut du panier passait d’un poste à l’autre sans période de chômage durable, tout le discours de la moyennisation individualiste resta en place. Le chômage de masse fut largement interprété comme une conséquence douloureuse chez les gens d’en bas de l’inadaptation de leurs formations professionnelles aux évolutions et Bla Bla. Puis les penseurs ont bien dû observer « la coupure entre classe moyenne et classe populaire ». Ce fut le refrain des années 90 et 2000. Evidemment les classes populaires ainsi désignées furent accablées de toutes les tares. Le référendum de 2005 fut un sommet de stigmatisation. Ceux qui avaient des illusions sur le futur radieux du système regardèrent de très, très, haut ceux qui n’en avaient plus aucune, compte tenu de leur quotidien. Si l’on veut avoir une idée du mépris qui accabla le peuple il faut lire les discours du conseil national des socialistes qui suivi la déroute des oui-ouistes. Ou n’importe lequel des éditoriaux de la presse des belles personnes. La racine de la coupure ne fut pas davantage comprise que par le passé. Pour les grands esprits, il s’agissait d’une crise de l’adaptation de la société à l’accélération de l’histoire. Rien de moins, mais rien de plus.
Dans cette vision il n’y a pas de lutte de classes. C’est une vieillerie idéologique sans aucune réalité spontanée. Et l’hyper accumulation de la richesse, comme tous les excès du capitalisme, est un dérèglement. Il se résout dans la « régulation », « la concertation », « le dialogue ». Bien sur, « le contrat » est le maitre mot de cette régulation par les bonnes intentions. Comme s’il s’agissait d’un malentendu que la raison suffirait à faire reculer. Les journaux supprimaient la rubrique sociale au profit de la rubrique « économie » ou « argent » et tout ce qui faisait lutte s’engloutissait dans la rubrique des « problèmes de société ». Cette « régulation concertée » est proposé comme issue aux problèmes de notre temps et comme idéal social. Dans cette vision, le précariat est une maladie regrettable lamentable qui affecte les jeunes et les « famille monoparentales ». Pour ceux-là, la réalité de masse du précariat, sa production et les conséquences de son extension à tous les compartiments de la société n’en font pas un sujet de l’histoire mais un objet de commentaires. Dans le meilleur des cas…
Le précariat n’est pas la marge du système social actuel. Il en est le cœur. Le moteur de la dynamique sociale du présent ce n’est plus l’espoir d’une montée de tous vers la classe moyenne mais la peur de chacun de se voir absorber par le précariat. Le précariat n'est pas un sadisme spécial des possédants : c’est un mode d’exploitation correspondant à la période des taux de profit à deux chiffres. Faire de la politique à gauche comme si on parlait à une armée de travailleurs sous statuts qui pensent à l’amélioration de leur fin de mois et à une cohorte de cadres supérieurs s’éclatant au boulot est une vue de l’esprit sans contact avec le réel. Surtout cela fait passer à côté d’un fait essentiel : du fait de la prise de conscience de l’extension du précariat peu ou prou dans la vie de chacun, l’une et l'autre de ces deux catégories ont en commun une même détestation des injonctions de leur temps qui fonctionnaient hier comme le moteur de la promotion attendue : fais plus vite, davantage, et prouve ta débrouillardise !
Le précariat est un mot de sociologue construit avec les mots précarité et prolétariat. Il nomme la catégorie sociale des gens qui subissent la précarité comme un destin social durable et non comme un « entre deux » provisoire. La précarité est un rapport social global. Elle ne concerne pas que le type de contrat de travail mais tous les aspects de la vie qui pour finir en dépendent : logement, accès au ressources essentielles comme l’eau et l’énergie, et ainsi de suite. Le précariat s’étend dans la société mais également dans la vie de ceux qui le subissent en précarisant petit à petit tous les aspects de leur vie personnelle et même intime… Ce n’est vraiment pas un hasard si madame Parisot a pu dire : « l’amour est provisoire, le travail peut bien l’être aussi». Le précariat est une catégorie transversale. Il relie et parfois dissout en son sein toutes les catégories du salariat. Il implique aussi bien les ouvriers que les cadres supérieurs. Il fédère par les caractéristiques de mode de vie qu’il confère. La précarité n’est certainement pas un fait nouveau. Elle mine la société depuis des comptes d’années. Ce qui importe dorénavant c’est d’accepter de penser comme un fait politique ce qu’elle produit dans le rapport de force entre l’ordre établi et la volonté de le renverser. Non seulement du point de vue des obstacles que la peur du lendemain soulève mais en point d’appui pour entrainer ceux qu’elle dévore dans le projet de la révolution citoyenne.
On peut mettre des chiffres de population en face de cette réalité sociale. Huit millions de personne vivant en dessous du seuil de pauvreté y figurent à coup sur. Et parmi elles quatre millions de travailleurs. Soient 13,4 % de la population active du pays. Il est important cependant de ne pas confondre précarité et grande pauvreté même si la précarité l’inclut. 23 % des emplois sont précaires, toutes catégories confondues de contrats : CDD, intérim, contrats aidés etc. Il y a ainsi 2,1 millions de salariés en CDD. Un nombre en hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. Il y a 550 000 intérimaires : encore une hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. La moitié des salariés de moins de 25 ans ont un emploi précaire. Et, à chaque fois, il faudrait préciser qu’il s’agit d’une écrasante majorité de femmes. On peut l’observer clairement dans la fonction publique. Il faut dire que c’est une ramée de précaires qui croupit là dans l’insécurité sociale. Il y a 842 000 non titulaires dans la fonction publique sur 5,3 millions de personnels publics. Cela signifie qu’il y a 16 % de précaires dans l’ancien royaume du bol de fer ! Dans l’Education nationale il y a 47 000 non titulaires. Dans ce nombre, il faut distinguer 70 % de femmes. Et comme si ce n’était pas assez on y trouve 44 % de temps partiel, d'où des salaires très faibles. Ici commence un autre océan de précarité. Celui qui résulte du temps partiel imposé. Il y a 1,4 millions de salariés à temps partiel contraint. Dont évidemment 80 % de femmes ! En hausse de 27 % depuis 2003. Dès lors 40 % des salariés à temps partiel vivent sous le seuil de pauvreté ! La pauvreté atteint 20 % des jeunes de moins de 25 ans, c'est-à-dire près d'un million de personnes ! Précaires, pauvres, jeunes et femmes, quatre mots qui se font écho dans la réalité quotidienne et qui la structurent en profondeur.
