09déc 10

Europe, finances, souveraineté, Billard, Emmanuelli, PGE, Islande

Calvi ne fait pas boire les ânes qui n’ont pas soif

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D ominique Strauss-Kahn était à Athènes ces 7 et 8 décembre. Dans le plus grand journal athénien, « Eleftherotypia », on pouvait lire ceci  à propos de l’empereur des sondages français : « partout où il passe, le social ne repousse plus ».  Irresponsables ! « idiots-utiles-faire-gagner-sarkozy-pire-que-lepen-ne-pensez-tu-pas-deuxième-tour-que-ferez-tu-concrètement ? » demanderait aussitôt un observateur aguerri de la politique française, libre, cela va de soi, de toute strausskanolâtrie ? Misère !

Sur le plateau de « France 2 », Yves Calvi n’a pu obliger « les ânes qui n’avaient pas soif à boire » comme dit l’adage. Pour parler de la crise de l’Euro, Eric Besson le fourbe, Marielle De Sarnez et Michel Sapin étaient venus avec leur piano à manivelle. A la première question précise, les ritournelles ont fait merveille, mieux que des goualantes, pour étouffer l’attention. Mais, quand même, il y a eu un moment de télé un peu fort. C’est au moment où j’ai demandé à  Michel sapin s’il se désisterait pour le candidat du Front de gauche dans  l’hypothèse où celui-ci arriverait en tête de la gauche. Le fourbe Besson ricanait. Sapin s'empatouillait.  A déguster.

Je parle beaucoup de finance et d’Europe dans cette note. Car je n’ai pas eu mon compte à « Mots croisés ». Pour finir, je vous annonce que la révolution citoyenne est commencée en Islande sur un scénario presque décalqué de l’Amérique latine. Mais « ce n’est pas la France », comme disent les petits génies qui n’ont pas lu mon livre « sans idée et sans programme » comme dit la Laurence Ferrari. Quand je pense qu’il s’en est quand même déjà vendu 35 000 de ce livre ! Et  qu’il s’en est édité 64 000 à cette heure. A quoi ça sert que les plus belles dames de la télé me dégoisent si vous n’écoutez pas leurs conseils ! Et à Noël, ça va cartonner autant que pour les dindes ! Attention je ne vise personne en citant ce gracieux animal à jabot ! C’est juste une façon de vous rappeler que le père Noël n’est pas toujours vêtu de rouge pour rien.

Avant de venir sur mes sujets de fond, quelques nouvelles diverses. La première concerne mon livre. Il s’en est vendu trente cinq mille, je viens de le dire. Je sais que ce n’est pas fini. Je ne parle pas seulement de la vente. Bien sûr que ça va venir dans les sabots de noël, dans bien des cas. C’est surtout ce que ce succès indique. Un gars qui venait m’interviewer lisait avant la rencontre mon bouquin dans le métro. Deux personnes sont venues lui demander ce qu’il en pensait.  Le livre travaille. D’abord parce qu’il n’est pas simpliste mais simple à manier, à lire, à comprendre. C’est ça la part de bon boulot que je m’attribue. Les idées, je ne les ai pas inventées pour faire ce livre. Elles viennent de la lutte et de la mise en mots des équipes du Parti de gauche et du Front de Gauche. J’aime savoir que le livre passe de main en main. Je l’ai constaté de mes propres yeux. Une dame dans le métro, parce que je la regardais lire mon livre, me lance avec un grand sourire complice : « je vais  l’acheter, parce que celui-là ma fille me l’a prêté ». Tout ce qui a été entrepris contre moi au sujet de ce livre a échoué. Et d’abord la pauvre tentative de m’enterrer sous l’opprobre du mot « populisme ». La bataille est presque gagnée. La cause du peuple n’est plus réputée indigne et sale. S’en réclamer n’est plus toujours indigne. Les esprits commencent à tourner parmi ceux qui s’intéressent aux questions de fond. La place particulière de notre analyse sur le sujet fait son chemin. Si bien que le vent tourne. L’analyse commence à succéder aux caricatures. Bien sûr, le fiel domine largement. Il me sert. Le signal est simple : je suis la fin de leur monde.  Je veux le faire lire dans leurs yeux. « Je suis le bruit et la fureur » avais-je déjà écrit ici. Et beaucoup d’entre vous m’avaient posté des commentaires amicaux et amusés sur cette expression. Vous m’avez donné des ailes. Au premier usage en public l’expression a fait florès et j’en suis terriblement content.

Une émission comme celle d’Yves Calvi, « mots Croisés » sur France 2, est assez exigeante, si l’on y participe avec sérieux. J’ai donc passé mon comptant d’heures de préparation sur le dossier le plus délicat des trois qui étaient annoncés. C’est à dire celui sur la crise de l’Euro. Le reste, c'est-à-dire les histoires de primaires au PS et l’affaire Wikileaks, c’était de la bibine sans contenu technique. Trois difficultés se présentaient alors. Mémoriser la liste des dates auxquelles sont prises les décisions dans le maquis des institutions européennes et creuser le détail des dispositifs. Puis, trouver les simplifications nécessaires au débat sur un plateau de télé. Enfin essayer de prévoir quelles seront les réparties et angles d’attaque des autres protagonistes. On devine alors quelle est ma frustration après l’échange que nous avons eu. Loin de discuter d’un quelconque fait, Michel Sapin et Marielle De Sarnez ont enfilé comme des perles des généralités sans aucun rapport avec les votes au parlement européen de leurs propres groupes. Quand je suis revenu à la charge, et quand j’ai insisté pour rapprocher leurs propos de leurs votes, Yves Calvi a plaisanté à mon sujet soulignant le « comique de répétition ».  Je ne mentionne rien de ceci pour me plaindre. Je veux seulement éclairer pourquoi il m’arrive si souvent de changer de pied en cours d’émission, quand je perçois que je me heurte non pas à un mur d’objections – ça c’est la loi du débat – mais à un jeu pipé par la mauvaise foi ou… l’ignorance.

Je ne peux mieux illustrer cette situation que par un exemple pris dans cette émission. Je suppose que ceux qui ont suivi notre échange se souviennent du moment où j’ai évoqué la liberté de circulation donnée aux « Hedge fund ». Ces "instruments financiers" sont un concentré du capitalisme de casino. Je mentionnais un vote du parlement européen  approuvant une directive de la commission sur le sujet. Ce vote a eu lieu le onze novembre dernier, ce n’est pas si loin. Le débat comme le vote avaient donné lieu à quelques tensions. Donc il y avait tout à fait moyen de s’en souvenir, au moins de ce fait, sinon en raison du sujet, dans le contexte actuel. Madame de Sarnez avait d’ailleurs déposé après le vote au parlement européen une explication de vote écrite, tout comme moi. Ce n'est donc pas un sujet auquel elle n'avait pas prêté attention. Dans le débat sur le plateau d’Yves Calvi, elle venait d'ailleurs, comme si de rien n'était, de dire que c’était à l’Europe de se protéger contre les mouvements erratiques de capitaux et à « soumettre les banques à l’intérêt de l’économie ». Sapin s’était contenter de dire que « tous les « hedge funds » ne sont pas  pourris », après avoir affirmé que « les politiques », catégorie pour lui globale, avaient tous, il insistait sur le « tous », « manqué de courage pour maitriser la finance ». A ce niveau de généralités et d'enfumage, le téléspectateur-citoyen est mis hors d’état de se faire une idée des responsabilités de chacun. Ni surtout de l’écart entre la parole et les actes de chacun de ceux qui font ces vertueuses déclarations devant eux.

Passe pour Michel Sapin : il n’est pas député européen. Il a donc droit à des circonstances atténuantes. Encore que rien n’interdit de bosser avant de venir sur un plateau de télé débattre d’une crise aussi grave que celle-ci où les dernières décisions prises sont quand même censées être à la hauteur des enjeux. Mais peut-être l’a-t-il fait! Et peut-être a-t-il alors découvert l’ampleur des dégâts que représente le vote de ses petits camarades au parlement européen. Il se serait alors contenté de botter en touche face à moi ? Le téléspectateur-citoyen, pas davantage que moi, ne le saura jamais.

Mais madame De Sarnez, tout de même ! Non seulement elle est députée européenne, assidue et travailleuse, mais l’Europe est le credo du Modem. Elle, elle sait. Donc, elle biaise pour s’en tenir à des généralités qui sont alors tout simplement des mensonges par omission.  Je vais donc revenir sur ce qu’est cette directive sur les « hedge fund ». Ainsi mes lecteurs prendront la mesure des évitements auxquels se sont livrés mes deux interlocuteurs, en dépit du fait que j’ai expliqué le contenu de cette directive et précisé que leurs groupes ont voté pour son adoption par le parlement européen. A travers cet exemple c’est toute la méthode d’un débat télévisé que j’interroge. Peut-on discuter « en général », sans un exemple précis ? L’idée est que si chaque plateau doit fonctionner comme un grand oral de l’ENA, ou comme une simple foire d’empoigne, personne n’y trouvera jamais son compte. Ni le journaliste qui ne peut être omniscient, ni les protagonistes qui ne le sont pas davantage. Sauf ceux qui préparent à fond. Mais pour moi le but d’un débat n’est pas d’être « le plus fort » ou « d’essorer » mes vis-à-vis, mais de faire comprendre quel est mon point de vue, ma proposition, en vue de la faire partager, non par tout le monde, mais par ceux que j’aurai convaincu. 

Si j’ai focalisé sur cette directive, c’est parce que, sous couvert de "meilleure réglementation", le texte adopté le 11 novembre 2010 par le Parlement européen, facilite en réalité l'accès des fonds spéculatifs au marché européen. C'est avant tout une directive au service de ces acteurs financiers. Elle permet en effet à leurs gestionnaires de "fournir des services et de commercialiser leurs fonds dans l'ensemble du marché intérieur". C’est nouveau à cette échelle. Jusque là chaque Etat pouvait réglementer à sa guise l'activité des fonds spéculatifs sur son territoire. Il en résultait certes un niveau global très faible de réglementation. On pourrait penser que la directive a été rédigée pour améliorer ces protections compte tenu de la responsabilité des hedge fund dans la crise financière et de l’opacité de leur construction. La directive ne remédie nullement à cette situation de faible réglementation. Bien au contraire. Elle ne crée pas de cadre européen contraignant. Elle institue seulement un  "passeport européen". Lequel est un permis de circuler sans entrave et sans conditions. Les fonds devront seulement s'enregistrer auprès d'un Etat membre de leur choix. Une fois les démarches faites, ils pourront alors intervenir sur l'ensemble du territoire des 27 autres Etats membres. De leur côté ces Etats ne seront "pas autorisés à imposer des exigences supplémentaires aux gestionnaires domiciliés dans un autre Etat membre". Cela signifie que les fonds auront intérêt à se faire enregistrer dans le pays le plus laxiste dans l'application de la directive et bienveillant à leur égard pour ensuite exercer dans toute l'Europe. Concrètement, 80 % des « hedge fund » européens étant aujourd’hui domiciliés à Londres et seulement 5 % en France, cette directive leur ouvre les marchés financiers des 26 autres Etats membres qui ne les recevaient pas jusque là. Et ceux-ci viennent d’être complètement désarmés face à eux. Telle est « l’Europe qui protège ». Telle est le contenu concret des discours de Michel Sapin et Marielle De Sarnez à propos de la nécessité pour l’Europe de « prendre des mesures bla bla bla ». 

