14déc 10
Me voici à Strasbourg pour la dernière session du parlement européen de cette année. Tout à l’heure les Italiens amis de Berlusconi ont bu le champagne à la buvette pour fêter la victoire du cavaliere devant les assemblées en Italie. Nous, une tablée de gauche, on les regardait de travers, le front buté.
Je me suis mis à mon clavier dans l’hémicycle. Je voulais faire le point sur cette histoire qui m’a marqué.
Madame Le Pen Marine a lancé sa grosse provocation raciste et tout le Landerneau « pia-pia-pia » s’est mobilisé. Evidemment le MRAP a raison de lancer sa plainte. Comparer des pratiquants musulmans à l’armée d’occupation nazie est en effet assez stupide pour être de l’incitation à la haine raciale caractérisée. D’autant plus inacceptable que l’on connait le nombre des musulmans morts dans la guerre de libération du pays contre les nazis et autres collabos qui comptent tant d’amis au Front National. Pour autant, condamner les délires de Le Pen ce n’est pas s’accommoder des prières dans la rue. Je crois que je peux le désapprouver sans être suspect d’arrière pensée. D’abord parce que je n’insulte pas ceux qui prient ne sachant où aller ailleurs. Mais ensuite et surtout parce que je condamne toutes les intrusions des religieux dans l’espace public, quelle que soit la religion. Ce n’est qu’à ce prix me semble-t-il que l’on est crédible.
Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut vouloir faire respecter des normes. Il faut qu’elles s’appliquent à tous de la même façon. La laïcité n’est pas à géométrie variable. Ne sont donc pas des militants laïcs ceux qui se servent de la laïcité comme d’un argument à destination d’une seule religion. Surtout s’il s’agit en réalité d’en interdire la pratique. Car alors à l’escroquerie s’ajoute l’atteinte au cœur de la raison d’être de la laïcité qu’est la liberté de conscience. La liberté de conscience, dans l’histoire de France, est la fille de la lutte pour la liberté du culte. Ces libertés sont sœurs jumelles.
Ce que fait madame Le Pen n’a rien à voir avec la laïcité. Elle ne s’indigne que des seuls débordements dans l’espace public de quelques musulmans. De plus, de cela elle tire une condamnation générale de tous les musulmans qu’elle assimile à des occupants étrangers, ce que ne sont aucun d’entre eux. En fait, madame Le Pen ne veut pas interdire la prière dans la rue mais elle voudrait interdire l’islam tout simplement. La preuve de cet ostracisme spécial est dans le fait qu’elle et ses amis s’opposent, par tous les moyens, à la moindre construction, ou affectation, d’un bâtiment à l’usage de la pratique religieuse des musulmans. Quelle autre alternative à la prière dans la rue pourrait-il y avoir que la libre disposition de lieu de culte ?
On comprend que mon point de vue part d’une exigence laïque. Je ne réclame pas de droits particuliers pour les musulmans ni pour aucune religion. Quiconque sort de cette façon générale de poser le problème nous met dans une situation aussi dangereuse que celle provoquée par madame Le Pen. Pourquoi ?
C’est une fausse laïcité que celle qui consiste à ne faire cas que de son application aux musulmans. C’est ce que font les faux laïques du type de ceux qui se regroupent avec les militants d’extrême droite « identitaires ». Mais il y a aussi, prenant prétexte de cette situation une autre façon insidieuse de tirer partie de cet ostracisme pour faire avancer une deuxième forme d’attaque contre la laïcité. C’est quand de bons esprits surgissent pour dire: « vous voyez où nous conduit l’intransigeance laïque : au racisme ou à « l’islamophobie ». Il faudrait donc admettre des limites à la séparation de l’église et de l’Etat, à la séparation de l’espace public et de l’espace privé religieux. Cette façon de faire leur permet de passer en douce leur propre manquement à la laïcité. C’est ce que font les socialistes et l’UMP. Dès lors, en agissant de cette façon, ils justifient les revendications de toutes les religions d’envahir l’espace public puisque eux-mêmes l’autorisent pour la religion catholique.
Les socialistes montrent le mauvais exemple du laxisme à l’égard des envahissements religieux. On le constate en voyant leurs budgets régionaux de subventions aux établissements scolaires confessionnels catholiques. Le moment venu, c’est à dire au vote des budgets régionaux, nos élus mettront à nu ces mauvaises habitudes qui voient des collectivités de gauche subventionner non seulement au-delà de l’obligation légale, d’ailleurs elle-même très contestable, mais en plus le faire en lien direct avec les institutions religieuses plutôt qu’avec les établissements en particulier ! C'est ce que fait Jean-Paul Huchon le multi récidiviste qui me dit "pire que Le Pen" et mange dans la main de l'évêché de Paris. Ce n’est qu’un exemple ! Doit-on oublier la tentation du conseil régional socialiste du Limousin de continuer à subventionner les « Ostensions » des confréries religieuses catholiques ? N’étaient-ils pas enragés d’y parvenir, contre les associations laïques, jusqu’au point de vouloir mettre en cause la loi de 1905 et la faire déclarer anticonstitutionnelle ? Oui des socialistes de la région de François Hollande ont essayé cela!
Et comment croire que l’UMP qui prend des millions à l’école publique pour les donner aux écoles catholiques et dont maints dirigeants participent avec ostentation à des processions, soit défenseur crédible de la laïcité ? Comment pourraient-ils être autre chose que les défenseurs des privilèges de la religion dominante quand on observe ce qu’ils font à l’école ! Mais a-t-on bien conscience de l’ampleur de l’accointance des gens de droite parlementaire avec les cléricaux ? Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2010, le sénateur UMP Jean-Claude Carle a fait voter par le Sénat un amendement basculant 4 millions d'euros, c'est-à-dire 250 postes, du budget de l'enseignement public vers celui de l'enseignement confessionnel. Ceux-là peuvent-ils ensuite dénoncer une quelconque occupation abusive de l’espace public quand ils l’organisent eux-mêmes ? Peuvent-ils appeler à l’effort de tous et à la priorité pour ce qui sert à tous quand ils en organisent eux–mêmes le détournement ? Ainsi sur les 16 000 postes supprimés en 2011, seulement 10 % concernent le privé confessionnel. Or il scolarise 17 % des élèves. Cela signifie que si la parité public-confessionnel avait été respectée, l’enseignement catholique aurait dû rendre 2 720 postes en 2011. La rallonge votée par les sénateurs UMP, porte le bonus du privé à 1 337 postes qui seront supprimés dans le public pour être sauvés dans le privé. Combien d'équivalent kilomètre de rue bloquée pour un usage privé?
Ce n’est là que le dernier épisode après combien d’autres ? Ainsi avec l'article 89 de la loi de décentralisation de 2004 et la loi dite Carle sur les écoles privées de 2009, l'enseignement privé a récupéré une rallonge de financements publics locaux, estimée entre 150 et 250 millions d'euros annuels. Ce mécanisme de financement entérine l'absence d'école publique dans 520 communes françaises pourtant dotées d'une école confessionnelle dont le financement sera renforcé en vertu de la loi Carle. C’est l’équivalent de combien de rues inaccessibles du fait de leur caractère obligatoirement privé ? Combien d'indifférents, d'athées, de musulmans, de juifs, de protestants et de bouddhistes condamnés à l'autorité de la religion catholique, non pas quelques heures par mois, comme une rue bloquée le temps d'une prière, mais toute l'année, tous les jours. Non pour des adultes en automobiles mais pour les enfants de chacun. Cette situation est pourtant tout aussi contraire à la loi qu'une occupation de rue. En effet elle prévoit que "toute commune doit être pourvue d'au moins une école élémentaire publique" (article 11 de la loi du 30 octobre 1886, repris à l'article L 212-2 du Code de l'éducation). Ce monopole est même contraire à la Constitution. En 2008-2009, l'enseignement catholique avait aussi obtenu de Xavier Darcos un bonus de 150 postes pour ouvrir des classes en banlieue, dans le cadre du « Plan espoir banlieue », porté par l’indépassable madame Fadela Amara. Enfin début 2010, l'enseignement catholique a obtenu la reconnaissance d'utilité publique de la Fondation Saint Mathieu, destinée à lever 1 milliard d'euros en 10 ans pour rénover et construire de nouveaux établissements catholiques. Grâce à sa reconnaissance d'utilité publique, par décret du 16 février 2010 du ministre de l'intérieur Hortefeux, cette fondation a décroché de généreux avantages fiscaux en ISF et en impôt sur le revenu pour ses donateurs. Autant de manières supplémentaires pour l'Eglise et le gouvernement de contourner les lois limitant les financements publics des constructions d'écoles privées. Comme si ça ne suffisait pas, 81 députés UMP ont déposé le 19 octobre 2010 une proposition de loi pour exonérer les écoles confessionnelles de taxe foncière. Cette exonération, qui pèserait sur les budgets des communes, serait entièrement compensée par l'Etat. Et a tout cela s’ajoute le scandale de la déclaration du président Sarkozy, pour qui le curé vaut mieux que l’instituteur, et va faire le bigot clérical à Latran ou à Ryad.