La seule stabilité sociale des précaires est leur situation instable autrefois qualifiée d’atypique et qui est la règle à présent. Il faut de huit à onze ans à un jeune pour acquérir un contrat a durée indéterminée (CDI) ! Le précariat est une réalité qui déborde évidemment très largement les cadres de la seule masse des personnes directement concernées. Elle implique aussi les familles, les descendants cela va de soi car les enfants sont en première ligne pour subir les conséquences des carences que le précariat implique. Mais aussi les ascendants, bien obligés de s’impliquer. Elle touche aussi ceux qui en ont peur comme d’un futur immédiat redouté. Elle affecte aussi bien l’ouvrier très qualifié que le smicard. Mais aussi le cadre supérieur au chômage, contraint de devenir un « auto entrepreneur » parfois même par l’entreprise qui l’a licencié ou par celle qui emploie son travail.
La précarité est le mode dominant sous lequel se fait l’accès aux biens et services élémentaires. Elle contamine tous les compartiments de la vie quotidienne. Ainsi du logement. Il y a dorénavant 10 millions de mal logés dans notre pays. Parmi eux 100 000 personnes sans domiciles fixes. Cent quarante mille personnes vivent en camping ou en habitat de fortune. Cinquante mille personnes vivent à l'hôtel. Et la menace frappe largement. Il y a deux cent vingt mille personnes en instance d'expulsion suite à une décision de justice. Ces expulsions vont croissantes en nombre, de près du tiers depuis 2002. A quoi s’ajoutent plus d’un million trois cent mille demandes de logement social, en attente interminable et en hausse d’un quart depuis 2002 ! Je pourrai allonger la liste des catégories de précarisation. Santé, accès à l’énergie énergie, tout est touché. Il y a 8,5 millions de personnes en situation de précarité énergétique. 1,5 millions de logements sans chauffage. L’augmentation du chiffre des coupures d'énergies exprime une nouvelle extension du champ de la précarité. Trente fois supérieure en deux ans ! Pour le Gaz on est passé de 10 000 coupures il y a deux ans à 300 000 en 2010. Pour l’électricité il s’agit de 200 000 coupures par an selon la CGT. 37% des gens coupés seraient des travailleurs pauvres, 15% des familles avec enfant. Et l’eau ! L’eau aussi ! Eau : 130 000 coupures par an. Voyons la santé. Il y a cinq millions d'habitants sans complémentaire santé. Par conséquent 15 % des Français disent avoir déjà renoncé à se faire soigner. J’arrête là une énumération que je prolongerai au fil de mes interventions des prochains mois.
L’émergence du précariat fait davantage qu'obliger à redéfinir le « peuple ». En réalité elle exige le retour de ce concept pour décrire l’acteur historique de notre projet politique. Celui-ci ne peut plus être décrit ni sollicité sous la forme d’une alliance de catégories sociales homogènes comme l’était l’ancienne « alliance des couches moyennes et des couches populaires » dans les rengaines social-démocrate, ou le « front de classes » des années soixante dix au PS. Pour autant on ne peut faire de l’explosion de ces anciennes catégories le prétexte d’une relégation dans l’anomie de toute cette partie de la population que l’on inviterait à se penser comme un intervalle provisoire qu’elle n’est pas. Nommer le peuple c’est déjà faire exister politiquement tous ceux qui le composent dans une catégorie qui les intègre en tant qu’acteur politique positif direct.
Le peuple ne concerne donc pas seulement ceux que l’on nommait jusque là « les inclus ». Il ne « tend pas la main » aux exclus dans le cadre du «care». Le peuple est la catégorie politique qui se constitue dans la lutte contre la précarisation de toute la société. Le mot désigne donc tous ceux qui ont intérêt à la victoire de cette lutte, les travailleurs sous statuts, les cadres à temps pleins comme les intermittents. Il y a un ennemi du peuple qui doit être abattu politiquement : l’oligarchie. L’oligarchie est l’ensemble de ceux qui profitent du système et font de sa défense une fin en soi. Il s’agit des possédants du CAC 40 et de leur « suite dorée », les médiacrates, trader, yuppies, publicitaires, eurocrates et ainsi de suite dont la caractéristique est le parasitisme et l’inutilité sociale. L’oligarchie règne par la peur du lendemain qu’elle injecte dans le peuple en répandant l’impuissance à maitriser sa vie. Le peuple se constitue dans et par l’opposition aux oligarques. Résister c’est déjà vaincre l’idée que le précariat est une fatalité ou que chacun est personnellement responsable de sa détresse. C’est la politique qui fait le peuple. Comme l’Aventin institua la plèbe ou la prise de la bastille la sans culotterie, la grève la classe ouvrière. Désigner l’ennemi avec des mots qui réorganisent le champ politique dénoue et renoue les sentiments d’appartenance ou d’indifférence politique antérieurs, voila le but de notre propagande et des polémiques à déclencher pour faire réfléchir.
La notion de précarité peut être étendue dans tous les domaines pour être bien combattue. J’ai évoqué de nombreux aspects de la vie quotidienne que la précarité contamine. Mais il faut voir toute la dimension de cette contamination. La précarité n’atteint pas seulement les conditions de la vie du travail mais le contenu de la vie et du travail. Dans la production, quand elle atteint par exemple la constitution des équipes de travail, sans cesse changeante. Quand elle mine les projets industriels, sans cesse remis en cause, reformulés, repris et abandonnés du fait de la précarité des décisions de l’actionnaire, des changements de propriétaires. Je ne cite là que quelques exemples, bien sur. Dans la vie mentale, quand sont enjointes des modes aussi harcelantes que celle de l’éternelle jeunesse précarisant toute idée du bonheur durable. Ou bien celle de l’ouverture et de la transparence qui interdisent toute maturation et construction intime. Toutes ces injonctions sont des arborescences, inavouées comme telles, des principes auto-organisateurs du capitalisme de notre temps : flexibilité, accessibilité permanente, instantanéité.
J’ai assez retenu mon lecteur. Je n’entre donc pas dans une description plus longue à propos du lien fondamental entre lutte contre la précarité et accomplissement humain. Je rappelle seulement que la lutte contre la précarité commence la société humaine elle-même. La lutte contre la précarité de la cueillette fait inventer l’agriculture, la lutte contre la précarité de la chasse fait découvrir l’élevage. Et ainsi de suite jusque dans l’ordre intime. Jusqu'à la lutte contre la précarité des règles de vie et de la condition humaine qui fait inventer les dieux et leurs commandements. Sans oublier la précarité insupportable que répandirent les crises et les destructions à répétition du premier âge du capitalisme industriel. D’où naquirent les doctrines socialistes qui, en proposant des clefs de compréhension, permettaient de nommer, de comprendre et donc d’affronter.
