15jan 11
Ce soir, comme beaucoup d'entre vous, j’ai navigué et regardé partout où il y avait à voir ou à entendre, le cœur battant, les rebondissements des évènements en Tunisie. J’avais dit mon pressentiment. Nul n’est plus légitime au pouvoir, quelles que soient ses difficultés, qui a fait tirer l’armée contre le peuple. L’usage de l’armée contre le peuple marque la ligne de partage dont aucun pouvoir ne revient sans s’être transformé en autre chose. Ben Ali le savait. Et comme il était irréel de l’entendre parler de cesser les tirs « à balle réelle », façon d’avouer qu’ils étaient autorisés auparavant et donc froidement délibérés. Comme elle était dérisoire cette tentative ensuite pour revenir en arrière, et gommer l’insigne stupidité des décisions prises, jusqu'à l’absurde décision criminelle de faire feu. Bien sur, je scrute comme homme qui a beaucoup décortiqué les processus révolutionnaires. J’ai l’appétit d’en comprendre les mécanismes intimes sous toutes les latitudes. Et même quand mes congénères d’alors pensaient que la révolution n’était plus qu’un fantasme du siècle passé. Je scrute les visages à la télé, je me gorge de ce qui se dit au téléphone et par internet. Je sais qu'il faut apprendre. D'urgence.
Les photos qui illustrent ce post sont de Gérard Perrier. Merci à lui.
J’ai décidé de ne répondre à aucune sollicitation médiatique dès que j’ai vu le cirque des résistants français de la vingt cinquième heure se mettre en place. Tout d’un coup voici les tutunes de la jet set parisienne qui se rengorgent. Ben Ali a fui, eux sont toujours là. Ils ne se rendent pas compte que leur morgue de classe fait le même effet aux Français que le faisaient les précieuses personnes du pouvoir tunisien sur le petit peuple. Ben Ali, membre de l’internationale socialiste, hôte bienveillant d’innombrables éminences médiatiques et politiques « de droite et de gauche » selon l’expression consacrée est lâché en direct par ceux qu’il a si bien et si longtemps nourri. Passé l’écœurement que ces cours versatiles m’inspirent je reviens à l’analyse plus politique.
En Tunisie, le peuple populiste exige que ses dirigeants s’en aillent tous. Il a gagné la première manche. Le président est parti. Ce n’est qu’un début. Une révolution est commencée en Tunisie. Son contenu social est clair. Mais son préalable démocratique tout autant. Les tunisiens veulent des élections libres. Oui, des élections ! La révolution tunisienne en cours est une révolution citoyenne. La possibilité de choisir eux-mêmes sans contrainte ce qu’ils veulent. C’est ce que l’on nomme la souveraineté. La question de la démocratie est la forme que prend la question sociale. Pour pouvoir régler les problèmes concrets de leur vie quotidienne, les tunisiens pensent qu’ils sont capables de choisir comment faire puisque le pouvoir en place en est incapable. Incapable et accaparé par un petit nombre. Cette simple démarche met le feu aux poudres. Naturellement peu nombreux ici sont ceux qui ont l’air de comprendre que cette façon de faire pourrait bien un jour traverser la méditerranée. Cela se fera, n’en doutez pas.
La sidération et même l’effroi de l'oligarchie médiatico-politique française ne rabat pourtant pas leur morgue. Je m’amuse de voir ceux qui ont tant aimé les conférences tous frais payés et les « per diem » coquets en Tunisie se taire et regarder ailleurs. Ce soir j’entendais des médiacrates s’étonner du silence de la « classe politique ». Ce concept politique foireux a été inventé à la fin du dix neuvième siècle par un pré-fasciste italien et Antonio Gramsci a dit tout le mal qu’il fallait en penser. Cette façon de globaliser est la nouvelle façon de continuer le travail qui mine petit à petit tout le système sur lequel eux mêmes sont assis. Mais dans l’urgence, c’est une façon de passer la patate chaude. Eux ont tellement lutté « pour la démocratie et les droits de l’homme » en Tunisie ! C’est bien connu ! On sait quand : dès que Cuba et Chavez et le danger populiste leur laissaient cinq minutes d’indignation disponibles ! On se marre.
Lorsque Zinedine Ben Ali a sorti du pouvoir en douceur le père fondateur Habib Bourguiba, il a soulevé un immense espoir. Les premières années étaient convaincantes. Tous nos amis sont sortis de prison. De nombreux cadres de gauche ont rallié le nouveau régime. J’ai fréquenté de près maints membres du groupe « perspectives », qui sortaient enfin à l’époque dans la lumière du jour. Puis Mohamed Charfi, le brillant ministre de l’éducation qui avait envoyé au pilon touts les manuels scolaires qui faisaient des exemples sexistes ou religieux. Eux nous convainquaient qu’il fallait tenter l’expérience. Comment leur en vouloir après ce qu’ils avaient subi. Pourquoi s’interdire l’espoir ? On y a cru. Pas tous, mais beaucoup. Puis les choses se sont gâtées. Tout le monde n’en a pas croqué dans les résidences que le pouvoir mettait à la disposition de ses amis. Toute l’ambigüité des réactions de maints responsables politiques honnêtes à gauche est dans la valse hésitation entre le souvenir de ces années où la démocratie semblait commencée, leurs promesses, et la réalité chaque jour plus cruelle.
Bien des signaux d’alarme ont été tirés. Quand la lutte politique contre l’islamisme a tourné aux massacres privés et aux rafles générales incluant les communistes et les défenseurs des droits de l’homme, ils ont été nombreux ceux qui nous ont mis en garde. Ils n’ont pas été écoutés comme ils auraient du l’être ! L’Europe avait plus urgent. Les pitreries du dernier prix Sakharov en témoignent. Les opposants tunisiens n’avaient pas le bon gout d’être cubains ni d’être partisans des guerres américaines en Irak et en Afghanistan comme ce brave chinois du Nobel. Ils ont donc ouvert leur chemin tous seuls. C’est un exemple. Ils lancent une maladie contagieuse, le virus de l’Amérique du sud a franchi l’atlantique : « qu’ils s’en aillent tous ! » « Ben Ali dégage ! » criaient les manifestants à Tunis. Et des conseils de quartiers se sont mis en place. La révolution citoyenne c’est ce mécanisme là. Il va se traduire. La contagion est assurée. Dans le Maghreb et en Europe. Ce n’est pas une histoire exotique. Ce n’est pas une baston chez les sous développés. Je l’ai déjà dit : c’est une affaire de famille. Je sais donc que le virus a passé la méditerranée.