Des lecteurs sourcilleux m’objecteront peut-être que la déclaration initiale  exigée de ces fonds contient peut-être des moyens de rétorsions. Ou peut-être des moyens de leur imposer telle ou telle norme ou garantie ? Pas du tout. En aucun cas ! Ce sont des obligations purement déclaratives. Et, bien sûr, des règles minimalistes. Jugez plutôt. Pour obtenir son enregistrement dans un Etat, un fond devra seulement transmettre une série d'informations. Celles-ci sont certes bien définies mais elles sont aussi limitatives. Impossible d’en demander davantage que ce qui est « expressis verbis », c’est à dire littéralement prévu. Il s’agit d’informations sur ses dirigeants. Puis sur ses  méthodes : vente à découvert, action sur produits dérivés etc. Rien n'est interdit rien n'est réglementé. Il suffit de déclarer.  Les fonds propres dont dispose le fond doivent aussi être annoncés. C'est-à-dire déclarés et rien de plus. Les ratios de recours à l'effet de levier de même. C’est à dire les limites que le « hedge-fund » concerné se fixe en termes d'endettement pour investir, par rapport au reste de ses actifs. Rien de tout cela n’induit la moindre contrainte ni norme. La directive exclut formellement la fixation de tout ratio maximum d'effet de levier. Autrement dit la part de fonds propres par rapport à un emprunt dans une opération en particulier. La directive recommande seulement aux Etats de veiller à ce que des ratios "raisonnables" soient appliqués. On serre les poings de rage.  

Certes  il y a un ratio de fonds propres exigé. Il est ridiculement bas. Il faut disposer de 125 000 euros minimums de fonds propres pour les « hedge-funds » de plus de 100 millions d'euros d'actifs ! Ce qui représente un ratio de fonds propres d'à peine 0,125 % ! Souvenons nous qu’on demande 8% aux banques et que tout le monde trouve déjà cela ridiculement bas. Comme si ce laxisme ne suffisait pas, les pratiques dangereuses comme la vente à découvert ne pourront pas plus être interdites. Dans ces conditions, les possibilités de contrainte ou de retrait de l'enregistrement sont marginales. Elles restent cantonnées à de mystérieuses "circonstances exceptionnelles", "pour garantir la stabilité et l'intégrité du système financier". Reste l’essentiel : du moment où le fond aura fourni ces informations et rempli le formulaire déclaratif, sans engagement d’aucune sorte, tout est fini. L'Etat membre auprès de qui la démarche a été faite ne pourra plus formuler dorénavant d’appréciations ou conditionner l’enregistrement du hedge-fund. Il sera au contraire obligé de l'enregistrer. On voit combien cette directive va aggraver l'emprise des fonds spéculatifs. Elle vient de loin. Les socialistes, champions de « l’Europe qui protège » y ont une lourde responsabilité. Elle est passée de main en main depuis les leurs avant d’être adoptée avec leurs votes. Elle a été en effet initiée en 2008 par un rapport de Poul Nyrup Rasmussen, l’actuel président du PSE. Le bla bla bla annonçait qu’il s’agissait de « mettre les hedge-funds au service de l'investissement ». Evidemment ! Elle a été adoptée le 11 novembre dernier au Parlement européen par la droite (PPE), les centristes dont Marielle De Sarnez (ALDE) et le PSE dont les Français Harlem Désir, Peillon, Liem Hoang Noc, Castex, Bérés, Pargnaud, Trautmann, Weber. Seuls notre groupe GUE et les Verts ont voté contre ! Je suppose que le rassemblement de gens aussi intelligents que les trois partis qui dominent le parlement européen et s’en partagent les hautes fonctions est justifié par une autre analyse aussi construite que la mienne. Les téléspectateurs n’en sauront rien. Les trois  représentants français du PPE (Besson) de la ALDE (De Sarnez) et du PSE (Michel Sapin) n’en ont soufflé mot alors même que participait au débat une personne qui a personnellement voté le texte et donné, par écrit, son explication de vote !

Le lendemain de cette émission, mardi 7 décembre 2010 passait au vote en séance, à l’assemblée nationale la proposition de loi du Parti de gauche et du PCF, présentée par Martine Billard pour « garantir la souveraineté du peuple en matière budgétaire ». J’ai évoqué le sujet dans ma précédente note. Tout part d’une décision du Conseil européen le 28 octobre dernier. Le Conseil a adopté la mise en place de ce qu'il a appelé « le semestre européen de coordination des politiques économiques ». Pour la Commission européenne et le Conseil européen « une surveillance budgétaire et économique en amont, qui fait défaut pour le moment, permettrait de formuler de véritables orientations qui tiennent compte de la dimension européenne et qui se traduiraient par des décisions politiques nationales. » J’ai montré comment ce « semestre européen » a pour objet d’exercer une influence directe sur les choix budgétaires nationaux et ce avant même les décisions des parlements souverains.

Notre proposition de loi était dès lors très simple. Au point de paraitre relever de la tautologie politique. Nous proposons d'écrire, dans la Constitution, à l'article 88-2 « En matière budgétaire cependant, le Parlement reste souverain. Les institutions européennes ne pourront se prononcer qu'après la délibération des assemblées parlementaires ». Ce n’est pas la révolution socialiste, n’est-ce pas. Juste un rappel de la raison d’être du parlement. Qu’ont dit les opposants de droite et du PS à cette proposition ? Que le renforcement du contrôle du budget de chaque pays est une vraie avancée. Qu'il ne s'agit que de conseils, que de meilleure coordination. Qu'il n'y a pas de droit de veto de la Commission, pas de contraintes. Que l'inquiétude est légitime mais qu'il n'y a pas de risques. Bref circulez, il n'y a rien à voir. L’orateur socialiste lors du débat de présentation de la proposition de loi, Jacques Valax était spécialement mal à l’aise. C’était un homme venu du « non » au référendum de 2005. Il lisait laborieusement un papier à la tribune au nom du groupe socialiste et prétendait s’interdire « toute digression face aux provocations ». Son papier ne valait pas grand-chose sur la forme et en partie sur le fond, en dehors même de nos divergences. En effet d’une part  il répondait à un état antérieur de la rédaction de notre texte et le malheureux ne s’en était pas aperçu. Bonjour le sérieux. D’autre part il n’avait pas suivi le détail des décisions réellement prises par le Conseil européen depuis le dépôt de notre proposition de loi et il contestait des points pourtant tranchés par cette réunion. De nouveau : bonjour le sérieux. De tout son pesant récit restait surtout un satisfecit donné au gouvernement pour s’être engagé à faire une déclaration en avril devant l’assemblée pour expliquer ce qu’il aura transmis à la commission européenne à propos du budget du pays. Puis le socialiste a adressé un deuxième satisfecit au gouvernement parce que celui-ci a prévu une deuxième séance où l’assemblée donnera son avis… sur l’avis qu’aura donné la commission ! La bonne conscience socialiste s’achète à petit prix. Au demeurant, quiconque lit son discours s’aperçoit qu’il parle comme si le parlement aurait à discuter… du budget de l’Europe. Alors qu’il s’agit du contrôle de l’Europe sur le budget national. Encore une fois : bonjour le sérieux !  

Ceux qui suivent attentivement ce débat doivent se souvenir de la dispute qui avait éclaté et dont la presse avait fait grand cas. Les durs de durs libéraux voulaient qu’il y ait sanction automatique dès qu’un pays sortirait des clous fixés par les idéologues illuminés de la Banque Centrale Européenne et du gouvernement allemand. Les commentateurs avaient pointé du doigt l’accord Sarkozy–Merkel pour que ces sanctions ne soient pas automatiques ! Quels laxistes !  En fait le temps de vérifier les détails et d’avoir les textes en français,  l’actualité était ailleurs. Pourtant la réalité n’est pas joyeuse. Certes, les sanctions automatiques ont été écartées. Mais les sanctions existent et personne n’en a discuté le contenu spécialement dur comme le retrait du droit de vote du pays sanctionné, par exemple. Ni l’absurdité puisqu’un pays sanctionné pour déficit excessif se voit infligé une amende qui aggrave son déficit ! Ni l’arrogance : certains pays peuvent être sanctionnés même si  leur déficit n’excède pas les sacro-saints 3% !  Ils le seront seulement parce que la commission aura estimé que leur orientation budgétaire peut conduire dans l’avenir à un déficit excessif. C’est à peine croyable, n’est-ce pas ?

Comment seront décidées ces sanctions « pas automatiques » ? Lisez attentivement. Un : la commission décide la sanction. Deux : la sanction  s’applique… « sauf si ». Trois : « sauf si… » une majorité qualifiée ne s’y oppose pas. C’est clair ? C’est une manière hypocrite de mettre en place une automaticité de facto. Ce système de « majorité inversée » restera comme la trouvaille la plus grossière inventée par les eurocrates contre le droit des nations et des peuples.

A partir de là, quand un tel arsenal menace, nous ne pouvons avoir la naïveté de croire que les jugements de la Commission et du Conseil, une fois rendus publics, ne constitueront pas une pression imparable sur les États au moment où se discuteront les budgets. En effet, ce ne sont plus des orientations globales pour la zone euro ou plus largement pour l'Union européenne que formulera la Commission comme le prétendait l’orateur socialiste mais bien des injonctions pays par pays dont il sera question. Les critères d'analyse qui seront utilisés sont éminemment idéologiques. Ce sont ceux des agences de notation et des marchés financiers : coût du travail, baisse du nombre de fonctionnaires et de leurs salaires, réforme systémique des régimes de retraites, coût des actifs financiers ou encore taux d'imposition. Bref tout le catéchisme libéral dans sa splendeur.  

On nous dit : "le semestre européen constituera un premier pas vers un gouvernement économique de l'Union dans le but de ne pas créer de distorsion de concurrence". Ce qui est significatif, dans ce discours, c'est l'oubli de la justice sociale et de la prise en compte des enjeux écologiques. La preuve ? C’est que les premiers intéressés ont vendus la mèche. Ainsi quand le Premier Ministre Irlandais déclare : « je suis très heureux que le président français Sarkozy ait indiqué qu’il n’était pas question de faire du taux d’imposition des sociétés irlandaises un élément de ces discussions ou négociations ». Tout est dit.