Je trouve tout à fait juste de parler de la cabale des médias dans leur ensemble, surtout quand ils coupent la parole à ceux qui amènent des idées, quand ils refusent d'organiser le moindre débat de bonne heure d'écoute ou organisent celui-ci de façon orientée. Pendant ce temps là, ils préfèrent laver les esprits des plus humbles... ou des plus fatigués...
Camarade Mélenchon tu leur fais très peur et tout ça sans faire de 20h!
Je constate autour de moi que ceux qui ne vous connaissaient pas hier parlent facilement de vous (élogieusement) (même chez les politico-réfractaires!), mais surtout et c'est là l'essentiel, de nos idées!
Vous réanimez la conscience des gens sur leur pouvoir politique, vous parlez juste et de manière intelligible pour tous.
Merci. J'espère que la grosse surprise du deuxième tour, en 2012 cette fois-ci, ce sera nous et que l'on bottera le cul de tous ces marchands d'humanité une bonne fois pour toutes!
Mouahahaha ! Excusez moi je me marre ! Au grand Journal ce soir (pièce absurde) Valls ridicule d'inconsistance mais qui veut être président "pasqu'il" le vaut bien quand même, d'ailleurs promis avec les copains ils vont travailler pour trouver des idées et piiis.... Hahaha ! Et le perfide BHL qui surenchéri avec sa vielle recette de chevalier blanc chemise, paternaliste patenté, hypocrite et usurpateur. Lisez le compte rendu de sa mission en Afghanistan, c'est une Ode à BHL par BHL.
Usurpateur car entre Botul et d'autres délires qui en font une risée du monde intellectuel (mais pas seulement), Levy utilise les médias qu'il connait si bien (Arte, Libération,Le Monde, son site personnel) pour revêtir l'Autorité incarné par l'image de l'aventurier-intellectuel-humaniste qu'il joue.
Hypocrite car après avoir joué son rôle en attaquant Jean Luc Mélenchon avec cette pertinence d'analyse qu'on lui connait, le milliardaire se déverse en miauleries, garant des droits de l'homme grâce à son action "prestigieuse" (dixit) à travers sa revue citant Yann Moix en exemple, celui qui insultait la Suisse en des termes orduriers ; pauvre Moix voyant de l’antisémitisme partout. Et puis c'est quoi cette fixette sur l'Iran ? Moment magnifique quand il engueule presque Denisot qui l'a pas invité plus tôt alors qu'il avait une exécution de remplacement à sa cause Sakineh. Hypocrites.
C'est vrai que c'est révoltant de voir Valls et BHL tenter de salir Jean-Luc Mélenchon avec la complicité du grand journal et d'Aphatie. Et puis voir ensuite tous ces socialistes mous invités par BHL pour les 20 ans de sa revue.
On a bien compris que BHL a surtout peur de partager sa fortune avec la collectivité...
D'autre part, je ne comprends pas G Filoche qui attaque souvent violemment l'aile droite du PS mais qui explique sur son blog hier soir qu'il est sûr que le PS sera devant et qui pense que la bonne stratégie est de le combattre de l'intérieur. L'évolution du PS des dernières décennies montre pourtant le contraire.
(Il semble regretter de ne pas avoir été invité au congrès du PG. Est-ce un oubli ? Une volonté ?)
Imaginez l'impact si l'aile gauche du PS rejoignait un Front de Gauche élargi !
Il y a là de l'aile gauche du Ps au NPA un réservoir qui peut espérer pas loin de 20%.
Tous ensemble, bon sang ! Nous n'attendons que ça !
@ 200
JA91 dit:
1 décembre 2010 à 23h32
En tout cas, ça ne marche plus sur moi, j'ai voté Sarkozy en 2007 (je sais, c'est dommage), justement car je ragardais les infos à la télé au lieu de me renseigner par moi-même et j'ai l'impression d'avoir été manipulée.
Les JT sont une calamité. 27 minutes de story-telling et 3 minutes de vraies infos. On voit bien le mur médiatique entre ce qu'on lit sur Médiapart (par exemple), et ce qui est proposé aux chaumières à la Grand Messe de 20 heures.
http://www.dailymotion.com/video/xfn1r7_regarder-trop-tf1-ca-rend-stupide_news
Monsieur Mélanchon, la route sera longue et semée d'embuches, je m'en rend compte de jour en jour du fait du comportement des médias.
Et de celui des blablateurs de "gauche" ou de droite...
Je lis votre livre "qu'ils s'en aillent tous", seul moyen d'en savoir plus sur la trame de votre prochain programme, car si l'on s'en tient aux médias....
Sauvons l'euro, sauvons les banques, sauvons l'économie, rassurons les marchés...
Et si, enfin, nous avions espoir de sauver l'humain, de sauver les libertés, l'égalité, de sauver notre condition humaine.
Bref comme beaucoup d'autres je pense, je mise sur vous et vous souhaite bon courage pour la suite.
Par le plus grand des hasards et assez tard dans la nuit, je suis tombé en "zappant", sur une émission de Mireille Dumas, que je ne regarde jamais. L'invité ? Manuel Valls !
Affligeant ! J'ai cru que ce Monsieur, très content de lui (youpi, la vie est belle - pour moi - les autres je m'en fiche) se préparait à l'élection de Miss France... Etalant sa vie privée dont on a que faire, ce regardant le nombril, émerveillé par sa petite (ah certes, très petite...) personne, il est obsédé par la compétition avec la droite sur son terrain.
Son programme : faire mieux que la droite, c'est à dire, pire ! Le mot d'ordre "nous aussi on peut être encore plus réac qu'elle" semble être son seul horizon !
Mais attention, ce petit marquis de la gauche (?) molle est un séducteur.
Le problème, c'est qu'il ne veut pas séduire le peuple mais "les marchés", le Medef et les médias. Pitoyable...
Hahahahaha! Je viens d'écouter Bernard Henri-Lévy et Emmanuel Vals cracher toute leur bêtise concernant Mélenchon. Excusez-moi, camarades, mais il n'y a pas de quoi pleurer.
Qu'ils s'en aillent tous et ceux-là avec un coup de pied dans le cul! (les concernant, le coup de pied devient un argument suffisant).
