09déc 10

Europe, finances, souveraineté, Billard, Emmanuelli, PGE, Islande

Calvi ne fait pas boire les ânes qui n’ont pas soif

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D ominique Strauss-Kahn était à Athènes ces 7 et 8 décembre. Dans le plus grand journal athénien, « Eleftherotypia », on pouvait lire ceci  à propos de l’empereur des sondages français : « partout où il passe, le social ne repousse plus ».  Irresponsables ! « idiots-utiles-faire-gagner-sarkozy-pire-que-lepen-ne-pensez-tu-pas-deuxième-tour-que-ferez-tu-concrètement ? » demanderait aussitôt un observateur aguerri de la politique française, libre, cela va de soi, de toute strausskanolâtrie ? Misère !

Sur le plateau de « France 2 », Yves Calvi n’a pu obliger « les ânes qui n’avaient pas soif à boire » comme dit l’adage. Pour parler de la crise de l’Euro, Eric Besson le fourbe, Marielle De Sarnez et Michel Sapin étaient venus avec leur piano à manivelle. A la première question précise, les ritournelles ont fait merveille, mieux que des goualantes, pour étouffer l’attention. Mais, quand même, il y a eu un moment de télé un peu fort. C’est au moment où j’ai demandé à  Michel sapin s’il se désisterait pour le candidat du Front de gauche dans  l’hypothèse où celui-ci arriverait en tête de la gauche. Le fourbe Besson ricanait. Sapin s'empatouillait.  A déguster.

Je parle beaucoup de finance et d’Europe dans cette note. Car je n’ai pas eu mon compte à « Mots croisés ». Pour finir, je vous annonce que la révolution citoyenne est commencée en Islande sur un scénario presque décalqué de l’Amérique latine. Mais « ce n’est pas la France », comme disent les petits génies qui n’ont pas lu mon livre « sans idée et sans programme » comme dit la Laurence Ferrari. Quand je pense qu’il s’en est quand même déjà vendu 35 000 de ce livre ! Et  qu’il s’en est édité 64 000 à cette heure. A quoi ça sert que les plus belles dames de la télé me dégoisent si vous n’écoutez pas leurs conseils ! Et à Noël, ça va cartonner autant que pour les dindes ! Attention je ne vise personne en citant ce gracieux animal à jabot ! C’est juste une façon de vous rappeler que le père Noël n’est pas toujours vêtu de rouge pour rien.

Avant de venir sur mes sujets de fond, quelques nouvelles diverses. La première concerne mon livre. Il s’en est vendu trente cinq mille, je viens de le dire. Je sais que ce n’est pas fini. Je ne parle pas seulement de la vente. Bien sûr que ça va venir dans les sabots de noël, dans bien des cas. C’est surtout ce que ce succès indique. Un gars qui venait m’interviewer lisait avant la rencontre mon bouquin dans le métro. Deux personnes sont venues lui demander ce qu’il en pensait.  Le livre travaille. D’abord parce qu’il n’est pas simpliste mais simple à manier, à lire, à comprendre. C’est ça la part de bon boulot que je m’attribue. Les idées, je ne les ai pas inventées pour faire ce livre. Elles viennent de la lutte et de la mise en mots des équipes du Parti de gauche et du Front de Gauche. J’aime savoir que le livre passe de main en main. Je l’ai constaté de mes propres yeux. Une dame dans le métro, parce que je la regardais lire mon livre, me lance avec un grand sourire complice : « je vais  l’acheter, parce que celui-là ma fille me l’a prêté ». Tout ce qui a été entrepris contre moi au sujet de ce livre a échoué. Et d’abord la pauvre tentative de m’enterrer sous l’opprobre du mot « populisme ». La bataille est presque gagnée. La cause du peuple n’est plus réputée indigne et sale. S’en réclamer n’est plus toujours indigne. Les esprits commencent à tourner parmi ceux qui s’intéressent aux questions de fond. La place particulière de notre analyse sur le sujet fait son chemin. Si bien que le vent tourne. L’analyse commence à succéder aux caricatures. Bien sûr, le fiel domine largement. Il me sert. Le signal est simple : je suis la fin de leur monde.  Je veux le faire lire dans leurs yeux. « Je suis le bruit et la fureur » avais-je déjà écrit ici. Et beaucoup d’entre vous m’avaient posté des commentaires amicaux et amusés sur cette expression. Vous m’avez donné des ailes. Au premier usage en public l’expression a fait florès et j’en suis terriblement content.

Une émission comme celle d’Yves Calvi, « mots Croisés » sur France 2, est assez exigeante, si l’on y participe avec sérieux. J’ai donc passé mon comptant d’heures de préparation sur le dossier le plus délicat des trois qui étaient annoncés. C’est à dire celui sur la crise de l’Euro. Le reste, c'est-à-dire les histoires de primaires au PS et l’affaire Wikileaks, c’était de la bibine sans contenu technique. Trois difficultés se présentaient alors. Mémoriser la liste des dates auxquelles sont prises les décisions dans le maquis des institutions européennes et creuser le détail des dispositifs. Puis, trouver les simplifications nécessaires au débat sur un plateau de télé. Enfin essayer de prévoir quelles seront les réparties et angles d’attaque des autres protagonistes. On devine alors quelle est ma frustration après l’échange que nous avons eu. Loin de discuter d’un quelconque fait, Michel Sapin et Marielle De Sarnez ont enfilé comme des perles des généralités sans aucun rapport avec les votes au parlement européen de leurs propres groupes. Quand je suis revenu à la charge, et quand j’ai insisté pour rapprocher leurs propos de leurs votes, Yves Calvi a plaisanté à mon sujet soulignant le « comique de répétition ».  Je ne mentionne rien de ceci pour me plaindre. Je veux seulement éclairer pourquoi il m’arrive si souvent de changer de pied en cours d’émission, quand je perçois que je me heurte non pas à un mur d’objections – ça c’est la loi du débat – mais à un jeu pipé par la mauvaise foi ou… l’ignorance.

Je ne peux mieux illustrer cette situation que par un exemple pris dans cette émission. Je suppose que ceux qui ont suivi notre échange se souviennent du moment où j’ai évoqué la liberté de circulation donnée aux « Hedge fund ». Ces "instruments financiers" sont un concentré du capitalisme de casino. Je mentionnais un vote du parlement européen  approuvant une directive de la commission sur le sujet. Ce vote a eu lieu le onze novembre dernier, ce n’est pas si loin. Le débat comme le vote avaient donné lieu à quelques tensions. Donc il y avait tout à fait moyen de s’en souvenir, au moins de ce fait, sinon en raison du sujet, dans le contexte actuel. Madame de Sarnez avait d’ailleurs déposé après le vote au parlement européen une explication de vote écrite, tout comme moi. Ce n'est donc pas un sujet auquel elle n'avait pas prêté attention. Dans le débat sur le plateau d’Yves Calvi, elle venait d'ailleurs, comme si de rien n'était, de dire que c’était à l’Europe de se protéger contre les mouvements erratiques de capitaux et à « soumettre les banques à l’intérêt de l’économie ». Sapin s’était contenter de dire que « tous les « hedge funds » ne sont pas  pourris », après avoir affirmé que « les politiques », catégorie pour lui globale, avaient tous, il insistait sur le « tous », « manqué de courage pour maitriser la finance ». A ce niveau de généralités et d'enfumage, le téléspectateur-citoyen est mis hors d’état de se faire une idée des responsabilités de chacun. Ni surtout de l’écart entre la parole et les actes de chacun de ceux qui font ces vertueuses déclarations devant eux.

Passe pour Michel Sapin : il n’est pas député européen. Il a donc droit à des circonstances atténuantes. Encore que rien n’interdit de bosser avant de venir sur un plateau de télé débattre d’une crise aussi grave que celle-ci où les dernières décisions prises sont quand même censées être à la hauteur des enjeux. Mais peut-être l’a-t-il fait! Et peut-être a-t-il alors découvert l’ampleur des dégâts que représente le vote de ses petits camarades au parlement européen. Il se serait alors contenté de botter en touche face à moi ? Le téléspectateur-citoyen, pas davantage que moi, ne le saura jamais.