Le Parti socialiste  tente de nous vendre la simple consultation des Parlements nationaux comme une « grande avancée ». Le comble aurait été qu'ils ne soient pas consultés ! La réalité, c'est qu'avec le dispositif proposé par le gouvernement, le Parlement ne fera que donner son avis sur un avis. Il ne sera donc en rien souverain dans les décisions qui seront prises. C'est le principe même du consentement à l'impôt qui est fragilisé. Le renforcement du pouvoir d'institutions non élues, sur notre budget, au détriment des Parlements nationaux et du Parlement européen nous ramène à la situation d’ancien régime. Martine Billard en a fait la démonstration à la tribune. «  En effet, dès le premier janvier 2011, l'agenda prévu est très clair. Le premier semestre de chaque année, la Commission et le Conseil européen jugeront les orientations budgétaires de chaque pays européen. La finalisation de l’élaboration des budgets nationaux interviendrait au cours du second semestre, et serait donc forcée de prendre en compte les injonctions émises par les institutions européennes. »

Ceux qui me lisent savent que cette décision intervient dans un contexte, de plus en plus pesant, de remise en cause de la souveraineté populaire. Je vous renvoie à la note intitulée « l’arnaque socialiste ». Le directeur du FMI, candidat socialiste pressenti à l’élection présidentielle va très loin en proposant « de créer une autorité budgétaire centralisée, dotée d'une indépendance comparable à celle de la BCE. [Elle] établirait le cadre budgétaire de chaque État et allouerait les ressources depuis un budget central pour atteindre la double cible de la stabilité et de la croissance ». Autant dissoudre tout de suite les Parlements nationaux ! Mais pour l’immédiat, la mise ne place de ce nouveau dispositif n’est pas des plus simples. Car les transferts de souveraineté ou la mise en place de critères de surveillance contraignant ne peuvent être adoptés sans  être autorisés par une procédure constitutionnelle. Pour cette transformation de la gouvernance économique, comme le Conseil européen a peur du verdict populaire, la modification nécessaire du Traité de Lisbonne a été qualifiée de « limitée » afin de ne pas avoir recours à la ratification par référendum. On devine la peur que le mot référendum soulève depuis 2005. La présentation de notre proposition de loi était donc une occasion politique majeure de faire entendre la voix de la souveraineté outragée. 

Voici le résultat du vote. Pour la proposition de loi présentée par Martine Billard au nom du groupe PG-PCF : 23 voix. Contre : 410. Quelle sont ces 23 voix ? Celle des députés communistes et du Parti de gauche. Plus une. Celle d’Henri Emmanuelli. Heureusement qu’il est là ! Mais en même temps sa solitude dans ce vote donne la mesure de l’ampleur du désastre idéologique de ce parti. Henri est seul. Même les autres membres de son courant ne votent pas avec lui sur un sujet aussi sensible et identitaire pour leur courant que la question européenne. Le MPF, parait-il, voulait voter pour. Mais il n’y avait personne en séance. Absent aussi: Dupont-Aignan. Ainsi, aucun de ceux qui, à droite, jouent du violon sur l’indépendance nationale n’a pu participer à sa défense concrète ! Quant aux votes de gauche c’est évidemment lamentable.

Seul Emmanuelli sauve l’honneur. Les députés de la bande à Benoit Hamon présents dans l’hémicycle se sont abstenus où ont voté contre. Deux PS seulement se sont ainsi abstenus : François Deluga et Olivier Dussopt. Au PRG ? Abstention d’Annick Girardin, Joël Giraud, Jeanny Marc et Dominique Orliac. Et chez les Verts ? Abstention des quatre députés: Yves Cochet, Noël Mamère, Anny Poursinoff et François de Rugy. Telle est la situation, tel est le fond de scène caché des débats qui devraient agiter la gauche et que le cirque des primaires occulte absolument avec sa cohorte de candidats tous du pareil au même sur ces questions décisives comme sur tant d’autres ! 

Le congrès du Parti de gauche européen s'est déroulé cette fin de semaine au CNIT à Paris, regroupant une trentaine de partis du vieux continent. Le bureau de notre « Secrétariat international » y a brulé son temps libre, une fois de plus. Il s’agit de Raquel Garrido, Christophe Ventura, Lars Steinau et Céline Méneses. Je les mentionne pour que personne n’oublie jamais que nous n’avançons que parce que nous sommes une équipe. Ajoutons les adjectifs pour définir le genre de délégation que nous constituons: informée, compétente et disciplinée. Je sais que ce sont des adjectifs qui font sourire ou bien provoquent d’interminables crises d’urticaire basiste, parfois. Mais la preuve que cette façon de faire fonctionne : c’est nous tels que nous sommes et au point où nous en sommes. L’action politique des bénévoles que sont les membres de notre parti doit être menée d’une façon professionnelle, c’est à dire avec un souci de compétence et de résultats tels que chacun en met dans l’exercice de son métier.  S’agissant de l’action internationale il est vrai que le niveau requis est très élevé. Il faut beaucoup lire, souvent être polyglotte, se tenir à jour des situations, des programmes et des résultats électoraux. Bref, on ne fait pas ça en touriste. Et comme la culture internationaliste est centrale chez nous, nous assurons un roulement de la présence des animateurs du parti dans les réunions et déplacements pour gagner en savoir faire et compréhension collectifs. Ainsi se crée cette façon de voir et de faire qui, toujours, nous aide à mieux comprendre notre temps et la direction du travail à accomplir. Un grand nombre des phraseurs sociaux démocrates qui se donnent des grands airs pour nous reprocher notre soi disant nationalisme ou notre peur de la mondialisation sont souvent en réalité extraordinairement ignorants sur ce qui se passe dans le monde ici ou là.  Quant aux gens de droite qui ne cessent de railler nos solutions en leur opposant ce qui se ferait ailleurs, la vérité est qu’ils ne savent souvent rien à ce sujet comme on le constate vite dans la polémique avec eux. 

Donc le plan de travail était très dense. C’était notre premier congrès en tant que membre à part entière du PGE. Et nous avons pu tout tenir sur trois jours. C'est-à-dire participer aux débats de la session plénière, à ceux de la rédaction de la résolution politique, aux conférences des présidents qui ont mis en place la nouvelle direction, sans oublier les rencontres bilatérales et les impromptus de couloirs toujours précieux. Le Front de gauche français était candidat à la présidence du parti. Nous avons donc porté la candidature de Pierre Laurent pendant ces trois jours. En effet, le dosage du partage des responsabilités n’a pas été de tout repos. Mais précisons qu’il ne s’agissait ni de notre candidat, ni de notre Front. Cela ne posait pas de problème. Au contraire. Le PGE étant un rassemblement qui mêle toutes sortes d’organisations, on y trouve autant de partis communistes- mais tous n’en sont pas membres-  que d’autres types de parti. Il s’agissait de succéder à Lothar Byski actuel président du groupe GUE au parlement européen, issu de Die Linke. Du coup nous étions les mieux placés. D’abord parce que la nature composite du Front de Gauche, alliant un parti communiste et deux autres formations écolo-républicain-socialiste (Le Parti de gauche) et trotskiste (la gauche unitaire), est à l’image du PGE lui-même. Ensuite parce que le sortant, Lothar  Bisky a par ailleurs succédé à un français à la tête du groupe, Francis Wurtz, qui est à lui tout seul une sorte d’institution de notre mouvance en Europe. Dans les organisations internationales il y a aussi des renvois d’ascenseur qui entretiennent la confiance. En choisissant Pierre Laurent nous donnons aussi un signe conforme à ce que OsKar Lafontaine et nous, le Parti de gauche, répétons à l’envi en Europe : l’alliance avec les communistes est l’axe des coalitions gagnantes. La présidence de Pierre Laurent est un démenti opposé à ceux qui ostracisent les communistes d’un côté, et, de l’autre une pierre dans le jardin des partis communistes qui choisissent le splendide isolement, notamment en refusant leur participation au PGE. Voila pour le plan international. Au plan national, c’est un bon signe de nous voir unis pour porter ensemble une candidature à une présidence. Non ? Pour cela tous les premiers responsables de notre parti étaient sur place. Martine Billard et moi, évidemment, qui avons pris la parole, François Delapierre et Eric Coquerel, mais aussi quatre autres secrétaires nationaux : Corinne Morel Darleux, Helen Duclos, Laurence Sauvage et Jean-Charles Lallemand.

Pour nous, l’une des faiblesses du PGE est culturelle. Les interventions manifestent une faible imprégnation des thèses de base de l’écologie politique. C’est un signe que nous enregistrons comme une invitation à l’action. Nouveau parti membre, c’est à nous de porter cet angle de regard. Ce sera notre utilité au service du développement de l’autre gauche continentale. D’autant que nous prévoyons de longue main combien l’avenir sera dominé par la conjonction de nos forces avec celles de l’écologie politique. La ligne d’horizon de la gauche est dans cette direction plutôt que dans le rabâchage sempiternel des formules générales de l’anticapitalisme. Le projet de l’autre gauche n’est pas révolutionnaire du seul fait de son hostilité à un mode de production et d’échange ! Elle l’est bien plus largement du fait de la critique du contenu de la production et de ses process comme de la façon de vivre qu’implique la société productiviste. La révolution citoyenne ce n’est pas la révolution prolétarienne plus les élections libres. C’est une révolution qui vise le changement de toutes les dimensions de la vie en société en tant qu’écosystème global. Est-ce possible ? C’est le moment de parler d’un exemple méconnu en Europe. Evidemment méconnu. Rendu invisible ! Normal il pourrait être très contagieux. La révolution citoyenne est commencée en Europe. En Islande. Un scénario de type Amérique du sud. 

En Mars 2010, les citoyens islandais avaient fait un pied de nez magistral aux pressions exercées par la Commission européenne et consorts.  Ils ont rejeté par 95% des suffrages  la loi ICECAVE. Cette loi prétendait obliger le peuple islandais à rembourser les pertes des clients britanniques et néerlandais appâtés par les rémunérations mirobolantes que la banque en ligne Icecave proposait. Le peuple islandais ne paierait donc pas pour les banques en faillite. Et les autres banques avaient, elles, été nationalisées. Les résultats sont là: après avoir décliné du quatrième trimestre 2008 au deuxième trimestre 2010, jusqu'à ce que soit prise la bonne décision populaire contre les rentiers, le PIB islandais est reparti à la hausse. 

Le peuple islandais était une nouvelle fois appelé à voter ce samedi 27 novembre dernier. Il s’agissait d’élire une Assemblée Constituante. Mais oui ! Tout juste comme dans le programme du Parti de gauche en France ! L’évènement était historique sur place. Il faut dire que l’Islande n’avait jamais élaboré de Constitution. Après avoir obtenu son indépendance du Royaume du Danemark en 1944, l’île avait en effet adopté la Constitution danoise sans modification. Les islandais avaient juste substitué le mot « président » au mot « roi » comme doivent le faire tous les peuples réellement majeurs. Elle n'avait par la suite été amendée que de façon mineure et à peine à six reprises. L'Assemblée constituante a donc été élue samedi dernier. Elle est composée de 10 femmes et de 15 hommes élus au suffrage universel direct. De "simples citoyens" se plait-on à répéter. Les seules conditions pour être candidat étant d'avoir plus de 18 ans et de présenter au moins trente soutiens à sa candidature. Une autre façon de dire: "qu'ils s'en aillent tous". C’est le scénario proposé par mon livre sur ce point quand il suggère que les constituants ne puissent venir de la précédente assemblée nationale, ni être éligible ensuite dans la suivante.  L'Assemblée islandaise élue se réunira à la mi-février. Parmi les sujets à traiter en priorité, on trouve tout ce qui compte de fondamental pour refonder le pacte civique d’une nation. A commencer par le renforcement des moyens de la participation des citoyens au processus démocratique, notamment par l’organisation de référendums. Ensuite la question du transfert de certains pouvoirs souverains à des organisations internationales. Est concerné par ce point en premier chef le processus d'adhésion à l'Union Européenne. Puis vient la question de la propriété et l’utilisation de ressources naturelles. Enfin, et ce n’est pas le moindre à nos yeux : la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Donc c’est possible. On peut tenir tête aux banques et aux « marchés » et refonder son pays, comme nous le proposons et comme sont en train de le faire les Islandais.