Pour ceux qui n'ont pas vu le duo BHL/Valls s'en prendre à Mélenchon, c'est ici, partie 2, à 5'02":
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3349-le-grand-journal.html
@Le webmestre 185
... @kalamar31 186
C'est exactement ce que je voulais dire…
Maladroitement j'en conviens.
Louis
Transcription partielle du "Grand Journal" du 1er décembre 2010 (Manuel Valls, Bernard-Henri Lévy, Ali Baddou) :
MV -...il y a un espace énorme pour les populistes comme c'est le cas partout en Europe, pour les populistes de gauche comme de droite...
AB - Mais vous renvoyez dos à dos Mélenchon et Marine Le Pen ?
MV - Spontanément j'ai pas envie de le faire. Mais enfin, quand on bâtit à gauche une candidature sur le populisme, sur le bruit et sur la fureur, sur la haine à l'égard de la presse, oui, il y a quelque chose qui me gêne profondément...
BHL - Le titre même de son livre, hélas, qu'est-ce qu'y veut dire ? Y dit la même chose que les gens des années 30 qui disaient "Tous pourris". "Qu'ils s'en aillent tous" ça veut dire "Tous dehors", ça veut dire "Tous pourris". Vous le savez bien, vous avez tous un peu d'oreille pour savoir ce qui tinte là, et quand un responsable dit "Qu'ils s'en aillent tous", c'est un mot d'ordre au minimum irresponsable, en tous cas populiste, et peut-être pire.
MV - Il faut le prendre au sérieux, et je trouve que chez nous on considère "Ah, Jean-Luc, on le connaît, y va revenir". C'est un homme intelligent, qui connaît l'histoire de son pays, qui a une revanche à prendre sur le Parti socialiste, et qui veut bâtir son parcours politique sur la défaite de la gauche en 2012. Et je demande à mes amis de le lui dire aussi clairement que ça.
BHL -...Peut-être que le meilleur allié de Sarkozy aujourd'hui s'appelle Mélenchon... Rappelez-vous Chevènement... Attention à Mélenchon, et attention à Marine Le Pen...
195
Zora (#195)
"Vouloir le meilleur pour le peuple, oui. Mais aussi vouloir un peuple meilleur...". Le FdG devrait adopter cette phrase riche de sens (slogan de campagne ?). Elle résume à elle seule un projet de société et pourrait en être le socle idéologique.
Cette formule résume certainement un projet. Mais ce n'est pas le projet actuel du FdG, ni celui des partis qui le composent. Car "vouloir un peuple meilleur" implique une séparation entre le peuple tel qu'il est et le peuple tel qu'il peut devenir. Et accessoirement, de donner au Parti un rôle dans la transformation du peuple de l'un à l'autre. On ne peut pas soutenir en même temps que le peuple a toujours raison et que le peuple peut être "amélioré".
Le FdG (et les organisations qui le composent) sont aujourd'hui dans la logique démagogique de la "fierté" de ce qu'on est plutôt que de ce qu'on peut devenir. Il n'y a qu'à voir les discours sur l'éducation tous mâtinés du "respect des cultures d'origine" et de "mise de l'élève/l'étudiant au centre du système". Il faut aussi rappeler la détestation des "experts" et de "ceux qui savent" couplée à l'affirmation que ce sont "les citoyens" et eux seuls qui doivent élaborer le "projet partagé" sans que leur créativité soit bridée par des gens qui n'ont pour eux que le fait d'avoir passé trente ou quarante ans à étudier les problèmes...
Faut choisir: on peut caresser le peuple dans le sens du poil en lui disant qu'il est très bien comme il est, où on peut être exigeant et chercher à le changer. Mais on ne peut pas vouloir les deux.
@JB - 206
"Comme beaucoup d'autres je pense, je mise sur vous..."
Ce n'est pas sur JL Mélenchon qu'il faut miser mais sur nous !
Les classes moyennes découvrent, progressivement (selon la place sur les barreaux de l'échelle) et dans la douleur, que l'oligarchie ne connaît que deux classes : les maîtres et les esclaves (laquais du pouvoir compris).
La dégringolade n'est pas finie qui permette l'unification du peuple et l'acceptation de chacun de perdre un peu au profit du "Tous ensemble".
Le temps des illusions s'achève, patience...
« Vouloir le meilleur pour le peuple »
En disant ça, Jean-Luc Mélenchon, (je ne suis pas un philosophe) mais j’ai compris qu’il demandait simplement qu’il puisse accéder à l’éducation, toute l’éducation, dans le sens large du terme.
C'est-à-dire, non pas, le Rap « ou » La grande musique mais le Rap « et » La grande musique, et alors, il fera son choix et pourra écouter les deux si il en a envie.
Merci pour ce discours sur la précarité qui est effectivement une donnée importante de la société actuelle...
Deux petites notes :
- pour moi " populiste" signifie qui flatte le peuple et le manipule, tout le contraire de qui informe le peuple pour le faire accéder à une véritable citoyenneté....
- un peuple non informé et non éduqué qui parvient au pouvoir est pour moi pire qu'un tyran....!
salut a tous
BHL et Valls sont des rigolos! Ils ne représentent que eux mêmes. Y a qu'a voir le blog de Valls, il y a peu ou pas de commentaire a ce qui est écrit. Par rapport a ici y a pas photo. Donc la bave de ces deux crapaud n'atteindra pas la blanche colombe, le bobo et le petit Sarkozy n'ont qu'à se rhabiller et faire un parti si Valls en a dans le pantalon....
Alors oui
Qui s'en aillent tous!
J'irais plus loin que Descartes (# 212) dans sa réponse à Zora (# 195).
D'abord, je ne sais pas exactement quel sens est donné à Vouloir un peuple meilleur par opposition à Vouloir le meilleur pour le peuple. Par exemple vouloir l'éducation la culture, la santé pour tous, est-ce améliorer le peuple ou seulement vouloir le meilleur ?
Mais l'Histoire montre que chaque fois qu'on a voulu "améliorer" le peuple, en faire des croyants sincères ou des citoyens vertueux ou des hommes nouveaux, ça c'est (atrocement) mal terminé, parce qu'il est absolument impossible de changer la nature de l'espèce humaine.
C'est pourquoi, sous réserve de précisions sur l'interprétation de Vouloir un peuple meilleur, ce "slogan" me paraît non seulement irréaliste, mais il m'effraie.
