19déc 10

Sakharov, Quatremer, Grandes Gueules, Dély, communistes inquiets, droit de pétition, coup dur contre l'Europe

Strasbourg et La Havane

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D ans cette note il est question de ma sortie de la salle tandis que le parlement européen se livrait à une nouvelle orgie de bonne conscience enrobée au miel de droits de l’homme. Je dis un mot d’une série de moments de haine contre moi finalement assez interloquants. Puis du film « le président » sur Frèche. Ensuite je réponds aux inquiétudes que soulève une tribune parue dans « l’Humanité » sous la plume d’un collectif de communistes. Enfin je vous apprends comment le traité de Lisbonne vous octroie une soi disant « nouvelle liberté » de pétition au moment où il vient de vous retirer la liberté de vote du budget dans votre parlement. Manants, à vos plumiers !
Puis je vous dis un mot, à propos du dernier accord des chefs d’Etat et de gouvernement européens. Ceux qui aiment l’Europe, sortez les mouchoirs.

J’allais me coucher et j’ai jeté un dernier œil sur la page de garde de mon ordinateur portable qui est une composition de unes de journaux. Toc : « Mélenchon aime la dictature cubaine et ne le cache pas ». Il est déjà minuit. J’éclate de rire. La une de « Libération.fr » sur Google. Mazette ! Clic ! Clic ! Bien vite il m’apparaît que c’est un vrai cadeau de noël ! En effet c’est « mossieur » Quatremer en personne qui écrit. Personne n’est plus détesté du monde des électeurs du « non » au traité constitutionnel que ce Quatremer. Il avait été un propagandiste du « oui » grossier et méprisant. Il l’est resté ensuite avec une morgue et un mépris pour les autres qui l’ont signalé de longue main au dégoût des gens qui achètent un journal pour s’informer plutôt que pour se faire catéchiser. Il est vrai que le nombre de ceux-là s’est élargi lorsque ce donneur de leçons tous azimuts se permit de faire la morale sur ses mœurs sexuelles à Dominique Strauss-Kahn avant son départ au FMI. Que s’est-il passé ? La haine a donc suffi à monsieur Quatremer pour le tirer de son interminable sieste dans les bureaux de l’union européenne ? Monsieur Quatremer avec son titre à deux balles ferait-il donc enfin quelque chose pour justifier sa paye ? Il écrit. Sur la base d’une information qu’il n’a pas recueilli lui-même cela va de soi. Il commente, après avoir prétendu m’avoir appelé au téléphone pour connaître mon point de vue. Farceur ce Quatremer ! Et menteur. Je n’ai aucune trace de son appel dans mon téléphone. Que n’a-t-il fait comme sa collègue de l’AFP qui s’est donnée le mal de me chercher dans le Parlement ? Elle m’a trouvé sans peine à une réunion publique sur l’eau ? Tiens ! En plus Quatremer aurait pu écrire quelque chose sur cette réunion qui voyaient Eva Joly, José Bové, Jean-Luc Benhamias et moi, côte à côte, pour parler devant une assemblée convoquée par l’euro députée Michelle Rivasi, en présence de Danielle Mitterrand et Bandana Shyva. On avait fait des photos de groupe avant et le thème tombait avec le dépôt d’un projet de résolution sur la question de l’accès de tous à l’eau potable. Bon d’accord il aurait fallu bosser. Mieux vaut se la couler douce et  se contenter d’écrire mon nom en gros avec une énormité et trois lignes pour avoir de la reprise. Sacré Quatremer ! Quelle couleuvre ! Et maintenant voici mes arguments. Ce fainéant aurait pu les avoir en sortant de son bureau, en supposant qu’il ait été à Strasbourg ce jour là, en se trainant jusqu'à l’ascenseur, en faisant trente mètres ensuite jusqu’à la salle en libre accès où je me trouvais. Ça aurait fait plus sérieux que de se donner des verges pour se faire battre.  Sacré Quatremer, quel boute en train !

Je n’ai pas voulu être associé si peu que ce soit à la cérémonie d’attribution du prix Sakharov. Pour la troisième fois en sept ans, il s’agissait de « rendre hommage » Bla Bla Bla à un opposant cubain anti castriste. Ces attributions obsessionnelles, à répétition, à des anti castristes sont le fait d’un comité composé des seuls présidents de groupe. Le but est de pure propagande. Le parlement ne vote jamais donc sur les lauréats. Nous sommes seulement invités pour applaudir et entendre des nobles paroles. Cette fois-ci nous savions que nous allions être régalés de couplets contre le « communisme sauvage » et diverses prières au Christ « premier dissident ». Ce fut bien le cas. Et ce parlement en rang serré applaudissait. Pas moi. Je suis sorti de la salle comme tous mes collègues du Front de Gauche français. Comme plusieurs socialistes français également. Je persiste et signe. Ni cette fois ci ni aucune autre je ne me laisserai prendre au prétexte de la défense des droits de l’homme pour cautionner une pure opération de propagande de nos adversaires de droite et sociaux démocrates latinos qui n’en sont qu’une variété comportant un nombre considérable de corrompus et d’assassins. Ce genre de gesticulations est exclusivement destiné à leur donner la belle posture de défenseurs intraitables de ces droits de l’homme dont ils sont en vérité de constants adversaires sur le terrain. Le choix du parlement européen ne sert qu’à donner des prétextes et de la légitimité supplémentaire à leur sale propagande en Amérique latine. Que cela vienne de ce parlement prétentieux, et si cruel en matière d’échanges internationaux notamment avec l’Amérique du sud, aggrave le cas. Le Parlement européen devrait plutôt avoir honte et demander pardon à la déclaration universelle des droits de l’homme. Car il n’a même pas eu une minute pour voter une condamnation du coup d’état au Honduras ! Depuis, plus de deux cent personnes ont été persécutées, assassinées ou torturées dont sept journalistes. Ce n’étaient pas des défenseurs de la liberté en chambre type Quatremer ceux-là ! Ce parlement n’a pas eu une seconde pour afficher la moindre solidarité avec le président de l’Equateur après que la police de son pays lui a tiré dessus et l’a séquestré. Ce parlement n’a pas manqué une occasion de manifester son insupportable « deux poids, deux mesures ». Toujours du côté des USA et des thèmes de propagande de leurs officines ! Ainsi encore au cours de cette même session, nous avons déposé des amendements au rapport sur la politique de droits de l’homme de l’union européenne. L’un d’entre eux demandait que les Etats-Unis respectent les délibérations de l’ONU exigeant à l’unanimité moins trois voix que cesse le blocus de Cuba. Ces mêmes bonnes âmes l’ont rejeté ! Nous demandions que les cinq cubains de Miami détenus de façon absolument inadmissible depuis dix ans par les USA, soient jugés honnêtement et que leurs familles disposent normalement d’un droit de visite. Ils ont voté contre. Ces cinq là, monsieur Quatremer, trahissant ses sources d’inspiration, les nomme « les cinq espions de Miami ». Coucou la CIA ! Bonjour la Contra ! Tout est dit.

Je signale que la conférence des présidents aurait pu avoir d’autres choix. Par exemple celui que lui proposaient plusieurs députés de tous les groupes de gauche, Verts, sociaux démocrates et GUE. Ils demandaient le prix Sakharov  pour l’ONG des soldats israéliens « breaking the silence » qui lutte courageusement pour dénoncer et faire cesser les crimes de guerre de l’armée israélienne dans le conflit avec les palestiniens. Il me semble que cela avait du sens l’année de l’arraisonnement sanglant de la flottille devant Gaza. Et davantage encore avant le départ de la prochaine flottille de la paix pour Gaza. Rappelons que cette ville est assiégée contre toutes les résolutions de l’ONU et de toutes les instances civilisées de « la communauté internationale ragnagna » ! Cela aurait pu être une contribution efficace à l’exigence de paix au Moyen-Orient. Et une protection pour ceux qui luttent pour cette paix jusque dans leur propre armée. Mais la CIA aurait couiné. Il y avait aussi une candidate africaine. Bref, il y avait mieux à faire. Je suis fier d’être sorti de cette mascarade. Les gesticulations et agressions verbales incroyables que cela me vaut depuis sont la meilleure des propagandes contre ce genre de récompense bidon dans les rangs des militants qui ne réalisaient pas jusqu’à ce point de quoi il s’agissait. Une fois de plus mes amis pensez-y ! Il faut toujours tenir bon et ne céder jamais à la meute. 