376 commentaires à “Calvi ne fait pas boire les ânes qui n’ont pas soif”
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  1. Pierre34 dit :

    @VERGNES

    Du débat jaillit la lumière, merci pour cette explication qui a le mérite d'être clair

    Je n'ose croire que le PCF, composante du Front de Gauche, fera revivre la gauche plurielle en étant minoritaire. Je crois que les militants de ce parti ont conscience qu'ils seraient plus utiles en dehors du gouvernement en cas de gouvernement social démocrate.

    Les consciences évoluent et la compréhension du monde change au sein du peuple de gauche et c'est tant mieux !

  2. yanhel dit :

    @ 181 Claude
    Vous dites:
    " Et Lionel Jospin s'est trouvé disqualifié pour le second tour, et nous sommes repartis pour 5 ans de libéralisme fou."
    Ce que je ne comprends pas dans votre raisonnement, c'est votre intention de ne pas voter Front de G pour éviter le "libéralisme fou" or DSK, Sapin, Valls, Moscovici, Pascal Lamy c'est quoi ?
    Relisez bien l'article de Jean-Luc Mélenchon et il vous démontre comment on ouvre les portes et les fenêtres aux capitaux et à la concurrence, grâce aux votes et au silence complice des élus PS(entre autres)
    Souvenez -vous de l'excécrable argumentaire sur le Oui au traité de DSK, son refus de faire un réferendum "il avait dit sur France Inter: " on fait voter Robert et Robert n'y comprend rien à ces questions" Il avait dit aussi avec une hypocrisie dégoûtante: "êtes donc pour la concurrence non libre et faussée?"
    Dans ce oui, dans ces arguments, le libéralisme fou dont vous parlez était déjà là.
    La situation est si grave qu'il faut y aller sans se fier aux sondages en prenant le risque de gagner car nous sommes nombreux à avoir enfin ouvert les yeux, et sans la peur de perdre.
    Nous ne sommes plus dans une configuration années 80 où pour faire barrage à la droite on votait PS dès le premier tour la droite économique. Les temps ont changé et ça craint pour nous tous.

  3. Pierre34 dit :

    @argeles39

    Je suis d'accord sur l'analyse générale quant à la ré-industrialisation et à re-localisation, je voulais jeté un petit coup de projecteur sur cette catégorie de gens, peu organisée socialement.

  4. Julien dit :

    Je regarde Mots Croisés sur Dailymotion et j'entends une hérésie de la part du journaliste de la Tribune :
    "Elles font un métier indispensable, (...) elles transforme les dépôts en prêts"
    Il faudra peut-être lui dire à "l'expert financier" (vers la 50è minutes) que les banques ne prêtent pas ce qu'on leur dépose. Moi qui n'ai fait aucune étude économique, je le sais. Mais lui semble l'ignorer et propager cette croyance populaire...

  5. Jonathan L. dit :

    @ Julien [204] : Si tu l'avais en face de toi, genre en coulisse, il te sortirai que c'est indispensable dans un souci de vulgarisation économique, doux euphémisme pour signaler qu'il prends les gens pour des gros c*ns dans ce cas précis, et plaidant qu'il y a une forme d'objectivité dans le fait de jauger entre "simplification" et "clarté/contenu" du message. Ce serai crédible si il était cohérent dans ses propos, car même moi qui suis loin d'être ne serai-ce qu'un soupçon d'expert économique avec un peu de bon sens on voit qu'il tourne en rond (ça me rappel le système capitaliste lui-même, tiens...foutu virus)

  6. redline69 dit :

    salut
    l'erreur fondamentale du PS (voir l'arrogance de mr Sapin) c'est de ce croire présent lors du second tour !
    il devrait alors d'urgence regardé ce qui c'est produit avec Jospin !
    l'histoire est gravé dans le marbre ! le futur ne l'est pas !
    d'où l'importance d'appeler l'ensemble de l'électorat socialiste à réfléchir et rejoindre intelligemment le front de gauche qui est l'atternative sociale, juste et utile pour retrouver une voix forte à gauche.
    quoi qu'il arrive ! une parti du PS se détournera de DSK candidat proche de l'ump.
    quoi qu'il arrive ce parti sera combattu et par l'ump et par les partis du front de gauche qui eux ne pourront cautionner une politique d'austérité et d'abandon social.
    mr DSK c'est l'Irlande, c'est la Grèce.
    partant de ce constat, nous devons utiliser le vote des cantonales comme un levier politique, montrant que l'ultra libéralisme du PS ne peut conduire qu'au désastre ! celui là même que vient de nous décrire Jean-Luc Mélenchon lors d'une intervention où seul mr Emmanuelli à sauvé l'honneur du groupe socialiste.
    il est urgent pour les socialistes de voir le visage qu'a pris son parti ! pour pas dire le "virage"
    votez utile c'est donc bien de voter front de gauche !
    le FG peut lancer cet appel à des hommes et femmes de gauche sur le point d'être totalement trompé par le même appareil qui voulait les conduire au OUI d'une Europe des banques et des assurances.
    mr Hollande malgré les efforts de son régime ne fera pas oublier qu'il est loin des gens qui souffrent et qui eux voudraient bien se loger, bien manger un peu, avoir leur dignité.
    si le PS c'est la bande du fouquet 2 avec les bhl et compagnie ! qu'on ne compte jamais sur moi !
    je serais des manifs ! jamais de cette bande d'inutiles et de profiteurs.
    vive la révolution en marche du Front de gauche
    cordialement

  7. lionel-pg44 dit :

    191 VERGNES dit:
    @ Pierre 34 182

    Je note avec plaisir que le NPA est candidat au pouvoir, même si cela est avec des conditions.
    Je n'ai pas bien compris ta formulation, Thierry, sur la position de Jean Luc. Aller renforcer le PS dans une nouvelle gauche pluriel ? Je n'y crois pas. Appeler à la discipline républicaine, certes, mais avec DSK comme candidat, même avec un appel du PG a voter, crois-tu que tes camarades PG iraient mettre un tel bulletin dans l'urne ?
    Quant à la position du PCF, des PCF devrais-je dire, d'après mes camarades qui sont allé hier soir au forum organisé par le PC nazairien, les avis sont très divers principalement en ce qui concerne l'aéroport de Notre Dame des Landes. Ca a l'air de vouloir bouger, c'est pas gagné, mais la position fédérale a été plutôt malmenée.
    Je sais bien que tu n'es pas très enclin à intégrer le Front de Gauche (ça t'énerve!), mais ça ne vaut pas le coup d'y réfléchir si les positions de nos camarades communistes venaient à changer dans un sens positif ?
    Depuis que j'ai vu que le chef du groupe communiste et PG à l'assemblée nationale, Dominique Touraine, allait entrer au cabinet de Maurice Leroy, Ministre de la Ville, je me dis que tout est possible... en bien et en pire !

  8. clavida dit :

    J'ai entendu JL parler de 40 ans de cotisation, j'étais reté sur 37 1/2, que se passe -t-il?
    je suis déçu est ce une reculade? ou bien une erreur d'interprétation de ma part?
    Je soutien le front de gauche, j'ai participé aux actions contre la réforme des retraites, cela m'a coûté, mais je ne pouvez laisser dilapider l'héritage de mes ancètres par cette politique qui rejette la vie au profit de l'argent.
    Je suis à 100% avec Jean Luc Mélenchon lors de ses interventions mais je ne comprends pas ce changement, alors 37 1/2 ou 40 et si 40 pourquoi?

  9. fischer dit :

    bonjour,
    J'ai bien suivi l'emission de jacques Calvi ;mot croisé.Vos partenaires ne semblaient pas comprendre les questions,ou alors "biaisaient" d'une façon grotesque.Quand a Besson,il bat le record d'hypocrisie! Pourquoi ne pas admettre,que nous subissons un gouvernement royaliste,qui n'a de cesse de nous pressuriser un maximum,afin d'engraisser tous ces "jouisseurs" au sang bleu.Ils sont tous a la botte du roi Sarko1e.Le livre:qu'ils s'en aille tous(foutez les dehors) dit bien la veritée,surtout ne pas en laisser 1seul!....
    Pourquoi le roi Sarko n'aime pas la gauche ?Peut-etre qu'il a la nostalgie de son chateau detruit par les Soviet en Hongrie! Nous serions a

  10. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,
    @Victor,
    Enfin un prolo qui se déclare comme tel! Je commençais à me morfondre!
    "Le Front de Gauche n'est pas une lueur d'espoir pour nous TOUS, c’est la force politique qui doit nous guider car en effet personne ne sera laissé de côté et pour y arriver nous avons besoin de toutes les forces qui animent le paysage public. "

    Ne crois-tu pas que Front de Gauche est trop restrictif? Tu sais bien que dans notre milieu ouvrier personne ne se dit de "droite". Pourtant, en 2002, et j'étais encore en activité, une grande partie d'entre nous ont voté pour Le Pen. Certains de nos collègues ont même eu le courage de nous en faire part. Je rappellerai qu'il a fallu beaucoup de doigter des militants syndicaux (notamment CGT) pour rétablir la conviabilité entre nous tous. Qu'elle a été le ciment? Notre position de classe! Et quel était le principal grief fait à Jospin par nos collègues égarés? Le CHOMAGE et l'INSECURITE. Ceux qui veulent esquiver ces plaies de notre société sont véritablement en dehors des clous! Ces collègues exploités sont-ils de DROITE ou de Gauche? Et pourtant, ils votent...
    Je préférai front progressiste et socialiste

  11. lionel-pg44 dit :

    210 dudu87

    Moi aussi je suis un prolo... au sens strict du terme. Je gagne ma vie à la sueur de mon front. Et justement, à propos de front, nombre de prolos se sont égarés dans le vote FN sur un discours revendicatif et vengeur fait de rejet des immigrés et de demande de sécurité.
    Discours faciles, quand la droite, dite républicaine, rejette l'immigration sur la gauche quand c'est elle qui l'instrumente au plus grand plaisir des patrons de main d'oeuvre peu chère et malléable au détriment des "indigènes". Quant à la sécurité, les champions que sont Sarko et sa bande de malfaisants s'en gargarisent, faisant des moulinets médiatiques, et laissant flotter les rubans.
    2012 va être le combat sécuritaire entre la droite, son extrême et la gauche navet. Il me semble que le FdG, en particulièrement le PG, se saisissent de ces thèmes de sécurité, d'insécurité, de sentiment d'insécurité pour avoir un discours clair en la matière. On ne gagne pas en noyant le poisson.
    Le bien être de nos concitoyens passe par un besoin de justice, et pas seulement sociale. La tranquillité collective et individuelle font parti du cadre de vie. Pensons y !

  12. dominique dit :

    D'un ami de Bourges et pour faire comme le limousin
    initiative ma foi tres interessante et productrice d'espoirs
    http://www.mediapart.fr/club/blog/renelle/101210/ca-bouge-dans-le-cher-gauche

  13. Descartes dit :

    @Papa (#185)

    Serons-nous capable de proposer une véritable alternative;une véritable perspective,un véritable programme de gouvernement construit avec les citoyens eux-mêmes?

    Franchement, je vois mal comment on pourrait construire un programme "avec les citoyens eux autres". Pourquoi perpétuer cette formule héritée du temps du père UbHue et qui n'a ni queue ni tête ?

    Le PCF a essayé le coup des programmes "construits par les citoyens eux mêmes" depuis les années 1990. Ca ne lui a pas réussi: la seule chose qu'il en a retirée, ce sont des listes à la Prevert résultat de l'agrégation des revendications, désirs et souhaits de toute sorte de groupes d'intérêt. Mais en fin de compte, les électeurs se rendent très bien compte que ce genre de "programme" n'a en fait aucun intérêt. Et tu proposes de recommencer ?