J'aperçois des drapeaux algériens sur la troisième photo. Je suis un peu inquiet. On ne sait pas du tout comment elle va tourner, cette affaire. Il me semble qu'il faudrait être prudent. Le sang n'est jamais un bon sacrifice : Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente... surtout quand on est jeune !
Inquiétude et circonspection pour moi aussi... J'ai entendu, sur Europe 1, un ancien ministre de Bourguiba (je n'ai pas retenu son nom) marteler que la constitution prévoyait en pareil cas que ce soit le président du parlement qui assure l'intérim, et que des élections générales (présidentielle, et pas seulement législatives), ouvertes à tous les courants politiques, soient organisées dans les 45 jours (et non dans les six mois). Or, c'est le premier ministre de Ben Ali qui prend les commandes. N'essaierait-il pas de garder les places au chaud pour la clique conspuée ?
Le peuple tunisient doit bien avoir conscience de cette entourloupe. Le sang ne va-t-il pas continuer à couler ?
J'ai pleuré. Je me suis contenu, car je n'étais pas seul à la maison, mais devant la télévision, que j'allume rarement, je suis tombé sur le JT, sur France 3 il me semble, hier soir. Un jeune tunisien expliquait ce qu'il se passait, comment il y avait 10% de policiers parmi les tunisiens, et que celui là était en train d'avertir ses collègues qu'un manifestant agitait un drapeau depuis son balcon. Bêtement, devant ma télé, j'ai pleuré.
Je suis "jeune blanc" d'un quart de siècle, je n'ai pas d'ami d'origine maghrébine, et à peine dois-je en avoir croisé quelques-uns. J'ai un bon diplôme, Master Informatique c'est pas ce qui met dans la dèche, et les premiers mois de salaires à la sortie de l'université sont bien supérieurs à ce que n'espéreront même pas toucher un jour de nombreuses personnes qui ont un travail bien plus usant. Je n'ai rien en commun avec tous ces tunisiens, a priori. J'ai même toutes les caractéristiques a priori d'un jeune qui est passé à ce JT ou sur une autre chaîne, qui lui a voté Sarko, et par déception a viré militant Front National. Pourtant j'ai pleuré.
Car je vis en France. Et à mes yeux, mon pays est et restera le plus beau du monde. Mais il a besoin de souffle, d'un nouvel élan. On nous apprend l'ascension sociale. Baliverne, si l'objectif est d'être "au-dessus" que le voisin, alors on n'ira pas loin. On nous abreuve de pubs, de journalisme qui n'est de plus que de la philosophie de comptoir plutôt qu'un vrai travail de réflexion. Dans certains milieux, si on veut en être, la vie c'est facile. Et j'en suis. Enfin, plutôt, si demain je prends la décision d'en être, je le serai. Il suffit de croquer la pomme. Mais non, j'ai envie de la partager. Il suffit de prendre ma place dans la file d'attente. Mais je préfèrerais tellement que l'on soit plus côte à côte.
Cet élan, je l'ai perçu dans ces reportages. Ces pleurs, c'était le fait que pour la première fois, ça se déroule et j'en suis...
Bien sûr que rien n'est jamais gagné d'avance... Mais ils en sont plus proche ce samedi qu'ils ne l'étaient il y a une semaine. Bravo pour le peuple tunisien, leur courage et leur détermination.
Je remercie ici Jean-Luc Mélenchon d'exister avec tous les membres du Parti de Gauche. Vous nous avez redonnez un support d'espoir. Rien que pour cela: Merci.
Avant mon espoir était l'Amérique Latine, avec ses Hugo Chavez (tant décrié ici), Rafael Correa, Evo Morales (le plus lourd de sens pour moi vu ses origines).
Je suis d'accord avec Wangari Muta Maathai (Prix Nobel de la Paix). "La question n'est pas de savoir si ce système est mauvais! La question est de savoir combien de temps il va mettre de temps à tomber! Car plus il mettra de temps, plus il y aura de victimes". Il y en aura (peut-être moins) en Tunisie!
A quand notre tour !?!?
Eh bien c'est simple cela ne dépend que nous!
La décision était prise avant les vacances! Inscription au Parti de Gauche! Cela devait se faire entre Noël et Nouvel An. Une grosse grippe en a décidé autrement. Après avoir lu Todd, Kempf, Gadrey, Klein, Lordon, et d'autres (que je m'excuse d'omettre ici), la lecture de la Grande Régression (offert à une amie, qui s'est inscrit elle au PG,sans grippe!), "Qu'ils s'en aillent tous!", est un vrai bonheur.
Maintenant il va falloir entrainer les autres,... et ne pas rester à la traine.
Désolé, je suis un infâme pirate. J'ai télécharger toutes le vidéos Jean-Luc Mélenchon et JG, j'en ai fait un DVD et l'envoi dans un premier temps à la famille!
Le peuple tunisien est en marche! Va-t-on rester sur le bord de la route et les regardez passer?!
Oui, en apprenant la nouvelle presque en direct j'ai pensé à l'actualité de votre "Qu'ils s'en aillent tous" et à l'inconscience du journaliste qui vous reproche l'excès de la formule. Les images de nos manifestations de plus en plus puissantes se mélangeaient à celle du peuple tunisien rassemblé dans la rue et j'ai pensé qu'encore un peu sous couvert de casseur...encore un peu...Oui, Vive la révolution citoyenne en Tunisie!
La situation est incertaine. Le départ précipité de Ben Ali, ainsi que l'arrestation de ses proches, ressemblent étrangement à un coup d'État. Après son discours, il a donné un signe de faiblesse, et j'ai l'impression que pris de paniques pour leur avenir, la caste dirigeante a tenté de se maintenir en sortant le dictateur. D'un autre côté, j'ai appris sur Al-Jazeera que le premier ministre, qui assure la présidence par intérim, se serait préalablement entretenu avec l'ensemble de l'opposition avant de demander à l'armée d'intervenir pour faire sauter Ben Ali. Donc, peut-être avait-il conscience que l'intérêt du peuple tunisien était de faire cesser immédiatement le massacre et de lui rendre enfin le pouvoir. Pour l'instant, le pays est dans une situation de désintégration, notamment à cause d'opportunistes qui en profitent pour régler leur compte ou voler, et il y a des chances que l'union face à Ben Ali se rompt en guerre civile...