Une forme étrange de haine m’entoure dans certains milieux. La rapidité d’un Quatremer à écrire ces lignes stupides contre moi n’est rien à côté de la déferlante que j’ai dû subir, sans crier gare, de la part du plateau des « Grandes gueules » sur le même thème. Je dis sans crier gare car la station RMC avait beaucoup insisté pour que j’accepte une intervention par téléphone à l’annonce du "prix". J’étais réservé pour deux raisons. La première est que toutes les interventions par téléphone que j’ai faites dans le passé sur cette émission ont toutes été du même acabit. Le plateau est fin chaud d’entre soi et l’intervenant extérieur y est réduit au rôle de faire valoir. La seconde est que ce type de « prix » ne m’inspire que méfiance tant je connais le goût sadique de ces sortes de personnes pour ridiculiser et humilier les responsables politiques dans le registre prétendument neutre du divertissement. Qui a vu comment Bayrou s’est fait traiter sur le plateau du Grand Journal a une idée de ce que l’on peut devoir subir à l’impromptu. Les puristes diront que nous n'avons qu’à ne pas y aller. Mais dans ce cas c’est se condamner au silence total. Il faut donc aller porter la bonne parole dans la jungle parmi les tigres et les hyènes. Donc cet épisode fut spécialement stupéfiant pour moi, raison sans doute pour laquelle je m’emportais moins que si je m’étais préparé à descendre dans la fosse aux lions. Bien sûr, le procédé est totalement déloyal et personne n’appelle ensuite pour s’excuser ou quoi que ce soit qui rappelle que nous sommes des gens civilisés capables de courtoisie. Ils m’ont insulté tant qu’ils pouvaient. Un point c’est tout.  Voila en quoi a consisté "la remise du prix des grandes gueules" de RMC. Le vocabulaire de guerre froide et les amalgames font peur par leur incroyable force de certitude butée et aveuglée. Tant pis.

Le pompon de cette séquence de haine aura cependant été atteint par le sieur Renaud Dély sur France Inter le matin, invité par Audrey Pulvar à moins que ce soit l’inverse. Elle gloussa beaucoup en accomplissant sa noble tâche d’information qui consistait ce matin là à laisser le monsieur m’insulter sans que je puisse répondre de quelque façon que ce soit. C’est le service public ça ? Arrivé dans les fourgons des purges de France inter comme masque « de gôche », Renaud Dély est actuellement le candidat à la succession de Joffrin à Libération dans le mercato qui se joue en ce moment en coulisse entre "Libération" et "le Nouvel Observateur". Ça promet ! Le journal est mort, si c’est ça. Ce type, dans un ouvrage de conseils prétentieux, et naturellement totalement éthique et indépendant comme il se doit pour un grand journaliste de cet acabit, recommandait à la gauche de s’ancrer dans le libéralisme pour survivre. Mais oui ! Auparavant il avait été un bon Chevènementiste. Et ainsi de suite. Tout le monde comprend de quoi il s’agit. Je ne suis pas étonné qu’il me haïsse. C’est normal. Mais où en sommes-nous rendus pour que ces gens s’approprient l’antenne pour régler leurs comptes de cette façon ? Où est mon droit de réponse ? Pourquoi n’ai je droit à rien ? Et qui est-il pour avoir le droit à tout ?

Une autre question est le niveau de populisme d’extrême droite que contiennent ses assertions anti-parlementaires. Lisez ce qu’il dit de mon élection au Sénat. Puis ce qu’il dit de mon élection comme député du grand sud ouest. Et comme il est assez bien renseigné pour savoir que j’ai été deux fois conseiller général, j’en déduis qu’aucun mode de scrutin ne lui semble légitime. Que j’aie été élu sur une liste dans un scrutin proportionnel ne lui parait pas être une vraie élection, quand bien même étais-je tête de liste dans une circonscription qui ne donnait pas d’élu auparavant à la liste communiste ! Et quand bien même ai-je recueilli autant de voix qu’il en faut pour élire cinq députés nationaux, cela n’ébranle pas les certitudes de monsieur Renaud Dély contre mon droit à me réclamer contre lui et les aboyeurs de sa sorte de la légitimité du suffrage universel. Mais lui il est quoi pour avoir le droit de parler sans qu’on puisse lui répliquer ? Même Sarkozy est obligé de supporter une réplique garantie par le CSA.

Dély, lui, peut baver tant qu’il veut. La Pulvar tient la serviette en gloussant.  La phrase finale affirmant que j’irai même pour un strapontin dans un gouvernement socialiste est amusante de mille manières. Comme elle est révélatrice de l’éthique de vie du monsieur qui a tant voyagé d’une rédaction à l’autre! Sur le seul critère des exigences de sa conscience; "bien entendu" dira son portefeuille ! Dommage que cette trouvaille soit recopiée mot pour mot d’un argumentaire socialiste. Car je les reçois tous, bien sûr, ceux là et les autres. Je passe sur ce qu’il dit de Mitterrand. Certains comptes n’en finissent pas de se régler. Mais je suis heureux d’apprendre que le fait de nationaliser toutes les banques et le tiers de l’industrie française et de refuser de signer les ordonnances de privatisation ait « rempli de joie le CAC 40 ». Cela devrait réjouir aussi leur ami môssieur Renaud Dély, non ? Ou bien est-il juste un larbin « en peau de lapin ». Je dis en peau de lapin parce qu’il dit de moi que je serai « comme disent les gauchistes, un révolutionnaire en peau de lapin ». Mais non monsieur Dély, ce ne sont pas les gauchistes qui disent ça ! C’est François Mitterrand qui l’a dit à propos de votre ancien courant au PS, le CERES. Il ajoutait aussi que vous étiez de vrais petits bourgeois !

En réalité je sais ce que ces gens me reprochent. Ils pensent que j’ai trahi leur classe. Venu d’en bas, comme on dit, j’aurais dû profiter et me taire. Prendre mes indemnités, gérer mon patrimoine de parvenu et aider à la maintenance du système. Pas de pot ! J’ai ouvert les yeux ! Je suis libre. Mes concitoyens m’ont élu sur mes idées et je ne vous dois rien, les belles gens ! Et je vais fiche votre cirque par terre et vous faire les poches !  

Georges Frèche est décédé. Un film paraît dont il est le héros. Mais ce n’est pas Frèche, ce film. Ce n’est pas son fantôme. C’est une construction narrative. Pour me faire comprendre je dirai qu’il était possible de faire deux ou trois films différents sur cet homme. Le proverbe africain dit « il y a bien des personnes dans une personne. » Je le crois. Je le sais d’expérience, comme chacun de vous le sait aussi, à son propre sujet. Il aurait pu donc y avoir autant de films différents que de Georges Frèche… Aucun d’entre nous ne peut dire qui il était. Ses proches qui le pleurent en avaient une présence chère. Mais nous ne sommes pas ses proches. Nous sommes ceux qui ont subi sa poigne. Je l’ai combattu et je ne suis pas le seul à gauche. Mes amis les plus proches l’ont défié devant les urnes. A la loyale, mais avec l’objectif clair et net de l’envoyer au tapis politiquement. Nous n’avons pas changé d’avis à son sujet. Ce film est une continuation du fréchisme par d’autres moyens. Il suinte un venin de cynisme assez écœurant. Prétendument mis à distance, l’auteur colle aux aspects les plus décadents du fréchisme. Dès lors, ce film nuira  à l’engagement politique davantage que des centaines de discours sur ce thème. Filmé sans recul, multipliant les gros plans qui forcent l’empathie reptilienne du spectateur, Georges Frèche est la vedette évidemment consentante d’un conte filmé en forme de remugle. Frèche ce n’est pas « le président ». Frèche, paix à ses cendres, c’est un voyou politique sans foi ni loi, une brute vulgaire qui ridiculise l’idéal et l’étiquette socialiste, un machiste bovin, un tyranneau féodal clownesque. Sa dernière campagne, la plus insupportable, est mise en scène comme dans un reportage exotique qui montrerait la vie des iguanes aux Galápagos. Sauf qu’il s’agit d’une région, de citoyens, de politique et même de socialisme.

Derrière la boursouflure fellinienne du féodal finissant il y a un espace public saccagé par le clientélisme et les coups tordus. Derrière le soi disant socialiste des centaines de gens honnêtes, dégoûtés de l’action politique, des milliers de fausses cartes, des votes truqués. La dernière profession de foi de Georges Frèche est un concentré de mépris pour la dignité du suffrage universel. Sur fond marron caca, huit mots creux d’un côté de la feuille et son portrait de l’autre. Une honte ! D’ailleurs le film se garde bien de présenter une seule des idées du programme fréchiste. En ce sens ce film est bien dans la veine sensationnaliste qui a déjà vulcanisé le sens de la politique. La stratégie minable des dirigeants socialistes nationaux, face à lui, l’a aidé au-delà de tout ce qu’il pouvait espérer. Et dans cette dernière campagne peut s’en fallut que toute la gauche soit réduite à « l’hubris » fréchiste. Une transe délirante affrontant la pantalonnade des laissés pour compte du PS maintenu ! Le seul « président » qui était digne de cette élection c’est René Revol, maire de Grabels, le premier de la liste du Front de Gauche et du NPA. N’empêche : caresser un homme tel que Georges Frèche du bout d’une caméra frivole, c’est l’équivalent moderne, c'est-à-dire glauque et voyeuriste, des « dieux du stade » de Leni Riefenstahl. Vous savez ? C’est la cinéaste capable de passer des ostentations nazies aux jeux olympiques de 1936 dans sa jeunesse aux luttes des Dogons au soir de sa vie, qu’elle filma avec la même obscène indifférence idéologique et la même fascination esthétique. 