    En fait, on s'en fout que le programme ait été construit avec "les citoyens eux mêmes". La gauche ne manque pas de listes de propositions qui, si elles étaient mises en oeuvre, feraient le bonheur de l'univers. La difficulté est de rendre ces programmes crédibles. Et cette difficulté ne sera pas résolue par la participation "des citoyens eux mêmes", mais par un travail sérieux avec des gens qui connaissent ces questions pour arriver à chiffrer les propositions et à montrer comment elles pourraient s'articuler.

  14. françois dit :

    Merci Descartes
    Après réflexion, et je me suis creusé la cervelle, je reviens sur votre réponse.

    Mélenchon demande au PS, "si je suis au second tour, est ce que le PS appellera à voter pour moi ? Cela veut-il dire que si le PS répondait oui, le Parti de gauche appellerait à voter PS ?

    Voilà 4 éléments de réflexion pour se positionner:

    - "En Amérique Latine, les sociaux démocrates ont toujours voté contre nous." (source Mélenchon)
    - Vous expliquez qu'en France, 20% des électeurs ont "peur d'un changement radical" (source Descartes). La question est de savoir dans quel camp se situent aujourd'hui ces 20%?
    - Combien de citoyens issues des 16% d'abstentionnistes de l'élection 2007 représentent-ils ?
    - Que dire de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie capitaliste qui, dans une situation économique lourdement dégradée se font progressivement prolétariser ? Qu'attendent-ils et où se situeront-ils en 2012 ?

    En mettant en mouvement ces éléments :
    - Nous ne devons pas faire confiance à la sociale démocratie.
    - Plus le menace de prolétarisation va se préciser, et plus ces 20% qui ont peur de la radicalité, vont se cabrer.
    - Ceux qui "n'y croient plus" et ceux qui sont systématiquement laminés n'attendent plus rien de la sociale démocratie et espère à juste titre un changement radical. A nous de leur faire partager un projet de Société qui leur redonne espoir et les mobilise.
    Pour cela il faut un langage clair qui engage, sans repli possible.

    Désolé cher Descartes, je reste opposé aux positions floues ou approximatives.
    La stratégie pour convaincre et gagner doit être claire et offensive.
    On ne pose pas de question au PS, "est ce que vous allez voter pour moi ?", le PG et le front de gauche ne doivent pas se compromettre.
    Les compromis avec le PS sont contre productifs.

  15. ANDREA91 dit :

    JCM 188 dit :
    Peut-être, un certain nombre d’entre vous ont regardé le documentaire diffusé sur ARTE « Euro, quant les marchés attaquent »réalisé par le journaliste Jean Quatremer ?
    http://videos.arte.tv/fr/videos/euro_quand_les_marches_attaquent-3569296.html
    Tout à fait d'accord sur votre commentaire et je recommande vivement ce documentaire (diffusé 7 déc) édifiant sur les mécanismes financiers et les responsabilités.

  16. rosay dit :

    Bonjour à tous,
    à poste 214 @ françois,
    Bonne direction dans l'analyse de la réflexion, à suivre.... et à débattre.....
    Rosay à +

  17. Papa dit :

    a 213 Descartes.
    Je persiste et je signe.
    Ainsi donc,si je vous comprend bien,il ne serait question que d'affaires de"spécialistes"!
    Excusez votre honneur,!Mais cela ressemble à un mépris pour la masse de citoyens qui seraient incapables de réflexions,de propositions pour enrichir un programme à proposer aux Français.
    Et c'est la justement le danger!
    Vouloir exclure c'est déjà se priver de la mobilisation indispensable pour faire changer le courant actuel.
    Comment voulez-vous remettre une société sur ses pieds qui marche sur la tête en excluant la majorité des citoyens?
    Si nous prenons au pied de la lettre votre orientation,nous allons vers un total échec.
    Se sont les"hommes"qui font l'histoire et non pas l'inverse!

  18. marj dit :

    @Descartes

    "mais par un travail sérieux avec des gens qui connaissent ces questions pour arriver à chiffrer les propositions et à montrer comment elles pourraient s'articuler."

    Qui sont ces gens sérieux ? Les experts habituels qui nous ont embringués dans l'Europe libérale,n'ont pas vu venir la crise et nous y enfoncent davantage chaque jour ?

    Moi, je pense que justement tant que le peuple comptera sur des "gens sérieux", écoutera la voix de son maître (d'ou qu'elle vienne)par médias interposés, il continuera à se faire baiser, tant qu'il ne comprendra pas qu'il faut participer à la citoyenneté, s'impliquer dans le collectif, s'informer, il n'y aura pas de véritable démocratie. Mais peut-on en vouloir aux gens de cet état de fait quand on leur a appris depuis les bancs de l'école à fonctionner ainsi ?

    Le peuple, c'est vous et moi, ce sont des ouvriers, des ingénieurs, des chercheurs, des intellectuels,nos représentants à petite échelle aussi, ces syndicalistes, ces élus de terrain qui ont des comptes à rendre parce que proches de nous, qui se battent, proposent, les gens qui travaillent, consomment, produisent, réfléchissent, souffrent aussi...figurez vous que je pense par ex avoir beaucoup plus de bon sens, de jugement et de propositions sur l'école, de par mon expérience et ma réflexion que tous ces "experts" sortis des mêmes moules, déconnectés du terrain et qui pondent des rapports inutiles, coûteux, accouchant de réformes indigestes et souvent non appliquées...et ce qui est vrai pour l'école l'est pour tout le reste !

    La démocratie, ce n'est pas avoir peur du peuple, c'est lui faire confiance, encore faut-il lui donner les moyens de cette ambition au lieu de le mépriser : informer, parier sur l'éducation, suciter le débat contradictoire et intelligent puis faciliter institutionnellement l'implication et le contrôle démocratique à tous les niveaux, voilà ce qu'il faudrait faire !

  19. toto dit :

    Marj, Papa, Descartes,

    Ecoutez toujours ce que les experts en expertise vous disent. Ils vous diront ce qui ne peut pas être fait et pourquoi.
    Et alors faites-le. Vous ferez ainsi un premier pas dans la révolution citoyenne!

  20. marc malesherbes dit :

    @ Descartes 167

    "En 1981 le PCF a perdu des plumes parce qu'il a voulu déguiser un compromis en victoire, sans jamais expliquer à ses militants ce qu'il avait sacrifié et ce qu'il avait obtenu dans l'affaire. Il a répété l'erreur en 1997, lorsqu'il n'a pas énoncé clairement ses conditions pour rentrer au gouvernement et les concessions qui étaient la contrepartie"

    ok, mais avec le recul du temps, les analyses et les multiples documents concernant cette période, on doit savoir les "contreparties" qui ont été obtenues. Personnellement je ne les vois pas (1). Quelles ont-elles été ?

    (1) en dehors des "places" (ministres et autres) qui ont renforcé, via le clientélisme, l'organisation "PCF". Néanmoins le tribut payé par sa perte de crédibilité et donc ses revers électoraux, a été, à mon avis, largement plus important.
    De plus il faut rappeler que les ministres communistes étaient "doublés" par des socialistes.

  21. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,
    @Lionel,

    OK! Nous sommes au moins trois! Tout à fait d'accord avec toi! D'ailleurs, c'est parti avec l'arrivée en scène de la fille du "sinistre"... Mais ne nous laissons pas égarer car ce débat risque de cacher tout le...reste.
    A+

  22. Papa dit :

    A toto 219
    Ainsi donc il y aurait des "experts"en expertise!Et les autres seraient des "couillons"!
    Encore un effort et tu va nous parler de la "populace"!
    Et bien moi,je fait partie de cette "populace"!ne t'en déplaise mon grand!
    Une fois encore il y aurait une catégorie qui "savent",qui ont la sciences infuse,et de l'autre un congloméra de citoyen ignares!
    Et pourtant!Autour de moi j'entends des personnes qui nous reproche de ne pas être assez clair.Même parmi ceux qui ont voté NON au référendum constitutionnel européen.
    Ils en veulent plus!
    Et c'est la que repose la responsabilité de notre "Front de gauche".Sinon point de salut!
    Oui,cher ami,il nous faut exalter la puissance du peuple,lui donner confiance en lui-même et croiser le fer avec la passivité.
    Le non au référendum européen s'est construit en combattant toutes les élites,radio,télés,sauf l'Humanité-mais aussi le PCF et la LCR!
    Le PS,dans sa grande majorité s'est vautré dans la collaboration!Et vous avez vu qu'il a été désavoué par la majorité de son électorat.
    Si nous avons gagné cette bataille c'est parce- que nous avons mené un combat de terrain.
    Et si nous restons le fusil au pied,nous serons battu par la droite une nouvelle fois.Alors au boulot!

  23. dudu87 dit :

    @marc malesherbes

    Oh! J'ai perdu la mémoire, où quoi...
    La retraite à 60ans, la semaine des 40 heures...ect ne datent pas de cette époque? Tu ne crois pas que c'est ça la contrepartie?
    Nous avons galéré dans les années 70, CGT et CFDT soutenu par le PCF, dans les cortèges pour faire admettre par Mitterrand ces revendications! A ne pas oublier!

  24. Simon Bolivar dit :

    toto

    Ecoutez toujours ce que les experts en expertise vous disent. Ils vous diront ce qui ne peut pas être fait et pourquoi. Et alors faites-le...

    C'est certainement très exactement ce que pensait Joseph Bruce Ismay le 14 avril 1912 à 23h39, et il est fort probable qu'il ne s'est pas attardé sur cette conception de l'expertise au delà du 15 avril 1912 à 2h21, probablement rejoint dans cette nouvelle philosophie par le capitaine Edward Smith qui n'a malheureusement pas survécu longtemps à l'injonction "alors faites-le...", comme 1520 de ses passagers essentiellement issus d'ailleurs des couches populaires, les aristocrates, dont Ismay lui-même, résistant notoirement mieux aux naufrages tels que celui dont je vous parle et celui que vous nous promettez.

    On ne prouve rien avec de tels dictons éculés et le fait de les proférer sur un ton aussi théâtral confirme l'hypothèse de Descartes selon laquelle la déstation atavique de l'"expertise" et de toute forme d'instruction chez le gauchiste authentique oblitère toute raison.

  25. Descartes dit :

    @Papa (#217)

    Ainsi donc,si je vous comprend bien,il ne serait question que d'affaires de"spécialistes" ! Excusez votre honneur, !Mais cela ressemble à un mépris pour la masse de citoyens

    Si tu avais mal au ventre, à qui ferais tu confiance pour savoir s'il faut ou non t'opérer de l'appendice ? Je pense que tu consulterais un médecin. Il ne te viendrait pas à l'idée de réunir une assemblée de "simples citoyens" et de prendre un vote. Et c'est à un chirurgien que tu demanderais de t'opérer. Pas à Mme Michu.