Mais madame De Sarnez, tout de même ! Non seulement elle est députée européenne, assidue et travailleuse, mais l’Europe est le credo du Modem. Elle, elle sait. Donc, elle biaise pour s’en tenir à des généralités qui sont alors tout simplement des mensonges par omission.  Je vais donc revenir sur ce qu’est cette directive sur les « hedge fund ». Ainsi mes lecteurs prendront la mesure des évitements auxquels se sont livrés mes deux interlocuteurs, en dépit du fait que j’ai expliqué le contenu de cette directive et précisé que leurs groupes ont voté pour son adoption par le parlement européen. A travers cet exemple c’est toute la méthode d’un débat télévisé que j’interroge. Peut-on discuter « en général », sans un exemple précis ? L’idée est que si chaque plateau doit fonctionner comme un grand oral de l’ENA, ou comme une simple foire d’empoigne, personne n’y trouvera jamais son compte. Ni le journaliste qui ne peut être omniscient, ni les protagonistes qui ne le sont pas davantage. Sauf ceux qui préparent à fond. Mais pour moi le but d’un débat n’est pas d’être « le plus fort » ou « d’essorer » mes vis-à-vis, mais de faire comprendre quel est mon point de vue, ma proposition, en vue de la faire partager, non par tout le monde, mais par ceux que j’aurai convaincu. 

Si j’ai focalisé sur cette directive, c’est parce que, sous couvert de "meilleure réglementation", le texte adopté le 11 novembre 2010 par le Parlement européen, facilite en réalité l'accès des fonds spéculatifs au marché européen. C'est avant tout une directive au service de ces acteurs financiers. Elle permet en effet à leurs gestionnaires de "fournir des services et de commercialiser leurs fonds dans l'ensemble du marché intérieur". C’est nouveau à cette échelle. Jusque là chaque Etat pouvait réglementer à sa guise l'activité des fonds spéculatifs sur son territoire. Il en résultait certes un niveau global très faible de réglementation. On pourrait penser que la directive a été rédigée pour améliorer ces protections compte tenu de la responsabilité des hedge fund dans la crise financière et de l’opacité de leur construction. La directive ne remédie nullement à cette situation de faible réglementation. Bien au contraire. Elle ne crée pas de cadre européen contraignant. Elle institue seulement un  "passeport européen". Lequel est un permis de circuler sans entrave et sans conditions. Les fonds devront seulement s'enregistrer auprès d'un Etat membre de leur choix. Une fois les démarches faites, ils pourront alors intervenir sur l'ensemble du territoire des 27 autres Etats membres. De leur côté ces Etats ne seront "pas autorisés à imposer des exigences supplémentaires aux gestionnaires domiciliés dans un autre Etat membre". Cela signifie que les fonds auront intérêt à se faire enregistrer dans le pays le plus laxiste dans l'application de la directive et bienveillant à leur égard pour ensuite exercer dans toute l'Europe. Concrètement, 80 % des « hedge fund » européens étant aujourd’hui domiciliés à Londres et seulement 5 % en France, cette directive leur ouvre les marchés financiers des 26 autres Etats membres qui ne les recevaient pas jusque là. Et ceux-ci viennent d’être complètement désarmés face à eux. Telle est « l’Europe qui protège ». Telle est le contenu concret des discours de Michel Sapin et Marielle De Sarnez à propos de la nécessité pour l’Europe de « prendre des mesures bla bla bla ». 

Des lecteurs sourcilleux m’objecteront peut-être que la déclaration initiale  exigée de ces fonds contient peut-être des moyens de rétorsions. Ou peut-être des moyens de leur imposer telle ou telle norme ou garantie ? Pas du tout. En aucun cas ! Ce sont des obligations purement déclaratives. Et, bien sûr, des règles minimalistes. Jugez plutôt. Pour obtenir son enregistrement dans un Etat, un fond devra seulement transmettre une série d'informations. Celles-ci sont certes bien définies mais elles sont aussi limitatives. Impossible d’en demander davantage que ce qui est « expressis verbis », c’est à dire littéralement prévu. Il s’agit d’informations sur ses dirigeants. Puis sur ses  méthodes : vente à découvert, action sur produits dérivés etc. Rien n'est interdit rien n'est réglementé. Il suffit de déclarer.  Les fonds propres dont dispose le fond doivent aussi être annoncés. C'est-à-dire déclarés et rien de plus. Les ratios de recours à l'effet de levier de même. C’est à dire les limites que le « hedge-fund » concerné se fixe en termes d'endettement pour investir, par rapport au reste de ses actifs. Rien de tout cela n’induit la moindre contrainte ni norme. La directive exclut formellement la fixation de tout ratio maximum d'effet de levier. Autrement dit la part de fonds propres par rapport à un emprunt dans une opération en particulier. La directive recommande seulement aux Etats de veiller à ce que des ratios "raisonnables" soient appliqués. On serre les poings de rage.  

Certes  il y a un ratio de fonds propres exigé. Il est ridiculement bas. Il faut disposer de 125 000 euros minimums de fonds propres pour les « hedge-funds » de plus de 100 millions d'euros d'actifs ! Ce qui représente un ratio de fonds propres d'à peine 0,125 % ! Souvenons nous qu’on demande 8% aux banques et que tout le monde trouve déjà cela ridiculement bas. Comme si ce laxisme ne suffisait pas, les pratiques dangereuses comme la vente à découvert ne pourront pas plus être interdites. Dans ces conditions, les possibilités de contrainte ou de retrait de l'enregistrement sont marginales. Elles restent cantonnées à de mystérieuses "circonstances exceptionnelles", "pour garantir la stabilité et l'intégrité du système financier". Reste l’essentiel : du moment où le fond aura fourni ces informations et rempli le formulaire déclaratif, sans engagement d’aucune sorte, tout est fini. L'Etat membre auprès de qui la démarche a été faite ne pourra plus formuler dorénavant d’appréciations ou conditionner l’enregistrement du hedge-fund. Il sera au contraire obligé de l'enregistrer. On voit combien cette directive va aggraver l'emprise des fonds spéculatifs. Elle vient de loin. Les socialistes, champions de « l’Europe qui protège » y ont une lourde responsabilité. Elle est passée de main en main depuis les leurs avant d’être adoptée avec leurs votes. Elle a été en effet initiée en 2008 par un rapport de Poul Nyrup Rasmussen, l’actuel président du PSE. Le bla bla bla annonçait qu’il s’agissait de « mettre les hedge-funds au service de l'investissement ». Evidemment ! Elle a été adoptée le 11 novembre dernier au Parlement européen par la droite (PPE), les centristes dont Marielle De Sarnez (ALDE) et le PSE dont les Français Harlem Désir, Peillon, Liem Hoang Noc, Castex, Bérés, Pargnaud, Trautmann, Weber. Seuls notre groupe GUE et les Verts ont voté contre ! Je suppose que le rassemblement de gens aussi intelligents que les trois partis qui dominent le parlement européen et s’en partagent les hautes fonctions est justifié par une autre analyse aussi construite que la mienne. Les téléspectateurs n’en sauront rien. Les trois  représentants français du PPE (Besson) de la ALDE (De Sarnez) et du PSE (Michel Sapin) n’en ont soufflé mot alors même que participait au débat une personne qui a personnellement voté le texte et donné, par écrit, son explication de vote !

Le lendemain de cette émission, mardi 7 décembre 2010 passait au vote en séance, à l’assemblée nationale la proposition de loi du Parti de gauche et du PCF, présentée par Martine Billard pour « garantir la souveraineté du peuple en matière budgétaire ». J’ai évoqué le sujet dans ma précédente note. Tout part d’une décision du Conseil européen le 28 octobre dernier. Le Conseil a adopté la mise en place de ce qu'il a appelé « le semestre européen de coordination des politiques économiques ». Pour la Commission européenne et le Conseil européen « une surveillance budgétaire et économique en amont, qui fait défaut pour le moment, permettrait de formuler de véritables orientations qui tiennent compte de la dimension européenne et qui se traduiraient par des décisions politiques nationales. » J’ai montré comment ce « semestre européen » a pour objet d’exercer une influence directe sur les choix budgétaires nationaux et ce avant même les décisions des parlements souverains.