Tout ces gens sont des laïcs à géométrie variable qui font le lit de tous les cléricaux. Eux et les Le Pen défigurent l’identité laïque de notre pays, les uns par leurs faveurs ostentatoires aux catholiques les autres par leur vindicte contre les musulmans.
En fait tout est une comédie dans cette affaire. Madame Le Pen, comme son père est une diablesse de confort au service du système. Elle fonctionne comme la clef de contact qui met en route la machinerie du « vote utile », talisman électoral de l’UMP et du PS. Grâce à elle, et à ses provocations à deux balles, rien ne changera jamais. On venait de passer trois mois sur les thèmes sociaux comme le droit à la retraite, à mettre en cause la droite et les banques et voilà la vieille ritournelle de retour : l’islam, l’incompatibilité des vérités révélées, l’identité française et ainsi de suite. Là où je propose le clivage peuple-oligarchie, la famille Le Pen ramène le débat islam et identité nationale. Aussitôt la diabolisation permet de profitables raccourcis. L’UMP peut sauter comme un cabri et jouer la peur d’une élimination au deuxième tour en cas de dispersion des voix. Et le PS de même ! Pas besoin de programme, pas besoin de débats, pas de démonstrations, juste de la trouille et de l’injonction culpabilisante. Madame Le Pen est un agent au service du vote contraint pour l’UMP ou le PS.
C’est pourquoi les piliers du système adorent jouer à se faire peur avec elle. Mais toujours avec assez de lucidité pour bien cadrer l’espace politique. Qui a vu Plouf et Chocolat, dans l’émission « à vous de juger », servir sur le plateau de France 2 une heure et demi de papouilles à Marine Le Pen, comprend la méthode et ses objectifs. Ces gens de peu ont donné cet espace à leur meilleur ennemi du monde tout en se gardant bien d’y inviter qui que ce soit du front de gauche qui aurait démonté ses arguments pseudos-sociaux. Mais le boulot de ces deux portes sacoches de la bien pensance ordinaire c’est justement de mettre tout argument anti système sous le bonnet des Le Pen. « Le Monde » avait ouvert le feu avec un éditorial où tous les ennemis ou les critiques de l’Euro étaient placés sous l’égide des Le Pen. L’Arlette Chabot et l’Alain Duhamel, pitoyables et finalement risibles servirent le même potage avec les airs d’indignation, les soupirs et les grimaces qui avaient faits leur succès autrefois, au temps du cinéma muet, quand ils interviewaient Jules César ou le pape Borgia. De l’Europe et encore de l’Europe, pour soi disant « démasquer » Madame Le Pen. Rien de plus irresponsable que ces deux nuls glapissants mais laissant Marine Le Pen s’approprier sans être contredite les thèmes de notre gauche de lutte contre les banquiers et la finance.
Telle est la façon de suggérer de nouveau le vieil amalgame qui avait fait florès pendant le référendum de 2005 : qui est contre l’Europe, qui est contre les banques est avec les Le Pen. Au bout de la chaine il est alors possible de couvrir d’opprobre tous ceux qui résistent à l’ordre des choses européen et bancaire. « Vous parlez comme Le Pen » notent ensuite fielleusement les petits perroquets et les perruches du grand monde. Car l’ordre des choses européen et bancaire est le cœur de l’ordre établi que vomit le peuple. Grâce à la Le Pen, la glaciation de l’espace politique peut durer et durer encore quand bien même tout le reste de la scène politique aurait fondu sous les feux des évènements. Marine Le Pen sert la soupe des diners de premier tour de l’UMP et du PS.
Si les Le Pen sont le picotin des ganaches c’est qu’elles vont mal. Je ne crois pas que le PS se tire d’affaire avec ses Conventions sur le projet davantage qu’avec ses primaires. Le parti que j’ai connu n’existe plus. 37 présents à l’assemblée générale de la section de Calais, à peine 900 votants pour toutes les sections de la fédération de l’Essonne un soir de grande élection pour la liste sénatoriale et désignation du candidat président du conseil général alors même que chacun accuse l’autre d’avoir gonflé les effectifs ! Ces deux exemples illustrent une dissidence passive de masse des adhérents. François Hollande lui-même la pointait récemment avec angoisse en notant que les textes étaient adoptés par moins du tiers des adhérents à jour et de même dans le conseil national du parti. Il y a aujourd’hui 65 000 cartes à jour au PS. Autant dire les seuls élus et le premier cercle de leurs collaborateurs et clients. Partout les instances ne se réunissent plus qu’occasionnellement. Les bureaux départementaux autrefois hebdomadaires sont de plus en plus en plus souvent mensuels, les réunions de conseil fédéraux trimestriels, les sections hautement épisodiques. Et ainsi de suite. La soi disant « remise au travail » du parti est un pur leurre, et la paix interne est la paix du vide. Si Strauss-Kahn parait, il emportera tout en une seconde. Nul ne résistera car il n’y a aucune force pour le faire. Mais si la primaire a vraiment lieu avec plusieurs candidats ce sera une foire d’empoigne sans légitimité. On y verra rappliquer, sous prétexte de citoyens extérieurs invités à voter pour un euro, tout le monde et n’importe qui, de grosses cohortes de clients et commensaux de tous poils, révélant aux derniers restes du parti des adhérents leur place de figurants dérisoires. Terrible leçon de choses qui illustre l’existence des cohérences profondes de l’action politique. Le programme, la stratégie et la forme du parti sont bien liés intimement comme on nous l’enseignait dans les écoles du PS dans les années de la construction du PS du programme commun. Un parti de rupture a besoin de militants qui s’impliquent pour la construction des rapports de force sociaux que le contenu du programme appelle. Un parti d’accompagnement de l’ordre établi n’a besoin que de supporters sans organisation ni culture politique. Ce parti là est une bétaillère.
Naturellement l’actuel « projet » en cours de rédaction n’a aucune signification concrète. Surtout quand il envisage des mesures de progrès social remettant en cause le partage actuel de la valeur ajoutée. Copé a pointé la bonne faille en rappelant que rien de ce programme ne tient face aux banques qui surveillent l’orthodoxie libérale de la gestion du pays. Raison pour laquelle notre premier forum, au Parti de Gauche, avant même le début de la rédaction des fiches programmatiques, a été celui que nous avons consacré à définir comment « gouverner face aux banques » avec la définition de notre stratégie de rapport de force face à la finance. Que vaut la moindre « promesse » face a la décision d’une agence de notation si on n’a pas prévu la stratégie pour affronter les banques qui feraient du chantage aux taux d’intérêts ?
Au demeurant qui peut dire au PS sans rire que le projet sera celui du candidat ? Quelqu’un croit que Strauss-Kahn l’appliquerait ? Ou Ségolène Royal qui a déjà dit qu’elle s’en inspirerait sans le retenir tel quel ? Tout le monde connait la musique. En 2002 Martine Aubry fit le tour des popotes pendant des semaines pour mettre au point le projet « pour dix ans » en vue de la campagne présidentielle. Personne n’en entendit parler le moment venu. Personne ne songea non plus à en demander des nouvelles à Lionel Jospin. En 2007, Henri Emmanuelli réalisa trois ou quatre grande assises du programme de la transformation sociale et le projet pour dix ans. Pas une ligne n’en fut évoqué ensuite pendant la campagne de Ségolène. Là, avant même que l’encre soit sèche, les principaux prétendants ont dit qu’ils n’en pensaient aucun bien. C’est dire. C’est cela que savent les militants et les élus : tout ceci est une comédie.