    Il n'y aucun mépris a dire qu'il vaut mieux laisser certaines fonctions à des "gens qui savent". C'est la simple prise en compte du principe de la division du travail. Et les régimes qui ont ignoré ce principe ont payé un lourd tribut: le Che Guevara était peut-être un grand commandant, mais il a été un piètre président de la banque centrale de Cuba et un ministre d'industrie désastreux. La volonté ne supplée pas la connaissance des dossiers, et le peuple n'est pas magiquement omniscient. Prétendre le contraire, c'est tomber dans la pire des démagogies: celle qui consiste à dévaloriser la hiérarchie de la connaissance. Car après tout, si Mme Michu avec le bac est aussi capable de chiffrer un programme que M. Généreux avec une agrégation d'économie, à quoi bon passer des années sur des livres à étudier ?

    Bon, moi ce que j'en dis... si cela vous fait plaisir de continuer à fabriquer des "programmes" en additionnant ce que les "citoyens eux mêmes" auraient envie sans jamais réfléchir sérieusement à ce qui est réalisable, vous n'avez qu'a continuer. Cela étant dit, il faudrait de temps en temps se poser la question: comment se fait-il que ces merveilleux programmes attirent si peu de citoyens ? Il doit bien y avoir une raison... et ce ne sont pas les médias.

  26. Fred Barbosa dit :

    Ce blog devient un blog de coupeur de cheveux en quatre. On a plein d'expertaillons ici qui de plus utilisent un ton franchement hautain pour répondre à certains commentaires.
    Ce n'est pas comme ça que le Front de Gauche vaincra. Vraiment déprimant.

  27. Descartes dit :

    @Papa (#222)

    Ainsi donc il y aurait des "experts"en expertise !Et les autres seraient des "couillons" ! Encore un effort et tu va nous parler de la "populace" ! Et bien moi,je fait partie de cette "populace" !ne t'en déplaise mon grand !
    Une fois encore il y aurait une catégorie qui "savent",qui ont la sciences infuse,et de l'autre un congloméra de citoyen ignares !

    Non. Il y a une catégorie qui "savent", qui ont non pas la "science infuse" mais le savoir parce qu'ils ont eu la volonté (et la chance de pouvoir le faire) de passer des années dans des amphis bondées et dans des bibliothèques poussiéreuses à bûcher. Parce que c'est comme ça qu'on devient "expert". Et de l'autre côté un conglomérat de citoyens qui n'ont pas eu l'opportunité ou l'envie de faire cet effort.

    Ton commentaire est passionnant parce qu'il montre combien il y a dans l'idéologie de la "gauche radicale" un véritable mépris du savoir. Un double mépris, je dirais: d'un côté, le savoir identifié à la "science infuse", et de l'autre l'inutilité du savoir, puisque ceux qui ne le possèdent pas sont aussi légitimes que les autres à donner une opinion.

    Que tu sois "fier" d'appartenir à ceux qui "ne savent pas" est d'ailleurs symptomatique. Comme disait mon grand père - qui n'avait pas fini l'instruction primaire et qui était ouvrier charpentier, difficile d'être plus "plébeïen": "Je n'ai pas pu finir l'école parce que j'ai du travailler. Je n'ai pas honte, mais il n'y a pas non plus de quoi être fier".

  28. Pierre34 dit :

    Je ne vois pas très bien quel est l'apport de réflexion, nécessaire à ce blog, certaines interventions peuvent apporter.

    Nous sommes tous du peuple et nous subissons tous ce système capitaliste sauvage, c'est par la conjonction des expériences des uns et des autres, que nous réussirons à avoir une connaissance collective suffisante.
    Cela n'a aucun intérêt de disserter pendant des heures pour définir qui peut apporter le plus à la réflexion collective et le quantifier.
    Chacun à son niveau, par son expérience et sa culture, apporte aux autres une expertise. Si nous pensions le contraire comment pourrions-nous envisager de construire une projet dynamique et concret ?

    Le culte des élites et le rejet de celles-ci sont des visions manichéennes du monde d'aujourd'hui, alors méfions nous des dérives dans un sens ou dans l'autre !

    Faisons avancer la réflexion dans le respect des autres.

  29. m dit :

    bonjour,

    Alors hier matin dans le journal l'Est Républicainje, je lis que le secrétaire général du groupe PCF, Verts, Parti de Gauche à l'assemblée nationale, Dominique Touraine, membre du PCF.......... va rejoindre le cabinet du nouveau ministre de la ville, Maurice Leroy..... membre du nouveau centre !

    Il y a apparemment du ménage à faire aussi au PCF !
    Je pense que beaucoup d'élus politiques tant au PS qu'au PCF pensent avant tout à leur carrière personnelle plutôt qu'aux Idées pour lesquelles ils ont été élus !
    Alors messieurs dames du PCF abandonnez une fois pour toutes ces 3 lettres..... vous ne combattez pas pour un sigle dépassé............ mais pour une vue, une nouvelle vue de la société !
    On s'en fout de Fg, PG, PCF.. c'est un rassemblement qu'il faut et non une lutte de personne comme cela en prend le chemin actuellement chez nous avec la déclaration d'intention de postuler de Mr Chassaigne !
    Si c'est cela le front de gauche, un rassemblement d'égos et pas un rassemblement d'idées avant tout, je vous le dis c'est déjà perdu à l'avance et à quoi bon toutes ces discutailleries du passé si c'est pour retourner 50 ans en arrière
    Déçu, extrêmement déçu de la tournure que cela prend !

  30. NanardEnPétard dit :

    A la lecture du dialogue entre "papa 222 et Descartes 225 je trouve que l'on touche là un problème essentiel.
    je ne suis pas un intellectuel (Bac -1) mais j'ai 50 ans et un passé professionnel et social qui me permet certaines analyses comme tout à chacun. Comme beaucoup ici, j'aimerais changer cette société suicidaire mais pour moi l'acte de vote ne suffit plus. Si les intellectuels du front de gauche doivent aider à ce changement par leurs connaissances et leurs expériences (puisqu'ils partent du principe que nous devons vivre heureux ensemble et je trouve ça très bien) nous les petits, les sans grades, les naïfs et que sais-je encore, avons le devoir d'essayer de nous améliorer intellectuellement à partir du moment ou nous décidons d'être partie prenante dans la réforme de la société. Ceci pour au moins deux raisons : ne plus subir et pouvoir convaincre notre entourage. Car si le front de gauche et nos idées ne font pas tache d'huile pour les élections à venir, a quoi bon tout ceci ? Nous devons, experts et citoyens lambda, être solidaires et complémentaires. Je sais c'est pas évident.Je lis les notes et j'ai lu le livre de J.L. Mélenchon, aussi, je suis en train de lire la grande régression de J. Généreux et j'ai parfois mal au crane (et encore ce sont des ouvrages relativement vulgarisés, j'appréhende les bouquins suivants!). Mais je me force, je m'applique, je relie plusieurs fois de suite ce que je ne comprend pas du premier coup. Pour pouvoir transmettre et gagner... Courage !, n'ayons pas honte de vouloir évoluer. Ça fait du bien... là où ça fait mal.

  31. offtheroadagain dit :

    En suivant votre prestation à Mots Croisés, me sont venues à l'esprit ces quelques réflexions.. L'habileté tout d'abord avec laquelle vous avez réussi à éviter la marginalisation ou l'on veut vous cantonner. "L'idiot utile" les a tous mis dans une situation inconfortable, mettant en évidence leur volonté d'éluder le débat avec des généralités, le malaise se lisait dans leurs comportements. Je ne saurais trop vous conseiller, vous qui visiblement savez préparer ce genre de confrontation, de continuer à éviter les réactions trop épidermiques, quand vos interlocuteurs et plus souvent interviewer font de la provocation. Recadrez autant de fois que nécessaire sur des exemples concrets, des éléments datés et précis, c'est sans aucun doute ce qui déstabilise le plus les contradicteurs, surtout en gardant un semblant de calme. Ce lent travail de "réhabilitation" après les tentatives d'exclusions du microcosme est payant, l'argumentation est la meilleure des tactiques, et le sérieux met les détracteurs dans l'obligation d'écouter. Votre image prend forme et votre discours devient chaque jours plus consistant dans l'opinion, si vous continuez dans ce registre qui vous convient parfaitement, nul doute que vous en récolterez les fruits. Si je me permet ces conseils c'est à cause de longues années passées dans les médias télévisuels, n'y voyez aucune prétention.

  32. argeles39 dit :

    Les experts ne sont pas un bloc homogène, DSK est un expert de la finance mais à qui profite son expertise?
    On peut observer que bon nombre d'experts sont formatés avec la même matrice néolibérale, mais il y a aussi, en quantité non négligeable, des experts qui ont une vision de gauche.
    Alors faut-il des experts pour construire le programme du FdG?
    A l'évidence oui, le FdG ne souffre pas d'un "trop plein d'experts", au contraire il me semble qu'il en manque cruellement.
    Personnellement je déplore qu'il n’y ait pas assez d'intellectuels et de scientifiques qui s'engagent dans le combat politique à gauche, très souvent ils font de très bons diagnostics sur la crise du capitalisme, ils font de bonnes propositions, mais ils ne rentrent pas dans l'arène du combat politique.

  33. marsouin dit :

    Le patron* des députés PCF rejoint le cabinet d'un ministre

    Le secrétaire général du groupe GDR (PCF, Verts, Parti de gauche) à l'Assemblée nationale, Dominique Touraine, membre du PCF, va rejoindre le cabinet du nouveau ministre de la Ville, Maurice Leroy, lui-même ancien communiste, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
    Qu'en pensent les purs et durs du PC ?

  34. Louis st O dit :

    226 @Fred Barbosa
    "Ce blog devient un blog de coupeur de cheveux en quatre. On a plein d'expertaillons ici qui de plus utilisent un ton franchement hautain pour répondre à certains commentaires."
    A la découverte du blog de Jean-Luc Mélenchon et en lisant ses billets, et les commentaires qui suivaient, j’ai eu beaucoup d’espoir, mais vu la tournure des commentaires ou plutôt des donneurs de leçons, « des maîtres en contradiction » qui viennent nous expliquer que quand on est malade on va chez le docteur (c’est ce que je dis à mes petits enfants), tout ce petit monde de pseudo « je sais tout » nous prennent vraiment pour des c..
    Comment vous ne faites pas confiance aux spécialistes, aux experts… alors que Moi « Mr Je sais tout » je suis un Spécialiste, un Expert….
    Leurs façons de vouloir tout expliquer, ou plutôt tout contredire, me révolte, et ne nous donne plus envie de participer à la discussion, qui je croyais, été faite pour faire avancé nos idées. D’ailleurs je suis sûr qu’il y a de plus en plus de lecteurs des billets de Jean-Luc Mélenchon, mais je remarque que s’il y a beaucoup de commentaires, il y a de moins en moins de participants.
    Je crois que je vais finir par vous laisser vous amuser entre vous.
    « Qu’ils s’en aillent tous »

  35. Descartes dit :

    @marj (#218)

    Le peuple, c'est vous et moi, ce sont des ouvriers, des ingénieurs, des chercheurs, des intellectuels,nos représentants à petite échelle aussi, ces syndicalistes, ces élus de terrain qui ont des comptes à rendre parce que proches de nous, qui se battent, proposent, les gens qui travaillent, consomment, produisent, réfléchissent, souffrent aussi...igurez vous que je pense par ex avoir beaucoup plus de bon sens, de jugement et de propositions sur l'école, de par mon expérience et ma réflexion que tous ces "experts" sortis des mêmes moules

    Vous croyez ? Mais alors, franchement, à quoi bon entretenir des universités, des bibliothèques, des instituts de recherche, des colloques et des congrès sur l'éducation, puisque "l'expérience et la réflexion" sont capables de produire une capacité supérieure "de bon sens, de jugement et de propositions" ? Sans le savoir, vous êtes en train d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui veulent la destruction de l'appareil de recherche et de création de connaissances. Si "l'expérience" suffit, à quoi sert l'université ?