Dans une tribune publiée le 13 décembre par l'Humanité, sous le titre "Pour un rassemblement sans effacement du PCF", un certain nombre de responsables et militants communistes, craignent que les propositions communistes soient effacées par mon éventuelle candidature à l’élection présidentielle au titre du Front de Gauche. Bien sûr je n’ai pas l’intention de me mêler si peu que ce soit du débat des communistes à propos des candidatures aux prochaines élections. Je ne serais pas intervenu à propos de cette tribune si elle  n’avait affirmé : "les idées que Jean-Luc Mélenchon exprime sont souvent, sur des sujets essentiels, éloignées des élaborations novatrices portées par les communistes". Je sais que cette crainte n’est pas fondée. Je veux donc rassurer ceux qui seraient sincèrement inquiets. Si des divergences existent, et rien n’est plus facile que d’en produire, mieux vaudrait qu’elles portent sur des faits plutôt que sur des impressions au demeurant si mal fondées. En effet cette tribune liste ces "apports du PCF" dont je serais éloigné, au point que je ferais risquer "une réduction de l’ambition et de la cohérence des propositions transformatrices". Ces craintes ne s’appuient malheureusement sur aucune référence concrète à mes propositions ou à celles du PG. Non par oubli mais parce que cela est impossible. Mais je veux montrer que la situation est à l’opposé. On peut le vérifier en se référant concrètement aux « contributions programmatiques du PG au programme partagé du Front de Gauche ». Là, on verra  que sur chacun des points évoqués par cette tribune, les propositions du PG convergent largement avec celles des communistes. Parfois il me semble même qu’elles explorent davantage en matière de rupture avec l'ordre établi. Pour permettre à chacun de s’en faire une idée précise, je choisis de faire une revue de détail des questions soulevées. Je pense que cela réjouira aussi ceux de mes lecteurs qui ont la flemme d’aller sur le site du Parti et me reprochent de ne pas évoquer dans ce blog mes « propositions » quand bien même ai-je répété cent fois que ce n’est pas le lieu pour le faire ! 

D’abord les retraites. Je pourrais me contenter de dire que nos deux partis ont déposé ensemble le même texte de proposition de loi à l’Assemblée et au Sénat, ce qui nous engage assez les uns et les autres. Mais je me propose de tout examiner avec méthode. Voici les propositions communistes d'après la tribune dans « l’Humanité »: "des exigences articulant un objectif social (les 60 ans à taux plein), de nouveaux moyens financiers, des pouvoirs pour les travailleurs à une visée nouvelle de civilisation: l’utilisation de l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé pour des activités sociales libres des retraités". Et voici les propositions du PG. Elles sont totalement convergentes. Je recopie un extrait des Fiches – programmes n°72 et 86 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ».

"Maintien du droit au départ à 60 ans à taux plein et le rendre effectif dans les régimes complémentaires, où l’âge de départ reste fixé à 65 ans. Arrêter l’augmentation de la durée de cotisation et revenir vers une durée permettant un départ effectif à 60 ans sans pénalisation". Mais le PG affirme aussi que "la retraite est un acquis de civilisation parce qu’elle permet de ne pas passer toute sa vie dans la soumission au travail salarié. C’est pourquoi la retraite ne doit pas être réservé aux personnes « usées, cassées ». Il faut pouvoir partir tant qu’on est en bonne santé, pour vivre pleinement ce temps de la vie libéré des contraintes du travail salarié." Ce n’est pas tout. Le PG pointe aussi de nombreuses pistes de "nouveaux moyens financiers" :

- soumettre à cotisations sociales tous les compléments de rémunération (intéressement, primes, épargne salariale etc.)
- aligner la taxation des revenus du capital (18 % aujourd'hui) sur celle des revenus du travail (42 %, ce qui dégagerait 100 milliards d'euros, soit 5 fois le déficit 2009 de la sécu)
- réduire les exonérations de cotisations sociales
- supprimer les niches fiscales des revenus de l'épargne (prélèvement libératoire, niches pour l'assurance vie)

Le PG va encore plus loin dans ses propositions en termes d'exigences sociales pour les retraites :

-  Assurer un taux de remplacement moyen d’au moins 75%.
-  Revenir au calcul des pensions sur les 10 meilleures années au lieu des 25 meilleures années dans le privé
-  Indexation des retraites sur les salaires
-  Permettre à ceux qui ont des carrières longues de partir à taux plein, même avant 60 ans, dès leur carrière complète
-  Prendre en compte la pénibilité. Les confédérations syndicales de salariés et d’employeurs se sont mis d’accord sur les critères de la pénibilité (travail de nuit, travail posté, port de charges lourdes, produits toxiques etc…). Ceux-ci doivent permettre de délimiter branche par branche les emplois donnant le droit à des départs anticipés en retraite, sur la base d’un financement par les entreprises responsables de ces conditions de travail dégradées.
-  Pas de retraite inférieure au SMIC. Cela implique la hausse du minimum contributif et son indexation sur le SMIC pour éviter le décrochage continuel qui existe actuellement
-  Valider les périodes de chômage en référence au salaire antérieur
-  Valider les périodes de stage et toutes celles d’apprentissage, aller vers la prise en compte des années d’études et de formation tant universitaire/supérieure que professionnelle (continue et initiale).
-  Verser les pensions de réversion pour les couples pacsés à égalité avec les couples mariés. »
 

La BCE et l’Europe, c'est l'autre sujet mis en avant par la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" parue dans l’Humanité. Je pourrais là encore dire que nous avons présenté ensemble le même programme aux élections européennes et adopté la même plateforme politique au congrès du Parti de la gauche européenne où nous avons présenté et élu ensemble le même président, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Mais là encore je crois utile d’examiner le détail. Selon les auteurs de la tribune "les communistes proposent une réorientation de la Banque centrale européenne (BCE) pour développer les services publics, sécuriser l’emploi et la formation" "Jean-Luc Mélenchon propose de «sortir du traité de Lisbonne» sans prendre en compte la nécessité impérieuse d’un changement fondamental de la BCE" Je ne sais pas comment une telle impression a pu être ressentie. Mes textes contre la banque centrale actuelle sont légion dès avant sa création. J’ai d’ailleurs voté contre son mandat, au Sénat et j’ai été sanctionné pour cela au PS. Peut-être est-ce mieux que je me contente de produire ici les propositions du PG sur la BCE. Pour cela voici un extrait de la Fiche – programme n°142 des « Contributions du PG pour le Programme partagé » :

"Une Banque centrale doit être au service de l’intérêt général du ou des peuples de l’entité à laquelle elle appartient et pas au service d’une idéologie aveugle et des intérêts des marchés financiers."

-  La France demandera que la BCE soit assujettie aux institutions politiques de l’UE. [...]
-  Redéfinition des objectifs de la politique monétaire. La politique monétaire, comme l’ensemble des politiques de l’Union, doit apporter sa contribution à la promotion du progrès humain. Elle a plus précisément pour vocation d’assurer le plein emploi, le financement des activités économiques soutenables, la stabilité des prix et l’équilibre des comptes extérieurs de l’Union monétaire.
-  La BCE doit pouvoir accorder des avances directes, au taux de base, aux États membres. Elle devrait refinancer les titres de la dette publique sur le marché monétaire à des conditions au moins aussi favorables que celles retenues pour le refinancement des dettes privées de même échéance.
-  L’ensemble des États membres de l’Union européenne, pas seulement ceux de la zone euro, pourraient contracter auprès d’elle des emprunts pour réaliser des objectifs industriels, environnementaux et sociaux décidés en commun. » 

Le crédit et le pôle financier public me valent aussi un reproche. Les auteurs de la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" écrivent: "De même, ils [les communistes] mènent la bataille, en France et dans ses régions, pour un nouveau crédit sélectif, avec un pôle bancaire et financier public et des fonds publics régionaux." "Jean-Luc Mélenchon, lui, se fonde essentiellement sur l’impôt, et non sur le crédit, pour le progrès social" Il est exact que l’économie de crédit qui a fonctionné à plein régime aux USA, en Irlande et en Espagne selon le modèle néo libéral pour compenser la paralysie des salaires n’a pas notre faveur du tout. Mais c’est sans doute aussi l’avis des camarades qui s’interrogent à mon sujet. Je vais en rester à la question posée, telle quelle, et faire connaître les propositions du Parti de Gauche sur la finance et le crédit. J’utilise pour cela des  extraits des Fiches – programmes n°7, 8 et 9 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ». Le PG propose en effet de nombreuses mesures radicales pour lutter contre la spéculation financière et réorienter le système financier (fiche-programme n°7 Freiner la spéculation financière) : "interdiction des CDS et produits dérivés qui spéculent contre les Etats, interdiction des ventes à découvert, limitation stricte de la titrisation, agrément public obligatoire des produits financiers, suppression de la cotation en continu, déclaration et taxation sélective des sorties de capitaux"
Sur le plan bancaire et du crédit, le PG fait des propositions novatrices et ambitieuses pour le financement de l'économie et des particuliers, qui vont dans le même sens que les propositions communistes évoquées (fiche-programme n°8 Contrôler l'activité bancaire) :

- séparation des banques de dépôt, des banques d'affaires et d'investissement;
- constitution d'un secteur public bancaire, avec notamment un pôle dédié au financement des biens publics;
- nouvelles procédures d'intérêt général en cas de défaillances bancaires (nationalisation sans indemnisation, faillite organisée et sécurisée);
- plafonnement public des tarifs bancaires et encadrement public du crédit bancaire (interdiction des crédits rechargeables et des hypothèques en garantie des crédits à la consommation);
- politique sélective du crédit visant à faciliter les activités d'intérêt public (logement, énergie renouvelable, reconversion vers agriculture durable, associations, coopératives)"

Enfin, plus largement, parce que la politique du crédit dépend aussi de la politique monétaire, le PG propose de "Rétablir la souveraineté populaire sur la monnaie et les finances publiques" (fiche-programme n°9) :

- création d'un plancher minimal de détention d'obligations publiques nationales à l'actif des établissements financiers;
- saisie du capital des institutions financières qui portent atteinte à la sécurité du système financier ou agissent contre l'Etat;
- réserver la commercialisation des obligations publiques auprès des résidents de l'Union européenne;
- possibilité de souscription directe de la BCE et des banques centrales nationales aux émissions de dette publique au taux de base de la BCE.