Bref, pour en venir à la France. Ne trouvez-vous pas que le fait de refuser Ben Ali sur le territoire français est une preuve de lâcheté de notre président ? Cela ne ressemble-t-il pas à ce qui est arrivé au Shah, soutenu par toute la droite conservatrice du monde pendant son règne, et qui a été refusé par tous lorsqu'il a été contraint à l'exil, avant d'être accepté par Sadate par simple courtoisie (par simple courtoisie, puisqu'ils n'avaient en commun "que" le goût trop prononcé du pouvoir et la haine du peuple) ? Une bande de lâches.
Vive le Peuple Tunisien. Depuis des lustres le monde du travail, les travailleurs, femmes, hommes, les étudiantes-ts, leurs engagements dans les luttes si difficiles en Tunisie avec les vrais démocrates, communistes, républicains laics de notre laicité, leurs intellectuels, leurs commerçants, luttaient pour ce jour historique qui a vu un dictateur de plus de 20 ans exercer un pouvoir absolu avec des complicités incroyables de la part des si habiles qui d'habitude mobilisent au nom des Droits de l'Homme, si prompts en France de choisir les Droits en fonction de leur idéologie du turbo-ultra-néo libéralisme. Il va y avoir des rappels de dits, des politiques souvent réactionnaires, mais pas les seuls ! Dans ce soutien à ce dictateur et sa famille très très riches et pour cause le Peuple crevait de faim en particulier sa jeunesse très travailleuse, studieuse, parlant un Français remarquable. Ah ça va en France écrire, je pense à certains historiens qui vont dégouliner pour pondre des livres et des livres, à mon avis les seuls autorisés à en parler, écrire, publier, analyser, dire, témoigner, ce sont les Tunisiens eux-mêmes, là je pense aux femmes tunisiennes nombreuses qui ont manifesté, manif syndicale, pour des droits reconnus, pour la liberté lors de mon séjour non-touristique sous la présidence de Mitterrand, manif interdite of course, alors que le soutien de certaines chancelleries à ce régime étaient manifestes.
C'est donc avec une immense joie que nous soutenons la lutte du peuple tunisien en marche pour de nouvelles conquêtes et victoire : y a du boulot, ça vous savez retrousser les manches...
Bravo : c'est un exploit historique : ça va nous donner des idées que c'est possible d'abattre des régimes qui dérivent vers des pouvoirs persos.
Toutes et tous aux manifs de soutien au peuple tunisien se libérant des aliénations et des obscurantismes...
Berdagué
Je ne comprends absolument rien à votre (longue) déclaration. Mais cela n'a pas d'importance, d'autres comprennent certainement. J'ai toutefois noté quelques points dans votre commentaire qui m'interpellent:
...parlant un Français remarquable...
Chassez le naturel (impérialiste) et il revient au galop. Donc, pour vous, la vitalité d'un peuple souverain se mesure à sa pratique de la langue française. Les jeunes tunisiens sont des jeunes "bien" parce qu'ils parlent français. Des bons sauvages, quoi...
se libérant des aliénations et des obscurantismes...
Oui mais non. On peut reprocher ce que l'on veut à Bourguiba et Ben Ali, mais pas l'obscurantisme.
Education et laïcité on tenu les tunisiens hors d'atteinte des barbus. Mais quand on veut tout noircir plus que nécessaire, on ne lésine pas sur les accusations. Et ce genre d'amalgames conduit... en Afghanistan.
C'est avec soulagement que j'ai assisté à cette fuite de Ben Ali et avec fierté que j'ai vu le Peuple Tunisien se rebeller contre la cherté de la vie,le manque de liberté,l'injustice et la corruption.
Ainsi l'on peut constater la maturité de ce Peuple...
Maintenant que faire? Manifester,oui avec coeur et soutien. Mais que va-t-il arriver là-bas?
J'ai lu et entendu que la plupart des partis d'opposition si réprimés aurait signé un pacte avec les islamistes. Qui pourrait me donner des infos fiables?
D'autre part, pour la région du Maghreb, quelles conséquences politiques,sociales? Des élections démocratiques devraient être organisées au plus vite, contrôlées par une force indépendante.
Tout mon soutien au Peuple Tunisien.
@ Dallas
Oui, tu n'étais pas le seul à avoir les larmes aux yeux en voyant cet élan populaire reprendre en main son destin, retrouver sa dignité et donner un sens au futur de son pays.
Et cela sonnait curieusement comme un écho à ce que nous souhaitons voir émerger ici, chez nous : une énergie populaire qui donne à chaque citoyen l'espoir de sortir de cette oligarchie insupportable qui verrouille tout, qui pense pour nous tous, qui prétend "savoir" où se situe le bonheur de la plèbe et se gargarise à longueur de journée sur une hypothétique démocratie et la grandeur de notre microcosme journalistique et "intellectuel".
J'ai failli pleurer aussi, mais de rage cette fois, en entendant les propos de Michèle Alliot Marie à l'Assemblée Nationale lorsqu'elle proposait une "aide" de la république au tyran... Ces gens là n'ont donc aucune limite, ne comprennent rien pourvu qu'ils puissent continuer à faire des "affaires" et aider leurs intérêts à court terme. Que Sarkozy et ses ministres n'aient pas su interpréter ce qui se passait dans la rue tunisienne voila qui en dit long sur leur conception du peuple, de sa dignité et de sa souveraineté.
Que cela nous mette en garde : ils n'hésiteront pas non plus le jour venu à terroriser l'élan populaire par la démonstration de la force la plus brutale et aveugle... c'est dans leur gènes, dans leur idéologie même.
Enfin, cher Dallas, qu'il est doux de t'entendre revendiquer ton appartenance au monde, je veux dire à notre monde social dans lequel le malheur de notre voisin, du SDF dans la rue ne doit pas nous laisser indifférent sous prétexte que tu as ta place (d'esclave ?) dans notre société.
Je me reconnais dans ton parcours étant moi même ingénieur et ayant été formaté (sans succès heureusement) à l'idéologie néolibérale dans les 6 années qu'ont duré mes études. Nos convictions et les contributions du parti doivent nous permettre d'être le levain qui fera lever la pâte... ce n'est pas une...
Fin d'un dictateur. Que cela serve de leçon à l'élu qui pense qu'une fois au pouvoir, il peur se servir au lieu de servir le peuple.