Notre proposition de loi était dès lors très simple. Au point de paraitre relever de la tautologie politique. Nous proposons d'écrire, dans la Constitution, à l'article 88-2 « En matière budgétaire cependant, le Parlement reste souverain. Les institutions européennes ne pourront se prononcer qu'après la délibération des assemblées parlementaires ». Ce n’est pas la révolution socialiste, n’est-ce pas. Juste un rappel de la raison d’être du parlement. Qu’ont dit les opposants de droite et du PS à cette proposition ? Que le renforcement du contrôle du budget de chaque pays est une vraie avancée. Qu'il ne s'agit que de conseils, que de meilleure coordination. Qu'il n'y a pas de droit de veto de la Commission, pas de contraintes. Que l'inquiétude est légitime mais qu'il n'y a pas de risques. Bref circulez, il n'y a rien à voir. L’orateur socialiste lors du débat de présentation de la proposition de loi, Jacques Valax était spécialement mal à l’aise. C’était un homme venu du « non » au référendum de 2005. Il lisait laborieusement un papier à la tribune au nom du groupe socialiste et prétendait s’interdire « toute digression face aux provocations ». Son papier ne valait pas grand-chose sur la forme et en partie sur le fond, en dehors même de nos divergences. En effet d’une part  il répondait à un état antérieur de la rédaction de notre texte et le malheureux ne s’en était pas aperçu. Bonjour le sérieux. D’autre part il n’avait pas suivi le détail des décisions réellement prises par le Conseil européen depuis le dépôt de notre proposition de loi et il contestait des points pourtant tranchés par cette réunion. De nouveau : bonjour le sérieux. De tout son pesant récit restait surtout un satisfecit donné au gouvernement pour s’être engagé à faire une déclaration en avril devant l’assemblée pour expliquer ce qu’il aura transmis à la commission européenne à propos du budget du pays. Puis le socialiste a adressé un deuxième satisfecit au gouvernement parce que celui-ci a prévu une deuxième séance où l’assemblée donnera son avis… sur l’avis qu’aura donné la commission ! La bonne conscience socialiste s’achète à petit prix. Au demeurant, quiconque lit son discours s’aperçoit qu’il parle comme si le parlement aurait à discuter… du budget de l’Europe. Alors qu’il s’agit du contrôle de l’Europe sur le budget national. Encore une fois : bonjour le sérieux !  

Ceux qui suivent attentivement ce débat doivent se souvenir de la dispute qui avait éclaté et dont la presse avait fait grand cas. Les durs de durs libéraux voulaient qu’il y ait sanction automatique dès qu’un pays sortirait des clous fixés par les idéologues illuminés de la Banque Centrale Européenne et du gouvernement allemand. Les commentateurs avaient pointé du doigt l’accord Sarkozy–Merkel pour que ces sanctions ne soient pas automatiques ! Quels laxistes !  En fait le temps de vérifier les détails et d’avoir les textes en français,  l’actualité était ailleurs. Pourtant la réalité n’est pas joyeuse. Certes, les sanctions automatiques ont été écartées. Mais les sanctions existent et personne n’en a discuté le contenu spécialement dur comme le retrait du droit de vote du pays sanctionné, par exemple. Ni l’absurdité puisqu’un pays sanctionné pour déficit excessif se voit infligé une amende qui aggrave son déficit ! Ni l’arrogance : certains pays peuvent être sanctionnés même si  leur déficit n’excède pas les sacro-saints 3% !  Ils le seront seulement parce que la commission aura estimé que leur orientation budgétaire peut conduire dans l’avenir à un déficit excessif. C’est à peine croyable, n’est-ce pas ?

Comment seront décidées ces sanctions « pas automatiques » ? Lisez attentivement. Un : la commission décide la sanction. Deux : la sanction  s’applique… « sauf si ». Trois : « sauf si… » une majorité qualifiée ne s’y oppose pas. C’est clair ? C’est une manière hypocrite de mettre en place une automaticité de facto. Ce système de « majorité inversée » restera comme la trouvaille la plus grossière inventée par les eurocrates contre le droit des nations et des peuples.

A partir de là, quand un tel arsenal menace, nous ne pouvons avoir la naïveté de croire que les jugements de la Commission et du Conseil, une fois rendus publics, ne constitueront pas une pression imparable sur les États au moment où se discuteront les budgets. En effet, ce ne sont plus des orientations globales pour la zone euro ou plus largement pour l'Union européenne que formulera la Commission comme le prétendait l’orateur socialiste mais bien des injonctions pays par pays dont il sera question. Les critères d'analyse qui seront utilisés sont éminemment idéologiques. Ce sont ceux des agences de notation et des marchés financiers : coût du travail, baisse du nombre de fonctionnaires et de leurs salaires, réforme systémique des régimes de retraites, coût des actifs financiers ou encore taux d'imposition. Bref tout le catéchisme libéral dans sa splendeur.  

On nous dit : "le semestre européen constituera un premier pas vers un gouvernement économique de l'Union dans le but de ne pas créer de distorsion de concurrence". Ce qui est significatif, dans ce discours, c'est l'oubli de la justice sociale et de la prise en compte des enjeux écologiques. La preuve ? C’est que les premiers intéressés ont vendus la mèche. Ainsi quand le Premier Ministre Irlandais déclare : « je suis très heureux que le président français Sarkozy ait indiqué qu’il n’était pas question de faire du taux d’imposition des sociétés irlandaises un élément de ces discussions ou négociations ». Tout est dit.

Le Parti socialiste  tente de nous vendre la simple consultation des Parlements nationaux comme une « grande avancée ». Le comble aurait été qu'ils ne soient pas consultés ! La réalité, c'est qu'avec le dispositif proposé par le gouvernement, le Parlement ne fera que donner son avis sur un avis. Il ne sera donc en rien souverain dans les décisions qui seront prises. C'est le principe même du consentement à l'impôt qui est fragilisé. Le renforcement du pouvoir d'institutions non élues, sur notre budget, au détriment des Parlements nationaux et du Parlement européen nous ramène à la situation d’ancien régime. Martine Billard en a fait la démonstration à la tribune. «  En effet, dès le premier janvier 2011, l'agenda prévu est très clair. Le premier semestre de chaque année, la Commission et le Conseil européen jugeront les orientations budgétaires de chaque pays européen. La finalisation de l’élaboration des budgets nationaux interviendrait au cours du second semestre, et serait donc forcée de prendre en compte les injonctions émises par les institutions européennes. »

Ceux qui me lisent savent que cette décision intervient dans un contexte, de plus en plus pesant, de remise en cause de la souveraineté populaire. Je vous renvoie à la note intitulée « l’arnaque socialiste ». Le directeur du FMI, candidat socialiste pressenti à l’élection présidentielle va très loin en proposant « de créer une autorité budgétaire centralisée, dotée d'une indépendance comparable à celle de la BCE. [Elle] établirait le cadre budgétaire de chaque État et allouerait les ressources depuis un budget central pour atteindre la double cible de la stabilité et de la croissance ». Autant dissoudre tout de suite les Parlements nationaux ! Mais pour l’immédiat, la mise ne place de ce nouveau dispositif n’est pas des plus simples. Car les transferts de souveraineté ou la mise en place de critères de surveillance contraignant ne peuvent être adoptés sans  être autorisés par une procédure constitutionnelle. Pour cette transformation de la gouvernance économique, comme le Conseil européen a peur du verdict populaire, la modification nécessaire du Traité de Lisbonne a été qualifiée de « limitée » afin de ne pas avoir recours à la ratification par référendum. On devine la peur que le mot référendum soulève depuis 2005. La présentation de notre proposition de loi était donc une occasion politique majeure de faire entendre la voix de la souveraineté outragée. 

Voici le résultat du vote. Pour la proposition de loi présentée par Martine Billard au nom du groupe PG-PCF : 23 voix. Contre : 410. Quelle sont ces 23 voix ? Celle des députés communistes et du Parti de gauche. Plus une. Celle d’Henri Emmanuelli. Heureusement qu’il est là ! Mais en même temps sa solitude dans ce vote donne la mesure de l’ampleur du désastre idéologique de ce parti. Henri est seul. Même les autres membres de son courant ne votent pas avec lui sur un sujet aussi sensible et identitaire pour leur courant que la question européenne. Le MPF, parait-il, voulait voter pour. Mais il n’y avait personne en séance. Absent aussi: Dupont-Aignan. Ainsi, aucun de ceux qui, à droite, jouent du violon sur l’indépendance nationale n’a pu participer à sa défense concrète ! Quant aux votes de gauche c’est évidemment lamentable.