La question des nouveaux pouvoirs des travailleurs dans les entreprises est également soulevée dans la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF". Je lis: "des propositions de pouvoirs nouveaux des travailleurs et des citoyens dans les entreprises, les services publics, les localités » Voici quelles sont les propositions du PG pour faire reculer la dictature des actionnaires et donner de nouveaux pouvoirs aux travailleurs en développant la propriété sociale des moyens de production.

-  Le droit des entreprises sera profondément réformé pour que toutes les parties prenantes à la création de richesse (actionnaires, salariés, collectivités publiques …) aient un égal droit d’intervention dans leur gestion.
-   Les institutions représentatives des salariés seront renforcées et leurs droits étendus : mise en place immédiate d'un droit de veto suspensif des élus des salariés au sein du Comité d'Entreprise en cas de licenciements et de délocalisation.
- Incitation et aides juridiques et financières aux salariés qui reprennent ou créent leurs entreprises sous forme coopérative; création d'un organisme d'aide aux salariés pour la gestion de leur entreprise
- privilégier les coopérations des organismes publics avec les structures de l'économie sociale et solidaire (transport, énergie, formation, travail social, logement); priorité aux coopératives dans la commande publique.

Ce sont là des extraits des Fiches – programmes n°48, 49 et 50 des « Contributions du PG pour le Programme partagé ».

Enfin est abordée la question de la Réforme du système monétaire mondial. Les auteurs de la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF" écrivent : "Quel gâchis de nos apports si le Front de gauche ne porte pas dans la campagne de l’élection présidentielle l’idée d’une monnaie commune mondiale, née dans les rangs du PCF, à l’opposé de la domination du dollar !" En effet ce serait du gâchis. Mais le risque n’y est pas. En tous cas venant de moi. Avec le PG, et comme en témoignent des dizaines de notes sur ce blog, nous sommes très loin d’être indifférents aux enjeux monétaires mondiaux. Ma critique systématique et radicale de  la domination du dollar dans les médias est constante. Voir les deux séances sur « Arrêt sur images » avec Touati ou Attali. Pour mon blog je vous invite à faire un saut sur ma note du 5 novembre, largement consacrée au sujet. Je suis un peu amer de constater que les auteurs ne tiennent pas compte du fait que notre parti est le seul à avoir dénoncé publiquement le projet de « Grand marché Transatlantique » en éditant notamment l’unique brochure disponible en France sur ce thème. Et moi-même je suis aussi intervenu en séance plénière du Parlement européen pour interpeller la Commission Barroso sur ce projet. J’ai également porté sans ambigüité la proposition d'une "monnaie commune mondiale" avancée par la Chine, la Russie et le Brésil depuis deux ans dans mon intervention au Parlement européen le 21 octobre 2009. J’y déclarais : "Pourquoi n’avoir pas examiné sérieusement la proposition de la Chine d’une monnaie commune mondiale au profit de la stabilité de l’économie planétaire ?" Enfin je renvoie notamment à la fiche programme n°165 où le PG défend une nouvelle architecture commerciale, financière et monétaire mondiale, en sortant du FMI, de l'OMC et de la domination du dollar.

Dans ces conditions je crois avoir montré que sur aucun des sujets cités dans la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF", les propositions communistes ne sont donc "éloignées" des options que le Parti de gauche et moi-même avons avancées et défendues publiquement. Conformément à son ambition de radicalité concrète, le PG avance des propositions ambitieuses, qui sur de nombreux points sont au-delà des pistes envisagées par cette tribune elle-même. Dire que le PG va "réduire l'ambition des propositions" ne correspond pas à la situation. Je pense qu’au contraire le débat du programme partagé va permettre un approfondissement de notre cohérence commune. Cette cohérence est un atout de notre future candidature commune. Je trouverai dommage de laisser penser qu’il en serait autrement car nous ne sommes nullement menacés de cacophonie comme le sont le PS ou bien Europe Ecologie-Les Verts. Et cela fait de notre Front de gauche un pole de stabilité à gauche. N’affaiblissons pas ce point d’appui commun.  

Parmi les rapports de la dernière session du parlement européen figurait celui présenté en commun par messieurs Lamassoure (PPE, droite) et Gurna (Socialiste, PSE). Ce touchant duo s’est mis en charge de donner un contenu concret et un mode d’emploi à la fabuleuse nouvelle soi disant « avancée démocratique » que serait le droit de pétition contenu dans le traité de Lisbonne. On se souvient peut-être que cette nouveauté figurait avant déjà dans les traités précédents. Il suffisait alors de deux personnes pour lancer une pétition européenne. Le grand progrès est qu’il en faut désormais un million pour être recevable. Pour autant la démarche n’offre rien de plus qu’auparavant. Mais une magnifique usine à gaz est instituée. Je la décris parce que je m’attends à un nouveau concert d’auto célébrations sur la démocratie européenne. Nous en avons eu un avant goût sur place avec toutes sortes de phrases ronflantes sur le « grand pas » franchi vers la démocratie des citoyens et bla bla bla.  

En fait, de quoi s'agit-il ? L'initiative citoyenne c’est le nom du droit de pétition d’autrefois. La proposition de la droite et des sociaux démocrates se base sur l'article 11.4 du Traité sur l'UE et l'article 24 du Traité sur le Fonctionnement de l'UE contenus dans le Traité de Lisbonne. Bonjour la clarté. Bon. L’article 24 énonce le droit et dit qui va le mettre en œuvre. "Le Parlement européen et le Conseil, statuant par voie de règlements conformément à la procédure législative ordinaire, arrêtent les dispositions relatives aux procédures et conditions requises pour la présentation d'une initiative citoyenne au sens de l'article 11 du traité sur l'Union européenne, y compris le nombre minimum d'États membres dont les citoyens qui la présentent doivent provenir". De son côté l’article 11. 4. Dit quelle est la finalité de ce droit d’initiative si merveilleux. "Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission européenne, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application des traités." Je ne souligne pas les mots. Je fais le pari que mes lecteurs perçoivent tout de suite l’enfumage que dégagent des phrases de ce type. Les trouvailles pour la mise en œuvre concrète sont à la hauteur de la plaisanterie initiale. Voyons de près. 

Que propose la Commission Barroso à propos de ce droit de pétition ? Elle commence par indiquer que « l'instrument » doit rester facile à utiliser. Heureusement qu'elle le dit ! Au vu des innombrables formalités qu'elle propose de remplir on peut largement en douter ! Vous voulez proposer une initiative citoyenne ? Le casse-tête commence. Vous devez être un citoyen européen  en âge de voter ou une personne morale établie dans l'UE. Facile. Vous devez commencer par enregistrer votre proposition d'initiative auprès de la Commission en fournissant tous les objectifs, et en indiquant les sources de financements et de soutien envisagés. Tous vos signataires devront être des citoyens européens  en âge de voter. Si vous recueillez 300 000 signataires provenant d'au moins trois Etats membres vous pouvez demander à la Commission qu'elle vous dise si elle estime votre initiative recevable ou pas. La Commission a deux mois pour vous répondre. Si l'initiative est "contraire aux valeurs de l'UE" elle sera rejetée. Pareil si elle ne rentre pas dans le cadre des traités et des compétences de la Commission. Inutile donc de faire une pétition contre le traité de Lisbonne, la concurrence libre et non faussée ou l’une quelconque des merveilles de « l’Europe qui protège ».

Vous avez passé cette étape? Il va falloir maintenant obtenir 1 million de signataires. Pas n’importe lesquels ! Ils doivent être issus d'au moins un tiers des Etats membres. Evidemment il faut aussi un nombre minimal de signataires pour chaque Etat membre. Par exemple 55 500 en France, 16 500 en Belgique, 72 000 en Allemagne, 40 500 en Espagne…  Vous avez réussi ça? Vous êtes très forts ! Et bien maintenant il faut encore que les autorités compétentes des Etats membres certifient tous les soutiens obtenus sur leur territoire dans un délai de 3 mois. Ce n’est pas le plus simple. Mais si tout cela est fait, la Commission a 4 mois pour examiner l'initiative et remettre ses conclusions. Ça peut être une fin de non recevoir. En effet, il n’y a aucune obligation côté Commission. Aucune. Mais si elle le veut, et seulement si elle le veut, la Commission peut alors entreprendre une action législative. Dont le contenu dépend uniquement d’elle. Formidable avancée, non ?