Simon-8-
La laïcité était très différente de la notre, lors de mon séjour j'ai été surpris de la place du religieux manifeste, il faut dire que c'était en plein ramadan : dans les cafés en plein jour en plein soleil, une chaleur étouffante,aucune femme, que des hommes nombreux assis ne buvant rien... et ça dans toute l'avenue Bourguiba. Notre laïcité est à l'évidence, et avec bonheur, très différente, 1905... malgré des signes de résurgence du religieux dans la sphère publique. Je pense que sous Bourguiba c'était peut-être diffèrent, mais seuls les Tunisiens peuvent le dire.
Oui, ce responsable politique a fait la chasse aux barbus réactionnaires, et là avec juste raison mais le big Pb, c'est que toutes, tous les vrais démocrates ont sacrément morflé lors de la chasse juste aux barbus, à mon avis pas beaucoup de discernement comme vous le dites des amalgames...
Pécision: j'étais pour le soutien du gouvernement Afghan avant l'intervention de l'Armée Rouge alors que d'autres en France, et ailleurs, beaucoup d'agitateurs des services de beaucoup de pays allaient aidé les pires religieux, obscurs, aliénés, en leur fournissant de l'armement les plus modernes et les plus performants, la preuve tous les dits-talibans formés par nos services ceux de la CIA et autres, c'est très grave... les conséquences...
Quant à la Tunisie, je soutiens le prolétariat, le peuple se libérant, religieux ou pas, et surtout pas des fanatiques religieux très obscurs et aliénés, dangereux comme tous les extrêmes religieux dans toutes les religions.
C'est clair !
"La révolution tunisienne en cours est une révolution citoyenne."
Je souligne "en cours" car depuis hier j'entends parler de révolution mais je crains que ce mot dans la bouche de certains commentateurs ne résonne que comme une fosse dans laquelle l'on veuille enterrer les aspirations du peuple tunisien. Comme un appel à rentrer chez soi maintenant que l'essentiel est fait. Or, le départ d'un seul homme, soit-il un tyran, n'est rien quand restent ceux par qui la tyrannie a été rendue possible. Un processus, dont le terme n'est connu de personne, est en marche. Pour l'heure, nous pouvons le nommer "révolution citoyenne", mais il lui faut encore imposer ses exigences démocratiques qui sont entre autres une véritable liberté d'opinion et d'expression, des élections libres sans préjuger des formes que pourraient prendre de nouvelles institutions dont le but suprême serait le bien commun. Et bien d'autres choses que seul le mouvement citoyen et populaire des Tunisiens sera à même d'inventer.
Ce qui m'inquiète le plus, ce n'est pas le silence de la plupart des "politiques", mais bien plutôt les paroles de certains, comme celles de Michèle Alliot-Marie. Car en proposant à la Tunisie "l'aide sécuritaire" de la France, elle a lancé un signal fort en direction du peuple français : celui d'une fermeté si grande et d'une technique répressive si aboutie qu'en cas de révolte semblable de la part des Français, les forces de "sécurité" de l'Etat ne laisseraient pas les choses s'envenimer jusqu'au point où les forces de l'ordre soient contraintes de tirer sur la foule.
Cela signifie non seulement que la répression serait sévère, mais aussi que de tels scenarii sont déjà envisagés et prêts à être mis en place. Le message est clair, et la menace réelle : le gouvernement français ne se laissera pas déposséder de son pouvoir aussi facilement. Qu'on se le dise, la dictature tunisienne n'arrive pas à la cheville de la française, et il en faudrait plus pour effrayer nos dirigeants... Cela ne présage rien de bon
Je vais enfin pouvoir aller visiter la Tunisie.
Enfin je l'espère car pour l'instant la seule chose de sure est que Ben Ali est en fuite.....
Pourquoi mêler Chavez, à tout cela.
Chavez a pris le pouvoir par les élections et il pourrait le perdre par les élections, sans tirer sur la foule ni emprisonner ses opposants. Comme Ortega qui, en son temps, rendit le pouvoir aux Nicaraguéyens et se retrouve dans l'opposition.
La comparaison entre Ben-Ali et Castro paraît plus pertinente. Comme Ben-Ali, Castro a pris le pouvoir sans jamais le rendre au peuple, lui aussi avait bien commencé et de quelle manière.
Comme Ben-Ali, Castro ne pourra être démis que par la révolte à moins qu'il ne prenne exemple sur Ortega.
Pauvre peuple tunisien !
Vive la révolution tunisienne, certes ! Mais cette révolution, dès ses prémices est déjà encadrée !
En effet le monde international si rapide dans d'autres cas ne demande même pas à ce que le droit Tunisien soit respecté en Tunisie !
Actuellement le premier ministre ne devrait pas assurer l'intérim mais le président de la chambre.
C'est le président de la chambre qui normalement assure l'intérim et organise les élections (articles 56 et 57 de la constitution Tunisienne)
Mais c'est curieusement Mohamed Ghannouchi premier ministre qui est actuellement président par intérim.
En effet on dit qu'un décret aurait été signé par le président démissionnaire !
Dans ce cas, ne pas respecter les termes de la constitution et prenant en compte ce décret n'est pas une façon de garantir le changement !
Cela dénote une volonté de continuation... du même système que le précédent !
Pourquoi n'est-ce pas le président de la chambre qui est président par intérim, comme le stipule la constitution Tunisienne ?
(Le premier ministre n'est pas nommé pour exercer cet intérim, par exemple comme en France, en cas de défaillance du président. Quelle qu'en soit la cause)
Et nommer le premier ministre est la garantie de connivence avec le gouvernement en place et non de vouloir changer de cap !
(Ceci indépendamment du fait que l'on veuille ou non attribuer les portefeuilles politiques aux mêmes ministre ou non !)
Quelle en est donc la raison ? Vous devez je pense trouver les raisons de cet état de fait pour le moins non démocratique ! Pourquoi donc ce "décret" ? Pourquoi une modification "par décret" ? Pourquoi les nations du monde si promptes dans d'autres cas à délibérer sur le Droit, ne cherchent -elle pas à "demander" pourquoi le droit tunisien n'est respecté en Tunisie ? Ne serait-ce qu'à l'orée d'une révolution ?
Pauvre peuple tunisien !
Bonjour,
Moi aussi comme Caleb Irri c'est bien la position prise par le gouvernement français qui me choque au plus haut point.
Entendre aujourd'hui l'Elysée dire "soutenir le peuple tunisien" alors que la semaine passée M.Alliot-Marie s'est permis de proposer les cadres de la police française pour aider les policiers tunisiens à massacrer le peuple, car c'est ce qu'ils faisaient déjà en tirant sur leur peuple !
