14déc 10

Le Pen, la laïcité, le PS, l'UMP, Jean Daniel

Madame Le Pen est le diable de confort du système

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Me voici à Strasbourg pour la dernière session du parlement européen de cette année. Tout à l’heure les Italiens amis de Berlusconi ont bu le champagne à la buvette pour fêter la victoire du cavaliere devant les assemblées en Italie. Nous, une tablée de gauche, on les regardait de travers, le front buté.

Je me suis mis à mon clavier dans l’hémicycle. Je voulais faire le point sur cette histoire qui m’a marqué.

Madame Le Pen Marine a lancé sa grosse provocation raciste et tout le Landerneau « pia-pia-pia » s’est mobilisé. Evidemment le MRAP a raison de lancer sa plainte. Comparer des pratiquants musulmans à l’armée d’occupation nazie est en effet assez stupide pour être de l’incitation à la haine raciale caractérisée. D’autant plus inacceptable que l’on connait le nombre des musulmans morts dans la guerre de libération du pays contre les nazis et autres collabos qui comptent tant d’amis au Front National. Pour autant, condamner les délires de Le Pen ce n’est pas s’accommoder des prières dans la rue. Je crois que je peux le désapprouver sans être suspect d’arrière pensée. D’abord parce que je n’insulte pas ceux qui prient ne sachant où aller ailleurs. Mais ensuite et surtout parce que je condamne toutes les intrusions des religieux dans l’espace public, quelle que soit la religion. Ce n’est qu’à ce prix me semble-t-il que l’on est crédible.

Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut vouloir faire respecter des normes. Il faut qu’elles s’appliquent à tous de la même façon. La laïcité n’est pas à géométrie variable. Ne sont donc pas des militants laïcs ceux qui se servent de la laïcité comme d’un argument à destination d’une seule religion. Surtout s’il s’agit en réalité d’en interdire la pratique. Car alors à l’escroquerie s’ajoute l’atteinte au cœur de la raison d’être de la laïcité qu’est la liberté de conscience. La liberté de conscience, dans l’histoire de France, est la fille de la lutte pour la liberté du culte. Ces libertés sont sœurs jumelles.

Ce que fait madame Le Pen n’a rien à voir avec la laïcité. Elle ne s’indigne que des seuls débordements dans l’espace public de quelques musulmans. De plus, de cela elle tire une condamnation générale de tous les musulmans qu’elle assimile à des occupants étrangers, ce que ne sont aucun d’entre eux. En fait, madame Le Pen ne veut pas interdire la prière dans la rue mais elle voudrait interdire l’islam tout simplement. La preuve de cet ostracisme spécial est dans le fait qu’elle et ses amis s’opposent, par tous les moyens, à la moindre construction, ou affectation, d’un bâtiment à l’usage de la pratique religieuse des musulmans. Quelle autre alternative à la prière dans la rue pourrait-il y avoir que la libre disposition de lieu de culte ? 

On comprend que mon point de vue part d’une exigence laïque. Je ne réclame pas de droits particuliers pour les musulmans ni pour aucune religion. Quiconque sort de cette façon générale de poser le problème nous met dans une situation aussi dangereuse que celle provoquée par madame Le Pen. Pourquoi ?

C’est une fausse laïcité que celle qui consiste à ne faire cas que de son application aux musulmans. C’est ce que font les faux laïques du type de ceux qui se regroupent avec les militants d’extrême droite « identitaires ». Mais il y a aussi, prenant prétexte de cette situation une autre façon insidieuse de tirer partie de cet ostracisme pour faire avancer une deuxième forme d’attaque contre la laïcité. C’est quand de bons esprits surgissent pour dire: « vous voyez où nous conduit l’intransigeance laïque : au racisme ou à « l’islamophobie ». Il faudrait donc admettre des limites à la séparation de l’église et de l’Etat, à la séparation de l’espace public et de l’espace privé religieux. Cette façon de faire leur permet de passer en douce leur propre manquement à la laïcité. C’est ce que font les socialistes et l’UMP. Dès lors, en agissant de cette façon,  ils justifient les revendications de toutes les religions d’envahir l’espace public puisque eux-mêmes l’autorisent pour la religion catholique.

Les socialistes montrent le mauvais exemple du laxisme à l’égard des envahissements religieux. On le constate en voyant leurs budgets régionaux de subventions aux établissements scolaires confessionnels catholiques. Le moment venu, c’est à dire au vote des budgets régionaux, nos élus mettront à nu ces mauvaises habitudes qui voient des collectivités de gauche subventionner non seulement au-delà de l’obligation légale, d’ailleurs elle-même très contestable, mais en plus le faire en lien direct avec les institutions religieuses plutôt qu’avec les établissements en particulier ! C'est ce que fait Jean-Paul Huchon le multi récidiviste qui me dit "pire que Le Pen" et mange dans la main de l'évêché de Paris. Ce n’est qu’un exemple ! Doit-on oublier la tentation du conseil régional socialiste du Limousin de continuer à subventionner les « Ostensions » des confréries religieuses catholiques ? N’étaient-ils pas enragés d’y parvenir, contre les associations laïques, jusqu’au point de vouloir mettre en cause la loi de 1905 et la faire déclarer anticonstitutionnelle ? Oui des socialistes de la région de François Hollande ont essayé cela!

Et comment croire que l’UMP qui prend des millions à l’école publique pour les donner aux écoles catholiques et dont maints dirigeants participent avec ostentation à des processions, soit défenseur crédible de la laïcité ? Comment pourraient-ils être autre chose que les défenseurs des privilèges de la religion dominante quand on observe ce qu’ils font à l’école ! Mais a-t-on bien conscience de l’ampleur de l’accointance des gens de droite parlementaire avec les cléricaux ? Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2010, le sénateur UMP Jean-Claude Carle a fait voter par le Sénat un amendement basculant 4 millions d'euros, c'est-à-dire 250 postes, du budget de l'enseignement public vers celui de l'enseignement confessionnel. Ceux-là peuvent-ils ensuite dénoncer une quelconque occupation abusive de l’espace public quand ils l’organisent eux-mêmes ? Peuvent-ils appeler à l’effort de tous et à la priorité pour ce qui sert à tous quand ils en organisent eux–mêmes le détournement ? Ainsi sur les 16 000 postes supprimés en 2011, seulement 10 % concernent le privé confessionnel. Or il scolarise 17 % des élèves. Cela signifie que si la parité public-confessionnel avait été respectée, l’enseignement catholique aurait dû rendre 2 720 postes en 2011. La rallonge votée par les sénateurs UMP, porte le bonus du privé à 1 337 postes qui seront supprimés dans le public pour être sauvés dans le privé. Combien d'équivalent kilomètre de rue bloquée pour un usage privé?