Seul Emmanuelli sauve l’honneur. Les députés de la bande à Benoit Hamon présents dans l’hémicycle se sont abstenus où ont voté contre. Deux PS seulement se sont ainsi abstenus : François Deluga et Olivier Dussopt. Au PRG ? Abstention d’Annick Girardin, Joël Giraud, Jeanny Marc et Dominique Orliac. Et chez les Verts ? Abstention des quatre députés: Yves Cochet, Noël Mamère, Anny Poursinoff et François de Rugy. Telle est la situation, tel est le fond de scène caché des débats qui devraient agiter la gauche et que le cirque des primaires occulte absolument avec sa cohorte de candidats tous du pareil au même sur ces questions décisives comme sur tant d’autres ! 

Le congrès du Parti de gauche européen s'est déroulé cette fin de semaine au CNIT à Paris, regroupant une trentaine de partis du vieux continent. Le bureau de notre « Secrétariat international » y a brulé son temps libre, une fois de plus. Il s’agit de Raquel Garrido, Christophe Ventura, Lars Steinau et Céline Méneses. Je les mentionne pour que personne n’oublie jamais que nous n’avançons que parce que nous sommes une équipe. Ajoutons les adjectifs pour définir le genre de délégation que nous constituons: informée, compétente et disciplinée. Je sais que ce sont des adjectifs qui font sourire ou bien provoquent d’interminables crises d’urticaire basiste, parfois. Mais la preuve que cette façon de faire fonctionne : c’est nous tels que nous sommes et au point où nous en sommes. L’action politique des bénévoles que sont les membres de notre parti doit être menée d’une façon professionnelle, c’est à dire avec un souci de compétence et de résultats tels que chacun en met dans l’exercice de son métier.  S’agissant de l’action internationale il est vrai que le niveau requis est très élevé. Il faut beaucoup lire, souvent être polyglotte, se tenir à jour des situations, des programmes et des résultats électoraux. Bref, on ne fait pas ça en touriste. Et comme la culture internationaliste est centrale chez nous, nous assurons un roulement de la présence des animateurs du parti dans les réunions et déplacements pour gagner en savoir faire et compréhension collectifs. Ainsi se crée cette façon de voir et de faire qui, toujours, nous aide à mieux comprendre notre temps et la direction du travail à accomplir. Un grand nombre des phraseurs sociaux démocrates qui se donnent des grands airs pour nous reprocher notre soi disant nationalisme ou notre peur de la mondialisation sont souvent en réalité extraordinairement ignorants sur ce qui se passe dans le monde ici ou là.  Quant aux gens de droite qui ne cessent de railler nos solutions en leur opposant ce qui se ferait ailleurs, la vérité est qu’ils ne savent souvent rien à ce sujet comme on le constate vite dans la polémique avec eux. 

Donc le plan de travail était très dense. C’était notre premier congrès en tant que membre à part entière du PGE. Et nous avons pu tout tenir sur trois jours. C'est-à-dire participer aux débats de la session plénière, à ceux de la rédaction de la résolution politique, aux conférences des présidents qui ont mis en place la nouvelle direction, sans oublier les rencontres bilatérales et les impromptus de couloirs toujours précieux. Le Front de gauche français était candidat à la présidence du parti. Nous avons donc porté la candidature de Pierre Laurent pendant ces trois jours. En effet, le dosage du partage des responsabilités n’a pas été de tout repos. Mais précisons qu’il ne s’agissait ni de notre candidat, ni de notre Front. Cela ne posait pas de problème. Au contraire. Le PGE étant un rassemblement qui mêle toutes sortes d’organisations, on y trouve autant de partis communistes- mais tous n’en sont pas membres-  que d’autres types de parti. Il s’agissait de succéder à Lothar Byski actuel président du groupe GUE au parlement européen, issu de Die Linke. Du coup nous étions les mieux placés. D’abord parce que la nature composite du Front de Gauche, alliant un parti communiste et deux autres formations écolo-républicain-socialiste (Le Parti de gauche) et trotskiste (la gauche unitaire), est à l’image du PGE lui-même. Ensuite parce que le sortant, Lothar  Bisky a par ailleurs succédé à un français à la tête du groupe, Francis Wurtz, qui est à lui tout seul une sorte d’institution de notre mouvance en Europe. Dans les organisations internationales il y a aussi des renvois d’ascenseur qui entretiennent la confiance. En choisissant Pierre Laurent nous donnons aussi un signe conforme à ce que OsKar Lafontaine et nous, le Parti de gauche, répétons à l’envi en Europe : l’alliance avec les communistes est l’axe des coalitions gagnantes. La présidence de Pierre Laurent est un démenti opposé à ceux qui ostracisent les communistes d’un côté, et, de l’autre une pierre dans le jardin des partis communistes qui choisissent le splendide isolement, notamment en refusant leur participation au PGE. Voila pour le plan international. Au plan national, c’est un bon signe de nous voir unis pour porter ensemble une candidature à une présidence. Non ? Pour cela tous les premiers responsables de notre parti étaient sur place. Martine Billard et moi, évidemment, qui avons pris la parole, François Delapierre et Eric Coquerel, mais aussi quatre autres secrétaires nationaux : Corinne Morel Darleux, Helen Duclos, Laurence Sauvage et Jean-Charles Lallemand.

Pour nous, l’une des faiblesses du PGE est culturelle. Les interventions manifestent une faible imprégnation des thèses de base de l’écologie politique. C’est un signe que nous enregistrons comme une invitation à l’action. Nouveau parti membre, c’est à nous de porter cet angle de regard. Ce sera notre utilité au service du développement de l’autre gauche continentale. D’autant que nous prévoyons de longue main combien l’avenir sera dominé par la conjonction de nos forces avec celles de l’écologie politique. La ligne d’horizon de la gauche est dans cette direction plutôt que dans le rabâchage sempiternel des formules générales de l’anticapitalisme. Le projet de l’autre gauche n’est pas révolutionnaire du seul fait de son hostilité à un mode de production et d’échange ! Elle l’est bien plus largement du fait de la critique du contenu de la production et de ses process comme de la façon de vivre qu’implique la société productiviste. La révolution citoyenne ce n’est pas la révolution prolétarienne plus les élections libres. C’est une révolution qui vise le changement de toutes les dimensions de la vie en société en tant qu’écosystème global. Est-ce possible ? C’est le moment de parler d’un exemple méconnu en Europe. Evidemment méconnu. Rendu invisible ! Normal il pourrait être très contagieux. La révolution citoyenne est commencée en Europe. En Islande. Un scénario de type Amérique du sud. 

En Mars 2010, les citoyens islandais avaient fait un pied de nez magistral aux pressions exercées par la Commission européenne et consorts.  Ils ont rejeté par 95% des suffrages  la loi ICECAVE. Cette loi prétendait obliger le peuple islandais à rembourser les pertes des clients britanniques et néerlandais appâtés par les rémunérations mirobolantes que la banque en ligne Icecave proposait. Le peuple islandais ne paierait donc pas pour les banques en faillite. Et les autres banques avaient, elles, été nationalisées. Les résultats sont là: après avoir décliné du quatrième trimestre 2008 au deuxième trimestre 2010, jusqu'à ce que soit prise la bonne décision populaire contre les rentiers, le PIB islandais est reparti à la hausse. 

Le peuple islandais était une nouvelle fois appelé à voter ce samedi 27 novembre dernier. Il s’agissait d’élire une Assemblée Constituante. Mais oui ! Tout juste comme dans le programme du Parti de gauche en France ! L’évènement était historique sur place. Il faut dire que l’Islande n’avait jamais élaboré de Constitution. Après avoir obtenu son indépendance du Royaume du Danemark en 1944, l’île avait en effet adopté la Constitution danoise sans modification. Les islandais avaient juste substitué le mot « président » au mot « roi » comme doivent le faire tous les peuples réellement majeurs. Elle n'avait par la suite été amendée que de façon mineure et à peine à six reprises. L'Assemblée constituante a donc été élue samedi dernier. Elle est composée de 10 femmes et de 15 hommes élus au suffrage universel direct. De "simples citoyens" se plait-on à répéter. Les seules conditions pour être candidat étant d'avoir plus de 18 ans et de présenter au moins trente soutiens à sa candidature. Une autre façon de dire: "qu'ils s'en aillent tous". C’est le scénario proposé par mon livre sur ce point quand il suggère que les constituants ne puissent venir de la précédente assemblée nationale, ni être éligible ensuite dans la suivante.  L'Assemblée islandaise élue se réunira à la mi-février. Parmi les sujets à traiter en priorité, on trouve tout ce qui compte de fondamental pour refonder le pacte civique d’une nation. A commencer par le renforcement des moyens de la participation des citoyens au processus démocratique, notamment par l’organisation de référendums. Ensuite la question du transfert de certains pouvoirs souverains à des organisations internationales. Est concerné par ce point en premier chef le processus d'adhésion à l'Union Européenne. Puis vient la question de la propriété et l’utilisation de ressources naturelles. Enfin, et ce n’est pas le moindre à nos yeux : la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Donc c’est possible. On peut tenir tête aux banques et aux « marchés » et refonder son pays, comme nous le proposons et comme sont en train de le faire les Islandais.