C’est pourquoi le front de gauche peut disputer le terrain avec confiance. Le programme partagé, lui, ne sera pas une comédie. Nous allons en rabâcher les grands traits et en décliner les axes de toutes les manières possibles pour les ancrer dans les consciences de ceux qui vont coproduire ce programme. Avec cette façon de faire, en bétonnant notre espace nous allons construire du solide, une conscience collective, une volonté, et des aspirations clairement identifiées qui ne seront pas a la merci des politiciens d’entre deux tours.
Image bouffie de la vanité à l’état pur, ce jour là Jean Daniel descendait les marches de l’hôtel Marigny, rouge de plaisir, tenu à la main par Abdel Aziz Bouteflika, président de la république algérienne. Sacré Boutéf ! Des flashes striaient l’air et Jean Daniel était à deux doigts d’éclater. J’étais ministre de Lionel Jospin et ma très officielle mission était de raccompagner à Orly, selon les usages, l’hôte de la France. L’image de cet instant me reste à l’esprit comme un de ces moments où j’ai pu voir de près comment le pouvoir, comme une dinde au four, fait ruisseler des jus gras sur les légumes qui l’entourent et s’en gorgent. J’en retrouve le gout de bouffissure pure en lisant le lamentable éditorial du numéro du Nouvel Observateur soi disant consacré à nous donner « les réponses à toutes vos questions » à propos de Dominique Strauss-Kahn. L’immense Jean Daniel, cette carpette de tous les conformismes de la gauche en pantoufles, y est pris du vertige de l’action : « je suis loin d’être contre le fait de crier son indignation. Je crois même que c’est indispensable à certains moments ». Prout ! Prout ! Puis après une sieste réparatrice et ronflante de trois ou quatre lignes auto satisfaites et pédantes, le refrain des bien pensant est là : « il n’y a pas de démocratie parlementaire sans tentation démagogique, pas d’ambition participative sans tentation populiste, pas de populisme sans la pratique renouvelée du cri ». Baveux à souhait et semi incompréhensible, ce pic de l’esprit culmine bientôt à une nouvelle altitude à peine soutenable pour les médiocres « le monde est devenu mille fois plus complexe et que les énigmes de ses barbaries comme les ivresses de ses progrès sont devenues souvent indéchiffrables » Waooo ! Et voici l’estocade finale : « or on ne voit nulle part dans les ébauches de programme qui nous sont proposés que leur auteurs aient pris conscience de ce constat ».
Heureusement Jean Daniel veille et nos illusions peuvent se dissiper. De toute façon Jean Daniel sait tout. Il a lu tous les programmes. Et de toute façon il avait déjà tout juste avant tout le monde. Il est vrai qu’il pérorait déjà quand Podgorny, Gromyko et Brejnev faisait leur bal des débutants.
Bien sûr, un nombre impressionnant de mal informés avaient cru lire les radotages d’un petit bourgeois fasciné par le fric, un de ces illustres aigles de la deuxième gauche devenus la « troisième droite » que redoute Jacques Julliard en quittant le Nouvel Observateur après son coming out de gauche. Erreur ! Jean Daniel est le premier des altermondialistes, le premier anticapitaliste de l’ère moderne. Avec maturité et dignité, bien sûr. Pas comme un chien de populiste. « Nous ne croyons pas qu’il suffise de dénoncer les gens « friqués » pour nous identifier aux humiliés et aux offensés » Ouf ! « Mais cela ne nous empêche pas de nous insurger contre les responsables et contre les méthodes de la crise suscitée par une forme de l’économie de marché connue sous le nom de « financiarisation du capitalisme » ! Ah ! Tant d’audace nous arrache un sanglot d’angoisse. Jean Daniel, quel increvable guérillero de l’esprit ! Et voici la botte finale où la vielle toupie arrogante et prétentieuse se laisse voir sous le masque de circonstance : « Nous avons ici répété clairement que cette crise transformait les fondamentaux de la pensée socialiste et nous l’avons fait avant même que les voix de toutes les gauches de la gauche ne s’enivrent de leurs propres cris ». Avant même… bien sûr ! Lui s’enivre de sa propre célébration sans fin. L’édito s’achève sur un numéro de cirage de ses propres pompes qui laisse gavé mais surtout pantois : « c’est avec de telles convictions que nous avons contribué a créer un climat idéologique qui a conduit les forces de gauche appelées à la gestion du pays à ne pas abandonner la nation aux nationalistes à comprendre le besoin de sécurité du peuple et à tout faire pour empêcher que le communautarisme ne compromette le respect de la diversité ».
N’empêche, la une du « Nouvel observateur » est un classique du parler mondain. On croit qu’on achète un journal qui va nous apprendre quelque chose sur Strauss-Kahn, ses idées, son histoire, son activité actuelle. Mais pour 3,50 euros, soit 22 francs on a droit à cinq pages d’enfilages de perles et lieux communs rédigées entre deux passages à la machine à café. Lisons les titres qui nous guident d’un chapitre à l’autre de ce « tout sur DSK » et les chutes de paragraphes après cette si excitante entrée en matière : « Quels sont ses envies, ses handicaps, ses amis, ses promesses… ? » «1. A-t-il envie de revenir ? » chute du chapitre : « DSK » l’homme qui ne sait pas dire non » «2. Est-il encore de gauche ? Chute : « Ceux qui à l’extrême gauche ou parfois même à gauche le soupçonnent d’être un renégat poursuivent l’éternel combat de déligitimation de la gauche réformiste » « 3. Est-il l’affameur de la planète ? « A Washington, les économistes du FMI sont formels : le fonds a changé » « 4. Connait-il encore la France ? « Pour l’instant, quand il retraverse l’atlantique l’ancien élu de Sarcelle se partage entre son appartement place des Vosges et son Riad de Marrakech plutôt qu’entre les foires aux bestiaux et les sorties d’usines» « 5. Qu’a-t-il négocié avec Aubry ? « En attendant le troisième acte du pacte. A lui l’Elysée, à elle Matignon ?» Sans oublier un tartufesque « Israël, internet et lui ». « 6. A-t-il des casseroles ? « les casseroles attribuées à DSK sont en fait des faiblesses liées à son mode de vie et à son train de vie. DSK est un homme riche et qui ne le cache pas. » « 7. Est-il dans la main de Sarkozy ? « Quand il s’agira de revenir dans le marigot politique français, l’histoire sera bien différente».
Un jour ou l’autre on pourra lire quelque chose à propos de ses idées, de celle du bloc qui l’accueille comme champion au PS, de ses alliances et de son parcours depuis l’extrême gauche révolutionnaire. Mais je mentirais si je peignais seulement sous cet angle ce numéro de l’Observateur, qui me fait l’honneur d’utiliser cinq fois mon nom pour qualifier des dérives en tout genres. En feuilletant, on peut aussi se réfugier facilement sous la bannière de la chronique de Jean-Claude Guillebaud intitulée comme un résumé de la critique du reste du journal : « il faut se méfier de la démagogie, mais l’anti populisme ne peut pas tenir lieu de pensée aux nantis » Le titre tient sa promesse dans l’article : « A la réflexion ce tocsin, (la peur du populisme ndlr), rituellement sonné est bien moins vertueux qu’il n’y parait. Il procède d’une stratégie élitiste incroyablement datée. Taisez-vous les peuples ! » Et Jean-Claude Guillebaud de remarquer « Tout se passe comme si cette vieille défiance de classe faisait subrepticement retour » Puis, reprenant le philosophe Peter Sloterdijk il note que celui-ci dans le journal « der Spiegel » « s’y moque de l’anti populisme frelaté qui tient parfois lieu de pensée aux nantis ». Jean Daniel ferait bien de lire son propre journal.
Il faut absolument que les Français se réveillent et comprennent que le FN, le MEDEF et tous les partis européistes sont de connivence, et qu'ils votent d'ailleurs tous en faveur du partenariat transatlantique (cf. les votes de M. Gollnish et de Mme Le Pen au Parlement européen sur ce sujet crucial).
Ce sont tous des agents d'influence des USA et je soupçonne le FN d'avoir été - et peut-être d'être toujours - financé par les services américains, par des sociétés écrans.
Les députes FN Gustave Pordea et Pierre Ceyrac étaient des représentants de la Secte sud-coréenne Moon, paravent pseudo-religieux de la Korean CIA.