Ce n’est là que le dernier épisode après combien d’autres ? Ainsi avec l'article 89 de la loi de décentralisation de 2004 et la loi dite Carle sur les écoles privées de 2009, l'enseignement privé a récupéré une rallonge de financements publics locaux, estimée entre 150 et 250 millions d'euros annuels. Ce mécanisme de financement entérine l'absence d'école publique dans 520 communes françaises pourtant dotées d'une école confessionnelle dont le financement sera renforcé en vertu de la loi Carle. C’est l’équivalent de combien de rues inaccessibles du fait de leur caractère obligatoirement privé ? Combien d'indifférents, d'athées, de musulmans, de juifs, de protestants et de bouddhistes condamnés à l'autorité de la religion catholique, non pas quelques heures par mois, comme une rue bloquée le temps d'une prière, mais toute l'année, tous les jours. Non pour des adultes en automobiles mais pour les enfants de chacun. Cette situation est pourtant tout aussi contraire à la loi qu'une occupation de rue. En effet elle prévoit que "toute commune doit être pourvue d'au moins une école élémentaire publique" (article 11 de la loi du 30 octobre 1886, repris à l'article L 212-2 du Code de l'éducation). Ce monopole est même contraire à la Constitution. En 2008-2009, l'enseignement catholique avait aussi obtenu de Xavier Darcos un bonus de 150 postes pour ouvrir des classes en banlieue, dans le cadre du « Plan espoir banlieue », porté par l’indépassable madame Fadela Amara. Enfin début 2010, l'enseignement catholique a obtenu la reconnaissance d'utilité publique de la Fondation Saint Mathieu, destinée à lever 1 milliard d'euros en 10 ans pour rénover et construire de nouveaux établissements catholiques. Grâce à sa reconnaissance d'utilité publique, par décret du 16 février 2010 du ministre de l'intérieur Hortefeux, cette fondation a décroché de généreux avantages fiscaux en ISF et en impôt sur le revenu pour ses donateurs. Autant de manières supplémentaires pour l'Eglise et le gouvernement de contourner les lois limitant les financements publics des constructions d'écoles privées. Comme si ça ne suffisait pas, 81 députés UMP ont déposé le 19 octobre 2010 une proposition de loi pour exonérer les écoles confessionnelles de taxe foncière. Cette exonération, qui pèserait sur les budgets des communes, serait entièrement compensée par l'Etat. Et a tout cela s’ajoute le scandale de la déclaration du président Sarkozy, pour qui le curé vaut mieux que l’instituteur, et va faire le bigot clérical à Latran ou à Ryad.  

Tout ces gens sont des laïcs à géométrie variable qui font le lit de tous les cléricaux. Eux et les Le Pen défigurent l’identité laïque de notre pays, les uns par leurs faveurs ostentatoires aux catholiques les autres par leur vindicte contre les musulmans.

En fait tout est une comédie dans cette affaire. Madame Le Pen, comme son père est une diablesse de confort au service du système. Elle fonctionne comme la clef de contact qui met en route la machinerie du « vote utile », talisman électoral de l’UMP et du PS.  Grâce à elle, et à ses provocations à deux balles, rien ne changera jamais. On venait de passer trois mois sur les thèmes sociaux comme le droit à la retraite, à mettre en cause la droite et les banques et voilà la vieille ritournelle de retour : l’islam, l’incompatibilité des vérités révélées, l’identité française et ainsi de suite. Là où je propose le clivage peuple-oligarchie, la famille Le Pen ramène le débat islam et identité nationale. Aussitôt la diabolisation permet de profitables raccourcis. L’UMP peut sauter comme un cabri et jouer la peur d’une élimination au deuxième tour en cas de dispersion des voix. Et le PS de même ! Pas besoin de programme, pas besoin de débats, pas de démonstrations, juste de la trouille et de l’injonction culpabilisante. Madame Le Pen est un agent au service du vote contraint pour l’UMP ou le PS.

C’est pourquoi les piliers du système adorent jouer à se faire peur avec elle. Mais toujours avec assez de lucidité pour bien cadrer l’espace politique. Qui a vu Plouf et Chocolat, dans l’émission « à vous de juger », servir sur le plateau de France 2 une heure et demi de papouilles à Marine Le Pen, comprend la méthode et ses objectifs. Ces gens de peu ont donné cet espace à leur meilleur ennemi du monde tout en se gardant bien d’y inviter qui que ce soit du front de gauche qui aurait démonté ses arguments pseudos-sociaux. Mais le boulot de ces deux portes sacoches de la bien pensance ordinaire c’est justement de mettre tout argument anti système sous le bonnet des Le Pen. « Le Monde » avait ouvert le feu avec un éditorial où tous les ennemis ou les critiques de l’Euro étaient placés sous l’égide des Le Pen. L’Arlette Chabot et l’Alain Duhamel, pitoyables et finalement risibles servirent le même potage avec les airs d’indignation, les soupirs et les grimaces qui avaient faits leur succès autrefois, au temps du cinéma muet, quand ils interviewaient Jules César ou le pape Borgia. De l’Europe et encore de l’Europe, pour soi disant « démasquer » Madame Le Pen. Rien de plus irresponsable que ces deux nuls glapissants mais laissant Marine Le Pen s’approprier sans être contredite les thèmes de notre gauche de lutte contre les banquiers et la finance.

Telle est la façon de suggérer de nouveau le vieil amalgame qui avait fait florès pendant le référendum de 2005 : qui est contre l’Europe, qui est contre les banques est avec les Le Pen. Au bout de la chaine il est alors possible de couvrir d’opprobre tous ceux qui résistent à l’ordre des choses européen et bancaire. « Vous parlez comme Le Pen » notent ensuite fielleusement  les petits perroquets et les perruches du grand monde.  Car l’ordre des choses européen et bancaire est le cœur de l’ordre établi que vomit le peuple. Grâce à la Le Pen, la glaciation de l’espace politique peut durer et durer encore quand bien même tout le reste de la scène politique aurait fondu sous les feux des évènements. Marine Le Pen sert la soupe des diners de premier tour de l’UMP et du PS.