376 commentaires à “Calvi ne fait pas boire les ânes qui n’ont pas soif”
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  1. Marcailloux dit :

    @ Descartes, Hold-up et qqes autres...
    Vous avez tout au long des multiples commentaires précédents, largement démontré votre niveau d'expertise et très souvent les remarques étaient de qualité.
    Seulement, l'expertise ainsi présentée ne concerne jamais que de la dialectique.
    Nous sommes loin du sujet.
    Les occasions de s'indigner ne manquent pas et les dénoncer me parait plus important. Les perspectives et les chemins qui nous conduisent vers un humanisme renforcé doivent faire l'objet des débats de ce blog, les pistes ouvertes par Jean-Luc Mélenchon ne sont ni taries ni exhaustives.
    Chacun de nous est expert en sensibilité, en espoir, en révolte,en ingéniosité. Le travail productif ne manque pas.
    Alors l'expertise en expertise pourra sans doute un peu attendre que les problèmes essentiels soient résolus.
    Sincèrement et cordialement tout de même.

  2. Michel Matain dit :

    @ 349 yanhel
    Jean-Luc Mélenchon ne propose pas de faire alliance avec le PS mais de passer devant eux.

    Et une fois qu'on sera devant il faudra compter sur leur soutien pour passer au second tour. Sinon on sera une belle et grande vraie gauche impuissante parce que divisée.

    Et encore, ça ne sera peut être pas suffisant. A Corbeil et Noisy, on était largement devant le PS, et dans ces deux communes la gauche dans son ensemble est majoritaire, et pourtant au soir du deuxième tour c'est la droite qui l'a emporté.

  3. marc malesherbes dit :

    @ M Matain 352 / 320

    "A Corbeil et Noisy, on était largement devant le PS, et dans ces deux communes la gauche dans son ensemble est majoritaire, et pourtant au soir du deuxième tour c'est la droite qui l'a emporté"

    ok sur votre constat
    mais d'après vous, comment en sommes arrivé nous là. Que faut-il changer ?
    Ou pensez-vous qu'il va nous suffire de persévérer ?

  4. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - Michel Matain - 352

    Et une fois qu'on sera devant il faudra compter sur leur soutien (celui du P.S.) pour passer au second tour. Sinon on sera une belle et grande vraie gauche impuissante parce que divisée.

    Si l'on se place dans le cadre d'un rapport de forces plus ou moins figé dans son état actuel, et dans l'idée d'un accord d'appareils, oui.

    Mais en réalité, et même si ce n'est peut-être pas pour la semaine prochaine, le but à mon avis est non seulement de dépasser le P.S. mais aussi à terme de s'en passer.
    Dans la mesure où ses capitulations et ses compromissions n'apportent rien au combat de la Gauche, et au contraire ne font que le ralentir.

    En fait l'alliance que le Front de Gauche doit rechercher ce n'est pas avec le P.S. en tant qu'appareil mais avec ses électeurs.
    Qui eux n'ont pas de places à défendre, et sont donc plus ouverts et plus disponibles pour évoluer pourvu qu'on arrive à ouvrir le dialogue avec eux.
    Afin de les faire basculer de notre côté sur la base d'arguments et non de consignes de vote, et afin de reconstruire ainsi une Gauche majoritaire sur d'autres bases.

    Et non d'espérer une hypothétique entente avec un appareil complètement sclérosé

    Mais je peux me tromper...

  5. Michel Matain dit :

    @ 354 le Prolo du Biolo
    Mais en réalité, et même si ce n'est peut-être pas pour la semaine prochaine, le but à mon avis est non seulement de dépasser le P.S. mais aussi à terme de s'en passer.

    Se passer du PS, d'accord, très bien, mais soyons clair, dans le cadre d'un régime d'élections démocratiques, cette proposition signifie que le Front de Gauche soit à lui tout seul majoritaire (plus de 50 % des voix) dès le premier tour ? Ai-je bien compris ?

  6. Flower dit :

    Mouais je trouve ça un peu décevant que personne sur ce blog n'aborde la loi LOPPSI 2, pourtant cette loi est particulièrement dangereuse pour notre démocratie, j'ai mis un post un peu plus tôt avec des infos.

    Bientôt nous ne pourrons plus converser gentiment à propos des experts sur nos Internets respectifs, d'autres ne pourront plus habiter leur caravane, leur yourte, leur habitat de fortune, mais bon qu'est-ce qu'on s'en f...

    Toute la semaine il y a des rassemblements et samedi des manifs dans la France entière. Ce soir à Marseille c'est devant la préfecture à 18h

    A bon entendeur

  7. benoit retout dit :

    348
    Marcailloux dit:
    14 décembre 2010 à 15h01

    Pardon, je n'ai pas du être assez précis: elle parçoit 750 € par an.

  8. VERGNES dit :

    Avec Jean-Luc Mélenchon, tout est simple: il suffit de passer devant le PS aux élections.
    L’affirmation arithmétique est en la preuve irréfutable : La gauche de la gauche c’est 15% !(avec LO, NPA, POI…)

    Oui mais voilà dans le même temps, il fustige le « fouillis » gauchiste et rejette « une extrême gauche plurielle ».
    Il oublie un peu vite, qu’avant de passer devant le PS il faudra passer devant EE qui lui veut passer aussi devant le PS et que ces deux formations feront alliance in fine.
    Il préfère minimiser les approches différentes entre le PC et le PG sur leurs rapports de gestion avec le PS.

    Alors où sont donc ces fameux 15% ? Base sur laquelle nombreux sont ceux à construire des scénari qui envisagent Jean-Luc Mélenchon face à Sarko ou MLP au second tour des présidentielles…en s'interrogeant sur la position du PS dans une telle configuration.

    Oh camarades blogueurs, la méthode Coué n’est pas un programme.

    Tout abus de Coué peut nuire à la lucidité.

    Il serait grand temps de faire le point et d’arrêter une fuite en avant,
    certes grisante, au risque de se déconnecter d’une réalité qui nécessite une réflexion politique collective et ne se résume pas à des déclarations tonitruantes qui ne convainc que les convaincus.

    Il a suffi d’un seul petit sondage de 800 personnes à 18 mois de l’élection présidentielle pour que l’espace médiatique et de réflexion soit occupé et pollué par les conséquences de la présence d’un candidat qui n’a pas fait acte de candidature.

    Le ou la candidate du PS tout le monde s’en fout à l’étape actuelle. Le programme de la gauche anticapitaliste et des alliances possibles ne s’élaborent pas en fonction de la tête de gondole du PS qui de toutes les façons continuera l’accompagnement du capitalisme.

    DSK or not DSK, là n’est pas la question. La seule question qui vaille c’est rupture ou non avec ceux qui accompagnent le capitalisme.