@ 111 Jacques G
On a eu la même idée. L'intégrale ne rentre pas ici. Je l'ai mise sur mon blog:
transcrition-du-grand-journal-du-01-12-2012
Au moins, Besancenot ne sera moins seul dans le club des "idiots utiles" de Sarkozy. Cette semaine, "Marianne" a en effet pubilé sa photo avec cette légende. En 2009, le journaliste Renaud Dely avait publié un livre sur lui avec comme titre en couverture:"Besancenot,'l'idiot utile du Sarkozysme".
http://livre.fnac.com/a2710333/Renaud-Dely-Besancenot-l-idiot-utile-du-sarkozysme
Ce rappel à Chevènement et à Marine Le Pen, c'est aussi leur crainte de revivre leur élimination de 2002.
@Descartes - 212
Je ne m'explique pas l'animosité de certains camarades à votre égard. Je vous lis depuis quelques mois (ici et sur votre blog pendant votre période de "pénitence"). J'apprécie votre parti pris d'observateur critique (mais bienveillant selon moi) qui bouscule les certitudes et le côté informatif de vos commentaires. Votre culture et votre expérience peuvent aider à pallier à l'amateurisme, la démagogie, l'esprit "fan club" parfois présent... Vos analyses sont formatrices à l'esprit critique même si je ne les partage pas toujours dans leur intégralité. Elles sont un matériau pour qui cherche à approfondir sa réflexion personnelle. Elles enrichissent le débat et participent à l'éveil citoyen. Prenez à coeur ce rôle d'aiguillon et soyez aussi force de propositions : chacun peut contribuer, à mesure de ses capacités et de son talent à la victoire de tous.
Puisse l'enthousiasme parfois enfantin (et donc facteur d'espérance) des intervenants vaincre votre pessimisme rationnel, en vous rappelant que seules les batailles qu'on ne mène pas peuvent être perdues.
Tant de souffrances nous entourent, nous n'avons pas le droit de déposer les armes.
Amicalement
Le Gd journal !
C'est ce même fil'aux oeufs qui a déclaré que le PS était mort et qu'il fallait l'enterrer avec M. AUBRY.
Maintenant il nage avec Valls, pour DSK..
Et même il voudrait vous enseigner la vie !
Pauvre type.
Je voulais faire la promotion de deux vidéos de vulgarisation sur l'argent sur ce blog car je trouve les idées de JL Mélenchon très intéressantes à entendre, et je trouve qu'elles rejoignent les propos de ces vidéos.
En deux parties :
1 : http://vimeo.com/8116254
2 : http://www.vimeo.com/8088058
Diffuser les un maximum si elles vous ont éclairé sur notre monde.
@woland (#217)
Mais l'Histoire montre que chaque fois qu'on a voulu "améliorer" le peuple, en faire des croyants sincères ou des citoyens vertueux ou des hommes nouveaux, ça c'est (atrocement) mal terminé (...)
C'est loin d'être évident: lorsque la IIIème République naissante crée l'institution scolaire (universelle, gratuite et obligatoire) son but est certainement "d'améliorer" le peuple. Lorsque la loi de 1905 a été votée, le but des anticléricaux était clairement de soustraire le peuple à la domination des idées religieuses. Je ne crois pas qu'on puisse dire que cela s'est "atrocement mal terminé". Et ce ne sont pas les seuls exemples...
(...) parce qu'il est absolument impossible de changer la nature de l'espèce humaine.
Je ne sais pas ce que vous appelez "la nature humaine". Je me méfie - comme vous, je pense - des projets qui prétendent "changer" les hommes en leur imposant des croyances ou des pensées obligatoires obligatoires. Améliorer le peuple, c'est lui donner les instruments de la liberté - et de la liberté de penser, d'abord - pour qu'ensuite il pense ce qu'il veut. Le but n'est pas la conformité, mais le choix informé.
Permettre l'accès au savoir et à la culture, fermer la voie au communautarisme et au cléricalisme, ce n'est pas vouloir "changer la nature humaine", mais donner aux hommes la possibilité de faire des choix libres.
@guillot
Ne serait-il pas temps que les idiots utiles, de gauche bien sur, se réunissent dans un grand mouvement populaire, pour montrer que la somme des idiots utiles peut former une alternance très utile et rendre au PS sa position d'utile appoint ?
Décidément, la presse télévisée tient à justifier le mépris que nous avons pour elle.
L'émission du Grrrand Journal a permis à des histrions de théâtre de foire de se produire.
Mais aux théâtres de foire, on assiste pour s'amuser, et les acteurs savent qu'ils sont comiques.
Ici, des filousophes font des pantalonnades sans le savoir, croyant éclairer les futurs électeurs en faisant étalage de leur prétendu savoir politique et là, c'est le début d'un comique laborieux.
Je n'ai pas eu la patience d'écouter jusqu'au bout les vaticinations hypocrites de ces gens qui se prétendent de gauche.
Une chose est évidente : J-LM leur fait peur !
Qu'ils aillent jouer sur les planches en plein air, après avoir préalablement étudié sérieusement leurs effets comiques. Qu'ils s'inspirent de DVD de Bourvil et de de Funès, par exemple, pour apprendre leur métier.
Sinon, ils risquent des jets d'oeufs pourris et de tomates gâtées.
Le peuple a un sens de la drôlerie qui ne pardonne pas.
Voilà les seuls commentaires que m'inspirent ces pauvres'intellectuels
Après les trois perruches, c'est au tour de deux perroquets , cette chaine est vraiment devenue lamentable. Heureusement je ne suis plus abonné. J'espère que beaucoup enverront leur lettre de résiliation, il vaut mieux sortir entre amis, et aller au cinéma que de rester devant ce spectacle navrant. L'argument du vote utile au premier tour revient, ils n'ont rien compris, sympathisant du PS depuis bien avant 81, je suis au PG depuis peu et je ne le regrette pas.
Vive le Front de Gauche, soyons unis pour arrêter ce spectacle lamentable. Pendant ce temps les restos du coeur tournent à plein, et des millions de gens sont mal logés, comme d'hab ! Mais on préfère parler de 2012, je fais parti du précariat et je me dis que ça suffit, l'espoir renaît, la perspective du Front de gauche est un formidable espoir.
J'espère que l'union sera au rendez vous, le plus tôt possible pour pouvoir changer ce monde.