Si les Le Pen sont le picotin des ganaches c’est qu’elles vont mal. Je ne crois pas que le PS se tire d’affaire avec ses Conventions sur le projet davantage qu’avec ses primaires. Le parti que j’ai connu n’existe plus. 37 présents à l’assemblée générale de la section de Calais, à peine 900 votants pour toutes les sections de la fédération de l’Essonne un soir de grande élection pour la liste sénatoriale et désignation du candidat président du conseil général alors même que chacun accuse l’autre d’avoir gonflé les effectifs ! Ces deux exemples illustrent une dissidence passive de masse des adhérents. François Hollande lui-même la pointait récemment avec angoisse en notant que les textes étaient adoptés par moins du tiers des adhérents à jour et de même dans le conseil national du parti. Il y a aujourd’hui 65 000 cartes à jour au PS. Autant dire les seuls élus et le premier cercle de leurs collaborateurs et clients. Partout les instances ne se réunissent plus qu’occasionnellement. Les bureaux départementaux autrefois hebdomadaires sont de plus en plus en plus souvent mensuels, les réunions de conseil fédéraux trimestriels, les sections hautement épisodiques. Et ainsi de suite. La soi disant « remise au travail » du parti est un pur leurre, et la paix interne est la paix du vide. Si Strauss-Kahn parait, il emportera tout en une seconde. Nul ne résistera car il n’y a aucune force pour le faire. Mais si la primaire a vraiment lieu avec plusieurs candidats ce sera une foire d’empoigne sans légitimité. On y verra rappliquer, sous prétexte de citoyens extérieurs invités à voter pour un euro, tout le monde et n’importe qui, de grosses cohortes de clients et commensaux de tous poils, révélant aux derniers restes du parti des adhérents leur place de figurants dérisoires. Terrible leçon de choses qui illustre l’existence des cohérences profondes de l’action politique. Le programme, la stratégie et la forme du parti sont bien liés intimement comme on nous l’enseignait dans les écoles du PS dans les années de la construction du PS du programme commun. Un parti de rupture a besoin de militants qui s’impliquent pour la construction des rapports de force sociaux que le contenu du programme appelle. Un parti d’accompagnement de l’ordre établi n’a besoin que de supporters sans organisation ni culture politique. Ce parti là est une bétaillère.

Naturellement l’actuel « projet » en cours de rédaction n’a aucune signification concrète. Surtout quand il envisage des mesures de progrès social remettant en cause le partage actuel de la valeur  ajoutée. Copé a pointé la bonne faille en rappelant que rien de ce programme ne tient face aux banques qui surveillent l’orthodoxie libérale de la gestion du pays. Raison pour laquelle notre premier forum, au Parti de Gauche, avant même le début de la rédaction des fiches programmatiques, a été celui que nous avons consacré à définir comment « gouverner face aux banques » avec la définition de notre stratégie de rapport de force face à la finance. Que vaut la moindre « promesse » face a la décision d’une agence de notation si on n’a pas prévu la stratégie pour affronter les banques qui feraient du chantage aux taux d’intérêts ?

Au demeurant qui peut dire au PS sans rire que le projet sera celui du candidat ? Quelqu’un croit que Strauss-Kahn l’appliquerait ? Ou Ségolène Royal qui a déjà dit qu’elle s’en inspirerait sans le retenir tel quel ? Tout le monde connait la musique. En 2002 Martine Aubry fit le tour des popotes pendant des semaines pour mettre au point le projet « pour dix ans » en vue de la campagne présidentielle. Personne n’en entendit parler le moment venu. Personne ne songea non plus à en demander des nouvelles à Lionel Jospin. En 2007, Henri Emmanuelli réalisa trois ou quatre grande assises du programme de la transformation sociale et le projet pour dix ans. Pas une ligne n’en fut évoqué ensuite pendant la campagne de Ségolène. Là, avant même que l’encre soit sèche, les principaux prétendants ont dit qu’ils n’en pensaient aucun bien. C’est dire. C’est cela que savent les militants et les élus : tout ceci est une comédie.

C’est pourquoi le front de gauche peut disputer le terrain avec confiance. Le programme partagé, lui, ne sera pas une comédie. Nous allons en rabâcher les grands traits et en décliner les axes de toutes les manières possibles pour les ancrer dans les consciences de ceux qui vont coproduire ce programme. Avec cette façon de faire, en bétonnant notre espace nous allons construire du solide, une conscience collective, une volonté, et des aspirations clairement identifiées qui ne seront pas a la merci des politiciens d’entre deux tours. 

Image bouffie de la vanité à l’état pur, ce jour là Jean Daniel descendait les marches de l’hôtel Marigny, rouge de plaisir, tenu à la main par Abdel Aziz Bouteflika, président de la république algérienne. Sacré Boutéf ! Des flashes striaient l’air et Jean Daniel était à deux doigts d’éclater. J’étais ministre de Lionel Jospin et ma très officielle mission était de raccompagner à Orly, selon les usages, l’hôte de la France. L’image de cet instant me reste à l’esprit comme un de ces moments où j’ai pu voir de près comment  le pouvoir, comme une dinde au four,  fait ruisseler des jus gras sur les légumes qui l’entourent et s’en gorgent. J’en retrouve le gout de bouffissure pure en lisant le lamentable éditorial du numéro du Nouvel Observateur soi disant consacré à nous donner « les réponses  à toutes vos questions »  à propos de Dominique Strauss-Kahn. L’immense Jean Daniel, cette carpette de tous les conformismes de la gauche en pantoufles, y est pris du vertige de l’action : « je suis loin d’être contre le fait de crier son indignation. Je crois même que c’est indispensable à certains moments ». Prout ! Prout ! Puis après une sieste réparatrice et ronflante de trois ou quatre lignes auto satisfaites et pédantes, le refrain des bien pensant est là : « il n’y a pas de démocratie parlementaire sans tentation démagogique, pas d’ambition participative sans tentation populiste, pas de populisme sans la pratique renouvelée du cri ». Baveux à souhait et semi incompréhensible, ce pic de l’esprit culmine bientôt à une nouvelle altitude à peine soutenable pour les médiocres  « le monde est devenu mille fois plus complexe et que les énigmes de ses barbaries comme les ivresses de ses progrès sont devenues souvent indéchiffrables » Waooo ! Et voici  l’estocade finale : « or on ne voit nulle part dans les ébauches de programme qui nous sont proposés que leur auteurs aient pris conscience de ce constat ».

Heureusement Jean Daniel veille et nos illusions peuvent se dissiper. De toute façon Jean Daniel sait tout. Il a lu tous les programmes. Et de toute façon il avait déjà tout juste avant tout le monde. Il est vrai qu’il pérorait déjà quand Podgorny, Gromyko et Brejnev faisait leur bal des débutants.