  9. Marcailloux dit :

    354
    le Prolo du Biolo (PG 69) dit:
    En fait l'alliance que le Front de Gauche doit rechercher ce n'est pas avec le P.S. en tant qu'appareil mais avec ses électeurs. Qui eux n'ont pas de places à défendre, et sont donc plus ouverts et plus disponibles pour évoluer pourvu qu'on arrive à ouvrir le dialogue avec eux. Afin de les faire basculer de notre côté sur la base d'arguments et non de consignes de vote, et afin de reconstruire ainsi une Gauche majoritaire sur d'autres bases. Et non d'espérer une hypothétique entente avec un appareil complètement sclérosé Mais je peux me tromper...
    Bien sur que vous pouvez vous tromper car en fait de tromperie les appareils et leurs apparatchicks quelqu'ils fussent, défaillent. Néanmoins le pire n'est jamais sur !
    Des abstentions frisant les 60%, la perte reconnue de leur crédibilitée de l'aveu même des partis, la montée du vote protestataire le montrent bien.
    Ceux qui feront qu'une nouvelle politique puisse s'imposer sont ceux (30,40% des inscrits ?) qui ne sont ni dans les partis, ni sur les blog politiques, ni dans les manifestations, ni même dans les discussions entre amis ou collègues.
    C'est là qu'il faut aller chercher un par un les futurs électeurs.
    Ce que l'on peut attendre dans ce blog, ce sont des outils, des arguments en effet mais aussi une écoute des arguments de ceux qui sont hostiles à nos espoirs.
    Du concret, des faits, des exemples,... et de la salive, et de la sueur.
    Constructivement et cordialement à tous.

  10. dudu87 dit :

    Bonsoir à vous,

    "Des abstentions frisant les 60%, la perte reconnue de leur crédibilitée de l'aveu même des partis, la montée du vote protestataire le montrent bien.
    Ceux qui feront qu'une nouvelle politique puisse s'imposer sont ceux (30,40% des inscrits ?) qui ne sont ni dans les partis, ni sur les blog politiques, ni dans les manifestations, ni même dans les discussions entre amis ou collègues.
    C'est là qu'il faut aller chercher un par un les futurs électeurs.
    Ce que l'on peut attendre dans ce blog, ce sont des outils, des arguments en effet mais aussi une écoute des arguments de ceux qui sont hostiles à nos espoirs.
    Du concret, des faits, des exemples,... et de la salive, et de la sueur."

    Oh! comme je suis d'accord avec vous...avec toi...Et oui, ceux là, ils sont dans les entreprises, dans les cités, devant Pool emploi...ect. Mais faut-il leur proposer un programme issu d'une analyse. Sinon, ils nous écouteront...poliment au mieux, au pire...ils passeront leur chemin.
    Ce programme doit rendre à ces hommes et ces femmes leur dignité pour vivre dans la société que nous leur proposons. Et la 1° des dignités est de leur donner un travail décent.
    Nous ouvrons le débat sur ce sujet?

  11. Pierre34 dit :

    @VERGNES

    Il ne me semble pas entendu de la bouche de Jean-Luc Mélenchon que de passer devant le PS serait chose facile, ni de battre NS d'ailleurs.

    Je suis d'avis de ne plus se préoccuper de ce que fera ou ne fera pas le PS, ni de nous préoccuper de notre positionnement par rapport à lui. Nous avons maintenant assez de recul pour savoir que les sociaux démocrates sont incapables de solutionner les problèmes, et même souvent les amplifient.(voir les pays dirigés par les membres de l'internationale socialiste : Grèce, Portugal, Espagne).

    La seule chose qui compte, c'est de créer un programme de transformation qui soit une vrai rupture politique avec le capitalisme, car nous savons qu'il n'y a pas d'autre solution viable pour sortir notre pays, et bien au delà, de l'emprise de la financiarisation. Le FdG a lancé des ateliers de réflexions sur un programme partagé, nationalement et localement, c'est un bon début mais j'en ferai deux commentaires.

    1. Toutes les forces politiques anti-libérales, y compris celles qui ne sont pas dans le FdG, devraient se saisir de cette initiative, pour apporter leur pierre à l'édifice et en faire un outil de victoire. C'est à cette condition que les problèmes de positionnement vis à vis du PS ne seront qu'anecdotiques.

    2. L'ensemble de la population doit être partie prenante dans la réflexion concernant ce programme. Celui-ci doit être popularisé au plus profond de notre peuple et cela ne sera possible que si des comités locaux ouverts à tous sont créés, dans les quartiers, les villages, avec l'aide des divers partis politiques, afin de créer la dynamique nécessaire à la victoire.

    La question n'est pas de savoir s'il faut ou non faire alliance avec le PS, elle est de savoir si nous seront capables, collectivement, de donner une réponse cohérente et audacieuse à la toute puissance du capitalisme financier et de répondre, en même temps aux aspirations du plus grand nombre.

  12. guillot dit :

    Yanhel @349

    On peut faire 18%, avec le PCF aux législatives de 1981, avoir 4 ministres de surcroît et rester impuissant à bloquer le tournant sur la rigeur et les politiques néolibérales du gouvernement Fabius 2 ans plus tard ("Enrichissez vous": Fabius n'est pas loin de prendre à son compte la fameuse formule de Guizot. Et cela ne choque plus... ".C'était le sous titre d'un article de Pierre Rosanvallon sur le gouvernement Fabius, paru dans le Nouvel Obs du 26 novembre 1984, article que j'ai gardé. Le titre étant: "La fin de l'Anticapitalisme")
    Alors, cela ne sert à rien de gloser sur le "piteux 4%" que risque éventuellement de renouveler un candidat anticapitaliste comme Olivier Besancenot EN 2012.

    Il est vrai qu'habituellement l'addition des votes de l'extrême gauche et de la gauche antilibérale atteint les 12% dans les élections intermédiaires. Sauf aux dernières présidentielles, où les candidatures de l'E.G. (5,4%) et de José Bové,Dominque Voynet et MG Buffet (=4,5%) atteignirent pas les 10%.
    Alors, si vous enlèvez 4% pour Besancenot, 1% pour Nathalie Artaud, il resterait 5 à7 % pour une candidature du FdG. Il n'y a pas de quoi peser électoralement sur la gauche libérale. Mais par contre, dans les luttes, ce n'est pas négligeables.

  13. Pulchérie D dit :

    @ Marcailloux (351)

    Vous aussi semblez exaspéré par ce débat insipide sur les experts. Il faut donner son opinion en 2000 caractères maximum sur une véritable maladie empoisonnant l’existence depuis plus d'un demi-siècle.

    Mais il y a un domaine d’expertise assez fiable, puisqu’il s’appuie sur des documents historiques.
    Là, il est plus facile de pointer les entourloupettes à la vérité.

    Ainsi, je vous recommande la lecture d’un texte publié par une société d’histoire, Hérodote, qui examine l’apport éventuel pour l’historien du futur, des documents largués par Wikileaks, qu’un de ses collaborateurs. Yves Chenal, évalue en tant qu’aubaine historique.
    http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1221

    Ce site n’est pas tendre pour nos puissants amis américains.
    On se pose notamment la question : est-ce un tournant historique ?
    L'auteur ne craint pas d’affirmer : « (…)que l'image des États-Unis en sort écornée (…) », que : « Par cette fébrilité, les États-Unis confirment l'impression d'une puissance sur le déclin, incapable de s'adapter aux nouvelles réalités du XXIe siècle. », que : « la lutte contre le terrorisme» a remplacé celle contre le communisme. Elle sert de justification à la prolongation de l'OTAN, dont la raison d'être était auparavant la lutte contre l'URSS. Mais sa pertinence et les moyens utilisés n'ont jamais fait l'unanimité et ont même entraîné un spectaculaire accroissement de l'antiaméricanisme dans le monde. »

    Voilà l'opinion d'un expert en histoire contemporaine.

    Bonne nuit à tous.

  14. andrea91 dit :

    @ 356 Flower : loi LOPPSI 2 Urgence
    Je viens de signer la pétition et diffuse sur mon réseau.