Et je me demande si cela arrivait chez-nous, si un tel personnage comme Alliot-Marie ne serait pas prête elle aussi à faire tirer sur le peuple français ?
Courage et tenez bon vous Tunisiens du peuple, ne lâchez rien !
La jeunesse c'est l'avenir, j'enfonce une porte ouverte en disant ça. Mais quand je vois des jeunes tunisiens les mains nues, ou avec des pierres affronter des policiers armées qui tirent a balles réelles sur eux, je ne peux que saluer leur courage héroïque. Mais je ne peux que penser aussi a nos manifestations contre la régression des retraites en France. Quand les jeunes lycéens et étudiants français on quitté les cortèges des manifestants, le mouvement de contestation s'est dissout comme un cachet d'aspirine dans un verre d'eau. Hé oui sans l'action de la jeunesse rien ne sera possible en France pour changer vraiment de politique.
De tout cœur avec les révoltés tunisiens et les algériens! La révolte sociale, laïque et démocratique au Maghreb, c'est la preuve que tous les discours sur le choc des civilisations, sur le pseudo combat "Orient - occident", sur la soi-disant inaptitude des arabes à la démocratie... tout ça c'est de la flûte raciste qui justifie les invasions et les occupations. Vive le Maghreb libre!
Bonjour,
J'espère bien sûr que le peuple tunisien va enfin avoir la démocratie qu'il mérite. Ce peuple a donné un magnifique exemple au monde et nous devrions en prendre de la graine.
J'espère vivement que le peuple tunisien ainsi que son futur gouvernement n'oublieront pas l'attitude honteuse qu'a adopté la France : au lieu de prendre le pari sur une démocratisation de la Tunisie, le gouvernement français à pris pour seule option de proposer son aide pour "mâter la rébellion" en proposant ses services à la dictature.
La France est devenue un état voyou, une espèce de république démocratique d'opérette gouvernée par des spoliateurs. Qu'ils s'en aillent tous ! (je ne me rappelle plus qui a dit ça...)
En France, nous avons occupé pacifiquement la rue et IL n'est pas parti.
En Tunisie, ils ont manifesté au péril de leur vie, il s'en est allé Ben Ali.
Demain, pour les Tunisiens est un autre jour. Il faut les soutenir pour accéder à la démocratie et au partage des richesses. Cela nous aidera peut-être à faire cette "Révolution citoyenne" dont nous sommes nombreux à rêver.
Oui, tu as raison l'ami "Spartacus", cela ne se fera pas sans la jeunesse de notre pays. Alors, au boulot.
Attention : d'après les infos concernant les tirs il ne s'agirait pas de l'armée mais de la police, l'armée parait plutôt en retrait... de là à supposer que dans la fuite du président le "lâché" de l'armé ait précipité la chute du régime....
Attention, attention,prenez garde Tunisiens,que l'aigle americanofinancier accompagné du "bien prope sur lui" du FMI ne vous dépose tel une cigogne déguisée un président "convenable". On a déjà vu ça a pas mal d'endroits dans le monde par le passé.
Je tenais a faire une rectification : ce n'est pas l'armée qui a tiré sur les manifestants mais la police. L'armée via leur ministre ont refusé les ordres barbares de Ben Ali.
La population tunisienne n'a pas confiance en la police contrairement a son armée et les derniers affrontements ne font que crédibiliser leur confiance.
Spartacus - 19-
Oui, mais surtout laisse nous monter en première ligne, nous les cheveux blancs avec quleques luttes de libération-s à notre actif un peu d'expérience ne fait pas de mal, et si vous nous dépassez tant mieux car quleques petits inconvénients dus à quelques kms au compteur debout, nous apprécierons quelques siestes pour continuer les luttes et ensemble toutes et toutes, joie d'être de cette jeunesse internationale impatiente... de beaux mois de mai tous les jours! Même en plein hiver, toutes saisons : ça me semble un bon programme.
Très bonne analyse, le recul nécessaire, la décence sage et l'étude des risques objective et, avant tout la nécessité d'en passer par là.
Je suis très concerné par cette forme révolutionnaire avec des enfants là bas et une connaissance partielle des problèmes rencontrés.
Oui, il faut avancer, sans courir mais d'un pas ferme, pensez camarades que le chantage qu'ils vous font sur la crainte de l'intégrisme (qui, certes, existe) nous y avons droit aussi, ici, ça s'appelle front national et avec cet épouvantail d'un autre temps, ultras libéraux de droite et du centre (je voulais écrire de gauche mais je n'y arrive pas) nous font le coups de l'immobilisme constructif et de la société achevée.
Nous suivons avec passion et analyse (c'est possible !) votre parcours, la citoyenneté est au bout de la route jcc
Je suis, et l'on ne peut qu'être profondément heureux de ce qui arrive en Tunisie, un peuple, qui pourtant était tenu d'une main de fer, a réussi seul à mettre en fuite un tyran, voilà bien le plus bel exemple qui puisse nous être donné, lorsque un peuple est à bout de force et d'espoir il ne craint plus la mort, merci à ce jeune étudiant qui las d'être bafoué s'est immolé, c'est lui qui a donné le courage et la force à ses voisins, à ses compatriotes d'aller au devant de la flicaille (elle ne mérite pas le nom de police). Le ménage est loin d'être fait, il leur faudra rester vigilants.
Pour nous, le choc sera encore plus terrible et il faut le savoir et en être convaincu, Alliot-Marie nous a prévenue indirectement en faisant son offre éhontée à Ben Ali, j'attends en l'occurrence les réactions, pas un mot, on est vraiment dans la glu camarades.Et l'autre satrape de DSK qui trouve que la Tunisie est en bonne forme… Quelle claque, quel démentie le peuple Tunisien lui renvoi ; trembles DSK, vois ce qu'il t'attend si jamais tu oses.
Moi j'ai pas pleuré devant la télé, j'ai les larmes qui se sont mises à coulées en lisant le poste de Dallas, merci mon gars, je vois que la jeunesse peu se réveiller, qu'il y a peut-être une relève possible, vous les jeunes vous avez beaucoup de copains, vous parlez beaucoup entre vous, vas y mon gars il faut porter la bonne parole, vois-tu à mon âge on n'a plus vraiment de copain, sinon des vieux pochetrons désabusés et qui vont voter FN pour emm****r le monde, ils en ont plus rien à cirer, vous c'est votre avenir qui est en cause, il faut vous battre, allez y les petits gas, allez y…
Afin de montrer la position "timorée jusqu'au bout" des autorités françaises sur la révolte de la jeunesse tunisienne contre leur dictateur (48% de la population a moins de 20ans), des médias soulignent son décalage avec Washington, depuis le 7 janvier du moins. L'administration Obama a été jusqu'à leur "le droit des peuples à choisir leurs dirigeants"!