Bien sûr, un nombre impressionnant de mal informés avaient cru lire les radotages d’un petit bourgeois fasciné par le fric, un de ces illustres aigles de la deuxième gauche devenus la « troisième droite » que redoute Jacques Julliard en quittant le Nouvel Observateur après son coming out de gauche. Erreur ! Jean Daniel est le premier des altermondialistes, le premier anticapitaliste de l’ère moderne. Avec maturité et dignité, bien sûr. Pas comme un chien de populiste.  « Nous ne croyons pas qu’il suffise de dénoncer les gens « friqués » pour nous identifier aux humiliés et aux offensés » Ouf ! «  Mais cela ne nous empêche pas de nous insurger contre les responsables et contre les méthodes de la crise suscitée par une forme de l’économie de marché connue sous le nom de « financiarisation du capitalisme » ! Ah ! Tant d’audace nous arrache un sanglot d’angoisse. Jean Daniel, quel increvable guérillero de l’esprit ! Et voici la botte finale où la vielle toupie arrogante et prétentieuse se laisse voir sous le masque de circonstance : « Nous avons ici répété clairement que cette crise transformait les fondamentaux de la pensée socialiste et nous l’avons fait avant même que les voix de toutes les gauches de la gauche ne s’enivrent de leurs propres cris ». Avant même… bien sûr ! Lui s’enivre de sa propre célébration sans fin. L’édito s’achève sur un numéro de cirage de ses propres pompes qui laisse gavé mais surtout pantois : « c’est avec de telles convictions que nous avons contribué a créer un climat idéologique qui a conduit les forces de gauche appelées à la gestion du pays à ne pas abandonner la nation aux nationalistes à comprendre le besoin de sécurité du peuple et à tout faire pour empêcher que le communautarisme ne compromette le respect de la diversité ».   

N’empêche, la une du « Nouvel observateur » est un classique du parler mondain. On croit qu’on achète un journal qui va nous apprendre quelque chose sur Strauss-Kahn, ses idées, son histoire, son activité actuelle. Mais pour 3,50 euros, soit 22 francs on a droit à cinq pages d’enfilages de perles et lieux communs rédigées entre deux passages à la machine à café. Lisons les titres qui nous guident d’un chapitre à l’autre de ce « tout sur DSK » et les chutes de paragraphes après cette si excitante entrée en matière : « Quels sont ses envies, ses handicaps, ses amis, ses promesses… ? » «1. A-t-il envie de revenir ? » chute du chapitre : « DSK » l’homme qui ne sait pas dire non » «2. Est-il encore de gauche ? Chute : « Ceux qui à l’extrême gauche ou parfois même à gauche le soupçonnent d’être un renégat poursuivent l’éternel combat de déligitimation de la gauche réformiste » « 3. Est-il l’affameur de la planète ? « A Washington, les économistes du FMI sont formels : le fonds a changé » « 4. Connait-il encore la France ?  « Pour l’instant, quand il retraverse l’atlantique l’ancien élu de Sarcelle se partage entre son appartement place des Vosges et son Riad de Marrakech plutôt qu’entre les foires aux bestiaux et les sorties d’usines» « 5. Qu’a-t-il négocié avec Aubry ? « En attendant le troisième acte du pacte. A lui l’Elysée, à elle Matignon ?» Sans oublier un tartufesque « Israël, internet et lui ». « 6. A-t-il des casseroles ? « les casseroles attribuées à DSK sont en fait des faiblesses liées à son mode de vie et à son train de vie. DSK est un homme riche et qui ne le cache pas. » « 7. Est-il dans la main de Sarkozy ? « Quand il s’agira de revenir dans le marigot politique français, l’histoire sera bien différente».

Un jour ou l’autre on pourra lire quelque chose à propos de ses idées, de celle du bloc qui l’accueille comme champion au PS, de ses alliances et de son parcours depuis l’extrême gauche révolutionnaire. Mais je mentirais si je peignais seulement sous cet angle ce numéro de l’Observateur, qui me fait l’honneur d’utiliser cinq fois mon nom pour qualifier des dérives en tout genres. En feuilletant, on peut aussi se réfugier facilement sous la bannière de la chronique de Jean-Claude Guillebaud intitulée comme un résumé de la critique du reste du journal : « il faut se méfier de la démagogie, mais l’anti populisme ne peut pas tenir lieu de pensée aux nantis » Le titre tient sa promesse dans l’article : « A la réflexion ce tocsin, (la peur du populisme ndlr), rituellement sonné est bien moins vertueux qu’il n’y parait. Il procède d’une stratégie élitiste incroyablement datée. Taisez-vous les peuples ! » Et Jean-Claude Guillebaud de remarquer « Tout se passe comme si cette vieille défiance de classe faisait subrepticement retour » Puis, reprenant le philosophe Peter Sloterdijk il note que celui-ci dans le journal « der Spiegel » « s’y moque de l’anti populisme frelaté qui tient parfois lieu de pensée aux nantis ». Jean Daniel ferait bien de lire son propre journal.


327 commentaires à “Madame Le Pen est le diable de confort du système”
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  1. Berdagué dit :

    Une excellente soirée de débats avec la salle (pleine) lors du 3e Forum avec Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet dans un gymnase à La Courneuve-Aubervilliers ce Jeudi 16 Décembre !
    En effet contrairement au 2e Forum toutes les interventions ont été prises en compte, et nos deux politiques ont non seulement répondu à chaud aux problématiques posées mais ont élevé leurs paroles à un niveau tel que la détermination de porter notre programme ira jusqu'à la victoire, en tous cas aucun de nous ne pourra ignorer notre Front de Gauche car ce n'est qu'un début continuons...
    Un pot fraternel et -sororité- dans la joie conclua ce rassemblement offert par Monsieur Le Maire Gilles Poux.
    Toujours très brillant le co- Président du PG, et Madame La Ministre éleva son propos avec des "...imaginons... imagine..."que toutes les giboulées, les froidures, les coups bas, la non-visibilité anti-démocratique, les falsifications, les mensonges, les insultes feront pschiit...
    A bientot sur le terrain en 2011 et 2012 comme pour le "non" majoritaire de 2005, et qui sera appliqué.

  2. Michèle dit :

    Cet entretien sur canal+ sur l'axe de la reconnaissance dont on peut dire qu'elle était vraie, change la donne dans la mesure où un tiers, le public, avait droit au chapitre, Vous avez su par ailleurs vous saisir des questions pour avancer des idées force notamment en saluant la solution de refus du peuple islandais. Merci pour ce moment de baume au coeur.

  3. Françoise GERARD dit :

    @298 Jean Louis Charpal
    Merci de me traiter de criminelle !...comme quoi la laïcité peut prendre des accents fanatiques.
    Je n'interdis à personne d'être athée, je constate simplement que je réside dans un pays africain où le concept d'"athéisme" n'existe même pas. Les différentes religions s'y côtoient, souvent au sein d'une même famille, dans le respect des uns et des autres. Je pense que les voyages peuvent nous aider à remettre en question nos positions dogmatiques. La France n'est pas le nombril du monde, ni la modernité un critère absolu.
    Vous m'avez mal lue : je ne suis pas contre la laïcité, mais contre son excès...