Waw! en effet, "cest du lourd" comme on le dirait aujourdhui...le "Que Faire" de Lenine est a mettre aux oubliettes de l'etude historique...nous avons cette page! neanmoins,le postulat de base a toute revolution democratique est le vote. Hors la reelection de g w bush junior,du faite de l'apparition silencieuse et plus que douteuse du "vote electronique" aurait etabli une fraude electorale avec toutes les consequences que lon sait...il se trouve que l'election de Mr Sarkozy en 2007 a utilisé une part de ce meme vote "electronique"(enregistrement des bulletins) brievement evoqué dans les medias a lepoque,puis vite passé sous silence...jai meme ete tres etonné qu'aucune organisation politique dite "revolutionnaire" dansle bon sens du terme s'entend,n'est pas relevé l'affaire...
il est tout a fait scandaleux que de telle zone d'ombre puisse falsifier une election,et,par la tout le processus democratique...il serai plus que souhaitable que nos representant du front de gauche se saisissent de la question.
En ce qui concerne le clivage gauche droite a depasser pour repositionner le peuple francais au centre du systeme politique,economique et social contre cette OLIGARCHIE pernicieuse au plus grand nombre et meme a la planete terre elle meme...il convient de rassembler sur des valeurs partager...hors les questions de Securité et d'Immigration ne sont que trop laissé a nos concurrents vraiment securitaire et populiste(ump,ps et FN) qui serve objectivement ou non l'oligarchie en place...il semble qu'une analyse marxiste de ces questions est possible et souhaitable pour que ce programme partagé soit un vrai projet de societe qui sera vraiment capable de desarmer l'adversité! a savoir que le probleme de l'immigration est celui de la misere et de la guerre vecue dans les pays d'origine des migrants,le FMI y a souvent "travaillé" d'ailleurs en partenariat avec nos cheres multinationnales...
Bonjour,
Manifestation des précaires, du Comité C.G.T de Privés d'Emploi, chômeurs, demandeurs d'emploi... cadres, employés-es, ouvriers-ères, présence obligatoire et indispensable des dites "classes moyennes" samedi 4 Décembre à Stalingrad.
Action concrète non-militant derrière le clavier !
Par les temps qui courent, ça va vous réchauffer.
A lire, cet excellent article de Serge Halimi dans le Monde Diplomatique de novembre 2007, toujours d'actualité, hélas: http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/HALIMI/15294
Concernant l'émission de Canal+ d'hier soir, une très bonne description sur le site de Médiapart: http://www.mediapart.fr/club/blog/ambre/011210/bernard-henry-levy-lecrivain-droit-de-lhommiste-qui-ecrit-pense-et-parle-avec
Chers camarades,
Je suis frappé par la plupart des commentaires qui, comme mr Jourdain (revoir svp vos classiques) font de la prose sans le savoir...
Je m'explique: car oui,en fait et souvent dans la prose des commentaires, apparait en filigrane (voir sur vos dictionnaires ce mot qui veut dire "dont on devine la présence en arrière plan"):
Cet arrière plan, cette image émerge comme un fantôme à travers les écrits des uns et des autres sur ce forum, c'est l'image saisissante d'une République abâtardie, très malade.
Oui, certes, ici,tout le monde en détecte les symptômes, mais sans désigner particulièrement et nettement le malade.Et bien disons clairement que la République est le malade et elle est en grand danger.
Les citoyens se doivent de la défendre en disant son nom, ses mérites passés,son avenir qui est toujours le Bien Commun, la Justice.
Ces deux vérités toujours nommées par leur nom propre ne sont plus alors de la prose mais une exigence citoyenne immédiate pour sauver la République.
Bonjour à tous,
Simplement une requête à Descartes:
Très interessé (car très intéressantes) par vos interventions sur ce blog, je suis toutefois dubitatif quant à leur efficacité.
Je suppose qu'en plus du besoin de témoigner pour chacun d'entre nous, le désir de convaincre et entrainer est encore plus fort. Sinon celà pourrait s'assimiler à du nombrilisme.
Or, pour convaincre, une règle première est de faire du " marche avec" c'est à dire se faire entendre par un discours simple, (pas simpliste) à la porté immédiate du plus grand nombre et soucieux des questions basiques de ceux qui constituent le peuple, c'est à dire nous tous(ou presque). Je ne ressens pas cette volonté dans vos propos. Malgré un bagage universitaire solide complété par près de quarante années d'intérêt assidu à la philosophie et à la sociologie, j'avoue devoir vous relire à plusieurs reprises pour tenter de comprendre ce que vous écrivez quelquefois. La qualité de vos propos mérite l'effort. Je vous en remercie, mais de grâce, pensez aussi à ceux qui n'ont pas mon temps, mon expérience, etc...
Apporter le meilleur pour le peuple c'est aussi et surtout trouver les moyens d'accéder à ses possibilités présentes comme elles sont et pas comme on souhaiterait qu'elles soient. Le choix que chacun fera dans l'utilisation de ses progrès n'appartient qu'à chacun.
En cela la forme rédactionnelle de Jean-Luc Mélenchon dans ses billets me parait excellente. Sa lecture est fluide, son langage imagé.
Quelques milliers d'internautes lisent ce blog, l'objectif de quelques centaines de milliers doit être recherché.
Aller, courage et ténacité. Cordialement.
Comédie des primaires :
Ils ont tous la même politique que sarko à la différence que le parti socialiste n'annonce pas encore leurs vraies intentions et c'est sûr, qu'il ne fera rien pour la population... seuls leur égaux seront reconnus, aidés et appréciés...
Pauvres militants du parti socialiste, les voilà devant un fait accompli et, dans ce cas, pourquoi parler de primaires ? Ce n'est qu'une manoeuvre pour faire patienter et il ne sera certainement pas tenu compte de nos avis car il semble déjà que les autres candidats à la présidentielle soient éliminés par ces alliances troublantes des ces trois personnalités ! ou est la démocratie ?
Ils ont déjà dépouillés la classe moyenne afin d'aider leurs amis et tous ceux qui profitaient déjà du système, ils recommenceront.
Pauvres militants, avant d'avoir voté, ils ont déjà prévu pour le futur gouvernement : Président DSK - ou un autre des leurs ? - premier ministre Martine AUBRY - poste de ministre pour Royal pour les autres... on verra en fonction du copinage...
J'ai écouté ce matin "Le fou du roi" sur France inter. Jean Luc, avec son langage qui dérange, à encore très bien défendu le "prolo", celui qui n'a rien et les valeurs de Gauche. Tous ça d'une manière qui peut donner envie d'aller coller des affiches pour lui.
J'ai posté un commentaire (N°165) et à lire beaucoup de gens ici racontant a merveille et sans faute de français, la vie précaire, je commence à avoir une réponse aux questions que je me pose.