    J'avoue avoir du mal à comprendre votre allergie par rapport à "ceux qui savent", et votre confiance magique dans les capacités du "peuple" à être omniscient. Pensez vous vraiment qui si au lieu de laisser le médecin faire son diagnostic on faisait voter les patients dans la salle d'attente on soignerait mieux les gens ? Franchement, j'en doute.

    Vous soulignez que "le peuple" compte "des ingénieurs, des chercheurs, des intellectuels". Pourquoi alors ne pas les faire travailler dans leur domaine de connaissance pour analyser, chiffrer et hiérarchiser les propositions, au lieu de maintenir la fiction que l'on élaborera le programme "avec les citoyens eux mêmes" ? L'expert est nécessaire dans son rôle, qui est celui de conseiller. Le peuple est légitime dans son rôle, qui est celui de décider.

  36. Pierre34 dit :

    @m

    J'espère que cette nouvelle va pousser le militants communistes à s'interroger sur le vrai engagement de certains élus de leur parti, dans certaines régions, plutôt enclins à défendre leur poste qu'à faire vivre le Front de Gauche.
    J'espère que si l'information est vérifiée, la Direction du PCF n'hésitera pas à exclure.

    J'espère que chacun comprendra qu'une nouvelle république devra se protéger contre le carriérisme des élus, et que la possibilité d'intervention du peuple permettra de réguler les dérives.

  37. marc malesherbes dit :

    @ 223 dudu87

    "La retraite à 60 ans, la semaine des 40 heures...etc ne datent pas de cette époque? Tu ne crois pas que c'est ça la contrepartie?
    Nous avons galéré dans les années 70, CGT et CFDT soutenu par le PCF, dans les cortèges pour faire admettre par Mitterrand ces revendications ! A ne pas oublier !
    "

    ok, mais comme toujours quand on veut aborder un sujet, il faut être précis (et je ne l'ai pas été suffisamment)

    Il me semble que la participation du PCF au gouvernement ne pose pas de problèmes majeurs de 81 à 83, période ou ont eu lieu toutes les avancées que tu décris (sans oublier la hausse du SMIC, l'abolition de la peine de mort...).
    Pour moi, c'est la période après le tournant de la rigueur de 83, pour laquelle je ne voie pas les "contreparties" qu'à obtenue le PCF pour rester au gouvernement, pas plus que lors de l'ensemble de la période Jospin.

    De plus il y a une vrai difficulté, que je ne sais comment régler: même durant ces périodes (dans l'ensemble noire pour moi, surtout l'après 83), il y a eu des éléments positifs. On peut certes attribuer les éléments positifs au PCF, et mettre tout le négatif sur le PS, ou dire que sans le PCF cela aurait été encore pire.

    OK, mais comment le dire avec des arguments "raisonnablement" convaincants ?

    nb: je te signale que JL Mélenchon a tendance à attribuer pas mal des éléments positifs au PS, car il était au gouvernement sous L Jospin et soutenait précédemment F Mitterrand

  38. Valdo dit :

    @descartes: il est aussi des experts pour nous expliquer que les OGM sont un progrès indispensables, des experts qui ont programmé les démémbrement des terres et l'agriculture productiviste dans les années soixante, des experts qui nous bassinent depuis des années avec les lois "inéluctables de l'orthodoxie économiste", des experts type Allègre qui nient le réchauffement climatique.
    Je ne suis absolument pas contre le savoir et la légitimité de ceux qui travaillent sur un sujet depuis des années. Mais je pense qu'il existe des savoirs autres qu'académiques que l'on peut légitimer: celui, par exemple, des paysans usant de techniques éprouvées sur leur terre face aux techniciens de l'agrobusiness; celui des malades qui s'organisent (la lutte contre le sida aurait perdu des années sans Act up et sans Aides).
    Et que " l'expertise" brandie aujourd'hui par les dominants exige des contreexpertises. Certes, c'est du boulot, mais l'estimer systématiquement inaccessible au peuple, c'est renforcer une système de domination.

  39. jean 28 dit :

    Une petite réponse à ceux qui ont voté utile,Jospin ainsi qu'à Jean-Luc:

    Autant j’apprécie Jean-Luc Mélenchon dans ses interventions, ses répliques, son humanisme, et ses positions de classe, qui correspondent bien à mon caractère, autant je ne peux que m’irriter lorsqu’il parle en bien de L. JOSPIN.
    Lorsque L.J. était 1er ministre, il fonctionnait en autocrate.
    J’étais membre du Conseil économique et social, représentant la C.G.T., à ce titre je participais au « parlement de la C.G.T. » à savoir son Conseil National. A ce Conseil, les critiques fusaient de la part des différents responsables départementaux, contre ce gouvernement qui ne prenait pas en compte les attentes des travailleurs et, qui privatisait à tout- va. il a plus privatisé que la droite ! voir à ce sujet le post # 196 de Louis stO)
    L.J. ne s’est jamais appuyé sur les revendications de la C.G.T. ni l’a consultée sur les grands dossiers sociaux, il privilégiait ses rencontres avec la C.F.D.T. qui arrivait avec son stylo plume décapuchonné.
    Pour moi L.J. est ce 1er ministre, qui sur un coup de téléphone du Baron Seillière (son camarade de promotion à l’E.N.A.) a fait baisser la garde de sa ministre du travail M. Aubry sur les 35 heures.
    Le Parti « Socialiste » et L.J., après ses 17% aux présidentielles n’ont jamais remis en cause leur politique social-démocrate, la non prise en compte des besoins et revendications des travailleurs et du peuple, ils n’ont jamais analysé pourquoi les corps sociaux les avaient abandonnés, leur seule critique s’est portée sur les partis de gauche qui avaient osé se présenter contre lui (en particulier Chevènement !)
    Pour moi L. JOSPIN c’est un bilan « globalement négatif » !
    N.B. : Descartes à raison, j’ai vu arriver G. FILOCHE au C.E.S. nommé par L.J.

  40. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ Descartes et les experts

    Si je dois me faire opérer de l'appendicite j'utilise effectivement l'expertise d'un médecin.
    Mais pour savoir si je dois ou pas militer pour une médecine accessible à tous, ce n'est pas au médecin que je m'adresse, et je n'ai pas l'obligation d'être membre de la Faculté de Médecine pour me décider.

    Si je dois choisir entre l'école publique et l'école privée, pour me déterminer je ne me sens pas obligé de poser la question aux enseignants, et je me sens capable de décider seul là-dessus même sans avoir le Capes.

    Si je dois faire construire un pont, j'utilise pour ce faire l'expertise d'un ingénieur des ponts et chaussée.
    Mais ce ne sera pas à lui de me dire si ce pont est utile ou pas, ni à juger de mes motivations. Et je prends ma décision moi-même, même si par ailleurs je ne sais pas mélanger le ciment.

    Les choix fondamentaux exigent une conscience politique du type de société que l'on veut construire, et non une expertise technique de tel ou tel domaine d'application.
    Tu places les experts trop haut, ce sont des techniciens au service de la volonté des citoyens, pas des maîtres à penser, ni des guides politiques.

    Une société dans laquelle seuls les "experts" seraient autorisés à dire le bien public au nom de leur expertise professionnelle (par ailleurs souvent autoproclamée et pas forcément objective ni indépendante des lobbies) placerait les citoyens sous une tutelle très discutable et bien peu démocratique.

    Imagine par exemple un ingénieur spécialiste du nucléaire à qui on poserait la question de savoir quel type d'énergie on doit préférer...

  41. jean ai marre dit :

    @ 167 Descartes

    " Au lieu de tenir le discours du "tout ou rien", la gauche radicale ferait bien d'éduquer ses électeurs et militants à l'idée du compromis clairement énoncé et assumé."

    Désolé de ne pas partager cette idée.

    Ton argumentaire est ciblé, toujours le même refrain, : chassez le naturel il revient au galop.

    Puis je te dire que la base de l'éducation politique c'est de permettre l'épanouissement politique des militants et sympathisants ?

    Tu dis : " Sans un compromis avec ces gens-là,....:
    Le compromis est une convention qui peut être remise en cause au moment même où on vient de la signer.
    Il n'y a pas d'effet durable.
    Les concessions ont des définitions différentes.
    Mais quelles concessions avec la Social démocratie ? Pour quels compromis ?

    Aujourd'hui, le débat de la Gauche radicale, porte sur : comment faire comprendre aux éléphants, mandarins socialistes que la Gauche n'est pas exclusivement le P S que cette Gauche ne veut pas de la Social Démocratie.

    La stratégie, est de les amener à prendre conscience qu'à répéter les mêmes erreurs, on arrive au même résultat, autrement dit, qu'a ne pas prendre acte du passé on ré écrit l'histoire.

    En 2002 Jospin en est l'exemple, disqualifié le social socialiste rose pale. voir le catalogue de ses mesures en post @ 196 de Louis st O

    Pour ma part, je ne vois pas de différence entre le libéralisme incarné par Sarkozy et la social démocratie de DSK.

    DSK, le médecin du capitalisme, nous explique que son action est salutaire pour notre avenir,
    et le libéralisme nous explique qu'il faut être pragmatique, que l'utopie n'existe pas en économie.

  42. François PORTRAIT dit :

    Mon cher Jean-Luc (je peux ?)

    Ce livre, quel pied ! L'ensemble des lecteurs doit être comme moi j'en suis sur !
    On a l'impression de l'avoir écrit soi-même.
    C'est tout simplement que tes (vos ?) idées correspondent exactement à nos espoirs.
    Vive la révolution citoyenne !

  43. marj dit :

    @Descartes

    Je pense que l'on s'est mal compris, car je ne sais ou vous avez péché "mon allergie par rapport à "ceux qui savent"...
    Sauf à penser que le "peuple" est par essence et définitivement une entité à part, inculte et idiote, sans pensée, sans capacité à apprendre et à s'informer. Je vous dis tout juste l'inverse, je vous dit que les ingénieurs, mèdecins, chercheurs font partie du peuple comme les enseignants, les ouvriers et qu'il est important de faire circuler le savoir et le mettre en débat à tous les niveaux.En cela, par ex l'université (que j'ai fréquenté je vous rassure) est un outil (à protéger devant les menaces persistances de marchandisation).Mais l'entreprise, les associations sont aussi source de savoirs et d'expertises.
    Vous fonctionnez de manière clivée comme s'il y avait deux castes : ceux qui savent et les autres, comme si le savoir n'était pas là pour être sans arrêt remis en question, discuté, critiqué, comme si le "savant" détenait un pouvoir surnaturel !
    Vous suivez les yeux fermés les indications de votre mèdecin vous ? Pourtant, la mèdecine n'est pas une science exacte,elle progresse certes, mais elle est loin de tout maîtriser, les mèdecins sont des hommes comme vous et moi, ils se trompent, sont influencés ...il m'a suffit de quelques études en biologie pour savoir quelles questions poser à mon mèdecin et relativiser son "expertise"...En économie, pas besoin d'être hyper savant pour voir que le discours sera différent si l'expert est un libéral, un marxiste ou un Keynésien donc là encore, la confrontation, l'information du citoyen sont déterminantes.
    D'autre part, je ne crois pas que tous les "décideurs" soient de véritables "savants"!
    Le prolo du bio et Valdo vous ont trés bien répondu : si tu étais élu de terrain,syndicaliste, tu potasserais des dossiers, entendrais les uns et les autres et tu saurais que chacun peut apporter sa pierre ! Descartes, il est...