  4. Menjine dit :

    @306
    La laïcité ce n'est pas l'athéisme !
    La laïcité c'est le fait institué par la loi républicaine selon lequel la République ne reconnait ni ne subventionne aucun culte, ce qui veut dire que la République ne s'occupe pas de savoir si telle ou telle croyance est une religion ou non.
    La République garantit l'exercice libre à chaque citoyen des cultes dans la mesure ou cela ne porte pas atteinte à l'ordre public. Nul ne peut être inquiété pour pratiquer sa religion.
    Un athée comme un croyant, un musulman, un catholique, comme un réformé peuvent donc se dire laïques et ils doivent l'être nécessairement dans l'espace public.
    Mais aucune religion, ou prétendue religion ne peut imposer ses croyances, ses rites, ses comportements aux autres citoyens, qui peuvent les critiquer ou s'en moquer sans délit de blasphème.
    La tolérance c'est simplement accepter l'expression de religions minoritaires auxquelles on fait place, mais ce n'est pas garantir l'exercice pour un citoyen de son culte dans les limites de l'ordre public et de la loi: exemple si votre religion vous prescrit des sacrifices humains ou des viols collectifs vous n'aurez pas à être tolérant !
    En revanche l'athée comme moi qui trouve que les résurrections et autres conceptions immaculées sont des fariboles ont le droit de le dire sans se faire brûler vifs dans un sinistre autodafé. Il est autorisé aussi de dire publiquement "combien la religion enfanta de crimes" selon la phase de Lucrèce sans que cela puisse nous valoir les malheurs du jeune chevalier de La Barre.
    La laïcité est la seule garantie d'un vivre ensemble dans le respect (la considération réciproque et égale) de chacun et c'est effectivement un progrès institutionnel et moral incomparable, la France peut s'en targuer car cette laïcité est une valeur à rendre effective universellement.

  5. Pulchérie D dit :

    Grand merci @ 4 Août, qui a donné le lien (mess n° 293) avec l’émission à laquelle J-LM a participé, sur Europe I.
    De l’excellent Mélenchon. Très bien son rire croissant pour accueillir la question stupide de Duhamel.
    Rester vigoureux sans perdre son calme.
    Qu’il continue ainsi.

  6. Bénor dit :

    En politique,le populisme désigne "l'idéologie" ou l'attitude de certains mouvements qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à "l'élite" des gouvernants, au grand "capital", aux privilégiés ou à toute "minorité " ayant "accaparé" le pouvoir....accusés de trahir égoïstement les intérêts du plus grand nombre.

    Dans ce cas,monsieur Mélenchon,quand on vous traite de populiste...c'est loin d'être une injure... de toute évidence,l'intérêt du plus grand nombre n'est pas la préoccupation de la bande à Sarko ni des soi-disant "grands de ce monde" ! Qu'ils s'en aillent tous !

  7. "@305 Françoise GERARD dit: 19 décembre 2010 à 0h10"

    Merci à "@307 Menjine" qui fait une magnifique réponse à votre post ! C'est une excellente synthèse de ce
    qu'est la Laïcité, en tant que valeur universelle, permanent et intemporelle !

    Petites précisions : je ne vous ai pas traité de criminelle en tant que personne. Je considère comme intellectuellement criminel, car relevant de la non assistance en Humanité en danger, de ne pas voir les massacres, tortures, persécutions - incommensurables - perpétrées sur la planète depuis que les religions, en tant qu'organisations, disposent de pouvoirs "politiques" parfois considérables.

    Combien de centaines de millions de morts ? Vous êtes devant une montagne de cadavres et vous ne voyez rien !

    Vous aimez les voyages ? Eh bien allez y ! Et faites l'inventaire : au Moyen-Orient, en Irak, en Iran, au Pakistan, en Inde, en Irlande, en ex Yougoslavie, dans les ex "républiques" soviétiques etc... Et n'oubliez pas un "voyage" dans le temps : les croisades, l'inquisition (en Espagne en vigueur jusqu'en 1830 !), les "catho-faschos" sous Franco, les guerres de religion qui ont ravagé l'Europe pendant des siècles, les génocides des Conquistadors en Amérique Latine etc...

    Je ne dis pas que les religions sont responsables de tous les conflits, loin de là, puisque nombre d'entre eux sont dûs à des motivations économiques. Mais imaginez, même si c'est hélas une utopie, que la planète soit "couverte" de démocraties laïques et osez prétendre que ça ne changerait rien ! Des millions de morts en moins : ça vaut le coup non ?

    Personnellement je ne suis pas un fanatique ! Je trouve extraordinaire alors que les démocraties laïques n'ont, au plan religieux, pas un goutte de sang sur les mains et défendent le seul système qui garantisse la paix à cet égard, que l'on traite de "fanatique" quelqu'un qui se réclame dudit système qui seul permet précisément d'enrayer...

  8. bernard dit :

    Les intellectuels sont devenus lisses.
    Jean Daniel, "Les miens", survole le XXème siècle en se positionnant comme la mémoire, le légataire et l'exécuteur testamentaire des siens,les intellectuels contemporains ou plutôt de son appropriation,alors à le lire,on a l'impression que nous sommes tous des béotiens et que l'idée,les cases, dans lesquelles nous les rangions sont revues et corrigées à la lumière de son ego,le rendant sage parmi les sages,distribuant la rhubarbe en attendant le séné,déconstruisant ce qui l'a déjà été par d'autres et mieux que par lui dans un contexte d'emphase et de passé mythique où l'intelligentsia luttait contre la barbarie sous toutes ses formes, et...aujourd'hui silence, rien sur le totalitarisme capitalistique, sur la "grande régression", sur les atteintes aux droits sociaux,sur la pensée unique, alors Jean-Luc Mélenchon est dans le vrai en le dénonçant comme haut parleur du parler mondain de la bonne conscience moralisatrice, régulatrice du système qui l'alimente.

  9. Cronos dit :

    Hier soir chez Ardison, total respect, extra bonne prestation, bravo Jean-Luc ça c'était du Mélenchon grand cru.

    Aujourd'hui par contre au journal du 13h15 sur la 2, Jean-Luc Mélenchon n'a eu droit qu'a être cité et avoir une photo visible 3 secondes, c'est semble-t-il le minimum syndical dorénavant, enfin c'est déjà ça, Jean-Luc Mélenchon devient incontournable.

    Par contre MLP a monopolisé une bonne partie du débat, Askolowitch passionné ne se rend pas compte qu'il lui fait plus de bien que de mal, et Fourest elle par contre la tacle correctement, c'est le bon process a suivre concernant MLP, toujours la ramener à sa réalité, mais brièvement.

  10. Christinae dit :

    Jean Luc Mélenchon
    J'aime votre langage clair, vos arguments renforcées par des images souvent pleines d'humour, qui nous touchent et que surtout nous comprenons!
    On dit que vous êtes un tribun, mais un tribun pour la bonne cause! le ps a perdu un élément incontournable dans ce paysage politique! tant mieux pour des gens comme moi qui attendions enfin ce magistral coup de pied dans la fourmilière de la soit disant gauche socialiste actuelle!
    Enfin la vraie gauche est en marche!