Arrivent là dessus, bras dessus bras dessous, nos députés de droite et du PS qui déposent un rapport. Que propose leur rapport ? Il consiste en une série d'amendements au texte de la Commission. Rien de plus. Parmi eux, quelques actes héroïques. L'abaissement du seuil pour lancer une initiative citoyenne : le rapport propose que les signataires admissibles proviennent d'au moins un cinquième de l'ensemble des États membres. Au lieu d’un tiers ! La terre tremble devant une telle audace. Puis le rapport estime que pour présenter une initiative, les organisateurs devraient se constituer en comité de citoyens composé d'au moins 7 membres résidant dans au moins 7 États membres. Rien de tout cela n’était exigé avant la grande avancée démocratique du traité de Lisbonne. Mais par contre les courageux osent braver la Commission. Soyons fous ! Ils proposent de supprimer le seuil des 300 000 citoyens issus de 3 Etats membres pour avoir le droit…de savoir si la démarche est valide. Wee ! Quelle audace ! Ils proposent que la  Commission enregistre une proposition d'initiative dans les deux mois qui suivent sa réception, dès lors que des conditions sont remplies. Mais où vont-ils chercher tout ça ? Attention les conditions sont sérieuses. Première condition: le comité de citoyens a été constitué et les personnes de contact ont été désignées. Deuxième condition : il n'y a pas de divergences manifestes et substantielles entre les versions linguistiques de l'intitulé de l'objet et des objectifs de l'initiative proposée. Génial ! Ce n’est pas tout: il faut que l'initiative ne se trouve pas manifestement en dehors des compétences de la Commission, définies par les traités, pour proposer l'acte juridique demandé. Ach ! Jusqu’où iront-ils en audace ! Et ce n’est pas fini. Encore une condition : l'initiative proposée ne doit pas être « manifestement injurieuse, frivole ou vexatoire ». Donc pour la rigolade ce ne sera pas là. Mais le meilleur est pour la fin. L’ultime condition est que l'initiative proposée ne doit pas être manifestement contraire aux valeurs de l'Union telles qu'elles sont énoncées à l'article 2 du traité sur l'Union européenne. " les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités (…) le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes". Et hop ! Bonne pétition les amis ! Je me suis abstenu. J’aurais volontiers voté contre pour montrer que je ne suis pas dupe d’une telle mascarade. Mais comme je sais que de nombreux amis très chers sont déjà en train de préparer des pétitions pour faire de l’agitation et de la conscientisation sur divers sujets, je me contente de m’abstenir, par camaraderie et pour ne pas décourager les bonnes volontés. Ce que je viens de vous présenter est le moyen pour moi de soulager tout le mépris que m’inspirent ceux qui prennent les autres pour des imbéciles et osent présenter des trouvailles de cette sorte comme des avancées de la démocratie.

Surtout quand la démocratie en Europe a subi un nouveau et terrible recul. Par twitt du président de je ne sais quoi Herman Von Rompuy, les branchés ont appris le contenu de l’accord intervenu entre les gouvernements européens. Le mécanisme d’intervention pour stabiliser les finances d’un Etat attaqué par les voyous banksters a été adopté. En effet, le dispositif précédent était provisoire et surtout totalement contraire au Traité de Lisbonne. En résumé les Etats seront dorénavant surveillés tout le temps et si leurs budgets ne correspondent pas aux normes libérales les Etats seront punis par des amendes. Des retraits de droits de vote au conseil ont même été envisagés. Si vous ne me croyez pas vérifiez vous-même. Tout ce que nous avions dit, en déposant la proposition de loi de Martine Billard sur la préservation de la souveraineté budgétaire, est ainsi confirmé. Comme c’est tout de même une sacrée modification du Traité, il faut la faire accepter par chaque pays. Mais auparavant les belles personnes ont décidé d’adopter la procédure « simplifiée » qui les dispensent de convoquer une « Convention européenne ». Et ils se sont jurés de ne convoquer aucun référendum dans aucun pays. Ce nouveau désastre sera approuvé comme d’habitude par les socialistes moins trois ou quatre bougons, la droite moins un ou deux isolés. Les Verts et le PRG exploseront littéralement de joie et d’enthousiasme dans une transe eurolâtre traditionnelle. La haine contre cette soi disant « Europe qui protège » va faire un bond en avant le premier jour où je ne sais quel Etat décidera de demander d’ajouter au malheur d’un peuple l’humiliation d’une amende et d’un retrait de son droit de vote parmi ses bourreaux.


280 commentaires à “Strasbourg et La Havane”
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  1. Descartes dit :

    @Marcailloux (#241)

    (...)ne serait il pas pertinent de suggérer l’examen (...) de la mise en place d’une représentation réelle du peuple souverain (comme on dit) et qui comporterait, par exemple 300 ou 400 membres (en lieu et place du Sénat) désignés sur des listes de volontaires et suivant un tirage au hasard. (...) Là nous aurions une véritable représentation du Peuple.

    Pas vraiment. Si tu veux une "représentation du peuple", tu ne peux pas te limiter aux "volontaires"... autrement, tu auras une sur-représentation des militants politiques, des retraités et des classes moyennes. Tu n'as qu'à regarder qui vient aux "forums" organisés par les partis politiques (qui sont ouverts à tous les "volontaires"...).

    Mais le problème fondamental (dejà posé par Condorcet, autant dire que ça date pas d'hier) est de savoir s'il faut confondre la représentativité sociologique et la représentativité politique. Personnellement, je suis très loin d'en être convaincu. Je trouve que le fait que les assemblées comptent un nombre d'analphabètes inférieur à celui de la population en général n'est pas forcément un mal.

    Avec le seul droit de véto, cette assemblée pourrait être la promotrice des initiatives populaires et le recours des citoyens face à l’appareil d’etat (élus et administration)

    C'est la malédiction de la gauche radicale: sa réflexion constitutionnelle s'intéresse moins aux moteurs qu'aux freins. Le but n'est pas de permettre aux institutions de faire des choses, mais à permettre au peuple d'empêcher qu'on fasse quoi que ce soit. Tu inventes une assemblée dont le seul but est de pouvoir user du véto...

  2. Le webmestre dit :

    Redline69

    Vous vous adressez à qui là?
    Je ne comprends pas bien l'intérêt de cette longue déclaration qui, elle, est parfaitement hors sujet.
    Je n'ai jamais entendu dire, ni dit moi même, qu'il fallait filtrer les interventions en fonction du "bagage scolaire" de leurs auteurs.
    Il y a des sous-entendus dans votre déclaration qui sont assez déplaisants :
    Imaginons qu'une personne n'ayant pas les moyens "scolaire" de donner son avis sur tels ou tels questions abordé par Jean-Luc Mélenchon (et elle sont nombreuses dans son dernier jet). nous est il permis de juger ?
    A quoi faites vous allusion?

    Par ailleurs il y a bien eu de nombreux hors sujets, que vous l'acceptiez ou non, même s'il y avait beaucoup de points à commenter. Comme quoi les trolls ne sont jamais à court d'imagination.

  3. Lyendith dit :

    @Marcailloux

    Vaste débat que celui du tirage au sort... l'ennui, actuellement, c'est que l'habitude de la démocratie dite représentative a créé un fossé entre «représentants» et «représentés», ces derniers ayant bien souvent l'impression que la politique, ça n'est pas pour eux, c'est une profession dans laquelle il faut être spécialisé, comme juriste, charpentier ou mécanicien. Le présidentialisme de la Vè République n'a rien arrangé. Du coup, comme un tirage se ferait probablement sur volontariat eh bien les candidats seraient les mêmes que pour les élections, et le déséquilibre représentatif serait reproduit : des ENArques, des avocats, des polytechniciens, et quelques rares prolétaires…

    Alors avant d'envisager de recourir au tirage au sort, il faut déjà sortir de la tête de millions de gens que la politique ne les concerne pas. Ou alors effectivement faire un tirage au sort totalement au hasard, sans volontariat, mais pas sûr que des gens qui ne se sont jamais intéressés à la politique s'attèlent à la tâche avec beaucoup d'enthousiasme.

  4. Veytizoux Jean-Philippe dit :

    La polémique est assez stérile (redline69), ce blog est ouvert et les coups de gueule du webmestre sont au final bien débonnaires........allez bon Noël à tous!