Pierre Ceyrac- qui finançait le FN dans les années 1985 - 1992 était le neveu de François Ceyrac, l'un des prédécesseurs de Mme Parisot à la tête du MEDEF (qui s'appelait le CNPF à l'époque).
Pierre Ceyrac était aussi le représentant en France de Causa International, bras politique et financier de la secte sud-coréenne Moon, elle-même paravent de la Korean CIA, et dont les ramifications financières conduisent à la famille Bush.
Belle analyse des financements occultes des religions et des entorses profondes à la laïcité.
Merci de ne pas en être resté à l'anecdotique et d'avoir replacé cette odieuse intervention dans son contexte de remise en cause des fondements laïques de notre République.
Moi qui pestais depuis l'autre jour en disant que nul ne râlait contre les "chemins de croix" du Vendredi Saint au Sacré Coeur, érigé en expiation des crimes (sic!) de la Commune, mais qu'on s'offusquait, à juste titre ceci dit si cela n'était sélectif (et bien sûr tout est là), des prières sur la voie publique , je trouve votre réponse, claire, argumentée sans compromission et fournissant du biscuit pour toute discussion sur ce sujet.
Pour ce qui est de votre blues de Bruxelles perceptible au tout début de votre article, je pense que l'énorme mobilisation des Italiens l'autre dimanche laissera plus de traces positives que l'Asti spumante des berlusconniens pour le débat politique en Europe.
Disons-nous donc à tous "Sursum corda" ou plutôt "On l'aura la Sociale!"
Je lis parfois le Nouvel Obs et les éditos de Jean Daniel, non pour apprendre quelque chose ou m'informer, mais pour mesurer le gouffre qui sépare le peuple de gauche de ces journaux (j'y inclus Libé et le servile Joffrin).
On nous bassine avec DSK à longueur d'analyses de comptoir sans jamais évoquer le fond (au propre comme un figuré) et les deux ou trois éditocrates professionnels, quand ils n'ignorent pas superbement le PG, passent leur temps à parler de "provocation", de "dérapage" ou de populisme.
Que Jean Daniel déplore "vivement le départ d'Olivennes" en dit long sur l'état de ce journal dit de gauche.
Fort heureusement, internet, et sa miriade de blogs ont pris le relai...
Quant à la baudruche Le Pen, une diversion de plus pour rassembler l'UMP et le PS et écarter les "petits" partis.
Pas grand chose à ajouter à ce billet sauf : pourquoi parler d'«incitation à la haine raciale» dans le cas présent ? Les musulmans ne sont pas une «race» ou une ethnie aux dernières nouvelles…
C'est quoi ce billet ?
Laisse tomber le FN, ne parle pas d'eux, les autres le font trop ! Laisse nous sur le terrain aller pied à pied convaincre que c'est une baudruche gonflée par le pouvoir pour amuser le gogo : çà marche, c'est souvent lassant mais çà marche.
Et fait comme les copains, ne lit plus le nouvel obs, tu perds ton temps.
Par contre, fait nous vite un nouveau billet et parle-nous des 3 élections perdues ce dimanche qui font du mal au moral de tes partisans.
Bien sympathique ce billet. En ce qui me concerne je pense que le sujet sur Marine Le Pen et sur le Nouvel Obs sont nécessaires afin de clarifier ce qui est d'une part des amalgames et d'autre part des limites.faussées, biaisées.
Pascal PG32 [6]: Il est important de critiquer (stricto sensu) un tel journal car l'élément politique s'efforce de donner un regard d'opinion.
Merci pour les "nouvelles du front" en tout cas. J'aime à croire que le PS se fera manger, aspirée par l'implosion de sa propre vacuité. On remarquera alors que le sigle "PS" ne saura jamais plus qu'une image sensé donner du crédit au nom d'une alliance/d'un groupe qui n'existe plus. Les divisions qui, pour des raisons de simplification, ne sont plus qu'exprimés qu'à travers leur négatif - les faibles et rares coalitions PS-PS - et transformées en "secrets de Polichinelle" soit disant légitimement assumés, ne laissent place qu'à un fourbis sur tout les plans et tout les niveaux ! On nous donne des leçons alors qu'ils imitent l'UMP en donnant autant de crédit à une parole qu'à un évènement. On se croirait chez Endemol...
Hormis cette structure lacunaire (si on peut encore parler de...) confirmée par Mme. Royal elle-même, quel serait d'après vous l'atteinte du PS la plus grave vis-à-vis de notre belle France et de ses valeurs républicaines, révolutionnaires et de Liberté? En ce qui me concerne, c'est bien évidemment ce carriérisme évident qui m'ont fait prendre conscience qu'il valait mieux être apolitique, alors que le PG et le FdG n'existaient pas, plutôt que de se sentir faussement guidés.
Comme a écrit Bernard Werber : "Au royaume des aveugles, les borgnes font ce qu'ils peuvent..."
Je ne savais pas pour les écoles confessionnelles. Merci de l'information.
Concernant l’espace médiatique réservé à la famille Le Pen, rien de nouveau : Mitterrand s’en est chargé en son temps, provocant l’émergence du FN. Et ce n’est pas en avançant tous les avantages (réels) donnés à la religion du prince qu’on avancera.
Merci pour cette condamnation claire de Riposte laïque. Euh... elle aurait été encore plus claire si vous aviez cité le nom de cette organisation bougnoulophobe qui s'apprête, après l'apéro saucisson-pinard du 18juin, à remettre le couvert le 18 décembre, à l'occasion d'assises internationales "laïques" sur l'islamisation de nos pays.
Voici la belle brochette d'organisations d'extrême-droite qui participent à cette journée qui se tiendra porte de Charenton :
Résistance républicaine, Actions Sita, Bivouac-ID, Bloc identitaire, Blog des gaullistes populaires, Cared, Cercle Aristote, Comité Lépante, Drzz-info, Force, Free World Academy, Institut Européen de Socialisation et d’Education (I..E.S.E.), Initiative Républicaine de Coalisés (IRC), Laïcité et République Sociale, L’Elan Nouveau des Citoyens (ENC), Liberty vox, Le Gaulois, Ligue du droit des femmes, Ligue de Défense Française, L’Observatoire de l’islamisation, L’Ordre républicain, Novopress, Parti de l’In-nocence, Puteaux-libre.over-blog.com, Rebelles.info, Réseau LHC (Liberté, Humanisme, esprit Critique), Riposte Laïque, Solidarité des Français, Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), Union gaulliste, Vérité, valeurs et démocratie.
Parmi les intervenant, Carl Pincemin, annoncé en tant que syndicaliste Force ouvrière sans que ça semble déranger ce syndicat.
Chacun des thèmes abordés dans ce billet a sa pertinence car il ne faut rien laisser de côté ; chapô M Mélenchon pour ce travail explicatif qui aide à comprendre les manoeuvres. Mais l'essentiel selon moi est dans ce passage :
"Nous allons en rabâcher les grands traits et en décliner les axes de toutes les manières possibles pour les ancrer dans les consciences de ceux qui vont coproduire ce programme. Avec cette façon de faire, en bétonnant notre espace nous allons construire du solide, une conscience collective, une volonté, et des aspirations clairement identifiées qui ne seront pas a la merci des politiciens d’entre deux tours. "
Eclairage contre tous les obscurantismes, ça fait du bien en regard de cette fin 2010, votre analyse est fondamentale pour construire un Programme Alternatif aux catastrophiques gestions de cette droite par trop extrème-droite qui se dévoile au fil du temps.
Il nous reste qqs mois avec ce Programme "costaud" et clair pour gagner en 2012.
(Manifeste citoyen écrit à l'époque de la sortie de Hortefeux sur le rom, s'applique bien entendu à toutes les sorties des Le Pen sur les musulmans.)
L'humain qui est en moi sublime l'animal,
Rien ne peut me forcer à me changer en bête.
Et je suis pour l'humain, quel qu'il soit, un égal :
Ni moindre ni meilleur, juste, intègre, honnête.
Je saurai repousser les fausses impressions
Qui me transformeraient en esclave docile ;
Je ne laisserai pas violer mes émotions
Ni tordre mon devoir vers un acte servile.
Je ne me plierai pas aux injonctions de haine,
Aux appels à lyncher, aux prescriptions de sang ;
Je saurai discerner celui qui vit en peine,
Qui n'est pas un péril, mais le pion d'un puissant.