    C'est dans l'action, quelque soit, sa forme que nous arriverons à faire bouger les choses
    Dommage pour les experts qui discourent et encore et encore !
    La réalité, la vraie vie ! est aussi celle de Benoit Retout 357 !
    Merci Jean Luc Mélenchon de donner un peu d'espoir avant des batailles de 2012 il y a urgence
    Laissons le PS s'autoflinguer et faisons grossir le nombre d'électeurs pour la vraie gauche....
    Bien à vous

  15. lionel-pg44 dit :

    358 VERGNES
    Thierry, mon camarade, ne t'énerve pas ! Rupture avec ceux qui accompagnent le capitalisme, oui, mille fois.
    Mais qui mets tu là dedans ? Le PS, surement. Le PCF, je n'en doute pas, tant tu as du mal à avaler le Front de Gauche. Le PG... je commence à me le demander ?
    Toi qui parle de méthode Coué, je suis allé sur le site du NPA lire les contributions à votre prochain congrès, qui ont le mérite d'exister publiquement (tout le monde ne peut pas en dire autant), j'y ai eu l'impression d'un repli davantage qu'une ouverture.
    Tu connais mon avis, la présidentielle c'est la dernière m**** qui reste de la cinquième république. Pourtant, nous allons tous y aller. Krivine y est allé deux fois, Olivier deux fois aussi. Pourquoi ? C'est une tribune ! Le moyen de faire passer ses idées. Le FdG va y aller avec X comme candidat. Je souhaite que ce soit Jean Luc, tu le sais aussi. Ton analyse, je la connais, Jean-Luc Mélenchon fait X points au premier tour... plus il fait de point, plus il est en mesure de négocier un strapontin pour lui et ses copains. Tu nous prendrais pas, des fois, pour le Nouveau Centre ? Ou pour d'autres qui négocient des postes dans des exécutifs quand leurs camarades se battent avec nous pour autre chose ?
    Ne te trompe pas d'ennemi, mon camarade, je n'en connais qu'un. C'est l'addition de ceux qui ont voté, à "gauche", oui au TCE (j'ôte Fabius et je retiens pas grand chose) ! Sinon, on se voit bientôt...

  16. yanhel dit :

    @362 guillot
    Vous dites:
    Alors, si vous enlèvez 4% pour Besancenot, 1% pour Nathalie Artaud, il resterait 5 à7 % pour une candidature du FdG. Il n'y a pas de quoi peser électoralement sur la gauche libérale..
    C'est un calcul "mathématique" qui en tient pas comprte de la dynamique qui est en train de se mettre en place à gauche. Justement parce que l'on ne veut pas se retrouver dans l'impuissance du PC et ses ministres d'un gouvernement PS libéral, justement parce que l'on a compris que le PS est plus que social démocrate il est clairement libéral selon la ligne dictée par Delors P Lamy ou DSK et leur think tank Fondation Jean Jaures (lire l'excellent ouvrage: Le grand bond en arrière de Serge Halimi à ce propos), justement pour cela de nombreux militants et/ou électeurs quittent le PS pour grossir l'électorat du front de gauche(voir leur blog de rénovateurs c'est impressionant), il reste encore au PC à s'éclaircir et le NPA pour nous rejoindre...soyons fous!)mais on a un an pour ce faire. Moi j'y crois on va faire bien plus que 7% et plus que le PS qui s'est grillé car la différence aujourd'hui et elle n'est pas négligeable, c'est que beaucoup de gens de gauche sincères et exaspérés ont pris la mesure de la situation, alors si on arrête de faire des calculs de boutiquiers et on répond à l'appel de Jean-Luc Mélenchon nous pourrons tous ensemble nous extraire de cette fange libérale.

  17. Marcailloux dit :

    360 dudu87 dit:
    Mais faut-il leur proposer un programme issu d'une analyse. Sinon, ils nous écouteront...poliment au mieux, au pire...ils passeront leur chemin.
    Ce programme doit rendre à ces hommes et ces femmes leur dignité pour vivre dans la société que nous leur proposons. Et la 1° des dignités est de leur donner un travail décent.
    Nous ouvrons le débat sur ce sujet ?

    Chiche, ouvrons le, mais attention ça va tanguer !
    Tout d'abord je demanderai à tout ceux qui n'ont pas vécu dans leurs tripes un chomage conséquent, un chomage qui marque et qui mutile chez celui ou celle qui en est frappé, de bien vouloir mettre la pédale douce sur les réactions.
    Ceci étant dit, pourquoi ne serait il pas envisageable de créer un vaste service civique et solidaire qui
    - à partir d'une part substentielle des allocations de chomage versées,10 à 15 Md Euros/an par exemple,
    - à partir d'un abondement de l'etat prélevé sur les hyper profits, plus les économies faites sur les coûts induits par le chomage généralisé (pole emploi, organismes divers d'insertion, coûts de santé,.....), aller, disons 10Md Euros
    -à partir d'une participation correcte (~ 5 à 7 euros de l'heure) des bénéficiaires, particuliers, collectivités, associations, artisans, etc soit ~15Md euros
    Dans le cadre d'une politique très volontariste de promotion et d'incitation, permettrait à près de 1 600 000 chomeurs, d'exercer une activité leur fournissant un revenu régulier au niveau du smic, leur redonnerait une dignité et règlerait une bonne partie des problèmes de société que nous vivons.Ca fonctionne déja un peu dans des associations type COSA
    C'est vrai que cela implique une démarche un tantinet autoritaire et j'entends déjà les vociférations. Si ce n'est pas la gauche qui s'empare de la méthôde, j'en connais, nous en connaissons tous, qui n'auront pas les mêmes états d'ame.
    Voila, si vous êtes tenté par le débat....
    Cordialement.

  18. dudu87 dit :

    @Marcailloux
    A une amie qui me demandez comment la classe ouvrière ressentait l'insécurité, après lui avoir rappelé la période 2002, je lui répondai ceci:
    "Et le FN dans tout ça? J'ai souvent tiré la sonnette d'alarme à ce sujet, je me rappelle de l'intervention de P. Bessac à sujet,. Lors des dernières régionales à Limoges, il nous disait que le "FN envahissait les revendications sociales". MLP a un vrai boulevard devant elle si elle lie le social (chômage), l'insécurité (la drogue et ses corollaires), l'école (insécurité, échec scolaire et...chômage). Je ne suis pas surpris des sondages sous son nom.

    Concernant l'état de nos compatriotes, un sondage utile: http://www.gabrielperi.fr/IMG/pdf/01-_Enquete_complete.pdf

    "Et le FdG? Il est englué, les prolos, au sens noble du terme, n'iront pas au rencontre du "programme partagé". On va vers eux dans leur milieu professionel si on a quelques choses d'intéressant et de convainquant à leur dire sinon tu n'es pas écouté dans le meilleur des cas et dans le plus mauvais tu ramasses une "volée de bois vert".
    Par contre, si tu vas leur dire: "Nous allons créer 1 millions d'emploi (en solde) en 5 ans, comment tu vas le faire, dans quelle branche d'activité, pourquoi faire et avec quels capitaux, t'inquiète pas, pas besoin d'expert pour leur expliquer, ils auront compris. Si tu leur annonces qu'en +, tu leur baisses la TVA de 5 points (pour augmenter leur pouvoir d'achat) et les charges sociales de 10 points (pouvoir d'achat et augmenter la compétivité de leur entreprise), là tu seras écoutée et applaudie...
    Mais ça il faudrait que ce FdG s'entoure d'experts, tiens en voilà un,

    Source : La pompe à phynance - http://blog.mondediplo.net/2010-12-02-Ne-pas-detruire-les-banques-les-saisir
    Ne pas détruire les banques : les saisir ! par Frédéric Lordon

    Mais il nous faudrait parler aussi des recettes de l'état avant toute chose.
    ça va faire des vagues! J'ai connu "12 plans...

  19. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 355 - Michel Matain

    "Se passer du PS, d'accord, très bien, mais soyons clair, dans le cadre d'un régime d'élections démocratiques, cette proposition signifie que le Front de Gauche soit à lui tout seul majoritaire (plus de 50 % des voix) dès le premier tour ? Ai-je bien compris ?"

    Je ne dis pas que cela arrivera la semaine prochaine, mais que c'est le but à atteindre.
    Et pour cela arrêter de faire référence au P.S. en permanence pour déterminer notre propre action d'après ce qu'il fait ou ne fait pas. D'accord avec Pierre34 là-dessus.
    Sinon, c'est entretenir et cautionner sa position hégémonique actuelle, et la perpétuer à l'infini.

    Le P.S. est un tigre de papier, une opposition molle et capitularde, qui n'existe que par l'esbrouffe de ses camelots et la complaisance de la Presse conformiste.
    Et à mon avis on se trompe si on la prend pour une donnée incontournable qu'il faut à tout prix intégrer dans notre stratégie et avec laquelle on sera toujours forcément obliger de composer à telle ou telle élection.

    L'important est de défendre nos positions et de les faire connaître.
    Et en nous concentrant là-dessus nous pouvons faire bouger les rapports de force plus sûrement qu'en polémiquant à perte de vue avec des éléphants qui n'ont rien à dire ni à apporter à personne.

    La démonstration par des actions et mobilisations concrètes sur le terrain, plus que par la guéguerre des partis.

    Mais ce que j'en dis...