  5. Marcailloux dit :

    @ Cronos 249, Descarte 252, Lyendith 254
    Cette suggestion sur une assemblée « porte voix du peuple » n’est qu’une proposition de débat qui pourrait d’ailleur être prise en charge, pourquoi pas, par le PG (dont je ne suis pas adhérent).
    J’ai bien conscience que le sujet est complexe, semé d’embuches.
    C’est pourquoi, un parti avec ses experts a la possibilité de monter un avant projet qu’il peut partager avec d’autres, soumettre au débat parlementaire ainsi qu’à la population.
    La fonction de cette entité serait de représenter « l’opinion » et pourrait même dans une forme élémentaire, en quelque sorte constituante, n’être formée au départ que d’une trentaine de sages, reconnus comme tels et dont la neutralité (au moins relative) présenterait suffisemment de garanties. Leur mission serait entre autre, d’agréger des membres du peuple tirés au hasard sous différentes conditions à établir, les former et les assiter dans leurs débats.
    L’intérêt de cette assemblée résiderait dans sa capacité a faire contrepoids à tout les pouvoirs
    (médiatique, politique, judiciaire) et exprimer le bon sens populaire face à la complexité sans cesse croissante du fonctionnement de nos sociétés. Ses pouvoirs seraient ceux d’une opinion éclairé, avec pour effet principal d’atténuer les dérives démagogiques issues de tout bord.
    Car enfin, de qui pouvons nous attendre un reflet de la réalité ? Les experts même intellectuellement honnêtes ne peuvent pas ne pas prendre parti. Tout est devenu encore plus difficile pour eux et souvent moins ils savent, plus ils parlent haut. Nous avons donc un grand besoin de modérateurs.
    Adepte depuis peu aux blogs, particulièrement sur les sujets de politique, et pourtant très intéressé depuis plus de 40ans, je découvre, qu’accompagné dans ma réflexion par des personnes possédant connaissances, sagesse et expériences, ma capacité d’analyse de citoyen lamba, est nettement renforcée. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour la majorité des citoyens.

  6. jean ai marre dit :

    @ 246 Marcailloux, @ 249 Crones,

    Sans vouloir pinailler sur la représentativité du peuple, je pose une question:
    Et si on faisait mieux fonctionner ce qui existe ?

    Tout d'abord, je suis surpris de constater le nombre de députés n'ayant jamais eu une fiche de paye.
    Et si l'on demandait que les listes municipales soient représentatives des catégories sociaux -professionnelles habitant la village ou la ville ?
    Cordialement

  7. curtillat andré dit :

    Bonne nouvelle depuis la Haute Savoie... Le bureau de la section du Chablais du PCF (Thonon Evian) s'adresse à la Direction de son Parti,lui fait part de ses inquiétudes et annonce clairement qu'à ses yeux la candidature de Jean-Luc Mélenchon serait la meilleure ; c'est, me semble t'il ,une première et ça vaut un bon coup de genépy prés de ma cheminée ce soir ! (La lettre sur Bellaciao) André PG73 du département Savoyard voisin et néanmoins ami..

  8. lionel-pg44 dit :

    258 curtillat andré

    Vive les chablaisiens, un petit coup de Crépy pour arroser ça.
    Des copains communistes me disaient récemment que ce soit Mélenchon, Chassaigne ou Besancenot, pourvu qu'il n'y ait qu'un seul candidat !

  9. lilou dit :

    @ curtillat andré 258

    Je suis militant communiste et je suis entièrement d'accord avec mes camarades Savoyard. C'est la solution la plus logique. Jean Luc Mélanchon est le plus médiatisé, c'est celui qui a le plus d'expérience et le meilleur tribun de Front de Gauche, c'est celui que le peuple de gauche écoute. Ces prises de positions sont claires et son projet politique et économique cohérent.
    J'espère que ce mouvement va se dévlopper au sein du PCF.

  10. Descartes dit :

    @curtillat andré (#258)

    Bonne nouvelle depuis la Haute Savoie... Le bureau de la section du Chablais du PCF (Thonon Evian) s'adresse à la Direction de son Parti,lui fait part de ses inquiétudes et annonce clairement qu'à ses yeux la candidature de Jean-Luc Mélenchon serait la meilleure ;

    Je t'invite à te demander pourquoi "l'adresse" en question n'est publiée que par Bellaciao, site dont on connait bien les tenants et aboutissants. Et pourquoi le texte de la "l'adresse" en question n'est pas signé collectivement par le Bureau de Section, mais individuellement par trois élus et sept syndicalistes...

    Une recherche plus approfondie t'indiquera que ce n'est pas la première fois que "le Bureau de Section du Chablais" interpelle la direction du PCF par ce moyen. Elle l'avait fait le 12 décembre 2006 pour défendre l'absurde "règle du double consensus" dans les CUAL et pour attaquer la candidature de Marie-George Buffet. En d'autres termes, ceux qui au PCF étaient hier sur la ligne "pas de candidat communiste" sont toujours sur la même lancée. Rien de bien nouveau.

    Les partisans d'une candidature de Jean-Luc Mélenchon auraient tort de se réjouir de ce genre d'interventions. N'oubliez jamais que les communistes sont d'abord légitimistes, et que chaque fois qu'un groupe dissident a essayé de prendre l'extérieur à témoin le réflexe des militants communistes a été de faire block autour de leur direction. Si l'on veut faire accepter la candidature de Jean-Luc, il ne faut surtout pas essayer de jouer les groupuscules minoritaires contre la direction. C'est au contraire la direction qu'il faut gagner.

  11. Cronos dit :

    @ Marcailloux

    J'aime beaucoup votre empathie, mais votre hypothèse des experts me semble délicate, et peu pertinente (ex: Mr Attali et sa commission) et, d'autre part, ils sont exceptionnellement "sage", ils seraient plutôt de différentes chapelles, et encore moins pluridisciplinaires, sinon ce ne sont plus des experts !… Sincèrement je crois qu'il faut laisser tomber les donneurs d'avis au profit des décideurs.

    Concernant l'exécutif, le gouvernement, il y a une administration pléthorique dans les ministères qui fait très bien le travail, ce qui permet à des ministres plus bête qu'un âne de dire des choses à peu prés sensées, malheureusement la démonstration n'est pas faîte par le gouvernement actuel.

    Maintenant pour le législatif faisons confiance à nos députés (ceux de gauche bien sur), il faut contrôler leurs actions bien sur, et il faut aussi leur amener des idées, des demandes qui viennent d'en bas, c'est là que ma proposition de Chambre Populaire vient remplir son rôle, abrogeons le Sénat (sinécure s'il en est- excuses Jean-Luc Mélenchon, mais c'est ce que je pense), et remplaçons le par une Chambre Populaire Citoyenne où siégeraient les conseillers généraux qui sont les représentants les plus proche des citoyens (élus par le peuple, eux), l'avantage et que nous n'avons pas a créer une nouvelle caste politique, elle existe déjà, il s'agira de lui redéfinir correctement ses charges et devoirs et de revoir leur statuts et émoluments (je précise je n'ai aucun mandat électif). L'économie ainsi réalisé sera plus que substantielle, cela n'a rien à voir avec les représentants territoriaux pour ne pas dire préfectoraux (le jacobinisme est une plaie bien française), d'ailleurs dans la foulée réfléchissons au fédéralisme en France au développement des régions, je pense que des secteurs tels que : travail, logement, transport, développement et d'autres certainement, devraient être décentralisés au niveau de la région, au plus prés des...

  12. curtillat andré dit :

    Descartes @261
    Je t'invite à mon tour à considérer de plus près le parcours militant des signataires de l'Adresse qui n'appartiennent en rien à des groupuscules minoritaires mais pour certains à la mémoire longue du Parti Communiste de ce Département. Ils n'ont certainement pas accès aussi facilement à l'Huma que les Dimicoli, Boccara qui ont eu droit à une quasi pleine page comme tu le sais. Toi qui tiens un blog, mais qui fréquentes assidûment celui de Jean-Luc Mélenchon, tu devrais te réjouir de voir les voix dissonnantes ou dissidentes s'exprimer oû elles peuvent. Je ne renoncerai donc pas à mon petit verre de genépy, ni à quelques clics sur Bella ciao..

  13. Mazigh dit :

    Les conséquences de la politique du FMI que les pays européens suivent aveuglément.
    http://fr.euronews.net/2010/12/23/roumanie-un-homme-se-jette-du-balcon-du-parlement/

  14. Descartes dit :

    @curtillat andré (#263)

    Je t'invite à mon tout à considérer de plus près le parcours militant des signataires de l'Adresse qui n'appartiennent en rien à des groupuscules minoritaires mais pour certains à la mémoire longue du Parti Communiste de ce Département.

    Je n'ai pas dit le contraire. Ma remarque portait sur le fait que les signataires de l'Adresse ne font que redire ce qu'ils avaient dit (par le même moyen) en 2007: qu'il n'était pas question qu'un communiste soit le candidat de rassemblement. Bien entendu, c'est leur droit de le penser. Seulement, on a pu constater que ce courant du PCF est groupusculaire. C'est donc un peu tôt pour déboucher le champagne devant cette "adresse".

    Ils n'ont certainement pas accès aussi facilement à l'Huma que les Dimicoli, Boccara qui ont eu droit à une quasi pleine page comme tu le sais.

    Je n'en disconviens pas. Mais la technique de la "lettre ouverte" n'a jamais marché au PCF: ce genre de méthode est trop évidement une tentative de jouer "l'extérieur" du Parti pour faire pression sur les dirigeants. Et dans un parti qui a une longue histoire de résistance à ce genre de pression au point de cultiver une mentalité de forteresse assiégée, cette méthode se retourne toujours contre ceux qui l'utilisent. Une direction qui rejettera ce genre de pressions aura toujours les militants derrière elle.

    (...)tu devrais te réjouir de voir les voix dissonnantes ou dissidentes s'exprimer oû elles peuvent.