Avez vous bien écouté M Le Pen jeudi dernier chez la Chabot. Et sur certains constats, comme dirait Fabius, ne vous êtes vous pas reconnus. Là est le danger que notre peuple ne peut pas obligatoirement mesurer car il n'y a pas de débat réel sur le programme du FN. Comment imaginer si on ne prend pas en compte leurs craintes que l'immense majorité des couches populaires qui votent FN retourne vers la gauche, vers nous? Ce ne sont pas tous des fachos! Il faut pas à pas reconquérir les esprits sur le terrain des projets concrets, face à face. Enfin pitié la priorité des priorités c'est éliminer Sarkozy, et donc critiquer le PS mais permettre quand même à la fin l'élimination de Sarkozy, un peu moins de bazooka et un peu plus de nuances, pour permettre quand même quand le peuple aura parlé une forme de réunion. Il faut éliminer cette droite! A tout prix!
@JeanL (13) : Le PS, tel qu'il est actuellement, vu les "propositions" qu'il fait, c'est la droite. Le centre-droit, tout au mieux. Les militants PS historiques peuvent vouloir y voir encore les restes d'un passé de gauche, mais le PS n'a plus de socialiste que le nom. D'ailleurs ils se sont récemment alliés à la droite pour faire blocage au Front de Gauche. Les dirigeants du PS ont choisi leur camp, et ce n'est pas le nôtre.
http://partidegauchegard-30.midiblogs.com/archive/2010/12/10/conseil-d-agglomeration-de-montpellier.html
http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites/3318-a-noisy-le-ps-a-affaibli-la-gauche
Pour maintenir le système capitaliste, l'Etat s’attaque à tous les mécanismes basées sur les solidarités, et qui tentent de réduire les inégalités : casse de la sécurité sociale, des retraites, du code du travail. L'Etat est au service des plus riches, il multiplie les cadeaux au patronat et aux actionnaires. Pour défendre ses privilèges la bourgeoisie prend des mesures : licenciements massifs, gels des salaires, chantage à l'emploi. Dans le même temps on fait voter le bouclier fiscal et des exonérations de cotisations sociales, pendant que les hausses des loyers et des prix appauvrissent la majorité des citoyens.
Les partis fascistes radicalisent leur discours, ils s'appuient sur des thèses racistes et xénophobes en faisant vibrer la fibre nationale, l'extrême droite sait que lorsque la population s'appauvrit, il suffit de lui jeter les plus pauvres en pâture. Sous couvert de défendre les plus faibles, l'extrême droite est au service de la bourgeoisie. Derrière le fascisme, se cache le capital !
conscience citoyenne responsable
@JeanL
Est-ce que la peur de Sarkozy doit nous conduire à nous rendre aveugles à notre environnement ?
Arrêtons de considérer que les électeurs sont la propriété des partis pour lesquels ils ont voté auparavant. Ce sont tous des citoyens qui ont compris, notamment au cours de la lutte contre le projet de casse des retraites, qu'une réponse laxiste et sans contenu ne peut s'attaquer aux racines du mal qui ronge notre société.
Nous devons proposer les bonnes solutions pour lutter et vaincre ce capitalisme financier et se donner ainsi les moyens d'une répartition des richesses au plus grand nombre.
Nous devons convaincre, sur le terrain, expliquer qu'aucune vraie politique sociale n'est possible sans un volontarisme politique vis à vis des banques et de l'Europe libérale.
Le temps n'est plus aux compromis qui ne nous donneraient pas les moyens de notre politique. Que propose réellement le PS ? la solution grecque, portugaise, espagnole avec le concours zélé du FMI et de l'Union européenne............ nous n'en voulons pas, nous préférons prendre comme perspective l'Islande, et certains pays d'Amérique du Sud, dire clairement ce qui sera fait et faire confiance en la parole du peuple plutôt qu'aux bien-pensants de tous bords qui nous mènent à la catastrophe.
Je le répète, la peur ne doit pas nous guider, elle ne nous permet pas d'avoir l'audace nécessaire pour aller convaincre.
De toute façon la position de Mme Le Pen n'a rien à voir avec la laïcité. Je ne vois même pas pourquoi ce mot est entré dans le débat. C'est de la haine pure et simple d'une catégorie de la population. Faut pas tout confondre. Ca s'appelle du racisme ou si on veut de l'islamophobie, ça entre dans toute une série d'attaques contre les musulmans en Europe: contre l'érection de minarets, pour brûler les mosquées (au Royaume Uni c'est le slogan dans les manifs de EDL, la ligue de défense anglaise, et il y a déjà eu une tentatives de mettre le feu à une mosquée), et brûler le Coran. Toujours en Angleterre, des musulmans maintenant se font attaquer quand ils vont à la mosquée.
http://uaf.org.uk/
L'année du Bac le sujet de philo était : "L'indifférence est le plus bas degré de la liberté, commentez."
A la fin d'une rédaction passionnée, j'avais éprouvé un sentiment d'accomplissement inédit et fièrement récompensé par le résultat. A lire vos billets, encore une fois je me demande, afin de mieux comprendre les autres, ce qui m'a empêchée depuis si longtemps? Vos paroles proclament la non-indifférence, dénoncent le renoncement à la mobilisation citoyenne et cela devient évident.
Alors j'y vois, comme l'année du bac, l'augure d'une porte ouverte vers la liberté, la liberté de changer la vie, la vie sociale telle qu'elle est ordonnée par les actionnaires de leur égo, la responsabilité de ses choix, de ses actes et des paroles et cela passe par la Connaissance et l'Information d'où ma venue ici.
Il reste une question à laquelle, moi, je ne peux pas apporter de réponse, mais qui sert de justification à Marine Le Pen : quid d'un projet ou d'une stratégie politiques des groupes islamistes en France pour marquer des points contre la laïcité ? (Ce qui voudrait dire gagner des positions, du pouvoir)
La tentative infructueuse de Nicolas Sarkozy en faveur de la religion chrétienne, pourrait réussir avec l'Islam.
Tout cela est bien beau, mais en tous cas, avec ses discours à la con, la Marine grimpe dans les sondages pendant que le FdG stagne, voire régresse si on interprète les résultats des dernières élections locales.
Faut croire que les Français sont aussi cons qu'on le dit.
Bien parti pour nous refaire le coup de la peur et du vote utile.
Enfin, on n'est pas seuls, y'a les Italiens aussi !
p.s.
Stricto sensu, pas besoin de mosquée, d'église, de temple, de synagogue, de pagode pour prier.
Pas besoin d'être 500 ou plus pour partager une foi.
Ces "bâtisses" servent à célébrer des cultes, et à s'assembler pour écouter, par exemple, un prédicateur.
Elles ont donc une dimension "politique" au sens large. (Reconnaissance, publicité..)
Donc leur apparence ou forme, leur importance, leur situation, leur visibilité (cloches etc) ont une dimension politique.
19 @Jake
« le FdG stagne »
Alda-Pereira Lemaître maire PS sortante.
Au premier tour des élections à Noizy-le-Sec
Liste Garnier (FdG) 2.298 (34,20%)
Liste Rivoire (NC) 2.253 (33,53%)
Liste Pereira-Lemaître (PS) 1.161 (17,28%)
Liste Deleu (UMP) 1.008 (15%)
Je ne trouve pas que l’on est affaibli.
Je vous laisse analyser la raison de notre défaite.
Louis
@Jean Louis
"quid d'un projet ou d'une stratégie politiques des groupes islamistes en France pour marquer des points contre la laïcité ? "
Biensûr qu'il ya des groupes de pression et des fous de dieux animés de projets peu recommandables.
Toutefois, il y a la loi et c'est elle qui a le dernier mot...ensuite, ces gens là trouvent d'autant plus d'audience que le champ est libre et les classes populaires abandonnées à leurs tristes sort (crise,chômage, précarité) par le politique (les miltants).
Il ya beaucoup d'amertume dans certains quartiers, surtout de la part de certains jeunes qui sont tentés par les replis identitaires et ceci est un fond de commerce pour les "sectes" de tout poil (pas seulement les islamistes, les évangélistes prospèrent aussi, notamment chez les populations d'origine Africaines et Antillaises).
Les classes populaires dans leur ensemble sont en recherche de solutions et tout est fait pour les écarter du combat de classe.
Le FN fait partie de la danse, il en est le pendant en visant lui aussi à diviser et à écarter les milieux populaires "blancs" de ce combat. La médiatisation actuelle et outrancière de "la fille à papa" n'est pas le fait du hasard !