En écoutant l'émission "les questions d'info"(LCP), je découvre un Jean-Luc Mélenchon assez laborieux pour manifester sa solidarité avec le peuple tunisien en révolte. Il le fait en commençant d'abord à parler des "recommandations" à faire, car "il faut manifester avec mesure de quel côté vont nos sympathies".
Il me semble aussi qu'entre la Révolution Citoyenne défendue par le PG et celle que vivent les Tunisien, ce ne soit pas la même chose: dans la première, elle débute dans et par les urnes, alors que dans la seconde, elle débute dans la rue.
C'est vrai que c'est le président de la chambre et non le premier ministre qui devrait assurer l'intérim mais, étant donné qu'il n'y a pas d'opposition dans le pays, le premier ministre et le président de la chambre c'est blanc bonnet et...
Ce qui me fait peur, c'est que, étant donné qu'ils ont tous les pouvoirs, les élections ne soient qu'une vaste tricherie, avec bourrage d'urnes, et la, les contrôles, bien sûr, de nos cher pays démocratiques, ne soient là que pour installer quelqu’un qui soit à leurs bottes.
Comme dans d'autres élections, un gars qui a, coïncidence, travaillé au FMI et ou certaines des urnes contenaient 100% pour lui et 0 vote pour son adversaire, mais ça on ne l’a pas entendu beaucoup dans nos médias…
Il faut que les tunisiens soient vigilants et ne se fassent pas voler leur révolution.
« qui s’en aillent tous »
Louis
NB : au sujet de l’armée, le général qui n’a pas voulue participer à cette tuerie, a été limogé.
Ce que je souhaite aujourd'hui ? Que tous les peuples qui souffrent sous les bottes, n'aient plus peur, relèvent la tête et disent m**** aux tyrans, autocrates, dictateurs... Tous les peuples. Tous... Partout et maintenant.
Constituante, pluralisme, coopération, solidarité, fraternité, respect des autres et de la planète. Le peuple tunisien a tout à réinventer. Veinard !
Et que tous les relativistes de tous poils qui pèsent au trébuchet les nuances de totalitarisme acceptent soit de bouffer leur chapeau soit de s'aller faire foutre.
Honte à la France et à l'actuel gouvernement suite à la récente déclaration de Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères qui a proposé il y a 3 jours d'aider Ben Ali pour mieux sécuriser la Tunisie.
http://www.dailymotion.com/video/xgix06_alliot-marie-propose-d-aider-la-tunisie-dans-la-repression_news
Cela prouve bien l'état d'esprit français concernant les dérives organisées (prouvées) auxquelles nous avons pu assister durant les manifestations contre la réforme des retraites.
A ce propos, on nous en prépare une autre concernant la loi LOPPSI 2.
Manifestations aujourd'hui dans toutes les grandes villes de France.
http://antiloppsi2.net/002-loppsi-2-ils-soldent-nos-libertes.html
Une petite question au sujet de mon post que vous aviez publié vers 9H 9H40 que je ne retrouve pas ?
pourriez vous SVP le remettre, alors que le même est publié sur le site "Le Point"...
[Edit webmestre : Non ! Vous y recopiez un de vos précédents commentaires pour le "remonter", ce qui n'est pas correct. Quant au Point, si vous saviez où...]
Le président démissionnaire de Tunisie est parti se réfugier chez les Wahhabites d'Arabie Saoudite !
Car, même en Tunisie, un président démissionnaire n'est pas en pouvoir de faire signer un décret avant de démissionner... ! Car il y eu décret !
(Ce décret va à l'encontre des articles 56 et 57 de la constitution Tunisienne qui, en ces points est relativement proche de la constitution Française : Une défaillance de Sarkozy serait remplacée non pas par Fillon mais par le Président du Sénat, en France)
Cela indique simplement que la révolution Tunisienne est déjà étouffée dans l'œuf par le gouvernement démissionnaire qui passe la main... au garant de la continuation !
Les journalistes, si prompt à parler de droit, sont là, particulièrement cois ! Pas un seul n'aborde le sujet ! (y compris pour le justifier)
Pauvre Tunisie....
Monsieur Mélenchon, voila une vidéo intéressante de DSK vantant les mérites du système économique tunisien (datée de 2008) :
http://www.youtube.com/watch?v=xEA9X6j7b_U&feature=player_embedded
Je le cite : "Le jugement que le FMI porte sur la politique tunisienne est très positif et je n’ai pas de crainte pour l’année prochaine."
Je compte sur vous pour le rappeler lors de votre prochain passage dans les médias car il faut mettre les bonimenteurs et les exploiteurs du FMI devant les faits accomplis : ils soutiennent toujours les dictatures qui les arrangent.
Lorsque l'Algérie a fait des élections démocratiques, le FIS a gagné. Et lorsqu'il y a eu des élections démocratiques dans l'autorité palestinienne, c'est le Hamas qui a gagné. Alors si vous souhaitez vraiment la démocratie dans les pays arabes, il faut en accepter les résultats. Le pays arabe le plus démocratique est également le plus corrompu et le plus instable, le Liban, dont j'ai la double nationalité. La démocratie est le luxe des nations riches. Peu importe le régime, tant que le pouvoir profite au peuple. Et si le peuple ne l'accepte plus, il doit être capable de s'en défaire sans qu'une quelconque force étrangère s'ingère pour défendre le pouvoir en place. Quelle importance d'avoir des droits bourgeois, si les droits sociaux sont inexistants ? J'ai vécu au Liban, et c'est vrai que j'avais le droit de m'exprimer librement, mais je n'avais pas le droit de tomber malade. Est-ce normal ?
Quand à la laïcité, c'est, je pense, le plus fondamental des principes en France. Mais est-il exportable dans sa conception française ? Quand on voit ce qu'en ont fait les Jeunes-Turcs, on est en droit d'en douter.
En tout cas, prochaine étape, l'Égypte.
Bravo La Tunisie, vous nous montrez la voie, on sait ce qu'il nous reste à faire!
Merci Jean Luc MELENCHON pour ta "retenue" médiatique vis à vis de ce qui se déroule en Tunisie.