    Lorsque c'est pour dire des choses intelligentes, oui. Mais lorsque c'est pour répéter des lieux communs comme si c'étaient des vérités révélées, je ne vois pas de motif de réjouissance.

    Je ne renoncerai donc pas à mon petit verre de genépy,ni à quelques clics sur Bellacio.

    Pour le genépy, t'as raison. Le monde est assez triste pour ne pas se priver d'un plaisir. Et pour Bellaciao aussi: on n'a pas toujours l'occasion de rigoler...

  15. Alin dit :

    @ 264 Mazigh

    On entend très peu parler de la Roumanie (sûrement parce que ce pays ne fait pas partie de la zone euro?), mais la crise qu'il traverse est terriblement agressive.

    Absolument tout a été démantelé en Roumanie, la grande industrie a été offerte à des groupes occidentaux, quand ce ne sont pas quelques locaux qui en ont profité.
    Au printemps de l'année 1988, la Roumanie était le seul pays au monde à ne pas avoir de dette, tout ayant été remboursé entre 1981 et 1988 (d'où les privations que nous avons connu durant la 9ème décennie du 20ème siècle). Une loi interdisait même à l'Etat d'effectuer des emprunts sur le marché international. Cette loi a été l'une des premières à être abrogée, le 30 décembre 1989 (ou le 29? en tout cas, moins d'une semaine après l'éclatement de la révolution le 22 décembre). Ils étaient très pressés à l'abroger, inutile de faire un dessin concernant le monde de la finance.

    Actuellement, la dette roumaine a atteint des proportions gigantesques: 89,3 milliards d'euros en septembre 2010 (dont 20 milliards d'euros prêtés par le FMI au début de l'été). Pour avoir ce dernier prêt, le FMI a imposé ses conditions assassines (merci DSK!). Résultat: les salaires de tous les fonctionnaires ont été réduits de 25 % (ce qui a fait que le pays s'est retrouvé paralysé, avec des grèves dans tous les secteurs, y compris la police et la magistrature). Les retraités ont vu leur retraite (souvent bien misérable actuellement) réduite de 15%. Je ne sais plus combien de suppressions de postes de fonctionnaire (y compris l'enseignement). Des rumeurs circulent même comme que pour 2011 ils pourraient procéder à une réduction d'encore 30% des salaires actuels des fonctionnaires.

    Bref, le massacre total, après 20 ans de capitalisme et libéralisme dans toute leur splendeur. Ne soyez pas étonné si vous entendez de plus en plus de roumains dire "c'était mieux avant".

  16. curtillat andré dit :

    @ Descartes 266
    Pour reprendre une phrase que tu affectionnes dans tes répliques .. "je n'ai pas dit " que j'allais boire le Champagne mais plus modestement boire un verre de genépy. Ce n'est pas la même chose ! Foin de polémique inutile,de celles qui encombrent le blog et qui font fuir à raison tant d'intervenants. Prenons date ; d'autres Appels seront certainement lancés, venant d'horizons divers,allant dans le sens des camarades de Haute Savoie. Pour avoir il y a plus d'un an écrit sur ce blog que Jean-Luc Mélenchon avait la tête et les épaules pour etc je me réjouis de voir cette idée faire son chemin.Je ne suis pas sûr que l'idée t'agrée tout autant qu'à beaucoup d'intervenants du blog.Restons en là..

  17. Nelson Ruz dit :

    Mr Mélenchon...Comment aborder le sujet ? Je suis en train de regarder votre passage au soir 3 et je dois dire que vous autant que les journalistes, vous m'énervez...les journalistes c'est pas nouveau...mais vous ! Tout d'abord, affronter le FN ce n'est pas tomber dans la caricature et balancer des contre vérités qui au final vous desservent.... Non Marine Le Pen ne parle pas que d'immigration.(même si c'est encore trop à mon goût). Elle aborde les mêmes sujets que vous sur les questions économiques..la loi de 1973 etc.. et non elle n'est pas pour la retraite à 67 ans..et s'insurge également contre la réforme mené par la droite.. Il faut être juste et affronter Madame Le Pen sur vos véritables désaccords...
    1/ La peine de mort: Je suis contre tout comme vous, elle est pour (voilà un vrai clivage).
    2/ L'immigration, sujet qui pourrait être aborder par la gauche mais d'une tout autre manière....Notamment qu'est-ce qui poussent ces gens à venir chez nous ? Comprendre le phénomène, l'analyser...traiter du phénomène géopolitique...Quels sont les avantages et les inconvénients de ces migrations ?..Utilisation des patrons peu scrupuleux qui font des sans papiers de nouveaux esclaves modernes, etc. Pousser le FN dans ses véritables contradictions..en pointant le discours purement électoraliste derrière qui est fondé sur les peurs... Sur ces points, vous pourriez bien marquer vos divergences avec le FN...et mener le débat vers le haut et désamorçer la bombe FN...Diaboliser le FN, non, non et non...déconstruire son discours Oui...
    Enfin j'aimerai qu'une personne politique aborde sérieusement le problème que posent certains lobby dans notre pays... Le lobby pétrolier... celui des banques.. de l'armement... le lobby pro israélien qui traite d'antisémite quiquonque s'insurge réellement contre ce qui se passe au moyen orient... Votre ami Daniel Mermet a bien relaté de ce genre de sujet aux USA... Il y a le livre de Mearsheimer et Walt...

  18. Michel Matain dit :

    Dans l'Huma les tribunes se suivent et ne se ressemblent pas. Sauf pour l'inquiétude qui semble partagée par tous même si ce n'est pas pour les mêmes raisons. Aujourd'hui excellente tribune d'un Coquerel inquiet devant les nouveaux visages de l'extrème-droite. Je partage totalement sa conclusion :"Face au Front national, une course de vitesse est engagée. Pour que la gauche l'emporte, c'est au Front de Gauche d'en prendre la tête".

  19. Edmond Kober dit :

    Salut Jean-Luc

    Je n'interviens pas dans ce commentaire en réaction à ton message que je trouve fondé, et pertinent : le déferlement de haine est une constante, dès lors que des mots sont dits. Des mots non feutrés.

    Je veux juste attirer ton attention (et celle des lecteurs de ton blog) sur ceci : http://www.cpolitic.com/cblog/2010/12/23/mediator-nicolas-sarkozy-etait-avocat-daffaires-pour-servier/

    Je connais ton approche Républicaine pour transformer la société : le vote.
    Mais : face à autant de prévarication, le vote a t'il encore un sens, alors que des éléments plus que troublants et délétères viennent chaque jours nous montrer la collusion entre le pouvoir et les milieux affairistes.

    Notre système électoral est impuissant.

    Bien à toi

  20. Nelson Ruz dit :

    Mr Mélenchon, je connaissais des gens que vous aviez réussi à reprendre au FN... Mais depuis vos déclarations caricaturales vous les avez fait fuir. Mr Mélenchon, je souhaite réellement que vous puissiez appliquer votre programme économique, mais en adoptant une telle attitude, vous vous tirez une balle dans le pied.
    Vote stratégie concernant le FN, peut certes être conforté par votre entourage, mais je rappelle que pour les élections présidentielles, c'est l'ensemble du peuple français que vous devrez convaincre. Traiter le FN d'aujourd'hui de faciste, n'est-il pas aussi stupide que dire de vous que vous êtes stalinien et pour le goulag ? Cette rhétorique est usée jusqu'à la corde... ça me révolte car avec ce genre de discours, on va soit se bouffer du DSK ou bien du Sarko encore pour 5 ans de plus.

    Mon intuition me dit que les voix que vous devrez récupérer sont soit chez Mr De Villepin, soit chez Mr Dupont Aignant soit chez Mme Le Pen. Votre stratégie est à revoir.

  21. ddmm dit :

    @Nelson Ruz

    D’après quelques définitions du mot fasciste trouvées sur quelques sites …
    Au sens strict, le fascisme est un mouvement politique d'origine italienne, mis en place par Benito Mussolini en Italie de 1922 à 1945. Celui-ci est fondé sur la dictature d'un parti unique, sur un pouvoir autoritaire, nationaliste et anticommuniste et ne croit pas à l'égalité des êtres humains

    Le régime fasciste entend faire de la nation une communauté unique rassemblée derrière un seul homme (culte de la personnalité et importance de la hiérarchie), avec un individu qui doit s'effacer devant l'Etat

    Force est de constater que le FN c’est tout à fait cela ! Je ne vois pas comment Mélenchon ne pourrait pas le dire !

  22. Descartes dit :

    @curtillat andré (#267)

    Prenons date ; d'autres Appels seront certainement lancés, venant d'horizons divers,allant dans le sens des camarades de Haute Savoie.

    Et d'autres appels seront lancés allant dans le sens contraire des "camarades de Haute Savoie" (cela a commencé, si tu "cliques sur Bellaciao", tu as du voir le texte du secrétaire de la section de Béziers du PCF). Et c'est bien là le problème. Au lieu d'organiser une procédure de débat et de décision démocratique à l'intérieur du FdG, on va rentrer dans la logique des "appels". Chaque camp va aller chercher ses "notables" ayant une surface médiatique pour faire pression les dirigeants dans un sens où dans l'autre. Au lieu de chercher une synthèse, on polarisera le débat et en bout du compte quelqu'un va devoir perdre la face.