Il faut se rappeler que les capitalistes ont un sens aigü de leurs intérêts de classe, ils ne se trompent jamais d'adversaires, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas des milieux populaires...
@JLM
Oui, la laïcité implique de défendre l'espace public contre l'immixtion de toutes les religions. Seulement, il faut regarder la réalité en face: en 1905, le combat s'était concentré sur l'église catholique, parce que c'était elle qui affichait sa prétention de dicter la loi. Aujourd'hui, en dehors de quelques indécrottables, l'église catholique s'est résignée au fait que l'espace public lui échappe. Protestants et juifs, cultes ultra-minoritaires depuis des siècles, l'ont toujours accepté. Il n'y a aujourd'hui qu'une religion qui prétend encore dicter sa loi dans l'espace public et dans la législation, c'est l'Islam. Je ne connais pas de cas où l'on ait exercé des violences sur un chrétien parce qu'il n'observait pas le carême, sur un juif parce qu'il ne jeûnait pas durant Iom Kippur. Mais je connais plusieurs cas d'interpellations, de menaces et même de violences physiques à l'encontre des musulmans (ou du moins reconnus comme tels par leur communauté) qui se sont permis de rompre ou d'ignorer le jeûne du Ramadan.
On a beau cracher sur Marine Le Pen, il reste que ce discours porte, notamment auprès de l'électorat populaire. Pourquoi ? Parce que pendant des années la gauche a toléré, par mauvaise conscience ou par un "antiracisme" mal compris, ces incursions dans l'espace public. Les municipalités de gauche se sont distinguées en finançant des lieux de culte en contradiction avec la loi de 1905, en permettant des "horaires réservés" dans les piscines municipales, en maintenant des positions ambiguës sur le port du voile dans les écoles (et même, on se souvient, dans les affiches électorales...), en tolérant des "privatisations" de l'espace public. Marine Le Pen ne fait, regrettablement, que relever un certain nombre de drapeaux que la gauche a malencontreusement laissé tomber. Aussi longtemps que la gauche n'aura pour politique que la réaction indignée, Le Pen continuera à marquer des points.
@ 22 Louis st O
D'accord, mais on a quand même perdu, et peu importe de la faute à qui.
Le Pen parle immigration et islamisme et elle monte à 17%
Jean-Luc Mélenchon parle société et économie, et il est à 5%
Cela ne veut pas dire qu'il doive changer de discours, bien au contraire.
On n'a pas atteint le niveau de misère suffisant pour que les discours de partage et de solidarité atteignent les cerveaux. C'est tout. C'est plus facile de remettre les autres en question (les étrangers), que de remettre sa propre culture en question.
@JLM
Encore une fois, je suis déçu par ce billet. Qui consacre des longs paragraphes à cracher sur les médias ou les petits copains, et à peine un misérable paragraphe au projet politique. Et quel pauvre paragraphe: "C’est pourquoi le front de gauche peut disputer le terrain avec confiance. Le programme partagé, lui, ne sera pas une comédie. Nous allons en rabâcher les grands traits et en décliner les axes de toutes les manières possibles pour les ancrer dans les consciences de ceux qui vont coproduire ce programme. Avec cette façon de faire, en bétonnant notre espace nous allons construire du solide, une conscience collective, une volonté, et des aspirations clairement identifiées qui ne seront pas a la merci des politiciens d’entre deux tours". Pas un mot de plus.
Ça veut dire quoi, tout ce galimatias ? Si le programme est "coproduit" (!?) alors on peut difficilement "rabâcher les grands traits" pour "ancrer dans les consciences de ce qui vont le coproduire" avant qu'il soit "coproduit", non ? Et on peut supposer que s'il est "coproduit", alors il sera "ancré dans les consciences" de ses co-producteurs sans besoin de leur rabâcher...
De toute évidence, la substance du programme n'intéresse pas véritablement Jean-Luc Mélenchon. L'important est qu'il soit "coproduit". On revient à la vision du programme comme instrument de propagande, et non pas instrument de gouvernement. Seulement, les électeurs sont fatigués de cette manière de faire. Ils se foutent des programmes qui ne sont que des pétitions de principe ou des listes de bonnes intentions...
Jean-Luc a raison: le programme partagé ne sera pas une comédie. Mais il risque fort d'être une farce.
Excellent. Il faut marteler que le FN est l'ultime recours du système... Qu'historiquement le capital s'est toujours accomodé du fascisme. Le FN est notre ennemi. Soyons offensifs d'autant que le FN pratique -selon le lieu- un double discours sur les questions sociales
@ Descartes 26
Je pense qu'il faut raisonner à deux niveaux
Jean-Luc Mélenchon et le FdG, où il y a évidemment et nécessairement "co-production"
Et le reste des Français (les électeurs)
C'est à ce second niveau qu'il faudra le rabâcher encore et encore, bien que je ne sois pas persuadé que ce niveau là soit suffisamment conscient pour entendre un tel discours.
Ne faudrait-il pas à grand fracas médiatique proposer un débat à madame Le Pen ?
Audience garantie, choses clarifiées, médias en folie, que du bonheur !
@Descartes
"parce que pendant des années la gauche a toléré, par mauvaise conscience ou par un "antiracisme" mal compris, ces incursions dans l'espace public. Les municipalités de gauche se sont distinguées en finançant des lieux de culte en contradiction avec la loi de 1905, en permettant des "horaires réservés" dans les piscines municipales, en maintenant des positions ambiguës sur le port du voile dans les écoles (et même, on se souvient, dans les affiches électorales...), en tolérant des "privatisations" de l'espace public. "
Ah bon des exemples (il me semble qu'il y a des lois)....Moi, ce que je vois plutôt c'est que dans mon bled, les collectivités locales financent la rénovation des églises et les croix pour le "patrimoine"et sous la pression de qques goupuscules (bon passons, pourquoi pas)...que les écoles privées catho sont financées et que si c'était le cas pour une école privée musulmane, ça ferait un tollé (en tout cas chez moi)...Mais je suis d'accord que ce type d'établissement en général ne devrait pas recevoir de deniers publics !
Quant au port du voile, je ne vois pas ce que ça fait là, vu que ça ne coûte rien à personne, que c'est une histoire personnelle et que ça ne dérange que ceux qui ne sont pas clairs avec eux même (c'est mon avis en tout cas) !
Je pense donc que vous vous fourvoyez sur les raisons de la montée de l'extrême droite, montée qui n'est pas nouvelle (je rappelle les 17% de Le Pen en 2002) et pas limitée à la France...je pense même qu'aller sur ce terrain comme le fait la droite (et comme vous le faites), légitimise et renforce le discours du FN.
Je rapelle aussi que beaucoup d'hommes et de femmes politiques (notamment à gauche) dépassent les 27% d'opinions favorables...
Plus globalement, nous vivons une période qui ressemble beaucoup à celle de l'avant guerre : crise du capitalisme qui entraîne une crise sociale, crise politique et mise en scène de boucs émissaires pour...
Descartes,
Tu nous dis "On a beau cracher sur Marine Le Pen On ne crache pas sur Marine Le Pen, on lui renvoie ses crachats. C'est différent.
Ou encore: "Aussi longtemps que la gauche n'aura pour politique que la réaction indignée, Le Pen continuera à marquer des points.". Tu proposes quoi? Faut-il légiférer? Leur faire la guerre? Ce serait tout à fait radical.
Les Grecs disent:" Là où DSK passe, le social ne repousse pas!"
@marj (#30)
Ah bon des exemples (il me semble qu'il y a des lois)...
Malheureusement, il est difficile de développer en 2000 signes. Pour le financement des lieux de culte en violation de la loi de 1905, je vous propose par exemple la vente ou la location de terrains a des prix symboliques, d'ailleurs annulés dans beaucoup de cas par les tribunaux administratifs (Montreuil, juin 2005, Marseille, avril 2007). Pour les horaires réservés des piscines, la référence est Lille (abandonnés par la municipalité en 2009).
Quant au port du voile, je ne vois pas ce que ça fait là, vu que ça ne coûte rien à personne, que c'est une histoire personnelle et que ça ne dérange que ceux qui ne sont pas clairs avec eux même (c'est mon avis en tout cas) !