A une ou 2 exceptions près (il faut je pense suivre l'intelligent et intransigeant M.Marzouki) c'était pitoyable.
Ton analyse bien que brève me correspond car connaissant bien le "potentiel" intellectuel, l'ouverture culturelle tous azimuts du peuple tunisien, la longue histoire du réformisme en Tunisie depuis le milieu du 19ième siècle (donc avant l'instauration du Protectorat Français en 1881 !) la "révolution citoyenne" me parait vraisemblable dans ce pays ; mon deuxième pays, celui qui m'a vu naitre et a nourri tout un pan de ma culture ou de mon identité.
Quelle belle perspective pour nous, le PG/FdG, que cette énergie juvénile, africaine, méditerranéenne qui s'exprime enfin ! C'est très émouvant d'entendre aussi des Tunisiens des générations précédentes saluer le courage de cette Tunisie délaissée de l'arrière pays, à l'origine du déclenchement des événements il y-a près d'un mois déjà !
Le peuple tunisien est en train de se faire rouler dans la farine. Ghannouchi est le pire de tous dans le gouvernement Ben Ali, il n'a rien à faire là. Le peuple tunisien ne doit pas se laisser usurper le pouvoir par cette **** sanguinaire de Ghannouchi. Selon la constitution tunisienne en cas de vacation du pouvoir ce n'est pas le premier ministre à assurer l'interim mais au président de la chambre des députés. Et les présidentielles, pas les législatives, les pré-si-den-tielles, ne doivent pas être organisée dans 6 mois, mais dans un délais maximum de 60 jours.
Le peuple tunisien s'ils ne se réveille pas tout de suite, va prendre une douche froide et rien n'aura changé. Là on assiste à une violation pure et simple de la constitution tunisienne et aucun journaliste français n'en parle, je suis écoeuré.
Même vous, M. Mélenchon, ne le dénoncez pas...
On a fait grand cas du petit opuscule, par ailleurs sympathique, " Indignez vous", mais un autre texte, fondateur et génial, devrait être connu de tous et étudié dans les écoles : le "Discours sur la servitude volontaire" de La Boétie (en accès gratuit sur internet).
La Boétie démontre que les tyrans n'existent et ne prospèrent qu'autant que les peuples qui vivent sous leur joug le veulent bien et que du jour où ils décident de ne plus servir le tyran, celui-ci se retrouve seul et vaincu.
Je me réjouis donc, sans réserve, de ce qui se passe en Tunisie. C'est beau un peuple qui se révolte pour sa dignité !
Je souhaite évidemment une issue vers le haut : des élections libres, une vie réellement démocratique, un partage juste des richesses, l'abolition de la corruption et du vol organisé par une nomenklatura mafieuse.
Ce qui s'est passé en Roumanie avec Ceaucescu et ce qui se passe en Tunisie démontre la véracité de la thèse de La Boétie (on pourrait dire la même chose de 1789). J'ai vu sur une vidéo une citoyenne (quel plaisir d'écrire ce mot !) tunisienne dire au monde entier : " N'ayez pas peur des dictateurs !".
Je souhaite que ce genre de démarche se généralise à l'Algérie et à tous les Etats qui vivent en dictature.
Quant aux démocraties (ou prétendues telles) qui font vivre leurs peuples sous le joug de la sauvagerie capitaliste mondialisée, devenue une ignoble tyrannie : même motif même punition ! L'Argentine et l'Islande ont ouvert la voie : qu'ils s'en aillent tous !
@JLM
Jean-Luc Mélenchon va un peu vite en besogne lorsqu'il qualifie la situation tunisienne de "révolution citoyenne". Le peuple tunisien s'est révolté contre un gouvernement qu'il trouvait tyrannique et l'a fait tomber. Mais on ne voit pas dans ce mouvement une volonté de changement profond du système. Le peuple tunisien veut un gouvernement qui les représente, qui prenne en compte leurs difficultés et qui gère honnêtement le bien public. Ils ne mettent pas en cause la propriété privée, l'exploitation de l'homme par l'homme ou tout ce qui caractérise le capitalisme. Ils veulent plus banalement un capitalisme bien géré.
Les évènements de Tunis sont importants, en ce qu'ils ouvrent la porte à l'instauration d'une démocratie dans le pays du Maghreb le mieux préparé pour elle (population éduquée, laïcité...) et qui pourrait demain être un exemple pour d'autres pays. Mais ce n'est pas, et de loin, une "révolution". Pour une raison simple: la révolution exige deux choses, une situation révolutionnaire, et une théorie révolutionnaire. Il faut que le système ancien soit dans l'incapacité de résoudre les problèmes, et qu'on ait une idée d'un système nouveau. Aucune des deux conditions n'est réunie: la Tunisie n'est pas encore allée au bout du système capitaliste, et l'opposition tunisienne ne contient aucun parti dominant ayant une perspective de révolution sociale.
Ceux qui proclament que c'est une "révolution" ont toutes les chances de se sentir cocus rapidement, lorsque à l'enthousiasme de la rue succèdera assez naturellement les négociations de coulisse pour re-construire un système politique et repartir le gâteau entre les différentes composantes de la société. Ce qui se terminera soit par une démocratie "sage", soit par l'apparition d'un nouveau "caudillo" qui, pour des raisons de tradition politique, n'aura pas le langage qui séduit les gauchistes chez un Chavez ou un Morales...
Oui, vive la révolution tunisienne, prenons garde seulement, et cela appartient au peuple tunisien, que cette révolution ne soit confisquée par des mollahs fascistes verts ou des généraux tout aussi fascistes.
Je crois aussi qu'il faut faire un parallèle avec se qui se passe en Algérie où le pouvoir est confisqué par un camarilla issue du FLN. En Algérie le peuple est pauvre et démuni comme en Tunisie, mais à l'inverse l'Algérie est riche déjà par son pétrole et son gaz. Soyons attentifs aux "événements algériens" comme on disait naguère.
Enfin, un pays qui nous est cher à Jean Luc et à moi, le Maroc où il ne se passe pas grand chose, en apparence, tant le couvercle de la monarchie chérifienne semble bien étanche.
Gageons que la contagion s'étende à tout le Maghreb, que la révolution soit citoyenne et non sanglante.
Pas sur que ça reste des révolutions calmes.
Quand les sud américains regarderons, l'espoir envolé, ce qu'il reste de tant de ferveur, quand nous petit bobo, quoi que pauvre de France, mais riche du monde, regarderons chez le désert...