Vous vous en fichez et c'est normal, mais je ne reviendrai plus sur ce blog.
Le dernier article de J.L. Mélenchon publié le 29 novembre 2010 sur son blog est passionnant et comme toujours écrit dans un style magnifique.
Cependant il me semble appeler une remarque.
A propos du vocable « populiste » revendiqué par J.L.M. Il ne fait aucun doute que les médiatocrates qui l’utilisent à propos de Mélenchon le font dans l’intention de nuire à l’image du P.G. Il savent bien que les quelques sondages réalisés ces derniers temps indiquent une hausse sensible de sympathie populaire à l'égard du PG et du Front de Gauche.
Je ne prendrai, pour exemple, que le « Grand Journal » de Canal + en date du 1 er décembre qui faisaient la part belle au gandin poudré BHL et à la rigité cassante d’Emanuel Vals…
Ces deux là s’en sont donnés à cœur joie pour taper de la façon la plus ignoble qui soit sur le responsable du PG… Normal quand on fait des ronds de jambe à Strauss Kahn ou quand on se la joue en petit chef présidentiable ! Et évidemment que croyez vous qu’il advint ? Encore une fois le vocable « populiste » fut utilisé…
Et comme BHL reste fidèle à lui-même, il ne retint du livre de Mélenchon que le titre (c’est plus facile et cela en évite l’achat et l’argumentation) en arguant qu’il avait des relents « populistes » de la période fasciste…
Si le mot "populiste" en soi n’a rien de péjoratif, son usage actuel, populaire, est connoté très négativement. En gros il s’agit de se servir du moins pensant majoritaire pour séduire ce plus grand nombre !
C’est vraiment là le nœud du problème, car J.L. Mélenchon revendique ce vocable et lui assigne une noblesse (qu’il devrait avoir en raison de son étymologie) mais qu’il n’a pas dans l’acception ordinaire.
Ici, pour le moins, Jean Luc M. ne l’est absolument pas… populiste !
Alors pourquoi offrir des cordes à ceux qui veulent vous fouetter ?
Et comme le PS se sent assiégé par sa gauche par le PG et qu’il sent bien l’impact populaire (et non populiste) de Jean-Luc Mélenchon, il expédie en « électron libre » un Arnaud...
Lu sur Arrêt sur Image :
D'après la presse Espagnole, Zapatero le Premier ministre socialiste espagnol baisse les aides aux chômeurs, supprime l'aide de 426 euros pour les chômeurs en fin de droit, pour baisser les impôts des PME.
Résultat, la bourse gagne 4,4%.
Avec une telle bonne nouvelle, vivement l'arrivée de Dsk, Hollande, Aubry et consorts.
Populisme: prétention affirmant que "le peuple a toujours raison"
Si le peuple se trompe il en paie les frais, mais si des tyrans, déguisés en "démocrates" ou pas perpétuent toujours les mêmes erreurs, ils ne payent rien: c'est encore le peuple qui trinque!
Alors, je préfère un peuple libre, c'est-à-dire qui va prendre le risque de ses erreurs, pour aller à la conquête d'un progrès espéré, même s'il s'agit d'une "utopie":
La culture de cette utopie, c'est de la culture populaire !
A l'évidence, Jean-Luc Mélenchon a pris le poste laissé vacant par le Sieur Marchais. Je crains néanmoins que sa faconde ne heurte ceux qui, intéressés par ses (bonnes) idées, se méfient d'un discours quelque peu révolutionnaire. Je crois qu'il aurait intérêt à user d'un langage moins violent et, plutôt que de se fourvoyer dans quelques répliques inélégantes, à tourner sa langue dans sa bouche - avec tout le respect que j'ai pour lui.
L'homme me plait. Ses discours me plaisent. Sa vision politique m'intéresse.
Un peu plus de sagesse peut-être.
Amicalement
@ Obélix.
Perso, je lis tous les commentaires et en l'occurrence j'ai trouvé ton post 165 très intéressant et sincère, aussi ne prend pas cas de quelques commentateurs zélés... Le principal étant l'unité de la vraie gauche et non pas le persiflage des faux socialistes.
A+
D'accord avec Jean Jolly : Obélix, votre "potion" a a toute sa place dans le "chaudron" chaud-bouillant du Front de Gauche, ne laissons pas la parole aux jésuites pleins de morgue. Union sur des valeurs communes, argumentées et débattues, dans le respect de chacun-e des intervenants-es.
Merci à Berdagué pour l'info du rassemblement contre le précariat.
Attention à la dérive du langage
Lecteur de longue date de ce blog, je commence à trouver que le langage employé devient un peu limite et que nos adversaires s'en abreuve ou s'en serviront pour faire peur (aux votants, au Peuple).
Arrêtons avec tous ces termes de médiacrates, paltoquets, cireurs de pompes, précariat (pourquoi pas la précarité)...
Ca commence à faire vraiment ringard et vraiment datés. Ca commence aussi à faire un peu trop donneur de leçons.
@ Obélix
Je suis d'accord avec @Jean Jolly. Tu ne dois pas abandonner, les réflexions sincères sont toujours pertinentes. Nous ne devons pas laisser le champs libre aux pseudo-intellectuels. Puisqu'ils sont si intelligents c'est à eux de comprendre que certains ont envie du changement, vraiment, de tout leur coeur et l'expriment à leur manière.
l'enthousiasme nous fait du bien à tous, merci de l'exprimer !
Jean-Luc fait trembler le PS, un article sur l'express :
La socialiste estime que son parti a besoin d'une aile gauche forte.
Avertissement de Marylise Lebranchu: "Jean-Luc Mélenchon fait des dégâts y compris au sein de notre propre parti". C'est pourquoi cette proche de Martine Aubry estime que le PS a besoin d'une aile gauche forte en son sein pour éviter l'hémorragie. "Je reproche à certains strauss-kahniens - je ne parle pas de DSK lui-même - de ne pas considérer l'aile gauche représentée par Benoît Hamon comme un élément important de la primaire et de la présidentielle", souligne la députée du Finistère.
C'est du n'importe quoi!
Qui sème le vent récolte la tempête!
Franchement, que voulez vous que fasse le PS et les journalistes à part taper sur Mélenchon ?
Son discours de fond est totalement parasité par ses attaques à l'emporte-pièce!
Qu'il arrête de parler des journalistes et des autres, et qu'il parle uniquement du programme du Front de Gauche
Il est en train de se griller auprès de beaucoup de gens.