C'est une opinion. Elle n'est pas partagée par tous. Certains diront que le voile coute au contraire très cher à celles qui sont sommées par la pression de leur communauté à le porter sous peine d'être déconsidérées ou agressées, et que c'est donc très loin d'être une "histoire personnelle". Mais la question n'est pas là: si les partis de gauche ont envie de défendre le voile, grand bien leur fasse. Le problème est que ces partis n'ont pas assumé ni expliqué une telle position, oscillant entre bienveillance et condamnation selon l'humeur du jour.
Je pense donc que vous vous fourvoyez sur les raisons de la montée de l'extrême droite, montée qui n'est pas nouvelle (je rappelle les 17% de Le Pen en 2002) et pas limitée à la France...
Je ne me souviens pas d'avoir parlé des "raisons de la montée de l'extrême droite", alors je vois mal sur quels éléments vous fondez votre opinion. Je me contente d'essayer d'analyser pourquoi le discours de Marine Le Pen porte dans les milieux populaires. Il est possible que je me fourvoie. Si vous avez une meilleure explication, j'aimerais l'entendre...
25 @Jake
Tu as entièrement raison quand tu dis « on a quand même perdu »
Par contre je pense que la faute ne revient pas seulement aux dirigeants socialistes, elle viens aussi de nous qui n’avons pas su assez faire partager nos idées.
Je ne crois pas que nous sommes à 5% comme le disent et redisent les Médias d’ailleurs à noizy-le-Sec nous étions à + de 34%, cela ne veut pas dire que nous sommes à ce chiffre au niveau nationale mais…
« Le Pen parle immigration et islamisme et elle monte à 17% Jean-Luc Mélenchon parle société et économie, et il est à 5%»
J’espère que tu ne veux pas dire que Jean-Luc Mélenchon devrais parler d’immigration et d’islamisme plutôt que de société et d’économie…
Personnellement je préfère quand Jean-Luc Mélenchon développe ses billets sur la société et l’économie qu’il entend nous faire partager que sur le racisme ou la trahison de tel ou tel, bien qu’à un moment il faudra bien le mettre sur la table… voilà c’est fait.
Il faudrait peut être aussi ne pas attendre tout de Jean-Luc Mélenchon, et faire, de notre côté, le max de démarche pour faire entendre nos idées, sur les blogs des journaux ou des Médias, ce que je fais le plus souvent possible.
En espérant que nos idées avancent.
Louis
Oui Jean-Louis- 21-,-19- ; Marj -23- Bravo pour tous les écrits de Michèle -18-.....et...précédents......
Cette position politique (celle de tous les religieux) pourrait se résumer à : tout relier - à (X dit-divin) - contre toute pensée autre, constructive, réaliste, et à construire pour dépasser l'étant sacrificiel.
Bravo à Jean-Luc Mélenchon d'avoir avec courage abordé les fondations de ce que nous sommes dans notre république laïque : à savoir le religieux dans la sphère privée et uniquement car la mémoire historique nous oblige à limiter les obscurantismes dans chaque croyance personnelle et à autoriser leurs pratiques autorisées uniquement hors Nation-République dans la 5e et encore moins dans le projet de la 6e.
Nous ne sommes pas avec bonheur dans une république religieuse !
Très bon billet !
Effectivement, il est rageant de voir la Pen occuper le terrain avec l'islam et passer pour une anti-système, après tous les efforts que nous avons consentis pour situer clairement le débat. D'autant plus rageant qu'à la lecture du programme économique du FN, on constate aisément que les classes populaires morfleraient un max ! Oui, elle est très utile à l'UMP et le PS, la Marine !
Bon billet également avec les considérations sur la laïcité ! Oui, il faut dénoncer toutes les atteintes à ce grand principe, et ne pas lever les boucliers uniquement quand l'islam seul est en question, sinon c'est se servir de la laïcité pour faire de la discrimination.
P... ! On continue à s'enfoncer et ce ne serait pas encore suffisant pour que toute l'Autre Gauche se rassemble enfin !?!
Dans tous les commentaires faits autour de la déclaration de Marine Le Pen, il est fait allusion à sa sortie contre l'islam. Mais on oublie trop sa référence à l'occupation allemande.
Il faut la dénoncer comme une usurpatrice : le FN n'est pas un parti politique dont les références du passé sont la résistance à l'occupation allemande, c'est tout simplement le contraire.
Le modèle politique de son père, c'est Pétain, celui qui a signé les accords de Montoire, permis à l'Allemagne nazie de s'installer durablement dans notre pays. Et Pétain n'est que la continuation de ceux qui disaient en 1936 : "plutôt Hotler que le Front Populaire". Le FN n'est pas un Parti qui se bat pour notre nation, espace de liberté et de démocratie. Il serait prêt au contraire à vassaliser le pays si cela sert ses intérêts politiques.
Or, les media ne présentent le FN que comme celui qui s'attaque aux immigrés. Il est donc bien plus que cela.
@toto (#31)
Ou encore: "Aussi longtemps que la gauche n'aura pour politique que la réaction indignée, Le Pen continuera à marquer des points.". Tu proposes quoi? Faut-il légiférer? Leur faire la guerre? Ce serait tout à fait radical
D'abord, je propose de re-fle-chir (ce qui semble être beaucoup plus dur que de légiférer ou "faire la guerre"). D'analyser les problèmes tels qu'ils se posent, de proposer des solutions et de s'y tenir, au lieu de chercher à faire plaisir à tout le monde. Voilà qui serait bien plus "radical"...
Il y en a marre de l'attitude "réactive" de cette gauche qui met sous le tapis les questions délicates - délicates notamment parce qu'elles divisent ses propres rangs - et qui ne consent à les évoquer que sous la pression extérieure. Cette passivité donne à chaque fois au FN le beau rôle, celui du parti qui n'a pas peur de parler des sujets qui fâchent.
Cela fait des années que des groupes musulmans "privatisent" dans certains quartiers des parcelles du domaine public, au vu et au su des élus et des organisations politiques. Mais il faut que Marine Le Pen ouvre sa grande gueule pour qu'on en parle enfin publiquement. Et après on s'étonne qu'elle ait du succès ?
Faut arrêter de croire que parce qu'on ne parle pas d'un problème il cesse d'exister. Les questions de sécurité, de communautarisme, d'identité tant sociale que nationale ne sont pas des inventions de la droite ou du FN. Ce sont des véritables questions qu'il faut aborder sérieusement. Si la gauche ne le fait pas, d'autres s'en chargeront.
@Descartes
"Je ne me souviens pas d'avoir parlé des "raisons de la montée de l'extrême droite", alors je vois mal sur quels éléments vous fondez votre opinion. Je me contente d'essayer d'analyser pourquoi le discours de Marine Le Pen porte dans les milieux populaires. "
Mouai, sans doute M Le Pen n'appartient pas à l'extrême droite...je vous rappelle encore que malgré le battage médiatique, elle reste dans les eaux de son père, rien de bien neuf !
Quant aux raisons, je vous les ai données, elles sont les mêmes que dans les années 30 (la montée de l'extrême droite en France a commencé ds les années 80)...la solution extrême droite est une solution pour le capital,pas la meilleure sans doute (il vaut mieux un libéralisme bon teint) mais toujours meilleure que celle proposée par le front de gauche et qui s'attaque à ses intérêts.Donc tout est fait pour brouiller les cartes et il faut avouer que M Le Pen tombe à point nommée en mêlant notamment un discours identitaire à un discours social.Cela sur fond de crise politique "tous les mêmes" et de déception de l'expérience "gauche au pouvoir"...
Pour le voile, il y a eu débat (à droite aussi d'ailleurs), et alors ? A gauche, notamment au PS, il y a des divergences sur le sujet et tentation d'aller dans le sens du vent et du rapport de forces (c'est pas nouveau historiquement...)
Moi, je pense que les femmes (comme les hommes) s'émancipent et accèdent à une liberté de choix (notamment de conscience) quand elles sont indépendantes, donc avant tout par l'éducation et le travail et cela vaut partout. Le souci pour les femmes dans les quartiers et ailleurs, il est là ! Sans indépendance, voile ou pas voile, elles sont des proies faciles !
Quant à vos exemples, ils sont un peu légers pour expliquer tant de haine...
@ 34 Louis st O
J’espère que tu ne veux pas dire que Jean-Luc Mélenchon devrais parler d’immigration et d’islamisme plutôt que de société et d’économie…
Louis, j'avais pris la précaution de le dire à la phrase suivante....