Le bruit et la fureur, ne gronde pas que dans vos paroles, c'est pour nombre d'entre nous au quotidien une volonté sanguinaire que de faire payer, vengeance et justice confondues, a ses traitres a la nation du peuple, aux rois tyrans et bouffons laquais.
Qu'ils s'en aillent tous ? Le petit peuple de France a envie d'une saignée.
Lionel-pg44, la Tunisie a l'avantage de ne pas être divisé à l'origine par cette histoire de berbères et d'arabes. S'il arrivait la même chose dans en Algérie ou au Maroc, il y aurait un risque de dislocation, ce qui serait d'autant plus regrettable que ces trois pays sont censés n'en former qu'un.
Pour ma part je ne trouve pas votre note très intéressante. En effet, comment peut on souhaiter une révolution en France, autrement que par les urnes ? Doit on commencer à acheter son M16 et faire des stocks de munitions ? Vous pensez que la révolution citoyenne peut passer la Méditérannée ? Mais pour quel pays ? En France les élections sont légions et les électeurs ne veulent plus se déplacer ! Vous croyez réellement que des gens qui refusent d'aller jusqu'à leurs bureaux de vote, vont aller s'organiser pour révolutionner les quartiers. Notre travail devrait être celui d'un travail civique et de remettre notre République sociale au centre de la vie politique. Vous étiez beaucoup plus crédible dans votre livre que sur cette note. Enfin plaquer le cas tunisien au cas européen, me semble une erreur. Il faudra encore 10 ans de Sarkozy pour en arriver là vu l'atonnement général en France. Enfin nul ne sait qui sera le gagnant de la révolution tunisienne. Et cela c'est le propre des révolutions. Tout cela peut déboucher sur la démocratie comme la dictature.
Je crois à l'aspect révolutionnaire du moment et à la possibilité d'une révolution citoyenne.
Un exemple ?
Hier soir le président par intérim était le premier ministre. Aujourd'hui, quelques heures après, c'est la président du parlement qui devient président par intérim selon le texte de la constitution en vigueur.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/15/tunisie-le-conseil-constitutionnel-proclame-le-president-du-parlement-president-par-interim_1465999_3212.html#ens_id=1245377
Est-ce gagné pour autant ?
Bien sûr que non. Les pillages de cette nuit sont pour l'instant attribués à des miliciens. Ce qui serait assez classique des mouvements révolutionnaires en ceci que les forces contre-révolutionnaires ont compris la nécessité d'entrer dès maintenant dans l'action pour la lutte du pouvoir. Désordres et destructions entraînant l'état d'exception, la suspension de la constitution, le maintien de l'Etat par la force. Comment va réagir l'armée ? Le peuple ?
Bref, il faut continuer à suivre et à encourager comme on peut les cousins tunisiens.
@Jean Louis CHARPAL (#40)
La Boétie démontre que les tyrans n'existent et ne prospèrent qu'autant que les peuples qui vivent sous leur joug le veulent bien et que du jour où ils décident de ne plus servir le tyran, celui-ci se retrouve seul et vaincu.
La faiblesse de l'argument de La Boétie est qu'il ne se demande jamais pourquoi les peuples "veulent bien" vivre sous le joug d'un tyran. Du coup, son argument est bancal. En fait, pour La Boétie, l'alternative à la "servitude volontaire" est l'état de nature. Et c'est par un accident fondateur ("la malencontre") si les hommes acceptent de sortir de l'état de nature pour se soumettre à un tyran. Et là se trouve la deuxième faiblesse de l'argument: étant donné que pratiquement tous les groupes humains à un moment où un autre sortent de l'état de nature pour se donner un chef, il est difficile de soutenir la thèse d'une transformation "accidentelle". En d'autres termes, si l'on sort de l'état de nature pour se donner des chefs, il doit bien y avoir une raison.
Plutôt que La Boétie, il faudrait étudier dans les écoles le "Leviathan" de Hobbes (1651). Contrairement à la vision idéaliste de La Boétie, Hobbes trouve que "la vie de l'homme à l'état de nature (...) est solitaire, pauvre, désagréable, brutale et courte". Et c'est pour organiser cette vie et pour réguler "la guerre de tous contre tous" que les hommes se donnent une structure, l'Etat, que le prince incarne. Et qu'aussi longtemps que le prince remplit correctement ce rôle, les hommes ont intérêt à le servir et continuent à le faire. Une explication sociale bien plus vraisemblable que celle de La Boétie...
Quant aux démocraties (ou prétendues telles) qui font vivre leurs peuples sous le joug de la sauvagerie capitaliste mondialisée, devenue une ignoble tyrannie : même motif même punition !
Si les gens tolèrent ces "ignobles tyrannies", il doit bien y avoir une raison...
En ne voulant pas accueillir Ben Ali,on peut dire que le principe de précaution à prévalu, Ouf, le virus est repoussé doivent se dire nos dirigeants. Il ne savent pas que nous l'avons déjà, et j'espère qu'il se propagera avec autant de force et de courage qu'en Tunisie. Quel formidable espoir, exemple pour tout les peuples opprimés par une caste dirigeante qui ne pense qu'à leur bien être, leur confort, leur privilèges. J'espère que le peuple tunisien et les responsables politiques d'oppositions ne se feront pas bernés par les oligarques en place.
En tout cas merci pour tout ces commentaires, cela réchauffe les cœurs.
Honneur au peuple tunisien qui a déboulonné son dictateur. Mais faites attention, dans l'ombre les profiteurs sont prêts à rebondir. Amis tunisiens soyez très vigilants,ils n'abandonneront pas le pouvoir aussi facilement.
Cher Web master, je ne cherche pas à "manipuler" cet espace d'expression libre bien au contraire, et je suis honoré que vous prêtiez attention à ce que j'y écrit, mais mon rajout de ce jour au texte d'hier se collait à l'actualité des propos de J L Mélenchon de ce jour et surtout aux déclarations inadmissible de "Mam" !
Quant aux témoignages d'indignation (c'est à la mode) que j'ai envoyé au "Point" et à "Marianne" et qu'ils ont publié cela prouve qu'ils ne rejettent pas les mêmes propos que j'ose tenir sur ce site d'avenir qu'est celui de JL Mélenchon.
Ne cherchez pas de mauvaises intentions derrière mes propos. il sont ceux d'un simple quidam qui tente de dire le plus simplement ce qu'il a sur le coeur!