  20. pierre jestin dit :

    Lorsque le FdG- NPA etc formera le groupe majoritaire à l'A.N. en 2012 et commencera à vouloir - espérons-le! - mettre en oeuvre son programme anticapitaliste et écologiste, pense-t- on que le nouvel exécutif républicain révolutionnaire pourra compter sur le légalisme des forces de l'ordre (l'armée, la police, les fachos, les revanchards, les chars et tutti quanti) et la passivité de ceux que cette révolution dépossède un peu beaucoup énormément ? L'appareil d'Etat lui-meme, comment se comportera t-il?
    Les hauts fonctionnaires, dont 8 sur 10 sont issus de la bourgeoisie (moyenne et grande) seront-ils loyaux au nouveau cours? Si la réponse est 3 fois oui, alors je crois en la révolution par les urnes. Mais, comme évidemment la bonne réponse est non, comment se préparer à défendre la révolution?

  21. marj dit :

    @353 Marc Malheserbes

    A Corbeil, il y a eu lassitude de l'électorat populaire après ce ènième vote (et ce après avoir failli l'emporter à l'avant dernier scrutin) + les magouilles du système Dassault; A Noisy, le PS a foutu les bâtons dans les roues, il ne faut pas croire qu'ils vont se laisser devancer comme ça, nous sommes entrés dans une bataille frontale et le PS va empêcher coûte que coûte le rapport de forces de s'inverser (la bataille est intense dans la couronne Parisienne)
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gikW4E8rPliHpkZCTMIOFVBoh5Tg?docId=CNG.7ffec9494a

  22. jorie dit :

    Réponse à Fabienne (314). Je comprends vos inquiétudes, mais ne pas sous-estimer le parcours politique de M.Mélenchon. Ce n'est pas une "taupe" du ps et je m'étonne parfois de cette maladie de l'espionnite ou de la traîtrise qui hante certains commentaires. Bien sûr, Mélenchon était un socialiste. Et alors ? Normal dans son parcours et ses convictions, mais cela fait au moins 10 ans (depuis que je l'écoute) qu'il conteste la dérive de ses camarades. Le PS a infléchi son ambition vers une gauche caviar qui se contente de gérer le "Capital" en donnant des pansements mais qui refuse définitivement de remettre le système en cause. Mélenchon s'est battu sans arrêt contre ce libéralisme. Il a participé (avec d'autres) à des refondations plus à gauche qui n'ont servi à rien. Au pied du mur, par rapport à ses convictions, il a été contraint de quitter le PS pour créer son parti. Il veut passer "devant", comme il dit, mais ce n'est pas une raison pour "haïr" l'autre. Nous n'en sommes pas au second tour. Fabienne, là je parle pour "moi". Je considère qu'il faut pousser à fond le PG et le FdG. Au second tour des présidentielles, à mon sens, il faudra que chacun réfléchisse en conscience, même si on déteste le PS : faudra t il courir le risque de faire perdre la gauche contre la droite ? A mon sens, non. Parce que 5 ans de droite en plus, on est "morts" politiquement et toute la gauche disparaîtra. Je ne supporte pas DSK, mais je suppose qu'en dehors de la présidence, il y a les législatives...qui pourront contrebalancer son pouvoir...alors je pense q'u='il faut réfléchir sincèrement à tout ça et les risques qu'on veut prendre. En 10 ans de droite, les français ont eté totalement reformatés dans le sens libéral. On a perdu notre cohésion sociale, on est montés les uns contre les autres. Faudra til en rajouter une louche ? Sans négliger l'énorme poussée du FN....Faut qu'on fasse gaffe à tout ça, c'est sérieux. Moi je redoute même un second tour...

  23. Fabienne dit :

    @ Korie (372)
    Non je n'ai pas la maladie de l'espionite. Je m'interroge comme tout le monde. Car de toute façon je voterai à gauche toute mais laquelle ? NPA ou FdG ?
    Ce qui est normal pour vous ne l'est pas pour moi : 10 ans c'est bien court par rapport aux premières lois libérales du gouvernement socialiste et justement son cheminement politique ne me rassure pas !
    D'autre je combat sans haine mais avec détermination non pas l'autre mais les idées libérales de ces "autres" !
    Et si je permet de parler du second tour avant même que la campagne ne soit commencée (encore que...) c'est que de toute façon je suis convaincue qu'il faut militer pour convaincre et ce quelque soit notre parti (anticapitaliste en l'occurrence).
    Mais j'ai réfléchis et il est hors de question que je choisisse entre blanc bonnet et bonnet blanc quitte à risquer toutes les catastrophes que tu prédis... Tout autant je refuse de porter cette culpabilité qui m'a si souvent poussé à faire des choix contre (nature) et non pour une politique, on ne m'aura plus avec le vote utile... Utile à qui et pourquoi ?
    Si le deuxième tour oppose le PS à l'UMP ou au FN peut-être en serons nous responsable mais collectivement c'est que nous n'aurons pas su convaincre et le jour du 2ème tour il sera trop tard !
    Nous aurons le gouvernement qu'auront choisi les français je ne peux plus voter contre mes idées !

  24. tixier dit :

    Tu parles beaucoup de finance, comme tu aimes à le dire, et j'ajoute que tes propos sont justes et pédagogiques le plus souvent, et tu dis de mémoire que tu fixeras (enfin le front de gauche ou le pg) un salaire max (environ 300 000 euros), bien, tu devrais aussi parler (je ne t ai jamais entendu sur ça) de la propriété, pour rassurer les gens, je crois que tu es pour que les citoyens puissent accéder à la propriété de leur maison.
    merci encore du boulot que tu fais et fais faire.

  25. GOUTTE-NESME dit :

    Encore une mise à mal de notre pseudo-démocratie

    "Compteur Mouchard Linky : La faute inexcusable d'ERDF"

    Henri Proglio a été désigné président du Conseil d'Administration de la Société Anonyme EDF le 5 novembre 2010 par l'AG des actionnaires (parts détenues à 84,4 % par l'Etat).

    Le 16 mars 2010 le Conseil de surveillance de la Société Anonyme ERDF (Électricité Réseau Distribution France), filiale à 100% d'EDF, a approuvé la nomination de Michèle BELLON pour présider le directoire d'ERDF.

    C'est donc Michèle BELLON qui a en charge le dossier Linky que la Société Anonyme ERDF veut imposer à la population Française.

    Avec les nouveaux compteurs mouchards (Linky pour la France) la population va être soumise à une expérimentation à l'échelle mondiale qui va jouer un rôle majeur non seulement dans le contrôle, mais aussi dans le devenir de l'humanité.

    Tout le maillage de distribution d'électricité BT et le courant vont être modifiés (CPL) afin de les transformer en système de communication, en association avec du GPRS (Téléphonie Mobile 2,5G), c'est une nouvelle source d'immixtion de rayonnements artificiels, c'est une nouvelle pollution environnementale totale.

    Il est impérieux et légitime de faire connaître avec précisions et d'expliquer aux citoyens afin qu'ils puissent comprendre toutes les finalités de la réalité et celles des dérives possibles, pour une prise de conscience salutaire. Le problème est déjà récurent dans d’autres pays.

    Le dossier du Compteur Mouchard Linky (CML) de la SA ERDF comporte un volet "symbiose politico-industrielle", un volet "atteinte aux libertés fondamentales" et un volet "santé publique ".

    Ni Michèle Bellon, présidente du directoire d'ERDF, ni "ses ambassadrices de charmes" n'y changerons rien, le Compteur Mouchard Linky ne pourra que contribuer au contrôle et à la dégradation générale de l’état de santé de la population dont la baisse historique de l’espérance de vie...

  26. franck dit :

    Incroyable mais vrai !
    Comment faire en sorte que le FN ne devienne pas majoritaire, aux prochaines élections, sachant que leur politique sociale et économique est complétement dangereuse pour tous les français ! Qu'attendent les pouvoirs publics et la police pour interdire tous prosélytisme, toutes revendications religieuses ostentatoires et non laïques dans tous les espaces publiques en France, et le non respect élémentaire des lois et du savoir vivre ensemble. Non au niquab sur la voie publique et en conduisant, qui plus est. Non à l'entrave à la circulation des islamistes dans les rues, en France, pour finir, Non à l'islamisation forcée de la France, et oui à la Laïcité et aux cultes respectueux chez soi, des uns et des autres.


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