  11. Zora dit :

    De la complexité du monde et des raisonnements simplistes...

    NON, le FN ne pose pas les bonnes questions et c'est pour ça qu'il ne peut apporter les bonnes réponses (selon L. Fabius : bonnes questions et mauvaises réponses). Les idéologies xénophobes, totalitaires, « financières » (et leurs variantes édulcorées), les intégrismes religieux sont les tumeurs de ce monde moribond, sans horizon, sans espérance, sans fraternité. Elles n'auraient que peu de prise sur des citoyens « réveillés », éduqués à la lutte des classes. 

    Alors, pourquoi vouloir traiter les questions « immigration-islamisation-insécurité » à la mode Le Pen et consorts. Il faut partir de ce triptyque nauséeux et le déconstruire, en montrer la face cachée. En ce domaine comme en d'autres, ne convient-il pas d'aborder ces questions sous l'angle du nouveau monde à construire. Favoriser la prise de conscience d'une appartenance à une même classe opprimée par une oligarchie mondialisée qui ne redoute rien tant que l'union de ses victimes. Pointer le « diviser pour régner » qui casse les luttes sociales. La division du travail comme la division des hommes a pour seule antidote la tolérance à l'altérité, la solidarité et l'identification de l'ennemi commun qui nous mène dans le mur. Sous toutes les latitudes, croyants et athées, blancs et noirs, jeunes et vieux, c'est la même chair humaine qui est devenue chair à fric pour la caste des briseurs de vie.

    Dépasser les analyses « petit bout de la lorgnette franco-française » et dire enfin que le racisme est une construction économique permettant l'exploitation de l'autre (esclavage, colonisation..), dire que l'islamophobie est une construction politique pour créer un nouvel « ennemi extérieur » à la chute de l'URSS et justifier les guerres impérialistes mercantiles, dire l'ingérence et le soutien aux dictateurs, dire le rôle de l'OMC et du FMI pour étouffer les économies des pays décolonisés... dire c'est éduquer.

  12. PIERRE dit :

    D'accord sur l'essentiel, notamment sur le problème du financement des écoles catholiques.
    De même, en tant que laïque nous ne pouvons que condamner les prières dans l'espace public.

    Cependant le problème des mosquées reste entier :

    Comment attribuer des lieux de cultes aux musulmans sachant que la laïcité interdit le financement religieux, (à juste titre) ?

    A cette question, les agitateurs du FN se cacheront toujours derrière l'argument de la laïcité, même si eux mêmes prônent la guerre sainte.

    Comment argumenter cette question (sur quelles propositions Laïques) ?

  13. Mauvaise foi dit :

    L'argumentaire sur la retraite ne me semble pas pertinent. Allonger la durée de cotisation à 41ans1/2 et maintenir l'age de départ à la retraite à 60 ans revient à une baisse substantielle du montant des retaites.
    La question est de savoir si le montant des retraites versées doit correspondre au montant des cotisations collectées tout comme la couverture sociale doit-elle correspondre au montant des prélèvements. C'est ce qui est en train de se mettre en place depuis une dizaine d'années sans parler du problème des hopitaux et de l'offre de soin en général. Le PS n'a fait que suivre les politiques de la droite Je souhaite ardemment que le FG est des réponses claires et en rupture avec la politique appliquées jusqu'à présent
    Quant à MLP nous lui faisons beaucoup d'honneur d'en parler autant. Prier dans la rue est-il interdit pour les un et autoriser pour les autres ? Ca n'a pas l'air de choquer beaucoup de personnes. Les rassemblements "journées internationales ou nationales avec défilé (procéssions) des jeunes ou moins jeunes catho avec messes en plein air ne semnble pas rencontrer bcp de désaprobations.
    J'ai entendu Hamon avec Bourdin. Il a fallu "ramer" pour qu'Hamon finisse par condanner les prières sur la voie publique. Il faudrait davantage de mosquées,disait-il, pour excuser les prières. mais il y a plein d'églises qui ne servent plus. Les commectivités territiriales qui en ont la charge peuvent les vendre aux musulmans et ceux-ci peuvent en construire; "Cela ne nous regarde pas".
    Mais c'est de la même veine que les heures de piscine réservées aux femmes musulmanes et les des cours de sport dont les jeunes filles musulmanes bénéficient (Sarcelles, Lille ?). Sauf que seules les prières sur la voie publique se voient.
    J'arrette car je vais être aussi long que Jean-Luc Mélenchon.
    Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et à tous.

  14. Bisounours dit :

    C'est la première fois de ma vie que je poste un commentaire sur un forum, alors soyez indulgents...
    Pour situer, j'ai été élevée dans l'évidence que le vote utile PS était la "moins pire" des solutions, et ce n'est que récemment lors du mouvement contre la réforme des retraites (ou plutôt pour une réforme des retraites juste) que j'ai commencé à me dire que ce vote contribuait à maintenir le système oligarchique, aveugle et méprisant contre lequel j'étais en train de manifester. A ce propos, voici la chanson que nous avions concoctée à l'époque, sur l'air de "Il est libre, Max":

    Ils mettent du mépris, mine de rien, dans tout ce qu'ils font,
    Ils ont l'sourire facile, nous prennent pour des imbéciles
    Plus rien pour la sécu, l'école, les r'traites, l'hôpital,
    Oui mais pour leurs copains, y'a le bouclier fiscal

    REFRAIN:
    Ils vont au Fouquet's, ils ont des Rollex
    Et nous on a l'impression de se faire voler...

    Pourquoi faudrait-il qu'on se fasse des nouilles encore
    Alors qu'eux ils sont fiers de se faire des couilles en or?
    La droite décomplexée et ses parachutes dorés
    Nous demande de bosser plus et de nous écraser

    REFRAIN

    Gouverner c'est prévoir et ils ont prévu le pire
    C'est pas leur assiette de caviar qu'il faut élargir
    Avant de faire trimer plus longtemps ceux qui veulent pas
    Faudrait d'abord embaucher ceux qui demandent que ça

    REFRAIN

    Les jeunes seront au choix chômeur, stagiaire ou précaire
    Et pour leur vieux jours auront une pension de misère
    Mais ils n'ont rien à faire dans les manifestations...
    Osant réclamer la taxation des stock-options

    REFRAIN

    Des sous, il y en avait pour renflouer les banquiers
    Mais pour ce qu'ils ont fait, c'est nous qui allons payer
    Les jeunes dans la galère et les vieux dans la misère
    Comme ça leur suffisait pas, les Roms à la frontière

    DERNIER REFRAIN:
    Ils vont au Fouquet's, ils ont des Rollex
    C'est plus une impression, on s'est bien fait...

  15. Franck dit :

    Bonjour,

    Le génie du front national c'est d'avoir le don de se diaboliser lui-même.