    Personnellement, je préfère infiniment le débat organisé ou chacun compte pour un que les affrontements publics de "notables" qui joueront à fonds de leur notoriété pour imposer leurs vues.

    Pour avoir il y a plus d'un an écrit sur ce blog que Jean-Luc Mélenchon avait la tête et les épaules pour etc je me réjouis de voir cette idée faire son chemin.

    Justement, tu te réjouis trop tôt: l'idée ne "fait pas son chemin", au contraire. Les "camarades de la Haute Savoie" étaient déjà sur cette ligne ("tout sauf un communiste", pour résumer) en 2007. Pour que l'idée "fasse son chemin", il te faut gagner ceux qui étaient du bord opposé... et de cela, je ne vois pas de signe.

    Je ne suis pas sûr que l'idée t'agrée tout autant qu'à beaucoup d'intervenants du blog.

    Quelle "idée" ? Celle de Jean-Luc Mélenchon candidat du FdG ? Au contraire, elle "m'agrée" tellement que j'enrage de voir que le tropisme gauchiste de certains les pousse à jouer le rapport de forces avec la direction du PCF plutôt que de chercher à les gagner à la cause...

  23. rameau dit :

    "- Le droit des entreprises sera profondément réformé pour que toutes les parties prenantes à la création de richesse (actionnaires, salariés, collectivités publiques …) aient un égal droit d’intervention dans leur gestion."

    Jean-Luc, en quoi les actionnaires sont-ils une partie prenante à la création de richesse? Ils ne créent rien du tout cette bande de parasites qui n'ont absolument rien fait sinon d'investir de l'argent dont ils ne disposent pas ! Bernard Friot, auteur de l'Enjeu des retraites, est particulièrement éclairant sur ce point : "Le titre n'est pas un rapport de moi, ayant épargné hier, à moi, récupérant aujourd'hui cette épargne, en dividende ou en hausse de cours. C'est un rapport de moi, titulaire d'un titre de propriété lucrative,à autrui, producteur du bien ou service générant le revenu que je tire de ma propriété lucrative."

    En somme, un titre financier investi dans l'entreprise est une option prise sur la création de valeur dont une partie sera ponctionnée pour engraisser de gros paresseux. C'est un rapport social. Nous pouvons tout à fait nous passer de ces gens dont l'utilité sociale est nulle ! Encore faut-il pour cela aller jusqu'au bout de la logique en socialisant le crédit (voir ici Frédéric Lordon) et, donc l'investissement (voir B. Friot sur la création d'une cotisation économique sur le modèle de la cotisation sociale) et ne pas se contenter de la création d'un pôle financier public qui, maintenu dans un univers concurrentiel, approfondira la logique, chère au capital, de socialiser les pertes et de privatiser les profits. Ça s'appelle le socialisme, le vrai ! Mettons-nous d'accord là-dessus et passons au vrai problème : celui, politique, de la démocratie.

    Formulation alternative : "Le droit des entreprises sera profondément réformé pour que les salariés interviennent directement dans leur gestion, celle-ci devant revenir aux seuls producteurs de...

  24. Petit Laurent dit :

    Bonjour,
    Une question qui concerne votre passé me taraude depuis très longtemps, même si je sais que l'on ne peut refaire l'histoire, je pense que cette question est importante pour la décision que prendrons certaines personnes comme moi. Cette question me semble directement liée au dernier point que vous évoquez dans la rubrique "démocratie" (sic) en Europe.
    Vous avez été dans l'appareil du PS à l'époque du fameux traité de Maastricht de 92 que j'ai personnellement vécu comme un "cataclysme" (la campagne du PS consistait à traiter de cons ou de fachos ceux qui voulaient voter non - le résultats du référendum est à ma connaissance le seul qui n'ai jamais été publié au Journal officiel).
    Je n'ai sans doute pas lu ni écouté tout ce que vous avez pu dire sur le sujet mais je ne comprends pas comment il a été possible que vous ayez soutenu ce projet alors qu'à l'époque les principaux risques de ce traité depuis la notion de monnaie unique (et non commune avec tout ce que cela implique sur une banque centrale indépendante) jusqu'à celle de la délégation / dilution des pouvoirs vers des instances non représentative (commission européenne) avait me semble-t-il été très clairement énoncé à l'époque par Le représentant du PC Georges Marchais.
    Quels enseignements tirez vous de votre positionnement de l'époque pour m'expliquer votre revirement si toutefois vous pensez que le virage vers le libéralisme en France a très largement été porté par cette adhésion à Maastricht ?

  25. Alain50 dit :

    Bonjour M.Melenchon,
    Ne votant plus à gauche depuis plus de 20 ans, je ne crois pas que je voterai pour vous, mais étant toujours très critique sur le fonctionnement du "système" et choqué par la confiscation de la vie politique par une maffia politico médiatique, j'estime très fructueuse l'expression de vos idées.
    Sur le programme, une seule remarque, restez crédible sur le plan économique (vous avez des talents dans votre équipe).
    Le travail doit être reconnu et il faut aussi le dire (exemple de la crise grecque où la triche venait il est vrai de l'ancien gouvernement de droite.)
    Quand à DSK (dès l'annonce de sa candidature les sondages baisseront) je rejoins l'opinion d'un député PC "on ne fait pas de politique, un verre de champagne à la main".

  26. Serge dit :

    Bonjour,

    Je viens de lire une charge assez virulentes contre Mélenchon, écrite par Régis Soubrouillard de Marianne2.fr sous le titre "Mélenchon, un Raffarin d'extrême gauche ?"
    Ce n'est pas la première fois que jean-Luc est attaqué sur ses prises de position avec la Chine. Cela veut bien dire qu'il y a un malaise à ce niveau là, ou au moins un malentendu. peut-être devrait-il le dissiper dans un prochain billet ?

  27. Mathieu dit :

    Je suis, je crois ce qu'on qualifie de "sympathisant". Plus simplement j'ai voté pour vous et je crois, continuerais à le faire.
    Mais pourquoi, si souvent chercher la polémique? Que vous ayez tors ou raison n'a, me semble t il, pas d'importance. Simplement cette posture agressive trouble le message politique que vous passez. Ainsi seul la réponse donnée aux communistes, argumenté et sans agressivité, atteint son objectif celui de convaincre. Les autres... polémiques, buzz et flous médiatiques!

  28. Sylvère Labis dit :

    "Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas !" Tu as un culot formidable et je finirai peut-être par te rejoindre, d'autant que moi aussi je me reconnais comme social-républicain. Pourtant, le plèbiscite présidentiel comme celui des députés me font gerber.
    Plutôt que l'aventure d'une VIè république, je préfèrerais qu'on en revienne à la IVè et qu'on remette le président à inaugurer les chrysanthèmes, ce qu'il n'aurait jamais dû cesser de faire.
    Pour les polémiques, j'adore !

  29. Claude Ananian dit :

    Jean Luc,
    sur la plupart de tes positions tu as mon soutien. Ta verve, ton irrespect des fâcheux, des hypocrites et des suffisants de tout poil fait chaud au coeur.
    Un simple point sur la grippe qui vient. L'an dernier tu as dit des conneries sur la vacinnation. En économie tu as Jacques Généreux et d'autres très compétents. En médecine trouve-toi un médecin qui sache de quoi il parle. En médecine, comme en économie il y a des canassons qui répètent ce que disent les labos pharmaceutiques sans rien comprendre aux problèmes véritables de la santé publique.
    Tu aurais intérêt, si tu connais pas suffisamment le problème, à éluder. Au cas où un journaliste-qui-sait-tout te reposerait la question, t'es pas obligé d'avoir réponse à tout. Tu es un homme politique, pas madame soleil. Crois-moi, c'est plus compliqué que tu ne penses.
    Bon vent Jean Luc, on compte sur toi.

  30. yellow dit :

    Tout cela témoigne bien de ce qui se prépare et de ce qui est déjà. Toute cette règlementation imposé autour de cet euro unique, fabriqué dans un seul but, nous dominer! Alors question? Que veulent t'ils faire de nous ? Une chose est sure, les laisser a notre destiné en inquiète plus d'un ! Pour le simple citoyen que je suis, je voie bien qu'il y a un problème, mon entourage le perçoit aussi bien, même si beaucoup de chose nous échappe.Sarkozy encore aujourd'hui se pourvoyais par les média qu'ils combattrais de toutes ces forces tout ceux qui voudrons la fin de l'euro...il ne peut pas être plus clair quand a ses intention! Je voie sa et là beaucoup de proposition et de débat interactif blog et autre quand à quel société pour demain. qui foisonne à profusion, mais en avons nous le temps face au danger qui est là? le parti socialiste en est l'expression même et viens encore se rajouté le croc en jambe qu'est Dominique Strauss kan qui viendrais en grand libérateur libérale et tout ça chapeauté par le grand Média. ils n'y a pas de doute, la responsabilité des citoyens et des politiques de bon sens est grande et ne dois pas faillir a ce grand rassemblement des forces de liberté et de démocratie face au fait accomplit de ceux qui pense que tout est leur appartient, vous avec! Je pense tout simplement que nous avons un rendez-vous avec l'histoire a ne pas rater cette fois si.


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