Rien à foutre de sa comparaison avec Marchais!
234 Obelix
Ne plus venir sur le blog à cause des "intellos" c'est leur laisser le pouvoir - Mr Mélenchon nous montre combien nous devons nous battre pour montrer que chaque individu est important. Ce ne sont pas les plus forts, les plus intellos, les plus beaux qui font la force, rejetons partout cette société qui nous a rendus si misérables dans nos vies, nos familles, nos emplois -
Non ! revenez sur le blog vous intéressez des personnes comme moi, les autres je les zappe -
Plusieurs personnes ont déjà critiqué ces "intellos" mais tant qu'il y aura des personnes qui leurs répondront ils continueront.
A bientôt je l'espère -
Il y a plusieurs raisons d'émettre un avis mitigé sur le ton ou les manières de Jean-Luc. Certains pensent qu'un discours trop énergiquement révolutionnaire (ou trop agressif) peut effrayer l'électeur. Peut-être... Mais d'autres pensent que les effets de manche nous amènent plus sur le terrain du théâtre que de la politique sérieuse. En politique, la sobriété, y a que ça de vrai ! :)
Cordialement.
Elections cantonales
Les inscriptions sur les listes électorales doivent être effectuées dans les mairies avant le 31 décembre !
Pensons à le signaler aux jeunes nouveaux électeurs et aux personnes qui ont déménagé. N'est-il pas crucial pour le Front de Gauche de faire reculer l'abstention ?
L’oligarchie contre le peuple précarisable: un concept qui tient debout
Il est inutile d’insister sur l’invalidation du discriminant gauche/droite pour saisir la substance principale des affrontements politiques et sociaux contemporains. Autour de la notion de « précariat », Jean-Luc Mélenchon nous propose une analyse intéressante. Loin des représentations démagogiques et sulfureuses du type « Le peuple vertueux d’en bas contre les corrompus d’en haut », nous demeurons ici sur le strict terrain de la lutte des classes.
Il s’agirait, si j ‘ai bien compris, d’une actualisation du modèle historique. Les deux acteurs traditionnels de la confrontation - prolétariat et bourgeoisie capitaliste – ayant substantiellement muté en quelques décennies sous l’effet de la globalisation. Le « précariat » définirait le nouvel état social vers lequel tendrait l’ensemble des catégories salariées, des ouvriers aux cadres supérieurs. L’oligarchie nommerait l’ensemble des forces qui par intérêt direct défendent le système.
Je suis globalement d’accord avec ce modèle sachant que pour les catégories supérieures du salariat, le distinguo précariat-oligarchie serait parfois tellement difficile à établir qu’on peut se demander s’il ne faudrait pas postuler l’existence d’une nouvelle classe intermédiaire, peu nombreuse, et située très haut dans la hiérarchie sociale. Enfin si la nébuleuse qui constitue l’oligarchie s’est ouverte à de nouvelles professions parasitaires, le noyau central demeure bien la propriété capitaliste. Je serais donc d’avis d’adjoindre à « oligarchie » l’adjectif, « capitaliste ».
P.S. Influencé par ceux qui regardent la TV branchouille plutôt que déblayer la neige devant chez eux, je suis allé voir en vidéo la prestation des sieurs Valls et BHL. Bof, finalement il s’agit de deux membres bien typés de l’oligarchie. Ils bavent un peu sur Jean-Luc Mélenchon ?
Vous ne voudriez tout de même pas qu’ils le compromettent en disant du bien de lui…
Pour terminer, en ce qui me concerne le sujet de la posture de JL Mélenchon lors de ses interventions, je rappellerais comme tous les spécialistes en communication le disent, que la communication non verbale (la posture, les gestes, le ton de la voix) participe pour une part tres grande à la perception du message émis (certains vont jusqu'à annoncer 93%).
Ce qui veut dire que pour l'auditeur lambda, c'est ce message non-verbal qui sera retenu et très peu le discours lui-même.
A méditer certainement.
@ AAA
Je reviens un court instant. J'ai quitté fâché avec personne. J'aimerais que sur ce blog de J.L.Mélenchon les jeunes y trouvent la motivation pour répandre notre bonne parole, convaincre autour d'eux avec enthousiasme et que les moins jeunes en difficulté y trouvent de l'espoir. Ça nous rappellera les années où les discours ont conduit à 1981...
Je crois qu'il faut cesser d'analyser, pérorer à qui mieux mieux, le temps est venu de faire découvrir Monsieur Jean-Luc Mélenchon à l'entourage, aux collègues, aux amis etc...si vous commentez ici c'est que vous êtes partisans! alors aux armes citoyens! à tout le moins à l'action!
Je pense que la stratégie consistant à entretenir le flou sur la notion de populisme ne peut à terme que desservir la dynamique du Front de Gauche. Dire qu'il n'y a pas de définition claire du populisme entretient la confusion sur laquelle jouent justement les tenants actuels de l'oligarchie au pouvoir.
Le populisme, c'est le dénigrement systématique de toute forme d'élite : incompétents, irresponsables, cupides... Son pendant exact est l'élitisme qui consiste à dénigrer systématiquement tout ce qui vient du "populo" : incompétents, irresponsables, cupides... A ce jeu de miroir les véritables républicains n'ont rien à gagner, d'autant qu'il est facile d'être populiste en paroles et élitiste en actes comme Sarkozy.
Il n'y a pas de société de progrès sans élites : sans juges, il n'y a pas de tribunaux de justice où une chance existe pour que le droit et l'intérêt général l'emportent sur les rapports de force ; sans professeurs de médecine, il n'y a pas de médecins de campagne, ni de patients pouvant se faire soigner ; sans intellectuels, comme Serge Halimi, il devient beaucoup plus difficile de comprendre les adversaires de la république ; sans hommes politiques tels que Mélenchon, il n'y a pas de débouché politique au refus de devenir les serviteurs consentants de l'oligarchie au pouvoir.
Mais il faut dire aussi que sans le peuple, il n'y a pas de société de progrès non plus : quand ceux qui ont été placé par le peuple pour servir leur volonté générale trahissent et se servent de leur position pour ne plus servir que leurs intérêts particuliers, l'espérance de vie libre et en bonne santé réduit pour tous.
Ce qu'il faut dénoncer, ce ne sont pas les élites en soi, mais la trahison de certaines élites qui ne roulent plus que pour elles-mêmes et nous entraînent dans une régression généralisée vers la barbarie.
Entre le populisme et l'élitisme, il y a un juste milieu : la république sociale !