  44. argeles39 dit :

    @ le prolo du bio # 241
    Imagine par exemple un ingénieur spécialiste du nucléaire à qui on poserait la question de savoir quel type d'énergie on doit préférer...

    L'expert du nucléaire ne doit pas être seul à la table de réflexion, il doit se confronter à l'expert de la géothermie, à l'expert du scénario NégaWatt, à l’expert de la décroissance……... Le débat doit être arbitré par un collectif sans à priori mais ayant les connaissances scientifiques qui permettent de trier le bon grain de l'ivraie. Et en dernier ressort c’est aux citoyens de valider les programmes.
    Le monde est complexe, la conscience politique ne suffit pas pour prendre des orientations pérennes et pertinentes.

  45. françois dit :

    Merci Descartes
    Après réflexion je reviens sur votre réponse.
    Mon objectif est de savoir si le PG adopte la stratégie permettant de gagner en 2012.
    L’attentisme qui consiste à ne pas se déclarer frontalement, par rapport au PS, fait-il partie de cette stratégie ?

    Mélenchon demande au PS, « si je suis au second tour, est ce que le PS appellera à voter pour moi ? »
    Cela veut-il dire que, si le PS répondait oui, le Parti de gauche appellerait à voter PS ?

    Voilà 4 éléments de réflexion, pour se positionner :

    - « En Amérique Latine, les sociaux démocrates ont toujours voté contre nous. » (source Mélenchon).
    - Vous expliquez qu’en France, 20% de l’électorat a « peur d’un changement radical ». (source Descartes).
    La question est de savoir dans quel camp se situent aujourd’hui ces 20% ?
    - Combien de citoyens issues des classes sociales les plus défavorisées « n’y croient plus » et ne votent pas ?
    Quelle part des 16% d’abstentionnistes de l’élection de 2007 représentent-ils ?
    - Que dire de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie capitaliste qui, dans une situation économique lourdement dégradée se font progressivement prolétariser ? Qu’attendent-ils et où se situeront-ils en 2012 ?
    - Nous sommes dans une période pré- révolutionnaire, de rupture, de discontinuité.
    L’ensemble des petits calculs, des sondages, des hypothèses basées sur le passé, ne fonctionnent pas.
    En mettant en mouvement ces éléments :
    - Nous ne devons pas faire confiance à la sociale démocratie.
    - Plus la menace de leur prolétarisation va se préciser, et plus l’ensemble des classes sociales, y compris ces 20 % qui ont peur de la radicalité, vont se cabrer.
    - Ceux qui « n’y croient plus » et ceux qui sont systématiquement laminés n’attendent plus rien de la sociale démocratie et espèrent à juste titre un changement radical.
    A nous de leur faire partager un projet de Société qui leur redonne espoir et les mobilise.
    Pour cela il faut un langage clair, qui engage, sans...

  46. Marcailloux dit :

    Il me semble qu'un hiatus généralisé s'est instauré entre ceux qui parlent ou prétendent parler au nom du peuple et le peuple lui même. Un rejet de ceux qui savent (parler, argumenter,les tenants et aboutissants des choses de la politique ou de l'économie ou encore de n'importe quoi) et qui occupent souvent le devant de la scène (ou de l'estrade ou du blog, etc....) par beaucoup qui ne se sentent, à tort ou à raison, pas en mesure de rivaliser. Cela nous conduit à l'emploi péjoratif du terme populisme dans l'idée du rejet des élites. Pourtant, dans une philosophie socialiste toutes les opinions, toutes les sensibilités doivent être respectées quand elles s'expriment sincèrement et avec un minimum de courtoisie.
    La cause de tout cela n'est elle pas une perversion de notre démocratie ?, une mutation depuis des décennie qui a aboutie à une oligarchie ploutocratique.
    Le peuple ne se sent plus représenté.
    Dans un Cdansl'air récent, Laurent Joffrin de Libé. a avancé prudemment l'hypothèse de la désignation au sort d'une infime proportion des représentants du peuple dans les instances locales, voire départementales.
    C'est tout juste s'il ne s'est pas fait lynché (avec le regard) par les participants,Cayrol, Barbier, et consort.
    Eh bien je pose la question, ne serait il pas pertinent de remplacer le Sénat par une assemblée réellement représentative du peuple, désignée par tirage au sort sur volntariat et après un filtrage minimum de compétence.
    Les membres désignés pour 2 ou 3 ans non renouvelables pourraient exercer un droit de véto et constituer un premier échelon à des référendum d'initiatives populaires.
    Est ce là une suggestion relevant de la démence ou alors est ce notre société qui vire à la folie ?
    Là, au moins les citoyens auraient le sentiment de ne pas être dépossédés du pouvoir que nous accorde la constitution.
    J'entends d'ici les grincements de dents de tout ceux qui ne rêvent que de devenir conseiller municipal, puis etc...

  47. marc malesherbes dit :

    On pourrait pourtant croire le parti de gauche "socialiste" en regardant son logo sous lequel il est écrit "ecologie- socialisme - république"

    on pourrrait le croire à entendre certaines déclarations de JL Mélenchon, du type de son interview aux Inrockuptibles :
    " Je suis partisan d'une révolution de la société. La révolution, c'est trois choses. Premièrement un changement du régime de la propriété. Contre la dictature de l'actionnariat, je veux ramener des secteurs comme l’éducation, la santé, l’énergie, la banque dans la propriété sociale, celle de l'Etat, des collectivités, et des coopératives"
    (Interview publiée dans les Inrockuptibles; billet du 19 novembre 2010)

    Pourtant quand on regarde les documents du dernier congrès du Parti de gauche ("Le Parti de Gauche que nous voulons pour la Révolution citoyenne", "les statuts", "la motion d'orientation générale") le mot "socialiste/socialisme" n'y figure pas une seule fois !

    La référence la plus proche se trouve dans le motion d'orientation du dernier congrès ou il est dit:
    "Pour atteindre l'objectif d'émancipation que nous visons, nous ne pouvons ni accepter ce système, ni nous contenter de l'amender et de l'humaniser; nous devons le dépasser...."
    Le "dépasser" ouvre à tous les accommodements possibles...
    De plus le concept mis en avant n'est pas celui de "socialisme" mais celui de "révolution citoyenne", qui par son flou permet toutes les orientations que l'on voudra.

    Et pourquoi pas ? puisque l'on n'a pas trouvé mieux que le capitalisme jusqu'à présent ?
    De plus il y a avantage à être flou pour permettre de rassembler des électeurs aux aspirations différentes.

    En résumé, il me semble que le PG a raison d'abandonner le mot socialiste, bien obsolète aujourd'hui et chargé de connotations négatives. Il ne lui reste plus qu'à le faire disparaître discrètement de son logo et à le...

  48. Hold-up dit :

    Marj
    Sur le débat entre " ceux qui sauraient " et "ceux qui ne sauraient pas ". Réinterroger ce qui s'est passé avec le médicament " Médiator "n'est pas inutile - Les médecins et autres " experts " ne savaient -ils pas ? Si, " Ils savaient " et ils savaient depuis 10 ans suite à des recherches précisément " scientifiques approfondies " qui prouvaient que le médicament entrainait la plupart du temps à court ou moyen terme la mort du patient. Mais les médecins moutonniers le prescrivaient encore, les visiteurs médicaux vendaient leurs cames, et les grands groupes pharmaceutiques engrangeaient les millions de bénéfices sur les cadavres présents ou à venir. Si le fait de " savoir " est une dimension essentielle, elle est par évidence non suffisante. L'exemple du " médiator " est flagrant." Le Savoir "n'est pas la garantie ultime en système marchand. Il est dommage que certains ici ne comprennent pas que "La Science" n'est pas exempte de sa Marchandisation.C'est ce qu'on appelle maintenant la techno-science capitaliste. Les experts ne sont que des experts capitalistes qui poussent à la roue pour vendre et vendre encore. Entériner le fait que le peuple est éternellement le grand ignare du système est totalement absurde. Il est étonnant que certains esprits dits " scientifiques" ici cantonnent les " scientifiques " dans un espace particulier étanche à la Cité et cantonnent les citoyens dans les catacombes du "Savoir". Il y aurait d'un côté les citoyens " qui ne sauraient pas " et de l'autre les experts " qui sauraient ". Un peu cours comme vision non ? C'est ne pas prendre en compte la marchandisation de "La Science" et la subordination des scientifiques à un système économique spécifique. Le combat mené par les citoyens " scientifiques " et les "non- scientifiques" citoyens contre le projet " L.R.U " va à l'encontre de cette vision binaire, puriste et positiviste - CONTRE LA LOI LRU N° 2 :...

  49. chat vez dit :

    Assez d'accord avec Descartes, la democratie participative qui pretend mettre dans le coup tout le monde est demagogique mais c'est tres stalinien de renier de la sorte un subterfuge qui a permis au pcf de survivre en se dechargeant de ce fardeau de parti d'avant garde qu'il est censé etre. un autre truc me chiffonne, monsieur Mélenchon a rehabilité certains mots et vocables delaisses par le pcf tels que classe ouvriere,bourgeoisie, classes sociales etc. mais il propose une revolution citoyenne. meme si l'oligarchie depouille severe en ce moment,il n'en reste pas moins que plusieurs millions de "citoyens" continuent d'y trouver leur compte. admettons que le fdg gagne les elections ,des la premiere mesure contre le capital et les classes favorisees qu'il prendra il aura tout ce beau monde sur le dos soutenu par une bonne partie de l'europe et bien sur par les usa .le honduras,l'equateur et le venezuela, pays regulierement cites par monsieur Mélenchon comme exemples de revolutions citoyennes reussies ont tous les trois ete victimes de coups d'etat et leurs dirigeants de tentatives d'assassinat made in usa. de toute facon,on a jamais vu,ici comme ailleurs une classe sociale se faire prendre le pouvoir sans combattre. a l'epoque ou le pcf defendait la notion de dictature. du proletariat,c'est a dire,au moins dans les status, jusqu'au 22 congres on parlait encore de la reaction de la classe dominante a toute tentative d'expropriation ce qui a present,a totalement disparu des discussions ,monsieur Mélenchon et les dirigeants du pcf proposent de changer la societe,etalent leurs catalogues de mesures sans jamais aborder cet aspect des choses puisque le seul obstacle a leur revolution citoyenne est purement electoral .../...

  50. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ Argeles39 - 245

    Les rôles respectifs des experts et des citoyens

    "la conscience politique (de la société que l'on veut construire) ne suffit pas pour prendre des orientations pérennes et pertinentes".

    Mais elle doit être prépondérante, et c'est à elle que revient la décision finale.

    Mettre le paquet par exemple sur une énergie décentralisée (maîtrisée par chaque citoyen, génératrice d'emplois, etc...) comme le solaire, de préférence à une énergie centralisée (surveillance "policière" des installations déléguée à un organisme central, mobilisation de capitaux énormes, gestion de déchets à très long terme laissés aux générations futures, etc..) comme l'est le nucléaire, est un choix de société, pas un choix technique qui s'impose de lui-même.


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