    Bien cordialement

  16. Bisounours dit :

    Il n'y a pas de copyrights sur la chanson ci-dessous, servez-vous si le coeur vous en dit.
    Pour reprendre le fil de mon 1er post (qui est, je le rappelle, le premier de ma vie), j'ai commencé à m'informer sur d'autres cannaux que les médias traditionnels et c'est à l'occasion d'une visite sur le site d'Arrêt sur image que j'ai découvert M. Mélenchon, dont le discours m'a paru faire exactement écho à mes préoccupations et à ce que je ressentais vis-à-vis de la société dans laquelle nous (sur)vivons. Malgré mes penchants naturels pour la bisounourserie (une espèce de tendance -très handicapante dans notre monde actuel- à faire confiance aux gens a priori), cette découverte d'un homme politique sincère avec lequel j'étais entièrement d'accord m'a paru trop belle pour être vraie. Et de fait, j'ai lu par la suite qu'il avait soutenu la loi sur l'interdiction du voile à l'école. Patatras! Cette loi est à mes yeux contre-productive et raciste. Elle confond de manière inquiétante l'obligation'de neutralité de l'espace public (l'école laïque et ses professeurs) et l'obligation de neutralité du public (les élèves musulmanes, qui doivent avoir la possibilité d'exprimer leur religion, ne serait-ce que pour pouvoir être convaincues de revoir leurs positions).
    Voir à ce propos le lien suivant:
    http://lmsi.net/Une-revolution-conservatrice-dans
    Tout ça pour dire que je souhaiterais vraiment pouvoir voter Mélenchon sans arrière-pensée aux prochaines présidentielles, mais que son soutien à la loi de 2004 sur le voile va vraisemblablement m'en empêcher (pas de voter pour lui, mais de voter en étant en accord total avec ses positions, ce qui me laissera malheureusement de nouveau un arrière-goût de "moins pire", comme du temps où je votais PS...)
    Ma bisounourserie sus-mentionnée fait que je ne demande pas mieux que de me laisser convaincre que son soutien à cette loi était légitime mais cela ne va pas être facile, ou que j'espère qu'il a changé d'avis sur le sujet depuis. Auquel cas merci de me répondre et de tranquilliser mon pauvre petit esprit fragile.
    Et merci de bien vouloir mettre l'aspect décousu et un peu hors sujet (quoique...) de mes contributions sur le compte de mon inexpérience d'Internaute débutante, et de mon anxiété à retrouver une lueur d'espoir dans le paysage politique français.

  17. Mauvaise foi dit :

    Mais c'est de la même veine que les heures de piscine réservées aux femmes musulmanes et les des cours de sport dont les jeunes filles musulmanes bénéficient (Sarcelles, Lille ?).
    Il faut lire: et les cours de sport dont les jeunes filles musulmanes se font exempter.

    En ce qui concerne la loi sur le foulard, au tout début, je ne souhaitais pas de loi. Mais lorsque j'ai vu comment s'engageait le débat, je me suis dit qu'on y couperait pas. Le seul fait que la signification du port du foulard chez les musulmans soit le signe de la soumission subit ou voulue de la femme suffit à justifier cette loi.

  18. CDebaye dit :

    Un exemple du traitement de la laïcité à géométrie variable.
    Dans un village près de chez moi, le Tribunal Administratif a annulé la délibération du conseil municipal qui décidait de l'installation d'une crèche sur la place du village, jugeant sur le fond, considérant que la crèche est un signe religieux de la religion chrétienne, et qu'elle contrevient à l'article 28 de la loi de 1905. Indiscutable.
    Le maire de la commune, provocateur prosélyte, refuse de démonter la sainte cabane.
    Le préfet de l'Oise, chargé par le TA de veiller à la bonne exécution du jugement, a été saisi par des associations laïques, comme par des initiatives citoyennes, qui lui enjoignent de faire respecter la Loi et obtempérer ce maire. Mais le préfet, frileux, ne bouge pas, se justifiant en déclarant qu'il n'a pas à commenter une décision de justice (faudra qu'il en touche deux mots à son patron), ce qui n'est pas ce qu'on lui demande.
    Conséquence, la Loi est lettre morte, et la laïcité affaiblie.

  19. Labonde dit :

    Merci Monsieur Mélenchon. Enfin quelqu'un qui remet la laïcité à sa juste place. Car à ce sujet on entend tout : tolérance, respect des religions et autres balivernes ! Laïcité signifie séparation de l'église et de l'Etat : pas de religion ds l'Etat et pas d'Etat dans la religion. Relisons Hannah Arendt : quand les sphères publique et privée s'entremêlent nous avons à faire à des Etats totalitaires.

  20. bob dit :

    "Tout ça pour dire que je souhaiterais vraiment pouvoir voter Mélenchon sans arrière-pensée aux prochaines présidentielles, mais que son soutien à la loi de 2004 sur le voile va vraisemblablement m'en empêcher (pas de voter pour lui, mais de voter en étant en accord total avec ses positions, ce qui me laissera malheureusement de nouveau un arrière-goût de "moins pire", comme du temps où je votais PS...)"

    À vrai dire, moi aussi j'étais plutôt contre l'interdiction du foulard.
    Mais cela n'a pas amené pour autant Jean-Luc Mélenchon à se laisser aller à un seul "dérapage" - euphémisme des médias pour couvrir les saloperies prononcées en toute connaissance de cause, et de plus en plus ces dernières années - contre les musulmans, contrairement à cette bande des bigots antifoulards.

    En outre, il faut bien que quelques-uns défendent un peu les athées, qui se sentent un peu cernés ces temps-ci... puisque nous sommes devenus, tous les jours, à la radio et à la télé "la France blanche et judéo-chrétienne".

  21. jorie dit :

    @descartes 279.
    Je ne comprends pas cette hantise de se faire tondre la laine sur le dos par le PG. En coopérant avec le PS, vous avez peut être des "postes", des mandats, mais dans une collaboration qui vous phagocyte complètement. Dans de la "gestion", mais surement pas dans un programme, ni une stratégie politique aussi forte et idéaliste que celle que peut proposer Mélenchon. Vous seriez moins trahis par le PG que par le PS.
    Secundo, après une élection présidentielle de Mélenchon, il va de soi que vous auriez bien plus de postes et de responsabilités qu'avec le PS !
    Il est vrai que sans vous, le PG ne peut rien faire. Trop petit, trop neuf. Mais ce parti est plus "digests" pour la république et les français d'aujourd'hui. Ce n'est pas seulement des mathématiques, soit, vous avez plus d'adhérents, soit, on ne peut rien faire sans vous, mais vous ne pouvez plus rien faire non plus qui soit crédible aux yeux des français si l'on veut toucher le peuple de France. L'idéologie communistte s'este effondrée. Indéniable. Votre logiciel est totalement périmé. Et vous le savez. Par contre, vous avez une force et une endurance dont on a besoin pour mettre un terme à ce gaspillage de la France. Si vous partagiez vraiment un idéal avec le PG, et si vous étiez lucide sur le bilan de la situation communiste aux yeux des français, vous choisiriez Mélenchon parce qu'il est le plus apte à entraîner la population et à peser sur toute la gauche. Vous avez peur de disparaître ? mais c'est déjà fait. 2% aux présidentielles ! par contre, vous avez le terrain, l'habitude, l'endurance, les militants que vous pouvez mettre au service du dernier espoir qui reste à gauche. Alors pitié, ne gâchez pas tout ça. C'est notre dernière chance à tous. C'est aussi v/ dernière chance, en tant que communiste, d'approcher de votre idéal. Et surtout, n'oubliez pas que la France est très rebelle, certes, mais bien à droite !
    Un candidat communiste aura autant de chance qu'Eva...