Tus as raison de dire que Jean-Luc Mélenchon, et j'ajoute le FdG, ne peuvent pas tout. Quand on a une majorité de partis politiques et de media qui ont un discours de culpabilisation, de stigmatisation, de dénigrement, il est difficile de convaincre les Français que tous ces gens brillants se trompent, pire, mentent. Il faudrait des paquets de Jean-Luc Mélenchon pour rabâcher ce même discours, encore et encore, auprès des media. C'est le nombre qui souvent fait la différence + la caisse de résonance des journaux et télés.
J'avoue que je fais souvent figure d'énergumène et d'illuminé quand je défends nos idées, parce que les gens ont peur du changement et préfèrent penser que c'est la majorité qui a raison, surtout quand cette majorité dit que c'est la faute des autres si on en est là.
Ne faudrait-il pas aussi organiser la "Proposition Cantona" au 1avril 2012, juste un peu avant les élections en donnant le non et l'adresse des banques alternatives (si il y en a)? Ne nous chamaillons pas sur les détails, les médias s'en chargent, travaillons à la révolution citoyenne par des propositions concrêtes.
Moi qui voulait voter pour Mélenchon et son PG, j'attendais de le voir prendre position sur la laïcité, je suis républicain de gauche, j'ai eu ma réponse, après la sortie du grand journal Jean-Luc Mélenchon en vierge effarouchée digne d'un homme issu du PS, après ce billet langue de bois et d'un galimatias incroyable... les commentaires de militants traitant les électeurs populos de "cons".....quel mépris !
Vous n'aurez pas ma voix de prolo comme d'autres prolos qui ne se reconnaissent pas dans vos positions...
Comme bon nombre de dégouttés de la politique et de ce jeu de dupe, j irai me défouler en votant FN.
Eh bien, c'était très assaisonné, aujourd'hui! :-) Mais que du mérité. N'empêche, la "vieille toupie" va sûrement mal le digérer.
Les mystères du discours politique
Pourquoi JL Mélenchon consacre-t-il l'essentiel de ce billet à M le Pen (voir le titre, le contenu) ?
C'est sans doute pour nous donner des arguments contre le FN. Très bien.
Mais en ce qui me concerne, il me semble que ce n'est pas la question de laïcité qui est première pour les moins favorisés qui sont sensibles au discours du FN. Il y a la dimension "immigration" (1)
Chacun sait que le capitalisme a toujours recouru à l'immigration pour faire baisser les salaires des faibles qualifications. C'était déjà le cas avant guerre avec les Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais...Les USA d'aujourd'hui, nos maîtres, en sont un parfait exemple.
En France, on constate la poursuite d'une forte immigration malgré un fort chômage (on parle d'un taux de chômage des jeunes de 25% dans certaines cités, le travail précaire à temps partiel étant comptabilisé comme "emploi").
On ne dit pas assez que cette immigration profite également aux classes moyennes (et aussi un peu à tout le monde) par le biais de services "pas chers" (restaurants...)
Or M le Pen en stigmatisant les prières dans les rues, renvoie implicitement à la dénonciation de cette immigration (1), même si beaucoup des musulmans en question doivent être maintenant français depuis longtemps. D'où son écho dans les couches populaires. Allons nous un jour donner notre point de vue sur cette question ?
Si notre point de vue est "accueillons tous ceux qui souhaitent venir en France" (la libre circulation des hommes et des capitaux), je crains que les couches populaires aient du mal à comprendre.
nb: je rappelle un mot d'ordre qui a complétement disparu, car ringard, anti-moderne, et surtout pas gentil pour les capitalistes: "vivre et travailler au pays"
(1) le mot occupation est à double sens: occupation des rues (rien à dire), mais occupation de notre sol par l'étranger (le non dit, mais suggéré et mis en avant par...
@ marc malesherbes vous m enlevez les mots de la bouche
là ou le front de gauche va se casser les dents car ils ne répond pas ou n'en parle pas
- la question de l immigration "armée de réserve du capitalisme " pour pratiquer le dumping social
- la laïcité
- la place de l islam en France, islam idéologie politico religieuse incompatible avec la démocratie (sauf Turquie mais pour combien de temps)
- la sécurité
- la défense de la république (et donc de ces lois)
Descartes dit
« Il n'y a aujourd'hui qu'une religion qui prétend encore dicter sa loi dans l'espace public et dans la législation, c'est l'Islam. »
C’est bien çà le problème ; et je ne comprend pas pourquoi ce qui était incarné avant par l’église catholique et que nous avons rejeté en 1789 deviendrai tolérable aujourd’hui de la part de l’islam, au motif irrecevable de ne pas tomber dans un racisme anti tout ce que vous voulez ; le moins que l’on puisse dire, c’est que la position de la gauche n’a pas vraiment été claire sur le sujet : entre Jospin, ministre de l’éducation, se réfugiant derrière l’avis du conseil d’état au moment de l’apparition du voile à l’école, et Besancenot, chantre de l’émancipation des opprimés présentant une candidate voilée, difficile pour républicain de s’y retrouver. pas pour le FN, qui profite des aubaines.
La clarté, c’est de dire aux musulmans : nous sommes un pays de liberté, ce qui suppose un respect des règles que nous avons choisies, dont celle de la laïcité ; et donc vous devez admettre la nécessité d’une évolution de votre doctrine religieuse, car la charia au pied de la lettre, n’est pas compatible avec la république, pas plus, pas moins que ne l’était la doctrine catholique il y a 2 siècles. Une majorité d’entre eux en sont déjà convaincus, j’en suis persuadé.
Faut-il ne pas parler de ce qui ne nous déplait ?
@ jake @ Louis
défendez-vous l'idée qu'il ne faut pas parler "d'immigration, d'islamisme" ?
Mais si nous voulons convaincre ceux qui ne votent pas pour nous, croyez vous que nous le ferons sans aborder les sujets qui les préoccupent (1). Et si nous ne les abordons pas, cela restera pour eux comme des contradictions internes.
Prenons l'exemple d'un professeur: quand un élève ne comprend pas une idée, un concept, faut-il répéter la première explication, ou essayer de voir ce qu'il n'a pas saisi dans la première explication, et pourquoi ? (le plus souvent parce qu'il a d'autres schémas pré-existants, et que c'est seulement en démontant ces schémas qu'il comprendra la nouvelle idée, le nouveau concept).
(1) en allant sur des blogs "grands public" type AgoraVox.. vous verrez que dés qu'un billet aborde ce type de questions, il y a un déluge de commentaires. Ce qui démontre bien une "sensibilité" à ces sujets.
Sébastien, Descartes, Marc Malesherbes, vous parlez d'or, mais j'ai bien peur que l'auteur de ce blog ne vous entende pas. J'ai un mauvais pressentiment. Quelque chose qui me dit que Jean-Luc Mélenchon ne pourra jamais sortir des schémas et archétypes qui constitue sa pensée et que si son discours n'évolue pas plus (et très rapidement), sur la question de l'immigration et de la souveraineté, aucun espoir n'est permis et les prochaines élections sont pliées d'avance.
J'espère qu'un autre billet suivra rapidement celui-ci parce que franchement si nous devons supporter des centaines de commentaires sur Le Pen... C'est inutile et improductif.
Quant aux commentaires sur Jean Daniel assortis de gentillesses, ça sert à quoi ?
M Mélenchon, vous n'aimez pas qu'on vous dise d'éviter les débordements verbaux (Vous y avez fait allusion il y a quelque temps en inaugurant le désormais célèbre "Bruit et la fureur"), cependant ces débordements vont commencer à faire fuir les personnes que nous tentons d'intéresser à votre discours.
Je pense qu'il faut se concentrer sur les propositions.
Nous aimerions plutôt lire des analyses et des propositions sur les sujets essentiels :
> Comment lutter contre le chômage ?
> Peut-on augmenter les salaires ? Comment ?
> Quelles sont vos propositions sur l'éducation ? (sujet peu abordé)
> Propositions pour les PME ?
> La grande distribution et les producteurs ?
> La fiscalité ?
Franchement, ce bruit et cette fureur contre DSK, les socialistes, Le Pen ou les journalistes, c'est devenu pesant et contre-productif. Il y a un véritable projet de société. Il faut le mettre en valeur.