  22. Nelson Ruz dit :

    Je ne suis pas d'accord pour que l'on prie dans les rues et je vous rejoins dons votre analyse quand vous dites...Soyons critique à l'égard de toutes les religions...de toutes sans exception...(Ne serait-ce que par crédibilité...marre que certains soient les boucs émissaires et d'autres intouchables.. il faut être juste). Car dans toutes religions il y a des éléments fondamentalistes qui mènent au racisme où à des idéologies politiques plus que douteuses.

  23. Laurie Allen dit :

    Un exemple du traitement de la laïcité à géométrie variable. Dans un village près de chez moi, le Tribunal Administratif a annulé la délibération du conseil municipal qui décidait de l'installation d'une crèche sur la place du village, jugeant sur le fond, considérant que la crèche est un signe religieux de la religion chrétienne, et qu'elle contrevient à l'article 28 de la loi de 1905. Indiscutable. Le maire de la commune, provocateur prosélyte, refuse de démonter la sainte cabane. Le préfet de l'Oise, chargé par le TA de veiller à la bonne exécution du jugement, a été saisi par des associations laïques, comme par des initiatives citoyennes, qui lui enjoignent de faire respecter la Loi et obtempérer ce maire. Mais le préfet, frileux, ne bouge pas, se justifiant en déclarant qu'il n'a pas à commenter une décision de justice (faudra qu'il en touche deux mots à son patron), ce qui n'est pas ce qu'on lui demande. Conséquence, la Loi est lettre morte, et la laïcité affaiblie.

  24. Valès Maurice dit :

    Mr Jean-Luc Mélenchon,
    Je vous apprécie pour votre charisme, mais surtout pour votre répartie rapide face à des médias, relayeurs du pouvoir ou de la soi-disant gauche du PS (fausse opposition). Il y a 2 sujets où il faut à mon avis mettre beaucoup d'accent pour faire campagne électorale.
    1) L'arnaque socialiste Strauss-Khan
    2) Le Diable de Confort (FN) Le Pen Marine (fascistes d'extrême droite) au profit de " l'UMP"(droite) et du "PS(gauche droitière).
    Mettez l'accent là-dessus sur ces 2 sujets ! C'est à cause de ces deux sujets que l'on n'arrive pas s'en sortir. Ce sont toujours l'UMP ou le PS qui sont élus (en majorité) mais il ne faut pas laisser faire le "Diable de Confort" qui fait peur à tout le monde (et pour cause pas si lointaine) mais qui profite toujours à l'UMP ou au PS. Il y a des abstentionnistes à cause de cela aux élections (les jeunes et quelques moins jeunes d'ailleurs, "pas beaucoup politisés" à cause de ces 2 sujets amalgament la droite et la gauche et n'y comprennent plus rien, (Tout çà gauche ou droite c'est le même système ! disent-ils) donc ne s'abstiennent pas et finissent dans les bras du Front National qui est de droite extrême, donc faciste. Dans tous les cas ça profite à l'UMP ou au PS (si élus), car mécontents eux aussi, mais ne votent pas contre. Je veux du bien, dans le bon sens, à ces campagnes électorales prochaines.
    Sympathisant du Front de gauche (racines communistes) politisé, mais pas encarté nulle part, mais se met à la place de Monsieur ou Madame Tout-le-monde.

  25. christian roche dit :

    Bonjour

    Je constate que la gauche (PG compris ) est bien embarrassée avec l'Islam.
    Je ne lis que des condamnations du bout des lèvres concernant les prières dans les rues, le refus du sport, le refus de participer aux cours de biologie (eh oui, la théorie de l'évolution sent le soufre...), etc ...
    Il me semble que si l'église catholique se permettait le 1/10ème des attitudes des musulmans /islamistes, on entendrait tonner autrement nos tribuns laïcs.
    La vigilance du PG par rapport à l'église catholique me convient tout à fait mais je pense que la laïcité ne se divise pas.

  26. Alain G. dit :

    Outre l'analyse de leur « meilleure ennemie », comme vous le dite très justement à propos de La Pen, je trouve particulièrement pertinente votre question primordiale : « comment « gouverner face aux banques » avec la définition de notre stratégie de rapport de force face à la finance ». C'est même, en matière économique, et donc sociale, la seule question à se poser et la seule promesse électorale à faire : rechercher inlassablement un rapport de force favorable face à la finance, et au capital en général. Aligner des pourcentages en plus ou en moins de ceci ou cela, la retraite un an avant ou un an après selon qu'on se veut « mobilisateur » ou « réaliste », c'est du pipeau tout juste bon pour le P« S » car la seule question est bien : qui c'est le plus fort ? Aujourd'hui en Europe et en France, c'est le capital. Voilà le vrai ennemi.

  27. Philippe dit :

    En ce qui concerne l'année 2011, et surtout celle de 2012, il faut frapper fort à gauche, et particulièrement : au Parti de Gauche !
    Premièrement : le 22 décembre 2010, j'ai vendu mon unique poste de télévision, car les informations télévisées du 20h00 sont excessivement formatées ! France 2 et Pujadas peuvent aller se faire rhabiller ; quant à TF1, ce n'est même pas la peine d'en parler : ils sont dangereux et nuisibles.
    Deuxièmement : je garde en revanche évidemment mon ordinateur. Vive le Net ! Et vive Wikileaks ! Je suis pour à 200 pour cent. Je choisis moi-même mes informations éclectiques, mes sources... Et je lis naturellement des livre, cela va de soi.
    Et troisièmement : tous les mercredis, d'un air guilleret, j'achète et je lis également : le Canard enchaîné. C'est une saine et indispensable lecture... Et vive la course à pieds !
    Permettez-moi de m'adresser maintenant à vous personnellement.
    Vous voulez du temps à vivre afin d'être au plus près d'une certaine liberté... J'essaie, modestement, de vous en montrer le chemin...
    Bonne année et bonne santé à toutes et à tous
    Philippe


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